Avec Jean-Claude Martinez, président-fondateur de l'Union pour la Nouvelle-Calédonie, professeur émérite de droit public et de sciences politiques à l'Université Paris 2 ; Vivien Cosculluela, journaliste français basé à Bratislava ; Eve Vaguerlant, auteure de "L'effacement des mères" publié aux éditions de l'Artilleur.
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00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio Berkhoff dans tous ses états
00:00:05 Nous sommes en guerre
00:00:07 [Rires]
00:00:10 Ça brûle, ça brûle
00:00:12 [Musique]
00:00:32 Je ne travaille pour aucune personne, voilà, sioniste ou juive
00:00:37 Nous sommes en guerre
00:00:39 Eh oui, oui, oui, le bruit des bottes, le bruit des armes
00:00:43 Nouvelle Calédonie, état d'urgence, les gens s'enferment, les gens s'autodéfensent
00:00:51 On ne peut plus aller acheter effectivement ses aliments
00:00:55 Qu'est-ce qui se passe exactement ? On va en parler avec Jean-Claude Martinez
00:00:59 qui a écrit un livre, un bleu livre sur la Nouvelle Calédonie
00:01:02 qui est président fondateur de l'Union pour la Nouvelle Calédonie
00:01:05 et qui est professeur émérite de droit public en sciences politiques à Paris 2
00:01:09 Qu'est-ce qui se passe vraiment ?
00:01:11 Voilà, de façon extrêmement récurrente, il y a des choses, il y a des insurrections
00:01:17 il y a des "pourquoi", "qu'est-ce que c'est" ?
00:01:20 On va rappeler les faits, effectivement
00:01:23 Et puis autre chose, bruit de bottes, bruit d'armes, Robert Fico
00:01:26 Robert Fico, le premier ministre de la Slovaquie, mortellement touché
00:01:31 enfin, son état, il est dans un état critique
00:01:34 et espérons qu'il va, j'espère se rétablir, en tout cas survivre
00:01:40 Qu'est-ce qui se passe aussi en Slovaquie ?
00:01:42 L'assassinat politique devient-il un peu partout une triste fatalité ?
00:01:48 Et puis vous entendrez Blinken, Anthony Blinken, le secrétaire d'Etat
00:01:52 en vedette en star du rock'n'roll
00:01:54 les humains, les bravos
00:01:56 et puis un livre tout à fait choc, effectivement
00:02:01 qui va faire beaucoup de polémiques, Eva Guerlain
00:02:04 qui est professeure de littérature, "L'effacement des mers"
00:02:08 et elle dit "Du féminisme à la haine de la maternité"
00:02:12 Là aussi, des questions, des questions, mais vous savez très bien ici
00:02:16 nous avons question à tout et nous continuerons à l'avoir
00:02:20 Sud Radio Bercoff dans tous ses états, midi 14h
00:02:25 André Bercoff
00:02:27 Ici Sud Radio
00:02:31 Les français parlent au français
00:02:34 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:02:38 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:02:40 Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:02:43 La Nouvelle Calédonie dans tous ses états
00:02:47 Encore une fois, ça s'enflamme, ça flambe
00:02:50 État d'urgence, mort, agression
00:02:53 Qu'est-ce qui se passe ?
00:02:55 Qu'est-ce qui se passe ?
00:02:56 Et on va essayer d'aller au fond des choses
00:02:59 A tout de suite
00:03:00 Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:03:03 Le fait du jour
00:03:04 Chankanak, le peuple premier
00:03:08 comme on les appelle, voilà
00:03:11 La Nouvelle Calédonie, effectivement
00:03:13 Un peuple qui était là depuis longtemps
00:03:15 Puis il y a eu la colonisation
00:03:18 Depuis 170 ans, je le rappelle
00:03:21 Et encore et à aujourd'hui, les plaies sont ouvertes
00:03:24 Mais quelles plaies et de quoi parle-t-on ?
00:03:26 Bonjour Jean-Claude Martinez
00:03:28 Merci, bonjour
00:03:30 Donc vous avez écrit, je rappelle, un livre
00:03:32 D'ailleurs vous vous engagez, vous dites
00:03:34 "Sur la Nouvelle Calédonie, la France doit rester"
00:03:36 Et vous êtes, en tout cas, c'est un
00:03:40 C'est un, comme on dit, un territoire que vous connaissez très bien
00:03:43 Vous êtes président fondateur de l'Union pour la Nouvelle Calédonie
00:03:47 Alors je voudrais quand même qu'on remette un peu les choses
00:03:51 À leur juste place, ou à leur juste mesure ou démesure
00:03:55 C'est quoi cette Nouvelle Calédonie ?
00:03:57 Il faut redescendre sur Terre quand vous dites "à juste raison"
00:04:00 D'abord, ce n'est pas la Nouvelle Calédonie qui flambe
00:04:03 C'est la ville de Nouméa
00:04:05 Qui est assaillie, les supermarchés, etc.
00:04:08 Par les petits, 15 ans, 16 ans, 17 ans
00:04:11 Mais on parle, pour l'ensemble de la Nouvelle Calédonie
00:04:14 On parle de la population de la métropole de Montpellier
00:04:18 260 000 habitants, à peu près
00:04:21 280, allez, 300 000 pour le compte
00:04:24 Et pour les indépendantistes, on parle de l'agglomération de Béziers
00:04:29 La population de l'agglomération de Béziers
00:04:31 Donc c'est Robert Ménard, qui dans les vignes autour de Béziers
00:04:34 a trouvé du nickel, et voit ses copains chinois
00:04:37 Et il dit "écoutez, vous avez brûlé toute la population de Béziers
00:04:41 dans la cathédrale pendant la révolte des Albigeuil
00:04:44 Vous nous avez colonisés, et maintenant Béziers doit devenir indépendant"
00:04:47 Voilà, vous voyez ça ?
00:04:49 Et on parle de tout, le feu émis, si j'ose dire,
00:04:52 ou poudre, modestement, l'état d'urgence, des chars d'assaut
00:04:56 Mais tout ça est grotesque, grotesque
00:04:59 De quoi s'agit-il ?
00:05:00 Il y a des élections, il y a les élections nationales, si j'ose dire
00:05:04 Pour le référendum, vous m'avez invité, merci
00:05:07 En décembre 2021, gagnez, une fois de plus
00:05:10 Parce qu'il y a eu un référendum
00:05:12 - C'était le troisième référendum, d'ailleurs - Troisième, et puis on avait commencé en 87
00:05:15 Bon, voilà, donc on parle
00:05:17 Et donc on a une architecture folle, mise en place par M. Jospin
00:05:21 Et donc là, c'est l'effet boomerang de la réforme Jospin
00:05:24 qui intègre l'article 76-77 de la Constitution française
00:05:28 les accords de Nouméa
00:05:30 Accords de Nouméa, c'est une dizaine de feuilles de papier
00:05:32 signées par deux personnes
00:05:34 Jacques Lafleur, côté indépendantiste, qui après mourra en Australie
00:05:37 et j'ai oublié son nom, l'indépendantiste
00:05:40 Voilà les accords, on a l'impression d'accords passés entre puissances interplanaires
00:05:44 On a l'impression que c'est...
00:05:46 Dans ces accords, il y a un préambule
00:05:48 Un préambule, comme dans la charte des Nations Unies, etc.
00:05:50 Dans le préambule, ouvrez les guillemets, on fait référence
00:05:53 à l'attachement des Canaques
00:05:55 à l'attachement des Canaques à la terre des vallées
00:05:58 à la terre des collines
00:06:00 et aux embouchures des rivières
00:06:02 - Ah, écoutez, c'est important aussi - Dans la Constitution française
00:06:05 on parle des embouchures des rivières
00:06:07 et la coutume, étant entendu que Mélenchon a participé, si j'ose dire, en 1789
00:06:12 à la suppression des 342 coutumes françaises
00:06:16 et c'est l'article 7 du Code Civile qui les supprimait
00:06:18 - Bon, mais oublions Mélenchon - On va dire un truc
00:06:20 - Juste, Jean-Claude Martins, on va marquer une petite pause
00:06:23 mais on prendra le temps de parler de tout cela
00:06:25 mais pour dire quelle est la situation aujourd'hui
00:06:28 et pourquoi on en est arrivé là
00:06:30 A tout de suite
00:06:32 - La réforme du communisme
00:06:33 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états
00:06:35 Appelez maintenant pour réagir 0 826 300 300
00:06:41 Ici Sud Radio
00:06:43 Les Français parlent au français
00:06:48 Les carottes sont cuites
00:06:50 Les carottes sont cuites
00:06:53 Sud Radio Bercov, dans tous ses états
00:06:56 Situation dramatique en Nouvelle-Calédonie
00:06:59 Un mort, des blessés, des attentats
00:07:03 Une situation explosive, elle n'est pas nouvelle
00:07:06 mais elle aurait été en tout cas provoquée par la réforme électorale
00:07:10 En effet, c'est dans la nuit de mardi-mercredi
00:07:12 L'Assemblée nationale a adopté la suite du Sénat
00:07:14 une révision constitutionnelle réformant le corps électoral calédonien
00:07:18 Je le rappelle simplement
00:07:20 Ce texte vise à élargir ce corps électoral
00:07:23 pour les élections provinciales qui sont cruciales dans l'archipel
00:07:26 Alors, actuellement, et vous me corrigerez Jean-Claude Martins
00:07:30 le corps électoral actuel en Nouvelle-Calédonie
00:07:32 se limite essentiellement aux électeurs inscrits sur les listes en 1998
00:07:36 au moment de l'accord de Nouméa
00:07:38 avec leurs descendants excluant de facto
00:07:40 les résidents arrivés après 1998
00:07:44 et d'ailleurs leurs enfants
00:07:46 puisqu'ils auraient des enfants de 20 ans aujourd'hui
00:07:48 Au fond, cette réforme électorale
00:07:51 pour vous, elle apparaît quoi ?
00:07:53 C'est un coup d'épée dans l'eau, c'est quoi ?
00:07:55 Mais c'est le minimum du minimum
00:07:57 Nous vivons en France, vous parliez de la Slovaquie
00:08:01 dans tous les pays du monde, on vit un homme, une voix
00:08:04 les femmes peuvent voter aux élections européennes
00:08:07 les Anglais du Périgord peuvent voter
00:08:09 nos amis, la France Insoumise demande que les travailleurs immigrés
00:08:12 puissent voter au municipal
00:08:14 et là, le petit Français qui est là depuis 20 ans
00:08:17 ne peut pas voter
00:08:19 tout ça est mirobolant
00:08:21 pour laisser la préférence électorale à nos compatriotes canarques
00:08:24 tout ça, et encore une fois, je vous répète, je me répète
00:08:28 on parle du corps électoral, de l'agglomération, de cette
00:08:32 en rajoutant éventuellement Agde
00:08:34 et on parle d'un corps électoral total
00:08:37 de la moitié de la métropole de Montpellier
00:08:40 trois régions pour gérer la moitié de la population
00:08:45 de la métropole de Montpellier
00:08:47 avec trois présidents, des fromages
00:08:50 - Ah oui, et une bureaucratie, des fonctionnaires
00:08:53 - 2500 euros par mois, moi j'étais 15 ans conseiller régional
00:08:56 donc je connais le tarif
00:08:58 tout ça est mirobolant et fou
00:09:00 alors il ne s'agit pas d'envoyer des chars d'assaut
00:09:03 des escadrons, des rêtes
00:09:05 - Oui mais il y a une violence, les gens ne peuvent pas s'entraider chez eux
00:09:08 - Souvenez-vous, 1988, avril-mai 1988
00:09:12 Bernard Ponce, ministre de l'Outre-mer
00:09:15 Ouvéa, les otages pris
00:09:17 - La grotte d'Ouvéa, oui
00:09:18 - Voient nos gendarmes tués
00:09:19 moi en 1985, à Siégeon
00:09:22 avec les non-indépendantistes
00:09:24 M. Pizani, l'obligeant à aller dormir sur un bateau au large
00:09:27 c'est récurrent comme vous l'avez dit depuis 40 ans
00:09:31 mais encore une fois
00:09:33 parce qu'on joue, on s'amuse
00:09:35 on joue avec des morts
00:09:36 s'il n'y avait pas des morts
00:09:38 que faut-il faire ?
00:09:39 c'est ça la question, elle est tout simple
00:09:41 il y a 57 grands chefs
00:09:44 de districts
00:09:46 et 340 chefs de tribus
00:09:49 c'est la contenance d'un airbus
00:09:53 on les met dans un airbus
00:09:55 on les amène, comme on a reçu le président Xi Jinping à Paris
00:09:58 on les reçoit à Versailles
00:10:00 - Et on discute
00:10:01 - Et on leur dit "bon écoutez les amis
00:10:03 maintenant on arrête de jouer"
00:10:05 il y a eu 3 ou 4 référendums
00:10:08 ils ont tous été gagnés
00:10:10 je ne vais pas vous expliquer à vous, chef de tribu
00:10:12 - Gagné, parlé, ceux qui veulent être attachés à la France
00:10:15 - Vous êtes chef de tribu, vous savez que les Salomon sont sous contrôle chinois
00:10:19 vous savez que le Vanuatou, là à côté
00:10:21 la boisson des petits jeunes là
00:10:26 elle s'appelle le Kava
00:10:28 elle est faite avec une herbe qui arrive du Vanuatou
00:10:30 c'est un sédatif
00:10:32 et quand ils sont terminés d'être sédatisés
00:10:34 chaque jeune de 15 ans boit 7 litres d'alcool pur
00:10:36 - Juste Jean-Claude Martinez, les chinois sont déjà à l'oeuvre en Nouvelle-Calédonie ?
00:10:40 - Mais bien entendu, les chinois sont Tuvalu
00:10:43 Salomon, Fidji
00:10:45 ils encerclent l'Australie
00:10:48 tout l'arc médanésien est tombé chinois
00:10:50 il nous reste la Nouvelle-Calédonie
00:10:52 alors on explique au chef Koutoumi
00:10:54 on leur dit "écoutez les amis
00:10:56 vous avez des avantages, vous avez été colonisés
00:10:59 on a tous été colonisés
00:11:01 les européens ont été colonisés par les sapiens
00:11:03 qui ont détruit les Landes Italiens
00:11:05 on est tous d'accord
00:11:07 - Par montée à la ?
00:11:09 - On est tous d'accord, nous sommes tous décolonisés
00:11:11 tous décolonisateurs, on croise le Texas et le Mexicain
00:11:13 l'Arizona et le Mexicain, on est tous d'accord là-dessus
00:11:15 mais maintenant, nous Français
00:11:17 nous avons besoin pour rester au statut de grande puissante
00:11:20 de rester en Nouvelle-Calédonie
00:11:22 la population a été consultée trois fois
00:11:24 elle vous a dit qu'elle voulait rester française
00:11:26 alors on va discuter, si vous voulez des avantages
00:11:28 comme à l'époque de Michel Rocard
00:11:30 vous voulez des menuiseries, on va vous donner des menuiseries
00:11:32 vous voulez un bateau de pêche, je vous prends des exemples concrets
00:11:34 des bateaux de pêche, on leur a donné
00:11:36 mais on arrête la plaisanterie
00:11:38 - Bon mais alors s'ils vous disent
00:11:40 "oui, attendez, nous on veut l'indépendance"
00:11:42 - Et bien on va leur dire "écoutez, vous voulez l'indépendance ?
