Entre l'Alsace et le Palatinat _ Cuisines des terroirs _ ARTE Family

  • il y a 3 mois
Séparé une première fois en 1815, le village de Scheibenhard a de nouveau été coupé en deux en 1945. Chaque année, au mois de juin, la fête du pont relie Scheibenhard en France et Scheibenhardt en Allemagne. Au menu des réjouissances : brochettes de boeuf ou de porc et saucisses grillées.

Dans ces deux communes frontalières, la gastronomie locale présente de grandes similitudes. Seuls les noms des spécialités diffèrent. Ainsi, le ragoût à la viande et aux légumes s’appelle Baeckeofe en Alsace et Backesgrumbeere dans le Palatinat. L’Allemand Christian Müller revisite ce plat traditionnel avec du gibier qu’il a chassé. Et il invite sa collègue française Fabienne Buhl chez lui après une rencontre entre leurs conseils municipaux respectifs.
Fabienne préfère cuisiner des Fleischknöpfle, ces boulettes de viande à la sauce blanche servies avec de la purée de pommes de terre.

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Transcript
00:00 ♪ ♪ ♪
00:03 (cris de joie)
00:06 ♪ ♪ ♪
00:14 (cris de joie)
00:17 ♪ ♪ ♪
00:24 (applaudissements)
00:26 ♪ ♪ ♪
00:29 (cris de joie)
00:32 (cris de joie)
00:35 ♪ ♪ ♪
00:46 C'est un village coupé en deux depuis 1815.
00:49 Il s'étend d'un côté en Alsace et de l'autre dans le Palatina.
00:53 La frontière franco-allemande qui le traverse
00:56 suit le cours de la rivière Laotaire.
00:58 Et le pont qui l'enjambe a toujours marqué un trait d'union
01:01 entre Scheibenhart en France et Scheibenhart en Allemagne.
01:05 Depuis 1996, les habitants des deux communes
01:08 célèbrent leur amitié transfrontalière
01:11 lors de la fête du pont,
01:12 organisée chaque année au début du mois de juin.
01:15 ♪ ♪ ♪
01:23 Fabienne Bull est adjointe au maire de la partie française
01:26 de Scheibenhart qui compte environ 800 habitants.
01:29 - Mais pourquoi là, c'est pas bon.
01:31 Là-dessus, là, il veut une, deux, trois tables.
01:34 Je suis très contente quand enfin la fête commence
01:37 parce que comme ça, au moins, on démarre.
01:40 S'il manque quelque chose, ben, il manquera quelque chose.
01:43 (rires)
01:45 Christiane Müller est le chef des pompiers volontaires
01:48 de la commune allemande de Scheibenhart
01:50 qui compte 600 habitants.
01:52 Un fonctionnaire de chasse, il met un point d'honneur
01:54 à cuisiner lui-même le gibier qu'il a abattu.
01:57 - J'ai toujours aimé cuisiner, que ce soit à l'occasion de fêtes
02:00 ou pour mes collègues pompiers.
02:02 Pour moi, c'est un plaisir.
02:04 - De part et d'autre de la frontière,
02:06 la table rend hommage aux terroirs.
02:08 Savoureux ragout de pommes de terre,
02:11 boulettes de viande en sauce,
02:13 tartes flambées
02:15 et gâteaux au fromage blanc.
02:17 ♪ ♪ ♪
02:20 Fabienne Bulle se rend à la mairie tous les matins.
02:23 Aujourd'hui, le travail commence en chemin.
02:26 - Les gens peuvent passer par ce côté.
02:28 - Oui, oui. Ben, c'est aussi une question de secours,
02:30 c'est pour ça, j'avais peur.
02:31 - Oui, et puis, de toute façon, il faut qu'il y ait mobile.
02:34 - Oui. Good, merci.
02:36 (cloche)
02:38 Je trouve que quand on prend un poste,
02:41 n'importe lequel, que ce soit associatif
02:43 ou maintenant en tant que conseiller de vient,
02:46 soit on le fait de A à Z
02:49 ou on laisse les... on laisse.
02:51 Et donc, je me suis un peu plus investie et puis voilà.
02:54 - La fête du pont a lieu dans quelques jours.
02:57 - Salut. - Salut.
