• il y a 8 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il reçoit Marion Maréchal, tête de liste Reconquête aux élections européennes.

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Transcription
00:00 - On est donc avec Marion Maréchal, je salue Géraldine Hamon bien sûr, je salue M. Tessier, Laurent Tessier,
00:07 qui est le grand architecte de notre émission et de notre séquence 11h-13h.
00:11 Évidemment Julien aujourd'hui, parce que M. Fabrice Laffitte n'est pas là.
00:15 Donc ne perdons pas de temps, première question avec un auditeur, nous sommes avec Gilles, bonjour Gilles.
00:20 - Bonjour Pascal, qu'on s'est déjà eu au téléphone ?
00:24 - Ah bonjour, mais quand est-ce qu'on s'est eu au téléphone ?
00:27 - Bah je vous ai invité à venir au Grand Hôtel de Camour.
00:30 - Ah oui, donc oui, alors comme vous me disiez, il y a quelques jours.
00:35 - Oui, oui, oui.
00:37 - Alors d'abord pour vous présenter, est-ce que vous êtes plutôt un électeur de reconquête ou de droite ?
00:43 - Alors, je suis un électeur de l'attente à Marion.
00:47 - D'accord, bon bah je sais pas si... - Depuis 50 ans.
00:53 - Depuis 50 ans, bah depuis... Bon, alors d'abord peut-être une analyse et puis une question pour Marion Maréchal.
00:59 - Alors, vous voulez que je fasse une analyse par rapport à l'actualité ?
01:06 - Alors peut-être une question, peut-être une question directement, l'idée c'est d'interroger Marion Maréchal.
01:11 - Alors bonjour Marion. Elle m'entend ? - Oui je vous entends.
01:16 - Voilà, bonjour Marion, donc bon bah je me présente, je suis un policier à la retraite, je suis un gardien de la police à la retraite.
01:22 - Je suis un patriote, je suis dans vos rangs depuis très longtemps, très très longtemps.
01:27 - J'ai connu votre grand-père, enfin bref, je passe.
01:30 - Alors ma question, elle est concise, que penses-tu, je me permets de te tutoyer parce que je pourrais être ton papa,
01:36 - Que penses-tu de la prestation minable de M. Macron à Marseille ?
01:40 - Je précise qu'on ne sélectionne pas les auditeurs pour vous faire forcément plaisir, Marion Maréchal.
01:49 - Avec plaisir pour le tutoiement et merci pour cette question.
01:52 - Alors déjà je note que ça fait 13 fois qu'Emmanuel Macron va à Marseille,
01:55 - Donc moi je ne peux que lui conseiller d'y aller un peu moins et peut-être d'agir un peu plus,
01:59 - Parce que si c'est pour aller à Marseille, vous avez vu les images comme moi, Gilles, faire des selfies, donner son 06 et parler de Gaza,
02:06 - Je ne vois pas trop l'intérêt, alors à chaque fois c'est le même sketch, on nous parle de places nettes,
02:11 - On fait le show et la com' pendant deux jours et on sait que dès que les autorités partent,
02:15 - Et dès que la vigilance policière est écartée, le trafic reprend de plus belle.
02:20 - Vous savez, moi je me suis rendue en septembre avec notre sénateur Stéphane Ravie à Marseille,
02:25 - Et je suis allée dans ces cités de nuit, très intéressante, avec d'ailleurs des policiers,
02:30 - Bac Nord, Bac Sud, qui m'ont porté leurs témoignages, qui m'ont dit la même chose que les magistrats qui ont été interrogés,
02:35 - En disant "Nous sommes, ils ne m'ont pas dit, nous sommes en train de perdre, ils ont dit "Nous avons perdu Marseille"".
02:39 - Et donc on arrive, je vous donne le scénario pour les gens qui ne connaissent pas Marseille,
02:42 - On est dans ces cités en voiture, de nuit, donc il y a des barrages, des barrages physiques,
02:46 - Avec des palettes, ou avec des caddies de supermarchés, dans lesquels les types vous autorisent à passer ou pas,
02:51 - Contrôle votre voiture, c'est ce qui nous est arrivé, d'ailleurs l'un d'eux a vu que nous avions un appareil photo,
02:55 - Et à partir de là a tapé dans la portière de la voiture et a alerté ses petits copains dealers pour nous faire écarter.
03:01 - Vous étiez avec des policiers là ?
03:03 - Là, non, j'étais pas à ce moment là avec des policiers, j'ai déchangé avec des policiers avant,
03:06 - Mais à ce moment là nous étions avec une équipe qui était à nous,
03:09 - Et avec une personne qui a anciennement travaillé dans le domaine du narcotrafic,
03:13 - Et je vais vous donner deux témoignages qui m'ont bouleversée,
03:15 - Qui sont ceux rapportés par notre sénateur Stéphane Ravie à Marseille,
03:18 - Qui expliquait qu'il avait été contacté pas si longtemps que ça par un homme qui vivait dans ces cités,
03:23 - Un vieux monsieur, qui n'arrivait plus à avoir son médecin à domicile,
03:26 - Parce que les dealers à l'entrée de ces cités ne laissaient plus passer le médecin.
03:29 - Il me parlait aussi d'une femme qu'il avait eu l'occasion de voir alors qu'il était dans un de ses immeubles,
03:35 - A l'occasion avec le préfet d'une opération de police,
03:39 - Il a vu cette femme descendre à 7h30 du matin pour emmener son fils à l'école,
03:43 - En train de passer entre les déchets, l'urine et la défécation des dealers,
03:49 - Qui restent toute la journée dans ces hauts-l'immeuble, qui n'ont pas le droit de bouger,
03:53 - Et qui donc se soulagent sur place. Donc ça c'est le vécu, le quotidien de ces populations.