00:11:44 on a voté, on a voté trois fois
00:11:46 et bien nous, pour rester
00:11:48 si vous voulez l'indépendance, il faut que vous soyez clairs
00:11:50 c'est-à-dire que vous voulez être des Ouïghours
00:11:52 vous voulez être sous contrôle chinois
00:11:54 comme vos amis du Vanuatu
00:11:56 et bien nous, nous n'acceptons pas ça
00:11:58 et il faut dire à nos amis chinois
00:12:00 tout de suite, la présidente de l'Assemblée Nationale
00:12:02 monte dans un Airbus et va à Taïwan
00:12:04 va tout de suite à Taïwan comme la présidente
00:12:06 de l'Assemblée Américaine est allée à Taïwan
00:12:08 et on dit aux Chinois "vous voyez, nous on peut s'occuper aussi de Taïwan"
00:12:11 alors mais en échange, vous arrêtez de vous occuper de la Nouvelle-Calédonie
00:12:13 il faut parler clair
00:12:15 Xi Jinping était là il y a 15 jours
00:12:17 au lieu d'avoir l'aristochate prussienne
00:12:19 qui était invitée
00:12:21 et bien on disait à Xi Jinping
00:12:23 "les yeux dans les yeux"
00:12:25 - Arrêtez un tout petit peu avec la Nouvelle-Calédonie
00:12:27 - Arrêtez, vous voulez du nickel
00:12:29 vous arrêtez les routes de la soie
00:12:31 et le canton de la Nouvelle-Calédonie mais ne vient pas chez nous
00:12:33 on parle clair
00:12:35 une disposition a été adoptée mardi
00:12:37 à l'Assemblée Nationale, elle a été au Sénat
00:12:39 elle doit aller au Congrès
00:12:41 quand on a fait la loi introduisant l'IVG dans la Constitution
00:12:43 on avait un chronomètre
00:12:45 à peine on l'a adopté à l'Assemblée Nationale au Sénat
00:12:47 chrono, top, on a couru au Congrès, top
00:12:49 on a publié tout ce qu'il y a
00:12:51 là, M. Attal va en savoir
00:12:53 "ben écoutez, oui, il y a une réforme constitutionnelle
00:12:55 qui consiste à permettre aux gens de voter
00:12:57 à permettre à la moitié des gens de voter"
00:12:59 - C'est la réforme électorale
00:13:01 effectivement dont on a parlé
00:13:03 - Mais c'est rien
00:13:05 - Juste un mot
00:13:07 - Et on l'applique tout de suite
00:13:09 - Et juste un mot Jean-Claude Martinez
00:13:11 - Ah oui, vous allez écouter juste
00:13:13 avant cela
00:13:15 vous allez écouter ce que disait Gérald Darmanin
00:13:17 hier à l'Assemblée Nationale
00:13:19 écoutez
00:13:21 - L'Azerbaïdjan ce n'est pas un fantasme, c'est une réalité
00:13:23 - Très proche de la Russie
00:13:25 - C'est une dictature qui massacre
00:13:27 on sait tous
00:13:29 une partie des Arméniens
00:13:31 et je regrette qu'une partie des leaders
00:13:33 indépendantistes kédeniens, ils font un deal
00:13:35 avec l'Azerbaïdjan, c'est incontestable
00:13:37 et ça donne une idée de ce qu'est parfois la démocratie
00:13:39 si on écoutait
00:13:41 certains leaders, mais je veux dire
00:13:43 qu'aujourd'hui, même s'il y a des tentatives
00:13:45 d'ingérence, aucun pays
00:13:47 n'accède
00:13:49 à la violence en Valkénie
00:13:51 la France est souveraine chez elle et c'est tant mieux
00:13:53 - Alors voilà, la France est souveraine chez elle
00:13:55 et c'est tant mieux, c'était d'ailleurs, c'était pas
00:13:57 l'Assemblée Nationale, c'était aux 4 vérités
00:13:59 l'émission des 4 vérités sur France 2
00:14:01 alors l'Azerbaïdjan aussi travaille
00:14:03 - Alors vous avez l'ombre, la grande ombre
00:14:05 sur l'armée landaisienne de la Chine
00:14:07 et maintenant l'Azerbaïdjan
00:14:09 oui, parce qu'on nous explique que
00:14:11 M. Poutine s'est introduit
00:14:13 dans les élections américaines du président
00:14:15 Trump et puis en France, mais nos amis
00:14:17 chinois et azerbaïdjanais s'introduisent
00:14:19 mais quand Darmanin
00:14:21 notre cher Darmanin, fait le constat
00:14:23 qu'il fait, mais la suite
00:14:25 logique depuis mardi soir
00:14:27 on devrait être en congrès
00:14:29 chacun est maître
00:14:31 en...
00:14:33 la réforme du corps électoral, c'est pas une réforme
00:14:35 c'est revenir à la moitié
00:14:37 de la normalité, à la moitié de la normalité
00:14:39 c'est une concession
00:14:41 ça devrait être réglé, bouclé
00:14:43 et appliqué immédiatement
00:14:45 les élections doivent avoir lieu en septembre
00:14:47 entraînant quand M. Attal contredit
00:14:49 le ministre de l'Intérieur
00:14:51 et dit "bon, on va dialoguer"
00:14:53 mais on dialogue depuis 1985
00:14:55 moi j'ai dialogué
00:14:57 avec Jean-Marie Chibaou, le grand leader
00:14:59 indépendantiste, dont le père était japonais
00:15:01 occupant l'île
00:15:03 et la mère était mélanésienne
00:15:05 et je connais Chibaou, il avait une pensée
00:15:07 circulaire comme les japonais
00:15:09 c'est à dire que quand vous aviez fini la conversation
00:15:11 on recommençait la conversation
00:15:13 au point de départ, à devenir fou
00:15:15 il y a 40 ans qu'on est...
00:15:17 il n'y a plus rien à négocier, il y a à répondre à la question
00:15:19 oui ou non, les autorités
00:15:21 françaises estiment-elles
00:15:23 que la Nouvelle-Calédonie est indispensable
00:15:25 pour rester là où se joue
00:15:27 la fin du XXIe siècle, c'est-à-dire
00:15:29 dans le Pacifique, et pour éviter
00:15:31 la présence française dans le Pacifique
00:15:33 oui ou non, on répond oui ou on répond non
00:15:35 si on répond non, et bien
00:15:37 à tous nos 100 000 habitants
00:15:39 dont là, Sonia
00:15:41 qui est membre du gouvernement de M. Attal
00:15:43 on leur dit "eh bien vous préparez vos valises tranquillement
00:15:45 pour éviter l'Algérie, pour éviter
00:15:47 la Rhodesie, le Zimbabwe, tranquillement"
00:15:49 mais si on dit "oui, la France
00:15:51 doit rester dans le Pacifique"
00:15:53 et les Australiens
00:15:55 qui nous ont embêtés à mon époque en 1985
00:15:57 maintenant souhaitent qu'on reste
00:15:59 et bien si on reste, on règle le problème
00:16:01 on voit les 57 chefs coutumiers
00:16:03 on leur explique qu'on va rester
00:16:05 qu'est-ce qu'ils veulent, mais stop, on arrête
00:16:07 - En fait Jean-Claude Martinez, tout ça
00:16:09 c'est une question de volonté
00:16:11 et de décision, et d'esprit de décision
00:16:13 vous dites arrêter de dialoguer
00:16:15 sur des choses dont on sait déjà
00:16:17 ce qu'il en est - Il faut être clair
00:16:19 on ne peut pas faire voter
00:16:21 l'Assemblée Nationale et le Sénat, et puis
00:16:23 après, parce que c'est des enfants de 15 ans
00:16:25 16 ans, 17 ans, on n'en voit pas
00:16:27 contre des gosses de 15 ans, 16 ans
00:16:29 17 ans, des chars, c'est une fessée
00:16:31 d'abord une fessée institutionnelle
00:16:33 mais on n'en voit pas le rête
00:16:35 et tout ça - Oui mais en même temps s'il y a mort d'hommes
00:16:37 s'il y a attentat, s'il y a
00:16:39 - Mais si on remonte
00:16:41 pas en amont, ce garçon
00:16:43 22 ans, qui prend une balle dans la tête
00:16:45 et qui est en casque de gendarme et qui l'enlève
00:16:47 ce petit il n'aurait pas dû mourir
00:16:49 comme en Ouvéa, on n'aurait pas dû mourir
00:16:51 si on avait été clair depuis le début
00:16:53 les chefs coutumiers jouent un rôle
00:16:55 qui n'est pas négligeable
00:16:57 on les rencontre, on leur fait la coutume
00:16:59 on leur offre du tissu d'hior
00:17:01 - Ils vont vous dire
00:17:03 Jean-Claude Barthelette que vous êtes très paternaliste
00:17:05 vous leur donnez du tissu
00:17:07 - Mais c'est ce qu'ils demandent
00:17:09 c'est ce qu'on leur a donné
00:17:11 Michel Rocard, des menuiseries, des bateaux de pêche
00:17:13 etc. et on leur dit "les amis
00:17:15 c'est terminé, on va rester
00:17:17 donc on arrête"
00:17:19 et les petits qui ont tué le gendarme
00:17:21 si on les met en prison à Nouméa
00:17:23 c'est comme le petit
00:17:25 Mohamed ou je sais pas quoi
00:17:27 qui à la sortie d'Evreux a été libéré
00:17:29 et bien on le met tranquillement aux îles
00:17:31 au Querguéline, il y a le Marion Dufresne
00:17:33 qui vient le chercher et tranquillement
00:17:35 il va au Querguéline quelques temps
00:17:37 - Vous êtes en tout cas pour une méthode
00:17:39 assez radicale
00:17:41 - Oui mais affectueuse
00:17:43 c'est pas besoin des escadrons
00:17:45 du rêve
00:17:47 quand vous envoyez 2700 gendarmes
00:17:49 bientôt il va y avoir plus de gendarmes
00:17:51 que la population
00:17:53 - Mais oui, on a des corps électoraux
00:17:55 on est un corps électoral de 108 000 personnes
00:17:57 donc on est pas loin
00:17:59 - C'est ça, c'est le rapport, c'est la proportion
00:18:01 - Mais vous valorisez les gamins, les chars
00:18:03 les états d'urgence
00:18:05 alors qu'il suffit de parler
00:18:07 à leur chef coutumier de façon claire
00:18:09 - Donc il suffit aux politiques d'être des politiques
00:18:11 et d'agir en homme d'état
00:18:13 ou en femme d'état
00:18:15 - Merci, mais là c'est simple
00:18:17 le congrès tout de suite, la réforme du corps électoral
00:18:19 si c'était Martinez, on va plus simple
00:18:21 un homme, une voix, mais bon, on a tranché à moitié
00:18:23 - Un homme, une femme, une voix
00:18:25 merci Jean-Claude Martinez
00:18:27 - Merci
00:18:29 - Le Slovaque, l'hymne de la Slovaquie
00:18:37 vous savez ce qui s'est passé
00:18:39 hier, hier
00:18:41 effectivement, Robert Ficot
00:18:43 le premier ministre slovac
00:18:45 a été blessé par balle à la poitrine
00:18:47 à la domaine et au bras
00:18:49 il est dans un état
00:18:51 extrêmement grave
00:18:53 même si effectivement
00:18:55 il n'est pas
00:18:57 décédé
00:18:59 l'agresseur est un activiste
00:19:01 du parti progressiste
00:19:03 et justement
00:19:05 qu'est-ce qui se passe, qui est Robert Ficot
00:19:07 et surtout pourquoi
00:19:09 ça s'est passé et ça a mis
00:19:11 en émotion
00:19:13 toute l'Europe, bien sûr
00:19:15 nous avons avec nous
00:19:17 et je l'accueille avec plaisir, Vivien Kosculula
00:19:19 Vivien Kosculula est journaliste français
00:19:21 basé à Bratislava
00:19:23 il travaille, il est rédacteur en chef
00:19:25 d'un journal de Bratislava, bonjour Vivien
00:19:27 - Bonjour
00:19:29 - Alors, dites-moi, qu'est-ce qui s'est passé
00:19:31 enfin qu'est-ce qui s'est passé, on le sait à peu près
00:19:33 mais qui est Robert Ficot
00:19:35 et qu'est-ce que ça entraîne
00:19:37 parce qu'on va parler de ses prises
00:19:39 de position et tout ça
00:19:41 est-ce que, en tout cas, pour l'opinion
00:19:43 slovaque, pour les gens qui sont autour de vous
00:19:45 pour vous-même
00:19:47 ce serait un attentat isolé
00:19:49 ou un attentat politique ?
00:19:51 - Alors
00:19:53 pour le moment c'est évidemment encore difficile
00:19:55 à dire mais ce que l'on peut dire
00:19:57 donc de la personne
00:19:59 qui a commis cet attentat, donc vous l'avez rappelé
00:20:01 c'est quelqu'un qui vient du sud
00:20:03 de la Slovaquie, de la ville de
00:20:05 Lévisé, il a 71 ans
00:20:07 on dit qu'il est écrivain, c'est-à-dire qu'il
00:20:09 écrivait quelques poèmes, il a sorti une
00:20:11 ou quatre recueils
00:20:13 de poèmes
00:20:15 et ses motivations
00:20:17 ne sont pas encore connues
00:20:19 alors ce qu'on a
00:20:21 pour le moment, il y a une vidéo qui a fuité
00:20:23 du poste de police où il était retenu
00:20:25 où il disait
00:20:27 qu'il était fier de lui
00:20:29 et ce qu'il a dit ensuite c'est qu'il
00:20:31 n'a pas voulu tuer, il voulait juste blesser
00:20:33 donc le Premier Ministre Ficot
00:20:35 et que ça faisait
00:20:37 plusieurs jours qu'il préparait
00:20:39 cet attentat, ça c'est ce que l'on sait
00:20:41 donc voilà.
00:20:43 - Et alors dans l'opinion publique
00:20:45 ou ce qu'on entend, parce que
00:20:47 je rappelle simplement, et vous le savez
00:20:49 mieux que moi, Vivien Coscu lui est là
00:20:51 il a pris
00:20:53 beaucoup de... il a pris des positions
00:20:55 très tranchées, le Premier
00:20:57 Ministre Slovaque
00:20:59 je rappelle juste rapidement
00:21:01 ne manipulez pas les faits, notamment
00:21:03 du côté russe, il était plutôt pro-russe
00:21:05 ne manipulez pas les faits, la guerre a commencé
00:21:07 avec le massacre d'Ukrainiens russes en 2014
00:21:09 par les Doudonbass
00:21:11 l'Ukraine fait partie des pays les plus corrompus
00:21:13 du monde, je ne soutiens pas
00:21:15 l'aide militaire à l'Ukraine
00:21:17 je ne soutiens pas effectivement
00:21:19 l'OTAN, il est littéralement
00:21:21 choquant de voir à quel point l'Occident s'est trompé
00:21:23 à plusieurs reprises dans les violations de la situation
00:21:25 en Russie
00:21:27 l'Union Européenne commet une énorme
00:21:29 erreur en ne voulant pas conserver une vision
00:21:31 souveraine de l'Ukraine et en se contentant
00:21:33 d'accepter ce que disent les Etats-Unis
00:21:35 etc.
00:21:37 et je ne parle pas de ses positions
00:21:39 aussi, il a pris position contre
00:21:41 effectivement
00:21:43 que l'OMS, l'Organisation
00:21:45 Mondiale de la Santé, est le
00:21:47 monopole des décisions sur les futures
00:21:49 pandémies. Est-ce que tout ça
00:21:51 selon l'opinion évidemment, c'est des
00:21:53 hypothèses, il n'y a pas de faits pour le moment
00:21:55 mais est-ce que cela aurait
00:21:57 en tout cas en regard de l'opinion publique
00:21:59 des médias et de la politique en Slovaquie
00:22:01 aurait joué un rôle
00:22:03 ou pas ?
