L’expérience personnelle de Stéphanie Armangau, directrice d’Arcom Swiss a conduit à la création de cette société. L’entreprise est aujourd’hui pionnière dans l’application de l’analyse comportementale pour optimiser les dynamiques au sein des entreprises.
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00:00 Le grand entretien avec Stéphanie Armango qui est directrice de Arcom Suisse.
00:10 Bonjour Stéphanie Armango.
00:11 Bonjour Monsieur Deniso.
00:12 Que propose Arcom Suisse ?
00:14 Alors Arcom Suisse est un cabinet qui accompagne les entreprises soit sur la formation en analyse
00:21 comportementale dédiée au recrutement, à la vente et au management de proximité,
00:26 soit des assessments, donc des évaluations de candidats qu'on fait directement pour
00:30 nos clients.
00:31 Alors c'est une société que vous avez créée ?
00:32 Exact.
00:33 A partir d'une expérience personnelle ?
00:35 Exact, effectivement.
00:36 Vous pouvez nous dire quelle est l'histoire ?
00:38 L'histoire c'est donc que j'étais salariée moi-même en sortant de mon école de commerce
00:43 et puis j'ai dû subir une tumorectomie très jeune à l'âge de 31 ans et puis j'ai fait
00:47 des complications post-opératoires et en fait entre guillemets sur mon ligne mort c'était
00:52 "mais c'est déjà fini" et les regrets en fait que j'ai eu à ce moment là c'était pas spécialement
00:58 ceux auxquels j'aurais pensé et ce qui m'est venu c'était de me dire "mais j'ai sacrifié
01:03 des heures entières à être salariée dans quelque chose qui ne me plaisait pas énormément
01:07 donc si je m'en sors je veux absolument travailler pour quelque chose qui me passionne" parce
01:11 qu'on y consacre 8 heures de notre journée au bas mot et je voulais que ça me plaise.
01:16 Et là vous avez pensé à créer cette société ?
01:19 Oui alors ce qui s'est passé c'est qu'à l'époque déjà je réinvestissais mes sous
01:23 dans des formations, des certifications autour des comportements humains ce qui me plaisait
01:27 énormément et en fait mes clients de l'époque, un groupe pharmaceutique, un groupe dans l'industrie
01:31 et un groupe dans le luxe m'ont demandé de faire une espèce de best-of pendant ma convalescence
01:36 pour former leur comité de direction et leurs grands vendeurs. Et donc sur cette base là entre
01:41 2013 et 2014 je me suis dit "bon il y a quelque chose à monter, il y a un besoin, il y a un marché,
01:45 il y a une demande" donc en 2015 quand tout allait mieux j'ai ouvert Aircom Suisse.
01:49 Alors quelle est la mission de Aircom Suisse ?
01:51 Je pense que le souhait c'est de professionnaliser les métiers liés aux comportements humains,
01:56 donc tous les métiers de proximité, la vente, la sélection et l'acquisition de talents et le
02:03 management. Alors comment ça se passe ? Qu'est-ce que vous enseignez ?
02:06 Alors l'observation, l'observation technique pour amener chacun de ces métiers en fait à
02:13 devenir plus légitime, plus crédible et aussi avoir la confiance de leur père avec de l'observation
02:20 du langage non-verbal et de l'observation des termes en fait qui sont employés pour faire
02:24 de l'analyse qui est prédictive.
02:26 Ça c'est l'objectif, vous avez dit un peu la méthode mais vous pouvez en dire un peu plus sur la méthode.
02:30 Avant je vais vous voir, je dis j'ai une entreprise, qu'est-ce que vous pouvez faire pour moi pour que ça soit mieux ?
02:35 Oulà ! Alors ça dépendrait dans quel métier on part.
02:38 Je vous laisse libre de choisir.
02:40 Ok, alors on va dire management de proximité par exemple.
02:43 Je veux dire, voilà tout le monde y va à l'instinct, un peu comme pour le recrutement.
02:47 Et puis en fait, aujourd'hui on sait qu'il y a des boîtes à outils très performantes
02:51 qui existent, qui vont être beaucoup plus compatibles avec le fonctionnement humain,
02:54 le fonctionnement du cerveau.
02:55 Et nous l'idée c'est d'amener en fait des outils pratico-pratiques qui soient science-based
03:01 comme on dit, donc validés par la science pour avoir un meilleur management de proximité,
03:07 pour embarquer les équipes, les motiver etc. plus facilement.
03:09 Et par exemple, après comment ça se passe alors ?
03:12 Donc on va les amener en formation, donc on va les prendre en charge.
03:16 Souvent c'est des gens qui sont déjà un peu seniors parce qu'il y a déjà eu de
03:18 l'exposition qui fait qu'ils sont vraiment en demande d'outils.
