Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous. Merci d'être avec nous pour le Meilleur de l'Info ce soir avec Xavier Rofeur, criminologue et Yoann Uzeil qui vont m'accompagner.
00:08 On va parler d'histoire, on va revenir sur ce qui s'est passé aujourd'hui en Bretagne et le début d'idée des 80 ans.
00:15 Mais d'abord, parce que l'actualité est bousculée, j'ai plusieurs choses à vous dire.
00:18 D'abord, Vladimir Poutine est en ce moment au Kremlin.
00:21 Ce sont des images en direct. Il vient d'annoncer qu'il menace de livrer des armes à des pays tiers pour frapper les intérêts occidentaux.
00:31 Une déclaration qu'il vient de faire et c'est une déclaration qui arrive au moment même où l'on apprend qu'un homme a été arrêté à Roissy.
00:41 Alors pas n'importe quel homme, il est ukrainien et russe, surtout russophone. Il vient du Donbass.
00:45 Il essayait de fabriquer des bombes, des bombes artisanales et l'une de ces bombes lui a explosé à la figure.
00:53 Donc c'est comme ça qu'il a été repéré. Le parquet national antiterroriste vient d'ouvrir une enquête.
01:00 On est en direct précisément avec Claude Moniquet, spécialiste de toutes ces questions de terrorisme.
01:07 Est-ce que vous avez des infos supplémentaires sur cet homme ?
01:10 Je vois qu'il a 26 ans et donc encore une fois qu'il est d'origine ukrainienne, russophone.
01:16 Et c'est très, très inquiétant au moment évidemment où Vladimir Zelensky arrive en France, où Joe Biden est en France.
01:24 Évidemment, il y a de quoi être très, très inquiet, Claude Moniquet.
01:30 Oui, ce qu'on sait, c'est que c'est un ukrainien de nationalité âgé de 26 ans, originaire du Donbass, en l'est de l'Ukraine,
01:39 qui a combattu avec les indépendantistes pro-russes de l'Est, du Donbass, et qui a obtenu la nationalité russe.
01:50 Voilà ce qu'on sait pour le moment de ce garçon.
01:52 Au niveau factuel, il semble effectivement qu'il était en train de préparer des explosifs du TATP,
02:00 un explosif artisanal qui est habituellement la marque des groupes islamistes comme Daesh,
02:07 mais qui est extrêmement instable pour fabriquer du TATP.
02:10 Il vaut mieux quand même avoir été très attentif et ne pas s'être endormi pendant les cours dispensés par les artificiers.
02:18 La piste suivie par l'ADGSI à l'heure actuelle, c'est qu'il aurait peut-être tenté d'introduire des explosifs
02:27 dans un vol de fret à destination de l'Ukraine.
02:31 Et bien entendu, il est très tôt dans l'enquête, on ne peut pas encore incriminer quelqu'un,
02:37 mais ça sent quand même un tout petit peu la manipulation russe, la provocation russe,
02:42 d'autant plus qu'on sait qu'il y a au gros, au renseignement militaire,
02:47 une branche en tout cas, qui au moins, qui est spécialisée dans les actions violentes en Europe.
02:53 Ce sont entre autres les gens qui avaient tenté d'assassiner Skripal en Grande-Bretagne
02:58 et qui ont mené d'autres actions du même type en Europe ces 15 dernières années.
03:03 Alors le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête des chefs de participation
03:06 à une association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation de crimes d'atteinte aux personnes,
03:10 détention de substances ou produits incendiaires ou explosifs,
03:12 ou d'éléments destinés à composer un engin incendiaire ou explosif
03:16 en vue de préparer une destruction, dégradation ou atteinte aux personnes
03:19 en relation avec une entreprise terroriste.
03:22 Xavier Roffer, encore une fois, peut-être que c'était pour équiper, comme l'a dit Claude Moniquet,
03:28 mettre une bombe dans un vol de fret à destination de l'Ukraine.