00:22:05 Alors oui, ce que
00:22:07 l'on dit c'est que donc
00:22:09 ce retraité
00:22:11 qui a commis l'attentat
00:22:13 n'était pas du tout content avec
00:22:15 les décisions qui étaient prises par ce gouvernement
00:22:17 notamment
00:22:19 regardant la politique étrangère
00:22:21 donc c'est ce que vous rappelez, la position
00:22:23 de la Slovaquie par rapport à la Russie
00:22:25 une des chaînes
00:22:27 de télévision a remarqué
00:22:29 qu'il était présent déjà
00:22:31 il y a quelques semaines
00:22:33 lorsque le gouvernement avait ce genre de réunion
00:22:35 hors de Bratislava et
00:22:37 donc j'ai regardé la vidéo
00:22:39 et sur la vidéo on le voit
00:22:41 en train de crier "Que vive l'Ukraine"
00:22:43 Ah oui, vous parlez
00:22:45 de la personne qui a essayé
00:22:47 de tuer Robert Fico
00:22:49 Fico oui, c'est ça
00:22:51 donc on le voit
00:22:53 sur la vidéo en train de
00:22:55 crier ce genre de slogan
00:22:57 alors ensuite
00:22:59 quant aux réactions de la classe politique
00:23:01 c'est assez unanime comme
00:23:03 dans ce genre de situation, c'est le cas aussi
00:23:05 dans les autres pays
00:23:07 le camp progressiste
00:23:09 appelle également
00:23:11 à respecter
00:23:13 la trêve
00:23:15 il y a quelques voix
00:23:17 du camp du premier ministre de Fico
00:23:19 qui rejettent la faute sur le camp progressiste
00:23:21 mais ce ne sont pas
00:23:23 les ministres de premier plan
00:23:25 les ministres de premier plan de Fico
00:23:27 qui sont avec lui à l'hôpital
00:23:29 notamment le vice-premier ministre
00:23:31 qui est aussi ministre
00:23:33 de la défense
00:23:35 Robert Kalignac qui est présent
00:23:37 aux côtés de Fico, donc les ministres de premier plan
00:23:39 du camp Fico appellent
00:23:41 à une trêve
00:23:43 par contre il y a quelques personnalités
00:23:45 de second plan qui
00:23:47 jettent la faute sur les médias
00:23:49 en l'occurrence et sur l'opposition progressiste
00:23:51 et alors à votre avis
00:23:53 le fait que, en tout cas
00:23:55 on espère évidemment
00:23:57 qu'il se rétablira, mais enfin il sera
00:23:59 dans l'impossibilité d'exercer ses fonctions
00:24:01 pendant un certain temps
00:24:03 Robert Fico, qu'est-ce que
00:24:05 quid, on le
00:24:07 remplace, est-ce que ça va changer
00:24:09 est-ce que ça peut changer
00:24:11 la situation politique en Slovaquie
00:24:13 et les prises d'opposition
00:24:15 qu'ont prises en tout cas officiellement
00:24:17 la Slovaquie, est-ce que
00:24:19 au contraire ça va renforcer
00:24:21 le camp des gens qui disent
00:24:23 attention on est sur les positions de Robert Fico
00:24:25 à votre avis
00:24:27 est-ce que ça va changer quelque chose
00:24:29 - Alors prenez ce que je veux dire
00:24:31 avec des pincettes, ce n'est qu'une hypothèse
00:24:33 mais je pense que ça peut
00:24:35 renforcer le camp Fico
00:24:37 qui donc va
00:24:39 qui a une position
00:24:41 maintenant un peu de martyr, n'est-ce pas
00:24:43 donc je pense que ça va
00:24:45 renforcer leur position
00:24:47 et ce que
00:24:49 en concernant la personne
00:24:51 qui va le remplacer à la tête
00:24:53 du gouvernement
00:24:55 la loi n'est
00:24:57 pas en fait très aboutie
00:24:59 ce que l'on sait c'est que c'est un des vice-premiers
00:25:01 ministres, il y en a 4 en Slovaquie
00:25:03 qui ont ce titre, donc qui sont
00:25:05 à la fois ministre et
00:25:07 qui ont le titre de vice-premier ministre
00:25:09 donc c'est ce que l'on dit
00:25:11 mais ce n'est pas encore décidé
00:25:13 ce que l'on pense c'est que c'est le ministre
00:25:15 de la Défense, Robert Kardiniak
00:25:17 qui va assumer
00:25:19 donc tout ce qui est
00:25:21 les questions de politique étrangère
00:25:23 voilà, les fonctions et c'est lui
00:25:25 qui prendra la tête du gouvernement
00:25:27 tant que Fico ne sera pas
00:25:29 remis. - D'accord, oui
00:25:31 et est-ce que dans la population
00:25:33 est-ce que ça
00:25:35 a fait un grand choc, est-ce que les gens
00:25:37 autour de vous, les gens que vous rencontrez
00:25:39 comment ils réagissent
00:25:41 qu'est-ce qu'ils en pensent, alors là je parle
00:25:43 pas des politiques, je parle des
00:25:45 de la population en tout cas, de ceux que vous avez
00:25:47 pu rencontrer ?
00:25:49 - Comme dans toute société, donc il y a des
00:25:51 hypothèses farfelues
00:25:53 qui naissent, donc sur
00:25:55 on entend dire que c'était
00:25:57 prémédité, que c'est le camp Fico
00:25:59 qui a lui-même commandé l'attaque
00:26:01 voilà, il y a plein plein de hypothèses
00:26:03 comme ça qui... Alors ce que je
00:26:05 voulais dire
00:26:07 ce que l'on sait encore de l'attaquant c'est
00:26:09 donc, outre le fait qu'il n'était
00:26:11 pas d'accord avec la politique du gouvernement
00:26:13 c'est qu'il parlait donc des médias parce que
00:26:15 en France il y a tout
00:26:17 un débat autour de Radio France
00:26:19 et donc d'une fusion
00:26:21 des médias publics
00:26:23 et en Slovaquie il y a aussi une
00:26:25 remise en cause des médias publics
00:26:27 par le gouvernement Fico
00:26:29 - Du service public, ouais
00:26:31 - Voilà, de la radio, de la télé publique
00:26:33 et ça, donc
00:26:35 l'attaquant en a parlé
00:26:37 donc c'était aussi
00:26:39 une de ses motivations, soit disant
00:26:41 donc la population
00:26:43 - Est-ce qu'elle est choquée ?
00:26:45 Est-ce qu'elle a été choquée ? Enfin comme partout
00:26:47 bien sûr mais
00:26:49 ou bien ils se disent
00:26:51 "Oh ça pouvait arriver"
00:26:53 d'après ce que vous avez dit
00:26:55 - Il y a pas mal de réactions
00:26:57 qui...
00:26:59 d'abord qui étaient
00:27:01 choquées, donc on ne souhaite ça à personne
00:27:03 en tant qu'humain
00:27:05 mais qui ensuite, oui voilà
00:27:07 il y a des voix qui se sont élevées, même chez certaines politiques
00:27:09 en disant que dans un certain sens
00:27:11 c'était quelque chose que l'on pouvait
00:27:13 prévoir parce que la société en Slovaquie est vraiment
00:27:15 polarisée
00:27:17 en France c'est pas
00:27:19 aussi polarisé qu'en Slovaquie
00:27:21 en Slovaquie c'est vraiment blanc ou noir
00:27:23 - C'est-à-dire polarisé
00:27:25 pro-Ukraine
00:27:27 ou anti-Ukraine, c'est ça ?
00:27:29 - C'est ça, c'est ça
00:27:31 alors bon ensuite on peut
00:27:33 réfléchir à ce que
00:27:35 les gens pensent par pro-Russe, pro-Ukraine
00:27:37 et ce que Fico aussi, quand je vois soit dans les médias
00:27:39 étrangers qu'on qualifie Fico de
00:27:41 pro-Russe
00:27:43 je crois que ça me choque mais
00:27:45 c'est un peu plus complexe parce que c'est quelqu'un
00:27:47 qui n'est pas un idéologue
00:27:49 c'est un pragmatique
00:27:51 donc ces positions pro-Russe
00:27:53 c'est un peu comme
00:27:55 Orban en Hongrie, il faut relativiser
00:27:57 - Oui, ça se rapproche
00:27:59 un peu des positions de Orban
00:28:01 c'est ça, en disant que je suis...
00:28:03 - C'est ça, ils s'entendent très bien
00:28:05 d'ailleurs Orban a réagi
00:28:07 Orban est un des plus
00:28:09 rapides à réagir, le ministre
00:28:11 des Affaires étrangères au Hongrois également
00:28:13 donc ils sont très proches
00:28:15 c'est des gens qui ont des positions
00:28:17 assez proches
00:28:19 - Eh bien écoutez on va suivre ça
00:28:21 en tout cas Vivien avec vous
00:28:23 on va suivre ce qui va se passer
00:28:25 et comment ça va se passer
00:28:27 en tout cas voilà encore
00:28:29 cette espèce de
00:28:31 malédiction
00:28:33 et d'imbécilité des gens
00:28:35 qui pour régler quand ils n'ont pas d'accord
00:28:37 eh bien voilà, ils vont tuer
00:28:39 ils vont
00:28:41 attenter
00:28:43 ils vont faire la pire des choses
00:28:45 mais vous savez ça c'est hélas
00:28:47 pas nouveau bien sûr
00:28:49 merci à vous
00:28:51 - Merci d'avoir été avec nous, on va marquer
00:28:53 une courte pause sur Sud Radio, on va revenir
00:28:55 dans un instant après la pub, pour les Perles
00:28:57 les U.E. et les Bravo d'André Bercoff et puis bien sûr
00:28:59 si vous voulez intervenir dans l'émission, réagir
00:29:01 discuter avec nous, poser toutes vos questions
00:29:03 au 0826 300 300
00:29:05 ou bien sur la page Facebook de Sud Radio
00:29:07 en étant direct sur le Facebook Live
00:29:09 vous laissez un petit commentaire, on essaiera d'en prendre
00:29:11 au maximum à l'antenne, à tout de suite sur Sud Radio
00:29:13 [Musique]
00:29:15 Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:29:17 midi 14h
00:29:19 André Bercoff
00:29:21 Ici Sud Radio
00:29:23 [Musique]
00:29:25 Les français parlent
00:29:27 au français
00:29:29 Je n'aime pas la blanquette
00:29:31 de veau, je n'aime pas
00:29:33 la blanquette de veau
00:29:35 Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:29:37 Qui y avait-il
00:29:39 à Kiev hier
00:29:41 dans un bar de Kiev
00:29:43 la capitale
00:29:45 de l'Ukraine
00:29:47 Qui y avait-il en train de swinguer
00:29:49 comme un fou
00:29:51 C'était Mick Jagger ?
00:29:53 C'était
00:29:55 Paul McCartney ?
00:29:57 C'était qui ?
00:29:59 Écoutez, vous allez
00:30:01 essayer de le trouver. Auditeur,
00:30:03 résiste. Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:30:05 Les Perles du jour
00:30:07 Enthousiasme
00:30:09 Keep on rocking the free world
00:30:11 Allez allons rocker
00:30:13 pour le monde libre. Alors qui est-ce ?
00:30:15 Qui est-ce à votre avis ? C'est qui ?
00:30:17 C'est Robert Plant ? C'est AC/DC ?
00:30:19 C'est qui ?
00:30:21 C'est pas David Bowie ? C'est qui ?
00:30:23 Et bien c'était
00:30:25 Anthony Blinken. Oui,
00:30:27 le secrétaire d'état
00:30:29 des USA, le ministre
00:30:31 des affaires étrangères
00:30:33 de the United States
00:30:35 of America. Qui essayait
00:30:37 de faire les "Make America
00:30:39 Great Again" en Ukraine.
00:30:41 Et oui, c'est un grand amateur de rock
00:30:43 il joue de la guitare
00:30:45 et il était là en train de jouer de la guitare
00:30:47 et puis de dire aux Ukrainiens "On ne vous abandonne pas"
00:30:49 Alors on en parle
00:30:51 beaucoup ici, vous savez dans l'émission et à Sud Radio
00:30:53 qui ne parle pas évidemment de ce
00:30:55 qui se passe. Alors est-ce que
00:30:57 Anthony Blinken en train
00:30:59 de roquer et de roler
00:31:01 dans les bars de Kiev, est-ce que ça va changer
00:31:03 la donne ? En tout cas c'est intéressant
00:31:05 de voir, moi je trouve, quelles que soient
00:31:07 les opinions qu'on peut avoir sur les
00:31:09 USA, l'Ukraine ou la Russie
00:31:11 que des hommes politiques
00:31:13 sachent
00:31:15 manier effectivement
00:31:17 la guitare et
00:31:19 chanter. N'oublie pas qu'il y a
00:31:21 aussi ça, il y a aussi ça. Et là,
00:31:23 il y a des millions, des milliers de morts
00:31:25 et puis il y a
00:31:27 la respiration.
00:31:29 Alors ça ne change peut-être rien
00:31:31 à la situation, mais au moins
00:31:33 ça permet des instants, des clairières
00:31:35 de relatif
00:31:37 bonheur, même s'il est fugitif
00:31:39 même s'il est éphémère.
00:31:41 Sud Radio
00:31:43 Bercov dans tous ses états
00:31:45 Et évidemment, vous l'avez reconnu
00:31:47 c'est Léo Ferré, poète, vous papiez.
00:31:49 Alors oui, en ce moment c'est vrai
00:31:51 que du point de vue de la liberté d'expression
00:31:53 et d'expression de la liberté
00:31:55 beaucoup de gens ont envie
00:31:57 de poser des clous,
00:31:59 des barrières, comme dans Paris
00:32:01 vous savez, il n'y a plus que des barrières
00:32:03 Paris est devenu une espèce de gruyère
00:32:05 où il n'y a plus que des trous.
00:32:07 Mais au-delà de ça
00:32:09 on voit très très bien, on dit "attention
00:32:11 vous pouvez dire ça, mais si vous dites ça
00:32:13 il va y avoir des problèmes
00:32:15 ou alors oui, ça ne se fait pas
00:32:17 dire ça". Vous savez, dans tous les domaines
00:32:19 que ce soit dans le domaine des morts, de la vie quotidienne
00:32:21 des rapports hommes-femmes
00:32:23 du woke, de la cancel
00:32:25 de tel ou tel
00:32:27 oui, vous êtes raciste
00:32:29 si vous dites ça, vous êtes telle chose
00:32:31 si vous dites ça, on vous assigne à résidence
00:32:33 c'est classique, mais
00:32:35 certains ont envie d'aller plus loin
00:32:37 vous savez très bien, peut-être qu'il faudrait
00:32:39 supprimer telle ou telle chaîne
00:32:41 de la TNT. Non, non
00:32:43 on n'attaque pas les libertés, mais ils se
00:32:45 font plus sur la TNT, évidemment
00:32:47 ils perdront les 4/5ème de leurs
00:32:49 auditeurs ou téléspectateurs
00:32:51 mais voilà, et puis
00:32:53 telle, telle chose, il faut faire attention
00:32:55 il ne faut pas parler de ça, il ne faut pas parler de
00:32:57 ça, il faut censurer, j'adore
00:32:59 aujourd'hui, le thème
00:33:01 le thème passionnant
00:33:03 le mantra, absolument le credo
00:33:05 j'envoie la censure
00:33:07 avant de renvoyer la censeur
00:33:09 pour nos amis qui nous veulent
00:33:11 du bien. Alors, pourquoi je parle
00:33:13 de ça ? Parce que la commission en enquête sur les fréquences
00:33:15 de la TNT a étudié, comme vous savez
00:33:17 les questions du contour des chaînes
00:33:19 et du respect de leurs obligations, notamment
00:33:21 en matière de pluralisme. C'est très amusant
00:33:23 les mêmes qui prônent
00:33:25 le pluralisme et la diversité
00:33:27 quand un pluralisme ne leur
00:33:29 convient pas, une obligation ne leur convient pas
00:33:31 plus de pluralisme.
