Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, le réalisateur Jean-Marie Poiré est l'invité de l'émission pour présenter son nouveau livre "Rire est une fête", publié aux éditions Michel Lafon.
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00:00 Europain, Pascal Praud
00:02 Jean-Marie Poiré était notre invité aujourd'hui pour son livre "Rire est une fête"
00:08 mais c'est vrai Jean-Marie Poiré au moment où vous êtes entré dans ce studio et c'est toute la difficulté de l'actualité
00:15 c'est compliqué de venir
00:17 rire ou en tout cas parler de légèreté après l'information
00:22 que nous avons entendu et développé depuis une demi-heure et en même temps c'est ce que nous allons faire ces prochaines minutes
00:28 mais vous êtes entré vous même dans le studio et cette actualité elle vous intéresse ?
00:32 Oui bien sûr et puis j'adresse mes condoléances aux familles parce que c'est
00:36 déjà il y a la mort des gens mais il y a aussi leurs familles qui sont
00:40 aussi décapitées en fait donc c'est vraiment très triste c'est vrai que c'est
00:46 on se sent presque gêné de raconter des histoires de bonne humeur après ce genre de choses
00:51 Et c'est un livre que vous avez écrit
00:54 et qui a beaucoup de succès ce livre et qui montre aussi combien la société a
00:58 envie a besoin de
01:01 sourire et de légèreté et puis il y a quelque chose que vous faites comme personne c'est que vous avez l'art de raconter
01:07 c'est un conteur à l'ancienne et dans la vie et dans un livre et ça fourmille d'anecdotes
01:13 et on aime rien tant que les anecdotes
01:15 Mais d'ailleurs c'est je veux dire c'est un fond de commerce pour moi parce que c'est vrai que
01:21 jamais mes films n'ont mieux marché qu'en période de crise
01:24 vous savez même pendant
01:27 comment marchait le cinéma pendant la guerre de 40 par exemple c'était les cinémas étaient pleins tout le temps
01:32 c'est à dire que quand même il y a aussi un besoin pour les gens de ne pas rester tout le temps
01:38 et d'ailleurs une chose qui se passe que tout le monde a vécu
01:42 on rit beaucoup aux enterrements je veux dire le malheur
01:48 et le rire sont en fait assez assez mêlés parce que je
01:54 sais pas qui disait le rire c'est une politesse mais
01:56 mais c'est vrai qu'on cherche tout le temps quelque chose à se raccrocher parce que la vie a des tas de choses épouvantables
02:02 bon
02:04 ce matin je vois dans les actualités un mec qui a donné à manger
02:07 des saucisses à des chiens bourrés de clous pour les tuer vous êtes là
02:12 vous dites mais c'est pas possible quoi comment on peut c'est ignoble pour faire une chose pareil
02:17 d'attaquer des bestioles qui n'ont rien demandé bon donc
02:20 il y a beaucoup il y a aussi les malheurs de la vie moi j'ai eu par exemple j'ai perdu mon petit frère
02:26 et
02:29 pendant que j'écrivais les anges gardiens
02:31 vraiment c'est une ça a été une bénédiction pour moi de
02:35 décrire ce film qui est une comédie
02:37 parce que ça m'empêchait de penser à ce deuil terrible et
02:44 et pendant toutes les heures de travail
02:47 c'était un soulagement en fait c'était comme une médecine
02:50 on dit par exemple que les acteurs qui jouent le soir
02:53 michel serrault qui joue le soir de la mort de sa fille mais il a dit pareil il a dit
02:58 c'était fantastique pour moi parce que c'est un jour on perd un enfant il n'y a pas pire que de perdre un enfant et donc
03:06 il dit j'aurais fait quoi j'aurais pu me suicider
03:09 non mais c'est
03:11 inimaginable surtout qu'il jouait la cage folle
03:13 d'imaginer de perdre sa fille le matin et de jouer la cage folle le soir. Jean-Paul Belmondo également qui avait joué
03:19 le jour de la mort de sa fille il se trouve qu'il était sur scène
03:23 fille qui était décédée dans un incendie
03:26 il y a 30 ans et il jouait je crois que c'était tailleur pour dames d'ailleurs qui jouait
03:31 au théâtre et il jouait le dimanche après-midi il me semble que c'était ça qu'il jouait
03:37 et il avait joué donc ça nous paraît toujours étonnant et puis à michel audiard qui a écrivait je crois
03:43 l'incorrigible et pendant l'incorrigible son fils était mort et dans un accident de voiture il avait écrit
03:51 vous avez connu son fils ? Très bien très bien oui. Et il avait écrit ensuite un roman très
03:56 sélignin d'ailleurs le jour la nuit et toutes les autres. Un vrai chef d'oeuvre en réalité
04:01 mais c'est bon voilà c'est la vie la vie est faite de deuil et la vie est faite de joie et
04:08 en fait il faut vraiment
04:10 faire attention à profiter des joies quand elles sont là parce que
04:14 ça part très vite. Mais justement lorsqu'on vous rencontre et
04:18 on a immédiatement envie de vous parler de certaines personnes que vous avez croisées et de dire
04:24 comme on vous le dit peut-être dans un dîner mais comment était-il ? Oui justement vous avez parlé de Michel Audiard que je me place
04:32 très haut parce que c'est un moraliste Michel Audiard. Quand dans "Garde à vue" il dit
04:38 "les médiocres ne pardonnent jamais à l'un des leurs de réussir"
04:41 c'est chant fort. Alors il paraît-il qu'il piquait de temps en temps, il lisait beaucoup.
