Emploi des seniors

  • il y a 3 mois
Les Vraies Voix de l'emploi avec Nicolas Leroy, Directeur du recrutement du groupe Fiducial et Directeur du cabinet Ficoba, Sybille LE MAIRE, directrice executive du Groupe Bayard (Groupe de presse) et fondatrice du Club Landoy, Jean-Emmanuel ROUX, Fondateur de TeePy Job, site n°1 de recherche d'emploi et de recrutement dédié aux 50 ans et plus, seniors et retraités actifs.
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##LES_VRAIES_VOIX_DE_L_EMPLOI-2024-06-18##

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Transcript
00:00Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, les vraies voies de l'emploi, Philippe David.
00:06Avec Loc Plus et Apex Locations, construisez votre avenir dans un groupe performant.
00:11Sud Radio, 19h-20h, les vraies voies de l'emploi.
00:16Comme chaque mardi, on vous souhaite la bienvenue, on va vous parler d'emploi,
00:19emploi des seniors, avec notre expert Nicolas Leroy,
00:23qui est avec nous, directeur du recrutement du groupe fiduciaire et directeur du cabinet.
00:27Ficoba, ça va Nicolas ?
00:29Un sujet très intéressant, forcément, sur les seniors,
00:33et je sais qu'effectivement ça vous tient à cœur.
00:35Le sommaire justement, parlons-en.
00:37Depuis 2014, on perd 60 000 naissances par an en France.
00:41En France, en 2021, les plus de 45 ans représentent déjà plus de 46% de la population,
00:46et dans moins de 10 ans, 50% de cette population française et dans le monde,
00:50aura plus de 50 ans, donc l'emploi des seniors est devenu un enjeu crucial.
00:54Le vieillissement et la population posent des défis majeurs,
00:57mais aussi des opportunités économiques et sociales, on en parlera dans quelques instants.
01:01Le Club Landois joue un rôle central grâce à des stratégies innovantes et adaptées,
01:05mais des défis subsistent, la lenteur des systèmes publics
01:08et le risque d'exclusion des seniors du marché du travail,
01:10en raison de discriminations persistantes et d'un manque de flexibilité dans les offres d'emploi.
01:15On fera donc le point avec Sybille Lemaire, directrice exécutive du groupe Bayard,
01:18très gros groupe de presse qu'on ne prévente plus,
01:20et fondatrice du Club Landois et co-fondatrice du collectif Vive avec un S.
01:25Mais des solutions existent, par exemple Tipeee Job,
01:28une plateforme de recrutement numéro 1 sur l'emploi des seniors et des retraités actifs,
01:32qui propose une variété d'opportunités professionnelles adaptées à cette tranche d'âge.
01:36Alors on en parlera avec Jean-Emmanuel Roux, fondateur de Tipeee Job,
01:40on est ravi de l'accueillir, bonsoir monsieur, merci d'être avec nous.
01:43Alors les grandes questions, que peut faire l'entreprise,
01:46quels sont les ressentis des seniors en entreprise,
01:48les femmes sont-elles aussi les grandes oubliées ?
01:51On en parle tout de suite et c'est jusqu'à 20h.
01:58Est avec nous Sybille Lemaire, directrice exécutive du groupe Bayard,
02:02groupe de presse et fondatrice du Club Landois et co-fondatrice du collectif Vive.
02:08Merci d'avoir accepté notre invitation et bien entendu Jean-Emmanuel Roux, fondateur de Tipeee Job,
02:14bonsoir, merci monsieur d'être avec nous.
02:16Alors ce sujet qui nous tient tous à cœur,
02:18parce qu'on est tous un peu seniors autour de cette table forcément,
02:22et la population, et je le disais dans les chiffres,
02:24aujourd'hui le signe étant rouge, où on se dit il faut faire quelque chose
02:30et il faut peut-être anticiper et travailler sur ces entreprises.
02:33Oui, alors je disais que c'était un sujet qui me tenait à cœur,
02:36parce que c'est la seule discrimination, moi aujourd'hui, que j'ai constatée
02:39et qui est quasiment décomplexée, puisqu'on voit d'ailleurs souvent des dirigeants seniors
02:43qui vous disent, au-dessus de 50 ans, je ne recrute pas.
02:46Et donc c'est quelque chose que j'ai constaté dans toute ma vie professionnelle,
02:49j'ai même l'impression que la définition de senior,
02:52et la barre à partir de laquelle on est senior, a tendance à baisser,
02:55plus on augmente l'âge de la retraite.
02:57Donc on va se retrouver avec une grosse partie de la population active
03:01qui va se retrouver précarisée, parce que justement c'est de moins en moins tendance,
03:05les cheveux gris, si vous me pardonnez l'expression, ne sont pas à la mode en entreprise.
03:08Et donc j'ai même vu dans le Figaro qu'il y avait le classement des 200 leaders de moins de 40 ans.
03:13Donc on a tendance aujourd'hui à baisser cette barre de senior,
03:16qu'on définissait jusqu'alors à 50 ans,
03:18et peu à peu on a l'impression qu'elle débute à partir de 40 ans.
03:21Donc on a aujourd'hui des invités qui prennent les choses en main,
03:25qui font partie des gens qui s'engagent,
03:29et la réforme des retraites a mis un coup de projecteur sur ce problème qu'on va évoquer aujourd'hui.
03:35Et Sybille Le Maire, alors un chiffre étonnant,
03:38dans les années 70 la durée moyenne de la retraite était de 7 ans,
03:41aujourd'hui elle avoisine les 25 ans, ce qui est quand même assez énorme.
03:46Donc j'imagine que toutes ces personnes, tous ces seniors se disent
03:50j'ai encore du temps à travailler, j'ai encore du temps à vivre pleinement mon emploi.
03:55Merci, je suis ravie d'être là ce soir.
03:58Vous avez un peu tout dit en fait, parce qu'on parle souvent en France
04:02de l'enjeu des retraites, du financement de l'indépendance,
04:05mais l'élément dont on a beaucoup de mal à se saisir,
04:09c'est que la démographie fait partie des transitions,
04:12et c'est un peu la grande oubliée des transitions.
04:15On s'est totalement saisi de la transition écologique,
04:18on s'est plutôt bien saisi de la transition digitale,
04:21et on oublie celle de la démographie qui nous concerne tous.
04:25Parce que l'enjeu de la vieillesse, c'est le privilège d'adresser toutes les personnes.
04:32Le club Landois, qui s'écrit L-A-N-D-O-Y,
04:36qui est la contraction des démographes, un homme et une femme,
04:39donc on est contents, Adolphe Landry et Louise Dirois,
04:42la parité est respectée, nous sommes ravis.