00:33:33 Quand il y a des obligations diverses qui ne vont pas
00:33:35 dans leur sens, il n'y a plus de diversité
00:33:37 bien sûr. Alors, vous vous rappelez, 6 mois
00:33:39 d'audition de chaînes publiques et privées
00:33:41 on a vu
00:33:43 défiler toutes ces news
00:33:45 et puis toutes les
00:33:47 autres chaînes, les vedettes, les producteurs
00:33:49 etc. Voilà
00:33:51 pendant 6 mois, ça a duré et
00:33:53 le rapport a été rendu
00:33:55 définitif ce mardi
00:33:57 c'est à dire, voilà
00:33:59 avant hier. Et alors
00:34:01 très très intéressant
00:34:03 le rapporteur, c'était
00:34:05 l'élu de la France Insoumise, Aurélien
00:34:07 Saint-Aoul. Alors,
00:34:09 qu'est-ce qu'il a demandé ce
00:34:11 cher Aurélien Saint-Aoul
00:34:13 notamment ? Eh bien, il demande
00:34:15 attention, c'est écrit
00:34:17 dans les contributions
00:34:19 il suggère par exemple
00:34:21 le renoncement
00:34:23 aux éditorialistes sur les chaînes d'information
00:34:25 car ils sont intrinsèquement
00:34:27 liés à la presse écrite d'opinion
00:34:29 voilà. Alors, évidemment
00:34:31 presse écrite d'opinion
00:34:33 il n'y aurait ni télévision, ni radio
00:34:35 d'opinion. Non, non, non, non, les faits
00:34:37 rien que les faits. Mais écoutez, est-ce qu'on
00:34:39 en est encore à ce stade d'analphabétisme
00:34:41 idéologique ou sémantique
00:34:43 de ne pas savoir que les faits
00:34:45 quand ils sont présentés par X ou Y
00:34:47 sont aussi marqués par leurs
00:34:49 opinions et leurs préférences
00:34:51 idéologiques. Alors, oui,
00:34:53 les faits rien que les faits, mais après
00:34:55 il n'y a pas de commentaire, on va supprimer
00:34:57 ça. Ah oui, mais attention
00:34:59 radio et télévision ne doivent
00:35:01 plus être... Et pourquoi
00:35:03 ça a été telle radio ou telle télévision
00:35:05 qui était sur le grill, qui était
00:35:07 marquée du seau de l'infamie ?
00:35:09 Et oui, parce que, vous comprenez
00:35:11 c'est pas possible
00:35:13 ils disent des choses, nous on les
00:35:15 grandit bien, nous, rapporteurs
00:35:17 nous élus, nous savons
00:35:19 ce qui est bien, voilà. Donc
00:35:21 ils demandent, ils demandent
00:35:23 que on renonce
00:35:25 aux littoralistes, voilà. Donc, écoutez
00:35:27 un certain nombre de gens
00:35:29 comme moi, mais comme beaucoup d'autres et des
00:35:31 milliers d'autres, et bien
00:35:33 non, non, non, vous ne donnerez pas votre opinion
00:35:35 parce que vous n'êtes pas là pour ça. Vous êtes là
00:35:37 pour donner les faits. Et comme vous le
00:35:39 savez, et vous écoutez
00:35:41 les médias, vous écoutez tous les médias
00:35:43 comme s'il y avait quelqu'un
00:35:45 que l'objectivité, c'est
00:35:47 quelle objectivité ? C'est
00:35:49 la diversité des opinions
00:35:51 c'est la diversité des interprétations
00:35:53 c'est la diversité des analyses
00:35:55 qui fait effectivement
00:35:57 une démocratie, si
00:35:59 encore on peut parler de démocratie, et
00:36:01 c'est à l'auditeur, au téléspectateur
00:36:03 de se faire opinion, indépendamment
00:36:05 parce qu'il a un libre-arbitre
00:36:07 parce que ce n'est pas une marionnette
00:36:09 et vous voulez en faire des marionnettes ?
00:36:11 Et oui, et oui, on veut quoi ?
00:36:13 On veut quoi ? On veut quoi ?
00:36:15 On veut des journalistes qui
00:36:17 juste abandonnent
00:36:19 le collier et la laisse quand ils passent
00:36:21 à la télévision ou à la radio ? C'est ça
00:36:23 que vous voulez ? Allons, allons, allons, Aurélien
00:36:25 Saint-Aoul. Et puis ils demandent aussi, c'est
00:36:27 intéressant, interdiction des problèmes de jeunesse
00:36:29 avant l'école. Ah oui, oui, non, voilà.
00:36:31 Et heureusement, il y avait un président de la commission
00:36:33 Quentin Bataillon, qui
00:36:35 s'est ouvertement opposé à ces mesures
00:36:37 soulignant notamment, alors
00:36:39 la mesure des éditorialistes
00:36:41 parce que ça tombe, je crois,
00:36:43 sous le sens, et la suppression, dit-il
00:36:45 des dessins animés, entre autres,
00:36:47 conduirait les enfants à se rabattre sur les tablettes
00:36:49 et les plateformes payantes. Évidemment,
00:36:51 évidemment. Et alors,
00:36:53 sur les éditorialistes, Quentin
00:36:55 Bataillon estime que ce serait une
00:36:57 atteinte à la liberté de la presse.
00:36:59 Mais comment ? Mais Adrien Saint-Aoul
00:37:01 dit "mais quelle liberté de la presse ?" Non, non, non,
00:37:03 non, non, non, nous voulons les faits.
00:37:05 Nous ne voulons pas de journalistes qui donnent
00:37:07 leurs opinions. Ça n'existe pas.
00:37:09 Non, non, non, on ne veut pas de ça.
00:37:11 Sauf dans notre camp,
00:37:13 à nous. Sauf, évidemment, dans le camp du
00:37:15 bien. Alors là, tout va bien.
00:37:17 C'est intéressant,
00:37:19 cette espèce de manie extraordinaire
00:37:21 de vouloir couper
00:37:23 les langues, de vouloir couper
00:37:25 tous ceux qui ne traversent
00:37:27 pas dans les passages cloutés
00:37:29 et qui n'obéissent pas aux balises
00:37:31 d'une certaine opinion.
00:37:33 Voilà. Et ça s'appelle, tout ça,
00:37:35 au nom de la démocratie.
00:37:37 Ne riez pas, tous à la fois.
00:37:39 Sud Radio Bercov, dans tous
00:37:41 ses états. L'influenceuse
00:37:43 Poupette Kenza l'a dit, mais d'une façon
00:37:45 un peu différente de celle
00:37:47 de Renaud. Voici ce que Poupette
00:37:49 Kenza disait
00:37:51 sur les réseaux sociaux,
00:37:53 sur Instagram, sur sa
00:37:55 story Instagram, sur sa chaîne Instagram
00:37:57 il y a quelques jours.
00:37:59 Moi, je vous dis, et moi c'est
00:38:01 clair et net, je suis une pro-Palestine,
00:38:03 une pro-Palestinienne. Je ne
00:38:05 travaille pour aucune personne
00:38:07 voilà, sioniste
00:38:09 ou juive. Voilà.
00:38:11 J'ai aucune marque avec qui je travaille
00:38:13 comme ça.
00:38:15 Je n'ai aucun partenaire, je n'ai aucun agent
00:38:17 qui est juif ou quoi que ce soit.
00:38:19 Je travaille avec mes marques.
00:38:21 Je ne veux pas dire que c'est tous des rebeux, mais c'est tous des gens de notre
00:38:23 communauté et tout. Et alhamdoulilah.
00:38:25 Et ben voilà, c'est très
00:38:27 clair. Elle dit, écoutez,
00:38:29 qu'elle soit pro-Palestinienne, très bien.
00:38:31 Et c'est tout à fait légitime.
00:38:33 Mais elle a ajouté,
00:38:35 et c'est ça l'essentiel, moi je ne travaille
00:38:37 pas avec des sionistes et je ne travaille pas avec des juifs.
00:38:39 Alors écoutez, ça ouvre quand même
00:38:41 quelque chose d'intéressant
00:38:43 sur la concorde et le vivre ensemble.
00:38:45 Donc demain, quelqu'un pourrait
00:38:47 venir dire, écoutez moi, je ne travaille
00:38:49 pas avec des noirs. Non, non, mais moi je vais vous dire
00:38:51 un truc, qu'on soit clair,
00:38:53 moi dans mes produits, tout ça, influenceuse,
00:38:55 elle vend des produits, moi je ne travaille pas avec des noirs.
00:38:57 Ou je ne travaille pas avec des Français de souche.
00:38:59 Non, non, non, les Français de souche, c'est pas possible.
00:39:01 Je vous rassure, je ne travaille pas avec les Français de souche.
00:39:03 Je ne travaille qu'avec des immigrés
00:39:05 de la deuxième génération.
00:39:07 Ou alors, ou alors encore,
00:39:09 ah non, je ne travaille pas avec des Asiatiques, non, c'est pas possible,
00:39:11 les Asiatiques, c'est pas possible, c'est tous...
00:39:13 Non, non, ça ne va pas, ça ne va pas. Non, je vous assure,
00:39:15 je ne travaille pas avec des Asiatiques.
00:39:17 Ou encore, je ne travaille pas
00:39:19 avec... ah ben je ne travaille pas
00:39:21 évidemment avec des...
00:39:23 des Arabes. Ah bien sûr.
00:39:25 Ah non, non, non, non, non, non, moi les rebeux...
00:39:27 Alors Poupette, elle veut travailler avec des rebeux,
00:39:29 mais moi les rebeux, pas question.
00:39:31 Vous imaginez où on en est,
00:39:33 quand on commence à avoir des discours pareils.
00:39:35 Moi, ce n'est pas le fait qu'elle ait exprimé ça,
00:39:37 c'est que dans sa tronche, dans sa tête,
00:39:39 dans son cerveau, elle dit ça.
00:39:41 Elle dit, ah ben voilà, moi vous savez,
00:39:43 donc... mais c'est intéressant d'ailleurs
00:39:45 le plein emploi, ça, ça, ça va rétablir
00:39:47 le plein emploi. Je ne travaille ni avec
00:39:49 tel, ni avec tel, ni avec tel.
00:39:51 Si ça se généralisait, ah, fabuleux,
00:39:53 on va vaincre le chômage,
00:39:55 puisqu'il n'y aura plus que des gens
00:39:57 pour l'emploi. Poupette, continuez
00:39:59 comme ça, chère Poupette, et bien
00:40:01 Paulette Emploi va être très, très, très
00:40:03 contente. - On ajoute que depuis, Instagram
00:40:05 a supprimé son compte, a suspendu
00:40:07 ses activités. On va se retrouver
00:40:09 dans un instant sur Sud Radio pour le Face à Face
00:40:11 avec André Bercoff. A tout de suite.
00:40:13 Sud Radio, parlons vrai.
00:40:15 Parlons vrai. Sud Radio, parlons vrai.
00:40:17 Sud Radio Bercoff,
00:40:19 dans tous ses états,
00:40:21 le Face à Face.
00:40:23 - 13h, pardon,
00:40:25 13h03 sur Sud Radio, l'heure pour nous de vous présenter
00:40:27 ce Face à Face. Aujourd'hui, André
00:40:29 Bercoff, vous recevez Eva Guerlain,
00:40:31 auteure de ce livre "L'effacement des mères"
00:40:33 de la haine
00:40:35 à la maternité. - Du féminisme
00:40:37 à la haine de la maternité.
00:40:39 - Aux éditions L'Artillerie.
00:40:41 - Eva Guerlain,
00:40:43 vous avez l'art
00:40:45 de provoquer,
00:40:47 je dirais, de mettre effectivement
00:40:49 la plume
00:40:51 dans la plaie, comme disait un très
00:40:53 grand journaliste et
00:40:55 notre ancêtre à tous, Albert Londres.
00:40:57 Vous avez commencé,
00:40:59 vous avez reçu pour cela,
00:41:01 un prof ne devrait pas dire ça, toujours aux éditions
00:41:03 de l'Artilleur,
00:41:05 et effectivement, par rapport à ce qui
00:41:07 se passait, par rapport au
00:41:09 politiquement correct,
00:41:11 l'éthiquement correct, c'était après Samuel Paty,
00:41:13 tout le reste, et vous disiez
00:41:15 effectivement le quotidien, vous racontiez
00:41:17 votre quotidien, je rappelle que vous êtes professeur
00:41:19 de lettres dans un lycée,
00:41:21 dans un collège d'Île-de-France,
00:41:23 donc,
00:41:25 vous racontiez un peu le quotidien,
00:41:27 vous racontiez les non-dits, vous racontiez
00:41:29 le pas de vague, vous racontiez effectivement
00:41:31 oui, oui, il ne faut pas parler de ça,
00:41:33 et là, vous recommencez, mais
00:41:35 sur un domaine qui n'a rien à voir,
00:41:37 mais qui est tout aussi passionnant
00:41:39 et fondamental,
00:41:41 je dirais essentiel, sur la
00:41:43 maternité. Et là, on l'a voulu,
00:41:45 les pas de main morte, vous dites, l'effacement
00:41:47 des mers. Actuellement, on est en train,
00:41:49 en tout cas en France, et en tout cas
00:41:51 dans un certain nombre de pays, de dire
00:41:53 que, écoutez, être mère,
00:41:55 non, ce n'est pas bien, ce n'est pas assez,
00:41:57 on ne peut pas dire que c'est un péché, nous n'exagérons rien,
00:41:59 mais que ce n'est peut-être pas,
00:42:01 et au niveau, aussi bien
00:42:03 d'une inter-organisation des femmes
00:42:05 que chez les hommes, oui, la maternité,
00:42:07 on n'en veut plus de la rejet
00:42:09 de la maternité, au nom de la modernité
00:42:11 d'ailleurs, il faudrait le rappeler.
00:42:13 Alors, vous dites, c'est quoi ?
00:42:15 C'est à l'heure où on parle beaucoup
00:42:17 de démographie, à l'heure où on parle
00:42:19 effectivement de
00:42:21 de tous les
00:42:23 déséquilibres qu'il y a dans le monde,
00:42:25 et bien vous dites qu'en France,
00:42:27 en tout cas, en particulier, en Europe
00:42:29 en général, mais pourront ne parler que
00:42:31 de la France, et ça aurait commencé
00:42:33 avec Simone de Beauvoir, et vous rappelez,
00:42:35 vous, mère d'une petite fille, que Simone
00:42:37 de Beauvoir, ce n'est pas un péché, bien sûr,
00:42:39 n'a jamais eu d'enfant et n'a jamais voulu d'enfant.
00:42:41 Et pourquoi Simone de Beauvoir,
00:42:43 tout commence avec Simone de Beauvoir ?
00:42:45 Alors, Simone de Beauvoir,
00:42:47 c'est un peu la mère du féminisme
00:42:49 contemporain, donc
00:42:51 c'est intéressant
00:42:53 d'aller voir ce qu'elle dit, effectivement.
00:42:55 C'est intéressant que
00:42:57 vous évoquiez les deux livres
00:42:59 un peu en parallèle, pour commencer, je reviendrai
00:43:01 bien là-dessus, parce que c'est vrai
00:43:03 que c'est deux sujets très différents, l'éducation nationale
00:43:05 et la maternité, et en même temps,
00:43:07 il y avait une forme de continuité pour moi,
00:43:09 et de logique,
00:43:11 parce que...
00:43:13 - Du pourquoi ? - Justement, à cause de cette question
00:43:15 du féminisme, exactement de la
00:43:17 même manière que
00:43:19 les revendications autour des femmes sont
00:43:21 confisquées par des féministes d'extrême-gauche
00:43:23 qui, selon moi, en fait,
00:43:25 nuisent davantage aux femmes qu'elles ne les servent.
00:43:27 Dans l'éducation nationale,
00:43:29 la cause enseignante
00:43:31 est défendue par des syndicats qui, à mon avis,
00:43:33 nuisent tout autant au quotidien
00:43:35 des professeurs et ne militent jamais
00:43:37 pour ce qui pourrait réellement nous aider.
00:43:39 Et, voilà, de la même manière,
00:43:41 je pense que les féministes ne militent jamais pour ce qui
00:43:43 pourrait réellement aider les femmes, parce qu'elles
00:43:45 refusent de les voir en tant que mères.