04:48 Il lisait beaucoup.
04:49 Voilà et puis il remettait mais comme tous les artistes. Tout le monde pique.
04:52 Voilà tout le monde pique. Mais il y a quelque chose chez lui qui va bien au-delà du simple dialogue
04:58 que certains disent. Un être absolument merveilleux moi j'ai adoré cet homme. Vous avez travaillé avec lui ?
05:05 Oui c'est mon père de cinéma en réalité. Mon père était producteur de films, un employé, un producteur légendaire
05:11 mais il n'avait pas du tout envie que je fasse du cinéma. Et d'ailleurs un jour j'ai jamais su parce que
05:17 un jour j'ai demandé à Michel "mais pourquoi tu m'as engagé ?"
05:20 Il m'a raconté un truc qui était du pipo. Il mentait beaucoup déjà de toute façon. C'était son métier professionnel
05:26 mais c'était pas vrai et alors un jour j'ai dit à Jacques Audiard son fils
05:33 "J'ai jamais su pourquoi ton père m'avait engagé" et il m'a dit très drôlement "je crois que c'était pour faire chier le tien"
05:39 Ce qui est incroyable chez Audiard c'est que lorsque tu l'entends en interview il a la même verve, la même intelligence
05:46 Oui oui une rapidité d'esprit. Et puis un phrasé qui n'appartient qu'à lui, une façon
05:53 Une manionnée un peu comme ça. Et quand il mentait il jetait son nez sur le côté
05:58 et j'ai pas mis dans mon livre, parce que mon livre était beaucoup trop copieux
06:03 et donc j'ai retiré 60 pages que j'avais écrite sur lui parce que j'ai connu
06:09 Michel comme personne. Et t'as envie, lui c'est une grande figure en plus qui était à l'époque
06:14 mis de côté. Un génie, un vrai génie. Et comment vous expliquez qu'à cette période là personne n'ait vu précisément qu'il était un génie ?
06:22 C'est valable pour tout ce qui est
06:25 tout ce qui a trait à la comédie honnêtement. Non c'est pas vrai par exemple pour clavier, pas pour vous, tout le monde sait
06:30 Quand clavier a du succès... Je vais vous trouver quelques critiques, vous allez peut-être
06:34 changer d'avis parce que j'ai quand même eu le droit par exemple pour le père noël à "Finira dans les poubelles du cinéma"
06:41 donc non non j'ai quand même eu le droit à "Quand on n'a rien à dire on fait pas de films"
06:47 Les gens ont été très cruels. Il se trouve que moi je m'en fiche un peu
06:53 c'est pas vrai totalement ce que je dis
06:55 personne ne peut être insensible à une mauvaise critique. Mais en même temps
06:59 quand j'étais gamin je voyais chez mon père arriver des metteurs en scène en Ferrari déjà avec des très jolies femmes à côté
07:06 donc pour moi c'était le top du top de ce que je pouvais rêver. Une Ferrari, une jolie fille, c'était fantastique
07:12 donc je voyais arriver ces mecs là et donc il y avait du pognon qui réussissait très bien
07:17 et après ils étaient là en train de pleurnicher parce que je ne sais pas qui dont on ne connaît même pas le nom aujourd'hui
07:23 avait dit que c'était pas bon et je me souviens d'Henri Verneuil, je lui avais dit "mais Henri
07:27 qu'est-ce que tu as à foutre de l'opinion de ce mec là ?" Bon quand ça a été pour ma pomme de prendre des critiques dans la tronche
07:35 et alors je vais vous faire un truc assez marrant
07:38 c'est que des années plus tard quand j'ai sorti "Les Visiteurs" j'étais un soir dans un restaurant et Henri Verneuil qui est complètement oublié
07:44 qui me connaissait très bien
07:46 arrive, se présente et me dit "Ah Jean-Marie, votre succès me fait un plaisir"
07:51 parce qu'il dit "ils ont pratiquement eu ma peau mais maintenant je me dis "ah il y a de nouveau quelqu'un qui les emmerde" voilà
07:57 - Non mais ils ont eu là, enfin Verneuil
07:59 il a fait quand même des films qui ont marqué le cinéma - Bien sûr, grand metteur en scène
