Vendredi 12 avril 2024, SMART BOURSE reçoit Olivier Malteste (Directeur des investissements, Yomoni) , Philippe Uzan (Directeur général adjoint et Directeur des gestions, IM Global Partner) , Patrice Gautry (Chef économiste, Union Bancaire Privée) et Pierre-Alexis Dumont (Directeur de la gestion actions et convertibles, Groupama AM)
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00:00 *Musique*
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bismarck pour rester à l'écoute des marchés
00:12 chaque jour du lundi au vendredi à 17h pour la grande édition si vous me suivez en direct sur Bismarck TV,
00:18 émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur Bismarck.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24 Au sommaire de cette édition, le bilan d'une semaine turbulente, voire une semaine un peu rock'n'roll,
00:30 si vous me passez l'expression, avec des mouvements de marché un peu dans tous les sens,
00:35 sur les grandes classes d'actifs, les marchés obligataires évidemment qui ont été soumis aux différentes publications et communications,
00:42 avec l'inflation américaine, dans le sillage d'un rapport sur l'emploi aux Etats-Unis il y a une semaine
00:47 qui relançait déjà les doutes sur les marges de manœuvre de la réserve fédérale américaine
00:51 pour baisser aussi vite et autant que prévu ses taux directeurs cette année.
00:56 Et puis l'autre gros morceau aura été bien sûr la communication de la Banque Centrale Européenne
01:00 qui est prête à prendre ses responsabilités, qui déclare une forme d'indépendance à ce stade
01:05 par rapport au calendrier de la Fed et qui ouvre la voie pleinement à une première baisse de taux pour la réunion du 6 juin prochain.
01:12 Dans ce contexte, on a vu quand même pas mal de chahut sur les marchés obligataires et sur les marchés actions.
01:17 Les marchés actions développés auront d'ailleurs terminé cette semaine sur une note négative et un bilan négatif sur l'ensemble de la semaine.
01:24 Les actifs gagnants, les grands actifs gagnants auront été la volatilité, les matières premières dans leur ensemble à nouveau,
01:32 que ce soit le pétrole, l'énergie, les précieux avec l'or qui bat de nouveaux records ou encore les métaux industriels.
01:38 C'est l'ensemble du complexe matières premières qui s'est réveillé depuis quelques semaines maintenant
01:43 et qu'il a encore montré sur ses dernières séances.
01:46 Et puis le grand gagnant, ce sera évidemment le roi dollar qui a gagné 1,5% sur l'ensemble de la semaine face à un ensemble de devises majeures.
01:55 L'indice dollar gagne quasiment 5% désormais depuis le 1er janvier 2024 avec un euro/dollar sous 1,07.
02:03 Le sterling/dollar est sous 1,25 et le dollar/yen est à plus de 153.
02:09 En tout cas, c'est un niveau qui a été franchi cette semaine pour donner quelques indications.
02:13 Discussion évidemment sur ces sujets macro et monétaire avec nos invités de Planète Marché dans un instant du côté des entreprises.
02:20 Les résultats débutent tout juste aujourd'hui avec les publications de quelques grandes banques américaines,
02:26 JP Morgan, Citigroup ou encore Wells Fargo et des sorts un peu divergents en bourse.
02:32 Poids lourd, JP Morgan accuse un très net repli après sa publication et une guidance des perspectives qui semblent inférieures à ce que pouvait attendre le marché.
02:41 Vous aurez le détail dans un instant avec Pauline Grattel.
02:44 Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, chaque soir le quart d'heure thématique.
02:47 Comme une fois par mois, nous prendrons le pouls de l'industrie ETF.
02:50 Quelles sont les dernières tendances au cours des dernières semaines, que ce soit en termes de flux de collecte ou en termes de lancement de nouveaux produits ?
02:57 Nous en parlons chaque mois le deuxième vendredi du mois avec les équipes de Yomoney et cette Olivier Malteste, directeur des investissements de Yomoney, qui sera en plateau avec nous à partir de 17h45.
03:17 Semaine nerveuse, turbulente sur les marchés. Les infos clés du jour de cette fin de semaine et de cette dernière séance de la semaine avec Pauline Grattel en ouverture de Smart Bourse sur Bsmart.
03:28 Les marchés bouclent une semaine turbulente. Les actions mondiales sont légèrement négatives sur ces derniers jours avec une baisse de l'ordre de 1% pour les actions de la zone euro et américaine sur l'ensemble de la semaine.
03:42 Sur fond de remontée de la volatilité, l'indice VIX américain s'élevant jusqu'à 17 points environ cet après-midi.
03:49 Les investisseurs ont dû digérer à la fois les chiffres d'inflation aux États-Unis et la communication de la banque centrale européenne.
03:58 Les mouvements sur le marché obligataire sont restés nerveux avec un 10 ans américain remontant à son plus haut niveau de l'année, encore à plus de 4,5% en cette fin de semaine.
04:09 Les deux grands actifs gagnants de la semaine auront été le dollar qui a progressé de 1,5% face aux principales devises et l'or qui a franchi aujourd'hui le seuil des 2 400 dollars.
04:20 L'once battant ainsi de nouveaux records. Place maintenant aux résultats avec ceux de JP Morgan pour commencer qui fait état de résultats supérieurs aux attentes
04:30 avec un chiffre d'affaires en hausse de 9% sur les trois premiers mois de cette année à 42 milliards de dollars.
04:38 Le bénéfice net bondit de 6% à 13,5 milliards. Ces résultats sont en partie dus grâce au montant des commissions de gestion d'actifs et banque d'investissement.
04:48 En revanche, la banque a annoncé que son revenu net d'intérêt pourrait être inférieur aux attentes cette année et le titre perd 3% à l'ouverture de Wall Street.
04:58 Dans une mesure moindre, le titre de Wells Fargo recule également après une déception sur le revenu net d'intérêt publié légèrement sous les attentes.
05:08 Dans le secteur, c'est Citigroup qui est le gagnant du jour. Malgré une chute de son bénéfice net et un chiffre d'affaires en recul de 2%,
05:17 le marché continue de saluer les efforts de réorganisation de la banque par Jane Fraser, la directrice générale.
05:24 Une réorganisation qui aura toutefois un coût plus de 14 milliards de dollars. BlackRock fait état d'une augmentation de son bénéfice net au premier trimestre
05:35 de plus de 1,5 milliard de dollars. Les actifs sous gestion du groupe sont à des niveaux records, +15% par rapport à l'année dernière,
05:44 soit 10 500 milliards de dollars. Les investisseurs saluent cette publication et le titre est en hausse.
05:51 Côté français, Société Générale est en tête du CAC 40 aujourd'hui et gagne plus de 5% après l'annonce de la conclusion d'un accord
06:00 pour vendre deux filiales au Maroc pour un coût estimé à 745 millions d'euros. Enfin, Total Energy marque encore un record avec un titre à +2%,
06:11 dopé par un baril de Brent qui est à nouveau au-dessus des 90 dollars à cause des tensions au Moyen-Orient.
06:18 Au-delà de Total Energy, c'est tout le secteur européen qui est en hausse aujourd'hui. Lundi, l'agenda macro sera assez chargé.
06:26 Les investisseurs prendront connaissance de la production industrielle de février en zone euro, des ventes de détails américaines pour le mois de mars
06:34 et de l'indice Empire State de la fête de New York pour avril. Côté entreprises, la semaine sera marquée par la montée en puissance des résultats.
06:43 Toutefois, la journée de lundi sera relativement calme avec en résultat majeur ceux de Goldman Sachs.
06:50 Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel sur Bsmart.
06:56 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
07:10 Philippe Usant est à nos côtés, directeur général adjoint et directeur de gestion d'IM Global Partners.
07:14 Bonsoir Philippe.
07:15 Bonsoir Grégoire.
07:16 Merci d'être là. Merci à Pierre-Alexis Dumont d'être à nos côtés également. Bonsoir Pierre-Alexis.
07:20 Directeur Action et convertible de Groupama Asset Management.
07:23 Et Patrice Gautry nous accompagne également. Bonsoir Patrice.
07:26 Bonsoir Grégoire.
07:27 Ravi de vous retrouver. Vous êtes chef économiste à l'Union bancaire privée.
07:30 Comment est-ce que vous regardez le débat sur la divergence qui semble se matérialiser entre les perspectives de baisse de taux côté américain et côté européen ?
07:40 Patrice, en intégrant notamment les dernières données américaines depuis le rapport sur l'emploi la semaine dernière et les dernières données d'inflation qu'on a pu avoir pour le mois de mars.
07:48 Et de l'autre côté, la communication centrale de Christine Lagarde à la suite de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE cette semaine.
07:56 Divergence pour démarrer les baisses de taux ?
07:58 Oui, sans doute. Mais ensuite, quel degré de divergence est-ce qu'on peut attendre ou observer entre les intérêts de la réserve fédérale américaine et ceux de la BCE pour la zone euro ?
08:12 Oui, la situation est très différente entre les deux zones puisqu'en fait on peut même inclure d'ailleurs le Royaume-Uni, l'Europe continentale et le Royaume-Uni par rapport aux États-Unis.
08:21 Et effectivement, premier point, la croissance est plate ou sort à peine de récession au Royaume-Uni.
08:26 Elle est encore très très fragile en Europe alors qu'aux États-Unis, le problème, la croissance reste au-dessus de son potentiel et donc l'inflation reste au-dessus aussi de son potentiel
08:37 ou au-dessus des fourchettes qu'avait données la banque centrale américaine même s'il y a un petit peu de ralentissement du côté de l'inflation salariale.
08:45 Copie qui est complètement différente en Europe, donc croissance faible dans les deux pays, le Royaume-Uni et l'Europe continentale et une inflation et ça il faut le marquer
08:54 qui, on l'a vu les derniers chiffres qui viennent d'être publiés donc en zone euro, on est à 2,4% sur un an.
09:01 Le Royaume-Uni va bientôt tilter les 2% donc effectivement et on va rester dans ce range-là entre 2 et 2,5% sur les prochains trimestres
09:10 ce qui est un scénario qui est complètement à l'opposé de ce que l'on a donc aux États-Unis puisque l'inflation malheureusement va rester entre 3 et 3,5% jusqu'au mois de septembre.