00:43:47 - Alors, justement, qu'est-ce qui pourrait réellement
00:43:49 aider les femmes et à votre avis que les féministes
00:43:51 ont soigneusement pris la précaution
00:43:53 d'ignorer ? - Alors, justement,
00:43:55 si on veut revenir à Simone de Beauvoir,
00:43:57 il y a chez elle,
00:43:59 dès le départ, une haine
00:44:01 viscérale de la maternité qui transpire
00:44:03 partout dans son livre "Le deuxième sexe".
00:44:05 Simone de Beauvoir...
00:44:07 - Une haine viscérale, vraiment, vous allez jusque-là.
00:44:09 - Franchement, quand on lit le livre,
00:44:11 chaque fois qu'il est question de la maternité,
00:44:13 c'est assez intéressant, et je le souligne dans mon livre,
00:44:15 de voir que Simone de Beauvoir
00:44:17 n'est plus rationnelle. Pourtant,
00:44:19 c'est une grande philosophe, c'est quelqu'un
00:44:21 qui a une culture immense
00:44:23 et une réflexion très profonde,
00:44:25 mais lorsqu'il s'agit
00:44:27 de la maternité, selon moi, elle n'est plus rationnelle.
00:44:29 Elle a une forme de dégoût,
00:44:31 de mépris,
00:44:33 qui est vraiment violent.
00:44:35 Elle parle des femmes qui aiment avoir des enfants
00:44:37 comme des pondeuses,
00:44:39 elle considère la femme qui s'occupe
00:44:41 de ses enfants à son foyer
00:44:43 comme un parasite, elle a des mots comme ça.
00:44:45 On sent qu'elle a un dégoût
00:44:47 pour le fœtus, pour le bébé.
00:44:49 C'est assez violent,
00:44:51 ça n'est pas rationnel.
00:44:53 Et à partir de là,
00:44:55 elle va construire
00:44:57 une image de la femme libre
00:44:59 qui est tout à fait contestable
00:45:01 parce que sa définition de la femme libre,
00:45:03 c'est uniquement une femme salariée.
00:45:05 C'est-à-dire que
00:45:07 pour Simone de Beauvoir,
00:45:09 une femme qui travaille, mais un travail salarié
00:45:11 justement, parce que c'est le mépris
00:45:13 total pour toute forme de travail qui n'est pas salarié.
00:45:15 Justement,
00:45:17 une femme au foyer, ce n'est pas une femme qui ne travaille pas.
00:45:19 Elle travaille peut-être plus qu'un homme.
00:45:21 Mais ce n'est pas un travail qui rapporte
00:45:23 un salaire, ce n'est pas un travail
00:45:25 qui donne à la femme une autonomie financière.
00:45:27 Alors cette question de l'autonomie financière,
00:45:29 elle est évidemment essentielle.
00:45:31 - Vous le savez très bien, vous travaillez vous-même.
00:45:33 - Bien sûr, je n'aimerais pas être totalement
00:45:35 je pense, dépendante financièrement
00:45:37 d'autres personnes.
00:45:39 Mais en fait, à force de définir
00:45:41 le féminisme uniquement autour de ça,
00:45:43 on est tombé dans un piège,
00:45:45 dans une obsession,
00:45:47 notamment l'obsession
00:45:49 de l'égalité salariale totale.
00:45:51 Vous savez que très régulièrement,
00:45:53 les féministes rabâchent...
00:45:55 - L'égalité salariale, mais avant ça,
00:45:57 Eva Guélin, quand même, pour bien poser
00:45:59 le problème,
00:46:01 vous savez très bien que pendant très longtemps,
00:46:03 des siècles et des siècles,
00:46:05 la place des femmes était au foyer.
00:46:07 Foyer, cuisine, élever les enfants, etc.
00:46:10 Pourquoi ?
00:46:12 On peut comprendre que
00:46:14 depuis déjà plusieurs générations,
00:46:16 il dit peut-être que, je ne parle même pas
00:46:18 du droit de vote, qui a été accordé en 1944,
00:46:20 mais que
00:46:22 dites, nous aussi,
00:46:24 on a envie de se battre,
00:46:26 non seulement d'avoir un métier,
00:46:28 mais d'inventer, d'entreprendre, etc.
00:46:30 On peut le comprendre.
00:46:32 Et effectivement, pendant très longtemps,
00:46:34 l'oreille de la femme, vous le savez mieux que moi,
00:46:36 était cantonnée.
00:46:38 - C'est à relativiser parce que,
00:46:40 dans mon livre, je cite Christopher Lash,
00:46:42 qui est un auteur très intéressant, qui a écrit "Les femmes et la vie ordinaire",
00:46:44 et qui rappelle en fait que
00:46:46 pour avoir une femme au foyer,
00:46:48 qui est cantonnée effectivement dans son foyer
00:46:50 avec l'éducation des enfants,
00:46:52 il fallait attendre une époque
00:46:54 assez récente, plutôt l'époque moderne,
00:46:56 parce qu'il fallait qu'il y ait une séparation
00:46:58 entre le foyer et le travail.
00:47:00 Ce qui n'était pas le cas dans les époques antérieures.
00:47:02 Moi, ce qui me gêne souvent avec le discours féministe,
00:47:04 c'est qu'il est un peu simpliste, et qu'il sépare
00:47:06 un avant et un après,
00:47:08 en mettant dans le même
00:47:10 panier tous les siècles antérieurs,
00:47:12 y compris le Moyen-Âge,
00:47:14 qui n'a rien à voir avec l'époque bourgeoise du XIXe siècle,
00:47:16 qui n'a rien à voir
00:47:18 non plus avec la femme au foyer, la bonne ménagère
00:47:20 des années 50, etc.
00:47:22 Christopher Lash, qui est un Américain,
00:47:24 dit que ce modèle de la femme au foyer,
00:47:26 est vraiment assez exclu de la vie sociale.
00:47:28 Il est très prégnant,
00:47:30 surtout dans les années 50, quand on commence
00:47:32 à se mettre dans des banlieues,
00:47:34 où la femme va rester vraiment
00:47:36 à la maison, et où l'homme va
00:47:38 partir au travail. Dans les siècles
00:47:40 dans les siècles passés, ça n'était pas...
00:47:42 - Parce que tous les paysans, etc., tout le monde travaillait.
00:47:44 - Mais dans une France à 90% paysanne,
00:47:46 jusqu'à une date presque récente,
00:47:48 il n'y avait aucune séparation
00:47:50 entre le foyer et le travail,
00:47:52 et tout le monde était au travail. Simplement,
00:47:54 on épargnait à la femme la pénibilité
00:47:56 des travaux des champs.
00:47:58 Donc c'était plutôt un privilège, en fait,
00:48:00 qu'une exclusion.
00:48:02 - Et donc,
00:48:04 on parlait de Simone de Beauvoir,
00:48:06 et d'où vient cette espèce, justement,
00:48:08 de haine de la maternité ?
00:48:10 Vous avez parlé de Simone de Beauvoir,
00:48:12 mais après ça a été théorisé
00:48:14 de façon beaucoup plus forte, par les générations futures,
00:48:16 des féministes.
00:48:18 Et c'est quoi, c'est...
00:48:20 au fond...
00:48:22 et vous en parlez dans votre livre,
00:48:24 ça arrive à dire
00:48:26 "il n'y a plus de biologie",
00:48:28 "homme-femme c'est la même chose", etc.
00:48:30 - En fait, ce qui gêne
00:48:32 les féministes dès le départ dans la maternité,
00:48:34 c'est qu'il s'agit
00:48:36 d'une caractéristique biologique première
00:48:38 de la femme. Or, le féminisme,
00:48:40 dès le départ, se fonde sur
00:48:42 un refus de la biologie,
00:48:44 de la réalité physique
00:48:46 de ce que c'est qu'être une femme.
00:48:48 - Alors que ça existe.
00:48:50 - Ça existe, c'est un petit peu difficile à nier.
00:48:52 Mais le féminisme n'a fait que ça,
00:48:54 de nier la réalité biologique,
00:48:56 donc il a voulu mettre à l'écart le plus
00:48:58 possible la maternité, parce que ça rappelle constamment
00:49:00 le fait que
00:49:02 physiologiquement, nous ne sommes pas des hommes.
00:49:04 Le féminisme a construit un idéal
00:49:06 féminin, qui est calqué sur le masculin, en fait.
00:49:08 Il ne défend jamais les femmes
00:49:10 en tant que femmes, et donc en tant que mères.
00:49:12 - Vous voulez dire, il a spécificité des femmes, il la rejette.
00:49:14 - Il rejette la spécificité des femmes.
00:49:16 Donc le biologique.
00:49:18 Ce qui est très intéressant à l'heure actuelle,
00:49:20 tout le monde a entendu parler du phénomène transmania,
00:49:22 c'est de voir certaines féministes
00:49:24 refuser le phénomène trans,
00:49:26 sans se rendre compte que c'est leur propre idéologie
00:49:28 qui est à l'origine de ça. Parce que
00:49:30 la négation du biologique,
00:49:32 elle est dans le féminisme dès le départ.
00:49:34 Dès le départ,
00:49:36 chez Simone de Beauvoir, encore une fois,
00:49:38 la maternité, on voit que ça l'exaspère
00:49:40 parce que c'est une caractéristique
00:49:42 biologique, parce que ça ramène la
00:49:44 femme à son corps,
00:49:46 et elle ne le supporte pas.
00:49:48 C'est une intellectuelle Simone de Beauvoir,
00:49:50 elle est dans l'abstrait, et elle ne supporte pas
00:49:52 d'être amenée à cette condition.
00:49:54 - Oui, mais qu'à l'heure féministe, disent "notre corps
00:49:56 nous appartient", c'est le corps
00:49:58 féminin dont elle parle, donc elle...
00:50:00 - Ah oui, mais alors
00:50:02 "mon corps m'appartient", pour moi
00:50:04 ça fait partie des slogans féministes
00:50:06 assez ineptes, à vrai dire,
00:50:08 parce que, justement,
00:50:10 les féministes ont fait des femmes
00:50:12 les propriétaires égocentriques de leur propre corps.
00:50:14 Ce que je
00:50:16 opposerais un peu à l'idéal
00:50:18 chrétien
00:50:20 qui disait à travers la bouche de Saint Paul
00:50:22 une phrase très belle
00:50:24 "le corps de la femme ne lui
00:50:26 appartient pas, il est à son mari",
00:50:28 mais il faut entendre la suite,
00:50:30 "le corps du mari ne lui appartient pas, il était
00:50:32 à sa femme". - Oui, ça on l'entend
00:50:34 moins, vous voulez dire, parce que... - Oui, il ne faut pas garder
00:50:36 que la première partie de la phrase.
00:50:38 Mais c'est ce qui est très intéressant, c'est de voir
00:50:40 le christianisme pose un modèle
00:50:42 dans le rapport des sexes, qui est le
00:50:44 "don mutuel". Et le féminisme,
00:50:46 au contraire, a décrété
00:50:48 "le mon corps m'appartient", c'est-à-dire que la femme
00:50:50 serait la propriétaire de son corps,
00:50:52 que l'homme n'a pas son mot
00:50:54 à dire, notamment lorsqu'elle est enceinte,
00:50:56 puisque ça faisait
00:50:58 vraiment partie, dans les revendications
00:51:00 autour de l'IVG, l'idée
00:51:02 que l'homme ne devait pas avoir
00:51:04 son mot à dire. Il y a aussi le slogan "pas d'utérus,
00:51:06 pas d'avis", qui exclut quand même
00:51:08 radicalement le géniteur
00:51:10 de la décision. Et,
00:51:12 encore une fois, ce slogan "mon corps m'appartient"
00:51:14 est complètement absurde, parce que
00:51:16 nous ne nous créons pas,
00:51:18 nous ne décidons pas...
00:51:20 Voilà, c'est vraiment un fantasme
00:51:22 démiurgique,
00:51:24 une hubris. - On va en parler,
00:51:26 enfin, Gerland, mais il faut aussi dire que je pense
00:51:28 que la réaction des féministes, de ce point de vue-là,
00:51:30 à mon avis, c'est que pendant
00:51:32 effectivement
00:51:34 quelques siècles, il y avait en tout cas
00:51:36 un certain nombre d'hommes qui estimaient "mon corps à moi,
00:51:38 l'homme m'appartient, et le corps de ma femme,
00:51:40 il m'appartient aussi". - Il m'appartient aussi.
00:51:42 - Il y avait quand même ça, il ne faut pas l'oublier.
00:51:44 On en parle tout de suite, on continue d'en parler
00:51:46 après cette petite pause.
00:51:48 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:51:52 midi 14h. André Bercov.
00:51:54 Ici Sud Radio.
00:51:58 Les Français parlent au français.
00:52:02 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:52:06 Je n'aime pas
00:52:08 la blanquette de veau.
00:52:10 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:52:12 Ce n'est pas la nouvelle vague, c'est la nouvelle
00:52:14 faveur Gerland, l'effacement des mères,
00:52:16 du féminisme à la haine de la maternité
00:52:18 qui vient de paraître aux éditions de l'artilleur
00:52:20 où vous lancez un certain nombre
00:52:22 de pavés dans la mare. Dans la mare,
00:52:24 justement, de ce côté de
00:52:26 dire "attention, les femmes, les hommes". Vous venez de dire
00:52:28 d'ailleurs, F. Gerland, effectivement, c'était un slogan
00:52:30 féministe, pas d'hypothéose, pas d'avis,
00:52:32 c'est-à-dire que les pères
00:52:34 ou les co-parents, comme on dit aujourd'hui,
00:52:36 n'ont pas à se mêler de cela. Mais en même
00:52:38 temps, notamment jusqu'au planning familial,
00:52:40 on a entendu "mais attendez, attendez,
00:52:42 un homme peut tomber enceinte".
00:52:44 Et n'y a-t-il
00:52:46 pas là une certaine contradiction, quand même ?
00:52:48 - Si, certainement. La même
00:52:50 que celle qui habite notre président de la République
00:52:52 qui avait déclaré il y a quelques années
00:52:54 qu'on n'était pas forcément...
00:52:56 qu'un père n'était pas
00:52:58 forcément un mâle, et qui maintenant
00:53:00 veut rendre obligatoire
00:53:02 un droit de visite des pères
00:53:04 dans les cas de séparation, parce qu'il s'est rendu
00:53:06 compte qu'en fait, on avait besoin des pères.
00:53:08 Donc, ce qui est terrible à l'heure actuelle,
00:53:10 c'est que le père
00:53:12 ne peut plus se définir, puisque
00:53:14 c'est très difficile pour lui de trouver
00:53:18 sa place. Tout à l'heure, on disait
00:53:20 "pas d'utérus, pas d'avis". Ça veut dire que, quand la
00:53:22 femme tombe enceinte, ça ne concerne qu'elle.
00:53:24 Il n'a pas à donner son avis.
00:53:26 Par contre, si elle choisit de garder
00:53:28 l'enfant et de l'élever, on va
00:53:30 réclamer du père qu'il s'investisse
00:53:32 comme une sorte de seconde-maman,
00:53:34 comme un parent d'eux,
00:53:36 j'ai envie de dire qu'il est, comme un coparent.
00:53:38 Et
00:53:40 il va devoir
00:53:42 assumer cette fonction,
00:53:44 passer de l'indifférence à la responsabilité,
00:53:46 en fonction du choix de la femme.
00:53:48 Ce qui est quand même assez violent,
00:53:50 je trouve, pour les pères, qui
00:53:52 ensuite seront quand même exclus, encore une fois,
00:53:54 de la paternité dans tous les cas de séparation,
00:53:56 pratiquement, puisqu'à 75%,
00:53:58 c'est la femme qui obtiendra la garde des enfants.
00:54:00 Donc c'est quand même très violent.
00:54:02 Et on voit qu'il y a,
00:54:04 à travers les revendications
00:54:06 trans, à travers
00:54:08 les revendications des minorités,
00:54:10 une volonté qui
00:54:12 accompagne la volonté féministe
00:54:14 de supprimer complètement
00:54:16 les notions de père et de mère,
00:54:18 puisque, suite
00:54:20 à la reconnaissance
00:54:22 des familles homoparentales, il a
00:54:24 fallu supprimer les termes de père
00:54:26 et de mère. C'est quand même très grave.
