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Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous, merci d'être avec nous dans le meilleur de l'info avec ce soir Florence Royas, avocate pénaliste,
00:06 Philippe Doucet, membre du bureau national du PS, Yoann Usaï et Claude Moniquet qui est à Bruxelles avec nous, spécialiste de terrorisme et renseignement.
00:14 Je voulais juste vous montrer pour démarrer cette image de Columbia, l'université de Columbia en direct qui est occupée depuis plusieurs jours maintenant
00:24 par les jeunes gens qui sont pro-palestiniens, mais je le disais tout à l'heure c'est plus que ça, c'est à dire que c'est des gens qui défendent le Hamas pour beaucoup,
00:33 qui ont des slogans pro-Hamas comme on n'en a jamais entendu aux Etats-Unis, il y a un antisémitisme incroyable aux Etats-Unis, on va en parler tout à l'heure,
00:43 on attend un homme politique important, un speaker, le speaker Mike Jones, c'est une fonction officielle aux Etats-Unis, c'est le 56e speaker,
00:53 normalement Elisabeth Guedet nous expliquera tout tout à l'heure, et puis de ce qui se passe aux Etats-Unis, de cet antisémitisme qui est absolument jamais vu.
01:02 Mais pour démarrer, et vous le savez on a appris ce soir qu'une tentative, en tout cas un projet avait été, semble-t-il, déjoué en Haute-Savoie,
01:09 projet imaginé dans la chambre d'un ado de 16 ans, son objectif, les Jeux Olympiques, frapper la défense à Paris.
01:16 Cet ado a été interpellé hier et immédiatement le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête pour les chefs de préparation de crimes d'atteinte aux personnes.
01:26 Il a été placé en garde à vue après avoir annoncé sur les réseaux vouloir fabriquer une ceinture d'explosifs, afin de mourir en martyr.
01:33 Une déclaration manuscrite également a été retrouvée chez lui, où il fait allégeance à l'État islamique. On vous donne toutes les infos de Sandra Buisson.
01:41 C'est un jeune de 16 ans qui lui a été interpellé en Haute-Savoie à Marigny. Il est suspecté d'avoir voulu faire un attentat pendant les JO,
01:49 suspecté aussi d'avoir cherché dans une chaîne Télégramme à trouver de quoi fabriquer une ceinture explosive pour mourir en martyr au nom du califat islamique.
01:58 C'est ça qui a donné l'alerte. Ce jeune mineur, il était suivi pour radicalisation.
02:04 En perquisition, les enquêteurs ont découvert notamment une déclaration d'allégeance à l'État islamique.
02:10 Il a reconnu qu'il projetait un attentat à la défense pendant les JO.
02:14 Selon ses déclarations, il a dit qu'il voulait passer à l'acte avec une ceinture explosive ou un fusil.
02:20 Le parquet antiterroriste s'est saisi de cette affaire et les investigations doivent déterminer à quel état d'avancement était son projet.
02:28 Voilà, donc il a été placé en garde à vue après avoir annoncé sur les JO vouloir fabriquer une ceinture explosive.
02:34 Et puis cette déclaration manuscrite qui est absolument effrayante.
02:39 Claude Moniquet, bonsoir. Vous êtes le spécialiste de ces questions de terrorisme et renseignements.
02:44 C'est vers vous que je veux me tourner d'abord.
02:47 Moi, je suis affolé ce soir, comme beaucoup.
02:49 Un ado de 16 ans qui est dans sa chambre, qui est dans une sorte de bulle cachée en quelque sorte et qui prépare un projet.
02:57 Alors, c'est à définir si oui ou non, il était prêt à passer à l'acte, mais qui prépare un projet, un projet d'attentat.
03:04 Oui, c'est affolant et ça témoigne d'une évolution à laquelle on a assisté depuis une vingtaine d'années.
03:10 Au début des années 2000, les terroristes islamistes sympathisant d'Al-Qaïda avaient entre 30 et 40 ans, souvent autour de 35 ans.
03:19 Vingt ans plus tard, ou quinze ans plus tard avec l'État islamique, on avait un rejeunissement de dix ans et on trouvait des terroristes de 20, 22, 25 ans.
03:28 Et dix ans plus tard encore, presque dix ans, ce qu'on trouve, ce sont effectivement souvent des adolescents qui peuvent avoir 16 ans.
03:35 Un des plus jeunes adolescents qui a été arrêté en Europe, je crois qu'il était en Angleterre, avait 13 ans.
03:40 On a eu des interpellations en France d'ados de 14 ans.
03:43 Alors souvent, ce ne sont pas des projets aboutis, ce sont des échanges sur Internet, sur les messageries.
03:49 Mais de temps en temps et apparemment dans ce cas-ci, on va plus loin avec déjà un projet d'attentat qui est travaillé avec la recherche de précurseurs d'explosifs,
04:00 avec une allégeance à l'État islamique qui a été signée.
04:03 Donc c'est vraiment inquiétant, effectivement.
04:05 Oui, c'est inquiétant. Heureusement qu'il était suivi pour son radicalisme.
04:11 Et ce n'est pas rien, c'est le PNAT, le Parquet National Antiterroriste, qui s'est saisi de cette affaire.
04:17 Donc il y a des signes qui ne trompent pas.
04:20 Oui, alors ce qu'il faut savoir, c'est que souvent ce sont des jeunes qui sont extrêmement surveillés, eux et leur famille, par la DGSI, repérés.
04:29 Puis ensuite, les services de police antiterroriste, notamment la brigade criminelle de la section antiterroriste nationale, mènent un certain nombre d'investigations.
04:43 Ils sont filés, ils sont surveillés, ils sont écoutés.
04:48 Parce qu'il faut savoir que souvent la radicalisation aujourd'hui, parce qu'il est question justement du fait que ce sont des gens qui sont extrêmement jeunes,
04:56 jeunes et un petit peu moins jeunes, mais c'est vrai que l'étranger, ça peut être du 16, du 20, 25 ans, se passe beaucoup sur les réseaux sociaux, beaucoup sur Internet.
05:05 Et c'est comme ça, effectivement, que souvent la radicalisation a lieu, y compris dans sa chambre, avec son ordinateur.
05:13 Oui, je veux dire, on n'est pas à Molenbeek, on n'est pas dans un quartier radicalisé, on est en Haute-Savoie,
05:18 on est encore une fois dans une sorte de bulle d'ados où les parents n'ont pas accès.
05:24 Moi, c'est ça qui m'inquiète et j'ai l'impression...
05:28 Alors avant, on parlait de loup solitaire qui était prêt à passer à l'action.
05:31 Ça ressemble quand même à ça, Philippe Dusset.
