• il y a 9 mois
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Source
Julien Vidal https://www.youtube.com/watch?v=hWA9md7aZRA
Musique https://www.youtube.com/watch?v=39PVEaSytpo

Réponses au quiz de fin :

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Quel est le meilleur moyen de faire changer son entourage ?
En montrant l'exemple, en en étant fier, sans culpabiliser ni pointer du doigt.

Quel a été la diminution de l'empreinte carbone de Vidal en un an ?
Empreinte carbone divisée par 5.

Quels sont les 3 éléments de la règle des 3 s ?
Soil, society, soul.


#vidal #écologie #écogeste #gesteindividuel #midal #fabricemidal #action #ONG #climat #soil #soul #society #interview #auteur #banque #extrait #ethiqueettac
Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Ce monde qui est tout détraqué, il a un problème, une cause centrale, c'est le mode de vie occidental,
00:16 le mode de vie libéralisme, notre frénésie de surconsommation qui exploite les gens,
00:21 ce que j'ai vu en Colombie, qui détraque l'environnement, ce que j'ai vu aux Philippines.
00:25 Et en rentrant en France, je me suis dit plutôt que de continuer à mettre un pansement sur ces mots,
00:30 sur ces problèmes en travaillant dans des ONG, avec un fonctionnement qui peut parfois être critiqué et critiquable,
00:36 et si j'essayais de m'attaquer directement à la source de tous ces dérèglements dans une de ces concrétisations
00:46 de la société française, qu'est la société française.
00:49 Les familles de jeunes qu'on accompagnait ont connu la perte d'un de leurs membres à cause du dérèglement climatique.
00:56 Donc du coup, c'est là où je me suis rendu compte que la mer de tous nos combats, selon mes yeux,
01:01 selon ce que j'ai vécu avec cette expérience là, était sans doute le dérèglement climatique
01:06 et qu'aujourd'hui encore, on est en train d'en vivre que les prémices.
01:10 D'accord. Donc après tu rentres en France.
01:15 Oui. Et je ne peux plus me regarder dans le miroir sans rien faire, en me disant que ça ne marche pas,
01:21 parce que du coup je vois ce dérèglement humain et écologique, et je rentre en France,
01:25 et donc du coup dans un pays où supposément on a mis tout en place cette exploitation pour satisfaire à notre bonheur,
01:31 autour de moi je n'ai que des gens malheureux. Je n'ai que des gens au cas de 200, qui veulent changer d'emploi,
01:35 qui ne sont pas contents dans leur famille, qui ne sont pas contents dans leurs études,
01:39 qui ont l'impression de perdre leur temps de faire du sur place.
01:43 Et du coup je me dis, mais alors la promesse elle n'est pas tenue.
01:45 Si encore en France on était tous et toutes les plus heureuses et les plus heureux du monde,
01:50 et qu'on vivait longtemps, et qu'il n'y avait pas de pauvreté,
01:55 on se dirait bon, on exploite le reste de la planète, on met ça loin de nous, mais ça sert à quelque chose.
02:00 Alors que là, de plus, plus le temps passe, et malheureusement l'année 2020 vient de nous le prouver encore,
02:05 et plus les écarts économiques se créent, écologiques aussi, éducatifs, de santé, et c'est terrible.
02:14 Donc la promesse elle n'est pas tenue, et ça m'a donné envie d'essayer de vivre dans ma chair
02:18 les transformations que je voulais voir dans la société,
02:21 plutôt que de m'encarter dans un parti politique écologique, ou de refaire des études en, j'en sais rien, agroécologie, je ne sais pas.
02:30 J'ai voulu expérimenter jusqu'à quel point on pouvait d'abord transformer son mode de vie,
02:35 et à quel point le citoyen est une étincelle du changement systémique.
02:39 Pour répondre un peu à tous les "oui mec" qu'on entendait sur ces sujets,
02:42 et toute la petite politique des petits pas qui nous renferme dans une situation où en gros,
02:49 en balayant un peu plus vert chez nous, on peut continuer à légitimer le système de surconsommation,
02:54 de surgaspillage, de surcompétition, qui nous rend profondément malheureux.
02:59 Tu te rappelles, on peut raconter comment ça a commencé pour toi ?
03:02 Oui, du coup ça a commencé par 365 actions que j'ai adoptées dans mon quotidien en un an.
03:07 J'avais besoin d'un défi qui me permette pour une fois de tenir une résolution jusqu'au bout, je ne sais pas,
03:12 mais suffisamment loin pour qu'elle me transforme,
03:14 parce que jusqu'à présent toutes les bonnes résolutions que je prenais chaque année s'évanouissaient au bout de quelques jours.