08:04 - Moi j'ai revu, alors il se trouve que j'ai revu en plus il y a quelques jours "Bélodie en sous-sol" qui est peut-être un chef-d'oeuvre
08:10 - Oui - Bon et qui est un film qui a 60 ans - Avec une des plus belles répliques du cinéma avec
08:14 Delon qui disait "toute la merde" disait "tu me feras mourir de chagrin"
08:19 comme ça on ne retrouvera pas l'arme du crime - Exactement au tout début du film et puis il y a également un moment, un échange
08:26 extraordinaire avec Doradole au bar "t'inquiète pas Totoche, te fatigue pas Totoche, on est du même monde"
08:33 "te fatigue pas Totoche" - Non mais Odias est un... - Non mais Gabin est formidable aussi dans le film parce que Gabin il a juste à être présent
08:40 alors d'autres personnes par exemple dont vous parlez un peu et moi j'ai envie que vous nous parliez de lui, Jacques-François
08:48 - Jacques-François par exemple que vous avez fait tourner et dans "Papi" et dans cette scène incroyable
08:54 du Père Noël - Dans presque tous mes films - Mais dans le Père Noël avec son costume blanc
08:59 smoking et qu'il...
09:02 - Qui est venu gratuitement
09:04 parce qu'en fait il voulait jouer, il a été voir la pièce, le Père Noël est une reduire au théâtre, il avait adoré ça
09:09 il avait dit "moi j'aimerais beaucoup jouer avec vous" et donc on lui avait écrit ce rôle et le producteur
09:18 n'avait pas du tout prévu un cachet important parce que Jacques était une très grosse vedette de théâtre
09:22 et donc il avait un agent qui demandait des cachets copieux
09:26 même pour une journée, pour deux journées il fallait qu'il ait un cachet comme il avait au théâtre et c'était pas prévu et alors le soir
09:34 j'avais dit au producteur mais quand même c'est un grand bonhomme, il dit "oui mais moi j'ai pas prévu ça au budget mon vieux"
09:41 "ben c'est pas grave je vais lui proposer ce qui était prévu pour le budget" et le soir on
09:46 me dit c'est Jacques-François au téléphone
09:48 il me fait "Jean-Marie
09:50 je ne viendrai pas pour un pourboire
09:54 alors donc je vais venir à l'oeil"
09:57 et il est venu à l'oeil et d'ailleurs c'est très choquant parce que je me suis aperçu après qu'il n'avait même pas été invité à
10:04 l'avant-première du film. - Et c'est drôle parce que cette scène là dans une pharmacie
10:10 où il part chez
10:12 Tesl, exactement, où il est joué avec d'ailleurs une jeune femme que j'ai croisé après parce qu'elle est maquilleuse
10:18 aujourd'hui cette jeune femme bien sûr elle était maquilleuse assez new je la voyais régulièrement
10:23 et à chaque fois on se faisait tous régulièrement maquillé par elle et puis on lui rappelait qu'elle était
10:30 dans un... - Bijoux, bijoux - Exactement, bijoux
10:33 et
10:35 Jacques-François fait partie alors moi j'ai le sentiment mais parfois on me reproche mon passéisme qu'il y a
10:41 dans cette génération de comédiens une épaisseur et qu'on voit très bien dans "Papi" avec tous ces... je parle d'autres jours avec vous de Jean
10:48 Julien Guilloumar, j'ai l'impression qu'il y a une épaisseur
10:51 dans ces comédiens que je ne retrouve pas forcément
10:55 aujourd'hui. Une qualité, une culture, une intelligence aussi et une manière de faire ce métier évidemment sérieusement mais
11:04 avec un certain état d'esprit que je ne retrouve pas non plus toujours
11:08 aujourd'hui. - Parce que c'est un choix que je fais moi de ne pas sacrifier les petits rôles et c'est une bataille parce que c'est
11:15 beaucoup d'argent
11:18 pour des petits rôles mais moi je prends toujours des acteurs de théâtre
11:20 Jacques-François a créé "Pinter" c'est un acteur prodigieux et
11:26 donc c'est merveilleux qu'il vienne pour dire trois répliques d'ailleurs il me le reprochait beaucoup parce que c'était un
