• il y a 9 mois
Mettez vous d'accord avec Frédéric Fougerat, Florence Berthout, Jean-Baptiste Moreau, Brice Nkonda

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-03-28##

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News
Transcription
00:00 [Musique]
00:02 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
00:06 Parlons vrai et parlons vrai qui est une véritable réussite sur YouTube parce que nous sommes, vous êtes et on vous en remercie, plus de 900 000 abonnés sur notre chaîne YouTube.
00:17 C'est désormais officiel mais on est extrêmement fiers d'avoir cette confiance de votre part.
00:23 C'est un chiffre impressionnant et votre fidélité, votre présence nous honore tous.
00:29 Et on est ravis surtout que vous puissiez parler vrai, que nous puissions parler vrai avec vous.
00:35 Donc voilà, c'était le petit clin d'œil aujourd'hui avec nos quatre débatteurs aussi qui sont, vous en êtes aussi, c'est grâce à vous tous qui venez sur ces plateaux et débattre de l'actualité sans langue de bois.
00:49 Je vous salue donc Frédéric Fougera. Bonjour Frédéric.
00:51 Bonjour Christine.
00:52 Président de TANCAN Paris, une agence de communication et cofondateur de l'agence Cogiteur et auteur de la com est un métier.
00:58 Oui mais il y a un petit dernier qui s'appelle Anthologie de la com.
01:02 Merci de me l'avoir offert, je vais effectivement me plonger dedans.
01:07 Florence Berthoud, bonjour Florence.
01:09 Bonjour.
01:10 Maire du 5ème arrondissement de Paris, tout va bien ?
01:12 Tout va bien.
01:13 C'est un petit peu long pour venir mais...
01:15 Non, c'est étonnant.
01:16 Vous m'étonnez.
01:18 Mais la prochaine fois je viendrai en...
01:20 En quoi ?
01:21 Ado d'âne.
01:22 Vous irez aussi vite.
01:24 En nageant dans la sèche peut-être.
01:26 Autour de ce plateau également, Jean-Baptiste Moreau. Bonjour Jean-Baptiste.
01:31 Par parole du CINTANC, agriculture, stratégie, ancien agriculteur évidemment.
01:35 Et ancien député aussi.
01:37 Et Brice Nkonda, chef d'entreprise, coordinateur du collectif Les Voix des Quartiers Impopulaires.
01:42 Brice bonjour. Alors on va revenir sur le travail, le travail, le travail, puisque Gabriel Attal était hier soir
01:49 et il veut absolument remettre les Français au travail, en tous les cas les chômeurs, réduire le chômage.
01:54 Mais par quel bout faut-il s'y prendre ?
01:57 Réduire la durée d'indemnisation, le montant des allocations aussi des chômeurs,
02:01 aller tendre vers le zéro chômage.
02:05 Qu'est-ce que vous en pensez de tout ça ?
02:07 Les 35 heures aussi, il est revenu cette semaine de 4 jours.
02:10 Il souhaite que ce soit...
02:12 Alors attention, faire 35 heures en 4 jours,
02:15 est-ce qu'il faut revoir l'organisation du temps de travail dans les entreprises ?
02:18 Ce matin avec Jean-Jacques Bourdin, le président de la CGPME,
02:22 on a bien senti que le sujet l'a gassé un tout petit peu.
02:26 Et puis qu'est-ce que vous avez pensé de la prestation du Premier ministre hier soir ?
02:29 Est-ce que vous avez assisté, comme certains le disent, à la prestation d'un hyper Premier ministre,
02:34 comme on a un hyper Président ?
02:36 Ça, ça sera à décrypter avec vous quatre.
02:39 L'affaire du lycée Maurice Ravel, est-ce que c'est l'affaire de trop aujourd'hui ?
02:44 Je rappelle les faits, ce proviseur qui est donc parti
02:47 après avoir subi des menaces de mort sur les réseaux sociaux
02:51 pour avoir demandé à une élève d'enlever son voile.
02:53 L'élève avait raconté qu'elle avait été violentée,
02:56 tout ça a été classé sans suite, mais toujours est-il
02:58 que la laïcité vous semble-t-elle en danger ?
03:01 Est-ce que c'est l'affaire de trop ?
03:02 A-t-on abandonné finalement le personnel de l'éducation nationale à ce sujet-là ?
03:06 Faut-il une loi si on a le temps sur la discrimination capillaire ?