03:56 - Donc moi je vous le dis très simplement, je crois que la solution elle n'est plus dans la demi-mesure,
04:01 - Ou simplement une présence policière, elle est selon moi dans un modèle qui n'est pas très loin de chez nous,
04:06 - Qui s'appelle l'Italie, et qui devrait nous inspirer, qui est celui du modèle des lois antimafia italiennes.
04:11 - Qui sont des lois d'exception, qui ont entre autres choses pour objectif de mettre en place,
04:18 - Et c'est une demande d'ailleurs des magistrats, des tribunaux spéciaux anti-drogue,
04:22 - Qui pourraient ressembler évidemment à un régime pénitentiaire beaucoup plus dur et d'exception,
04:29 - Ce que veulent d'ailleurs également les magistrats, c'est-à-dire l'isolement systématique des visites,
04:34 - Beaucoup beaucoup plus réduite, et l'interdiction évidemment d'être en contact avec les autres codétenus.
04:39 - Ça pourrait évidemment passer aussi par une facilitation de saisie des biens,
04:43 - Et notamment de saisie préventive des biens durant l'enquête,
04:45 - De facilitation également de fermeture administrative de tous ces petits commerces qui blanchissent l'argent,
04:50 - Y compris durant les enquêtes.
04:54 - Bref si vous voulez, en fait un ensemble de modalités qui relèverait d'un régime d'exception,
04:58 - Parce qu'on n'est pas simplement face à une délinquance classique, on est face à une guerre,
05:01 - Qu'il faut réussir à gagner, et j'en finirais par là, si on ne réagit pas,
05:07 - La conclusion c'est qu'on va se retrouver comme avec la mafia en Italie,
05:11 - Ça veut dire un système de corruption généralisée, et les magistrats en parlent déjà,
05:14 - Non seulement peut-être dans la police, mais aussi auprès des magistrats, et peut-être demain des politiques.
05:18 - On va marquer une première pause, et je vais remercier Gilles, j'allais justement vous poser ces questions,
05:22 - Vous y avez répondu, est-ce que vous êtes favorable à une juridiction spéciale pour les affaires de drogue ?
05:27 - Vous dites oui. Est-ce que vous pensez que le code pénal pour tripler ou quadrupler les peines en matière de drogue doit être modifié ?
05:34 - Vous dites sans doute oui.
05:36 - Oui, je pense surtout que la réponse est dans l'allègement du code de procédure pénale en matière de lutte contre le narcotrafic,
05:41 - Parce que les policiers se plaignent beaucoup de ça, des contraintes de la procédure pénale qui les empêchent d'être efficaces sur le terrain.
05:46 - Est-ce que le sursis doit être supprimé par exemple après la première infraction ?
05:50 - Ah oui tout à fait, mais moi je le défends de manière générale, ça les peines planchers.
05:54 - Puisque l'Etat doit construire 10 000 ou 20 000 places de prison supplémentaires,
05:58 - Et notamment mettre ces dealers dans des prisons spéciales, les sortir par exemple des baumettes pour les mettre dans un autre endroit.
06:07 - En tout cas il faut des conditions de détention en effet spécifiques et beaucoup plus dures que des conditions de détention on va dire classiques.
06:13 - On marque une première pause, Marion Maréchal est avec nous, vous pouvez évidemment l'interroger,
06:18 - Et elle va rester jusqu'à 11h35.
06:21 - C'est important de parler de ce temps de parole parce que Reconquête, je le dis aussi pour C News,
06:27 - L'autre jour il y a eu un meeting que Eric Zemmour a fait, où vous êtes intervenu également,
06:33 - Notre chaîne l'a retransmis en direct le dimanche, et bien de ce fait je n'ai pas pu en parler le lundi.
06:39 - C'est-à-dire que l'Arkom, il y a un temps de parole qui est limité parce que vous n'avez pas de député à l'Assemblée Nationale.
06:46 - Nous avons un sénateur mais pas de député.
06:48 - Exactement, et tout est comptabilisé en fonction de vos représentants.
06:54 - Alors après c'est un système comme un autre, je ne le remets pas en cause bien évidemment,
06:59 - Mais c'est vrai que c'est compliqué, souvent les gens nous disent "mais on n'entend pas Marion Maréchal, on n'entend pas Eric Zemmour, on ne peut pas les faire parler".
07:06 - On peut quand même s'interroger sur des règles aussi dures et assez floues, disons-le quand même entre nous,
07:11 - Parce que les journalistes eux-mêmes ont quand même du mal à savoir exactement quel est le cadre précis,
07:15 - Hors période électorale et sur des chaînes privées.
07:18 - On est quand même dans une tentation socialiste dans notre pays qui est quand même étonnante.
07:22 - En tout cas là où vous avez raison c'est que l'Arkom, je crois que ça existe aussi en Italie me semble-t-il,
07:29 - Mais autrement ça existe quasiment, il n'y a aucune instance de contrôle de la parole politique,
07:36 - Par exemple aux Etats-Unis ça n'existe évidemment pas, et même en Occident, en Europe ça n'existe pas.
07:41 - Très bien.
07:42 - 11h12, à tout de suite.
07:44 - À l'heure de vos questions, à notre invité Marion Maréchal sur Europe 1, vous composez ce numéro.
07:48 Appelez Pascal Praud au 01 80 20 39 21
07:52 Europe 1, Pascal Praud et vous.
07:54 - De 11h à 13h sur Europe 1 et avec notre invité Pascal, Marion Maréchal.
07:58 - Marion Maréchal qui est tête de liste européenne, on va prendre dans une seconde Louis.
