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Nous partons en terre de Bourgogne à la rencontre de l'héritage des ducs de Bourgogne.
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Pendant plus de 400 ans, de la guerre de Cent Ans à la Révolution française, cette région a pesé avec force sur l’histoire de la France. Nous découvrons le tombeau de Philippe le Hardi et son cortège des pleurants. Nous irons ensuite au château de Germolles, un témoignage parfaitement conservé de l'art de vivre de cette époque. Plus tard au XVIIe siècle, Dijon deviendra un petit Paris avec sa place royale et ses hôtels particuliers.

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Personnes
Transcription
00:00 [Musique]
00:06 Abbéie
00:07 [Musique]
00:10 Hospice
00:11 [Musique]
00:15 Palais
00:16 [Musique]
00:19 Dans les pierres de Bourgogne, se lit l'une des pages les plus épiques de notre histoire.
00:23 [Musique]
00:29 Pendant plus de 400 ans, de la guerre de Cent Ans jusqu'à la Révolution Française,
00:36 [Musique]
00:42 cette région a pesé avec force sur le destin de la France.
00:45 Au plus fort de sa puissance, ses territoires s'étendent jusqu'aux rives de la mer du Nord.
00:50 Elle rayonne alors sur une grande partie de l'Europe et va même faire vaciller le trône de France.
00:57 [Musique]
01:06 Tout commence avec cet homme, Philippe le Hardy.
01:09 Il est nommé Duc de Bourgogne en 1363.
01:12 [Musique]
01:15 Grâce à son mariage avec Marguerite de Flandre,
01:17 [Musique]
01:19 il récupère l'Artois, la Flandre et la Franche-Comté.
01:23 [Musique]
01:29 Et pour affirmer son nouveau prestige, il devient l'un des plus grands mécènes de son temps.
01:34 [Musique]
01:36 A Dijon, au Musée des Beaux-Arts,
01:41 [Musique]
01:43 son extraordinaire tombeau témoigne de sa puissance.
01:48 [Musique]
01:55 Homme d'église,
01:58 homme de cour,
02:01 tout autour de ce tombeau, 40 statuettes composent un cortège funéraire.
02:07 Les Pleurants.
02:10 Un chef-d'œuvre réalisé par les sculpteurs flamands, slutères et de verve.
02:16 Elles sont d'une finesse exceptionnelle.
02:19 C'est un tombeau quand même assez majestueux, qui a coûté très cher à l'époque.
02:23 Ça permet aussi de marquer une certaine puissance des ducs,
02:25 tout en rivalisant avec les tombeaux que l'on peut trouver à la Basilique Saint-Denis.
02:30 Pour toute l'équipe, c'est un grand jour.
02:35 Après des mois de travaux dans le musée, les Pleurants retrouvent aujourd'hui leur place.
02:43 Une opération extrêmement délicate.
02:47 "Donc lui, il va reprendre... Il faudra que tu protèges au niveau de la tête."
02:55 Il se joue au millimètre près.
02:58 "Voilà."
03:01 "Le premier, il est assez facile parce qu'on voit qu'il est un peu plus petit,
03:04 donc il rentre assez facilement sous les dés,
03:07 mais pour certains, l'espace est vraiment très limité,
03:10 donc on n'a pas beaucoup de marge de manœuvre."
03:13 C'est au tour de l'évêque.
03:16 "Ce qu'il y a, c'est que là, moi, je ne vois pas la crosse."
03:20 Une statuette encore plus difficile à installer.
03:24 "Attends, parce que j'ai pas la crosse à l'étoile."
03:27 "Il faut lever beaucoup plus."
03:30 "Oui, parce que je pense qu'il va falloir que l'autre tourne."
03:32 "Hop, voilà, voilà. C'était exactement ce qu'il fallait pas."
03:37 Plus de peur que de mal,
03:39 la crosse de l'évêque ne s'est pas brisée.
03:41 "Les petits bruits comme ça, c'est toujours un petit peu embêtant et stressant.
03:44 Parce que, disait Benoît, en fait, ça marque tout de suite là le battre.
03:46 Donc le moindre choc peut tout de suite dégrader l'œuvre."