11:34 mélange de... parfois il était un petit peu gris tout à coup son meilleur ami était Noiret qui était une énorme star de cinéma
11:39 lui était une fenêtre de théâtre mais au cinéma faisait des second rôles et alors bon et d'ailleurs il me disait
11:46 "C'est incroyable on me parle que de ta réplique là c'est de la merde alors que j'ai créé Pinter"
11:53 et les gens ne connaissent que ça, ils me parlent "bon si vous avez fait c'est de la merde dans le film Jean-Marie Poiré"
12:02 Mais non mais c'est terrible on va marquer une pause mais c'était vrai aussi par exemple Michael Lonsdal qui a une carrière quand même assez
12:07 importante et notamment au théâtre on ne lui parlait toujours que du professeur qu'il avait joué dans Hibernatus
12:11 Oui c'est ça, quasiment une panouille
12:16 c'était le professeur je ne sais plus comment il s'appelait le professeur Labourie je crois de mémoire et toute sa vie on lui a dit
12:23 "bah vous êtes le vous êtes le professeur d'Hibernatus"
12:27 alors qu'effectivement il avait une carrière à côté importante. Il est 12h46 on est avec Jean-Marie Poiré
12:33 et nous parlons de son livre effectivement livre de souvenirs
12:36 "Riez de tout vous finirez par ne plus rire de rien"
12:41 c'est Bret Eston Ellis qui dit ça dans les premières pages et son livre vous pouvez
12:47 notamment cet été je pense que ça va être un succès sur les plages. J'aimerais beaucoup il a très bien démarré et je crois que
12:54 surtout le retour des gens est absolument adorable. Oui ça c'est une... pour moi c'est un bonheur.
12:58 Mais vous savez aussi parce qu'on vous a vu pas mal à la télévision et
13:02 c'est vrai que vous en parlez bien donc on a envie vous donner à la fois vous donner des anecdotes du livre mais comme le
13:10 livre en plus vous avez bossé. Il y a combien de pages? Il y a 411 pages je crois. Vous avez écrit ça en combien de temps? J'ai écrit ça
13:18 la rédaction je veux dire un an et demi
13:22 mais la vie a duré très longtemps avant. Ça c'est joli, il est 12h47.
13:27 Vous pouvez poser vos questions à notre invité Jean-Marie Poiré au 0180 20 39 21 avec Pascal Praud 11h à 13h sur Europe 1
13:34 11h à 13h sur Europe 1 avec notre invité Pascal Jean-Marie Poiré. Alors évidemment
13:41 Jean-Marie Poiré parle des visiteurs mais on vous a souvent entendu parler des visiteurs de Valérie Lemercier
13:48 évidemment qui est inoubliable dans le premier et ça a parfois été injuste parce que dans le deuxième elle était
13:53 elle était bien Muriel Robin mais elle ne faisait pas oublier sans doute Valérie Lemercier c'était aussi injuste pour
14:00 Muriel Robin j'imagine. C'est vrai c'est vrai mais enfin elle a eu le mérite de le faire et moi je l'ai trouvé très bonne
14:05 et le public mais le public est très parfois très très très capricieux.
14:09 Vous savez moi je me souviens d'avoir vu Youdi Menuhin
14:12 diriger un orchestre et alors moi je savais qu'il était malade des mains qu'il ne jouait plus du violon
14:17 mais les gens ne savaient pas ils sont venus et il s'est fait huer
14:21 c'est à dire qu'à un moment donné les gens hurlaient "Bouh bouh" et on a terminé on devait être neuf
14:27 alors que l'homme ne pouvait plus serrer son violon donc il avait il pouvait encore serrer une baguette
14:33 donc moi ça m'a foutu les yeux j'étais en larmes de l'injustice du public
14:37 qui n'avait pas compris que le type ne pouvait pas jouer du violon mais les gens veulent quelque chose et ils veulent que vous le fassiez.
14:46 - Vous parlez des visiteurs en Amérique et vous dites "j'ai été très malheureux sur ce film dont l'insuccès a eu des conséquences
14:52 désastreuses pour ma carrière" pourquoi ça a eu des conséquences désastreuses pour votre carrière ?
