Mode d'emploi pour un changement systémique - C.Dion

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Source
Saheb et Dion https://www.youtube.com/watch?v=IYrcgjlIDyM
Musique https://www.youtube.com/watch?v=_RNzp2FomGg

Réponses au quiz de fin :

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Quels sont les 3 éléments nécessaires pour un changement systémique ?
Nouveaux récits par l'art et l'action, rapports de force, circonstances historiques.

Qui fait émerger les nouveaux récits ?
Les penseurs, les artistes mais aussi les innovateurs, les acteurs économiques.

Quel est le record d'affluence national aux marches pour le climat ?
350 000 personnes.

#dion #saheb #écologie #médiapart #nouveauxrécits #coupedumonde #GIEC #IPCC #suffragettes #monnaielocale #gonette #lapêche #interview #extrait #ethiqueettac
Transcription
00:00 (musique douce)
00:02 Ce qu'on voit bien, c'est qu'il y a besoin de cette politique.
00:10 Est-ce que vous vous faites confiance encore à la politique
00:13 pour changer les choses ?
00:14 Je vous dis ça parce que dans son dernier article,
00:17 Michael Correa cite François Gemmene,
00:19 qui a un soutien de Yannick Jadot pour la présidentielle
00:22 et qui est par ailleurs membre de GIEC, lui aussi,
00:24 et il dit, je cite,
00:25 "Je ne crois plus à la forme partie comme force majoritaire.
00:28 "Je pariais sur le fait qu'on pouvait gagner
00:30 "en ayant une majorité conscientisée par les rapports du GIEC,
00:32 "Greta Thunberg et les impacts déjà perceptibles du réchauffement,
00:36 "mais maintenant, je pense qu'on gagnera
00:37 "grâce à des minorités très déterminées dans les entreprises,
00:40 "dans les mairies, dans les universités,
00:41 "dans les luttes locales."
00:43 Est-ce que vous partagez ce constat ?
00:44 C'est par la lutte locale et par le bas
00:46 qu'on va réussir à changer ?
00:48 Pour moi, pour parvenir à un changement aussi systémique
00:53 que celui dont on a besoin,
00:54 qu'on pourrait comparer à d'autres époques,
00:57 des changements systémiques du type,
00:58 on est passé de la monarchie à un régime représentatif,
01:01 ou on est passé d'une société où il y avait l'esclavage
01:03 à une société où il n'y en a plus,
01:05 c'est la combinaison de plusieurs choses.
01:07 C'est d'abord la combinaison de nouveaux récits qui émergent,
01:10 c'est-à-dire de gens qui sont capables de penser le monde
01:12 autrement que comme il est.
01:13 On ne peut pas entraîner les gens dans une direction
01:15 si, encore une fois, on ne leur brosse pas un tableau de l'avenir,
01:20 si on n'est pas capable d'imaginer à quoi ce monde pourrait être,
01:23 ce que ce monde pourrait être.
01:25 Et ces nouveaux récits, ils émergent à la fois par des penseurs,
01:28 c'est-à-dire des gens, par exemple, je n'en sais rien,
01:29 comme Baptiste Moriseau aujourd'hui,
01:31 qui pense les relations avec le reste du monde vivant
01:32 d'une autre façon,
01:34 mais aussi par tous les gens qui innovent.
01:36 C'est-à-dire que tous les gens qui se mettent à faire,
01:37 par exemple, de la permaculture
01:39 plutôt que de faire de l'agriculture chimique classique
01:42 où on simplifie les paysages à l'extrême,
01:44 ils inventent un nouveau récit de l'agriculture.
01:46 Des gens qui vont créer des monnaies complémentaires,
01:48 ils vont créer d'autres récits de la création monétaire,
01:51 et ainsi de suite. Ça, c'est le premier volet.
01:54 Donc ça, c'est effectivement souvent des minorités,
01:56 des gens qui sont des pionniers,
01:57 mais des gens qui sont aussi des artistes,
01:59 mais des gens qui sont des penseurs, des intellectuels.
02:01 Le deuxième facteur, ce sont les rapports de force.
02:05 C'est-à-dire que ça arrive très rarement
02:07 que des gens qui sont au pouvoir
02:09 et qui sont dans la défense de leurs intérêts,
02:11 et aussi dans une forme de défense d'intérêts de classe,
02:14 eux-mêmes voient la lumière
02:16 et décident de leur plein gré, de tout changer,
02:19 voire même d'aller contre les intérêts
02:21 des personnes qui financent leur campagne
02:23 ou qui leur offriraient des portes de sortie
02:26 une fois qu'ils ne seront plus responsables politiques
02:27 et qu'ils vont aller travailler dans le privé.
02:29 Ça arrive jamais, ça.
02:30 Donc, ces rapports de force, ils doivent se produire
02:32 dans la rue, dans les tribunaux,
02:35 sur les marchés financiers, dans les médias.
02:38 Et aujourd'hui, ils sont embryonnaires.
02:41 C'est tout petit.
02:43 Là, on a créé un rapport de force, par exemple,
02:44 en attaquant l'État en justice
02:46 et en le faisant condamner pour inaction climatique.
02:48 C'est une chose qui a marché,
02:50 mais quand on voit les marches, par exemple, qu'il y a dans la rue,
02:52 c'est rien du tout.
