Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
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00:00Bonsoir, merci d'être avec nous dans le Meilleur de l'Info.
00:03On va suivre évidemment plusieurs choses.
00:05D'abord ce soir, en direct, ce qui se passe du côté de la place de la République.
00:09Manifestation anti-fasciste est-il écrite sur les panneaux de ceux et celles qui manifestent.
00:16On a des panneaux palestiniens, des drapeaux de toutes les couleurs.
00:21Bon voilà, contre le fascisme, contre le Rassemblement National évidemment.
00:26Et on va avoir droit à ça ?
00:28Il y a beaucoup de drapeaux français manifestés.
00:29À un moment, tous les soirs. Hier, il y en a un qui a été même arrêché.
00:32Peut-être qu'on y reviendra, évidemment.
00:34On va reparler aussi du Big Bang provoqué par Éric Ciotti.
00:38Ça va nous occuper beaucoup, mais il y a beaucoup de sujets.
00:41Pierre Lelouch est avec nous, ancien ministre spécialiste de politique internationale
00:44et fin connaisseur également de la politique française, de ses coulisses, évidemment.
00:48J'y ai passé un certain temps.
00:49Oui, paraît-il.
00:50Vous allez pouvoir nous aider à décrypter ce qui se passe,
00:53les alliances et les mésialliances, et puis Yoann Usahi, évidemment.
00:57Éric Ciotti, seul contre tous, ou plutôt tous contre Éric Ciotti,
01:01puisqu'il a fait le choix de l'accord du déshonneur,
01:04ont dit la plupart des cadres du LR.
01:07L'accord, c'était l'alliance avec le RN.
01:10Il souhaite l'union des droites, ce qui est sans doute, probablement, la survie des LR.
01:15Mais il semble surtout le seul à le penser.
01:17On va commencer par l'écouter. C'était sur TF1, à 13h.
01:21Les LR, et j'ai veillé à ce que LR ait une voix
01:24et continue à avoir une voix très forte,
01:27mais aujourd'hui est trop faible pour s'opposer
01:30aux deux blocs qui sont les plus dangereux.
01:32Donc, nous avons besoin d'une alliance en restant nous-mêmes,
01:37en évitant le danger des insoumis qui, demain,
01:40pourraient avoir une majorité à l'Assemblée nationale.
01:42Donc, il faut une alliance.
01:44C'est le sens de la Ve République.
01:45Une alliance avec qui, Éric Ciotti ?
01:47Une alliance avec Marine Le Pen, clairement, c'est ce que vous nous annoncez.
01:49Une alliance avec le RN, avec ses candidats.
01:54Cette déclaration a provoqué l'unanimité contre lui,
01:57de la part des quatre du LR.
01:58On va commencer par écouter Bruno Retailleau,
02:01blessé, semble-t-il, par la position d'Éric Ciotti,
02:05qui assiste, lui aussi, à l'écartèlement de sa famille politique.
02:12Il nous a menti, dans un seul but.
02:15Un but sans doute personnel vis-à-vis de Nice,
02:18mais aussi dans un but qui était de nous placer
02:22dans une situation telle qu'on ne puisse pas se retourner
02:24parce qu'on a des candidats qui vont partir au front
02:28et que le dépôt de candidature est dans quelques jours,
02:31avec tout ce que cela comporte.
02:33Donc, tout cela, j'imagine, a été mûrement réfléchi,
02:37mais surtout mûrement camouflé.
02:42C'est de la déloyauté.
02:44C'est un manque de droiture.
02:47Un manque de droiture, de la déloyauté, partir au front,
02:50on a compris toutes les allusions, évidemment.
02:55La maladie de mon ancienne famille politique,
02:59parce que moi je regarde ça maintenant de l'extérieur,
03:01je vais vous dire pourquoi.
03:03La maladie a commencé au premier tour de l'élection présidentielle de 2017.
03:092017, quand nous avons été éliminés.
03:12Et quand il est resté en Nice, Macron qui arrivait,
03:15et Mme Le Pen, et François Fillon avaient été écartés.
03:20Le lendemain de ce premier tour, c'est tenu à un bureau politique.
03:26Et je me suis aperçu que la moitié des types qui étaient là
03:30avaient voté Macron avant même, dès le premier tour.
03:34Donc la volaille a commencé à être plumée avant même le premier tour.
03:38C'est ce soir-là que j'ai décidé de quitter et de partir.
03:43Parce que la trahison était telle, et ils ont été récompensés,
03:46le bouc de son ministre, les sauveurs de la France et autres,
03:49vous voyez ce qu'il veut dire,
03:51les futurs premiers ministres, futurs candidats à la présidentielle.
03:55Tout ça, ce sont des gens qui sont partis de LR à ce moment-là
03:59pour rejoindre Macron avant même le premier tour.
04:02Ils ont voté Macron au premier tour.
04:04Et ça, je ne pouvais pas l'accepter.
04:05Ça, c'est de la trahison.
04:07Et depuis 2017, on assiste à une lente agonie
04:12où chacun vient prendre des plumes dans la volaille qui se rétrécit.
04:16Alors, on va prendre du côté du RN,
04:20on va prendre du côté de chez Macron.
04:23Le drame, c'est que ce parti qui est héritier du général De Gaulle
04:28et qui donc venait d'être éliminé pour la première fois
04:31au premier tour de l'élection présidentielle,
04:33n'a pas tiré les leçons de cela,
04:35n'a pas su se reconstruire d'abord intellectuellement,
04:39n'a pas su parler aux classes populaires
04:41qui ont filé au RN.
04:44Le parti des Républicains aujourd'hui
04:46est majoritairement un parti de personnes âgées.
04:49C'est exactement la même chose d'ailleurs chez les macronistes
04:52qui ont perdu les jeunes.
04:53Donc, quand on commence à être un parti hors-sol,
04:56des personnes âgées et qu'on a perdu la jeunesse
04:59et les gens qui travaillent,
05:00vous avez un problème.
05:02Macron a le même d'ailleurs aujourd'hui
05:03puisque son parti ne repose sur rien.
05:05Donc, la mission...
05:07Alors, après, il y a une question fondamentale
05:09que devait se poser M. Sciotti.
05:11Moi, je ne suis peut-être pas de traître, je ne sais pas pourquoi.
05:14La question, c'est est-ce qu'il a rempli son job de président
05:18en préparant intellectuellement le parti
05:20avec une ligne politique depuis qu'il est là ?
05:23Je n'ai pas l'impression.
05:24Visiblement pas.
05:25Visiblement pas.
05:25Parce que ça a pris de court tout le monde, cette décision.
05:28Et est-ce qu'il a réfléchi à une France
05:31dans laquelle la vie politique est dominée
05:34d'un côté par le RN,
05:36de l'autre côté par l'extrême-gauche ?
05:38Et rien au milieu.
05:38La réponse est...
05:39Si c'est ça, si c'est ça l'avenir du pays,
05:41je crois qu'il y a de quoi s'inquiéter.
05:43Et donc, quand on a la responsabilité
05:45d'un parti de gouvernement,
05:46on essaye de reconstruire un parti de gouvernement.