03:00 - Non, on n'a pas de feu d'artifice de prévu
03:02 pour la fête du pont de ce week-end.
03:04 (rire)
03:05 - Les arrêtés municipaux pour la fête du pont, ça, c'est bon.
03:08 - Les arrêtés, tout est OK.
03:10 On attend juste encore la réponse
03:12 pour préparer l'arrêté pour le débit de boissons.
03:14 - On a un saucisson de prune.
03:16 Si on veut, on peut passer la journée à la mairie.
03:20 - Voilà, donc là, c'est bon.
03:22 - Moi, je dis toujours, on sait quand on entre à la mairie,
03:25 mais on ne sait jamais quand on ressort.
03:28 Mais ça, c'est le poste qu'il veut comme ça.
03:31 Et si on veut bien faire, voilà.
03:33 - En dehors de la mairie, Fabienne est éleveuse de bovins.
03:38 ♪ ♪ ♪
03:43 À la maison, sa fille Héléna est en train de préparer
03:46 la flèche Knepfle.
03:48 Elle mélange de la viande hachée à du persil émincé et un oeuf,
03:51 relève le tout de sel et de poivre et façonne des boulettes.
03:55 - La flèche Knepfle est purée.
03:57 On mange toujours ça avec de la purée.
03:59 On peut aussi manger ça avec des spätzles.
04:01 Spätzle maison, bien sûr.
04:03 Et c'est ce qui passe bien aussi quand on a des grands repas.
04:06 C'est assez rapide quand même, à part le...
04:09 faire les boulettes.
04:11 Mais sinon, c'est un repas, je trouve, convivial.
04:14 C'est trop bon.
04:16 - La viande provient de l'élevage familial.
04:20 Après l'étape la plus fastidieuse, Héléna plonge
04:23 les boulettes dans un bouillon de bœuf bien corsé.
04:27 ♪ ♪ ♪
04:31 La rivière de la Lauterre forme la frontière naturelle
04:34 entre la France et l'Allemagne.
04:36 Sur le pont qui relie les deux pays, les bureaux de douane
04:39 ont disparu depuis les Accords Schengen.
04:42 Du côté allemand de Scheibenhardt, les pompiers volontaires
04:45 rejoignent leur caserne une fois par semaine.
04:48 - Bonjour à tous.
04:50 Aujourd'hui, on va simuler un secours technique
04:52 pour lequel on s'est déjà entraîné,
04:54 avec les machines qui sont à notre disposition.
04:57 Voilà. Allez, c'est parti.
04:59 - Merci.
05:01 ♪ ♪ ♪
05:04 - Christian Müller s'est engagé dans les pompiers
05:06 quand il s'est établi à Scheibenhardt en 1995.
05:10 - Allez, on y va.
05:12 - Allez.
05:14 - L'exercice du jour consiste à dégager
05:17 une personne prisonnière d'un véhicule.
05:20 On part de l'hypothèse que la victime est restée piégée
05:23 sur le siège conducteur.
05:25 - Chez leurs voisins alsaciens, la caserne des pompiers a fermé.
05:28 En cas d'urgence, il faut alerter le centre de secours
05:31 le plus proche, côté français.
05:33 Le délai d'intervention serait évidemment plus court.
05:36 - On va faire un tour de la caserne.
05:39 - L'intervention serait évidemment plus coure
05:41 si on faisait appel à Christian et son équipe.
05:43 Mais les soldats du feu allemand n'ont pas le droit
05:45 de franchir la frontière sans autre formalité.
05:48 - Si on nous appelait, le centre de coordination de Strasbourg
05:51 et celui de Landau, auxquels nous sommes rattachés,
05:54 mettraient un certain temps à se mettre d'accord
05:57 pour décider de la marche à suivre.
05:59 Mais on est déjà intervenus du côté français
06:02 dans le cadre de missions d'entraide officielles,
06:05 notamment lors d'un incendie de Grange,
06:07 en ligne en renfort, mais aussi dans le cas
06:09 d'alerte transfrontalière, parce qu'il arrive
06:11 que le lieu d'intervention se trouve à cheval
06:13 sur la frontière, et on se demande alors
06:15 si c'est la France ou l'Allemagne.
06:17 Bien sûr, on finit par s'entendre,
06:19 mais c'est encore un peu compliqué à l'heure actuelle.