05:34 Oui, si on voit le verre à moitié plein, c'est que c'est plus des logiques de loup solitaire que des logiques organisées, de réseaux structurés.
05:44 Ça, c'est une chose, parce que je pense que ces réseaux ont été déstructurés largement.
05:49 Et l'autre aspect, on peut se féliciter, je n'ai plus en tête, mais le nombre d'attentats déjoués par la DGSI qui est considérable.
05:58 C'est-à-dire qu'il y a une surveillance, on peut critiquer, parce qu'évidemment, il n'y a jamais une sécurité à 100%,
06:03 mais ça veut dire quand même que... parce qu'il faut quand même mesurer, on est en Haute-Savoie,
06:07 peut-être ce môme, il est dans sa chambre avec son ordinateur et il fait son film tout seul.
06:14 Et la DGSI l'interpelle dès qu'il a mis trois trucs sur un réseau.
06:19 Ça veut dire que le niveau de montée en gamme de nos services de renseignement intérieur pour déjouer la menace, c'est quand même beaucoup amélioré.
06:27 Alors, ça ne veut pas dire que loin de là qu'il y a une garantie 100%, mais ça monte quand même le niveau pour aller chercher un ado au fin fond de la Haute-Savoie.
06:35 Donc, bravo, bravo la DGSI.
06:37 Oui, la surveillance est extrêmement forte en ce moment, perspective des JO, tous les services, le PNAT,
06:42 mais également tous les services de police sont vraiment en surveillance totale et tout l'antiterroriste au niveau de l'instruction à Paris, etc.
06:51 Ils ne laissent rien passer parce qu'il y a quand même la perspective des JO et que, effectivement, les réseaux sociaux, tout est très, très, très surveillé.
06:59 Claude Moniquet, encore une fois, bravo et chapeau à la DGSI pour cette surveillance.
07:04 Mais il faut être vraiment très, très attentif.
07:08 Il faut être l'œil de Moscou, en quelque sorte.
07:10 Il faut pouvoir regarder un peu partout.
07:14 Oui, nous avons eu la malchance en France d'être un des premiers pays visés depuis presque 40 ans maintenant par le terrorisme islamiste.
07:22 Et donc, ça a permis à l'État de développer des outils qui, à l'époque, étaient uniques.
07:26 Le Parquet national antiterroriste, des juges d'instruction spécialisés, toute une infrastructure et des services qui sont montés en puissance, bien sûr,
07:35 essentiellement d'ailleurs après les attentats de 2014 à 2017, la séquence de l'État islamique.
07:41 Et effectivement, comme ça a été dit, jusqu'à il y a un an, la menace d'attentats projetés en groupe avait fortement baissé, voire disparu.
07:53 On sait qu'elle est revenue.
07:54 Il y a eu des arrestations, des démantèlements de réseaux en Allemagne, en Autriche, dans des pays voisins, entre la France et la Belgique, même ces derniers mois.
08:02 Et aujourd'hui, les services doivent faire face à la fois à cette menace d'attentats projetés, comme on l'a vu à Moscou en avril, pardon, en mars, le 22 mars,
08:13 et d'attentats individuels qui sont beaucoup plus difficiles à prévoir, bien entendu, avec une circonstance encore plus inquiétante.
08:22 On sait que l'attention des services est totalement ou presque totalement focalisée sur les Jeux olympiques
08:28 et que les Jeux eux-mêmes, les sites des Jeux, la cérémonie d'ouverture, seront heureusement, même s'il y a des menaces difficiles à frapper.
08:35 Et là, ce que ce jeune prévoyait, c'était un attentat périphérique aux portes de Paris, à la Défense,
08:41 un endroit qui sera par définition moins surveillé que les bords de Seine le soir de la cérémonie d'ouverture.
08:48 Ça aussi, ça fait peur.
08:49 Ça, c'est une alerte importante.
08:51 Claude Monique, qu'est-ce que vous venez de dire, Florence ?
08:53 Ce que je voudrais dire, c'est qu'il ne faut pas croire que ce sont des loups solitaires, en fait,
08:57 parce qu'ils sont en réseauté avec des gens sur Internet, sur les réseaux sociaux, sur notamment le réseau Télégramme.
09:03 Et ils sont repérés, y compris par des gens qui ne sont pas en France, qui sont dans des pays étrangers et des pays islamistes.
09:11 Autre affaire terrifiante, celle-là encore, qui implique un mineur de 16 ans.
09:14 Mais décidément, dans l'actualité, ils sont nombreux.
09:16 Alors lui, il est suspecté d'avoir préparé une tuerie de masse, une tuerie de masse, contre un lycée d'Antibes.
09:21 C'est un jeune qui a été hospitalisé sous contrainte.
09:23 Et visiblement, c'est au moment où il est hospitalisé qu'il se confie à son psy.
09:29 Et c'est le psychiatre qui a donné l'alerte.
09:31 Et il a bien fait parce que les policiers ont perquisitionné.
09:33 Sandra Buisson, ce sont donc les policiers qui ont perquisitionné et qui ont découvert que les doutes qu'ils avaient étaient avérés.
09:43 La perquisition menée chez lui ne les a pas rassurés sur le profil de ce jeune homme.
09:49 Sur plusieurs supports, chez lui, il a bien mis par écrit son objectif de faire un carnage dans son établissement scolaire.
09:55 Les policiers ont également trouvé des armes blanches, un gilet pare-balles et sur les murs, des dessins de croix gammées.
10:02 L'adolescent, lui, a été interpellé lundi.
10:04 Pourquoi lundi ? Parce que c'est là qu'il est sorti de l'hôpital psychiatrique où il avait été interné précédemment.
10:10 Une expertise psychiatrique à laquelle il a été soumis a décelé chez lui un déséquilibre mental.
10:16 Ce jeune garçon est décrit dans cette expertise comme islamophobe, antisémite, raciste.
10:22 Mais l'expertise conclut qu'il est accessible à une sanction pénale.
10:26 Cela veut dire qu'il est responsable de ses actes pénalement en garde à vue, selon nos informations.
10:32 Il s'est dit fasciné par les tueries de masse.
10:35 Alors l'enquête doit maintenant déterminer si ce projet était très avancé ou non.
10:40 Il était élève au lycée horticole d'Antibes, donc c'est probablement cet établissement qui aurait pu être ciblé.
10:46 C'est une affaire totalement différente, Ludmunike, puisque là le PNAT, le Parquet National Antiterroriste, n'est pas saisi.
10:53 Mais on est quand même sur un garçon qui est fasciné par les tueries de masse, et il le dit lui-même.