03:31 Cela dit, ça arrive encore une fois au moment où Joe Biden ou Volodymyr Zelensky
03:35 arrivent sur le territoire français et il faut être très très attentif à ce qui se passe.
03:39 Et je répète cette déclaration de Volodymyr Poutine
03:43 qui menace de livrer des armes à des pays tiers pour frapper les intérêts occidentaux.
03:47 Et les intérêts occidentaux, on en fait partie, la France en fait partie.
03:51 Alors tout ça, notamment ce que j'ai entendu auparavant,
03:54 est quand même une série d'hypothèses empilées les unes sur les autres.
03:57 Donc je crois qu'il faut être bien plus prudent que ça.
03:59 À l'heure actuelle, sur 100 individus qui préparent des bombes,
04:02 il y en a peut-être deux qui ont des instructeurs, mais 98 qui apprennent sur Internet à le faire.
04:07 Et ce que ne savent pas ceux qui apprennent à fabriquer des bombes sur Internet,
04:11 c'est que des services, notamment français, ont récupéré toutes les recettes
04:15 de fabrication de bombes qui traînaient sur Internet
04:18 et ont essayé de faire des bombes à partir de ces recettes-là.
04:21 Au moins la moitié des recettes sont faites délibérément
04:26 pour que les bombes n'explosent pas au moment où il serait prévu qu'elles explosent,
04:30 mais explosent à la figure de ceux qui les préparent.
04:32 Donc on peut penser que d'autres services ont gentiment mis sur Internet
04:36 des recettes truquées de fabrication de bombes,
04:39 de manière à ce que ça n'explose pas au moment venu.
04:41 Donc méfions-nous des hypothèses hypothétiques.
04:44 – Un dernier mot, Claude Moniquet, encore une fois la présence des chefs d'État
04:51 les plus importants au monde pour les commémorations du D-Day,
04:55 ils donnent sans doute des idées à des tas de terroristes en ce moment.
05:01 – Oui, en tout cas on sait que pour les Jeux Olympiques
05:03 il y a toute une série de menaces qui sont non seulement,
05:06 bien entendu, la menace islamiste,
05:08 mais toute une galaxie de groupes ou de groupuscules,
05:14 voire d'individus qui vont de l'ultra-gauche à l'ultra-droite
05:18 en passant par les islamistes.
05:20 Maintenant s'y rajoute effectivement peut-être une dimension russe.
05:23 Pour le moment on a trouvé quand même, on pense avoir trouvé la main russe
05:27 dans une série d'opérations,
05:28 mais qui sont des opérations de déstabilisation bénigne.
05:31 Les étoiles de David bleues taguées, les mains rouges,
05:35 les cercueils au pied de la tour Eiffel,
05:38 tout ça par ailleurs restant à prouver quant à l'implication russe.
05:41 Maintenant si ce qui s'est passé est réellement lié à des intérêts russes
05:48 ou à des intérêts pro-russes au don de base,
05:50 on change tout à fait de dimension.
05:52 Parce que là on n'est plus dans les mesures actives
05:55 de type déstabilisation et ingérence,
05:59 mais dans une véritable action violente de sabotage
06:05 qui pouvait et qui devait entraîner des morts.
06:09 Merci Claude Bonniquet.
06:10 Je rappelle donc les informations de la soirée.
06:13 Donc arrestation d'un homme de 26 ans, originaire du Donbass,
06:17 grièvement blessé au visage en fabriquant des bombes,
06:21 en tout cas des engins explosifs.
06:23 Et donc le parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête.
06:28 Ce soir, ça s'est passé lundi soir, c'est très important de le dire,
06:31 lundi soir dans un hôtel à Roissy.
06:33 Claude Bonniquet disait sans doute que ça serait une bombe,
06:35 mais c'est une hypothèse,
06:36 destinée à être embarquée dans un vol de fret à direction de l'Ukraine.