06:21 - Fabienne parle l'alsacien.
06:23 Quand elle va voir ses voisins, le problème
06:25 de la barrière de la langue ne se pose pas.
06:27 - Sacré engin. - Oui.
06:29 - Vous avez plusieurs équipes ou c'est toujours la même?
06:35 - On est 27, 28 volontaires actifs en tout.
06:38 - Ah, quand même! Tous sont de Scheibenhardt?
06:41 - Tous, oui.
06:43 - Nous, nous n'avons plus de pompiers.
06:45 C'est dommage. Et ça me réjouit de voir qu'autant de gens
06:48 s'engagent encore là-dedans, en Allemagne.
06:50 - Une convention transfrontalière a récemment été signée
06:53 pour faciliter l'intervention des pompiers allemands
06:56 chez leurs voisins français.
06:58 Dans la famille de Fabienne,
07:00 l'alsacien est la langue de tous les jours.
07:03 - Salut. - Salut.
07:06 - Tu as bien avancé. Tu as mis du sel?
07:09 - Oui.
07:11 - Les boulettes de viande seront accompagnées
07:13 de purée de pommes de terre.
07:15 Je peux mettre les patates sur le feu?
07:17 - Oui, je te fais de la place.
07:19 - Tu peux déjà lancer la sauce.
07:21 A la cocotte minute, les pommes de terre
07:23 seront cuites en moins de 10 minutes.
07:25 C'est parti.
07:27 Le temps de préparer une sauce blanche façon béchamel.
07:30 Elena fait d'abord un roux en mélangeant du beurre fondu
07:33 avec de la farine avant d'ajouter progressivement
07:36 le bouillon de cuisson des boulettes de viande.
07:39 - Ça me rappelle mon village natal quand même un peu.
07:47 Donc c'est un plat qu'on mangeait souvent à ses bars.
07:50 Donc je l'ai ramené ici et on le fait souvent à Scheibenhardt.
07:55 - Pour obtenir une texture lisse et onctueuse,
08:02 Elena passe la sauce au mixeur plongeant.
08:05 - Le vrai, vrai, vrai secret, c'est le mouillon.
08:08 Il doit être un peu corsé.
08:10 Bien au départ et comme ça, après, la sauce,
08:12 ça se fait tout seul.
08:14 Et éviter de fermer les grumeaux,
08:16 parce que ça, c'est pas bon dans la sauce.
08:19 Mais là, elle maîtrise, donc ça va.
08:22 - Hum! C'est bon comme ça.
08:29 - Tu vois, je trouve qu'elle est lente.
08:32 - Hum! Pas mal. - Oui, parfait.
08:33 - Fabienne a repris la ferme de ses beaux-parents
08:45 avec son mari Fabien.
08:47 Le midi, le repas réunit souvent 3 générations.
08:50 - Je te sers, mamie?
08:52 - Bon appétit.
08:57 - Au quotidien, la frontière entre les habitants
09:01 et les communes jumelles se ressent surtout
09:02 sur le plan linguistique.
09:04 - L'entente avec nos voisins allemands
09:06 dépend des individus.
09:08 Les Allemands sont parfois plus ouverts aux Alsaciens
09:10 que l'inverse.
09:12 - On a appris nos enfants l'alsacien
09:14 dès qu'ils étaient nés.
09:17 Et aujourd'hui, ils parlent le français
09:19 tout autant que l'alsacien ou l'allemand.
09:21 Mais eux, ces jeunes, ne parlent plus l'alsacien.
09:24 Et donc, du coup, la communication
09:26 va être compliquée à la longue.
09:28 - N'oublie pas de finir ton assiette.
09:30 - Oui.
09:32 J'y suis presque.
09:34 - Salut!
09:49 - Salut.
09:51 - Dans l'après-midi, Fabienne et son fils Fabrice
09:54 vont jeter un oeil à leur troupeau.
09:57 (Bruit de la vache)
09:59 En période de gestation, les vaches sont mises à l'herbe
10:02 et les éleveurs les déplacent régulièrement
10:05 vers de nouvelles parcelles à pâturer.
10:08 (Bruit de la vache)
10:10 - Allez! Allez!
10:14 - Allez, on avance!
10:20 - Actuellement mécanicien agricole,
10:22 Fabrice compte un jour reprendre l'exploitation
10:25 de ses parents, un projet qui séduit aussi sa petite amie.