11:00 Il y a plusieurs facteurs.
11:04 D'abord, très certainement, il y a une influence de ce qui se passe presque quotidiennement, en tout cas toutes les semaines, aux États-Unis,
11:11 où on voit ces tueries de masse, ces tueries de groupes qui sont affolantes.
11:14 Il y a certainement, puisque ce sont des adolescents fragiles, il y a sans doute, ou très probablement, une influence du contexte global.
11:22 Ce ne sont pas des terroristes, mais quand ils voient un projet d'attentat ou quand ils voient un attentat réussi,
11:27 ça conforte leur volonté de passer à l'acte.
11:31 Et puis surtout, de nouveau, ce sont des adolescents, et on sait aujourd'hui, depuis des années, grâce aux travaux de neuropsychiatres,
11:38 que le cerveau de l'adolescent est encore en formation, et que cet âge de 14, 15, 16 ans, c'est l'âge où se forme la gestion des émotions et les rapports avec les autres.
11:50 Donc ce sont des gamins qui sont à la fois en pleine recherche d'eux-mêmes,
11:56 qui ne sont pas tout à fait, je le dirais d'une manière un peu vulgaire, pas tout à fait finis au niveau du cerveau,
12:01 et qui peuvent très facilement basculer et se retrouver privés de sentiments,
12:08 et dans un état quasiment de psychopathie, qui fait qu'ils n'ont aucun ressenti et qu'ils sont capables de tout.
12:13 Merci beaucoup, Claude Moniquet, de votre éclairage en direct de Bruxelles.
12:18 Il y a quand même des signes, là encore. Il s'est équipé de couteaux, il a réussi à avoir un gilet pare-balles.
12:25 C'est, encore une fois, Internet, les réseaux qui permettent d'avancer des projets,
12:30 alors qu'ils ne sont pas forcément terminés, il faut le déterminer.
12:33 Non mais je voulais insister sur ce qui vient d'être dit, c'est-à-dire qu'on ne s'en rend pas compte en France,
12:37 parce qu'on est un pays où les armes ne sont pas en libre-achat, etc.,
12:42 mais l'influence de ce qui se passe aux États-Unis dans la culture française,
12:46 on le voit à plein dégâts, que ce soit sur le basket, le rap, ou tout ce que vous voulez,
12:50 le volume de tueries de masse aux États-Unis qu'on ne mesure pas en France,
12:54 on le voit, c'est retranscrit dans l'actualité, mais dans les écoles, dans les centres commerciaux, un peu partout,
12:59 par des loups solitaires du type de ce jeune d'Antibes, c'est considérable.
13:04 Donc il faut mesurer. Et donc il y a cette influence-là.
13:07 On l'a eu aussi en Norvège, où il y a eu aussi un massacre très important d'une centaine de jeunes.
13:12 Et donc pour des gens qui sont, effectivement, qui ont des problèmes psychiatriques,
13:16 on a quand même cette volonté de tuerie avec, effectivement, un monde d'empathie, de réflexion.
13:21 – 16 ans, les auteurs des tueries de masse, alors c'est vrai, aux États-Unis, ils peuvent être très jeunes, c'est vrai.
13:25 Mais en France, il y a quand même quelque chose de nouveau.
13:29 – Alors là, il est hospitalisé, il était hospitalisé sous contrainte.
13:32 Il faut savoir que quand on vous dit que pour l'instant, l'expertise a conclu au fait qu'il n'avait pas,
13:38 il n'y avait pas d'abolition ou altération du discernement,
13:41 c'est-à-dire qu'il a sa pleine responsabilité pénale,
13:44 on est juste dans le cadre de la garde à vue, c'est une petite expertise assez succincte
13:48 qui permet de savoir si on continue la garde à vue et dans quelles conditions.
13:52 Mais par la suite, quand il va être déféré, présenté à un juge d'instruction,
13:56 et dans le cours de l'instruction, il y aura une expertise psychiatrique
14:00 qui va véritablement se pencher sur la question de l'abolition et de l'altération du discernement.
14:05 Et ça, il y a des risques pour que…
14:07 – On a plein d'exemples quand même dans l'actualité qui montrent que des gamins de 15-16 ans,
14:10 Johan, peuvent passer à l'acte et je trouve que c'est à la fois sidérant et tout à fait nouveau,
14:17 en tout cas, on parlait de la violence chez les jeunes, c'est pas nouveau,
14:20 mais qui passent à l'acte, il y a des tueurs, il y a des tueurs parmi ces voyous.
14:25 – Oui, je crois que ça participe du processus de décivilisation,
14:28 pour reprendre le terme du président de la République,
14:30 à la fois la violence qui augmente en nombre mais qui augmente également en intensité.
14:35 Alors pourquoi est-ce que ces jeunes sont poussés à l'ultra, à l'hyper-violent
14:39 jusqu'à commettre des atrocités et des homicides ?
14:42 Il y a forcément une explication parce que c'est l'ensemble du monde occidental,
14:45 en réalité, qui est touché par cette hyper-violence, ça n'est pas seulement la France,
14:48 on voit que toutes les grandes démocraties, tous les pays occidentaux,
14:50 doivent faire face à une recrudescence de l'ultra-violence.
14:53 – Oui, mais aujourd'hui par exemple, il y avait les obsèques de Philippe,
14:56 22 ans, il a été assassiné à Grande-Synthe, j'utilise le terme assassiné
15:01 parce qu'il a été roux de couille, il est mort quelques heures après.
15:05 Il y avait beaucoup de monde, Philippe est tombé dans un guet-apens
15:09 qui a été tendu par des voyous qui voulaient s'en prendre à un homme
15:12 qui échangeait avec des très jeunes filles mineures sur internet.
15:15 Alors ils sont tombés sur Philippe, c'était sans doute pas Philippe,
15:18 mais enfin ils voulaient se venger de quelque chose,
15:20 c'est pas d'ailleurs comme on le qualifiait, ils voulaient jouer les…
15:24 – On ne sait pas parce qu'en fait, semble-t-il, ils allaient sur un site,
15:28 Coco, je ne sais pas quoi, Coco GG, et en fait, ils avaient ciblé une personne
15:33 qui semble-t-il ne se serait pas présentée et se serait tombé sur Philippe.
15:37 Donc en fait, on connaîtra finalement les véritables circonstances
15:41 de ce guet-apens au fil de l'instruction.
15:43 – Oui, mais ces voyous, les auteurs de ce guet-apens qui ont tué,
15:47 encore une fois, sont des mineurs et ils se sont dit vengeance,
15:51 ils se sont dit on va corriger un pédophile grosso modo, si je résume.