04:44Le chiffre que vous énoncez, c'est ce qu'on a vécu chez Bayard
04:47lorsqu'on a lancé Notre Temps en mai 68, ce qui ne s'invente pas,
04:50puisque au moment où une partie de la France battait le pavé,
04:53elle en oubliait les premiers retraités,
04:56vivait à cette époque-là une quinzaine d'années à la retraite,
05:00aujourd'hui c'est 25 voire peut-être 30 ans à la retraite.
05:04Et donc la question que cela nous pose collectivement,
05:07c'est comment est-ce qu'on tient le choc économique, social et sociétal
05:11de cette transformation ?
05:13Nous on s'est attelés à cette question il y a à peu près 5 ans,
05:16pour se dire à partir de là, quel pacte social souhaitons-nous,
05:20parce qu'il va y avoir plus de seniors et moins de jeunes,
05:23et comment est-ce qu'on retrouve une solution qui soit
05:26économiquement soutenable et socialement souhaitable ?
05:29Cinq ans après, je vous rassure, on n'a pas tous les éléments de réponse.
05:33Peut-être une réaction Nicolas Leroy ?
05:38Oui, alors justement, Sybille a insisté sur le fait
05:41qu'on va avoir un pacte social en entreprise,
05:44et on risque d'avoir des tensions entre des jeunes qui sont plébiscités
05:47et des plus anciens qui risquent d'être mis un peu sur le carreau,
05:50si on prend l'expression.
05:52Et donc aujourd'hui, on peut avoir justement
05:55ce sentiment de déclassement, et socialement en entreprise,
05:59ça va être de plus en plus difficile à gérer, en tout cas pour les dirigeants.
06:02Pardon Philippe, je rebondis sur quelque chose,
06:05puisque vous parliez de jeunes qui arrivent et de seniors
06:09aujourd'hui qu'on pousse vers la sortie, mais la transmission ?
06:12A quel moment on en parle en fait dans ces entreprises ?
06:15Parce que ça c'est aussi un vrai sujet de dire que le savoir d'un senior
06:18et finalement la pétence d'avoir envie d'apprendre d'un jeune,
06:22il faut qu'il y ait ce lien qui existe, et il faut le fabriquer.
06:25Alors la transmission, on en parle beaucoup,
06:28la question n'est pas d'en parler, c'est comment est-ce qu'on l'incarne véritablement
06:31dans un projet ? Il y a quand même des secteurs dans l'industrie
06:34qui s'en saisissent, qui peuvent assez peu se permettre
06:37de perdre d'étalement, notamment les industries de pointe
06:40qui ont très bien compris qu'elles souhaitaient conserver
06:43des expertises, et on aura l'occasion d'en reparler
06:46puisque c'est bien la voie de l'expertise qui peut être
06:49une des solutions sur les questions de l'âge.
06:51Jean-Emmanuel Roux, vous êtes le fondateur de Tipeee Job,
06:54on dit souvent que si les entreprises ne recrutent pas les seniors,
06:56c'est parce qu'ils demandent trop d'argent, qu'ils sont trop chers.
06:59Est-ce une légende urbaine ou est-ce que c'est vrai ?
07:02Alors, c'est vrai,
07:05mais il n'y a pas que ça. D'abord, ils trouvent
07:08qu'ils sont trop vieux aussi,
07:11et souvent les entreprises, enfin moi ce que je constate,
07:15à part quelques exceptions de grandes entreprises
07:18comme Politique RSE, Inclusion, Diversité,
07:21c'est qu'on vient souvent chercher des seniors
07:24quand on est face à une pénurie,
07:27et à ce moment-là, sur les CV qu'on envoie,
07:30on nous dit oui, mais il n'a pas ça,
07:33est-ce qu'il aura pas mal au dos,
07:36est-ce qu'il va pouvoir faire ce job,
07:39le numérique, etc.
07:42Des clichés en fait, c'est ça ?
07:43En fait, oui.
07:44Beaucoup de clichés. Allez-vous, ne bougez pas, on revient dans un instant,
07:46on fait une petite pause, on reviendra sur l'emploi des seniors.
07:50Alors, il y a forcément des solutions, bien sûr,
07:52mais on va en parler dans un instant.
07:54Grâce à nos voisins invités, soyez les bienvenus,
07:56on est ensemble jusqu'à 20h.
08:01Et on parle des seniors aujourd'hui via l'emploi,
08:04bien sûr, Sybille Lemaire qui est avec nous,
08:06directrice exécutive du groupe Bayard,
08:09et fondatrice du club Landois,
08:11et fondatrice du collectif Vive,
08:14et avec nous aussi un autre invité important,
08:17Jean-Emmanuel Roux, fondateur de Tipeee Job.
08:20Sur ce Think Tank aujourd'hui,
08:23que vous avez monté, le Think Tank Landois,
08:26ça partait forcément de ce constat aujourd'hui,
08:29c'était l'intérêt, c'est de trouver des solutions,
08:32d'apporter de quoi, de comprendre ce qui ne fonctionnait pas ?
08:36D'abord comprendre et voir où étaient les freins à cette transformation.
08:41Pour s'apercevoir aujourd'hui qu'il y avait quatre dimensions
08:44sur lesquelles on travaille tout particulièrement,
08:46il y a un, la discrimination liée à l'âge,
08:48donc ce sont des entreprises qui ont pris conscience
08:50et qui en plus de ça ont opéré les transformations dans leur boîte
08:53pour dire oui, c'est vrai, on discrimine par rapport à l'âge.
08:56Dans des enjeux d'inclusion et divers RSE,
08:59on s'est rendu compte que l'élément le plus fort de discrimination,
09:02et qui est la plus faible saisie d'un,
09:05devant le défenseur des droits en France,
09:07était celle-là.
09:08Et je sais, on partageait cette anecdote ensemble,
09:11on ne peut plus discriminer en France, et tant mieux,
09:15mais on peut encore passer vingt minutes dans une réunion,
09:17à plusieurs, à discuter de l'âge d'une personne
09:19pour savoir si on va l'embaucher ou pas.
09:21Est-ce normal ?
09:22C'est fou ça.
09:23Mais c'est une réalité.
09:24Donc en fait, et moi je pars du principe que
09:27nul ne fait le mal volontairement,
09:29c'est juste une habitude, un biais cognitif que nous avons tous.
09:32Et pour reboucler avec ce qu'on disait tout à l'heure,
09:34on a un schéma culturel qui est celui-là.
09:37Je nais, je grandis, je m'éduque, je travaille,
09:39j'arrête de travailler, et puis je meurs.