03:21 Et du coup on va les former pendant plusieurs jours, soit sur des thématiques très spécifiques,
03:27 donc d'une journée très boîte à outils, très coup de poing, soit au contraire on
03:30 va les amener à apprendre à faire de l'analyse de comportement eux-mêmes pour être capables
03:34 d'observer de façon technique les réactions de leurs collaborateurs pour mieux les accompagner.
03:38 Alors quand on a bien observé tout ça, qu'est-ce qu'on y gagne ?
03:42 Alors l'idée c'est d'être soi-même en tant que manager beaucoup moins dans l'énergie,
03:47 beaucoup moins dans le rapport de force, donc dans des choses qui sont faciles, fluides,
03:50 et en fait d'avoir des leviers aussi qui sont très, comment dirais-je, oui très simples
03:55 en fait à mettre en place, il suffit juste de le savoir en fait.
03:58 C'est-à-dire que quand j'observe quelqu'un grâce à vos méthodes et donc je peux détecter
04:03 des choses chez cette personne, cette personne peut devenir plus efficace, peut devenir…
04:08 Alors elle sera plus engagée en termes de motivation, elle sera plus engagée en termes
04:13 de loyauté aussi, rétention, elle sera plus engagée vis-à-vis de son manager et des
04:17 décisions qu'il va prendre, et donc l'idée c'est d'être dans une coopération en
04:20 fait qui est fluide et facile.
04:22 À quels enjeux répondez-vous ?
04:23 Je pense à des enjeux de rétention de talent, très dans l'air du temps post-Covid, rétention
04:32 de talent, acquisition de talent, acquisition de nouveaux clients, avec des personnes qui
04:36 ont envie d'être beaucoup plus dans du work-life balance qu'avant, et donc de leur
04:43 faire peut-être aimer un peu mieux leur travail.
04:45 Pour moi, un France Télécom, je sais que ça commence à dater, mais c'est pas concevable
04:49 en fait, c'est inconcevable.
04:51 Alors on va voir les chiffres de votre entreprise avec Virginie Mass, et on se retrouve juste après.
04:56 Arcom Suisse, c'est huit ans d'expertise dans des secteurs aussi variés que vastes.
05:00 Neuf experts partenaires font confiance à la méthode et l'enrichissent de leur expérience métier.
05:05 Arcom Suisse est présente dans trois pays, en France, en Suisse et au Canada.
05:09 Enfin, l'entreprise a une certification dans le métier du recrutement qui semble unique
05:15 dans les pays francophones.
05:16 On voit avec Virginie que vous avez un réseau très développé.
05:18 Comment vous pourriez chiffrer votre succès aujourd'hui ?
05:23 Je pense que tous les anciens et le réseau alumnique, on a de professionnels du recrutement
05:29 ou du management ou de la vente qui sont formés à l'analyse de comportement.
05:32 Pour la Suisse romande, on est déjà une centaine de personnes, ce qui est plutôt
05:35 gros par rapport à la taille.
05:36 Et en fait, en termes de réseau, on est aussi en train de développer la France et le Canada,
05:40 qui est mon pays de cœur.
05:41 Et donc petit à petit, du fait d'avoir aussi des experts qui sont tous dans des branches
05:45 internationales, on est en train de gentiment parcourir le monde.
05:49 Comment recrutez-vous les experts ?
05:51 Je leur fais de l'analyse de comportement et puis en général, je ne leur dis pas,
05:55 je vais les voir eux-mêmes, voir comment ils touchent en fait dans leur spécialité,
06:00 s'ils sont capables de faire de l'analyse de comportement à un très haut niveau.
06:03 Et après, je les débauche.
06:05 C'est très intriguant l'analyse de comportement, parce que vous êtes face à quelqu'un et
06:09 vous l'observez, vous orientez la conversation, vous regardez ses gestes, vous regardez son
06:15 regard, tout ça.
06:17 Exact, on va regarder tout ce que son corps nous dit par rapport à ce que son verbal
06:21 nous dit pour voir s'il y a de la congruence, de la cohérence.
06:24 On va s'intéresser à ses champs lexicaux et surtout, tout l'art, c'est le questionnement.
06:28 C'est très troublant.
06:29 C'est passionnant.
06:30 C'est un outil, je crois, d'empathie extrêmement fine et extrêmement poussée, qui permet de
06:35 connaître l'autre vraiment, pas comme il a envie de se vendre et de se présenter,
06:39 mais tel qu'il est vraiment et de répondre à ses besoins.
06:42 Quelle est la place de l'innovation dans votre travail ?
