• il y a 4 mois
Mettez vous d'accord avec Pascal Bataille,
animateur, producteur, chef d'entreprise, Alex Darmon, journaliste politique, chaine Youtube Les Indécis, auteur du documentaire "Le ministre qui ne devait pas l'être", Arnaud Benedetti
professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire et auteur de “ Aux portes du pouvoir - RN, l'inéluctable victoire ?" (Michel Lafon) et Erik Tegner, journaliste, président de "Livre Noir"

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-06-26##

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Transcription
00:00On est ensemble avec vous sur Sud Radio pour commenter l'actualité, le débat, Tal Bardella,
00:11Bompard hier, qu'en retenir ? Ça a plutôt bien marché, c'est ce que nous disait Gilles
00:15Gansman ce matin, 26% de part d'audience, pas loin de 6 millions de téléspectateurs.
00:20J'attends d'avoir des retours sur la cour pour voir si les gens sont restés jusqu'au
00:24bout parce que des gens plutôt bien structurés m'ont dit qu'ils n'avaient pas compris
00:27grand-chose au débat, vous me direz ce que vous en avez pensé, la Macronie qui se dirige
00:32vers un nini, appel au désistement face au RN pour la gauche, et puis Ruffin-Mélenchon,
00:38pour Ruffin-Mélenchon est un obstacle, on va revenir sur tous ces sujets avec Pascal
00:42Bataille, animateur, producteur, chef d'entreprise, bonjour Alex Darmon, journaliste politique,
00:48votre chaîne de débat politique est sur Youtube, ça s'appelle Les Indécis, Arnaud
00:52Benedetti, professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire,
00:57et je conseille votre livre Aux Portes du Pouvoir, RN, l'inéluctable victoire, point
01:03d'interrogation, je précise, chez Michel Lathom, et puis à lire, peut-être à relire
01:09votre précédent livre d'entretien avec Stéphane Rosès, K.O., c'est sur l'imaginaire des peuples,
01:17et c'est très intéressant, j'ai vu des réflexions de Stéphane Rosès très intéressantes
01:22sur la situation aujourd'hui, et Éric Tegner, journaliste, président de Livre Noir,
01:28qui est le nouveau nom... Non, c'est l'inverse, c'est Frontière, Juliette, vous êtes président
01:37de Frontière, vous savez, quand je lis, en fait, je réfléchis pas, quand je lis un conducteur,
01:44je lis bêtement, donc ça s'appelle Frontière, et c'est le nouveau nom de Livre Noir, on va
01:52commencer avec ce qui a retenu votre attention aux uns et aux autres, Pascal, on va commencer
01:57avec vous, c'est un coup de cœur. Oui, pour voir effectivement, enfin, Juliane Assange libre,
02:06ou quasiment libre, voilà, je pense que par les temps que nous vivons, il est plus que jamais
02:12important que les lanceurs d'alerte et les journalistes puissent oeuvrer en liberté et
02:19qu'ils ne soient pas considérés comme des terroristes, comme des gens dangereux, ou comme
02:26des cibles, comme c'est le cas dans la bande de Gaza, il faut aujourd'hui dire que la seule chose
02:34qui nous préserve de la dictature et du totalitarisme, c'est la presse et la liberté d'informer, et donc
02:42voilà, je me réjouis que Juliane Assange puisse enfin retrouver cette liberté dont on l'a privée
02:46pendant si longtemps, parce qu'il avait eu le malheur de vouloir informer la population mondiale.
02:52Commentaire ? Alors moi, je partage évidemment ce point de vue, ça nous rappelle aussi que les
02:58Etats-Unis, qui se mettent toujours en avant comme le parti des libertés, comme le pays des libertés,
03:03en fait, souvent, il espionne aussi ses propres alliés en France et en Europe, on parle beaucoup
03:09d'ingérence en ce moment, l'ingérence notamment russe, et à raison, on oublie parfois de parler
03:14aussi de l'ingérence américaine, qui pour le coup, utilise quand même aussi des méthodes qui sont
03:19plus que contestables. On continue, Alex, c'était un coup de cœur ? Un coup de cœur pour le nombre de
03:27procurations qui est en train de s'établir pour les élections législatives, plus d'un million trois
03:32cent mille procurations, alors ça veut pas dire grand chose, parce qu'on se voit peut-être que les
03:36français partent en vacances, et qu'ils avaient prévu de partir en vacances, et qu'ils font
03:40des procurations pour pouvoir quand même voter, c'est donc les électeurs habituels qui font ces
03:44procurations, ce qui est mon cas d'ailleurs, au passage, il faut le dire, c'est très simple de
03:47faire une procuration, ça vous prend trois minutes, après vous allez la valider au commissariat, mais en
03:51tout cas, ça veut dire aussi une chose, ça veut dire que les français vont aller voter, malgré tout,
03:55qu'ils ne se désintéressent pas de cette campagne électorale, de cette campagne législative, qui est
04:00une campagne très importante, et donc on est à une semaine, à cinq jours du premier tour, même pas
04:05une semaine, donc cinq jours du premier tour, et on est à trois cent mille procurations de plus qu'en
04:082022, je trouve ça plutôt encourageant, encore une fois, il faudra voir la participation, les taux de
04:13participation dimanche soir, voir si ça a vraiment eu un impact, et si ça a été cherché des électeurs
04:20qui n'avaient pas l'habitude de voter, c'est ça qui m'intéresse de voir aussi pour dimanche soir.
04:23Oui, sur la participation, on verra pour l'instant, on est sur une participation, je regardais le
04:31dernier IFOP de 64, 64 et demi, ce qui nous met quand même en dessous de 97, où on avait eu 73,
04:37me semble-t-il, si ma mémoire est bonne, qui nous met dans un niveau de participation qui est celui,
04:41je crois, des élections de 2012, vraisemblablement, ou un peu plus que 2012, donc c'est pas non plus
04:47un niveau de participation exceptionnel, comparativement à d'autres élections législatives,
04:52très lointaines celles-là. Sur les procurations, pareil, il faut faire attention, parce qu'en effet,
04:56par rapport aux élections législatives, c'est un million deux de plus, 300 000 de plus, mais bon,
05:03je rappelle qu'à la présidentielle, il y avait eu trois millions de procurations, donc là aussi,
05:07puis il faut voir si ce n'est pas des gens, en effet, qui, pour certains d'entre eux, sont déjà
05:11en vacances. En tout cas, il y a quand même un intérêt pour ce scrutin, ça c'est clair.
05:14Alors, si peu de temps d'avoir autant de procurations, c'est une élection très courte, c'est intéressant.
05:18Ce qu'il faut relever quand même, et on en reparlera certainement, c'est que c'est très
05:22intéressant et évidemment, on n'a qu'à se réjouir, comme le dit Alex, du fait que les Français aient
05:28enfin peut-être un peu plus envie d'aller voter. Malheureusement, ça se fait dans un contexte
05:31tellement émotionnel, crispé, et où on regarde tellement peu les programmes. La preuve, c'est que
05:37plus Jean-Noël Bardella parle, plus on se rend compte que son programme, il est mis en difficulté
05:42dessus, et plus il prend dans des sondages. Donc, ce qui est compliqué, c'est qu'il faudrait que les
05:46gens aillent voter, mais qu'ils aillent voter en essayant un petit peu de regarder pour qui
05:50et pourquoi ils votent. Allez, on marque une pause et on se retrouve dans un instant avec vous,
05:54sur Sud Radio. Sud Radio, parlons vrai. Parlons vrai. Sud Radio, parlons vrai.
06:01Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
06:06Avec vous, sur Sud Radio, pour commenter l'actualité à quelques jours, à combien,
06:12on est mercredi, quatre jours du vote. Vous avez vu, même les courses se font à Vichy.
06:16Oui, Pascal, c'est pour ça que nous rigolions. Quatre jours du vote, Pascal Bataille, animateur,
06:23producteur, chef d'entreprise, Alex Darmon, journaliste politique. On vous retrouve sur
06:27votre chaîne YouTube, les Indécis. Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne, rédacteur
06:32en chef de la revue Politique et Parlementaire. Vous avez publié, aux Portes du Pouvoir,
06:36RN, l'inéluctable victoire, point d'interrogation chez Michel Laffont. Et Éric Tegner, journaliste,
06:43président de Frontières, le nouveau nom de Livre Noir. On va revenir sur le débat d'hier soir.
06:48Qu'en avez-vous retenu ? Que faut-il en retenir ? La Macronie qui se dirige vers un nini. Et puis,
06:54pour Ruffin, Mélenchon est un obstacle. Et on sent que ce matin, ça tiraille un peu partout,
07:01et qu'il y a des règlements de comptes qui sont en voie d'exploser de plus en plus,
07:10plus on se rapproche du scrutin. On a parlé des procurations, on a parlé de Julian Assage.
