• il y a 6 mois
Jacques Pessis reçoit Philippe Lellouche : l’auteur et l’interprète du « Jeu de la vérité » joue son premier Seul en scène dans toute la France. Il n’épargne personne. Pour un monde meilleur et pour le rire.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-05-14##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Après le jeu de la vérité, voici les vôtres, à travers un autre jeu,
00:10un seul en scène où l'acteur que vous êtes prend aussi de la hauteur pour dire tout haut
00:15vos réflexions sur la société d'aujourd'hui,
00:17un monde où l'on ne vit pas toujours pour le meilleur et pour le rire.
00:21Bonjour Philippe Lelouch.
00:22Bonjour Jacques.
00:23Alors vous êtes effectivement en scène, un seul en scène en ce moment dans toute la France,
00:26on va en parler.
00:27C'est votre, non pas votre premier seul en scène, mais c'est un seul en scène important,
00:30mais le principe des clés d'une vie, vous êtes déjà venu,
00:33c'est de raconter votre parcours à travers des dates clés.
00:35Absolument.
00:36Alors la première que j'ai trouvée, oh c'est loin, c'est le 17 mai 1999,
00:40c'est votre première interview télé,
00:4220 secondes dans le journal télévisé de Bourgogne,
00:45où vous évoquez Jacote que vous tournez au Musée des Beaux-Arts à Dijon.
00:50Vous vous en souvenez ?
00:51Oh alors pas du tout.
00:52Alors vous êtes 20 secondes dans ce reportage,
00:54où vous expliquez que vous êtes un inspecteur pâteau,
00:56qui ne se prend pas au sérieux.
00:58Oh incroyable, vous avez retrouvé ça ?
00:59Oui.
01:00C'est dingue.
01:01Alors oui, je me souviens très très bien de cette série.
01:03C'était une série jouée avec Daniel Evenou ?
01:05Daniel Evenou, absolument, qu'on a tournée en Bourgogne,
01:07pendant quelques mois,
01:09et c'était le premier rôle important que j'avais,
01:11grâce toujours à ma bonne fée Marion Sarrault,
01:14et à son âme, qui est la réalisatrice probablement,
01:17et avec laquelle j'ai le plus travaillé.
01:18Voilà.
01:19Alors il se trouve que Daniel Evenou à l'époque vivait avec Jacques Martin,
01:22qui était un cuisinieur père,
01:23mais elle est partie un soir en claquant la porte,
01:25parce que c'était fâché avec lui,
01:27nue sous un manteau de bison,
01:29mais elle n'avait pas la clé.
01:30Donc elle a passé la nuit dehors.
01:32C'est le genre de choses qu'elle aime raconter de temps en temps.
01:34Alors, ça ne vous étonne pas ?
01:36Non, ça ne m'étonne pas de Daniel,
01:37c'est une personnalité assez incroyable.
01:40Alors, votre vocation originelle, c'est le journalisme ?
01:43Oui.
01:44Pourquoi ?
01:45Je crois qu'il y a eu toujours en moi cette envie de raconter,
01:48mais finalement j'en suis pas sorti.
01:50C'est-à-dire qu'il n'y a aucune différence entre ce que vous faites, Jacques,
01:53et ce que moi je fais.
01:54Finalement, c'est la manière de l'exprimer qui est différente.
01:57Vous êtes dans le factuel, vous aimez raconter les autres,
01:59donc on est obligés à une certaine vérité.
02:01Et moi, probablement un jour lassé de ce besoin de vérité,
02:07j'avais envie d'écrire sur de l'imaginaire,
02:09pour raconter des choses.
02:11Mais ça part du même principe, c'est raconter.
02:14Et avant de faire du journalisme et de suivre des études,
02:17vous avez poursuivi des études
02:18que vous n'avez pas forcément rattrapées,
02:20puisqu'à l'école vous n'étiez pas vraiment le meilleur.
02:22Non, je n'étais pas le meilleur, je n'étais pas le pire,
02:24mais je n'étais pas le meilleur.
02:25Il y avait une espèce de légèreté et d'insouciance
02:28que j'ai probablement un peu gardé.
02:30Je n'ai pas été quelqu'un de très inquiet sur l'avenir en général,
02:34donc je me laissais porter.
02:36Mais j'ai passé une enfance merveilleuse,
02:38mes années de lycée sont des années absolument remarquables,
02:40où je n'étais pas inquiet par grand-chose.
02:42Les copains, les filles, c'était ma vie.
02:45Mais vos profs étaient quand même plus inquiets,
02:46puisqu'il y en a un qui a écrit un jour
02:48« Monsieur Lelouch sèche parfois le baby-foot pour venir en mathématiques. »
02:52Elle est affichée encore dans mes toilettes, celle-là.
02:54Il a au moins le mérite d'avoir trouvé une formule absolument extraordinaire.
02:57C'est vrai, il avait écrit ça.
02:58Au bac, j'avais eu ça comme mention.
03:00J'ai passé un bac A, qui était à l'époque un bac littéraire,
03:03et pourtant, même là, j'étais nul en maths,
03:06et il avait écrit ça.
03:07« Il sèche parfois le baby-foot pour venir en mathématiques. »
03:09J'avais adoré ce truc-là.
03:10Et vous étiez bon en baby-foot ?
03:11Je n'étais pas mauvais en baby-foot,
03:12et en flipper, je touchais ma bille, comme on dit.
03:16Le baby-foot a été inventé par un Français
03:18qui a construit des automobiles, Lucien Rosenga,
03:20qui l'a fait en bois, sous le nom de Pinkfoot,
03:23et de football en miniature, dans les années 30.
03:25C'est génial, je ne savais pas ça du tout.
03:26C'est un Français.
03:27Ah ouais ? Ah bah dis donc.
03:28Alors, quand les élections ne marchent pas forcément,
03:31vous avez la femme qui vous défend, c'est votre mère.
03:34Oui.
03:35Toujours ?
03:36Oui, mais encore maintenant.
03:37C'est notre ange, comme souvent beaucoup de mamans.
03:42Mais pour mon frère et moi, c'est mon ange gardien terrien,
03:45c'est ma maman, ça c'est sûr.
03:47Et elle a eu cette phrase remarquable,
03:49qui a été absolument folle dans ma vie,
03:52parce que ça a été un déclencheur.
03:54Effectivement, quand j'ai raté mon bac la première fois,
03:56à deux points à l'oral,
03:58ma mère était en voiture avec moi,
04:00et c'était finalement mon premier échec.
04:02Et tout d'un coup, quand elle a vu que ça me faisait de la peine,
04:04elle a arrêté la voiture, et elle m'a dit
04:06« Écoute Philippe, avec ou sans bac, tu seras un grand bonhomme. »
04:09Et ça, quand une maman vous dit ça,
04:10plus rien ne peut vous arrêter.
04:11C'est-à-dire qu'elle vous a donné des ailes dans l'instant.
04:14Et vous êtes devenu un homme de lettres,
04:15alors que vous auriez pu être receveur à La Poste.
04:17Vous savez tout !
04:19Oui, mon père était très inquiet,
04:21je raconte ça sur scène,
04:23que mon frère et moi, en veille de venir salter un banc,
04:26pour lui, ça voulait dire clochard,
04:28vraiment, il était très inquiet.
04:29Et un jour, il voulait absolument qu'on s'inscrive
04:31pour passer un concours à La Poste,
04:32pour être receveur généraux des postes.
04:34Je raconte ça sur scène, ça nous a beaucoup marqué.
04:36Oui, et finalement, vous n'avez pas passé le concours.
04:38Non, on a réussi à passer au travers de ça.
04:41Et plus tard, il a dit que votre frère Gilles et vous,
04:43vous étiez des ovnis.
04:45Oui, parce que, on me dit ça souvent,
04:51c'est assez rare de voir deux frères
04:53qui arrivent à faire ce métier,
04:56qui en vivent.
04:57Oui, c'est vrai, on a cette chance-là.
04:59C'est parce que je pense que c'est le fruit,
05:01encore une fois, d'une éducation merveilleuse.
05:03C'est-à-dire qu'un papa très dur,
05:05qui ne nous passait pas grand-chose,
05:06et une maman qui, elle, était d'un optimisme débordant.
05:09Le mélange des deux a fait que
05:11ça nous a peut-être un peu construits.
05:12Et les études de journalisme ont bien débuté ?
05:15Oui, ça a très bien débuté.
05:17J'ai fait du journalisme à l'école,
05:20et puis après, je le suis devenu, un peu,
05:24pas longtemps.
05:26Mais bon, j'avais cette envie-là.
05:29Mais je pense que j'étais un acteur
05:31qui jouait au journalisme,
05:32donc je savais bien jouer le journalisme,
05:34mais au fond, j'avais envie déjà d'autre chose.
05:36Et le Déclic, c'est un reportage
05:38qu'on vous confie sur le karaoké.
05:40Oui.
05:41C'est pour envoyer spécial.
05:42Oui, c'est ça.
05:43Je fais un reportage sur...
05:46A l'époque, c'était l'arrivée du karaoké,
05:48à la fin des années 80.
05:50C'était un phénomène qui s'installait en France,
05:52et j'avais tourné un reportage
05:53qui s'appelait « Les stars du karaoké »,
05:55où j'avais suivi des mecs
05:56qui avaient changé leur vie pour le karaoké,
05:58qui avaient trouvé une raison de vivre, carrément.
06:01J'avais trouvé ces personnages-là,
06:02et un soir, je vais tourner chez Castel.
06:04C'était le karaoké des riches.
06:06Et quand j'ai fini de tourner ce que j'avais à tourner,
06:09je me suis mis à chanter.
06:10Je profitais de la soirée.
06:11Et par chance, il y avait un agent de cinéma
06:14que je ne connaissais pas,
06:15qui s'appelle Daniel Quint,
06:16qui exerce toujours,
06:17et qui, ce soir-là, m'a repéré.
06:20Il se trouve que le karaoké,
06:21ça a été inventé par un Japonais
06:23qui s'appelle Daizyuké,
06:27M. Daizyuké, en 70.
06:29Mais il s'est inspiré de quelque chose
06:30qui se passait en France.
