Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous, merci d'être avec nous pour le meilleur de l'info.
00:04 Dans un instant, on va revenir évidemment sur les meilleures séquences de l'actualité.
00:08 On va beaucoup parler de ce qui s'est passé à Montpellier aujourd'hui,
00:11 mais on retiendra aujourd'hui d'abord le grand rétro-pédalage de Prisca Téveneau.
00:16 Ce matin, la porte-parole du gouvernement annonçait un attentat déjoué au cours du week-end de Pâques.
00:21 Rectification, rectification parfois ce soir dans Punchline.
00:26 Ce week-end, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmelin était sur une chaîne d'informations en continu
00:33 et a précisé qu'il y avait un passage à l'acte qui avait été déjoué en début de mois dernier.
00:40 Donc c'est l'ensemble des journalistes qui ont mal compris ce que vous aviez dit ?
00:43 Je ne me suis pas permise de dire ça.
00:45 Vous m'aviez demandé de rappeler ce qu'il en était, je vous ai rappelé ce qu'il en était,
00:49 mais je ne me permettrais pas de venir juger le travail journalistique.
00:52 En tout cas, vous avez...
00:53 Ça ne me ressemble pas et je ne commencerai pas à le faire.
00:55 Vous avez été mal comprise, c'est ce que vous voulez dire.
00:57 J'ai précisé l'information et je pense que c'est important de le faire.
00:59 Voilà, donc la précision est faite.
01:02 En tout cas, la France, le week-end de Pâques comme aujourd'hui,
01:05 reste sous la menace extrême d'attentats terroristes.
01:08 Il faut rappeler ça aussi.
01:09 L'enquête sur les causes de la mort du petit Émile, 24 heures après la conférence du procureur.
01:14 Certains se demandent si l'enquête a été bien menée en juillet dernier.
01:18 Au moment des premières fouilles, les gendarmes sont passés à côté de la zone
01:22 où ont été retrouvés le crâne et les vêtements du petit garçon.
01:26 Les fortes chaleurs ont-elles altéré le flair des chiens ?
01:30 Le général Morel s'interrogeait ce matin chez Jean-Marc Mandy.
01:33 Il y a eu une quinzaine d'équipes synophiles avec des capacités
01:37 et des caractéristiques différentes qui ont été engagées.
01:41 Ceux qui ont été engagés tout de suite avec des Malinois pour faire le pistage
01:46 et ensuite des Saint-Hubert pour faire des recherches.
01:51 C'est étonnant que même dans des terrains qui voulaient boiser et pantuer,
01:57 les chiens n'aient pas du tout marqué et repéré l'enfant ou le corps de cet enfant.
02:04 Émeric Caron veut montrer un film sur Gaza à l'Assemblée.
02:08 Un film qui se veut sans doute à charge contre la réponse israélienne au pogrom du 7 octobre
02:15 pour sensibiliser les députés.
02:17 Une initiative qui fait polémique mais c'était sans doute le but.
02:21 Les élus n'ont pas besoin d'Émeric Caron pour être sensibilisés à quoi que ce soit.
02:25 Les élus sont des gens responsables, majeurs, autonomes
02:29 et Émeric Caron ne sensibilise rien auprès de personne, jamais.
02:33 On rappelle ce que ne rappelle jamais Émeric Caron,
02:35 que trois otages franco-israéliens sont toujours aux mains du Hamas depuis 180 jours
02:40 et comme tous les soirs nous réclamons leur libération sans condition.
02:43 Enfin, l'antisémitisme est-il utilisé par le leader des Insoumis
02:47 comme levier de conquête du pouvoir ?
02:49 C'est la thèse du livre d'Éric Nolot qui était l'invité de la matinale ce matin.
02:54 - Pour moi, Mélenchon, ça rime avec trahison.
02:57 J'ai vu l'origine de cette trahison sur le plateau d'On n'est pas couché,
03:00 quand j'étais chroniqueur.
03:02 J'ai entendu cet homme, d'une émission à l'autre, à un mètre de moi,
03:05 tenir les propos les plus durs sur l'islam
03:07 en disant "le voile est un vêtement obscène",
03:09 "il n'y aurait qu'une seule femme voilée en France, ce serait encore un scandale"
03:13 et je l'ai vu du jour au lendemain basculer dans une compromission sans limite
03:17 et j'insiste sur le mot "sans limite" avec l'islamisme.
03:20 Et ça m'intéresse de savoir d'où ça vient,
03:22 mais ça m'intéresse encore plus, et c'est l'objet de mon livre,
03:24 de savoir où ça va et à mon avis ça va aller très très loin.
03:28 Cet homme n'a plus de limite.
03:29 Il a même fait de l'antisémitisme, à mon avis,
03:33 l'outil principal de la conquête du pouvoir.
03:35 - Bonsoir, Lisa Kamen, vous êtes professeure des écoles à Paris.
03:40 Vous avez signé en septembre dernier la Grande Garderie
03:42 et votre regard est évidemment très précieux ce soir
03:45 sur ce qui s'est passé à Montpellier.
03:47 On va en parler également avec Patrick Vignale.
03:49 Bonsoir, vous êtes député Renaissance de l'Hérault,
03:51 vous connaissez très bien l'endroit où cette jeune adolescente a été lynchée.
03:56 Je crois que c'est le mot qu'on peut utiliser ce soir.
03:58 Je salue également Thomas Bonnet.
04:00 Mais avant, je voulais qu'on parle un peu de politique.
04:02 D'abord, vous avez besoin d'Emmerick Caron pour savoir ce qui s'est passé à Gaza ?
04:05 - Je trouve que franchement, on est une classe politique qui est dans l'indécence.
04:09 Très franchement, ce qui s'est passé le 7 octobre, c'est indéfinissable, c'est ignoble.
04:14 On n'a pas besoin maintenant de faire de chaque côté, de montrer ce qui se passe.
04:19 Moi, je pense qu'effectivement, il faut que ça s'arrête.
04:21 Il faut que ça s'arrête parce que là, on dépasse l'entendement
04:24 et on va fabriquer des gens dans la haine.
04:27 Et donc, j'espère qu'on aura des experts internationaux.
04:30 Le président, il prend sa part.
04:32 J'espère qu'on va éviter un conflit mondial où on aurait l'Iran, la Russie, les États-Unis.
04:37 Imaginez que le 4 octobre, Donald Trump soit élu.
04:40 Moi, je n'ai pas envie que nos enfants fassent la guerre
04:42 parce que ce qui se passe là-bas, ça rejaillit dans nos territoires.
04:46 - Vous êtes en train de dire que si Donald Trump est élu,
04:50 nos enfants partent sur le terrain de combat.
04:54 - Je dis qu'un alliance.
04:55 Aujourd'hui, Joe Biden joue le jeu pour faire en sorte que ça s'arrête.
04:59 Je ne suis pas certain que Donald Trump, s'il est élu, ferait la même chose.
05:02 Voilà mon propos.
05:03 - Bon, j'entends votre propos.
05:04 Je le note et on se donne rendez-vous en octobre prochain.
05:08 - On verra si on peut mettre le champagne.
05:09 - Bon, le fait politique du jour.
05:11 D'abord, le show, le seul en scène de Gabriel Attal.
05:14 Vous y étiez, évidemment.
05:15 On va reparler, Thomas Bonnet, à l'anglaise.
05:18 - C'est le modèle britannique parce que c'est vrai qu'au Royaume-Uni,
05:21 c'est le Premier ministre ou la Première ministre qui répond seule aux parlementaires.
05:25 Et c'est donc l'exemple qui a été suivi.
05:27 Il faut préciser qu'initialement, c'est une proposition qui avait été faite à Elisabeth Borne.
05:31 À l'époque, la Première ministre avait décliné.
05:33 Gabriel Attal, lui, se saisit de cette opportunité, évidemment.
05:37 Et donc, on l'a vu répondre de manière relativement technique,
05:41 mais surtout politique aux différents députés,
05:43 ce qui était particulièrement intéressant.
05:44 - Pour l'Assemblée, il l'a fait, mais aussi pour la presse.
05:48 Peut-être pour sauver cette séance de questions au gouvernement.
05:53 Vous avez entendu la luise, on vous a dit, il y aura peut-être de l'audience.
05:57 On vous a sélectionné les meilleurs moments, ça va durer deux minutes.