06:44 Au niveau de la HR Tech, par exemple, il se passe beaucoup de choses avec l'IA, avec
06:49 le machine learning.
06:50 On a repéré deux outils très prometteurs en France et aux États-Unis.
06:53 On est près des directeurs scientifiques.
06:55 Et puis, je pense qu'il y a aussi, dans l'air du temps, quelque chose lié aux nouvelles
07:00 générations, mais même aux nouvelles générations de travailleurs qui n'ont plus envie de
07:05 se sacrifier autant qu'avant.
07:06 Et donc, d'amener des bonnes pratiques en termes de management, de sélection aussi
07:13 de talents, d'analyse prédictive, de performance, ça permet aussi de répondre à un besoin
07:17 qui est l'attraction et la rétention des talents.
07:20 Qui sont vos clients ?
07:21 Alors, des grands groupes plutôt suisses ou plutôt des QG américains basés souvent
07:27 pour des raisons fiscales en Suisse.
07:29 Quelles sont les différences avec vos concurrents ? Vous avez des concurrents ou c'est un
07:32 métier que vous avez créé ?
07:33 C'est un outil que j'ai créé, effectivement, issu de la criminologie à la base, de la
07:38 sûreté-sécurité très utilisé.
07:40 Ils ont d'ailleurs leur salon européen qui a lieu tous les ans.
07:43 Et l'idée c'était de se dire, mais il y a quelque chose à faire aussi pour le
07:47 monde des organisations.
07:48 Pourquoi ça ne serait que eux qui ont le droit de savoir tout ça ? Et donc, c'est
07:52 parti de ce constat de départ que ces disciplines étaient exceptionnelles et qu'il fallait
07:55 l'amener au monde des entreprises et les mélanger aussi.
07:58 Comment définissez-vous votre savoir-faire ?
08:00 Je dirais l'expérience, parce qu'observer c'est bien, mais il faut pouvoir analyser.
08:06 Et en fait, le fait d'avoir été énormément sur le terrain, et puis ça fait dix ans
08:09 qu'on accompagne.
08:10 Et de pouvoir en fait mettre ça en parallèle avec plein plein de scénarios extrêmement
08:17 variés dans la tête fait qu'on est vraiment très fort sur l'analyse prédictive.
08:21 Votre entreprise est engagée dans le programme de paix Harmony Project.
08:26 Qu'est-ce que c'est ?
08:27 C'est un programme dont le but est d'accompagner des ethnies post-génocide.
08:34 En l'occurrence, les Balkans très spécifiquement, puisqu'une de mes meilleures amies était
08:38 à Srebrenica pendant le massacre et a dû se cacher dans la forêt.
08:41 En fait, on est nés la même année.
08:42 Et moi, son histoire m'a énormément touchée.
08:45 Mon analyse intéressait énormément.
08:46 Et l'idée, c'est donc qu'elle a développé tout un programme qu'elle met en place en
08:50 Serbie, en Bosnie.
08:51 Et l'idée, c'était de l'aider, un, avec le programme, mais aussi avec le recrutement
08:54 des futurs leaders au niveau politique et au niveau local pour essayer de ne pas répéter,
08:59 en fait, de ne pas nourrir la haine qui allait faire qu'on allait se répéter, peut-être,
09:05 comme ça a été souvent le cas là-bas, de décennie en décennie, de siècle en siècle.
09:10 Alors, votre société est suisse, se développe en France.
09:12 Exact.
09:13 Et peut se développer à l'international sans trop de limites, en fait.
09:17 Je crois que oui.
09:18 On a eu des demandes à Dubaï.
09:19 On a des demandes aux États-Unis, des demandes au Canada.
09:22 D'ailleurs, j'étais assez surprise parce que pour moi, j'ai aussi beaucoup appris
09:24 de ces pays où j'ai travaillé avant.
09:26 Donc, je pensais qu'ils avaient tout ce qu'il fallait.
09:28 Mais en fait, je pense que le côté suisse, si vous voulez, il y a le côté sophistiqué
09:31 de l'horlogerie, de la haute joaillerie et c'est vrai que oui, on est assez représentatif,
09:38 je crois, de cette mentalité très rigoureuse.
09:40 Et rassurante.
09:41 Sûrement, j'ai l'impression.
09:42 Quelles sont les évolutions à venir ?
09:44 Ah, le marché français, ça c'est un rêve.
09:47 De pouvoir conquérir le marché français, de pouvoir amener nos techniques et nos méthodes
09:50 en France, ça serait super.
09:52 Et le Canada aussi, pays coup de cœur.
09:53 Donc, Toronto, ça serait…
09:56 Merci beaucoup.
09:57 Merci.
09:57 Merci.
09:59 Bismarck.
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