10:29 - J'aimerais agrandir la ferme,
10:33 faire une sortie d'exploitation,
10:35 à la rigueur agrandir le cheptel
10:37 pour livrer plus de viande.
10:40 En ce moment, on entend beaucoup "énergie verte",
10:43 donc je pense même faire peut-être du panneau solaire,
10:47 mettre sur les toits,
10:49 et peut-être faire une unité de méthanisation.
10:53 - Ils sont jeunes, donc ils ont beaucoup de projets.
10:56 S'ils ne sont pas réalisés, ce n'est pas grave non plus,
10:59 mais s'il a des envies
11:01 et qu'il se sent le courage de faire, moi, je veux bien.
11:04 Moi, je sais que nous, Fabien et moi, on ne le ferait pas,
11:08 parce qu'après, on a l'âge, ouais, on travaille,
11:12 mais les grands projets, on laisse ça aux jeunes,
11:15 et puis c'est bien.
11:17 - Ce soir, les consignes de la ferme
11:21 de la ville de Schiebenhardt
11:23 se réunissent du côté allemand
11:25 au domicile de Christiane Müller.
11:27 Pour bien les accueillir,
11:29 le soldat du feu s'est mis au fourneau.
11:32 Installateur de paratonnerres de métier,
11:35 il se révèle un vrai cordon bleu
11:37 quand il cuisine le gibier qu'il a chassé.
11:40 Il l'utilise notamment dans le "Backeisgromme Bär",
11:43 la version allemande du célèbre béqueau falsacien.
11:46 - J'ai participé à la chasse dès ma plus tendre enfance,
11:49 parce que mon grand-père possédait
11:51 son propre territoire de chasse.
11:53 À la fin de chaque année,
11:55 les associations de chasseurs faisaient une grande battue commune,
11:59 et ces moments m'ont beaucoup marqué.
12:01 Je suis donc tombé dans la marmite tout petit,
12:04 et la chasse est mon passe-temps favori depuis toujours.
12:07 Alors, où en sont les patates ?
12:09 - J'essuie presque.
12:10 - Sa femme, Anna-Léna, lui donne un coup de main
12:13 dans l'étape la plus cruciale de la recette,
12:16 remplir la grande cocotte en fonte
12:18 de la crème d'or, la crème fraîche et la crème aigre
12:21 avec les pommes de terre coupées en rondelles.
12:24 - On dépose une première couche de patates sur le lard...
12:28 en laissant un peu de place pour les pieds de cochon
12:32 qu'il faut mettre au fond.
12:34 Parce que les pieds de cochon libèrent de la gélatine,
12:38 et c'est ça qui donne un côté confit.
12:41 - Ça donne du goût ?
12:43 - Non, ça donne surtout du liant.
12:45 - Ah, c'est ça, le côté confit !
12:47 - Peu importe.
12:49 - Christiane a fait mariner la viande
12:52 dans du vin blanc avec des oignons, du persil et du laurier.
12:56 Une fois ajoutée au plat, il la recouvre de crème.
13:00 - Il cuisine bien et avec plaisir.
13:03 C'est vraiment sympa, surtout quand on reçoit.
13:06 Il s'occupe du repas et du service,
13:09 et je me charge d'organiser tout le reste.
13:12 - C'est vraiment sympa.
13:14 J'ai beaucoup de plaisir à cuisiner pour les autres
13:18 et à les entendre me dire que c'est bon, bien sûr.
13:22 - Mais au quotidien, c'est moi qui cuisine
13:25 parce qu'il a de grosses journées de travail.
13:28 Je passe plus de temps à la maison avec les enfants,
13:32 alors je prépare le dîner pour tout le monde.
13:35 Et j'espère satisfaire ses goûts, même s'il est bon cuisinier.
13:39 - Mais bien sûr.
13:41 - Christiane complète le gibier avec quelques morceaux de casselère,
13:46 un filet de porc salé et fumé.
13:49 - Bien, maintenant le poivre.
13:52 N'hésite pas.
13:54 - Et je parsème la dernière couche de patates...
13:58 - Je peux?
14:00 - ...avec les lardons.
14:02 La cocotte est remplie et il ne reste plus qu'à l'enfourner
14:06 pendant deux bonnes heures.