06:01 - Je suis ravi de vous retrouver aujourd'hui.
06:05 La présidente de l'Assemblée nationale m'a proposé de répondre aux questions
06:09 dans ce nouveau format.
06:11 J'accepte toujours les propositions qui me sont faites,
06:14 s'agissant des comptes que je dois rendre en tant que Premier ministre
06:17 vis-à-vis de la représentation nationale et de la presse.
06:20 Et donc, je suis ravi de pouvoir expérimenter ce nouveau format.
06:23 Nous verrons s'il permet de revivifier cette séance du mercredi.
06:27 - Monsieur le Premier ministre, voilà sept ans que Bruno Le Maire
06:30 nous promet le rétablissement des comptes publics.
06:33 Alors, évidemment, l'air de flûte que vous nous jouez,
06:35 que vous jouez aux Français, n'a rien d'enchanté pour les Mozarts de la finance.
06:38 Vous nous parlez de Mozart de la finance, avec vous,
06:41 ça serait le crépuscule des retraites et la dette enchantée.
06:44 C'est ça le programme du Rassemblement national.
06:47 - Avec l'espoir que la séance de questions au Premier ministre
06:51 soit, contrairement à la séance de questions au gouvernement,
06:55 une véritable séance de réponses aux députés,
06:58 je poserai deux questions directes.
07:00 Y a-t-il, selon vous, un lien entre le niveau d'indemnisation du chômage
07:04 et le niveau du chômage lui-même ?
07:06 - Vous pourriez reconnaître que vous vous êtes trompé ?
07:09 Vous pourriez reconnaître que l'action qui a été menée par cette majorité
07:12 permet d'avoir un taux de chômage faible ?
07:14 La réalité, c'est que vous n'êtes même pas capable de le reconnaître.
07:16 Sinon, et avant de répondre à votre question, je vais vous en poser une autre,
07:20 sinon, comment expliquez-vous que le chômage ait autant baissé,
07:23 si ce n'est par l'activité et par la politique de ce gouvernement ?
07:26 Je vous demande de me répondre.
07:27 - Monsieur le Premier ministre, Monsieur Katniss.
07:29 - Vous appauvrissez ceux qui sont le plus en difficulté.
07:32 Foutez donc la paix aux plus démunis
07:34 et rendez l'argent que vous avez donné sans résultat à vos amis.
07:38 - Vous n'avez pas répondu, c'est donc que vous reconnaissez
07:40 que c'est l'action de cette majorité qui a permis la baisse historique du chômage,
07:44 n'est jamais trop tard pour changer d'avis.
07:46 Et je le redis ici, à l'extrême gauche,
07:48 c'est pas la peine d'essayer de hurler pour m'empêcher de parler,
07:51 ça ne marche pas avec moi, donc économisez plutôt votre voix
07:55 pour aller crier ailleurs, je ne sais où, dans des manifestations ou autre,
07:58 mais ici, ça n'aura pas d'impact sur mon expression, c'est tout.
08:02 - Voilà, c'est tout.
08:04 Alors Glaise, alors ?
08:05 - Non, moi je vais vous dire...
08:06 - Festival de la punchline, cette après-midi.
08:08 - Deux choses d'abord.
08:09 Comment marchent les questions d'actualité ?
08:11 Nous, on écrit une question, le ministre la voit
08:13 pour qu'il prépare la réponse.
08:15 Et moi, ça m'intéresse, et je fais partie des gens
08:17 qui ont poussé Gabriel Attal à être seul, sans avoir les questions,
08:21 et en répondant, et qu'on veuille ou pas...
08:22 - Il n'avait pas les questions, là.
08:23 - Non, il a du punch, et franchement...
08:25 - D'habitude, il a les questions, c'est vrai.
08:26 - Non, et c'est important, mais on sait très bien
08:29 qu'il y a une partie théâtrale, celui qui me parle à sa question,
08:32 il la répète de manière à la glace, il veut faire une punchline
08:35 pour que sa maman, sa mère, sa cousine et ses militants disent
08:38 "Ah, qu'est-ce qu'il a dit ?"
08:39 Bon, ça, c'est le premier point.
08:40 - Je me sens que vous avez posé une question il n'y a pas très longtemps.
08:42 - Oui, oui, mais c'est un peu différent.
08:44 Chez un monsieur, c'était sur les inondations et quatre décès.
08:46 Je suis venu chez vous.
08:47 Là, c'était plus grave.
08:49 C'est-à-dire que là, je ne voulais pas, moi,
08:50 que ma maman me regarde en me disant "Mon fils est beau".
08:53 - Oui, mais cette question-là, vous ne l'auriez pas posée,
08:57 pas ce jour-là, pas aujourd'hui, à Gabriel Attal.
08:59 Vous l'auriez posée le mardi, j'imagine, au gouvernement, à des techniciens.
09:03 - Ce qui est intéressant, c'est un instant de vérité.
09:05 Par contre, vous avez dû voir les images,
09:07 j'ai invité le garde des Sceaux dans ma circonscription,
09:09 où il a eu des QAG avec des citoyens pendant deux heures et demie,
09:12 sans avoir les questions.
09:14 Donc, tant mieux que les ministres sortent de l'Assemblée
09:16 et aillent sur le terrain.
09:17 - Alors, ils n'étaient pas là, regardez derrière.
09:20 Banc des ministres, vide.
09:21 - Mais tant mieux, c'était lui.
09:23 Il était tout seul.
09:24 Mais tant mieux.
09:25 - Il y avait Marine Lebec, là.
09:25 - Et Marine Lebec, la relation avec le Parlement.
09:28 - Moi, je trouve que c'est un moment de vérité, sans note,
09:31 et au moins, on peut savoir ce que pense notre Premier ministre.
09:33 Il est très bon.
09:34 - Alors, il est très bon, mais une analyse qui me paraît impartiale et pertinente,
09:38 celle de l'essayiste Céline Pilla, sur le plateau de 180 minutes,
09:42 c'était le moment chaud.
09:44 Elle venait de découvrir la séquence en direct.
09:48 - Qui est en triomphe là ?
09:53 L'exécutif.
09:54 Qui n'a aucune limitation de temps de parole ?
09:57 L'exécutif.
09:58 Qui peut reprendre la parole derrière chacun des députés
10:01 pour autant de temps qu'il le veut ?
10:03 L'exécutif.
10:04 Je pense qu'on est en train de commettre pas mal d'erreurs,
10:07 simplement pour faire de la mousse,
10:09 probablement pour lancer un héritier qui peut-être sera flingué dans le dos
10:13 par celui-même qui a voulu en faire son héritier.
10:16 Je trouve ça stérile, je trouve ça vain.
10:19 Quel est le fond et le contenu et l'intérêt de l'exercice ?
10:23 Si ce n'est les nouveaux Jeux du Cirque,
10:25 autrement dit, on va vous mettre deux personnes face à face
10:29 et on va vous dire, à la fin, à votre avis,
10:30 c'est qui qui a gagné l'échange ?
10:32 - Voilà. Alors qui ?
10:34 - Je peux m'étonner parce qu'il me semble avoir une tweet
10:36 où cette dame a dit que Gabriel Attal avait été excellent.
10:39 Mais peut-être je me trompe.
10:40 Si je me trompe, comme le fait le président...
10:42 - Mais l'un n'empêche pas l'autre.
10:44 - Monsieur, elle a raison.
10:46 Si le député parle deux minutes,
10:48 le Premier ministre doit répondre en deux minutes.
10:49 Je suis d'accord avec elle.
10:50 - Ce qu'il a fait, il a plutôt tenu les temps.
10:52 - Et bien donc, alors, il n'y a pas de sujet.
10:54 - C'est bien de se limiter.
10:55 - Deux réactions politiques à présent aux quatre colonnes.
11:00 On va terminer là-dessus.
11:01 Sébastien Chedui et puis Alexis Corbière.
11:04 - On trouve que la relation doit être directe
11:08 avec le Premier ministre, c'est satisfaisant.
11:11 Il y a une marge de progression.
11:13 Il faudrait que le Premier ministre réponde vraiment
11:14 à nos interrogations et à nos questions.
11:16 - Ce qui se passe souvent dans l'hémicycle
11:17 est plus un théâtre que vraiment un exercice de démocratie.
