Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui, il revient sur les propos du ministre de la Transformation et de la Fonction Publique, Stanislas Guérini, qui souhaite en finir avec l'emploi à vie dans la fonction publique.
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00:00 - Europain - Pascal Proé, avec vous de 11h à 13h sur Europain.
00:04 Faut-il en finir avec l'emploi à vie dans la fonction publique ?
00:07 Le ministre Stanislas Guerin veut qu'on lève le tabou du licenciement.
00:11 Je vous propose peut-être de l'écouter.
00:14 Il était sur France Inter ce matin.
00:16 Le statut de la fonction publique, c'est la garantie de l'emploi.
00:18 Moi, je ne souhaite pas le remettre en cause.
00:20 Ça veut dire quoi ?
00:21 Ça veut dire que dans la fonction publique,
00:23 quand, par exemple, on supprime un service administratif,
00:26 les agents publics, on leur confie une autre mission.
00:28 Pour ainsi dire, il n'y a pas de licenciement économique dans la fonction publique.
00:32 Et je ne souhaite pas changer ça.
00:33 Je pense que c'est statutairement quelque chose qui est très important
00:36 et qui distingue le public du privé.
00:39 Mais le statut n'a jamais expliqué, jamais,
00:43 pas même en 1946, quand il était instauré,
00:46 qu'on ne pouvait pas avoir de conséquences,
00:48 qu'on ne pouvait pas licencier quelqu'un qui ne fait pas bien son travail.
00:51 Le licenciement pour insuffisance professionnelle existe déjà.
00:53 Il y a cet outil-là.
00:55 Il est très mal défini.
00:56 Et il est surtout extrêmement peu appliqué.
00:59 Je vais vous donner un chiffre.
01:00 Il y a, dans l'État, 2,2 millions d'agents publics.
01:04 L'année dernière, ce sont des chiffres qui sont à peu près les mêmes depuis 10 ans,
01:07 il y a eu 13 licenciements pour insuffisance professionnelle.
01:12 - C'est vrai que ce n'est pas beaucoup manifestement par rapport au privé.
01:14 Mais je m'amuse parce que, bien évidemment,
01:17 je ne suis pas sûr que ce soit le bon moment
01:19 de proposer ce genre de loi à 4 mois des Jeux Olympiques.
01:24 Agnès Verdier-Molinier, directrice de la fondation IFRAP,
01:28 interrogée pour Europe 1 par Laurent Tessier.
01:31 Écoutons-la.
01:31 - La vision qu'on a, nous, de l'emploi à vie dans le secteur public,
01:35 elle est totalement obsolète par rapport aux autres pays d'Europe.
01:39 Pourquoi ? Parce que dans la plupart des pays,
01:41 maintenant, l'essentiel, c'est de la contractualisation avec les agents.
01:44 C'est-à-dire que les agents qui travaillent dans les administrations publiques,
01:49 ailleurs en Europe, ils sont majoritairement des personnels
01:53 qui ont embauché sous contrat, comme dans le privé.
01:56 Alors, ce n'est pas toujours exactement pareil que dans le privé,
01:59 mais finalement, on est allé partout vers la contractualisation
02:03 et le statut tel qu'on le conçoit en France,
02:06 avec cette idée que finalement, d'une certaine manière,
02:09 l'agent serait propriétaire de son emploi,
02:12 en fait, ça n'existe plus ailleurs.
02:14 - Ce que dit Mme Verdier-Molinier, en revanche s'entend cette fois-ci.
02:18 Christian Grollier est avec nous, secrétaire général FO, fonction publique.
02:22 - C'est vrai, je souligne souvent les différences qu'il y a entre le privé et le public.
02:26 Et croyez-moi, ça peut de temps en temps m'agacer.
02:29 Par exemple, la retraite du public n'est pas calculée de la même manière que la retraite du privé.
02:33 C'est plus avantageux pour le public.
02:35 De la même manière, le délai de carence,
02:37 pour le privé, on en est à 5 ou 6 jours de délai de carence imaginé,
02:40 pour le public, c'est un seul journée de carence.
02:43 Lorsqu'on a fait une réforme des retraites,
02:45 on s'aperçoit que le privé, la retraite du privé est équilibrée, elle est même excédentaire.
02:50 Le problème, c'est la retraite du public,
02:52 mais on n'a pas touché aux avantages bien souvent de la retraite du public.
02:55 Et notamment sur le calcul.
02:56 Bon, et c'est vrai aussi, disons-le, qu'il y a un avantage avec cet emploi à vie,
03:02 alors qu'au fond, il n'y a pas, ce que dit Mme Verdier-Molligny,
03:05 au nom de quoi il y aurait-il un emploi à vie pour les fonctionnaires ?