09:18 Peut-être si on a un peu de chance et si on n'a pas trop de désordre en interne, on passera juste en dessous des 3% mais pour avoir 2,5% il faut se téléporter en 2025.
09:28 Donc effectivement il y a un espace de liberté et d'ouverture qui est en train de se créer à la faveur des banques centrales européennes où elles peuvent prendre de l'initiative.
09:35 Alors initiative pour la banque centrale européenne qui est confortée par l'évolution de l'inflation salariale.
09:41 C'était ce qui embêtait Madame Lagarde en fin d'année, ce qui avait été aussi un petit peu confus en termes de communication
09:47 puisqu'on avait un nouvel indicateur qui était sorti qui montrait que les nouvelles négociations avec des effets de rattrapage notamment en Italie
09:54 nous amenaient sur une inflation qui était légèrement en réaccélération mais visiblement d'après les derniers indicateurs dont disposait Madame Lagarde
10:02 cette crainte est plutôt levée. Donc avec 3 conditions, le scénario global de l'inflation, la désinflation, la transmission de politique monétaire
10:11 qui est efficace dans la zone euro donne confiance pour reprendre effectivement le libellé exact de la formulation qui permet cette déconnexion
10:22 mais cette déconnexion elle est là pour durer et elle devrait effectivement aussi avoir un impact sur l'évolution des taux
10:28 et on n'est plus dans l'académiac américaine sur l'économie européenne.
10:33 On s'affranchit de l'ombre de la réserve fédérale américaine de ce point de vue-là.
10:36 Que la Fed ou la Banque d'Angleterre puissent commencer sans attendre la réserve fédérale américaine c'est une chose
10:41 mais ensuite quel est le degré de marge de manœuvre une fois la première baisse de taux enclenchée par la BCE pour continuer de baisser les taux
10:50 si c'est l'intérêt et si c'est ce que recommande la situation de l'économie en zone euro notamment
10:56 si de l'autre côté la réserve fédérale américaine est toujours sur quelque chose de très hésitant ?
11:01 L'inflation aujourd'hui dans toutes ces grandes économies c'est d'abord un problème domestique.
11:05 Alors on met de côté ce qu'il va falloir être vigilant sur l'évolution des prix et matières premières
11:09 et la situation géopolitique au Moyen-Orient puisque chaque week-end on a des risques de quelque chose.
11:15 Si on accepte effectivement ce facteur qui peut être important
11:19 on a des trajectoires comme je le disais sur l'inflation qui permettent de tenir des rythmes au moins de 75 points de base de baisse de taux au Royaume-Uni et en zone euro
11:31 et plus si affinités, les affinités proviendraient d'une croissance qui est encore assez lente
11:36 d'effet de transmission d'un marché de l'immobilier tant au Royaume-Uni que en zone Europe, en zone euro qui est quand même très mal en point
11:45 et donc là il y a un besoin effectivement d'oxygène, ça va un peu mieux au Royaume-Uni mais c'est encore assez mal orienté
11:51 et puis on revient sur cette histoire d'inflation salariale, plus on va avancer dans le calendrier
11:56 les négociations salariales en Allemagne par exemple en fin d'année 2024 vont se faire je dirais de façon beaucoup plus calme
12:03 donc la comparaison sur un an va progressivement donc s'amenuiser même si on est encore avec du 4 ou après du 3%
12:11 ce sera encore élevé mais ce ne sera plus un facteur d'accélération des prix cœur et donc là ça donne du confort
12:18 donc 75 points de base mais on peut aller très bien à 100 points de base alors que pour la Fed, on va refaire avec la comparaison
12:26 si ça se passe bien on a deux baisses de taux, 2 fois 25, si ça se passe pas bien on en a une seule et puis on va se poser sur la question...
12:34 si ça se passe pas bien ça veut dire que la croissance nominale est trop forte pour permettre à la Fed de baisser ses taux
12:39 donc ça se passe trop bien du côté de la croissance, ça va se passer trop bien du côté des taux de marge des entreprises
12:48 puisque le prix nominal c'est la marge des entreprises mais effectivement ça va résister du côté et surtout le taux terminal ne sera pas du tout le même
12:56 parce que la Fed ne pourra pas aller aussi bas surtout qu'il y a le calendrier électoral qui vient jouer là dessus
13:02 parce qu'on va être en pleine campagne électorale dans pas très très longtemps
13:05 mon sentiment c'est que si on a déjà des doutes sur les baisses de taux de la Fed en 2024, on peut déjà commencer à s'interroger sur celles de 2025 aussi
13:12 en fonction du résultat des élections du 5 novembre
13:15 et 2026 parce que je ne vois pas pourquoi il y aurait des baisses de taux s'il y a de la relance budgétaire
13:21 et les deux programmes, M. Biden et M. Trump nous disent qu'il va y avoir de la relance de déficit budgétaire
13:30 avec des dépenses qui vont augmenter dans des thématiques qui sont différentes
13:33 et personne n'accure de ce qu'a dit le CBO en disant en 2054 la dette par rapport aux PIB sera de 176%
13:41 on écoute peu effectivement ces gens là même s'il y a eu une sortie il y a deux semaines du directeur du CBO,
13:46 Congressional Budget Office, qui est l'organisme bipartite indépendant qui s'occupe notamment de réaliser les trajectoires de déficit et de dette aux Etats-Unis
13:54 Philippe, que vous inspire cette histoire de découplage, de désynchronisation, quel degré de découplage est-ce qu'on peut attendre
14:02 et qu'est-ce que ça génère dans le marché ? On a vu que la semaine a été très turbulente quand même
14:06 sur ces questionnements autour des chemins de politique monétaire de part et d'autre de l'Atlantique
14:10 Oui voilà, c'est-à-dire qu'effectivement il y a maintenant on peut lacter un décalage de politique monétaire
14:15 nous on l'attendait parce que c'est vrai, vous l'avez très bien dit, la situation est en termes de croissance et en termes d'inflation
14:20 elle est quand même très différente des deux côtés de l'Atlantique, il faut remettre les choses en perspective
14:24 l'inflation américaine, on n'est pas en 2021, on n'est pas en 2022, elle a juste du mal à descendre sous les 2%
14:30 alors que nous on y arrive, puis on en reparlera sans doute, ça dépend aussi des modes de calcul
14:34 mais bon, globalement on a une croissance nominale qui est de l'ordre de 5 aux Etats-Unis
14:38 donc avoir des taux courts à 5 ça n'a rien d'étonnant, alors qu'en zone euro on a une croissance nominale qui est peut-être de l'ordre de 2,5
14:45 donc avoir des taux courts à 4 c'est beaucoup. Donc enfin effectivement on va voir cette divergence
14:50 alors regarde on peut se demander pourquoi ils n'ont pas baissé les taux hier, mais bon ça ils ont débattu
14:54 certains l'ont proposé, mais ce n'était pas le consensus, c'est le consensus
14:59 et on sait que Mme Lagarde, contrairement à son prédécesseur, aime le consensus, ce sera pour le mois de juin
15:04 il va y en avoir une majorité pour la première baisse de taux
15:06 Oui oui absolument. Bon, et puis c'est vrai que ça joue probablement sur la demande de crédit bancaire, ça joue sur les taux immobiliers
15:16 bon, mais on sait que les taux souverains aussi, qui est quand même un élément très important pour l'endettement en zone euro
15:23 les taux longs sont déjà bas, on y reviendra, on est quand même en dessous de 2,5 déjà sur le 10 ans allemand
15:29 bon, sur votre question sur, est-ce que ça peut se prolonger, je dirais, sans doute, mais ça dépendra beaucoup aussi de l'évolution de l'économie américaine
15:39 pour l'instant tout va bien, mais il y a quand même quelques petits signaux qu'il va falloir continuer à regarder
15:44 puis évidemment plus les taux restent hauts longtemps, plus ça va quand même continuer à mordre sur les acteurs qui ont besoin de rouler de la dette
15:51 donc il ne faut pas non plus penser que l'économie américaine elle est absolument immunisée à tous les...
15:58 le débat ou en tout cas les paris affichés par certains qui nous disent "il n'y aura pas de baisse de taux de la Fed, préparez-vous, il n'y en aura pas"
16:06 c'est déjà un peu extrême pour vous peut-être ?
16:08 ce qui est intéressant, et je reviens sur la deuxième partie de votre question, c'est quand même qu'il y a des réactions dans le marché obligataire
16:13 qui sont colossales par rapport à, on va dire, à une différence de chiffre d'inflation, c'était 0,4 au lieu de 0,3 attendu
16:20 donc on voit quand même...
16:21 le 10 ans prend 20 points de base
16:22 on voit que le marché, exactement, le 10 ans prend 20 points de base, enfin 20 points de base c'est arrivé, de mémoire c'est arrivé 10 fois dans les 20 dernières années sur une journée
16:29 donc c'est un mouvement, un sismographe le...