11:21 Et pour moi, c'est troublant qu'il ait passionnément aimé
11:24 être député, de me dire que le pouvoir n'est pas là
11:27 et que c'est la caisse de résonance
11:28 où on a un grand exercice de communication permanente.
11:30 On parle, mais on ne répond pas aux questions.
11:33 - On parle, on ne répond pas aux questions.
11:35 On parle, on parle, on parle.
11:37 On aime bien parler, à tortue.
11:38 - Vous savez pourquoi il y a moins de 50% qui vont voter ?
11:41 Parce que les gens ne nous croient plus.
11:42 Voilà. Et donc, j'espère qu'avec Gabriel Attal, ça va changer.
11:46 Et je suis ravi, moi, que les ministres ne soient pas au banc
11:49 et qu'ils aillent sur les territoires.
11:50 Parce que quand vous allez sur les territoires,
11:52 vous avez la vraie vie des gens et on nous reproche à nous
11:55 d'être perchés et de loin de la vérité des gens.
11:57 - On aurait aimé que, par exemple,
11:59 Nicole Belloubet soit sur le terrain aujourd'hui, à Montpellier.
12:02 - Vous savez, la rectricité, le préfet y était dès ce matin.
12:05 Enfin, je dis, attendez, vous ne pouvez pas leur demander
12:07 de tout faire non plus.
12:09 On a un vrai débat, on en parlera avec Madame.
12:11 Mais attendez, Madame, si votre ministre...
12:12 - Je ne pense pas que Gabriel Attal y serait allé,
12:13 s'il était encore ministre de la Défense nationale.
12:15 - Bien sûr qu'il y serait allé.
12:15 - Je pense qu'il aurait pris à dos de cheval ou sur un ton,
12:18 il serait venu.
12:18 - Et alors ?
12:19 - C'est vrai.
12:19 - Donc vous auriez aimé accueillir Gabriel Attal
12:22 et pas Nicole Belloubet.
12:23 - Ce que je veux dire, c'est que peut-être Nicole Belloubet
12:25 était ailleurs, peut-être qu'elle reçoit des syndicats.
12:27 Vous savez quand même, attendez, il faut qu'on soit un peu juste aussi.
12:29 D'accord ?
12:30 Parce que quand un ministre revient pendant une heure,
12:31 et moi je le dis, j'ai reçu 51 ministres dans ma circonscription.
12:35 Je suis le seul parlementaire qui en reçoit autant.
12:37 Rachida Dati arrive le mois prochain et Gérald Darmanin arrive.
12:40 Mais moi, s'ils viennent pour une heure,
12:42 c'est le cas d'un ministre qui est venu, je ne me déplace pas.
12:45 Parce que c'est un manque de respect pour les citoyens.
12:48 S'ils viennent, c'est une journée.
12:49 Et si Nicole Belloubet vient, c'est une semaine.
12:52 Parce qu'il y a un boulot à les enseigner à faire.
12:54 - Mais qu'elle vous écoute, Patrick.
12:55 Mais j'espère qu'elle vous écoute et qu'elle vous entend.
12:57 On va donc parler de l'agression, le lynchage.
13:01 Je crois que c'est le terme, vraiment.
13:02 - Oui, c'est vraiment lynchage.
13:03 - On a été victime, Samara, 13 ans, à la sortie de son collège.
13:06 C'est une élève qui était harcelée depuis des mois,
13:08 depuis un an, même par trois autres élèves, au moins,
13:11 à l'école, dans la cour, mais aussi à travers les réseaux sociaux.
13:15 C'est une catastrophe.
13:16 Hier, donc, une de ces harceleuses avait appelé à venir,
13:20 le plus nombreux possible, à la sortie,
13:22 pour lui casser la figure, même pire.
13:23 Je crois qu'il y a eu le mot, le terme de viol qui a été utilisé.
13:26 Une vingtaine de personnes étaient là.
13:28 Samara a été rouée de coups de poing, de coups de pied.
13:31 À un moment, sa tête a heurté le sol.
13:32 Elle est tombée dans le coma.
13:35 Son prof principal avait prévenu sa maman qu'on l'attendait dehors.
13:39 La vie scolaire avait été prévenue à plusieurs reprises.
13:41 Et pourtant, Samara est tout de même sortie de l'établissement.
13:44 Immense colère de beaucoup de monde, mais d'abord de sa grand-mère.
13:47 Hier matin, il y a le professeur principal qui a appelé ma fille
13:53 pour lui dire qu'il lui semblait que des garçons voulaient frapper ma petite fille.
13:58 Ma fille leur a demandé de la préserver à l'intérieur de l'établissement
14:03 et a appelé en début d'après-midi la vie scolaire
14:07 pour leur demander de la garder jusqu'à ce qu'elle arrive à l'habitage de Bignac.
14:12 Ils l'ont jetée dehors.
14:16 Dans ce collège, il se passe des choses atroces
14:19 qui sont camouflées par la direction.
14:21 Est-ce que c'est normal ? Non.
14:23 Alors moi, je demande à ce que tout ça cesse.
14:25 Vous avez entendu le témoignage de cette grand-mère.
14:29 On va écouter sa maman.
14:31 Mais qu'est-ce qui se passe quand on appelle trois fois la vie scolaire
14:35 et que la vie scolaire finalement décide de laisser partir cette jeune fille
14:39 et la jeter, comme elle l'a dit, dans la fosse au lion ?
14:43 Parce que c'est ce qui s'est passé.
14:45 Alors moi, d'abord, avant de répondre à votre question,
14:48 je dirais à tous les parents, je suis maîtresse d'école,
14:50 mais je suis aussi mère de deux garçons,
14:53 tous les parents qui constatent que leur enfant est harcelé à l'école,
14:57 sortez votre enfant de l'école.
14:58 L'obligation en France est une obligation d'instruction.
15:00 Ce n'est pas une obligation de scolariser ses enfants.
15:03 L'obligation, ce que vous êtes obligés de faire en tant que parents,
15:05 c'est d'instruire vos enfants, pas de les mettre à l'école.
15:07 Quand l'école ne garantit plus la sécurité de vos enfants,
15:11 sortez-les de l'école, instruisez-les à la maison.
15:13 C'est difficile, il faut prouver.
15:15 Il y a des cas très précis pour lesquels on a le droit d'instruire son enfant à la maison.
15:20 C'est un droit, mais c'est sans doute compliqué.
15:22 La maman, on l'a entendu, elle n'était pas sur Montpellier.
15:26 Je ne sais pas où est la grand-mère, etc.
15:28 Je sais bien, après, l'instruction...
15:30 Pardonnez-moi, ça me semble assez anormal.
15:32 C'est une inversion des choses.
15:35 L'urgence, c'est quand même de sortir l'enfant de l'école.
15:38 C'est une urgence.
15:39 En tout cas, si ça m'arrivait, si l'un de mes enfants était harcelé,
15:42 je n'hésiterais pas une seconde à m'opposer à l'institution,
15:45 à sortir mes enfants de l'école,
15:46 quitte à être inspecté à la maison, parce que je les instruis à la maison.
15:49 La deuxième chose, effectivement, c'est que l'État,
15:51 aujourd'hui, ne peut pas garantir la sécurité des citoyens,
15:54 que ce soit à l'école ou ailleurs.
15:57 Prenez les transports publics.
15:58 Moi, je suis une femme, quand je me balade dans Paris aujourd'hui,
16:01 d'ailleurs ailleurs aussi, je ne suis pas forcément rassurée.
16:04 Et donc, à force de dépenser l'argent public dans des fadaises,
16:09 pour parler avec le langage du Sud,
16:12 puisqu'on a ici un monsieur de Leraux, si j'ai bien compris,
16:15 on n'a plus d'argent pour assurer les missions de services publics,
16:20 les règles alienes, c'est-à-dire l'ordre public, la sécurité publique,
16:23 la tranquillité publique.
16:24 Donc, finalement, même dans les écoles,
16:26 on ne peut plus assurer la sécurité des enfants.
16:29 Les parents mettent leurs enfants à l'école sans savoir
16:30 dans quel état ils vont les retrouver le soir.
16:32 Il y a un problème d'autorité, on est d'accord, à l'école,
16:35 mais ce n'est pas seulement à l'école.
16:37 Vous connaissez ce quartier ?
16:38 Oui.
16:38 Vous connaissez sans doute peut-être les enseignants ?
16:41 Je connais l'équipe d'enseignantes, j'ai mon club de sport à 500 mètres.
