Eric Neuhoff et Xavier Leherpeur sont les débatteurs de ce mercredi 8 mai à 7 jours du Festival de Cannes
Retrouvez le débat du 7/10 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-debat-du-7-10
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00:00 Et tout de suite le débat du 7/10.
00:02 France Enfer, Simon Le Baron, le 7/10.
00:07 Entre monstres sacrés et nouvelles vagues #MeToo, à quoi faut-il s'attendre cette année sur la croisette ?
00:14 On parle de Cannes 2024 donc. Ce matin, le festival commence mardi prochain, 77ème édition,
00:20 avec en ouverture le nouveau film de Quentin Dupieux et en compétition Francis Ford Coppola, David Cronenberg,
00:26 Jacques Audillard, Gilles Lelouch, Christophe Honoré, Karim Aïnouz ou Paolo Sorrentino pour ne citer qu'eux.
00:32 Et avec nous, deux journalistes de critique que vous connaissez bien, auditeurs de France Inter,
00:37 Xavier Leherpeur, bonjour. On vous entend régulièrement évidemment le dimanche soir dans Le Masque et la Plume
00:42 et vous êtes chroniqueur cinéma au Nouvelle Obs. Eric Nehoff du Figaro, bonjour à vous.
00:47 Grand habitué vous aussi du masque jusqu'à la saison dernière.
00:50 Parlons d'abord de ces noms que j'ai cités, Coppola, Cronenberg en lice pour la Palme d'Or,
00:56 Meryl Streep qui sera invité d'honneur de la cérémonie d'ouverture, George Lucas qui recevra lui aussi une Palme d'Honneur.
01:03 Tout cela sent un peu le Hollywood des années 70 et 80, qu'est-ce que vous en pensez ?
01:09 - Alors oui et non. C'est le premier festival de Cannes qui suit, en tout cas, les conséquences,
01:16 qui est victime des conséquences de la grande grève des scénaristes aux Etats-Unis,
01:19 donc qui a effectivement un peu pénurié. Les grands blockbusters américains ne font plus recettes,
01:23 donc il y a quand même une crise aussi, j'allais dire à la fois en scénario et en production aux Etats-Unis.
01:27 Donc il y a du cinéma américain plutôt indépendant, entre guillemets,
01:32 même le Coppola d'une certaine manière se range sous cette manière parce que...
01:35 - C'est même lui qui l'a produit. - Voilà, il l'a produit et il n'a pas de distributeur.
01:38 Donc c'est vraiment un film qui est fait Sean Baker par exemple,
01:40 qui est vraiment l'incontestant du cinéma d'auteur américain un peu alternatif, un peu subversif.
01:45 Donc pour pallier cela, il fallait un peu effectivement des grands noms,
01:49 des grandes vedettes du cinéma américain. Meryl Streep, alors là c'est vraiment celle que tout le monde adore.
01:54 Moi je trouve qu'elle ne joue plus depuis 20 ans, mais bon, elle fait Meryl Streep en tout cas,
01:57 voilà, elle le fait très très bien, gentiment, elle est de tous les combats.
02:00 - Elle n'a pas de film. - Toujours le même film. Non, non, elle n'a pas de film.
02:03 Et ils invitent George Lucas, bon effectivement, qui représente vraiment la quintessence du cinéma blockbuster américain,
02:09 mais qui est pour moi un des plus mauvais réalisateurs au monde.
02:11 Je pense qu'il n'y a pas un bon film chez lui, ou à peine.
02:13 Non seulement ça, mais c'est lui qui a bousillé le cinéma américain.
02:15 En plus, tu as tout à fait raison.
02:17 Mais il fallait trouver un équilibre, entre quelques grandes têtes et un cinéma effectivement plus indépendant américain.
02:23 D'ailleurs, ce n'est pas pour rien qu'on a invité Coppola, parce que c'est le premier à avoir dit
02:27 "il n'y a plus de cinéma, mais il reste des films".
02:30 Et il va sans doute nous le prouver avec son truc qui va être soit un chef d'œuvre absolu, soit une catastrophe complète.