03:10 Alors je souris, mais c'est un vrai sujet aussi pour certains.
03:14 Et puis enfin on fera un détour sans doute par le Brésil
03:17 où le président de la République Emmanuel Macron sillonne ce grand pays.
03:21 Ça faisait longtemps que la France n'avait pas été en visite d'État là-bas
03:24 et il dit qu'il faut un nouvel accord du Mercosur,
03:28 une nouvelle génération de cet accord.
03:30 Je me tourne vers vous Jean-Baptiste parce que ça concerne le domaine agricole.
03:34 Bon, coup de cœur, coup de gueule.
03:36 On commence par... bah pas Florence, avec un coup de cœur.
03:40 Vous allez voir un beau film.
03:42 Je vous rappelle le film de Fontaine.
03:47 J'aime bien quand je viens sur votre antenne essayer de faire le maximum de coups de gueule
03:52 parce qu'on a tellement l'occasion de faire des coups de gueule
03:55 que je me dis, essayons de mettre un peu de soleil dans nos vies.
03:59 Il y a un très beau film de Fontaine, qui est une très grande cinéaste je trouve,
04:04 qui est sorti récemment, "Boléro".
04:07 Alors, coup de cœur pour deux raisons.
04:11 Il y en a une quand même, c'est qu'un bout du film a été tourné dans mon arrondissement,
04:17 donc Cocorico, parce qu'en fait Ravel y a vécu trois ans rue Lagrange.
04:23 J'avais vu, d'ailleurs j'ai rencontré assez longuement Fontaine
04:27 pour voir un peu ce qu'on pouvait faire peut-être dans la mairie,
04:29 enfin mettre des lieux à disposition.
04:31 Je trouve qu'elle a vraiment un talon fou.
04:33 Et ce qui est intéressant, c'est que vraiment elle ausculte...
04:36 Il y a l'homme et puis il y a le processus de création.
04:40 C'est subtil, c'est intelligent, et en même temps ça se laisse bien regarder.
04:46 Et puis moi je milite pour que, en politique,
04:52 il y ait toujours une place importante pour la culture.
04:58 J'ai créé un festival du livre, je défends les librairies,
05:02 j'ai défendu les bouquinistes, on a gagné, oura, oura, dites-le !
05:05 On vous invite tous, on va faire la fête dans ma mairie
05:08 avec le président de l'association des bouquinistes.
05:10 Et il y aura le préfet de police, voilà, qui est bon joueur et qui va venir,
05:13 et je le remercie, je le remercie beaucoup.
05:15 Et je pense que la politique, la culture, pardonnez-moi,
05:20 c'est pas la cerise sur le gâteau.
05:22 Si on l'ouvre au plus grand nombre,
05:24 on peut à la fois être exigeant, populaire,
05:26 tout ça c'est des débats qui n'ont pas lieu d'être.
05:29 Ça aide à être intelligent, et ça aide aussi à jouer collectif.
05:33 Et vous voyez, on va aborder tout à l'heure avec vous
05:36 cette question très très préoccupante de la laïcité
05:40 qui touche maintenant tous les établissements.
05:43 Ça ne touche pas, comme je l'ai entendu,
05:46 que les établissements qui seraient dans des banlieues difficiles, etc.
05:50 Là, j'étais ce matin dans un de mes collèges,
05:53 il y a eu hier une alerte avec des comptes
05:56 qui ont été piratés de collégiens,
05:59 pour dire "on va vous décapiter", etc.
06:02 Mais si on mettait de la culture,
06:07 parce que la culture c'est la musique,
06:10 c'est l'écrit, c'est le bon cinéma, c'est tout ça,
06:14 ça contribuerait aussi à pacifier les choses.
06:18 C'est pas le seul remède, mais c'est pas du tout du détail.
06:22 Vous savez, moi je suis une boursière de l'éducation nationale
06:24 qui a été biberonnée au livre depuis sa plus tendre enfance.
06:28 Très très importante.
06:30 Donc, vive le boléro !
06:32 En sachant que Ravel avait été, à ce moment-là,
06:34 personne n'aimait sa musique.
06:36 Et pardon, vous dites une chose très importante,
06:38 c'est-à-dire qu'une fois qu'il fait le boléro,
06:40 il part aux Etats-Unis,
06:42 parce que sa musique est totalement incomprise,
06:44 c'est une commande de la grande danseuse et mécène
06:48 Ida Rubinstein,
06:50 et puis cinq ans après, c'est la maladie...