16:45 Madame, je suis d'accord avec vous sur le mot d'autorité,
16:48 mais on ne peut pas dire aux parents, aux millions de parents
16:51 qui ont des enfants dans les écoles et les collèges et les lycées,
16:53 s'il y a un souci d'harcèlement, sortez vos gamins.
16:56 Moi, je ne suis pas d'accord.
16:57 Si il y a un souci d'harcèlement, sortez le harceleur et pas votre gamin.
17:00 Très bien, mais ce n'est pas ce qui se passe.
17:01 On est d'accord ou pas ?
17:02 Ce n'est pas ce qui se passe.
17:03 Je rappelle juste, j'ai un élève par classe qui est harcelé.
17:05 Oui, un sur cinq.
17:06 C'est énorme.
17:07 Moi, j'ai bien entendu ce qui avait été proposé il y a quelques mois,
17:10 je crois par M. Attal d'ailleurs, que ce seraient désormais
17:14 les harceleurs qui quitteraient les écoles et non plus les harcelés.
17:18 Comment faire quand il y a un élève par classe qui est harcelé ?
17:20 Ça veut dire qu'il y a au moins l'équivalent en nombre d'élèves harceleurs ?
17:24 Quand ce n'est pas plus, là on voit que la jeune fille a été harcelée par un groupe d'enfants.
17:28 Ça veut dire que ces élèves, pour qui il y a aussi une obligation scolaire,
17:33 c'est-à-dire que l'État est censé, quand les parents veulent les scolariser,
17:36 leur trouver une école.
17:37 Qu'est-ce qu'on fait ? On les change d'école ?
17:39 On s'échange les harceleurs ? On fait comment ?
17:41 Sur les faits.
17:42 Il y a un vrai débat.
17:44 Il y a un problème de réseau sociaux, mais vous en avez parlé.
17:45 Après, les faits de cette gamine.
17:47 Elle a été harcelée par une autre gamine de son âge.
17:50 Après, je vais laisser faire l'enquête.
17:52 Moi, j'ai eu le préfet ce matin au téléphone, effectivement.
17:54 Les services académiques ont été rapides.
17:56 Il y a une très, très bonne équipe pédagogique dans ce collègue.
18:00 Est-ce qu'on va finir, Madame Sierpey ?
18:01 Vous savez ce qui manque ?
18:02 Vous êtes enseignante.
18:03 C'est qu'on vous demande de tout faire.
18:05 Le père, la mère, le travailleur social, l'assistante sociale et l'enseignante.
18:09 Moi, j'ai porté une loi qui a été votée en première lecture à l'Assemblée.
18:12 Et je fais le tour de front de toutes les grandes villes.
18:15 Quand vous avez des personnels formés, des médiateurs, des médiatrices,
18:19 des travailleurs sociaux et des assistantes sociales dans les collèges,
18:23 ça permet effectivement de faire en sorte que quand le gamin qui est harcelé,
18:28 il a un adulte à qui il peut discuter.
18:30 Ce qui se passe aujourd'hui, c'est qu'on laisse les enseignants tout seul.
18:33 Un an, Patrick Vidal, ça fait un an qu'elle est harcelée, cette petite.
18:37 Il n'y a pas eu de plainte.
18:38 Le procureur n'a pas été saisi.
18:39 Je voulais qu'on écoute la maman.
18:40 Le point de départ, c'est un acharnement sur ma fille depuis l'année dernière.
18:49 Ma fille qui est victime depuis l'année dernière d'harcèlement scolaire.
18:53 Elle est constamment prise à partie par une élève en particulier du collège.
19:00 Et en fait, à chaque fois, elle se retrouve complètement bisutée dans le collège,
19:09 à l'extérieur du collège.
19:10 Hier, ça a été un appel sur les réseaux sociaux avec un hashtag
19:15 pour venir que tout le monde vienne des collèges aux alentours la frapper
19:21 et en découdre avec elle.
19:22 Voilà, c'est terrible les réseaux sociaux.
19:27 Alors, il y a trois mineurs, juste je vous dis,
19:29 trois mineurs interpellés à l'heure où l'on parle,
19:31 placés en garde à vue, entendus pour chef de tentative de meurtre sur mineurs
19:35 de moins de 15 ans.
19:36 L'un d'entre eux est connu de la justice
19:38 et un autre a reconnu avoir porté des coups et ce harcèlement.
19:42 Vous l'avez entendu, la maman.
19:43 Vous savez, je suis allé dans des quartiers difficiles,
19:45 Toulouse, Marseille, Lyon, Nîmes, il n'y a pas longtemps.
19:48 Et j'ai échangé avec des enseignants et des médiateurs, des maîtresses,
19:51 qui m'ont dit que certains gamins à 12 ans n'ont plus de valeur de rien.
19:56 Et vous savez, c'est ça le vrai débat, madame.
19:58 C'est-à-dire qu'on a une génération de jeunes entre 11 ans et 14 ans
20:02 qui n'ont aucune structuration.
20:03 Alors, on pourrait dire, en premier prix, c'est la faute des parents, une partie.
20:07 Après, il y a des parents qui ne sont pas capables d'élever leurs enfants.
20:10 Moi, je reçois des mails de mères de famille qui me disent
20:12 "Monsieur Vignal, mon gamin a 14 ans, je ne sais pas le gérer, mettez-le en prison."
20:17 Donc, moi, je pense qu'il y a deux niveaux.
20:19 Le premier niveau, c'est qu'il manque des ressources humaines
20:21 à l'établissement pour accompagner les cadres et les enseignants.
20:25 Et le second niveau, c'est un peu plus d'autorité.
20:27 Cette gamine de 14 ans qui est harcelée, elle a eu deux jours d'exclusion.
20:31 Je suis désolé, elle a peur de changer de camp.
20:34 Cette gamine qui est agressée, elle doit être exclue.
20:36 Quant aux deux jeunes...
20:38 - La responsabilité de la vie scolaire, parce que ça, c'est une autre question.
20:40 - Mais s'ils sont très peu...
20:42 A Marseille, il y a un médiateur pour 1100 élèves.
20:45 Il fait quoi tout seul ?
20:46 Demain, vous êtes médiateur, vous faites quoi tout seul ?
20:48 Un.
20:49 - J'essaie...
20:49 - Donc, moi, je demande 1100 médiateurs dans ma loi.
20:52 Je veux qu'il y ait des jeunes formés.
20:54 Je vous coupe.
20:54 À Bordeaux...
20:55 - Non, mais là, vous contournez le problème.
20:56 - Vous avez un médiateur à Bordeaux, sur les réseaux sociaux,
20:58 vous avez ceux qui font des adultes.
21:00 - La maman appelle la vie scolaire une fois, deux fois, trois fois.
21:03 Et le message ne passe pas.
21:05 Ce n'est pas une question de...
21:06 - Écoutez, moi, je...
21:06 Moi, attendez.
21:08 Moi, je ne veux pas taper...
21:09 C'est français, ça.
21:10 C'est la faute des enseignants, c'est la faute des flics.
21:13 Attendons l'enquête.
21:14 Moi, je veux savoir...
21:16 Pourquoi on est toujours juge, là ?
21:18 Comment on est toujours...
21:18 - On a vu dans le passé des défaillances, dans d'autres années.
21:20 - Mais parce que...
21:20 - Parce que peut-être qu'à cause d'une défaillance,
21:22 il y a une gamine qui est partie dans le coma.
21:24 Voilà pourquoi.
21:24 - Le procureur a offert une enquête.
21:25 Vous le savez, vous l'avez lu, vous l'avez lu.
21:26 Le procureur, le préfet, la rectrice sont dessus.
21:29 Moi, j'attends de voir.
21:30 Je connais bien la mamie.
21:33 Je l'aurai au téléphone demain.
21:34 Moi, je veux savoir.
21:35 Et si c'est vrai, je lui ai dit, je serai avec elle.
21:38 - Vous avez entendu ce qu'a dit la rectrice ?
21:39 On va écouter la rectrice.
21:40 C'est tout de suite.
21:40 Surtout pas l'établissement.
21:42 Écoutez la rectrice.
21:43 - C'est un acte grave.
21:47 L'enquête est en cours.
21:48 Il y aura une procédure judiciaire qui fera la clarté des événements.
21:54 Dans l'établissement, nous enclencherons les procédures disciplinaires
22:00 en direction des auteurs de cette agression.