02:35 Parce que Coppola, ce n'est plus le monsieur d'Apocalypse Now, c'est un viticulteur qui tourne des films de temps en temps.
02:43 Mégalopolis en l'occurrence, qu'il aura mis 40 ans à réaliser, dans lequel il aura dépensé une partie de sa fortune.
02:50 Le titre lui va très bien, on n'a pas vu le film encore, mais Mégalopolis, le titre lui va très bien.
02:55 Après, il a au générique un des meilleurs comédiens américains du moment, qui est Adam Driver,
02:59 qui est vraiment un des acteurs les plus passionnants, les plus ambiguës, les plus profonds que je connaisse.
03:04 Oui, mais qui sont un petit peu en train d'essorer en le mettant à toutes les sauces.
03:07 Oui, d'accord.
03:08 Mais pour revenir à ce qu'on disait, sur ces noms qui reviennent, ces grands habitués,
03:13 est-ce que vous dites finalement que ça fait partie du festival de Cannes et c'est ça aussi le charme ?
03:17 Vous êtes en train gentiment de glisser la fameuse question qui fraiche,
03:21 "est-ce que c'est un festival de rondes-serviettes avec des gens qui viennent ?"
03:24 C'est vous qui le dites !
03:25 Les chiffres le disent, sur les 22 films en compétition, il y en a 14 qui sont déjà venus en compétition.
03:32 Donc voilà, ça fait deux tiers très exactement, très précisément.
03:35 Oui, c'est un peu un festival d'habitués.
03:38 Pour autant, ça ne veut pas dire que les films soient mauvais ou inintéressants,
03:41 mais c'est toujours effectivement un peu les mêmes.
03:43 Mais cela dit, moi j'aime mieux voir le nouveau Coppola que le premier Léon Spoupinet, à choisir.
03:48 Ça, tu n'en es pas sûr ! Il faudra voir les preuves !
03:51 Oui, mais ce n'est pas le but à Cannes.
03:53 À Cannes, c'est quand même des grands noms et quelques surprises.
03:56 Et puis il y en a plein qui n'ont pas eu de prix, Sorrentino, Serebrennikov.
04:00 On va voir ce que ça donne, c'est intéressant de voir ça.
04:03 Jacques Audiard, je suis très curieux de regarder ce que va donner sa pseudo-comédie musicale.
04:09 En revanche, je crois que c'est vous qui dites ça, Eric Neuf.
04:11 Quand un réalisateur, un cinéaste, a déjà eu une ou deux palmes d'or, on ne le sélectionne plus en compétition ?
04:18 Théoriquement, oui, parce que ce serait un peu trop trois palmes d'or.
04:21 Heureusement, il n'y a pas les frères Dardenne pour une fois dans la sélection, ce qui est rassurant.
04:25 Parce qu'ils auraient été capables de le lui donner.
04:27 Et puis on va peut-être avoir des surprises, parce qu'avec les petits cons d'étudiants qui sèment le bazar partout,
04:33 ça peut reproduire mai 68 et le festival va s'interrompre.
04:37 Ça dit, il y aura une différence, c'est que j'ai regardé, en mai 68, il y avait Orson Welles dans le jury.
04:42 Et aujourd'hui, c'est Omar Sy. Alors, on baisse d'un cran quand même.
04:46 Xavier Lehappe.
04:47 Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Bas comme attaque ?
04:49 Pas du tout !
04:50 C'est impressionnant.
04:51 D'abord, Omar Sy n'est pas cinéaste, je te le rappelle, ce qui était quand même le cas d'Orson Welles.
04:54 Oui, oui, mais bien sûr qu'on va avoir des très bonnes surprises.
04:58 Ce qui est dommage, c'est que là, on parle de la compétition.
05:00 Si on ouvre un tout petit peu le panorama, il y a énormément de premiers films à insert tardare
05:04 qui deviennent vraiment une sélection extrêmement intéressante et pertinente.
05:08 Et on en revient souvent de cas avec quelques meilleurs souvenirs justement présentés à insert tardare.
05:14 C'est un cinéma plus de laboratoire, c'est un cinéma plus de proposition.
