Mettez vous d'accord avec Jean Christophe Gallien, politologue et conseiller en communication, Alexandra Szpiner, enseignante, Frédéric Dabi, directeur général de l'IFOP et auteur de “La fracture’ (Les Arènes), Alex Darmon, journaliste politique, chaine Youtube Les Indécis, auteur du documentaire "Le ministre qui ne devait pas l'être" et Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire et auteur de “ Aux portes du pouvoir - RN, l'inéluctable victoire ?" (Michel Lafon)
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00:00:00Vous avez l'air totalement dépité, Alex Garbaud.
00:00:03Tout ce qu'on entend, au final, je trouve que la dissolution est une erreur, on va en parler.
00:00:08Mais quand vous entendez toutes les réactions politiques, c'était la seule chose à faire en vérité.
00:00:11La classe est en dessous de tout, la classe politique est en dessous de tout ce matin.
00:00:14Quand vous avez une analyse qui vous dit que c'est de la faute de TikTok qu'elle a perdue,
00:00:17c'est bon, et que l'union...
00:00:20C'est exactement pour ça que je voulais mettre à la fin.
00:00:22Mais voilà, et l'union politique, et l'union politique de quoi ?
00:00:25Vous savez, c'est horrible ce matin, on est donc le 9 juin 2023,
00:00:29il y a un premier ministre qui avait dit, Manuel Valls, en 2015 ou en 2016,
00:00:37de gauche irréconciliable, et là ils veulent nous rejouer la gauche unie ce matin ?
00:00:40Franchement, où est-ce qu'on va aller, où est-ce qu'on va pour les prochaines élections législatives ?
00:00:45C'est pitoyable, je suis dépité ce matin.
00:00:48Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ont la gueule de bois, Jean-Christophe Gay.
00:00:52Je ne sais pas si on a la gueule de bois, en fait.
00:00:54C'est pas la gueule de bois, mais on est un peu sonnés quand même.
00:00:57En fait, en réalité, on ne découvre rien.
00:00:59Parce que si Dhabi était là, et on l'a dit pendant des mois,
00:01:03les tendances sont là, et personne ne découvre rien en termes de rapports de force dans ce pays.
00:01:08J'entends politique.
00:01:10Le marché électoral, aujourd'hui, n'est que le reflet du marché politique réel de ce pays.
00:01:16Ce qui est terrible, et là je suis d'accord avec vous,
00:01:18certains vont se cacher derrière TikTok, Eric Ciotif se dit, c'est la dissolution.
00:01:23Tous ceux qui ont perdu, parce qu'ils sont nombreux à avoir perdu hier à l'élection,
00:01:26très nombreux.
00:01:27Il y a un parti qui a gagné, et les autres ont tous perdu l'élection.
00:01:32Même M. Glucksmann qui dit qu'il a en partie gagné,
00:01:34alors c'est vrai que lui, en tant que tel, puisqu'il n'est même pas membre du PS au départ,
00:01:38quelque part il la gagne presque par lui-même,
00:01:40parce que ce n'est pas le PS qui est derrière, Mme Delga, même si elle est là, etc.
00:01:44Et lorsqu'on regarde les résultats, ça corrige un peu ce que je dis,
00:01:48mais sur l'ensemble de la France, la réalité c'est ça.
00:01:50Moi je dirais que oui, je ne suis pas atterré par le niveau,
00:01:54c'est simplement que l'offre politique de ce pays doit s'interroger.
00:01:58C'est-à-dire que s'il y a une défaite de ce type, et collective si vous voulez,
00:02:02collective à ce point-là de collectif, c'est l'offre politique qui pose une difficulté,
00:02:07ce n'est pas les Français qui sont en difficulté,
00:02:09c'est l'offre politique par ses représentants, par les propositions qui sont faites,
00:02:13et ça ne fait que durer.
00:02:14Parce que si vous remontez à 2022, on était déçus de la tenue de l'élection présidentielle,
00:02:20de la campagne de l'élection présidentielle,
00:02:22on sortait du Covid certes, on avait une excuse, puis après il y avait eu l'Ukraine,
00:02:26et puis après on a eu législative, où l'on s'est dit tiens, mais il y a un sursaut,
00:02:30les partis politiques de l'ancien monde sont revenus,
00:02:33là les partis politiques de l'ancien monde, ils sont encore en difficulté,
00:02:37et là on est face à un vrai, vrai sondage.
00:02:39C'est aussi dû à Emmanuel Macron qui ne les laisse pas exprimer et dire,
00:02:44Emmanuel Macron décide de tout, il décide si on fait la guerre avec l'Ukraine,
00:02:47il décide des retraites, il décide de tout, oui, mais il a un gouvernement.
00:02:51Celui qui est sacrifié dans l'histoire, c'est quand même Gabriel Attal,
00:02:55qu'on n'a pas vu, qu'on n'a pas entendu,
00:02:59et derrière c'est parce qu'on a un président qui décide de tout,
00:03:02et du coup les autres partis ne peuvent pas...
00:03:05Ça je trouve que si vous voulez, sur le côté accusation d'Emmanuel Macron,
00:03:08oui bien sûr que c'est lui qui décide d'appuyer sur le bouton,
00:03:11c'est lui qui a la possibilité de dire oui ou non, il y a 10 solutions,
00:03:14c'est lui qui décide d'intervenir la semaine dernière en fin de semaine,
00:03:18d'intervenir hier soir, tout ça est inédit,
00:03:21qu'il va intervenir aujourd'hui, qu'il va intervenir cette semaine, bien sûr,
00:03:24mais c'est que les troupes avec lesquelles il travaille,
00:03:27Gabriel Attal y compris, personne ne l'a obligé de devenir Premier ministre,
00:03:31personne ne l'a obligé d'aller au combat et de faire un débat avec M. Bardella,
00:03:34il a profité Gabriel Attal, si vous regardez lui sa progression
00:03:37en part d'audience sur les réseaux sociaux de ce pays,
00:03:39c'est la seule cotation qui pour un être politique aujourd'hui compte presque,
00:03:42et bien il a doublé son volume, exactement,
00:03:46donc il est content Gabriel Attal, son petit passage, c'est pas grave,
00:03:49sur le terrain là-dessus, donc en réalité Emmanuel Macron, oui,
00:03:52là où moi je suis plus atterré comme vous,
00:03:55c'est pas tant par le résultat, c'est par le fait qu'aujourd'hui,
00:03:59il appuie sur un bouton qui dans un contexte,
00:04:02qui n'est pas qu'un contexte franco-français,
00:04:05c'est un contexte européen qui va avoir un impact très important
00:04:08pendant les semaines qui viennent, on va décider de la présidence de la commission,
00:04:11on est en train de rééquilibrer,
00:04:14je dirais déjà qu'on va être faible, parce que nos résultats dans les principaux partis
00:04:17et groupes politiques du Parlement européen sont très faibles,
00:04:19j'entends le Parti Socialiste et les Républicains,
00:04:22et bien nous allons en plus ne pas peser sur les décisions
00:04:25qui sont en cours à Bruxelles, parce qu'on sera en campagne électorale.
00:04:28C'est tout à fait vrai.
00:04:31Moi j'y suis tous les jours, je peux vous en parler monsieur,
00:04:34si vous voulez, je peux vous en parler.
00:04:37Alexandra Spiner.
00:04:38Oui, je crois que là, c'est le résultat de la confiscation démocratique
00:04:43de monsieur Macron,
00:04:46le duel meurtifère dans lequel il a voulu nous enfermer,
00:04:49c'est-à-dire moi contre l'ERN,
00:04:53je suis votre sauveur, donc on en est là.
00:04:56Enfin, l'ERN c'est lui, l'ERN à ce niveau-là, c'est lui.
00:04:59Absolument, il est responsable, le meilleur agent électoral
00:05:02du Rassemblement National, c'est le Président de la République.
00:05:05Maintenant, moi j'aimerais quand même dire que
00:05:08je suis fière de la campagne que notre candidat a menée,
00:05:11François-Xavier Bellamy,
00:05:14qui par la clarté, la cohérence,
00:05:17l'engagement,
00:05:20il n'a peut-être pas imprimé,
00:05:23mais il nous a montré la voie.
00:05:26Et on se rend compte que tous les gens qui ont voulu aller
00:05:29un petit peu de tous les côtés pour chercher
00:05:32à obtenir un poste, se sont fourvoyés.
00:05:35Il fait quand même moins qu'en 2019.
00:05:37Les Français n'en peuvent plus,
00:05:40ils ont besoin d'un chemin et d'une espérance.
00:05:43Pour eux, c'est Jordan Bardella,
00:05:46pour eux c'est le Rassemblement National.
00:05:49Vous dites que tout le monde a perdu hier soir, je suis désolé, tout le monde n'a pas perdu hier soir.
00:05:52Qui n'a pas perdu ? Reconquête, c'est la première élection,
00:05:55ils ont des députés élus.
00:05:58La France insoumise, qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas,
00:06:01hier ils font 9,2% quand en 2019, ils sont à 7.
00:06:04Et donc, ça veut dire qu'hier, les extrêmes de toutes parts
00:06:07n'ont pas perdu. Les partis anti-européens hier soir
00:06:10n'ont pas perdu. L'abstention hier,
00:06:13elle diminue aussi.
00:06:16Peut-être qu'elle a un peu moins perdu aussi.
00:06:19Ça dit plein de choses ce qui s'est passé hier soir.
00:06:22On va marquer une pause et on va revenir sur ce chiffre.
00:06:2594% des communes françaises ont mis Jordan Bardella en tête.
00:06:2894% quand vous regardez la carte, c'est impressionnant.
00:06:31Et regardez les votes à Paris.
00:06:38Inès et Marco ont vendu leur voiture avec rapidité.
00:06:41Aussi rapide que l'arrivée du petit troisième d'ailleurs.
00:06:44Alors oui, il pourra piquer les jouets de ses frères et soeurs,
00:06:47mais dans la voiture, ils n'allaient quand même pas s'asseoir sur leurs genoux.
00:06:50Heureusement, avec la centrale, ça a été rapide et gratuit.
00:06:53Ils ont pu faire estimer leur voiture devenue trop petite et la vendre sans aucun frais.
00:06:56Tout ça en toute sécurité avec la centrale.
00:07:01La centrale, vous connaissez quelqu'un qui s'y connaît ?
00:07:04Vous aussi ? Téléchargez l'appli. Pensez à covoiturer.
00:07:34L'info s'écoute, se vit et se lit sur Sudradio.fr ou votre application Sudradio.
00:07:48Vous préparez déjà votre mariage qui est dans deux ans ?
00:07:51Vous organisez aussi votre prochain déménagement alors que vous venez d'emménager ?
00:07:55Vous avez même déjà choisi le lycée de votre fille qui a cinq ans ?
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00:08:12Le produit proposé présente un risque de perte en capital.
00:08:15Conditions et coordonnées de Matmut sur matmut.fr et en agence.
00:08:19A tous ceux à qui il ne faut pas parler avant qu'ils aient bu leur café du matin.
00:08:22A ceux qui répondent...
00:08:24Quelle que soit la question.
00:08:25A ceux qui n'ouvrent qu'un oeil parce que sinon ça fait trop de lumière d'un coup.
00:08:28Et à ceux qui se demandent comment font les gens qui ne boivent pas de café.
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00:08:54Par-ci.
00:08:55Des chouchous.
00:08:56Par-là.
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00:09:18Sud Radio et sur YouTube.
00:09:20Suivez-nous pour voir ou revoir vos émissions en vidéo
00:09:23sur notre chaîne YouTube Sud Radio.
00:09:26Parlons vrai.
00:09:27Lorsqu'Hélène ouvrait son colis Amazon,
00:09:29elle eut des papillons dans le ventre.
00:09:31Ce double compartiment,
00:09:32ses 8 mottes de cuisson,
00:09:34c'était la frite sans huile de ses rêves.
00:09:36Un prix si bas qu'elle ne put résister.
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00:09:48Sud Radio.
00:09:49Le 10h midi, mettez-vous d'accord.
00:09:51Valérie Expert.
00:09:53C'est spécial ce matin sur Sud Radio.
00:09:55Le lendemain de l'élection européenne.
00:09:58Avec cette déferlante.
00:10:00C'est la une du Figaro ce matin.
00:10:01La déferlante Bardella.
00:10:03On va prendre les choses les unes après les autres.
00:10:05L'annonce de la dissolution également.
00:10:07L'échec de Gabriel Attal.
00:10:09La mort quand même des parties.
00:10:12Vous savez ce qu'on disait.
00:10:14Les extrêmes qui ont réussi tout de même à malgré tout percer.
00:10:19Et puis la droite, la gauche qui aujourd'hui se déchire.
00:10:23Cette dissolution dans ce contexte.
00:10:25En plein Jeux Olympiques.
00:10:27Avec absolument pas le temps de préparer sereinement une élection.
00:10:31C'est le dernier coup de poker d'un joueur de poker acculé.
00:10:34Ou alors c'est Harakiri.
00:10:39On va voir l'Euro bientôt.
00:10:41Ce n'était pas l'Euro mais rappelez-vous le dernier match de Zinedine Zidane à la Coupe du Monde de 2006.
00:10:46Ça me fait penser à cette Panenka qu'il tire.
00:10:49Il est en liberté totale.
00:10:51Ça peut être créatif.
00:10:52Ça peut être magnifique.
00:10:53Ça peut être génial.
00:10:54Ça peut être tout ce que vous voulez.
00:10:55Et puis un moment donné, il finit par un coup de boule à Materazzi.
00:10:57Il laisse tomber tout le monde.
00:10:58Et il s'en va en passant devant la Coupe du Monde.
00:10:59Et puis c'est fini.
00:11:00Et donc je trouve que là, hier soir, sincèrement, c'est assez...
00:11:05On a eu tous le moment où on se disait.
00:11:08Et tout le monde a eu cette espèce de paré.
00:11:09Qu'est-ce qu'il va raconter ?
00:11:10Qu'est-ce qu'il va dire ?
00:11:11Je pense que la plupart d'entre nous, si on est très honnête.
00:11:13On dit, Valérie, on le disait tout à l'heure.
00:11:15Disait, il ne va rien se passer.
00:11:21C'est ce à qui je parlais en disant, il ne va rien dire.
00:11:23Exactement.
00:11:24Et là, ça dégoupille.
00:11:26Et ça dégoupille même dans des conditions, si vous voulez, qui sont d'accélération.
00:11:29Parce que même, je vais vous dire, en termes de droit constitutionnel,
00:11:33je ne suis même pas certain, si vous voulez, que le timing est suffisant.
00:11:38Parce que si on regarde concrètement, il a fallu que les candidats puissent,
00:11:42vendredi dernier, si vous voulez, le vendredi qui vient de se passer derrière.
00:11:45Donc là, il y a à vérifier.
00:11:46On n'a pas de...
00:11:47Vous avez vérifié ?
00:11:48J'ai regardé.
00:11:49J'ai vu, c'est l'article 12, parce qu'il y a eu un débat.
00:11:51Il y a eu un débat.
00:11:52C'est 20 jours.
00:11:53Donc, il y a exactement 20 jours.
00:11:54Donc, entre le 9 et le 29...
00:11:58Ce qui compte, c'est sa signature.
00:12:00Ce ne sont pas les candidatures.
00:12:02C'est lui, au moment où il signe le décret.
00:12:05Ce que dit Alexandra sur les JO, vous vous rendez compte ?
00:12:07On sait très bien que dans un contexte de passation de pouvoir,
00:12:11si jamais il y avait cette passation de pouvoir,
00:12:12ce que je ne regretterais pas non pas de la passation de pouvoir,
00:12:14mais le fait que forcément, elle ne va pas très bien se passer.
00:12:17Et il peut même y avoir un risque, s'il voulait, de volonté de...