22:03 Lorsque les faits auront été établis.
22:07 Voilà, j'exprime vraiment tout mon soutien à la famille, à la maman.
22:11 Beaucoup d'émotions.
22:12 C'est une maman qui est solide, qui a dit beaucoup de bien de l'établissement,
22:16 qui a dit combien sa fille et aussi son fils, qui est scolarisé ici,
22:21 sont bien pris en charge, sont bien accompagnés, sont heureux.
22:26 - La famille a dit beaucoup de bien de l'établissement.
22:27 L'établissement l'a laissé quand même sortir.
22:29 Par contre, il y a un ou deux trucs qui étonnent.
22:32 C'est le résultat de 50 ans de complaisance, de pédagogisme,
22:38 de complaisance et d'excuses sociales vis-à-vis de gens
22:43 qui devraient être exclus à la première incartade.
22:46 C'est ce qui fait le succès des écoles privées aujourd'hui.
22:48 J'en suis absolument désolée.
22:50 Pardon, je termine.
22:52 C'est ce qui fait le succès des établissements privés aujourd'hui.
22:55 C'est que les élèves qui commettent ce genre d'actes dans une école privée
23:01 sont exclus, peut-être pas à la première incartade,
23:04 on commence par les reprendre, mais enfin à la deuxième, la troisième fois,
23:06 on les exclut, on peut les exclure.
23:08 Les élèves qu'on voit qui harcèlent une jeune fille pendant un an
23:12 sont encore dans l'école.
23:13 Comment est-ce possible ?
23:14 Comment se sentent-ils autorisés à faire des appels publics
23:18 sur les réseaux sociaux pour aller casser la figure d'une petite fille de 13 ans ?
23:22 Comment est-ce possible ?
23:23 C'est le résultat.
23:24 Ça fait des décennies que ça traîne.
23:26 - Tout va bien dans l'établissement.
23:28 Les parents sont contents.
23:28 C'est ce que dit la rectrice.
23:30 - Les gens n'osent pas dire la vérité.
23:32 Je pense qu'il y a beaucoup de craintes.
23:35 La crainte de se faire exclure soi-même.
23:37 Toute la famille se fait exclure.
23:38 Je vais raconter une petite histoire que je raconte dans mon livre.
23:41 Je travaille dans un établissement privé sous contrat.
23:45 Même dans ces établissements-là, on a des élèves harceleurs, bien sûr.
23:48 C'est pas réservé aux établissements publics.
23:51 J'ai surpris une fois deux élèves en train de, on va dire, raqueter pour aller vite.
23:55 Un troisième qui était plus petit, plus jeune, etc.
23:58 pour lui piquer son goûter, en gros.
24:00 Quand j'ai attrapé les élèves, je les ai punis.
24:02 J'aurais demandé de copier l'article du code pénal qui parle de raquettes,
24:06 d'extorsion de biens avec violence.
24:09 Et l'un des deux élèves a fait sa punition.
24:13 L'autre, les parents ont écrit un mot pour me dire qu'il était exclu,
24:15 qu'il fasse sa punition, puisque je le stigmatisais
24:18 et qu'il ne trouverait pas de collège si on le taxait de raquetteurs.
24:22 On parle d'établissements privés sous contrat.
24:24 C'est-à-dire que même dans ces établissements-là, c'est compliqué.
24:27 Et le directeur de l'école, enfin, le directeur de l'époque,
24:29 m'a dit que je ne pouvais pas demander l'exclusion de ses élèves
24:33 au motif que ça allait faire des vagues au rectorat.
24:36 Vous voyez, même dans les établissements privés, on ne veut pas de vagues.
24:39 Alors, je ne vous dis pas, pourtant, nous, on peut exclure les élèves.
24:42 Donc, ça fait des décennies qu'on laisse faire.
24:45 - Le pas de vagues, c'est terminé.
24:47 Ça, c'est la promesse.
24:48 On a envie, non mais franchement, on a envie.
24:49 - Moi, je suis d'accord, Madame, sur ce point-là, l'autorité,
24:51 les enseignants que j'ai audités me disaient
24:54 qu'on ne se sent pas complètement appuyés par le rectorat.
24:57 Je suis d'accord avec vous.
24:57 Ça avait changé.
24:59 Le ministre de l'Éducation s'appelait Gabriel Attal.
25:01 - Mais arrêtez.
25:02 - Mais Madame, si je vous écoute, alors, il y a rien qui marche.
25:04 - Non, mais non, mais c'est vrai.
25:06 - Gabriel Attal parlait...
25:07 - Vous avez compris, pour l'instant, à l'école, il n'y a rien qui marche.
25:09 - Écoutez, mais on ne peut pas dire ça.
25:11 - Et pas M. Attal n'a pas réglé le problème.
25:13 Il est resté combien de temps ?
25:14 - Madame, on ne peut pas avoir ce procès d'intention.
25:17 Il n'y a rien qui marche.
25:18 - Combien de temps est-il resté ministre de l'Éducation ?
25:19 - Il y a des tas de collèges, de lycées et d'écoles privées.
25:22 Vous êtes dans une, ça marche bien.
25:24 Ils sont contents, vos gamins.
25:25 Ils ne sont pas toujours harcelés.
25:27 Ils ne sont pas frappés à la sortie du collège ou du lycée.
25:30 Je pense que oui.
25:31 Je le dis très franchement.
25:33 Souvent, souvent, les académies ont du mal, effectivement,
25:37 à faire remonter un nœud.
25:38 Alors, je ne sais pas si c'est parce qu'il faut qu'il soit bien noté.
25:41 Mais là, pour ce qui se passe,
25:42 comment on peut accepter une gamine harcelée pendant deux ans ?
25:45 La harceleuse est sortie deux jours.
25:47 Elle doit déménager de collège.
25:49 C'est la harceleuse.
25:50 Et s'il y en a trois, ils dégagent.
25:52 - La responsabilité de qui ?
25:54 La responsabilité de qui ?
25:55 De la sortir ?
25:57 - Mais c'est le rectorat qui doit dire,
25:59 vous savez le problème que l'on a ?
26:00 Parce qu'il faut venir dans les quartiers difficiles.
26:02 Moi, j'aime bien les gens qui demandent des leçons.
26:03 - C'est quoi ce quartier ?
26:04 - C'est difficile.
26:05 - Moi, je ne le connais pas ce quartier.
26:06 Qu'est-ce que c'est que ce quartier ?
26:07 - C'est 30 000 habitants.
26:08 La Payatte, c'est un quartier qui est arrivé en années 60.
26:11 C'était les rapatriés qui ont aménagé.
26:13 J'étais adjoint de ce quartier.
26:14 - Il y a un stade, tout ce que je sais.
26:15 - Un stade avec des résultats exceptionnels
26:17 de l'équipe de Laurent Nicolet.
26:18 Et dans ce quartier, ce qui se passe,
26:20 il y a 99 % de gens bien.
26:23 Et il y a 1 % de gens très compliqués.
26:25 Un mot sur ces gamins, 14 et 15 ans,
26:28 qui osent frapper une gamine au sol.
26:30 On fait quoi, Madame ?
26:31 Tiens, prison ?
26:32 Qu'est-ce qu'on fait ?
26:33 - Oui, tout à fait.
26:34 - Prison ?
26:35 - Pardon ?
26:35 - Ça m'intéresse.
26:36 - Attendez, ces enfants, comme vous appelez, ces jeunes.
26:39 - Ils ont 14 ans, ils sont jeunes.
26:40 - Ils sont responsables pénalement ces 13 ans.
26:41 - D'accord, donc ?
26:43 - Qu'est-ce que vous en faites ?
26:44 - Ils sont responsables pénalement.
26:45 Déjà, les changer de collège, à mon avis, c'est pas le...
26:47 - Mais eux, ils étaient pas au collège,
26:48 ils étaient à l'extérieur.
26:49 Ceux qui ont frappé la gamine.
26:50 - Mais ils sont scolarisés quelque part, quand même.
26:51 - Non, mais ils ne sont pas de ce collège.
26:52 - Il me semble qu'on pourrait revoir le code pénal
26:54 pour qu'effectivement, des gens qui frappent un enfant,
26:57 quel que soit leur âge,
26:58 qu'ils aient 14 ou 15 ans,
27:00 effectivement, aient des sanctions pénales.
