Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
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00:00Menant des négociations secrètes, sans concertation avec notre famille politique et ses militants,
00:07Éric Ciotti est en rupture totale avec les statuts et la ligne portée par les Républicains.
00:14Il est exclu ce jour des Républicains.
00:17L'exclusion, l'excommunication même à l'unanimité d'Éric Ciotti, de sa famille des Républicains,
00:25c'est la première, évidemment, grosse information à retenir de la journée.
00:29Il y a eu un psychodrame chez Reconquête.
00:32Il y a également Jean-Luc Mélenchon qui est prêt, mais qui fait preuve d'humilité.
00:36Je n'y vais pas tout de suite, mais j'irai.
00:38On a beaucoup de choses à dire.
00:40Bonsoir Henri Gueneux, vous êtes ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.
00:43Cette séquence vous a amusé, vous a énervé, vous a agacé.
00:46Vous avez trouvé ça lamentable ?
00:49Pathétique.
00:51Pathétique, le premier mot qu'on retient.
00:53Virginie Martin, bonsoir.
00:55Vous êtes docteur, professeur en sciences politiques.
00:59Bonsoir.
01:00Et Yoann Usahi est évidemment avec nous.
01:02Donc à l'issue d'un bureau exécutif où tous les cadors du parti,
01:05toutes les figures de premier plan de LR ont participé, il a donc été décidé d'exclure Éric Ciotti.
01:10La sanction sans appel pour avoir décidé seul et sans concertation d'un rapprochement avec le RN.
01:17Question d'honneur, l'honneur des Républicains bafoués.
01:21On va écouter d'abord Éric Ciotti qui était ce soir chez Christine Kelly,
01:26juste après une première série de réactions de cadors du LR
01:31qui étaient extrêmement mais extrêmement agacés et violents d'ailleurs cet après-midi.
01:38Quand on fait de la politique, on ne répond pas par des accords, des coalitions,
01:43des petites ententes faites en catimini pour négocier des circonscriptions.
01:47Il n'était pas imaginable qu'Éric Ciotti puisse, au nom de notre famille politique,
01:51décider tout seul, une alliance totalement contre nature avec l'extrême droite.
01:55Objectivement, moi je suis très ému parce que je me suis engagé très jeune en politique
02:00pour défendre des convictions et voir le président de notre famille politique
02:03les piétiner comme il l'a fait, trahir, se soumettre, capituler.
02:06C'est quelque chose qui me met hors de moi.
02:08Il n'y a pas de place pour les traîtres ni pour les putschs à la petite semaine.
02:12Les plus adhérents des Républicains et de la famille héritière du Général De Gaulle.
02:16– Est-ce que vous croyez qu'il résiste ?
02:18– Résiste à quoi ?
02:19Il n'a déjà pas résisté à la tentation de sauver son poste,
02:22à l'avance vendre à Marine Le Pen, vous croyez qu'il résiste à quoi ?
02:24Vous trouvez qu'il a une allure de résistant ?
02:26– Voilà, vous trouvez qu'il a une allure de résistant ?
02:28Trahison, capitulation, putschiste,
02:31c'est celui qui avait les mots les plus durs cet après-midi contre Éric Ciotti.
02:37– Oui, moi je crois que la politique ne gagne rien, les Républicains non plus,
02:41à utiliser ces mots, que les choses étaient faites d'une façon inadmissible, c'est certain.
02:51Voilà, maintenant ce déballage, je ne sais pas ce que sera la réaction des électeurs,
02:59mais il y a un vrai sujet quand même, à la fois dans ce qu'a fait Éric Ciotti,
03:06mais qui est l'aboutissement de quelque chose de presque inéluctable,
03:10c'est-à-dire qu'il a peut-être une ligne ni l'un ni l'autre,
03:14mais il n'a pas de ligne idéologique,
03:17il n'a pas d'identité politique qui soit discernable pour les Français,
03:23et se trouve écartelé entre l'attirance du Rassemblement National,
03:29l'attirance macronienne, ou l'attirance de rien pour un certain nombre de gens,
03:33donc il y a un moment où c'est plus tenable,
03:36alors c'est Éric Ciotti qui a déclenché le séisme,
03:40mais ça aurait pu être un autre qui aurait engagé, par exemple,
03:43le parti sur la voie d'une alliance macronienne,
03:46ça ne pouvait que mal finir,
03:50et là je trouve que le spectacle qui est donné n'arrange rien, pour personne.
03:55– Ça n'arrange rien et c'est compliqué,
03:56parce que ce soir Éric Ciotti se considère toujours comme le Président des Républicains.
03:59– Juridiquement, pardon, mais…
04:01– Alors, on l'écoute, je vous propose de l'écouter,
04:03parce qu'il était chez Christophe Niquely tout à l'heure.
04:08– Je suis Président des Républicains, et je le reste,
04:11les militants m'ont élu,
04:13et seuls les militants pourraient me refuser cette légitimité,
04:19mais bien au contraire, dans ce débat un peu irréel,
04:22par rapport aux préoccupations des Français,
04:25par rapport à la situation du pays,
04:27je sais que j'ai la confiance des militants,
04:30j'ai voulu, oui, donner un coup de pied dans la fourmilière,
04:33casser les tabous du politiquement correct,
04:36tel qu'on les a vus avec une extraordinaire caricature cet après-midi,
04:42avec ce cénacle, allez, de chapeau à plume,
04:47tellement déconnecté de la réalité du pays,
04:50tellement déconnecté des préoccupations des Français.
04:53J'ai voulu dire aujourd'hui, il y a un danger immense,
04:57c'est ce qui m'a décidé à passer cet accord.
05:02– Donc, un président ici, deux présidents intérimaires par ailleurs,
05:05François-Xavier Bellamy, et co-président,
05:09puisque c'est un binôme, avec… – Annie Gennevard.
05:13– Vous allez voir ici, sur ces images, Annie Gennevard,
05:17qui, paraît-il, a été obligée d'aller chercher la clé pour ouvrir le siège des LR.
05:22– Et il est vrai que juridiquement, Eric Ciotti est toujours ce soir
05:25le président des Républicains.
05:26Ce bureau politique n'avait pas le pouvoir de destituer le président du parti.
05:29C'est un bureau politique qui a été convoqué d'une manière
05:32qui n'était pas permise d'ailleurs par les statuts.
05:34Donc juridiquement, si Eric Ciotti décide de porter l'affaire devant les tribunaux,
05:38il obtiendra gain de cause.
05:39Politiquement, c'est autre chose, parce que politiquement,
05:41il est extrêmement seul, on voit qu'il n'est suivi par personne,
05:44aucun cadre du parti, il a été exclu à l'unanimité.
