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Sources
Cécile Duflot https://www.youtube.com/watch?v=TOfD5_T5j7A
Musique https://www.youtube.com/watch?v=39PVEaSytpo

Réponses au quiz de fin :

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Qu'est-ce que la PNACC ?
Plan National Adaptation au Changement Climatique.

Quelles conséquences du changement climatique ont été évoquées par Duflot ?
Pluviométrie accrue
Submersion marine
Inondation brutale
Mégafeux
Plus d'assurance pour certaines régions
Déplacement de population
Infrastructure inutilisable (Pont, école, hôpitaux, etc. ...)

Quel est le coût de l’hôpital de Nantes en cours de construction ?
1,25 milliard d'euros.

#duflot #écologie #adaptation #climat #changement #dérive #climatique #GIEC #Oxfam #cécileduflot #inondation #mégafeux #précipitations #lcp #assembléenationale #extrait #ethiqueettac
Transcription
00:00Le terme adaptation qui est donc le terme à l'ordre du jour de vos travaux est un terme
00:13qui nous semble un peu trompeur, est un terme qui aussi est porteur sans doute d'une erreur
00:20d'appréciation, parce que quand on entend adaptation, on n'est pas très inquiet.
00:25On n'est pas très inquiet parce que s'adapter c'est quelque chose qui est le propre de
00:29l'être humain, qu'on a toujours su le faire et qu'on saura le faire.
00:32Sauf que l'adaptation au dérèglement climatique, ce sera pour une bonne part du deuil, c'est-à-dire
00:39la disparition de certains de nos modes de vie, la disparition de certains de nos espaces
00:44naturels, la disparition de certaines de nos activités.
00:47Aujourd'hui, les effondrements qu'on constate en montagne, le débat autour du ski est un
00:55débat qui est un débat récurrent, mais on sait qu'on peut imaginer la disparition
01:01de certaines vallées, l'obligation d'évacuer certains territoires.
01:05On le connaît au travers de la submersion marine et de l'élévation du niveau des
01:09mers, mais il y a beaucoup d'autres sujets qui vont devoir être pris en considération.
01:15Il faut d'abord savoir, et c'est pourquoi nous avons décidé de publier, vous l'avez
01:18dit M. le Président, en juin, un rapport sur ces questions d'adaptation et en particulier
01:25sur les conséquences sociales et l'aggravation des inégalités provoquées par le changement
01:31climatique, parce que c'est un peu un point aveugle, un peu un point aveugle à la fois
01:36des travaux publics.
01:37Le dernier plan national d'adaptation au changement climatique a trouvé son terme
01:41en décembre 2022, le suivant, celui sur lequel le gouvernement travaille actuellement aurait
01:47dû être publié en 2023, et le plan précédent n'était pas ni opposable, bien sûr, ni
01:52très engageant.
01:53C'était une liste de mesures à envisager, de rapports à demander, de réflexions, mais
01:58il n'y avait absolument pas de dimension opérationnelle, et notre inquiétude, c'est
02:01que dans le plan actuellement en discussion, il n'y aura pas davantage de dimension opérationnelle
02:06ni de dimension opposable, alors que la réalité des conséquences du changement climatique
02:12va toucher très fortement le territoire français.
02:15La France est un des pays d'Europe, sinon le pays d'Europe, le plus exposé aux conséquences
02:20du changement climatique, parce que nous disposons d'un littoral très important, parce que
02:26ce littoral accentue le risque des évolutions de pluviométrie majeures, qui sont la conséquence
02:34la plus immédiate du changement climatique, et enfin, parce que l'implantation de nos
02:41logements et l'époque de construction, qui est une époque de construction où ces préoccupations
02:47n'étaient que peu prises en compte, fait qu'une grande partie de la population va être
02:51très exposée, la question du logement étant le centre des conséquences immédiates en
02:57matière de changement climatique.