07:15Éric, vous aviez un coup de cœur. Oui, parce que vous savez, c'est vrai qu'on se demande un peu,
07:20quand on regarde le programme des candidats, ce qui va quand même se passer dans les trois
07:23prochaines années. Et il y a un sujet qui risque de venir à l'ordre du jour. Ça peut être la
07:28question, par exemple, des éoliennes. Alors, on sait que c'était dans le programme, par exemple,
07:32du Rassemblement National, de dire on va arrêter les projets d'éoliennes et on va également
07:37démanteler le parc éolien. Il s'avère que finalement, ils n'en parlent pas dans leurs
07:41projets et que Jean-Philippe Tanguy, on sait qu'il est un fervent partisan de la fin de l'éolienne,
07:45a dit qu'il se contenterait, s'ils étaient justement à Matignon, de simplement bloquer
07:51tous les projets qui vont venir. Je pense à notamment celui de Dunkerque et donc ne pas
07:55faire renouveler les prochains qui vont être terminés d'ici une quinzaine d'années. Alors,
07:59au-delà de cette proposition, ce qui est intéressant, c'est de reparler justement de
08:03l'éolienne. C'est important, pas juste parce que je suis breton et que ça gâche complètement nos
08:08vues, mais parce que c'est typiquement le genre de choses sur lesquelles les Français aussi ont le
08:12droit de se prononcer. Peut-être qu'un jour, ça pourrait être fait aussi autour d'un référendum.
08:17En tout cas, on aimerait pouvoir en parler. Hier, c'est passé plutôt vite au moment du débat,
08:21mais on espère que peu importe qui gagnera ou pas Matignon, cette question justement du choix de
08:27l'éolienne, où on sait qu'il y a énormément de consultations, où les habitants sont contre,
08:30les maires sont contre et pour autant, c'est imposé, reviennent aussi à l'ordre du jour parce
08:35que l'écologie, c'est quelque chose qui n'est ni droite ni gauche et il faut quand même pouvoir
08:39aussi faire adhérer l'ensemble des populations et ne pas le faire d'un point de vue idéologue.
08:43Ce qui est plutôt bien de ce côté-là, c'est que le Rassemblement National est quand même capable,
08:46même si moi j'adorerais qu'on détruise tout ça, de se dire bon, on essaie de faire attention,
08:52il y a une transition, il y a ceux qui ont de l'emploi, etc. Dans le même temps,
08:56il faut que de l'autre côté aussi, il y ait un questionnement sur le sujet.
08:59Oui, Mameau, les éoliennes...
09:00Moi je crois qu'au début, ils voulaient démanteler.
09:02Tout, exactement, c'était dans le projet de 2022.
09:05Et là, ils ont évolué, ils évoluent.
09:06Tout à fait.
09:07Au fur et à mesure qu'on se rapproche du pouvoir, on voit qu'il y a une évolution du programme du
09:11Rassemblement National.
09:12La métaphore de Gabriel Attal, de l'oignon qui se défait de ses pelures,
09:17petit à petit, n'est pas totalement fausse.
09:19Oui, avec eux, il n'y a même pas d'oignon.
09:23Bon, ça c'est dit.
09:25Arnaud Bénédetti, coup de gueule, vous.
09:27Alors oui, moi c'était un coup de gueule.
09:28C'est un constat d'abord, c'est que je vois beaucoup de soutien du Président de la République
09:33aujourd'hui être critique vis-à-vis du Président de la République,
09:36tricritique vis-à-vis du Président de la République,
09:38parmi les parlementaires, évidemment, parce qu'ils sont en première ligne,
09:41parce qu'on a dit sous l'Assemblée et qu'ils se rendent compte, pour un certain nombre d'entre eux,
09:45que cette dissolution est très hasardeuse pour la reconduction de leur siège.
09:49Mais aussi quelques leaders de la majorité,
09:53M. Philippe, M. Le Maire, qui quand même aussi prend ses distances,
09:58avec ce qui a été fait depuis sept ans.
09:59D'ailleurs, il a donné un entretien chez Puché,
10:01en disant qu'on n'a pas été assez radical,
10:03on aurait dû être plus fort sur la sécurité, plus dur sur l'immigration, etc.
10:08M. Attal, qui quand même fait entendre sa petite musique.
10:15Quoi qu'on pense d'Emmanuel Macron,
10:19qui a bien évidemment une part de responsabilité considérable
10:23dans ce qui est en train de se passer dans le pays.
10:24Il n'en demeure pas moins que la plupart de ses responsables politiques l'ont rejoint en 2017.
10:31Certains, d'ailleurs, en quittant leur propre famille politique,
10:35après avoir dit, d'ailleurs, avant qu'Emmanuel Macron soit président de la République,
10:39parfois, pique-pendre sur lui.
10:40Il suffit de rappeler un certain nombre de déclarations de M. Le Maire,
10:43même de M. Darmanin, qui était très sévère vis-à-vis du président de la République,
10:46et même M. Philippe, en l'occurrence.
10:48M. Philippe, il est quand même devenu Premier ministre grâce à Emmanuel Macron.
10:52Il faut le rappeler.
10:53M. Philippe, il avait une vie politique, c'est vrai.
10:57Une vie politique qui était locale.
10:58Il était maire du Havre, il était député également.
11:01Mais, enfin, il n'en demeure pas moins,
11:03celui qui lui a donné quand même une visibilité, une assise nationale, c'est Emmanuel Macron.
11:08Il en va de même, d'ailleurs, pour Gabriel Attal.
11:10Gabriel Attal, il a été élu jeune député en 2017,
11:14dans la vague de l'élection qui a suivi l'élection présidentielle.
11:18Moi, je suis toujours choqué, si vous voulez,
11:19par les gens qui ont soutenu, ont participé à une action,
11:24et qui, au moment où l'épreuve, j'allais dire, devient beaucoup plus difficile pour eux,
11:31sont en train de lâcher celui qui, quand même, d'une certaine manière,
11:35a contribué à les faire aussi.
11:36Je pense que d'abord, sur le plan moral,
11:39ou qu'en termes de loyauté, ce n'est pas quelque chose de très positif.
11:47C'est le moins qu'on puisse dire.
11:48Et en plus, c'est contre-productif.
11:50C'est contre-productif, parce que vous êtes dans une campagne.
11:52Vous êtes dans une campagne qui est une campagne qui va être difficile.
11:55Il est évident qu'aujourd'hui, l'issue de cette campagne,
11:58pour la majorité, me semble assez compromise.
12:00Mais enfin, vous envoyez en plus un signal aux électeurs de votre bloc,
12:06qui est absolument catastrophique.
12:08De même que M. Darmanin, qui annonce son départ quasiment aujourd'hui,
12:12c'est-à-dire qu'il fait d'un événement, d'ailleurs, un non-événement,
12:15là aussi, ça donne le sentiment qu'on a une majorité qui se délite.
12:18– C'est pas l'inverse, un non-événement, un événement ?
12:20– Oui, enfin, il fait d'un non-événement, pardon, un événement, voilà, exactement,
12:23voilà, plutôt ça, oui.
12:24Mais c'est exactement, si vous voulez, je trouve que c'est à la fois
12:28une pratique politique qui est assez décevante,
12:31mais elle n'est pas nouvelle, j'en suis d'accord, j'en suis conscient.
12:36Et en plus, je pense que c'est inefficace,
12:38et c'est très dangereux électoralement pour eux,
12:39dans une période qui est, en effet, difficile.
12:41– Oui, c'est un peu courage fuyant,
12:43mais c'est de la déloyauté aussi, complètement.
12:48Éric, t'es clair ?
12:48– Alors moi, je voudrais citer Rachida Dati, ça va aller dans votre sens.
12:51Elle avait dit, avant de rejoindre Emmanuel Macron,
12:54elle avait dit, vous savez, la Macronie,
12:55ce sont les traîtres de gauche et les traîtres de droite.
12:58Donc c'est sûr qu'il ne faut pas s'étonner
13:00qu'au bout de 7 ans, ça arrive.
13:01Moi, je partage complètement votre point de vue, c'est scandaleux.
13:05Je défendrais un peu Darmanin, qui, au-delà de cette annonce,
13:08a essayé d'expliquer qu'il a toujours été loyal, toujours fidèle.
13:11D'ailleurs, on sait qu'il était au courant de la dissolution,
13:14donc il ne pouvait pas forcément être contre cet avis.
13:16Bruno Le Maire, je trouve que l'histoire de la sécurité,
13:19quand on sait qu'aujourd'hui, ce qui tient tout, c'est Bercy,
13:22donc que lui aussi n'a pas non plus laissé énormément de moyens
13:25à la justice ou au ministère de l'Intérieur,
13:27ça interroge.
13:29Je vais vous dire, je pense que, dans le fond,
13:30Emmanuel Macron en avait conscience.