05:47Les députés sortant manifestement ne le suivent pas,
05:50ou alors très très peu, les députés qui seront investis,
05:53les candidats qui seront investis sont très très majoritairement
05:56des candidats qui ne sont pas sortants.
05:58Donc politiquement, c'est vrai qu'il est extrêmement affaibli.
06:01Néanmoins, ce qui se passe aujourd'hui, je rejoins ce que dit Henri Guaino,
06:04c'est quelque chose qui est prévisible depuis 2017,
06:06ça arrive même assez tard, je trouve, ça aurait pu arriver avant.
06:10– Virginie Martin, je vous donne le micro, mais juste avant ça,
06:12on va écouter Xavier Bertrand, parce que ce n'était pas le dernier non plus
06:15à mettre un bourre-pif, si on veut dire, à M. Ciotti, regardez.
06:21– Ce n'est pas seulement ex-président des Républicains,
06:25il est aussi un ex-adhérent des Républicains.
06:27Et il peut continuer toute l'agitation qu'il veut,
06:29il peut chercher pour servir Mme Le Pen à nous gêner,
06:33les choses sont maintenant claires.
06:35Les Républicains aujourd'hui ont voulu laver leur honneur
06:38qui avait été sali par M. Ciotti.
06:40– Il revendique 10 000 signataires.
06:42– Attendez, le cul qu'il arrête avec ces trucs, quoi.
06:44S'il n'a plus que ça à dire, son agitation, ça va quoi.
06:48C'est comme effectivement les femmes de M. Bardella.
06:50Eh, ras-le-bol, s'ils pensent que c'est ça...
06:52Je suis du genre à avoir peur, moi.
06:54Je suis du genre à avoir peur des extrêmes.
06:57Vous savez qui j'ai battu en 2015 ?
06:59Vous savez qui j'ai battu en 2015 ? Mme Le Pen.
07:01Vous savez qui j'ai battu 6 ans après ? M. Chenu.
07:03Et je les ai fait reculer de 17%.
07:05Je ne suis pas du genre à avoir peur.
07:07– Même pas peur, M. Bertrand.
07:09– Oui, on voit que le niveau de la politique s'élève tous les jours un peu plus
07:14et donne confiance à nos citoyens.
07:16Je pense que ça va vraiment les amener à voter.
07:18Et à voter de manière raisonnable.
07:20Ironiquement, évidemment, tout ça.
07:22Sur Éric Ciotti, c'est certain que la méthode n'est pas bonne
07:27et aussi, elle n'est pas maligne, si je puis dire.
07:30Parce qu'on ne part pas comme ça, tout seul, sur un coup de tête.
07:33Même si on veut clarifier, on négocie.
07:36On négocie, on met ça en sous-main.
07:39Alors c'est peut-être un peu moins, comment dire, chevaleresque
07:44du point de vue d'Éric Ciotti, certainement.
07:46Mais n'empêche que partir comme ça, tout seul…
07:49– Oui, mais il le savait très bien.
07:51C'est très bien ce qui l'a provoqué, me semble-t-il.
07:54– C'est pour ça qu'il pouvait aussi partir un peu mieux,
07:57avec des négociations antérieures.
07:59Penser son action, si je puis dire.
08:01Là, c'est vrai qu'il fait un peu un coup de sang, si je puis dire.
08:04Alors là où c'est très bien, finalement, pour les Républicains,
08:07parce que c'est vrai que tout ça était de toute façon prévisible,
08:11ça va faire une scission, c'est certain.
08:13Il faut que ça s'éclaircisse.
08:15Et au niveau des militants et des votants et des soutiens des Républicains,
08:20on sait très bien que la ligne qu'a prise Éric Ciotti
08:23n'est pas du tout, du tout minoritaire, contrairement à ce que disent les cadres.
08:27– Éric Ciotti, juste sur un point de droit qu'il a éclairci tout à l'heure
08:30chez Christine Thieli, je le rappelle, il s'est enfermé dans le siège à double tour.
08:36Il estime que les cadres sont d'entrée malgré ça.
08:38Donc ce sont les cadres de LR qui sont en tort, on va écouter.
08:41Éric Ciotti qui pourrait envisager des poursuites par ailleurs.
08:47– Est-ce que vous êtes victime d'un putsch ?
08:49– Juridiquement, oui, en tout cas.
08:51Puisque ce qui s'est passé est naturellement totalement illégal
08:56et contraire à nos statuts.
08:58– Vous dites le niveau, non, le ministre de la Justice s'en est mêlé ce soir.
09:03Je ne sais pas si vous avez entendu, sur RTL.
09:06– Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
09:09– Regardez aujourd'hui, c'est un gag, ce n'est pas Dallas, c'est une série comique.
09:14Parce que M. Ciotti s'enferme dans l'immeuble des LR.
09:19Écoutez, c'est absolument une histoire folle.
09:23Il prend ensuite un communiqué avec le papier en tête des LR
09:26alors qu'il n'en est plus le président.
09:28Et là, c'est Mme Annie Gennevard qui vient avec son double déclet.
09:33Non mais c'est du buesque cette histoire.
09:35Pour ouvrir la porte, voilà le spectacle pathétique et comique
09:44que génère au fond l'initiative de M. Ciotti.
09:49– M. Dupond-Moretti utilise le même mot que vous, pathétique,
09:52mais lui il ajoute comique, je ne sais pas si c'est très clair.
09:54– C'est tragique et comique en même temps.
09:57– Tragique c'est peut-être beaucoup, mais c'est dramatique.
10:02– Il a clouté le cercueil des LR ?
10:07– Je pense que le cercueil, ça fait longtemps qu'on reçoit des clous tous les jours.
10:12– Là c'était le dernier quand même.
10:13– Là je pense qu'on arrive à la fin de quelque chose qui a commencé
10:17avec la création de l'UMP si on veut faire simple,
10:20moment où on a fait disparaître le RPR,
10:22c'est-à-dire l'identité gaullienne ou gaulliste de ce mouvement
10:26et sa base populaire qui s'est progressivement retirée.
10:28– Il a donné 4 présidents à la France, dont de Gaulle.
10:31– Oui, enfin de Gaulle, ça n'a rien à voir.
10:34Justement, moi je suis rentré dans une famille politique
10:37où il y avait des Michel Debré, des Chaband Elmas, des Mesmer, des Séguin,
10:42voilà, ça n'a absolument rien à voir.
10:46Et d'ailleurs on découvre le gaullisme à chaque fois qu'on brandit le danger du fascisme.
10:54Mais en réalité c'est bien le problème,
10:57c'est que ce mouvement a perdu son identité gaulliste
11:00et est devenu au moment, avec la fusion de l'UMP,
11:04dans l'UMP, de l'essentiel de l'UDF à l'exception du MoDem et du RPR,
11:10c'est devenu un parti de droite banal mais qui n'apporte rien.