27:02 - Oui.
27:03 - Je ne vois pas pourquoi on autoriserait des gamins de 15 ans
27:05 à frapper une gamine de 13 ans
27:07 sous prétexte qu'ils n'ont que 15 ans.
27:08 - Il va y avoir une réforme de la justice des mineurs, si je...
27:10 - Alors, il y a une...
27:11 - Mais c'est global, vous avez raison.
27:12 La justice des mineurs, peut-être, elle doit changer.
27:14 Parce que les gamins de 14-15 ans,
27:15 on les retrouve aussi sur les points de deal,
27:17 on les retrouve dans des faits divers avec des couteaux.
27:19 On en parle tous les jours.
27:20 Et en plus, ils ne risquent pas grand-chose.
27:22 - Je ne vais pas trahir un secret.
27:23 Mardi soir, j'ai vu le Premier ministre.
27:26 Je lui ai dit, moi, je vais aller plus loin.
27:28 Vous savez, quand je vois des gamins de 12 ans
27:30 dans des quartiers qui chouffent,
27:32 vous savez, ils sont sur la chaise,
27:33 ils n'ont qu'à écrire à Cap, ils ont 2-5 euros par jour.
27:37 Il faut qu'on s'attraque au cannabis,
27:39 à la relation fille et garçon, aux violences sexuelles.
27:43 Mais madame, c'est ça le vrai débat ?
27:44 Je me dis bien, je me vois avec des cris d'orphée,
27:46 avec des yeux d'orphée.
27:47 Alors, on fait quoi, là ?
27:49 Mais on fait quoi ?
27:49 Si je vous écoute, franchement, il n'y a rien qui marche.
27:52 - On est le pays d'Europe,
27:53 champion des prélèvements obligatoires
27:56 et de la dépense publique.
27:57 On a 3 000 milliards de dettes.
27:58 On n'est pas capable de faire respecter la loi,
28:00 ni dans la rue, ni dans les écoles.
28:02 On n'est pas capable de faire respecter l'ordre public,
28:04 la tranquillité publique, la sécurité publique.
28:06 On est le pays d'Europe qui est régulièrement épinglé par l'OCDE
28:09 parce que l'école française reproduit le plus,
28:12 voire amplifie les inégalités,
28:14 alors qu'on dépense une fortune dans l'école en France.
28:17 - Alors, c'est la faute des enseignants ?
28:19 - Si vous pouvez m'interromper en permanence.
28:21 C'est de la faute de tout un système qui est, comment dire,
28:26 centralisé.
28:27 L'État pense qu'il peut tout régler,
28:29 au lieu de laisser les acteurs locaux faire leur travail.
28:33 C'est un système qui est basé sur la haine
28:36 entre le privé et le public,
28:37 c'est-à-dire qu'on se tire dans les pattes
28:39 au lieu d'aller dans le même sens.
28:41 Et c'est un système qui est basé sur l'idée
28:42 que tout est problème socio,
28:45 c'est-à-dire qu'on va régler les problèmes
28:47 en donnant de l'argent aux pauvres
28:50 pour les aider à éduquer leurs enfants,
28:52 pour les aider à, je ne sais pas, les habiller.
28:56 Là, j'ai vu, on va équiper les familles d'uniformes
29:01 pour, soit disant, lutter contre les inégalités.
29:04 Uniformes payés par l'État, les collectivités,
29:06 de 100 euros par...
29:08 Ce n'est pas comme si on avait 3 000 milliards de dettes.
29:09 - On s'éloigne juste un tout petit peu du sujet.
29:11 Moi, j'aimerais qu'on l'écoute.
29:12 J'ai deux réactions à vous faire écouter.
29:13 Celle de Kevin Bossuet, vous connaissez,
29:15 professeur de l'école.
29:17 Bon, écoutez, lui, il était hors de lui,
29:18 mais il dit "ça ne m'étonne pas".
29:19 14 ans, ça ne m'étonne pas.
29:23 - On voit, en effet, depuis des mois, des années,
29:26 la violence en diguée.
29:28 L'école de la République est surtout une violence
29:32 qui est de plus en plus forte avec des adolescents
29:36 qui ne font plus la différence entre le bien et le mal,
29:38 avec des adolescents qui tapent pour taper,
29:41 qui veulent véritablement faire mal,
29:44 aussi bien psychologiquement que physiquement parlant.
29:47 Et moi, dans ma pratique quotidienne,
29:49 je vois surtout des adolescents qui ne cherchent
29:53 même plus à parler, qui ne cherchent même plus
29:54 à s'expliquer.
29:55 Dès qu'il y a un tout petit problème,
29:58 une petite insulte qui a fusé,
30:00 une incompréhension sur un propos,
30:02 ils frappent.
30:04 - Ils frappent.
30:05 - Mais il faut qu'à la première incartade,
30:07 ils soient exclus.
30:08 - Donc, changer la...
30:10 - Je vous l'ai dit, il y a un problème d'autorité.
30:11 Je suis...
30:12 Moi, aujourd'hui, je suis exacte péril,
30:13 c'est gammer entre 11 ans et 15 ans
30:15 qui n'ont pas de valeur de l'autre.
30:17 - Donc, vous êtes d'accord, il faut changer la justice
30:21 pour les mineurs.
30:22 - Mais vous savez, vous savez que je vais vous dire,
30:24 j'ai fait des cours de judo, moi,
30:25 à la prison de l'univers de Magallonne.
30:26 D'accord ?
30:27 On ne va pas résoudre le problème,
30:29 un gamin de 14 ans, de mettre en prison.
30:31 Par contre, ce qu'on peut faire,
30:32 c'est lui expliquer ce que c'est que la violence.
30:34 Moi, j'ai eu la chance de prendre...
30:35 - Et alors, vous expliquez la violence, ça suffit ?
30:37 - Vous allez... Si vous laissez finir...
30:38 - Mais je vous laisse finir.
30:39 Mais je vous laisse finir, mais il y a la pub qui arrive.
30:41 - Quand ils ont fait 15 jours de stage,
30:43 tous les matins, levé à 5 heures,
30:45 qu'on leur a mis des gants de boxe,
30:46 qu'on leur a expliqué ce que c'était que frapper l'autre.
30:48 Je peux vous dire que beaucoup,
30:49 et croyez-moi qu'il y a beaucoup de clubs de boxe
30:51 dans les quartiers populaires,
30:52 qui remettent dans le droit chemin
30:54 des gamins qui n'ont pas compris ce que c'est que la violence.
30:57 Et ça, ça fait partie du résultat.
30:59 Parce qu'aujourd'hui, mettre un gamin de 14 ans en prison,
31:02 il rentre avec un CAP de 20,
31:03 il sort avec un doctorat de criminologie.
31:05 Je vous invite, cher monsieur,
31:06 à venir avec moi vers le quartier des mignons.
31:08 - Je vois que la boxe, c'est un peu à la mode.
31:11 J'ai vu une photo d'Emmanuel Macron,
31:13 boxé.
31:14 Il me semble que quand même,
31:15 vous êtes dans la ligne du parti.
31:17 C'est bien.
31:18 C'est bien.
31:18 On marque une pause.
31:20 On marque une pause, vous entendrez dans un instant
31:22 ce que disent les syndicats de police.
31:24 Parce que même si on les appelle,
31:26 il y a un problème quand même.
31:28 Il y a des réticences de la part des enseignants,
31:30 de la part des proviseurs à faire appel à la police.
31:32 On en reparle dans un instant.
31:33 On continue à parler de ce qui s'est passé à Montpellier.
31:40 Et question a été posée tout à l'heure
31:42 à un syndicat de police.
31:45 Pourquoi on ne fait pas appel directement ?
31:46 Parce que c'est une histoire de pénal.
31:49 Là, maintenant, on a des gamines ou des gamins
31:52 en garde à vue, 14-15 ans.
31:55 Certains ont reconnu avoir porté des coups.
31:57 Je rappelle qu'il y a tentative d'homicide dans ces cas-là.
32:00 Et pourquoi on n'appelle pas tout de suite la police ?
32:01 Écoutez ce que disait Denis Jacob tout à l'heure.
32:04 - C'est un sujet complexe.
32:08 Vous imaginez bien que sécuriser des établissements scolaires,
32:10 c'est compliqué déjà parce que le corps enseignant
32:13 considère que c'est un sanctuaire
32:15 et que la police n'y a pas sa place.