05:48C'est la raison pour laquelle
05:50je pense que la France a toujours besoin d'une droite et d'une gauche.
05:53Je pense que Macron a fait exploser le système politique
05:56qui était déjà bien usé avant.
05:58Mais que c'est très malsain pour le devenir du pays.
06:02La France ne peut pas avoir
06:04un parti dominant à l'extrême-droite
06:06et comme opposition, ce qu'on voit à Place de la République.
06:08Ça, ce n'est pas bon.
06:09Donc, un poulet où il ne reste plus rien à plumer
06:13et un parti de personnes âgées.
06:16Mais on s'aperçoit ce soir, surtout,
06:17qu'il ne va sans doute pas rester grand-chose des LR.
06:21Je n'ai rien dit contre les personnes âgées.
06:22J'en fais partie maintenant, malheureusement.
06:24Donc, ce n'est pas une critique.
06:25Je dis simplement qu'ils ont perdu le pays qui travaille.
06:28Non, mais c'est la fin des Républicains.
06:30Il faut dire les choses clairement.
06:31Est-ce que ce soir marque la fin,
06:33le début de la fin ou la fin ?
06:35Bien sûr, c'est la fin des Républicains.
06:38C'est d'ailleurs pour cela aussi que Bruno Retailleau
06:40est à ce point énervé.
06:42On sent une forme peut-être même de tristesse chez lui
06:44quand il prend la parole parce qu'il a bien compris
06:46que ça a acté la fin des Républicains
06:48qui, maintenant, est un parti qui va se diviser en deux.
06:51Ceux qui, après les élections législatives anticipées,
06:54vont aller du côté du Rassemblement national
06:56et ceux qui seront tentés éventuellement
06:59d'aller du côté d'Emmanuel Macron
07:00ou qui resteront à l'Assemblée
07:02dans une position un peu plus ambiguë.
07:04Mais il est évident que, oui,
07:06les Républicains, dans la forme actuelle,
07:08n'existeront plus.
07:09Après son interview sur TF1,
07:11Éric Ciotti est retourné à l'Assemblée.
07:14Il est retourné s'expliquer
07:16et il a repris la parole devant le siège.
07:19Et il y a même eu une invitée surprise.
07:21Je ne sais pas si vous avez eu cette séquence.
07:23La voilà.
07:26Je suis LR plus que jamais.
07:28Je suis président des LR.
07:30Je souhaite que ma famille politique
07:32remporte le plus de sièges
07:34à ces élections législatives
07:36pour participer au redressement de la France.
07:38Et je veux que les LR
07:40ne soient pas, une nouvelle fois,
07:42sur le bord de la route,
07:43sur le bord du chemin,
07:45mais qu'ils soient des acteurs
07:47de cet indispensable redressement national.
07:50J'ai pris mes responsabilités
07:52dans un moment très lourd,
07:54très grave pour le pays,
07:56où la France est menacée
07:57par l'alliance honteuse des Insoumis.
08:01Honte à vous.
08:02Vous ne méritez pas le nom qui est inscrit
08:04sur votre façade, monsieur.
08:06Votre diatribe m'honore, madame.
08:11Je n'avais pas vu que c'était tel.
08:13Je n'ai pas vu que c'était tel.
08:14Tout seul, Eric Ciotti.
08:15Ce soir, il parait tout seul, Eric Ciotti.
08:17D'abord, plusieurs questions pratiques.
08:18Est-ce qu'il peut rester président ?
08:20Je vais vous dire.
08:22Ce dont nous avons besoin,
08:24c'est de reconstruire un parti de droite républicaine.
08:28Et ce qui est en train de se passer
08:30montre que le parti n'existe plus.
08:31Il y a un effondrement.
08:32On constate tous...
08:33Donc on est au bout de cette route,
08:34commencé en 2017.
08:35Il faut en tirer.
08:36Néanmoins, il y a des législatives.
08:38Les législatives, justement.
08:40J'ai entendu Ciotti expliquer
08:42que c'est grâce à cette alliance
08:43qu'on va élire plus de députés.
08:45La vérité, c'est que les 60 et quelques députés
08:47aujourd'hui ont été élus
08:49dans des circonstances très difficiles,
08:51essentiellement sur leur nom,
08:53pas sur le nom du parti.
08:54Ceux-là vont être, à mon avis,
08:56prime aux sortants qui vont être élus.
08:58Il y aura peut-être quelques députés
09:00qui vont être élus avec le soutien
09:02s'ils sont face à la gauche,
09:04dans les cas où ils seront face à la gauche
09:06par l'ensemble des voix de droite,
09:08sans même qu'il y ait besoin d'accords.
09:10En vérité, ça ne change pas grand-chose au film.
09:12Parce que c'est lui qui doit investir.
09:14Je ne me trompe pas.
09:16C'est Éric Ciotti qui doit investir.
09:18Non, c'est la Commission nationale d'investiture.
09:20Non, il n'est pas président de la Commission nationale d'investiture.
09:22En tout cas, est-ce que vous pouvez répondre à cette question ?
09:25Est-ce qu'il peut rester président ?
09:28Ce soir, il a la figure du traître.
09:30Sa carte, maintenant, ça va être éventuellement
09:32d'aller consulter les militants,
09:34de dire effectivement que les cadres du parti sont contre lui.
09:36Demandons ce que les militants en pensent.
09:38Je crois qu'une majorité d'adhérents,
09:40en tout cas des Républicains,
09:42sont plutôt favorables à cette alliance.
09:44Parce qu'ils en ont marre d'être constamment dans l'opposition
09:46et ils aimeraient bien voir leur idée,
09:48ou une partie en tout cas de leurs idées,
09:50appliquées concrètement, mises en œuvre.
09:52Donc je crois que si Éric Ciotti consultait
09:54les adhérents des Républicains,
09:56je pense qu'il serait en sa faveur.
09:58Ensuite, je crois que s'il fait cela aussi,
10:00c'est parce qu'il a compris
10:02qu'en 2027, la droite ne gagnerait pas
10:04les élections présidentielles.
10:06S'il y avait une figure titulaire à droite,
10:08s'il y avait quelqu'un qui puisse gagner
10:10dans l'esprit d'Éric Ciotti en 2027,
10:12il n'aurait pas fait ce choix-là.
10:14Il aurait attendu 2027.
10:16Pourquoi est-il le seul à faire ce constat-là ?
10:18Vous allez écouter M. Wauquiez et M. Barnier,
10:20qui se sont exprimés pour l'occasion,
10:22qui ne font pas du tout ce même constat.
10:24Allez, on écoute.
10:26Je sors des bureaux des Républicains
10:28où nous n'avons eu aucune réunion
10:30et aucun dialogue avec Éric Ciotti
10:32depuis l'élection européenne.
10:34Ce qu'il a donc dit aujourd'hui,
10:36il l'a dit seul, solitairement.
10:38Il n'engage pas la famille politique
10:40à laquelle nous appartenons.
10:42Je pense même qu'il n'a depuis tout à l'heure
10:44plus de légitimité pour parler
10:46au nom de notre famille politique.