06:40 Johan ?
06:40 Oui, alors ça arrive effectivement au moment où de nombreux chefs d'État
06:43 et de gouvernement sont présents dans notre pays,
06:46 mais ils sont surprotégés.
06:49 Il est quasiment impossible d'atteindre ces chefs d'État et de gouvernement.
06:52 Le roi Charles III bénéficie d'une protection incroyable.
06:54 Joe Biden est absolument intouchable.
06:56 Le président Zelensky, qui sera à l'Élysée vendredi soir,
06:59 bénéficie également d'une protection rapprochée qui est presque indescriptible.
07:03 Donc ces chefs d'État-là, on peut très, très difficilement les viser.
07:06 Néanmoins, Claude Bonniquet disait qu'on change de dimension.
07:09 Je suis d'accord avec lui, mais il n'est pas impossible
07:11 qu'on change de dimension du côté russe,
07:12 qu'on passe à des attaques, cette fois violentes,
07:15 et non plus simplement à de la déstabilisation,
07:17 dans la mesure où le président français a lui-même souhaité changer de dimension
07:21 en envoyant officiellement, je dis bien officiellement,
07:24 parce qu'officiellement, il y en a déjà,
07:26 mais en envoyant officiellement des instructeurs français
07:30 sur le sol ukrainien pour former les militaires ukrainiens.
07:33 Ce sera peut-être l'une des annonces importantes faites vendredi soir,
07:36 précisément lorsque le président Zelensky sera en France et à l'Élysée.
07:41 Donc il est évident que les deux peuvent être liés.
07:44 Et le président russe, Vladimir Poutine, précisément, a anticipé cette annonce
07:48 puisqu'il dit ce soir que, effectivement,
07:53 s'il y a une coalition, il y aura des armes qui seront livrées.
07:58 Il dit également que les instructeurs occidentaux sont déjà en Ukraine
08:03 et subissent des pertes, dit ce soir le président russe.
08:11 Il y avait Joe Biden, on a vu l'image, je ne sais pas si on a vu l'image
08:14 du président américain qui a été accueilli ce matin par Gabriel Attal.
08:18 Alors moi, je me joue beaucoup aimé, c'est Gabriel Attal qui l'attend en bas,
08:23 pied de l'avion, et c'est amusant parce qu'on va avoir, Xavier Rofeur,
08:26 aux États-Unis, une campagne avec des hommes qui ont 80 ans,
08:30 qui sont des octogénaires, et qui l'accueille,
08:33 celui qui représente la nouvelle génération d'hommes politiques en France.
08:37 Il a 35, c'est ça, Gabriel Attal ?
08:40 Et il sera, Jordan Bardella, qui est l'adversaire aujourd'hui pour l'Ukraine.
08:47 Lui, on a 28.
08:49 - Pardon, mais je ne suis pas gérontologue, je suis criminologue.
08:53 - C'est vrai, c'est vrai.
08:55 Le troisième, peut-être que c'est Johan qui doit faire le commentaire plutôt.
08:59 - Oui, mais il est vrai qu'en France, la classe politique est considérablement rajeunie
09:05 depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron.
09:07 Toute l'ancienne garde, les éléphants du Parti socialiste,
09:09 les ténors de la droite ont tous pris leur retraite.
09:12 Et c'est vrai qu'Emmanuel Macron a permis l'arrivée de cette nouvelle génération.
09:15 Alors, parmi cette nouvelle génération, certains sont brillants,
09:19 qu'on partage leur position politique ou pas, Gabriel Attal est quelqu'un de brillant.
09:23 C'est un peu moins vrai du côté de la France insoumise,
09:25 où là, la jeune génération est quand même moins prometteuse.
09:27 Mais il est évident que oui, la classe politique en France est considérablement rajeunie.
09:31 - Et on a une image de Volodymyr Zelensky, alors qu'il est aujourd'hui au Qatar,
09:34 qui sera sans doute demain en France, qui va assister aux commémorations.