06:31En France, il y avait eu,
06:32avec les biscuits l'alsacienne,
06:34dans les années 60,
06:35des petits disques playback,
06:37sur France Gall, Johnny,
06:38que les enfants s'arrachaient
06:39et qu'on avait avec des paquets de biscuits.
06:41Et on l'a vu un jour,
06:42et c'est comme ça qu'est venue l'idée.
06:43Bah, incroyable.
06:44Comme quoi, souvent, c'est français à la base,
06:46et après, on se fait gauler les trucs.
06:47Il faudrait peut-être qu'on se réveille.
06:48Alors, la chanson, justement,
06:51ça vous passionne depuis toujours.
06:52Vous avez souvent chanté,
06:53et j'ai trouvé notamment une archive sur YouTube.
06:55En sacrifiant,
06:57c'est l'Avran,
06:59je m'en accuse à raison.
07:03Mes amis,
07:04mes amours,
07:06mes emmerdes.
07:09Je vous vois sourire.
07:10Vous avez repéré cette chanson.
07:11Vous l'avez chantée.
07:12Vous êtes monté sur scène avec un groupe
07:14qui s'appelait Folie Passage,
07:17et vous avez rejoint ces gens-là sur scène
07:19pour chanter avec eux.
07:20Mais c'est incroyable.
07:21Où vous trouvez ça ?
07:22C'est dans les archives.
07:23Mais c'est incroyable.
07:24Bravo, Jacques,
07:25parce que je n'ai jamais entendu ce truc-là.
07:27Voilà.
07:28Et c'est vrai que vous êtes formidable.
07:29Il vient vous chercher dans la salle
07:30pour une émission.
07:31Vous montez sur scène
07:32et vous enchaînez avec lui
07:33à la façon d'Aznavour.
07:34Oui.
07:35Oui, bah oui,
07:36parce que j'adore ça.
07:38Voilà.
07:39J'adore chanter.
07:41Il y a quelque chose de...
07:43J'ai lu, je ne sais plus quel penseur avait dit
07:45« Les méchants n'ont pas de chanson ».
07:46Alors j'espère être un gentil, voilà.
07:48Je ne doute pas de votre gentillesse.
07:50Alors,
07:51il se trouve que cet agent d'Agnel Guin
07:53vous a repéré.
07:54Elle prend votre numéro de téléphone,
07:55Philippe Lelouch,
07:56et elle vous invite à l'anniversaire
07:58de Sandrine de Bonner.
07:59Oui, c'est ça.
08:00Elle m'invite à l'anniversaire de Sandrine de Bonner
08:01une semaine après.
08:02Vous êtes encore journaliste, là.
08:04Je suis encore journaliste.
08:05Et là, je me retrouve à une table d'acteur, quoi,
08:08d'actrice, en l'occurrence.
08:09J'ai tourné avec Sandrine il y a deux ans.
08:11Elle se souvenait très bien de ça.
08:13Et je me dis « Merde ! »
08:14Et à la fin, elle dit à table,
08:16pendant le dîner,
08:17« Tu vas voir Sandrine,
08:18vous allez voir, tous,
08:19Philippe chante super bien. »
08:20J'étais terriblement gêné.
08:22Les gens qui ont l'habitude
08:23des micros et des caméras.
08:25Et puis, évidemment,
08:26elle me dit « Vous allez voir, il va chanter ».
08:27J'ai chanté, j'ai eu cette faiblesse.
08:29Et à la fin,
08:30elle m'a dit « Écoute, Philippe,
08:31je ne sais pas si tu seras star un jour,
08:35et si tu veux, je te représente. »
08:36Et voilà le début,
08:37véritablement, de ma carrière.
08:38– Vous aviez chanté « Femme, je vous aime ».
08:40– Exactement.
08:41– Mais souvent, vous avez dit
08:42« Ta vocation, c'est la chanson ».
08:43– Oui, mon frère me dit ça souvent.
08:44Il me dit « Tu t'es gouré de métier,
08:45t'aurais dû être chanteur. »
08:46Mais il ne le dit pas méchamment.
08:50Non pas qu'il trouve
08:51que je sois un mauvais comédien.
08:52Enfin, j'espère, je suppose.
08:53Mais il me dit « T'aimes tellement ça. »
08:55Et c'est vrai que j'adore ça.
08:56C'est quelque chose qui est très lié.
08:59Je pense qu'un bon chanteur
09:02est avant tout un bon interprète.
09:04– Mais depuis toujours, vous chantiez, enfant ?
09:06– Oui.
09:07J'ai toujours eu ce goût-là.
09:09Les paroles, je suis très attaché
09:11à la chanson française
09:12parce que j'aime bien comprendre
09:13ce que je chante.
09:15Et la mélodie, évidemment, primordiale.
09:18Mais les mots, quand même.
09:19Les mots.
09:20Très vite, j'ai compris
09:21qu'une chanson, ça emmenait très loin.
09:23– Et vous écoutiez les chansons à la radio ?
09:25– Oui.
09:26Alors moi, j'ai écouté les hits-parades
09:28de Jean-Loup Laffont et autres.
09:30Moi, j'ai été un fervent auditeur de la radio.
09:32À l'époque, c'était Europe 1
09:33que j'écoutais beaucoup
09:34avant que les radios libres existent.
09:35Et puis, après, évidemment,
09:36on a basculé, comme tous, à l'époque,
09:38sur NRJ ou RFM.
09:40Mais au départ, j'écoutais beaucoup Europe 1.
09:42Je me souviens, c'était le hit-parade et tout ça,
09:44Balavoine, tout ça.
09:45J'étais très...
09:46Oui, j'aimais la chanson.
09:47J'ai toujours aimé ça, oui.
09:48– Alors, il se trouve que vous étiez,
09:50encore, lorsque vous rencontrez
09:51Daniel Guen, journaliste ?
09:52– Oui.
09:53– Et ça s'est arrêté à ce moment-là ?
09:54– Ça s'est arrêté immédiatement.
09:55Le jour où elle me fait cette proposition,
09:57le lendemain, j'ai été dire,
09:58voilà, je fais autre chose,
10:00je vais devenir acteur.
10:01Ce qui était complètement fou
10:02parce que j'étais déjà papa,
10:04mon fils devait avoir quelques mois,
10:06et j'ai pris ce risque de tout plaquer
10:10pour devenir comédien.
10:11– Mais vous n'avez jamais pris
10:12de cours de comédie ?
10:13– Non.
10:14Ah si, alors, un peu,
10:15mais c'était du théâtre post-nucléaire.
10:17Vous savez, le théâtre très chiant,
10:18qu'on nous fait faire souvent en province.
10:19Fait le fœtus, fait la plante qui pousse,
10:22tout ça.
10:23Je ne vois pas du tout
10:24comment on passe de ça à faire des films.
10:26Donc j'ai fait ça quelques mois,
10:28à Fontainebleau,
10:29dans une petite troupe de théâtre,
10:30et puis j'ai vite arrêté.
10:33Mais j'ai la faiblesse de penser
10:34que c'est un métier qui ne s'apprend pas.
10:36– Oui, il faut avoir l'instinct.
10:37– Je pense.
10:38– Et vous l'avez.
10:39Et on va continuer à parler de votre carrière
10:41avec une autre date plus récente,
10:43le 15 mars 2017.
10:44A tout de suite sur Sud Radio
10:46avec Philippe Lelouch.
10:47– Sud Radio, les clés d'une vie.
10:49Jacques Pessis.
10:50– Sud Radio, les clés d'une vie.
10:52Mon invité, Philippe Lelouch.
10:53Nous parlerons tout à l'heure
10:54de ce seul en scène stand-alone,
10:56comme on dit en bon français, de France,
10:58que vous tournez actuellement
11:00dans toute la France.
11:01On en revient à votre parcours.
11:02Vous êtes donc journaliste,
11:03vous devenez acteur.
11:04Et il y a une date importante,
11:06le 15 mars 2017,
11:09la sortie de ce film.
11:10– Chacun savit ses erreurs, ses blessures.
11:13Chacun son temps, ses coulures.
11:16– Chacun savit que Lelouch,
11:18vous jouez votre propre rôle.
11:19– Oui.
11:21Pas mon propre rôle,
11:22mais il a un principe, Claude,
11:24c'est qu'il laisse les prénoms des gens.
11:27Il dit ça évite de se planter,
11:28ça sert à rien d'inventer des prénoms,
11:29autant garder un.
11:30Donc systématiquement,
11:31dans les films de Claude,
11:32j'en ai fait trois, bientôt quatre j'espère,
11:34on s'appelle tous par nos vrais prénoms.
11:38– Presque tourner avec Claude Lelouch,
11:40c'était une consécration ?
11:41– Pour moi, oui.
11:42Pour moi, entre Lucas et Lelouch,
11:45j'aurais pris Lelouch.
11:46Parce que mon père s'appelait Claude,
11:48il y a une vraie raison à ça.
11:49Donc longtemps,
11:50on m'a pris pour le fils de Claude Lelouch,
11:52le metteur en scène.
11:53Or, j'étais le fils de Claude Lelouch,
11:54mais pas le metteur en scène,
11:55ce qui me permettait parfois
11:56de faire que des demi-mensonges.
11:57Et j'ai raconté tout ça à Claude,
12:00ce qui l'a beaucoup fait rire.
12:01Mais oui, du coup, peut-être,
12:03lié à l'homonymie,
12:05mais j'ai regardé tous ses films,
12:09j'ai été bercé par les films de Claude,
12:11et je dois reconnaître
12:12que je suis monstrueusement sensible
12:15et réceptif à son cinéma.
12:16Son cinéma me parle,
12:18j'aime absolument tous ses films.
12:19Même ceux que les autres jugeront
12:21les plus mauvais,
12:22il y a rarement, me semble-t-il,
12:23de mauvais acteurs.
12:24Il y a toujours eu, en tout cas,
12:25une formidable scène dans tous ses films.
12:27Et parfois, il n'y a carrément
12:29que des belles scènes.
12:30Mais donc, je suis absolument fan
12:31de son cinéma,
12:32et pour moi, tourner avec lui,
12:33c'était le Graal, c'était le César,
12:35c'était l'Oscar.