13:32Et si, on parle souvent de sa psychologie,
13:34je pense qu'il a pu se dire, de toute façon, après les Jeux olympiques,
13:37et on le disait sur les différents plateaux,
13:39après les Jeux olympiques, le mandat de Macron, il était terminé,
13:41de toute façon, parce qu'Edouard Philippe, tout le monde,
13:43c'est la course à chevaux, ils allaient commencer à se différencier.
13:46Et en 2027, de toute façon, le successeur de Macron
13:48ne pouvait pas être pro-Macron.
13:49On se rappelle, Sarkozy, rupture avec Chirac,
13:52Macron, rupture avec Hollande, il devait avoir une rupture.
13:54Et donc, en fait, il s'est contenté de le mettre au chômage
13:58et de se dire, si on s'en sort, c'est avec moi.
14:01Sinon, de toute façon, ces gens-là, je ne vais pas les sauver,
14:03alors que, dans six mois, ils vont me trahir,
14:05ils vont essayer de se différencier,
14:06ils vont essayer de me faire porter le chapeau.
14:08Et il n'avait pas complètement tort de ce point de vue-là, d'ailleurs,
14:10quand on voit la réaction des gens.
14:12On les a fait élire en mettant juste l'affiche d'Emmanuel Macron dessus.
14:16Et donc, ils ont été élus.
14:17Et aujourd'hui, il n'y a plus du tout Emmanuel Macron sur les affiches.
14:21Pareil, les parlementaires qui, aujourd'hui,
14:23sont particulièrement émus de la dissolution,
14:26en tout cas dans la majorité, il faut le rappeler,
14:28que nombre d'entre eux, en 2017, ont été élus
14:30parce qu'ils avaient tout simplement l'étiquette d'Emmanuel Macron
14:33adossée à leur affiche.
14:37Sans Emmanuel Macron, ils n'auraient jamais été élus députés.
14:39Voilà, bon. Ça fait du bien de le rappeler.
14:41– Est-ce qu'on peut s'étonner de la déloyauté ?
14:45– Non, c'est de la politique.
14:45Moi, je suis assez surpris de votre discours,
14:48mais je l'entends.
14:50Moi, ça ne me surprend absolument pas.
14:51Déjà, à l'intérieur même du gouvernement,
14:53il y a quelques semaines, il n'y avait pas de dissolution.
14:55Et on savait qu'il y avait des différences.
14:57Mais depuis le départ d'Emmanuel Macron,
14:59on sait qu'il y a des différences de point de vue
15:00et des différences de politique.
15:02Là, aujourd'hui, chacun joue un peu son joker.
15:05Darmanin… – C'est sauf qu'il peut.
15:07– Oui, enfin Darmanin, il a quand même été ministre de l'Intérieur.
15:10Il y a l'événement le plus important qui arrive.
15:12Ça fait cinq ans qu'il est ministre de l'Intérieur.
15:14L'événement le plus important qui arrive depuis 20 ans.
15:16Et il nous annonce qu'il s'en va.
15:17Et pour lui, c'est un événement.
15:20C'est un événement de…
15:21Moi, je trouve que c'est lâche, en quelque sorte, franchement.
15:23– Je comprends ce que dit Arnaud, bien sûr qu'il y a de la loyauté.
15:28Mais il ne faut quand même pas oublier que certes,
15:30on va faire une métaphore.
15:31Imaginons qu'Emmanuel Macron se soit noué.
15:34Il a pris sur son arche en 2017 tout un tas de gens
15:36qui n'auraient peut-être pas dû être sauvés, devenir députés, etc.
15:40Mais ce n'est quand même pas le cas de la majorité d'entre eux.
15:44On a un Premier ministre, Gabriel Attal, qu'on aime ou qu'on n'aime pas,
15:46mais quand même un type, il l'a encore montré hier soir,
15:48compétent, qui maîtrise ses dossiers, etc.
15:50Et on peut comprendre que ces gens-là, aujourd'hui,
15:55fassent cavalier seul face à un Jupiter
15:58qui a décidé tout seul dans son bureau élyséen,
16:02avec deux, trois conseillers dont on peut se demander
16:05qu'est-ce qu'ils prennent comme substance le matin, le midi et le soir,
16:09de mettre le pays à feu et à sang.
16:12Parce que c'est quand même ça qu'Emmanuel Macron a fait il y a quelques jours.
16:16Regardez, on parlait hors antenne, les soldes, comment ça va être une catastrophe, ces soldes.
16:20Les Jeux olympiques, on est à Jochi-30 des Jeux olympiques.
16:24Dans quel état on va faire ? Le pays va accueillir ces Jeux olympiques.
16:27On sait très bien que quel que soit le résultat du 7 juillet,
16:31ça va être très, très difficile de gouverner.
16:34Et à la fois aussi parce que la rue risque d'être très compliquée à pratiquer,
16:39avec des manifestations, avec des grèves, avec des mouvements populaires, etc.
16:44Qu'on se désolidarise d'un président de la République qui joue comme ça au dé avec le pays,
16:53je pense que ce n'est pas que de la déloyauté, ça peut aussi être juste de la survie.
16:57On y revient dans un instant avec vous, on va revenir sur le débat d'hier soir, à tout de suite.
17:01Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
17:07Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
17:12Et on est avec vous, nous allons commenter ce débat hier soir entre Gabrielle Attal, Manuel Bompard et Jordane Bardella.
17:20Vous me permettrez un coup de gueule sur une remarque d'Arcelia Soudé qui disait à Jordane Bardella,
17:29qu'il interpellait en lui disant « Non, moi j'ai pas peur dans les transports et je me suis jamais sentie en insécurité ».
17:33C'est pourtant pas ce que disait le candidat Jean-Luc Mélenchon en 2022.
17:37Il évoquait justement ces femmes qui dans les transports avaient du mal à se déplacer.
17:42C'est-à-dire que de ramener à soi, pour faire un exemple ou pour donner un argument,
17:46c'est un peu minable et un peu petit parce que beaucoup de femmes, hélas,
17:50se font, en tout cas en ce qui concerne les grandes villes, harceler et emmerder dans les transports.
17:57Vous verrez, c'était pareil. Avant ils défendaient les juifs, maintenant c'est plus leur intérêt donc ils arrêtent.
18:01Ils défendaient les homosexuels, maintenant ils comprennent que dans certains quartiers,
18:06ils sont plus menacés par des dangers que peuvent justement dénoncer ce qu'on appelle l'extrême droite.
18:11Et là, c'était les premiers partisans du féminisme.
18:13Ils vont finir par dire qu'aujourd'hui les femmes, il n'y a plus de problème
18:16parce que sinon ça peut être à nouveau récupéré par l'extrême droite.
18:20Donc ils s'assoient peu à peu sur aussi toutes les causes qu'ils ont défendues les 40 dernières années
18:24parce qu'ils n'en ont qu'une seule et on sait laquelle.
18:26Parce que Mélenchon disait 60% des usagers et des transports collectifs des usagers sont des femmes.
18:3287% des femmes affirment avoir été victimes de harcèlement sexuel dans les transports.
18:37Alors là, ce n'est même pas de la politique, c'est juste un fait et je trouve que cette remarque...
18:44Je n'ai pas peur dans les transports en commun et je ne me fais pas harceler en raison de mes tenues.
18:50C'est lamentable.
18:52Bref, on continue, parlons donc de ce débat hier soir.
18:57Arnaud, vous êtes l'analyste de service.
19:02Je ne suis pas sûr que les débats fassent bouger quoi que ce soit.
19:05On l'a vu durant les élections européennes, je ne suis pas sûr que c'est un impact.
19:10Après, c'est vrai qu'il reste quand même 20% d'indécis.
19:13Est-ce que ce débat qui a été suivi manifestement par plus de 5 millions de téléspectateurs aura un impact ?
19:19Je n'en suis pas du tout sûr.
19:21Moi, sur l'ensemble, j'ai trouvé que c'était un débat un peu ennuyeux quand même.
19:25Mais je ne suis peut-être pas le seul à le partager, cette impression.
19:30Après, quels étaient les enjeux ?
19:31Les enjeux pour Bardella, ce n'était pas de s'effondrer.
19:34Il ne s'est pas effondré, clairement.
19:36Alors parfois, il y a des imprécisions sur son programme, il y a des sujets, il y a des questions.
19:40Mais globalement, il a réussi à tenir le choc.
19:44Pour Attal, l'enjeu, c'était quand même d'être en mesure à la fois de faire peur,
19:50à la fois sur sa droite et sur sa gauche, en disant qu'on est les seuls, c'est le discours,
19:54on est les seules forces de la raison, on est le bloc central.
19:57L'idée, c'était surtout d'essayer de mobiliser son électorat,
20:00qui risque de fondre comme neige au soleil,
20:03écrasé entre ces deux blocs, ce bloc Rassemblement National et ce bloc de gauche.