15:56 La mère d'un des adolescents suspectés a été interrogée
16:02 par l'une de nos équipes, elle est effondrée par l'attitude de son enfant
16:07 et là-dedans c'est ça, comment reconnaître que vous êtes à côté du mal absolu,
16:13 comment admettre que vous avez élevé un enfant qui peut devenir un tueur,
16:19 c'est très compliqué, c'est très difficile, une mère, c'est impossible pour elle,
16:22 vous allez écouter cette maman.
16:23 [Bruit de l'écran]
16:26 – Je ne suis pas du tout responsable parce que quand il était à la maison,
16:31 il était à la tête, ça veut dire en gros soit il a attendu que je dormais pour partir,
16:35 je lui ai fait confiance, je lui ai dit toi c'est bizarre que tu aies rentré si tard,
16:39 il me dit non maman je te jure, la preuve je suis là,
16:41 je me demande si j'ai loupé quelque chose sur son éducation,
16:45 parce que de base ils sont tous éduqués à la même valeur, je ne comprends pas,
16:49 s'il a fait une connerie, il doit payer, c'est tout, pas parce que c'est mon fils.
16:53 Je ne suis pas bien, je me dis à n'importe quel moment,
16:57 on m'attrape dans la rue, on me fait la même chose,
17:00 je n'arriverai pas à le pardonner pour l'instant,
17:03 parce que là c'est toute notre famille qui en pâtit, à cause de leur connerie.
17:07 [Bruit de l'écran]
17:08 – Il me le sait.
17:10 Évidemment quand vous êtes maman ou quand vous êtes père,
17:14 c'est compliqué, ça c'est sûr,
17:17 d'autant plus qu'en fait dans les familles, quelle qu'elle soit,
17:22 on l'a vu, compris, je pense à des enfants de responsables politiques,
17:26 à partir de 15-16 ans les enfants vous échappent en partie,
17:30 la réalité c'est qu'ils passent beaucoup de temps au lycée avec leurs copains,
17:33 ou dans les écoles, et donc le niveau de contrôle,
17:38 plus ce qui se passe là-dessus, savoir ce qu'ils regardent dans les écrans,
17:44 ce n'est pas si simple que ça à contrôler,
17:47 et puis vous avez aussi des enfants, enfin des adolescents qui s'enferment un peu,
17:53 et où la discussion, l'échange avec les parents,
17:55 ils construisent leur monde, compris contre les parents,
17:58 même si les parents essayent d'encadrer, mais on ne peut pas…
18:02 donc ce n'est pas si simple que ça, enfin être parent aujourd'hui,
18:05 ça n'a été certainement pas simple hier, mais ça ne s'est pas arrangé.
18:09 – Le numérique n'a pas été…
18:11 – Oui, parce que tout ça nous échappe, enfin moi je…
18:13 – Et puis il y a l'idée qu'on est peut-être un gang avec ses copains…
18:18 – Oui, il y a ça, ces phénomènes de bandes existaient avant,
18:21 les réseaux sociaux permettent aussi des échanges, des interconnexions,
18:26 ça se vaut pour des manifestations de gilets jaunes,
18:28 ça se vaut pour des révoltes ou des révolutions en Afrique,
18:32 et ça vaut pour des guet-apens.
18:34 – On comprend évidemment la détresse de cette mère,
18:37 qui vit le moment le plus difficile de sa vie,
18:39 on peine à imaginer ce qu'elle ressent en ce moment,
18:41 mais néanmoins, arrêtez-moi si je me trompe,
18:43 mais il y avait eu des alertes quand même,
18:45 dans le sens où les mineurs qui sont aujourd'hui mis en examen,
18:48 avaient un casier judiciaire manifestement assez chargé,
18:51 donc les parents étaient nécessairement au courant
18:54 que leurs enfants n'étaient quand même pas sur le bon chemin,
18:57 et qu'ils avaient du mal à s'intégrer, c'est le moins qu'on puisse dire,
19:00 dans la société, donc des sanctions auraient dû être prises,
19:03 quand on est parent et que son enfant est amené pour la 5ème,
19:06 la 10ème ou la 15ème fois au commissariat,
19:09 le rôle des parents c'est précisément pour le bien de ses enfants,
19:12 de prendre des décisions pour faire en sorte que ça n'arrive plus,
19:15 et manifestement, les décisions qui s'imposaient n'ont pas été prises,
19:18 sans quoi ça ne serait pas arrivé.
19:20 – Ce n'est pas parce qu'on les amène au commissariat
19:22 qu'ils se retrouvent devant un tribunal,
19:24 et ce n'est pas parce qu'ils sont devant un tribunal
19:26 qu'ils sont dissuadés, Florence.
19:28 – Écoutez, pour être avocate et défendre énormément de mineurs,
19:31 puisque c'est une de mes activités dominantes,
19:34 je peux vous assurer que ce n'est pas aussi simple que vous le dites,
19:37 et c'est vrai que le rôle de parent,
19:39 c'est un des métiers les plus difficiles au monde,
19:42 ça a toujours été le cas,
19:44 mais aujourd'hui, vous avez des familles,
19:46 même quand elles sont prises en charge par l'ASE,
19:49 l'Aide sociale à l'enfance,
19:51 même quand il y a toute la société qui se ligue,
19:54 pour essayer de les aider,
19:56 et quand les enfants sont reçus devant les juges des enfants,
19:59 et de façon assez graduée,
20:01 quand d'abord ils commencent chez le délégué du procureur,
20:04 où on leur fait un petit rappel à la loi,
20:06 ou bien on leur fait ce qu'on appelle une mesure de réparation,
20:09 c'est-à-dire qu'ils vont faire une sorte de stage
20:12 avec une unité éducative.
20:15 Tout ça est extrêmement progressif,
20:19 parce qu'en France, quand on s'adresse aux mineurs,
20:22 la justice des mineurs est une justice qui privilégie l'éducatif sur le répressif.
20:28 Mais, mais attention, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de répressif.
20:31 Et il y a un moment,
20:33 ses parents, comme sûrement cette maman,
20:35 mais il y en a d'autres,
20:37 je ne connais pas exactement les circonstances d'éducation de cette mère,
20:40 son contexte, etc.
20:42 Eh bien, les enfants, l'éducation leur échappe complètement.
20:46 Et c'est totalement stupide de penser,
20:48 pardon, ce n'est pas un jugement de valeur,
20:50 mais de penser qu'on doit sanctionner les parents
20:53 pour une éducation qui ne serait pas idéale des enfants.
20:57 C'est totalement erroné, c'est extrêmement complexe.
