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Jeudi 21 novembre 2024, SMART IMPACT reçoit Lénaïc Pineau (Directrice de la stratégie RSE, JCDecaux) , Brice Sandra (Président, Demet'Air) et Manuel Gomes (Directeur général, Stereograph)

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00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans ce Smart Impact, émission spéciale
00:14depuis le Forum des projets urbains ici au Palais des Congrès, à Paris dans cette émission
00:20on va parler de l'impact environnemental des mobiliers urbains et puis aussi découvrir
00:24plusieurs innovations pour végétaliser nos villes, c'est parti !
00:28L'invité de ce Smart Impact depuis le Forum des projets urbains au Palais des Congrès
00:41à Paris, c'est Lénaïque Pinault, bonjour !
00:43Bonjour Thomas !
00:44Bienvenue Lénaïque, vous êtes directrice de la stratégie RSE de JC Decaux et vous
00:50venez de lancer l'éco-design index, c'est ce dont on va parler principalement dans ce
00:55débat, mais d'abord une question assez générale, comment la RSE s'intègre à
01:00la stratégie générale de JC Decaux ?
01:02Alors, le développement durable n'est pas nouveau pour JC Decaux, en fait il est intégré
01:07depuis la création de l'entreprise en 1964 et on a un modèle d'affaires aujourd'hui
01:13qui est trois fois vertueux d'un point de vue économique, social et environnemental
01:18et on a fondé vraiment l'entreprise sur la sobriété énergétique et la responsabilité
01:23et on offre aujourd'hui des biens et des services aux collectivités locales financés
01:28par la communication extérieure.
01:30D'accord, c'est ça le modèle d'affaires de JC Decaux que tout le monde ne connaît
01:32pas forcément, c'est-à-dire que les collectivités locales, ça ne leur coûte rien, presque
01:37rien ?
01:38Presque rien effectivement et ça nous permet nous de déployer des abribus, des sanitaires
01:45mais aussi des kiosques, des colonnes Maurice pour faire la promotion de la culture en
01:50ville, mais également des vélos en libre service.
01:52Et donc on va parler de cet Eco-Design Index que vous venez de lancer, de quoi il s'agit ?
01:57Alors en fait on a fait un constat fort chez JC Decaux, on a déjà travaillé énormément
02:02sur la décarbonation de nos opérations et donc on a voulu aller plus loin en lançant
02:07notre stratégie climat et décarboner complètement nos activités, c'est-à-dire atteindre
02:12le net zéro à horizon 2050, réduire de 90% de nos émissions carbone sur l'ensemble
02:18de nos scopes.
02:19Et donc pour ce faire, ça se passe avec l'aimantant, avec nos clients, que ce soit les collectivités
02:26locales, les sociétés de transport et donc nous devons faire la promotion de mobiliers
02:30urbains décarbonés.
02:32Mais on a fait un constat simple, c'est qu'aujourd'hui, il n'est pas si simple de plonger dans cet
02:37univers et de comprendre véritablement l'impact de nos mobiliers urbains.
02:41Donc il fallait le calculer déjà.
02:43Il fallait le calculer avec une mesure robuste, donc on s'est appuyé sur des standards internationaux
02:49tels que le GHG Protocol, on a eu un audit par un tiers indépendant et donc aujourd'hui,
02:55nous avons une étiquette, comme l'éco-score que vous connaissez certainement sur les produits
03:00alimentaires, qui permet en un coup d'œil de comprendre l'impact environnemental d'un
03:05mobilier urbain.
03:06Alors on va rentrer dans le détail, comment effectivement cet Eco-Design Index est réalisé
03:12et ça permet de comparer vos produits entre eux, de comparer vos produits avec ceux de
03:17la concurrence ?
03:19Aujourd'hui, malheureusement, nous n'avons pas encore de référentiel sur le marché,
03:24donc nous avons décidé d'être précurseurs et de lancer dans un premier temps notre propre
03:29référentiel qui va nous permettre au sein de notre catalogue de produits d'évaluer
03:34les produits entre eux.
03:35Et donc par exemple, sur un abribus, qui est quand même un modèle historique chez J.C.