20:07Attal est quand même bon, il est assez agile en débat,
20:11il a une maîtrise en tout cas des dossiers qui est assez évidente.
20:17Quant à Bonpart, moi ce qui m'a frappé, Bonpart,
20:21il a déroulé son programme, ni plus ni moins,
20:25mais c'était quand même derrière lui.
20:27Derrière lui, vous n'aviez que des représentants de la France insoumise.
20:31Alors, il se voulait lui, d'une certaine manière consensuel,
20:34consensuel dans sa zone de charlandise, c'est-à-dire le Front populaire,
20:38mais derrière, vous aviez cet affichage,
20:40où vous n'aviez pratiquement que des parlementaires et des responsables politiques de la LFI.
20:44J'ai pas vu des Verts, j'ai pas vu des socialistes,
20:48j'ai pas vu de communistes, on avait véritablement...
20:51Je ne suis pas sûr qu'il ait dissipé l'idée que quand même la France insoumise
20:55ne voulait pas exercer un monopole ou un leadership évident,
20:59comme un rapport de domination sur le Front populaire.
21:02– Vous avez regardé le débat, Pascal ?
21:04– J'ai regardé un petit peu, moi je déplore autre chose au-delà de la qualité,
21:09effectivement, je trouvais que c'était en plus très tendu quand même,
21:12très technique, très tendu, assez houleux.
21:14Mais je déplore que ce débat se soit résumé déjà à ces trois parties-là,
21:20parce que pourquoi les Républicains n'y étaient-ils pas ?
21:23Je trouve que les médias participent d'une façon honteuse à...
21:28à la crispation de notre...
21:31– Les Républicains, ils ont envoyé Ciotti...
21:33– Les Républicains, on sait très bien que Ciotti de lui-même,
21:38puisque ces candidats ne se présentent plus sous l'éthique être Républicain,
21:41donc voilà, on aurait pu avoir effectivement un représentant éminent des...
21:48Il en reste des Républicains, on aurait pu...
21:52Et puis par ailleurs, par rapport à ce que...
21:53– Ils ont fait référer devant le Conseil d'État.
21:55– Oui, oui, mais ils ont perdu.
21:57L'ARCOM, ils ont perdu en tout cas.
21:59Donc voilà, je trouve ça dommage parce qu'on participe à faire croire aux Français
22:04qu'il n'y a que trois groupes qui sont candidats
22:09et que le choix ne se résume qu'à ces trois groupes-là, premièrement.
22:13Deuxièmement, par rapport à ce que dit Arnaud,
22:15bien sûr que derrière Bonpar, il n'y avait que du LFI,
22:19parce qu'on sait bien que cette alliance de la gauche,
22:21elle est totalement surnaturelle, superficielle,
22:25et elle va exploser en vol très vite.
22:28C'est le résultat de ce que Macron a réussi à faire,
22:32c'est-à-dire le chaos partout.
22:33Alors, il ne pensait pas que la gauche arriverait à s'unir,
22:35il penserait que l'explosion se ferait avant,
22:38mais ce n'est pas mieux qu'elle se soit unie là,
22:40parce qu'en fait le meilleur allié aujourd'hui de Jordan Bardella,
22:43il s'appelle Jean-Luc Mélenchon.
22:44Et donc effectivement, moi je suis désespéré pour toute la gauche sociale-démocrate,
22:51humaniste, un peu libérale,
22:53de voir cette alliance avec les plus extrêmes des LFI,
22:56parce que ça ne veut rien dire.
22:59Les programmes n'ont rien en commun,
23:01pas plus que celui de Ciotti et de Bardella d'ailleurs.
23:03Donc on fait croire n'importe quoi aux Français en ce moment,
23:06grâce à Emmanuel Macron, qui a mis encore une fois le pays dans le chaos,
23:10et qui a obligé tout le monde à faire des alliances contre nature.
23:13Donc moi je suis un peu désolé,
23:17parce que cette élection à laquelle on espère que les gens vont participer,
23:21mais quelque part elle est totalement truquée,
23:23et on est tous dupes d'une explosion de notre système politique.
23:28On n'est pas dupes, on n'est pas dupes premièrement,
23:30et deuxièmement il n'a obligé personne Emmanuel Macron.
23:32Le vrai problème il est là, c'est qu'il y a eu des alliances,
23:35je suis complètement d'accord avec toi,
23:36qui sont surnaturelles et qui ont été faites.
23:39Après moi je pense qu'Emmanuel Macron,
23:40il a encore fait du en même temps.
23:42C'est-à-dire que dimanche, et dimanche d'après,
23:43il va perdre, et en même temps il va gagner un petit peu aussi.
23:46Parce que ce qu'il a voulu montrer,
23:47c'est qu'à gauche ça ne marchait pas,
23:50et c'est en train de se dérouler sous nos yeux comme il voulait.
23:53C'est-à-dire que tout le monde est en train de se rentrer dedans,
23:55et qu'à droite ils ne sont pas prêts.
23:56À droite et à droite ils ne sont pas prêts, c'est dur en même temps.
23:59Mais derrière il y a un pays qui doit continuer à tourner,
24:01il y a des gens qui travaillent, il y a des entrepreneurs.
24:04Je suis complètement d'accord, c'est cynique,
24:07mais Emmanuel Macron il va pouvoir montrer que,
24:10parce qu'à droite ils ne sont pas prêts,
24:11on parle du nouveau Front Populaire,
24:13mais hier Jordan Bardella,
24:15c'est celui qui est le plus sûr de lui,
24:17on a l'impression, en tout cas c'est l'attitude qu'il veut se donner.
24:19Il peut déstabiliser aussi, il sait prendre quelques trucs.
24:23Oui, mais même quand il est déstabilisé,
24:24il reste solide.
24:25Il reste solide même quand il est déstabilisé.
24:27Il a un gros mental.
24:28Il peut raconter n'importe quoi,
24:32mais y croire à fond,
24:33et donc on voit quand même qu'il a des limites dans son programme,
24:38et qu'il y a des choses qu'il ne comprend pas.
24:39Et c'est normal, j'ai envie de dire, pour un jeune homme de 28 ans,
24:41c'est aussi normal pour un jeune homme de 28 ans
24:44d'être propulsé à ce moment-là.
24:45Il était candidat aux élections européennes,
24:47aujourd'hui il est candidat en un mois,
24:49dans le même mois il est candidat aux élections nationales
24:51pour être Premier ministre.
24:52Il y a plein de sujets qui arrivent et qu'on n'est pas forcés de maîtriser.
24:55Parenthèse, vous pensez vraiment qu'il sera,
24:57enfin si le RN arrive en tête, Premier ministre,
24:59et que c'est Pasciotti qui ira à sa place ?
25:01Ah non.
25:02Moi je pense qu'il ira.
25:03Ah non, c'est impossible.
25:03C'est impossible.
25:04Et non, de toute façon, d'abord ils ont fait campagne,
25:06il faut le rappeler, aux élections européennes,
25:09en demandant la dissolution,
25:11donc la logique, ça sera Bardella.
25:14Eric, Tegner ?
25:15Alors moi pour être honnête,
25:16pardonnez-moi l'expression,
25:17je me suis un peu emmerdé hier.
25:19J'ai trouvé que trop technique en fait.
25:23En fait on se croyait dans un débat de BFM TV,
25:26où vous êtes là pour aligner des propositions.
25:28Mais d'abord, on sait très bien qu'ils ne vont pas tous dire ce qu'ils font,
25:31ça va dépendre du calendrier,
25:32il n'y a que trois ans à un matignon,
25:34voire deux ans et demi.
25:35Donc d'abord c'est des visions.
25:37Qui est pour l'immigration ?
25:38Qui est pour la hausse des impôts ?
25:40Qui est pour tel ou tel projet ?
25:41Et on n'en a pas assez vu.
25:42Et ce qui était intéressant,
25:44c'est qu'ils ont tous parlé à l'électorat centriste.
25:49En fait personne n'a été radical.
25:51Parce qu'ils savent très bien que leur base,
25:53elle est mobilisée, elle va aller voter.
25:54La base du RN, elle va aller voter.
25:56La base du LFA, elle va aller voter.
25:58Objectivement, Bonpare,
26:00ce n'était pas du tout le LFiste qu'on a pu voir, etc.
26:03Il avait l'air de Glucksmann,
26:06avec moins de talent.
26:07Et donc il parlait au centre gauche.
26:09Et Jordan Bardella, il parlait au centre droit.
26:12Même les attaques sur la retraite,
26:14où Bonpare lui disait
26:15« Non mais votre projet, il est pire que l'Attal. »
26:18Je pense que Bardella, ça l'a rangé.
26:20Parce qu'il se dit que son électorat,
26:21ça n'allait pas changer grand-chose.
26:22Mais qu'en revanche, le bourgeois de centre droit,
26:24il se dit « Ah ouais, quand même.