12:36On a même le sentiment
12:37que vous avez fait ce métier
12:38parce qu'il y avait Claude Lelouch.
12:39Peut-être, peut-être.
12:41Ce n'est pas exclu,
12:42parce qu'effectivement,
12:43je suis extrêmement sensible
12:45à son cinéma,
12:46à sa technicité,
12:47à sa façon de diriger.
12:48D'ailleurs,
12:49c'est le seul au monde
12:50qui dirige les acteurs comme ça.
12:51C'est quand même le seul
12:52metteur en scène au monde
12:53qui fait des films
12:54avec un scénario dans sa tête.
12:56Oui.
12:57Vous avez une liberté totale
12:58à partir de ce qu'il vous dit.
12:59Totale.
13:00C'est-à-dire qu'il nous explique
13:01la scène et il faut la jouer.
13:02Donc, il n'y a pas de dialogue,
13:03on n'a rien à apprendre.
13:04Par contre, il est là.
13:05Il est là, il est à vos pieds
13:06ou derrière vous,
13:07à côté de vous,
13:08et il vous aiguille
13:09sur ce qu'on a à jouer.
13:10Et parfois, il parle
13:11pendant les prises,
13:17Il se trouve aussi
13:18que vous avez mis des années
13:19à le rencontrer,
13:20à tourner avec lui.
13:21Comment ça s'est fait ?
13:22C'est très drôle
13:23parce que quand j'étais jeune acteur,
13:24évidemment,
13:25mon premier objectif
13:26c'était de tourner avec lui.
13:27Et avec la naïveté
13:28qui caractérise le jeune âge,
13:29j'avais été le voir
13:30au cinéma des cinéastes
13:31où ils présentaient un film.
13:32Mais je devais avoir
13:33une vingtaine d'années.
13:34Enfin, voilà,
13:3528 ans, 29 ans,
13:36je démarrais.
13:37Et je lui ai dit
13:38je m'appelle Philippe Lelouch,
13:39mon père s'appelle Claude,
13:40comme vous.
13:41Persuadé que ça allait
13:42me donner un avantage
13:43sur les autres.
13:44Et je lui ai dit
13:45j'aimerais beaucoup
13:46tourner avec vous.
13:47Et il m'a dit
13:48cette phrase magnifique.
13:49Il était charmant.
13:50Il m'a dit
13:51écoutez, le problème
13:52c'est que je ne vous connais pas
13:53et moi, pour faire tourner un acteur,
13:54j'ai besoin d'avoir faim
13:55de cet acteur.
13:56J'ai besoin d'avoir vu son travail
13:57pour m'en inspirer.
13:58Et il dit
13:59comme je ne vous connais pas encore,
14:00je ne peux pas vous faire tourner
14:01mais peut-être
14:02que ça viendra un jour.
14:03Quelques jours plus tard,
14:04je lui ai écrit un courrier
14:05avec une photo de moi
14:06en lui disant
14:07je vous souhaite un bon appétit.
14:09Ça n'a pas eu d'effet non plus.
14:10Et bien des années après,
14:11bien des années après,
14:12j'ai eu un coup de fil
14:13un matin.
14:14J'ai tout de suite su
14:15que c'était lui
14:16puisque j'ai reconnu sa voix
14:17immédiatement.
14:18Il me dit
14:19bonjour, c'est Claude Lelouch.
14:20Et je lui ai dit
14:21oui Claude,
14:22c'est le coup de fil
14:23que j'attends depuis des années.
14:24Il m'a dit
14:25j'ai eu votre frère
14:26au téléphone,
14:27est-ce qu'on peut se voir
14:28demain midi
14:29pour déjeuner au Club 13 ?
14:30Bien sûr qu'on y a été.
14:31Et là, il m'a dit
14:32cette phrase
14:33c'est dommage
14:34parce que
14:36Et là, il m'a dit
14:37cette phrase
14:38c'est un séducteur
14:39hors normes.
14:40S'il y a bien un mec
14:41qui sait parler aux acteurs
14:42c'est lui.
14:43Et il nous raconte
14:44il démarre le déjeuner
14:45avec cette anecdote
14:46il dit il y a deux jours
14:47j'ai commandé des sushis
14:48et quand j'ai donné
14:50mon adresse
14:51puis mon nom
14:52le mec m'a dit
14:53quel Lelouch ?
14:54Gilles, Philippe ou Claude ?
14:55Il m'a dit
14:56t'es arrivé en troisième position
14:57on m'a un peu vexé
14:58alors j'ai décidé
14:59qu'il fallait
15:00qu'on se rencontre.
15:01Et puis ça a été
15:02le démarrage
15:03d'une profonde
15:04profonde amitié.
15:05Oui, car les trois derniers films
15:06vous êtes dedans.
15:07Et puis on s'aime.
15:08Il y a quelque chose de
15:09vous savez
15:10vous le savez comme moi
15:11Jacques
15:12il y a des gens
15:13qu'on admire
15:14et qu'on ferait mieux
15:15de ne jamais rencontrer
15:16parce qu'on est déçu
15:17et puis il y a ceux
15:18qu'on admire
15:19qu'on idéalise
15:20et quand on les rencontre
15:21c'est encore mieux
15:22que ce qu'on avait idéalisé
15:23et c'est le cas de Claude.
15:24Il se trouve aussi
15:25que dans ce film
15:26le premier film
15:27il y avait Johnny
15:28alors il se trouve que Lelouch
15:29connait Johnny depuis ses débuts
15:30puisqu'il a tourné des scopitones
15:31quand il n'y avait pas d'argent
15:32et c'était le premier clipper
15:33Claude Lelouch.
15:34Voilà, il allait à l'Olympia
15:35il allait voir Johnny
15:36Sylvie tout jeune
15:37et il tournait des scopitones
15:38pour payer les dettes
15:39de son premier film.
15:40Exactement.
15:41Et Johnny
15:42vous avez fait de la moto
15:43avec lui ensuite.
15:44Oui, et puis
15:45c'était sa passion
15:46et puis après
15:47la dernière fois
15:48que j'ai fait de la moto
15:49avec lui
15:50c'est parce que j'ai suivi
15:51j'ai suivi
15:52le dernier voyage
15:53qu'il a fait
15:54sur les Champs-Élysées.
15:55J'étais avec mes copains
15:56un biker
15:57et on a suivi
15:58Johnny
15:59c'était
16:00voilà
16:02vous savez
16:03ma culture
16:04aussi bien cinématographique
16:05que musicale
16:06est très franco-française
16:07je suis vraiment
16:08je suis
16:09je suis très franco-français
16:10voilà
16:11je ne peux pas vous dire autre chose.
16:12Alors
16:13il y a aussi
16:14quelqu'un
16:15qui a compté
16:16dans votre vie
16:17dans le cinéma
16:18puisque le cinéma
16:19ça a commencé
16:20je crois
16:21parce que vous êtes allé
16:22à un mariage
16:23d'une amie
16:24et que là
16:25vous avez été repéré
16:26que tout ça a commencé là.
16:27Oui, c'était fou
16:28la vie est folle
16:29mais moi je pense
16:30que quelques semaines
16:31après avoir rencontré
16:32Danielle Guin
16:33qui me propose
16:34donc de devenir comédien
16:35je vais faire
16:36une amie d'enfance
16:37se marier
16:38elle me demande
16:39puisque son père avait disparu
16:40et j'adorais son papa
16:41elle me dit
16:42est-ce que tu veux bien faire un discours
16:43pour mon mariage
16:44que j'ai fait
16:45et à ce mariage
16:46il y avait une de ses tantes
16:47que j'avais très bien connue
16:48jeune homme
16:49puisque c'était ma petite amie
16:50quand j'avais 15 ou 16 ans
16:51et je crois que j'ai fait rire
16:54avec ce discours
16:55et à la fin de ce discours
16:56elle me dit
16:57mais qu'est-ce que tu fais maintenant
16:58Philippe cette fameuse tante
16:59je vais te faire rire
17:00mais depuis deux semaines
17:01je suis acteur
17:02et là elle me dit
17:03ah !
17:04alors tu vas rencontrer ma soeur
17:05et en fait cette femme
17:06s'appelait Brigitte Sarraud
17:07elle a oeuvré un temps
17:08comme attachée de presse
17:09sur France 2
17:10et elle était déjà en retraite
17:11et elle a appelé sa soeur
17:12puisque c'était sa petite soeur
17:13elle lui a dit
17:14Marion tu vas rencontrer
17:15un mec
17:16vu que ça emmerdait profondément
17:18Marion Sarraud
17:19mais qu'il ne pouvait pas
17:20refuser à sa soeur
17:21donc elle me donne
17:22un rendez-vous
17:23quelques jours plus tard
17:24à midi
17:25en me disant
17:26j'aurai qu'un quart d'heure
17:27parce qu'après j'ai un déjeuner
17:28et ça sentait être un mensonge
17:29et qu'il y en était un
17:30mais c'est la façon
17:31on est sûr
17:32de ne pas être emmerdé longtemps
17:33et donc on s'est donné rendez-vous
17:34à midi
17:35dans le 16ème
17:36là en bas de chez elle
17:37et on est sortis de table
17:38à 15h30
17:39et avec à la fin
17:40cette promesse
17:41de me dire
17:42bah tu vas tourner
17:43mon prochain film
17:44et j'en ai fait
17:457 ou 8 avec elle
17:46Il faut savoir que
17:47Marion Sarraud
17:48a un parcours très particulier
17:49d'abord c'était la petite fille
17:50d'Albert Sarraud
17:51qui était président du conseil
17:52dans l'entre-deux-guerres
17:53et gouverneur général
17:54de l'Indochine
17:55et qui a commencé
17:57avec la nouvelle vague
17:58et qu'elle a fondé
17:59les cahiers du cinéma
18:00avant de travailler
18:01pour les Carpentiers
18:02C'est quand même fou non ?
18:03C'est fou hein ?