02:59Mais plus largement, nos équipements publics, et en particulier les équipements publics
03:03de santé et d'éducation, notamment les hôpitaux, seront très vulnérables à une
03:09échéance de temps rapprochée, je pense particulièrement aux écoles maternelles,
03:14les écoles maternelles de 4 départements, la Gironde, la Seine-Saint-Denis, les Bouches-du-Rhône
03:20et Paris sont, dans 100% des cas, c'est-à-dire toutes les écoles maternelles, exposées
03:26à horizon 2035, à des vagues de chaleur de 35 degrés, donc ça veut dire que tous
03:31les enfants de ces écoles maternelles, de ces 4 départements extrêmement peuplés,
03:35ne pourront pas aller à l'école pendant de longues périodes, et si on continue de
03:40les envoyer à l'école, on sait que sur des corps petits, puisque les enfants à l'école
03:46maternelle ont entre 3 et 5 ans, les conséquences sur leur développement cognitif, sur leurs
03:52apprentissages et même sur leur santé, peuvent être très négatives.
03:55Donc ce que j'essaye de vous dire, c'est qu'il ne s'agit pas du tout ici d'être
03:59alarmiste, il s'agit simplement d'être lucide, d'être lucide et d'être en capacité
04:03de, et je pense que c'est votre travail en particulier au sein de cette commission,
04:08sur ce que ça signifie en matière d'engagement des collectivités locales mais aussi en matière
04:12d'engagement de l'Etat. Je sais que vous avez auditionné les assureurs avant de m'avoir
04:19écouté, et je trouve ça très intéressant que ce soit les premiers à être auditionnés
04:24parce qu'on a coutume, face à certaines difficultés, de regarder les choses les yeux
04:31ouverts quand on est face à une difficulté immédiate. La difficulté immédiate qui va
04:37arriver, ils vous l'ont dit, c'est que les modes de calcul de risque des assureurs sont
04:41complètement bouleversés par le dérèglement climatique et que le bouleversement de ces
04:46modèles mathématiques va rendre sans doute une partie du territoire français inassurable.
04:50Quand je dis du territoire, c'est en particulier des particuliers justement, et que donc quand
04:56vous aviez normalement un risque inondation qui était d'un tous les 100 ans et qu'il
05:00devient un tous les 2 ou 3 ans, évidemment on n'est plus du tout sur le même modèle
05:03de risque. Donc il faut absolument être en capacité d'anticiper cette réalité. Je
05:08dis que nous avons été longuement dans le déni, aujourd'hui l'hôpital de Nantes
05:12qui est actuellement en cours de construction est dans une zone inondable, qui était une
05:18zone inondable millénaire dans le plan de prévention des risques inondations de 2014,
05:23et qui peut-être va être de manière biannuelle, triannuelle, en tout cas moins que décennale,
05:31ce qui est pour un investissement d'un milliard 250 millions, déraisonnable. Donc ce que
05:39nous essayons de faire en préparant ce rapport, c'est de donner des chiffres et une lecture
05:44très simple des implications du dérèglement climatique. Je le dis ici, nous sommes la
05:50première organisation non-gouvernementale à publier un rapport sur l'adaptation. Il
05:54y a eu une forme de déni aussi dans notre milieu, parce qu'on avait le sentiment que
05:59si on parlait de ces questions des conséquences du dérèglement climatique, ça veut dire
06:02qu'on avait perdu et abdiqué la bagarre contre l'atténuation. Il nous semble absolument
06:07nécessaire de mener les deux fronts, car nous n'échapperons pas aujourd'hui aux conséquences.
06:12Et je le redis, si vous pouvez partir avec un seul message, la France est le pays d'Europe
06:16le plus exposé, est également le pays d'Europe dans lequel il y a de plus de morts aujourd'hui
06:21du dérèglement climatique. La majeure partie des morts du dérèglement climatique en France
06:27le sont du fait des inondations brutales. Et je veux à cet instant ajouter un point
06:31qui avait été mal anticipé. Les travaux actuels, notamment de jeunes ingénieurs
06:36qui réfléchissent à toutes les conséquences que nous n'avons pas anticipées, montrent
06:41que dans un certain nombre de villes, pas du tout proches de cours d'eau, il y a des
06:46risques d'inondations de l'ensemble des raies de chaussée. Donc toutes les populations
06:50qui habitent dans des raies de chaussée dans des villes dites classiques, où il n'y a
06:53même pas de cours d'eau, peuvent faire l'objet d'une inondation rapide du fait d'un niveau
06:57de pluviométrie qui n'est pas du tout anticipé par les réseaux d'évacuation des eaux pluviales.