03:50 "C'est vrai qu'à chaque fois, démontage, remontage,
03:53 c'est toujours des opérations délicates,
03:56 même si c'est la troisième fois que finalement je les démonte et je les remonte,
04:00 mais à chaque fois, ça reste..."
04:02 "On est sur."
04:03 "Oui, on est chaud."
04:08 "Eh bien, ça y est, Philippe Lehardi a retrouvé son cortège de pleurants."
04:13 Un tombeau d'exception,
04:23 en l'honneur d'un homme puissant en Bourgogne et puissant à Paris.
04:27 Son neveu, le roi de France, Charles VI, est en effet atteint de crise de démence.
04:36 Le roi de Bourgogne devient alors l'un des hommes forts du royaume.
04:40 Guerre, traité diplomatique,
04:48 la vie de Philippe Lehardi est trépidante,
04:50 périlleuse,
04:52 épuisante.
04:54 En Bourgogne se dresse encore le château de Germolle.
05:04 Un édifice unique, miraculeusement préservé.
05:07 C'est ici que Philippe Lehardi venait se reposer de sa vie parisienne
05:12 avec sa femme, Marguerite de Flandre.
05:15 "L'enjeu pour Marguerite ici, dans ce lieu que son mari lui a offert,
05:21 c'est d'avoir un palais bucolique.
05:22 Ça, c'est très chic.
05:24 Parce que la nature, au Moyen-Âge,
05:26 pour des gens comme eux, c'est-à-dire des gens qui sont à la fois des princes,
05:29 des membres de la famille royale,
05:30 mais qui en même temps sont des gens cultivés.
05:32 L'enjeu, c'est de faire de ce lieu un lieu proche de la nature,
05:35 parce que la nature, c'est le paradis.
05:37 Ça, c'est une vieille idée qui vient de l'Antiquité,
05:39 mais qui est très à la mode à la fin du Moyen-Âge,
05:41 chez les gens "élevés".
05:43 Ici, elle avait, par exemple, des vignes.
05:45 Elle avait également une bergerie.
05:46 Le bâtiment que vous voyez là-bas, c'était la bergerie de Marguerite de Flandre.
05:49 Après tout, l'homme le plus heureux, qui est-ce ?
05:51 C'est le berger.
05:53 Parce que le berger, il vit dans la nature,
05:55 et la nature, c'est le paradis.
05:56 La bergerie est là, comme une sorte de symbole,
05:59 de montrer à tout le monde bien ce qu'est ce lieu.
06:01 On n'est pas dans un banal palais officiel,
06:03 encore moins dans un ordinaire château fort.
06:05 Ça, c'est un peu commun.
06:07 On est dans un palais des champs.
06:09 Ça, c'est vraiment ce qu'il y a de mieux.
06:11 - Un palais dédié au repos,
06:15 mais aussi au luxe et au plaisir.
06:19 Selon la légende,
06:22 Philippe le Hardy possède l'une des plus grandes caves du royaume,
06:25 qui enferme les vins les plus onéreux de la région.
06:28 Au rez-de-chaussée,
06:30 les cheminées sont sculptées par les meilleurs artistes de l'époque.
06:34 Et au 1er étage,
06:39 de larges fenêtres inondent de lumière les appartements privés.
06:43 Sur les murs,
06:48 le M de Marguerite de Flandre
06:50 et le P de Philippe le Hardy.
06:54 - Sur les PLM, vous voyez des chardons.
06:56 Des chardons comme celui-là.
06:58 Voilà un chardon d'aujourd'hui.
07:00 Le chardon, au Moyen-Âge, évoque deux choses.
07:02 Un, ça pique, donc ça protège.
07:04 Un chardon, on le respecte.
07:06 On va pouvoir prendre un chardon à la main.
07:08 On respecte le duc et la duchesse de Bourgogne,
07:10 tout comme le chardon.
07:11 Au Moyen-Âge, le chardon a une autre symbolique.
07:13 Il évoque l'idée du lien.
07:14 Un chardon, ça s'accroche.