16:32 le repère
16:33 le repère, donc ça prouve quand même que le marché obligataire est quand même perturbé
16:39 on l'avait vu dans l'autre sens en fin d'année dernière, quand les investisseurs s'étaient mis à anticiper 6, 7 baisses de taux de la Fed
16:47 simplement, effectivement, parce qu'on avait eu à l'inverse des chiffres d'inflation un petit peu en dessous des tentes
16:52 et que M. Powell avait ouvert la porte, on va dire, au pivot
16:56 donc maintenant on est revenu à quelque chose de beaucoup plus raisonnable
17:00 mais il ne faut pas complètement balayer d'un revers d'une bière le fait que l'économie américaine ne va pas forcément être à 2,5 sur toute l'année
17:08 donc ça c'est à surveiller, alors évidemment ça soutient l'eau de l'arbre
17:12 donc l'histoire n'a pas complètement changé encore, elle a évolué mais elle ne s'est pas renversée
17:18 non c'est ça, elle est meilleure aux Etats-Unis, tant mieux
17:21 l'histoire des baisses de taux, c'est ça
17:23 l'histoire des baisses de taux, voilà, c'est plus, on va dire, c'est plus le marché qui avait énormément espéré
17:29 dans une année qui aurait été fantastique avec à la fois des croissances de bénéfices à 15% et des baisses de taux de 150 points de base
17:34 ça franchement on n'y a pas cru
17:37 voilà, donc, et c'est l'autre point important, c'est à dire que ce que vous lisiez en début d'année
17:42 ou ce que vous entendiez c'était "baisse de taux, ça veut dire qu'il faut être long des obligations"
17:45 mais si le taux à 10 ans est déjà à 100 points de base en dessous du taux monétaire
17:50 il y a déjà beaucoup de choses qui sont "pricées"
17:52 donc aujourd'hui on est revenu, en tout cas sur le marché américain, à des choses un petit peu plus raisonnables
17:56 nous on avait 4,5 sur le 10 ans pour se dire "ok, là effectivement ça devient un peu plus intéressant de regarder de la duration"
18:05 donc voilà
18:07 c'est un seuil qu'on a été testé, franchi même
18:11 il a été franchi mercredi, on est autour de ce niveau là aujourd'hui
18:15 là effectivement c'est intéressant de se poser la question
18:17 parce que à un moment ou à un autre il va bien y avoir un ralentissement de l'économie américaine
18:21 ça viendra
18:22 j'entends, j'entends bien
18:24 le point intéressant si je peux me permettre de rebondir par rapport à ce que l'on disait
18:27 c'est effectivement le programme d'émission du trésor
18:29 c'est à dire en fait, et là on va avoir des annonces trimestrielles
18:32 mais aussi on voit bien que derrière il y a toute une stratégie qui est peut-être en train de changer
18:36 puisqu'ils auront la tentation d'émettre plus sur le court que sur le long
18:39 mais s'ils viennent sur le long parce que derrière il y a des programmes ambitieux de relance budgétaire
18:44 il faut appeler un chat un chat, de relance budgétaire donc aux Etats-Unis avec l'un ou l'autre des candidats
18:48 il faudra payer plus cher
18:49 et oui, on l'a vu avec les émissions du 10 ans et du 30 américain cette semaine
18:53 le 4,40 effectivement, alors là c'est pas le nom de l'indice, c'est le seuil sur les obligations longues
18:58 qui pourrait malheureusement être encore challengé si jamais il y a un retour budgétaire
19:03 et les agences de notation devraient peut-être aussi faire leur travail
19:07 baisse compliquée pour les taux longs, oui, c'est difficile d'imaginer
19:10 enfin toute chose égale par ailleurs, sauf accident évidemment important
19:13 ça veut dire que par rapport à l'an passé, en octobre, novembre, tout le monde serait sur la duration
19:18 on en parlait tout à l'heure avant de venir
19:20 et aujourd'hui en fait on s'oriente vers des marchés obligataires qui sont un peu plus fragmentés
19:23 entre pays mais aussi entre segments
19:25 ça veut dire que la gestion obligataire est devenue beaucoup plus complexe qu'avant
19:29 mais bon...
19:30 - Bah ça redonne de l'intérêt à cette question obligataire
19:32 qui n'a vu qu'un grand mouvement de baisse de taux pendant toute une génération
19:37 on l'a déjà évoqué avec vous Pierre-Alexis, on ressort les gérants obligataires sur les plateaux
19:42 que vous inspire cette idée de découplage ?
19:44 est-ce qu'il faut commencer à, je sais pas, mettre une vraie probabilité sur le fait
19:48 que la Fed ne puisse pas baisser ses taux cette année ?
19:51 - A l'extrême inverse du spectre, Larry Summers nous dit
19:54 moi j'imagine 15, 20, 25% de probabilité que la Fed monte les taux dans son prochain mouvement
19:59 c'est sans doute une position extrême qui appartient à Larry Summers
20:03 mais quand même ça montre bien la nature du débat aussi aujourd'hui
20:07 - Oui mais de toute façon tant qu'il n'y a pas d'inversion des anticipations
20:10 il n'y a pas de problématique sur les marchés d'actifs risqués
20:18 - Les marchés peuvent être patients de ce point de vue là ?
20:21 - Ils peuvent être patients, tout à fait
20:23 - C'est vert du rare quand même chez les marchés
20:26 - Ils peuvent être patients, l'autre point qui est clé c'est qu'on dit
20:29 la volatilité elle n'est pas sur les actifs risqués, elle est sur les taux
20:33 et donc aujourd'hui l'intérêt marginal d'avoir des actions est beaucoup plus fort qu'avant par rapport aux taux
20:39 donc ça vous avez aussi un intérêt, puisque aujourd'hui vous avez des volatilités beaucoup plus fortes
20:45 et un actif qui résiste beaucoup mieux à des inflations légèrement supérieures
20:50 il ne faut pas que ça passe 4% mais si on reste en 2-4
20:53 - 2-4 on m'a dit c'est maximal pour la valorisation des actions
20:57 - Donc ça fait baisser les primes de risque et on a eu des primes de risque extrêmement hautes pendant 10 ans
21:02 et là on est revenu à des primes de risque beaucoup plus standards
21:05 qu'on avait avant la période de déflation que l'on a connue à partir de la grande crise financière
21:10 donc nous ça nous conforte dans notre scénario
21:15 - Vous étiez déjà très prudent sur les baisses de taux de la flèche
21:18 - Avant on était "longueur for hire" et on est passé "longueur for hire" en descente
21:24 - "High for longeur" oui c'est ça
21:26 - Par contre le processus de découplage je pense qu'il y a quand même quelques forces de rappel qu'il faut confier pour les auditeurs
21:37 le premier c'est évidemment qu'il y a quand même un certain nombre de forces globales qui sont derrière ça
21:44 donc vous avez les matières premières, vous avez un marché de l'emploi qui reste relativement fort
21:51 même en Europe, on est quand même sur des marchés de l'emploi qui sont encore un peu tendus
21:55 et donc ça devrait limiter quand même le phénomène de découplage fort entre les différentes banques centrales
22:05 et le troisième point aussi c'est que si on a fort découplage on aura sans doute des réactions assez fortes sur les taux de change
22:13 - Le laboratoire de la semaine a été sur le forex de ce point de vue là
22:19 - De ce fait vous allez avoir un peu d'inflation à porter qui va faire que...
22:23 de toute façon là c'est encore positif pour les actifs risquiers parce que les devises baissent
22:30 normalement c'est positif croissance Europe et c'est positif inflation
22:34 donc aujourd'hui ce qui est vrai c'est qu'on est un peu, on le dit, dans un scénario boucle d'or sur les actifs risquiers
22:40 et c'est pour ça d'ailleurs que les actions et les actifs risquiers globalement se comportent si bien
22:44 parce qu'on est dans une vision où il y a un peu d'incertitude sur les taux et l'inflation
22:50 mais pas à des niveaux suffisants pour créer du stress sur le marché des actifs risquiers
22:56 et finalement des scénarios de croissance nominale qui sont bien plus porteurs qu'avant
23:00 et qui poussent un peu les valorisations vers le haut et les primes de risque vers le haut
23:04 - Ma question pour la Fed, bah tiens Philippe si vous voulez reprendre la parole
23:07 ma question était si l'économie américaine ne justifie pas, en tout cas dans l'immédiat, un pout de la Fed
23:14 des baisses de taux assurancielles, est-ce que le rappel peut venir de la sphère financière ?
23:19 Encore une fois le maintien de taux élevés pour longtemps ça peut provoquer des craquements aussi dans la sphère financière
23:26 il y en a eu une série depuis 2022, FTX, crise des LDI britannique, SVB
23:31 - Oui c'est possible - Ça rythme quand même cette séquence
23:35 - Alors il y en avait eu l'année dernière et on a vu que le programme spécial qui avait été mis en place
23:39 pour les petites banques régionales avait été arrêté sans trop de problèmes
23:43 on en a moins parlé, ça fait moins le devant de la scène que les baisses de taux
23:48 mais elle va probablement arrêter son quantitatif tightening quand même la réserve fédérale
23:52 donc il y a la problématique de la liquidité, on ne va pas rentrer dans les détails trop techniques
23:58 mais effectivement comme le Trésor avait mis beaucoup de titres courts
24:01 ça avait aidé à contrebalancer le quantitatif tightening
24:04 on sait que sur le restant de cette année la liquidité va être un petit peu plus tendue
24:09 ça explique aussi peut-être ce regain de volatilité sur les marchés d'action et sur les marchés d'obligation qu'on a commencé à avoir
24:15 mais bon, les grandes banques que vous citiez en introduction, JP Morgan, Wells Fargo, Citigroup
24:21 c'est ultra solide, c'est vraiment effectivement ce qui peut se passer en matière de devise
24:30 alors oui on a passé les 1,06, ça reste quand même très très calme
24:35 par rapport à ce qu'on a pu connaître en moyenne sur les 12 dernières années
24:38 sur les 12 derniers mois on a dû faire 1,15, 1,05 comme range sur le road to learn
24:43 c'est pas beaucoup par rapport à des économies divergentes
24:47 et il a fallu quand même, depuis le début de l'année, il a fallu attendre mercredi pour que ça bouge un petit peu
24:53 alors que ce qu'on dit sur l'inflation et la croissance c'était dans les...
24:57 c'était observable auparavant
24:59 donc on va dire la résistance des marchés de change est aussi assez forte
25:06 bon voilà on va voir le Yen restant un petit peu une exception
25:08 mais bon la Banque du Japon a quand même une politique beaucoup plus divergente
25:12 quand elle parle de hausse d'otos c'est 10 points de base
25:14 et on en aura peut-être 2 cette année c'est quand même pas énorme
25:17 voilà après effectivement je pense qu'on va...
25:19 là on va re-rentrer sur un régime micro sur les bénéfices des entreprises
25:23 et qui vont venir confirmer ce que le marché a anticipé
25:26 ou l'idée que la croissance nominale plus fort pour plus longtemps
25:30 c'est bon pour les résultats des entreprises, pour les marges des entreprises
25:35 pour le pricing power des entreprises
25:36 on est encore dans ce phénomène là ?