21:00 Il y a quand même la question de l'exception de minorité
21:02 qui est en débat, qui prouve qu'il est possible
21:04 qu'on envisage de changer les choses.
21:07 Mais la France a ratifié la Convention de New York des droits de l'enfant de 1989.
21:11 Ça veut dire que, vous savez, les conventions internationales,
21:14 en termes de droits, elles sont supérieures à toutes.
21:17 Donc ça veut dire que quand on vient nous dire
21:19 qu'on va réformer la question de l'exception de minorité,
21:22 qui en plus peut être écartée à partir de l'âge de 16 ans,
21:25 eh bien, il y a un petit problème de droit.
21:28 Vous avez dit quelque chose d'intéressant et qui est très juste.
21:30 Vous avez dit aujourd'hui que la justice des mineurs
21:32 privilégie l'éducatif au répressif.
21:34 Mais elle le fait depuis des décennies.
21:36 Or, on se rend compte depuis des décennies
21:38 que la violence des mineurs et que la délinquance des mineurs augmente.
21:40 Est-ce qu'il n'est pas justement le moment de se dire
21:42 qu'on va changer de logiciel pour punir davantage des peines courtes
21:46 quand un mineur de 13, 14, 15 ans commet son premier acte de délinquance,
21:50 qu'il y ait une sanction immédiate pour signifier à ce mineur
21:53 que ça n'est pas possible parce que l'éducatif manifestement ne fonctionne pas.
21:57 Visiblement, ce n'est pas possible. Visiblement, on a ratifié des...
21:59 Le répressif, il existe. Ne croyez pas, il existe.
22:02 Mais pas suffisamment.
22:03 De toute façon, tout le monde s'est réuni pour comprendre
22:06 que ce n'est pas en sanctionnant plus fort et de façon plus dure
22:10 que vous allez avoir moins de délinquance, y compris chez les mineurs.
22:13 Mais ça, c'est un débat très large.
22:15 - Oui, Philippe, on peut faire son choix.
22:16 - Et moi, ce qui me frappe, parce que je le vois aussi
22:17 dans un certain nombre de situations personnelles que je vis dans ma commune,
22:20 de rencontres, d'échanges, c'est que là, on parle de la maman.
22:23 Mais le papa, il est où ?
22:24 - Exactement.
22:25 - Voilà. Donc, vous avez aussi la question,
22:27 pour des mamans, je le vois autour de moi dans les échanges,
22:29 c'est que dans des couples séparés, divorcés,
22:33 dans des familles un peu à la difficulté,
22:35 la maman arrive à gérer l'enfant jusqu'à 12-13 ans.
22:38 J'ai encore eu la discussion de cette semaine avec une amie.
22:41 Et quand, après, ça bascule, la présence du père,
22:45 donc quelque part de la loi dans le dispositif,
22:49 eh bien, elle n'est plus là.
22:50 Et donc, c'est compliqué parce que les mamans
22:52 perdent le contrôle de leur enfant.
22:53 - Rapidement, est-ce que ce couvre-feu qui a été pris à Béziers,
22:56 qui va être pris à Nice, voyez,
22:58 est-ce que ça a un sens ou pas, selon vous,
23:00 pour empêcher les moins de 13 ans ?
23:02 - Oui, enfin, je n'ai pas de...
23:04 Peut-être, je vois...
23:06 Moi, ce qui m'intéresse, c'est qu'on va voir
23:08 l'opération de Charles Darmanin à Pointe-à-Pitre,
23:10 voir un peu comment...
23:11 - Pour faire 18 ans.
23:12 - Voilà, donc, comment ça fonctionne ?
23:13 - Pour faire 18 ans.
23:14 - Parce que c'est pas...
23:15 Parce que derrière, pourquoi les enfants sont si durs ?
23:17 Vous avez la destructuration des familles,
23:19 mais vous avez aussi des problèmes qu'on vit aussi concrètement.
23:22 C'est-à-dire des suroccupations de logement,
23:23 donc des mômes qui font leur devoir dans les toilettes.
23:26 Enfin, il faut mesurer dans un certain nombre de quartiers
23:29 aussi les difficultés de logement.
23:31 Et en fait, les mômes sont mis un peu dehors
23:34 pour qu'en gros, la plus grande puisse faire ses devoirs
23:36 ou des choses comme ça, vous voyez ?
23:37 - Je voudrais qu'on parte aux Etats-Unis dans un instant
23:39 pour retrouver Elisabeth Guédel, mesdames et messieurs,
23:40 à 21h31.
23:41 Je salue Simon Guélin.
23:43 Bonsoir pour le Rappel des Dites, ce soir.
23:45 - Bonsoir, Olivier, et bonsoir à tous.
23:46 Accusé d'homophobie après ses propos sur la GPA,
23:49 Marion Maréchal s'est défendue ce soir sur CNews.
23:51 La candidate reconquête aux élections européennes
23:54 a affirmé qu'elle ne s'habituait pas à la banalisation de la GPA.
23:57 Un acte qu'elle juge monstrueux et honteux.
24:00 "Les enfants ne sont pas des biens de consommation",
24:02 a-t-elle ajouté ce soir sur notre antenne.
24:04 François Fillon, reconnu coupable dans l'affaire
24:07 des emplois fictifs de son épouse.
24:09 La Cour de cassation a toutefois ordonné un nouveau procès
24:12 concernant les peines prononcées à son encontre.
24:14 Une nouvelle audience se tiendra donc dans les prochains jours
24:17 devant la Cour d'appel de Paris.
24:18 François Fillon a été condamné le 9 mai 2022
24:21 à 4 ans d'emprisonnement, dont un an ferme.
24:23 375 000 euros d'amende et 10 ans d'inéligibilité.
24:27 Et puis, plan social d'ampleur chez Casino.
24:30 L'enseigne prévoit de réduire fortement ses effectifs.
24:33 Le projet de réorganisation présenté aujourd'hui
24:35 prévoit la suppression de près de 1300 postes.
24:38 C'est le plus grand plan social depuis le début de l'année
24:41 sur notre territoire.
24:43 - Merci, Simon. On va partir aux Etats-Unis.
24:46 Je voulais d'abord qu'on regarde les dernières images
24:49 qui viennent de New York.
24:51 La police de New York a arrêté des manifestants
24:54 pour palestiniens de la fac de Columbia.
24:57 C'est de très jeunes gens.
24:59 Depuis plusieurs jours, plusieurs facs américaines
25:01 sont occupées par des étudiants
25:03 qui ont monté devant ou même dans les campus des camps.
25:08 Il y a des tentes, ils dorment, ils protestent
25:10 contre l'offensive israélienne dans la bande de Gaza
25:12 qui est entrée dans son 201e jour.