03:40Decaux, on a souhaité pouvoir disperser l'ensemble de nos produits sur cette évaluation et ce
03:47qu'on constate, c'est par exemple qu'un mobilier reconditionné, puisque ça ne fonctionne
03:51pas uniquement pour les téléphones portables mais aussi pour le mobilier urbain, on peut
03:55réduire de 70% l'empreinte carbone par rapport à un mobilier neuf.
03:59Alors comment on reconditionne un abribus ?
04:02Alors ce n'est pas un simple coup de peinture, absolument pas.
04:05On va retravailler intégralement la structure, on va faire un audit d'une part pour identifier
04:10éventuellement les améliorations à apporter d'un point de vue énergétique mais aussi
04:16d'un point de vue structurel et ensuite on va venir développer des nouveaux services
04:20pour répondre aux nouveaux usages et ensuite on va travailler bien sûr sur le design.
04:25Et donc aujourd'hui, il est impossible à l'œil nu ou même auprès de nos techniciens
04:30de faire la différence entre un abri neuf ou un abri reconditionné.
04:34Alors cet EcoDesign Index, on l'a bien compris, il va être utilisé par vos clients mais peut-être
04:40aussi par vos équipes, c'est un outil d'amélioration, est-ce que vous l'avez conçu comme ça ?
04:44Tout à fait. En fait, dès le départ, on a voulu casser les silos et mettre autour de la table
04:50nos équipes conception, R&D, nos ingénieurs mais également les équipes commerciales et marketing
04:56pour que nous puissions en faire un projet vraiment transformatif pour l'entreprise et que
05:01dès le départ, nous construisions cet outil pour qu'il soit compréhensible par nos clients et par
05:07nos commerciaux qui vont l'utiliser au quotidien. Et est-ce que c'était une demande de vos clients
05:10aussi ? Alors j'aimerais vous dire que oui mais non. Aujourd'hui, évidemment, nous voyons beaucoup
05:17d'engagements émergés auprès des villes à travers le monde mais cela se traduit encore trop peu au
05:23niveau de la commande publique-privée dans l'intégration de critères développement durable
05:28dans les appels d'offres. Et aujourd'hui, malheureusement, on se concentre encore beaucoup
05:32sur les aspects financiers et pas encore suffisamment sur les enjeux environnementaux.
05:38Je suis assez surpris de ça parce qu'on voit de plus en plus de collectivités locales,
05:41territoriales qui, par exemple, conditionnent, là je pense à l'univers associatif, qui vont
05:46conditionner des subventions, par exemple, à des engagements ou des actions environnementales.
05:53On n'en est pas encore tout à fait là dans les contrats de marché public ? Non, aujourd'hui les
05:58critères ESG pèsent environ 10% dans les appels d'offres dans le meilleur des cas et il faut quand
06:04même souligner que la France est assez pionnière en la matière, c'est plutôt un bon élève, mais
06:09malheureusement l'ESG, le développement durable, est encore un peu trop complexe et donc souvent
06:14les personnes qui nous évaluent ont du mal à différencier les offres. Donc aujourd'hui il
06:18est primordial d'accompagner les collectivités locales dans la bonne compréhension de ces
06:22enjeux pour qu'elles puissent mieux évaluer leurs fournisseurs de demain. Donc on va rentrer
06:27vraiment dans le détail et notamment parler d'éco-conception, ça veut dire quoi quand on se
06:32décide dans une entreprise comme la vôtre d'éco-concevoir, on va rester sur l'exemple
06:38le plus emblématique, un abribus ? Alors il faut savoir que l'éco-conception ce n'est pas nouveau
06:43chez JCDecaux, on a fait notre première ACV, analyse de cycle de vie, dans les années 90 pour
06:50un contrat à Barcelone et donc tout part de la mesure, en fait ça nous permet vraiment d'évaluer
06:55l'empreinte environnementale d'un produit depuis l'extraction des matières premières jusqu'à sa
07:01fin de vie où on gère la gestion des déchets. Et donc chez JCDecaux ça passe par cette mesure
07:07qui est vraiment robuste puisqu'on s'appuie sur un référentiel européen et ça va nous permettre
07:12ensuite à nos équipes R&D, en fonction des briefs que l'on reçoit des collectivités, de faire
07:18jouer les paramètres pour identifier par exemple en fonction de la typologie d'acier qu'on va
07:24intégrer au mobilier urbain, si celui-ci va émettre plus ou moins de carbone. Par exemple
07:30l'aluminium recyclé aujourd'hui peut nous permettre de réduire d'environ 30% les émissions
07:35carbone versus un mobilier standard. Est-ce que ça vous incite à utiliser du bois et est-ce que
07:41c'est si facile d'utiliser du bois dans des objets de mobilier urbain ?