09:41Seulement aujourd'hui, cette petite histoire,
09:43elle est beaucoup plus longue,
09:44et la seule question qu'on doit collectivement se poser,
09:46et c'est un peu la question en fait de cette émission,
09:48c'est ça veut dire quoi, vivre cent ans ?
09:50Comment est-ce qu'on transforme le pays, la société,
09:54nos enjeux culturels, les enjeux de santé,
09:56de formation, de travail,
09:58et qui irriguent effectivement tous les enjeux de l'entreprise,
10:01et comment réussissons-nous à répondre à cette question ?
10:03C'est ça l'enjeu du collectif du Club Blancois.
10:06Jean-Emmanuel Roux, les seniors qui recherchent un emploi,
10:10qui vont notamment sur Tipeee Job,
10:11ils vous disent souvent,
10:12moi je me sens discriminé, mais je ne peux pas le prouver.
10:17Alors pas le prouver, parce que si vous voulez,
10:19ils ne le disent pas, mais globalement,
10:21si je vous donne une moyenne,
10:24s'ils postulent après 55 ans, surtout principalement,
10:29à 70 annonces, ils ont 8 réponses, 1 entretien, pas d'autre job.
10:33Et ça c'est tous les jours, c'est la majorité.
10:36Sur l'indicateur d'utilité,
10:39parce qu'on se dit à quel moment on est encore utile ou pas,
10:43comment on peut savoir, pour les personnes qui nous écoutent,
10:46de se dire, est-ce que je suis encore utile ?
10:49C'est une vaste question.
10:50Je pense que le rôle du manager est de maintenir
10:53la capacité de projection de ses collaborateurs,
10:55c'est ça l'enjeu, quel que soit l'âge.
10:57Et puis ensuite, en fait, avec l'allongement de la vie,
11:00et on parle beaucoup, et on en parlait juste avant l'émission,
11:03il y a un phénomène qui se passe dans l'entreprise
11:06et que je pense qu'on analyse mal,
11:08qui est celui du taux d'absentéisme.
11:11Pourquoi je vous parle du taux d'absentéisme ?
11:12D'abord parce qu'il est assez étonnant,
11:13on a souvent tendance à penser qu'il est du côté des seniors,
11:16alors qu'en fait il est majoritairement du côté des jeunes.
11:18Et je ne crois pas fondamentalement que les Français
11:21aient décidé un beau matin d'arrêter de travailler,
11:23alors il y a peut-être des éléments de Covid,
11:25il y a peut-être des éléments d'organisation du travail.
11:27Je crois fondamentalement que la question du travail
11:29nous pose la question du temps.
11:30Le temps, le sien.
11:32Et surtout le temps élargi,
11:34c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
11:36il y a une génération Atlas qui est en train de se constituer
11:39dans l'entreprise, qui a autour de 45 ans,
11:41et qui devient en fait encore parent de ses enfants,
11:45et qui devient parent de ses parents.
11:47Donc l'un des phénomènes très forts de l'absentéisme, c'est deux.
11:50Un, le phénomène d'aidance,
11:52qu'on n'a pas du tout commencé à aborder en France,
11:55juste entre les manifestants et la police,
11:57c'est entre 9 et 11 millions en France,
11:5917 millions à horizon 5 ans.
12:00Ce n'est pas que ces personnes ont décidé de ne pas travailler,
12:03c'est juste que les conditions de travail actuelles de l'entreprise
12:06permettent difficilement de pouvoir cumuler un facteur d'aidance,
12:11alors qu'en plus de ça, une majorité des personnes
12:14ne sont pas conscientes d'être aidantes.
12:17Je terminerai sur ce chiffre, je ne parlerai pas tout de suite des femmes,
12:20mais disons-le tout de même, 72% des aidants sont des aidantes.
12:24Et le deuxième phénomène, et qui en plus de ça augmente post-Covid,
12:28c'est l'augmentation de la monoparentalité.
12:31Donc vous voyez bien que ce rapport au temps
12:33questionne notre rapport au travail.
12:36Et c'est surtout le rapport aux femmes.
12:38Il y a dans ce symptôme qu'il y a des sociétés partenaires
12:41qui ont pris conscience qu'il fallait transformer l'entreprise,
12:45comme le groupe L'Oréal par exemple.
12:47Absolument, je n'aime pas les citer parce qu'il en manque toujours,
12:50on est aujourd'hui 26 entreprises,
12:52et généralement elles s'offusent et elles ont bien raison.
12:54Ce qui est intéressant, c'est qu'on a des entreprises du public,
12:57du privé, dans la signature de la charte,
12:59on a eu aussi la French Tech, France Travail.
13:01Donc il y a une certaine forme,
13:03alors on va dire très humblement, de mobilisation,
13:06de début de mobilisation sur ces sujets,
13:08ce qu'on voit poindre, qui n'existait pas avant,
13:10en se disant, on se rend compte,
13:12ce qui est déjà énorme pour l'entreprise, qu'on ne fait pas bien.
13:15Bon, c'est déjà un premier pas.
13:17Le deuxième pas est effectivement
13:19qu'il faut arriver avec des solutions concrètes,
13:21je pense qu'on aura l'occasion d'en parler.
13:23Nous on a trouvé qu'écrire une charte d'engagement collective
13:26qui aujourd'hui implique 2,5 millions de salariés,
13:29on commence à quelque chose.
13:32Oui, je vous parlais de ce groupe,
13:34parce que forcément c'est un grand groupe international,
13:36ça bouge, vous l'avez dit, à l'extérieur de nos frontières,
13:38donc forcément il y a une résonance ici en France.
13:41Est-ce que c'est plus difficile pour un groupe,
13:43et puis un groupe de cette taille a du mal à se transformer,
13:47et ça demande du temps,
13:49alors qu'on est dans l'urgence,
13:51et c'est ça qui est intéressant.
13:53J'aime beaucoup votre question,
13:54je pense que ça va me permettre d'ouvrir un peu la focale.
13:56L'enjeu en France, c'est qu'on a l'impression
13:58que c'est un enjeu français.
14:00C'est vrai que le taux d'employabilité des Français
14:02est 10 points inférieur à la moyenne européenne,
14:04donc il y a effectivement des questions qui se posent.
14:07Mais ce qui est très intéressant,
14:09c'est qu'en fait la France vieillit,
14:11notre président s'est rappelé à nous à notre taux de fécondité,
14:13mais c'est l'Europe qui vieillit.
14:15L'Europe va perdre 45 millions de sa population d'ici 2050,
14:19et en fait c'est à peu près tout l'hémisphère nord
14:22qui est happé par ce vieillissement.
14:24La Chine sera donc vieille avant d'être riche,
14:27et juste pour donner un chiffre,
14:29à l'inverse, d'autres pays sont en train de croître
14:32de manière extrêmement massive.