09:40 On ne dit jamais quand Volodymyr Zelensky arrive dans un pays de save,
09:44 si c'est un super secret, sur la super protection des hommes politiques, vous pouvez dire.
09:48 - Il y a encore un peu de cinéma, tout ça,
09:51 parce que la Russie a dit qu'elle ne s'en prendrait pas à Volodymyr Zelensky,
09:55 ils ont fait la promesse en 2022.
09:58 Ça avait été transmis par, à l'époque, le précédent Premier ministre d'Israël.
10:02 Donc, c'est un peu, voilà, c'est un peu de cinéma, quand même.
10:06 - Bon, en tout cas, on sait aussi qu'il y a de l'eau dans le gaz entre Zelensky et le président Biden,
10:13 qu'il est absolument important qu'ils se parlent.
10:15 Ils vont profiter sans doute en marge de ce sommet pour se parler,
10:20 notamment sur l'utilisation des armes américaines pour frapper la Russie.
10:25 Joe Biden a dit qu'il faut limiter tout ça à une région en particulier,
10:31 à la région de Kharkiv, alors que Volodymyr Zelensky aimerait pouvoir les utiliser plus largement.
10:36 - Je comprends un petit peu les surfroides de Zelensky,
10:40 parce que depuis la fin heureuse de la Deuxième Guerre mondiale
10:45 et l'aide apportée aux Américains, ils ne soutiennent plus trop leurs alliés, quand même.
10:49 Le Vietnam, après ça l'Irak, après ça l'Afghanistan,
10:55 ils s'en vont au moment où ça les arrange, quoi.
10:57 Donc, je comprends que Zelensky ait un peu les surfroides, quoi.
11:01 On va passer aux commémorations qui ont démarré aujourd'hui avec une première séquence.
11:05 * Extrait de la commémoration *
11:24 Le chant des partisans, c'était ce matin à Plumeleck en Bretagne,
11:27 le premier temps fort des commémorations du D-Day.
11:32 On va continuer à regarder ces images.
11:34 Pourquoi Plumeleck en Bretagne ?
11:36 Pourquoi le premier temps fort de ces commémorations ?
11:38 Parce que c'est ici qu'est tombé celui qu'on considère comme le premier soldat français du débarquement.
11:43 Il s'appelait Émile Boitard et il était parachutiste.
11:46 - Oui, généralement c'est les parachutistes qui arrivent les premiers.
11:49 - Il était français. Il n'y a pas beaucoup de français qui ont participé finalement à ce débarquement.
11:55 - Il y avait des commandos.
11:56 - Oui. Il y avait quelques parachutistes et puis quelques commandos.
11:59 Et demain on en reparlera, mais sur les 125 000 qui ont débarqué,
12:06 c'était américains, anglais, canadiens, il n'y avait que 177 français.
12:11 - Qui avaient obtenu l'autorisation de débarquer les premiers.
12:14 - Oui.
12:14 Deuxième temps fort de cette première journée de commémoration,
12:18 Emmanuel Macron à Saint-Lô, Saint-Lô ville martyr, ville la plus détruite de France.
12:22 Parce qu'il ne faut pas oublier que des milliers de français sont morts au moment du débarquement.
12:26 À Saint-Lô, on estime qu'il y a eu 400 victimes civiles.
12:29 Il n'y a plus d'eau, il n'y a plus d'électricité.
12:31 Saint-Lô était une ville morte et le symbole de toutes nos cités qui, à cette époque, ont connu la destruction,
12:35 a dit le président Macron.
12:37 Alors ça a été bombardé, bombardement allié et avant de terribles duels d'artillerie.
12:43 - Je crois qu'au total, sur toute la France, entre le débarquement et la fin de la Deuxième Guerre mondiale,
12:49 il y a eu à peu près 70 000 français qui ont été tués par les bombardements alliés.
