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Source
Jancovici https://www.youtube.com/watch?v=sMzfBit4UF4
Musique : https://www.youtube.com/watch?v=Js6EaD8pXLs

Réponses au quiz de fin :

/!\ Description à ne pas lire avant d'avoir vu la vidéo entièrement
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Quelle est la part de l'aviation dans la consommation d'énergie due à la mobilité longue distance ?
55%.

Quelles sont les mesures citées pour faire baisser les émissions du ciment ?
Efficacité énergétique, déchet pour combustible, baisse de la quantité de clinker, baisse de la quantité de ciment dans le béton, utiliser plus de bois, CCS.

Par quel facteur faut-il diviser la construction de logements neufs selon le ptef ?
Par 2.

#jancovici #écologie #ilnousfautunplan #ptef #shiftproject #sobriété #accordsdeparis #co2 #décarbonation #décroissance #degrowth #effondrement #janco #keynote #conférence #extrait #ethiqueettac
Transcription
00:00 (Musique)
00:08 Au Chiproject, on s'est un peu creusé la cervelle pour savoir qu'est-ce qu'on pouvait proposer
00:12 qui soit compatible avec un cahier des charges qui est les émissions doivent baisser de 5% par an.
00:17 Alors une baisse des émissions de 5% par an, vous êtes les rois des pourcentages composés comme moi,
00:22 ça fait pas tout à fait 25% de baisse sur un mandat présidentiel mais pas loin, ça fait 23%.
00:27 Ou un mandat de patron du Medef, je sais pas combien de temps ça dure, 5 ans aussi ?
00:30 Voilà, bon bah c'est pareil.
00:33 23,4% si ma mémoire est bonne, de baisse sur 5 ans.
00:37 C'est ça que vous savez de temps en temps, il faut être trivial, des additions, des soustractions, des pourcentages.
00:43 Donc au Chiproject, on a sorti notre calculette à règle de 3 et là je vais vous proposer quelques mesures.
00:50 Donc normalement pour ceux à qui il reste des cheveux dans la salle, ils vont se dresser sur leur tête.
00:55 Concerne toutes les femmes normalement qui gardent leurs cheveux plus longtemps.
00:59 Et vous allez voir ce que disent les règles de 3 quand on commence à s'intéresser concrètement aux problèmes.
01:06 Avant de finir, le plan de transformation de l'économie française est un ouvrage dont le titre est légèrement menteur
01:13 parce que nous avons fait de l'économie sans parler d'euros.
01:15 Pour nous l'économie c'est quoi ? C'est des flux physiques de transformation et des gens.
01:20 Donc c'est des métiers, des compétences et c'est des choses, des ressources naturelles à transformer
01:26 et des flux physiques de transformation, de déplacement, etc.
01:29 Et les euros, on voit ensuite.
01:32 Si j'en reviens au transport aérien, pour nous le transport aérien c'est d'abord un nombre d'avions qui se baladent sur des distances données
01:40 et un nombre de gens qui travaillent dans le secteur.
01:43 Combien coûte le billet d'avion ? Ce n'est pas notre sujet dans un premier temps.
01:46 Et donc dans le plan de transformation de l'économie française, on a regardé comment devaient évoluer les flux physiques des activités économiques
01:52 à partir du moment où on baissait les émissions de 5% par an.
01:57 Et par ailleurs on a été sympa sur deux points.
02:00 Un, on ne s'est intéressé qu'aux émissions françaises alors qu'aujourd'hui l'empreinte carbone de la France c'est 40% d'émissions importées.
02:06 Vos vêtements n'ont pas été fabriqués en France.
02:08 Une partie des engrais pour permettre de cultiver ce que vous allez manger à midi n'a pas été fabriquée en France.
02:14 Le plastique, il vient du pétrole qui n'est pas fabriqué en France, enfin qui n'est pas produit en France.
02:19 La quasi-totalité de ce que vous pouvez trouver dans une grande surface aujourd'hui c'est made in ailleurs.
02:24 Donc les émissions sont aussi des émissions qui ont eu lieu ailleurs.
02:29 Donc on a fait de l'économie physique.
02:32 Alors quelques secteurs dans lesquels on vous propose quelques résultats.
02:35 On ne voit pas comment tenir les -5% par an sans les mesures que je vais vous proposer maintenant.
02:41 Dans la construction neuve, il faut progressivement diviser le rythme de construction par deux.