25:14 Il n'y a pas que des étudiants.
25:16 Bonsoir, Elisabeth Guedel.
25:18 - Bonjour.
25:21 - La particularité de ce mouvement, c'est que les profs
25:24 ont massivement rejoint le mouvement.
25:27 Peut-être que vous allez me le confirmer,
25:30 il n'y a jamais eu autant d'antisémitisme
25:33 que ces derniers temps aux Etats-Unis,
25:36 depuis le 7 octobre.
25:39 - Il faut clarifier que ce n'est pas une généralité.
25:42 Il y a eu des propos antisémites très virulents
25:45 à Columbia le week-end dernier.
25:48 Quand on discute avec les étudiants,
25:51 ils vous disent qu'ils veulent manifester pacifiquement,
25:54 mais que certains individus aussi viennent,
25:57 des personnes beaucoup plus dures dans le mouvement,
26:00 très politisés, qui n'ont rien à voir avec l'université.
26:03 Il y a ce mouvement qu'il faut bien comprendre au départ.
26:06 Il y en a souvent sur les campus.
26:09 La liberté d'expression, c'est cher aux Américains,
26:12 mais ce mouvement, qui est une dénonciation
26:15 de la gestion par Israël de cette guerre contre le Hamas,
26:18 a dégénéré à certains endroits,
26:21 par moment sur les campus américains,
26:24 de New York à Los Angeles.
26:27 Les campus d'une douzaine d'universités
26:30 sont occupés par ces manifestants pro-palestiniens.
26:33 Pour le moment, à l'université Columbia,
26:36 c'est calme, mais ce qui frappe quand on est new-yorkais
26:39 et qu'on a l'habitude de se promener
26:42 aux alentours des campus, c'est le nombre impressionnant
26:45 de policiers tout le long de l'enceinte du campus.
26:48 C'est un grand campus qui a fait plusieurs pâtés de maisons.
26:51 Des policiers en renfort, des barrières de sécurité
26:54 pour dissuader les manifestants de se regrouper,
26:57 plusieurs entrées fermées.
27:00 Quand les entrées sont ouvertes, il y a un contrôle très strict.
27:03 Il faut avoir une carte d'identité de l'université
27:06 pour entrer à l'intérieur.
27:09 Il y a eu des manifestants un peu plus tôt dans la journée.
27:12 Est-ce que ces manifestants sont partis d'eux-mêmes
27:15 ou est-ce qu'ils ont eu un mot d'ordre de l'intérieur?
27:18 Il faut savoir qu'à l'intérieur, il y a des négociations
27:21 entre la direction et les représentants des étudiants
27:24 et des manifestants pour essayer de régler
27:27 cette crise le plus paisiblement possible,
27:30 d'éloger ces manifestants qui, vous l'avez vu,
27:33 ont dressé des tentes depuis plusieurs jours.
27:36 La semaine dernière, la direction de Colombie
27:39 avait appelé la police de New York pour déloger ces manifestants.
27:42 Il y a eu plusieurs dizaines d'arrestations.
27:45 Ça a tendu encore plus le mouvement.
27:48 Les tentes ont été dressées à nouveau.
27:51 Des professeurs se sont joints au mouvement.
27:54 C'est pacifique. Il y a des négociations.
27:57 Mais c'est sûr que c'est un mouvement qui peut dégénérer à tout moment.
28:00 On a entendu des propos visant les étudiants juifs,
28:03 des propos antisémites et des appels à la violence
28:06 qui sont absolument inadmissibles sur un campus universitaire.
28:09 - Une pause. Vous avez beaucoup de choses à nous dire.
28:12 On va continuer à en parler avec vous.
28:15 On a entendu des slogans. C'était plus que pro-palestinien.
28:18 C'est même pro-Hamas. C'est intéressant d'entendre à nouveau
28:21 ce qui s'est dit. Vous restez avec nous.
28:24 On revient dans un instant.
28:28 - On va continuer à parler de ce qui se passe dans les facs américaines.
28:31 Il y en a une douzaine qui sont occupées par des militants pro-palestiniens.
28:34 Je dis pro-palestiniens, mais on a entendu des slogans pro-Hamas.
28:37 Ils soutenaient le Hamas. Ils soutenaient ce qui s'était passé le 7 octobre.
28:40 Sans embâche. Il n'y avait pas de discussion sur le propos.
28:43 C'est très grave ce qui se passe.
28:46 Un représentant de l'Union européenne a dit qu'il y avait des militants
28:49 pro-Hamas. Il y a eu des discussions sur le propos.
28:52 Il y a eu des discussions sur le propos.
28:55 Il y a un représentant du Congrès qui va parler d'ici quelques minutes.
28:58 Il est venu sur place pour essayer de mettre de l'ordre.
29:01 Est-ce que c'est une répétition générale de ce qui pourrait se passer en France ?
29:06 - Déjà en France, ça existe.
29:09 Ce qui se passe aux Etats-Unis, c'est très important.
29:12 C'est nouveau. Les Etats-Unis ont toujours été un soutien,
29:15 on le voit encore maintenant, du gouvernement israélien.
29:18 Joe Biden, on voit encore les montants financiers.
29:21 C'est très important.
29:24 Sauf qu'une partie de la gauche du Parti démocrate,
29:27 qui soutient le Parti démocrate,
29:30 qui s'y reconnaît dans le Parti démocrate,
29:33 a décroché en disant qu'il faut arrêter sur ce qu'on appelle
29:36 le double standard.
29:39 On ne peut pas avoir Israël d'un côté en haut et les Pastiniens en bas.
29:42 Il ne peut pas y avoir deux types.
29:45 Si on condamne le 7 octobre, on condamne ce qui se passe
29:48 avec les bombardements à Gaza.
29:51 Ça a posé des problèmes à Joe Biden dans son élection
29:54 face à Trump.
29:57 Il est possible qu'une partie de la jeunesse qui se reconnaît
30:00 dans le Parti démocrate n'aille pas voter vu le soutien
30:03 de ce qui se passe à Israël.
30:06 - Il y a quelques jours, il a été interrompu par des étudiants
30:09 pro-palestinien. Il ne les a pas écoutés.
30:12 Il a dit qu'ils avaient raison.
30:15 - Il est encore plus important que ça.
30:18 - Il est en campagne.
30:21 - Il est coincé.
30:24 Un des grands leaders du Parti démocrate à la Chambre,
30:27 qui est en soutien historique d'Israël, a dit que son inquiétude
30:30 aujourd'hui, c'est qu'Israël devienne un état paria
30:33 du fait de ce qui se passe aujourd'hui à Gaza.