11:17– Il y a un vrai manque d'identité, ça c'est tout à fait juste,
11:21un vrai manque d'identité, un vrai manque de positionnement
11:23et on l'a vu même sur les élections européennes,
11:27la personne de François-Xavier Bellamy,
11:29là aussi il y a une lecture relativement floue finalement de la ligne
11:33et à l'Assemblée nationale aussi, qu'est-ce qu'ils votent, qu'est-ce qu'ils ne votent pas ?
11:37– Juste une question.
11:38– Je ne dis pas ça pour jeter la pierre à qui que ce soit,
11:41moi c'est une partie de mon histoire.
11:43– Là aujourd'hui vous n'êtes pas le premier.
11:45– Non mais c'est une partie de mon histoire,
11:47je dis ça parce que j'en suis profondément désolé
11:49et je pense qu'à partir de ce qu'il reste,
11:53on construit une sorte de RPR des débuts,
11:57ou bien c'est voué à disparaître, c'est plus une famille politique
12:04mais ça c'est le problème aussi de toute la politique française,
12:06c'est aussi le problème du parti socialiste.
12:08– Mais on le dit souvent, deux LR, trois avis différents,
12:10trois directions même différentes.
12:12– Ce ne sont pas que des avis, c'est-à-dire qu'il n'y a plus de ciment
12:15idéologique, historique.
12:17– Parce que tout à l'heure on a vu par exemple Nadine Morano,
12:19elle doit être un peu embêtée de Nadine Morano ce soir,
12:22peut-être qu'elle serait allée vers l'ERN,
12:26peut-être qu'elle aurait même accepté un poste de noministe,
12:30pourquoi pas parce que finalement si on regarde avec attention,
12:33qu'est-ce qui sépare les LR et l'ERN ?
12:36Sur beaucoup de sujets ils sont d'accord, plus qu'entre LFI et l'EPS.
12:41– Ils sont d'accord sur les questions liées à la sécurité,
12:43sur les questions liées à l'immigration,
12:45néanmoins il y a quand même un gros clivage sur l'économie.
12:48Le programme économique du RN n'a rien à voir avec le programme économique
12:53des Républicains, donc de ce point de vue-là,
12:55s'il devait y avoir un accord ou une coalition de gouvernement,
12:58d'un point de vue économique, trouver un compromis,
13:01là c'est quand même quelque chose qui me paraît très difficile.
13:03C'est pourquoi Éric Ciotti d'ailleurs prend bien soin de préciser
13:06qu'à ses yeux le plus important est, grosso modo pour reprendre
13:10un slogan d'Éric Zemmour, que la France reste la France.
13:13Donc il dit que les questions de sécurité et d'immigration
13:16l'emportent pour lui sur les questions économiques,
13:18parce qu'il sait bien que sur l'économie précisément,
13:20les clivages sont extrêmement importants.
13:22– Juste une question, ce soir 59 des députés sortants sont investis,
13:27si je ne me trompe pas.
13:29Qui est en charge de faire les listes ?
13:33J'ai l'impression que Monsieur Ciotti tout à l'heure disait
13:36c'est moi qui suis en charge.
13:38– La commission nationale d'investiture qui est présidée
13:40par une députée des Alpes-Maritimes qui s'appelle Michèle Tabarro.
13:43– D'accord, donc ça ne change pas, ça ne changeait pas.
13:46Je veux dire, à aucun moment Monsieur Ciotti par exemple
13:49peut récuser la liste, vous savez ça ?
13:53– Il l'a fait, il a démis de ses fonctions Michèle Tabarro la nuit dernière
13:57et le bureau politique réuni à 15h a réinvesti Michèle Tabarro.
14:01Ça s'est passé comme ça.
14:02– C'est là où je voulais en venir.
14:04Qui est en charge de cette affaire d'investiture ?
14:08– C'est tout le problème, c'est qu'à partir du moment,
14:11si on considère que Eric Ciotti n'est plus président,
14:15la commission d'investiture retrouve toute sa plénitude.
14:20Mais si on considère qu'il est toujours président,
14:22tout ça est nul et non avenu.
14:24Et encore une fois, c'est un imbroglio juridique
14:27parce que ni le bureau politique, ni même le conseil national
14:32n'a le pouvoir dans les statuts et dans le règlement intérieur
14:35de démettre le président qui est élu, je le rappelle, au suffrage universel.
14:39C'est-à-dire tous les adhérents.
14:41Et comme vous le faisiez remarquer tout à l'heure,
14:44chez les adhérents et chez les électeurs,
14:47il y a quand même beaucoup de gens qui sont à ton revoir raison.
14:49Mais sur cette ligne, il y a dans ce que, je n'aime pas ce terme,
14:54mais dans le peuple de droite aujourd'hui, une envie d'en découdre
14:59avec à la fois la Macronie et puis la gauche,
15:04qui est très forte.
15:06Et ce qu'a fait, mais qui est aussi un piège mortel,
15:09ce qu'a fait Eric Ciotti, c'est qu'il a donné à tous ces gens
15:12dont une partie pensait qu'au fond, ce n'était pas possible,
15:15alors bon, ils se résignaient.
15:17Il leur a montré que c'était possible.
15:21Voilà, c'est possible.
15:23Brusquement, ils ont dit, ça y est, c'est arrivé.
15:25Et ceux-là, ils risquent de le faire payer très cher
15:29à tous ceux qui se sont opposés
15:32à leur rêve d'en découdre.
15:36Vous avez parlé des électeurs.
15:38On a posé aux électeurs la question.
15:41Il est en train de se passer, et là, LR,
15:45il est en train de se passer en petit ce qui se passe en grand
15:50dans la société française, sur la scène politique française.
15:53C'est le combat du haut contre le bas.
15:56Des gens d'en haut contre les gens d'en bas.
15:59Avec des gens d'en haut qui sont déconnectés.
16:01Je ne sais pas s'ils sont déconnectés.
16:03En tout cas, c'est la façon dont c'est perçu.
16:05Vous voyez bien que la scène politique française,
16:07comme dans beaucoup d'endroits en Europe,
16:09c'est les gens d'en haut contre les gens d'en bas.
16:11J'aimerais qu'on écoute juste les électeurs LR
16:15à qui on a posé la question.
16:17Vous pensez quoi de ce rapprochement ?
16:19Regardez, écoutez.
16:23C'est une très bonne chose.
16:25J'ai voté Bellamy et s'il faut supporter Bardella,
16:27ça sera sans problème.
16:29Écoutez, ils ne l'ont pas fait avec Macron,
16:31alors maintenant ils le font avec l'URN.
16:35Mais c'est la seule façon de modifier
16:38ou de faire évoluer les programmes.
16:40Au final, je pense qu'il n'y a plus de parti républicain
16:43qui est terminé et qui va éclater en deux.