03:19 Et donc pendant un an, du 1er septembre 2016 au 31 août 2017, ça fait long déjà,
03:25 je testais et j'adoptais dans mon quotidien en total 365 actions éco-citoyennes,
03:29 mais dans le sens des actions éco-citoyennes qui peuvent être mesurées par les trois poids
03:35 dont parle Satish Kumar avec la nouvelle trinité des trois S dont il parle.
03:39 Et ça en fait, j'ai découvert sur le TAR en le rencontrant quelques temps plus tard.
03:44 Donc c'est forcément "Soil", c'est la terre, donc des actions positives écologiquement,
03:51 "Society" qui soit aussi solidaire, j'avais cette fibre des ONG qui me tenait à cœur,
03:55 mais aussi "Soul", quelque chose qui permette aussi de me remplir et qui soit à des années-lumières
04:01 de cette écologie culpabilisante, sacrificielle dont on entendait beaucoup parler,
04:08 j'avais l'impression en tout cas en France, et qui accompagnait en plus une démarche intérieure
04:12 que j'avais lancée aux Philippines en participant par exemple à un stage Vipassana
04:16 et en essayant de mener une quête d'écologie qui soit aussi extérieure qu'intérieur.
04:21 Donc j'ai accumulé 365 actions qui existent aujourd'hui encore sur "ça commence par moi.org"
04:26 et qui ont été complétées de plus de 40 actions par d'autres personnes,
04:30 des jeunes, des vieux, des pauvres, des riches, des personnes célibataires, en famille, etc.
04:35 pour montrer que lancer sa démarche d'éco-citoyenneté était à la portée de tout le monde,
04:41 mais qu'en plus on avait beaucoup plus que des petits gestes à notre portée
04:45 et que plus on complexifiait notre champ d'action, plus on simplifiait notre démarche.
04:50 Tout ce que je fais est à la fois complètement inutile et profondément fondamental.
04:56 Et depuis qu'en particulier je me suis lancé vraiment de manière concrète
05:00 dans cette démarche d'éco-citoyenneté à travers "ça commence par moi",
05:02 j'ai l'impression de tout le temps être entre ce courant alternatif du
05:06 complètement fondamental et parfaitement futile et inutile.
05:09 Je ne sais pas comment le dire mieux que ça.
05:11 Et donc du coup, effectivement de revenir parfois à mon prochain pas
05:18 et donc de regarder le bout de mon nez presque,
05:21 tout en ayant de temps en temps l'impression que tout est interconnecté
05:25 et donc qu'on a un pouvoir bien plus conséquent que ce qu'on peut penser.
05:29 Mais surtout, le premier mouvement c'était de me dire,
05:33 de lâcher prise sur ma capacité à influencer les autres.
05:37 J'ai passé toute ma vie jusqu'à présent à dire aux autres ce qu'ils devraient faire
05:41 sans trop m'accorder sur ce que je devais faire moi-même.
05:44 Alors qu'en fait, la seule personne sur laquelle j'ai un tout petit peu de contrôle,
05:47 en fait c'est moi-même.
05:48 Donc le "ça commence par moi", c'était cette lecture au début que je voulais lui donner.
05:51 C'était "ça commence par moi" mais d'agir sur moi et de reprendre aussi mon bonheur
05:54 et d'arrêter de subir ce que la société alentour décide pour moi
06:00 et essaye de m'imposer à travers différents mécanismes.
06:03 Et donc comment en fait je peux dépasser le simple pouvoir d'achat
06:09 dans lequel je me suis peut-être aussi un peu, ou on s'est un peu tous laissé enfermé
06:12 du consommateur en reprenant mon pouvoir de faire, mon pouvoir de décider,
06:17 mon pouvoir de m'informer, mon pouvoir de faire plein de choses.
06:20 Et d'un autre côté, de me dire "mais j'ai l'impression qu'en fait
06:24 on a beaucoup plus de pouvoir que ce qu'on pense,
06:26 il y a une complexité qu'on n'ose plus aborder, une interconnection aussi qui est nécessaire
06:31 et je voyais dans ces sujets-là que tout était un peu traité en silo.
06:34 Tu es très bien placé pour le savoir, qu'il y a des spécialistes de la méditation,
06:39 il y a des spécialistes de la nourriture végétarienne ou végane,
06:42 des spécialistes de la mobilité douce et que parfois ces gens sont au mieux cloisonnés
06:48 ou même en opposition complète.
06:50 Alors que j'avais l'impression qu'au contraire, tout était interconnecté
06:54 mais ça va aussi loin que des spécialistes de la désobéissance civile,
06:58 de nouvelles formes de démocratie, de nouvelles formes de citoyenneté aussi.