02:47 Je me rappelle que quand j'avais eu l'occasion de présenter ça devant un certain nombre de responsables de la construction, ils avaient trouvé ça moyen.
02:55 Qu'est-ce que ça veut dire en pratique ?
02:58 Ça veut dire notamment que la construction des résidences secondaires est largement freinée.
03:02 Ça veut dire qu'on essaye de minimiser le nombre de logements vacants, etc.
03:08 Et en fait aujourd'hui, il faut savoir qu'en France, vous avez chaque année deux fois plus de création de logements que de formation de nouveaux ménages.
03:17 Il faut passer les logements à des performances d'enveloppe qui soient supérieures.
03:23 C'est-à-dire en gros limiter les déperditions thermiques et limiter les invasions thermiques d'été.
03:28 Parce que de plus en plus, on va avoir un sujet d'invasion thermique d'été et pas de limitation de déperdition thermique en hiver.
03:35 Et donc en gros, ça veut dire qu'il faut que tous les logements deviennent progressivement A, B et un petit bout de C d'ici à la fin du siècle.
03:42 Alors dit comme ça, ça a l'air très simple. On va dire il n'y a qu'à mettre les milliards.
03:45 En fait, ce n'est pas le problème des milliards. C'est un problème que vous connaissez très bien. C'est le problème des gens.
03:50 Ça veut dire qu'il faut rajouter 2 000 à 300 000 personnes dans l'artisanat du bâtiment. Et pour le moment, ils ne sont pas là.
03:59 Voilà. Donc on a un sujet dans tous les plans d'ensemble qui est un sujet de compétence qui, en général, est le parent pauvre des politiques publiques.
04:07 Il faut essentiellement passer les logements à la pompe à chaleur et au chauffage urbain. On va dire en gros. C'est un truc qu'il faut faire.
04:18 Dans l'industrie, trois quarts des émissions industrielles pour ce qui reste de l'industrie en France sont le fait de la fabrication des matériaux de base.
04:25 Acier, chimie, ciment. Une fois que vous avez tapé ces trois matériaux-là, vous avez 75 % des émissions industrielles françaises.
04:33 Alors vous n'êtes pas sans savoir que le ministère, M. l'Escure, a proposé aux 50 sites les plus émetteurs de leur financer des tas de trucs pour qu'ils émettent moins.
04:41 En fait, il n'y a pas que financer directement les sites. Il y a plein d'autres trucs à faire. Là, regardez par exemple pour l'acier. Dans les choses qu'il faut faire...
04:48 Ah ! De plus d'images. Ah si, Gilles. Dans les choses qu'il faut faire, en fait, vous avez un certain nombre de mesures et aucune d'entre elles ne fait la totalité du job.
05:00 Donc certes, il faut augmenter le recyclage. Il faut également augmenter l'efficacité des hauts fourneaux existants. Puis, il faut consommer moins d'acier.
05:09 On peut utiliser moins d'acier dans la construction, par exemple. Et puis, par ailleurs, si on construit moins de mètres carrés neufs, on va nécessairement utiliser moins d'acier.
05:16 Et puis, on peut encore faire un certain nombre d'autres choses, comme par exemple la réduction directe à l'hydrogène. Mais vous voyez que dans cette affaire-là, c'est 20 % du gain.
05:24 Ce n'est pas 100 % du gain parce qu'il y a d'autres mesures à mettre en œuvre. Sinon, ça ne passe pas. Retenez que pour remplacer un haut fourneau actuel par un dispositif de réduction directe à l'hydrogène,
05:35 il faut mobiliser un réacteur nucléaire. On a trois hauts fourneaux à Dunkerque, trois ou quatre, un haut fourneau à Fos. Donc rien que pour remplacer la production actuelle d'acier pour la passer du coke à l'hydrogène,
05:50 il faut cinq réacteurs nucléaires. Ce n'est pas un truc qu'on va trouver sous le sabot d'un cheval demain matin. Je ne suis pas contre le fait qu'on l'efface, mais ça ne va pas être pour demain matin.
05:58 Pareil dans le ciment. Là, vous avez l'ensemble des mesures auxquelles on a réfléchi. Donc vous avez un certain nombre de choses. Vous pouvez faire de l'efficacité dans les cimenteries.