14:34Je donnerais juste ce chiffre,
14:36il naît une France en Inde tous les trois ans.
14:39Donc vous voyez bien que d'un point de vue géopolitique,
14:42et pour ces entreprises qui sont...
14:43Et puis il naît une France en Inde en prenant compte de la mortalité,
14:46c'est-à-dire c'est le solde naturel.
14:50C'est assez colossal, c'est faramineux,
14:54et il faut se rendre compte de ça,
14:56parce que ça va bien évidemment avoir des impacts
14:58sur les transitions écologiques et digitales,
15:01et vous voyez bien que l'objet du Club
15:03est d'embrasser ces trois transitions à la même hauteur,
15:06avec l'immense difficulté, je le rappelais au début de l'émission,
15:09que nous avons de nous saisir de cette transition démographique.
15:12Jean-Emmanuel Roux voulait réagir, je le voyais...
15:16On vous écoute.
15:19Non, non, j'écoutais Sybille.
15:22On est d'ailleurs typique homme signataire de la charte 50+,
15:25dans l'Unesim 2024.
15:27Et je vous remercie.
15:31Je dirais sur l'emploi des seniors,
15:33c'est quelque chose qui est extrêmement bizarre en France,
15:36en revenant sur la France.
15:37En fait, si vous faites un sondage auprès d'une entreprise,
15:40tout le monde est d'accord pour recruter des seniors.
15:43Pas loin de 100%.
15:45Par contre, chez les autres.
15:47Pas chez soi.
15:49Parce que c'est une belle image, une bonne idée de recruter des seniors,
15:52mais par contre, c'est compliqué de le faire chez soi.
15:55Et en fait, il faudrait qu'on arrive à quelque chose de...
15:59On va y arriver, par les chiffres de la démographie,
16:02comme le disait Sybille,
16:05les seniors seront...
16:07C'est la seule population en croissance jusqu'en 2070.
16:11Et à un moment donné, il faudra qu'on recrute une compétence
16:14et non plus un âge.
16:18L'organisation des RH des entreprises est organisée ainsi.
16:21C'est-à-dire qu'on ne va pas pouvoir,
16:23vous le disiez tout à l'heure, tout transformer d'un coup.
16:26C'est-à-dire que l'entrée par ce qu'on appelle les soft skills
16:30demande aussi une réorganisation de la part des entreprises.
16:34Et pour celles qui ont mis en place,
16:36parce que le groupe AXA a fait des actions très fortes aussi,
16:40comme le groupe L'Oréal ou comme tout l'ensemble des groupes.
16:43Le tout, c'est que les biais cognitifs sont quand même extrêmement ancrés.
16:47Donc ça va prendre du temps.
16:49Et on va en parler dans quelques instants de ce temps.
16:52Et finalement, qu'est-ce qu'on peut mettre en place
16:54pour que les choses évoluent ?
16:56On en parle dans quelques instants.
16:57Restez avec nous.
16:58On est ensemble pour ces vraies voies de l'emploi jusqu'à 20h.
17:00Sud Radio, 19h20, les vraies voies de l'emploi.
17:04Et c'est les vraies voies d'emploi spécialistes,
17:07et en tout cas sur les seniors, sur vous, si vous nous écoutez.
17:11Vous cherchez un travail, vous n'en trouvez pas
17:13parce que vous vous sentez discriminés.
17:15Votre CV ne fonctionne pas ou ne passe pas.
17:17On va vous dire qu'il y a en tout cas certaines personnes
17:20qui s'engagent pour que les choses changent.
17:21Sybille Lemaire est avec nous, directrice exécutive du groupe Bayard
17:24et fondatrice du club Landois et co-fondatrice de Collectif Vive.
17:28Et puis Jean-Emmanuel Roux, qui est avec nous aujourd'hui,
17:31fondateur de TipeeeJob.com.
17:34Vous voulez réagir, Nicolas ?
17:36Oui, alors justement, je disais sur les seniors,
17:38on va avoir une fenêtre de tir qui va être intéressante
17:40puisqu'aujourd'hui le marché de l'emploi est plutôt tendu
17:44et on a des métiers qui sont carrément pénuris.
17:47Et donc aujourd'hui, ça va être la possibilité justement
17:49pour les seniors de se réintégrer dans ces métiers pénuriques.
17:51Je pense au nucléaire, on en a beaucoup parlé.
17:53Oui, le soudeur notamment.
17:55Le fameux soudeur.
17:56Oui, le fameux soudeur.
17:58On a laissé tomber en fait toute une partie de l'expertise
18:01et aujourd'hui, avec la reprise du nucléaire,
18:03on est obligé de rappeler, pour le coup,
18:05ce n'est pas des seniors, c'est quasiment les retraités,
18:07qui ont une expertise particulière
18:09et qu'on est obligé de remettre dans le circuit.
18:11Et donc je pense que ce marché un peu tendu
18:13va plutôt être favorable à ces transformations qu'on évoquait depuis tout à l'heure.
18:16On parle tout de suite des métiers de services à la personne ou pas ?
18:19Jean-Emmanuel Roux, vous êtes le fondateur de TipeeeJob.
18:22TipeeJob, c'est un site dédié à l'emploi des seniors.
18:26Comment peut-on faire, pour les seniors qui nous écoutent,
18:29pour améliorer son employabilité ?
18:31Je ne sais pas, si on est comme moi, chauve,
18:33il faut faire des implants capillaires, mettre une perruque.
18:35Donnez-nous des tuyaux pour rendre le CV d'un senior
18:38plus, en très bon français, bankable.
18:42Le CV, en général, s'ils ont été dans des postes,
18:47ils savent le faire.
18:49Des fois, ils ne savent pas le faire.
18:50Pour eux, on recherche actuellement des bouchers
18:53pour une grande marque de la grande distribution.
18:55Ils ne savent pas faire des CV.
18:57En fait, pour moi, il faut ramener les seniors.
18:59Si vous êtes chaud, vous êtes chaud.
19:01Ne mettez surtout pas des cheveux,
19:02parce que vous allez avoir des soucis
19:05et ça va vous créer des contraintes.
19:10Nous, on a développé une nouvelle solution.
19:12Sauf si il veut être coiffeur, c'est un problème.
19:14Nous, on a développé une nouvelle solution
19:16qui s'appelle Tipeee Intérim.
19:17Et Tipeee Intérim, c'est la première société d'intérim
19:21dédiée seniors en France.
19:22Et l'idée, c'est de dire à l'entreprise
19:25qui recherche des personnes avec telles compétences,
19:29vous avez peur de vous engager sur un senior ?
19:32Nous, on s'engage.