07:03 J'avais l'impression qu'on pouvait, encore une fois,
07:06 que ça allait être beaucoup plus complexe à aborder
07:08 et en même temps beaucoup plus simple une fois qu'on avait osé cette complexité.
07:11 Et donc effectivement, il y a des gestes très concrets, pragmatiques,
07:16 comme tu les as cités, et presque même, ouais, trivial.
07:21 Tu peux raconter un peu, parmi les 365.
07:24 De coller un stop-pub sur sa boite à lettres parce qu'on économise 40 kilos de papier par foyer par an,
07:29 de réparer la bouilloire plutôt d'en acheter une parce qu'aujourd'hui,
07:32 il y a des repair-café, il y a des tutos sur internet.
07:34 Tous ces tracas du quotidien et en même temps,
07:37 de regarder comment je pouvais épargner mon argent parce que je me rends compte qu'en fait,
07:41 en ayant ouvert un compte dans une banque classique, je signe un chèque en blanc
07:45 pour derrière pérenniser un système bancaire prédateur
07:50 qui continue à financer majoritairement les énergies fossiles, par exemple.
07:54 Des choses comme ça, alors que moi, je n'ai jamais dit oui.
07:57 Et donc ça, c'est des choses qui sont plus systémiques.
07:59 Qu'est-ce que tu dirais que ça t'a changé un an après d'avoir fait ça ?
08:04 Ça m'a donné l'impression d'être acteur de ma vie,
08:07 de me réapproprier mes décisions, et donc du coup, d'être responsable.
08:11 La culpabilité qu'on fait porter sur les gens,
08:14 "Ah, mais tu vas faire ça, tu vas le jeter, ça pollue", et tout ça,
08:17 me semble complètement déraisonnable.
08:19 Mais par contre, nous, en tant qu'individu, on a cette libération
08:22 qu'est la reprise de notre responsabilité.
08:25 Parce que du coup, on se rend compte qu'il y a tout un tas de choses qu'on fait
08:28 qui sont détraquées par le modèle dans lequel on vit.
08:31 Mais par contre, on a des choses qu'on peut faire par rapport à ça.
08:33 Et cette responsabilité-là, moi, elle m'a libéré.
08:35 Et puis après, du coup, de décider d'arrêter de vouloir mesurer la réussite de ma vie
08:40 par des marqueurs qui me semblaient complètement obsolètes,
08:43 de réussite sociale, d'augmentation de mon salaire,
08:46 d'augmentation de, je ne sais pas, de ma place professionnelle.
08:51 C'est pour ça que je disais que c'est une forme d'ascèse au sens de l'exercice grec.
08:55 C'est une forme d'exercice de vie, au fond, d'essayer, d'agir.
09:00 Et une sorte d'éthique, rien qu'une éthique personnelle.
09:03 J'avais conscience que je n'allais pas du tout changer la face du monde.
09:06 D'ailleurs, à la fin des 365 actions, même si j'ai divisé par 5 mon emprunt de carbone
09:10 et que je vivais selon les standards d'un Français en 2050,
09:13 ce qui est à la fois assez impressionnant et tout à fait anecdotique,
09:17 en fait, je n'avais rien changé.
09:19 Et à la fois, j'avais le sentiment d'avoir, pas fait ma part,
09:22 mais d'avoir déjà pu montrer que c'était possible
09:25 et que non seulement ce n'était pas contraignant, mais au contraire libérateur
09:28 et que je ne m'étais jamais aussi senti à ma place et en vie qu'en faisant ça.
09:32 Et peut-être que ma plus grande découverte, ça a été de me rendre compte que
09:35 en fait, toutes ces actions, toutes ces économies, toutes ces régénérations
09:38 étaient bien intéressantes, mais assez dérisoires.
09:41 Si je la comparais au rayonnement que j'avais repris
09:47 vis-à-vis de mon entourage, vis-à-vis même d'un cercle qui me dépassait largement.
09:52 En racontant de manière bienveillante, drôle, honnête, transparente,
09:56 sans pointer du doigt, sans culpabiliser cette démarche,
09:59 en fait, je me suis rendu compte que mon pouvoir de raconter,
10:02 d'imaginer, de dire, était bien plus grand que mon pouvoir de faire.
10:06 Pour ceux qui s'intéressent à l'écologie, la grande question, c'est ça,
10:09 c'est comment ne pas être en colère, agressif ou désespéré.
10:14 Effectivement, la colère, parce que là, mine de rien,
10:17 on a perdu plusieurs batailles déjà, et que même si on lève les mains
10:22 comme dans Top Chef et qu'on arrête d'émettre, de consommer, de polluer,
10:26 quoi que ce soit, en fait, le climat va dépasser les 1,5 degrés
10:32 de dérèglement climatique. On espère pouvoir tenir sous les 2 degrés.