03:09 - Alors, si vous voulez, ce qui est très compliqué,
03:12 c'est qu'on a affaire à des intervenants qui ne savent pas de quoi ils parlent,
03:15 et le plus regrettable, c'est à commencer par le ministre.
03:18 Parce que le fondement du statut général qu'il évoque, en 1946, repris en 1983,
03:24 c'est que le statut, ce n'est pas la garantie de l'emploi.
03:26 Le statut, c'est la garantie de la carrière.
03:29 C'est-à-dire que comme l'agent public n'a pas le droit de travailler dans le privé
03:32 pour améliorer ses fins de mois, le gouvernement lui garantit un déroulement de carrière.
03:37 Après, je suis d'accord avec vous,
03:39 nous n'avons pas le risque du licenciement économique dans les entreprises.
03:41 Et t'as vu, nous ne sommes pas une entreprise, nous n'avons pas à être productif ou rentable.
03:45 Nous rendons des services aux citoyens.
03:46 - Moi j'aimerais que vous soyez parfois rentable et productif, c'est drôle ce que vous dites.
03:50 Si, vous avez quand même un...
03:52 C'est marrant votre phrase.
03:54 Tout le monde doit être productif.
03:56 Rentable, c'est encore autre chose.
03:58 Mais vous devez être quand même productif.
03:59 Vous dites "je ne sais pas, je ne dois pas être productif, c'est formidable".
04:03 - Productif, dans le sens de développer un produit, nous on rend un service.
04:07 - Oui, mais productif, ce n'est pas développer un produit,
04:09 c'est être plus efficace, plus rapide, plus que sais-je.
04:12 Ça, vous avez quand même ce devoir-là.
04:14 - Mais bien sûr.
04:15 - Bon, et rentable, c'est encore autre chose.
04:17 Rentable, vous avez raison, je ne vous demande pas d'être rentable,
04:19 un service public n'a pas à être rentable.
04:20 Mais productif, oui.
04:22 Productif, oui.
04:23 - Productif, efficace, on peut employer tous les termes que l'on veut.
04:26 - Oui, mais vous dites que ce n'est pas le cas.
04:28 - Ça n'a rien à voir avec la garantie de l'emploi à vie, comme le dit le Président de Ministres.
04:30 - Non mais ça, je le dis, c'est encore autre chose.
04:33 Mais c'est vrai que ce que veut dire le ministre,
04:35 c'est que personne n'est responsable de son job,
04:38 et que si celui...
04:41 Par exemple, on peut évaluer, pour un fonctionnaire,
04:46 on peut évaluer sa qualité de travail avec les mêmes critères que dans le privé.
04:49 Est-ce qu'il est efficace, est-ce qu'il est présent, est-ce que ceci, est-ce que cela.
04:52 C'est ça que je veux vous dire.
04:53 - Oui, mais ça existe.
04:55 - Il y a eu 13 licenciements sur 2,5 millions de fonctionnaires l'année dernière.
05:00 Dans le privé, il y en a un peu plus.
05:02 - Alors, d'abord, il y a plusieurs sanctions disciplinaires.
05:05 Évidemment, si le rêve du ministre, c'est de licencier les fonctionnaires,
05:09 il faut qu'il en licencie plus.
05:10 - Non, de sanctionner ceux qui ne sont pas performants, peut-être.
05:13 - Mais vous savez, il y a le licenciement pour faute,
05:16 qui est différent du licenciement pour insuffisance professionnelle qu'évoque le ministre.
05:19 Mais après, les sanctions disciplinaires, il y en a multiples.
05:23 Ça va, bien sûr, de la plus légère à l'avertissement,
05:25 mais ça va aussi sur des suspensions d'activité non payées pendant plusieurs mois.
05:29 Donc, c'est sûr que si on focalise sur le fait qu'il faut absolument licencier,
05:33 il y a peut-être des alternatives avant,
05:35 et faire en sorte que des agents qui peut-être ont des difficultés,
05:38 et qui ont des sanctions disciplinaires plus légères,
05:40 soient formés, améliorés pour continuer à travailler correctement.
05:43 Moi, je suis surpris qu'un ministre qui, hier matin,
05:46 veut rendre la fonction publique plus attractive,
05:49 en disant "je vous présente un projet de loi dans ce sens",
05:51 trouverait une de plus intelligente l'après-midi,
05:53 pour donner de l'attractivité à l'emploi public,
05:55 de dire "je veux licencier davantage de fonctionnaires".
05:57 Et il oublie une chose, c'est que ce gouvernement sous Macron
06:01 a fait en 2019 une loi qui s'appelle la loi de transformation de la fonction publique,
06:05 qui dit "on ne veut plus recruter des fonctionnaires, on recrute des contractuels".
06:08 Où est le problème ?
06:09 - Bon, on va interroger, je crois que nous sommes avec Annick, qui est là ?