10:48Je pense qu'il n'a plus de légitimité
10:50pour parler au nom de notre famille politique.
10:52C'est ce que viennent de lui dire, d'ailleurs,
10:54la totalité des sénateurs.
10:56Je vois tous ceux qui sont en train de s'agiter
10:58pour faire des coalitions,
11:00pour faire des alliances,
11:02pour faire des petites combinaisons.
11:04Je le dis tout de suite, je n'y crois pas.
11:06Ça n'a jamais été ma façon
11:08de faire de la politique.
11:10Je crois à la politique
11:12qui est faite dans la clarté,
11:14en défendant ses idées.
11:16Parfois on convainc,
11:18parfois on ne convainc pas,
11:20mais on ne trahit jamais.
11:22Un homme seul.
11:24Pourquoi est-il le seul à faire ce constat ?
11:26C'est un homme seul.
11:28Les cadres l'ont lâché,
11:30mais Jordan Bardella annonce ce soir
11:32qu'il y a un accord politique avec les Républicains
11:34et que plusieurs dizaines d'élus,
11:36des députés, vont être investis.
11:38Ça signifie,
11:40potentiellement,
11:42qu'il y aurait une force d'appui
11:44venant de LR à l'Assemblée nationale
11:46pour appuyer une force
11:48du Rassemblement national.
11:50Il n'est pas si seul que ça.
11:52Les cadres l'ont lâché,
11:54mais il y a quand même des députés sortants
11:56qui le suivent et des députés non sortants
11:58qui seront investis et en capacité de gagner.
12:00Il n'a pas donné le nom ni l'identité
12:02de Jordan Bardella.
12:04Il faudra voir s'il y a un accord entre partis,
12:06mais il ne peut pas y avoir d'accord entre partis
12:08si le bureau politique est contre.
12:10Donc Bardella, il dit qu'il y aura quoi ?
12:12Des accords dans les circonscriptions,
12:14de soutien...
12:16Je comprends bien.
12:18Quand il y aura un candidat LR
12:20qui se présente à un candidat RN,
12:22il retire son candidat RN
12:24pour vous permettre
12:26au LR d'être désigné.
12:28C'est ça un peu le cadre de l'accord ?
12:30Ça peut être ça,
12:32mais en fait on n'en sait rien.
12:34On ne sait pas d'abord s'il y a un accord
12:36et deuxièmement ce qu'il y a dans l'accord.
12:38Si simplement ce sont des reports de voix,
12:40c'est très classiquement ce qui se passait
12:42dans le passé. Il n'y a rien de nouveau
12:44si les gens de la même sensibilité politique
12:46soutiennent le candidat de leur camp.
12:48J'ai beaucoup de réactions à vous faire écouter.
12:50Celle de Gérald Darmanin, ancien du LR.
12:52Moi aussi.
12:56Voir pour un plat de lentilles
12:58même pas frais
13:00M. Ciotti
13:02sans manifestement concertation d'ailleurs
13:04trahir
13:06la semaine qui précède
13:08l'appel du 18 juin
13:10pour aller se parier avec Mme Le Pen
13:12c'est évidemment
13:14avant d'y voir une analyse politique
13:16une grande tristesse.
13:18Moi j'ai senti un
13:20hall-cœur personnel.
13:24Quand il a quitté LR
13:26pour aller chez Macron
13:28il n'avait pas de hall-cœur personnel
13:30puisqu'il est resté 4 ans ministre de l'Intérieur.
13:32C'est un record, tant mieux pour lui.
13:34Enfin bon, les hall-cœurs
13:36sont à géométrie variable.
13:38Il y a des...
13:40Ecoutez,
13:42les institutions de la 5ème République
13:44et de son fondateur,
13:46Général de Gaulle,
13:48c'est la cohérence, c'est plus la 4ème République,
13:50c'est plus les coalitions.
13:52Donc c'est à la loyale,
13:54le parti gaulliste, il ne s'est jamais allié
13:56à qui que ce soit, c'est vers la fin
13:58qu'il a commencé à avoir des alliances avec le Centre
14:00et où le RPR est devenu l'UMP.
14:02C'est là qu'on a commencé à rentrer dans les confusions
14:04y compris d'ailleurs sur le dossier
14:06européen, qui est quand même
14:08la charnière clé de cette affaire
14:10sur le plan idéologique, ça n'a jamais été traité au fond.
14:12Moi, ce que je regrette
14:14à la fois comme citoyen, comme quelqu'un
14:16qui a passé quand même 25 ans de ma vie,
14:18j'ai jamais pu obtenir dans les années
14:20récentes la moindre discussion
14:22de fond sur les questions
14:24fondamentales du pays.
14:26Est-ce qu'il faut, par exemple, être européiste,
14:28comme dit le
14:30président de la République,
14:32l'horizon indépassable de la France, c'est l'Europe,
14:34c'est la souveraineté européenne,
14:36c'est plus la souveraineté française,
14:38ça, c'est la vision de Macron. Elle vaut ce qu'elle vaut,
14:40mais enfin, elle est sur la table.
14:42Et nous, qu'est-ce que nous disons ?
14:44Je n'ai pas entendu de position claire.
14:46J'ai entendu que des fois, on votait un coup sur les retraites,
14:48des fois, on votait
14:50un peu sur l'immigration,
14:52mais on perd tout le monde
14:54et on a perdu tout le monde.
14:56La France, elle a besoin de clarté.
14:58Et cette affaire de l'Europe,
15:00elle est fondamentale.
15:02Elle n'a pas du tout été traitée dans la campagne.
15:04Et moi, j'aime beaucoup Bellamy,
15:06mais je n'ai pas entendu qu'il y avait
15:08une autre vision du
15:10devenir de la France dans l'Europe.
15:12Je n'ai pas entendu. J'ai entendu qu'on
15:14allait modifier ici tel quel,
15:16mais on n'est pas rentré dans le fond du sujet.
15:18Et c'est pour ça qu'on ne s'impose pas.
15:20Tant que ce travail
15:22n'est pas fait...
15:24Est-ce que s'associer au RN,
15:26pour avoir des députés, en réalité, pour sauver
15:28LR, est-ce que c'est vraiment
15:30toucher la main du diable ?
15:32Non, je ne crois pas. Je ne crois non plus
15:34qu'il faille diaboliser. Ce qui me gêne
15:36le plus... Mais c'est ce qui se passe, en réalité.
15:38Tout ça est tout à fait excessif
15:40et un peu regrettable.
15:42Si on donne cette image,
15:44on va finir d'enterrer
15:46le parti. Quand on voit cette
15:48pantalonade à gauche et maintenant
15:50la pantalonade à l'intérieur du parti,
15:52tout ça ne sert que le Front National
15:54parce qu'en réalité,
15:56tout le débat tourne autour d'eux.
15:58Tout le débat tourne autour d'eux.
16:00Le président de la République lui-même les a dénoncés
16:02comme le diable et maintenant la gauche
16:04manifeste et la droite se divise.