08:01 - Alors on l'a dit, c'est vrai la dernière fois que vous étiez venu ici, c'est difficile de trouver pour vous votre place,
08:07 - Mais je pourrais dire la même chose à Monsieur Bellamy et puis même la même chose à Monsieur Bardella,
08:11 - Parce que vous êtes sur un terrain, j'ai envie de dire, où il y a des passerelles, on va le dire comme ça.
08:16 - Comment vous jugez cette campagne ? Est-ce que vous trouvez que les militants de reconquête répondent à l'appel ?
08:24 - Et est-ce que vous sentez, comme on dit bien les choses lorsqu'on parle de sport ?
08:28 - Oui déjà je pense qu'il ne faut pas préjuger aujourd'hui de ce qu'il adviendra en juin.
08:31 - Enfin vous le savez bien Pascal, vous suivez ces élections depuis longtemps,
08:34 - C'est des élections où tout se décide de manière générale les deux dernières semaines.
08:37 - Souvenons-vous à l'époque, la fois dernière, Jadot, candidat des écologistes, est à 5-6 dans les sondages,
08:42 - Il finit à 13, à l'inverse on a un François-Xavier Bellamy qui est à 13%, voire 15 et qui finit à 8.
08:48 - Donc rien n'est écrit, moi ce que je constate en tout cas c'est qu'indéniablement il y a une mobilisation,
08:52 - Je pense que notre meeting d'il y a quelques jours en témoigne, dans tous les sondages jusqu'alors nous avons des élus,
08:59 - Donc c'est quand même l'objectif, c'est d'avoir des élus à ces élections,
09:02 - Au-dessus de 5%.
09:03 - Tout à fait, en moyenne nous sommes à 6 quand on prend l'intégralité des sondages,
09:06 - Je pense que nous ferons même mieux que cela, nous allons créer la surprise, j'en suis convaincue,
09:09 - Et surtout, ce que je veux vous dire, et c'est tout l'intérêt d'ailleurs que Reconquête existe dans cette campagne,
09:13 - C'est qu'aujourd'hui Reconquête appartient à un groupe, au Parlement européen, qui s'appelle le groupe des conservateurs,
09:17 - L'ECR, qui est le groupe le plus influent à droite, 17 nationalités, 4 gouvernements, probablement 5 avec Viktor Orban au lendemain des élections,
09:23 - Qui est le groupe qui demain pourra non seulement battre Macron au Parlement européen, mais aussi faire et défaire la majorité.
09:28 - Et donc c'est le groupe qui a la clé pour pouvoir faire en sorte que l'Union Européenne aujourd'hui,
09:32 - gouvernée par le centre et la gauche, avec les LR, parce que LR fait partie de la majorité d'Ursula von der Leyen,
09:37 - bascule vers la droite, et ça en cela, Reconquête a une des clés de cette recomposition de la majorité.
09:42 - Louis est avec nous, Louis est ingénieur à tour, bonjour Louis !
09:45 - Oui, bonjour Pascal, bonjour Madame Maréchal.
09:49 - Bonjour Louis.
09:50 - Louis, est-ce que vous pouvez vous présenter politiquement ?
09:53 - Oui, tout à fait, écoutez je suis un jeune prentenaire, ancien électeur du centre,
10:00 - plutôt centre-gauche, et puis ça fait maintenant quelques années que mon vote va, j'aurais jamais imaginé,
10:09 - mon vote va tantôt au RN, tantôt à Reconquête.
10:14 - Bon, et là est-ce que vous avez pris votre décision ?
10:17 - Bah écoutez, non, non parce que j'avoue que je pourrais voter pour les deux listes,
10:26 - ces deux listes là pour les mêmes raisons, que j'ai du mal, humblement, j'ai du mal à cerner les grandes différences,
10:34 - j'ai du respect pour les deux, vous voyez, je suis un peu perdu.
10:40 - Je sais que les deux ont des solutions, je ne dis pas le contraire, mais je ne sais pas trop laquelle choisir.
10:45 - Est-ce que je peux vous répondre Louis à ça, ou pas, avant votre question ?
10:48 - Je vous écoute avec grand plaisir.
10:49 - Non mais c'est intéressant parce que, bon je pense que là aujourd'hui tout le monde peut s'accorder sur le fait que
10:54 - Jordane Bardella est certain d'être élu, et probablement élu avec de nombreux élus derrière lui.
10:59 - En revanche, à l'heure où on parle, ce n'est pas totalement acquis évidemment pour Reconquête.
11:03 - Alors moi ce que je crois, et j'entends votre hésitation, c'est que les intérêts de la France et les idées auxquelles vous croyez
11:09 - seront d'autant mieux défendues demain au Parlement européen s'il y a à la fois Jordane Bardella et Reconquête.
11:15 - D'autant plus si ces deux parties sont aujourd'hui dans deux groupes européens différents,
11:19 - et que ces deux parties sont complémentaires et sont amenées à travailler ensemble.
11:22 - Parce que Jordane Bardella lui-même à l'occasion de ses voeux a dit une chose intéressante,
11:25 - il a dit que demain évidemment son groupe au Parlement européen qui s'appelle Identité et Démocratie
11:29 - devra travailler avec le groupe Reconquête, qui est celui d'ECR dont je viens de vous parler.
11:34 - Donc moi je pense que ce chemin nous allons l'avoir au Parlement européen pour travailler ensemble demain.
11:38 - Nous devons aussi le trouver en France, c'est ce à quoi j'aspire et je travaille.
11:41 - Maintenant ce qui est vrai, et j'entends votre hésitation, c'est qu'il y a évidemment des choses en commun,
11:46 - évidemment des points de convergence, mais il y a aussi des différences et des divergences,
11:50 - notamment sur les questions économiques, peut-être Louis vous êtes vous un peu pêché sur le sujet.