26:25En fait, c'est vrai que Bardella, là-dessus, il est... »
26:27Donc c'est intéressant sur la logique.
26:29Après, il y a une dernière remarque.
26:31Je pense que certains...
26:31Alors ce n'est pas très gentil ce que je vais dire.
26:33Mais Bonpare, sa présentation,
26:35je trouve qu'il y a un sujet.
26:37Franchement, je pense que la gauche,
26:39ils ont envie de se dire
26:40« On est représenté par quelqu'un
26:41qui fait attention à comment il parle,
26:42comment il s'habille,
26:43comment il met sa cravate, etc. »
26:45Non mais oui, mais...
26:46Je ne suis même pas sûr de ça, franchement.
26:48Ce matin, j'étais avec quelqu'un
26:49dans un quartier qui est issu de l'immigration, etc.
26:52qui est plutôt de gauche.
26:53Il m'a dit « Franchement, j'ai regardé Bonpare
26:55avec sa gestuelle,
26:55je ne me sentais pas représenté,
26:56je n'ai pas envie de voter pour lui. »
26:58C'est-à-dire qu'il y a toujours cette logique aussi à gauche
27:00que je ne comprends pas.
27:01Il faut avoir l'air d'un plouc.
27:03Et ça, c'est une sorte de...
27:05Non mais c'est vrai.
27:05Et c'était quand même flagrant.
27:06Les gens se sont dit
27:07« C'est qui, celui-là, sur le plateau ? »
27:09Et je dis ça parce que je pense
27:10que beaucoup y ont vraiment pensé.
27:12Ce n'est pas un soutien pour lui,
27:14mais ça révèle quelque chose quand même
27:16sur leur mentalité,
27:17de comment ils imaginent aussi
27:18la gestion de l'État.
27:19C'est quand même pour avoir Matignon
27:21être Premier ministre.
27:21On y revient dans un instant avec vous.
27:23Petite pause sur Sud Radio.
27:34Êtes-vous d'accord ?
27:35Valérie Expert.
27:37Nous commentions donc ce débat
27:39qu'on a tous trouvé un peu ennuyeux
27:41pour parler correctement.
27:43Et puis il y a ces techniques.
27:44Une auditeuse me dit
27:45« On m'avait l'impression,
27:46elle parle de Jordan Bardella,
27:47mais c'était un peu le cas
27:49de tout ce qu'il récitait,
27:51une leçon. »
27:53Elle me dit « Bardella qui répète
27:54dix fois les mêmes punchlines. »
27:56Effectivement, ça sentait beaucoup
27:57les éléments de langage.
27:58Vous qui êtes spécialiste
27:59en communication politique.
28:00Je pense que ça sentait beaucoup
28:01les éléments de langage
28:02chez Bardella,
28:03chez Bompard et chez Lattal.
28:05C'est évident.
28:06Parlez bien dans le micro.
28:08Ces débats, je veux dire aujourd'hui,
28:09alors c'est vrai que peut-être
28:10parce qu'on a eu la répétition
28:11des débats en plus durant
28:12les élections européennes
28:13et qu'on est peut-être
28:13un peu sursaturé,
28:14même si c'est une élection
28:15qui est extrêmement importante,
28:17cette élection.
28:18Mais c'est vrai que les formats
28:19de ces débats aujourd'hui
28:20apparaissent peu susceptibles
28:22d'accrocher l'attention,
28:23y compris des gens qui s'intéressent
28:25à la politique comme nous
28:26de manière, j'allais dire, approfondie.
28:28Bon, et puis c'est sans surprise
28:30en fin de compte.
28:31Et c'est vrai, je partage
28:32ce que vous dites,
28:32c'est-à-dire qu'en fait,
28:34la façon dont se sont orientés,
28:36j'allais dire, thématiquement
28:37ces débats,
28:39la politique, ce n'est pas
28:40que de la technique.
28:41C'est bien ça le problème,
28:42d'ailleurs, en l'occurrence.
28:43Et d'ailleurs, c'est pour ça
28:43qu'aujourd'hui, beaucoup de gens
28:46votent parfois un rassemblement national
28:47parce que justement,
28:48le rassemblement national,
28:49de ce point de vue-là,
28:50je veux dire, ne s'embarrasse pas trop
28:51des questions techniques
28:53ou parfois se défient des urnes aussi
28:55parce que c'est trop technique.
28:56Mais la politique, ce n'est pas
28:57que de la technique.
28:58C'est aussi la question des valeurs,
29:00la question des sujets
29:01qui sont les sujets saillants.
29:02Et là, en l'occurrence,
29:03bon, on est vraiment de la tuyauterie.
29:05Et là-dessus, je vous rejoins,
29:06c'est qu'on sait, par exemple,
29:08l'électorat du rassemblement national,
29:09du coup, le parti qui était
29:10en tête aux européennes,
29:11la première priorité qu'ils avaient,
29:13c'était l'immigration.
29:14Et c'était, pour qu'il explique,
29:16le principal déterminant de vote.
29:18Hier, sur l'immigration,
29:19c'est passé très vite
29:21et on s'est bloqués et enfermés.
29:22D'ailleurs, c'était l'erreur
29:23aussi de Jordan Bardella
29:24sur la sécurité
29:25de vouloir revenir sur le sujet
29:27des postes pour les binationaux.
29:29Mais en fait,
29:30même si vous combattez
29:31le rassemblement national,
29:32vous pensez qu'ils sont racistes, etc.,
29:33ben du coup, vous voulez
29:34en parler de ce sujet-là.
29:36Quand il y a un million d'immigrés
29:37qui arrivent sur le pays en cinq ans
29:39et qu'on se dit,
29:39est-ce qu'on va continuer ?
29:40Est-ce qu'on va créer un statut
29:41d'immigré climatique, etc. ?
29:43C'est un vrai sujet.
29:44L'écologie, c'est un vrai sujet.
29:46Les retraites, c'était important aussi,
29:47même si, au final,
29:48on a compris qu'ils avaient mis
29:50tout le temps dessus
29:51en commençant sur ce sujet
29:52et en n'étant que technique.
29:54Donc ça, je trouve que c'est un problème.
29:55Et je vous rejoins
29:55sur l'aspect d'éléments de langage.
29:57Je trouve qu'il y a un moment
29:58où Jordan Bardella
29:59a su un peu en sortir.
30:01C'est quand il s'est moqué d'Atal,
30:02qui a commencé à lui parler
30:03des deux jeunes filles
30:05qu'il avait vues le matin
30:05et il a sorti son gros vitre
30:07en disant, bon,
30:08j'espère qu'elles existent au moins.
30:10Vous êtes un mauvais comédien, etc.
30:11Parce qu'en fait,
30:12même à ce moment-là,
30:13moi, j'ai souri.
30:14Je me suis dit, Gabriel Atal,
30:15il ressort la grosse ficelle.
30:16J'ai vu deux jeunes filles
30:17cette après-midi
30:18qui veulent vous faire passer un message.
30:20Et après, il nous dit,
30:21je suis allé voir le coiffeur.
30:22Et ensuite, c'est vraiment,
30:24c'est à chaque fois leur...
30:25Il manquait plus que Darmanin,
30:26qui parlait de sa mère,
30:27qui, depuis 20 ans,
30:28est encore femme de ménage.
30:30À chaque fois,
30:30c'est toujours les mêmes trucs
30:31qui nous ressortent
30:32et ils n'arrivent pas à sortir.
30:33Jordan Bardella,
30:33c'est un peu la même chose aussi.
30:34Quand il parle de ses origines sociales,
30:36de là où il a grandi,
30:37c'est aussi ça, la politique irrééquilibrée.
30:39Moi, je pense que sur ces débats,
30:42ceux qui ont le plus à perdre,
30:44au final, sur l'accumulation des débats,
30:46ce sera le Nouveau Front Populaire.
30:47Parce que bon courage aux électeurs
30:48pour savoir pour qui ils vont voter dimanche.
30:51Quand vous avez, hier,
30:52Manuel Bompard qui fait le premier débat.
30:54Demain, vous allez avoir Olivier Faure.
30:55Et puis samedi,
30:56vous allez avoir Marine Tondelier.
30:58Et puis la semaine d'après,
30:59je ne sais pas.
30:59Du coup, il y aura trois positions
31:00sur le nucléaire.
31:01C'était intéressant.
31:02Hier, j'ai découvert
31:02une nouvelle forme de programme.
31:04C'est, on ne sait pas ce qu'on pense,
31:06mais avec nous,
31:06on s'est confrints à vos débats.
31:08On le comprend ensemble.
31:10Et moi, vraiment,
31:11je dis que ceux qui ont le plus
31:12à perdre sur ces débats,
31:13ce sera, au final,
31:14le Nouveau Front Populaire.
31:15Parce que vous n'avez pas de,
31:16un, de programmes communs.