07:47Je suis ravie que vous me posiez cette question parce qu'on vient juste de lancer un prototype, un abribus à base
07:53de bois et effectivement ça a été des années de recherche chez R&D afin de s'assurer de la
08:01robustesse de ce matériau et ça apporte vraiment une touche chaleureuse de nature en ville et ça
08:07permet surtout de réduire de 40% les émissions carbone. Donc ça, ça veut dire que potentiellement
08:12ça pourrait, vous parliez de la réutilisation finalement des abribus, l'abribus ça s'use et
08:19ça se remplace. L'objectif ça va être quoi ? De petit à petit remplacer ceux qui sont en acier
08:23par des abribus en bois éventuellement ? Alors déjà un abribus, nous les concevons pour qu'ils
08:27durent plus de 30 ans donc ils sont robustes et ils sont conçus pour durer. Non, les abribus en bois ça
08:34va être donc éventuellement pour intégrer du bois dans du mobilier existant mais surtout quand nous
08:39ne pouvons pas réutiliser les mobiliers en place, c'est plutôt une innovation que nous souhaitons
08:44promouvoir. Donc il y a le bois mais par exemple aussi un abribus upcyclé qui s'inscrit dans
08:50l'économie circulaire, c'est à dire que nous allons utiliser les déchets de nos opérations
08:55mais aussi de l'automobile, de la construction immobilière pour pouvoir concevoir un nouveau
09:03mobilier. De quels déchets on parle ? Des déchets peuvent devenir un abribus ? On entend souvent cet
09:08argument puis après je vous poserai la question inverse, que peut devenir un abribus quand il
09:12est recyclé ? Quels déchets deviennent un abribus ? Alors on a encore un nouveau prototype qu'on vient
09:17juste de lancer et d'en faire la promotion et j'espère qu'on trouvera une ville partenaire pour
09:22le déployer et il est basé à partir de 90% de déchets que nous avons réussi à réutiliser,
09:29reconditionner et à donner une seconde vie. Par exemple une toile publicitaire que nous pouvons
09:34utiliser avec nos annonceurs peut devenir demain le toit d'un abribus. Et alors vos abribus,
09:40vous parliez de l'analyse du cycle de vie qui est évidemment un élément majeur du bilan carbone
09:46mais aussi de sa recyclabilité. Un abribus quand il est arrivé au bout de ses 30 années de robustesse
09:52comme vous nous dites, qu'est ce qu'il peut devenir ? Alors déjà il faut savoir qu'il y a
09:55plus de 90% de nos déchets qui sont réorientés de l'enfouissement donc pour nous c'est pas une
10:02solution. C'est nouveau ça ? C'est historique. Depuis 2022 on s'est engagé à avoir 0% de déchets
10:12en enfouissement à horizon 2035 dans toutes les filiales pourvues d'une chaîne de recyclage ou de
10:20réutilisation. Parce que bien souvent c'est quand même un enjeu étatique où nous avons besoin
10:25d'avoir des structures pour faire cela. Donc nous on sait, ça a toujours fait partie de notre
10:30business model, de la frugalité, de la réutilisation des matières premières. Et donc ils vont au bout
10:37de ce cycle, pas d'enfouissement, qu'est ce qu'ils deviennent ? Alors on va désinstaller les
10:42mobiliers urbains et on va pouvoir effectivement les démanteler et récupérer les pièces au détail
10:48pour pouvoir un jour refaire un abribus avec. Alors J.C. Lecoq, évidemment c'est un géant
10:53mondial présent dans 4000 villes de plus de 10 000 habitants dans le monde. Est-ce que justement
10:58vous parliez des réglementations ? Est-ce qu'il y a des pays ou des régions du monde où on est
11:04moins exigeant ? Vous voyez ce que je veux dire ? On vous voit arriver avec vos abribus en bois