12:55 - Oui, 70 000 morts, c'est vrai, c'est considérable et ces habitants ont beaucoup souffert.
13:00 La guerre, ça fait des morts, on a tendance à l'oublier, mais c'est vrai, la guerre, ça fait des morts.
13:03 - Alors, écoutez, est-ce que si à l'époque il y avait les réseaux sociaux,
13:07 est-ce qu'on aurait dit aux alliés "arrêtez, arrêtez, il y a un génocide" ?
13:10 - C'est précisément ce que j'allais vous dire.
13:11 Il y a eu 70 000 morts en France.
13:13 Est-ce pour autant qu'on peut appeler ça un génocide ?
13:16 Évidemment non.
13:17 Évidemment non, ce terme n'a absolument aucun sens.
13:20 Ça n'a aucun sens.
13:21 Et quand je vois qu'il est utilisé aujourd'hui à tout bout de champ par la France insoumise,
13:27 qu'il est prononcé quasiment dans chaque phrase, ça relève de l'indécence, en réalité.
13:31 - C'est pareil avec les accusations de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité, etc.
13:38 À partir du moment où le droit est faible et ne se respecte pas lui-même,
13:43 il est incapable de dire à un moment donné "ça va comme ça".
13:46 Bientôt, il y aura une musaraigne qui sera écrasée, on dira que c'est un génocide.
13:50 - Est-ce que vous savez par exemple que le Napalm a été testé en France ?
13:53 Le Napalm a été...
13:55 - Pour la première fois.
13:56 - Pour la première fois, a été testé par les Américains sur la ville de Royan.
13:59 Et ça a été d'une violence...
14:01 - Des astrales.
14:02 - On l'a eu.
14:03 On sait tous que ça a...
14:05 On a tous vu des images du résultat.
14:08 Le Napalm, on n'a pas idée.
14:10 On se dit "c'est un truc atroce, absolument atroce".
14:13 C'est en France.
14:15 Il y a eu des victimes, encore une fois, il y a eu aussi des victimes civiles.
14:17 Beaucoup plus de victimes civiles que de victimes militaires, d'ailleurs, à cette occasion-là.
14:21 - J'étais au Vietnam pendant la guerre.
14:23 J'ai vu des bombardements au Napalm.
14:26 Le plus frappant, c'est l'odeur.
14:27 Ça sent une odeur comme de l'essence, mais à la puissance 100.
14:32 Et sous une couche de Napalm, il peut y avoir des régiments entiers d'anéantis.
14:38 - Et puis, dernier temps fort de la journée, c'était en fin d'après-midi.
14:41 Il y a quelques minutes, d'ailleurs, il y a environ une heure,
14:44 Emmanuel Macron était à la prison de Caen pour rendre hommage aux 70 résistants
14:47 et prisonniers politiques exécutés le 6 juin 1944,
14:51 fusillés par l'ENESI sans autre forme de procès.
14:55 On peut aussi peut-être rappeler que De Gaulle ne voulait pas célébrer le débarquement.
14:59 Il estimait que la France avait servi de paillasson aux Américains,
15:03 qu'il n'avait pas été prévenu du débarquement,
15:05 que peu de Français avaient été invités,
15:08 qu'on considérait que les Français n'étaient pas capables de tenir le secret.
15:11 Donc, ils n'avaient pas été mis dans la compagnie.
15:12 - Et il y avait surtout une jalousie entre les forces spéciales de la France libre
15:18 et les Français qui travaillaient directement pour les services de renseignement britanniques.
15:23 Il y a toujours eu un petit malaise comme ça entre les deux.
15:26 - Donc, il a préféré toujours célébrer la bataille de Provence.
15:31 Aurait-il fallu inviter des Russes, pas Poutine, mais des vétérans russes ?
15:37 Parce que là, c'est Pascal Praud qui le disait tout à l'heure,
15:40 on invite Zelensky, l'Ukraine a participé, était là sur les places du Normandie.