14:08 - Le four fera le reste.
14:11 - Fabienne arrive à l'heure, accompagnée du maire Gérard Elfrich.
14:16 Son homologue allemand Edwin Diesel est déjà là.
14:20 - Bien, on peut commencer.
14:22 - Comme il n'y a plus d'auberge dans le village,
14:26 Christiane a proposé de tenir le conseil municipal transfrontalier
14:30 chez lui.
14:32 - Ah, super! On va se régaler.
14:34 - Je suis très contente.
14:36 - C'est quoi, Christiane?
14:38 - Un beckehof.
14:40 - Un beckehof un peu original,
14:42 avec de la selle de chevreuil, du gigot de sanglier
14:45 et du casselère.
14:47 - Parfait, on attaque?
14:49 - Bon appétit.
14:51 - Les convives font le point sur la collaboration
14:54 entre les deux communes.
14:56 - À table, ça se passe toujours bien.
14:59 - Mais ailleurs aussi.
15:01 - Bref, de plaisanterie.
15:03 Je dirais pour ma part que la collaboration
15:06 fonctionne très bien.
15:08 On est sur la même longueur d'onde.
15:11 - Voilà, ça ira.
15:13 - Cette bonne entente préside aussi à l'organisation
15:16 de la fête du pont qui aura lieu demain.
15:19 - Le plus important, c'est qu'on a toujours
15:22 les mêmes horaires de fermeture, les mêmes horaires d'ouverture.
15:25 - Parce qu'il faut aussi qu'on convoque les prix
15:28 des boissons aussi pour éviter qu'il y ait de grosses différences
15:32 d'un côté comme de l'autre.
15:34 Et aussi l'histoire des consignes et des verres.
15:37 - C'est pas banal avec du gibier.
15:40 - En tout cas, il sait cuisiner.
15:42 On reviendra.
15:44 - Merci.
15:46 - Le lendemain, le beau temps est au rendez-vous pour la fête.
15:55 (Cris de la foule)
15:58 Pour Fabienne et Fabien, la journée commence à l'étable.
16:09 Un troupeau de 18 vaches et leurs veaux
16:12 ne suffit pas pour vivre de l'élevage.
16:14 Et Fabienne ne perçoit qu'une petite indemnité
16:17 liée à sa fonction d'adjointe au maire.
16:20 (Cloche)
16:22 Pour joindre les deux bouts,
16:24 Fabien travaille en horaire décalé
16:26 dans une entreprise industrielle
16:28 et donne un coup de main à la ferme
16:30 pendant ses jours de repos.
16:32 - Ça fait plaisir de sortir au petit matin
16:35 pour changer la paille et nourrir les bêtes.
16:38 Ça fait autant bien qu'une séance de sport.
16:42 (Rire)
16:44 - La vente des veaux leur assure un revenu supplémentaire.
16:48 Élevés sous la mer, les petits sont prêts
16:51 pour l'abattage au bout de 4 à 6 mois.
16:53 Et un camion vient les chercher.
16:56 (Bruit de camion)
16:58 - Quand les enfants étaient petits,
17:04 c'était des fois plus compliqué
17:06 parce qu'avec certains, les enfants avaient plus d'affinité.
17:09 Alors ils restaient avec eux.
17:10 Quand on les cherchait, les enfants...
17:12 "Il est où, Fabrice ? Il a couché chez un veau."
17:15 Et donc, voilà, on sentait aussi les veaux
17:18 qui étaient beaucoup plus sociables.
17:20 Là, quand ils partaient, oui, ça faisait un peu
17:23 le coeur, mais bon, après, c'est comme ça, c'est la vie.
17:26 Et c'est l'exploitation.
17:28 (Bruit de camion)
17:30 (Bruits de chasse)
17:33 (Chant)
17:35 - Aujourd'hui, le jardin d'enfants de Scheibenhardt
17:39 dans le Palatina rencontre l'école maternelle
17:43 de Scheibenhardt en Alsace.
17:45 (Chant)
17:47 (Bruits de chasse)
17:50 Anna-Léna Müller accompagne sa fille
17:54 dans cette petite excursion.
17:56 (Chant)
17:58 Ces échanges ont lieu régulièrement dans le but
18:02 d'apprendre la langue de l'autre de façon ludique
18:05 et de pérenniser la bonne entente entre les habitants
18:09 des deux pays.