07:01De façon technique, on s'est dit qu'on allait multiplier par 3, 4 la pluviométrie
07:07maximum pour dimensionner les réseaux d'évacuation des eaux pluviales. Quand les orages peuvent
07:12être une multiplication par 10, par 15 ou par 20, en fait vous avez l'eau qui monte
07:17dans des rues et entre des bâtiments qui normalement ne sont pas du tout prévus pour
07:21être inondées. Deuxième exemple du risque sur les infrastructures, les joints de dilatation.
07:27Les joints de dilatation des ponts, eux aussi ont été dimensionnés pour des niveaux de
07:32chaleur qui étaient très sécures par rapport au niveau de chaleur habituel que connaissait
07:38notre territoire. Mais aujourd'hui on ne sait absolument pas comment par exemple l'intégralité
07:42des ponts entre Paris et l'embouchure de la Seine, c'est-à-dire l'impossibilité
07:48de pouvoir traverser la Seine, peuvent résister à des canicules de 45 degrés sur 3 jours
07:54qui ne descendraient pas en dessous de 30 degrés la nuit. Et on sait aujourd'hui que
07:58même l'été prochain c'est possible. Donc on a beaucoup de chantiers sur la résistance
08:02des infrastructures qui étaient parfaitement dimensionnés. On est une France, on est un
08:05pays d'ingénieurs qui avait parfaitement réfléchi à la résistance de toutes nos
08:09infrastructures dans des conditions climatiques extrêmes au regard de nos conditions climatiques
08:14classiques, mais les modèles actuels dépassent les conditions climatiques extrêmes et parfois
08:19de très loin qui ont été envisagées. Donc il faut aussi se préparer à cette idée
08:23qu'une partie de nos infrastructures pourrait devenir inutilisable. J'ai parlé des infrastructures
08:28de santé. Ce sont 5% des hôpitaux de l'ensemble du territoire qui sont directement menacés
08:34à échéance 2100. Donc on est vraiment sur une ampleur considérable et sur des travaux
08:40qui sont encore embryonnaires. Pour répondre à votre question, nous on travaille sur tous
08:44les documents techniques et les études de différents scientifiques, notamment les
08:49travaux du CEREMA et d'autres experts, mais il y a plein de sujets sur lesquels comme
08:53jamais on avait anticipé que des conditions climatiques de cette nature puissent toucher
08:57le territoire français où nous ne sommes pas du tout préparés. Par ailleurs, la France
09:03est aujourd'hui en retard, je le dis, en retard sur le diagnostic, mais aussi en retard
09:07sur des politiques d'adaptation juste. Pourquoi des politiques d'adaptation juste ? Parce
09:12qu'au-delà des menaces sur les infrastructures, les populations les plus pauvres ont trois
09:17fois plus de chances de mourir d'un épisode de pollution à Paris que les plus riches
09:21et on peut multiplier cette réalité parce que les groupes vulnérables comprennent
09:27également les personnes âgées et en particulier les personnes âgées vivant seules. Donc je
09:31pense qu'il faut intégrer les conséquences du dérèglement climatique comme à la fois
09:36multifactoriel et comme aujourd'hui une impossibilité à bien évaluer la réalité. Et si je peux
09:44terminer, je dois être plus très loin de mes dix minutes, je voudrais vous partager
09:50une inquiétude sur la manière dont le plan national d'adaptation au changement climatique
09:563 qui est en cours d'évaluation et d'élaboration est préparé avec un double mouvement qui
10:02me semble inquiétant mais dont je trouve qu'il est légitime que les parlementaires
10:07s'en partent, c'est-à-dire de dire que d'un côté il y a une nécessité de prise
10:10en compte au niveau européen y compris sur les financements et parallèlement que ça
10:14va être une responsabilité des collectivités locales. Et donc je vais revenir à ce que