06:54 c'est la maladie psy, on va dire ça comme ça,
06:56 il ne peut plus parler, c'est terrible.
06:58 Il va terminer sa vie quasiment en challant.
07:00 Donc allez-vous voir, allez au cinéma,
07:02 j'ai envie de vous dire, alors moi je milite pour que
07:04 l'éducation, la culture et le sport
07:06 ne soient que dans un seul même ministère.
07:08 Il y a des pays où ça se fait,
07:10 parce qu'on marche sur deux jambes.
07:12 C'est le genre de mode.
07:14 C'est intéressant pour la jeunesse.
07:16 C'est la phase de la même pièce.
07:18 Oui, je trouve que vous avez tout à fait raison,
07:20 et avec un lien très fort avec le ministère de l'éducation nationale.
07:24 Allez, on est malheureusement obligés de faire la pause,
07:26 parce que l'info de 11h arrive,
07:28 et puis on va retrouver Jean-Paul Delperri aussi pour la sélection
07:30 du tiercé "Carte et carte et plus" dans un instant.
07:32 A tout de suite.
07:34 Sud Radio, le 10h midi,
07:36 mettez-vous d'accord,
07:38 Christine Bouillaud.
07:40 Avec Frédéric Fougera, président de Tintin Paris,
07:42 agence de communication, confondateur de l'agence Cogiteur,
07:44 auteur de "La Comme est un métier"
07:46 et anthologie de la Comme,
07:48 le petit dernier qui vient de sortir
07:50 aux éditions Bréel Studi Rama.
07:52 Florence Berthoud, maire du 5e arrondissement de Paris,
07:54 Jean-Baptiste Moreau, ancien député,
07:56 ancien agriculteur, porte-parole de Think Tank
07:58 "Agriculture et stratégie",
08:00 et Brice Nkonda, chef d'entreprise,
08:02 coordinateur du collectif "Les Voix des quartiers impopulaires".
08:04 Alors, avant de revenir
08:06 sur Gabriel Attal et sa prestation,
08:08 les annonces faites hier par le Premier ministre,
08:10 Florence, c'était un coup de cœur sur le film d'Anne Fontaine "Boléro",
08:14 on en venait à parler de la culture,
08:16 et l'important c'est pendant la pause de l'info,
08:18 beaucoup voulaient réagir justement à cet aspect-là.
08:20 Frédéric ?
08:22 Moi je voulais revenir sur une phrase très importante
08:24 prononcée par Florence,
08:26 qui est "la culture ce n'est pas la cerise sur le gâteau".
08:28 C'est pas anodin, c'est très important.
08:30 La culture c'est pas un détail, c'est pas un gadget,
08:32 c'est un socle, c'est notre histoire,
08:34 et c'est aussi ce qui permet de construire l'avenir.
08:36 Et c'est aussi pour ça que les radicaux,
08:38 politiques, qu'ils soient religieux, d'extrême droite,
08:40 d'extrême gauche, peu importe, cherchent à imposer
08:42 une autre culture pour façonner
08:44 notre société à leur image, à leur vision.
08:46 Donc c'est très important, la culture c'est pas la cerise sur le gâteau.
08:48 Et donc on ne plaisante pas
08:50 quelque part avec la culture, on la respecte,
08:52 on la protège.
08:54 C'est un coup de coeur pour le coup de coeur de Florence.
08:56 Il ne faut pas avoir peur de la culture,
08:58 parce que souvent on a l'impression que c'est un
09:00 vilain mot réservé aux élites,
09:02 mais non, pas du tout !
09:04 Et Gabriel Attal l'avait dit d'ailleurs,
09:06 la culture et l'éducation,
09:08 c'est les deux piliers de lutte contre les fanatismes
09:10 et les extrémismes, et la radicalité
09:12 quelle qu'elle soit. Ce qu'il nous manque aujourd'hui dans notre société,
09:14 c'est de la culture,
09:16 c'est pas autre chose.
09:18 On est dans un déficit culturel assez flagrant.
09:20 - Pourtant les musées cartonnent,
09:22 il n'y a jamais autant de gens qui ont allé aux musées.
09:24 - Oui, dans une certaine catégorie de la population,
09:26 mais il y a une catégorie de la population
09:28 qui est à l'écart du circuit culturel.