16:46C'est intéressant.
16:48Cette éclatement en deux, cette scission,
16:50cette clarification dont on parlait précédemment
16:53est quasiment inéluctable.
16:55Mais en tout cas, ce qui est vrai, c'est que quelqu'un
16:57de républicain en l'espèce rejoigne quand même,
17:00même tout seul, même malgré la méthode,
17:02le RN.
17:04C'est une forme, encore une fois, de normalisation
17:06du RN dans le paysage politique français.
17:08Et ça c'est très important.
17:10Et de crédibilisation.
17:12Et il fait sauter quand même tous les verrous,
17:14les derniers verrous et les derniers tabous.
17:16C'est évident.
17:18On a un sondage ce soir sur ce rapprochement des Français.
17:20Est-ce que vous êtes pour ? Est-ce que vous êtes contre ?
17:22Là vous avez entendu des militants républicains.
17:24Le sondage porte sur l'ensemble de l'électorat
17:2654% ont dit non à cette alliance entre les républicains
17:30et le RN pour les élections législatives.
17:32Mais ça c'est sur l'ensemble des Français.
17:34C'est considérable.
17:3645% de l'ensemble des Français qui se disent favorables
17:39à cette alliance, c'est considérable.
17:41Parce que ça inclut, y compris les électeurs de gauche.
17:43Ça rassemble l'ensemble des Français.
17:45Si vous posez la question aux électeurs de droite,
17:47vous atteignez un score qui est gigantesque.
17:49Dernière petite chose, et après on change de sujet.
17:51Combien de temps Eric Ciotti est-il en position de tenir ?
17:54Et où va-t-il ensuite ?
17:56Il va au ministère de l'Intérieur,
17:58puisque Stéphane Le Pen, ou en l'occurrence
18:00Jordan Bardella est Premier ministre.
18:02Il sera, me semble-t-il, nommé ministre de l'Intérieur.
18:04Voilà où il s'attend à finir en tout cas.
18:06C'est ce qu'il a sans doute négocié, me semble-t-il.
18:08Jusqu'à dimanche, il tient jusqu'à dimanche.
18:10Lundi, il change de boutique.
18:12Il peut tenir jusqu'à ce qu'un juge décide.
18:14Il ne peut pas tenir.
18:16Je ne connais pas la limite.
18:19On verra ce que les juges en diront.
18:22Vous le conseillerez quoi ?
18:24Je ne vous conseille rien du tout.
18:26Mais cela dit, il n'y a pas que...
18:28Vous avez bien été ancien conseiller.
18:30C'était votre métier.
18:32Il n'y a pas à conseiller des causes désespérées,
18:34ce chaos.
18:36Il n'y a rien à conseiller dans ce chaos.
18:38D'ailleurs, personne aujourd'hui
18:40ne sait où on va,
18:42ne sait où quiconque va.
18:44En tout cas, c'est une bonne nouvelle
18:46pour le RN.
18:48Et de ce point de vue-là, de toute façon,
18:50Emmanuel Macron a réussi son coup.
18:52On ne peut pas dire le contraire.
18:54Lui non plus, il ne sait pas où il va.
18:56Lui non plus, il ne sait pas où il va.
18:58On en reparlera.
19:00Il a réussi cette implosion de LR.
19:02Au bénéfice de qui ?
19:04L'autre implosion du jour.
19:06Il y a une deuxième implosion aujourd'hui.
19:08Reconquête.
19:10Marion Maréchal appelle à voter RN.
19:12Et contre les listes,
19:14contre les candidats Reconquête,
19:16elle parle de la stratégie d'Éric Zemmour
19:18comme une stratégie inacceptable.
19:20Elle a tenu une petite conférence de presse.
19:22Elle a dit quelques mots tout à l'heure.
19:24C'était devant l'Assemblée nationale.
19:28Éric Zemmour a décidé, malgré notre opposition,
19:30de présenter le maximum de candidats
19:32contre cette coalition des droites
19:34dans toute la France,
19:36prenant ainsi le risque de faire perdre
19:38cette inédite espérance
19:40de battre Emmanuel Macron
19:42et l'extrême-gauche.
19:44Cette décision est une triple faute.
19:46Nous refusons le principe
19:48de candidature de division
19:50à l'occasion de ces élections législatives.
19:54Avec nos parlementaires
19:56Guillaume Pelletier, Nicolas Bay
19:58et Laurence Trochu,
20:00j'appelle à soutenir
20:02partout en France,
20:04dans toutes les circonscriptions de France,
20:06les candidats uniques de la coalition
20:08des droites.
20:10Et je demande à tous les Français
20:12qui m'ont fait confiance
20:14avec nous l'union
20:16plutôt que la division.
20:18Faisons passer l'intérêt de la France
20:20avant l'intérêt des partis.
20:22Unissons nos forces et nos votes
20:24pour infliger une défaite
20:26historique à Emmanuel Macron
20:28et empêcher la victoire
20:30de la coalition de la gauche et de l'extrême-gauche
20:32qui plongerait la France dans le chaos.
20:34Même discours qu'Éric Ciotti.
20:36Exactement la même chose.
20:38Et elle, elle ne part pas seule.
20:40C'est ça qui est bien plus intéressant.
20:42Elle a avec elle Guillaume Pelletier
20:44et pas que lui d'ailleurs.
20:46C'est très intéressant ça quand même.
20:48Elle a quand même la force un peu avec elle.
20:50C'est elle qui a mené la bataille
20:52des européennes.
20:54Elle mène ce parti au-delà des 5%
20:56ce qui était extrêmement important
20:58et symboliquement pas neutre du tout.
21:00Et effectivement elle joue finalement
21:02plus ou moins comme elle le dit l'union
21:04encore si je puis dire
21:06une bonne nouvelle pour l'ORN.
21:08Mais en même temps quand on fait 30-32%
21:10il y a beaucoup de gens qui ont envie de venir vers vous.
21:12Il faut décrypter quand même la séquence
21:14qui se passe en coulisses entre Marion Maréchal
21:16et Éric Zemmour
21:18et Sarah Knafo.
21:20Il y a deux lignes qui s'opposent.
21:22Les relations sont d'abord extrêmement mauvaises.
21:24Ils ne s'entendent pas du tout. Ils ne se supportent plus.
21:26Éric Zemmour et Marion Maréchal.
21:28Il est vrai que cette campagne a été
21:30très difficile pour Marion Maréchal.
21:32Les lignes sont un peu différentes.
21:34C'est vrai que durant la campagne Marion Maréchal
21:36a pris beaucoup de soin de ne pas taper,
21:38de ne pas fermer le RN.
21:40Alors qu'Éric Zemmour lui voulait vraiment se montrer
21:42très critique sur le parti de Marine Le Pen
21:44et de Jordane Bardella.