06:13 C'est bien cela ?
06:14 - On l'apprendra juste après-midi, Pascal.
06:16 - Juste après-midi.
06:17 - Voilà, après-midi.
06:18 Quand ça aura basculé, bien sûr.
06:20 - Effectivement, nous pouvons continuer.
06:23 - Non mais, moi j'ai le sentiment, c'est vrai par exemple pour les enseignants,
06:28 que s'il y avait une sélection plus grande,
06:31 et une exigence plus grande dans le recrutement,
06:35 avec effectivement des critères sans doute plus haut de gamme,
06:38 tu attirerais effectivement d'autres gens,
06:42 ce serait sans doute plus difficile, mais tu pourrais aussi les payer plus.
06:44 C'est-à-dire que tu pourrais avoir moins d'enseignants,
06:48 et les payer plus, et ce serait un système de compétitivité
06:52 qui peut être intéressant, comme dans le privé, c'est ça que je veux dire.
06:56 - Et nous, on n'est pas du tout fermé à ça.
06:57 On dit depuis des années, que par exemple, si on compare aujourd'hui et il y a 50 ans en arrière,
07:02 on a quasiment 85% d'une cohorte de jeunes qui a le bac.
07:06 Ce n'était pas le cas avant.
07:07 - Mais qui ne mérite pas de l'avoir peut-être.
07:09 - Ça c'est votre aprio, votre postulat.
07:11 Mais en tout cas, c'est la réalité.
07:13 - Oui, mais je suis d'accord avec vous,
07:14 mais vous savez bien, des gens qui ont le bac,
07:15 ils n'auraient pas eu le certificat d'études parfois il y a 50 ans.
07:18 - Oui, mais vous savez, on a parfois des gens qui sont énarques,
07:20 et quand on voit comment ils gèrent les services,
07:23 peut-être que ce serait mieux géré par quelqu'un qui a le bac.
07:24 - Et là, je ne peux pas vous démentir.
07:27 - Je savais qu'on serait d'accord.
07:29 - Et là, je ne peux pas vous démentir.
07:33 - Bon, ceci étant dit, on a une population qui est surdiplômée,
07:36 et aujourd'hui, vous savez qu'on a trois catégories dans la fonction publique ABC,
07:39 le cadre A et le C ouvrier, on va dire,
07:42 et tout le monde est surdiplômé.
07:44 La catégorie C, les agents bac +2, bac +3 et bac +8.
07:47 Donc, il faut qu'on adapte ça.
07:48 Et peut-être qu'effectivement, si on relève le niveau de formation,
07:51 le niveau de diplôme et qu'on met en adéquation les rémunérations,
07:54 on aura plus de fonctionnaires.
07:57 - Aujourd'hui, un jeune homme de 22 ou 23 ans ou 24 ans
07:59 qui rentre dans la fonction publique, quel est son statut ?
08:02 - Alors, il y a deux cas de figure.
08:03 Soit il a une mission où il faut une formation, une certification, style la police,
08:08 et donc il est fonctionnaire,
08:10 soit il est contractuel, donc il a un contrat de trois ans, renouvelable une fois.
08:13 - Et par exemple, dans une grande administration,
08:15 il est contractuel ou il est fonctionnaire ?
08:17 - Les deux sont possibles.
08:19 - Et alors, ça dépend de quoi ?
08:20 Qu'est-ce qui fait qu'il est contractuel ?
08:21 Qu'est-ce qui fait qu'il est fonctionnaire ?
08:23 - Ce qui joue le plus, c'est le statut particulier du corps dans lequel il rentre.
08:27 Donc, s'il faut une formation comme la police, c'est de la fonctionnalisation.
08:30 - Mais la poste, par exemple ?
08:32 - Alors, la poste, il n'y a plus de fonctionnaires recrutés depuis des années,
08:35 puisqu'il n'y a plus que des salariés du secteur privé à la poste.
08:37 - D'accord.
08:38 - Voilà, et il doit rester à peu près 60 000 fonctionnaires entre la poste et l'onge.
08:41 - Dans l'enseignement, par exemple, qui est de la fonction publique ?
08:44 - Aujourd'hui, ce sont des fonctionnaires majoritairement,
08:46 mais on commence à trouver des contractuels.
08:49 - Écoutez, on va échanger avec...
08:53 - Les auditeurs, et notamment Annie.
08:55 - Annick, qui va pouvoir nous donner ce qu'elle pense.
08:57 - J'espère que vous êtes prêts.
08:58 - Christian Grolier, qui est secrétaire général FO, fonction publique.
09:02 Il y a combien aujourd'hui de membres qui travaillent dans la fonction publique en France ?
09:06 - Alors, si vous prenez toute la fonction publique,
09:08 c'est-à-dire l'État, les collectivités territoriales, hospitalières,
09:10 il y a 5,7 millions d'agents.