09:30 - C'est tout à fait ce que vous dites, c'est-à-dire que toutes les études montrent
09:32 qu'il y a toute une partie
09:34 de la population
09:36 qui depuis des décennies
09:38 est exclue, ne va pas.
09:40 Enfin, pardon, Brice.
09:42 - Oui, quand on parle de culture, je prends l'exemple
09:44 de la ville de Gennevilliers, il y a
09:46 beaucoup de dispositifs culturels, avec le théâtre
09:48 de Gennevilliers, le conservatoire, etc.
09:50 Mais la problématique,
09:52 c'est que ça ne touche pas toutes les catégories de la population.
09:54 Donc l'enjeu de la culture, c'est comment
09:56 on fait une culture universelle,
09:58 populaire, sans la dévoyer non plus.
10:00 La question de la culture, c'est comment
10:02 on s'émancipe à travers le prisme de la culture,
10:04 et il faut prendre les gens, malheureusement
10:06 ou heureusement, dans l'état d'esprit dans lequel ils sont
10:08 avec les points d'intérêt qu'ils ont.
10:10 Donc peut-être qu'il y a aussi cette dimension
10:12 top-down de la culture qui n'est pas suffisante.
10:14 Il faut aussi une culture qui parte du terrain
10:16 des aspirations pour choper les gens,
10:18 par exemple des gens qui aiment les cultures plutôt urbaines,
10:20 pour les emmener vers la musique classique,
10:22 mais il y a un cheminement à avoir.
10:24 Et je pense que quand on dit culture, il ne faut pas
10:26 non plus rentrer dans le dogme, parce que la culture
10:28 elle est là pour faire réfléchir,
10:30 pour arriver à l'émancipation.
10:32 - Florence, un dernier mot, puis on va faire circuler les coups de coeur.
10:34 - Oui, il y a le contenu, les contenus,
10:36 et les contenus, ils se sont beaucoup élargis,
10:38 et fort heureusement, il y a du
10:40 très très très très mauvais slam, et il y a du
10:42 très très très bon slam, etc.
10:44 Et donc, ce qu'il faut,
10:46 c'est des dispositifs de médiation,
10:48 c'est pour ça que moi je milite, depuis toujours,
10:50 pour que la culture soit
10:52 aussi adossée à
10:54 l'éducation nationale, ce qui est en partie
10:56 le cas, mais à mon avis
10:58 insuffisamment, et quand on
11:00 ... quand il y a
11:02 des événements, il est absolument indispensable
11:04 qu'il y ait à côté,
11:06 adossés, des ateliers,
11:08 des ateliers de médiation, où on va être
11:10 capable de transmettre
11:12 sous une forme justement qui est adaptée
11:14 à des publics divers. Des publics
11:16 qui sont en grande précarité, vous n'allez pas
11:18 ... il ne suffit pas de dire "Tiens, venez,
11:20 on va vous emmener à la dernière
11:22 exposition du
11:24 Louvre, ou au dernier
11:26 repéra". Oui, mais pardon,
11:28 ça ne marche pas comme ça. Il y a tout un process
11:30 pendant des mois, où moi j'en sais quelque chose,
11:32 puisque j'ai créé un foyer pour les
11:34 femmes en grande précarité qui est dans la mairie,
11:36 et on fait plein de trucs avec,
11:38 mais les emmener dans une
11:40 grande exposition qu'on fait dans la mairie,
11:42 ça ne va pas forcément marcher
11:44 comme ça. Voilà. Donc c'est compliqué,
11:46 et les professionnels le savent bien.
11:48 - Frédéric, alors
11:50 là, un coup de cœur sur la com
11:52 de la princesse de Galles. Alors, un décryptage.
11:54 - Un coup de cœur, un coup de cœur également.
11:56 Bien oui, dans la famille Windsor, je
11:58 demande la princesse Kate.
12:00 J'aurais pu faire un coup de gueule en fait, en réalité,
12:02 sur les Windsors, contraints d'ajuster leur communication
12:04 suite aux spéculations sur la
12:06 santé de Kate Middleton, optant
12:08 finalement pour la transparence
12:10 et l'authenticité face aux réseaux sociaux.
12:12 Alors, pour mémoire,
12:14 la famille royale britannique, elle vient de mettre
12:16 fin à la politique du secret,
12:18 enfin, semble-t-il, une famille
12:20 dépassée par un emballement de
12:22 conspiration autour de la disparition
12:24 de la princesse Kate de la vie publique
12:26 depuis un long moment.