16:06Ce qui ne marche pas comme stratégie.
16:08Il n'a fait que faire monter le RN.
16:10Ce qui se passe là
16:12est une chance inouïe pour le RN
16:14et pour Marine Le Pen. Le simple fait
16:16qu'Éric Ciotti annonce soutenir
16:18le RN, ça les crédibilise
16:20comme ils ne l'ont jamais
16:22été dans le passé. Ça leur donne
16:24une stature différente, une envergure différente
16:26et ça aura des répercussions pour 2027.
16:28Ça va aider Marine Le Pen
16:30pour 2027, quoi qu'il arrive, quels que soient
16:32les accords passés pour ces élections
16:34législatives anticipées ?
16:36À moins qu'il y a trois ans encore,
16:38sauf s'il se passe des événements compliqués
16:40dans les semaines qui viennent, tout est possible.
16:42Mais il y a trois ans dans lesquels
16:44peut émerger
16:46une droite sérieuse
16:48qui a réfléchi aux enjeux et qui est capable
16:50de parler à la France qui travaille
16:52parce que c'est celle-là qui est partie
16:54chez Madame Le Pen. C'est celle-là
16:56qu'il faut récupérer en traitant
16:58vraiment les sujets. Et c'est là
17:00que le RN est faible
17:02parce qu'ils ne sont pas prêts en réalité.
17:04Ils ne sont pas prêts intellectuellement
17:06ni politiquement sur ces sujets.
17:08Pourquoi est-ce qu'Éric Ciotti y va s'ils ne sont pas prêts ?
17:10C'est qu'il considère qu'ils sont prêts.
17:12On lui a promis quoi ? Un poste de ministre ?
17:14Parce qu'il a sans doute négocié des choses
17:16localement.
17:18Mais sa circonscription, elle était
17:20gagnable même sans le RN. Le RN a un très très
17:22gros score. Oui, mais enfin il est quand même
17:24habité depuis longtemps dans les villages de Vésubie.
17:26Et on lui a promis le ministère de l'Intérieur.
17:28J'en suis convaincu.
17:30Peut-être qu'il a négocié des choses. Peut-être sur la
17:32mairie de Nice. Il y a sûrement des
17:34choses de ce genre. Mais c'est pas rentré là-dedans.
17:36Ce qui m'importe, c'est de savoir
17:38si la droite sera capable, et la gauche
17:40aussi d'ailleurs, dans l'intérêt du pays.
17:42Encore une fois, dans l'intérêt du pays.
17:44Un débat serait mortifère
17:46s'il s'établissait entre
17:48l'extrême droite et l'extrême gauche.
17:50Et tout ça donnera un coup
17:52à la France au niveau international
17:54que personne n'imagine.
17:56Y compris dans les annonces de notation.
17:58Y compris dans la place et la voix
18:00de la France dans les grands dossiers du monde.
18:02C'est intéressant. Si vous voulez, on en parlera tout à l'heure.
18:04Juste qu'on écoute encore une réaction sur notre plateau de la vice-présidente
18:06des Républicains, Florence Portelli.
18:08Très choquée de la décision de Franck Tireur de
18:10LR face à Laure Lavalette
18:12pour le RN.
18:14J'ai honte
18:16de ce que fait Eric Ciotti.
18:18Parce qu'il y a deux choses. Un, il est vers
18:20un parti d'extrême droite ou de droite
18:22conservatrice. Comme vous voulez, ça dépend des points de vue.
18:24Un parti qui n'est pas le nôtre.
18:26Qui n'a pas les mêmes idées que nous.
18:28Et qu'il le fasse en tant que président du parti
18:30en expliquant d'ailleurs qu'il se
18:32fout complètement de l'avis de ses
18:34militants. Il l'a fait comme ça dans son coin.
18:36Ce qui est quand même une méthode inédite.
18:38Honnêtement. Je veux dire, à la limite
18:40il assume ses convictions quand on dit que c'est pour la France.
18:42On ne va pas se mentir. C'est pour la circonscription qu'il vise à Nice.
18:44Vous pensez que c'est aussi petit que ça ?
18:46Bien sûr. Pour moi, c'est aussi
18:48petit que ça. De quoi avez-vous peur ?
18:50Que votre famille politique, qui est une coalition
18:52sur des législatives, alors que nous sommes d'accord
18:54sur l'immigration, sur l'insécurité,
18:56sur le survoi d'achats.
18:58Il dit que là, il y a urgence, il y a péril en la demeure.
19:00Que la maison France brûle et qu'effectivement
19:02ces législatives sont une occasion absolument
19:04rêvée, inespérée
19:06de faire en sorte
19:08d'avoir un gouvernement d'union nationale
19:10et de commencer le redressement du pays.
19:12Elle brûle à cause de qui ?
19:14Elle brûle à cause de qui la maison ?
19:16Qui a commencé à brader les fleurons
19:18industriels françaises
19:20en 2016,
19:222015, 2016, quand il était
19:24ministre des Finances ? Qui c'est qui l'a fait ?
19:26Qui a vendu Thomson ? Qui a bradé ?
19:28Qui a parlé de Cuba
19:30en parlant de l'économie française ?
19:32Qui fait le grand bradage
19:34où on explique
19:36qu'on attire les investissements étrangers ?
19:38Oui, ils viennent acheter, ils les montrent, ils repartent avec.
19:40Mais vous savez combien on a d'investissements
19:42nous à l'étranger ? Quatre fois plus de ce
19:44qu'on attire. Donc ça n'a pas de sens.
19:46Le bilan économique de M. Macron
19:48est catastrophique.
19:50Il nous lègue 700 milliards de dettes supplémentaires,
19:52un taux de chômage élevé,
19:54des agences
19:56de notation qui n'ont plus confiance,
19:58une désindustrialisation marquée,
20:00une crise agricole ouverte.
20:02Sans parler de l'immigration, de l'insécurité,
20:04de la chute
20:06catastrophique de l'autorité. C'est ça
20:08qui fait le terreau de résultats.
20:10Et ce qui est extraordinaire dans la décision
20:12de la dissolution, si vous m'autorisez une minute
20:14de plus, moi j'ai vécu celle
20:16de 97 sous Chirac, j'étais député.
20:18Tout d'un coup ça vous tombe dessus.
20:20En plus j'étais très
20:22proche de Chirac, de Juppé, etc.
20:24J'étais dans les coulisses. C'était une
20:26vengeance sur les
20:28baladuriens. On avait une majorité absolue,
20:30énorme, celle de 93.
20:32Mais elle n'était pas docile.
20:34Parce qu'il y avait encore des baladuriens
20:36et donc il y avait des divisions et donc c'était
20:38une dissolution de confort, croyait-il.
20:40Juppé, Villepin, etc.
20:42Lui avait bourré le mou, si j'ose dire.
20:44Et il était convaincu que ça passerait
20:46comme une lettre à la Poste, dans la foulée de sa réélection.
20:48Et que, naturellement,
20:50il aurait une assemblée
20:52à sa main. C'est pas du tout ce qui
20:54s'est passé. La gauche a gagné,
20:56y compris sur les 35 heures
20:58écrites sur un coin de table par M. Stroskane
21:00qui me l'a dit après.