21:46Là vous avez quand même la vice-présidente de Reconquête
21:48qui appelle à voter pour le candidat du RN.
21:50La prochaine étape c'est que dans quelques heures
21:52ou dans quelques jours
21:54elle va officiellement quitter le parti
21:56pour rejoindre le giron du RN.
21:58Ça c'est une certitude.
22:00Ce soir Éric Zemmour est un peu comme Éric Ciottis.
22:02Il est extrêmement isolé politiquement.
22:04Il se retrouve tout seul, sans cadre.
22:06Et il est vrai que l'avenir maintenant
22:08n'est plus tellement du côté de Reconquête.
22:10C'est le moins qu'on puisse dire.
22:12Et c'est pour cela que Marion Maréchal se tourne
22:14du côté du RN.
22:16On a ce soir quand même le nom de deux ministres
22:18si Jordane Bardella est Premier ministre.
22:20Éric Zemmour et Marion Maréchal.
22:22Vous avancez peut-être.
22:24Je vous l'assure.
22:26Moi ce qui me semble quand même
22:28c'est qu'Éric Ciottis pouvait venir
22:30avec quelques futurs députés
22:32dans sa besace.
22:34Ce qui n'est pas le cas d'Éric Zemmour.
22:36Tous ceux qu'on a entendus au LR
22:38sont tous des postes.
22:40Ils sont sénateurs.
22:42Ils sont députés.
22:44Ils ont des mandats.
22:46Mais ceux qui sont prêts à suivre Ciottis
22:48ne sont pas sûrs en réalité.
22:50Il y a toute une base qu'on n'a pas entendue.
22:52Il me semble-t-il.
22:54Je me trompe.
22:56Je n'ai pas très bien compris votre question.
22:58On verra.
23:00On verra qui reste chez LR.
23:02Qui s'en va.
23:04Il y a beaucoup de gens
23:06et non des moindres
23:08qui ont pendant des années expliqué
23:10que c'était une trahison d'aller chez Macron.
23:12Et puis les réalités s'imposant.
23:14Ils verront en fonction de la situation
23:16dans leur circonscription.
23:18Je vais répéter ma question pour Yohann.
23:20Tous ceux qu'on a entendus aujourd'hui
23:22ont des mandats
23:24contre Eric Ciottis.
23:26Ils sont députés.
23:28Ils sont sénateurs.
23:30Ceux qui pourraient partir avec Ciottis
23:32sont sans mandat.
23:34Ce sont des candidats investis
23:36qui ne sont pas des candidats sortants.
23:38Ce sont des députés qui sont candidats
23:40à la députation mais qui ne sont pas sortants.
23:42Il y en a quelques-uns.
23:44Manifestement pas.
23:46Nous n'avons pas de noms pour l'instant.
23:48Nous verrons.
23:50Pour l'instant, avant le premier tour,
23:52il faut déposer les candidatures
23:54dimanche.
23:56Les Républicains sont dans une situation incroyable.
23:58Dans 4 jours, il faut que les listes soient déposées.
24:00Je ravale ma question compliquée.
24:02Une fois que la liste est déposée,
24:04tous les gens qui ont promis
24:06qu'ils n'allaient pas faire d'alliance,
24:08ils peuvent très bien passer une alliance.
24:10Le Rassemblement national
24:12peut très bien retirer le candidat.
24:14On ne peut pas en mettre un autre
24:16mais on peut le retirer.
24:18Tout ça, on verra bien ce qui se passe.
24:20Comment avoir foi
24:22ou avoir confiance
24:24dans la nature humaine
24:26en politique.
24:28Tout ça manque
24:30non seulement d'élégance,
24:32de loyauté, de tous les côtés.
24:34Pour ceux qui n'ont pas de poste
24:36dont vous parliez précédemment,
24:38ils peuvent être très tentés
24:40d'aller du côté du RN
24:42plutôt que du côté de LR
24:44où ils auront peut-être plus de chances
24:46d'avoir un poste du côté de RN.
24:48Merci Virginie d'avoir compris ma question.
24:50C'est la première fois que ça arrive.
24:52Vous n'avez pas compris
24:54Ceux qui ne pourront sauver leur circonscription
24:56qu'en s'alliant à le RN.
24:58Ceux qui ne pourront la sauver qu'en s'alliant
25:00avec des macronistes.
25:02Il y en a déjà qui viennent de partir.
25:04On verra bien.
25:06M. Guénod, c'est l'heure du flash.
25:0821h31. Salut Simon Guylain.
25:10Bonsoir.
25:128 mois de prison pour le conducteur
25:14de la voiture dont s'est échappé
25:16le jeune homme tué par une policière.
25:18Dimanche soir, les forces de l'ordre
25:20avaient tenté de contrôler un véhicule
25:22à une vitesse excessive.
25:24Parmi les 3 occupants qui ont pris
25:26la fuite à pied, le jeune homme
25:28avait été tué par balle par la policière
25:30qui a d'ailleurs été mise en examen.
25:32La SNCF a annoncé son intention
25:34de s'implanter en Italie à partir de 2026.
25:36La compagnie va proposer des liaisons
25:38à grande vitesse entre les principales
25:40villes italiennes.
25:429 allers-retours notamment par jour
25:44entre Turin, Milan, Rome et Naples.
25:46Et puis cette question,
25:48Anne Hidalgo tiendra-t-elle sa promesse ?
25:50Elle porte sa baignade dans la Seine
25:52après les élections législatives.
25:54Ce plongeon tant attendu était initialement
25:56prévu le 23 juin prochain.
25:58Mais elle a confirmé que cette baignade
26:00aura bien lieu et c'est le plus important
26:02à retenir, cher Olivier.
26:04On a hâte.
26:06On compte les jours.
26:08Pour l'instant, je crois que la sale noyade
26:10c'est dans les sondages.
26:12L'union de la gauche,
26:14une chose qui est formidable,
26:16il y a quand même des points communs.
26:18La gauche entre les LFIs antisémistes
26:20et des gens comme Jérôme Gage
26:22ou comme Raphaël Glucksmann.
26:24Quels sont les points communs ?
26:26Pourtant, ces gens-là arrivent avec une facilité
26:28en quelques minutes, en quelques heures
26:30à s'entendre.
26:32Ce soir, on a une répartition
26:34des circonscriptions
26:36que vous allez voir.
26:38On a comparé 2024
26:40et 2022,
26:42c'est de la théorie évidemment,
26:44mais 229
26:46pour LFI.
26:48On aurait le plus quand même, mais ils en avaient
26:50330, donc il y a une réduction.
26:52L'EPS, évidemment, on en a beaucoup plus.
26:54C'est normal au vu des résultats
26:56des Européennes.