30:36 Ça bouge aux Etats-Unis et ça aura des conséquences.
30:39 - Il y a des étudiants juifs qui participent
30:42 à ces manifestations, qui ont participé
30:45 à ce qu'on appelle le CEDAR, le repas traditionnel de Pâques,
30:48 sur le campus. Hier, vous allez entendre
30:51 le terme qu'ils emploient de "scholasticide".
30:54 C'est un terme qui est apparu aux Etats-Unis,
30:57 qui est utilisé dans les facs américaines pour dénoncer
31:00 la destruction des structures enseignantes et éducatives à Gaza.
31:03 Ecoutez d'abord ce petit son.
31:06 - En tant que Juif, en tant qu'étudiant Juif,
31:09 nous savons à quoi ressemble le scholasticide
31:12 et le génocide culturel. Et en tant qu'étudiant,
31:15 en tant que Juif et en tant qu'être humain,
31:18 nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour y mettre fin.
31:21 - Je ne peux pas aller à un CEDAR sans parler de Gaza,
31:24 encore et encore. Nous sommes maintenant
31:27 les instigateurs d'une telle violence, d'une telle haine,
31:30 c'est terrible. Il fut un temps où nous étions Juifs,
31:33 où nous étions esclaves en Égypte.
31:36 C'est ainsi que l'histoire commence. Je vais pleurer.
31:39 Je vais pleurer.
31:42 - Voilà. Et si vous n'étiez pas là, je vais vous repasser
31:45 ce que disait hier Michel Abitbol, qui est historien,
31:48 qui disait qu'effectivement, il y avait des Juifs américains,
31:51 jeunes, de la nouvelle génération, qui n'étaient pas pro-israélien.
31:54 Et Michel Abdol expliquait pourquoi.
31:57 - On semble oublier dans son faculté que jusqu'à la Seconde Guerre mondiale,
32:00 jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale,
32:03 il y avait une violence anti-juif dans les universités américaines.
32:06 Cet antisémitisme dormant s'est réveillé avec l'afflux,
32:09 d'abord des capitaux qu'Atari et autres,
32:12 qui ont acheté véritablement des chaires
32:15 dans les grandes universités américaines,
32:18 au point d'empêcher la nomination
32:21 de chercheurs israéliens,
32:24 l'invitation de chercheurs israéliens dans ces chaires,
32:27 l'afflux massif d'étudiants arabes
32:30 dans ces universités.
32:33 Et puis, il ne faut pas oublier non plus
32:36 l'indifférence de la nouvelle génération juive,
32:39 qui est de moins en moins pro-israélienne,
32:42 de moins en moins attachée au judaïsme.
32:45 Il y a un mouvement anti-israélien,
32:48 on peut dire anti-sioniste,
32:51 assez puissant d'ailleurs dans les universités israéliennes,
32:54 même dans les synagogues, disons, libérales.
32:57 - Bon, est-ce que c'est vrai ce que dit
33:00 Michel Huibol, simplement, Elisabeth ?
33:03 Est-ce qu'il y a un changement dans la mentalité
33:06 des juifs américains ?
33:09 - Ah oui, très certainement, et notamment la jeunesse,
33:12 vous l'avez dit, cette jeunesse démocrate
33:15 qui ne se reconnaît pas du tout, qui dénonce
33:18 ce soutien historique, inconditionnel des Etats-Unis
33:21 pour Israël. Vous savez, les démocrates,
33:24 les juifs en général, en grande majorité,
33:27 votaient démocrate, et là, effectivement,
33:30 ne se reconnaissent pas dans l'administration Biden,
33:33 qui a tout de suite parti, en tout cas,
33:36 pour Israël dès le début du conflit au mois d'octobre,
33:39 et après a dû rétropédaler pour pouvoir
33:42 se montrer plus modéré, plus balancé
33:45 entre ce qui se passe à Gaza et le droit
33:48 d'Israël à se défendre. Donc, effectivement,
33:51 il y a deux mouvements qui s'opposent et qui sont exacerbés
33:54 en ce moment, excusez-moi, vous avez entendu,
33:57 vous entendez beaucoup de policiers aux alentours,
34:00 c'est ce mouvement de cette jeunesse démocrate
34:03 qui ne se reconnaît pas dans ce soutien historique
34:06 des Etats-Unis à Israël, et puis le mouvement conservateur
34:09 qui ne supporte plus aussi que sur les campus,
34:12 les présidents d'universités n'arrivent pas à régler
34:15 ce problème d'antisémitisme, à dire clairement
34:18 que ses propos, ses appels à la violence,
34:21 violent le règlement de l'université.
34:24 – Exactement ce qu'a dit ce soir le républicain Mike Johnson
34:27 qui est aussi le speaker de la chambre des représentants,
34:30 il doit arriver, il y a une forêt de micro qui l'attend,
34:33 ce que nous voyons sur les campus universitaires du pays
34:36 est dégoûtant et inacceptable, a-t-il dit sur le réseau X,
34:39 il faut absolument que les patrons des universités…
34:42 – Il faut passer les républicains, là.
34:45 – Après on change de sujet.
34:46 – Une partie de la jeunesse américaine s'offusque
34:49 que l'administration Biden ait pris parti dès le mois d'octobre pour Israël,
34:53 enfin pardon, heureusement qu'ils ont pris parti pour Israël,
34:56 il y a eu 1200 morts dans des conditions absolument atroces,
34:59 jamais les Israéliens ou le peuple juif n'avaient vécu un pareil drame
35:02 depuis l'Holocauste, heureusement que les Etats-Unis
35:04 et que toutes les grandes démocraties ont dans un premier temps
35:07 pris parti pour Israël, le contraire eût été quand même
35:10 plus que problématique, donc il faut se satisfaire de cela,
35:13 mais moi je voudrais quand même faire une remarque,
35:16 parce qu'une partie de la jeunesse de plus en plus importante
35:19 est quand même embrigadée par une sorte de wokisme
35:22 qui est en train de gangréner l'ensemble des sociétés occidentales,
35:25 on en vient à inventer des nouveaux mots pour décrire on ne sait trop quoi,
35:29 on parle maintenant de génocide culturel,
35:31 j'aimerais bien savoir ce que ça veut dire,
35:33 et un génocide à Gaza, tout le monde s'inquiète de ce qui se passe à Gaza,
35:36 moi aussi je m'inquiète beaucoup de ce qui se passe à Gaza,
35:38 mais l'ONU, l'ONU elle-même, qui pourtant n'est pas pro-israélienne,
35:41 c'est le moins qu'on puisse dire, affirme qu'il n'y a pas de génocide
35:44 en ce moment à Gaza.