11:09ou recyclables, vous êtes bien gentil mais c'est pas notre préoccupation, première en tout cas. Alors
11:14c'est vrai que je peux entendre ce discours mais déjà chez J.C. Lecoq nous avons une unique stratégie
11:20ESG qui doit se déployer dans toutes nos régions. Donc nous faisons la promotion de nos abribus
11:26comme nous le faisons en France, également à travers le monde dans l'ensemble des villes. Mais
11:31on va vous dire ok à condition que ce ne soit pas plus cher. Exactement, souvent le prix est
11:34important mais pour certains franchement ça ne joue pas à grand chose. Donc quand on dit que le
11:39mobilier urbain responsable coûte beaucoup plus cher, ce n'est pas vrai. Et ce qui est important
11:44aussi de voir c'est la durée dans le temps. Plus on va avoir des contrats long terme, plus on va
11:49pouvoir rentabiliser dans le temps ces abribus qui peuvent être légèrement plus coûteux mais pas
11:55forcément. C'est pour ça qu'il est important de faire ces ACV et ces évaluations de coût. Dernière
12:00question concernant les espaces publicitaires de J.C. Lecoq. Il y a une ville comme Lyon avec un
12:07maire écologiste qui a décidé quasiment de bannir, en tout cas de réduire très fortement la place de
12:11la publicité dans la ville. Forcément ça challenge votre business model. Est-ce que ça vous inquiète ?
12:17Alors en fait il faut construire les budgets avec les villes et ce qu'on voit fréquemment c'est que
12:22ces discussions elles amènent finalement à un nouveau positionnement de la ville qui se rend
12:27compte que la publicité extérieure, la communication extérieure est indispensable pour repérer tous
12:32ces services que nous proposons aux collectivités locales et ça va vraiment permettre de financer
12:37des services et aujourd'hui nous avons besoin de ce soutien. Ça veut dire qu'une ville comme Lyon si
12:42elle bannit la publicité elle va devoir payer les abribus ? Alors c'est des choses qu'il faut
12:46qu'on regarde et qu'on étudie au cas par cas avec nos clients mais effectivement notre
12:52business model repose bien sur la communication extérieure qui aussi permet la transition.
12:57Il n'y aura pas de transition sans communication. Nous avons besoin de
13:02promouvoir des nouveaux usages, des nouveaux produits pour accompagner cette transition.
13:08Merci beaucoup Lénaïque, Pinot et Bon. Forum des projets urbains on passe tout de suite au
13:14zoom de cette émission. On va végétaliser nos toits.
13:23Le zoom de ce Smart Impact depuis le forum des projets urbains avec Brice Sandra, bonjour.
13:32Bonjour Thomas. Bienvenue, vous êtes le fondateur de Déméter, on va parler de
13:36végétalisation de la ville. Vous l'avez créé en 2019 cette entreprise avec quelle ambition ?
13:42L'ambition c'est d'arriver à atteindre un objectif. Avec notre système on peut atteindre 80% des
13:49toitures végétalisables et existantes. Alors c'est quoi ce système parce qu'il y a eu quelques
13:55années de recherche et développement pour mettre au point cette innovation ? Absolument, on est
13:59basé sur un système totalement différent de nos confrères puisque eux vont travailler sur un
14:04substrat à 90% issu du minéral fragmentaire donc qui va s'écouler et nous on va être à 98%
14:11matière organique ce qui nous permet d'obtenir des résultats totalement différents. Alors moi je
14:16vais vous avouer le substrat sur le toit je ne sais pas ce que c'est, je ne sais pas à quoi ça sert.