05:17 Il y a plus de premiers films, il y a plus de cinémas de femmes.
05:19 C'est dommage que la compétition qui cristallise quand même toutes les intentions
05:22 et j'allais dire tous les retours médiatiques, en tout cas les principaux et les prioritaires,
05:26 soit effectivement un peu le musée du cinéma du Festival de Cannes.
05:31 C'est quand même l'endroit au monde où on voit les meilleurs films de l'année
05:35 dans les plus belles salles qui existent.
05:37 Faut pas vous décepler d'y rire.
05:38 Vous ! Pas nous !
05:40 Oui, mais on entend toujours dire Cannes, Cannes, Cannes,
05:43 mais c'est pas pour rien que c'est le plus grand festival du monde et que tout le monde veut y aller.
05:47 Xavier Leherper, vous citiez ce chiffre, 22 films en compétition,
05:50 14 qui sont déjà venus.
05:52 Il n'y a aussi que 4 femmes parmi les 22 réalisateurs.
05:56 Ce qui nous amène au sujet qui va occuper une large place dans ce Festival de Cannes 2024,
06:04 c'est la nouvelle vague de Me Too.
06:06 Judith Gaudrech va présenter un court-métrage, 17 minutes de témoignages de victimes.
06:11 Une liste de 10 noms réalisateurs, acteurs, producteurs accusés d'agressions sexuelles
06:16 pourraient être divulgués pendant le festival.
06:18 Quel regard vous portez là-dessus, Xavier Leherper ?
06:22 Alors moi j'ai un double regard.
06:24 C'est-à-dire qu'effectivement si des têtes doivent tomber pour les bonnes raisons
06:27 ou les pires raisons plus exactement, qui sont celles d'agressions sexuelles,
06:30 moi la notoriété, tout ça, je m'en fous.
06:32 Bien sûr, il faut aller poursuivre les prédateurs sexuels,
06:35 il faut les amener au judiciaire, il n'y a aucun souci.
06:38 Je trouve qu'en revanche, que cette espèce de compte-arbour un peu putride
06:43 qui consiste à dire "Ah ah, plus que 5 jours avant qu'on vous balance le nom,
06:46 relayé, soyons honnêtes, par la chaîne C8,
06:49 qui n'est pas quand même considérée comme la moins éditorialisée,
06:52 on va dire la plus neutre", je trouve ça pas bien.
06:56 C'est-à-dire qu'il faut que le temps de la justice se fasse,
06:58 on va nous balancer des noms au dernier moment,
07:00 ça va affoler effectivement le microcosme cannois sur l'instant,
07:04 mais il ne faudrait pas court-circuiter le temps de l'enquête, de l'investigation,
07:08 qui me semble quand même légitime.
07:10 Notre système judiciaire repose sur la présomption d'innocence
07:12 et j'ai l'impression qu'on est à deux doigts de la bafouer de manière un peu scandaleuse.
07:15 - Eric Nohoff ?
07:16 - Pour une fois je suis d'accord avec Xavier.
07:19 - Ça fait déjà deux fois ce matin, attention !
07:21 - Oui, oui, c'est inquiétant !
07:22 - Tu vieillis !
07:23 - Qu'on les foute en prison mais qu'on nous laisse voir leurs films.
07:25 - Mais est-ce que ce festival de Cannes ne peut pas être celui de la catharsise,
07:29 de l'explosion définitive d'une bulle, d'un système qui prévaut depuis des décennies ?
07:37 - J'aimerais le penser...
07:38 - C'est pas fait pour ça non plus, un festival !
07:40 - C'est pas fait pour ça, et soyons honnêtes, c'est un peu opportuniste,
07:42 c'est-à-dire que si Judith Gaudrech n'avait pas effectivement donné à nouveau un grand coup de pied dans les Fonds Milliards,
07:49 le festival de Cannes s'en foutrait complètement à l'heure qu'il est.
07:52 Mais complètement !
07:53 Ils ne l'ont absolument pas intégré, ils l'intègrent en catastrophe,
07:56 contraint et forcé pour des mauvaises raisons,
07:58 mais sinon ils n'avaient pas du tout l'intention de faire un grand débat sur Me Too.