00:54:28 Moi, je veux dire, très régulièrement,
00:54:30 je suis confrontée à des documents
00:54:32 où on me demande de remplir parent 1, parent 2.
00:54:34 Mais ça m'exaspère. - Ah oui, c'est officiel,
00:54:36 c'est dans le règne. - Oui, oui. Notamment
00:54:38 dans tous les organismes privés, où ça va encore plus vite
00:54:40 que dans la machine de l'État.
00:54:42 On en est là. Quand vous êtes enceinte,
00:54:44 que vous prenez un rendez-vous dans le cadre de votre grossesse,
00:54:46 on vous signale si le coparent
00:54:48 est autorisé ou pas.
00:54:50 Vous vous rendez compte qu'on utilise "coparent" pour
00:54:52 dire un père.
00:54:54 C'est tellement beau.
00:54:56 C'est des choses qui sont fondatrices,
00:54:58 qui sont à la base de toute société.
00:55:00 La famille, le père, la mère, l'enfant.
00:55:02 On est en train de balayer ça
00:55:04 pour des
00:55:06 folies. C'est incroyable.
00:55:08 - Ils vous diront que vous êtes vieux jeu.
00:55:10 Non mais,
00:55:12 quand ça arrive, et vous racontez
00:55:14 dans votre livre, ce que
00:55:16 vous avez entendu dans "Combini", qui était
00:55:18 effectivement des plateformes de réseaux
00:55:20 sociaux,
00:55:22 vous avez raconté l'histoire d'Artoise.
00:55:24 C'est vraiment intéressant, c'est très significatif.
00:55:26 Même si c'est très minoritaire,
00:55:28 bien sûr, mais quand même. - Ça reste minoritaire,
00:55:30 mais on abreuve quand même très largement
00:55:32 les jeunes, à l'heure actuelle,
00:55:34 de vidéos sur la promotion de la stérilité
00:55:36 volontaire. Donc cette jeune fille, dans le
00:55:38 média "Combini", explique qu'elle s'est fait
00:55:40 ligaturer les trompes. Je crois qu'elle n'a que 18 ans.
00:55:42 Elle affirme qu'elle n'est parfaitement
00:55:44 sûre de ne jamais vouloir avoir d'enfant.
00:55:46 - Parce que c'est irréversible.
00:55:48 - Parce que c'est irréversible. C'est ce qu'elle dit.
00:55:50 C'est irréversible.
00:55:52 Elle préfère,
00:55:54 parce qu'on lui dit "Mais est-ce que tu ne vas pas
00:55:56 regretter un jour ?" et elle dit,
00:55:58 cette phrase extraordinaire, "Je préfère regretter
00:56:00 de ne pas avoir eu d'enfant que regretter
00:56:02 de les avoir faits."
00:56:04 Donc la seule alternative, visiblement,
00:56:06 pour les jeunes, elle est entre
00:56:08 la stérilité volontaire ou le regret
00:56:10 d'être mère. Regret d'être mère qui est un peu
00:56:12 le point de départ de mon livre. J'ai écrit
00:56:14 ce livre notamment en réaction
00:56:16 à tous ces articles qui pullulent dans la
00:56:18 presse féminine pour s'épancher sur
00:56:20 le regret de la maternité
00:56:22 qui aurait été un tabou
00:56:24 auparavant et qui serait
00:56:26 enfin une parole
00:56:28 libératrice
00:56:30 maintenant. Donc on voit
00:56:32 que pour cette jeune fille, il n'y a pas d'autre alternative.
00:56:34 Cette mode
00:56:36 de la stérilité volontaire est encouragée
00:56:38 par un mouvement écologiste qui est
00:56:40 complètement nihiliste,
00:56:42 qui voit l'espèce humaine comme une nuisance
00:56:44 sur Terre. C'est quand même hallucinant
00:56:46 de tomber là-dedans et de laisser
00:56:48 nos jeunes croire à ça.
00:56:50 On y reviendra.
00:56:52 Un problème de natalité,
00:56:54 on ne fait
00:56:56 pratiquement plus d'enfants, mais en Occident
00:56:58 et en Europe particulièrement
00:57:00 et c'est nous qui nous soucions
00:57:02 de ne pas faire d'enfants pour sauver
00:57:04 la planète. C'est absolument
00:57:06 délirant. - Et vous dites,
00:57:08 on en parlait hors antenne,
00:57:10 Eva Guerlain, vous dites que
00:57:12 beaucoup de jeunes, effectivement,
00:57:14 disent "la maternité, ça va nous prendre
00:57:16 du temps, on a autre chose à faire, je veux vivre
00:57:18 d'abord et puis on revient ensuite".
00:57:20 - C'est ça, c'est qu'en fait, ce discours écologiste,
00:57:22 il est la bonne conscience
00:57:24 qu'on se donne pour
00:57:26 un individualisme qui est forcené
00:57:28 maintenant. C'est-à-dire que
00:57:30 on ne supporte plus l'enfant
00:57:32 parce qu'il va demander trop de sacrifices, tout simplement.
00:57:34 Parce qu'il va entraver
00:57:36 notre liberté.
00:57:38 C'est insupportable. D'ailleurs,
00:57:40 le regret de notre mère, pourquoi il s'exprime ?
00:57:42 Ce n'est pas parce qu'il était tabou avant et que maintenant
00:57:44 la parole se libère. C'est parce que pour regretter
00:57:46 d'être mère, il faut avoir une
00:57:48 conception de l'enfant comme
00:57:50 une sorte d'instrument dans la quête du bien-être.
00:57:52 Il faut avoir pensé
00:57:54 qu'on allait faire un enfant
00:57:56 pour améliorer son bien-être.
00:57:58 Et une fois qu'on s'aperçoit que, bon,
00:58:00 finalement, c'est plus compliqué
00:58:02 que ça, là,
00:58:04 le résultat est qu'on
00:58:06 regrette d'être mère. Mais en fait,
00:58:08 le sacrifice fait partie intégrante de la maternité.
00:58:10 C'est une notion qu'on ne supporte plus.
00:58:12 Une notion...
00:58:14 - Et vous, vous voyez beaucoup de jeunes,
00:58:16 enfin, vous, dans votre...
00:58:18 Peut-être pas dans votre métier, dans votre occupation,
00:58:20 mais beaucoup de jeunes, vos pensées sont...
00:58:22 Ou bien c'est une
00:58:24 minorité, ou bien c'est une pause
00:58:26 plutôt qu'une conviction très répandue.
00:58:28 - Je pense que le discours
00:58:30 qui consiste à dire que
00:58:32 faire des enfants, c'est mauvais pour la planète,
00:58:34 on rabâche
00:58:36 tellement ce discours
00:58:38 écologique culpabilisateur aux jeunes,
00:58:40 c'est quand même très prégnant chez eux.
00:58:42 Et
00:58:44 je pense que ça se répand de plus en plus
00:58:46 chez les 15-20 ans
00:58:48 cette idée que, non,
00:58:50 je ne veux pas avoir d'enfants.
00:58:52 Voilà. Et récemment,
00:58:54 j'ai encore lu, parce qu'il y a
00:58:56 la ligature des trompes pour les
00:58:58 filles, mais il y a aussi la vasectomie
00:59:00 pour les garçons. J'ai lu un article
00:59:02 encore récemment
00:59:04 qui disait, la vasectomie,
00:59:06 c'est l'avenir de la femme, point d'interrogation.
00:59:08 Donc là, on se dit que le féminisme est arrivé à un point
00:59:10 de non-retour, c'est-à-dire qu'il
00:59:12 estime que les femmes ne seront libres
00:59:14 que lorsque les garçons se seront faits stériliser.
00:59:16 - Intéressant. - Donc messieurs,
00:59:18 ça devient
00:59:20 effrayant, je trouve, quand on est un homme.
00:59:22 - Oui, enfin écoutez, c'est intéressant de voir qu'il y a
00:59:24 50 ans, Aragon écrivait "la femme
00:59:26 est l'avenir de l'homme", là on dit
00:59:28 "la ligature est l'avenir de la femme"
00:59:30 et "la vasectomie est l'avenir de l'homme". C'est intéressant
00:59:32 comme perspective. - Et l'avenir de la femme,
00:59:34 parce que c'est ça, finalement, la fille
00:59:36 peut-être ne se fera pas ligaturer les trompes,
00:59:38 mais est-ce qu'elle n'exercera pas une pression sur son
00:59:40 conjoint ? Parce que de plus en plus,
00:59:42 il y a cette idée qu'il faut répartir la charge
00:59:44 contraceptive,
00:59:46 qu'elle ne doit pas revenir uniquement à la fille,
00:59:48 que le garçon doit l'assumer aussi.
00:59:50 Vous imaginez, pour un garçon, la
00:59:52 pression sur lui si sa copine
00:59:54 commence à lui suggérer que, pour être tranquille,
00:59:56 elle aimerait bien qu'il fasse une vasectomie ?
00:59:58 - Oui, ça doit être intéressant. - Moi, j'aimerais
01:00:00 pas être à sa place. - Chérie, si tu m'aimes,
01:00:02 fais une vasectomie.
01:00:04 On continue à parler,
01:00:06 on va parler de la politique de la natalité
01:00:08 avec Avey Aguéland, parce que c'est fondamental.
01:00:10 On sait ce qui se passe aujourd'hui en Occident,
01:00:12 mais aussi ailleurs.
01:00:14 On en parle tout de suite après cette pause.
01:00:16 - Avec vous, au 0826 300 300
01:00:18 pour réagir et poser toutes vos questions.
01:00:20 A tout de suite sur Sud Radio.
01:00:22 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
01:00:24 Appelez maintenant pour réagir.
01:00:26 0826 300 300
01:00:28 Ici Sud Radio.
01:00:30 Les Français parlent au français.
01:00:32 Les carottes sont cuites.
01:00:34 Les carottes sont cuites.
01:00:36 Les carottes sont cuites.
01:00:38 Les carottes sont cuites.
01:00:40 Les carottes sont cuites.
01:00:42 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
01:00:44 - Je suis pas le seul.
01:00:46 Effacement des mères, du féminisme
01:00:48 à la haine de la maternité.
01:00:50 Avey Aguéland, aux éditions
01:00:52 L'Artilleur.
01:00:54 Et alors parlons, effectivement, vous savez, on dit toujours
01:00:56 qu'il faut faire de l'épigraphie, il faut faire des enfants.
01:00:58 On parle de la crise en Occident.
01:01:00 Mais pas seulement en Occident, d'ailleurs
01:01:02 plusieurs pays, on l'a vu.
01:01:04 En fait, le paradoxe fondamental
01:01:06 de tout ça, Avey Aguéland,
01:01:08 c'est qu'au fur et à mesure du consumérisme,
01:01:10 au fur et à mesure, effectivement,
01:01:12 de la modernité, enfin ce qu'on appelle
01:01:14 la modernité,
01:01:16 tout se passe comme si, mais vous allez
01:01:18 me démentir si
01:01:20 vous n'êtes pas d'accord, mais
01:01:22 tout se passe comme si, il dit "oui d'accord, mais on a accès
01:01:24 à la vie, on avait tellement
01:01:26 de devoirs, etc.
01:01:28 Maintenant c'est les droits, c'est l'ère des droits,
01:01:30 droit A, droit A, droit A.
01:01:32 Certes, j'ai le droit à la maternité,
01:01:34 ou à la paternité, mais si j'ai pas envie,
01:01:36 et bien écoutez,
01:01:38 fichez-moi la paix. Et ce qu'il n'y a
01:01:40 pas ce côté de dire, voilà, c'est
01:01:42 la liberté d'un côté,
01:01:44 et en même temps, économiquement
01:01:46 et du point de vue de la natalité,
01:01:48 l'effondrement de la natalité
01:01:50 fait quand même un gros, gros
01:01:52 problème aujourd'hui. - Oui, ben,
01:01:54 on a développé, en fait, un rapport à l'enfant
01:01:56 qui est un rapport du consommateur.
01:01:58 A la fois pour dire,
01:02:00 ce qu'on disait tout à l'heure,
01:02:02 je regrette d'être mère ou je n'ai pas envie d'avoir
01:02:04 d'enfant parce que, en fait, ça nuit à mon bien-être.
01:02:06 Donc, voilà, exil des enfants.
01:02:08 Ou, inversement,
01:02:10 quelle que soit ma sexualité, quelle que soit
01:02:12 ma condition, si l'envie me prend
01:02:14 de me procurer un enfant,
01:02:16 de manière artificielle, il va falloir qu'on me
01:02:18 permette de me le procurer. Donc,
01:02:20 marchandisation totale de l'enfant
01:02:22 et négation
01:02:24 de la biologie.
01:02:26 C'est vrai que, là, cette année, en matière
01:02:28 de démographie, pour revenir à cette
01:02:30 question, on a atteint un point
01:02:32 un peu
01:02:34 très inquiétant. - C'est-à-dire ?
01:02:36 - Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale,
01:02:38 le nombre de naissances
01:02:40 est passé en dessous de 700 000.
01:02:42 Donc, c'est le nombre... - Vous parlez
01:02:44 de la France ? - Oui, pour la France. - Pour la première fois
01:02:46 depuis 1945 ? - Oui, voilà.
01:02:48 C'est le nombre de naissances le plus bas depuis 1945.
01:02:50 Donc, ça a quand même un peu affolé le gouvernement
01:02:52 qui a, alors, parlé de
01:02:54 réarmement démographique.
01:02:56 Mais ce qui est intéressant, c'est que,
01:02:58 dans le même temps, ils constitutionnalisaient l'IVG,
01:03:00 qui n'est quand même pas un message
01:03:02 très favorable en termes de politique
01:03:04 nataliste. Et justement, cette année,
01:03:06 donc la même année où on passe en dessous de 700 000
01:03:08 naissances, on bat aussi un record
01:03:10 d'IVG, puisqu'on est
01:03:12 à plus de 230 000.
01:03:14 Ça tourne toujours à peu près autour de 230 000
01:03:16 tous les ans, mais là, on a battu un record cette année.
01:03:18 Et donc, avec...
01:03:20 Quand on rapporte au nombre des naissances,
01:03:22 ça fait qu'un enfant sur quatre, qu'on sue dans
01:03:24 ce pays,
01:03:26 termine, voilà,
01:03:28 dans une poubelle d'hôpital.
01:03:30 - Hum, ouais. - Donc,
01:03:32 on voit qu'il y a quand même, à travers ça, un
01:03:34 grand mépris de... - Vous êtes contre l'IVG, vous ?
01:03:36 - Non, pas du tout. Pas du tout.
01:03:38 Je pense que ça doit être légal.
01:03:40 En fait, moi, dans l'idéal,
01:03:42 j'aimerais bien une situation comme on a
01:03:44 dans d'autres pays européens, c'est-à-dire simplement
01:03:46 une dépénalisation, parce que
01:03:48 je pense qu'il ne faut pas confondre. Il faut que
01:03:50 l'IVG soit permise, il ne faut surtout pas qu'on
01:03:52 retombe dans les avortements clandestins, ou que sais-je.
01:03:54 Mais, il ne faut
01:03:56 pas non plus la vénérer
01:03:58 comme on le fait à l'heure actuelle.
01:04:00 Mettre ça dans la Constitution,
01:04:02 aux côtés de nos valeurs fondamentales, de tout ce qu'ils font
01:04:04 de notre société, ça me paraît problématique
01:04:06 en termes de message, en fait.
01:04:08 Il faut rappeler que Simone Veil
01:04:10 avait dit que l'IVG devait rester
01:04:12 une sorte de pisalée, c'est-à-dire
01:04:14 quelque chose...
01:04:16 - Si on ne peut pas faire autrement.
01:04:18 - C'est ça, l'expression, c'était un ultime recours
01:04:20 pour les situations sans issue.