31:17Ça, c'est ce qu'ils veulent nous faire croire.
31:19Mais ils ne l'ont pas
31:19parce qu'effectivement,
31:20les positions,
31:21elles changent d'un jour à l'autre
31:22selon qui nous parle.
31:23Et deux, ils n'ont pas de,
31:24entre guillemets,
31:25de tête de liste commune.
31:27Ils n'arrivent pas à se mettre d'accord là-dessus.
31:29Et c'est ce qui anime.
31:30On sait encore que Jean-Luc Mélenchon
31:31va encore parler ce soir.
31:32Il va encore parler
31:32alors qu'il n'est pas candidat
31:33et qu'il ne candidera à rien.
31:34Et comme Macron.
31:35Oui, comme Macron.
31:36En fait, sauf que là,
31:38vous avez quand même identifié,
31:39c'est que Gabriel Attal,
31:40c'est lui qui mène la campagne.
31:41C'est lui qui fait les débats
31:43pour les programmes.
31:44Là, à chaque fois,
31:45c'est une nouvelle tête.
31:45On découvre un nouveau personnage
31:46à chaque fois.
31:47Et puis, il se tire
31:48dans les pattes ce matin.
31:49Je ne sais pas si vous avez vu
31:50ce tweet d'Adrien Quatennens
31:52qui parle de François Ruffin.
31:54Ce n'est plus du melon.
31:55Là, c'est une pastèque.
31:56Attention, à force de gonfler,
31:57ça va exploser.
31:59Si Mélenchon et la LFI
32:00ne t'avaient pas investi,
32:01tu n'existerais pas.
32:02Et aujourd'hui, tirer contre lui
32:03est en assurance vie.
32:05Si belle soit-elle,
32:06la Picardie n'est pas le pays.
32:07Rejoins le RN en direct,
32:08on gagnera du temps et de l'énergie.
32:10Vous voyez la violence.
32:11Même chez eux,
32:12le mec d'extrême droite,
32:13parce qu'il a une vision
32:14un peu différente des choses.
32:15Non, mais ils vont tous partir
32:15en vacances ensemble
32:16après la campagne des législatives.
32:19Je ne sais pas, effectivement.
32:20Et c'est la question
32:22qu'on posait un petit peu
32:23au début de l'émission,
32:23hors antenne, à savoir
32:25comment vont voter
32:26quand on va se retrouver
32:27face à un candidat Front Populaire.
32:30Il y a beaucoup de gens qui disent
32:32je ne peux pas voter pour cet attelage.
32:34Ça dépend pour qui.
32:35Ça dépend de l'étiquette
32:37du Front Populaire.
32:37L'argument d'entre autres
32:42Richard Malka est de dire
32:44c'est un attelage contre nature
32:47et voter pour un candidat
32:48socialiste ou écolo,
32:49c'est faire le jeu de l'élection.
32:51Dans les réserves de voix,
32:53en cas de duel,
32:54je crois que l'électorat Macronise,
32:5560% abstention, 25% RN, 15% LFI.
32:59Ce qui a été testé au niveau des duels,
33:00en effet, dans le rapport de force,
33:02il est très favorable
33:03au Rassemblement National,
33:04dès lors qu'ils sont opposés
33:05à un candidat de LFI.
33:06Oui, enfin même du Front Populaire.
33:08Sur Ruffin, il faut revenir
33:10sur sa circonscription
33:11qui est intéressante.
33:12En 2022, c'est une circonscription,
33:13Marine Le Pen avait fait
33:14plus de 50% en présidentielle
33:16et il a su justement
33:17l'arracher au moment des législatives
33:18parce qu'il a sa propre marque.
33:20Cette fois-ci, il a exactement
33:22le même problème.
33:23Et beaucoup de gens qu'il rencontre
33:24sont des gens qui ont voté Ruffin
33:25mais qui ont voté Marine Le Pen
33:26ou qui ont voté Bardella
33:27aux dernières élections européennes.
33:29Effectivement, Jean-Luc Mélenchon,
33:30pour eux, c'est la figure repoussoire.
33:32Il y a une autre personnalité
33:32qui est en difficulté,
33:33c'est Fabien Roussel,
33:34quand même le patron
33:35du Parti communiste français,
33:36où Jordan Bardella a fait 48%
33:38sur sa circonscription.
33:40Donc, il y aura aussi
33:42qui, dans les cas d'or, va revenir,
33:44on pense à Hollande,
33:45et qui va partir.
33:46Je pense qu'il est très difficile...
33:47Hollande peut perdre aussi.
33:48Oui, Hollande, c'est possible.
33:49Oui, Hollande, évidemment.
33:50Il est très difficile aujourd'hui,
33:51je pense, de pouvoir faire des pronostics
33:52sur ce qui va se passer
33:53dans l'entrée de Tours
33:54parce que ça va être tellement explosé.
33:55Il va y avoir une multitude
33:57de cas particuliers,
34:00avec des triangulaires, effectivement,
34:01avec des possibilités
34:03pour les uns ou pour les autres
34:04de finalement avoir
34:05un petit sursaut républicain ou pas.
34:07Évidemment qu'aujourd'hui,
34:08la Macronie dit le nini
34:09parce que c'est leur seule position tenable,
34:11mais ça ne sera quand même plus le cas
34:13la semaine prochaine.
34:15Moi, je te trouve optimiste.
34:17Qu'est-ce qu'on pensait
34:19de cette position ?
34:21Parce que sursaut républicain,
34:22pour eux, quand vous posez la question,
34:24aux électeurs d'Emmanuel Macron,
34:26sursaut républicain,
34:27il est envers qui ?
34:28Ils vont vous le dire.
34:29Parce que Marine Bondelier, ce matin,
34:31patronne des écologistes,
34:33qui dit « je ne comprends pas,
34:34je vais aller parler à tous les chefs de parti et tout »,
34:37mais elle a quand même fait une alliance,
34:38on l'a dit depuis le début de l'émission,
34:39contre nature.
34:40Et en même temps,
34:41je dis contre nature,
34:42elle avait quand même,
34:43il faut se rappeler,
34:43comme la France Insoumise,
34:45invité le rappeur Medine
34:46qui a éteuni des propos antisémites
34:48l'été dernier,
34:48lors de ce congrès d'été.
34:51Elle l'avait regretté.
34:52Et elle n'a pas regretté.
34:54Donc, il y a un moment donné,
34:55je pense qu'il faut qu'ils balayent
34:57devant leurs portes aussi,
34:58de ce côté-là,
34:59de l'échec qui est politique,
35:00et ils ne le font pas.
35:01Donc, moi, je ne vois pas comment,
35:02je dis mon choix,
35:04bon courage et bonne chance
35:06à ceux qui peuvent vous dire
35:07ce que vont dire les uns et les autres.
35:08Ça va être, je pense,
35:09une semaine politique incroyable,
35:12jusqu'au dernier moment,
35:13on ne saura pas,
35:13je suis totalement d'accord,
35:14on ne connaîtra pas les consignes de vote.
35:16Non mais on ne connaîtra pas les consignes de vote.
35:17Mais quand même,
35:18si vous voulez, cette alliance,
35:19elle s'explique,
35:20même si elle est contre-nature,
35:21elle s'explique d'abord électoralement,
35:24par le rapport de force.
35:25En fait, ils ne font que reconduire
35:26ce qu'ils ont fait en 2022,
35:28c'est-à-dire la NUPES.
35:30Mais ils le font pour des raisons
35:31essentiellement électorales.
35:33Parce qu'il est clair que si les Verts,
35:36si le Parti Socialiste,
35:37si les communistes n'ont pas
35:39le renfort des voix de la France Insoumise,
35:41ils risquent de voir
35:42leur groupe parlementaire disparaître.
35:44Donc, il ne faut pas se leurrer.
35:46C'est d'abord un cartel électoral,
35:48cette affaire.
35:48Mais quand même,
35:49dans ce cartel électoral,
35:50il y en a un qui impose son rapport de force,
35:52c'est Mélenchon.
35:53Mélenchon est le plus fort
35:54au sein du Front Populaire.
35:55On peut tout dire,
35:56il est cornérisé,
35:57il est provocateur.
35:59Pour moi, il n'est pas fou.
36:00Il a une stratégie qui est très claire.
36:03Et finalement, il les méprise.
36:05Parce que c'est quand même,
36:06il a un mépris,
36:07mais totalement affiché
36:09pour ses autres partenaires.
36:11Il considère qu'ils ne sont pas au niveau,
36:12il considère que de toute façon,
36:14face à la...
36:15Dès qu'ils sont soumis,
36:16je veux dire,
36:16à la pression des élections,
36:17de toute façon,
36:18ils reviennent naturellement vers lui.