08:03 Chaque année il y a une association de femmes justement en action, au cinéma,
08:08 qui vient et qui se réunit à Cannes,
08:10 mais à partir de là, le festival considère que le boulot est fait.
08:13 - Alors est-ce que c'est pas cette sorte de déni qui lui revient en boomerang, Eric Nehoff ?
08:18 - Je pense pas que ce soit une histoire de déni,
08:20 mais moi je suis tout à fait pour que les femmes tournent plus de films
08:24 et qu'elles aient le droit d'en faire d'aussi mauvais que leurs homologues masculins.
08:28 - La direction du festival de Cannes, on parlait de cette liste de dix noms et de ce compte à rebours,
08:32 fait appel à une agence de communication,
08:35 beaucoup d'articles, notamment une enquête du Figaro il y a quelques jours,
08:40 décrivent les producteurs totalement en panique.
08:45 Quelle est l'atmosphère aujourd'hui dans le monde du cinéma, à quelques jours de l'ouverture ?
08:49 - Ça va être dix petits nègres à ce moment-là, on va voir quand il va entendre.
08:52 - On ne dit plus, on dit dix petits indiens, Eric !
08:55 - Oui, mais moi je suis vieux, je l'ai lu dans la version originale.
08:59 Moi je vais à Cannes pour voir du cinéma, pas pour m'occuper de fêtes d'hiver.
09:04 Ça c'est deux domaines qui doivent être séparés.
09:07 - Est-ce que ce ne sont pas plus que des fêtes d'hiver qui méritent justement peut-être un moment...
09:11 - Ça c'est pas l'auditorium, Lumière c'est le tribunal.
09:15 - Autre sujet de polémique à Cannes, heureusement moins grave,
09:19 c'est celui de la place des plateformes.
09:22 Les films diffusés sur les plateformes n'ont pas le droit de concourir en sélection officielle
09:26 s'ils ne sortent pas en salle en France avant.
09:30 Est-ce que vous comprenez que cette règle soit toujours en vigueur ?
09:34 - Oui, alors absolument, parce qu'effectivement s'il y a un lieu qui défend le cinéma en salle,
09:39 c'est le Festival de Cannes, ne dérogeons pas à cela.
09:42 Je trouve dommage qu'on n'ait pas réussi à trouver d'accord avec Netflix ou avec les grandes plateformes.
09:46 Il y a eu déjà une petite exception, le Scorsese l'année dernière est sorti au Festival de Cannes en salle
09:52 avec un énorme succès public en plus, et maintenant il va dans sa plateforme.
09:56 Il faut redoubler l'effort pour qu'un accord soit trouvé.
10:00 Après, j'ai un double discours, c'est-à-dire que les plateformes depuis maintenant une dizaine d'années
10:05 produisent des films qui ne sont plus produits par les grands studios de production.
10:10 Ils aident les cinéastes qui ont du mal à boucler leur budget à exister, à faire des films.
10:15 Et moi je suis plutôt pour un modèle qui complète.
10:19 C'est vrai que le cinéma c'est compliqué, il faut plaire à tout le monde,
10:22 donc il faut essayer à travers le scénario d'arrondir le plus possible les ordres.
10:27 Et ce n'est pas pour rien que Barbie, qui est tout sauf féministe, a été un énorme carton
10:30 parce qu'en fait il n'agresse personne.
10:32 Mais au moins les plateformes laissent une liberté éditoriale un peu plus grande, me semble-t-il,
10:36 aux cinéastes, à travers les moyens et le moins d'exigence, j'allais dire, idéologique et éditoriale.
10:43 Donc c'est logique que Cannes défende la cinéphilie et les sorties en salle.
10:47 Pour les plateformes, il y a Venise, mais c'est vrai que les plateformes ont changé.
10:52 Parce qu'au début, on voyait bien que les grands réalisateurs venaient signer pour prendre un chèque
10:57 et balancer des fonds de tiroir.
10:59 Et maintenant, ça n'est pas le cas, parce que comme disait Xavier,
11:01 les studios n'ont plus l'audace de produire des grands films chers avec ces gens-là,
11:05 et ils sont obligés de se rabattre sur Netflix et compagnie.