19:33On engage le senior pour vous,
19:35parce que c'est nous qui faisons le contrat.
19:37On le remet dans l'entreprise.
19:39Là, il s'intègre, il se montre,
19:41il montre son savoir-faire, son savoir-être.
19:44Et il y a de fortes chances qu'au terme de sa mission,
19:48l'entreprise le prenne pour son contrat
19:50et qu'il finisse sa carrière.
19:52Parce que Nicolas, il y a un sujet que vous avez soulevé tout à l'heure.
19:54Vous parliez des soudeurs, par exemple,
19:56qui sont ces métiers de la main.
19:58Mais pour être un bon soudeur,
20:00il faut 8 ans, 10 ans, 11 ans d'expérience
20:03pour aujourd'hui être un soudeur de qualité ?
20:06Alors effectivement, le senior,
20:08ce qu'on veut dire, c'est quelqu'un d'expérimenté.
20:10Sur tous les métiers d'expertise,
20:12aujourd'hui, on constate qu'il y a beaucoup moins
20:14de discrimination sur les soudeurs
20:16qu'on parlait tout à l'heure des commerciaux.
20:18Aujourd'hui, on voit un commercial
20:20jeune, fringant, etc.
20:22Eux souffrent malheureusement
20:24beaucoup plus de discrimination
20:26à l'âge que les soudeurs.
20:28Aujourd'hui, c'est l'expertise en premier.
20:30Donc tous les métiers d'expertise,
20:32mais c'est valable pour les experts comptables, les notaires,
20:34les avocats, aujourd'hui, on préfère avoir
20:36en face de soi un chirurgien, par exemple.
20:38On préfère avoir un chirurgien de 55 ans
20:40ou un chirurgien de 25 ans.
20:42Donc tous les métiers ne sont pas tout à fait logés à la même enseigne.
20:44Et donc effectivement, Cécile,
20:46plus sur ces métiers d'expertise,
20:48la séniorité devient quasiment un atout.
20:50Qu'est-ce qu'on peut mettre en place,
20:52Sybille Demers, justement, dans ce
20:54Syntank que vous avez réfléchi, j'imagine,
20:56à des possibilités ?
20:58Rapidement, qu'est-ce qui est possible ?
21:00Je réagis juste sur ce terme
21:02senior, qui est quand même l'immense difficulté
21:04que nous avons de nommer quelque chose
21:06sur lequel personne ne se projette.
21:08C'était un peu la phrase de Victor Hugo
21:10en disant « 40 ans, c'est la vieillesse
21:12de la jeunesse et 50 ans, la jeunesse de la vieillesse ».
21:14L'immense difficulté qu'on a, c'est que
21:16personne, en fait, ceux qui ne font pas l'objet
21:18d'un métier d'une grande pénibilité,
21:20ne se lèvent pas le matin en se disant qu'ils sont seniors.
21:22Les gens se lèvent le matin en se
21:24demandant ce qu'ils ont à faire et comment ils vont le faire.
21:26Donc en fait,
21:28on a travaillé sur tous ces items-là.
21:30On s'est dit, au-delà de
21:32constater, on va faire une charte d'engagement.
21:34Donc on a travaillé, au début,
21:36avec les entreprises du club, donc 26 entreprises
21:38qui ont décidé de mettre
21:40en commun 10 points d'action.
21:42Et ce n'est pas une politique de l'offre, c'est une politique
21:44de l'impact. Donc il y a des points de régulation
21:46qui sont revisités chaque année.
21:48Cette charte, qu'est-ce qu'elle a
21:50comme élément ? Vous pouvez la trouver
21:52sur le site très facilement.
21:54C'est des engagements vis-à-vis de la formation,
21:56vis-à-vis du recrutement, vis-à-vis de l'employabilité
21:58des personnes, vis-à-vis de la santé des personnes,
22:00vis-à-vis des aidants,
22:02justement, donc sur
22:04beaucoup de domaines. Qu'est-ce qu'elle fait ?
22:06Elle provoque quelque chose à l'intérieur de l'entreprise.
22:08Ne serait-ce que d'adresser
22:10ce sujet, de prendre en
22:12considération des personnes dont
22:14on a atteint à la dignité, parce qu'elles
22:16se sentent pas considérées,
22:18ignorées, peu formées,
22:20et malheureusement, les chiffres
22:22sont là pour le
22:24confirmer. Donc, non content d'avoir
22:26mis en place une charte, qui était la première étape,
22:28on a été jusqu'à,
22:30et je salue le
22:32courage des entreprises qui l'ont fait,
22:34fait un index volontaire.
22:36Sur 4 items,
22:38c'est-à-dire
22:40l'âge, le nombre de personnes de plus de 50 ans
22:42que vous avez dans votre entreprise,
22:44le taux de formation, le taux
22:46de mobilité et le taux de recrutement.
22:48Juste quelques points. Ce qui est
22:50très intéressant de noter, c'est qu'on
22:52considère, généralement, lorsqu'on parle des
22:54seniors, comme une minorité dans
22:56les entreprises. Sauf que, dans certaines
22:58entreprises, c'est déjà la majorité
23:00des employés.
23:02Premier élément où, effectivement, ça
23:04interpelle beaucoup.
23:06On voit que, sur le taux de formation,
23:08le diable est un peu dans les détails. Ce qui est intéressant
23:10d'observer, c'est le nombre d'heures
23:12de formation. D'accord ?
23:14Et on voit qu'effectivement, là, il y a déjà un premier
23:16décrochage extrêmement fort.
23:18Alors, il est vrai que,
23:20culturellement, les personnes de
23:22ces âges-là ont eu moins l'habitude
23:24de se former sur le long terme. Donc, il y a un travail
23:26effectivement, d'habitation,
23:28dès le départ.
23:30Et, en plus de ça, les formations ne sont
23:32pas forcément fléchées sur de la mobilité.
23:34Donc, je me forme, mais pour quoi faire ?
23:36À quoi ça sert ? Etc. Donc, ça doit être sur
23:38un champ plus large.
23:40Et, malheureusement, on a eu
23:42les résultats, il y a de ça un mois,
23:44le taux de recrutement. Si vous sortez du marché
23:46de l'emploi, passé 50 ans, vous avez
23:48une chance sur 10 de
23:50retrouver un emploi. D'accord ?
23:52Alors, on est sur un échantillon
23:54qui est petit. Uniquement
23:5630 des 52 entreprises signataires
23:58de l'année précédente ont accepté de
24:00partager leurs chiffres. On a fait ce travail
24:02avec l'IFOP. On est
24:04136 entreprises signataires cette année.
24:06On espère, et on encourage
24:08vivement les entreprises
24:10à participer à cet index.