02:53 La plus grande marche qu'il y a eu en France,
02:55 je crois que c'était 350 000 personnes dans toute la France.
02:57 Quand on a gagné...
02:58 Quand les Français ont gagné la Coupe du Monde,
03:00 il y avait un million et demi de personnes
03:01 sur les Champs-Élysées seulement.
03:03 Donc, il faut se rendre compte que, pour l'instant,
03:04 ce rapport de force, il n'existe pas vraiment.
03:06 Et le troisième facteur, pour moi,
03:07 ce sont les circonstances historiques.
03:09 Si on regarde, par exemple, les suffragettes,
03:11 il y a à la fois des personnes qui ont été capables d'imaginer
03:13 qu'un monde où les femmes et les hommes
03:15 auraient les mêmes droits peut exister.
03:17 Il y a eu des rapports de force, parfois même assez violents,
03:20 dans le combat des suffragettes.
03:22 Et il y a eu la Première Guerre mondiale,
03:24 qui a fini par cranter.
03:25 C'est-à-dire qu'il y a eu le déséquilibre démographique
03:28 dû à la guerre.
03:29 Les femmes ont pris beaucoup plus
03:31 dans la société de postes à responsabilité.
03:34 Donc, ça devenait intenable de considérer
03:36 que c'était des citoyennes de seconde zone.
03:37 Nous, le changement climatique est la circonstance historique
03:39 qui va créer un catalyseur.
03:42 Mais il faut qu'il y ait les trois.
03:43 Parce que si vous avez seulement, par exemple,
03:45 des pionniers qui font des initiatives locales super,
03:49 qui ne passent jamais à l'échelle,
03:50 qui ne deviennent jamais des politiques publiques,
03:52 ça ne suffit pas.
03:53 Si vous avez simplement des rapports de force,
03:55 si on pousse l'exemple jusqu'au bout,
03:57 c'est par exemple le printemps rab,
03:59 on va renverser des dictateurs,
04:00 mais si on n'a pas de plan,
04:02 si on n'a pas de trajectoire, de stratégie,
04:04 de vision pour l'avenir,
04:05 finalement, c'est les mêmes qui reprennent le pouvoir derrière
04:08 et on se retrouve au même point.
04:09 Et s'il n'y a pas les circonstances historiques,
04:11 c'est ce dont vous parliez avec le Covid,
04:13 si on n'est pas nous-mêmes confrontés à une crise
04:16 qui nous oblige à agir, parce que les humains sont comme ça,
04:19 en règle générale, la catalysation ne se fait pas.
04:22 Donc, évidemment qu'il faut des politiques publiques,
04:25 évidemment qu'à un moment, il va falloir
04:26 que des responsables politiques soient élus
04:28 et prennent des mesures courageuses,
04:30 mais ça ne se fera que pour moi
04:32 si ces trois facteurs-là rentrent en conjonction.
04:35 Alors, j'ai peut-être juste un point.
04:36 Ce que Cyril dit est dans le rapport du GIEC,
04:38 mais ce n'est pas dit de façon aussi simple
04:40 et aussi compréhensible.
04:41 Peut-être que vous devriez venir écrire pour nous.
04:44 Pour le GIEC, vous devriez postuler pour écrire.
04:47 En fait, tous ces éléments-là, par exemple,
04:49 ce qu'il y a de nouveau dans, par exemple, le cas
04:52 quand l'État français a été attaqué,
04:53 ce n'est pas le seul État qui a été attaqué,
04:55 il y a d'autres gouvernements ou États qui ont été attaqués,
04:58 les Pays-Bas, par exemple,
04:59 et donc ça, aujourd'hui, c'est considéré
05:01 comme ça fait partie des politiques d'atténuation
05:04 du changement climatique, provoquées.
05:05 Ça, c'est complètement nouveau
05:07 et ça perturbe aussi les scientifiques,
05:08 parce que normalement, un scientifique,
05:10 il travaille en cohésion avec son État, son gouvernement,
05:14 surtout dans les démocraties, en fait.
05:15 On est libres de réfléchir et de dire ce qu'on leur pense
05:19 et de dire quand le gouvernement fait mal
05:22 ou quand l'État fait les choses pas bien.
05:24 Donc, du coup, tous ces éléments-là sont dans le rapport.
05:26 Mais bon, peut-être que vous n'avez pas besoin de lire le rapport,
05:29 vous avez juste besoin de l'inviter plus souvent.
05:31 - Oui, mais je l'ai lu aussi. - C'est gentil.
05:33 Mais ceci dit, on a besoin de construire ces partenariats-là.
05:36 Je vous parlais tout à l'heure des scientifiques de Stanford,
05:39 ils nous ont dit que c'est extraordinaire
05:40 que vous ayez pris notre papier dans Nature
05:42 et que vous en ayez fait un film
05:43 et que ce film ait été vu par des millions de gens.
05:45 C'est-à-dire qu'on a besoin que des journalistes, des artistes
05:48 se saisissent de ce que la science dit
05:51 et le transforment justement en récit
05:52 qui est capable de mobiliser des émotions
05:54 et d'entraîner des mouvements et de vulgariser.
05:56 C'est très important.
05:58 (Musique classique)
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06:21 (Musique classique)
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06:36 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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