26:58Les Verts, alors qu'on a reçu
27:00une sacrée raclée quand même aux Européennes,
27:02n'en perdent pas tant que ça et s'équivent
27:04la même chose pour
27:06l'EPC. Encore une fois,
27:08ces gens-là sont arrivés à s'entendre.
27:10D'abord, la polarisation
27:12est en marche.
27:14Ce qui s'est passé à l'air n'est pas pour rien
27:16dans le fait qu'ils aient
27:18trouvé rapidement un accord.
27:20Il y a deux pôles qui sont en train
27:22de se dresser, l'on comprend l'autre,
27:24en tout cas chez les électeurs et les sympathisants.
27:26Chacun comprend bien
27:28que d'abord, s'il veut garder son siège,
27:30il faut qu'il s'inscrive
27:32dans cette polarisation.
27:34Cette polarisation est terrible, elle est instrumentalisée
27:36hélas par le pouvoir
27:38et elle nous conduit à l'aventure.
27:40Mais une aventure qui risque d'être
27:42à la fin extrêmement violente.
27:44Il faut être précis,
27:46violente jusque dans la rue,
27:48violente jusqu'à ce que les Français
27:50dans la rue,
27:52peuvent s'affronter
27:54les incontrôlés.
27:56C'est très grave.
27:58Avant même
28:00que
28:02Emmanuel Macron prenne cette décision,
28:04la pente aujourd'hui des sociétés occidentales
28:06et la nôtre en particulier, mais regardez aux Etats-Unis,
28:08ce sont des sociétés
28:10tellement fracturées
28:12qu'elles roulent vers l'abîme
28:14de la violence.
28:16Les sociétés trop divisées finissent toujours
28:18par essayer de restaurer
28:20leur unité dans la violence.
28:22Ça peut être la guerre civile,
28:24ça peut aller un peu moins loin.
28:26C'est ce qu'on a vu en Nouvelle-Calédonie ?
28:28Oui, mais on a eu
28:30un petit aperçu avec
28:32les gilets jaunes et c'était
28:34un petit résumé.
28:36Tout peut nous arriver,
28:38parce que c'est la loi
28:40des sociétés humaines.
28:42Le problème, c'est que le président de la République
28:44a raccourci
28:46les chances.
28:48En décidant
28:50la dissolution,
28:52il a ramené
28:54la problématique
28:56de la violence politique
28:58et sociale dans les trois ans qui viennent.
29:00D'ailleurs,
29:02les services de renseignement regardent
29:04de très près ce qui se passe politiquement
29:06en ce moment.
29:08Tout le monde, semble-t-il, regarde avec
29:10beaucoup d'attention, y compris les marchés boursiers.
29:12Oui, c'est vrai, vous avez raison de le dire.
29:14Mais ce front populaire,
29:16qui est le front populaire de la honte en réalité,
29:18parce que ça signifie que d'anciens partis
29:20de gouvernement, d'anciens partis républicains
29:22se sont alliés et se sont assis
29:24en réalité sur l'antisémitisme.
29:26Je ne sais pas si vous aviez prévu de dire un mot du NPA.
29:28Bien sûr, on va en parler tout à l'heure.
29:30On va en parler.
29:32Vous pouvez le dire, en fait,
29:34il y a un parti qui s'appelle NPA.
29:36NPA, qui est le nouveau parti capitaliste
29:38de M. Poutou et de M. Besancenot,
29:40qui a rejoint aujourd'hui le front populaire,
29:42le NPA, qui le 8 octobre,
29:44c'est-à-dire au lendemain
29:46du pogrom du 7 octobre,
29:48le 8 octobre,
29:50il faut savoir que le NPA
29:52a dit qu'il fallait soutenir
29:54les Palestiniens et tous les moyens
29:56qu'ils jugeaient utiles
29:58pour leur résistance.
30:00Donc, le 8 octobre, le NPA a soutenu
30:02le Hamas et aujourd'hui,
30:04le NPA fait partie de cette alliance
30:06de la honte. Voilà la réalité.
30:08Et ça, c'est poursuivi pour apologie du terrorisme.
30:10Vous avez raison, Virginie.
30:12Alors, c'est certain que, de toute façon,
30:14l'EPS, là, a un peu mieux négocié.
30:16Je vous rappelle qu'hier soir,
30:18d'ailleurs, Emmanuel Macron n'avait pas le chiffre
30:20ce matin, quand il a fait sa conférence de presse,
30:22il dit 300 postes négociés
30:24pour LFI. On descend à
30:26230 dans la journée.
30:28Donc, bon, ça va peut-être un peu mieux
30:30pour le Parti Socialiste, mais c'est vrai que
30:32les négociations, quand même, se passent
30:34dans le rapport de force au profit d'LFI.
30:36Inexorablement, inévitablement.
30:38Et pourquoi l'EPS, alors que là,
30:40il avait un espoir de retrouver
30:42justement, c'est exactement ce que disait
30:44Emmanuel Macron ce matin, cet espoir un peu
30:46social-democrate, de gauche, de gouvernement,
30:48voilà, qui pouvait renaître
30:50de ses centres, de ses quasi-centres,
30:52cette fois-ci, grâce aux Européennes,
30:54bon, là, les espoirs, évidemment, sont
30:56plutôt morts.
30:58On parlera tout à l'heure de la conférence de presse
31:00d'Emmanuel Macron et de
31:02M. Mélenchon, qui est prêt. Il n'y va pas encore,
31:04mais il ne veut pas y aller
31:06trop vite. Je ne sais pas ce qu'on
31:08en pense au PS. On n'a pas envie,
31:10mais il est prêt, vous l'entendrez.
31:16On parlait de Marion Maréchal il y a un instant,
31:18Éric Zemmour, qui est interrogé
31:20chez nos confrères, parle ce soir
31:22de trahison. Peut-être qu'on y reviendra tout à l'heure.
31:24Là, c'est la fin
31:26de reconquête telle qu'on
31:28connaît. – Oui, absolument, c'est certain.
31:30– On verra ça tout à l'heure. Donc, l'autre question,
31:32alors, sur la gauche,
31:34à gauche, qui pourrait incarner ? Depuis quelques jours,
31:36on n'avait pas entendu Jean-Luc Mélenchon.
31:38Bien sûr, ce sera
31:40lui à menacer Emmanuel Macron
31:42en cours de sa conférence de presse. Ce soir,
31:44M. Mélenchon a pris la parole dans
31:46le JT de 20h. Sera-t-il chef ?
31:48Je ne m'impose pas, je ne m'impose pas,
31:50mais ce n'est pas impossible.
31:52Je viens de dire
31:54que je m'en sens capable,
31:56que le groupe le plus important,
31:58compte tenu des chiffres que vous donnez,
32:00c'est forcément les Insoumis.