09:12 Et sur ces 5,7 millions d'agents,
09:14 ce qui représente 20 % de l'emploi salarié du pays,
09:16 vous avez 3 850 000 fonctionnaires à statut.
09:19 - D'accord.
09:20 Et quand on travaille dans une collectivité territoriale, on a quel statut ?
09:24 - Pareil que dans l'État.
09:25 On est soit fonctionnaire, notamment pour les plus anciens,
09:27 et contractuel pour les plus récents.
09:29 - D'accord.
09:30 11h57, à tout de suite.
09:33 - Et pour réagir avec Pascal Pro sur Europe 1 de 11h à 13h,
09:36 vous composez ce numéro, belle fin matinée sur Europe 1.
09:39 - Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 21.
09:43 Europe 1, 11h, 13h, Pascal Pro et vous.
09:50 - On est avec Annick. Annick, dites le phénomène.
09:54 - Bonjour Pascal.
09:56 - Annick, dites le phénomène.
09:58 Bon alors, monsieur...
10:00 - Pascal, j'ai tout fait ce que vous avez dit ce matin.
10:05 - Ah bah je vous en doute bien.
10:06 - J'ai pointé.
10:07 - Vous êtes levé à quelle heure ?
10:08 - Ah bah... Non, il était que 7h.
10:11 Sauf que j'ai pressé les oranges et ça vous l'avez pas précisé.
10:14 - Et là vous avez les petites oranges j'imagine ?
10:16 - Ah bah oui, oui. Alors on fait des maths avec papy en ce moment.
10:19 - Bon bah papy doit être content. Il s'est levé à quelle heure papy ?
10:22 - Ah bah comme d'habitude.
10:24 - C'est-à-dire 9h, 9h30 ?
10:25 - Absolument.
10:26 - Bah il retarde évidemment, c'est ce qu'il attend.
10:30 - Il repousse l'échéance.
10:32 - Il repousse l'échéance.
10:35 Bon, chère Annick, d'abord monsieur Grollier est d'abord très courtois,
10:41 très sympathique et je demande de le ménager.
10:44 Il est secrétaire général et faux fonction publique.
10:47 Donc soyez gentil avec lui.
10:49 - Je vais le ménager mais je vais dire ce que je pense quand même, sinon c'est pas la peine.
10:51 - Allez-y, allez-y, vous pensez quoi ?
10:53 - Alors moi je pense qu'il n'y a aucun pays au monde où on a un contrat de travail à vie.
10:57 Aucun. Sinon, alors qu'on me le dise.
10:59 Et je ne connais aucun pays au monde où on ne travaille que 35h par semaine.
11:03 Ça, on n'a pas réussi à exporter ce projet-là.
11:07 Ça on n'a pas réussi. Personne n'a réussi.
11:10 - Bah parfois on travaille moins même, parce qu'à la mairie de Paris on travaillait entre 28h et 32h par été.
11:15 Je ne sais pas si c'est vrai ou pas.
11:17 - Bah évidemment !
11:19 - Je ne vais pas amener de l'eau au moulin de madame.
11:21 - Non mais on travaillera à la mairie de Paris entre 28h et 32h.
11:24 La mairie de Paris ce sont des fonctionnaires ?
11:26 - Oui, ce sont majoritairement des fonctionnaires.
11:28 - Évidemment que ce n'est pas convenable si...
11:30 - Non mais c'est absolument faux, c'est encore des rumeurs.
11:32 Il y a 1607 heures à faire dans la fonction publique.
11:34 - Oui.
11:35 - Voilà, donc il y a 1607 heures à la mairie de Paris.
11:37 - Oui, bah écoutez, avec 10 milliards de déficit.
11:40 - Ça c'est autre chose.
11:41 - Ça c'est autre chose.
11:42 - Bah écoutez, ça fait partie du package.
11:44 - Si on a moins de personnes, ça coûtera moins cher.
11:49 Et on réduira le déficit.
11:51 - C'est pas sûr que ce sera moins cher.
11:52 - Bon, allez-y Annie, que voulez-vous dire sur la fonction publique en France ?
11:55 D'abord, est-ce que vous trouvez que vous, vous êtes sans doute comme tout à chacun
11:58 confronté à la fonction publique, est-ce que vous trouvez que ça marche bien ?
12:01 - Bah évidemment, non que ça marche pas.
12:03 Il n'y a rien qui fonctionne de toute façon.
12:04 - Alors qu'est-ce qui marche pas bien ?
12:05 - Bah écoutez, on le voit tous les jours.
12:07 La justice, la police, l'éducation nationale, le centre des impôts,
12:13 on sait rien parce que maintenant on paye, c'est prélevé directement.
12:16 Alors on sait pas trop.
