François Xavier Belamy dénonce le débat G. Attal / J. Bardella : « Qu’est-ce qui vous permet de les avoir invités, eux ? »

  • il y a 4 mois

Tous les samedis et dimanches soir, Guillaume Lariche reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 18h30 à 19h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend

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Transcript
00:00 Messieurs, j'aimerais revenir sur cette soirée politique de France 2 de jeudi soir.
00:03 Soirée qui a commencé par le débat à Atal-Bardella, suivi par 3 600 000 téléspectateurs.
00:08 C'est les sondages, les chiffres.
00:09 Dans le même temps, la séquence où la tête de liste des Républicains pousse un coup de gueule
00:13 a dépassé ce nombre de vues sur X anciennement Twitter.
00:15 Et largement, on était à plus de 4 400 000 vues ce matin, d'après ce que j'avais pu voir.
00:20 Alors, dès le début de son interview, François-Xavier Bellamy dénonce la mise en scène du service public
00:25 sur le débat entre le Premier ministre et la tête de liste du Rassemblement national.
00:29 Ma question, pas besoin d'être communicant pour comprendre qu'il avait prévu son coup.
00:34 Alors, est-ce que c'est ça, messieurs, la politique en 2024 ?
00:37 Faire des coups de com' pour gagner en notoriété, Raphaël Stainville ?
00:40 Alors, moi, ce que je trouve très intéressant dans le cas de François-Xavier Bellamy,
00:43 au-delà même de ce coup probablement très préparé du candidat des Républicains,
00:51 c'est qu'on voit vraiment une métamorphose de ce personnage politique
00:56 qui, jusqu'à présent, avait beaucoup de qualités, c'est un philosophe, tout le monde le sait,
01:01 mais qui se transforme véritablement en politique.
01:04 Depuis, finalement, sa confrontation avec Rima Hassan et puis Louis Boyard
01:10 en rue Saint-Guillaume lors du blocage de Sciences Po,
01:14 il saisit les occasions pour faire parler de lui,
01:18 et là où, jusqu'à présent, il essayait d'avoir une vision très aérienne,
01:25 presque très distancé, en surplomb de la vie politique,
01:27 il descend dans l'arène et il sent les choses.
01:30 Et je pense qu'il y a vraiment une transformation du candidat Bellamy
01:34 qui a compris les codes de la politique, qui a compris la manière de faire de la politique aujourd'hui.
01:39 On peut regretter ça, mais le fait est qu'il y a une efficacité,
01:43 là où, sa dernière campagne, en 2019, lorsqu'il était candidat,
01:46 tout le monde saluait ses meetings, il y avait une sorte de silence religieux lorsqu'il parlait,
01:51 et pour un résultat, un piètre résultat.
01:52 Là, aujourd'hui, il a une existence politique lorsqu'il avait une existence intellectuelle,
01:57 je dirais, dans le débat.
01:58 - Alors, quand Raphaël Stainville, Michel Taube, parle justement d'existence,
02:02 quand on fait plus de 4 millions de vues comme ça via X, anciennement Twitter,
02:06 quelque part, est-ce que les personnes qui nous regardent
02:08 seraient-elles les mêmes qui ont regardé le débat ?
02:10 Je ne pense pas du tout.
02:11 Et tandis que les personnes qui ont regardé le débat à la télévision
02:13 sont des personnes qui, potentiellement, vont aller voter le dimanche 9 juin,
02:17 tandis que là, on voit ça passer sur son feed, sur son fil d'actualité Twitter,
02:20 et en fait, c'est une information qui chasse une autre.
02:23 - Oui, mais ça, on dit long, effectivement, sur le fait que nos concitoyens
02:26 regardent de moins en moins la télévision et suivent de plus en plus les réseaux sociaux.
02:30 Parce que la réalité, c'est qu'il y a plus d'audience sur les réseaux sociaux.
02:33 - Mais est-ce que c'est un panel qualifié pour voter ?
02:35 - Je pense qu'il est de plus en plus qualifié sur les réseaux sociaux,
02:38 parce que c'est devenu un enjeu fondamental de toute campagne électorale,
02:43 et aussi parce que, c'est d'ailleurs la stratégie des Insoumis depuis de nombreuses années,
02:47 parce que les jeunes, petit à petit, notamment les jeunes de banlieue,
02:51 les jeunes des quartiers populaires, commencent à voter plus d'année en année aux élections.
02:55 Et qu'il y a une prise de conscience politique qui annonce, à mon avis,
02:59 j'en suis intimement convaincu, pour les Insoumis,
03:02 des scores certainement très élevés dans les années qui viennent.
03:05 Mais pour revenir à ce qu'a dit M. Bellamy,
03:08 c'était pas un coup de com', quoi, c'était pas un coup de com',
03:11 c'était tout simplement une prise de position politique,
03:14 de contestation d'une organisation d'un débat.
03:17 Grosso modo, on lui demandait, en tant que candidat,
03:20 tête de liste des Républicains, de venir commenter les prises de parole d'autres candidats,
03:25 alors qu'il est là pour défendre ses idées, défendre son programme.
03:28 Et je pense également à l'Institut Thomas More,
03:31 qui a montré combien dans le service public,
03:34 la couverture de la campagne électorale était totalement subjective
03:38 et orientée vers des candidats plutôt de gauche.
03:40 Donc franchement, il y a, comme disait Raphaël Stamil tout à l'heure,
03:44 il y a un déni de démocratie dans la possibilité de donner accès aux Français aux candidatures.
03:50 Il y a des listes qui ont été complètement écartées des chaînes de télévision,
03:55 et qui méritaient d'être entendues par les Français à la télévision.
03:58 - C'est quoi la solution ? Je vous le repose la question.
04:00 - La solution, c'était d'organiser des débats plus équilibrés,
04:03 peut-être moins centrés sur deux candidats,
04:06 c'était d'être plus dans le pluralisme des candidatures,
04:09 c'était de vérifier que toutes les candidatures dont les porteurs avaient prouvé
04:15 qu'ils ont les moyens financiers d'aller au bout de leurs candidatures,
04:17 de mettre des bulletins de vote et des affiches dans tous les bureaux de vote de France
04:21 puissent être entendus à équivalence que d'autres listes.
04:25 Et voilà, donc effectivement il y a eu, je pense, dans cette campagne,
04:28 un déficit de pluralisme démocratique,
04:32 et au final, ce duel inévitable entre effectivement,
04:37 entre le Rassemblement National et la Macronie.
04:41 - Nous aussi on respecte les temps de parole, allez-y Raphaël St-Gilles.
04:43 - Oui, en fait c'est d'autant plus regrettable que d'autres débats justement,
04:47 qui respectaient l'équité en chaque participant à ces élections,
04:53 ont été faits, réalisés sur un certain nombre d'autres chaînes de télévision,
05:00 et on voit d'ailleurs que les candidats qui ont eu le plus d'existence politique,
05:07 qui ont eu le plus de substance,
05:09 n'étaient pas forcément ceux qui étaient justement représentés
05:12 dans cette espèce de face-à-face de ce duel qui satisfait
05:16 et le Rassemblement National et la Macronie,
05:20 mais qui, je pense, déroute un grand nombre de spectateurs et d'électeurs
05:26 qui ne se reconnaissent pas dans cette espèce de construction artificielle
05:30 de la vie politique à travers finalement des sondages.

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