07:16 Quand vous passez dans la nature, dans un buisson avec des chardons,
07:18 ils s'agrippent à vous, ils s'attachent à vous.
07:20 A cause de ça, au Moyen-Âge, le chardon est aussi l'affaire du lien et de la fidélité.
07:23 Ici, entre les PLM, les chardons sont très, très clairs.
07:26 Ils sont là à la fois pour réunir et pour protéger, en quelque sorte, le couple du calme.
07:30 Et sur un fond vert, ça, c'est évident.
07:32 En fait, c'est comme si la nature rentrait à l'intérieur des murs.
07:34 Vous avez l'herbe qui pénètre dans la demeure,
07:36 les feuilles qui envahissent le lieu.
07:37 La nature vient dans les lieux.
07:39 - A proximité du château,
07:42 Mathieu Pinette a restauré un autre vestige de la vie intime de Philippe le Hardy.
07:48 C'est cette petite chapelle privée, construite au 15e siècle.
07:52 - Elle est vraiment organisée pour eux.
07:59 L'hôtel, il est là.
08:00 On en voit l'empreinte, sous la belle fenêtre qui avait des vitraux, certainement, au Moyen-Âge.
08:05 Et puis, à droite de l'hôtel, il y a le lavabo et le tabernacle,
08:09 ce qu'on appelle l'armoire eucharistique.
08:11 Tout est là.
08:12 Et juste en face de l'hôtel, qui se situait décidément ici,
08:15 se trouve une petite pièce, assez minuscule.
08:18 C'est l'oratoire.
08:19 Le lieu où se placent le duc et la duchesse en prière.
08:23 Cet oratoire est tout à fait confortable.
08:25 Vous voyez que dans le fond de l'oratoire, il y a une petite cheminée.
08:28 Avoir une cheminée dans une chapelle au Moyen-Âge, ça n'est pas si fréquent.
08:31 La voir directement dans la chapelle, c'est quelque chose que l'on réserve aux gens de haute naissance.
08:35 Le château de Germol va rester l'un des palais préférés de Philippe le Hardy jusqu'à sa mort.
08:44 C'est son fils, Jean Sans Peur, qui prend alors la relève.
08:47 Et pour lui, ce n'est pas facile.
08:50 Car à la cour, il a un ennemi.
08:53 Louis d'Orléans, le frère du roi.
08:57 Jean Sans Peur le fait assassiner en 1407.
09:00 C'est le début de la guerre sanglante entre les bourguignons de Jean Sans Peur
09:07 et les Armagnacs, fidèles à la couronne.
09:10 La vie du duc est constamment menacée.
09:13 Il va désormais vivre dans une forteresse au cœur de Paris.
09:18 Et voici la tour où Jean Sans Peur vivait reclus, sous très haute protection.
09:31 On y pénètre par une porte, qui est en fait un portail.
09:36 Et sous très haute protection.
09:39 On y pénètre par une grille, bien sûr.
09:42 Et des grilles, ici, il y en avait tout le long des 137 marches de l'escalier.
09:46 - Bien, nous arrivons dans un endroit important de cette tour.
09:52 Vous avez ici une butée de pierre qui permettait de bloquer une grille, sans doute en fer forgé,
09:57 qui permettait à des hommes en armes de protéger le duc.
10:01 Il faut dire que le duc de Bourgogne, après avoir fait assassiner son cousin Louis,
10:06 avait bien besoin de tout ce type de défense.
10:08 Et d'ailleurs, il avait payé à ses 60 hommes qui l'entouraient en permanence,
10:12 cette garde privée, des nouvelles cotes de maille, depuis ce moment-là.
10:15 A l'époque, pour progresser dans cette tour, il faut montrer patte blanche.
10:20 - Voilà, nous entrons maintenant dans des endroits beaucoup plus privatifs.
10:25 Il fallait être convié par le duc pour monter.
10:29 Et d'ailleurs, à l'endroit où je suis, c'est l'emplacement pour un homme en armes
10:32 qu'on appelait, qu'on appelle toujours "l'huissier", celui qui garde l'huisse,
10:35 sauf qu'à cette époque-là, l'huissier, il avait une sorte de gros gourdin avec des piquants métalliques,
10:39 ce qui fait que si on n'était pas convié pour aller voir le duc au-dessus, il pouvait nous taper dessus.