32:16 Alors, bien évidemment, il ne faut pas que ça devienne
32:19 une espèce d'enclave policière
32:21 où on va contrôler tous les élèves.
32:24 Mais quand j'entends Nicole Belloubet
32:26 qui annonce la création d'une force mobile d'intervention
32:31 où ce sont des personnels de l'éducation nationale
32:34 qui vont faire de la sécurité,
32:36 ça m'interpelle un petit peu.
32:37 La sécurité, c'est comme l'enseignement,
32:39 c'est une profession.
32:40 Ça ne se décrète pas, ça ne s'improvise pas.
32:42 Ça s'apprend, on doit se former.
32:44 Et je pense que ce serait une terrible erreur
32:47 que l'éducation nationale travaille seule dans son coin
32:49 en matière de sécurité
32:51 pour essayer d'apporter une espèce d'apaisement,
32:53 de sérénité au sein de ces établissements scolaires.
32:56 Je pense que nous devons travailler chacun
32:58 dans nos responsabilités, mais ensemble.
33:00 - Voilà, il a raison, évidemment,
33:02 mais les enseignants ne sont pas là pour faire la police.
33:05 A priori, ils sont là pour éduquer.
33:07 Et c'est un autre métier.
33:08 Moi, je crois qu'il y a peu de chance
33:10 pour que si leur mission,
33:12 c'est de sécuriser les établissements,
33:14 ces gens de l'éducation nationale...
33:15 - Les forces mobiles scolaires dont parlait Denis Jacob,
33:18 pour bien préciser aux téléspectateurs
33:19 qui nous regardent, ce sont 20 agents
33:22 du ministère de l'Éducation nationale
33:23 qui peuvent être déployés dans les établissements.
33:25 - Ce ne sont pas des CRS.
33:26 - Non, ce ne sont pas eux qui font faire la sécurité
33:28 des établissements.
33:29 La réalité, c'est qu'il faut un véritable virage,
33:31 un vrai changement radical de politique
33:34 en matière de sécurité et d'autorité.
33:37 Demain, si je ne me trompe pas,
33:38 il y a une réunion autour de Nicole Belloubet
33:40 pour la sécurisation des établissements scolaires.
33:43 On verra ce qui en ressort.
33:44 Mais honnêtement, on peut avoir quelques doutes
33:46 sur la faculté de la ministre de l'Éducation nationale
33:48 à répondre de manière pragmatique
33:51 aux multiples enjeux, aux multiples menaces
33:53 qui planent sur...
33:53 - Si elle a une réunion, elle ne sera pas à Montpellier.
33:55 Ça, c'est tout ce qu'on peut dire.
33:56 - Elle ne sera pas à Priory.
33:57 - Oui, non, c'est effectivement pas mon rôle
34:00 de faire la police.
34:01 Après, c'est mon rôle de signaler les manquements.
34:04 C'est le rôle des enseignants de signaler les manquements
34:06 et encore une fois, de ne pas autoriser les élèves
34:09 à harceler ni verbalement, ni d'aucune manière
34:12 et de faire en sorte que ces enfants-là
34:13 ne puissent plus le faire dans un établissement.
34:15 Ce n'est pas à la police de gérer les harceleurs
34:18 à l'intérieur d'une école.
34:20 Après, quand il y a des règlements de compte
34:21 à la sortie de l'école, effectivement,
34:22 c'est à la police de finir.
34:24 Je crois qu'il y a des pays où les enseignants
34:25 sont formés non seulement, effectivement,
34:28 à faire respecter leur autorité davantage qu'en France.
34:31 La formation des enseignants, moi, je l'ai subie.
34:34 Franchement, je n'ai pas tellement apprécié ce moment.
34:36 La formation des enseignants, en tout cas à mon époque,
34:39 ça fait 20 ans que je l'ai suivie,
34:40 ne comprend aucun volet sur ce sujet.
34:43 On peut se demander aussi si la vie scolaire
34:46 n'aurait pas pu passer un petit coup de fil à la police municipale.
34:48 À Montpellier, il y a un référent police, on doit le dire.
34:52 Moi, je travaille beaucoup avec les syndicats de police.
34:54 Et en fait, en France, on ne sait pas faire
34:56 un travail d'assemblié.
34:57 Je vous donne des exemples.
34:58 Dans certains territoires, le médiateur ne parle pas
35:01 à l'éducateur de rue, qui ne parle pas au travailleur social,
35:04 qui ne parle pas à l'assistante sociale,
35:05 parce que chacun a sa grille, vous savez.
35:07 L'assistante sociale, c'est un Bac +4.
35:09 Le médiateur, des fois, c'est un petit jeune
35:10 qui connaît le territoire.
35:11 Et c'est vrai qu'on a un problème d'ensemble lié
35:14 pour que tout le monde travaille ensemble.
35:15 Après le vrai débat, vous l'avez dit, madame,
35:18 on ne va pas mettre des CRS dans les écoles.
35:20 Non, mais les policiers non plus n'ont pas envie de ça.
35:22 Par contre, je reviens sur ma base.
35:25 Moi, je suis inquiet d'une génération,
35:27 d'une partie de la jeunesse de 11 à 15 ans
35:30 qui n'ont plus de valeur.
35:31 Et ces jeunes-là, qui sont des salopards,
35:34 pour dire le mot, pour être très précis,
35:36 qui ont tabassé une gamine de 13 ans.
35:38 Je pense que ces jeunes, on ne peut pas leur faire
35:40 un rappel à la loi.
35:42 Je ne suis pas certaine, madame.
35:43 Mais qu'est-ce qu'on leur fait alors ?
35:44 Vous avez eu le pouvoir depuis 7 ans.
35:47 Qu'est-ce que vous faites contre ces gens ?
35:49 Madame, pour l'instant, il y avait 60 000 détenus en prison.
35:53 On en a mis 15 000 de plus.
35:55 Formidable.
35:55 D'accord ?
35:56 Mais d'abord, il faut déconstruire des prisons.
35:58 Dans quelle ville vous habitez ?
36:00 Je ne dirai pas.
36:01 Non, ça, je vais... Pardon.
36:02 Alors, vous direz à votre maire s'il est d'accord
36:04 qu'il nous donne intérêt à construire des prisons.
36:05 Parce qu'il faut dire aussi,
36:07 quand vous voulez faire une prison à côté de chez vous,
36:08 la première, vous qui voulez des prisons,
36:10 je vous fais le pari que vous ferez une manifestation en disant
36:12 "je n'ai pas de prison à côté de chez moi".
36:14 J'ai raison ou j'ai tort ?
36:15 Vous ne faites pas de procès d'intention ?
36:16 Est-ce que... Ben, dites-moi.
36:17 Vous êtes d'accord, vous, dans votre commune,
36:19 de faire une prison ?
36:19 Vous ne faites pas de procès d'intention.
36:20 Est-ce que vous seriez OK, madame ?
36:23 Il y a des pays...
36:23 Demain, je vais trouver votre commune et je dirai au maire
36:26 que c'est un inségnant qui a envie.
36:27 Il y a des pays qui nous ont proposé leur cellule.
36:31 Elles ont leur cellule ?
36:32 Non mais, madame...
36:33 Attendez, la promesse...
36:35 Pas dans les vignales.
36:37 La promesse, c'était combien de places de prison ?
36:39 Au début du septennat ?
36:40 On en a fait 4000.
36:41 Mais vous savez pourquoi ?
36:42 Mais je vous le répète, je vous l'ai dit.
36:44 À cause des maires qui ne veulent pas...
36:45 Non, mais bien sûr.
36:46 Mais le maire, il ne veut pas de prison.
36:47 Regardez dernièrement, je ne sais pas dans quelle région,
36:50 les gens, ils ont dit "on ne veut pas de prison".
36:51 C'est les maires qui vous disent ça ?
36:52 Vous avez dit que vous ne vouliez pas les mettre en prison,
36:54 ces jeunes gens.
36:54 Donc, qu'est-ce que vous composez ?
36:55 Je dis le contraire.
36:56 Je dis que ce n'est pas que le seul moyen.
36:58 À 14 ans, j'estime que ceux-là...
37:00 À part les cours de boxe.
37:01 Il y a des centres fermés.
37:02 D'accord.
37:03 Et les cours de boxe.
37:04 Ce que je regrette un peu, c'était le service militaire.