18:04Et première femme réalisatrice
18:05Exactement
18:06Et donc avec elle
18:07ça a été le premier tournage
18:08Alors le premier tournage
18:09d'une femme d'honneur je crois
18:10qui a eu un déclic
18:11quand on en a dit moteur
18:12Oui c'est ça
18:13Vous savez tout Jacques
18:14c'est incroyable
18:15Ce type là
18:16il y a livre ouvert
18:17dans mon cerveau
18:18Oui il y a
18:19il y a
18:20il y a cette première scène
18:21je m'en souviens toujours
18:22
18:23où il fallait que je descende
18:24un chemin de pierre
18:25pour aller rejoindre
18:27un camionneur
18:28pour aller rejoindre
18:29mon camion
18:30voilà
18:31et donc les caméras
18:32suivaient mon chemin
18:33il y a toute une équipe
18:34c'est toujours flippant
18:35quand on arrive
18:36pour la première fois
18:37c'est paniquant
18:38sur un plateau de cinéma
18:39parce qu'il y a plein de gens
18:40qui travaillent
18:41et donc ils vont vous regarder
18:42on se dit merde merde
18:43il faut que je sois à la hauteur
18:44etc
18:45et quand la lumière est faite
18:46on attendait la tombée de la nuit
18:47quand la lumière
18:48avait été en place
18:49que tout était en place
18:50on m'a dit
18:51allez moteur
18:52et action
18:53et à ce moment là
18:54en descendant
18:56ce chemin de pierre
18:57je me suis dit
18:58je ne ferai plus jamais
18:59autre chose
19:00j'ai trouvé mon métier
19:01c'est ça que je veux faire
19:02j'en étais sûr
19:03et vous avez
19:04accompli justement
19:05un chemin
19:06assez particulier
19:07avec des enchaînements
19:08de petits rôles au départ
19:09dans Docteur Sylvestre
19:10dans Michel Vaillant
19:11ce n'était pas des gros rôles
19:12ah non
19:13mais au début
19:14on n'a pas le choix
19:15il faut aller bosser
19:16là où il y a du boulot
19:17moi je suis toujours surpris
19:18de ces jeunes acteurs
19:19qui parlent de la gestion
19:20de l'image
19:21avant de gérer une image
19:22pour en avoir une
19:23donc au début
19:24on prend le tout venant
19:25et on est très content
19:26de travailler
19:27c'est formidable d'être appelé
19:28vous savez
19:29on se dit
19:30tiens il y a quelqu'un
19:31qui pense à moi
19:32c'est génial
19:33donc moi
19:34j'allais volontiers
19:35je n'ai jamais refusé
19:36le moindre rôle au début
19:37je n'avais pas les moyens
19:38d'abord il fallait bouffer
19:39et puis
19:40comme j'aime jouer
19:41je jouais
19:42voilà
19:43oui mais en même temps
19:44ce n'est pas évident
19:45qu'on vous propose
19:46non
19:47mais de toute façon
19:48ce métier
19:49c'est un pari fou
19:50parce que comme disait
19:51Gérard Louvain
19:52qui disait il y a quelques années
19:53il disait à César
19:54il a dit cette phrase formidable
19:55il disait c'est
19:56il faut dix ans pour être connu
19:57du jour au lendemain
19:58bon il a parfaitement raison
19:59mais il n'y a rien non plus
20:00qui certifie que dans les dix ans
20:01on sera reconnu
20:02donc c'est un pari
20:04absolument dingue
20:05il faut une grosse dose d'inconscience
20:07pour se lancer dans cette carrière là
20:09et bien je l'ai fait
20:10et puis au bout d'un moment
20:13on enchaîne les petits rôles
20:14on commence à être repéré
20:15et puis je me suis dit
20:16tiens
20:17pour gagner un peu de temps
20:18je vais faire mes
20:19je vais être ma source de
20:21de revenus
20:22je vais me donner du travail
20:24donc je me suis mis à l'écriture
20:25parce que
20:26voilà
20:27j'ai pensé
20:28que peut-être
20:29je pouvais écrire quelque chose
20:30qui allait intéresser les gens
20:31et puis ça a été
20:32le jeu de la vérité
20:33on va en parler bien sûr
20:34mais surtout
20:35il y a aussi un des clics
20:36c'est Clem
20:37les cinq saisons de Clem
20:38ça vous a rendu très populaire
20:39alors auprès des
20:40des ménagères
20:41comme on dit
20:42et des jeunes filles
20:43oui parce que je jouais
20:44j'ai joué sur TF1
20:45ce beau père
20:47et ce mari idéal
20:49un peu
20:50qui était un type très bien
20:51ce Xavier Javier
20:52comme l'appelait
20:53Victoria Abril
20:54Victoria Abril
20:55c'est
20:56c'est
20:57c'est
20:58voilà c'est
20:59c'est des rôles merveilleux
21:00moi j'ai
21:01j'ai accepté cette série
21:02il y a une dizaine d'années maintenant
21:03parce que
21:04je voulais jouer avec Victoria
21:05voilà
21:06je suis encore
21:07excessivement motivé
21:08pour aller jouer avec des gens
21:09que j'admire
21:10et que je respecte
21:11et Victoria fait partie
21:12de ces comédiennes
21:13incroyables
21:14avec un talent fou
21:15avec lesquels j'avais envie de tourner
21:16donc jouer son mari
21:17c'était
21:18c'était irrésistible
21:19donc je l'ai fait
21:20je ne regrette pas
21:22Victoria Merida
21:23qui s'appelle Abril
21:24parce qu'elle est née
21:25au mois d'Abril
21:26en Espagne
21:27et bien là on va parler d'un autre mois
21:28le mois de janvier
21:29avec une date
21:30le 22 janvier 2014
21:31à tout de suite sur Sud Radio
21:32avec Philippe Lelouch
21:33Sud Radio
21:34les clés d'une vie
21:35Jacques Pessis
21:36Sud Radio
21:37les clés d'une vie
21:38mon invité Philippe Lelouch
21:39nous parlerons tout à l'heure
21:40de votre seule en scène
21:41que vous tournez à travers la France
21:43c'est un véritable triomphe
21:45mais là on revient justement
21:46à un autre triomphe
21:47le 22 janvier 2014
21:49est sorti un film
21:50dont voici la bande originale
21:53ouais
21:54tu m'ouvres ?
21:56Le jeu de la vérité au cinéma
21:58ce que vous n'auriez jamais imaginé au départ
22:00non mais alors jamais
22:01jamais
22:02c'est fou
22:04c'est à dire que je me décide
22:06à écrire du théâtre
22:07avec une motivation première
22:09c'est de donner un rôle
22:11à ma femme de l'époque
22:13qui était Vanessa Demouy
22:14et pour jouer avec elle
22:15j'avais envie de jouer avec elle
22:16et puis mes copains
22:18David Brecourt et Christian Vadim
22:19et je me suis dit
22:20tiens il faut que j'écrive une pièce
22:21mais vous n'aviez jamais écrit ?
22:22jamais
22:23et j'ai eu l'idée
22:25de cette pièce là
22:26j'avais envie d'écrire une comédie
22:28elle a jaillit
22:29il faut reconnaître
22:30je l'ai écrite assez rapidement
22:32mais c'est une technique
22:33l'écriture très particulière
22:34je l'ai fait à l'instinct
22:35je ne peux pas vous dire autre chose
22:36vous savez
22:37c'est assez facile en fait
22:38quand on devient chiant
22:40quand je lisais
22:41et que je me disais
22:42bon là il faut qu'on passe à autre chose
22:43parce que c'est chiant
22:44donc voilà
22:45c'est instinctif
22:46j'ai eu de la chance
22:47il y a un moment
22:48il y a un facteur
22:49voilà
22:50c'était une comédie
22:53voilà
22:54je me souviens
22:55que tout a été assez miraculeux
22:56parce que même l'affiche
22:58je crois
22:59très modestement
23:00avoir participé au changement
23:01d'affiche au théâtre
23:02c'est à dire que je me souviens
23:03quand on a fait l'affiche
23:04je me suis dit
23:05je ne veux pas une affiche théâtre
23:06un fond rouge
23:07je me suis dit
23:08viens on fait comme une affiche de cinéma
23:09et donc on avait fait cette photo
23:10avec mes trois copains
23:11et Vanessa dans le fauteuil au milieu
23:13et c'était presque
23:14c'était à ma connaissance très nouveau
23:16et depuis tout le monde fait ça
23:17c'est à dire que maintenant
23:18tout le monde fait des affiches
23:19qui ont l'air d'affiches de cinéma
23:20pour le théâtre
23:21mais à l'époque c'était
23:22vous vous souvenez Jacques
23:23les affiches souvent font rouge
23:24le nom des comédiens
23:25le nom de la pièce
23:26et voilà
23:27et moi j'avais envie d'un truc
23:28donc tout a été un peu miraculeux
23:29c'était à l'époque
23:30on avait dit
23:31c'est le nouveau théâtre de boulevard
23:32ce qui me va très bien
23:33voilà
23:34et puis cette comédie
23:35ça a été un succès immédiat
23:37mais alors vraiment
23:38là pour le coup
23:39on n'a pas attendu
23:40ça a été immédiatement
23:41et elle s'est jouée
23:42dans plus de dix pays
23:44c'est assez incroyable
23:45elle a été adaptée
23:46dans je sais pas combien de langues
23:47c'était formidable
23:48mais au départ
23:49personne n'y croyait
23:50vous n'alliez pas au théâtre
23:51je crois que vous avez trouvé un théâtre
23:52vraiment à la Comédie de Paris
23:53ah oui
23:54et puis alors à l'arrache
23:55c'est à dire qu'il y a un type merveilleux
23:56qui s'appelait Frédéric Oudard
23:57qui à l'époque était
23:58l'administrateur du théâtre
23:59mais pas le patron
24:00et qui pour
24:01comme il nous avait pris en sympathie
24:02pour nous mettre
24:03avait fait croire à son patron
24:04qu'il n'y avait pas d'autres pièces
24:05sur son bureau
24:06qu'en gros il fallait faire ça ou rien
24:07et le type qui dirigeait le théâtre à l'époque
24:09avait dit
24:10j'y crois pas du tout
24:11mais enfin bon
24:12il a même refusé de co-produire
24:13mon producteur lui avait dit
24:14tu voulais qu'on co-produise
24:15il a dit non j'y crois pas
24:17il a eu du pif
24:18et puis très vite ça a démarré
24:21et puis il y a eu des adaptations cinématographiques
24:24un peu partout dans le monde
24:25et tout
24:26ça a été un truc assez fou
24:27ce jeu de la vérité