10:43 Au dernier étage, une pièce discrète, à l'abri des regards ennemis.
10:51 C'est ici que se joue le destin du royaume.
10:57 - On reçoit les plus grands dignitaires, on reçoit les ambassadeurs.
11:01 Voilà, au grand maximum, vous avez 3, 4 personnes.
11:03 C'est tout à fait intéressant pour le duc de pouvoir parler en privé,
11:06 en haut de sa tour, éminemment bien protégé.
11:09 Ce refuge, c'est aussi un instrument de propagande.
11:14 Le duc fait sculpter cet arbre de pierre à la gloire de sa dynastie.
11:19 Le chêne représente son père,
11:22 l'aubépine, sa mère,
11:24 et le houblon, Jean Semper lui-même.
11:27 Les invités doivent se sentir dominés,
11:34 écrasés,
11:36 fascinés par la puissance du cal.
11:40 Mais Jean Semper a beau avoir pris toutes ses précautions,
11:48 il est assassiné sur ordre du futur Charles VII,
11:52 qui lui tente un guet-apens à Montreau.
11:55 Le fils de Jean Semper, Philippe le Bon,
12:07 va alors prendre ses distances avec Paris.
12:10 Son objectif ?
12:13 Faire de la Bourgogne un duché encore plus puissant.
12:17 Cette volonté de puissance,
12:19 on la retrouve aujourd'hui dans la pierre de Dijon.
12:22 Pour preuve, cette tour gigantesque,
12:26 la tour Philippe le Bon.
12:29 À 46 m du sol,
12:36 elle surplombe celle de son ancêtre,
12:39 Philippe le Hardy.
12:42 - Les ambitions des ducs de Bourgogne
12:44 semblent avoir nettement évolué.
12:46 Mais il est certain qu'ériger une grande tour comme ça,
12:49 qui domine le paysage urbain,
12:51 qui domine le paysage environnant,
12:53 c'est une affirmation de puissance,
12:56 peut-être aussi une manière de montrer
12:59 que le duc de Bourgogne est presque l'égal du roi de France.
13:02 - Car Philippe le Bon a un rêve extrêmement ambitieux.
13:06 - Je veux que vous me disez
13:09 que vous avez un rêve d'économie.
13:11 Faire de son duché un État dans l'État.
13:14 Il part alors à la conquête de nouveaux territoires.
13:24 Il les conquiert par la guerre,
13:29 mais aussi par l'argent.
13:31 Et de l'argent, Philippe le Bon n'en manque pas,
13:35 car il a hérité de la cité la plus riche d'Europe du Nord.
13:38 (musique)
13:41 Bruges.
13:47 Plaque tournante du commerce international,
13:55 elle se situe au confluent
13:57 des grandes routes terrestres et maritimes.
14:00 - La ville de Bruges est en communication
14:06 avec la mer du Nord par un long estuaire qui s'appelle Zuine.
14:09 Les marchandises viennent par bateau,
14:12 passent deux avant-ports,
14:14 l'écluse et d'Âme, pour arriver ici.
14:17 Et les navires, les barges, les nefs,
14:20 sont déchargés ici,
14:23 puisque nous avons par là tout le quartier des marchands.
14:27 Aujourd'hui, le centre-ville de Bruges
14:34 est encore marqué par la richesse de cette époque.
14:37 Sur les murs, les blasons des guildes sont toujours visibles.
14:41 Et c'est dans ce quartier
14:44 qu'est née une institution financière
14:46 qui a traversé les siècles.
14:48 - Nous sommes dans un quartier
14:50 où de nombreuses maisons appartenaient
14:52 à la famille Van der Burst.
14:54 Et dans ce quartier, les marchands italiens
14:57 se retrouvaient pour échanger des informations
15:00 sur le cours des marchandises, sur le cours des monnaies.
15:03 Du coup, le mot "Van der Burst", "Burst", "Bourse",
15:06 a donné notre acception du mot "Bourse",
15:09 c'est-à-dire un endroit où on négocie,
15:12 où l'on s'échange des informations
15:14 sur la marchandise, sur le commerce,
15:16 sur le cours des monnaies.