15:45 - C'était une république soviétique, bien entendu.
15:47 - Mais certains Ukrainiens étaient aussi à côté des SS, des nazis.
15:51 - Oui, il y avait deux divisions SS ukrainiennes qui s'appelaient Galiciennes,
15:58 Galicis 1 et 2, 17 000 hommes en tout.
16:02 - Donc, c'est la raison aussi pour laquelle l'invitation du président Zelensky fait polémique.
16:07 - On aurait pu inviter des vétérans russes, effectivement,
16:10 si c'était une bonne idée, mais j'entends dire souvent,
16:14 les journalistes, les commentateurs disent "la Russie n'a pas été invitée".
16:18 Non, c'est faux, ce n'est pas la Russie qui n'est pas invitée, c'est Vladimir Poutine.
16:22 C'est le régime de Vladimir Poutine qui n'est pas invité à cette commémoration,
16:27 ce n'est pas la Russie, il faut bien différencier les deux.
16:29 - J'ai quelques séquences à vous montrer.
16:32 D'abord, les propos d'un extrait d'interview de Achille Muller,
16:38 90 ans et demi, qui a 18 ans, a pris part au débarquement.
16:43 Et on va l'écouter, se souvenir et surtout répondre à cette question.
16:48 Est-ce que, selon vous, les jeunes aujourd'hui seraient prêts à faire le sacrifice que vous avez fait ?
16:53 - Si demain la France était attaquée, ils devraient faire la même chose que nous.
17:01 - Et ils le feraient sans hésiter, à votre avis ?
17:03 - Sûrement. Ils n'ont pas la même éducation.
17:07 Mais je pense que le réflexe du Français, qu'on attaque,
17:12 et quand on a peur pour sa famille, on va au combat.
17:17 - Et pour prolonger ça, Emmanuel Macron a dit que lui aussi pensait
17:21 que la jeunesse était prête au même sacrifice que ses aînés.
17:24 Est-ce que vous y croyez ? En tout cas, Emmanuel Macron y croit.
17:27 - Alors que les périls montent, vous rappelez que nous sommes prêts
17:33 à consentir au même sacrifice pour défendre ce qui nous est le plus cher,
17:39 notre terre de France et nos valeurs républicaines.
17:45 Je sais, notre pays, fort d'une jeunesse audacieuse,
17:50 vaillante, prête au même esprit de sacrifice que ses aînés.
17:56 - Ceux qui sifflent le drapeau français dans les stades ?
18:00 - Oui, on le regarde là.
18:02 - Non mais, hélas, je crois que le président de la République
18:05 est un peu trop optimiste.
18:07 Une partie de la jeunesse serait naturellement prête à se battre
18:10 pour la France, parce qu'une partie des jeunes Français
18:12 aiment profondément, viscéralement, intrinsèquement leur pays.
18:16 Mais une partie de la jeunesse française également
18:20 se bat contre la France sur le sol français.
18:23 Ce qu'on a vu l'année dernière avec les émeutes du mois de juin,
18:27 ça n'était rien d'autre qu'une partie de la jeunesse française
18:29 qui attaquait la France à l'intérieur même de notre pays.
18:32 Sur le sol français.
18:33 - Il a du mal à l'admettre, le président Macron.
18:36 - Donc je ne suis pas certain que ces jeunes émeutiers,
18:39 - Il ne verbalise pas comme ça, Emmanuel Macron.
18:41 - Je ne sois pas certain qu'ils soient prêts à se battre pour la France,
18:44 dans la mesure où ils l'ont combattue
18:45 et ils la combattent toujours aujourd'hui.
18:47 Donc ça me paraît un peu optimiste.
18:48 - Ça ne suffit pas d'avoir envie de combattre.
18:52 Naturellement, dans la dernière période,
18:54 il n'y a pas eu beaucoup de guerres en Europe, heureusement.