36:19Ne vous rappelez pas,
36:20il l'avait dit pendant l'élection présidentielle,
36:21il l'avait dit,
36:21je me rappelle, dans un meeting,
36:22mais ne vous inquiétez pas,
36:23ils vont revenir,
36:24ils vont venir,
36:25le moment venu,
36:26je les connais.
36:26C'est comme ça qu'il agit.
36:27Et ça fonctionne quand même.
36:29Ça fonctionne.
36:30J'ai une question pour vous,
36:31parce qu'il y a les consignes de vote,
36:33mais il y a aussi les retraits de liste.
36:35La date de dépôt,
36:36c'est quand ?
36:37C'est mardi soir ?
36:37C'est mardi soir, je crois.
36:38Mardi 18h, oui.
36:39Donc ce qui va remettre du rein à Moude,
36:41parce que les mardis jours
36:42vont être terribles.
36:44De dimanche soir à mardi soir,
36:46ça va être effectivement assez épique.
36:48Mais celui qui a créé tout ça,
36:49encore une fois,
36:50c'est Macron avec son agenda.
36:51Il n'aurait pas posé cet agenda aussi court.
36:55La gauche ne se serait certainement
36:56pas reconstituée comme ça.
36:57Et peut-être que finalement,
36:59la stratégie de Macron,
37:00qui était d'essayer de reconstruire
37:03une majorité un peu large,
37:06social-démocrate-libérale,
37:07aurait pu fonctionner.
37:09Peut-être qu'il aurait pu ramener vers lui
37:10certains écolos, certains PS,
37:12certains républicains, etc.
37:13Sauf qu'il a crispé tellement les choses
37:15en mettant cet agenda hyper court
37:17que la seule solution de survie
37:19pour la gauche,
37:20et pour les écolos et les PS,
37:21c'était de revenir du côté de l'FI.
37:23Oui, oui.
37:24On marque une pause.
37:25On se retrouve tout de suite après
37:27pour continuer.
37:28A tout de suite.
37:41On est ensemble jusqu'à midi.
37:43Marine Tondelier, pour poursuivre
37:44le débat que nous avions,
37:45veut rencontrer les macronistes
37:47en vue d'un désistement républicain.
37:49Encore une fois, c'est la même chose.
37:50C'est quoi le désistement républicain ?
37:53Elle va les rencontrer.
37:54Elle va passer un très bon moment sans doute.
37:56Mais après,
37:57ou pas sûr,
37:58qu'est-ce qu'ils vont lui répondre ?
37:59Ils vont lui répondre que c'est l'FI,
38:01le désistement républicain ?
38:03En fait, on est bloqués aujourd'hui.
38:05Enfin, ils sont bloqués.
38:07On subit plus qu'autre chose les électeurs.
38:09Mais eux, ils sont bloqués.
38:10Effectivement, on le disait pendant la pub,
38:13trois blocs,
38:13trois blocs,
38:14et trois blocs qui sont complètement différents
38:16les uns des autres.
38:17Donc, une semaine s'annonce.
38:19Pas du tout pour les commentateurs politiques,
38:21mais compliqué pour les électeurs.
38:22Après, je pense qu'il y a le désistement républicain
38:25et le désistement tacticien.
38:26C'est-à-dire qu'ils vont regarder la carte
38:28et ils vont se dire,
38:29bon, lui, il vaut mieux qu'il se retire.
38:31Alors, on va dire que c'est au nom du Front républicain.
38:32En échange, tu retires ton candidat, etc.
38:35C'est-à-dire que pendant que les gens vont s'agiter
38:36sur les plateaux,
38:37il y aura quand même quelques professionnels
38:39de la peloche
38:39qui vont sortir la carte, les calculettes,
38:41et qui vont se dire comment on en gagne dix de plus.
38:43Bien sûr.
38:44Et puis après, il faut convaincre les candidats
38:46de se désister,
38:47ce qui n'est pas évident sur le terrain,
38:48parce qu'il y en a certains qui se maintiennent
38:49malgré les consignes des partis.
38:50Mais je vois un commentaire.
38:53Si l'EPS, l'EVER, le PC, le PRG
38:55avaient fait une coalition sans LFI,
38:57ils auraient certainement fait un excellent score,
38:59car ils représentent une majorité du peuple de gauche.
39:01L'alliance LFI faite par Ford
39:04n'a été que faite pour sauver son poste,
39:06encore une fois.
39:07L'EPS a trahi ses électeurs.
39:09Moi, j'ai beaucoup d'amis PS
39:11qui sont vraiment dans ce truc de se dire
39:13« je veux voter PS,
39:15mais je ne peux pas voter pour cet alliage,
39:17pour cette affaire. »
39:19Ils sont quand même quasiment dans la 30% dans les sondages.
39:21Donc ça marche quand même un peu.
39:23Ils auraient dû assumer une chose, par exemple,
39:25que l'aile gauche de LR n'a jamais assumée,
39:27c'est que si l'objectif derrière
39:29c'est de sauver leurs valeurs, notamment contre l'extrême droite
39:31qui peut gagner une majorité,
39:32il aurait fallu dans ce cas-là qu'ils construisent une majorité,
39:34ils ne l'auraient pas construite toute seule,
39:36et donc ils auraient dû le faire jusqu'au centre-droit,
39:38en passant par Emmanuel Macron.
39:40C'est ça aussi, c'est qu'ils passent leur temps à se plaindre
39:42des mauvaises alliances, et ils ne sont pas capables d'en faire.
39:44Tout comme là, le centre-gauche de LR,
39:46ils vont dire « il y a une dissolution »,
39:48mais pourquoi il y a une dissolution ?
39:50Parce que Macron avait testé l'idée Larcher,
39:52parce qu'il y avait le cas de la motion de censure,
39:54et qu'il savait que, de toute façon,
39:56une partie des LR Macron-compatibles, qu'ils le disent depuis 7 ans,
39:58n'étaient pas capables de se mettre autour de la table.
40:00Donc il ne faut pas s'étonner.
40:02Parce que le macronisme n'a pas fini le travail.
40:04C'est-à-dire le travail qui consistait depuis 2017
40:06à réunir ceux du centre-gauche
40:08et du centre-droit
40:10pro-construction européenne,
40:12il n'a pas réussi à agréger tout le monde.
40:14Il y a une partie des sociaux-démocrates qui sont restés
40:16sur la ligne d'opposition à Macron,
40:18parce que jugés trop à droite,
40:20et aussi parfois par fierté, ça existe en politique.
40:22Et puis pareil du côté de LR.
40:24C'est ça, le travail n'a pas été fini
40:26du côté de la Macronie.
40:28Mais de toute façon, même en le terminant,
40:30il eût été possible, je veux dire,
40:32qu'ils se retrouvent dans la situation
40:34dans laquelle ils se retrouvent aujourd'hui.
40:36C'est-à-dire écrasés par deux autres blocs,
40:38le Bloc Rassemblement National
40:40et le Bloc Alephi.
40:42Il en avait conscience.
40:44On a une problématique chez les socialistes,
40:46un peu comme par exemple à Laurent Wauquiez chez LR,
40:48ils passent leur temps à se dire
40:50« j'attends la fin de la tempête et il va se passer quelque chose ».
40:52Là on sait que les LR, les Cadors, ils attendent le chaos,
40:54et ils pensent qu'à ce moment-là, la France va attendre Wauquiez.
40:56Moi je pense qu'au second tour,
40:58entre les deux tours,
41:00on va avoir une nouvelle scission
41:02de ce qui reste de LR.
41:04Il va y avoir un deuxième effet,
41:06et là vous allez avoir un certain nombre de gens
41:08qui vont rejoindre, peut-être pas les Cadres,
41:10mais en tout cas parmi ceux qui sont candidats.
41:12Ou il y aura un retrait négocié sans dire.
41:14Ils vont avoir un deuxième effet.
41:16Mais les Cadres, ils sont pas candidats,
41:18à part Laurent Wauquiez, les gens François Copé,
41:20Xavier Bertrand, les Valérie Pécrette.
41:22Ils ont plus aucune prise.
41:24Ils vont se retrouver à nouveau avec un groupe de 50,
41:26divisés en trois,
41:28ceux qui effectivement, il y aura eu une sorte de retrait potentiel
41:30avec les gars de Ciotti.
41:32On sait que Ciotti, par exemple, qui pourtant soutient les candidats RN,
41:34à Cannes, il ne soutient pas la candidate RN.
41:36C'est JDD qui l'a relevé.
41:38Il soutient la candidate LR de David Glissnard.
41:40Donc il y a les combines du second tour
41:42et les combines du troisième tour.
41:44Parce que je pense que si Jordan Bardella
41:46n'est pas à 289 députés,
41:48contrairement à ce qu'il dit, à 275,
41:50il pourrait tout à fait diriger.
41:52Parce qu'il y a deux façons de le faire.
41:54Débaucher une dizaine de députés LR,
41:56qui aujourd'hui, tactiquement, électoralement,
41:58peuvent rejoindre le RN.