12:17 Mais sinon, il n'y a rien qui fonctionne, monsieur, rien.
12:20 - Bah écoutez, c'est une façon...
12:23 - Et puis il faut aussi prendre rendez-vous pour faire sa carte d'identité, maintenant.
12:26 - Bah il faut prendre rendez-vous, oui, ça, mais il faut pas...
12:29 Ça c'est pas très ennuyeux de prendre...
12:31 Quand vous allez chez le médecin, vous prenez rendez-vous, et chez le coiffeur aussi.
12:33 - Ah non mais dans le temps, c'était pas comme ça.
12:35 On allait directement à la mairie et puis ça se passait bien.
12:38 - Oui, dans le temps, enfin c'est pas un argument.
12:40 Je veux dire, quand vous allez chez le coiffeur, vous prenez rendez-vous.
12:43 - C'est une contrainte.
12:44 - C'est une contrainte de prendre rendez-vous, Annick ?
12:46 - Eh bien bien sûr, il faut d'abord savoir si on est là,
12:48 parce qu'un jour dans trois semaines, dans un mois, on sait pas.
12:50 - Non mais c'est pas... Ecoutez, franchement, là, faut peut-être pas exagérer.
12:53 - C'est une contrainte.
12:54 - Je vous ai connus meilleur que ça, Annick, si vous me permettez.
12:58 Non mais je veux bien entendre des arguments, mais...
13:01 Non, l'argument qui est vrai, si vous me permettez,
13:04 et qui est un argument de psychologie.
13:06 Bon, si vous dites à quelqu'un qu'il sera là tout le temps,
13:11 que vous le vouliez ou non,
13:13 il a une possibilité d'être peut-être moins performant,
13:18 ou d'être moins en tension, ou d'être moins mis en concurrence, etc.
13:23 C'est sûr que l'âme humaine est ainsi faite,
13:26 que si vous dites à quelqu'un "t'as ton emploi à vie",
13:29 il est possible qu'il ne fasse pas tous les efforts pour travailler, être plus performant.
13:35 Je l'entends, vous l'entendez.
13:37 C'est-à-dire que nous, on est dans des métiers, effectivement,
13:40 où on n'a pas d'emploi à vie.
13:41 Alors, bien sûr, je peux considérer que notre situation est plus agréable sur le plan financier.
13:46 Ce qui est vrai.
13:47 Pas pour tout le monde, je vous assure, pas pour tout le monde.
13:49 - Bien sûr.
13:50 - Bon, pas pour tout le monde.
13:51 Mais cette notion d'emploi à vie,
13:53 elle peut être source, non pas de démotivation,
13:57 mais de dire "bon, de toute façon, ça change rien".
13:59 Donc là, tu fais vraiment confiance à la personne qui est fonctionnaire.
14:03 Donc, s'il est motivé, s'il prend à cœur son job,
14:06 s'il a une responsabilité professionnelle grande, il n'y a pas de souci.
14:09 Mais on sait bien que l'âme humaine, parfois, il y a des gens qui...
14:13 Alors que dans le privé, ces gens-là, ils n'ont pas le choix.
14:15 - Je ne vous dirais pas que ça n'existe pas.
14:18 - Dans le privé, ils n'ont pas le choix.
14:19 - Non, mais d'abord, je le répète, l'emploi à vie n'existe pas dans la fonction publique.
14:23 Il y a moins de licenciements que dans le privé,
14:25 parce que par nature, il n'y a pas de licenciement économique.
14:28 Donc, le licenciement, il est lié à une faute.
14:30 Suivant la gravité.
14:33 - Oui, mais une faute, c'est difficile parfois,
14:35 évaluer une faute de quelqu'un qui a un petit reflent, c'est difficile.
14:38 - C'est pour ça qu'on touche à notre souci.
14:40 On touche au souci du management.
14:42 C'est comment on peut arriver à faire du management dans la fonction publique ?
14:45 Quelles sont les marges de manœuvre ?
14:46 - Et bien voilà, je vous pose la question, vous la posez vous-même.
14:49 - Je vous le dis, il n'y en a quasiment pas.
14:51 Mais ce n'est pas de la responsabilité du manager s'il n'y en a pas.
14:53 - Il n'y a pas de management dans la fonction publique ?
14:56 - Il n'y a pas de management dans ce style-là.
14:57 Pourquoi ? Quand le ministre dit "il faudrait licencier un petit peu plus",
15:01 ça sous-entendrait que ce qu'on appelle les managers aujourd'hui ne font pas leur boulot.
15:05 C'est-à-dire qu'ils n'instruisent pas de procédure,
15:07 et finalement ils ne font rien pour soi-disant un agent qui ne travaillerait pas.
15:11 C'est faux.