14:20Un substrat c'est tout simplement quelque chose qui va être fabriqué par l'homme et qui va avoir
14:25les mêmes fonctions que la terre. D'accord, ok, donc là vous nous proposez de végétaliser les
14:30toits, pas seulement les toits, les murs aussi ? Effectivement, les toits, les murs ou toute zone
14:35en transition c'est à dire quand on n'a pas un budget défini pour réaliser une opération de
14:40désimperméabilisation et bien on peut mettre en oeuvre des solutions qui vont temporairement
14:45atténuer les problématiques liées à l'imperméabilisation. Alors en quoi ça, je le disais en
14:50préparant l'émission, 10 ans de recherche donc pourquoi ça a été si compliqué ? Parce que déjà
14:55c'est de la biotechnologie donc on est sur une efficacité qui est différente et une durabilité
15:00en fait le plus gros problème d'une végétalisation quelle qu'elle soit c'est la pérennité du
15:04végétal. Bien souvent on observe des gens qui sont déçus, des clients déçus parce que ça ne
15:10marche pas et donc on a voulu... Les plantes ne tiennent pas. C'est ça tout à fait, des problématiques
15:15aussi liées à l'eau et donc ça exigeait un travail pas seulement sur le substrat mais sur
15:19l'écosystème présent à l'intérieur. Quel avantage a votre substrat par rapport à un substrat classique ?
15:27Un substrat conventionnel classique va peser entre une tonne et une tonne deux au mètre cube. Nous
15:33allons peser 40 kg au mètre cube. C'est vertigineux comme écart. Oui. Alors ça... Sauf que les
15:40structures des bâtiments sont prévues pour supporter la tonne au mètre cube j'imagine. Même pas, même pas.
15:45En fait c'est pour ça qu'on a très peu de végétalisation en France parce que les bâtiments
15:49sont généralement anciens et ne sont pas conçus pour recevoir des charges aussi lourdes. C'est la
15:54principale contrainte. Donc le fait d'avoir un substrat qui pèse 40 kg au mètre cube sec
15:59permet de végétaliser 80% des toitures existantes. D'accord. Donc il y a certainement des
16:06hommes, des femmes qui nous écoutent, qui nous regardent qui avaient renoncé à un projet de
16:11végétalisation du toit qui peuvent le faire maintenant c'est ça ? Absolument. D'accord. Avec
16:16quels autres avantages ? C'est-à-dire qu'avoir un toit végétal, de la végétalisation
16:23sur son toit, quels avantages ? Je ne sais pas. Moi je vais penser par exemple à un niveau de
16:28fraîcheur, ça fonctionne ça ? Oui absolument. Il y a des études qui permettent d'attester entre 1 et 8
16:34degrés à 1m50 de distance. C'est un élément. Mais ce n'est pas seulement ça. On a aussi un effet sur
16:40l'accumulation d'énergie thermique dans la toiture. C'est-à-dire que le soleil va irradier. On ne peut
16:45pas parler d'isolation puisqu'on ne peut pas faire de tests normés pour donner un résultat à un
16:52coefficient R si vous voyez de quoi je parle. Donc on arrive tout de même à avoir une efficacité
16:57puisqu'on ne permet pas au soleil d'accumuler son énergie dans la toiture. Donc il y a un effet
17:01d'isolation même si on ne peut pas le mesurer. Il y a un effet de rafraîchissement. Il y en a
17:06d'autres ? Absolument. Rétention d'eau. C'est-à-dire qu'on observe actuellement énormément de problématiques
17:09d'inondation liées à l'imperméabilisation. Chaque mètre carré va permettre avec notre système de
17:18retenir 36 litres d'eau. Donc 36 litres d'eau par mètre carré multiplié par la totalité de la
17:23surface des toitures. Vous imaginez bien que les inondations, il y en aurait beaucoup moins.
17:27Quel végétaux on peut faire pousser sur ces toits ou ces murs végétalisés avec votre
17:33substrat ? Comme on ne travaille pas en dessous de 20 cm, on a un panel qui est assez conséquent.
17:40On peut travailler sur l'ensemble du végétal local puisqu'on ne travaille qu'en végétal local. Et
17:45même moi, mon rêve, mon utopie, ce serait d'arriver à faire un maximum de toitures maraîchères où
17:51on pourrait produire directement son alimentation sur le toit. Alors vous en êtes où aujourd'hui ?