32:02Eh bien, il fera une proposition. Il n'imposera rien.
32:04Il proposera, et nous avons
32:06dans nos rangs de quoi faire. Alors,
32:08je ne m'élimine pas, mais je ne m'impose pas.
32:10Il y aura donc une discussion. – Mais il n'y a pas un veto ?
32:12– Vous cherchez quoi ? Le buzz pour le buzz ?
32:14On est menacés d'avoir un gouvernement d'extrême-droite.
32:16Nous faisons l'effort d'essayer
32:18de sortir par le haut, de proposer
32:20des choses qui soient intelligibles.
32:22J'y mets les formes,
32:24autant que je le peux, car c'est mon devoir,
32:26et c'est le devoir de tout le monde.
32:28Donc, n'allons pas inventer des querelles subsidiaires,
32:30car l'arrêt que nous nous sommes donnés,
32:32c'est jeter la rancune à la rivière.
32:34Si nous passons notre vie…
32:36Ce n'est pas le sujet, ce qu'a dit M. Truc,
32:38Mme Machin, et tout ça. Ce qui compte,
32:40c'est ce que nous allons faire.
32:42– C'est toujours très agréable.
32:44– Mais le nouveau Jean-Luc Mélenchon est arrivé.
32:46Attention, vous vous êtes prié, s'il vous plaît,
32:48d'oublier tout ce qui s'est passé
32:50avant dimanche soir.
32:52Ça n'existe plus, tous les propos ignobles,
32:54scandaleux, dégueulasses, tout ça,
32:56ça n'existe plus, vous vous êtes prié de l'oublier.
32:58Sinon, si vous ne le faites pas, vous vous faites
33:00un peu secouer, comme il l'a fait avec Anne-Sophie Lapix.
33:02– Il en a secoué quelques-uns des journalistes
33:04dans sa carrière.
33:06– Non, mais la réalité, c'est que Jean-Luc Mélenchon
33:08reste Jean-Luc Mélenchon, que ses propos ignobles,
33:10scandaleux, ils sont gravés dans le marbre.
33:12Je crois qu'il ne faut surtout pas les oublier.
33:14Jean-Luc Mélenchon, là, évidemment,
33:16veut donner un visage un peu plus, comment dirais-je,
33:18un peu plus agréable à regarder.
33:20C'est le Jean-Luc Mélenchon qui se calme,
33:22il est plus doux, il est plus posé,
33:24parce que précisément…
33:26– On l'a tous remarqué.
33:28– Non, mais parce qu'il sent bien que dans ce petit jeu
33:30qui est en train de se jouer à gauche,
33:32il risque d'être le dindon de la farce,
33:34donc il se met un peu en retrait,
33:36mais il est évident qu'il ne pense qu'à une chose,
33:38c'est prendre le leadership à gauche,
33:40et si jamais ce front populaire de la honte
33:42devait gagner les élections le 7 juillet,
33:44il y a des possibilités, nous on en a listé 4,
33:46peut-être que vous en avez d'autres.
33:48Outre Jean-Luc Mélenchon,
33:50alors le plus étonnant peut-être Laurent Berger,
33:52qui a été cité par Raphaël Glucksmann,
33:54mais Raphaël Glucksmann lui-même
33:56pourrait prendre la tête,
33:58et puis François Ruffin.
34:00Je ne sais pas si vous avez un favori ?
34:02– Non, je n'ai pas de favori,
34:04mais il y en a 3 qui n'ont ni l'énergie,
34:08ni le caractère,
34:10dont un qui ne veut absolument pas,
34:12à la fin il ne reste que Mélenchon.
34:14– Mélenchon, il a tous les défauts du monde,
34:16c'est un des hommes politiques
34:18qui a le mieux compris l'importance des passions
34:20dans la situation actuelle,
34:22et qui est prêt à les attiser.
34:24– Il l'a théorisé d'ailleurs.
34:26– Il l'a très bien compris,
34:28donc il sait en jouer,
34:30il a du talent, il ne faut pas le dissimuler.
34:32– Mais il a le talent du chaos,
34:34il a le talent de la division,
34:36il a le talent pour…
34:38– Olivier, c'est ce qu'il a toujours dit,
34:40il a dit je veux absolument
34:42conflictualiser la vie politique.
34:44– Ça il l'a théorisé, ça on l'entend bien sûr.
34:46– Il a vraiment théorisé cette conflictualisation,
34:48donc c'est vrai que ça a pu choquer ici ou là,
34:50et nous en tant qu'observateurs, politologues,
34:52c'est vrai qu'on est toujours à dire
34:54il faut créer le commun,
34:56au contraire, il faut éviter le chaos
34:58dans la chose politique, puisqu'il faut aller
35:00sur le plus grand ensemble possible,
35:02et justement pas forcément conflictualiser,
35:04débattre, mais pas forcément conflictualiser
35:06et violenter la question politique.
35:08Mais en même temps, d'une certaine manière,
35:10ça lui réussit, ça lui réussit pas forcément
35:12pour faire un bon score typiquement aux Européennes,
35:14parce que quand LFI est seul,
35:16et bien finalement ils sont à moins de 10
35:18aux Européennes, et là c'est LFI,
35:20comptez-vous, et c'est très clair,
35:22le résultat des urnes a parlé,
35:24en revanche, quand il faut négocier
35:26et qu'il faut parler plus fort que l'autre,
35:28et bien c'est une forme de trimpisation
35:30de la vie politique française,
35:32même si elle arrive de la gauche de la gauche.
35:34– Écoutez…
35:36– C'est une remarque, la trimpisation,
35:38c'est un mot commode, mais c'est pas
35:40Trump qui a trimpisé la société,
35:42c'est la trimpisation de la société
35:44elle-même qui a appelé Trump,
35:46et là c'est pareil, il faut…
35:48– Mais il y a une simplification des choses,
35:50soit vous êtes dans le mauvais camp
35:52à chaque fois, vous êtes du côté du R.L.,
35:54vous êtes un salopard, vous êtes un diable,
35:56vous êtes du côté de…
35:58– Au-delà de ça, Olivier, moi je pense
36:00que le problème c'est que dans un monde
36:02extrêmement complexe, extrêmement mouvant,
36:04on accélère, on simplifie les positions…
36:06– Qu'a fait Emmanuel Macron aujourd'hui
36:08lors de sa compétition ?
36:10– Bien sûr, il a accéléré, il suraccélère.
36:12– On va l'écouter, vous allez voir,
36:14là aussi, vous êtes de l'extrême gauche,
36:16vous êtes de l'extrême droite,
36:18vous êtes dans le mauvais camp,
36:20le bon camp c'est moi, sans remettre en question,
36:22sans même écouter l'avis de ceux qui ont voté.
36:24On va écouter un extrait d'Emmanuel Macron.