15:12 C'est faux, simplement, comme je le disais tout à l'heure,
15:14 tout n'aboutit pas au licenciement, parce que l'objectif c'est quoi ?
15:17 - Mais vous, par exemple, vous êtes manager ?
15:19 Dans votre activité, vous êtes plutôt vous un fonctionnaire "haut de gamme" ?
15:23 - Moi je suis aujourd'hui permanent syndical, donc je n'ai pas là, je ne manage pas.
15:26 - Mais autrement ceux qui sont à votre niveau, ils managent ?
15:29 - Bien entendu.
15:30 - Alors comment tu manages ?
15:31 - La difficulté du management, c'est d'abord, la première carotte, c'est la carotte budgétaire.
15:35 Et aujourd'hui, pour donner un exemple très concret, vous avez 10 agents à manager.
15:39 Quand vous recevez votre enveloppe de primes, c'est le taux 1 pour tout le monde.
15:43 Vous n'avez aucune marge.
15:45 Donc si vous estimez qu'il y en a 1 sur les 10,
15:48 qui a été un peu plus investi, qui a été un peu plus motivé,
15:51 ça veut dire que pour lui donner au-delà de 1, un 10, un 20, il faut en baisser un autre.
15:55 - Je ne suis pas sûr de tout comprendre.
15:58 - Si vous avez 10 agents qui ont une enveloppe au taux 1,
16:01 si vous les donnez un 10 à l'un, il faut mettre 0,90 à un autre.
16:04 - Je m'arrête.
16:05 - Et comment vous les faire ?
16:06 - Pour équilibrer, c'est ça ?
16:07 - Vous voyez que le management, ce n'est pas facile dans la réalité.
16:09 Ça veut dire qu'on ne vous donne pas une enveloppe, on vous dit "faites ce que vous voulez".
16:12 Il y a le taux 1 qui se tâche utèrement.
16:14 - Le taux 1, c'est quoi le taux 1 ?
16:15 - Admettons que ce soit 1000 euros l'année, pour faire un chiffre rond.
16:17 Tout le monde a 1000 euros.
16:18 - Mais pourquoi vous dites "tout le monde" si on vous donne une enveloppe ?
16:20 - On vous donne 1000 euros de prime.
16:22 - Voilà, 10 agents, vous avez 10 000 euros.
16:25 - Donc on vous donne 10 000 euros pour vous, de prime.
16:28 - Et il est prévu que l'agent qui fait correctement son travail touche 1000.
16:31 - Oui.
16:32 - Et vous vous dites que vous, sur les 10, j'en ai un qui fait mieux que les autres.
16:35 Je vais donner 1200.
16:37 Et vous ne les avez pas, les 200, sauf si vous les piquez aux autres.
16:39 - Oui, mais si.
16:41 - Et si les autres font bien leur boulot, pourquoi vous allez les piquer aux autres ?
16:43 - Parce qu'ils le font moins bien que l'autre.
16:45 - Alors lequel vous prenez sur les 9 qui restent ?
16:47 - Bon, non.
16:49 - Vous voyez la difficulté de manoeuvrer quand vous n'avez pas de marge de manœuvre.
16:52 - Bon, Annick, elle est dans la...
16:56 - Et puis je pense qu'Annick, elle aime les fonctionnaires.
16:58 Parce que je suis sûr qu'elle a applaudi les hospitaliers pendant la Covid.
17:01 Qu'elle a remercié les forces de police pendant les attentats.
17:03 - Non, mais moi je trouve que les policiers sont formidables.
17:05 - Non mais arrêtez, arrêtez, ça c'est du blablabla ça.
17:07 - Les policiers sont formidables.
17:09 - On va aller dans le concret un petit peu là.
17:11 J'aimerais bien qu'on aille un petit peu dans le concret.
17:13 - Allez dans le concret.
17:14 - Alors moi j'ai oublié.
17:15 - Je vais vous demander si c'était dans le concret.
17:17 - Alors moi je souhaiterais bien que tous ces fonctionnaires,
17:20 tous ces agents, ils aient une évaluation annuelle.
17:22 Avec des objectifs à réaliser, et qu'ils soient réalisés ou pas réalisés.
17:27 A partir de là, on leur donne la prime.
17:29 - Mais pour les profs c'est le cas.
17:30 - Mais pour les pratiquants, on les voit à 100 fois remplis, c'est l'objectif.
17:33 - Vous n'allez pas le croire, mais je suis d'accord avec Annick.
17:35 - C'est pas plus compliqué que ça.
17:36 - C'est formidable.
17:38 - Nous sommes en progrès constant.
17:40 - Mais il n'y a pas d'objectifs présents dans la fonction.
17:43 - Mais c'est au manager de les fixer les objectifs.
17:45 - Oui.
17:47 - De manière annuelle.
17:49 - Tiens, alors il y a un entretien professionnel annuel.
