Tous les samedis et dimanches soir, Wilfried Devillers reçoit invités et chroniqueurs pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 18h30 à 19h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend
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00:0018h16 sur Europe 1. On continue à parler de ce premier tour des élections législatives et de cette participation historique.
00:11Avant cela, on va aller aux abords de l'Elysée où l'on retrouve Jacques Serey. Bonsoir.
00:15Bonsoir.
00:16Jacques, on a appris il y a quelques minutes qu'Emmanuel Macron allait rassembler Gabriel Attal et les principaux chefs de parti de la majorité ce soir à 18h30 d'ici un quart d'heure.
00:25Absolument, je vous le confirme, une réunion dont les invitations ont été lancées là.
00:30Cet après-midi, le président qui va donc réunir d'ici une dizaine de minutes, entre 18h30 et 19h, les principaux, en tout cas les chefs des partis du camp présidentiel.
00:42Renaissance, Horizons, on a vu passer il y a quelques minutes ici aux abords de l'Elysée le président du parti radical Laurent Hénard qui se rendait à cette réunion.
00:51Réunion donc à l'Elysée pour analyser les premières remontées qui peuvent parvenir au château ici comme on appelle ici le palais de l'Elysée.
00:59Gabriel Attal qui sera présent à cette réunion et le premier ministre ensuite doit se rendre au siège du parti Renaissance.
01:06C'est à une dizaine de minutes à pied du palais de l'Elysée dans le huitième arrondissement de Paris là où le premier ministre Gabriel Attal doit prendre la parole logiquement, normalement après l'annonce des résultats après 20h.
01:18Merci Jacques Serret, on dirait que des abords de l'Elysée il est à 18h17 sur Europe 1.
01:25Nous sommes toujours en plateau avec nos invités Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire, Emmanuel Vauguet, communicant politique, président de Narrative et le chef du service politique d'Europe 1, Louis Doragnel.
01:37Louis, est-ce qu'on pourrait s'intéresser aux circonscriptions où il y a eu notamment le plus de participation ?
01:44On sait que sur certains territoires on est allé plus voter que dans d'autres, notamment dans le Finistère.
01:49Finistère qui est le premier département à 17h qui votait le plus avec 68,26% de participation, c'est 20 points de plus qu'aux dernières élections européennes.
01:59Donc on va voir aussi la traduction politique, est-ce que ça indique la montée d'une tendance politique ou pas ?
02:06Je ne vais peut-être pas vous faire un inventaire à l'après-verre, mais sans surprise, c'est comme à beaucoup d'élections, c'est la Seine-Saint-Denis qui a le moins voté.
02:14Mais ce qui va être intéressant quand même, c'est de regarder circonscription par circonscription, il y a 24 ministres qui sont candidats.
02:20On va regarder aussi ces circonscriptions en particulier, ça donnera un indicateur aussi du rejet ou alors du soutien des Français à la politique d'Emmanuel Macron.
02:28Et puis si on peut regarder rapidement aussi, Elisabeth Borne, l'ancienne Première Ministre qui candidate aux législatives à l'Ivaro où le Rassemblement National avait fait 34% des voix aux dernières européennes.
02:39Il y a Fabien Roussel, le patron du Parti Communiste dans le Nord qui a aussi un enjeu par rapport au Rassemblement National qui avait fait 47% aux élections européennes.
02:48A Paris ensuite, Clément Bonne qui va affronter Emmanuel Grégoire qui est un adjoint d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris.
02:54Donc c'est un duel elle-gauche de la Macronie contre le Nouveau Front Populaire.
02:58Ensuite Stanislas Guérini, un autre ministre d'Emmanuel Macron qui va affronter Léa Ballage et El Marrakech, Nouveau Front Populaire.
03:05Il avait gagné d'une courte tête les dernières législatives.
03:08On va voir aussi qu'advient-il de Laurent Wauquiez, vous savez Laurent Wauquiez qui se prépare à l'élection présidentielle et donc là qui est candidat en Haute-Loire.
03:17Pareil, il va affronter sans doute un Rassemblement National assez important qui avait fait 40% des voix aux dernières élections européennes.
03:24Et puis évidemment on regardera de près le score de ce premier tour pour Éric Ciotti dans les Alpes-Maritimes qui a rejoint le Rassemblement National il y a maintenant à peu près 15 jours.
03:35Dans les Hauts-de-Seine évidemment on regardera la situation du Premier ministre Gabriel Attal qui se présente aux élections législatives.
03:42Et puis on regardera également enfin Stéphane Séjourné, le chef du parti présidentiel.
03:47C'est très important, c'est tout un symbole.
03:49Qui est aussi le ministre des Affaires étrangères, qui est également candidat dans les Hauts-de-Seine.