25:38 alors si la croissance est bonne normalement c'est bon pour les entreprises
25:41 ce qui compte toujours sur les marchés c'est la réalité versus les anticipations
25:44 les anticipations si vous prenez les actions américaines
25:47 les anticipations sur 2024 elles sont élevées, elles sont à plus de 15% de mémoire
25:51 mais en fait quand vous regardez séquentiellement pas au premier trimestre
25:53 au premier trimestre là ce qu'on attend en moyenne sur le S&P
25:56 c'est 3% de croissance par rapport au T1 2023
25:59 ça n'a fait qu'être revu à la baisse comme d'habitude sur les trois derniers mois
26:03 donc honnêtement la barre ne me paraît pas difficile à battre
26:06 quand on sera au quatrième trimestre c'est loin encore
26:09 le quatrième trimestre de l'Union Capital c'est 17% par rapport au quatrième trimestre de l'Union Capital
26:12 donc là la barre va être quand même...
26:15 ça va crescendo quoi !
26:16 crescendo avec effectivement des risques qui vont quand même aller crescendo aussi
26:20 donc il ne faut pas s'attendre à ce que forcément le scénario Goldilocks dure toute l'année
26:25 mais pour l'instant profitons-en !
26:27 qu'est-ce qu'on dit du pricing power des entreprises ?
26:29 et c'est un point avec les salaires qui a été souligné par Christine Lagarde dans sa conférence de presse
26:33 c'était d'ailleurs de pari que faisaient les forecasters de la BCE
26:39 l'idée effectivement d'une modération des salaires
26:42 peut-être même d'un regain de productivité devant nous
26:45 un rattrapage peut-être par rapport à ce qu'on observe aux Etats-Unis
26:48 et l'idée que les entreprises à travers leurs marges
26:51 allaient commencer à absorber aussi une partie de la hausse des coûts du unitaire du travail
26:55 et ça a été mentionné explicitement je crois même que c'est dans le communiqué
26:58 de la Banque Centrale Européenne hier Patrice
27:01 oui tout à fait effectivement il y a moins d'inquiétude sur ce sujet-là
27:04 alors qu'effectivement c'était un gros sujet
27:06 et est-ce que les investisseurs actions eux doivent commencer à s'inquiéter justement de cette situation ?
27:10 non parce qu'en fait, et là je rebondis sur ce que vous venez de dire
27:13 c'est que le discours des entreprises il est que l'activité est grosso modo normale
27:17 c'est-à-dire que en définitive si on paye plus du côté des salaires
27:20 il y a aussi des économies de coûts
27:22 et notamment on le voit et ça c'est vraiment évident
27:25 dans les sondages détaillés que peuvent nous révéler les indicateurs PMRI
27:30 et on voit que dans le secteur manufacturier il y a une baisse des coûts des entrants
27:34 ce qui permet effectivement d'avoir une certaine latitude
27:38 sur je dirais en fait l'appréciation des salaires
27:41 puisque on a même je dirais des enquêtes aux Etats-Unis
27:44 où on a des hausses de salaire qui sont programmées
27:47 sans avoir nécessairement de hausse de prix programmée là aussi
27:51 donc ça veut dire en fait que en termes de coûts
27:53 ça n'est pas une contrainte majeure qui devrait se retrouver effectivement
27:56 globalement dans une productivité qui va être bonne
27:59 pour rebondir sur votre premier point
28:02 qui va être bonne puisque en zone euro on part de zéro
28:05 donc on va avoir un effet productivité
28:07 même chose donc au Royaume-Uni
28:09 et aux Etats-Unis elle peut rester bonne
28:11 mais là il faut agir ou agiter un autre facteur
28:14 c'est l'investissement en technologie
28:17 et la façon dont celui-ci est progressivement
28:20 et les dernières études montrent que ce progressif est vraiment très progressif
28:23 c'est à dire que pour l'instant c'est le secteur de la technologie
28:26 et quelques secteurs, la finance, je dirais tout ce qui est production artistique audiovisuelle
28:31 qui commence à bien utiliser en fait ce secteur de la intelligence artificielle
28:35 mais ça va passer 5, 6 ans dans les secteurs traditionnels
28:40 et là il y a 2, 3 points de productivité à gagner
28:43 c'est à dire un demi-point ou plus de croissance potentielle
28:47 ce qui veut dire que le 2,5 qui pose problème aujourd'hui aux Etats-Unis
28:51 ne posera pas de problème demain
28:53 parce qu'il pourra vivre avec une inflation à la limite encore à 2,5
28:57 mais des salaires qui peuvent être beaucoup plus hauts
28:59 parce qu'il y a des gains de productivité
29:00 et là on retrouverait un cycle comme celui qu'on avait connu au début d'internet
29:04 quand internet avait diffusé dans l'ensemble des années 90
29:06 les années 90
29:07 alors la fin des années 90
29:08 oui la fin, le fin des années 90
29:10 et juste avant 2001
29:11 oui oui c'est ça
29:12 94 jusqu'à...
29:14 juste avant 2001
29:15 comment vous regardez aussi, je veux bien qu'on en dise un mot
29:18 on parle beaucoup de la politique monétaire
29:20 mais c'est vrai qu'il faut regarder aussi le policy mix dans son ensemble
29:23 avec la question de savoir
29:26 qu'est-ce que vous comprenez de la guidance
29:29 que les décideurs de politique budgétaire offrent aujourd'hui
29:32 notamment aux marchés et aux investisseurs
29:35 par rapport à ce que la politique monétaire nous dit
29:37 et quel est le lien que vous voyez
29:40 entre des déficits budgétaires
29:42 qui vont quand même rester relativement amples devant nous
29:44 pour le dire le moins Patrice
29:47 et les politiques budgétaires telles qu'elles sont signalées
29:50 ou telles qu'elles seront conduites demain
29:52 alors aujourd'hui la politique monétaire partout
29:54 c'est la pédale frein qui est activée
29:57 la politique budgétaire
29:58 elle est toujours en mode accélération
30:00 et elle va aux Etats-Unis
30:02 continuer à accélérer
30:03 à un moment où la politique monétaire
30:05 va progressivement
30:06 je dirais s'accommoder
30:08 être plus accommodante
30:10 alors on ne parlera pas de dominance fiscale
30:12 même si le terme peut apparaître
30:14 c'est-à-dire il n'y a pas de perte d'indépendance
30:16 la Fed ne devient pas la BOJ
30:18 pour être méchant
30:19 c'est-à-dire la Fed n'est pas un FED au gouvernement
30:21 mais elle va aller dans un sens
30:24 qui est pro-croissance
30:26 côté européen
30:27 donc la Banque Centrale Européenne va s'assouplir
30:30 donc là on appuie sur la pédale
30:32 on relâche le frein un peu
30:34 un peu d'accélérateur
30:36 parce qu'effectivement on parlait du crédit
30:38 refinancement des entreprises
30:39 il y a un vrai soutien
30:40 ça peut apporter un vrai soutien
30:41 et surtout l'immobilier ça va se voir
30:42 donc ça, ça va se voir
30:43 par contre
30:44 il y a la Commission Européenne qui va commencer
30:46 à regarder en détail
30:47 les projets budgétaires 2024-2025
30:49 et là
30:50 il y en a un qui est en avance
30:52 sur tous les autres élèves
30:53 ça s'appelle l'Allemagne
30:54 parce que l'an prochain
30:56 et en 2026
30:57 on aura rempli les critères de Maastricht
30:59 ce qui ne sera pas le cas pour la France
31:01 pour l'Italie, pour l'Espagne
31:02 pour la Belgique, pour les Pays-Bas
31:04 c'est-à-dire grosso modo
31:05 pour tout le reste de la zone européenne
31:06 sauf l'Allemagne, oui
31:07 ce qui n'est pas une nouveauté
31:08 non, on a la Nouveau-Brunswick
31:09 mais ce qui n'est pas une nouveauté pour les marchés
31:10 et le Hamburg aussi, il fait remarquer, c'est plus puissant, très bien
31:12 et donc là on va avoir accélérateur fin
31:14 un coup de coup de sang pour l'Allemagne
31:15 en fait, je dirais
31:16 l'assouplissement de la politique monétaire
31:18 viendra à un bon moment
31:19 il sera bienvenu
31:20 par rapport à des discours
31:21 et des discussions budgétaires
31:22 qui vont être un petit peu plus difficiles
31:24 est-ce que les marchés
31:26 ont raison de ne pas
31:28 mettre de stress
31:29 sur cette question des déficits
31:30 et des dettes aujourd'hui ?
31:32 et d'ailleurs c'est assez dissonant
31:33 entre le ou les discours
31:35 qu'on peut entendre ici et là
31:37 je ne lis pas la presse italienne tous les jours
31:38 etc, mais enfin
31:39 en tout cas la presse française
31:40 en a beaucoup parlé ces derniers temps
31:42 il y avait un dérapage aussi en Italie constaté
31:44 etc, sur le marché
31:46 on a l'impression que l'histoire
31:47 n'est pas du tout aussi grave
31:48 que ce qu'on entend ici et là
31:50 oui, c'est d'ailleurs
31:53 un constat qu'on fait assez
31:55 qui me semble intéressant
31:57 c'est qu'on a une situation totalement miroir
31:59 de la période précédente
32:00 où on avait des politiques monétaires
32:02 très accommodantes
32:05 et des politiques budgétaires
32:06 qui étaient plutôt restrictives dans le monde
32:07 en zone euro en tout cas, oui
32:08 et pour nous c'est le signe
32:10 en effet d'une sorte de changement de paradigme
32:12 et le coeur surperformait la périphérie
32:14 quand aujourd'hui c'est la périphérie
32:15 qui surpermet le focus
32:16 le coeur
32:17 puisque la périphérie a un problème de dette
32:20 et si il n'y a plus de...
32:22 donc c'est...