21:02C'est comme ça que ça a été fait, les 35 heures.
21:04Dans la foulée de cette dissolution.
21:06Aujourd'hui on a une dissolution qui est très différente.
21:08Il n'a pas de majorité.
21:10Il ne peut plus gouverner.
21:12Ça fait des mois que je dis que ce truc ne peut pas tenir.
21:14Aucun texte ne peut passer.
21:16Ou à chaque fois c'est des conversations de bazar.
21:18On en est à discuter pendant des siècles sur la fin de vie.
21:20Mais on voit bien que ce sont des sujets sociétaux.
21:22Les mots de la France ne sont pas traités.
21:24S'il n'y a pas de majorité, ça ne pourrait pas durer.
21:26Là, qu'est-ce qu'il fait ?
21:28Il reçoit la Terre entière au débarquement.
21:30Il reçoit le Festival de Cannes
21:32le soir du grand dîner
21:34Biden à l'Elysée.
21:36Le lendemain, il dissout.
21:38Imaginez l'image que ça projette
21:40sur la Terre entière.
21:42Et pourquoi est-ce qu'il fait cette dissolution ?
21:44Il fait cette dissolution
21:46parce qu'il considère que les Français lui ont manqué.
21:48Qu'ils ont mal voté.
21:50Et donc il va les faire re-voter
21:52pour qu'il ait raison.
21:54C'est une dissolution d'orgueil.
21:56Dans sa psychologie à lui,
21:58ils ont mal voté.
22:00Maintenant ils doivent bien voter.
22:02Je vais leur expliquer les enjeux.
22:04Je vais parler.
22:06Mais ce à quoi ils ne se rendent pas compte,
22:08c'est que plus il parle,
22:10plus il fait monter la pression
22:12en faveur du RN.
22:14C'est là que le rejet est devenu tel
22:16qu'il joue contre son propre camp.
22:18Et c'est vrai qu'il y a
22:20un terrible contraste entre ces images
22:22de l'Elysée.
22:24C'était samedi soir.
22:26Le monde entier est là.
22:28Il reçoit le monde entier.
22:30Dimanche, il dissout.
22:32Ça, c'était avant les résultats
22:34des élections européennes.
22:36Imaginez, Biden est dans l'avion du retour.
22:38Biden part dimanche après-midi.
22:40Il est dans l'avion du retour
22:42et on doit venir lui expliquer
22:44qu'il y a deux heures,
22:46le président a dissout la santé.
22:48Parce que les résultats des élections européennes sont tombés
22:50et qu'Emmanuel Macron espérait quand même un score
22:52au-delà de 17-18%.
22:54Là, 14%.
22:56Effectivement, il a quand même pris un coup de massue.
22:58C'est une réalité.
23:00La France était ingouvernable jusqu'à présent.
23:02On ne pouvait faire passer aucun texte.
23:04Il y a des réformes qui ont eu lieu
23:06dans ce pays avec cette majorité relative.
23:08Attendez, on ne peut pas exclure
23:10que ce soit pire après.
23:12Il est possible que nous arrivions le 7 juillet
23:14avec trois grands blocs
23:16et qu'il n'y ait aucun gouvernement
23:18qui soit en capacité d'être formé
23:20et que la France soit cette fois réellement ingouvernable.
23:22Aujourd'hui, elle l'est.
23:24Le 7 juillet, elle ne le sera peut-être plus du tout.
23:26Nous avons une crise aujourd'hui
23:28et une crise politique.
23:30Nous aurons peut-être une véritable crise politique,
23:32une crise de régime après le 7 juillet.
23:34C'est quelque chose qu'on ne peut pas exclure.
23:36Avec des manifestations quotidiennes.
23:38On va marquer une pause.
23:40On a beaucoup de choses à vous montrer encore.
23:42Écoutez Jordan Bardella qui était au 20h.
23:44Écoutez Eric Zemmour qui était sur ce plateau.
23:46Mais il est 21h30.
23:48Simon Guillen vous rappelle les principales infos de la soirée.
23:50Salut Simon.
23:52Bonsoir cher Olivier et bonsoir à tous.
23:54Un incendie très important s'est déclaré cet après-midi
23:56avec des morts dans le Var.
23:58Les flammes ont déjà parcouru plus de 600 hectares ce soir.
24:00Plusieurs hameaux ont dû être évacués
24:02mais aucune victime n'est à déplorer.
24:04Le feu continue actuellement sa progression.
24:06Poussées par le vent, des routes départementales
24:08ont été coupées à la circulation.
24:10Plus de 200 sapeurs-pompiers
24:12sont actuellement mobilisés sur place.
24:14En Nouvelle-Calédonie, un homme blessé
24:16le 29 mai dernier au nord de Nouméa
24:18a succombé à ses blessures aujourd'hui.
24:20Il avait ouvert le feu sur les forces de l'ordre
24:22avant d'être blessé par balle par le GIGN.
24:24Ce qui porte désormais à neuf
24:26le nombre de personnes décédées
24:28lors des émeutes qui ont touché ce territoire d'outre-mer.
24:30Et puis le humoriste
24:32Guillaume Meurisse, finalement licencié par Radio France
24:34pour faute grave, il était suspendu
24:36depuis le mois de mai dernier.
24:38Radio France l'accuse de déloyauté répétée
24:40pour avoir réitéré ses propos polémiques
24:42sur le Premier ministre israélien
24:44Benhamin Netanyahou.
24:46Merci beaucoup Simon.
24:48Le RN a donc dit oui aux Républicains
24:50mais en revanche dit non à Reconquête.
24:52Dans un communiqué, Marion Maréchal expliquait
24:54Jordan Bardella l'informer
24:56d'un changement de position et du refus du RN
24:58du principe même d'un accord
25:00malgré mes tentatives de négociation
25:02et le regrettable argument qui m'a été annoncé
25:04étant qu'il ne souhaitait aucune association
25:06directe ou indirecte
25:08avec Éric Zemmour.
25:10Et on va écouter Jordan Bardella
25:12qui l'a confirmé ce soir sur le 20h de TF1.
25:18Pour bâtir une alliance et une majorité
25:20il faut de la confiance.
25:22Or j'estime que les prises de position d'Éric Zemmour
25:24tout au long de la campagne européenne
25:26que les invectifs qu'il a multipliés
25:28à l'égard du RN
25:30et les positions parfois très excessives
25:32qu'il peut prendre ont rendu
25:34les conditions d'un accord caduque.
25:38Il est vrai que durant cette campagne
25:40Éric Zemmour, contrairement à Marion Maréchal
25:42avait fait du RN non pas des concurrents
25:44mais de véritables adversaires
25:46et qu'il considérait qu'il fallait vraiment taper
25:48le RN.
25:50Il est vrai que ça rend à l'issue
25:52de ces élections européennes
25:54tout rassemblement plus compliqué.
25:56Au-delà de ça il y a une détestation
25:58qui est réelle entre d'un côté
26:00Éric Zemmour, Marine Le Pen
26:02et Jordan Bardella.