24:12D'abord, avec plus de critères, et on doit être
24:14plus nombreux pour que celui-ci
24:16soit plus tangible pour l'ensemble des entreprises.
24:18Sur la formation, par exemple, ce qu'on
24:20peut proposer. Alors, on sait que beaucoup d'entreprises
24:22aujourd'hui, ne trouvant pas
24:24d'éléments de salariés
24:26créés en interne
24:28des formations pour les savoir-faire
24:30de l'entreprise. Après,
24:32sur le long cours, il y a aussi une chose qui a changé
24:34pendant très longtemps. On disait
24:36plus vous restez longtemps dans une entreprise,
24:38mieux c'est. On a eu la tendance de dire
24:40si vous restez longtemps, c'est que, bon, personne
24:42veut de vous à l'extérieur. Donc,
24:44vous vous empatez un petit peu. Là, on revient
24:46un petit peu sur, j'ai l'impression,
24:48sur le long cours, de dire, finalement, on peut
24:50non seulement rester longtemps dans l'entreprise,
24:52mais aussi évoluer. Il y a cette notion d'évolution
24:54aussi qui est importante. Et donc, d'être
24:56reformée, systématiquement
24:58ou à étapes régulières
25:00pour que, voilà, on puisse changer
25:02peut-être d'expertise ou changer de
25:04pays, peut-être. Je pense que dans les schémas que
25:06l'on a, malheureusement, vous avez une radio, donc ça va être
25:08compliqué de vous le montrer, on est toujours dans
25:10cette question de pente ascendante.
25:12Plus je vieillis, plus je monte, etc.
25:14Là, aujourd'hui, pour les phénomènes que
25:16nous avons précédemment cités, les questions des
25:18denses, de monoparentalité, etc.
25:20Ce qui, je pense, va devoir être la question des entreprises
25:22et c'est celle que nous nous posons aujourd'hui,
25:24c'est que ce rapport au temps qui change, le rapport
25:26qu'on a au travail, va nous demander de mettre
25:28en place des cycles de vie avec des moments
25:30d'accélération et de décélération.
25:32Sauf qu'aujourd'hui, effectivement, les
25:34organisations sont plutôt
25:36dans un ordre où vous avez vos enfants
25:38de telle tranche d'âge à telle tranche d'âge.
25:40On dit qu'aujourd'hui,
25:42c'est dépasser 30 ans pour le premier,
25:44l'âge moyen d'entrer en
25:46parentalité, dépasser 30 ans.
25:48C'est une transformation assez radicale
25:50de la société sur laquelle
25:52il va y avoir un effet de
25:54rattrapage dans les organisations des entreprises
25:56pour accompagner cela,
25:58la formation étant un des éléments déterminants
26:00de la capacité de projection
26:02des personnes et de leur employabilité
26:04sur le long terme.
26:05Nicolas Leroy veut réagir.
26:06Moi, je voulais casser un peu l'image aussi que peuvent
26:08avoir les seniors, c'est-à-dire des gens qui sont
26:10nécessaires de former. Aujourd'hui,
26:12les seniors que nous avons aujourd'hui qui ont 50 ans
26:14sont des gens qui sont à la page d'un point de vue
26:16numérique, des nouvelles méthodes de management.
26:18C'est plus du tout l'image du senior.
26:20Qui ont en général un savoir-être.
26:22Qui ont un savoir-être.
26:24Quand je parle de formation, c'est tout le monde qu'il faut former
26:26un peu tout le temps. Et l'IA
26:28nous le rappelle quand même.
26:30C'est la notion de formation continue.
26:32Et c'est vrai que les Américains,
26:34en ce site particulier d'entreprise, c'est qu'ils forment
26:36sur des formations extrêmement rapides,
26:38efficaces et très
26:40souvent en fait.
26:41Jean-Emmanuel Roux, les entreprises qui
26:43recrutent sur votre site des seniors,
26:46nous on veut des seniors
26:48parce qu'ils ont un savoir-être
26:50qui est vraiment très bien. Ils ont une expérience.
26:52Qu'est-ce qu'elles vous disent ces entreprises ?
26:54Alors, il y a
26:56plusieurs discours. On voit
26:58beaucoup d'entreprises venir en disant
27:00on vient rechercher des seniors parce que
27:02elles font face à un turnover au niveau des jeunes
27:04qui est trop important.
27:06Après,
27:08par exemple, une entreprise
27:10est venue recruter dernièrement des chauffeurs
27:12pour
27:14l'accompagnement de personnes à mobilité
27:16réduite. Elle cherchait
27:18spécialement des seniors
27:20pour
27:22la fiabilité, le savoir-être
27:24en disant de toute
27:26façon il ne va pas partir
27:28avec le véhicule pour faire du Uber la nuit
27:30parce que c'est d'autres éducations,
27:32etc.
27:34Et il y a des entreprises qui viennent
27:36rechercher que des seniors en fait.
27:38Mais ce n'est pas la majorité.
27:40Après,
27:42il y en a beaucoup qui viennent pour la pénurie.
27:44Oui, c'est ça.
27:46C'est ce qu'on disait.
27:48Nicolas Leroy,
27:50on parle souvent ici du savoir-être, mais c'est
27:52vrai que la catégorie
27:54un peu plus de génération au-dessus
27:56a toujours une relation
27:58au travail qui est différente de celle des jeunes aujourd'hui.
28:00Moi, justement, je rebondis parce que moi, personnellement,
28:02chez Fils du Ciel, je recherche beaucoup de seniors.
28:04Pour les raisons qu'on évoquait, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, en termes de
28:06fiabilité, alors je ne vais pas tomber dans
28:08l'argument trivial.
28:10Tu veux se débarrasser de moi, c'est pour ça.
28:12Je vous envoie mon CV sur Tipeee, Jean-Emmanuel Roux.
28:14Il n'y a pas de problème.
28:16Les jeunes ne sont pas fiables et les seniors le sont.
28:18Mais quelque part, oui, on parlait du turnover.
28:20Ce qui est sûr, c'est qu'entre 30 et 40 ans,
28:22vous avez un turnover qui est infiniment plus élevé
28:24que chez les plus de 50 ans. Donc nous, chez Fils du Ciel,
28:26on fait aussi le pari de donner sa chance
28:28à des gens de plus de 55 ans parce qu'on est
28:30une entreprise assez
28:32traditionnelle dans le management et on leur propose
28:34justement
28:36une stabilité qui vont
28:38nous rendre en termes de fiabilité.
28:40Donc c'est assez intéressant, justement,
28:42ce type
28:44de profil parce que nous,
28:46on est attaché à la stabilité et à la fiabilité.