35:45 - Ah le terme génocide est précis, je ne vois pas l'utiliser.
35:48 - Donc il faut quand même que chacun regarde à la raison,
35:50 et que cette jeunesse soit un peu recadrée.
35:52 - Au-delà du terme génocide sur lequel on peut avoir le débat juridique,
35:54 la réalité c'est qu'il y a des bombardements massifs avec beaucoup de morts.
35:57 - Il n'y a pas de génocide à Gaza, c'est incontestable, c'est une guerre,
35:59 mais un génocide non.
36:00 - Donc la difficulté...
36:01 - Pour Rocky Parky, il revenait toujours au départ,
36:03 Rocky Parky, comment, toujours.
36:05 - Il peut y avoir le point de départ du 7 octobre, et ce qu'il vous a dit,
36:08 sur les démocraties occidentales, à commencer par la France,
36:11 et une grande majorité des forces politiques.
36:15 Il n'empêche que depuis le 7 octobre, tout le monde peut constater
36:18 le volume de massacres, et c'est autour de ça que cette jeunesse américaine réagit,
36:23 y compris...
36:24 - Non, non, c'est pas ce qui se passe.
36:26 - C'est une réalité.
36:27 - Mais parce qu'ils sont désinformés, ils réagissent comme ça,
36:29 parce qu'ils sont totalement désinformés, et endoctrinés.
36:32 - Mais c'est une réalité, pourquoi il y a tant de morts à Gaza ?
36:35 Pour l'expliquer, personne ne l'explique, en fait.
36:37 Et tout le monde met la faute sur l'état d'Israël et sur Tsaïk,
36:40 mais personne n'explique pourquoi il y a tant de morts à Gaza.
36:43 Parce que les populations civiles servent de boucliers humains,
36:46 parce que les armes, elles sont dissimulées dans les hôpitaux.
36:49 Il faut arrêter, depuis le 7 octobre, trois jours plus tard,
36:52 il y a une inversion totale des valeurs entre le bien et le mal.
36:55 - Le Hamas va jusqu'à confisquer l'aide humanitaire.
36:57 - C'est incroyable, c'est incroyable.
36:59 - La plupart de ces étudiants, comme tant d'autres,
37:01 et comme tous les gens qui interviennent sur les chaînes de télé,
37:04 dans des tas d'émissions, ne savent même pas où est la Palestine,
37:07 où est Israël, où sont les territoires palestiniens,
37:09 mais ils n'y sont jamais allés.
37:11 Ils parlent d'un pays qu'ils ne connaissent pas.
37:13 Attendez, écoutez, il faut arrêter cette...
37:15 - Vous pouvez dire tout ça,
37:17 n'empêche qu'Israël a perdu dans cette affaire-là,
37:20 vous pouvez le regretter,
37:21 mais Israël a perdu la bataille morale dans cette affaire-là.
37:24 - Pour l'instant, mais ce n'est pas fini.
37:26 - Quand je citais ce soutien important d'Israël
37:29 qu'est au Parti démocrate,
37:30 qui s'inquiète qu'Israël devienne un état paria,
37:32 ce n'est pas quelqu'un qui est aussi à Israël,
37:34 c'est quelqu'un qui est favorable à Israël.
37:36 Donc il faut mesurer l'impact de ce que ça veut dire,
37:38 y compris de ce qui se passe en Cisjordanie.
37:40 - Moi, je voudrais juste conclure en disant une chose,
37:43 c'est que le monde entier devrait remercier Israël
37:45 qui combat le terrorisme islamiste.
37:47 Voilà, c'est le mot de la fin.
37:49 Le monde entier, au lieu de combattre Israël
37:51 et de raconter n'importe quoi,
37:53 et parce que c'est de l'antisémitisme,
37:55 on est sous couvert d'eux,
37:57 on défend l'antisionisme,
37:59 bref, c'est de l'antisémitisme.
38:01 Et en réalité, tout le monde devrait remercier,
38:03 c'est Israël qui est au front,
38:05 ce sont des enfants de 18 à 20 ans
38:07 qui vont mourir.
38:09 - Vous devriez vous poser la question,
38:10 pourquoi tout le monde ne remercie pas ?
38:12 Donc vous voyez bien, aujourd'hui...
38:13 - Et par simplement,
38:14 pourquoi les gens ne remercient pas ?
38:16 Parce qu'il y a l'antisémitisme qui est prégnant.
38:19 C'est tout. C'est ça la réalité, cher monsieur.
38:21 C'est parce que l'antisémitisme est prégnant.
38:23 - Mais derrière, vous pouvez faire...
38:25 - Tout le reste, c'est du bavardage, monsieur.
38:28 Tout le reste, c'est du pipo.
38:30 - Vous pouvez considérer ça.
38:31 La réalité, c'est qu'aujourd'hui,
38:33 le gouvernement Netanyahou emmène Israël dans le mur,
38:36 dans cette affaire-là,
38:37 y compris dans la défense des intérêts israélais.
38:39 - Il y a toujours un prétexte.
38:40 - Vous pouvez considérer que c'est un prétexte,
38:42 mais autant de morts ici, à Gaza,
38:44 et autant de morts, y compris en Cisjordanie,
38:46 et ce qui se passe en Cisjordanie,
38:47 sur lequel il n'y a pas de rapport.
38:49 - Mais quel rapport ? Quel rapport avec Gaza ?
38:50 - On s'arrête là.
38:51 - Il y a aussi cette situation-là, en Cisjordanie.
38:53 - Je voulais juste rappeler, comme tous les soirs,
38:55 qu'il y a trois otages franco-israéliens
38:57 qui sont toujours aux mains du Hamas,
38:59 depuis 201 jours.
39:00 Maintenant, Orion, Ofer et Oad,
39:03 à qui on pense, évidemment.
39:04 Vous savez qu'hier, il y avait la compagne d'Ofer,
39:07 qui était là.
39:08 Vous pouvez revoir cette interview.
39:09 Elle est très, très touchante.
39:10 Leurs enfants ont été libérés
39:12 après 52 jours de captivité.
39:14 Elle était à Das.
39:16 Ofer Calderon était hier dans le Milieu de l'Info.
39:19 Je remercie tous les trois d'avoir participé à cette émission.
39:22 - Merci.
39:23 - Dans un instant, vous avez rendez-vous avec Maureen Vidal.
39:26 Soir Info vous est présentée, comme tous les soirs,
39:28 par Julien Pasquet.
39:29 Et je remercie ce soir, évidemment, Adrien Fontenot
39:32 pour avoir aidé à préparer cette émission.
39:35 Bye-bye et à demain.
39:36 ♪ ♪ ♪