18:57 Mais il y a eu du terrorisme, il y a eu des groupes de guérillas.
19:02 Et il faut avoir été très jeune lancé dans la bagarre.
19:08 C'est la raison pour laquelle, aux Pays-Basques et en Irlande,
19:11 l'IRA et l'ETA commençaient dès 14 ans à pousser les gamins
19:15 dans la rue contre les policiers,
19:16 à jeter des cocktails Molotov ou à jeter des cailloux,
19:20 parce que les réflexes guerriers préemptent l'intelligence.
19:25 Il faut avoir acquis des réflexes très jeunes.
19:27 Quand on n'a pas ces réflexes-là, on se met à tuer tout de suite.
19:30 Mon grand-père a fait la guerre de 14.
19:31 Il me disait que les morts dans les régiments,
19:34 c'était les trois premières semaines.
19:36 Après ça, on avait les réflexes, mais les paquets de morts,
19:39 les cas tombent, c'était quand un régiment
19:41 arrivait la première fois au feu.
19:43 - Très franchement, la jeunesse française,
19:44 vous savez ce qui s'est passé aujourd'hui à Plumélec ?
19:46 Juste avant les commémorations et les cérémonies.
19:49 - Oui, les drapeaux français.
19:50 - Tous les drapeaux bleu, blanc, orange qui étaient à hauteur d'homme
19:52 ont été volés et c'est absolument lamentable.
19:56 - C'est un acte tout à fait inqualifiable, c'est nul.
20:01 On ne peut pas accepter des choses comme ça.
20:03 - Ma grande-tante qui a connu la guerre,
20:05 elle avait 18 ans à peu près, qui est toujours en vie.
20:08 La nuit même, elle entend des fois les bottes des nazis.
20:11 - On voulait le drapeau français pour lequel nos ancêtres sont morts.
20:14 Je trouve que c'est un manque de repère.
20:15 - Ces jeunes qui sont oisivetés,
20:17 qui sont complètement indifférents à ce genre d'événement.
20:22 C'est très, très choquant, c'est très malvenu.
20:25 Il y a toute une éducation et quelques fois,
20:26 il faudrait peut-être commencer par éduquer les parents.
20:28 - Peut-être commencer par éduquer les parents.
20:30 Il a repris le terme d'oisiveté qui a été utilisé par le chef de l'État,
20:35 avec je pense un peu d'ironie.
20:37 - Et pas avoir une majorité de médias,
20:40 heureusement pas CNews,
20:42 qui encourage l'individualisme sans arrêt.
20:45 Quand vous encouragez l'individualisme et l'ombrilisme,
20:48 comment voulez-vous après ça que les gens aient un réflexe collectif
20:51 comme le patriote ?
20:52 - Je ne sais pas comment on fait nation aujourd'hui.
20:54 J'ai écouté Jean Lassalle ce matin,
20:56 qui était invité de la matinale,
20:57 il disait qu'il faut absolument remettre le service militaire.
20:59 Ça fait partie de la cohésion sociale.
21:01 On est incapable d'avoir de la cohésion.
21:03 Donc pendant quelques mois, pendant dix mois,
21:05 mettons des gamins ensemble, mettons des jeunes ensemble,
21:07 apprenons-leur des choses ensemble.
21:09 - Il y a une définition du combattant, très belle,
21:13 qui a été faite par un auteur britannique qui s'appelle Chesterton,
21:16 qui dit que la définition du soldat qui se bat pour la patrie,
21:20 ce n'est pas la haine de ce qu'il y a devant,
21:21 mais c'est l'amour de ce qu'il y a derrière.
21:23 Voilà, il faut encourager les choses dans ce sens-là.
21:26 Mais ça ne peut être que collectif.
21:29 - J'avais une autre image à vous montrer,
21:30 je ne sais pas si on peut la caler en régie,
21:31 c'est le roi Charles, de l'autre côté de la Manche.