28:48Allez, où sont les femmes ? C'est la question qu'on va
28:50se poser. Est-ce que les femmes
28:52ne sont pas encore plus discriminées
28:54que les hommes, déjà
28:56par leur âge et par leur genre ?
28:58On en parle dans quelques instants, bien entendu,
29:00avec nos invités. A tout de suite.
29:06On est avec
29:08vous jusqu'à 20h et on est ravis d'être
29:10ce soir ici. La France a
29:12un taux d'activité des femmes le plus élevé
29:14d'Europe. En revanche, l'écart des salaires
29:16hommes-femmes
29:18ou femmes-hommes demeure élevé
29:20entre 5 et 9 %
29:22selon les études.
29:24Un sujet important pour vous,
29:26Sybille Le Maire, forcément,
29:28ce sujet des femmes puisqu'on parle
29:30des personnes d'une génération
29:32telle que la nôtre ou celle au-dessus
29:34qui a du mal à travailler et à cela
29:36on ajoute forcément le fait d'être une
29:38femme, ce qui peut encore compliquer
29:40la donne.
29:42Absolument. Le chiffre
29:44qu'on annonce souvent, c'est celui qu'au moment
29:46du passage à la retraite, aujourd'hui en France,
29:4830 % des femmes touchent
29:50environ 890 euros par mois.
29:52Ce qui nous a intéressé au Club, c'est une fois
29:54qu'on a fait le constat de ce chiffre-là, d'où
29:56vient-il et que pouvons-nous faire ?
29:58D'où vient-il ? Vous avez
30:00soulevé le problème majeur, c'est effectivement
30:02encore les inégalités de salaire qui perdurent
30:04mais il y a trois autres phénomènes
30:06qui viennent s'ajouter à celui-là.
30:08Il y a les ruptures professionnelles qui sont
30:10plus nombreuses, les temps partiels
30:12qui sont plus importants
30:14et l'augmentation des familles monoparentales.
30:16Donc en fait,
30:18dans le Club, ce qui est important pour nous
30:20c'est de ne pas dire aux gens ce qu'ils
30:22doivent faire, mais c'est
30:24en fait ce qui va être la conséquence
30:26d'un certain nombre d'actions.
30:28On entend encore trop souvent
30:30les femmes me dire, je ne travaille pas le mercredi
30:32après-midi parce que ça me coûte moins cher.
30:34Non, en fait,
30:36que tu ne travailles pas le mercredi après-midi
30:38te coûte de l'argent aujourd'hui,
30:40te coûte de l'argent au moment du passage à retraite
30:42et risque de te coûter encore plus
30:44très cher au moment
30:46si tu dois passer par les fourches
30:48codines d'un divorce. Donc en fait,
30:50nous, on essaye de
30:52nourrir, en tout cas,
30:54la capacité de discernement sur un certain nombre de sujets
30:56et je pense, et je le
30:58répète assez souvent,
31:00qu'il y a un besoin d'éducation économique et financière.
31:02Alors des femmes et des hommes
31:04aussi en France.
31:06Et lorsqu'on commence à
31:08compter avec combien je pars
31:10à la retraite plutôt qu'à quel âge
31:12je pars à la retraite, je pense que
31:14déjà, il y a un
31:16phénomène qui est intéressant
31:18pour tous, et
31:20le tout n'étant pas de le faire au moment
31:22de sa pré-retraite, mais de le faire
31:24quasiment dès le départ
31:26de son entrée professionnelle
31:28afin de pouvoir se projeter.
31:30Jean-Emmanuel Roux, est-ce que c'est encore plus dur
31:32pour une femme senior de retrouver un job
31:34que pour un homme senior ?
31:36Alors,
31:38plus dur, je ne sais pas, parce que ça dépend
31:40du job. Il y a des jobs qui sont dédiés aux femmes,
31:42mais en tout cas, ce que je peux dire, c'est que le constat que je vois
31:44c'est que sur les inscrits
31:46qu'on a sur la base, et les inscrits tous les jours,
31:48c'est une majorité de femmes.
31:50Je crois qu'on est à 56%
31:52de femmes, et principalement
31:54de femmes seules, et qui font face
31:56à des problèmes financiers importants.
31:58Et après, il faut trouver
32:00un job. Est-ce qu'on peut inciter
32:02forcément, on parle beaucoup de l'entreprenariat
32:04féminin, là aussi, c'est
32:06toujours très compliqué
32:08de s'engager dans cette aventure
32:10qui peut être une très belle aventure, mais
32:12qui demande d'abord du courage
32:14et elle n'en manque pas, mais aussi
32:16des opportunités.
32:18Alors, c'est ce qu'on appelle, c'est effectivement
32:20créer son propre job. Alors, c'est un sujet
32:22auquel je suis très sensible, parce que
32:24je suis au Conseil de Force Femme,
32:26donc effectivement, on le voit aussi beaucoup.
32:28Je rejoins ce qui a été dit,
32:30c'est souvent des femmes seules,
32:32et je rajouterais, qui ont la garde des enfants
32:34pour la grande partie
32:36d'entre elles.
32:38Donc, l'entreprenariat,
32:40oui, mais il faut être accompagné.
32:42Parce que tout le monde n'est pas fait pour l'entreprenariat.
32:44C'est pas un eldorado.
32:46Souvent, elles le font en se disant
32:48qu'elles ont une partie du chômage, et qu'en fait
32:50elles vont compléter avec quelque chose à côté.
32:52Donc, il faut bien mettre ça dans un cadre
32:54temporel qui devient une réalité.
32:56Et notre rôle à Force Femme, c'est de pouvoir encourager
32:58celles qui sont faites, et il y en a beaucoup
33:00sur l'entreprenariat,
33:02mais aussi s'assurer que c'est sur
33:04un modèle économique pérenne
33:06et transposable sur le long terme pour elles.
33:08Mais oser aussi. Apprendre à oser.
33:10Oser pour
33:12porter son CV. Oser
33:14postuler pour un poste.
33:16Oser, ce qui est aussi très féminin,
33:18c'est-à-dire, je ne suis pas sûre que ce soit pour moi.
33:20Les garçons, eux, osent. Nous, on n'ose pas.
33:22Il paraît. Alors, je pense que ça,
33:24c'est en train un peu de changer.
33:26En tout cas, la nouvelle génération nous le dit.
33:28Mais il est vrai qu'il y a encore
33:30des éléments plus compliqués, des freins
33:32par les femmes elles-mêmes
33:34qui, effectivement, sur la notion
33:36d'éducation économique et financière, on en parlait,
33:38sont à la fois des très bonnes gestionnaires
33:40et des faibles investisseuses.
33:42Parce que c'est déjà l'intérêt du foyer en général.