00:12:21Si on comprend la tactique politicienne qui est à l'oeuvre,
00:12:24s'il voulait à l'oeuvre dans la décision d'Emmanuel Macron,
00:12:26de pourrir un peu une situation.
00:12:28On va le dire ça gentiment, parce que ça peut être beaucoup plus.
00:12:30Comment peut-on le faire dans un contexte où le pays s'engage à ce point-là ?
00:12:35Et je le redis, dans un contexte européen,
00:12:37pas seulement international pour les JO,
00:12:39ça c'est un problème d'organisation chez nous,
00:12:41c'est une responsabilité de sécurité.
00:12:43Le préfet de police de Paris, le ministère de l'Intérieur...
00:12:45Alors, espérons que tout ça se passe dans des bonnes conditions,
00:12:47mais la réalité, c'est ça qui est inquiétant.
00:12:49Et je ne dis pas ça parce que, quel que soit le résultat de l'élection qui sera à venir,
00:12:52parce que, quel que soit le résultat de l'élection qui est à venir,
00:12:54victoire du RN, victoire d'une association en coalition des gauches,
00:12:58maintien d'une majorité relative encore plus,
00:13:01excusez-moi, bord d'Élysée,
00:13:03eh bien, ça va être très compliqué de faire face à ces moments-là.
00:13:06Mais vous voyez, ce qui est incroyable ce matin,
00:13:08c'est qu'on ne parle pas...
00:13:10On va en parler, mais presque pas des résultats.
00:13:12Presque pas des résultats.
00:13:14L'événement, c'est quand même l'annonce...
00:13:16Mais de ce point de vue-là, c'est assez réussi.
00:13:18L'annonce de cette dissolution.
00:13:19On ne parle pas du score de Valérie Hayé,
00:13:21qui est à la moitié de Jordan Bardella.
00:13:23C'est une catastrophe.
00:13:25Un peu moins de la moitié.
00:13:27Je vais vous dire une chose.
00:13:29Je suis, franchement, quand on regarde un peu la vie politique,
00:13:32un peu abasourdi de ce qui s'est passé hier soir,
00:13:34et en même temps, je vais faire du macronisme, sans le vouloir,
00:13:37et en même temps, est-ce que ce n'était pas obligatoire, cette dissolution ?
00:13:40Vous avez la possibilité de le dire, je le fais en septembre.
00:13:43En septembre, je déclare, je laisse passer les JO,
00:13:46et je remets les Français à l'élection.
00:13:49Et au mois de septembre, on se retrouvera devant les urnes.
00:13:52C'était respectueux des Français.
00:13:54Et on laissait passer les JO et l'euro.
00:13:58Je suis d'accord avec vous, sauf que je pense qu'Emmanuel Macron,
00:14:00comme tout le temps, n'a pas voulu se laisser dicter le temps.
00:14:03Et qu'il était sous la menace d'une motion à l'Assemblée nationale,
00:14:06parce que le groupe Lyot avait dit qu'il déposerait une motion de censure à l'Assemblée nationale,
00:14:10on ne sait pas quand.
00:14:12Et si cette motion de censure avait été votée par tous les partis,
00:14:15parce que pour le coup, ça aurait été comme un référendum de retraite.
00:14:17Mais il n'aurait pas voté s'il savait qu'il y avait une dissolution.
00:14:19Mais il aurait pu annoncer des élections en septembre.
00:14:22Je suis d'accord avec vous.
00:14:24Je dissous, je dissous, et là, les gens vont partir en vacances.
00:14:30Cette nuit, c'est la date des vacances, c'est la date des vacances scolaires.
00:14:33Réflexion de notre ami Christian de Villeneuve,
00:14:35je crois qu'on est dans une longue crise politique.
00:14:37Je ne pense pas que la Macronie puisse renverser la table.
00:14:39Une nouvelle défaite de Macron posera la question de sa légitimité,
00:14:42et donc de sa démission.
00:14:44Alors, peut-être, Alexandre,
00:14:46on va attendre Frédéric Dhabi et Arnaud Bénédicti,
00:14:51ce sera intéressant, mais c'est vrai que la dissolution,
00:14:53c'est quand même l'événement après,
00:14:56ou en même temps que le score du Rassemblement national.
00:14:59Mais qu'est-ce que vous, dans les partis,
00:15:01vous appartenez aux partis Les Républicains,
00:15:03comment vous allez faire ?
00:15:05Comment vous allez vous organiser ?
00:15:07Je pense qu'on est déjà un parti très entré,
00:15:09on a beaucoup d'élus, je pense qu'on fera face,
00:15:12ça, ce n'est pas le sujet.
00:15:14En revanche, M. Macron, qui veut être maître des horloges,
00:15:17ça sent beaucoup la panique quand même.
00:15:19Et effectivement, aujourd'hui,
00:15:21on ne parle absolument pas du score catastrophique
00:15:25de sa candidate et de son parti,
00:15:27et de son propre score,
00:15:29puisqu'il s'est tellement jeté dans la campagne
00:15:32qu'il doit aussi en assumer le score catastrophique.
00:15:36Mais c'est lui qu'on a fait une élection française,
00:15:38parce que quand on regarde les élections européennes,
00:15:40finalement, les autres pays,
00:15:42ils ont voté à gauche ou à droite,
00:15:44il y a quelques pays à l'extrémité.
00:15:46Quand on regarde la composition de l'Assemblée,
00:15:49c'est à droite.
00:15:51Il s'agit de la raison pour le coup.
00:15:53C'est encore plus renforcé.
00:15:55Mais l'Assemblée, finalement,
00:15:57il n'y a pas eu trop de modifications,
00:15:59il n'y a pas eu une avancée forte de la droite,
00:16:02il y a les écolos qui se cassent la gueule,
00:16:05mais globalement, on aurait pu vivre
00:16:08une Assemblée européenne correcte,
00:16:11et c'est nous qui, en France,
00:16:13on a une élection nationale.
00:16:15J'ai l'impression d'être dans une présidentielle.
00:16:17Pour être très clair, parce que toutes les élections des 27 pays,
00:16:20tous les agendas ont été nationalisés,
00:16:22au sens où 80% de ce dont on parlait,
00:16:25que ce soit en Espagne, au Portugal, en Finlande,
00:16:27partout, comme en France, c'était national.
00:16:29Donc les quotations à l'intérieur des pays
00:16:31sont le rapport de forces nationaux.
00:16:33Après, il y a eu 20% qui étaient internationaux,
00:16:35Gaza, l'Ukraine, et ainsi de suite.
00:16:37Par contre, là, vous avez raison,
00:16:39c'est que l'évolution au Parlement européen est faible,
00:16:41même s'il y a des vraies évolutions.
00:16:43Ce qui est grave pour la France,
00:16:45c'est que dans les deux principaux partis,
00:16:47qui sont des groupes qui composent le Parlement,
00:16:49que pour le Parlement européen, mais ça va être important pour la suite,
00:16:51eh bien, on devient très faible.
00:16:53Les Républicains, qui, il faudra se rappeler d'une époque,
00:16:55où Joseph Dole, qui était le patron du PPE,
00:16:58le président du PPE, était un Alsacien français,
00:17:02on peut être Alsacien et français, heureusement,
00:17:04encore aujourd'hui, était le patron
00:17:06indéboulonnable de ce parti.
00:17:08Aujourd'hui, on ne va rien poser.
00:17:10Qui va poser ? Ça va être les Allemands,
00:17:12parce que la CDU a marqué beaucoup de points
00:17:14et a battu largement M. Scholz en Allemagne,
00:17:17et les Espagnols, en particulier,
00:17:19et les Polonais, parce que M. Tusk
00:17:22a gagné l'élection en Pologne.
00:17:24Donc, on va affaiblir là,
00:17:26on va s'affaiblir en plus au PS,
00:17:28au sein du PS, et Renew, le parti
00:17:30où gouvernaient les forces de M. Macron,
00:17:32eh bien, il y a une chute chez Macron.
00:17:34Donc, en réalité, l'équilibre va peu bouger,
00:17:37même s'il bouge quand même un petit peu, si on est très honnête,
00:17:39et la réalité, c'est que nous, par contre,
00:17:41à l'intérieur du Parlement, on va chuter en influence,
00:17:43c'est-à-dire, en termes de capacité d'avoir des commissions,
00:17:45en termes de pouvoir impulser quelque chose.
00:17:47Et en plus, on nous rajoute une élection,
00:17:49et en plus, on nous rajoute une élection,
00:17:51qui va, au moment où tout va se décider,
00:17:53va engager nos forces à l'intérieur du pays,
00:17:55là où on devrait gagner.
00:17:56– Mais là, l'ironie du sort, c'est que les gens ont voté pour Bardella,
00:17:58ils vont quand même avoir Vandella hier,
00:18:00ils ont voté Bardella, ils n'auront pas de frontières,
00:18:03l'immigration ne changera pas,
00:18:05ils ont voté pour l'électricité, ça ne changera pas.
00:18:08Non, mais tout le programme de Bardella…
00:18:10– Après, il faut voir comment les partis de droite populaire
00:18:12vont s'associer ou pas.
00:18:13C'est-à-dire que, comme on a été sur du national,
00:18:16tout ce que Bardella a annoncé, ça n'aura pas lieu au Parlement.
00:18:20– Oui, mais t'as l'air, ils ont annoncé des choses très françaises.
00:18:22– Juste, le vote de Paris, je ne sais pas si vous avez vu,
00:18:25de là d'où parlent les médias,
00:18:27Luxman arrive en tête avec 22,86% des voix,
00:18:31Valérie Ayé, 17,72%,
00:18:33Manon Aubry, 16,67%, juste derrière,
00:18:36Marie Toussaint, 10%,
00:18:38et Jordan Bardella, loin derrière.
00:18:40– Voilà, c'est ce que je vous disais.
00:18:42Et puis hier soir, vous avez, je ne sais pas, 400, 500 jeunes
00:18:45sur la Place de la République qui crient
00:18:47« on emmerde le Front National, ils seraient l'assassin… »
00:18:50– Ils seraient l'assassin de Luxman, complice.
00:18:52– Donc c'est quand même dire, je suis désolé,
00:18:54la déconnexion de Paris avec le reste de la France.
00:18:58Ça ne suffit plus aujourd'hui,
00:19:00si vous voulez battre politiquement le Rassemblement national,
00:19:03de dire que ce sont des fachos, des racistes, des antisémites,
00:19:06tout ce que vous voulez, ça ne suffit plus.
00:19:09Tant que les candidats, le personnel politique
00:19:12ne comprendra pas ça dans les débats
00:19:14et ne se battra pas politiquement pour contredire
00:19:16l'histoire de la triple frontière,
00:19:18ce que disait Gilles il y a quelques minutes,
00:19:20tout ce qui a été proposé par le Rassemblement national,
00:19:22il n'y a pas eu de débat d'idées.
00:19:24Vous n'avez eu qu'un seul, c'était le débat de Gabriel Attal
00:19:26face à Jordan Bardella, c'était le seul,
00:19:28et même là, Jordan Bardella,
00:19:30si c'est important, a été donné vainqueur.
00:19:32– Je suis désolée, les Républicains
00:19:34ont tenté quand même d'introduire du débat
00:19:36– Si c'est ça, vous défendez votre parole, il n'y a pas de problème.
00:19:38– Non mais je ne défends pas ma paroisse,
00:19:40je dis simplement que Bellamy a défendu
00:19:42un bilan à l'Europe
00:19:44et un projet à l'Europe.
00:19:46Il est apparemment le seul
00:19:48à savoir qu'on était
00:19:50dans une élection européenne.
00:19:52C'est le seul qui a parlé d'Europe.
00:19:54– Mais quand vous regardez les débats,
00:19:56même là-dessus, on nous expliquait comment fonctionnait
00:19:58le Parlement européen,
00:20:00la toute présence des uns et des autres,
00:20:02on n'a jamais parlé des sujets de fond
00:20:04de campagne européenne.
00:20:06Et le débat, il est vraiment là, le problème hier,
00:20:08la liste de Macron, elle perd à cause de ça,
00:20:10parce que c'est son fond de commerce depuis 8 ans.
00:20:12– Oui, parce qu'une élection, ça se gagne sur un thème
00:20:14sur lequel on est très fort et qu'on impose à l'agenda.
00:20:16L'agenda, ça a été celui de l'immigration
00:20:18et partout en Europe.
00:20:20Et là, pour le coup, la force du RN,
00:20:22c'est d'avoir très longtemps en amont,
00:20:24avoir imposé cet élément d'agenda dans l'élection
00:20:26ou dans la thématique politique française.
00:20:28Et pour le coup,
00:20:30c'est ce qui fait qu'on gagne ou perd une élection.
00:20:32C'est un thème qu'on impose et le thème sur lequel on est fort.
00:20:34Et là, en face de ça, il y avait une autre peur,
00:20:36ce qui a voulu agiter Emmanuel Macron,
00:20:38c'est moi ou le chaos, c'est-à-dire la guerre potentielle aux frontières
00:20:40et ça, ça n'a pas fonctionné.
00:20:42– Allez, petite pause et on continue tout de suite après
00:20:44avec vous sur Sud Radio.
00:20:46– Sud Radio, le 10h midi,
00:20:48mettez-vous d'accord.
00:20:52Sud Radio, le 10h midi,
00:20:54mettez-vous d'accord.
00:20:56Valérie Expert.
00:20:58– Et on est ensemble avec vous pour cette édition spéciale
00:21:00au lendemain des élections européennes
00:21:02avec l'arrivée en tête
00:21:04de Jordane Bardella.
00:21:06Je répète ce chiffre quand même,
00:21:0894% des communes françaises ont placé
00:21:10Jordane Bardella en tête et ce décalage
00:21:12avec Paris qui a placé
00:21:14Raphaël Glucksmann
00:21:16en tête.
00:21:18Selon une information BFM TV,
00:21:20Gabriel Attal a tenté de dissuader Emmanuel Macron
00:21:22de dissoudre l'Assemblée nationale.
00:21:24« Je suis le fusible », a-t-il dit au président
00:21:26plaidant pour sa propre démission
00:21:28plutôt que la dissolution ?
00:21:30Réponse Emmanuel Macron. Non, tu es le meilleur
00:21:32pour mener la campagne.
00:21:34– Une tête de campagne
00:21:36qu'on n'a pas entendue depuis hier soir.
00:21:38Premier ministre qu'on n'a pas entendue.
00:21:40D'ailleurs, vous savez,
00:21:42je pense que s'il a accéléré
00:21:44ce temps d'organisation des élections,
00:21:46c'est simplement pour ne pas laisser le temps aux adversaires
00:21:48de s'organiser. Depuis hier,
00:21:50on nous répète s'il va y avoir l'union des gauches ou pas.
00:21:52Franchement, en trois semaines, je ne vois pas comment
00:21:54vous pouvez avoir un Glucksmann qui s'allie avec un Mélenchon.
00:21:56J'y crois pas.
00:21:58Et puis, quand vous entendez hier, et que vous voyez la tête,
00:22:00surtout d'Éric Zemmour, au moment de Marion Maréchal
00:22:02qui dit qu'elle est prête à rencontrer Jordan Bardella
00:22:04et Marine Le Pen, lui n'a l'air même pas au courant.
00:22:06Je ne vois pas non plus comment il peut y avoir
00:22:08des accords d'appareil entre ces deux parties
00:22:10tout en sachant qu'Éric Ciotti, chez LR,
00:22:12dit qu'il ne veut pas faire d'accord, que ce soit avec
00:22:14Macron ou
00:22:16ou RN. Ce qui veut dire une chose, c'est
00:22:18– Et je m'en réjouis. – Vous avez raison.
00:22:20– Je m'en réjouis. – C'est zéro zéro balle au centre.
00:22:22Je ne sais pas du tout ce qui va devenir de ces élections
00:22:24législatives le 30 juin et le 7 juillet prochain.