32:24 et pour nous c'est assez cohérent
32:26 avec ce qu'on voit
32:27 comme type de, disons
32:29 d'environnement à moyen long terme
32:31 c'est à dire qu'on a des besoins de dépenses
32:33 et donc voilà
32:35 et donc la dette va servir à ça
32:37 et du coup
32:39 on va rentrer sans doute
32:41 dans des structures de marché
32:43 plus inflationnistes de ce fait
32:45 parce que si vous avez beaucoup de dépenses
32:47 si vous n'avez pas d'inflation
32:48 vous avez un gros problème
32:50 pour payer votre dette à moyen long terme
32:52 après c'est quand même toujours
32:54 une épée d'amoclès
32:55 c'est à dire qu'on l'a vu
32:57 avec madame Listrust
32:59 en trois semaines vous pouvez vous retrouver
33:02 je place ma dette comme des petits pains
33:05 on arrête tout
33:07 tout se ferme
33:09 il ne faut pas faire de la provocation en disant
33:11 je vais baisser les impôts et augmenter les dépenses
33:13 il faut quand même
33:15 continuer à tenir un discours
33:17 qui a l'air sérieux
33:19 mais vous avez raison
33:20 sur la durée ça devrait quand même
33:22 se traduire par des courbes de taux plus pentues
33:24 là finalement on n'est pas encore
33:26 complètement sorti dans les têtes du
33:28 "competitive easing" d'une certaine façon
33:30 tout à fait
33:31 et donc c'est clairement
33:33 un risque qu'il faut avoir en tête
33:37 et qui d'ailleurs change
33:39 ce que je vous disais, l'intérêt relatif
33:41 des actifs
33:43 vous avez maintenant un peu plus de risques
33:45 la hiérarchie n'est plus tout à fait la même
33:47 et donc attention
33:49 les primes de risque
33:51 les actions sont extrêmement basses par rapport au taux
33:53 oui mais vous avez un changement de paradigme
33:55 s'il perdure et qu'on a raison
33:57 il est assez normal
33:59 que les primes de risque
34:01 des actifs risqués restent relativement faibles
34:03 par rapport aux
34:05 actifs
34:07 d'actifs d'aides gouvernantes
34:09 donc ça nous semble logique
34:11 et l'autre point
34:13 que je voulais vous mettre
34:15 en avant
34:17 sur cette problématique là
34:19 Dettes
34:21 je ne sais pas
34:23 Dettes, prêts
34:25 ça joue aussi favorablement sur les obligations
34:27 d'entreprise
34:29 relative
34:31 parce qu'elles sont plutôt en bonne santé
34:33 si vous voulez avoir un pick-up de taux
34:35 il vaut mieux aller chercher du crédit qui allongé
34:37 la semaine dernière
34:39 je ne me souviens pas où
34:41 on pourrait avoir des obligations d'entreprise
34:43 qui compteraient avec des spread négatifs
34:45 par rapport aux très jeunes risques qu'on a vu parfois en Europe
34:47 on l'a vu chez Nestlé je crois
34:49 oui peut-être
34:51 moi j'entendais des discours
34:53 d'investisseurs un peu type
34:55 fonds de pension qui sont eux soumis et contraints
34:57 d'obliger d'acheter de l'actif sans risque
34:59 et qui généralement achetait du treasurisme
35:01 ils mettent parfois un peu
35:03 d'Apple à la place ou un peu de Microsoft
35:05 ça fait le job aussi
35:07 et c'est pas moins bien que des treasurisme
35:09 en fait ce qu'on observe maintenant c'est que pour aller chercher
35:11 du rendement il fallait chercher du crédit
35:13 comme vous l'avez mentionné
35:15 effectivement personne n'a envie d'aller se positionner
35:17 très long sur la duration donc on va aller chercher
35:19 des catégories de crédit de plus en plus risqué
35:21 AT1, COCO etc
35:23 et tout le monde est très très content
35:25 des rendements que ça offre pour le moment
35:27 puisque les murs de refinancement
35:29 c'est 2025, 2026 on a le temps
35:31 et là on aura des taux cours beaucoup plus bas
35:33 et donc
35:35 il faut pas être un point aberrant
35:37 par contre il faut pas être un point aberrant
35:39 il faut rester dans le pack des états
35:41 et c'est pour ça qu'on a
35:43 la France en stress
35:45 je reviens au petit warning du patron du CBO
35:47 américain parce que c'était dans l'EFT
35:49 il y a 15 jours, lui il appelle ça
35:51 c'est le risque à la trosse pour les treasuristes
35:53 alors c'est son job de parler des risques
35:55 mais voilà
35:57 après comme le disait Philippe il faut pas un jour arriver
35:59 en disant on va baisser tous les impôts non financés
36:01 et merci au reste du monde
36:03 de venir nous financer pour ça
36:05 il faut pas être provoquant et il faut pas être
36:07 un point aberrant, il faut rester dans
36:09 des normes... Et le marché dit qu'il n'y a pas de point
36:11 aberrant aujourd'hui en zone euro de ce point de vue là
36:13 pour l'instant oui mais ça peut... par contre
36:15 le problème des marchés c'est que ça change vite
36:17 on l'a vu, on l'a vu, 7 baisses de taux
36:19 2 baisses de taux en espace de 3 mois
36:21 ça va vite hein !
36:23 voilà donc...
36:25 Le point à l'ISTRA c'était intéressant, le moment à l'ISTRA c'était intéressant
36:27 puisqu'on l'a vu au Royaume-Uni avec la nouvelle copie budgétaire
36:29 qui a été présentée il y a quelques deux mois
36:31 donc c'est exactement le contraire, c'est à dire
36:33 comment ne pas faire de vagues et comment
36:35 paradoxalement en fait donner une copie
36:37 budgétaire qui va être parfaite pour le prochain
36:39 gouvernement anglais, même si ça change de majorité
36:41 puisqu'il y aura une réduction des déficits
36:43 à moyen terme. Je pense aussi
36:45 et là dans le discours du CBO
36:47 je reviens là dessus, l'an
36:49 dernier on a eu un avertissement sur la dette américaine
36:51 en disant "faites attention, vous ne contrôlez pas votre
36:53 dette à moyen terme
36:55 parce qu'il y a des dépenses de santé, des dépenses
36:57 qui sont liées au vieillissement de la population
36:59 et les dépenses d'intérêt
37:01 et les dépenses d'intérêt
37:03 mais en fait sur ces deux points là
37:05 c'est à dire qui sont des problèmes de moyen terme
37:07 de la compétitivité de l'économie américaine
37:09 en fait l'État, et on l'a vu
37:11 le débat budgétaire donc aux États-Unis
37:13 qui vraiment c'est "kick the can"
37:15 c'est à dire on relève
37:17 systématiquement le plafond de la dette
37:19 pour ne pas avoir à trancher
37:21 ni dans les dépenses, ni dans
37:23 les décisions sur les impôts
37:25 et là ce diagnostic là qui avait été fait il y a un an
37:27 il est tout à fait valide
37:29 et il est même corroboré et encore appuyé
37:31 par ces études 2030-2054
37:33 sur le budget américain.
37:35 Si les agences de l'innovation font bien leur travail
37:37 au mois de juin, au moment de la campagne électorale
37:39 elles vont venir avec une petite clochette
37:41 en disant "Messieurs les candidats, s'il vous plaît
37:43 faites quelque chose sur
37:45 les problèmes structurels à moyen terme
37:47 de l'économie américaine"
37:49 - Il y a une grosse cloche, je pense, parce que la petite clochette
37:51 je ne suis pas sûr que ce soit suffisant pour se faire entendre.
37:53 - Je pense que la petite clochette elle pourrait être entendue par les marchés financiers
37:55 qui ça peut se traduire
37:57 par une prime de risque
37:59 ou une prime de terme
38:01 ou une prime sur le dollar
38:03 mais là ce sera une prime négative sur le dollar.
38:05 - J'entends. On suit les émissions du Trésor américain
38:07 10 ans, 30 ans, voilà
38:09 ça se place évidemment sans problème
38:11 mais il faut toujours rajouter
38:13 un petit extra rendement pour être sûr
38:15 que tout le papier et que le dernier dollar
38:17 partent bien comme il faut.
38:19 Bon, sur le plan des marchés
38:21 dans quelle mesure il faut rester ? Pro-risques ?
38:23 Un peu ? Beaucoup ?
38:25 Quel type de risque en termes de classe d'actifs
38:27 on a envie de prendre aujourd'hui, Philippe ?
38:29 - En matière de classe d'actifs
38:31 l'environnement il reste
38:33 pour l'instant favorable
38:35 aux actifs risqués, donc il y a eu un
38:37 premier trimestre très fort
38:39 avec encore une fois un ressort qui était différent
38:41 à la fin de l'année dernière, c'était les baisses de taux
38:43 qui faisaient monter les marchés réactions globalement
38:45 là on a bien vu qu'ils arrivaient à trouver
38:47 un nouveau ressort dans la croissance
38:49 et dans la croissance des profits. On dit
38:51 pour l'instant tant que les anticipations restent
38:53 raisonnables et possibles à battre
38:55 pour moi c'est le cas dans le trimestre
38:57 qui s'ouvre, même probablement sur le trimestre
38:59 d'après, pour l'instant
39:01 tout va bien.
39:03 Donc sur les obligations,
39:05 nous on était prudents sur l'allumération en début d'année
39:07 donc là on commence à penser prudemment
39:09 à allonger
39:11 mais ça se regarde,
39:13 aujourd'hui c'est plus équilibré. Encore une fois
39:15 la question c'est, qu'est-ce qui est pricé
39:17 et quel est l'upside, quel est le downside.
39:19 La troisième chose,
39:21 je voulais en parler parce que j'ai beaucoup
39:23 entendu des investisseurs en Europe
39:25 et c'est complètement différent aux Etats-Unis sur les 18
39:27 derniers mois nous dire, on n'a plus besoin de la gestion
39:29 internative, quand les taux étaient à zéro,
39:31 il fallait faire autre chose, maintenant qu'on peut avoir
39:33 du 4, du 4,5,
39:35 du 5, on va chercher un peu du crédit
39:37 mais il n'y a plus besoin et donc on a vu
39:39 globalement,
39:41 vous avez beaucoup de
39:43 hedge funds au format USITS qui ont
39:45 fermé, vous avez eu de la décollecte
39:47 sur... Or les performances
39:49 sont bien meilleures.
39:51 Les performances étaient bonnes en 2020. Meilleures que le monétaire.
39:53 Ah oui, elles sont bien meilleures que le monétaire.
39:55 Si vous prenez un indice de hedge funds,
39:57 vous êtes à 5% en dollars
39:59 sur le premier trimestre.
40:01 Et la meilleure stratégie,
40:03 ça a été les Citi et les suiveurs de tendances,
40:05 on est...