17:56On l'a dit, l'entreprise a été créée en 2019. Je crois que la commercialisation, c'est un peu
18:01plus récent. C'est janvier 2023. Vous en êtes où ? Vous avez installé vos premiers toits
18:06végétaux ? Absolument, on a installé des toitures. On est en phase de croissance avec comme clientèle
18:13principalement des corporate, des grands groupes. Pourquoi ? Parce qu'ils ont des obligations légales.
18:17La loi climat et résilience leur oblige à végétaliser une grosse partie de leurs toitures.
18:22Étant donné que ce sont des bâtiments industriels, ils n'ont pas été conçus pour recevoir
18:26classiquement des toitures conventionnelles. On parle souvent dans cette émission depuis
18:33quelques semaines de la directive CSRD de l'Union Européenne, le bilan extra-financier.
18:40Ça peut s'intégrer à un bilan extra-financier ? Ça va rentrer dans les différentes actions
18:47en matière d'environnement ? On est dans le E de ESG ? Absolument et encore plus, puisque dans
18:53chacune de nos installations, on va intégrer des capteurs qui vont nous donner des éléments
18:58d'efficacité thermique, d'efficacité en matière de captation d'eau, de régulation des eaux de pluie.
19:04On peut aussi, dans certains cas sur des process industriels, arroser avec des eaux de process,
19:10des eaux de résiduels. Plutôt que de les renvoyer directement à la station d'épuration,
19:15on peut réduire ces volumes en profitant à la fois des plantes qui vont dépolluer,
19:19la phytorémédiation, mais également l'évaporation et l'évapotranspiration qui
19:24va réduire les volumes d'eau qui seront rejetés au final. Donc ça, ce n'est pas vous qui le faites,
19:27ça suppose d'avoir un travail avec une entreprise qui va proposer un recyclage des eaux usées ?
19:33Alors non, pas du tout. En fait, on travaille avec la station d'épuration, mais avant d'envoyer à
19:37la station d'épuration, on va monter les eaux dans les toitures, dans les systèmes de
19:41végétalisation qui vont agir directement sur ces eaux. Vous avez des exemples de premières
19:47installations ? Où est-ce qu'on peut trouver vos toits végétaux aujourd'hui ? Donc on en a une
19:52qui va s'installer bientôt chez L'Oréal à Paris, Banque Populaire, on a des négociations avec la
19:58BNP aussi pour toujours sur Paris. On a une installation en cours au Luxembourg, des
20:05installations également en Belgique. J'ai vu qu'il y avait aussi une école du côté de Toulouse,
20:11c'est ça ? Absolument, on a réalisé une expérimentation dans le cadre de l'opération
20:15Toulouse plus fraîche, où l'objectif était d'abaisser la température de l'école, donc d'une
20:21salle principale, parce que l'architecture voulait à cette période d'avoir des murs en pavé de verre
20:28qui font l'effet de serre et on se retrouvait avec des températures de 50 degrés l'été à l'intérieur,
20:34invivable. Et alors ça a marché ? On a réussi, alors ce n'est pas le seul facteur, mais on a
20:40entre 15 et 20 degrés de température de moins derrière le mur végétalisé, donc on a toujours
20:46une séparation entre le mur végétalisé et le mur de structure, ce qui sous-entend qu'on n'a pas eu
20:51l'adjonction de la chaleur liée au mur de verre. Ce qui est intéressant dans ce que vous nous
20:56expliquez, c'est qu'il y a votre solution et si on l'associe à d'autres, on peut être encore plus
21:01efficace, c'est ça ? En fait Déméter, c'est un petit peu un écosystème, c'est à dire qu'on n'est pas
21:04une solution, on est une solution parmi de nombreuses. On s'adjoint énormément d'activités
21:11d'entreprises, d'autres startups qui vont elles-mêmes proposer leurs éléments et on va essayer de
21:17trouver une solution, un package de solutions qui vont répondre à la problématique. Ça coûte cher,
21:21c'est quoi le prix au mètre carré ? Alors ça va dépendre de beaucoup de choses, mais pour une
21:25végétalisation on va compter entre 180 et 120 euros du mètre carré en fonction des végétaux, à savoir
21:31qu'on a la possibilité avec notre système de végétaliser avec un simple gazon, ce qui permet
21:36d'avoir les mêmes efficacités mais un coût réduit. Et c'est compliqué à installer, ça prend du
21:41temps ? Alors ça prend moins de temps qu'une solution conventionnelle, un ouvrier peut faire
21:47100 mètres carrés par jour. Ok, merci beaucoup d'être venu nous présenter Déméter, voilà notre
21:54Smart Impact spécial forum des projets urbains, on continue.