18:10 Au programme aujourd'hui, la préparation de la tarte flambée.
18:14 - De quoi avons-nous besoin, Mika ?
18:16 - Alors, il nous faut bien sûr de la crème,
18:20 et puis des oignons, du fromage, du lac et des champignons.
18:26 (Musique douce)
18:29 - Ajoute encore quelques lardons.
18:31 - Tu peux le faire.
18:33 - C'est chacun son tour.
18:35 Elle est belle, non ?
18:37 - Elle a l'air bien.
18:39 - Et maintenant...
18:41 - On la met au four.
18:43 - En principe, la tarte flambée est cuite au feu de bois,
18:47 mais un four normal chauffé à 300 degrés fera l'affaire.
18:50 Il faut bien les répartir pour éviter de faire des tas.
18:54 - Je pense que c'est suffisant.
18:56 - Oh, God !
18:57 - Je pense que ça suffit.
18:59 - Non, non, non !
19:01 - Oh !
19:02 - Je trouve ça vraiment bien.
19:04 Les enfants se familiarisent avec la langue et la culture
19:08 de l'autre, et c'est profitable à tout le monde.
19:11 C'est un enrichissement mutuel pour les deux écoles maternelles.
19:14 - C'est dommage que ça se limite aux tout-petits,
19:17 mais on n'a malheureusement pas d'école primaire ici.
19:20 Si l'expérience se poursuivait, les enfants apprendraient
19:23 la langue des voisins, et ce serait vraiment un privilège.
19:26 Je n'ai pas eu cette chance non plus, et je ne parle pas
19:29 très bien le français.
19:31 - Oui ? Super !
19:32 - Do, do, do, do, do !
19:34 - Do, do, do, do, do !
19:36 - Peu avant le lancement de la fête du pont,
19:39 l'ancienne barrière de douane reprend du service.
19:43 - C'est fermé ?
19:44 - Oui, on ferme.
19:46 - Combien de temps ?
19:47 - Jusqu'à lundi.
19:49 - À partir de maintenant, la route qui relie les deux communes
19:52 est fermée à la circulation dans les deux sens.
19:54 Les automobilistes qui souhaitent passer la frontière
19:57 sont obligés de faire un détour d'une quinzaine de minutes.
20:00 Aidé par des bénévoles, Fabienne se charge de monter
20:03 le chapiteau de la chorale de sa paroisse.
20:06 La restauration sera assurée par les associations des deux villages,
20:09 et les stands, les bancs et les tables sont mis en place
20:12 dans un joyeux mélange de dialecte et de français.
20:15 - Si on appuie là-dessus...
20:17 - Prends garde à tes doigts.
20:19 - Gauche, gauche, gauche, gauche.
20:21 - Mais pourquoi ? Là, c'est pas bon, là-dessus ?
20:24 - Oui, c'est bon.
20:25 - Ah oui, là, on est en pleine préparation.
20:28 Je suis toujours contente que j'ai du monde,
20:31 parce que ça, c'est aussi important qu'on ait quelqu'un qui nous aide.
20:35 Oui. On laisse 5 m là, on met le drase des tables,
20:39 et après, on peut toujours déplacer.
20:41 - Le grill doit être là.
20:43 - Et alors, il veut une, deux, trois tables.
20:47 - C'est déjà pas mal, hein ?
20:49 - C'est déjà pas mal, hein ?
20:51 - Les enfants ont préparé 24 tartes flambées ce matin,
20:59 et la spécialité tombe à pic pour le déjeuner.
21:02 Régalez-vous. Tiens, prends-en un bout.
21:05 Qui en veut ?
21:07 - Ah, tu vas choper.
21:10 - N'hésitez pas à vous servir. C'est vous qui les avez faites.
21:22 Elles sont bonnes ?
21:24 - Oui.
21:25 - Aujourd'hui, Fabienne doit jongler avec ses multiples casquettes.
21:30 Adjointe aux mères et chef de la chorale,
21:36 elle est également bonne pâtissière
21:38 et a promis de préparer un gâteau au fromage blanc
21:41 d'après la recette d'une vieille amie.
21:44 - Fécule.