17:53 - D'accord.
17:54 - Et bah c'est quoi compliqué ?
17:55 - Vous voyez qu'on est d'accord, il existe déjà.
17:57 - Alors il y a une difficulté si vous voulez.
17:59 - Je comprends pourquoi vous la prenez à chaque mission.
18:02 - Madame est plus classe.
18:04 - Bon, montez-nous le fonctionnement, parce que ça, ça nous intéresse.
18:07 - En fait, si vous voulez, il y a un entretien professionnel annuel,
18:10 avec des objectifs qui sont fixés en début d'année,
18:12 et on vérifie en fin d'année si les objectifs sont atteints.
18:14 - D'accord.
18:15 - Sous le gouvernement de François Hollande,
18:19 tous les mécanismes d'avancement qui étaient liés
18:22 aux résultats d'un entretien professionnel ont été supprimés.
18:25 - Pourquoi ?
18:26 - Pour faire des économies.
18:27 Parce qu'en fait, quand vous aviez quelqu'un qui était, par exemple,
18:30 qui avait atteint ses objectifs, et encore mieux parfois,
18:32 et bien on pouvait le faire avancer dans sa carrière,
18:35 pour changer d'échelon, plus vite.
18:37 Ils ont supprimé ça, parce que ça coûtait plus cher si on les faisait avancer plus vite.
18:40 Il était plus rapidement inscrit à la promotion,
18:43 ce qui était logique, puisqu'il atteignait ses objectifs avec plus de pacité.
18:46 - Donc ça rencouragait...
18:47 - Tout ça, ça a été supprimé sous Hollande.
18:49 - Et ça, c'était Nicolas Sarkozy qui avait mis en place ça, j'imagine, non ?
18:52 - Oui, c'était mis en place sous Sarkozy.
18:53 - C'est l'esprit de Nicolas Sarkozy, ce qui ne m'étonne pas,
18:56 et ça a été encore une bêtise faite par François Hollande.
18:59 - Alors, moi je ne le personnaliserai pas, mais ça a été...
19:01 - Moi, si.
19:02 - Oui, je sais, je sais.
19:03 - Non mais c'est dommage, parce que...
19:04 - C'est une bêtise budgétaire.
19:05 - Oui, mais ça, vous le regrettez, manifestement,
19:07 parce qu'il y avait un peu de compétition, d'une certaine manière,
19:11 et c'est jamais mauvais signe.
19:12 - Il y avait surtout des éléments de comparaison objectifs
19:15 qui permettaient, dans un cadre collectif,
19:17 d'évaluer les agents de manière différente.
19:19 - On marque la pause, et on revient avec Annick,
19:21 parce qu'elle nous fait rire.
19:23 Le déjeuner est prêt, Annick ?
19:25 - Bah écoutez, je me suis accordée un petit break, là,
19:28 mais ça va bien se faire, oui, oui, oui.
19:31 J'ai des magrets de canard pour ce midi, ça va bien se faire.
19:33 - Ah, ça va bien.
19:34 - Des magrets de canard avec quoi ?
19:36 - Euh... Ah merde, j'ai oublié de faire les frites !
19:38 - Ah, alors je suis pas sûr...
19:40 - Je vais prendre la parole, si elle n'a pas fait les frites.
19:42 - Et ce sont des vraies frites, ou ce sont des...
19:44 - Ah, des vraies frites, des vraies frites, d'accord,
19:46 c'est pas un déconner, non.
19:47 - Donc vous épluchez les pommes de terre ?
19:48 - Bah bien sûr ! Bien sûr !
19:49 - C'est Joël qui a épluché, je suis sûr.
19:51 - Non, c'est moi !
19:52 - Il fait des maths avec ses petits-enfants.
19:54 - Non, mais là, c'est pas... Non, c'est...
19:55 Effectivement, il est 12h15.
19:56 - 12h15, à quelle heure est le déjeuner ?
19:58 - Ah bah écoutez, à cause de vous, ça va être retardé, écoutez.
20:00 - Bah oui, mais ne m'engueulez pas non plus, j'y peux rien !
20:03 - Je vous le dis, bon...
20:05 - Ils ont qu'à faire des maths en attendant, et puis voilà.
20:07 - Et bah c'est ce qu'ils font actuellement, c'est ce qu'ils font.
20:08 - Bon, il n'y a pas d'entrée ?
20:10 - Euh... Oh bah écoutez, j'ai bien...
20:12 - Tu sais, il y a des concombres et puis des tomates, là.
20:14 - Oui, c'est sympa.
20:15 - Et hier, ils ont eu des crabes, hein.
20:17 - Parce que nous sommes à Saint-Malo, ils ont eu du crabe hier.
20:19 - Ah !
20:21 - Ça, c'est des repas de riches !