42:00Mais une fois élu, pour cinq ans,
42:02rien ne les empêche de le faire.
42:04Et ensuite, deuxième point, c'est un pacte de non-agression.
42:06Ce qu'ils veulent juste sur le RN, ce n'est pas de motion de censure.
42:08Donc à partir du moment où,
42:10de toute façon, les LR,
42:12ou en plus le programme économique, il a été repris,
42:14il y a une quinzaine de députés LR qui disent
42:16ne vous inquiétez pas, on ne posera pas de motion de censure
42:18si en gros c'est ça, etc.
42:20Et sur deux ans, respecter une forme de pacte,
42:22ce n'est pas très compliqué.
42:24Les propositions d'immigration ne sont pas dingues, etc.
42:26Donc il y a ceux-là, il y a ceux au milieu,
42:28les irréductibles, Marlex,
42:30qui jusqu'au bout vont rester dans la cabine,
42:32et il y a ceux qui vont partir
42:34chez Edouard Philippe. Je note une forme d'alliance
42:36déguisée qui a lieu. Nous, on a relevé
42:38par exemple un tract, où c'est
42:40un candidat LR, soutenu
42:42par Horizon, et sur le tract, vous avez
42:44Bellamy, sa photo, avec un texte où il dit soutenir
42:46le candidat, et juste au-dessus, il y a Edouard Philippe.
42:48Donc on parle souvent des alliances
42:50majorité LR,
42:52condamnées aussi par un Bellamy,
42:54mais on ne parle pas du tout de ce qui est en train de se passer,
42:56parce qu'en fait, Edouard Philippe et Horizon,
42:58c'est la cellule de blanchiment de la Macronie
43:00auprès des LR.
43:02Avec le ministre
43:04de l'Intérieur, qui s'est rapproché aussi
43:06à Edouard Philippe.
43:08Toutes les déclarations récentes
43:10d'Edouard Philippe très sévères vis-à-vis
43:12du Président de la République.
43:14Là, on assiste aussi, il faut le dire quand même, à la disparition des LR.
43:16Très clairement, moi je pense que le 8 juillet...
43:18Je pense qu'ils ont disparu il y a longtemps déjà.
43:20Oui, mais la marque va disparaître de facto.
43:22Là, ce matin, on a le député Aurélien Pradié.
43:28Qui avait piqué, c'est un autre enjeu.
43:30Il avait piqué 10 députés déjà
43:32qui sont rattachés à son micro-party.
43:34Et il y en a, je crois, près d'une dizaine d'autres.
43:36Donc, ça veut dire qu'ils perdent
43:38quand même une bonne partie de leur
43:40source de financement. Parce que ça, il faut en parler.
43:42S'ils font un moins bon score, les LR,
43:44et qu'en plus, il y a moins de candidats rattachés
43:46à leur parti, financièrement, c'est compliqué.
43:48Finalement, ce qui se passe, c'est la campagne
43:50de 2022 qui n'a pas été faite sur les législatives.
43:52Oui, c'est vrai. Même présidentielle.
43:54Présidentielle, mais présidentielle,
43:56c'était des personnages qui s'affrontaient.
43:58Emmanuel Macron pouvait donner le tempo
44:00s'il voulait donner le tempo. Par contre, sur les législatives,
44:02il a voulu confisquer
44:04la campagne, il a voulu confisquer le débat,
44:06confisquer les alliances. Et là, on se retrouve
44:08deux ans plus tard à faire exactement cette campagne
44:10de 2022. Mais surtout, il n'a pas tiré
44:12les leçons de l'élection législative
44:14de 2022. Il a fait
44:16comme s'il avait une majorité absolue.
44:18La majorité absolue, les français lui ont lié les mains
44:20en 2022. Là, il a tiré celle des européennes.
44:22Il a tiré celle des européennes,
44:24ce qui est quand même...
44:26Vous savez ce que vous allez voter les uns les autres ?
44:28Oui.
44:30Moi, je sais ce que je vais voter.
44:32Je répondrai que jusqu'au dernier moment,
44:34on a l'occasion de changer.
44:36Vous savez, Pascal ?
44:38Moi, c'est...
44:40Je vais voter pour une
44:42candidate d'un
44:44macroniste, alors que je ne suis pas macroniste. Pourquoi ?
44:46Parce que c'est une excellente députée.
44:48Et ça me semble important à dire aussi.
44:50C'est qu'il y a des députés sortants
44:52qui sont des excellents députés, quelle que soit
44:54leur étiquette d'ailleurs, et qu'on vote aussi
44:56pour des gens qui vont être sur le terrain,
44:58qui vont se bagarrer ou pas, qui vont être présents
45:00ou pas à l'Assemblée,
45:02qui vont bosser leur dossier ou pas,
45:04et pas juste pour des gens qui sont des portes-drapeaux
45:06de telle ou telle étiquette, sachant
45:08en plus qu'on sait,
45:10on a dit tout au long de cette émission, que les programmes
45:12sont plus ou moins fantomatiques
45:14et qu'ils voleront sans doute en éclat
45:16avec le principe
45:18de réalité dès le 8 juillet.
45:20Donc voilà, Louis, je vais voter pour
45:22une députée
45:24de Gironde
45:26qui fait son boulot.
45:28Il y a des facteurs locaux aussi dans le choix.
45:30C'est la Gironde, on peut deviner.
45:32Mais il y a des
45:34facteurs locaux
45:36effectivement, c'est-à-dire que vous avez
45:38des députés qui n'ont rien foutu
45:40et que personne ne connaît.
45:42Moi, j'aime pas
45:44prendre les cas personnels, mais moi qui suis un passionné de politique,
45:46je regarde tous les petits trucs, etc.
45:48Vu que je vote en Bretagne,
45:50je sais pour quel parti je vais voter,
45:52mais j'ai absolument pas regardé
45:54le candidat. En plus, c'est une procuration,
45:56c'est mon père qui va voter à ma place,
45:58donc je saurais même pas qui c'est.
46:00Il y a quand même un facteur, ça compte
46:02ce que vous dites, mais c'est 3-4 points,
46:04c'est ce qui peut permettre les bascules,
46:06par exemple, ce qui va faire les différences des 10 ou 15 députés.
46:08C'est valable quand il y a des sortants,
46:10ce qui n'est pas toujours le cas.
46:12C'est toujours le cas, bien sûr, mais des sortants qui se représentent,
46:14ce qui n'est pas toujours le cas.
46:16Mais effectivement, c'est quand même à prendre.
46:18Moi, je voudrais,
46:20le 9 juillet, je voudrais vivre en face.
46:22C'est la France
46:24sans R, N.
46:26Un mot sur Annie Dalgo,
46:30qui dit que si Jordane Bardella est Premier ministre,
46:32elle ne fera aucune photo avec lui
46:34lors des Jeux Olympiques.
46:36On voit le sens des priorités, effectivement, d'Annie Dalgo.
46:38Ça fera des photos d'elle en moins.
46:40Ouais.
46:42Je ne sais pas, c'est sa liberté.
46:44Elle n'a pas un avis politique ?
46:46C'est sa liberté.
46:48Oui, c'est sa liberté.
46:50Ce sont les meilleurs moyens de combattre
46:52le rassemblement national.
46:54En fait, ils n'ont pas appris.
46:56Ils n'ont pas appris, quand même,
46:58les erreurs d'Hollande, qui, lorsqu'il a remplacé
47:00Nicolas Sarkozy en 2012,
47:02s'est très mal comporté, justement, sur le parvis
47:04de l'Elysée, en ne leur accompagnant pas à sa voiture.
47:06Et au final, lui,
47:08il est parti au bout de 5 ans, il n'a même pas été
47:10un nouveau candidat.
47:12Je trouve qu'il en manque, lui.
47:14Allez, c'est fini
47:16pour aujourd'hui.
47:18On va vous laisser
47:20avec André Bercoff.
47:22Et donc, 10-4.
47:24Votez, on ne peut vous dire
47:26que ça. Allez voter.
47:28Merci à vous, et très bonne journée
47:30sur Sud Radio. Vous n'avez pas dit pour qui
47:32vous votiez, Valérie ?
47:34Je fais comme vous, je crois que
47:36j'ai des candidats.
47:38Oui, je vous laisse.
47:40Non, je disais que dans ma circonscription, c'était compliqué.
47:42Les candidats sont tous un peu
47:44zarbis.
47:46Donc, voilà.
47:48Je fais comme vous.
47:50Je verrai au dernier moment.
47:52Vous auriez dû être candidate.
47:54Oui, mais c'est...
47:56À peu près 10%.
47:58Mais en même temps, il y a des choix assez sûrs.
48:00Samedi, dimanche, après l'apéro, alors là, c'est...
48:02Bonne journée.
48:04Parlons vrai.
48:06Sud Radio.

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