24:28et il continue d'être joué d'ailleurs
24:29tous les ans
24:30mais ce qui est étonnant
24:31c'est que
24:32je me demande si le journalisme
24:33ne vous a pas aidé
24:34à écrire
24:35bien sûr
24:36que si
24:37apprendre à écrire
24:38ça par contre
24:39même si on a une plume
24:40il faut apprendre
24:41il y a des techniques
24:42à l'époque
24:43l'école du journalisme
24:44c'est pas à vous que je vais apprendre ça Jacques
24:46apprendre à écrire un chapeau
24:48etc etc
24:49et aller très vite
24:51tirer la substantifique moelle de l'information
24:53bon
24:54l'écriture du théâtre
24:55il y a quand même de ça
24:56il y a quand même l'approche de la synthèse
24:59un dialogue
25:00il faut être synthétique dans un dialogue
25:02il faut dire des choses
25:03puis pas trop non plus
25:04il ne faut pas être trop littéraire
25:05il faut que ce soit mis
25:06dans la bouche d'un acteur après
25:07enfin bon bref
25:08alors
25:09oui bien sûr
25:10que d'avoir appris à écrire
25:11du journalisme
25:12ça m'a probablement très aidé
25:13à écrire du théâtre
25:14ça c'est sûr
25:15et quand on s'interroge
25:16sur le succès des jeux de vérité
25:17on se demande
25:18si finalement
25:19ce n'est pas une histoire
25:20où tout le monde se reconnaît
25:21comme souvent
25:22c'est le cas
25:23en fait
25:24c'est
25:25vous savez
25:26je suis
25:27je suis tombé
25:28il n'y a pas très longtemps
25:29sur une phrase absolument sublime
25:31de Paul Valéry
25:32qui disait
25:33l'homme se distingue
25:34par ce qu'il montre
25:35et se ressemble
25:36par ce qu'il cache
25:37voilà
25:38et il me semble
25:39que nous
25:40notre travail
25:41les auteurs
25:42c'est d'aller chercher
25:43ce qu'on cache
25:44et c'est là
25:45qu'on va devenir universel
25:46donc
25:47moi
25:48cette pièce
25:49c'était quand même
25:50un mec
25:51trois mecs
25:52qui étaient amoureux
25:53d'une fille
25:54au lycée
25:55parce que c'était la plus belle du lycée
25:56ils lui donnent rendez-vous
25:57vingt ans après
25:58ou dix ans après
25:59et quand elle arrive
26:00elle est en fauteuil roulant
26:01et là
26:02on voit
26:03tout ce qu'on peut ressentir
26:04quand on voit un handicapé
26:05c'est-à-dire
26:06tout
26:07cette espèce
26:08de trouille
26:09que ça inspire
26:10et en étant honnête
26:11avec ça
26:12et bien non seulement
26:13j'ai eu l'adhésion
26:14des handicapés
26:15qui évidemment m'ont dit
26:16c'est exactement comme ça
26:17qu'il faut traiter le sujet
26:18et puis l'adhésion des autres
26:19qui disent
26:20bah oui moi aussi
26:21je penserais ça
26:22et vous êtes devenu
26:23un auteur très particulier
26:24et c'est assez rare
26:25Philippe Lelouch
26:26vous avez traité à chaque fois
26:27des faits de société
26:28oui
26:29parce que moi
26:30mais je considère
26:31je recule
26:32que
26:33on est un artiste
26:34que quand on est
26:35l'image
26:36de son temps
26:37voilà
26:38par exemple
26:39chez les peintres
26:40c'est ce que j'aime
26:41c'est que souvent
26:42c'est l'image du temps
26:43bon
26:44moi je ne sais pas
26:45faire autrement
26:46il y a des sujets
26:47qui me
26:48qui m'apparaissent
26:49fort
26:50moi à l'époque
26:51qu'aujourd'hui
26:52c'est la raison
26:53pour laquelle
26:54d'ailleurs on va y revenir
26:55j'imagine
26:56mais que j'ai après
26:57je suis passé au one man show
26:58c'est qu'il y a tellement de sujets
26:59moi en général
27:00qui arrivent
27:01qui m'énervent
27:02ou qui m'attristent
27:03je le torture dans ma tête
27:04jusqu'à en trouver
27:05le comique
27:06de la situation
27:07parce que c'est toujours
27:08plus intéressant
27:09d'en rire
27:10puis d'ailleurs
27:11c'est le seul moyen
27:12de faire du théâtre
27:13puisque Molière lui-même
27:14disait
27:15au théâtre
27:16toute morale directe
27:17est à prescrire
27:18il a bien raison
27:19on n'est pas
27:20les gens ne viennent pas
27:21pour qu'on leur fasse la morale
27:22il n'y a rien de plus chiant
27:23que ça
27:24donc moi j'essaye
27:25de trouver l'axe
27:26qui va faire rire
27:27et après
27:28je nourris
27:29des gens
27:30qui m'apparaissaient dangereux
27:31voilà
27:32comme boire fumée
27:33conduire vite
27:34etc.
27:35qui sont après
27:36venus
27:37où je voyais l'interdiction
27:38de tout arriver
27:39à grands pas
27:40c'est un peu ce que faisait
27:41Audiard à sa manière
27:42oui absolument
27:43alors lui il avait une particularité
27:44il allait dans les cafés
27:45écouter les conversations
27:46à côté pour vivre
27:47il écrivait des articles
27:48sur des films
27:49qu'il ne voyait pas
27:50exprès pour dire
27:51comme ça
27:52le lecteur
27:53pourra se faire
27:54sa propre décision
27:55c'est un génie
27:56alors ça a changé
27:57votre vie
27:58oui
27:59vraiment
28:00clairement
28:01non seulement financièrement
28:02mais aussi la reconnaissance
28:03d'être un auteur
28:04oui puis la reconnaissance
28:05même en tant qu'acteur
28:06j'étais le moins connu
28:07des quatre
28:08quand on a écrit
28:09Le jeu de la vérité
28:10David Brécourt sortait
28:11de sa série sur TF1
28:12qui s'appelait
28:13Sous le soleil
28:14qui lui valait
28:15une cote énorme
28:16auprès des jeunes femmes
28:17Christian Vadim
28:18était connu
28:19sa carrière
28:20battait son plein
28:21déjà à 30 quelques années
28:22Vanessa Demouy
28:23pour les mêmes raisons
28:24elle avait fait classe mannequin
28:25et moi j'étais le petit jeune
28:26j'étais le moins connu
28:28évidemment
28:29ça nous a donné
28:30une visibilité folle
28:31et évidemment
28:32un peu d'argent
28:33parce que ça a marché
28:34donc ça a changé
28:35un peu ma vie
28:36oui
28:37en même temps
28:38il y a eu le cinéma ensuite
28:39mais le cinéma
28:40si mes renseignements sont exacts
28:41vous avez commencé
28:42à l'école de journalisme
28:43avec Poker
28:44oui
28:45c'est fou
28:46un court métrage
28:47permettant aux jeunes
28:48de comprendre
28:49ce qu'était le sida
28:50oui c'est ça
28:51oui oui
28:52c'était
28:53un court métrage
28:54que j'avais fait
28:55oui
28:56vous avez raison Jacques
28:57c'était un truc
28:58qui dormait en moi
28:59j'avais ce besoin
29:00de faire l'intéressant
29:01je ne peux pas
29:02expliquer ça autrement
29:03il y a quand même
29:04cette envie
29:05de faire l'intéressant
29:06tout ça
29:07c'est bien beau
29:08mais moi je pense
29:09qu'au départ
29:10on a un compte
29:11à régler avec ça
29:12c'est un besoin d'amour
29:13en tout cas pour ce qui me concerne
29:14mais je pense
29:15qu'on est beaucoup
29:16dans ce cas-là
29:17chez les acteurs
29:18les actrices
29:19même les chanteurs
29:20ou les chanteuses d'ailleurs
29:21il y a un besoin
29:22de reconnaissance
29:23on ne se dit pas
29:24tiens mon art
29:25c'est une dimension
29:26qui m'échappe
29:27donc au départ
29:28c'est de l'ego
29:29on a besoin d'exister
29:30voilà
29:31et puis après
29:32tant mieux
29:33si on a du talent
29:34et si la reconnaissance arrive
29:35oui mais par ailleurs
29:36vous étiez encore
29:37journaliste
29:38oui c'est ça
29:39bah oui oui
29:40mais j'avais déjà
29:41envie de raconter
29:42alors finalement
29:43il y a eu ensuite
29:44des films
29:45que vous avez écrits
29:46réalisés
29:47et d'autres
29:48que vous avez
29:49simplement réalisés
29:50oui
29:51là en l'occurrence
29:52celui que j'ai
29:53simplement réalisé
29:54nos plus belles vacances
29:55non ça
29:56nos plus belles vacances
29:57j'ai tout fait
29:58l'écrire et réaliser
29:59c'est comme un prince presque
30:00c'est un prince presque charmant
30:01qui était écrit
30:02par Luc Besson
30:03et qui
30:04qui m'avait demandé
30:05de le réaliser
30:06je sais pas ce que j'ai fait
30:07de mieux dans ma carrière
30:08mais en tout cas
30:09ça en fait partie
30:10voilà
30:11et là aussi
30:12le métier de réalisateur
30:13ça s'apprend
30:14ou pas
30:15voilà
30:16c'est à force de traîner
30:17sur les plateaux
30:18à force de traîner
30:19sur les plateaux
30:20puis c'est toujours pareil
30:21quand on a le désir
30:22de bien raconter
30:23voir simpliste
30:24il disait le cinéma
30:25c'est pas compliqué
30:26quand c'est important
30:27on resserre
30:28bon
30:29et c'est voilà
30:30une fois qu'on a compris ça
30:31c'est déjà pas mal
30:32mais au delà de ça
30:33après il y a quand même
30:34des gens qui vous aident
30:35sur un plateau de cinéma
30:36il y a un cadreur
30:37il y a un chef opérateur
30:38qui vous dit
30:39tiens attends
30:40on va travailler la lumière
30:41tu vas voir ça
30:42le cadreur
30:43qui dit
30:44je pense que ton cadre
30:45c'est mieux comme ça
30:46et puis après
30:47il y a un métier
30:48dont on parle pas assez
30:49qui est le monteur
30:50parce qu'alors là
30:51le montage
30:52c'est quelqu'un
30:53qui doit comprendre
30:54votre état d'esprit
30:55qui doit vous écouter
30:56et on doit l'écouter
30:57pour raconter
30:58ce qu'on a à raconter
30:59mais le montage
31:00c'est presque aussi important
31:01si ce n'est plus encore
31:02que le tournage du film
31:03Oui
31:04et entre deux pièces
31:05deux films
31:06et deux réalisations
31:07vous avez trouvé le temps
31:08de devenir directeur artistique
31:09du Théâtre de la Madeleine
31:10Oui
31:11Comment c'est venu ça ?