15:18 Et voilà d'où vient la Bourse, l'origine de la Bourse.
15:22 - De cette époque prestigieuse,
15:25 il reste un lieu méconnu, interdit au public,
15:28 la maison Bladelin.
15:30 Un joyau qui nous plonge dans le faste de la Cour du Cal.
15:34 Ici, on donnait de grandes fêtes,
15:36 réputées dans l'Europe entière.
15:38 - Ce n'est pas une ostentation gratuite,
15:43 ce n'est pas une attitude de nouveau riche.
15:45 Il s'agit véritablement d'une politique de prestige.
15:48 Et la fête, les cérémonies, les banquets, les joutes,
15:52 tout cela, ça participe d'une même politique,
15:55 d'une même logique,
15:57 qui tourne le comportement vers le gaspillage.
16:00 C'est une manifestation d'opulence et de prospérité.
16:03 - Grâce à la fortune de Bruges,
16:06 Philippe le Bon est l'homme le plus puissant d'Occident.
16:09 Alors pourquoi ne pas devenir roi de Bourgogne ?
16:13 La tentation est grande, mais il ne franchit jamais le pas.
16:16 Son fils, Charles le Téméraire, va croire en ce destin royal.
16:21 Il se lance à l'assaut de la Lorraine
16:25 pour un futur royaume.
16:27 Mais sur sa route, il va trouver le roi de France, Louis XI.
16:32 Entre les 2 hommes, une lutte à mort s'engage.
16:37 A Nancy, en 1477,
16:43 le roi de France et ses alliés écrasent les Bourguignons.
16:46 Charles le Téméraire est tué
16:51 et son corps abandonné aux loups.
16:55 C'est la fin des ducs de Bourgogne.
16:57 La France reprend alors la main sur le duché rebelle.
17:10 La région est placée sous l'autorité d'un gouverneur au service du roi.
17:15 A partir de 1631, une nouvelle dynastie apparaît.
17:23 Les condés, gouverneurs de Bourgogne et cousins du roi de France.
17:28 Le Dijon d'aujourd'hui, c'est aux condés qu'on le doit.
17:41 La ville est toujours marquée par le saut des plus grands architectes de l'époque.
17:53 Ici, tout rappelle Paris.
17:56 L'endroit que les Dijonais préfèrent, c'est l'ancienne place royale.
18:06 Elle est construite au XVIIe siècle par Jules Ardouin Mansart, architecte du roi.
18:11 - Jules Ardouin Mansart, effectivement, il arrive ici sur une commande assez précise en 1685,
18:17 qui est de travailler sur la place.
18:19 Cette place a donc une architecture très classique, très sobre, mais très élégante,
18:24 avec donc toute une série d'arcades dans lesquelles prennent place des commerces et des habitations.
18:29 Et effectivement, il y donne un petit air parisien, très solennel,
18:33 le tout toujours en l'honneur du roi et sur la commande de condé derrière.
18:38 Sur la place se trouve une autre fierté des Dijonais, le palais des Etats.
18:45 La vieille demeure des ducs de Bourgogne ne plaisant pas au condé,
18:49 Mansart la masque derrière cette façade de style classique.
18:53 Sobre, symétrique, elle est équilibrée par 2 portiques imposants.
19:10 A l'intérieur, Mansart offre aux Dijonais cette pièce somptueuse.
19:16 C'est ici que les gouverneurs du roi officiaient lors des Etats de Bourgogne.
19:20 - Les Etats de Bourgogne, ce sont la réunion des représentants de la province,
19:26 donc répartis en 3 ordres, le clergé, la noblesse et ce qu'on appelle le tiers Etat,
19:32 et qui, principalement, vont être amenés à voter les impôts
19:36 et en partie donner des grandes orientations pour gouverner la province.
19:41 Les grandes décisions de la Bourgogne se prennent ici.
19:46 Mais il ne faut pas s'y tromper.
19:48 Ce palais, c'est avant tout la demeure du roi de France.