12:28 Vendredi dernier, après deux mois de
12:30 quasi-silence de son entourage, la princesse Kate
12:32 a finalement fait une allocution télévisée,
12:34 préenregistrée, peu importe,
12:36 où elle a annoncé qu'elle souffrait
12:38 d'un cancer. Et c'est à cette annonce
12:40 que va mon coup de cœur,
12:42 parce qu'il n'y a aucune raison d'avoir honte
12:44 d'être malade, il n'y a aucune raison d'avoir
12:46 honte d'être fragilisé par les circonstances de la vie.
12:48 Il est même essentiel, de mon point de vue,
12:50 que des personnalités publiques parlent
12:52 de leurs maladies, celles qui les
12:54 touchent, et c'est notamment le rôle,
12:56 quand on est un rôle modèle, je pense
12:58 que c'est absolument important, on est observé
13:00 par des milliers, par des millions de personnes,
13:02 on se doit d'être exemplaire, et cela
13:04 peut à la fois être utile pour
13:06 toutes les personnes qui sont malades.
13:08 Ça évite de rendre tabou la maladie,
13:10 ce qui n'aide certainement pas à la combattre,
13:12 ça permet d'insister sur l'importance
13:14 de la prévention et du dépistage,
13:16 c'est souvent clé, notamment en matière de cancer.
13:18 Enfin, ça rappelle aussi que la première
13:20 activité de la recherche, c'est de trouver de l'argent,
13:22 et ça, trouver des financements,
13:24 et qu'il est aussi possible de faire
13:26 des dons toute l'année, donc ce petit coup de cœur
13:28 permettait de le rappeler. Il n'y a pas
13:30 de petits dons, tous les soutiens sont
13:32 les bienvenus, il ne faut pas avoir peur non plus de
13:34 donner, les associations sont de plus en plus
13:36 encadrées, sont de plus en plus sérieuses,
13:38 c'est par exemple le cas, je la cite, de la Ligue
13:40 contre le cancer, depuis
13:42 1918, la Ligue
13:44 a un rôle déterminant dans la prévention,
13:46 le dépistage et la vaccination, dans
13:48 l'accompagnement des personnes malades
13:50 et de leurs proches, ça on l'oublie souvent,
13:52 et évidemment, pour faire avancer
13:54 la recherche contre le cancer, donc voilà, pour lutter
13:56 contre le cancer, il faut parler,
13:58 il faut communiquer, et il faut
14:00 donner, il y a plein de formidables
14:02 associations,
14:04 il n'y a pas de compétition, il n'y a pas de concurrence,
14:06 mais il faut lever le tabou,
14:08 il faut parler, il faut communiquer, et il faut donner.
14:10 - Sans doute, alors on va parvenir sur les théories
14:12 du complot délirantes qui circulent
14:14 depuis la vidéo, tout ça, on ne va pas leur donner
14:16 plus d'importance que ça, mais sans doute que
14:18 cette vidéo a fait plus pour la prévention
14:20 du cancer au sens large,
14:22 que n'importe autre campagne tout court,
14:24 et par exemple, moi je pense à une
14:26 association qui marche bien,
14:28 et qui commence à... c'est le Cancer au Travail,
14:30 c'est Cancer@Works, ce réseau
14:32 de grands dirigeants, de grands responsables,
14:34 ou de personnes
14:36 dans les entreprises qui
14:38 revendiquent le fait d'être malade,
14:40 de pouvoir continuer à travailler,
14:42 mais les entreprises s'accordent aussi pour leur laisser le temps.
14:44 - C'est très important, parce qu'une partie
14:46 de la recherche, c'est vrai, on n'imagine pas
14:48 une partie de la recherche est financée
14:50 par les dons.
14:52 Je pense que
14:54 le budget de fonctionnement, je dis Curie,
14:56 parce que c'est dans le cinquième, et puis parce que
14:58 au début de l'été, tout ça n'est pas concurrent, bien au contraire,
15:00 il y a toujours l'opération pour Curie
15:02 qui d'ailleurs démarre dans ma mairie,
15:04 eh bien,
15:06 je crois que c'est entre
15:08 un tiers de leur budget de fonctionnement
15:10 qui finalement
15:12 est financé,
15:14 alors ça ne fonctionne pas tout à fait comme ça,
15:16 mais c'est pour faire des jeux d'équivalence
15:18 par le privé,
15:20 par les dons, donc la recherche
15:22 aujourd'hui ne pourrait pas
15:24 avancer aussi vite que ce soit la recherche.