00:22:26Et d'ailleurs, je ne sais pas du tout comment
00:22:28la France va se retrouver en pleine période
00:22:30de Jeux Olympiques. – Oui, c'est ce qu'on disait.
00:22:32– Qui est le moment le plus important depuis 10 ans
00:22:34que la France va avoir à célébrer.
00:22:36– Oui. Alors, Alexandra Spiner.
00:22:38– Moi, ce que j'aimerais
00:22:40quand même, c'est que
00:22:42tout ce qui se passe là, tout ce cirque,
00:22:44nous enseigne au moins une chose. C'est qu'il faudrait peut-être
00:22:46cesser de faire en sorte
00:22:48que tous les débats tournent autour du
00:22:50Rassemblement National.
00:22:52C'est le score du Rassemblement National,
00:22:54c'est le score qu'a voulu le Président de la République,
00:22:56mais c'est aussi notre échec collectif.
00:22:58Donc là maintenant, on se met au boulot,
00:23:00on propose un programme
00:23:02et des vraies solutions aux Français.
00:23:04– Mais est-ce que c'est audible ?
00:23:06Est-ce qu'aujourd'hui, dans ce vote
00:23:08Bardella, il n'y a pas un énorme rejet de la politique
00:23:14et un bras d'honneur qui est fait ?
00:23:16– Mais pourquoi ? Il faut aussi qu'on se pose
00:23:18les bonnes questions. Écoutez, que ce soit chez nous,
00:23:20nous avons eu des opportunistes
00:23:22qui, pour un poste, un plat de lentilles,
00:23:24sont partis et nous ont trahis.
00:23:26Quelle responsabilité ils ont aujourd'hui
00:23:28dans le score du Rassemblement National ?
00:23:30Ils ont une responsabilité majeure.
00:23:32C'est trop facile
00:23:34de les désigner comme
00:23:36les coupables idéaux. Honnêtement…
00:23:38– Vous les avez exclus ? Rachida Dati est exclue ?
00:23:40– Écoutez, en tout cas…
00:23:42– Rachida Dati est exclue ?
00:23:44– Non mais Rachida Dati n'a pas été exclue,
00:23:46elle n'était plus membre des Républicains.
00:23:48Pourquoi ? Parce que peut-être,
00:23:50en tout cas, qu'il y a des gens qui considèrent
00:23:52que pour avoir un poste,
00:23:54il faut être prêt à toutes les compromissions.
00:23:56Moi, ce n'est pas ma politique et ce n'est pas la façon
00:23:58dont j'envisage la politique.
00:24:00J'en ai assez qu'on méprise les gens,
00:24:02j'en ai assez qu'on confisque leur vote,
00:24:04j'en ai assez
00:24:06que la colère des Français
00:24:08soit utilisée de cette façon-là.
00:24:10Les gens qui ont voté Rassemblement National,
00:24:12ils ont voté pour quelqu'un
00:24:14qui n'a jamais rien fait ?
00:24:16Jamais rien fait au Parlement européen
00:24:18et qui ne fera rien.
00:24:20Voilà, donc c'est ça la réalité.
00:24:22Maintenant,
00:24:24ce que j'aimerais aussi, c'est qu'on arrête
00:24:26de diaboliser les électeurs
00:24:28du Rassemblement National. – Je suis complètement d'accord.
00:24:30– Bardella,
00:24:32il confisque la colère légitime des Français.
00:24:34La réalité des Français,
00:24:36c'est quoi, quotidiennement ?
00:24:38C'est le pouvoir d'achat, c'est l'impossibilité
00:24:40de trouver une école
00:24:42correcte pour leurs enfants,
00:24:44c'est l'effondrement de tous les services publics,
00:24:46c'est ça les sujets dont on doit
00:24:48se réapproprier ces sujets
00:24:50et arrêter de faire une fixette obsessionnelle
00:24:52sur Rassemblement National, c'est ce qu'a voulu le Président de la République
00:24:54et il faut arrêter maintenant.
00:24:56– Absolument.
00:24:58– Il va quand même bien falloir.
00:25:00Ils font 34%.
00:25:02C'est bien contre eux, vous allez vous battre aux législatives.
00:25:04– Oui, mais en tout cas...
00:25:06– C'est même pas une fixette, c'est la réalité du score.
00:25:08– Non mais quand je dis une fixette,
00:25:10il faut arrêter de diaboliser,
00:25:12d'expliquer que tous ceux
00:25:14qui votent Rassemblement National
00:25:16sont de dangereux fascistes,
00:25:18c'est complètement faux, il faut arrêter ça.
00:25:20– Et vous, Républicain, vous ne ferez aucune alliance
00:25:22avec Emmanuel Macron aux législatives ?
00:25:24Il n'y aura pas un Républicain
00:25:26qui se passera grâce à Emmanuel Macron.
00:25:28– J'espère que nous ne ferons aucune alliance
00:25:30avec Emmanuel Macron.
00:25:32– On est comme ça.
00:25:34– En science politique, il y a une définition des partis,
00:25:36quand ils atteignent ce niveau
00:25:38de couverture de la société,
00:25:40on appelle ça des partis attrape-tout.
00:25:42Et là aujourd'hui, ce qu'il faut bien voir,
00:25:44c'est que non seulement diaboliser l'électeur du Front National,
00:25:46la Rassemblement National, c'est quand même compliqué,
00:25:48mais c'est quand même la capacité
00:25:50d'expansion sociologique ou sociopolitique
00:25:52du parti
00:25:54qui est à l'œuvre, qui est intéressante.
00:25:56C'est-à-dire que ça ne date pas d'aujourd'hui,
00:25:58ça a commencé il y a bien plus tôt,
00:26:00certainement le coefficient Bardella est important là-dessus
00:26:02sur le résultat final, mais au-delà du score
00:26:04et du nombre de voix et du pourcentage,
00:26:06c'est cette capacité à entrer dans la société.
00:26:08Vous le montriez tout à l'heure, vous parliez des communes françaises,
00:26:10c'est important, mais elle n'existerait pas
00:26:12si ce parti n'était pas devenu dans cette catégorie,
00:26:14c'est-à-dire ce qui n'existe plus au LR,
00:26:16ce qui n'existe plus au PS, ce qui existe encore moins
00:26:18chez Renaissance aujourd'hui, cette capacité
00:26:20d'aller s'installer dans toutes les strates de la société.
00:26:22Et ça, c'est quand même quelque chose qui est très particulier.
00:26:24Et ça fait exploser, pour le coup,
00:26:26par rapport à d'autres pays européens,
00:26:28la réalité de ce que représente ce parti politique
00:26:30en particulier. Ça interroge la société française
00:26:32d'ailleurs, parce que c'est quand même ça qui est important,
00:26:34mais ça fait longtemps qu'il a dépassé ses frontières,
00:26:36qui étaient celles du vote populaire,
00:26:38des choses qu'on pouvait dire auparavant.
00:26:40Aujourd'hui, c'est très, très différent,
00:26:42ce qui augure d'ailleurs d'une capacité
00:26:44continuelle d'expansion.
00:26:46C'est ça qui est important. Vous parlez de dynamique
00:26:48pour la prochaine élection, même si le pari
00:26:50d'Emmanuel Macron, c'est d'accélérer les événements
00:26:52et de faire en sorte que les gens soient préparés,
00:26:54s'il y a certainement un parti qui est préparé pour cette élection,
00:26:56c'est celui-là et pas les autres.
00:26:58Alors, Arnaud Benedetti vient de nous rejoindre.
00:27:00Bonjour, professeur Alassore Bonne,
00:27:02rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire.
00:27:04Et votre livre,
00:27:06Aux portes du pouvoir,
00:27:08RN, l'inéluctable victoire.
00:27:10Point d'interrogation.
00:27:12Je le maintiens toujours.
00:27:14Paru chez Michel Laffont.
00:27:16Point d'interrogation.
00:27:18Je l'ai dit que je le maintenais toujours.
00:27:20Il faut être prudent,
00:27:22c'est pas une science exacte.
00:27:24A lire, justement, pour tous ceux qui veulent
00:27:26essayer de comprendre
00:27:28le résultat d'hier,
00:27:30votre analyse, à vous, de ce qui s'est passé.
00:27:32On a tout de suite parlé de la dissolution,
00:27:34c'est ce qu'on a dit.
00:27:36On va parler, évidemment, encore des résultats,
00:27:38mais on n'a pas parlé de Valérie Ayé,
00:27:40on n'a pas parlé
00:27:42de ce score lamentable.
00:27:44Votre analyse ?
00:27:46La confirmation, finalement,
00:27:48de toutes les dynamiques qui sont à l'oeuvre
00:27:50pour pousser le RN
00:27:52depuis un certain nombre
00:27:54de mois, voire d'années.
00:27:56Je ne suis pas tout à fait d'accord
00:27:58avec vous sur le fait de dire que c'est un parti attrape-tout.
00:28:00Je ne crois pas encore que le RN soit un parti attrape-tout.
00:28:02Je pense que c'est un parti
00:28:04qui reste très fort
00:28:06sur ses fondamentaux,
00:28:08et d'ailleurs on le voit encore ce dimanche,
00:28:10c'est-à-dire que qui vote pour le RN,
00:28:12ce sont quand même plutôt et majoritairement
00:28:14les classes populaires et les classes moyennes.
00:28:16Plus de 50% chez les ouvriers,
00:28:1840% ou 45%
00:28:20chez les employés,
00:28:2230% chez les professions intermédiaires.
00:28:24Alors certes, c'est vrai, il y a
00:28:26une percée non négligeable chez les cadres,
00:28:28puisque 18% des cadres ont voté
00:28:30pour le RN. Mais le RN,
00:28:32la structure sociologique
00:28:34du RN, c'est plutôt
00:28:36les classes populaires et les classes moyennes.
00:28:38Et d'ailleurs ça se retrouve, si je puis dire,
00:28:40dans la distribution territoriale,
00:28:42puisque vous voyez quand même que les grandes métropoles,
00:28:44à l'exception peut-être de Marseille,
00:28:46où là il y a toujours eu d'ailleurs une présence du Front National
00:28:48qui est historique depuis les années
00:28:5080, où en effet Bardella
00:28:52arrive en tête à plus de 30%,
00:28:54mais globalement les grandes métropoles, elles restent
00:28:56j'allais dire, rétives
00:28:58au vote du RN.
00:29:00Le RN, c'est la France périphérique,
00:29:02c'est la ruralité, c'est la France périurbaine,
00:29:04c'est la France en effet
00:29:06qui souffre, c'est la France des actifs
00:29:08aussi. Et là où il y a
00:29:10un aspect extrêmement
00:29:12important, c'est la dynamique générationnelle.
00:29:14Parce que moi quand je regarde les catégories d'âge,
00:29:16le RN arrive en tête
00:29:18dans pratiquement toutes les catégories
00:29:20d'âge et même là aussi
00:29:22progresse chez les retraités
00:29:24chez les plus de 65 ans, puisque je crois
00:29:26que Mme Haye fait 28%
00:29:28chez les plus de 65 ans, et Jordan Bardella
00:29:3026%. Donc dynamique
00:29:32sociologique, dynamique générationnelle,
00:29:34dynamique territoriale
00:29:36qui vient de loin, mais qui
00:29:38là en effet, et là par contre je suis d'accord, c'est que
00:29:40Bardella, d'une certaine manière, renforce
00:29:42cette dynamique générationnelle.
00:29:44Je crois que ça c'est la grande leçon de ce
00:29:46scrutin d'hier soir.
00:29:48Je suis d'accord avec tout ce qu'il vient de dire Arnaud,
00:29:50c'est très clair et très limpide sincèrement, mais après
00:29:52il ne faut pas oublier hier que vous avez à peine
00:29:54un électeur sur deux qui va voter aussi.
00:29:56Mais ça c'est important, alors même si on nous dit
00:29:58que c'est mieux que d'habitude, oui,
00:30:00il ne faut pas s'en réjouir, parce que quand vous avez 48%
00:30:02d'abstention, ce n'est pas non plus
00:30:04hyper valorisant, ça c'est le premier point.
00:30:06Et deuxième point, sur les élections législatives,
00:30:08je ne crois pas. D'abord c'est une élection à deux tours aussi,
00:30:10hier c'était qu'un seul tour, et ça peut changer
00:30:12des choses d'avoir un deuxième tour, vous pouvez plus mobiliser
00:30:14entre les deux tours, et surtout
00:30:16c'est des élections législatives qui sont des élections beaucoup plus
00:30:18locales, et où vous connaissez normalement
00:30:20si vous vous intéressez un petit peu à la vie
00:30:22de votre commune, vous connaissez votre député
00:30:24et vous connaissez votre élu local
00:30:26normalement. Donc je pense qu'il va y avoir
00:30:28un taux d'abstention qui va être moins fort, et on sait...
00:30:30On ne peut pas avoir un deuxième tour en pleine vacances.
00:30:32Oui, d'accord, mais...
00:30:34Départ en vacances.
00:30:36Départ en vacances.
00:30:38Le 5 juillet c'est le début des vacances scolaires.
00:30:40Vous avez raison, peut-être qu'il y aura une abstention,
00:30:42en tout cas, si
00:30:44ce n'était pas les vacances, mon analyse tombe par terre
00:30:46et vous avez raison, si ce n'était pas les vacances,
00:30:48je pense que ça aurait plus mobilisé.
00:30:50Mais toujours cette question qu'on posait tout à l'heure,
00:30:52pourquoi le faire aussi rapidement ? Peut-être vous,
00:30:54Arnaud Benedetti, pourquoi ne pas avoir
00:30:56dit je dissous et il y aura des élections en septembre ?
00:30:58Parce qu'il pense pouvoir prendre de vitesse
00:31:00tout le monde et constituer dans la
00:31:02urgence, voire la panique, une sorte de
00:31:04franc républicain, en allant
00:31:06chercher du côté de LR et du
00:31:08Parti Socialiste,
00:31:10les ressources, j'allais dire en voie,
00:31:12et les ressources parlementaires qui lui manquent
00:31:14aujourd'hui à l'Assemblée
00:31:16nationale. Moi j'ai toujours pensé qu'il y aurait une
00:31:18dissolution. Je l'ai dit
00:31:20à multiples reprises, la 16ème
00:31:22législature n'irait pas jusqu'au bout.
00:31:24C'est vrai que c'est surprenant parce qu'en plus, il y a quand même les Jeux Olympiques,
00:31:26donc il y a quand même un contexte qui est
00:31:28compliqué sur le plan,
00:31:30j'allais dire, de la mobilisation des
00:31:32moyens de l'État pour
00:31:34quand même mettre en œuvre cet événement.
00:31:36Il aura aussi gâché la fête des Jeux Olympiques.
00:31:38Là où je rejoins ce que
00:31:40vient de dire Alex, c'est que le
00:31:42Rassemblement National est certainement aujourd'hui le parti
00:31:44le mieux préparé pour se lancer
00:31:46dans cette élection.
00:31:48Ils ont leurs députés, ils ont leurs candidats,
00:31:50ils ont leur matériel de campagne,
00:31:52ça fait très longtemps qu'ils travaillent sur cette hypothèse,
00:31:54donc pour eux, je veux dire, ils sont
00:31:56en ordre de marche dans les start-up blocs.
00:31:58Et vous ne pensez pas que pour les Français, ils peuvent s'imaginer
00:32:00que c'est une sécurité de dire, on l'essaye depuis
00:32:02deux ans, il y a un président qui est
00:32:04garant des institutions,
00:32:06deux ans c'est moins risqué que quatre ans,
00:32:08allez, je vote
00:32:10Rassemblement National parce que ça va
00:32:12durer que deux ans. Je pense qu'ils peuvent l'emporter.
00:32:14Après, le problème est de savoir s'ils ont une majorité
00:32:16relative ou une majorité absolue.
00:32:18Ce que je crois, c'est qu'ils ont des réserves de voix encore.