11:56 - Vous êtes plus libéral a priori.
11:57 - Voilà, sur les questions de société qui touche aux valeurs, à la famille.
12:02 - Vous êtes plus conservateur cette fois-ci.
12:04 - Exactement, et nous avons même sur les questions de civilisation une différence d'approche,
12:10 - notamment dans le combat face à l'islamisation, qui peut être un peu différente,
12:14 - et c'est ce qui justifie aujourd'hui que nous ne soyons pas dans le même parti.
12:16 - Mais là où je vous rejoins en revanche, c'est que selon moi ces deux parties devraient être amenées à travailler ensemble.
12:20 - Certains disent que Reconquête est le front national d'hier,
12:24 - c'est-à-dire qu'aujourd'hui il y a une sorte d'affadissement, certains le disent, du Rassemblement National,
12:30 - à travers même la parole de Marine Le Pen qui est infiniment plus modérée, plus mesurée,
12:35 - qui s'est dédiabolisée comme disent certains,
12:38 - et qu'au contraire les seuls qui peuvent dire encore des choses très virulentes sur la société française,
12:45 - qui ont gardé une forme d'ADN que pouvait avoir jadis le Front National, c'est Reconquête.
12:50 - J'entends cela parfois.
12:52 - Moi je ne dirais pas cela, je pense que comparaison n'est pas raison,
12:54 - je pense que l'histoire de Reconquête est totalement différente,
12:56 - l'histoire du président de Reconquête qui est Éric Zemmour est totalement différente,
13:00 - Éric Zemmour lui-même d'ailleurs ne vient pas du Front National, il vient du RPR, de la droite gaulliste.
13:04 - Mais il y a une radicalité, c'est ce que je veux dire à Reconquête, qu'il y a peut-être moins pour un type d'électeur,
13:10 - bien évidemment qu'il y a au Rassemblement National.
13:12 - Il y a un franc parlé, je pense qu'il y a en effet un parti, et je pense qu'on peut s'en enorgueillir,
13:16 - qui ne baisse pas les yeux devant la gauche culturelle, qui ne baisse pas les yeux devant, on va dire,
13:21 - les pressions morales posées par la gauche ou par certains médias,
13:26 - et qui donc dit les choses franchement, absolument là où c'est nécessaire,
13:29 - qui n'a pas peur de porter certaines propositions, et c'est l'un des rôles, d'ailleurs,
13:32 - et c'est pour cela que Reconquête doit avoir des élus, et qu'il faut l'aider à en avoir le 9 juin,
13:36 - Combien d'élus d'ailleurs si vous faites 5, 6 ou 7% ?
13:38 - pour avoir une vraie boussole idéologique à droite, excusez-moi, pardon.
13:40 - Combien d'élus d'ailleurs si vous faites 5, 6 ou 7% ?
13:42 - Alors pour avoir des élus, c'est un scrutin proportionnel,
13:44 - donc pour avoir des élus il faut faire au minimum 5%, 5% c'est 5 élus,
13:48 - et ensuite 1 point = 1 député européen, 6% = 6 élus, 7% = 7 élus.
13:52 - Donc si les gens vont voter le 9 juin, ils auront des élus.
13:55 - C'est vraiment une élection où ça vaut le coup de se déplacer, parce que c'est la proportionnelle.
13:58 - Donc si par exemple le Rassemblement National fait 25 points, si j'ai bien compris,
14:03 - Il a 25 élus.
14:04 - Exactement.
14:05 - Donc voilà, c'est ce que je disais à Louis tout à l'heure, et peut-être après on va écouter sa question,
14:09 - et bien une fois de plus le RN est sûr d'avoir des élus,
14:11 - maintenant l'enjeu c'est qu'il y ait aussi Reconquête à côté.
14:14 - Alors votre question Louis ?
14:16 - Eh bien justement ma question était un peu en filigrane dans les échanges qu'on a déjà eus,
14:20 - c'était "Quelles sont selon vous, mais vous voulez peut-être apporter des précisions,
14:25 - "Quelles sont selon vous les trois principales différences entre votre proposition politique,
14:33 - "votre projet à Reconquête, en tout cas pour ces européennes, avec le RN ?"
14:39 - Alors je vais vous donner trois exemples en effet.
14:42 - Pour parler d'abord des enjeux de civilisation,
14:45 - par exemple Marine Le Pen a dit récemment qu'elle considérait qu'il n'y avait pas de conflits de civilisation sur le sol français,
14:51 - ou encore que l'islam était compatible avec la République.
14:53 - Bon ben c'est une différence de lecture assez notable avec Reconquête,
14:56 - puisque nous nous considérons qu'il y a quand même un certain nombre de préceptes islamiques
14:59 - qui ne sont pas compatibles avec la société française et avec le modèle démocratique.
15:04 - Elle le pense ou elle le dit pour les raisons que je disais tout à l'heure ?
15:08 - Je ne sonde pas les cœurs et les reins maintenant,
15:10 - Vous avez été longtemps avec elle.
15:11 - C'est la parole publique qui fait foi.
15:13 - Mais dans des conversations, vous trouvez qu'elle a changé par exemple de position là-dessus ?
15:17 - Non je ne crois pas, pour le coup elle fait preuve d'une cohérence sur ces sujets,
15:20 - donc je ne la soupçonne pas ni de calcul ni de cynisme,
15:22 - et après tout elle a le droit de le penser,
15:24 - et on considère nous qu'il y a un choc de civilisation,
15:26 - c'est-à-dire qu'aujourd'hui il y a une confrontation entre la civilisation européenne et française,
15:30 - et la civilisation islamique en gestation et en installation sur le sol français.