21:34 Il a présidé également les commémorations du débarquement.
21:38 Il sera demain aussi, il sera sur les plages normandes.
21:42 C'est un événement important, encore une fois.
21:46 Je crois qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron a réussi ce qu'il souhaitait faire,
21:50 c'est-à-dire faire passer l'histoire, ne pas faire oublier.
21:56 Et ça a été plutôt bien fait, il me semble.
21:58 Alors ça, c'est les images en Angleterre.
21:59 Ça aussi, ça a été bien fait.
22:00 C'était à Portsmouth.
22:02 Il y avait des représentants politiques, d'anciens combattants,
22:05 des membres de la famille royale.
22:07 Voilà, et cérémonie qui a été saluée,
22:09 et notamment, vous allez le voir, dans le ciel, par la Royal Air Force.
22:12 Donc, je trouve qu'il est assez fort dans cet exercice Emmanuel Macron.
22:15 - C'est un de ses rôles préférés, le rôle de chef d'orchestre.
22:18 Il aime beaucoup, d'abord, commémorer.
22:20 C'est vrai qu'on n'a jamais autant commémoré en France que depuis 2017.
22:23 Là, ça s'impose, évidemment.
22:24 Personne ne peut lui reprocher d'organiser une telle commémoration.
22:27 Les 80 ans du débarquement, inviter des chefs d'État, de gouvernement,
22:31 des têtes couronnées de l'étranger,
22:32 naturellement, c'est quelque chose de tout à fait normal.
22:35 Mais c'est vrai qu'il aime bien ce rôle-là.
22:36 Et d'ailleurs, il va le poursuivre.
22:38 Il reçoit Vladimir Zelensky vendredi à l'Élysée,
22:42 dîner d'État avec Joe Biden samedi à l'Élysée.
22:46 Là, les commémorations s'étalent sur trois jours.
22:48 Donc, effectivement, il tente en ce moment d'imposer à nouveau sa stature internationale.
22:53 Ça aussi, nécessairement, en rapport avec le vote de dimanche prochain.
22:56 Bien sûr. Et je crois qu'il va aller plus loin,
22:58 puisqu'il va accompagner la réunion pour la paix
23:02 avec l'Ukraine, qui va se dérouler en Suisse.
23:05 Ça a été annoncé aujourd'hui par l'Élysée.
23:07 Ce n'est pas vraiment ma spécialité, mais là,
23:10 basiquement, quand on veut influer sur les résultats d'une élection
23:14 avec un gros navire de 68 millions d'habitants et 50 millions de votants,
23:19 ce n'est pas trois jours avant, c'est six mois ou un an avant.
23:22 Il y a beaucoup d'inertie dans le fait de faire bouger l'opinion.
23:26 On doit s'arrêter là, M. Ruffer, ce soir.
23:28 C'est une émission un peu plus courte, M. Zahé aussi,
23:31 parce que dans un instant, c'est le temps de parole.
23:34 On est obligés de donner la parole à tous les candidats.
23:36 On a un petit déficit pour l'EPS,
23:38 puisque M. Gluckspan n'a pas voulu venir,
23:40 et les Verts, même tous ça non plus.
23:41 Donc, on va rediffuser des extraits de leur débat.
23:45 C'est une bégation, mais on s'y conforme, c'est normal.
23:47 Je remercie Valérie Aknin, Alice Sommer, Brice Boulogne,
23:50 qui m'ont aidé à préparer cette émission.
23:51 Julien Pasquet est avec vous tout à l'heure à partir de 23h.
23:55 Et on se quitte en musique.
23:57 "Toute France, cher pays de mon enfance,
24:04 "percez le temps dans ce sens,
24:08 "je vais garder dans mon coeur.
24:11 "Mon village, vos clochers, vos maisons sages,
24:19 "tous les enfants de mon âge,
24:23 pour partager mon bonheur.
24:25 [Musique]