40:07 Il y a un indice qui est calculé par la Société Générale
40:09 SGCTI, on est à 12% depuis le début de l'année,
40:11 c'est-à-dire mieux que les actions
40:13 et un peu moins mieux que les obligations.
40:15 Pourquoi ? Parce que, un,
40:17 en général, les hedge funds sont longs de cash
40:19 en base de portefeuille, évidemment,
40:21 quand le cash rapporte 5%, c'est mieux que le
40:23 zéro d'avant et ça leur donne aussi une facilité
40:25 à prendre du risque parce que
40:27 vous avez un coussin qui peut amortir les pertes
40:29 et puis vous avez eu
40:31 de la dispersion sur les marchés d'action,
40:33 donc les longs shorts, par exemple,
40:35 c'est vrai que c'est difficile pour les gérants actifs parce que,
40:37 même s'il y a un petit peu plus de titres qui battent l'indice,
40:39 on est sur les S&P 500,
40:41 on est à 40% des titres qui battent l'indice
40:43 quand sur l'année 2023, il n'y en avait que 1 sur 4.
40:45 Mais bon,
40:47 s'il y en a 40%, ça veut dire qu'il y en a 60%
40:49 qui font moins, et donc si vous avez...
40:51 - En pure sélection, effectivement, c'est...
40:53 - Et puis les tendances ont été très fortes,
40:55 les suiveurs de tendances, ils ont eu
40:57 pour une fois... Enfin, j'allais dire...
40:59 Ils ont eu carton plein,
41:01 ce qui est très difficile, mais ils étaient effectivement
41:03 longs actions, shorts taux, longs dollars,
41:05 longs matières premières... - Tous les trades étaient bien.
41:07 - Tous les trades étaient bien.
41:09 Et effectivement, du coup, il y a de la compensation aussi.
41:11 Ça veut dire que, par exemple, en étant longs actions,
41:13 même une journée comme mercredi où les marchés d'action baissent,
41:15 vous gagnez sur le dollar, vous gagnez sur le pétrole,
41:17 vous gagnez sur l'or, et ils finissent
41:19 d'une journée positive là où les actions et les obligations
41:21 baissent. Donc il y a quelque chose de diversifiant
41:23 pour les portefeuilles, là où,
41:25 effectivement, on est quand même dans un régime
41:27 où les obligations sont quand même...
41:29 sont plus, on va dire, le partenaire
41:31 sympathique qu'elles ont été pour les actions
41:33 pendant des années.
41:35 - Et malgré, effectivement, cette rémunération du cash,
41:37 aujourd'hui, il y a quand même
41:39 peut-être de l'intérêt à aller chercher des stratégies...
41:41 - Oui, parce que du coup, ça veut dire...
41:43 - Plus complexes, quoi. - Voilà, parce que ça veut dire que là,
41:45 on peut aller chercher, sur des stratégies de gestion interactive,
41:47 sur l'une d'année, on peut aller chercher
41:49 des performances à deux chiffres.
41:51 Donc ça reste tout à fait...
41:53 Et avec une volatilité qui est
41:55 bien évidemment plus basse que
41:57 ce qu'on a sur des actifs risqués traditionnels.
41:59 - Tu reprends un, mais je l'ai plus, mais l'eurostock 50,
42:01 au terme du premier trimestre,
42:03 faisait un +12, +13, juste,
42:05 les actions, les zones euro. - Oui.
42:07 - Non ? - Oui, c'est ça.
42:09 - C'était pas mal, quand même. C'était une des meilleures performances
42:11 du premier trimestre. - J'étais au 9 avril,
42:13 au 10 avril. - Au 10 avril, alors effectivement,
42:15 depuis 15 jours, ça a un peu changé.
42:17 Oui, sur les marchés,
42:19 notamment sur les marchés actions,
42:21 Pierre Alexis, est-ce que
42:23 ce qu'on a vu au premier trimestre,
42:25 je dis pas que ça se défait, mais en tout cas,
42:27 les tendances depuis le début du mois d'avril sont peut-être plus
42:29 forcément les mêmes. Premier trimestre, on a eu
42:31 alors, surperformance de la zone euro,
42:33 le Japon,
42:35 bien sûr, et puis en zone euro,
42:37 c'était le secteur bancaire,
42:39 c'était l'industrie,
42:41 c'était des secteurs comme l'automobile,
42:43 plutôt value, etc.
42:45 Là, en tout cas, sur la semaine,
42:47 on a vu le Nasdaq revenir,
42:49 on voit les actions émergentes,
42:51 qui font mieux maintenant que les indices
42:53 développés, donc
42:55 il faut se préparer à capter un nouveau
42:57 mouvement de rotation, ou est-ce que les tendances du
42:59 premier trimestre, si on considère
43:01 qu'il faut toujours être
43:03 risconne, sont des tendances encore porteuses ?
43:05 Non, mais vous pouvez avoir
43:07 des risconnes qui...
43:09 Les marchés sont des êtres vivants.
43:11 On voit quand même des différences
43:13 assez notables par rapport à ce qu'on a eu
43:15 pendant, quand même, maintenant
43:17 quasiment 18 mois, qui sont
43:19 que vous aviez vraiment
43:21 la sphère méga cap,
43:23 notamment techno-américaine,
43:25 qui a emmené quasiment
43:27 50, 60, 70%
43:29 de l'indice, on a plus ça.
43:31 On a une assez forte dispersion
43:33 sur... Maintenant on ne les appelle plus
43:35 les 7 merveilleux, ça va vite.
43:37 Qu'est-ce qu'on m'a dit ? Les fabuleuses 4 ?
43:39 On n'a plus 4.
43:41 Donc, voilà, et ça,
43:43 mais ça, nous, on considère que c'est
43:45 positif, tout simplement parce qu'on a eu
43:47 un premier phénomène, un choc
43:49 technologique où on voit
43:51 une concentration sur
43:53 les acteurs directs légitimes,
43:55 et puis après vous avez un phénomène de diffusion.
43:57 Et nous voyons aujourd'hui ce phénomène de diffusion,
43:59 aux Etats-Unis c'est très clair
44:01 puisque maintenant c'est les mémoires,
44:03 les producteurs
44:05 d'électricité,
44:07 le cloud
44:09 et autres qui commencent à profiter
44:11 de ce phénomène.
44:13 - Il y a un rayonnement quoi. - Un phénomène de rayonnement.
44:15 Et ça, a priori, ça évite
44:17 l'effet de bulle.
44:19 Donc nous, on trouve que c'est positif.
44:21 Deuxième point qui nous semble assez positif,
44:23 un peu plus de retour sur
44:25 toute la partie M&A,
44:27 sur toute la partie opération
44:29 - Sur capital, bien sûr.
44:31 - Et ça, c'est
44:33 essentiel. Pourquoi ? Parce que
44:35 aujourd'hui, si vous restez concentrés
44:37 sur 10-15 valeurs, on sait tous comment
44:39 ça va se finir, il va y avoir un moment, un phénomène
44:41 d'exubérance trop forte, et vous allez
44:43 avoir un choc de marché
44:45 important qui va entraîner... - Et en quoi le M&A
44:47 résout la situation ?
44:49 - Ça veut dire quoi ?
44:51 Ça veut dire que vous avez des acteurs industriels
44:53 qui trouvent preneur pour d'autres actifs.
44:55 Et donc, vous n'êtes pas dans
44:57 des phénomènes où en fait
44:59 les valorisations sont tellement déconnectées
45:01 et ne permettent pas aux acteurs industriels.
45:03 - Ça signale qu'il y a de la valeur ailleurs. - Et deuxième point,
45:05 ça vous permet, notamment sur
45:07 les sociétés qui sont un peu en difficulté,
45:09 de vous restructurer. Avant,
45:11 vous ne pouviez pas s'aider d'actifs.
45:13 Atoast n'a pas pu s'aider de ses actifs
45:15 et s'est retrouvé
45:17 coincé à un moment. Donc si vous avez
45:19 cette capacité-là, vous avez
45:21 une capacité à vous restructurer
45:23 et à changer de
45:25 business model quand la
45:27 situation va mal,
45:29 plus simple et plus facile.
45:31 Le phénomène de divergence qu'on a
45:33 connu entre des segments de marché
45:35 risque de revenir un peu plus à la
45:37 normale, et ça c'est plutôt positif
45:39 pour les marchés d'actifs risqués
45:41 dans le moyen terme. - Patrice, sur
45:43 une logique d'investissement, qu'est-ce qui
45:45 vous paraît intéressant à l'UDP ? - Je serais assez dans la
45:47 philosophie qui vient d'être développée, c'est-à-dire en fait,
45:49 sans se départir des grands thèmes,
45:51 parce que le Japon peut continuer à fonctionner, la technologie,
45:53 vous l'avez bien exprimé, va continuer
45:55 à fonctionner, donc on va se positionner
45:57 soit prendre des bénéfices, comme on a fait avec le
45:59 Japon, ou soit se positionner sur d'autres secteurs autour.
46:01 Après, ce que l'on peut faire en restant dans la classe
46:03 d'actifs/actions, c'est d'aller chercher
46:05 des secteurs ou des sous-secteurs
46:07 qui n'ont pas performé, ou des marchés qui n'ont
46:09 pas performé, alors je pense un peu à la Suisse,
46:11 pour tout un tas de raisons,
46:13 aux petites valeurs,
46:15 qui ont fait beaucoup de faux départs,
46:17 et puis au marché domestique anglais,
46:19 le marché immobilier,
46:21 ou les valeurs de l'immobilier, effectivement, si on a
46:23 des contextes de baisse de taux. Donc, quand en fait, on arrive
46:25 effectivement sur la logique de dire
46:27 on ne va pas avoir des mêmes performances qui vont
46:29 se répéter, mais des marchés peut-être un peu plus
46:31 difficiles, un peu plus volatiles, mais au sein de cela,
46:33 vous avez en fait un élargissement
46:35 des performances, à des secteurs
46:37 qui ont été un peu délaissés, sur lesquels
46:39 on peut, sans risque, puisque les valorisations ne sont pas
46:41 élevées. Donc, en définitive, le coût d'opportunité
46:43 est relativement faible, par rapport à
46:45 une dynamique qui est en train de changer.