21:45 Je la connais par coeur,
21:47 mais c'est toujours une petite sécurité
21:50 pour que je sais que j'ai tout mis.
21:52 Donc à la fin, je regarde toujours encore une fois,
21:56 et comme ça, c'est plus sûr.
21:58 Je me sens plus rassurée.
22:01 (Bruit du mélange)
22:03 - La pâte brisée gagne à reposer pendant une petite heure.
22:14 En attendant, Fabienne prépare la garniture
22:17 en mélangeant des jaunes d'oeufs, du fromage blanc,
22:21 de la crème et un peu de fécule de maïs.
22:24 Si ce gâteau est plutôt vite fait,
22:26 la séance de pâtisserie est loin d'être terminée.
22:29 - On fait tous trois gâteaux.
22:31 On a après des gens du village qui nous fournissent un gâteau aussi
22:36 et qui nous ramènent deux, un, deux gâteaux.
22:39 Et on est très, très contents de les avoir
22:42 parce que ça nous fournit...
22:44 Ça nous remplit quand même notre vitrine.
22:57 - Il ne manque plus que les blancs en neige.
23:00 - Au fond, il est facile à faire, le quai secours.
23:03 Mais juste un truc, peut-être, c'est,
23:06 quand on a battu les blancs en neige,
23:08 ne pas les mettre de côté, attendre ou faire autre chose.
23:12 Les blancs en neige doivent rentrer dans la masse oeuf,
23:15 le reste, rapidement, parce qu'après, la masse d'oeufs tombe.
23:21 (Toc, toc, toc!)
23:23 - Le gâteau au fromage blanc est enfourné pour 50 minutes à 180 degrés.
23:38 - Au nom de la commune de Scheibenhardt en Palatina,
23:45 je vous souhaite à tous la bienvenue
23:47 à notre 25e fête du pont franco-allemande.
23:51 (Applaudissements)
23:52 - Ce pont sur lequel nous nous retrouvons aujourd'hui
23:56 retrace l'histoire de nos deux Scheibenhardt,
23:59 autrefois une seule commune.
24:01 Histoire de 800 années de vie commune,
24:04 de séparation, de retrouvailles.
24:06 - Veillons à ce que ce pont reste le trait d'union
24:10 entre Scheibenhardt et Scheibenhardt,
24:13 au nom de l'Europe.
24:15 - Que la fête commence.
24:17 (Applaudissements)
24:19 - Connue dans tout l'espace transfrontalier,
24:22 la fête du pont attire chaque année de nombreux visiteurs.
24:27 (Musique douce)
24:29 Pour l'occasion, l'association de pêche
24:37 profite des talents de cuisinier de Christian Müller.
24:40 - Oui, oui, ça ira.
24:42 - A défaut de gibier, il prépare des filets de cendre.
24:46 (Bruits de la fête)
24:48 - On se connaît bien, on est presque tous amis,
24:54 et ça fait plaisir de travailler ensemble.
24:57 Bien sûr, la rue est à la fête, il y a de la musique
25:00 et une bonne ambiance, alors on aimerait être dehors.
25:04 Mais il faut bien que certains se dévouent pour restaurer les gens,
25:08 et pour moi, ça va de soi.
25:10 (Musique douce)
25:12 - Pendant les deux jours que dure la fête,
25:15 Fabienne tiendra le stand de pâtisserie de la chorale.
25:19 (Musique douce)
25:21 - La fête du pont est importante pour les deux communes
25:25 parce que ça rassemble les gens,
25:28 et il n'existe sûrement pas une fête commune sur les frontières
25:32 comme celle de Scheibenhardt.
25:34 (Musique douce)
25:36 - Bonjour!
25:37 - S'il vous plaît.
25:38 - Je voudrais une part de gâteau au fromage blanc.
25:41 - Voilà, 2 euros, s'il vous plaît.
25:43 On peut y aller, il y a du monde, donc il fait beau,
25:47 contente et maintenant apaisée.
25:49 (Rire)
25:50 (Musique douce)
25:54 Sous-titrage Société Radio-Canada
25:58 (Musique douce)
26:02 (Musique douce)
26:06 (Musique douce)
26:10 Sous-titrage Société Radio-Canada
26:14 (Musique douce)
26:17 (Musique douce)
26:21 (Musique douce)
26:25 (Musique douce)
26:28 Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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