36:26– À l'extrême droite, on nous explique
36:28qu'il faut choisir entre l'écologie et l'économie.
36:30C'est un renoncement au projet électoral.
36:32C'est un renoncement au projet écologique.
36:34C'est ça l'extrême droite,
36:36et la droite qui s'allie à elle.
36:38À l'extrême droite, il n'y a pas de projet
36:40de renforcement économique
36:42parce qu'il y a l'abandon
36:44de tout ce qui fonde
36:46l'attractivité du pays,
36:48la capacité à garder des investisseurs.
36:50Quant à l'extrême gauche,
36:52par sa politique de taxation
36:54totalement déraisonnable,
36:56par sa politique de sortie du nucléaire,
36:58encore défendue par une majorité
37:00qui constitue cette alliance,
37:02elle est tout à la fois l'impossibilité
37:04de suivre un chemin écologique crédible
37:06et l'affaiblissement, là aussi,
37:08du pays. Et donc,
37:10les deux blocs aux extrêmes,
37:12c'est un appauvrissement du pays
37:14et de nos compatriotes.
37:16– Moi ou le chaos, ça veut dire.
37:18C'est moi ou le chaos. Je vous donne juste
37:20un sondage qui a été réalisé
37:22pour Europe 1, le JDD
37:24et CNews, évidemment, par l'institut CSA.
37:2657% des Français répondent
37:28oui à la question.
37:30Si aujourd'hui,
37:32ou plutôt si après,
37:34les élections législatives,
37:36il y a une catastrophe qui se passe
37:38pour le parti du chef de l'État,
37:40est-ce qu'il doit démissionner Emmanuel Macron ?
37:42Oui, 57%.
37:44– Mais c'est certain que, de toute façon,
37:46la légitimité du président de la République
37:48est en cause, c'est certain.
37:50– Vous avez l'impression qu'il se remet en cause ?
37:52– Non, il dit toujours qu'il se remet en cause.
37:54Une minute après, c'est terminé.
37:56Il a fait cent fois cette rhétorique-là.
37:58C'est habituel chez lui,
38:00c'est un peu dommage. D'autre part,
38:02habituellement, il a généralement
38:04l'habitude, justement, d'enjamber
38:06les élections, surtout quand elles ne le sont pas
38:08favorables. Cette fois-ci, on a eu
38:10l'impression qu'il ne les avait pas enjambées, qu'il avait comprises
38:12puisqu'il va dissoudre. Mais finalement,
38:14il fait pire, il les écrase littéralement.
38:16Il écrase aussi la possibilité
38:18de quelque chose de calme,
38:20de pensée,
38:22de construit, de nous laisser, par exemple,
38:24l'élection législative en septembre.
38:26Et ça, c'est extrêmement dommage, parce qu'il fait un peu
38:28le gamer, vous voyez, il fait un pari
38:30et il va voir où tout ça atterrit.
38:32– Est-ce qu'il a entendu le résultat
38:34de dimanche ? Est-ce qu'il a entendu
38:36ce que les Français ont dit
38:38dans les urnes ? – Mais non, mais
38:40il n'entend rien,
38:42il n'entend que lui-même.
38:44Mais c'est le problème
38:46de toute la politique française,
38:48finalement. Tout le monde
38:50est en train de jouer. Au fond,
38:52il n'y a presque plus que des politiciens
38:54qui, au mieux,
38:56comprennent l'intérêt
38:58politicien
39:00de jouer sur les sentiments des gens
39:02et les souffrances des gens, mais ne se mettent
39:04pas à la place des gens et n'arrivent
39:06pas à comprendre dans quelle mesure
39:08cette société souffre, dans quelle mesure
39:10il y a une souffrance à la fois sociale, psychologique,
39:12identitaire.
39:14C'est terrifiant
39:16de voir ça.
39:18Et sur ce terreau-là, vous allez bâtir
39:20le chaos. Et le président de la République,
39:22il instrumentalise cette situation.
39:24– Il instrumentalise le chaos ?
39:26– Mais bien sûr, il instrumentalise.
39:28Moi, je suis convaincu qu'il n'a pas calculé
39:30les conséquences
39:32de la dissolution,
39:34que ce n'était pas une stratégie,
39:36que c'était une réaction
39:38d'ordre psychologique, presque instantanée,
39:40dans laquelle il a sacrifié
39:42à la fois les institutions,
39:44l'ordre public,
39:46et même
39:48ses propres troupes.
39:50Mais les conséquences,
39:52elles vont être incalculables.
39:54– Quand le peuple a des coups de sang,
39:56les politiques devraient avoir
39:58des coups de responsabilité, et ce n'est pas le cas.
40:00C'est ça qui est dommage.
40:02– Johan, désolé, il reste une minute,
40:04et je voulais qu'on revienne sur ce qu'a dit Eric Zemmour ce soir,
40:06vous allez voir, il était
40:08chef de confrère de BFM, ça vient juste
40:10après la décision et l'annonce
40:12de Marion Maréchal, de dire
40:14il faut voter, non pas pour les listes reconquêtes,
40:16mais pour les listes du RN.
40:18Marion Maréchal ment, elle est entourée
40:20de professionnels de la trahison,
40:22c'est le record du monde de la trahison.
40:24Bon, ce soir,
40:26Reconquête…
40:28– Pour savoir qui a raison ou qui a tort entre les deux,
40:30on n'en sait rien, mais ce qui est certain c'est que Reconquête,
40:32je l'ai dit dès hier, d'ailleurs même dès dimanche soir
40:34je disais que Marion Maréchal allait rejoindre
40:36Reconquête, je ne m'étais pas trompé,
40:38elle va le faire dans les prochains jours.
40:40Reconquête est un parti qui aujourd'hui est en voie
40:42de disparition, et Eric Zemmour
40:44est un peu comme Eric Ciotti, il est enfermé seul
40:46dans le QG de son parti,
40:48tous les cadres sont ailleurs,
40:50ils ont mis les voiles
40:52et il se retrouve à devoir gérer
40:54un parti où il reste encore bien sûr
40:56des électeurs, des adhérents
40:58de moins en moins nombreux
41:00à Reconquête, parce qu'il va partir
41:02avec Marion Maréchal, donc
41:04il est en position de très grande faiblesse Eric Zemmour.
41:06– Merci beaucoup
41:08à tous les trois,
41:10évidemment ça va être débattu d'ici quelques minutes
41:12avec Julien Pasquet pour Reçoir Info,
41:14merci Virginie Martin, merci Henri Guaino d'avoir été là,
41:16c'est un plaisir, je remercie également
41:18Valéry Actin, Maxime Lemandier
41:20et Mickaël Fauché qui m'ont aidé à préparer cette émission,
41:22je vous dis à demain soir, bye bye.
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