15:34 - D'où le fait d'ailleurs que nous avons mis au cœur de l'enjeu de ces élections européennes,
15:38 - la lutte contre l'islamisation du continent européen.
15:41 - Première différence, deuxième différence, les sujets économiques.
15:44 - Alors là il y aurait énormément de choses à dire,
15:46 - je ne peux que vous renvoyer au colloque économie qu'on a fait il y a quelques semaines de cela,
15:50 - où pour le coup on a des positions très différentes dans la volonté de baisse des dépenses publiques,
15:55 - beaucoup plus audacieuses pour le coup à reconquête,
15:59 - dans la volonté d'une réforme de l'État beaucoup plus également volontariste,
16:04 - et puis dans la lutte contre l'assistanat.
16:06 - Nous nous sommes pour réduire de façon importante les dépenses sociales,
16:10 - et les dérives des dépenses sociales dans notre pays,
16:12 - pour pouvoir à l'inverse rendre du pouvoir d'achat à travers les salaires.
16:16 - Donc la baisse des cotisations patronales, la baisse des charges salariales,
16:18 - et donc rapprocher le brut du net.
16:20 - Ça c'est vraiment, on va dire, le cœur nucléaire de notre pensée économique,
16:24 - donc la lutte contre l'assistanat et le rehaussement des salaires.
16:28 - Et on n'a pas peur d'ailleurs d'être un peu économiquement incorrect parfois,
16:31 - quand on dit qu'il faut arrêter les subventions, par exemple, publiques aux syndicats,
16:35 - quand on dit qu'il faut maintenant supprimer le régime des intermittents du spectacle, par exemple.
16:41 - Là vous n'allez pas vous faire que des amis.
16:43 - Louis, est-ce que vous êtes plus libéral, est-ce que vous êtes à la fois plus libéral sur le plan économique,
16:48 - et plus conservateur sur les points de civilisation,
16:51 - qui pourraient orienter votre vote ?
16:54 - Je vais vous dire, c'est là où je suis partagé, Pascal.
16:57 - C'est que moi d'un point de vue économique, je suis beaucoup plus...
17:01 - Ah, j'aime pas le terme "à gauche", mais...
17:04 - Voilà, des solidarités, etc.
17:06 - Vous êtes plus l'État-providence ?
17:08 - Pas tellement Providence, mais en tout cas je pense plus du côté du RN,
17:11 - et sur les questions civilisationnelles, comme l'a très bien décrit Marion Maréchal,
17:16 - je suis beaucoup plus du côté de reconquête.
17:18 - Ah, effectivement. Ça va être difficile.
17:20 - Non, mais il y a une chose importante, c'est une question de priorité.
17:23 - Et en fait, je vais vous dire, là où Marion Maréchal vous m'a convaincu,
17:27 - c'est que sur la partie économique, ça peut se rattraper, ça peut se réformer.
17:32 - La partie civilisationnelle, c'est plus dur, et on a beaucoup plus de mal à corriger.
17:37 - On marque une pause, parce qu'il est 11h27 déjà, et je pense que...
17:41 - Vous voyez comme le temps passe vite.
17:44 - Marion Maréchal va rester encore une petite dizaine de minutes avec nous,
17:48 - autrement je vais me faire taper sur les doigts par l'ArkHomme.
17:51 - Et on essaye d'avoir un autre témoignage, en l'occurrence je crois que ce sera Valentin.
17:56 - Et vos témoignages, vos réactions, vos questions à notre invité Marion Maréchal,
18:00 - vous les posez au 01 80 20 39 21.
18:04 - La page Facebook aussi, Pascal Pro et vous, existe aussi.
18:07 - A tout de suite sur Europe 1.
18:08 Pour réagir et donner votre avis sur Europe 1,
18:11 rendez-vous sur la page Facebook de Pascal Pro et vous.
18:14 Europe 1, Pascal Pro.
18:16 Avec vous de 11h à 13h sur Europe 1, et notre invité Marion Maréchal.
18:19 - Encore quelques minutes avec nous, c'est Valentin. Bonjour Valentin !
18:22 - Oui bonjour !
18:23 - Et merci, une question peut-être pour Madame Maréchal ?
18:27 - Oui, j'avais une question par rapport aux jeunes, et notamment à l'éducation.
18:32 - Je voulais savoir comment vous comptiez combattre les idées,
18:36 - en fait l'islamo-gauchisme au sein de l'éducation nationale,
18:39 - puisque j'ai terminé mes études il n'y a pas longtemps,
18:42 - et il faut dire que les idées sont fort ancrées dans les mœurs des profs.
18:47 - Ah oui, vaste sujet pour y répondre en trois minutes,
18:51 - mais ce qui est sûr, et vous avez raison de le relever,
18:53 - c'est qu'au-delà de la baisse du niveau scolaire,
18:55 - il y a aussi aujourd'hui selon moi une propagande de gauche
18:59 - qui sévit au sein de l'éducation nationale,
19:02 - mais pas d'ailleurs uniquement sur les questions, on va dire,
19:05 - liées à l'islam et à la laïcité,
19:07 - y compris d'ailleurs sur l'activisme LGBT notamment,
19:10 - la théorie du genre, avec des associations agréées par l'État
19:14 - qui viennent témoigner dans les écoles.
19:16 - Je vais vous dire, je mets en désaccord beaucoup de personnes,
19:20 - je pense qu'on ne pourra pas simplement se contenter
19:23 - d'une réforme de l'éducation nationale.
19:24 - Moi je la souhaite, j'y aspire évidemment,
19:26 - et je pense que c'est la priorité,
19:28 - mais je pense que si on veut forcer l'éducation nationale à se réformer,
19:31 - il faut en fait libéraliser l'ouverture des écoles privées.