26:04Mais qu'a offrir Éric Zemmour au RN ?
26:06Je ne veux pas être trop sévère avec lui
26:08mais politiquement il n'a rien à offrir.
26:10Il n'a pas de député sortant.
26:12Les électeurs, le report de voix se fait quasiment
26:14mécaniquement au second tour dans les circonscriptions.
26:16Il est très affaibli Éric Zemmour.
26:18Le RN
26:20ne pourrait lui faire que des cadeaux.
26:22À quel titre pourrait-il un cadeau à Éric Zemmour ?
26:24En plus de ça, il joue un rôle formidable
26:26pour Marine Le Pen.
26:28Ça permet de la recentrer.
26:30Il joue le rôle du méchant extrême droite.
26:32Et donc qu'il divorce
26:34du méchant pour se
26:36centriser.
26:38Ce qui est intéressant c'est ce que pourrait faire Marion Maréchal.
26:40Mais qu'en répond ce soir Éric Zemmour ?
26:42Il était en plateau ce soir sur CNews
26:44et il a répété
26:46qu'il voulait travailler avec le RN et tous les autres.
26:50Mes différences,
26:52mes oppositions avec
26:54le RN et avec LR
26:56sont de notoriété publique.
26:58Je ne les ai jamais cachées.
27:00Je suis libre.
27:02Je suis un homme libre.
27:04Ça ne veut pas dire que
27:06je ne suis pas enthousiaste
27:08à l'idée d'un grand rassemblement
27:10qui pourrait enfin entamer
27:12la lutte
27:14contre le grand remplacement que je dénonce.
27:16Même si on commence un peu
27:18timidement à limiter
27:20les arrivées d'étrangers,
27:22à augmenter au contraire
27:24le nombre d'OQTF
27:26qui seront exécutés.
27:28Dès dimanche soir, j'ai décidé
27:30et je vous le dis ce soir,
27:32que je ne me présenterai pas
27:34aux législatives
27:36parce que dans ma circonscription de cœur
27:38où je me suis présenté
27:40en juin 2022,
27:42c'est-à-dire dans le Var,
27:44il y a un sortant du RN
27:46et je ne voudrais pas me faire barrage
27:48à l'éventuelle élection
27:50d'un député
27:52du RN.
27:54Premièrement,
27:56et deuxièmement, je ne demande rien.
27:58Ni circonscription, ni même
28:00poste ministériel, je ne demande rien.
28:02Je n'ai jamais rien demandé
28:04depuis dimanche soir, depuis que j'ai appelé
28:06à voter à une coalition.
28:08Je n'ai jamais rien demandé et je n'exige rien.
28:10Donc je dis, il faut l'union, il faut l'union, il faut l'union.
28:12Il faut l'union,
28:14mais il offre ce qu'il a à offrir.
28:16Il offre le maximum en réalité de ce qu'il a.
28:18Je ne me présente pas.
28:20Non, il n'a rien à offrir
28:22sauf des voix dont il n'est pas propriétaire
28:24et comme le disait Johan,
28:26ces voix se reporteront automatiquement
28:28sur le RN.
28:30C'est tout. Après, ils auront des querelles de personnes
28:32et à la limite, tout le monde s'en fout.
28:34Quand il dit, je ne me présente pas
28:36pour ne pas faire barrage au RN,
28:38s'il ne se présente pas, c'est parce qu'il sait
28:40qu'en se présentant, il ne gagnera pas.
28:42S'il avait la certitude de gagner,
28:44il se présenterait, mais en 2022,
28:46il n'a pas réussi à accéder
28:48au second tour des élections législatives.
28:50Quand il dit, je ne demande rien,
28:52encore une fois, je ne veux pas paraître trop sévère,
28:54la politique est cruelle pour Éric Zemmour.
28:56C'est vrai que c'est cruel ce qui lui arrive en ce moment,
28:58mais il ne demande rien
29:00parce qu'il n'est pas en capacité de demander
29:02quoi que ce soit. Il n'a rien à offrir.
29:04Encore 24 heures, est-ce qu'il y aura un accord, selon vous,
29:06avec Reconquête ?
29:08Absolument pas, mais le RN n'a absolument
29:10aucun intérêt à un accord.
29:12Il n'y aurait que des contraintes pour Marine Le Pen
29:14et Jordan Bardella à signer un accord
29:16avec Reconquête, que des contraintes.
29:18Question, Marie-Charles, va-t-elle démissionner,
29:20quitter Reconquête ? Sa réponse était ce matin,
29:22je ne sais pas ce qu'elle prône.
29:26Est-ce que vous quittez Reconquête
29:28ou est-ce que vous pourriez quitter Reconquête ?
29:30Non, absolument pas.
29:32Une fois de plus, je ne retourne pas au RN
29:34comme j'ai pu l'entendre.
29:36Ça n'a jamais été mon intention.
29:38Pas même, d'ailleurs, durant l'élection européenne.
29:40Je ne sais pas d'où cette rumeur que j'ai toujours contestée
29:42est sortie.
29:44Ce soir, c'est la même position.
29:46Je précise qu'elle est venue, cet après-midi, au QG de Reconquête.
29:48La visite a duré 12 minutes, exactement.
29:50Les relations avec Éric Zemmour
29:52sont notoirement très mauvaises.
29:54Les proches de Mario Maréchal, au lendemain de l'élection,
29:56d'ailleurs le soir même de l'élection, ne s'en cachaient pas.
29:58On dit que cette campagne, pour elle, avait été épouvantable,
30:00qu'on lui a mis des bâtons dans les roues.
30:02Il est vrai que la stratégie a divergé aussi.
30:04On parlait du RN.
30:06Éric Zemmour voulait vraiment taper très fort
30:08sur la campagne de Jordan Bardella.
30:10Mario Maréchal disait non,
30:12ce ne sont pas nos adversaires,
30:14ce sont simplement des concurrents.
30:16Donc il y avait une vraie divergence de point de vue.
30:18Elle annonce là qu'elle reste à Reconquête.
30:20Elle va aller au Parlement européen.
30:22On verra bien comment les choses vont se passer.
30:24Mais il est vrai que Mario Maréchal est aussi dans une position
30:26qui est très inconfortable.
30:28En cas de...
30:30Si Jordan Bardella est Premier ministre,
30:32c'est une jeune femme qu'on pourrait voir
30:34dans un ministère ?
30:36Clairement, s'il est Premier ministre,
30:38il faut encore qu'il ait une majorité absolue
30:40ou alors une coalition de dernière minute
30:42qui leur permette d'aller au gouvernement.
30:44Oui, bien sûr.
30:46En plus, je la connais.
30:48Je vais poser la question différemment.
30:50Est-ce que ce soir, vous la voyez partante
30:52pour le RN ?
30:54Clairement, oui.
30:56En plus, c'est une femme très ambitieuse,
30:58travailleuse. Nous étions dans la même commission
31:00quand j'étais encore député.
31:02C'est quelqu'un qui travaillait ses dossiers
31:04et qui est quelqu'un de sérieux.