22:06Smart Ideas au forum des projets urbains toujours avec Manuel Gomes, bonjour.
22:12Bonjour. Bienvenue, vous êtes le fondateur de Stéréographes, entreprise qui a été créée et
22:16que vous avez créée à Lille en 2007, c'est quoi votre coeur de métier aujourd'hui ? Alors aujourd'hui
22:21nous sommes éditeurs de logiciels et nous sommes experts dans le jumeau numérique, donc le BIM
22:26d'exploitation et le jumeau numérique. Le jumeau numérique, on va comprendre ce que c'est avec un
22:30logiciel qui s'appelle Teya Suite, c'est ça ? Quelles sont les applications de ce logiciel ?
22:34Teya Suite, c'est une suite d'outils qui permet justement de créer le jumeau numérique, de
22:38l'augmenter, donc de le connecter avec les systèmes métiers du bâtiment, des températures, des états
22:43d'équipement ou des informations locatives par exemple, et de pouvoir après piloter du coup
22:48l'actif numérique au travers de gestes métiers, donc pour les properties, les assets managers, les
22:54maintenants biotechniques. Alors justement, j'allais vous poser cette question, qui sont vos clients,
22:58qu'est-ce qu'ils attendent de vos jumeaux numériques ? Aujourd'hui nos clients sont
23:01essentiellement des propriétaires occupants, donc on va retrouver par exemple la foncière Citrus,
23:06du groupe Auchan, on va retrouver Servier, on va retrouver différents acteurs privés ou publics,
23:10et l'idée c'est effectivement d'accompagner du coup l'enjeu de leur patrimoine pour mieux gérer
23:18leur patrimoine, pour rendre les services qui sont utiles pour eux et pour mieux piloter du coup la
23:24gestion immobilière. Alors justement, si on rentre dans le détail, en quoi ça les rend plus efficaces
23:29dans la gestion par exemple des locations ? Alors du coup ça leur permet de travers d'une vue 3D du
23:35jumeau numérique, de voir l'ensemble des informations, donc à la fois technique, une température, un
23:39étail, une consommation, mais également du coup des informations de l'occupant, donc en l'occurrence
23:44le bail par exemple de l'occupant et de savoir effectivement à quel endroit il se trouve dans
23:48le bâtiment, le nombre de mètres carrés qu'il occupe et dans quelle perspective en gros il peut
23:53justement voir au travers d'autres informations l'état locatif. Et donc il y a évidemment
24:00l'utilisation en termes d'impact, notre émission SMS part d'impact, et donc ça permet quoi ? Ça
24:06permet à ses propriétaires d'évaluer aussi l'impact énergétique d'un bâtiment, éventuellement de
24:12l'améliorer ? Alors effectivement l'idée c'est que l'objectif du jumeau numérique, comme il est
24:17augmenté et connecté aux différents métiers du bâtiment, ça permet aux différents acteurs de
24:22gestion d'avoir une vue d'ensemble de l'actif, une vue d'ensemble sur différents secteurs métiers,
24:27et du coup de pouvoir prendre des décisions éclairées, et justement de pouvoir faire les
24:30bons investissements s'il faut réinvestir dans l'équipement qui peut-être consomme trop,
24:34si effectivement une partie du bâtiment est énergivore, et du coup de percevoir mieux
24:39justement la qualité de l'actif par rapport à son contexte d'utilisation. Ça c'est une demande que
24:44vos clients font depuis peu de temps ou qui existait auparavant ? Vous voyez ce que je veux
24:50dire, cette prise de conscience ou cette volonté de faire des économies d'énergie dans les bâtiments ?