33:44Nicolas, vous êtes des RH. Quand vous fléchez
33:46des postes,
33:48est-ce que vous avez plus
33:50de retours d'hommes que de femmes, j'imagine ?
33:52Qui sont mixtes, des postes...
33:54Alors, nous, on travaille sur la...
33:56Moi, chez Vides du Ciel, j'ai beaucoup de comptabilité,
33:58beaucoup d'avocats. Tout ce qui est juridique
34:00et comptable, ce sont des métiers où, structurellement,
34:02on a 80% de femmes dans notre entreprise.
34:04Donc, effectivement, on est déjà, nous...
34:06Vous êtes un homme heureux. Voilà.
34:08J'ai la chance, moi, déjà, d'avoir beaucoup
34:10de femmes qui répondent. Mais je voulais remondir sur ce que disait
34:12Sybille, c'est qu'aujourd'hui, le fait d'être senior
34:14augmente tout ce qui est précarité.
34:16Donc, on va le retrouver chez les femmes, avec les difficultés,
34:18les femmes seules, etc. Mais c'est le même
34:20problème, aussi, quelque part, qui va toucher
34:22les hommes, malheureusement, face à la précarité.
34:24Plus on avance dans la vie,
34:26passer 50 ans, les difficultés que vous aviez
34:28sur votre job à 40, tout s'amplifie.
34:30Complique.
34:32Que ce soit pour les femmes, mais aussi quand vous êtes sur
34:34des métiers, des parcours un peu compliqués,
34:36on le retrouve aussi chez les hommes.
34:38Alors, j'essaie un peu de...
34:40Je suis pour la paix des sexes, donc...
34:42J'essaie de mettre en avant.
34:44Je pense que la précarité augmente, quoi qu'il arrive,
34:46avec l'aspect senior.
34:48Et les parcours un peu hachés,
34:50que ce soit pour les femmes ou les hommes, ont tendance
34:52à s'amplifier avec l'âge.
34:54Je me permets juste de suivre, parce que...
34:56En fait, d'abord, il faut quand même savoir que les plus grandes
34:58inégalités sont logées au sein des familles,
35:00et pas uniquement du côté des salaires,
35:02et que ça commence plutôt mal pour les femmes.
35:04Puisqu'on a conduit une étude avec
35:06Vive Média, si vous demandez à n'importe qui si vous donnez
35:08le même argent de poche entre votre garçon et votre fille,
35:10tout le monde vous répond oui d'une seule voix,
35:12sauf que les études sont difficiles à contredire.
35:14Et il y a
35:166 euros d'écart
35:18entre un garçon et une fille dès l'âge de 8 ans.
35:20Et oui, on donne plus
35:22et plus tôt aux garçons,
35:24et l'écart augmente jusqu'à 15 euros
35:26à l'adolescence. Donc on va dire que c'est quand même plutôt
35:28mal parti.
35:30Moi j'allais dire, rendez l'argent !
35:32Rendez l'argent ! Et on doit faire un podcast
35:34qui s'appelle Osons l'oseille !
35:36Jean-Emmanuel Rousseau,
35:38je crois qu'il veut réagir.
35:40Non, non, sur le principe des femmes,
35:42oui c'est compliqué, mais qu'elles soient
35:44en emploi, seniors, et c'est vrai que
35:46les femmes seniors, c'est compliqué,
35:48mais pour revenir complètement
35:50globalement sur l'emploi
35:52des seniors,
35:54il manque quelque chose
35:56de logique. En fait, quand vous avez un enfant
35:58en bas âge, vous leur
36:00apprenez, par exemple avec des jeux,
36:02de prendre deux éléments qui s'imbriquent.
36:04Et aujourd'hui, moi ce que je vois, c'est qu'il y a 70%
36:06des entreprises, et encore 70, je suis gentil,
36:08qui ont des difficultés de recruter,
36:10et je vais vous donner le chiffre
36:12de France Travail,
36:14c'est 28% des inscrits
36:16chez France Travail ont 50 ans et plus.
36:18À un moment donné, il va falloir les réunir,
36:20tout simplement.
36:22On ne peut pas rester
36:24dans cette situation-là.
36:26Jean-Emmanuel Roux, aujourd'hui, quels sont les postes
36:28à pourvoir chez vous ?
36:30Les pénuries ? Qu'est-ce que vous recherchez le plus,
36:32vous, aujourd'hui ?
36:34Aujourd'hui, ce qui est le plus demandé,
36:36sur TiffinJobs, ce sont principalement,
36:38à 80%, ce sont des postes non-cadres.
36:40C'est tout
36:42ce qui est dans le commerce, distribution,
36:44transport logistique, hôtellerie, restauration,
36:46les commerciaux,
36:48enfin, on a à peu près,
36:50même des banques viennent aujourd'hui
36:52recruter des seniors chez TiffinJobs,
36:54parce qu'avant, on rentrait
36:56dans une banque à 20 ans, on en ressortait
36:58à 60 ans, ou à 62 ans,
37:00suivant l'âge de la retraite. On passait sa carrière,
37:02aujourd'hui, ce n'est plus le cas. En fait, globalement,
37:04on a quasiment tous les secteurs
37:06d'activité
37:08qui viennent recruter
37:10des seniors sur TiffinJobs.
37:12Surtout les secteurs pénuriques, d'ailleurs.
37:14Oui, merci beaucoup.
37:16Principalement les secteurs pénuriques.
37:18Jean-Emmanuel Roux, d'avoir été avec nous,
37:20vous êtes fondateur de TiffinJobs.com.
37:22Je vous incite à aller regarder les annonces.
37:24Merci mille fois, Sybille. Le maire d'avoir été
37:26avec nous, directrice exécutive du groupe
37:28Bayard et fondatrice du club Londois
37:30et fondatrice de ce collectif qui s'appelle
37:32Vive. Je vous incite aussi à aller
37:34voir sur leur site,
37:36puisqu'il y a plein de choses à apprendre.
37:38Il y a des podcasts, il y a tout un tas de choses,
37:40il y a des témoignages.
37:42C'est très intéressant et
37:44on a envie de le partager. Merci beaucoup,
37:46Nicolas Leroy d'avoir été avec nous, directeur du recrutement
37:48du groupe Fiducia, le directeur du
37:50cabinet Ficoba, Philippe David.
37:52Merci beaucoup.
37:54Merci à vous, Cécile. On se retrouve demain à 17h.
37:56Tout de suite, à 20h, le flash, à 20h de
37:58l'essentiel de Sud Radio, mais immédiatement,
38:00Sud Radio à votre service, avec Cécile
38:02de Menehus. Et on remercie notre équipe.
38:04Salut, à demain.

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