31:06Donc oui, elle sera une recrue
31:08de qualité
31:10s'ils arrivent à former un gouvernement.
31:12D'abord, il faut qu'ils aient une majorité.
31:14Et deuxièmement, qu'ils imposent de la crédibilité.
31:16C'est quand même ça leur problème numéro un.
31:18La gauche, recomposition et trahison.
31:20Ce sera juste après la publicité. A tout de suite.
31:22La gauche, donc,
31:24recomposition, express et trahison.
31:26Hier, M. Glucksmann, à 20h,
31:28disait, voici ma liste
31:30pour avoir un accord
31:32avec Alephi.
31:34Deux heures après, sans beaucoup de considération
31:36pour la sortie du candidat Glucksmann,
31:38Olivier Faure annonçait l'alliance.
31:42Nous sommes disposés
31:44à travailler ensemble
31:46avec vous et avec toutes celles et ceux
31:48qui ne se résolvent pas
31:50à faire de la France
31:52un pays qui succombe
31:54à l'extrême droite.
31:56Nous sommes un pays métissé.
31:58Nous sommes un pays fier
32:00de ses différentes origines.
32:02Nous sommes un pays qui ne trie pas
32:04entre ses enfants.
32:06Nous sommes un pays qui se lève aujourd'hui
32:08pour dire non à l'extrême droite
32:10et pour dire oui à la démocratie.
32:12Oui à la gauche.
32:14Merci à vous.
32:16Merci de votre mobilisation. On continue.
32:18Fabien Roussel,
32:20qui a dû perdre une oreille pendant
32:22cette déclaration et qui a passé son temps
32:24à être hué par les militants de la France insoumise,
32:26lui aussi a plongé dans
32:28ce nouveau front populaire.
32:32Jean-Luc Mélenchon,
32:34il n'était pas dans les discussions.
32:36Nous sommes en train de construire autre chose.
32:38Sans lui ?
32:40En tout cas, il n'était pas là.
32:42Oui, sans lui.
32:44Sans lui.
32:46Quelle imposture !
32:48Il se moque de nous.
32:50Il se moque littéralement de nous.
32:52Jean-Luc Mélenchon, tout d'un coup, a disparu.
32:54Il n'est plus dans les conversations,
32:56il n'est plus dans les discussions.
32:58Alors même que Mathilde Panot et Emmanuel Bompard
33:00sont là, sont les deux plus proches
33:02de Jean-Luc Mélenchon,
33:04il participe activement aux discussions.
33:06De qui se moque-t-on ?
33:08J'entends Olivier Faure dire
33:10nous sommes pour la France métissée,
33:12nous sommes pour ci, pour ça.
33:14Je veux dire également qu'il soutient l'antisémitisme.
33:16Parce que quand le parti socialiste
33:18s'apprête à soutenir des candidats
33:20comme Mme Obono, comme Mme Keke,
33:22comme M. Guiraud,
33:24qui est allé en Tunisie,
33:26pour dire que les bébés retrouvés
33:28dans les fours en Israël
33:30avaient été placés par Israël
33:32et non pas par le Hamas.
33:34Il y a des tas de socialistes
33:36qui mangent le chapeau.
33:38Jérôme Guedj, qu'est-ce qu'il pense ce soir ?
33:40Jérôme Guedj, qu'est-ce qu'il pense ce soir ?
33:42C'est des gens du Sénégal en train de taper sur la France.
33:44C'est son propre pays.
33:46C'est des trucs inouïs.
33:48On a beaucoup parlé tout à l'heure
33:50d'Éric Ciotti et de la trahison
33:52du général de Gaulle
33:54pour aller l'allier
33:56avec Marine Le Pen.
33:58Mais ça n'a pas traîné.
34:00Vous avez vu, ils sont tous là.
34:02C'est la gamelle.
34:04L'odeur de la gamelle.
34:06La droite est incapable de faire ça.
34:08Tout le monde sait que pour être élu,
34:10il faut ce genre de compromissions.
34:12Il y a des gens qui se drapent.
34:14On peut faire des compromissions.
34:16C'est une chose de trouver un accord.
34:18Quand vous faites une coalition,
34:20vous trouvez des points d'accord sur un programme,
34:22vous faites des compromis, vous renoncez à tel programme
34:24pour trouver un accord.
34:26Mais là, on ne parle pas de programme,
34:28on parle d'antisémitisme.
34:30On ne négocie pas avec l'antisémitisme.
34:32Là, le PS a négocié avec l'antisémitisme.
34:34Il s'est assis sur l'antisémitisme.
34:36Pardonnez-moi, mais c'est extrêmement grave
34:38ce qu'il s'est passé aujourd'hui.
34:40Hier, en l'occurrence.
34:42Glucksmann, que je connais depuis fort longtemps,
34:44qui est un intellectuel,
34:46qui est charmant comme individu,
34:48a essayé,
34:50avec du courage quand même,
34:52là, ce public, tout ça,
34:54ce n'était pas évident à faire démarrer ça.
34:56Il commençait à redonner des couleurs
34:58à l'ancien parti socialiste.
35:00Au point que Hollande est sorti de sa cave
35:02pour dire, attendez, je suis encore là,
35:04je peux peut-être rendre service.
35:06Avec un soir tout à fait honorable.
35:08Le lendemain, tout est jeté à l'eau
35:10pour s'allier avec des fous furieux
35:12qui se baladent.
35:14C'est ce qu'on appelait le sacrifié de la gauche.
35:16C'est le sacrifié de la gauche.
35:18Il a eu du mal au début avec les socialistes.
35:20Maintenant, il en a à nouveau
35:22avec les socialistes.
35:24Et bien sûr, Mélenchon,
35:26Mélenchon nous considère comme un marchepied
35:28pour sa candidature.
35:30C'est ça qu'il veut, lui.
35:32Ce que veut Mélenchon, c'est être le...
35:34C'est la tête avec le pen pour les présidentielles.
35:36C'est ça qui se joue.
35:38Et si c'est ça, la France,
35:40qui s'annonce dans les deux ou trois années qui viennent,
35:42je peux vous dire que ça va tourner très très mal.
35:44Y compris dans les rues.
35:46C'est pour ça que je dis qu'il est impératif
35:48que Glucksmann
35:50et le parti socialiste se reconstruisent
35:52de façon sérieuse, mais malheureusement
35:54ça n'en prend pas le chemin, et qu'à droite
35:56on fasse la même chose avec du courage.
35:58Et pas qu'on se contente de dire,
36:00bon, comme disait tout à l'heure Ciotti,
36:02ils sont trop forts, donc on va se coucher.
36:04Il est disparu des radars aujourd'hui.
36:06Raphaël Glucksmann, il n'était pas là,
36:08il n'a pas participé.
36:10Est-ce qu'il fait encore partie de places publiques ?
36:12Si vous voulez, Raphaël Glucksmann, pour les élections législatives
36:14anticipées, a peu de pouvoir.