24:55Je pense que le contexte aujourd'hui est très propice justement à ce genre de questions, on se retrouve
25:00effectivement avec des enjeux énergétiques, le coût de l'énergie est devenu un vrai enjeu, parce qu'il fluctue,
25:05et on a eu l'année dernière un vrai impact négatif sur le portefeuille des propriétaires, mais il y a
25:10aussi également tous les enjeux réglementaires environnementaux qui pèsent de plus en plus, on
25:14voit qu'effectivement le dérèglement climatique fait qu'on doit respecter, les propriétaires doivent
25:18respecter des trajectoires de décarbonisation, donc mieux gérer leur patrimoine et faire en sorte que
25:22leurs actifs se valorisent le mieux possible dans le territoire. Donc là aujourd'hui c'est
25:27des questions qui ne se posaient pas il y a encore quelques années, et aujourd'hui ils sont obligés de rentrer dans cette perspective.
25:33Est-ce que vous vous empêchez de prendre des décisions, enfin j'allais dire des
25:38mauvaises décisions, mais parfois on est animé de plein de bonnes intentions en matière de réduction
25:43de son impact environnemental, et puis on va choisir une solution qui va s'avérer finalement être
25:46peu efficace ou alors même contre-productif. Vous avez des exemples comme ça de mauvais
25:52chemins que vous avez empêché de prendre en quelque sorte, vous voyez ce que je veux dire ?
25:56Du coup forcément un actif numérique remodélisé en 3D, donc avec une vue 3D, avec des informations de
26:02différents métiers, c'est à dire qu'aujourd'hui souvent un acteur qui va prendre ce genre de
26:06décision pour essayer d'économiser, pour essayer de créer les éléments impactants pour justement
26:10être plus vertueux, il se retrouve à devoir chercher dans différentes sources de données, dans l'entreprise,
26:15au travers du site, et ça c'est très compliqué. Ca va être quoi ces données ? Ca va être accélérer
26:21la recherche de données, d'ailleurs on a mis en place l'intelligence artificielle qui permet
26:25justement d'accompagner, d'augmenter les utilisateurs à accélérer la recherche de données et formaliser
26:30en gros une information, parce qu'il ne faut pas mélanger données et informations, la donnée il y en a
26:33beaucoup, des milliers voire des millions de données qui sont produites, température,
26:37détails locatifs et autres, il faut chercher de la bonne information pour justement permettre à
26:41l'utilisateur, au métier, à prendre les bonnes décisions, les plus éclairées. Et alors ce que j'ai
26:47bien compris c'est que vous êtes aussi un facilitateur pour d'autres opérateurs qui travaillent
26:53sur ces bâtiments, c'est ça ? L'idée du Jumonimonic c'est d'être un objet unique qui donne le référencier,
26:58la connaissance du patrimoine et qui soit partagé avec tous les acteurs, donc du locataire, en passant
27:02par les mainteneurs de technique, les gens qui viennent réparer, les facilities managers, mais
27:05également les gestionnaires, donc les property managers, les asset managers, jusqu'au propriétaire.
27:08C'est-à-dire qu'en gros ça doit être un outil, un objet qui doit partager l'information à tous ces acteurs-là
27:13parce qu'en fait ils en ont tous besoin à leur niveau pour pouvoir justement améliorer leur
27:16quotidien et avoir un impact positif pour le bâtiment. Dernière question, comment vous voyez
27:21la suite, l'avenir de Stéréographe, si vous vous projetez un peu dans cinq ou dix ans ?
27:26L'objectif c'est qu'on devienne un référent aujourd'hui, nous sommes leader sur le marché, on a
27:29déployé le plus grand projet au monde de Jumonimeric pour la frontière de Auchan, Citrus, donc c'est
27:35plus d'un million trois cent mille mètres carrés de déployés sur six pays et notre objectif c'est
27:39d'imposer notre manière, notre philosophie et notre outil sur le marché pour le secteur du privé et du public.
27:44Merci beaucoup Manuel Gomes et bon forum des projets urbains ! Voilà c'est la fin de ce numéro de
27:51Smart Impact, je vous donne rendez-vous demain pour une nouvelle émission spéciale ici depuis
27:58le palais des congrès à Paris, salut !

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