46:47 Merci beaucoup messieurs d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
46:49 Patrice Gautry, l'Union Bancaire Privée,
46:51 Philippe Huzan, IM Global Partners,
46:53 et Pierre-Alexis Dumont, Groupe AMA
46:55 Asset Management.
46:57 [Musique]
46:59 [Musique]
47:01 [Musique]
47:03 [Musique]
47:05 Le dernier quart d'heure de Smartbourse
47:07 chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
47:09 Une fois par mois, le deuxième vendredi du
47:11 mois, nous avons rendez-vous avec les équipes de Yomonie
47:13 pour prendre le pouls des dernières tendances
47:15 au sein de l'industrie ETF,
47:17 de la gestion passive, comme on l'appelle.
47:19 C'est Olivier Malteste, directeur des investissements
47:21 de Yomonie, qui est à mes côtés en plateau. Bonsoir Olivier.
47:23 Bonsoir Yannick. On fait le point d'abord avec vous
47:25 chaque mois sur la tendance
47:27 en matière de collecte,
47:29 en référence à ce qui s'est passé
47:31 au mois de mars, bien sûr.
47:33 Olivier, j'ai regardé rapidement
47:35 les résultats de BlackRock pour le premier trimestre qui étaient publiés
47:37 aujourd'hui. Les encours ont progressé de 15%
47:39 à plus de 10 trillions.
47:41 Donc je me dis que le mois de mars a dû être un mois
47:43 de collecte positif à nouveau pour l'industrie.
47:45 À nouveau un mois de collecte positif.
47:47 On a environ 10 milliards
47:49 de collecte sur le mois. Donc ça ralentit
47:51 un peu depuis les cinq derniers mois. Donc vraiment
47:53 depuis le mois d'octobre.
47:55 C'est un mois qui est relativement
47:57 faible, qui ralentit un petit peu.
47:59 Mais 10 milliards, ça reste quand même une forte collecte.
48:01 Depuis le début de l'année, dans ce premier trimestre,
48:03 on a plus de 44 milliards
48:05 de collecte sur les ETF en Europe.
48:07 Si on veut faire une référence
48:09 par rapport à 2023, on était à 40 milliards et demi.
48:11 Donc c'est en progression. Pour l'année dernière,
48:13 une belle progression sur l'année.
48:15 Donc voilà,
48:17 10 milliards de collecte.
48:19 Et la classe d'actifs
48:21 grande gagnante de ce mois de mars en termes
48:23 de collecte, ce sont les actions.
48:25 Ce sont les actions. Donc là on revient, on se souvient, en 2023,
48:27 le marché obligataire, les ETF obligataires
48:29 collectaient beaucoup. Là on est revenu sur
48:31 quelque chose d'un peu plus classique, avec
48:33 un peu plus de 9 milliards, 9 milliards 4
48:35 de collecte sur les actions sur le mois.
48:37 Alors que sur les obligations, on est à
48:39 un peu plus d'un milliard. Donc une collecte relativement
48:41 faible. On a eu un marché encore
48:43 riscone, encore sur le
48:45 risque. Et donc la collecte s'est portée
48:47 vraiment sur les actions.
48:49 Les matières premières décollectent presque plus.
48:51 Ah oui d'accord. C'est ça le sens du mouvement.
48:53 Ça fait des mois.
48:55 -65, ça veut dire qu'on a quasiment arrêté
48:57 les collectes sur les ETFs matières premières.
48:59 -C'est ça. Et ça fait environ un an
49:01 que tous les mois on avait des décollectes,
49:03 relativement importantes même. Et là,
49:05 le flux se stabilise. On
49:07 trouvera peut-être dans le détail un peu plus tout à l'heure sur les
49:09 matières premières. -En fait moi ce qui
49:11 m'intéresse sur les matières premières c'est l'or. Pour dire les choses.
49:13 Parce que là tout le monde nous dit qu'il n'y a pas
49:15 de collecte sur les ETFs or, en tout cas
49:17 ceux qui sont domiciliés ou en Europe ou aux Etats-Unis.
49:19 Et donc, ce sont
49:21 d'autres drivers qui poussent l'or
49:23 à l'os. -Exactement. Alors sur les métaux
49:25 précieux c'est relativement flat.
49:27 Donc il n'y a pas de décollecte. Par contre l'or décollecte
49:29 un milliard et demi encore sur le mois.
49:31 Donc on continue à décollecter au niveau des ETFs.
49:33 -Ah oui, incroyable. -Et c'est les autres métaux qui viennent
49:35 inverser un peu la tendance.
49:37 L'argent notamment, collecte beaucoup
49:39 via ETF et TPI. -D'accord.
49:41 -Mais l'or continue de décollecter sur le segment
49:43 ETF. Et donc je vous confirme qu'effectivement
49:45 les flux qu'on a sur l'or et la hausse qu'on voit
49:47 sur l'or, les banques centrales n'achètent pas d'ETF
49:49 pour acheter de l'or. -Oui, oui, non elles n'en ont pas besoin.
49:51 -Oui, oui. Et puis ailleurs en Asie, on peut avoir
49:53 aussi là, peut-être des produits indiciels
49:55 ou en tout cas du retail qui achètent à travers
49:57 d'autres produits. Mais il y a bien quelqu'un qui achète
49:59 -L'or continue de décollecter. -Oui, oui, c'est ça.
50:01 -Mais c'est pas sur les ETF que ça se joue.
50:03 -Exactement. -Oui, d'accord.
50:05 La dynamique ESG,
50:07 toujours intéressante à regarder.
50:09 C'est un filtre standard maintenant
50:11 du marché. -Et on sait que c'est compliqué
50:13 sur l'ESG depuis deux ans avec la performance
50:15 et c'est encore un tout petit mois de collecte.
50:17 On a moins d'un milliard de collecte
50:19 sur l'ESG. On a 850 millions uniquement
50:21 de collecte sur l'ESG.
50:23 Et effet marquant sur
50:25 les actions. Donc tous les
50:27 ETF actions qui ont un filtre ESG, on est plutôt
50:29 en décollecte à moins 150 millions.
50:31 Donc c'est une toute petite décollecte.
50:33 Mais c'est une décollecte. Et nous, chez
50:35 Yomoni, on regarde les flux de l'ESG depuis
50:37 avril 2021. On n'avait jamais vu de mois de
50:39 décollecte sur les ETF actions.
50:41 Donc ça décollecte un petit peu sur l'ESG.
50:43 Sur l'obligataire,
50:45 ça collecte. Alors là, par contre, c'est
50:47 pratiquement tous les flux. Donc 90%
50:49 des flux sont sur des ETFs.
50:51 C'est obligataire maintenant ? Ah oui. Exactement.
50:53 Ça devient un standard.
50:55 Tout à fait. Et donc cette décollecte
50:57 et des flux vraiment très très faibles sur l'ESG,
50:59 ça s'explique certainement par les
51:01 performances. Et même lorsqu'on regarde au niveau
51:03 indiciel, en fonction des méthodologies que vous avez,
51:05 si on prend un indice monde,
51:07 par exemple, vous avez entre l'ESRI,
51:09 l'ESRI PAB, l'ESG,
51:11 les trend leaders, enfin toutes les différentes thématiques que vous avez.
51:13 Vous avez depuis le début de l'année, vous pouvez avoir
51:15 jusqu'à un peu plus de 3% des quarts de performance
51:17 sur un trimestre. On voit aussi que c'est
51:19 compliqué de vraiment analyser les méthodologies
51:21 et de voir les risques qu'on prend par rapport
51:23 au biais ESG. Donc tout ça
51:25 explique qu'on a encore un tout petit mois de collecte
51:27 ESG sur le mois.
51:29 Qu'est-ce qu'on peut dire du point de vue des émetteurs ?
51:31 Alors j'évoquais, c'est le jour où BlackRock a publié
51:33 ses résultats du premier trimestre.
51:35 BlackRock est numéro 1 ?
51:37 Oui, toujours numéro 1.
51:39 En termes d'encours, de toute façon,
51:41 il représente plus de 44%
51:43 en termes d'encours en Europe
51:45 sur les ETF. Donc ils ont un volume
51:47 et les premières places ne bougent pas
51:49 globalement en termes de collecte.
51:51 Ce qu'on peut dire, c'est que
51:53 DWS continue à faire une bonne collecte
51:55 depuis le début de l'année et sur le
51:57 mois de mars. Là où
51:59 Amundi, sur le mois de mars, a eu une collecte
52:01 un peu moins importante
52:03 globalement. Mais on voit que de toute façon,
52:05 en termes de grande masse, il faut vraiment descendre
52:07 au 17ème rang des émetteurs
52:09 en Europe pour arriver à avoir
52:11 des échanges entre VanEck et Ossiam
52:13 par exemple, ce genre de choses. Sinon, les places
52:15 sont quand même bien figées.
52:17 On a peut-être d'autres fusions
52:19 par moment, il y a la préservation des rachats.
52:21 Sinon, les places sont
52:23 relativement figées en termes
52:25 d'émetteurs sur le marché européen.
52:27 Il y a une spécificité autour de JP Morgan,
52:29 vous dites, qui est un
52:31 gros collecteur de produits
52:33 de collecte ESG, c'est ça ?
52:35 Exactement. On commence à vraiment ségréguer,
52:37 à regarder la collecte sur le non ESG, sur l'ESG.
52:39 JP Morgan, depuis le début de l'année,
52:41 est le plus gros collecteur sur les ETF
52:43 ESG globalement.
52:45 Il fait aussi un très bon mois de mars.
52:47 DWS, qui était le
52:49 deuxième plus gros collecteur, fait un mois un peu
52:51 moins soutenu en termes de collecte.
52:53 Amundi, qui est le troisième depuis le début de l'année en termes de
52:55 collecte ESG. On voit que là, pour une fois, on arrive à avoir
52:57 BlackRock qui n'est pas premier en question.
52:59 Des collectes sur le mois de mars en termes
53:01 d'ESG. Donc on a vraiment
53:03 un gros écart en termes de collecte ESG.
53:05 JP Morgan reste
53:07 relativement important depuis le début de l'année en termes de
53:09 collecte sur les ETF ESG.