19:34 - Je ne suis pas une adepte de la concurrence à tout craint
19:37 - dans tous les domaines de la société,
19:38 - mais pour le coup, je crois que ce qui pourra sauver l'école publique,
19:41 - et le niveau et la qualité de l'école publique,
19:42 - c'est de les forcer à un droit davantage par une véritable mise en concurrence.
19:45 - Parce qu'aujourd'hui, je ne vais pas rentrer dans le détail,
19:47 - mais il y a une véritable contrainte aujourd'hui sur la capacité d'ouvrir des écoles privées,
19:52 - sur le financement et les modes de financement de ces écoles privées,
19:55 - or je crois que laisser un véritable choix...
19:57 - Or confessionnelle, privée pure si j'en dis.
19:59 - Oui mais bien sûr, absolument, je ne parle pas forcément d'ailleurs de confessionnelle,
20:01 - mais la condition à cela, c'est évidemment qu'il ne puisse pas y avoir de discrimination,
20:05 - si je puis dire, par l'argent,
20:07 - donc c'est qu'en contrepartie...
20:08 - Alors c'est difficile de demander à l'État de payer des écoles privées.
20:11 - Je pense qu'en contrepartie, il faut qu'il puisse y avoir ou une défiscalisation
20:16 - pour ce qui relève du coût de ces écoles,
20:18 - ou l'équivalent d'un chèque éducation que donnerait l'État,
20:20 - et vous verrez que de toute façon, à la fin, ça coûtera moins cher,
20:22 - puisque toutes les études ont démontré, il y en a une notamment de la Fondation IFRAP,
20:25 - qu'un élève scolarisé dans le privé coûte de toute façon 30 à 40% moins cher
20:30 - qu'un élève scolarisé dans le public.
20:31 - Bon, je ne vous avais pas demandé de vous déterminer politiquement, Valentin,
20:36 - mais j'ai cru comprendre, lorsque j'ai entendu le mot "islamo-gauchiste",
20:40 - que vous vous placiez plutôt à droite,
20:42 - et que vous aviez regretté ce climat-là dans vos études.
20:45 - Exactement, moi j'ai fait mes études, donc j'étais dans des écoles dites "zep",
20:51 - et en fait c'était catastrophique, j'étais l'un des seuls à avoir des idées bien ancrées à droite,
20:57 - et on le ressent, on nous met un peu dans une case.
21:00 - Ah ouais, mais même l'enseignement supérieur, Sciences Po, est différent.
21:03 - On n'a pas eu de LFistes, c'est dommage, parce que ce qui m'ennuie,
21:06 - c'est qu'on a eu trois auditeurs, qui étaient manifestement trois auditeurs à droite,
21:11 - donc je ne sais pas si on peut avoir Olivier Guenec, un auditeur qui ne pense pas comme Mme Maréchal.
21:15 - C'est parmi les autres, parce qu'on a reçu Pascal, évidemment !
21:18 - Ah bon ? Alors je vais faire le mauvais rôle, c'est moi qui vais poser des questions non pas dérangeantes.
21:26 - D'ailleurs, ce n'est pas une question dérangeante.
21:28 - Comment vous avez interprété les propos d'Emmanuel Macron sur le plan diplomatique,
21:33 - et sur la possibilité d'envoyer des troupes sur le sol ukrainien,
21:38 - et quelle serait votre position si vous étiez aux responsabilités ?
21:42 - Je dirais léger, irresponsable, précipité, et contre-productif,
21:48 - puisque la conclusion de cela, c'est qu'il a démontré à Vladimir Poutine
21:52 - que manifestement il était seul dans cette volonté de fuite en avant,
21:55 - et de potentialité d'envoyer des troupes.
21:57 - Donc il a non seulement isolé la voie de la France en Europe,
21:59 - mais il a en plus démontré, et forcé les autres pays à démontrer le fait
22:05 - qu'il ne voulait pas mettre le doigt dans l'engrenage d'une co-belligérance et de l'envoi des troupes.
22:09 - Mais je note d'ailleurs que ce n'est pas la première fois qu'il fait preuve d'une telle légèreté,
22:12 - puisque souvenez-vous, à la suite des ignobles attaques en Israël par le Hamas,
22:16 - il s'était également précipité, et d'ailleurs le quai d'Orsay avait rétro-pédalé après,
22:20 - puisqu'il n'était même pas prévenu, dans l'idée qu'il fallait reconstituer une coalition
22:24 - sur le modèle de la coalition anti-Daesh, donc finalement entrer dans une coalition guerrière face au Hamas à Gaza.
22:30 - Donc je pense que ce président de la République me donne le sentiment de vouloir jouer au chef de guerre,
22:34 - d'ici la fin de son mandat, et j'ai aussi le sentiment qu'il instrumentalise en fait cette question ukrainienne,
22:39 - pour pouvoir, comment dire, provoquer un clivage des crispations et des réflexes électoraux,
22:44 - au sein de la population française à l'occasion de ces élections.
22:47 - Et ça je trouve ça d'un cynisme particulièrement condamnable.
22:49 - Vous avez été députée de la République, et une des plus jeunes députées de la République,
22:54 - si vous l'aviez été ces dernières semaines, est-ce que vous auriez voté le soutien à l'Ukraine,
22:59 - comme ça a été demandé par Gabriel Tal ?