11:08 Mais je suis tout à fait pour que le Festival de Cannes continue à présenter des films qui sortent en salle.
11:15 - Mais au-delà de cette conviction que vous partagez,
11:18 est-ce que Cannes, très prosaïquement, peut résister encore longtemps à Netflix, Disney+ ou Amazon ?
11:24 - Peut-être qu'un jour, Netflix n'aura plus d'argent à blanchir et qu'on reviendra à des studios normaux !
11:30 - Xavier Le Harper ?
11:31 - Oui, je pense qu'ils peuvent encore résister.
11:35 D'abord, tout n'est pas produit ni par Netflix, ni par Disney+, ni par Apple TV.
11:40 Il y a encore énormément de studios qui font leur boulot.
11:43 Et la preuve, c'est que cette année, même avec des grands noms du cinéma américain ou du cinéma français,
11:47 ce sont des films "plus indépendants" que produits par des grands studios.
11:52 Donc il y a une résistance, il y a une persistance.
11:54 Les succès en salle, quand même, sont là.
11:56 Donc moi, je ne suis pas inquiet, mais encore une fois, je ne le vois pas comme une bataille absolue entre les deux.
12:03 Je pense qu'il y a une cohabitation, et qu'au fur et à mesure de celle-ci,
12:06 on trouvera des moyens, des synergies, de porosité entre le cinéma et les plateformes.
12:10 - Alors moi, ce que je retiens de cette discussion ce matin,
12:12 c'est qu'on a parlé des grands noms, des grands habitués.
12:16 On a parlé de MeToo, qui est une question à laquelle le Festival de Cannes ne s'était jamais intéressé jusque-là.
12:24 Là, on parle du cinéma contre les plateformes.
12:27 Est-ce que tout cela ne traduit pas tout de même un élitisme, une bulle ?
12:31 Et est-ce que vous vous défendez cette bulle de dire, pendant 15 jours, finalement,
12:34 on a le droit d'être dans un monde un peu parallèle ?
12:37 - Ah oui ! Il faut que ça continue à exister, parce que le cinéma, c'est quelque chose qui doit vivre.
12:41 Et Cannes, c'est vrai qu'on est coupé de tout, sauf du cinéma.
12:45 Moi, je dis souvent que c'est le seul moment de l'année où je travaille,
12:48 et on n'arrête pas, et on sort de là éberlué.
12:52 Le seul problème, c'est qu'il y a trop de prix, à part la Palme d'Or,
12:56 et les prix d'interprétation, je trouve que les autres, ça ne sert à rien.
12:59 Il y en a même un nouveau cette année, le prix du film qu'il ne faut pas aller voir,
13:03 qui s'appelle le prix du film citoyen, ce qui est un oxymore en soi.
13:07 Non, il faut que Cannes reste cette bulle, et que le cinéma ait l'air d'être un objet de convoitise.
13:14 - Pour conclure, Xavier Leherpeur, vous êtes d'accord ?
13:16 - Après, si la question est "Est-ce que ça intéresse encore quelqu'un en dehors de Cannes ?"
13:20 La réponse, j'avais bien compris, et je n'ai aucun problème à dire que non, ça n'intéresse personne !
13:27 Soyons quand même très honnêtes !
13:29 De temps en temps, ma mère m'appelle, elle me dit "J'ai entendu parler de ça, est-ce que c'est bien ?"
13:32 Mais sinon, effectivement, je me souviens avoir grandi avec les grandes plumes qui relayaient Cannes,
13:38 j'étais passionné, j'étais accroché à ma radio ou à mes journaux.
13:41 Maintenant, tout le monde voit ça dans une indifférence totale.
13:44 Pourquoi pas, c'est pas très grave !
13:45 - Et on vous souhaite quand même un très bon festival à partir de mardi prochain !
13:48 Xavier Leherpeur du Nouvelle Obs et de France Inter, bien sûr, Eric Nehoff du Figaro.
13:53 Merci à tous les deux !
13:54 A suivre, le journaliste Robert Namias.