00:32:20C'est-à-dire que tout n'a pas été épuisé
00:32:22du côté du Rassemblement National lors des élections
00:32:24européennes. Les classes populaires ne se sont
00:32:26pas toutes mobilisées hier soir. Les classes
00:32:28moyennes ne se sont pas toutes mobilisées hier soir.
00:32:30Ils ont une réserve sociologique qui est certainement
00:32:32plus importante que les autres. Après, de là
00:32:34à obtenir une majorité, ça c'est un
00:32:36autre problème. Mais en tout cas, ils ont le potentiel.
00:32:38On se retrouve dans un tout petit instant avec
00:32:40vous sur Sud Radio. À tout de suite.
00:32:52Édition spéciale de ce matin
00:32:54sur Sud Radio pour commenter
00:32:56l'annonce faite par Emmanuel Macron
00:32:58hier de dissoudre l'Assemblée et puis
00:33:00les résultats des élections européennes
00:33:02avec un score extrêmement
00:33:04haut, un score historique
00:33:06pour le Rassemblement National.
00:33:08On en parle avec Jean-Christophe Gallien,
00:33:10politologue et conseiller en communication.
00:33:12Alexandra Spiner, conseillère régionale
00:33:14Île-de-France pour
00:33:16LR, évidemment. Frédéric
00:33:18Daby, directeur général de l'IFOP.
00:33:20On l'attend.
00:33:22Il n'est pas encore là, Frédéric, mais il va venir
00:33:24nous décrypter un petit peu ce vote.
00:33:26Alex Zarmont, journaliste politique.
00:33:28Votre chaîne de débat est sur YouTube
00:33:30et s'intitule Les Indécis.
00:33:32Et Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne, rédacteur
00:33:34en chef de la revue Politique et Parlementaire.
00:33:36Et je rappelle votre dernier livre
00:33:38Aux Portes du Pouvoir, R.N.
00:33:40L'inéluctable victoire, point d'interrogation
00:33:42paru chez
00:33:44Michel Laffont.
00:33:46On parlait justement
00:33:48de cette élection
00:33:50qui va avoir lieu dans très peu
00:33:52de temps. C'est un pari très
00:33:54risqué pour le président de la République.
00:33:56Donc la question, c'est, est-ce qu'il a fait des...
00:33:58On va attendre Frédéric, mais est-ce qu'il y a eu des sondages
00:34:00avant, à votre avis ? Est-ce qu'il est vraiment
00:34:02acculé, cette décision ? Comment il l'a prise, à votre avis ?
00:34:04Dans la précipitation ?
00:34:06Oui, dans la précipitation. Mais il a un
00:34:08énorme risque. Il y a un énorme risque
00:34:10s'il n'a pas de majorité.
00:34:12Mais je crois qu'il aime le risque, non ?
00:34:14Oui, je crois qu'il y a un vrai risque, en l'occurrence.
00:34:16Après,
00:34:18c'est vrai que, je veux dire,
00:34:20on pouvait douter qu'il se lance dans cette opération,
00:34:22encore une fois, compte tenu du timing,
00:34:24compte tenu de l'agenda, compte tenu du contexte.
00:34:26Mais moi, je pense depuis très longtemps que,
00:34:28encore une fois, la majorité n'est pas
00:34:30viable sur trois ans.
00:34:32C'est extrêmement difficile,
00:34:34parce qu'elle ne pouvait pas encaisser, si vous voulez,
00:34:36tous les à-coups politiques et sociaux
00:34:38du fait de sa très grande relativité,
00:34:40de sa très grande fragilité,
00:34:42qui fragilise l'exercice de l'exécutif.
00:34:44On l'a vu, plusieurs fois, l'exécutif a été
00:34:46mis en difficulté à l'Assemblée nationale. Je rappelle
00:34:48quand même qu'au mois de décembre,
00:34:50une motion de rejet
00:34:52du texte sur l'immigration a été adoptée
00:34:54par la... D'ailleurs, tout vient de là, en l'occurrence.
00:34:56Si on refait la généalogie,
00:34:58c'est ce qui explique le fait
00:35:00qu'Emmanuel Macron ait changé
00:35:02de Premier ministre. Mais, si vous voulez, il donne l'impression d'avoir
00:35:04perdu la main, parce que même le changement de Premier ministre
00:35:06au mois de janvier, c'était pas
00:35:08vraisemblablement, je pense,
00:35:10la solution la plus opportune.
00:35:12Il aurait pu très bien, par exemple,
00:35:14faisons un peu, j'allais dire,
00:35:16du crony, en l'occurrence, mais,
00:35:18il aurait pu très bien conserver Mme Borne,
00:35:20attendre, user jusqu'à l'accord de Mme Borne,
00:35:22jusqu'au mois de juin,
00:35:24et là, justement, suite à une défaite,
00:35:26changer de Premier ministre,
00:35:28ça lui donnerait un peu d'air, ne serait-ce que trois mois.
00:35:30Il l'a pas fait, il a usé
00:35:32sa cartouche avant la bataille.
00:35:34Beaucoup d'auditeurs me disent
00:35:36il n'a pas le sens de l'État, c'est son égo
00:35:38qui prend le dessus,
00:35:40il n'y a que son égo qui compte,
00:35:42Jupiter pourrait s'occuper de la France, que nenni.
00:35:44C'est-à-dire qu'il y a ce sentiment, aujourd'hui,
00:35:46à travers quelques
00:35:48commentaires, mais il y a
00:35:50de ça aussi, c'est-à-dire un cynisme
00:35:52de la part du Président de la République qui s'en fout de la France.
00:35:54Mais c'est ce qu'on ressent profondément
00:35:56par cette décision.
00:35:58Le fait d'accélérer le tempo,
00:36:00on comprend bien que c'est un calcul politique,
00:36:02ça fait penser à Pedro Sanchez en Espagne
00:36:04qui, dans un contexte très différent,
00:36:06de rapport de force très différent, s'est sauvé récemment.
00:36:08Mais là, il n'a pas du tout les mêmes capacités
00:36:10de réservoir politique ou électoraux.
00:36:12Et bien évidemment, moi, j'ajouterais
00:36:14une chose, c'est que ça, c'est un problème de cynisme
00:36:16politique, c'est presque
00:36:18un cynisme démocratique.
00:36:20C'est-à-dire que, pour le coup, jouer à ce point-là
00:36:22avec le moment
00:36:24politique, électoral et démocratique,
00:36:26c'est un premier point. Il y a un cynisme d'État
00:36:28puisqu'on va organiser
00:36:30un moment très fort pour ce pays,
00:36:32en tout cas on l'espère, qui est celui des Jeux Olympiques,
00:36:34dans lequel il s'est investi très fortement.
00:36:36Donc, c'est jouer avec le feu là-dessus.
00:36:38Je le redis, au moment même, ou aussi
00:36:40au sein des institutions européennes, on va
00:36:42élire un certain nombre de, notamment
00:36:44le Président de la Commission,
00:36:46et qu'on va peser sur un certain nombre de décisions
00:36:48potentielles dont la France sera en difficulté
00:36:50à ce moment-là. Et puis, il y a un troisième point.
00:36:52On a parlé de cette espèce de capacité qu'il a.
00:36:54Finalement, il a cru largement
00:36:56en changeant de Premier ministre avec Gabriel Attal,
00:36:58en faisant des voeux portant sur
00:37:00l'Europe, en jouant avec la mort de
00:37:02Jacques Delors, en faisant très tôt
00:37:04de cette campagne électorale européenne quelque chose
00:37:06d'important qui pourrait changer la donne et changer le résultat.
00:37:08Il a même cru qu'en s'impliquant lui-même
00:37:10à un niveau d'implication
00:37:12et d'audience qui était inédit pour
00:37:14un Président de la République dans un contexte de ce type,
00:37:16qu'il pouvait modifier les équilibres. Or, on l'a vu,
00:37:18Frédéric pourra le commenter, on a vu quelque chose
00:37:20qui est resté très largement linéaire
00:37:22depuis des mois, et pas simplement en France,
00:37:24dans d'autres pays aussi.
00:37:26Donc, il s'est trompé politiquement. Il a fait une mauvaise
00:37:28évaluation politique. On ne peut pas dire
00:37:30qu'aujourd'hui, sa décision d'accélérer
00:37:32le tempo, dans ce contexte-là, soit une très bonne
00:37:34décision non plus.
00:37:36Ce qui est certain, c'est que comme pendant les présidentielles,
00:37:38il a confisqué le débat démocratique
00:37:40en nous expliquant qu'il ne fallait
00:37:42parler que du rassemblement
00:37:44national, il a réitéré.
00:37:46Mais ce qui est certain maintenant, c'est que
00:37:48il a abîmé l'aile gauche
00:37:50de la Macronie, et il a
00:37:52également abîmé ce qu'il a voulu nous présenter
00:37:54avec Attal, comme l'aile droite de la
00:37:56Macronie. Donc voilà,
00:37:58ils sont en train de couler, clairement.
00:38:00Frédéric Dhabi nous a rejoint,
00:38:02directeur général de l'IFOP. Bonjour Frédéric.
00:38:04Les sondages
00:38:06avaient bien vu ce
00:38:08qui s'est passé. Merci de le dire.
00:38:10Oui, parce qu'on a beaucoup d'auditeurs qui...
00:38:12Le rolling a été quasiment parfait.
00:38:14Le rolling a été parfait, effectivement,
00:38:16il y avait beaucoup d'auditeurs, vendredi encore,
00:38:18même Emmanuel Macron...
00:38:20Jean-Luc Mélenchon, deux minutes avant 20h,
00:38:22a fait un tweet pour dire que les sondages allaient être
00:38:24la principale victime de la soirée.
00:38:26Je te rappelle notre dernière mesure
00:38:28de sa liste, Manon Aubry, 9%
00:38:30vendredi, on peut le dire maintenant,
00:38:329,5%, et Arnaud est témoin
00:38:34dans l'enquête confidentielle
00:38:36de samedi. Donc oui, on a bien saisi le rapport de force
00:38:38et merci à Féduciale et Sud Radio
00:38:40pour sa confiance. Oui, mais c'est important
00:38:42de le dire, parce qu'on vous a suffisamment
00:38:44critiqué quand il y a eu des
00:38:46erreurs. Là, les sondages ont été
00:38:48tout à fait... Est-ce que c'est des erreurs ? C'est une difficulté
00:38:50à voir les dynamiques de Valcampagne. C'est vrai que je
00:38:52avais dit dans le Figaro, il y a un mois et demi, que le
00:38:54paysage politique était relativement figé.
00:38:56C'est vrai que, quand on regarde le rolling, et j'entends ce que
00:38:58vous dites, il y a eu un RN
00:39:00qui est resté entre 31 et 33%.
00:39:02Alors, on l'a fini à 33%, il fait
00:39:0431,5% sur France entière. Nos sondages
00:39:06c'est France métropolitaine, sans doute que
00:39:08sur France entière, il va être à 32,5%,
00:39:1033%, il faut avoir ça en tête.
00:39:12Les deux mouvements de ce
00:39:14rolling, c'est une baisse continue des
00:39:16intentions de vote en faveur de
00:39:18Valérie Hayard, elle commence à 19 dans notre rolling,
00:39:20elle se termine vendredi, entre guillemets, à 15%,
00:39:22c'est 14,6 ou 14,7.
00:39:24Et la percée, la poussée
00:39:26de Raphaël Glucksmann
00:39:28qui gagne 4 points pendant le rolling.
00:39:30Et la
00:39:32percée aussi de LFI,
00:39:34enfin, LFI, qui est en fin
00:39:36de campagne, on l'a vu sur la dernière
00:39:38semaine, chaque jour, un demi-point
00:39:40supplémentaire, et il termine
00:39:42à combien, à 10 ou à 9,5 ?
00:39:44Dans les chiffres du ministère de l'Intérieur, on est à 9,9,
00:39:46dans notre rolling
00:39:48de vendredi, qui est le dernier publié, ils sont à 9,
00:39:50donc on ne donne pas les chiffres au point près,
00:39:52mais un sondage n'est pas là pour 2 heures.
00:39:54On est très content qu'on ait le chiffre au point près,
00:39:56ou au dixième près,
00:39:58mais c'est un des rollings les plus réussis, avec
00:40:00celui de la présidentielle 2017 et des
00:40:02européennes de 2014.
00:40:04On va marquer une pause et on se retrouve dans un instant
00:40:06avec vous, c'est l'heure du journal, les dernières informations
00:40:08et puis Frédéric, vous nous donnerez
00:40:10les chiffres clés de cette élection, à tout de suite.
00:40:12Sud Radio,
00:40:14parlons vrai, Sud Radio,
00:40:16parlons vrai.
00:40:18Sud Radio, le 10h
00:40:20midi, mettez-vous d'accord,
00:40:22Valérie Expert.
00:40:24Avec vous sur Sud Radio pour commenter cette
00:40:26actualité politique,
00:40:28cette actualité qui
00:40:30nous a laissé quand même
00:40:32hier assez ahuri
00:40:34par cette annonce de dissolution.
00:40:36On parle avec
00:40:38ce matin de ce vote
00:40:40également aux européennes, avec Jean-Christophe Gallien,
00:40:42politologue et conseiller en communication,
00:40:44Alexandra Spiner,
00:40:46enseignante, conseillère régionale Île-de-France,
00:40:48Frédéric Dhabi, directeur général
00:40:50de l'IFOP et son dernier livre
00:40:52La Fracture est paru aux éditions Les Arènes,
00:40:54Alex Darmon, journaliste politique,
00:40:56votre chaîne de débat politique
00:40:58sur Youtube s'appelle Les Indécis,
00:41:00et Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne,
00:41:02rédacteur en chef de la revue
00:41:04politique et parlementaire,
00:41:06et vous avez publié aux Portes du Pouvoir,
00:41:08L'inéluctable victoire
00:41:10chez Michel Laffont.
00:41:12On va revenir sur
00:41:14cette annonce qui a été faite
00:41:16hier, cette
00:41:18dissolution, l'échec
00:41:20de Gabriel Attal,
00:41:22qu'on n'a effectivement pas entendu du tout.
00:41:24La disparition de Gabriel Attal,
00:41:26où est-il ?
00:41:28LR qui refuse
00:41:30une alliance avec la majorité,
00:41:32peut-elle revenir ?
00:41:34Je voulais qu'on revienne sur la déclaration, ce matin,
00:41:36chez nos confrères de France 2, de la présidente
00:41:38de l'Assemblée nationale, Yaël Braune-Pivet,
00:41:40à propos de la dissolution.
00:41:42Le président a pris une décision suite
00:41:44à un vote très clair des Français.
00:41:46Il n'y avait pas d'autre choix.
00:41:48Après, il n'y avait pas d'autre choix,
00:41:50il y a toujours d'autre choix. Je considère
00:41:52qu'il y a toujours différents
00:41:54chemins qui s'offrent à nous. Vous savez que moi,
00:41:56je suis une fervente partisane
00:41:58des accords, des ententes,
00:42:00je cherche de compromis, de consensus.
00:42:02C'est ce que j'ai essayé de faire pendant deux ans
00:42:04à l'Assemblée nationale, avec
00:42:06des forces politiques dissemblables.
00:42:08Donc moi,
00:42:10je pense qu'il y avait un autre
00:42:12chemin qui était le chemin
00:42:14d'une coalition, d'un pacte de gouvernement.
00:42:16Le président de la République a estimé en conscience
00:42:18que ce chemin n'existait pas.
00:42:20Il a pris ses responsabilités
00:42:22et je prends acte de cette décision,
00:42:24évidemment.
00:42:26Avec qui ? Mais enfin, on sent quand même
00:42:28qu'elle n'est pas contente, la dame.
00:42:30Mais ça fait deux ans qu'ils essaient
00:42:32de faire des accords de gouvernement à l'Assemblée nationale.
00:42:34Ils n'essaient pas de faire des accords de gouvernement,
00:42:36ils essaient de tuer les partis.