53:11 A propos de BlackRock, si on regarde
53:13 les lancements de nouveaux produits sur
53:15 le mois de mars, il y a
53:17 un produit qui a attiré l'attention de toute l'industrie,
53:19 je crois, c'est ça ? Lancé sous la marque
53:21 iShares, qui est la marque de BlackRock,
53:23 qui permet de répliquer
53:25 les actions mondiales, et qui
53:27 est un produit PEAble. C'est ça ?
53:29 Exactement. C'est un ETF PEA
53:31 qui traque le MSCI Award, qui va répliquer
53:33 le MSCI Award, mais qu'est PEA.
53:35 C'est intéressant. Effectivement,
53:37 c'est le lancement qui a animé
53:39 le marché en termes de lancement
53:41 et en termes d'intérêt.
53:43 Pourquoi ? Parce que des ETF PEA
53:45 qui répliquent le monde, il y en a peu.
53:47 Donc ça rapproche un petit peu de concurrence.
53:49 Et c'est intéressant sur plein de points.
53:51 Je rappelle, PEA, normalement, au départ,
53:53 c'est actions françaises et un peu d'actions
53:55 européennes. C'est ça ? Exactement.
53:57 Et là, on peut jouer sur le terrain mondial.
53:59 Nous, on a investi beaucoup chez Yeomanie sur ce type
54:01 d'ETF pour justement, dans notre PEA,
54:03 s'investir sur le monde entier. Et ce sont des ETF
54:05 qu'on appelle synthétiques. Vous avez
54:07 deux manières. Lorsque vous gérez un ETF pour répliquer
54:09 un indice, vous avez la méthode qu'on appelle
54:11 réplication physique, qui consiste à acheter
54:13 directement les actions pour répliquer l'indice
54:15 et détenir directement les actions.
54:17 Et vous avez la méthode synthétique qui consiste à acheter
54:19 un panier d'actions et d'échanger
54:21 à l'intérieur d'un contrat dérivé la performance
54:23 de ces actions contre l'indice
54:25 que vous voulez répliquer.
54:27 Typiquement, pour être éligible au PEA,
54:29 vous devez détenir des actions européennes.
54:31 L'ETF va acheter des actions européennes
54:33 et échanger la performance de ce panier d'actions européennes
54:35 contre, là en l'occurrence,
54:37 l'indice monde. Et c'est ce qui permet d'avoir un ETF
54:39 qui va répliquer l'indice monde
54:41 et qui va être éligible au PEA.
54:43 Ce qui est intéressant, alors c'est intéressant
54:45 à plein de titres, ce lancement.
54:47 Déjà, c'est intéressant parce qu'il y a un petit peu la
54:49 guerre historiquement entre les investisseurs,
54:51 les émetteurs américains et les émetteurs
54:53 européens. Les américains étaient vraiment
54:55 réplication physique entièrement et BlackRock
54:57 fait pratiquement pas de... - Que de la réplication physique.
54:59 - Exactement. Et c'est vraiment...
55:01 Il y avait eu une guerre au moment de la faillite de Lehman Brothers
55:03 notamment pour dire "attention, le synthétique peut être dangereux".
55:05 Donc vraiment, il y avait cette dichotomie
55:07 entre les émetteurs américains
55:09 et les émetteurs européens qui, eux,
55:11 utilisaient beaucoup plus de produits dérivés et donc faisaient
55:13 beaucoup plus de réplication synthétique. Donc on voit
55:15 que BlackRock aussi commence à faire
55:17 du synthétique. Ça montre aussi que BlackRock
55:19 s'intéresse au marché français. - Bah oui, je veux dire, pourquoi
55:21 c'est lui qui nous propose ça ? - Exactement.
55:23 Vous avez Amon, vous avez BNP, d'autres émetteurs.
55:25 Mais c'est quand même
55:27 BlackRock qui s'intéresse du coup au marché français
55:29 pour le côté PEA. Nous, on voit ça
55:31 vraiment comme un signal en disant que
55:33 les ETF vont continuer à vraiment percer.
55:35 On sait que la France est un peu en retard
55:37 par rapport au reste de l'Europe et par rapport aux Allemands.
55:39 Donc BlackRock se dit "voilà, les DIC vont certainement
55:41 penser à ça". - Oui, parce que là, comme vous le dites, c'est un produit
55:43 dédié spécifiquement au marché français. - Oui, parce que le PEA
55:45 n'intéresse que les Français.
55:47 Et donc ça, c'est intéressant. C'est intéressant aussi
55:49 à ce niveau-là. Et c'est vrai que ça rajoute
55:51 un peu de compétition. Là où
55:53 Amundi avait déjà un ETF PEA
55:55 qui est un peu plus cher au monde.
55:57 Et donc ça va rajouter un petit peu de compétition, ce qui est toujours bon.
55:59 Nous, en tant qu'investisseurs, on est toujours heureux.
56:01 Plus il y a de compétition, plus les FCON sont intéressés.
56:03 Et donc plus les porteurs en bénéficient.
56:05 - Et cette réplication synthétique,
56:07 effectivement, quand c'est un univers action
56:09 mondiale, c'est des processus,
56:11 une gestion parfaitement maîtrisée.
56:13 Parce que moi aussi, depuis que je suis
56:15 l'industrie,
56:17 le risque synthétique, on en a toujours parlé.
56:19 - Oui, alors c'est un risque qui est
56:21 très encadré. L'actif physique que vous portez
56:23 sert de collatéral en cas de défaut.
56:25 - J'entends. On échange, c'est ça ? - Exactement.
56:27 En général, vous êtes surcollatéralisé, c'est-à-dire que vous détenez
56:29 plus d'actions et c'est ce qui permet de couvrir
56:31 le risque. Et c'était vraiment les débats
56:33 qu'il y avait notamment au moment de la faillite de
56:35 l'Eman où vraiment les émetteurs
56:37 américains disaient "attention, c'est dangereux
56:39 du coup le synthétique". Là où souvent,
56:41 et là aussi il faut regarder, lorsque vous faites de la réplication
56:43 physique, les émetteurs peuvent aussi faire des prêts de titres
56:45 et donc avoir aussi un risque de contrepartie
56:47 que vous n'allez pas forcément voir de manière
56:49 aussi évidente. Donc dans tous les cas, il faut
56:51 vraiment analyser son ETF avec attention.
56:53 La réplication synthétique, moi j'ai passé 14 ans
56:55 chez l'Ixor qui est un vrai partisan
56:57 de réplication synthétique donc je vois bien comment
56:59 c'est fait. Il ne présente pas de
57:01 danger particulier, il faut juste regarder et vérifier
57:03 les émissions et les contreparties.
57:05 - L'ETF de
57:07 BlackRock High Shares dédiée aux
57:09 actions mondiales pour l'EPA
57:11 n'est pas aligné sur les accords de Paris ?
57:13 C'est pas un ETF ESG
57:15 de ce point de vue-là ? - Exactement. A mon avis,
57:17 ils ont voulu faire simple et en fonction du succès,
57:19 ils élargiront certainement la gamme, on peut leur faire confiance.
57:21 - On va traquer effectivement le
57:23 succès de cet ETF spécifique.
57:25 - C'est un peu tôt pour voir en terme de contexte.
57:27 On a vu sur les réseaux sociaux aussi beaucoup
57:29 d'influenceurs ou d'analystes un peu
57:31 ETF qui communiquent et qui étaient
57:33 très contents parce que c'est vrai qu'ils sont moins chers que les concurrents.
57:35 On va voir la qualité de la réplication mais
57:37 on peut faire confiance à BlackRock effectivement pour être capable
57:39 d'arriver à adresser
57:41 vraiment la demande. - On suivra ça.
57:43 Intéressant. Bon, c'est le
57:45 produit du mois, il y en a eu d'autres mais c'est vrai qu'on n'aura
57:47 pas eu le temps de détailler le
57:49 reste des lancements de produits.
57:51 Pour conclure, votre positionnement
57:53 au terme du premier trimestre
57:55 en anticipation de ce deuxième
57:57 trimestre dans lequel on est entré il y a quelques jours,
57:59 Olivier ? - Nous on reste favorables aux
58:01 actifs risqués donc favorables aux actions. Donc on est
58:03 surpondérés aux actions dans les profils
58:05 diversifiés d'une manière générale.
58:07 On avait réduit,
58:09 on avait avant une surexposition
58:11 aux actions américaines qu'on avait coupées.
58:13 Là on est rentrés, on est plutôt contents d'avoir
58:15 coupé actuellement et on est rentrés
58:17 un petit peu en surpondération européenne.
58:19 Donc on y va prudemment mais on commence à monter le poids de l'Europe
58:21 en pensant qu'en termes de banque centrale
58:23 la situation devrait être mieux gérée.
58:25 C'est vrai que les actions européennes sont
58:27 moins chères, sont valorisées moins cher et
58:29 on voit les inflexions des PMI et ainsi de suite.
58:31 Donc on se dit que potentiellement c'est le moment.
58:33 Donc on y va prudemment, on n'a pas fait un pari entier
58:35 mais on y va prudemment. En termes sectoriels
58:37 on continue d'être toujours
58:39 positionnés sur les valeurs technologiques.
58:41 On continue à penser qu'il y a du potentiel toujours.
58:43 On est sur le secteur de la santé qui pour l'instant ne porte
58:45 rien de ces fruits mais là aussi sur
58:47 à la fois les valeurs technologiques, le côté
58:49 intelligence artificielle qui pourra apporter
58:51 des gains assez rapides
58:53 et sur le côté un peu plus défensif
58:55 avec un marché qui pourrait être un peu plus volatile
58:57 sur les prochains mois. On pense que c'est un bon positionnement.
58:59 Et sur le côté obligataire on reste
59:01 classique en étant investis, avoir
59:03 un petit peu d'investissement de grade
59:05 au niveau européen sur des durations courtes.
59:07 Voilà en termes de positionnement
59:09 du OMONI actuellement.
59:11 Merci beaucoup Olivier. Merci de venir
59:13 nous voir chaque mois pour nous apporter
59:15 votre expertise et
59:17 les insights, les éclairages
59:19 de cette industrie ETF.
59:21 Olivier Malteste avec nous en plateau,
59:23 directeur des investissements de Yomoni.
59:25 [Musique]