37:06 Il faut qu'on réfléchisse...
37:07 Ça fait 7 ans que vous êtes au pouvoir.
37:09 Pourquoi n'avez-vous pas mis le service militaire...
37:11 Qu'a dit Sébastien Lecornu ?
37:13 Il a dit quoi, Sébastien Lecornu, la semaine dernière ?
37:15 "Laissez tomber le service militaire", c'est un truc de...
37:17 ...de social, plus que d'affaires.
37:19 Ecoutez, il reste 3 minutes.
37:21 Ce que j'ai à dire, c'est que, toujours, il faut...
37:23 Ça fait 7 ans.
37:24 Je vais vous le répéter gentiment.
37:26 Ça fait 40 ans qu'il y a eu de la lâcheté politique.
37:30 40 ans.
37:31 Et dans ces territoires, madame...
37:32 Mais je vous invite un jour à venir dans un territoire.
37:34 Faites-moi plaisir.
37:35 Je viens de votre école, vous venez de la mienne.
37:37 Vous verrez l'environnement.
37:38 Les enseignants, ils font un travail extraordinaire.
37:41 Ils travaillent plus que dans les écoles privées, souvent.
37:44 Alors, écoutez.
37:45 Il reste 3 minutes.
37:46 Il y avait 10 sujets encore à faire.
37:48 Mais comme vous passez votre temps à vous engueuler,
37:50 on n'avance pas.
37:51 - On est passionnés.
37:52 - Voilà, je vois.
37:52 Il y a 2 sujets qui m'intéressent.
37:54 Quand même, on va essayer de les faire.
37:55 Les groupes de niveau.
37:57 À l'école.
37:58 Gabriel Attal veut des groupes de niveau
38:00 dès le collège, dès l'an prochain.
38:02 Et de nombreux profs sont contre.
38:04 Je ne sais pas quelle est votre position.
38:05 On écoute Gabriel Attal.
38:06 - Quand j'entends certains responsables politiques
38:11 nous expliquer qu'on va faire du tri à travers les groupes de niveau.
38:14 Mais enfin, qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
38:16 Vous avez un tri par l'échec scolaire ?
38:18 C'est ça qui se passe dans nos établissements scolaires.
38:20 Et ça n'a pas l'air de vous déranger.
38:21 Ça n'a pas l'air de vous poser le moindre problème.
38:24 Nous, ce que nous voulons, c'est faire progresser
38:25 et faire réussir tout le monde.
38:27 D'où la mise en oeuvre des groupes de niveau.
38:29 Ces groupes de niveau, je le dis ici,
38:31 c'est une mesure profondément sociale.
38:33 Profondément sociale parce qu'elle vise à donner
38:35 davantage de moyens et accompagner davantage
38:38 les élèves qui sont les plus en difficulté.
38:40 Et on le sait, c'est souvent ceux qui viennent
38:42 des milieux les plus défavorisés.
38:44 En deux mots, pour ou contre ?
38:45 Alors, j'ai proposé, moi, dans l'école dans laquelle
38:49 je travaillais il y a 15 ans, de faire des groupes
38:51 de niveau pour les mauvais lecteurs.
38:52 On m'a refusé au motif que c'était interdit par la loi.
38:55 Aujourd'hui, c'est obligatoire.
38:57 Alors, je vais vous dire le fond de ma pensée.
38:58 Je pense que chaque établissement doit pouvoir
39:00 faire ce qu'il souhaite à ce niveau et voir chaque enseignant.
39:03 Voilà. Et ça ne doit pas être obligatoire.
39:04 Ça ne doit pas venir de l'État.
39:06 Dernière chose, il reste une minute trente.
39:09 Les cours d'éducation au harcèlement sexuel.
39:13 Marie-Estelle Dupont, qu'on a parlé ce matin,
39:15 ça, c'est un chapitre de votre livre.
39:17 Écoutez ce qu'elle dit.
39:18 Ça commence avant même le primaire.
39:21 On dit aux enfants qui ne sont pas prêts,
39:24 dans des classes où les enseignants ne sont pas prêts,
39:27 pilotés par des associations que personne ne connaît,
39:30 de faire des cours contre le harcèlement sexuel.
39:33 Et ça peut être...
39:34 Écoutez Marie-Estelle Dupont, vous allez voir.
39:36 Dès la maternelle, on trouve important que l'enfant
39:41 puisse nommer d'une manière très savante les parties intimes.
39:44 Et on voit bien que ce n'est pas de la prévention,
39:46 mais de la sexualisation.
39:48 L'UNESCO recommande de parler de jouissance sexuelle
39:50 dès l'âge de cinq ans.
39:51 Et donc, il y a parfois des contenus qui sont très effractants
39:54 pour les enfants, parce qu'on leur explique
39:57 ce qu'est la fellation, ce qu'est la sodomie,
39:59 à des âges où ils ont un imaginaire très enfantin.
40:01 Les associations qui participent à ça,
40:03 les parents n'ont pas le contrôle dessus.
40:04 Ils ne savent pas qui intervient.
40:06 Et c'est des associations qui sont en fait transactivistes.
40:08 Donc, on n'est pas dans la connaissance scientifique.
40:10 On est dans le militantisme.
40:11 On parlait de l'idéologie islamiste tout à l'heure à l'école,
40:14 mais il y a aussi cet entrisme.
40:15 Tout ce qu'elle dit est vrai et tout est sur le site
40:19 du ministère de l'Éducation nationale.
40:22 Oui, il y a un chapitre entier de mon livre sur ce sujet.
40:24 Tout ce qu'elle dit est vrai et bien pire.
40:27 On emmène des enfants...
40:29 Public comme privé, c'est la même chose.
40:30 Tout, tout, tout. C'est-à-dire que c'est dans les programmes
40:32 et comme le contrat, les écoles privées sous contrat,
40:34 dans le contrat, il y a l'application des programmes.
40:36 Si on n'applique pas les programmes, on perd le contrat.
40:38 Donc, on fait comme on nous demande.
40:40 Et donc, cette éducation sexuelle, pour moi, est un cheval de trois
40:43 qui permet à des associations plus ou moins orientées politiquement
40:47 de mettre le pied dans l'école et effectivement de sexualiser
40:49 des tout petits enfants.
40:50 Patrick Vignel, vous étiez au courant.
40:52 Vous êtes obligé de l'insigner pour respecter votre contrat.
40:54 Mais non, ce sont des associations extérieures qui viennent chez vous.
40:57 C'est au programme, trois séances par an, je crois,
40:59 à partir de la maternelle.
41:01 Dans votre école, vous l'avez...
41:02 Pardon, je termine. Vous me posez la question, j'y réponds.
41:04 C'est-à-dire que moi, je dois laisser ma classe,
41:08 trois séances par an, à des associations qui viennent
41:11 dans l'école pour enseigner ça à mes élèves.
41:12 C'est obligatoire.
41:13 Et vous le faites, donc. Vous êtes obligé.
41:14 C'est obligatoire.
41:15 Vous n'étiez pas au courant.
41:16 Moi, je le découvre et ça me paraît...
41:18 Mais vous êtes au pouvoir depuis sept ans.
41:19 Comment découvrez-vous ce genre de choses ?
41:21 Madame, écoutez, vous savez quoi ?
41:24 La République vous attend.
41:25 Présentez-vous aux élections.
41:26 Mais oui, mais il n'y a pas de problème.
41:27 Mais peut-être.
41:28 Il y aura des places de ministre.
41:29 Mais peut-être.
41:30 On compte sur vous.
41:31 Je suis sûre qu'elle répondra.
41:32 Eh bien, ça, c'est une bonne nouvelle.
41:34 J'aime bien cette fin.
41:35 Merci beaucoup, Patrick Vignal.
41:36 Merci beaucoup, Elisa Kamenetschik, d'être venue nous voir.
41:40 On a vu votre livre, La Grande Garderie.
41:42 Même ici, parfois, c'est un peu La Grande Garderie.
41:44 Merci, Thomas Bonnet.
41:46 Dans un instant, Maureen Vidal pour le 22h30,
41:49 Julia Pasquet, évidemment.
41:50 Et je remercie, comme tous les soirs, Valérie Actin
41:53 pour m'avoir aidée à préparer cette émission.
41:55 Bye.
41:56 *Rires*
41:57 Bon on a une amnésie ?