00:42:38Ils essaient de trouver des alliances. Quand vous avez la loi sur la retraite,
00:42:40ils n'y arrivent pas, la loi immigration, ils n'y arrivent pas.
00:42:42Donc moi, je veux bien qu'elles disent ce matin
00:42:44qu'il y avait la coalition possible,
00:42:46des alliances possibles. Mais encore une fois, ça prouve
00:42:48une chose, c'est qu'on parlait
00:42:50les semaines précédentes de scissions
00:42:52à la France insoumise. Là, il y a une scission
00:42:54au sein même de La République En Marche,
00:42:56de Renaissance, il faut être honnête. Quand vous entendez
00:42:58cette dame-là, qui est présidente de l'Assemblée nationale,
00:43:00déclarer cela ce matin,
00:43:02l'addition d'Emmanuel Macron, il ne l'a pas prise hier soir,
00:43:04à 18h30. Ça fait au moins une semaine
00:43:06ou deux semaines, quand il voit les sondages
00:43:08de nos amis, qu'il y pense,
00:43:10et qu'il discute et qu'il consulte.
00:43:12Et je pense même que cette décision, quand il fait son interview
00:43:14jeudi soir, il l'a déjà prise.
00:43:16Je pense aussi.
00:43:18Vraiment, je veux bien qu'on dise coalition, tout ce qu'on veut,
00:43:20mais il faut se réveiller. Il a dit lors de son intervention
00:43:22jeudi soir qu'on ne pouvait pas ne pas
00:43:24écouter le message envoyé par
00:43:26l'ESEC. Pour autant,
00:43:28ne reconsidérons pas les choses à passager.
00:43:30Tout le monde a été quand même soufflé par
00:43:32l'annonce de dimanche.
00:43:34C'est la première fois qu'un événement de ce type,
00:43:36après une élection européenne
00:43:38où traditionnellement il ne se passe rien en termes de
00:43:40reconfiguration de la vie politique,
00:43:42et puis ces élections du 30 juin
00:43:44et du 7 juillet, ce seront les premières
00:43:46qui suivront une élection nationale.
00:43:48Trois semaines avant. Donc la question
00:43:50qui se pose, c'est est-ce que le vote sanction
00:43:52va structurer la campagne dans notre sondage ?
00:43:54Jour du vote, il faut un fil du ciel pour
00:43:56Sud Radio, TF1, LCI et
00:43:58Le Figaro. 45% des électeurs déclarent
00:44:00avoir voté pour sanctionner
00:44:02la politique d'Emmanuel Macron. Les mots ont aucun sens.
00:44:04Est-ce que le Président va pouvoir
00:44:06inverser cette tendance
00:44:08qui est quand même très très claire ?
00:44:10Est-ce que le Président de la République
00:44:12fait des sondages avant de prendre cette décision ?
00:44:14Est-ce qu'il a une idée de ce que
00:44:16pourrait être l'Assemblée nationale ou c'est
00:44:18quelque chose d'impossible à savoir ?
00:44:20Je n'en sais rien.
00:44:22Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a
00:44:24des prescriptions. Avant
00:44:261997, Jacques Chirac avait fait
00:44:28et ça a été raconté par Libération
00:44:30de nombreuses enquêtes, notamment
00:44:32qualitatives, pour sentir le pouls
00:44:34des Français. Je n'ai pas de réponse pour
00:44:36l'hypothèse la plus récente.
00:44:38Mais est-ce que quand on prend une décision comme celle-là,
00:44:40peut-être vous Jean-Christophe Gallien ?
00:44:42En 1997, tous les sondages montraient que
00:44:44la dissolution était extrêmement périlleuse.
00:44:46Jacques Chirac l'a fait quand même. C'est la force du politique
00:44:48d'être au-dessus des sondages et de
00:44:50croire en sa chance.
00:44:52Je parlais du coup de boule de Zidane à la fin
00:44:54de cette finale en 2006. J'ai l'impression que c'est un peu ça.
00:44:56C'est comme quelqu'un qui a perdu pied en réalité.
00:44:58C'est-à-dire que
00:45:00moi je saisis pas
00:45:02dans le tempo
00:45:04de responsabilité
00:45:06d'un homme d'État.
00:45:08Dans un contexte politique,
00:45:10je reprends cet exemple récent en Espagne.
00:45:12En Espagne, Pedro Sanchez était
00:45:14au coude-à-coude avec l'équivalent des LR,
00:45:16le parti populaire, et donc pouvait
00:45:18jouer d'un coup, dans un mode de scrutin
00:45:20en plus qui est très différent. C'est-à-dire que là,
00:45:22et vous avez raison de le dire, on sera plus à la proportionnelle,
00:45:24on sera un scrutin majoritaire à deux tours.
00:45:26Ce qui est difficile,
00:45:28effectivement, sondage après sondage,
00:45:30même si on fait de l'hyper-local, du Cali-hyper-Cali
00:45:32sous ce que vous voulez, il faudra avoir
00:45:34une force de frappe qu'aucun parti politique
00:45:36aujourd'hui n'a, même peut-être
00:45:38l'Élysée, au sens des outils
00:45:40qui permettent d'aller chercher une tendance potentielle.
00:45:42Donc, c'est plus qu'un pari.
00:45:44C'est-à-dire, je le redis, pour moi,
00:45:46c'est jouer avec quelque chose qui n'est pas simplement
00:45:48sa propriété, sa capacité
00:45:50à décider, même contre sa présidente de l'Assemblée nationale,
00:45:52même contre son Premier ministre, Gabriel Attal,
00:45:54qui dit, je n'en veux pas, faites-moi sauter
00:45:56moi, Monsieur le Président, et on repart
00:45:58sur autre chose. Pourquoi ils pensent ça, ces gens-là ?
00:46:00Pas simplement parce qu'ils font de la politique,
00:46:02mais c'est parce qu'ils pensent que la France,
00:46:04dans ce contexte-là, ne peut pas se permettre d'avoir
00:46:06cette crise politique, alors qu'on
00:46:08veut organiser l'événement majeur
00:46:10de ce pays depuis de nombreuses années,
00:46:12parce que, encore une fois, je le redis, l'agenda européen
00:46:14a des règles dans lesquelles on ne peut pas
00:46:16jouer perso, comme ça, tranquillement, dans son petit coin,
00:46:18et qu'on va perdre des parts de marché qu'on a déjà
00:46:20perdues. Moi, hier soir,
00:46:22j'étais en colère, non pas parce que, finalement,
00:46:24ça peut permettre aux Rassemblées nationales ou à qui que ce soit
00:46:26à la gauche de gagner, c'est parce que
00:46:28j'étais français et que je me disais, dans mon
00:46:30pays, j'ai pas envie que mon Président de la République réagisse
00:46:32comme ça. Pas sur un coin de table,
00:46:34parce que vous avez raison, il a dû y penser auparavant,
00:46:36mais mettre un coup de boule à la Zidane à la fin du match,
00:46:38c'est pas les mêmes conséquences.
00:46:42Le Président de la République peut
00:46:44dissoudre.
00:46:46Il aurait pu le faire en mois de septembre.
00:46:48Il aurait pu le faire dans des conditions...
00:46:50La Constitution, elle a été établie
00:46:52comme ça, je veux dire... Mais il aurait pu le faire dans des
00:46:54conditions plus surrelles et le faire en mois de septembre.
00:46:56En 97, quand il décide de dissoudre...
00:46:58On a vu ce que ça a donné.
00:47:00C'est une prérogative constitutionnelle du Président de la République.
00:47:02Pourquoi ne pas attendre le mois de septembre ?
00:47:04Moi, je trouve que c'est assez...
00:47:06C'est vrai que le calendrier peut surprendre, on l'aurait pu se dire,
00:47:08il pouvait le faire en septembre, mais
00:47:10in fine, je me dis,
00:47:12il y a quelque chose, je veux dire,
00:47:14presque qui relève de l'hygiène démocratique
00:47:16quand vous avez un conflit de légitimité.
00:47:18Et il y a un conflit de légitimité depuis maintenant
00:47:20plusieurs mois,
00:47:22voire plusieurs années, entre l'Assemblée nationale
00:47:24et le Président de la République qui a très mal
00:47:26interprété les résultats, en effet, des élections
00:47:28législatives de 2022. Il en est totalement
00:47:30responsable parce que c'est à ce moment-là qu'il aurait dû
00:47:32essayer de créer les conditions d'un gouvernement
00:47:34au moins d'union nationale avec
00:47:36les partenaires qu'il cherche aujourd'hui à avoir autour de lui.
00:47:38Mais quand il y a un conflit de légitimité,
00:47:40vous savez, écoutez Debré, ce que disaient
00:47:42Debré en 61 et 62,
00:47:44il disait, il n'y a qu'une issue
00:47:46au vu de ce qu'est la Constitution,
00:47:48c'est le retour aux urnes.
00:47:50De ce point de vue-là, on ne peut pas lui en vouloir.
00:47:52Je trouve que pour la première fois,
00:47:54moi qui ai été très critique avec Macron
00:47:56depuis un certain nombre d'années, c'est la première fois
00:47:58je trouve que sa déclaration
00:48:00a un vrai sens politique.
00:48:02Il y a une initiative politique
00:48:04qui est prise,
00:48:06il y a une clarification, c'est tout.
00:48:08Tu peux la faire dans quelques semaines.
00:48:12Je pense,
00:48:14franchement, à nos auditeurs,
00:48:16le Président est dans son droit
00:48:18de dissoudre l'Assemblée.
00:48:20Il ne pourra plus le faire.
00:48:26Ce n'est pas un coup de force.
00:48:28C'est par rapport à un contexte politique
00:48:30très compliqué.
00:48:32C'est un Président qui...
00:48:34On a vu des élections
00:48:36intermédiaires où le pouvoir
00:48:38était désavoué, le Président
00:48:40virait son ou sa Première Ministre.
00:48:42Là, il a pris une décision différente.
00:48:44C'est vrai qu'on imaginait plus
00:48:46un risque de dissolution à partir de septembre-octobre,
00:48:48motion de censure,
00:48:50difficulté à voter
00:48:52le budget.
00:48:54Je considère que c'est un risque parce que
00:48:56cette élection
00:48:58européenne avait une dimension nationale
00:49:00et on l'a très bien vu
00:49:02à travers nos enquêtes, à travers le message
00:49:04des Français, le message qui était envoyé
00:49:06au Président de la République, qui a été
00:49:08à la fois la solution à son sens,
00:49:10c'est-à-dire mobiliser son socle, mais il a été
00:49:12surtout le problème. Beaucoup de Français ont voté
00:49:14contre lui et à titre personnel.
00:49:16On verra dans nos premières enquêtes. Je n'arrive pas à croire
00:49:18comment il inverserait en moins de trois semaines
00:49:20en dépit de l'effet
00:49:22de sidération dans les appareils
00:49:24politiques à inverser
00:49:26une tendance si compliquée.
00:49:28Mais d'un autre côté,
00:49:30il y a une dimension
00:49:32de clarification. Ça fait deux ans
00:49:34qu'il n'a pas de majorité à l'Assemblée.
00:49:36Pourquoi ne pas avoir attendu septembre ?
00:49:38Vous lui poserez la question.
00:49:40Politiquement, si ce n'est
00:49:42pour acculer effectivement
00:49:44les partis.
00:49:46Il n'y a pas de stratégie.
00:49:48Jacques Chirac aurait pu attendre mars 1998.
00:49:50C'était le terme de la Chambre bleue
00:49:52horizon de 1993.
00:49:54Il a avancé.
00:49:56François Mitterrand aurait pu, non pas en 1981
00:49:58mais en 1988, continuer.
00:50:00Il y avait une forme d'ouverture du côté du centre.
00:50:02Il a choisi également la dissolution.
00:50:04Le timing,
00:50:06le timing 20 jours,
00:50:08tomber pendant les vacances scolaires,
00:50:10départ en vacances...
00:50:12Je pense que réellement tout ça est irrespectueux.
00:50:14Une dissolution doit être lisible
00:50:16et elle ne doit pas être l'otage
00:50:18de petites considérations politiciennes.
00:50:20Ce n'est pas l'affaire de la petite
00:50:22Macronie. C'est ridicule.
00:50:24Est-ce que vous pensez vraiment
00:50:26que ces trois semaines vont nous permettre un débat serein ?
00:50:28Est-ce que vous pensez vraiment...
00:50:30Il y a une autre hypothèse.
00:50:32Il veut peut-être vider l'abcès
00:50:34du Rassemblement National
00:50:36et tout simplement créer les conditions
00:50:38d'un accès du RN à Matignon.
00:50:46C'est même la seule hypothèse.
00:50:48C'est d'un cynisme absolu.
00:50:50Encore une fois, il est certes le président de la République
00:50:52qui constitutionnellement peut le faire.
00:50:54Il est un homme d'Etat.
00:50:56Face à un pays, il ne vit pas tout seul.
00:51:00Il a des prérogatives, mais il les exerce
00:51:02avec d'autres
00:51:04qui manifestement n'étaient pas au courant.
00:51:06On le redit, c'est important.
00:51:08Et il le fait normalement dans un axe
00:51:10qui ne peut pas être simplement cet axe politique
00:51:12qui est effectivement, allons-y clairement,
00:51:14vidé ou tenté. Imaginez
00:51:16qu'il peut vider l'abcès du RN.
00:51:18Ce qui est déjà apparu parce que partout
00:51:20en Europe où ces parties ont pris le pouvoir,
00:51:22et même qui ont continué, c'est à peu près la même tendance
00:51:24qu'ils l'ont fait après-derrière.
00:51:26Frédéric Daby nous disait qu'il y a eu
00:51:28une forte mobilisation
00:51:30de ceux qui sont en colère.
00:51:32Est-ce que vous pensez réellement que ce que
00:51:34le président de la République est en train de faire
00:51:36va apaiser la colère ? Non ?
00:51:38Evidemment que non !
00:51:40Tout ça est une vaste blague.
00:51:42Vous avez raison Alexandra, c'est vrai.
00:51:44Mais il y a aussi 48% d'abstention, je le répète.
00:51:46Il y a aussi 48% d'abstention hier.
00:51:48À mon avis,
00:51:50il est aussi là pour...
00:51:52Frédéric Daby.
00:51:54Frédéric Daby.
00:51:56Prouve que ces Européennes ont changé
00:51:58complètement de statut, tenez-vous bien.
00:52:00On n'a plus voté à ces Européennes
00:52:02qu'aux dernières élections législatives.
00:52:04Bravo !
00:52:06Il faut quand même s'en réjouir.
00:52:08Il va falloir mobiliser.
00:52:10Le seul sujet, c'est que pendant cette élection
00:52:12européenne, on n'a pas du tout parlé d'Europe,
00:52:14mais on l'a vécu à travers un risque
00:52:16et un enjeu national.
00:52:18Ce que les Français ont dit,
00:52:20c'est que la France
00:52:22n'était plus la priorité
00:52:24de nos députés européens.
00:52:26C'est ça qu'ils ont dit.
00:52:28Et c'est ça qu'il faut entendre surtout.
00:52:30Marine Le Pen sera ce soir l'invité du 20h de TF1.
00:52:34On va revenir sur les alliances possibles.
00:52:36La France Insoumise
00:52:38propose une réunion dans l'après-midi
00:52:40aux formations politiques
00:52:42de la NUPES.
00:52:44On va en parler dans 20 instants.
00:52:48Votre attention est notre plus belle récompense.
00:52:50Merci pour la qualité
00:52:52des émissions que vous proposez,
00:52:54la qualité de vos intervenants et des témoignages.
00:52:56Sud Radio, parlons vrai.
00:53:00Sud Radio, le 10h midi.
00:53:02Mettez-vous d'accord. Valérie Expert.