01:04:22 Aujourd'hui, ça n'est plus les termes qu'on utilise.
01:04:24 On parle de liberté, de droit,
01:04:26 c'est merveilleux. - Et de la consommation.
01:04:28 - Donc, les termes ont un sens, en fait.
01:04:30 Et forcément,
01:04:32 à partir du moment où
01:04:34 on ne cesse de parler de l'IVG comme d'une
01:04:36 sublime liberté,
01:04:38 il n'y a plus de limite dans
01:04:40 son recours, alors même que l'objectif
01:04:42 de la loi Veil était de diminuer
01:04:44 le nombre d'IVG. - Alors que faire, Eva Guerlain,
01:04:46 justement, pour redonner envie ?
01:04:48 Parce que vous parlez
01:04:50 d'un rapport, vous dites que, contrairement
01:04:52 à ce qu'on croit, les femmes,
01:04:54 elles ont envie de faire des enfants, en tout cas.
01:04:56 Beaucoup ont envie de faire des enfants. - Oui, une certaine partie.
01:04:58 - Et que ce n'est pas la liberté d'abord,
01:05:00 mais voilà. - Alors,
01:05:02 effectivement, à l'heure actuelle,
01:05:04 toute idée de politique nataliste est largement
01:05:06 tabou. Lors du dernier débat sur
01:05:08 la réforme des retraites, il en avait été question
01:05:10 à l'Assemblée, Sandrine Rousseau avait
01:05:12 bondi pour hurler "Lâchez nos ovaires,
01:05:14 lâchez nos utérus". Les féministes
01:05:16 font systématiquement semblant de croire
01:05:18 qu'on va vouloir forcer les femmes à faire des enfants.
01:05:20 Or, ce qui se passe
01:05:22 à l'heure actuelle, et Emmanuel Macron
01:05:24 l'a mentionné récemment, parce que
01:05:26 il a l'air de s'occuper quand même un petit peu du
01:05:28 problème,
01:05:30 il y a un désir d'enfant chez les
01:05:32 femmes qui est très nettement supérieur à notre
01:05:34 indice de fécondité.
01:05:36 En fait, quand on demande aux femmes
01:05:38 combien d'enfants elles aimeraient avoir, on obtient en moyenne
01:05:40 2,4.
01:05:42 Un désir qui est autour de 2,4.
01:05:44 - C'est un récent sondage.
01:05:46 - Oui, oui, tout à fait. En tout cas, c'est le chiffre
01:05:48 qu'a donné aussi Emmanuel Macron récemment.
01:05:50 - D'accord. - Alors que notre natalité
01:05:52 est à 1,8, donc nettement
01:05:54 plus basse. Donc, il ne s'agit pas de forcer
01:05:56 les femmes à faire des enfants, mais simplement de leur permettre
01:05:58 de faire ce qu'elles veulent.
01:06:00 Et ça devrait être l'objectif des féministes,
01:06:02 puisqu'elles défendent prétendument
01:06:04 nos droits. Mais encore une fois,
01:06:06 comme je le disais dès le départ, ça n'est pas le cas.
01:06:08 Elles, elles défendent leur agenda idéologique,
01:06:10 qui est la mise à l'écart
01:06:12 le plus possible de la maternité.
01:06:14 Et donc, jamais,
01:06:16 elles ne défendent,
01:06:18 elles ne militent pour ce qui nous permettrait
01:06:20 de simplement nous réaliser, de faire
01:06:22 ce qu'on a envie de faire. - Mais alors,
01:06:24 selon vous, mettez-vous
01:06:26 dans la peau d'une ministre,
01:06:28 Eva Guerland,
01:06:30 une politique nataliste. C'est vrai
01:06:32 qu'il en a un peu parlé Emmanuel Macron,
01:06:34 mais comme ça, ça consisterait,
01:06:36 sans faire le catalogue des mesures,
01:06:38 ça consisterait aujourd'hui en France,
01:06:40 en 2024, à quoi faire ?
01:06:42 - Alors, il y a des choses très simples, parce que la France
01:06:44 a un retard énorme sur
01:06:46 ces questions. On est les plus,
01:06:48 je pense, les plus marqués par ce féminisme,
01:06:50 ce beauvoirisme.
01:06:52 Donc, déjà,
01:06:54 il est absolument extraordinaire
01:06:56 que les féministes ne réclament jamais un allongement
01:06:58 du congé maternité. On a un des
01:07:00 congés maternités les plus courts d'Europe,
01:07:02 avec 10 semaines,
01:07:04 ce qui en plus... - C'est un des plus courts d'Europe ?
01:07:06 - Ah oui, oui, en Allemagne,
01:07:08 en Italie,
01:07:10 sauf, il y a l'Angleterre et l'Espagne
01:07:12 qui ne se situent pas très bien non plus,
01:07:14 mais à peu près partout ailleurs, il est parfaitement
01:07:16 naturel à la naissance de l'enfant
01:07:18 de s'arrêter 6 mois à 1 an. En Suède,
01:07:20 vous avez 1 an à 80% du salaire.
01:07:22 En France, après 10 semaines,
01:07:24 vous devez retourner au travail, ce qui vous
01:07:26 contraint à s'œuvrer votre enfant,
01:07:28 alors même que l'OMS recommande l'allaitement
01:07:30 exclusif jusqu'à 6 mois.
01:07:32 Donc, on nous dit d'allaiter
01:07:34 jusqu'à 6 mois, de revenir à la nature,
01:07:36 au bio, le lait maternel,
01:07:38 et à côté de ça,
01:07:40 au bout de 10 semaines, on vous dit "Allez, tu retournes au travail",
01:07:42 sachant qu'ensuite, le congé parental,
01:07:44 les allocations sont ridicules,
01:07:46 quand vous êtes classe moyenne,
01:07:48 c'est pratiquement impossible à prendre,
01:07:50 à moins de pouvoir le financer entièrement soi-même.
01:07:52 Donc ça, c'était un premier point.
01:07:54 Je n'ai jamais entendu de féministes
01:07:56 militer au effort pour ça.
01:07:58 Ensuite,
01:08:00 autre paradoxe
01:08:02 dans une société féministe,
01:08:04 où on veut absolument que les femmes soient au travail,
01:08:06 indépendantes financièrement, etc.,
01:08:08 ce que j'ai envie d'être aussi personnellement,
01:08:10 la condition pour ça, c'est d'avoir un mode de garde.
01:08:12 Tout simplement.
01:08:14 Et là non plus, je n'ai jamais entendu les féministes
01:08:16 militer pour un droit au mode de garde
01:08:18 à 100%,
01:08:20 comme le droit d'inscrire son enfant à l'école.
01:08:22 Tout simplement, encore une fois,
01:08:24 leur solution, c'est la mise à l'écart de la maternité.
01:08:26 Elles ne veulent pas aider les femmes
01:08:28 à concilier la maternité et le travail.
01:08:30 Pas du tout, parce que sinon...
01:08:32 - Vous voulez dire qu'elles ne sont pas d'accord pour subventionner
01:08:34 la garde, etc.
01:08:36 - Les places en crèche. Tout le monde devrait avoir
01:08:38 automatiquement une place en crèche publique.
01:08:40 Il n'est pas normal qu'on doive se battre,
01:08:42 qu'on doive pleurer, supplier.
01:08:44 À l'heure actuelle, il y aurait autour de
01:08:46 30% d'enfants qui n'ont pas de mode de garde.
01:08:48 Donc, ils sont gardés par les parents,
01:08:50 parfois les grands-parents.
01:08:52 Vous imaginez bien que dans 90% des cas,
01:08:54 quand c'est les parents, c'est la mère.
01:08:56 Une mère qui, du coup, ne peut pas retourner au travail.
01:08:58 Dans une société qui se veut
01:09:00 féministe, qui nous fait
01:09:02 des pataquesses sur
01:09:04 l'égalité salariale et sur
01:09:06 le 8 mars, à chaque fois,
01:09:08 c'est le délire complet.
01:09:10 On n'entend jamais parler de ces problèmes-là,
01:09:12 qui sont les vrais problèmes des femmes.
01:09:14 - Et notamment aussi, autre problème, les maternités,
01:09:16 où je crois que vous avez même, personnellement,
01:09:18 vous avez eu un témoignage,
01:09:20 un témoignage, voilà,
01:09:22 là-dessus. - C'est assez. - C'est-à-dire que c'est quoi ?
01:09:24 C'est encombré ?
01:09:26 Il se passe quoi ? - Oui, oui. Notre système
01:09:28 hospitalier est aux abois,
01:09:30 on le sait, et particulièrement
01:09:32 le secteur des maternités.
01:09:34 Alors d'abord, par manque de moyens,
01:09:36 puisqu'on a supprimé des lits,
01:09:38 on a divisé le nombre
01:09:40 de maternités. C'est hallucinant.
01:09:42 Il y a des articles qui sont sortis récemment
01:09:44 parce qu'il y a une augmentation
01:09:46 de la... je crois des problèmes
01:09:48 périnataux, des
01:09:50 morts d'enfants.
01:09:52 La mortalité maternelle,
01:09:54 ça va encore, mais bon, ça commence
01:09:56 notamment dans les Outre-mer à poser problème.
01:09:58 Donc on a ce système
01:10:00 hospitalier qui est méprisé,
01:10:02 puisqu'en fait, quand quelque chose n'est pas rentable financièrement,
01:10:04 on ferme la maternité.
01:10:06 Enfin, c'est absolument hallucinant.
01:10:08 Ça montre encore un mépris de ce secteur-là.
01:10:10 Et puis, évidemment, il y a le
01:10:12 côté qu'on accueille
01:10:14 le monde entier dans nos hôpitaux,
01:10:16 dans nos maternités, avec des femmes
01:10:18 d'origine immigrée qui font le double
01:10:20 d'enfants des femmes françaises,
01:10:22 qui sont encouragées par tout notre système social,
01:10:24 par notre droit du sol.
01:10:26 Et quand vous arrivez dans une maternité débordée,
01:10:28 vous êtes très souvent entouré de femmes qui ne parlent pas français.
01:10:30 - C'est ce qui vous est arrivé, vous ? - Oui.
01:10:32 - Et vous n'avez pas pu avoir...
01:10:34 Enfin, si vous pouviez en parler, je crois que ce serait bien d'en parler.
01:10:36 - C'est-à-dire que, oui, je suis arrivée dans une
01:10:38 maternité débordée, où il n'y avait pas de place
01:10:40 en chambre pour moi, ce qui m'a empêchée de
01:10:42 bénéficier... Il me semble que ça devrait être
01:10:44 un droit pour les femmes occidentales, notamment
01:10:46 quand vous travaillez, que vous cotisez toute l'année.
01:10:48 - Pour toutes les femmes, d'ailleurs. - Voilà.
01:10:50 De tout ce qui aurait pu me soulager, notamment la péri-durale,
01:10:52 que j'ai eue beaucoup trop tard,
01:10:54 j'ai énormément souffert,
01:10:56 et oui, j'ai été dans des conditions
01:10:58 terribles. - Oui, c'est ça. Et ça aussi,
01:11:00 ça fait partie, si on veut, une politique...
01:11:02 - Bien sûr. - C'est clair. - Parce qu'il faut
01:11:04 savoir aussi que de plus en plus de femmes
01:11:06 se tournent vers l'accouchement à domicile,
01:11:08 à la fois pour des raisons écologiques,
01:11:10 retrouver un accouchement plus nature,
01:11:12 etc., mais aussi à cause
01:11:14 d'expériences antérieures traumatisantes
01:11:16 d'accouchement à l'hôpital. Et ça, ça devrait
01:11:18 quand même nous inquiéter parce que c'est dangereux d'accoucher
01:11:20 à la maison. Il n'y a pas possibilité
01:11:22 de pratiquer une césarienne d'urgence, il n'y a pas de service
01:11:24 de réanimation. - Et puis on ne sait jamais, il peut y avoir
01:11:26 des microbes ou des...
01:11:28 - Bien sûr, tout à fait. Donc que des femmes
01:11:30 en viennent à se mettre un peu en danger
01:11:32 pour, peut-être, pourfuir
01:11:34 l'hôpital public et les conditions dans lesquelles
01:11:36 on y accouche, ça mériterait au moins
01:11:38 qu'on s'interroge là-dessus. - Tout à fait. Je crois,
01:11:40 c'est à l'intérieur de la taille Stébane que nous avons...
01:11:42 - Ça fait réagir, nous avons Philippe qui nous appelle
01:11:44 depuis quand ? Bonjour Philippe. - Bonjour Philippe.
01:11:46 - Oui, bonjour
01:11:48 Madame Elisabeth Ardamboul, bonjour André.
01:11:50 Vous avez évoqué
01:11:52 là en deux mots, effectivement, le nihilisme
01:11:54 et Mme Elthode en parle
01:11:56 concrètement. Il est évident que
01:11:58 on doit trouver...
01:12:00 - Oui ? - On vous entend.
01:12:02 - Ah, on vous entend. Oui, ça y est,
01:12:04 on vous entend. - Non.
01:12:06 - Non, on vous entend pas. - Philippe, est-ce que vous pouvez répéter la question,
01:12:08 il y a une petite coupure.
01:12:10 - Oui, vous avez...
01:12:12 - On va
01:12:14 retrouver Philippe dans un instant après cette courte pause,
01:12:16 le temps de régler nos petits soucis. Puis si vous voulez
01:12:18 rappeler 0 826 300
01:12:20 300 pour intervenir dans l'émission. A tout de suite
01:12:22 sur Sud Radio.
01:12:24 Sud Radio Bercov dans tous ses états,
01:12:26 midi 14h.
01:12:28 André Bercov.
01:12:30 Ici Sud Radio.
01:12:32 Les français parlent au français.
01:12:36 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:12:40 Je n'aime pas la blanquette
01:12:42 de veau. Sud Radio
01:12:44 Bercov dans tous ses états.
01:12:46 - Toujours dans Bercov dans tous ses états avec
01:12:48 Eve Vaguerland qui vient nous voir pour son livre
01:12:50 "L'effacement des mers" aux éditions de l'Artillerie.
01:12:52 Et puis nous avons retrouvé Philippe qui nous appelle depuis
01:12:54 quand ? Rebonjour Philippe. - Rebonjour Philippe.
01:12:56 - Avec mes excuses.
01:12:58 Madame Eve Vaguerland, bonjour.
01:13:00 André Bercov,
01:13:02 toujours un plaisir. Oui, vous avez
01:13:04 juste évoqué le nihilisme.
01:13:06 Emmanuel Todd en fait référence.
01:13:08 Oui, la perte de valeur, la perte de sens
01:13:10 qui fait des ravages
01:13:12 pour pas dire autre chose. Alors,
01:13:14 juste un constat, pour moi en tout cas,
01:13:16 le rôle des mers
01:13:18 et des femmes est une mûre porteur
01:13:20 de nos sociétés et
01:13:22 civilisations. J'ai un constat.
01:13:24 Alors, je vais prendre
01:13:26 à revers un peu ce que
01:13:28 vous avez évoqué. Je pense
01:13:30 qu'il va témoin un
01:13:32 renversement majeur
01:13:34 dans notre mode de vie
01:13:36 et notamment je pense à
01:13:38 un fait précis,
01:13:40 la mise en œuvre de
01:13:42 l'intelligence artificielle dans le monde
01:13:44 du travail.
01:13:46 Le travail, on travaillait
01:13:48 avant, c'était l'homme
01:13:50 qui travaillait, vous l'avez évoqué tout à l'heure,
01:13:52 la femme au foyer et avec
01:13:54 une lettre F majuscule,
01:13:56 une mère de famille
01:13:58 en plein travail. Alors, j'ai une question
01:14:00 pour madame Eva Carvan,
01:14:02 pensez-vous pas
01:14:04 que ce
01:14:06 nouvel environnement
01:14:08 prédateur de l'IA dans le monde
01:14:10 du travail va de plein droit donner
01:14:12 une réelle
01:14:14 renaissance à la femme
01:14:16 pour accompagner, éduquer
01:14:18 sa famille
01:14:20 aujourd'hui, demain ?