20:23 - Et j'assède que les pâtes de crabe, parce que c'est plus facile pour eux, à éplucher.
20:26 - Et oui, à éplucher un crabe, c'est plus facile que des pommes de terre, c'est ce que vous dites ?
20:29 - Ecoutez, on peut dire les pâtes.
20:31 - Oui. Et un petit dessert est prévu ?
20:34 - Euh... Alors moi j'ai du kouign-amann, mais ils aiment pas ça, grave.
20:37 - Ah bon ? Bah nous aussi, Gaspard Proust, il...
20:39 - Alors j'ai le meilleur kouign-amann du monde.
20:40 - Et bah Gaspard Proust, il nous a apporté un kouign-amann ce matin dans la rédaction.
20:43 - Ah oui, je suis sûr que...
20:44 - Je suis sûre que le sien n'est pas aussi bon que le mien.
20:46 - Bah évidemment, il n'est pas aussi bon que le vôtre.
20:48 - Ah non, j'ai mis 10 ans avant de trouver un bon kouign-amann à Saint-Malo. 10 ans !
20:52 - 10 ans, bah évidemment !
20:53 - Il a fallu en manger, hein !
20:55 - Et bah...
20:56 - J'ai pris 32 kilos !
20:57 - Attends, je vais t'essayer, il était pas bon.
20:59 - Il était pas bon, j'en ai trouvé un bon.
21:01 - C'est un boulanger qui est à Châteauneuf-Dy-Lévilène.
21:03 - Vous m'auriez dit que vous aviez pris votre kouign-amann chez le boucher, j'aurais été sûr.
21:08 - Il est 12h16 !
21:09 - C'est le boulanger de Châteauneuf-Dy-Lévilène, c'est le meilleur kouign-amann du monde.
21:12 - On donne l'adresse tout de suite après, et vous nous direz la tempête à Saint-Malo, parce qu'il y a une tempête là, c'est genre...
21:17 - Il y a une tempête, il y a une tempête.
21:18 - Elle est passée la tempête, je crois.
21:19 - Oui, bah je crois, c'est vous qui êtes à Saint-Malo.
21:20 - C'est Annick, la tempête.
21:21 - Elle est là, c'est la tempête Annick.
21:23 - À tout de suite, à tout de suite.
21:25 - Et vous réagissez avec Pascal Praud, 11h à 13h sur Europe 1.
21:28 - 11h à 13h sur Europe 1, vous composez ce numéro qui est non surtaxé. A tout de suite.
21:32 - Appelez Pascal Praud au 01 80 20 39 21.
21:36 - Europe 1.
21:37 - Pascal Praud et vous.
21:38 - De 11h à 13h sur Europe 1.
21:40 - Bonjour, merci, monsieur Christian Groulier, qui est secrétaire général FO et fonctions publiques.
21:44 Il réagissait au propos de Stanislas Guérini.
21:46 Le statut n'a jamais expliqué qu'on ne pouvait pas licencier quelqu'un qui ne fait pas bien son travail, disait-il.
21:53 Et c'est vrai qu'il remet un peu en cause le statut.
21:56 C'est vrai que, vous nous avez expliqué notamment les systèmes de primes,
22:00 on pourrait imaginer un système où les primes soient variables,
22:03 pas d'augmentation de l'échellon systématique,
22:05 ce qui permettrait d'augmenter la masse salariale fixe.
22:10 Autrement, s'il y a une augmentation de l'échelon systématique,
22:17 j'imagine qu'on augmente la masse salariale fixe, et une fois l'échelon obtenu,
22:21 la personne lève le pied, c'est ça que ça veut dire, j'imagine.
22:25 - C'est le principe de la carrière, c'est-à-dire que tous les 2-3 ans...
22:29 - Je suis pas sûr de comprendre ce que j'ai dit.
22:31 - Ça se voyait, mais c'est bien, c'est le principe de la carrière.
22:33 - Je voulais rien dire, mais ça s'est vu.
22:35 - Je suis pas sûr, il y a quelqu'un qui m'a proposé cette solution,
22:39 mais je ne suis pas sûr d'avoir compris.
22:41 En tout cas, ce qu'on retiendra de cette séquence,
22:44 c'est que vous avez un ministre à 4 mois des JO,
22:47 qui veut mettre un pied dans la fourbilière.
22:49 - Exactement.
22:50 - On va voir.
22:51 - Et qui doit réviser ses fondamentaux sur le statut.
22:53 - Exactement. On vous remercie beaucoup, M. Grollier.
22:55 - Merci à vous.
22:56 - Merci.
22:57 - Je sais que vous êtes attendus sur une autre télévision,
22:59 parce que c'est un sujet qui fait réagir.
23:01 Il est 12h22.
23:03 11h, 13h, Pascal Pro sur Europe 1.