00:53:06Bonjour sur Sud Radio, on est là
00:53:08avec vous jusqu'à midi pour cette matinée
00:53:10spéciale avec
00:53:12Alexandra Spiner, Jean-Christophe Gallien,
00:53:14Alex Darmois, Arnaud Benedetti et Frédéric Dhabi.
00:53:16J'aimerais bien qu'ils soient là, Frédéric,
00:53:18parce qu'il faudrait redémarrer avec lui sur les chiffres.
00:53:20Mais ils négocient, ils se baladent,
00:53:22il est demandé partout, il a passé
00:53:24la nuit sur les plateaux de télé.
00:53:26Juste un mot sur ce qui vous a peut-être étonné
00:53:28dans les résultats de cette élection
00:53:30qui aurait pu vous surprendre
00:53:32même si vous suivez
00:53:34quotidiennement.
00:53:36Je ne vais pas faire le mal en disant que rien ne m'a surpris
00:53:38parce qu'objectivement, tout était
00:53:40dans nos derniers
00:53:42rolling, la baisse...
00:53:44Sans les profils peut-être
00:53:46des votes, c'est ça qui est intéressant.
00:53:48Il y a quand même quelque chose qui est absolument
00:53:50à vous tous du jamais vu,
00:53:52à savoir que
00:53:54le RN arrive en tête chez les retraités.
00:53:56Dans notre sondage Jour du vote,
00:53:58Arnaud, je pense que tu confirmeras
00:54:00et vous
00:54:02que ça ne s'est jamais vu.
00:54:04En tout cas, il y a quasiment
00:54:06une égalité dans notre rolling,
00:54:08dans notre sondage Jour du vote.
00:54:10On tire 28%
00:54:12chez les retraités
00:54:14et Valérie Ayé, 24%.
00:54:16On sait à quel point les retraités par le passé
00:54:18étaient la catégorie barrage
00:54:20contre le RN. Je crois qu'en 2017,
00:54:22dans notre sondage Jour du vote,
00:54:24pour Sud Radio et Match,
00:54:26elle était à 11% chez les retraités.
00:54:28On voit comment les choses ont changé
00:54:30de manière absolument incroyable.
00:54:32Maintenant, l'électorat RN, c'est trois choses.
00:54:34Le journalisme,
00:54:36c'est-à-dire les catégories historiques du RN,
00:54:38les jeunes, les ouvriers,
00:54:40les personnes sans diplômés,
00:54:42les catégories qui étaient complètement osciles,
00:54:44qui sont gagnées, les cadres supérieurs,
00:54:46les diplômés, les retraités.
00:54:48Et puis, la France du travail, puisque dans notre sondage
00:54:50Jour du vote, 41%,
00:54:5241% des salariés du secteur privé
00:54:54ont voté pour Bardella.
00:54:56Vous savez, Valérie, on peut perdre
00:54:58une présidentielle en étant
00:55:00très majoritaire chez les retraités.
00:55:02Nicolas Sarkozy en 2012,
00:55:04Giscard d'Estaing en 1981.
00:55:06On ne peut pas gagner sans la France du travail.
00:55:08Il y a un chiffre,
00:55:1015 millions de personnes ont regardé
00:55:12hier le président de la République,
00:55:14toutes chaînes confondues.
00:55:16Les gens attendaient évidemment cette expression.
00:55:18C'est tellement inédit, un président qui parle
00:55:20à l'instant de l'élection, même s'il avait parlé
00:55:22pendant la soirée des sénatoriales.
00:55:24Les jeunes ont voté pour qui ?
00:55:26Ce qu'on appelle les jeunes, c'est quoi ?
00:55:28Les 15-35 ans ?
00:55:30Si je prends ce qu'on appelle les primo-votants,
00:55:32les 18-24 ans dans notre Jour du vote,
00:55:34c'est d'abord Jordan Bardella
00:55:36à 27%, mais quasi à égalité
00:55:38avec la liste Manon Aubry.
00:55:40Maintenant, c'est le cœur
00:55:42de l'électorat LFI
00:55:44qui choisit,
00:55:46la jeunesse choisit
00:55:48fortement la liste LFI
00:55:50sur la question des inégalités,
00:55:52des discriminations,
00:55:54sans doute la question de la Palestine
00:55:56qui fait une sorte de résonance par rapport
00:55:58à la question des discriminations.
00:56:00En tout cas, en revanche,
00:56:02auprès des personnes âgées, LFI,
00:56:04Manon Aubry a obtenu 3%
00:56:06et 3% chez les retraités.
00:56:08Commentaire Arnaud ?
00:56:10Ce qui me frappe, parce que ce n'est pas nouveau,
00:56:12cette progression du RN
00:56:14dans le cœur
00:56:16de l'électorat jeune, sauf que là,
00:56:18elle se confirme, elle se solidifie, elle se consolide
00:56:20et c'est ce qui fait, si vous voulez,
00:56:22la motricité aujourd'hui de la dynamique
00:56:24du RN.
00:56:26Quand j'ai fait ce livre et quand j'ai fait cette enquête,
00:56:28ce qui m'a frappé, c'est ça, c'est-à-dire que vous avez
00:56:30un marché électoral avec des entrants et des sortants.
00:56:32Et les entrants, c'est-à-dire
00:56:34les générations qui sont les primos votants
00:56:36ou ceux qui rentrent dans le monde du travail,
00:56:38dans la vie active, aujourd'hui se tournent
00:56:40préférentiellement vers
00:56:42le RN.
00:56:44Et c'est ce qui rend en effet particulièrement
00:56:46performant, aujourd'hui,
00:56:48la machine électorale que constitue le RN
00:56:50par rapport à d'autres formations politiques.
00:56:52Pourquoi ? Parce que vous avez un candidat
00:56:54qui a 28 ans ?
00:56:56Il n'y a pas que ça.
00:56:58On l'a vu avec le score de Marine Le Pen en 2022.
00:57:00Mais là, d'accord,
00:57:02réussir à confirmer sur une européenne
00:57:04comme ça, je peux vous dire que le fait
00:57:06qu'il y ait un candidat qui a un 28 ans, Jordan Bardella,
00:57:08joue aussi beaucoup sur les catégories
00:57:10les plus jeunes.
00:57:12En 2019, c'était
00:57:14la liste Shadow qui était en tête chez les jeunes.
00:57:16En 2022, c'était Jean-Luc Mélenchon,
00:57:18pourtant le candidat peut-être le plus âgé,
00:57:20si je ne me trompe pas, qui est arrivé en tête.
00:57:22Ce n'est pas complètement une question de génération, mais là,
00:57:24où je vous rejoins, il y a une proximité
00:57:26identificatoire qui s'est créée, et on avait vu,
00:57:28j'ai regardé ici, Valérie, dans ton catiphop,
00:57:30Anna Sege, que le premier moyen
00:57:32d'information sur la campagne de ces jeunes,
00:57:34c'est TikTok et Instagram.
00:57:36Tout le monde se moquait ce matin
00:57:38de la candidate écologiste
00:57:40qui a dit
00:57:42j'avais sous-estimé
00:57:44la puissance de TikTok.
00:57:46C'est tout sauf bête, ce qu'elle a dit.
00:57:48Il ne faut pas se moquer d'elle.
00:57:50Juste une auditrice me dit, la France silencieuse
00:57:52a voté, a arrêté de mépriser
00:57:54ce vote,
00:57:56et de snoper ce vote.
00:57:58C'est ce qu'on a dit depuis le début.
00:58:00Que nous dit
00:58:02cette élection ?
00:58:04Elle nous dit
00:58:06l'inquiétude des Français,
00:58:08l'inquiétude économique, l'inquiétude sociale,
00:58:10l'inquiétude identitaire.
00:58:12Et si
00:58:14on continue
00:58:16de diaboliser le Rassemblement
00:58:18national, on va droit dans le mur.
00:58:20Maintenant, il est temps de prendre
00:58:22ces inquiétudes en compte,
00:58:24et de proposer
00:58:26un vrai programme des idées aux Français.
00:58:28La question est de savoir si les LR sont prêts
00:58:30à une alliance avec le Rassemblement national.
00:58:32C'est une vraie question.
00:58:34Je veux bien qu'on dise qu'on ne veut pas les diaboliser,
00:58:36mais quand on propose
00:58:38une alliance...
00:58:40Une droite forte, c'est le meilleur
00:58:42rempart contre l'extrême droite.
00:58:44Il faut arrêter maintenant.
00:58:46Donc ça veut dire avec tout le monde ?
00:58:48Pourquoi pas ?
00:58:50Ce n'est pas ce que j'ai dit.
00:58:52Là, le Rassemblement
00:58:54national confisque
00:58:56toutes les frustrations des Français.
00:58:58Il ne les confisque pas, il les agrège.
00:59:00Il les agrège.
00:59:02Il ne les confisque pas, il les agrège.
00:59:04Mais si nous proposons
00:59:06un vrai programme, pourquoi
00:59:08le Rassemblement national fait un si gros score ?
00:59:10Parce que le Président de la République
00:59:12les a installés
00:59:14comme interlocuteurs légitimes ?
00:59:16C'est le résultat
00:59:18de ce duel mortifère
00:59:20auquel le Président de la République a voulu
00:59:22nous enfermer, et puis aussi
00:59:24parce que
00:59:26nous avons cessé de présenter
00:59:28un vrai programme.
00:59:30C'est aussi notre échec.
00:59:32Le jour où la droite est forte, il n'y a plus d'extrême droite.
00:59:34C'est plus facile de se référer
00:59:36à Jordan Bardella,
00:59:38à Marine Le Pen,
00:59:40à la multitude de leaders
00:59:42aujourd'hui,
00:59:44de gens qui sont partis,
00:59:46côté Renaissance, mais qui demeurent un peu
00:59:48des républicains Édouard Philippe,
00:59:50et de l'autre côté on ira à Laurent Wauquiez, en passant par Xavier Bertrand,
00:59:52Valérie Becquerel, ça c'est tout.
00:59:54Donc il y a plus de leaders, il y a plus de présidentiables dans leur tête
00:59:56que de troupes, même.
00:59:58C'est-à-dire qu'aujourd'hui, c'est ça.
01:00:00Et plus, derrière ça, on a du mal à identifier
01:00:02parce qu'il y a cette diversité,
01:00:04c'est quoi, ne serait-ce que trois
01:00:06propositions fortes,
01:00:08trois propositions de société à vivre
01:00:10des républicains aujourd'hui ?
01:00:12Est-ce qu'on est face à un problème d'immigration ?
01:00:14Est-ce qu'on a peur de la guerre en Ukraine ?
01:00:16Est-ce qu'on veut que sur le pouvoir d'achat ?
01:00:18On ne sait pas lire aujourd'hui.
01:00:20Aujourd'hui, la réalité,
01:00:22c'est que c'est plus simple, même pour un jeune
01:00:24et pour qui que ce soit,
01:00:26que Jordan Bardella soit meilleur que Laurent Wauquiez
01:00:28sur TikTok, Insta ou peu importe
01:00:30que Valérie Becquerel. De toute manière,
01:00:32aujourd'hui, comment acheter les républicains ?
01:00:34Et où les acheter ?
01:00:36Si on veut, dans une élection, comprendre,
01:00:38c'est aussi un acte d'achat politique et électoral,
01:00:40comment on fait ? Et qui on achète ?
01:00:42Oui.
01:00:44Il y a un autre aspect, c'est que je pense que les républicains
01:00:46comme d'ailleurs l'ensemble des forces du gouvernement
01:00:48qui se sont succédées depuis 4 décennies
01:00:50dans ce pays souffrent
01:00:52d'un déficit
01:00:54de crédit. Vous savez,
01:00:56il y a quand même quelque chose qui reste profondément
01:00:58marqué chez nombre
01:01:00d'électeurs, c'est notamment le référendum
01:01:02de 2005,
01:01:04qui est aussi
01:01:06un élément qui explique le vote
01:01:08d'un certain nombre d'électeurs
01:01:10qui ont voté non en 2005
01:01:12et qui en 2008 ont vu
01:01:14un pouvoir politique qui était quand même, je veux dire,
01:01:16présidé par l'ancien
01:01:18président des LR, M. Nicolas Sarkozy,
01:01:20s'asseoir sur une décision
01:01:22qui était une décision souveraine. Alors, certes,
01:01:24on va me dire, les républicains à l'époque
01:01:26l'avaient plus ou moins inscrit dans leur
01:01:28programme, mais les français, quand même, majoritairement
01:01:30avaient voté non à plus de 55...
01:01:32C'était une erreur majeure.
01:01:34Ça pèse énormément, croyez-le moi.
01:01:36Ça a abîmé la parole politique.
01:01:38Je vais beaucoup dans la France périphérique, je peux vous dire que ça pèse
01:01:40profondément dans la perception
01:01:42et dans l'appréciation des LR.
01:01:44Petite page de pub, on se retrouve tout de suite après.
01:01:46Sud Radio,
01:01:48le 10h midi, mettez-vous
01:01:50d'accord, Valérie Expert.
01:01:54Sud Radio, le 10h midi,
01:01:56mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
01:01:58Quelques tweets,
01:02:00Marlène Schiappa, quand on matraque
01:02:02défendre la laïcité CRN, que vouloir
01:02:04l'application des OQTF CRN,
01:02:06lire le JDD ou zapper sur
01:02:08l'UCRN, quand on fait croire
01:02:10que tout ce qui est moins à gauche que LFIs
01:02:12et l'extrême droite, nous ne nous étonnons pas
01:02:14que des gens votent RN.
01:02:16Autre tweet, Emmanuel Macron, il y a une heure,
01:02:18maintenant l'union urgente,
01:02:20forte et claire.
01:02:22Qu'est-ce que j'ai dit ?
01:02:24C'est l'absurde.
01:02:26Jean-Luc Mélenchon,
01:02:28maintenant l'union urgente,
01:02:30forte et claire, ce à quoi quelqu'un lui répond
01:02:32après avoir insulté toute la gauche républicaine
01:02:34de colonial, de raciste, de pourri.
01:02:36Il veut l'alliance pour sauver
01:02:38ses députés indignes, évidemment.
01:02:40Une alliance en faveur des insoumis, malgré
01:02:42leur dépassement par l'EPS.
01:02:44Je vous rappelle qu'il y a une donnée fiduciale pour Sud Radio
01:02:46qui date de trois semaines et un mois sur Jean-Luc Mélenchon.
01:02:48On a posé une question qu'on a déjà posée
01:02:50quatre fois depuis 2022.
01:02:52Celui-ci est-il un atout ou un handicap
01:02:54pour LFI, pour la NUPES ou pour faire
01:02:56revenir la gauche au pouvoir ?
01:02:58En gros, trois quarts des Français y constituent
01:03:00un handicap. Et auprès des sympathisants
01:03:02de gauche, c'est désormais 64 à
01:03:0466 %, nos éditeurs iront voir sur le site
01:03:06de Sud Radio et de l'IFOP qui considèrent
01:03:08que Jean-Luc Mélenchon est un handicap. On n'est pas
01:03:10du tout dans le contexte de 2022
01:03:12où c'était, et disais-moi Premier ministre, il y avait
01:03:14ce coup de génie de la NUPES.
01:03:16La NUPES sur le plan idéologique, on l'a vu
01:03:18pendant la campagne électorale
01:03:20où l'ennemi principal de
01:03:22LFI, en dehors de Manon Aubry qui a mené
01:03:24une campagne plutôt digne, ça a été Raphaël
01:03:26Glucksmann. On voit très bien
01:03:28qu'on a deux gauches irréconciliables
01:03:30et dernier point, on l'a vu dans de
01:03:32très nombreuses enquêtes. Le problème de la
01:03:34gauche actuelle, c'était pas seulement Jean-Luc
01:03:36Mélenchon, c'est le décalage, la fracture
01:03:38entre ce que nous disent les sympathisants de gauche
01:03:40et ce que nous dit par exemple Jean-Luc Mélenchon.