31:12Parce que
31:13Michel Lambroso
31:14qui venait d'acquérir
31:15le théâtre
31:16m'a dit
31:17écoute
31:18tu fais partie
31:19des auteurs
31:20qui font venir
31:21mais tu fais venir
31:22avec tes pièces
31:23mais moi j'aimerais bien
31:24que tu fasses venir
31:25aussi avec les pièces
31:26des autres
31:27donc il m'a proposé
31:28de devenir directeur artistique
31:29en me disant
31:30voilà
31:31il avait l'impression
31:32que j'avais
31:33peut-être le sens
31:34de ce que les gens
31:35ont envie de voir
31:36ce qui est toujours
31:37de prendre ça
31:38avec beaucoup de
31:39voilà
31:40de modestie
31:41et de
31:42guillemets
31:43parce que c'est pas
31:44on sait jamais
31:45ce que le public attend
31:46vraiment
31:47mais en tout cas
31:48voilà il y avait
31:49cette idée
31:50que j'allais faire
31:51un théâtre
31:52qui avait du succès
31:53bon bah voilà
31:54donc il m'a confié
31:55la direction artistique
31:56de la Madeleine
31:57ça fait une dizaine
31:58d'années maintenant
31:59et ça veut dire
32:00lire beaucoup de pièces
32:01des autres
32:02et avoir le flair
32:03de repérer les bonnes
32:04oui
32:05alors oui
32:06mais pas tout à fait
32:07c'est à dire que
32:08c'est un métier
32:09ce serait
32:10s'accorder trop de choses
32:11c'est un métier
32:12qui a changé
32:13moi je passe mon temps
32:14à dire la vérité
32:15j'essaye en tout cas
32:16et de dire
32:17quand un auteur
32:18m'amène une pièce
32:19de plus de 700 places
32:20il faut remplir
32:21les mardis soirs
32:22voilà
32:23et pour remplir
32:24les mardis soirs
32:25il faut au moins
32:26une tête d'affiche
32:27parce que sinon
32:28c'est un paquebot
32:29et ça ferait
32:30le propriétaire du théâtre
32:31serait très malheureux
32:32parce qu'il perdrait de l'argent
32:33le producteur aussi
32:34et l'auteur
32:35parce qu'il aurait l'impression
32:36de ne pas être aimé
32:37parce que les gens
32:38ne viennent pas
32:39donc aujourd'hui
32:40tout dépend quand même
32:41énormément du casting
32:42alors évidemment
32:43quand on me propose
32:44une pièce
32:45en me disant
32:46je vous dis n'importe quoi
32:47Pierre Arditi veut la jouer
32:48et qu'on n'a pas l'acteur
32:49je lui dis
32:50on va se faire perdre du temps
32:51réciproquement
32:52trouve ton acteur
32:53ou ton actrice
32:54et après évidemment
32:55on peut en discuter
32:56voilà
32:57et puis il y a aussi
32:58une chanson
32:59qui a compté dans votre vie
33:00Elle a fait un bébé tout seul
33:04Elle a fait un bébé tout seul
33:08C'est une des chansons
33:09fabuleuses de Goldman
33:10il m'avait dit un jour
33:11c'est très difficile
33:12d'écrire une chanson
33:13c'est un travail immense
33:14ça me paraît fou
33:15ça me paraît fou
33:16écrire une chanson
33:17je vais répondre
33:18je sais pourquoi
33:19vous avez diffusé
33:20cette chanson
33:21si vous me permettez
33:22je vais juste répondre
33:23un peu avant
33:24c'est fou
33:25l'écriture d'une chanson
33:26c'est raconter une histoire
33:27en trois minutes
33:28c'est un court métrage
33:29de trois minutes
33:30il faut être d'une synthèse
33:31j'ai discuté de ça
33:32ça me fascine
33:33avec Barbe Livien
33:34avec Jean-Jacques
33:35avec Souchon
33:36et avec Obispo
33:37avec plein de gens
33:38qui savent écrire
33:39et qui connaissent
33:40et souvent
33:41et aujourd'hui
33:42j'en suis sûr
33:43une bonne chanson
33:44dès la première phrase
33:45on sait ce qu'il va nous raconter
33:47et ça
33:48c'est incroyable
33:49c'est à dire qu'on se dit
33:50mais c'est vrai
33:51par exemple
33:52on va prendre n'importe quelle chanson
33:53celle chantée par Sardou
33:55elle met des fleurs
33:56sur son chapeau
33:57la vieille
33:58pour se faire croire
33:59que c'est l'été
34:00voilà
34:01on a compris
34:02elle a fait un bébé
34:03toute seule
34:04il commence
34:05on a compris
34:06et ça
34:07c'est du génie pur
34:08moi j'ai une admiration folle
34:09et un jour
34:10il faut que je vous raconte ça
34:11c'est un des plus beaux
34:12souvenirs de ma vie
34:13quand on joue
34:14le jeu de la vérité
34:15il faut que je demande
34:16par personne interposée
34:17l'autorisation à Souchon et Voulzy
34:18de finir sur
34:19j'ai 10 ans
34:20voilà
34:21et donc
34:22il faut que je demande
34:23l'autorisation aux auteurs
34:24qui me la donne
34:25et ces types là
34:26sont tellement gentils
34:27et humbles
34:28qu'en plus
34:29ils se déplacent
34:30pour venir voir la pièce
34:31il suffit de vous dire
34:32que ce soir-là
34:33je suis mort de trouille
34:34puisque je pense que Souchon
34:35est un génie de l'écriture
34:36et je pense même
34:37qu'il a inventé
34:38une façon d'écrire
34:39qui a fait école
34:40il a transformé
34:41la façon d'écrire
34:42avec ses ellipses
34:43etc.
34:44et je les retrouve
34:45dans ma loge
34:46ils m'attendent
34:47et Souchon
34:48à peine je descends
34:49l'escalier qu'ils mènent
34:50aux loges
34:51me dit
34:52comment t'as fait
34:53pour écrire tout ça ?
34:54et je me dis
34:55il se fout de ma gueule
34:56et je ris
34:57je lui dis
34:58mais tu peux pas me dire ça toi ?
34:59et là s'engage
35:00une conversation passionnante
35:01où il me dit
35:02je serais incapable
35:03d'écrire sur la longueur
35:04que je pense qui n'est pas vrai
35:05et qu'une modestie
35:06qui l'honore
35:07mais je comprenais
35:08ce qu'il voulait dire
35:09moi j'étais autant épaté
35:10de sa capacité
35:11à réduire
35:12le temps de l'histoire
35:13et ça fait partie
35:14des chouettes trucs
35:15et maintenant pour venir
35:16à la chanson de Goldman
35:17dont vous parliez
35:18bah en fait
35:19j'ai découvert
35:20après coup
35:21que la femme
35:22dont j'étais tombé amoureux
35:23et qui est la mère
35:24de ma dernière petite fille
35:25qui s'appelle Vanessa
35:26avait une maman
35:27qui était attachée
35:28de presse
35:29dans la musique
35:30et très connue
35:31jusqu'à il y a quelques années
35:32qui s'appelle
35:33Lily Boisjan
35:34et que Lily
35:35avait comme client
35:36et amie surtout
35:37Jean-Jacques Goldman
35:38dont elle s'est occupée
35:39quasiment toute sa carrière
35:40c'était l'attaché de presse
35:41de Jean-Jacques
35:42qui est le parrain
35:43de la femme
35:44avec laquelle je vis
35:45et surtout
35:46qui quand Lily
35:47est tombée enceinte
35:48donc de ma femme
35:49a écrit cette chanson
35:50elle a fait un bébé
35:51toute seule pour elle
35:52parce qu'elle était
35:53effectivement
35:54toute seule
35:55à porter
35:56et plus tard
35:57à s'occuper de cet enfant
35:58Une très belle histoire
35:59et d'autres histoires
36:00elles sont dans ce seul
36:01en scène
36:02qu'on va évoquer
36:03à travers la date
36:04du 18 mai 2024
36:05A tout de suite
36:06sur Sud Radio
36:07avec Philippe Lelouch
36:08Sud Radio
36:09les clés d'une vie
36:10Jacques Pessus
36:11Sud Radio
36:12les clés d'une vie
36:13mon invité Philippe Lelouch
36:14on a parlé
36:15de toutes vos activités
36:16et puis le 18 mai 2024
36:17vous faites un passage
36:18de quelques jours
36:19par le théâtre
36:20de la Madeleine à Paris
36:21parce que vous êtes
36:22en tournée
36:23avec ce seul en scène
36:24stand alone
36:25qui est un spectacle
36:26que vous avez commencé
36:27il y a à peu près
36:28un an et demi
36:29et que vous continuez
36:30à jouer
36:31et que vous allez jouer
36:32même à Montréal
36:33Oui, c'est à dire
36:34qu'on commence
36:35par ce qu'on appelle
36:36le rodage
36:37c'est à dire de la répétition
36:38on va dans des toutes petites salles
36:39c'est comme ça
36:40au théâtre
36:41quand on répète
36:42on répète dans un endroit clos
36:43avec les acteurs
36:44pendant X semaines ou mois
36:45et bien non
36:46le one man show
36:47c'est autre chose
36:48on va dans des petites salles
36:49les gens payent un ticket
36:50à prix réduit
36:51pour venir vous voir répéter
36:52finalement c'est essentiel
36:53parce que c'est eux
36:54qui vous disent
36:55ce qui est drôle
36:56pas drôle etc
36:57bon, ce passage du rodage
36:58qui est donc la préparation
36:59du spectacle
37:00vaut mieux ne pas le compter
37:01mais effectivement
37:02j'ai commencé en janvier
37:03l'année dernière
37:04le rodage
37:05en février même
37:06et là
37:07j'ai commencé vraiment
37:08dans sa version finale
37:09depuis le mois de novembre
37:10et j'ai joué au théâtre
37:11de la Madeleine
37:12en décembre et janvier
37:13et merci les gens
37:14comme ce fut un gros succès
37:15on m'a remis des dates
37:16là au mois de mai
37:17et probablement
37:18comme ça marche encore
37:19j'ai cette chance là
37:20on va m'en remettre
37:21au mois de
37:22à la rentrée
37:23sûrement
37:24et puis effectivement
37:25à travers la Suisse
37:26la Belgique
37:27le Canada
37:28enfin tous les pays francophones
37:29et je suis ravi
37:30mais je pense que j'en ai encore
37:31pour une bonne année
37:32au minima
37:33et comment est venu
37:34ce spectacle
37:35pour vous ?