36:16Ce n'est pas lui qui décide des investitures,
36:18il n'est pas au parti socialiste, il n'est pas dans la commission nationale
36:20d'investiture, il n'a pas l'argent du parti socialiste.
36:22Donc il a servi le marchepied.
36:24Mais naturellement,
36:26on verra s'il s'organise ensuite
36:28avec d'autres. François Hollande va sortir du bois
36:30après les élections législatives.
36:32Bernard Cazeneuve, j'imagine, va faire la même chose
36:34pour commencer à préparer 2027.
36:36On verra quel rôle joue Raphaël Glucksmann.
36:38Mais sur les élections législatives, il faut aller très vite,
36:40il faut un parti, il faut de l'argent
36:42pour faire campagne. Tout ça, Raphaël Glucksmann
36:44ne l'a pas.
36:46Dernière séquence, Gabriel Attal était de retour ce soir sur la scène médiatique.
36:48J'étais de 20h et on ne l'avait pas vu ni entendu
36:50depuis dimanche, ne me trompe pas.
36:52Lorsqu'il a fait son devoir électoral
36:54pour annoncer, donc ce soir,
36:56il a donné une info, il va mener lui-même personnellement
36:58la campagne.
37:02Nous avons perdu les élections européennes.
37:04Les partis d'extrême droite et d'extrême gauche
37:06ont totalisé près de 50%
37:08des voix et le président
37:10de la République en a tiré une conclusion
37:12et a souhaité redonner la parole aux Français
37:14pour l'avenir du pays. C'est pour ça que ces élections
37:16sont probablement les plus importantes
37:18pour les Français. Je mènerai
37:20cette campagne, c'est moi qui mènerai cette campagne
37:22en tant que chef de la majorité,
37:24Premier ministre, avec
37:26l'identité qui est la mienne, les Français
37:28me connaissent, ça fait plusieurs mois maintenant que je
37:30j'oeuvre en tant que Premier ministre aux côtés du président
37:32de la République.
37:34Moi j'attendais qu'il commente quand même ce qui s'est passé
37:36dimanche soir, il n'a pas dit un mot là-dessus.
37:38Il a zéro crédibilité.
37:40Zéro crédibilité. C'est fini pour lui.
37:42Totalement fini. Il a été humilié
37:44comme rarement j'ai vu, c'est-à-dire que
37:46il n'était pas au courant, c'est incroyable.
37:48Vous vous souvenez
37:50de l'algarade entre Sarkozy
37:52et Fillon sur le collaborateur ?
37:54Mais là c'est pire que tout, c'est vraiment
37:56le pire.
37:58Il a été condamné comme un gadget
38:00sans accorder d'importance
38:02à ce qu'il faisait. Il avait réussi
38:04à l'éduquer, voilà, des jeunes
38:06modernes, mais il ne le traite
38:08de rien du tout. Il est vrai que le Premier ministre
38:10n'était pas au courant dimanche soir.
38:12Il a fait son truc avec quelques
38:14conseillers proches, le Premier ministre n'est pas
38:16dans la boucle, c'est sans précédent.
38:18C'est même pire que ça, parce qu'il a visiblement
38:20de sources confirmées,
38:22Gabriel Attal découvre cela
38:24lorsqu'il est convoqué à l'Elysée dimanche soir
38:26et Gérald Darmanin, lui,
38:28était au courant plusieurs jours avant.
38:30Donc le ministre de l'Intérieur était au courant
38:32et le Premier ministre, lui, ne savait rien.
38:34C'est quand même extrêmement particulier.
38:36Donc sa crédibilité aujourd'hui pour mener la campagne
38:38comme il vient de le dire, elle est de 0,0.
38:40Mais c'est le Président de la République qui peut mener cette campagne.
38:42D'ailleurs il la commence demain avec sa conférence de presse.
38:44C'est Emmanuel Macron qui sera au courant.
38:46Vous savez qu'il garde sa voiture de fonction et un secrétaire
38:48personnel à vie.
38:50S'il reste plus de six mois à Matignon,
38:52ce n'est pour l'instant pas assuré.
38:54Je ne savais pas la règle des six mois.
38:56Ça c'est un point intéressant.
38:58Il faut être resté plus de six mois à Matignon, me semble-t-il,
39:00pour pouvoir bénéficier des avantages.
39:02Mais là il est encore Premier ministre.
39:04Ça fait cinq mois et un jour qu'il est Premier ministre.
39:06Donc la campagne durant trois semaines...
39:08Il le reste jusqu'au 7 juillet ?
39:10Il le reste jusqu'au 7 juillet, ça ne suffit pas.
39:12Il faudrait qu'il reste jusqu'au 11 ou 12 juillet, manifestement.
39:14C'est une question insupportable sans réponse.
39:16C'est terrible.
39:18Demain, conférence de presse,
39:20la suite de tous ces événements.
39:22Ça a été repoussé de 24 heures
39:24pour la raison ?
39:26Pour laisser imploser LR ?
39:28Naturellement, pour que le Président de la République
39:30voie les négociations
39:32telles qu'elles sont en train de se passer aujourd'hui
39:34et voie sur quoi ont abouti ces négociations.
39:36C'est vrai qu'il est plus facile pour lui
39:38de parler maintenant que les Républicains
39:40officiellement, Eric Ciotti,
39:42veulent faire alliance avec le Rassemblement National
39:44et maintenant que le Parti Socialiste
39:46s'est allié à la France Insoumise.
39:48Est-ce que je peux dire un mot sur l'international ?
39:50Oui, vous avez 30 secondes.
39:52C'est catastrophique.
39:54Les rendez-vous du mois de juin
39:56sont extrêmement importants.
39:58La nomination des principaux personnels,
40:00patrons de la commission,
40:02ça se joue maintenant.
40:04Le G7,
40:06le sommet de l'OTAN,
40:08l'aide qu'il a donnée à l'Ukraine,
40:10qu'il a annoncée,
40:12où vont être les mirages au mois de juillet,
40:14on n'en sait rien.
40:16Donc tout ça,
40:18sans parler de Gaza, du Proche-Orient,
40:20de la diplomatie française,
40:22vu de l'extérieur,
40:24la France est en train de se...
40:26Vous mettez le doigt
40:28sur quelque chose de très important.
40:30L'Ukraine, les avions, les militaires,
40:32les 650 millions, promis.
40:34Tout ça, les Français ne comprennent pas non plus.
40:36Et c'est peut-être aussi la raison de la sanction.
40:38Bien sûr, mais moi non plus,
40:40je ne comprends pas.
40:42Je n'étais pas très isolé jusqu'à présent.
40:44Merci beaucoup Pierre Lelune de nous avoir accompagné,
40:46de votre éclairage.
40:48Merci Yoann, je remercie Valérie Acnan, Maxime Lavandier,
40:50Emmanuel Perrault qui m'ont aidé à préparer cette émission.
40:52Julien Pasquet est là dans un instant,
40:54dans une dizaine de minutes, puisque ce soir en info
40:56commence à 22h.
40:58On est un peu en édition spéciale pour décrypter
41:00tout ce qui se passe et il y a du travail.
41:02Ciao, à demain.