06:05 Ça fait une partie du job. Vous pouvez changer, prendre des combustibles, des déchets qu'on brûle en cimenterie, etc. Mais après, il y a d'autres mesures qui commencent à être des mesures qui ne sont pas strictement à isoproduction.
06:19 Par exemple, vous pouvez baisser la quantité de clincaires dans le ciment. Ça, c'est un truc qui est faisable. Vous pouvez baisser la quantité de ciment dans le béton. Ça, c'est un autre truc qui est faisable.
06:27 Vous pouvez passer... Ça, c'est ce qui s'appelle l'optimisation béton. Vous pouvez utiliser un peu plus de bois, à supposer qu'il pousse toujours parce que la productivité de la forêt est en train de baisser à cause du réchauffement climatique, etc.
06:39 Et vous pouvez éventuellement faire un peu de CCS et envoyer le CO2 chez les Danois ou l'envoyer dans la mer du Nord. Mais ça fera une partie du job. Là, c'est pareil, pas la totalité.
06:48 C'est pareil pour la chimie. Donc, je ne vous détaille pas. Le truc important à retenir, c'est que vous voyez bien qu'il n'y a pas une mesure qui est une silver bullet, ce qui fait la totalité du boulot.
06:58 C'est dans un plan. Un plan, c'est comme dans un plan dans une entreprise. C'est rare qu'il n'y ait qu'une seule mesure dans un plan. Enfin, je ne sais pas s'il y a beaucoup d'entreprises ici où il y a des plans qui n'ont qu'une seule mesure, mais ce n'est pas très, très courant.
07:09 En général, enfin, sauf si la seule mesure, c'est d'augmenter le résultat net. Mais sinon, en général, dans les moyens d'action, on a un certain nombre de choses qui se font en parallèle.
07:19 Mobilité. Alors, j'ai entendu tout à l'heure l'avion, c'est indispensable, etc. Ici, je vous propose un panorama de la consommation d'énergie, de ce qu'on appelle la mobilité longue distance.
07:30 Donc quand on part à plus de 80 km de son domicile, qui est essentiellement faite pour des motifs de loisirs en France, 90 % de ses déplacements. Et vous voyez que pour ces déplacements-là, c'est-à-dire si je prends comme assiette les déplacements de longue distance, de loisirs, l'avion utilise plus d'énergie actuellement en France que la voiture.
07:48 Et contribue plus aux émissions de gaz à effet de serre que la voiture. Et encore, dans ce décompte, ne figurent pas les traînées de condensation, qui ne font pas partie des gaz, des inventaires d'émissions, qui doublent la contribution du secteur aérien au réchauffement climatique.
08:03 Donc on n'est pas en train de parler d'un truc totalement marginal au sein d'un usage, qui est la mobilité longue distance. En ce qui concerne l'avion, on est en train de parler de quelque chose de principal au sein de la mobilité longue distance.
08:15 Avec ce que je vous ai montré tout à l'heure sur le pétrole, c'est ce qui m'a conduit à dire un jour à la radio et à me faire contredire par M. Fory, qui ne voit pas l'hydrogène du tout en 2035. Il l'a dit hier matin. Il le voit plutôt après 2050, à supposer qu'on en ait un jour.
08:28 Parce que l'avion à hydrogène s'appelle la fusée Ariane pour le moment. Ça marche bien, mais pas exactement pareil. Vous avez... Avec ce qu'on voit sur l'approvisionnement en pétrole et la très grande difficulté à trouver pour des raisons techniques des substituts, mon pronostic, c'est que l'aviation de masse est née avec le pétrole.
08:44 Mon père, qui était docteur en physique, il est parti aux États-Unis dans les années 50 en bateau. Et l'aviation de masse finira avec le pétrole. Je dis bien l'aviation de masse. Voilà.
08:56 Bon, ça, je vais passer parce que je n'ai pas le temps. Alors qu'est-ce qu'on fait dans la mobilité de longue distance ? Vous voyez, un milliard de trucs, dont le... Qu'est-ce que je veux dire ?
09:05 L'électrification des voitures que vous avez en bas à droite, c'est une partie du job. Mais il faut faire du report modal, il faut faire du covoiturage, il faut faire de la massification, il faut électrifier les véhicules, il faut faire de l'efficacité ici, etc.
09:18 Donc vous avez un milliard de mesures. Et c'est pareil pour le fret. Alors le fret, on en parle peu. Mais à mon sens, c'est plus urgent que la mobilité des gens. Mais pourquoi est-ce qu'on s'occupe de la mobilité des gens ?