01:03:42Vous ne trouverez jamais une majorité
01:03:44de sympathisants de gauche qui disent que la police tue,
01:03:46qu'il y a un racisme d'État, que les émeutes
01:03:48urbaines étaient des émeutes sociales,
01:03:50qu'Israël commet un génocide, etc.
01:03:52Oui, alors ce matin,
01:03:54Sébastien Chenu lui dit qu'il n'y aura pas d'accord.
01:03:56Il n'y aura pas d'accord d'appareil, il n'y aura pas
01:03:58d'accord avec LR ou avec Reconquête.
01:04:00C'est intéressant parce qu'il dit d'autres choses.
01:04:02Il dit que, parce que là,
01:04:04il faut se projeter sur les législatives maintenant. Quel va être le programme
01:04:06du RN si jamais
01:04:08ils arrivent à avoir une majorité et à nommer
01:04:10Jordan Bardella qui est le candidat naturel.
01:04:12C'est ce que disait Sébastien Chenu ce matin aussi.
01:04:14En gros, ils reviennent sur toutes les propositions
01:04:16de loi et les débats qui sont engagés
01:04:18actuellement à l'Assemblée Nationale. Vous avez notamment la fin
01:04:20de vie qui devait arriver. Pour eux, ce n'est pas une priorité.
01:04:22On dégage. L'assurance chômage,
01:04:24pareil. Pour eux, ce n'est pas une priorité.
01:04:26On dégage.
01:04:28Vu leur électorat, ils ne vont pas dire que oui.
01:04:30Donc, ça veut dire que cette
01:04:32dissolution, elle a quand même un mérite.
01:04:34C'est de clarifier les choses.
01:04:36Et de se dire que, mine de rien,
01:04:38c'est le RN qui est le mieux préparé
01:04:40aujourd'hui pour aller
01:04:42à cette campagne législative.
01:04:44Il va quand même falloir présenter un programme.
01:04:46C'est-à-dire un programme économique.
01:04:48Il va falloir s'expliquer sur
01:04:50l'enjeu alcobinisme. Il va falloir
01:04:52aller au fond des choses, même si on a peu de temps.
01:04:54Pour eux, c'est prêt, Alexandra.
01:04:56Sans doute, ce sont ceux qui sont
01:04:58le plus prêts depuis 2022.
01:05:00Rappelez-vous, au premier tour des législatives
01:05:02de 2022, on disait mais jamais
01:05:04ils feront plus de 30-40 députés. Ils ont fini
01:05:06à 80 ou 90 députés.
01:05:08C'est énorme. Et aujourd'hui, ils peuvent terminer
01:05:10encore plus haut. Et d'ailleurs, c'est ce qui va se passer.
01:05:12Je parle sur le contrôle de Frédéric Dabis.
01:05:14Je crois que le dernier sondage qui est paru
01:05:16par rapport à une vision de l'Assemblée nationale, c'était en décembre.
01:05:18Ils sont annoncés à 220 sièges.
01:05:20Il y a eu une enquête qu'a faite
01:05:22un de mes confrères pour un parti politique.
01:05:24C'était pour Mélenchon.
01:05:26Il donnait majorité relative
01:05:28ou majorité absolue.
01:05:30C'est pas pareil quand on est dans une vraie situation de vote.
01:05:32Mais à minima, il y a
01:05:34une vraie opportunité
01:05:36pour l'URN de peut-être doubler son nombre de députés.
01:05:38Ce qui, je le répète, n'est jamais arrivé.
01:05:40Comme en 2022, 89 députés
01:05:42notamment élus en duel,
01:05:44c'était du jamais vu pour l'EFN.
01:05:46Ils considèrent, eux,
01:05:48quand vous discutez avec eux, ils considèrent qu'ils peuvent
01:05:50qualifier environ 400
01:05:52candidats au second tour
01:05:54dans les 577 circonscriptions.
01:05:56Donc si vous qualifiez 400
01:05:58candidats, forcément, vous arrivez
01:06:00à avoir un étage
01:06:02au moins de 220, voire 230
01:06:04députés.
01:06:06Regardez la carte hier,
01:06:08la géographie. Vous avez
01:06:1090% des communes de France
01:06:12qui placent Jordan Bardella en tête.
01:06:14Donc c'est considérable.
01:06:16Je parle sur le comptoir de Frédéric.
01:06:18Mais c'est quasiment du jamais vu.
01:06:2090% des communes qui placent
01:06:22Jordan Bardella en tête.
01:06:24Tu as plus que raison. On n'est que sûr
01:06:26de l'innédit. Il y a une carte de nos amis
01:06:28du Figaro, de Guillaume Tabard, qui est absolument
01:06:30stupéfiant. Une carte bleu marine,
01:06:32violette, on l'appelle comme on veut.
01:06:34En dehors de Paris, des Hauts-de-Seine
01:06:36et je pense peut-être
01:06:38du Val-de-Marne,
01:06:40l'ERN arrive en tête dans tous les départements.
01:06:4251% dans l'Aisne.
01:06:44Dans des villes, on t'en charge
01:06:46même les 60%. Et puis la Bretagne,
01:06:48c'est-à-dire
01:06:50une région démocrate chrétienne qui est passée
01:06:52à gauche à partir de 1977, avec des sévillements
01:06:54de plus en plus forts, qui a été macroniste
01:06:56dès 2017. On voit très bien que l'ERN
01:06:58a percé. On se souvient qu'on
01:07:00se moquait d'un Jean-Marie Le Pen à la Trinité
01:07:02de Surmer, mais qui était très faible dans toute la Bretagne.
01:07:04Ça, c'est fini également.
01:07:06Une auditrice fait remarquer une chose qui m'a frappée
01:07:08aussi, c'est Emmanuel Macron en noir.
01:07:10Costume noir, cravate noire.
01:07:12Il est plutôt en bleu marine.
01:07:16C'est peut-être le communicant
01:07:18qui peut parler, mais ça m'a frappée dès que j'ai vu
01:07:20l'image, ce costume noir et cette cravate noire.
01:07:22Je me suis fait la réflexion
01:07:24de ça, de la gravité
01:07:26du moment.
01:07:28C'était peut-être ce qui lui avait été conseillé
01:07:30par ses propres conseillers, qui lui ont conseillé
01:07:32de créer une dissolution à ce moment-là
01:07:34et de le dire ce soir-là. C'est clair que moi,
01:07:36je me relie à l'idée que la seule
01:07:38motivation qu'on peut comprendre derrière tout ça
01:07:40et donc elle relie encore davantage au cynisme
01:07:42politique, étatique
01:07:44et je le redis, démocratique pour moi-même,
01:07:46s'il a tous les droits constitutionnels pour le faire.
01:07:48Et je suis
01:07:50assez d'accord avec Glusman qui disait hier
01:07:52que ce sera une tâche.
01:07:54Et je ne parle pas du résultat de l'élection.
01:07:56Le résultat de l'élection, ce sera les Français qui vont
01:07:58choisir et aujourd'hui, comme vous le
01:08:00disiez, 94% des communes
01:08:02françaises ont placé Jordan Bardella en tête.
01:08:04C'est simplement que l'idée
01:08:06derrière tout ça, c'est
01:08:08même pas du sang de chaise à l'espagnol, parce que
01:08:10je sais que je vais perdre, mais ce que
01:08:12je veux, c'est éventuellement purger en deux
01:08:14ans,
01:08:16ce que j'estime être une incapacité de gouverner
01:08:18du Rassemblement National. Et pourquoi
01:08:20j'estime que c'est une incapacité de gouverner ? Parce qu'ils n'ont pas les réserves
01:08:22pour ne serait-ce que fabriquer
01:08:24un gouvernement, pour contrôler les
01:08:26administrations, c'est ça ce qui est dit
01:08:28derrière, qu'on va peut-être même miner
01:08:30la transmission du pouvoir. Vous savez, dans tous les
01:08:32pays où il y a des changements comme ça, on travaille
01:08:34à transmettre les dossiers, il y a les Jeux Olympiques,
01:08:36mais il n'y a pas seulement les Jeux Olympiques, il y a tout ce qui est en cours.
01:08:38Et donc finalement,
01:08:40on va faire pendant deux ans de la guérilla
01:08:42entre un Président de la République et
01:08:44une équipe dont on va essayer de démontrer
01:08:46qu'elle ne peut pas y arriver. Et ça,
01:08:48bien sûr que ça peut être du calcul politique,
01:08:50c'est de la politique, mais
01:08:52ça n'est pas profitable, ni à la France,
01:08:54ni d'ailleurs à Emmanuel Macron, peut-être même pas au
01:08:56Rassemblement National, et en tout cas, nous-mêmes,
01:08:58nous Français.
01:09:00Quelques tweets encore.
01:09:02Jean-Luc Mélenchon, hier soir,
01:09:04il disait
01:09:06« à une heure du matin, la République bananière
01:09:08Macroniste n'a toujours pas publié les résultats
01:09:10des élections. Il les finalise à l'Élysée
01:09:12ou bien dans le bureau du maire. »
01:09:14Trumpisation, complètement.
01:09:16Et autre question,
01:09:18toujours sur X,
01:09:20dilemme, aujourd'hui,
01:09:22à propos des gauches, c'est faire une union de la gauche
01:09:24sans la LFI, c'est se priver de ses 9%
01:09:26de voix, mais s'allier avec les LFI,
01:09:28c'est perdre environ 9% de votes républicains.
01:09:30La France insoumise est un
01:09:32repoussoir, 26% des Français la jugent
01:09:34même dangereuse pour la démocratie.
01:09:36C'est ce sondage.
01:09:38Jean-Luc Mélenchon inquiète
01:09:40plus que Marine Le Pen.
01:09:42Il y a des vraies questions d'alliance qui vont se poser.
01:09:44Hier, Marion Maréchal qui a dit « pourquoi ne pas parler
01:09:46avec le RN ? » Ce matin,
01:09:48on lui répond que non, il n'y aura pas
01:09:50de discussion.
01:09:52Les côtés du RN, ils n'ont pas forcément...
01:09:54Si vous voulez, le RN, quand vous regardez
01:09:56les reports de voix de l'électorat
01:09:58reconquête vers le Rassemblement
01:10:00national, c'est des reports de voix à 95%
01:10:02ou 98%.
01:10:04Quel est l'intérêt
01:10:06aujourd'hui pour le RN de dire qu'il va faire
01:10:08une alliance avec Reconquête alors que quasiment
01:10:10mécaniquement, l'électorat de Reconquête
01:10:12au second tour se porte sur les candidats
01:10:14ou sur Marine Le Pen ?
01:10:16Il me semble que c'est même contre-productif pour eux.
01:10:18Ils sont dans une position qui est assez facile.
01:10:20C'est surtout aussi que
01:10:22en 2022, vous avez beaucoup de
01:10:24triangulaires et la lupesse a survécu
01:10:26grâce aux triangulaires. Là, demain,
01:10:28si vous avez beaucoup de triangulaires
01:10:30sur ces nouvelles législatives, je pense
01:10:32que la gauche, dans sa globalité,
01:10:34a beaucoup à perdre parce qu'avec une alliance
01:10:36ou sans alliance, j'ai l'impression que c'est un peu pareil
01:10:38en vérité pour eux. Donc hier,
01:10:40je veux bien qu'on dise que personne n'a gagné
01:10:42à part le RN
01:10:44mais je pense que la gauche
01:10:46a énormément perdu hier soir
01:10:48parce que c'est finalement
01:10:50invivable pour Raphaël Glucksmann
01:10:52d'aller faire une alliance, de reprendre la lupesse
01:10:54demain, pour Raphaël Glucksmann
01:10:56mais quand vous parlez avec la France Insoumise,
01:10:58certains à l'intérieur vous disent que c'est invivable
01:11:00pour eux aussi d'aller faire une alliance
01:11:02avec le parti communiste. Quand vous parlez
01:11:04avec le parti communiste, on sait la détestation
01:11:06qu'ils ont pour Jean-Luc Mélenchon. Donc là,
01:11:08cette après-midi, j'aurais bien voulu être présent
01:11:10pour voir comment ça allait se passer et qui va venir.
01:11:12Et puis, il ne faut pas oublier les écologistes
01:11:14au milieu de tout ça. Les écologues, hier,
01:11:16font quand même 5,5. C'est par rapport
01:11:18à leur score de 2019. C'est rien du tout.
01:11:20C'est la moindre écologie politique
01:11:22comme partout en Europe.
01:11:24Les Français nous ont surtout dit
01:11:26que justement, les acrobrasseries
01:11:28des alliances
01:11:30improbables, ils en ont
01:11:32assez. Voilà ce qu'ils nous ont
01:11:34dit. Et que
01:11:36la page de la Macronie va enfin se terminer
01:11:38et qu'il faut comprendre que ce
01:11:40en même temps n'a pas fonctionné
01:11:42et nous a mené tout droit dans le plus
01:11:44total chaos.
01:11:46Juste un point sur la gauche. Il y a quand même un problème pour la gauche.
01:11:48Et ça, c'est un problème essentiel.
01:11:50C'est qu'ils n'ont pas les classes populaires.
01:11:52Je suis désolé, mais M. Glucksmann, c'est pas un électorat
01:11:54des classes populaires. C'est très problématique pour la gauche.
01:11:56Vous ne gagnez pas une élection à gauche
01:11:58si vous n'avez pas un minimum les classes populaires.
01:12:00Glucksmann fait 7% chez les ouvriers dans notre sondage.
01:12:02Et c'est clairement un vote classe moyenne.
01:12:04C'est la gauche des métropoles.
01:12:06C'est la gauche des métropoles, Glucksmann.
01:12:08On l'a vu, il arrive en tête à Paris.
01:12:10Il arrive en tête à Rennes,
01:12:12à Nantes.
01:12:14Ces résultats, c'est aussi un cri
01:12:16d'alarme de tous nos territoires
01:12:18et de tous les gens qu'on maîtrise.
01:12:20Absolument.
01:12:22Alors, dissolution. Alors que LFI
01:12:24propose une rencontre cet après-midi.
01:12:26François Ruffin, Marine Tondelier, Fabien Roussel
01:12:28et Olivier Faure se réunissent en ce moment
01:12:30à République. C'est bien ce qu'on disait en début
01:12:32d'émission. François Ruffin réunit tout le monde
01:12:34à part Jean-Luc Mélenchon, alors qu'il est quand même
01:12:36élu par la France insoumise.
01:12:38Donc c'est qu'il se passe quand même quelque chose.
01:12:40Jean-Luc Mélenchon,
01:12:42sa tête de liste, Manon Aubry aux Européennes
01:12:44ne sont pas les bienvenus dans cette
01:12:46première réunion. Donc je ne vois pas
01:12:48comment ils vont réussir à se mettre d'accord. La session qui devait
01:12:50avoir lieu au sein de la France insoumise
01:12:52dans les élections européennes, elle se déroule devant
01:12:54nos yeux, mais c'est auprès de
01:12:56toute la gauche. Donc
01:12:58Jean-Luc Mélenchon, qui n'était même pas candidat,
01:13:00il aura peut-être réussi cette performance
01:13:02de casser la gauche et de casser
01:13:04la NUPES depuis longtemps, mais de casser
01:13:06une potentielle alliance. Mais comment vous voulez,
01:13:08juste si on se projette, deux secondes,
01:13:10comment vous imaginez des députés du Parti
01:13:12socialiste pouvoir discuter avec des gens comme
01:13:14Louis Boyard,
01:13:16comme Sébastien Delogu,
01:13:18comme Rachel Keck. Pour eux,
01:13:20ce n'est pas normal.
01:13:22Ils l'ont fait pendant un certain temps.
01:13:24Vous voyez Jérôme Guedj, demain,
01:13:26aller parler avec Rachel Keck et Louis Boyard ?
01:13:28Le rapport de force a changé.