23:01 - Alors je me serais probablement abstenue pour deux raisons,
23:04 - la première c'est que moi je suis pour un soutien à l'Ukraine, c'est-à-dire un soutien humanitaire,
23:08 - un soutien logistique dans la reconstruction, un soutien financier,
23:11 - en revanche pour moi il y a des lignes rouges, et malheureusement ce texte dépasse les lignes rouges,
23:16 - c'est-à-dire que je suis contre une intégration de l'Ukraine à l'OTAN,
23:19 - chose que ne veulent même pas d'ailleurs les Américains,
23:21 - parce que tout le monde a compris que mécaniquement ça nous entraînerait potentiellement vers une troisième guerre mondiale,
23:24 - et je ne souhaite pas non plus une intégration de l'Ukraine à l'Union Européenne,
23:27 - et ce pour des raisons économiques, parce que je le rappelle que le salaire moyen en Ukraine est autour de 340 euros,
23:33 - et donc faire rentrer l'Ukraine dans le marché commun ce serait le tombeau de nos agriculteurs,
23:36 - et on en voit d'ailleurs déjà un peu les effets, parce que je tiens à le dire,
23:39 - et j'en finirai par là, il y a quelques jours de cela,
23:41 - les élus LR, les élus macronistes et les élus socialistes au Parlement Européen,
23:44 - ont voté la prolongation de l'ouverture du marché européen aux produits agricoles ukrainiens,
23:49 - et la conséquence de cela, c'est que c'est une concurrence déloyale,
23:52 - exacerbée sur le blé, sur le sucre, sur la volaille pour nos agriculteurs,
23:56 - dont ils souffrent terriblement, parce qu'évidemment ils ne peuvent pas tenir avec une volaille aujourd'hui,
24:00 - qui est vendue à 3 euros et produite dans des conditions complètement différentes sur le plan sanitaire.
24:03 - Deux petites questions pour terminer, vous souhaitez la victoire de Trump ou de Biden ?
24:09 - A choisir, je préfère Donald Trump.
24:11 - Après je ne suis pas une fan absolue du personnage,
24:14 - je ne suis pas totalement alignée sur sa ligne politique,
24:17 - je suis dubitatif quand même assez régulièrement devant ses sorties et son style,
24:21 - mais à choisir entre les deux,
24:23 - évidemment que Donald Trump, sur plein de sujets,
24:27 - notamment dans la lutte face à la question de l'immigration,
24:29 - la lutte contre l'islamo-gauchisme justement, sur les sujets de société,
24:33 - est plus proche bien sûr de ce à quoi j'aspire.
24:36 - Et si vous aviez été une citoyenne russe, vous auriez voté pour Vladimir...
24:40 - Je ne suis pas sûre que j'aurais eu beaucoup le choix.
24:42 - Vous auriez voté pour Vladimir Poutine ?
24:44 - Je ne suis pas sûre que j'aurais eu beaucoup le choix.
24:46 - Ah si, il y avait 3 ou 4...
24:48 - Je pense qu'aujourd'hui un exercice démocratique dans un pays en guerre,
24:54 - après quand même que l'un des opposants soit mort dans des conditions douteuses il y a quelques semaines de ça,
24:57 - peut laisser quand même entendre que je ne suis pas sûre que les conditions d'élection soient déroulées dans des conditions totalement normales.
25:02 - Dernière chose, Éric Zemmour est très présent dans votre campagne, est-ce que vous trouvez qu'il l'est trop ?
25:08 - Non, je ne trouve pas qu'il le soit trop, je pense qu'Éric Zemmour est président du parti,
25:12 - donc il a évidemment aussi sa place dans cette élection, il y a une forme de complémentarité finalement, entre nous, logique.
25:19 - Moi je suis tête de liste pour les élections européennes.
25:21 - Je ne doute pas que vous ne pouviez pas répondre de toute façon à cette question autrement que vous l'avez fait,
25:26 - même si vous ne pensiez pas cela, c'est toujours la difficulté...
25:29 - Si vous ne croyez pas en ma réponse pourquoi vous me posez la question ?
25:31 - C'est toujours la difficulté de l'interview politique, c'est-à-dire qu'il y a des choses effectivement qu'on dit avec sincérité,
25:39 - et puis parfois, pour des raisons politiques, diplomatiques, on ne dit pas toujours ce qu'on pense.
25:45 - Non mais là vous me prêtez, c'est comme sur "Yana Camoura", vous me prêtez des intentions.
25:48 - Qu'est-ce que je vous avais prêté sur "Yana Camoura" ? J'avais mal interprété ?
25:52 - Je ne sais pas, vous aviez l'air de dire que finalement, derrière mon reproche de ce choix politique, il y avait peut-être des motivations plus douteuses.
26:00 - Alors je vais l'exprimer différemment et je ne vais pas vous faire de procès à vous,
26:04 - mais c'est vrai que j'ai senti dans ceux, je vais le dire comme ça, qui attaquaient le choix d'Aya Nakamura, autre chose que ce qu'il pouvait dire.
26:14 - Moi je me suis rendu compte, ce n'est pas ma génération, je me suis rendu compte simplement que c'est une artiste qui touche le plus grand nombre parmi la jeunesse.
26:25 - Mais ça ce n'est pas un argument. Un argument c'est celui "Est-ce qu'elle peut représenter la France ?"
26:29 - C'est un argument, ça peut être un argument quand même qu'elle soit très...
26:34 - Je peux vous en donner un autre ou pas d'argument ? - Bien sûr.
26:36 - Qui ne relève pas de ce dont on a parlé les derniers jours, au-delà de la langue dans laquelle elle chante et tout, et de la vulgarité.
26:43 - Vous savez quelle est la première chanson qui a fait connaître Aya Nakamura ? C'est une chanson qui s'appelle "Love d'un voyou".
26:49 - Donc c'est une chanson romantique, enfin qui se veut romantique, dans laquelle elle raconte une histoire d'amour avec un dealer.
26:54 - Et vous voyez, moi je considère qu'aujourd'hui face au narcotrafic, la banalisation culturelle et artistique de la drogue participe justement de l'explosion du narcotrafic.