10:17je disais tout au début, non, les collectivités locales seules ne pourront pas assumer et
10:22en particulier toutes celles qui sont les plus vulnérables, celles qui devront déménager
10:26une grande partie de leur population, celles qui devront faire face comme ça a été le
10:29cas dans le sud Gironde et le nord des Landes à des méga feux. Je rappelle à cet instant
10:35et il y a eu une sorte de tabou collectif autour de cette question que lors des incendies
10:40de Gironde a eu lieu le plus grand déplacement de population civile en France depuis la
10:46seconde guerre mondiale. 40 000 personnes, nous n'avions jamais connu ça, c'est le
10:50record des pays d'Europe, des déplacés climatiques parce qu'il faut dire le terme
10:55des déplacés climatiques et je le dis aussi la réponse et l'extinction de l'incendie
11:01a pu être possible par la mobilisation de pompiers hongrois, roumains venant de beaucoup
11:07de pays d'Europe. La solidarité européenne a joué, c'était une bonne chose. Il faut
11:11imaginer trois méga feux de la même ampleur sur le territoire européen simultanément.
11:17Nous n'avons pas aujourd'hui la capacité à y répondre. Donc je crois qu'il faut vraiment
11:21être conscient que ces menaces sont encore mal évaluées mais qu'on ne peut pas laisser
11:27les élus locaux seuls. On ne pourra pas laisser les élus locaux de montagne seuls face aux
11:31conséquences, pas davantage ceux des littoraux, pas davantage ceux de toutes ces zones qui
11:36vont devenir des zones inondables à répétition avec la nécessité de déplacer les populations.
11:42Donc il faut aussi affronter en France cette question des déplacés climatiques et si
11:47les réponses qui sont apportées ne sont pas des réponses qui intègrent une dimension
11:50de justice sociale, l'injustice que cela procurera et le sentiment de grande vulnérabilité
11:56sera aussi un risque pour la cohésion sociale de notre pays. Donc la question du changement
12:02climatique et de ses impacts n'est pas seulement une question financière, c'est aussi une
12:05question de justice sociale. C'est ce que nous allons présenter au mois de juin mais
12:11je suis heureuse de pouvoir avoir cet échange avec vous et d'en débattre. Je pense que
12:16c'est une question d'ampleur nationale, que face à des enjeux de cette nature, seule
12:20la solidarité nationale a la capacité de répondre à l'échelle, exactement comme
12:26cela a été le cas pendant la pandémie et que soit nous le ferons sous contrainte avec
12:31des coûts beaucoup plus importants, soit cela sera anticipé, c'est ce que nous espérons
12:38et que cela doit être fait de manière extrêmement coordonnée, volontariste et dans l'ensemble
12:44des dimensions qui sont encore, je le redis, mal évaluées parce que, et notamment nous
12:50ne sommes pas encore au milieu de l'année 2024, mais la hausse extrêmement massive
12:55des températures de l'océan aujourd'hui laisse les scientifiques circonspects et on
13:00ne sait pas encore réellement quel va être l'impact mais il n'est pas impossible que
13:05celui-ci puisse être une accélération des conséquences, notamment en matière de
13:09pluviométrie, beaucoup plus rapide que les scénarios les plus pessimistes du GIEC.
13:14Donc ici mon sujet n'est pas d'être inutilement alarmiste mais au contraire d'être très
13:20réaliste et de se dire que nous avons dans l'histoire su faire face à des défis très
13:25grands et que nous devons être capables de le faire mais de manière coordonnée, anticipée
13:30et que le rendez-vous actuel de l'élaboration du PNAC est pour nous majeur.
13:35Merci d'avoir regardé cette vidéo !
14:05Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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