09:26 Parce que les gens votent et les marchandises ne votent pas. Alors que si demain matin, je supprime les camions, non seulement il n'y a plus d'événements ici, mais vous mourrez tous de faim.
09:36 Si demain matin, je supprime les camions, vous mourrez tous, moi aussi, du reste, de faim. Tous. Parce qu'aujourd'hui, le transport des marchandises est devenu totalement indispensable à faire vivre des ensembles urbains de quelques centaines de milliers ou quelques millions de personnes,
09:53 parce que ce n'est pas avec quelques fermes verticales pour faire pousser des fraises qu'on va nourrir les 80 % de la population qui, aujourd'hui, habite en ville. Donc j'insiste.
10:03 Si demain matin, on supprime les camions, les populations occidentales meurent de faim. Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui pour décarboner le fret ? Beaucoup moins que ce qu'on fait pour décarboner la mobilité des personnes.
10:15 À mon sens, dans un plan d'urgence, c'est l'inverse qu'on devrait faire, parce que nous, on a des jambes. Et donc, au pire, on se lève une heure plus tôt et on prend un vélo. Le colis, il ne fait pas ça.
10:27 Qu'est-ce que ça va donner sur l'emploi, cette histoire ? Et j'ai terminé avec ça. Alors, on a fait un calcul, toujours sur la base des flux physiques, en disant, ben voilà, si on a besoin de moins de voitures, plus de vélos, moins de gens pour construire des bâtiments, plus d'agriculteurs, etc., comment est-ce que se déforme l'emploi ?
10:43 On est allé en discuter avec des tas de gens, et non d'un amant avec les gens avec qui vous êtes un peu chicanés récemment, c'est-à-dire les syndicats de salariés. Et ça a été des discussions très intéressantes.
10:54 Et la conclusion qu'on a, c'est que c'est un chamboulement massif. Et en fait, c'est probablement là un des premiers freins à l'action. C'est un chamboulement absolument massif sur les emplois et les compétences.
11:04 Aujourd'hui, ça, c'est très peu regardé. C'est évidemment le truc qui fait peur, parce qu'on a tous peur de perdre notre job. Et on n'est pas non plus très rassurés à l'idée de changer fondamentalement de job, de région, etc.
11:16 Vous êtes très bien placés pour savoir que dès qu'on a une transformation un peu ample à faire dans une organisation, c'est un des trucs qui bloque les gens. Là, on a regardé un gisement que de 4 millions d'emplois.
11:25 On n'a pas regardé les autres parce qu'on n'avait pas les moyens. Et on a fait une hypothèse très ardie et qui, à mon avis, ne se vérifiera pas, qui est que la productivité du travail reste constante.
11:33 Et cette hypothèse est très ardie parce que quand on regarde ce qui a fait augmenter la productivité du travail, c'est le fait d'avoir adjoint des machines aux gens.
11:39 L'agriculteur, aujourd'hui, il n'est pas plus productif que l'agriculteur il y a 2 siècles parce qu'il a plus de bras et de jambes. Il est plus productif parce qu'il ne fait pas le même métier.
11:46 Il y a 2 siècles, il binait la terre avec ses bras et ses jambes. Aujourd'hui, il conduit un tracteur. Donc ça n'a rien à voir. Il ne fait pas du tout le même métier.
11:52 Et en fait, ce qui cultive aujourd'hui le champ, c'est le tracteur, ce n'est pas le paysan. Donc la productivité du travail, c'est plus de machines et plus d'énergie.
11:59 Et donc dans un monde avec de moins en moins de machines par personne et de moins en moins d'énergie par personne, la productivité du travail baissera.
12:05 Donc quand vous voyez aujourd'hui des articles de presse qui commencent à s'interroger sur où est passé l'arrêt de la hausse de la productivité, n'allez pas chercher la réponse plus loin que dans l'énergie et le parc de machines par personne.
12:15 Si vous allez regarder ça d'un peu près, vous vous rendrez compte que c'est une explication extrêmement plausible.
12:19 Et aujourd'hui, on en est qu'aux prémices. Aujourd'hui, on en est qu'aux prémices. La productivité du travail à l'échelle séculaire va baisser. Voilà. Il faut faire avec.
12:29 Et ça, on n'en a pas tenu compte dans ces déplacements d'emploi. Sinon, ils auraient été encore plus vastes.
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