Réforme de l'assurance chômage : le mirage du plein emploi ?

  • il y a 4 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ce soir, la réforme de l'assurance chômage.
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Transcript
00:00Il y a un sujet aussi qui est en ce moment très polémique, c'est l'assurance chômage qui a été faite
00:06un peu rapidement selon certains et surtout selon les partenaires sociaux
00:10par le gouvernement. Au 1er décembre les choses changent et évidemment les restrictions
00:15pour l'assurance chômage ne seront pas les mêmes.
00:18Gabriel Attal, Joseph Messes-Caron dit que c'est le seul moyen pour arriver au plein emploi.
00:23Alors déjà, est-ce que le plein emploi, on y croit encore en 2027 ?
00:26Je ne sais pas comment on peut croire avec un tout de croissance pareil très sérieusement.
00:32Il n'y a aucun économiste qui sérieusement pense qu'on puisse arriver au plein emploi.
00:39Cette réforme a un but qui est un but principal, c'est en effet de supprimer les contrats à court terme.
00:54La multiplication, pas dans toutes les professions, mais dans un certain nombre de professions.
00:59Ensuite après on arrête, on reprend la même personne, le même impétrant, etc.
01:05Mais tout ça, ce qui me frappe c'est que les personnes qui vont vouloir s'affilier sont pénalisées
01:13mais ces personnes ne le font pas par plaisir, c'est simplement parce que ce sont les entreprises qui le font.
01:21Penser que les gens agissent ainsi par plaisir ou par confort, j'avoue que ça me stupéfie.
01:29On peut quand même observer qu'il y a une concomitance entre les millions de chômeurs et le nombre d'emplois qui ne sont pas pourvus.
01:35Vous passez dans un restaurant, on va vous dire je ne trouve pas de serveur pour l'été.
01:40Vous passez dans un magasin, on va vous dire je ne trouve pas de vendeuse.
01:43Moi ça m'a toujours interpellé de voir d'un côté les millions de chômeurs et de l'autre côté des milliers d'emplois.
01:50Le but c'est d'inciter au travail.
01:53Le but de la réforme c'est d'inciter au travail.
01:55Bah non.
01:57C'est présenté comme ça par M. Attal.
01:59Le but de la réforme c'est justement...
02:04C'est qu'on arrive à un taux qui se rapproche de 5%.
02:07Non, c'est d'enlever ces contrats. C'est d'enlever ces contrats courts.
02:10Mais ça c'est une des mesures.
02:12C'est d'abord ça, c'est la mesure principale.
02:14Mais ce n'est pas la seule mesure.
02:17Pardonnez-moi, c'est pas ça qui va faire des emplois.
02:19Pardonnez-moi, l'idéologie c'est de...
02:21C'est d'inciter les gens au travail.
02:23C'est d'inciter les gens au travail plutôt que de rester parce que les allocations sont soies trop facilement.
02:27Là vous parlez d'idéologie, moi je vous parle de ce qu'il y a dans la réforme.
02:30La réduction du délai de 18 mois à 15 mois est faite dans cette dynamique.
02:33Il y a toujours une logique dans un texte.
02:35Oui mais il y a la logique.
02:37Et Gabriel Attal dit qu'il va créer 90 000 emplois.
02:40Et on réduit la durée de 18 mois à 15 mois.
02:43Donc c'est justement dans cette dynamique d'inciter les gens au travail.
02:46On a beaucoup comparé le système français au système anglo-saxon.
02:51Où on dit, en gros à Londres, si au bout de trois fois vous n'avez pas votre boulot, il n'y a plus de chômage, c'est fini.
02:56On dit en France, mais vous comprenez, on n'a pas le même tempérament.
03:02On est garant des institutions, on est là aussi sur la protection sociale, on a une vision complètement différente.
03:08On a un des systèmes les plus avantageux, même par rapport à l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne.
03:12On a un système extrêmement avantageux.
03:14Et le Premier ministre dit qu'on restera le pays le plus généreux dans l'Union Européenne, même après cette réforme.
03:23Bien sûr qu'on restera le pays le plus généreux.
03:26Je parle sous votre contrôle, mais on n'arrivera jamais à mettre, vous parliez des millions de chômeurs.
03:31Ce n'est pas des légaux, c'est-à-dire qu'on ne mettra pas 3 millions de chômeurs, 3 millions d'emplois pourvus.
03:36Tiens, on les emboîte et paf, ça y est, c'est bon, c'est fini.
03:38Et le plein emploi, on ne considère même pas que c'est zéro, on considère plutôt que c'est 5 % selon les économistes.
03:42Donc là, on est à 7,5, le but ce n'est même pas d'arriver à 3, c'est d'arriver à 5 %.
03:45Et même ça, ce n'est pas gagné.
03:47Même ça, ce n'est pas gagné, oui.
03:49Tout cela est très pessimiste.
03:52Oui, c'est très pessimiste et le timing est aussi assez incroyable, parce que c'est une réforme extrêmement impopulaire.
03:58Il y a des élections, alors certes, ce sont des élections européennes et pas nationales,
04:01mais d'envoyer une réforme comme ça à ce moment, à deux semaines des élections, je ne suis pas sûre que c'était la meilleure chose.
04:08Oui, mais comme de toute façon, ça n'a échappé à personne,
04:12que la ligne de front, de toute manière, pour la Macronie, ce n'est pas le Front Social,
04:17c'est le Rassemblement National.
04:19C'est ça, c'est la seule chose qui les préoccupe.
04:21C'est-à-dire, en dehors de l'affrontement avec le Rassemblement National,
04:28aujourd'hui, on a l'impression qu'il n'y a rien d'autre qui les intéresse.
04:31On verra après le 9 juin, et justement, rendez-vous dès jeudi pour la grande soirée électorale sur CNews et sur Europe 1 à partir de 21h,
04:40avec les principaux candidats à ces élections européennes.
04:44Grande soirée Europe 1 CNews à partir de 21h, jeudi prochain.

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