03:54Je termine simplement par deux noms symboliques.
03:56Jérôme Cahuzac est également candidat aux élections législatives.
04:00Et puis on regardera, on étudiera même de près les ressorts de cette élection.
04:05Louis Boyard, le treblillon de l'Assemblée Nationale.
04:09Nouveau Front Populaire dans la troisième circonscription du Val-de-Marne qui affronte donc un candidat RN.
04:14Et puis Loïc Signor qui est le porte-parole du parti présidentiel.
04:18Je sais que j'en ai déjà dit beaucoup trop, je vais m'arrêter là.
04:21Mais voilà, en tout cas pour nous ce sont des circonscriptions un peu symboliques, un peu phares.
04:27Qu'on va regarder avec intérêt puisque ce sont des gens qui ont compté ces dernières années.
04:31Et qui vont compter sans doute ou pas, peut-être seront-ils balayés dans les prochaines années.
04:36Emmanuel Vauguet, allez-y.
04:37Louis, si je peux rajouter juste une circonscription qui me paraît aussi extraordinairement symbolique.
04:44C'est celle de Jérôme Guedj dans l'Essonne.
04:46Car c'est le seul socialiste qui a refusé le Front de Gauche.
04:52Et donc à la liste sur laquelle je ne rajouterai rien si ce n'est peut-être celle de Jérôme Guedj.
04:58Parce que celle-ci sera scrutée à la loupe de voir ce que le refus de l'alliance contre nature donnera dans les urnes.
05:05Arnaud Benenéti, on parlait de la disparité du taux de participation en fonction des territoires.
05:11Est-ce qu'on va aller plus voter dans des territoires par exemple où c'est plus stratégique ?
05:17Comment on explique cette disparité-là ?
05:19Par exemple que le Finistère arrive en termes de taux de participation en tête.
05:24Est-ce que ça s'explique ?
05:25Il y a des zones où on vote toujours plus que dans d'autres zones.
05:29Même, j'allais dire, géographiquement on sait très bien que par exemple les zones rurales en général votent beaucoup plus.
05:34Le rapport, la familiarité au vote est certainement plus intense dans ce type de zone que par exemple dans des zones parfois beaucoup plus urbaines.
05:43Mais ce qui semble quand même là assez frappant dans ce qui est plus que des estimations en l'occurrence,
05:51ce qui est véritablement des taux de participation à 17h, c'est que de toute façon on note une progression à peu près dans tous les territoires.
05:59Alors évidemment elle n'a pas le même rythme.
06:01J'ai regardé, je crois qu'à 14h ou à 12h, on voyait que les départements qui avaient le plus voté,
06:07c'était les Bouches-du-Rhône, la Veyron, le Gers, la Dordogne et les Alpes-de-Haute-Provence.
06:12Des départements en tout cas pour les 4 derniers que je viens de citer où on vote en général de manière assez, si ce n'est massive, mais en tout cas soutenue.
06:20Donc ça ce n'est pas véritablement une surprise.
06:23Donc la Bretagne est une région où l'on vote aussi quand même de manière assez forte régulièrement.
06:31Donc après si vous voulez c'est la composition aussi j'allais dire générationnelle des territoires qui expliquent la plus ou moins grande mobilisation.
06:42C'est vrai que traditionnellement ce que l'on constate c'est que la catégorie d'âge entre 18 et 24 ans est une catégorie qui structurellement est plus abstentionniste que le reste de la population.
06:53Là on va mesurer voir si cette population jeune en l'occurrence de primo-votants s'est mobilisée pour cette élection.
07:01C'est ce qui semble être le cas, en tout cas si on regarde les chiffres on n'apprend pas les explications exactes.
07:06Il faudra le voir avec précision.
07:08Donc c'est aussi si vous voulez la composition sociologique, la composition générationnelle qui explique parfois qu'on se mobilise plus dans certaines régions que dans d'autres.
07:19C'est vrai que dans des zones rurales vous avez parfois un corps électoral qui est plus âgé, là c'est là aussi une explication de la mobilisation, mais ce n'est pas la seule.
07:30On parle de la participation historique de ce premier tour, il y a une autre donnée intéressante à décrypter Emmanuel Vauguet, celle du nombre de procurations, plus de 2,7 millions.
07:39Ça aussi ça montre que les français se sont vraiment intéressés à ce premier tour, intéressés à ces législatives.
07:46Alors il y a un intérêt évident puisque même, pour rebondir sur ce que disait Arnaud, même dans des territoires qui votent peu, par exemple vous mentionniez tout à l'heure la Seine-Saint-Denis.
07:57La Seine-Saint-Denis certes vote peu, mais elle est à deux fois plus d'électeurs qu'il y en a eu pour les élections européennes, à l'heure où l'on se parle.