37:37vous aviez déjà fait
37:38un seul en scène
37:39avec trois personnages
37:40au début
37:41oui c'est vrai
37:42mais c'était pas suffisamment long
37:43pour que je justifie
37:44une expérience
37:45acquise
37:46et puis c'était
37:47une autre forme
37:48c'était des sketchs
37:49là c'est pas du tout
37:50des sketchs
37:51c'est moi
37:52et les gens
37:53ou les gens et moi
37:54et pourquoi justement ?
37:55parce que comme je vous le disais
37:56tout à l'heure
37:57quand j'écris
37:58une pièce de théâtre
37:59je prends un sujet
38:00qui m'attriste
38:01ou qui m'énerve
38:02et puis j'en fais
38:03quelque chose de drôle
38:04bon mais là
38:05je vais lui écrire
38:062500 pièces de théâtre
38:07donc je me suis dit
38:08bon bah je vais les enchaîner
38:09les sujets
38:10et je vais essayer
38:11de faire rire avec
38:12et puis il y a cette volonté
38:13permanente chez moi
38:14de pas faire la sieste
38:15et de me mettre
38:16un peu en danger
38:17et de me dire
38:18bah vas-y va te frotter
38:19un truc là
38:20où t'as pas l'habitude
38:21j'ai l'habitude de la scène
38:22certes
38:23mais pas de cette scène là
38:24et j'avais envie
38:25de cet exercice
38:26et vous faites rire
38:27mes acteurs, auteurs
38:28et râleurs
38:29ah c'est joli ça
38:30oui c'est ça
38:31je râle beaucoup
38:32mais je râle de moi
38:33mon principal sujet
38:34de moquerie c'est moi
38:35mais au travers de moi
38:36je vois bien que
38:37les gens qui sont
38:38dans ma tranche d'âge
38:39se reconnaissent bien
38:40et puis il y a un mot
38:41qui vous énerve
38:42c'est ressenti
38:43c'est insupportable
38:44qu'est-ce que c'est
38:45que cette mode du ressenti
38:46en permanence
38:47et je parle de ce truc
38:48très nouveau maintenant
38:49de température ressenti
38:50et il me semble
38:51que ce serait
38:52beaucoup plus drôle
38:53ou plus intelligent
38:54plutôt que de nous parler
38:55de température ressenti
38:56d'arrêter avec Celsius
38:57peut-être
38:58le mot il est ridicule
38:59il fait 38
39:00mais quoi ressenti
39:01qu'est-ce que ça veut dire
39:02par rapport à quoi
39:03je me suis renseigné
39:04l'académie française
39:05a déconseillé ce mot
39:06et il ne figure pas
39:07dans le trésor
39:08de la langue française
39:09ah bah voilà
39:10donc l'académie française
39:11est tout à fait d'accord avec vous
39:12et ressenti existait
39:13au 19e siècle
39:14et s'employait dans l'art
39:15pour qualifier un objet
39:16dans le conte
39:17où le renflement
39:18était bombé
39:19ou plus fort
39:20qu'il ne devait être
39:21ça n'a rien à voir
39:22ça n'a rien à voir
39:23alors vous évoquez
39:24beaucoup de choses
39:25de l'actualité
39:26dont on parle
39:27notamment les exogenres
39:28je ne sais pas ce que c'est
39:29je crois que pas beaucoup
39:30de gens à part vous
39:31connaissaient ce mot
39:32les exogenres
39:33bah oui c'est ces types là
39:34ou ces femmes
39:35enfin supposément
39:36qui après disent
39:37qu'ils se sentent écureuils
39:38ou licornes
39:39ou tout ça
39:40bon donc moi
39:41je peux tout comprendre
39:42mais il y a
39:43une forme
39:44qui peut être drôle
39:45là dedans
39:46de fascisme à l'envers
39:47c'est à dire que
39:48c'est quand même fou
39:49de nous traiter de fascistes
39:50par exemple
39:51si vous considérez
39:52que le mec
39:53qui se dit écureuil
39:54vous le reconnaissez pas
39:55comme tel
39:56parce que c'est un peu
39:57du fascisme à l'envers
39:58c'est à dire que lui
39:59veut absolument
40:00que l'humanité entière
40:01se ressent écureuil
40:02le voit comme un écureuil
40:03bah non
40:04on est plusieurs milliards
40:05on peut pas tous
40:06penser comme toi
40:07donc il y a une différence
40:08entre ce qu'on pense être
40:09et ce que les gens
40:10voient de vous
40:11donc par exemple
40:12si demain je dis
40:13je suis une jeune fille
40:14de 24 ans
40:15ça va être compliqué
40:16j'ai le droit de le ressentir
40:17j'ai le droit de me sentir
40:18comme une jeune fille
40:19de 24 ans
40:20mais il me semble
40:21qu'il faut que je sois tolérant
40:22face aux gens
40:23qui vont pas me voir
40:24de cette façon là
40:25vous voyez ce que je veux dire
40:26donc on peut s'amuser de ça
40:27oui mais en plus
40:28vous osez parler de ça
40:29alors que généralement
40:30c'est très tendance
40:31mais on reçoit des menaces
40:32quand on parle de ça
40:33d'abord il faut rire de tout
40:34je pense que l'autodérision
40:35c'est la principale qualité
40:36chez n'importe quel être humain
40:37quel que soit son ressenti
40:38et qu'il faut qu'il ressente
40:39que moi je suis drôle
40:40j'ai décidé d'être drôle
40:41donc s'il lui a décidé
40:42d'être un écureuil
40:43moi j'ai décidé d'être drôle
40:44donc à nous deux
40:45lequel va avoir raison
40:46exactement
40:47alors il se trouve aussi
40:48que vous êtes journaliste
40:49mais chansonnier
40:50parce qu'il y a un côté
40:51chansonnier dans votre spectacle
40:52vous vous attaquez à l'actualité
40:53oui un peu forcément
40:54parce que je suis aussi
40:55un journaliste
40:56je suis aussi un français
40:57qui voit les choses
40:58qui les ressent
40:59et donc il y a des trucs
41:00sur lesquels on doit rire
41:01et s'énerver
41:02exemple
41:03et ça vous a posé
41:04quelques problèmes
41:05Anne Hidalgo
41:06vous n'êtes pas le seul
41:07mais là vous y avez fait
41:08un effort
41:09le moins qu'on puisse dire
41:10c'est qu'en ce moment
41:11je ne me sens pas seul
41:12dans ce combat là
41:13non ben voilà
41:14je vous dis
41:15je crois que
41:16tout a été dit
41:17ou presque
41:18moi j'en joue
41:19sur scène
41:20en disant
41:21voilà
41:22j'en joue sur scène
41:23j'en joue sur scène
41:24j'en joue sur scène
41:25en disant
41:26voilà
41:27je pense pas dire une bêtise
41:28en disant
41:29qu'elle a massacré cette ville
41:30voilà
41:31et qui fait d'ailleurs
41:32que tout le monde se barre
41:33donc c'est qu'il y a bien une raison
41:34il y a un moment
41:35je me dis
41:36ils vont annuler les JO
41:37ils vont annuler
41:38ils vont se rendre compte
41:39qu'on n'est pas prêt là
41:40voilà
41:41et en fait
41:42là c'est moi
41:43qui suis complètement
41:44dans un ressenti
41:45je me dis
41:46mais comment ils vont faire
41:47quel est le mec
41:48qui va plonger dans la scène là
41:49peut-être les JO
41:50qui vont plonger
41:51là aussi on est complètement
41:52dans l'absurdité totale
41:53on est en train de nous dire
41:54on est quelques millions
41:55à penser que non
41:56faut pas
41:57faut pas y aller
41:58et puis il y a aussi
41:59un instrument
42:00un moyen de déplacement
42:01qui vous pose des problèmes
42:02à bicyclette
42:03Yves Montand
42:04et les vélos
42:05ça vous énerve
42:06le vélo
42:07je peux comprendre
42:08qu'on aime le vélo
42:09c'est les cyclistes
42:10qui m'énervent
42:11c'est à dire
42:12que cette espèce
42:13de folie
42:14mais de toute façon
42:15tout le monde énerve
42:16tout le monde
42:17on est dans l'absurdité
42:18la plus totale
42:19c'est-à-dire
42:20qu'on est dans
42:21l'absurdité
42:22la plus totale
42:23on est dans
42:24l'absurdité
42:25la plus totale
42:26les piétons sont énervés
42:27par les rollers
42:28qui eux-mêmes sont énervés
42:29par les trottinettes électriques
42:30qui eux-mêmes sont énervés
42:31par les vélos
42:32qui eux-mêmes énervent
42:33les taxis
42:34qui n'aiment pas les bus
42:35et les bus n'aiment pas
42:36enfin bon
42:37on est dans un délire
42:38le plus total
42:39et ce qui m'agace profondément
42:40chez les cyclistes parisiens
42:41c'est l'absence totale
42:42de respect du code de la route
42:43c'est-à-dire que c'est
42:44on ne peut pas voir
42:45un cycliste
42:46qui s'arrête au feu rouge
42:47non
42:48et d'ailleurs
42:49si il ne s'arrête pas
42:51au-delà du fait qu'il m'énerve
42:52je n'ai pas pour autant envie
42:53de le tuer
42:54Dieu m'en préserve
42:55donc j'ai tout le temps la trouille
42:56et on en est rendu
42:57là en ce moment à Paris
42:58à freiner au feu vert