14:57 - Parce que on dit toujours
14:58 vous valez ce que vaut votre dernier film donc comme ça n'a pas marché
15:02 on a dit bon c'est terminé puis je crois que j'ai eu le tort d'expliquer
15:07 de faire le porteur de mauvaise nouvelle quand généralement on décapitait à Rome il me semble
15:13 en disant le film ne marchera pas parce qu'il n'était pas très bon
15:16 il avait des qualités d'ailleurs mais il n'était pas très bon
15:19 et j'aurais pas dû dire ça j'aurais dû faire comme tout le monde on va attendre que ça marche
15:23 mais voilà c'est vrai c'est plus que je suis resté à peu près 17 ans sans travailler
15:28 - Vous parlez également de Claude Berry et moi j'ai une passion pour Claude Berry et certains films
15:35 notamment comme un moment d'égarement qui est une pépite
15:41 comme un film également qui s'appelle "Je vous aime"
15:44 Et je trouve qu'il y a un côté un peu
15:48 chez lui chronique sauté qui existe et il n'est pas forcément
15:52 perçu comme ça - Que le vieil homme et l'enfant qui a eu un oscar qui est un chef d'oeuvre
15:56 - Exactement mais alors vous dites une chose qui m'a étonné Claude Berry était faible avec les acteurs
16:00 - Oui - Alors ça ça m'intéresse beaucoup parce que ça veut dire quoi ça veut dire qu'il faut pas être faible avec les acteurs vous par
16:06 exemple vous n'êtes pas faible avec les acteurs ? - Je suis parfois
16:10 j'ai un faible pour les acteurs - Oui - J'ai un faible pour les acteurs - Non mais cette phrase elle veut dire quelque chose
16:15 - Mais en même temps je n'ai je crois pas
16:18 il y a une personne qui a une vision donc il faut aussi que les interprètes
16:21 rentrent dans cette vision voilà et Claude
16:25 qui avait été acteur qui n'était d'ailleurs pas un mauvais acteur
16:29 était très complexé par rapport aux vedettes parce qu'il n'avait pas réussi comme acteur
16:33 donc quand il y avait des vedettes en face de lui il avait la pétoche et d'ailleurs Claude avait assez
16:39 facilement la pétoche de la société d'une certaine façon il avait un certain complexe social alors
16:46 moi j'ai un fils de famille donc évidemment j'ai pas du tout ce type - Ce que j'allais vous dire
16:51 - Je suis un privilégié - Voilà vous vous êtes né dedans et Claude Berry son père il l'a raconté, t'es fourreur, il a fait un livre formidable
16:58 Claude Berry qui s'appelle "Autoportrait" je sais pas si vous l'aviez lu "Autoportrait" c'est Léo Cher - Oui bien sûr
17:02 - Léo Cher qui vient d'ailleurs de mourir ces derniers jours et
17:06 ce livre est absolument formidable mais effectivement donc c'est pour ça dites vous qu'il était peut-être un peu faible mais faut les
17:12 faut les rudoyer sans doute les acteurs en tout cas
17:14 faut les connaître - Il faut les rudoyer avec diplomatie
17:18 il faut aussi les flatter et il faut aussi mais il faut ne pas être
17:22 faut pas être dupe il faut pas avoir trop la pétoche parce que sinon il vous mange sur la tête
17:26 - Est-ce qu'il y a des regrets dans votre carrière ?
17:29 - Non - Des films par exemple vous dites tiens ce film là
17:33 j'aurais pu le faire on l'a pas monté on n'est pas allé jusqu'au bout - Oui oui bien sûr j'ai des regrets j'ai écrit deux trois
17:40 films qui se sont pas faits que j'aurais aimé faire
17:41 mais si vous voulez il y a un moment donné où il faut pas pleurnicher moi je suis pour la politique du verre à
17:47 moitié plein contre celle du verre à moitié vide donc je ne peux pas me plaindre de ma carrière qui est absolument
17:52 vertigineuse si on m'avait dit déjà quand j'étais enfant que je vivrais toute ma vie d'un travail de cancre
18:01 - C'est pas un travail de cancre et vous le savez bien - Est-ce qu'il y a un projet ?
18:05 - J'ai écrit une série
18:08 pour canal et disney mais j'ai l'impression qu'elle est un peu au frigo
18:13 d'après au bon beurre de Jean Dutour et comme - Avec clavier d'ailleurs - Avec clavier
18:19 maintenant les décisions se prennent à Los Angeles et donc évidemment vous dites c'est un film c'est un série avec clavier
18:26 Christian Clouvière
18:29 - Vous vous êtes, on ne sait pas qui c'est - Bon il est 12h56
18:32 on a fait cette parenthèse au milieu de cette actualité dramatique et je remercie grandement Jean-Marie Poiré