19:52 - On a ici les armes du royaume de France, où on reconnaît les fleurs de lys.
19:58 Et puis, juste au-dessus, on a les armes de la Bourgogne.
20:03 Et donc, c'est un petit peu le symbole en réduction de l'alliance de la Bourgogne
20:08 qui est revenue dans le giron du royaume de France.
20:11 On a au-dessus de la porte également, là, les armes du roi de France,
20:16 donc encadrées par l'ange qui tient la trompette de la renommée
20:20 et puis celui qui a la couronne de laurier, le tout en l'honneur du roi de France.
20:24 Donc, on signifie bien quand même qu'on est dans le royaume de France.
20:29 Fast, éclat, dans les appartements du roi et dans la chapelle des élus,
20:39 les décors sont l'oeuvre des meilleurs artistes parisiens.
20:43 Car il faut se sentir ici comme à Versailles.
20:56 Et à l'extérieur du palais, c'est un petit pari qui s'organise.
21:00 Les gardiens de la mémoire de cette époque, ce sont ces magnifiques hôtels particuliers
21:09 qui rappellent ceux du quartier du Marais à Paris.
21:12 L'un des plus somptueux appartient à Philippe Bernard.
21:18 Il est passionné par ces pierres qui le plongent dans l'histoire.
21:23 On est chez M. Bouillet de Savigny qui habitait là en 1640.
21:29 C'était le président du parlement de Bourgogne.
21:33 Un hôtel comme celui-là est comme un petit village avec tout son personnel
21:38 pour les cuisines, pour les calèches, les chevaux, les gardiens.
21:41 Il y avait aussi beaucoup d'insécurité à l'époque.
21:44 Il faut imaginer ces lieux avec des gardes, des albardes, etc.
21:48 pour assurer la sécurité des élus.
21:50 Nous arrivons dans l'escalier d'honneur.
21:54 Les invités allaient au rez-de-chaussée, si les réceptions étaient données au rez-de-chaussée
21:58 ou dans le jardin, ou au contraire, montaient à l'étage.
22:01 Cet escalier s'arrêtait au premier étage.
22:04 Avec deux étages, le rez-de-chaussée était le premier.
22:06 Les combles étaient réservées au personnel.
22:08 Les bonnes passaient par un autre escalier,
22:10 ne croisant pas en général les aristocrates qui habitaient là.
22:15 C'est dans les salles de réception que Philippe a installé son appartement.
22:18 Il cherche à le meubler comme à l'époque Louis XV.
22:21 Et sa grande fierté, c'est cette commode en lac de Chine.
22:25 C'est l'émeu du Grand de Richesse.
22:28 On voit des petits personnages, on voit des fleurs,
22:31 on voit des détails qui sont très très bien faits sous le lac.
22:35 Au 18e siècle, la mode était un peu plus modeste.
22:39 Les gens se sont dit que c'était un peu trop simple.
22:42 Au 18e siècle, la mode est en effet à l'extrême-orient.
22:46 Cette époque est vraiment l'époque où tout s'ouvre sur le monde,
22:53 où les gens voyagent, où les gens reçoivent des étrangers,
22:56 où toutes les frontières en fait tombent.
22:58 Et plus les contrées étaient lointaines,
23:00 plus ça devait corroborer la richesse et la puissance
23:03 et le niveau intellectuel des gens qui voyageaient à l'époque
23:07 dans des conditions souvent très très rudes.
23:11 Mais le bijou de cet hôtel particulier de centre-ville,
23:14 c'est ce jardin.
23:16 Un trésor extrêmement rare de nos jours.
23:19 Plus il était grand, plus le propriétaire était puissant,
23:26 car il pouvait y recevoir un grand nombre de convives.
23:29 Alors quand la météo le permet,
23:33 les soirées se passent encore entre amis.
23:36 - A l'Iran, à la Bourgogne, au soleil aussi.
23:40 - A la bonne voix.
23:42 Des petits instants de vie qui nourrissent aujourd'hui encore
23:47 la belle histoire des pierres de Bourgogne.
23:50 [Bourdonnement]
23:52 [Bruit de voiture]

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