42:59en disant
43:00si il y a un mec
43:01qui déboule au dernier moment
43:02je n'ai pas envie de me le faire
43:03donc il y a quand même
43:04ce truc de poids de mesure
43:07et évidemment
43:08eux ils ne risquent pas
43:09un retrait de permis
43:10en ne respectant pas
43:11le code de la route
43:12bon ben voilà
43:13donc c'est du n'importe quoi
43:14alors il se trouve aussi
43:15que ce spectacle
43:16c'est un spectacle de nostalgie
43:17et qui fait rire beaucoup
43:18les anciens et les jeunes
43:19parce qu'en plus
43:20vous attaquez
43:21ceux qui nous entourent
43:22tirent les cons
43:23et comme disait Audiard
43:24je crois dans le cave sur Bif
43:26si on mesurait la connerie à Sèvres
43:28il se remettrait à Londres
43:30c'est génial
43:31oui alors c'est très subjectif
43:32la connerie
43:33on est toujours le con d'un autre
43:34moi je n'ai pas de doute
43:35d'imaginer que je suis le con de quelqu'un
43:37même de plusieurs
43:38voilà mais
43:39mais voilà
43:40l'enfer c'est les autres
43:43comme disait le grand Sartre
43:45mais c'est pas
43:47voilà oui
43:48le problème des cons aujourd'hui
43:50c'est qu'on les entend beaucoup trop
43:52c'est à dire que ce puits génial
43:55cette invention géniale
43:56que devait être internet
43:57qui était cette bibliothèque universelle
44:00ce savoir universel enfin
44:02qui pourrait être partagé
44:03par tous et toutes
44:04c'est devenu la lie de l'humanité
44:07c'est à dire que
44:08tous les aigris s'excitent
44:10que comme a dit le grand Umberto Eco
44:12maintenant le sombre crétin
44:15a la même puissance de feu
44:16qu'un prix Nobel
44:17voilà et que les gens
44:18ne savent plus faire la différence
44:19entre qui et qui
44:20et quoi et qui
44:21voilà donc on est dans un
44:22mais j'enfonce des portes ouvertes
44:24voilà moi je fais partie
44:25de ceux qui pensent
44:26qu'il faut absolument arrêter
44:27l'anonymat sur les réseaux sociaux
44:28ça limiterait
44:29ça en limiterait déjà quelques ans
44:30parce que je peux comprendre
44:32les platistes par exemple
44:33me font rire un mec
44:34qui pense que la terre est plate
44:35il me fait marrer
44:36ça me gêne pas
44:37celui qui t'insulte
44:38ou qui te menace
44:39c'est déjà beaucoup plus dangereux
44:40et souvent
44:41sont pour de très très mauvais prétextes
44:43qui sont dégueulasses humainement
44:45donc voilà
44:46je pense que le jour
44:47où on doit signer un courrier
44:48ça limite les courriers
44:49oui mais l'une des raisons
44:50du succès de ce spectacle
44:51je me demande
44:52si c'est pas le fait
44:53que vous dites tout haut
44:54Philippe Lelouch
44:55ce que beaucoup de gens
44:56pensent tout bas
44:57et bien c'est un très beau compliment
44:58en tout cas je ne me censure pas
44:59moi le seul
45:00le seul
45:01la seule chose
45:02que je me suis imposé
45:03c'est d'être drôle
45:04supposément
45:05encore une fois
45:06ça est relatif
45:07mais de me dire
45:08si je ne fais pas rire
45:09j'y vais pas
45:10moi il n'y a rien
45:11qui m'emmerde plus
45:12que d'aller voir un spectacle
45:13dit drôle
45:14et qu'on me fasse la morale
45:15et puis vous avez
45:16non mais il y a une
45:17en plus il y a une chose importante
45:18une grande croisade
45:19que vous entamez
45:20dans ce spectacle
45:21c'est rendre le slow
45:22obligatoire
45:23oui ça c'est quand même
45:24très important
45:25oui essentiel
45:26bah c'est essentiel
45:27voilà
45:28pour la vie des jeunes femmes
45:29et des jeunes hommes
45:30je pense que le slow
45:31et je dis même
45:32dans le spectacle
45:33que si j'étais féministe
45:34je rendrais le slow
45:35obligatoire
45:36parce que
45:37on n'est pas sans ignorer
45:38qu'aujourd'hui
45:39il y a des hommes
45:40qui ont un problème
45:41avec le non
45:42qui ne savent pas
45:43ce que ça veut dire
45:44lui il sait très bien
45:45ce que ça veut dire
45:46non
45:47on en a appris du non
45:48quand on a invité
45:49les filles à danser
45:50donc peut-être que
45:51ça éduquerait
45:52à supporter
45:55fièrement le non
45:56d'une jeune femme
45:57voilà
45:58donc je m'amuse
45:59avec tous ces trucs-là
46:00mais objectivement
46:01le slow
46:02c'est un vrai combat
46:03parce que je trouve
46:04qu'on a enlevé
46:05la possibilité
46:06à l'humanité
46:07de tomber amoureux
46:08en trois minutes
46:09ce qui était quand même
46:10pas mal
46:11et puis vous défendez
46:12quelque chose
46:13qui me paraît essentiel
46:14ça me paraît essentiel
46:15voilà
46:16je maintiens qu'on n'est
46:17évidemment pas égaux
46:18et tant mieux
46:19parce que cette différence-là
46:20c'est ce qui fait
46:21la richesse absolue
46:22de l'humanité
46:23je pense qu'un mec
46:24qui se comporte mal
46:25avec une femme
46:26est un porc
46:27voilà
46:28c'est pas un homme
46:29c'est un porc
46:30mais que Dieu merci
46:31tous les hommes
46:32ne sont pas des porcs
46:33et que pour mieux le prouver
46:34d'ouvrir une portière
46:35à une dame
46:36c'est toujours élégant
46:37ou de payer la note au restaurant
46:38quand on peut le faire
46:39c'est toujours mieux
46:40voilà
46:41alors après on peut dire
46:42et puis vous faites un tabac
46:43avec ce spectacle
46:44et le tabac
46:45vous en parlez justement
46:46avec un souvenir familial
46:47dans la 404
46:48de votre père
46:49oui
46:50tout d'un coup
46:51j'étais convaincu
46:52oui oui
46:53la 504
46:54la 504
46:55oui oui
46:56bah oui
46:57parce que c'était
46:58une époque bénie
46:59la fin des années 70
47:00et les années 80
47:01pour une bonne raison
47:02d'ailleurs
47:03c'est que tout le monde
47:04partait un mois en vacances
47:05voilà
47:06qu'on soit prolo
47:07ou qu'on soit grand patron d'entreprise
47:08tout le monde avait
47:09son mois de vacances
47:10c'est quand même incroyable ça
47:11il y avait les Juilletistes
47:12et les Aoussiens
47:13ce qui a complètement disparu
47:14aujourd'hui
47:15le mec qui part deux semaines
47:16c'est déjà un privilégié
47:17donc tout le monde se rejoignait
47:18les bouchons des vacances
47:19faisaient déjà partie des vacances
47:20c'était la préparation
47:21les routes nationales
47:22les serviettes humides
47:23parce que la clim
47:24n'existait pas dans les bagnoles
47:25pour essayer d'avoir
47:26un peu d'air frais
47:27tout ça faisait partie
47:28d'un truc absolument joyeux
47:29d'un bordel organisé
47:30qui était magnifique
47:31et puis
47:32je parle évidemment
47:33de ce moment
47:34où tout le monde fumait
47:35puisque dans les années 70
47:3680
47:37tout le monde clopait
47:38puis alors
47:39avec une
47:41voilà une espèce
47:42d'inconscience absolue
47:43parce que personne ne savait
47:44que c'était si mauvais
47:45pour la santé
47:46et donc je parle de mon père
47:47qui fumait dans la bagnole
47:48les vitres fermées
47:49parce qu'il ne voyait pas
47:50l'intérêt d'ouvrir
47:51il râlait quand on demandait
47:52d'ouvrir
47:53évidemment qu'il n'avait pas
47:54envie de nous tuer
47:55il ne savait pas que
47:56c'était mauvais
47:57et donc cette époque-là
47:58cette insouciance-là
47:59cette inconséquence
48:00elle peut être regrettable
48:01cette insouciance
48:02on la découvre dans
48:03votre spectacle
48:04qui est tout sauf
48:05de l'insouciance
48:06votre père vous en parlait
48:07mais je laisse la surprise
48:08à celles et ceux
48:09qui vont voir ce spectacle
48:10stand alone
48:11qui est pour l'instant
48:12à Paris pour quelques jours
48:13qui reviendra à Paris
48:14et qui est entouré
48:15dans toute la France
48:16à mon avis pendant
48:17un certain temps
48:18j'espère que Dieu
48:19vous entend
48:20peut-être jusqu'à vous
48:2180 ans
48:22merci Philippe Lelouch
48:23merci de continuer comme ça
48:24à l'instant à travailler
48:25merci de m'avoir reçu
48:26les clés d'une vie
48:27c'est terminé
48:28pour aujourd'hui
48:29on se retrouve bientôt
48:30restez fidèles
48:31à l'écoute de Sud Radio

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