01:14:22 - Vous voulez dire qu'un certain nombre
01:14:24 de tâches seront faites par l'IA,
01:14:26 par l'intelligence artificielle, ce qui m'amènera
01:14:28 de libérer l'énergie un peu, c'est ça ?
01:14:30 - Exactement, mais
01:14:32 j'irai demander, les forces
01:14:34 vives que représentent les mères ?
01:14:36 - Oui, bien sûr. - C'est un choix
01:14:38 de
01:14:40 prendre le RER et d'aller
01:14:42 à son travail,
01:14:44 de revenir. Je pense qu'on peut s'éclater,
01:14:46 on peut
01:14:48 vivre pleinement,
01:14:50 autrement. Mais l'IA,
01:14:52 je pense, va rattraper
01:14:54 la patrouille.
01:14:56 - Qu'en pensez-vous, Eva Guerlain ?
01:14:58 - Alors, effectivement, ça soulève un paradoxe
01:15:00 qui est fascinant aujourd'hui,
01:15:02 c'est-à-dire qu'on a décrété que la
01:15:04 femme ne pouvait être épanouie qu'au travail,
01:15:06 alors même que les chiffres
01:15:08 de l'épanouissement au travail en France sont catastrophiques.
01:15:10 Je crois qu'il y a seulement
01:15:12 25 ou 27% des gens qui se disent
01:15:14 épanouies à leur travail. La plupart des gens,
01:15:16 en fait, aimeraient bien pouvoir faire autre chose.
01:15:18 Ils disent qu'ils aimeraient mieux,
01:15:20 quand on regarde les sondages, justement, passer
01:15:22 du temps dans leur famille, etc.
01:15:24 Et en fait, avec ce féminisme
01:15:26 qui refuse de laisser du temps
01:15:28 aux femmes à la maison,
01:15:30 je ne dis pas qu'il faut qu'elles y soient nécessairement
01:15:32 tout le temps, sauf si elles le veulent.
01:15:34 Il faut juste laisser les gens faire
01:15:36 ce qu'ils veulent. - Ce qu'ils ont envie de faire, absolument.
01:15:38 - Et récemment, il m'est arrivé quelque chose d'assez cocasse,
01:15:40 c'était le 8 mars, la journée de la femme.
01:15:42 J'étais au supermarché, la caisseire me donne
01:15:44 une rose à l'occasion de cette journée,
01:15:46 parce que c'était la politique du magasin.
01:15:48 Mais en même temps, elle me déclare
01:15:50 que si c'était vraiment notre journée,
01:15:52 il nous aurait donné congé.
01:15:54 Le vrai cadeau pour elle
01:15:56 serait de ne pas être à sa caisse
01:15:58 et de faire autre chose. Et ça, j'ai trouvé ça génial.
01:16:00 - Oui, oui, c'est très joli, ça.
01:16:02 Effectivement. Et est-ce que ça ne donne pas
01:16:04 aussi le problème
01:16:06 Eva Guerlain
01:16:08 qu'au fond,
01:16:10 personne n'ose
01:16:12 mettre en question et de se dire
01:16:14 parce que moi je connais, enfin comme vous,
01:16:16 je connais des femmes au foyer
01:16:18 et heureuses de l'être.
01:16:20 Même aujourd'hui, à l'époque
01:16:22 où nous vivons,
01:16:24 je connais aussi, c'est plus rare,
01:16:26 mais je connais des hommes au foyer heureux de l'être.
01:16:28 Ça existe aussi.
01:16:30 C'est évidemment,
01:16:32 c'est très minoritaire.
01:16:34 Comme disait Michel Audillard, il y a des poissons au nord,
01:16:36 mais ce n'est pas la majorité de l'espèce.
01:16:38 Non mais pour revenir à ça,
01:16:40 est-ce que au fond,
01:16:42 quel serait l'équilibre ? Parce que,
01:16:44 voilà, une femme, des enfants, etc.
01:16:46 Et d'ailleurs, je pense
01:16:48 à une amie qui tient
01:16:50 une chaîne de radio
01:16:52 sur les réseaux sociaux
01:16:54 et qui a trois enfants
01:16:56 et ça n'empêche pas d'élever
01:16:58 ses enfants. Son mari
01:17:00 est professeur
01:17:02 et elle anime sa chaîne
01:17:04 tous les jours, pendant
01:17:06 deux heures et voilà.
01:17:08 Et ça marche. Donc, c'est pas vrai
01:17:10 que ce n'est pas possible, que c'est contradictoire.
01:17:12 Si on a des enfants, c'est fini,
01:17:14 on est mort.
01:17:16 D'une part, il faut favoriser tout ce qui peut
01:17:18 permettre de concilier le travail et la maternité,
01:17:20 d'aider simplement les femmes qui ont des enfants,
01:17:22 parce que ça soit plus facile.
01:17:24 Vous parliez de l'allongement de parentales,
01:17:26 les crèches, etc.
01:17:28 Tout ce qui peut aider les femmes. Et par ailleurs,
01:17:30 il faut aussi cesser de mépriser le travail
01:17:32 de la femme au foyer.
01:17:34 S'il y a des femmes
01:17:36 qui ont envie de faire ça,
01:17:38 il faut bien voir que le raisonnement féministe
01:17:40 sur la femme au travail est quand même un raisonnement
01:17:42 de bourgeoise. De bourgeoise
01:17:44 qui a fait de hautes études et qui va pouvoir viser
01:17:46 du travail épanouissant.
01:17:48 Je reprends mon exemple de la caissière.
01:17:50 Quand on n'a pas fait de hautes études,
01:17:52 etc., je pense que c'est une chance
01:17:54 de ne pas avoir à aller au travail, parce que
01:17:56 le travail est peu rémunérateur,
01:17:58 peu gratifiant. Donc, on aime peut-être mieux
01:18:00 s'occuper de ses enfants. Et il faut voir
01:18:02 que, notamment sur le plan éducatif,
01:18:04 ça rejoint le thème de mon premier livre,
01:18:06 les femmes au foyer
01:18:08 ont un rôle immense à jouer.
01:18:10 Les enfants qui ont une mère
01:18:12 qui est disponible pour leur faire
01:18:14 correctement à manger, pour leur faire faire
01:18:16 leurs devoirs, pour s'occuper d'eux, pour les éduquer.
01:18:18 Tout simplement pour leur
01:18:20 donner les codes.
01:18:22 Mais ça change tout dans la société.
01:18:24 Les mères ont un rôle
01:18:26 qu'on a méprisé, mais qui est
01:18:28 la pierre,
01:18:30 le fondement de notre société.
01:18:32 - C'est très vrai.
01:18:34 Et c'est vrai qu'effectivement, on parle
01:18:36 beaucoup aujourd'hui, c'est un problème de la violence,
01:18:38 de la délinquance, etc. Mais ils n'ont pas
01:18:40 le foyer. - Oui, c'est pour ça que Emmanuel...
01:18:42 - Parce que la mère doit travailler... - Mais le père aussi.
01:18:44 Puisqu'on s'est rendu compte que dans les
01:18:46 dernières émeutes, 60% des émeutiers
01:18:48 étaient issus de familles monoparentales.
01:18:50 Donc, une mère seule, dépassée,
01:18:52 pas de père. Et là, on se dit
01:18:54 finalement, la famille c'est peut-être quand même une structure
01:18:56 qui permettait à la société de fonctionner.
01:19:00 - Ce qui est étonnant
01:19:02 d'ailleurs, c'est cette espèce de...
01:19:04 Alors, on comprend qu'une fois, c'est le coup de balancier
01:19:06 qui va d'un côté, qui va d'un autre.
01:19:08 C'est le "Famille, je vous hais"
01:19:10 d'André Gide. - Bien sûr.
01:19:12 - C'était littéraire, plutôt qu'autre chose.
01:19:14 Et puis, effectivement, la famille
01:19:16 s'est ringardée, la famille s'est dépassée.
01:19:18 Mais c'est le "moi, moi, moi, moi et moi".
01:19:20 - C'est-à-dire qu'il y a eu un moment,
01:19:22 c'est le XIXe siècle,
01:19:24 avec son carcan bourgeois, où la famille était
01:19:26 devenue quelque chose d'assez
01:19:28 oppressant. - C'était illicite.
01:19:30 - Mais c'est toujours le problème,
01:19:32 c'est qu'on passe d'un extrême à un autre
01:19:34 et que là, on est arrivé au bout
01:19:36 de cette révolte qui devient
01:19:38 absurde. Quand on voit Joffroy
01:19:40 de Laganerie s'insurger
01:19:42 contre le familialisme,
01:19:44 que ce serait ringard, que ce serait insupportable.
01:19:46 C'est complètement ridicule
01:19:48 aujourd'hui, où on a tout déconstruit,
01:19:50 où on a ruiné la famille,
01:19:52 où le taux de divorce est de quasiment
01:19:54 50%, où on nous fait
01:19:56 constamment la promotion de modèles
01:19:58 familiaux alternatifs,
01:20:00 qui sont la négation de
01:20:02 toute la nature humaine.
01:20:04 - Est-ce qu'au fond,
01:20:06 justement, l'idéologie,
01:20:08 ou aucun de ces cultures et compagnie,
01:20:10 a joué un grand rôle ? On le sait, on en a parlé
01:20:12 déjà. Parlons pas de la transmania,
01:20:14 vous avez reçu
01:20:16 les autrices.
01:20:18 Je sacrifie même au jargon.
01:20:20 Mais,
01:20:22 pour revenir à ça au fond,
01:20:24 ce que vous dites aujourd'hui, comment
01:20:26 arrive un équilibre, en fait, entre
01:20:28 Simone de Beauvoir,
01:20:30 parce qu'il ne faut pas rejeter l'enfant de Beauvoir...
01:20:32 - Non, il ne faut pas tout rejeter.
01:20:34 - Elle a des choses absolument passionnantes.
01:20:36 Mais par exemple, quand elle dit
01:20:38 "On ne naît pas femme,
01:20:40 elle naîté, on le devient."
01:20:42 Pour vous, c'est une aberration ou pas ?
01:20:44 - Alors, ça exprime en tout cas
01:20:46 quand même un peu cette hubrise de
01:20:48 détermination...
01:20:50 C'est l'existentialisme,
01:20:54 c'est l'idée qu'on va
01:20:56 se construire psychologiquement.
01:20:58 - Ce qui est
01:21:00 vrai, d'ailleurs, on se construit aussi, nous,
01:21:02 on n'est pas que ça, mais
01:21:04 on ne fait pas l'équilibre entre la nature
01:21:06 et la culture. - Et la culture. Sachant que les deux
01:21:08 sont liés, parce qu'en fait, quand on dit "On ne naît pas
01:21:10 femme, on le devient", il y a quand même cette idée
01:21:12 que la biologie n'a aucun rôle.
01:21:14 C'est maintenant
01:21:16 l'idée, quand on dit qu'on a assigné
01:21:18 un sexe à la naissance à quelqu'un, comme si on avait
01:21:20 commis une abomination, c'est juste
01:21:22 qu'une personne naît avec un sexe, c'est une réalité.
01:21:24 "On n'est pas
01:21:26 femme, on le devient", c'est-à-dire qu'ensuite,
01:21:28 on va entrer dans tout un tas de codes
01:21:30 culturels qui vont nous être imposés.
01:21:32 Et le féminisme n'a une cesse de déconstruire
01:21:34 ces codes culturels. Le problème,
01:21:36 c'est que c'est en faisant ça qu'il est arrivé
01:21:38 à la négation de la nature et
01:21:40 de la biologie, puisque la plupart de nos
01:21:42 codes culturels sont fondés en nature.
01:21:44 En fait, si on prend
01:21:46 - Vous me donnez des exemples ?
01:21:48 - Oui, je vais donner des exemples.
01:21:50 Déjà, toute notre organisation
01:21:52 du travail, notre répartition
01:21:54 des tâches, de toute éternité,
01:21:56 elle est fondée sur deux réalités
01:21:58 biologiques, en réalité,
01:22:00 à savoir la force physique supérieure
01:22:02 des hommes et le fait que les femmes
01:22:04 portaient les enfants.
01:22:06 Donc, à partir de là, quand on veut
01:22:08 remettre à plat et faire exactement
01:22:10 la même chose aux femmes et aux hommes,
01:22:12 on voit bien qu'on va en venir à nier
01:22:14 ces réalités biologiques,
01:22:16 et qu'on va en venir à nier la virilité
01:22:18 et nier la maternité.
01:22:20 Alors, pour prendre un exemple
01:22:22 beaucoup plus prosaïque, les féministes militent
01:22:24 beaucoup contre l'épilation des femmes,
01:22:26 qui serait un code culturel absurde,
01:22:28 qu'on nous impose une contrainte sociale.
01:22:30 En réalité, cette contrainte,
01:22:32 même si elle est variable dans les siècles,
01:22:34 elle est fondée en nature, puisque
01:22:36 les femmes ayant une pilosité inférieure,
01:22:38 on entretient sa féminité en s'épilant.
01:22:40 De la même manière, les hommes
01:22:42 ayant une force supérieure,
01:22:44 ils vont entretenir leur virilité
01:22:46 en faisant de la musculation,
01:22:48 ce qui est aussi une pression sociale, par ailleurs,
01:22:50 dont on ne se soucie pas, garçons qui n'ont pas
01:22:52 de muscles et qui se sentent obligés de passer des heures
01:22:54 à la salle de sport.
01:22:56 - Et on ne parle pas juste à nous,
01:22:58 parce qu'on arrive en fin d'émission,
01:23:00 mais c'est vrai, dans ces aberrations,
01:23:02 les hommes ont fait leur transition
01:23:04 et allant dans les...
01:23:06 et devenant champions
01:23:08 des sports féminins.
01:23:10 - Oui, c'est ça. Et là, on voit bien
01:23:12 qu'on essaie de nier la biologie,
01:23:14 mais qu'elle revient à grands pas.
01:23:16 Et voilà, en fait,
01:23:18 à force de tout considérer
01:23:20 comme du... c'est le fondement de la théorie
01:23:22 du genre, c'est de dire qu'il y a un genre
01:23:24 qui est différent du sexe,
01:23:26 de dire que tout cela n'est que construction sociale
01:23:28 qu'on va déconstruire, et en fait,
01:23:30 on en arrive à la négation
01:23:32 de la nature. C'est une fatalité.
01:23:34 - Et cette négation de la nature,
01:23:36 elle est...
01:23:38 non seulement elle est assez grotesque,
01:23:40 mais elle est pernicieuse.
01:23:42 - Et paradoxale chez des gens
01:23:44 qui se réclament écologistes.
01:23:46 C'est-à-dire qu'ils ne vont défendre
01:23:48 la nature que quand il s'agit de protéger
01:23:50 les petits poussins. Par contre, le fœtus
01:23:52 humain et la nature de la femme et de l'homme,
01:23:54 là, il n'y a plus personne
01:23:56 pour les défendre. - La meilleure manière de défendre
01:23:58 la nature, disent ces braves gens,
01:24:00 c'est de la violer. - Oui, en quelque sorte.
01:24:02 - Merci Eva Guerlain.
01:24:04 - Merci. - Merci Eva Guerlain. On rappelle votre livre
01:24:06 "L'effacement des mères
01:24:08 du féminisme à la haine de la maternité".
01:24:10 On va se retrouver demain
01:24:12 sur Sud Radio. André Percov, vous revenez de 13h
01:24:14 à 14h demain pour une émission culturelle
01:24:16 avec Céline Alonso. Demain, entre
01:24:18 midi et 13h, ce sera Alexis Poulin
01:24:20 qui sera aux commandes tout de suite. C'est Brigitte Lallet
01:24:22 sur Sud Radio. À demain.
01:24:24 Sud Radio, parlons vrai.