27:03 - Et donc une fois de plus, je considère qu'on ne peut pas être représenté par une artiste qui a le droit d'exister, elle a le droit de chanter, elle a le droit d'être aimée, elle a le droit d'être écoutée, ça ce n'est pas mon sujet.
27:12 - Mon sujet c'est "Est-ce qu'elle peut représenter la France ?"
27:14 - C'est un argument en tout cas qui peut s'entendre. Mais ce que j'avais vu effectivement me semble utile, et je ne crois pas me tromper, je ne fais pas le procès à vous,
27:20 c'est certains qui attaquaient cette jeune femme, qui l'attaquaient aussi pour des raisons...
27:26 - Non je ne crois pas, parce que je pense que si vous aviez posé à ces mêmes personnes, est-ce qu'ils seraient d'accord pour que par exemple Teddy Riner soit porte-drapeau,
27:33 je suis absolument convaincue qu'ils vous auraient dit oui avec grand plaisir et avec une grande fierté. Et c'est mon cas d'ailleurs.
27:38 - En tout cas merci d'avoir été pendant ces 40 minutes avec nous. Olivier Guenegg vous vouliez dire un petit mot peut-être à madame...
27:47 - Beaucoup de messages sur nos réseaux sociaux. - Oui il y a beaucoup de messages, c'est dommage qu'on ne puisse pas continuer la discussion.
27:51 - Et beaucoup d'appels. - Oui il y a vraiment beaucoup d'appels aussi.
27:53 - On a Serge qui nous écrit "Voter pour la liste de Marion, c'est le meilleur remède pour contrôler les dérives de cette Assemblée Européenne".
28:00 Antoine nous dit "C'est difficile de faire un choix entre le RN et Reconquête pour ces élections".
28:06 Et on termine avec Paul qui pose une question "Que pense Marion Maréchal de Raphaël Glucksmann qui ne veut pas aller débattre sur ces news ?"
28:14 - Je trouve ça lamentable, je trouve ça pas très courageux.
28:20 Mais je ne suis pas très étonnée parce que la réalité c'est que le parti socialiste a plutôt tendance à se faire oublier pour pouvoir faire le vote le plus important
28:29 parce que sinon il devrait répondre du bilan au Parlement Européen et leur bilan c'est celui d'Ursula von der Leyen.
28:33 Donc je comprends que ce ne soit pas très facile à défendre.
28:35 - Le mouvement de monsieur Glucksmann s'appelle "Place publique" le bien nommé puisque de place publique il ne vient pas partout.
28:41 - Place privée, place à la maison.
28:45 - Effectivement on peut se rejoindre sur ce point.
28:48 Merci beaucoup Marion Maréchal et bonne campagne à vous.
28:51 C'est dur quand même une campagne électorale, c'est beaucoup de fatigue, beaucoup de baie.
28:55 Je sais que vous êtes une jeune maman également donc il y a une organisation à prendre en compte.
29:00 - Je ne peux même pas abuser de mon mari parce que lui aussi est candidat mais pas en Italie puisqu'il est italien.
29:04 Donc on a choisi la facilité.
29:06 - Oui mais alors je dis maintenant mais c'est pas facile j'imagine d'organiser tout ça.
29:11 - C'est pas facile mais c'est enthousiasmant et surtout vous savez moi je ne le fais pas parce que c'est facile,
29:14 je le fais parce que je considère qu'on est à la croisée des chemins, qu'on a peut-être quelques dizaines d'années devant nous pour changer les choses.
29:19 Donc si on ne met pas toute notre énergie maintenant, quand allons-nous la mettre ? Donc on va se bagarrer.
29:23 - Si vous me permettez une remarque personnelle, vous étiez venue il y a quelques temps, c'était au début de notre émission en 16 ans.
29:29 - Oui, en début de la saison.
29:30 - Et il a été frappé que vous reveniez à la politique et vous n'étiez pas dans le même ton que celle que j'avais connue avant.
29:38 Et là en vous écoutant ce matin, j'ai l'impression que quand on revient comme ça en politique,
29:42 il y a peut-être une période de rodage pour retrouver ses automatismes comme un sportif et qu'aujourd'hui vous êtes...
29:49 - Ce qui est vrai c'est que moi j'ai quitté la politique en 2017 alors que j'étais députée conciergeonnale,
29:53 j'ai monté une école, j'ai passé cinq ans dans le privé, donc oui forcément il faut se remettre dans le banc.
29:59 - Et là j'ai l'impression que la combattante politique ou le combattant politique qu'il faut être quand on fait ces métiers-là,
30:04 j'ai l'impression que vous allez retrouver...
30:05 - Je suis moins gentille qu'il y a quelques mois quoi, mais c'est bien.
30:07 - Je ne le traduirai pas.
30:10 - Vous l'avez beaucoup moins coupée aussi.
30:13 - Non mais c'était le deal au départ.
30:15 - Oui, bien sûr.
30:16 - On avait dit...
30:17 - Je vous avais pas reconnue là.
30:19 - D'ailleurs on va essayer d'avoir régulièrement tous les leaders.
30:24 On a eu Madame Manon Aubry, qui a un plaisir à interviewer Manon Aubry.
30:28 Parce qu'on peut ne pas être d'accord avec elle, mais je trouve qu'elle est très agréable dans la discussion,
30:32 parce qu'il peut y avoir échange, et on va essayer de recevoir tous les leaders des têtes de liste européennes jusqu'au 9 juin.
30:41 - Merci encore en tout cas pour votre attention.
30:42 - Merci Marion Maréchal, il est 11h45, on marque une pause.
30:45 - Vous écoutez Pascal Praud de 11h à 13h sur Europe 1, à tout de suite.
30:48 Tchit !
30:49 *Musique*

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