01:13:30En 2022, on sortait d'une
01:13:32présidentielle où Mélenchon avait fait
01:13:3420 fois plus qu'Anne Hidalgo,
01:13:364,5 fois plus que Yannick Jadot,
01:13:38et 9 fois plus
01:13:40que Fabien Roussel. J'ai suivi
01:13:42de loin quelques négociations
01:13:44où on voyait très bien qu'Alephi
01:13:46tordait le bras de tous les partenaires.
01:13:48Je pense au circo sur Paris, etc.
01:13:50Ça ne sera plus la même chose.
01:13:52Que Mélenchon soit impliqué ou pas ?
01:13:54Juste sur Jérôme Guedj,
01:13:58vous savez, il avait une option
01:14:00mais apparemment qui n'était pas envisageable
01:14:02pour lui, c'était la voie
01:14:04de l'honneur. Il avait la possibilité
01:14:06de démissionner, il ne l'a pas fait.
01:14:08Donc ça ne le dérangeait absolument pas
01:14:10de cohabiter avec ces gens infréquentables.
01:14:12Donc ne nous parlez pas de Jérôme Guedj.
01:14:14C'est juste un point.
01:14:16Attention,
01:14:18je ne pense pas qu'Alephi
01:14:20et que Mélenchon soient aussi cornérisés
01:14:22qu'on l'imagine. Parce que d'abord,
01:14:24il faut voir, le score de la liste
01:14:26de Madame Aubry est supérieur
01:14:28au score qui avait été le sien en
01:14:302019.
01:14:32Ça veut dire que la stratégie,
01:14:34et c'est quand même Mélenchon qui dicte
01:14:36la stratégie de Alephi, clairement
01:14:38aujourd'hui, ça veut dire que la stratégie de
01:14:40Mélenchon est une stratégie qui
01:14:42sur la distance peut
01:14:44être, je ne dis pas gagnante
01:14:46au niveau national, mais peut être
01:14:48performante à gauche.
01:14:50Parce que c'est celui qui a le plus
01:14:52d'incarnation, c'est celui qui a le plus de charisme.
01:14:54Et c'est toujours le pari qu'il fait,
01:14:56c'est-à-dire que finalement, il n'y a aucune incarnation
01:14:58à gauche, véritablement, qui se détache
01:15:00et qui se décide. Et dans le cadre d'une
01:15:02élection présidentielle, lui il se dit
01:15:04de toute façon je serai le mieux placé,
01:15:06j'ai raté de très peu jusqu'à présent
01:15:08la qualification pour le second tour, et si je
01:15:10mobilise Descartier comme lui a dit Coquerel,
01:15:12je peux être au second tour. C'est ça qu'il
01:15:14vise lui à terme. On dira un mot
01:15:16Descartier justement au Frédéric Daby si
01:15:18Alephi a réussi à mobiliser.
01:15:20On marque une pause à tout de suite.
01:15:22Sud Radio, le 10h
01:15:24midi, mettez-vous d'accord,
01:15:26Valérie Experts.
01:15:28Sud Radio, le 10h midi,
01:15:30mettez-vous d'accord, Valérie Experts.
01:15:32Avec vous sur Sud Radio,
01:15:34beaucoup de questions évidemment après cette
01:15:36annonce de la dissolution
01:15:38de l'Assemblée Nationale par Emmanuel Macron.
01:15:40Frédéric Daby, trois semaines
01:15:42à peine pour une campagne.
01:15:44C'est court. En 97, Jacques Chirac avait
01:15:46dissous le 21 avril 97
01:15:48et l'élection avait eu lieu le 25 mai et le 1er juin.
01:15:50Il y avait eu 35 jours. Là, il a
01:15:52pris le seuil minimum, mais il faut le comprendre
01:15:54aussi. On ne peut pas
01:15:56voter le 14 juillet,
01:15:58on ne peut pas voter le 21 et le 28 juillet
01:16:00parce qu'on serait en plein Jeux Olympiques
01:16:02et puis en pleine vacances.
01:16:04Les Français seraient en vacances.
01:16:06J'ai toujours cette donnée,
01:16:08il faut féliciter pour Sud Radio, un tiers des Français
01:16:10ne prennent pas de vacances au mois de juillet-août.
01:16:12Il ne faut pas les oublier.
01:16:14On aurait pu voter en septembre.
01:16:16On aurait pu, mais je comprends quelque chose
01:16:18qui n'existe pas.
01:16:20Pour info, la Bourse de Paris
01:16:22chute très lourdement
01:16:24ce matin.
01:16:26Ça a commencé à 1,5% et là,
01:16:28on est à 2,37%
01:16:30de chute.
01:16:32Effectivement, parce qu'il y a eu
01:16:34une magnitude des marchés boursiers.
01:16:36Très clairement.
01:16:38Cette campagne de trois semaines,
01:16:40Alexandra Spiner, ça va être
01:16:42ça va être hard ?
01:16:44Ça va être difficile,
01:16:46mais je pense que
01:16:48la famille des Républicains peut tout à fait
01:16:50relever le défi.
01:16:52On est le parti de politique
01:16:54le plus ancré dans les territoires
01:16:56et on est un parti surtout de gouvernement.
01:16:58Est-ce que les LR
01:17:00peuvent, sur des élections législatives,
01:17:02remobiliser ?
01:17:04C'est compliqué. On part d'une guerre des trois blocs.
01:17:06Le bloc de gauche, le bloc RN et le bloc central.
01:17:08La question qui se pose, où se trouvent
01:17:10les LR ? Ils ont quelques sortants qui sont bien
01:17:12non-racinés, parce que gagner en
01:17:142022, c'était pas facile. Pour eux,
01:17:16ils n'ont quasiment aucun sortant dans les grandes
01:17:18métropoles, si j'explique
01:17:20Eric Ciotti qui est élu
01:17:22à Nice. Beaucoup d'élus
01:17:24dans des territoires euros, mais justement,
01:17:26des zones où le RN a particulièrement
01:17:28performé.
01:17:30Quid de députés
01:17:32LR qui vont passer au RN ?
01:17:34Quid de députés LR ? On en a eu en
01:17:362022, je pense à Constance Legris,
01:17:38Robin Reda,
01:17:40qui suivraient la majorité
01:17:42présidentielle. C'est le problème d'étau,
01:17:44de positionnement, que François-Xavier Benhamy,
01:17:46grâce à une très belle campagne, a desserré très
01:17:48légèrement, qui va se poser de nouveau.
01:17:50Quelqu'un sur X dit si
01:17:52Emmanuel Macron démissionnait le 7 juillet
01:17:54au soir, l'intérim serait assuré par Gérard Larcher
01:17:56et de nouvelles élections présidentielles
01:17:58seraient organisées entre le 28 juillet
01:18:00et le 11 août. Et c'est Gérard Larcher
01:18:02qui déclarerait ouverts
01:18:04les Jeux Olympiques.
01:18:06Ah oui, c'est...
01:18:08Excusez l'image. Alors voilà,
01:18:10la réaction d'Anne Hidalgo ce matin,
01:18:12quand vous supprimez la gauche et la droite
01:18:14républicaine, il reste le chaos, c'est pas de
01:18:16ma faute, c'est jamais de la
01:18:18faute, c'est toujours celle des autres.
01:18:20En même temps, elle a fait 1% aux élections
01:18:22présidentielles, il faut le rappeler. Non mais c'est pour ça,
01:18:24c'est pour ça que ces gens sont quand même très
01:18:26étonnants. Je parlais
01:18:28de l'écologie, les écologistes ont
01:18:30quasiment disparu des européennes.
01:18:32Ils ont réussi à avoir
01:18:34les 5%, notre dernière ligne
01:18:36on était à 5,5%, on était dans
01:18:38la plaque, mais il y avait un risque, idem pour
01:18:40Reconquête, jusqu'au bout les leaders écologistes
01:18:42et ceux de Reconquête ont eu peur de
01:18:44disparaître. Les écologistes, plusieurs choses,
01:18:46une tête de liste inconnue,
01:18:48Marie Toussaint qui s'est fait connaître seulement
01:18:50en fin de campagne, un problème de
01:18:52positionnement, il y avait deux offres très claires à gauche,
01:18:54une offre de
01:18:56gauche européenne, humaniste,
01:18:58avec Raphaël Guzman, une offre de gauche
01:19:00radicale, pro-palestinienne
01:19:02et très sociale,
01:19:04je vous laisse dire le même terme, avec
01:19:06Manon Aubry, quid, quelle place
01:19:08pour les écologistes, qui en plus avaient changé de nom,
01:19:10avaient enlevé Europe Écologie Les Verts
01:19:12et qui avaient perdu cette
01:19:14automaticité, ce
01:19:16monopole, ces enjeux écologistes,
01:19:18campagne très compliquée pour eux.
01:19:20Oui, sur la...
01:19:22Au niveau européen, il faut relativiser
01:19:24les chutes, parce qu'il y a des performances
01:19:26fortes dans les pays du nord de l'Europe
01:19:28qui font que le groupe au Parlement
01:19:30européen se maintient avec une chute, c'est
01:19:32un des groupes qui baissent, mais peut-être moins par
01:19:34exemple que le groupe Renew, le groupe centriste auquel appartient
01:19:36Renaissance, en l'occurrence.
01:19:38Oui, c'est effectivement
01:19:40une façon
01:19:42de voir les choses, mais c'est vrai qu'en
01:19:44France, ça marche pas. Est-ce que Ruffin peut
01:19:46quitter LFI pour revenir à LFI,
01:19:48pour rassembler la gauche ?
01:19:50Ce matin,
01:19:52il a fait une déclaration
01:19:54assez étonnante, alors je sais pas si c'est un lapsus,
01:19:56enfin si, c'est peut-être un lapsus, mais ça
01:19:58dit quelque chose, en tout cas c'est un lapsus sur le plan
01:20:00psychanalytique. Il a dit, mais de toute façon,
01:20:02dans ce que je propose,
01:20:04il parle du PS,
01:20:06il parle des écologistes, il parle des communistes,
01:20:08il dit, mais les insoumis ont toute leur place.
01:20:10Comme si, finalement,
01:20:12lui-même n'était plus un insoumis.
01:20:14Enfin, il faisait plus partie de cette...
01:20:16On sait que ses relations sont un peu difficiles
01:20:18quand même avec Jean-Luc Mélenchon,
01:20:20mais c'est quand même assez étonnant.
01:20:22Tu l'as beaucoup vu pendant la campagne des Européennes
01:20:24avec les insoumis, François Ruffin ?
01:20:26Non, pas du tout. Hier soir, c'est la première fois qu'on le voyait,
01:20:28il était à un barbecue, apparemment,
01:20:30pour fêter la fin de la campagne avec ses militants,
01:20:32et hier soir, il est très clair en disant
01:20:34que pour lui, maintenant, il faut arrêter, il faut faire l'alliance.
01:20:36Je le répète, il prononce pas le nom de Jean-Luc Mélenchon
01:20:38à aucun moment dans ce discours
01:20:40et dans ces tweets-là, donc
01:20:42je sais pas s'il peut quitter la France insoumise.
01:20:44En tout cas, ce matin, il n'est pas en réunion avec les leaders de la France insoumise
01:20:46et les têtes de liste de la France insoumise.
01:20:48Ça dit quand même beaucoup de choses. Moi, j'aimerais juste dire autre chose,
01:20:50c'est quand même, les Français, ils ont été beaucoup, beaucoup,
01:20:52beaucoup sollicités, beaucoup, beaucoup
01:20:54pressurisés ces dernières semaines, avec les élections
01:20:56européennes, qui étaient, pour moi,
01:20:58tout sauf des élections sereines et intéressantes
01:21:00pour le débat, et là, on leur remet trois semaines
01:21:02dans la vue. Là, c'est reparti, ça y est.
01:21:04Là, ça va être reparti avec des débats,
01:21:06des campagnes,
01:21:08on en reprend pour trois semaines
01:21:10d'engueulades,
01:21:12je suis con de savoir comment ça va se passer.
01:21:14Il y a quand même une hausse de la participation qui n'est pas négligeable,
01:21:16parce que depuis 20 ans,
01:21:18on n'avait pas eu un niveau...
01:21:20Depuis 94,
01:21:22on n'avait pas eu un niveau de participation
01:21:24aussi important. Ça veut dire qu'il y a un besoin de politique
01:21:26du côté des Français.
01:21:28En France métropolitaine, on a quasiment 54% de participation
01:21:30plus que les élections législatives.
01:21:32Les élections européennes ont changé
01:21:34de statut à un tel point
01:21:36que le Président a tiré des conséquences
01:21:38qu'on n'avait jamais vues pour un scrutin européen.
01:21:40Christian de Villeneuve me dit
01:21:42Souvenez-vous du commentaire de Patrick Devegian
01:21:44après la dissolution de l'Assemblée nationale
01:21:46en 97, vous vous en souvenez ou pas ?
01:21:48Il avait dit qu'on était dans un appartement
01:21:50avec une fuite de gaz, Chirac a craqué une allumette
01:21:52pour y voir clair.
01:21:54Ça pourrait s'appliquer.
01:21:56Et hier, je n'ai pas entendu, le Président de la République
01:21:58a fait référence à la fièvre,
01:22:00à la série La fièvre.
01:22:02Il a cité une fièvre qui s'en parait de notre pays.
01:22:04Je ne sais pas si c'était en référence à La fièvre,
01:22:06mais c'est vrai qu'il a dit cette phrase-là.
01:22:08La série La fièvre, je ne sais pas,
01:22:10c'est assez troublant de faire ça.
01:22:12Là, on est entre La fièvre et Baron Noir.
01:22:14Il y a un grand article dans Le Monde
01:22:16à lire sur comment on est
01:22:18arrivés à cette dissolution.
01:22:20On est même dans House of Cards.
01:22:24Oui, on est dans House of Cards.
01:22:26La fièvre, si c'était son allusion,
01:22:28je ne sais pas si vous avez vu la série,
01:22:30si c'était son allusion
01:22:32et qu'il avait envie d'en parler,
01:22:34je trouve que la comparaison, l'image,
01:22:36est assez intéressante.
01:22:38Maintenant, est-ce que c'était à faire
01:22:40de la part d'un Président de la République hier soir ?
01:22:42Je ne suis pas sûr.
01:22:44Hier, on n'a pas vu de Président de la République.
01:22:46Non. Et Premier ministre,
01:22:48vous le disiez, Frédéric Déby, qui est disparu.
01:22:50Non, je ne l'ai pas dit, mais effectivement,
01:22:52on ne l'a pas entendu.
01:22:54Est-ce qu'il va être le chef de file de la majorité,
01:22:56comme l'avait été Alain Juppé en 1997,
01:22:58avant d'être remplacé entre les deux tours,
01:23:00trop tard, par Philippe Saguin ?
01:23:02C'est une question qui se pose.
01:23:04Il y a une petite différence
01:23:06avec Alain Juppé,
01:23:08parce qu'Alain Juppé faisait partie
01:23:10de ceux qui, en 1997,
01:23:12avaient préconisé la dissolution.
01:23:14Il semblerait que Gabriel Attal
01:23:16eût été très réservé
01:23:18quant à cette hypothèse.
01:23:20Mais enfin, il a disparu,
01:23:22c'est sûr.
01:23:24On a bien fait le tour
01:23:26de ce qu'il y avait à dire.
01:23:28Vous allez nous refaire un rolling ?
01:23:30On espère.
01:23:32Au boulot, maintenant.
01:23:34Merci à tous les cinq.
01:23:36Merci à Gilles également pour son zapping.
01:23:38Dans un instant, c'est André Bercoff
01:23:40qui sera avec vous. Bonne journée.
01:23:42Sud Radio, parlons vrai.
01:23:44Sud Radio, parlons vrai.
01:23:46Cette semaine,
01:23:48Sud Radio vous offre
01:23:50votre séjour pour 4 personnes,
01:23:52en famille, au Futuroscope,
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