08:07Maintenant oui, les procurations je pense que c'est plutôt un réflexe de peur.
08:13Les deux camps ont peur l'un de l'autre et donc se mobilisent à travers les procurations par un réflexe d'élimination de l'autre camp.
08:23Moi j'ai été très frappé pendant cette campagne par le nombre de gens, et naturellement je n'ai pas répondu à la question, mais qui me disaient qu'est-ce qu'il faut voter, on est perdus.
08:33Bon alors après chacun vote ce qu'il veut, mais c'est la première fois que les gens sont à ce point-là déboussolés, d'un côté, et de l'autre à ce point-là radicaux sur leur position en disant
08:45attention, il ne faut surtout pas que X ou Y ne prennent le pouvoir, et c'est une peur mais viscérale qui habite chaque camp, et qui à mon avis explique pour une part ce nombre élevé de procurations.
09:01Emmanuel Vauguet parlait d'un vote dicté par une certaine peur, est-ce que ça c'est aussi votre analyse ?
09:09C'est ce que disait Frédéric Dhabi ce matin dans le journal du dimanche, et qui disait que ce sont des élections de la trouille.
09:23Et je pense qu'en fait il y a beaucoup d'électeurs qui votent pour, qui votent vraiment de manière rationnelle dans tous les camps, mais il y a aussi beaucoup de peur.
09:31Je peux vous les faire toutes, globalement quand vous venez du Nouveau Front Populaire vous avez peur du Rassemblement National, quand vous êtes Renaissance vous avez peur de deux camps, le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement National,
09:43et quand vous êtes au RN, et bien souvent c'est un vote aussi de peur, parce que vous avez peur du Nouveau Front Populaire.
09:49C'est quelque chose d'assez classique, mais là j'ai quand même le sentiment que c'est une peur qui est vraiment amplifiée, parce que la situation politique est totalement inédite.
09:58Je ne veux pas en dire tellement plus, parce qu'on est aussi tenu à une forme de neutralité par rapport à cette émission, on est à seulement une heure et demie de l'annonce des résultats.
10:10Et puis je pense qu'au-delà du climat politique pur, on voit bien, on est dans un moment aussi géostratégique inquiétant avec la menace ukrainienne, que va-t-il se passer aux Etats-Unis ?
10:22Il y a une crise économique latente, il y a beaucoup de remises en question, on l'a vu notamment à l'occasion des dernières élections européennes.
10:29Donc oui, la peur est globalement prédominante dans cette élection.
10:33Arnaud Bénédicte, vous vouliez rajouter quelque chose sur ce mot de peur ?
10:36J'ai envie de dire oui, il y a la dialectique de la peur, la dialectique finalement du barrage à l'adversaire qui existe d'ailleurs dans toute élection, mais il y a aussi la dialectique de l'adhésion.
10:45C'est-à-dire que vous avez aussi des électeurs qui vont finalement manifester leur vote en adhérant au programme des différents blocs.
10:54Je crois que les deux se mélangent. En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'on a une mobilisation qui est très forte et qui est liée, je crois, qui est indissociable du contexte politique que nous traversons.
11:05Vous savez, quand on interrogeait les Français sur leur souhait de dissolution avant les élections européennes, une grande majorité était favorable à la dissolution.
11:14C'est-à-dire qu'il y avait une appétence pour un retour aux urnes.
11:16Quand on interroge les Français sur ce qu'il faut faire un référendum sur tel ou tel sujet, ils souhaitent pouvoir s'exprimer.
11:23Donc là, aujourd'hui, ce soir, apparemment, ils se saisissent de cette capacité d'expression et on va bien évidemment ensuite en tirer les enseignements des vingt heures.
11:32Il y a trois campagnes en fait. Il y a eu une première campagne qui nous a conduit à cette dissolution.
11:39Il y a une deuxième campagne qui démarre ce soir et qui va durer 48 heures.
11:43Ça va être une campagne pour les scénaristes de séries télévisées.
11:47Puisque là, comme le disait très justement Louis, je pense que si vous avez aimé les combinaisons d'appareils de l'élection du pré-premier tour, vous allez adorer les combinaisons d'entre-deux tours.
11:58Et puis vous aurez une troisième campagne qui va démarrer dimanche prochain.
12:01Car s'il n'y a pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale, là je pense que tout est ouvert et les surprises ne sont naturellement pas à être écartées d'un revers de la main.
12:10On va continuer à parler justement de ces scénarios possibles après le premier tour, après le second tour.
12:15Je vous rappelle que dans une heure, vous serez en compagnie de Laurence Ferrari et de Pierre De Villeneuve sur Europe 1 et ses news pour la soirée spéciale.
12:25Ils décrypteront les résultats à partir de 20h. A tout de suite sur Europe 1.