10:35 C'est un travail dantesque qui nous attend.
10:37 Et 2 degrés, on ne sait pas jusqu'à quel point les boucles de rétroaction
10:40 vont derrière, complètement détraquer le Gulf Stream, etc.
10:44 Et ça, c'est assez flippant, parce que tout ça, on le sait depuis les années 60.
10:47 Et donc, du coup, je me suis rendu compte qu'en fait,
10:51 en re-regardant mon expérience avec un peu de récul,
10:56 il faudrait peut-être être beaucoup plus stratégique sur notre capacité
10:59 à changer, mais surtout à faire changer, et oser non plus se limiter
11:03 à une posture d'éco-citoyenneté individualisante, individualiste,
11:07 où chacun fait de son côté, en remplissant son chariot,
11:10 en nettoyant ses murs, etc. Mais qu'au contraire, on pouvait assumer
11:14 être des ambassadeurs auprès de son entourage, parce que la charge
11:17 de la preuve, elle a changé de camp, parce que la priorité des Français
11:20 aujourd'hui, c'est ces sujets éco-citoyens. Et donc, on peut s'estimer légitime
11:24 pour non pas dire aux autres ce qu'ils devraient faire,
11:26 mais pour leur tendre des perches d'expérimentation.
11:28 Et ça va changer avec vous, c'est exactement ça.
11:30 C'est comment progresser, être exemplaire, non pas parfait, mais exemplaire,
11:34 et cette exemplarité, elle a une capacité à faire changer les autres
11:37 qui est extraordinaire, et à la fois, s'organiser stratégiquement
11:41 pour mobiliser 5, 10, 20, 30, 50 personnes autour de soi,
11:44 parce qu'on a tous différentes casquettes tout au long de la journée,
11:47 dans son foyer, dans son voisinage, dans son entreprise, dans son école,
11:51 et que, en fait, les gens sont mûrs, on peut les récolter,
11:54 à condition d'avoir les bons arguments, les bonnes expérimentations,
11:59 et donc, le livre, ça va changer avec vous.
12:01 Il y a 365 actions plus pour agir, vraiment se retrousser les manches,
12:05 mais aussi tout un tas d'arguments et d'outils pour devenir
12:09 un éco-citoyen fier de l'être, et donc rayonnant,
12:12 et donc un ambassadeur du changement.
12:14 Et en fait, je pense que ça, ça va permettre d'accompagner
12:17 l'exponentialité du changement dans notre société.
12:20 Si on est 3 millions aujourd'hui, et que, à ces 3 millions d'éco-citoyens français,
12:24 on dit, bravo pour tout ce que tu as fait, c'est génial,
12:26 tu vas pouvoir progresser, mais aujourd'hui,
12:28 la société est prête pour que tu sois fier de proposer
12:32 des expériences irréversibles d'éco-citoyenneté à ton entourage,
12:36 peut-être que l'année prochaine, on en est 30 millions.
12:38 Les changements sociétaux, ils se font toujours de manière exponentielle.
12:41 Et je pense que c'est maintenant, à condition qu'on ose s'assumer.
12:44 Et alors, comment on a l'idée de faire ton second livre ?
12:47 En fait, c'est la relecture de mon expérience,
12:49 c'est me rendre compte que, comme je te le disais,
12:51 ce qui était sans doute le plus impactant, c'est raconter,
12:55 raconter positivement encore plus que de faire.
12:58 Et oui, le fait de ne plus jamais rien avoir dit à mes proches
13:02 en les pointant du doigt, ça les a fait changer
13:05 plus que ce que je n'aurais jamais imaginé.
13:07 Et donc, cette exemplarité, elle est quand même assez extraordinaire
13:11 dans la capacité à donner envie aux autres,
13:14 surtout quand elle est enthousiasmante,
13:16 surtout quand les gens se rendent compte qu'on est beaucoup plus heureux,
13:18 beaucoup plus libéré, beaucoup plus épanoui,
13:20 qu'on a l'impression d'être bien dans nos baskets.
13:22 Mais qu'en plus, l'urgence est telle que, stratégiquement,
13:25 ce serait dommage de se priver du pouvoir de ces récits.
13:29 Et là-dedans, je n'ai rien inventé.
13:30 C'est quelque chose que là, Cyril Dion disait il y a quelque temps,
13:34 que Rob Hopkins redit maintenant,
13:35 et qui existe en fait depuis encore plus longtemps.
13:37 Et c'est comment on a toutes et tous le pouvoir de modifier ces récits
13:42 et de faire éclater, éclore nos propres récits
13:47 à l'échelle qui est la nôtre.
13:49 Peu importe que ce soit 10, 50, 3 millions de personnes, peu importe.
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