15:26 - On a pris ce matin le chiffre
15:28 de 93 millions d'euros pour le Téléthon,
15:30 là aussi c'est la recherche, c'est les dons,
15:32 c'est la générosité qui fait que...
15:34 - C'est vrai que cette vidéo est extrêmement touchante,
15:36 et effectivement, comme vous le disiez, elle vient un peu
15:38 tordre le coup à tous les délires qu'on...
15:40 - Alors elle tord le coup, mais elle les a
15:42 alimentés, parce que là, c'est du grand délire.
15:44 - C'est la grande joie du complotiste,
15:46 c'est que quoi que vous fassiez, de toute façon, ça a fini
15:48 d'alimenter, parce que vous avez toujours le contre-pied.
15:50 Mais je l'ai trouvée extrêmement touchante, extrêmement sincère,
15:52 et c'est vrai que sur la cause
15:54 du cancer, je pense qu'elle va faire avancer un peu les choses,
15:56 parce que vraiment,
15:58 je ne suis pas d'appétence particulière
16:00 pour la famille royale globalement,
16:02 mais je l'ai trouvée extrêmement digne et extrêmement
16:04 courageuse de faire ça. - On lui souhaite plein d'établissements,
16:06 elle est jeune, elle a des enfants jeunes,
16:08 quel que soit, il y a plein de familles comme ça, donc voilà.
16:10 Je me tourne vers ma régie, est-ce que nous
16:12 on fait une petite pause et on continuera après
16:14 le tour de table des coups de coeur et des coups de gueule
16:16 de nos débatteurs du jour ? On s'arrête un court instant
16:18 et on revient juste après ça. A tout de suite sur Sud Radio.
16:20 Sud Radio, le 10h midi,
16:24 mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
16:26 En compagnie de Brice Nkonda, Jean-Baptiste Moreau,
16:28 Florence Berthoud, Frédéric Fougera,
16:30 alors on en était aux coups de coeur et aux coups de gueule,
16:32 on continue de
16:34 voir quels sont les points qui ont
16:36 retenu votre attention.
16:38 Brice, coup de gueule contre
16:40 le rejet d'un projet de loi,
16:42 hier à l'Assemblée, le projet de loi,
16:44 sur ? - Le congé
16:46 menstruel. - Ouais.
16:48 - En fait, je voulais parler de ça parce que je trouve pas
16:50 ça juste dans la mesure
16:52 où ça a été rejeté
16:54 au Sénat, ça a été rejeté
16:56 en commission à l'Assemblée
16:58 et je pense que
17:00 c'est une vraie difficulté et j'ai vu un peu
17:02 les arguments pour et contre, et en fait
17:04 dans les arguments contre, il y aurait le fait
17:06 de dire qu'il y aurait une discrimination à l'embauche,
17:08 en sous-texte,
17:10 les femmes pourraient profiter de ce congé pour
17:12 prendre plus et moins travaillé,
17:14 donc je trouve pas ça vraiment
17:16 solide comme argumentation,
17:18 surtout dans une période, dans une
17:20 époque où on travaille vraiment sur la
17:22 souplesse avec
17:24 le 5 jours en 4,
17:26 avec la semaine qui, voilà,
17:28 avec le télétravail, etc., donc je pense que c'est des
17:30 dispositifs, en plus, qui sont plafonnés,
17:32 je crois que c'est plafonné à 14 jours par an,
17:34 2 jours par mois maximum,
17:36 je pense que les femmes
17:38 qui voient le débat se
17:40 dérouler devant leurs yeux
17:42 peuvent être un peu perplexes,
17:44 je pense que c'est quelque chose qui peut largement
17:46 s'incorporer dans la vie des collectivités
17:48 et dans la vie des entreprises,
17:50 je comprends pas trop,
17:52 je pense que c'est un peu
17:54 anachronique comme décision, et on aurait
17:56 pu aller un peu avant,
17:58 ne serait-ce qu'en termes de test,
18:00 que les collectivités et les entreprises qui le souhaitent
18:02 puissent le faire. - Ce que je trouve dommage, c'est qu'il y a déjà
18:04 des entreprises qui le testent, et qui ont
18:06 lancé l'expérimentation sur la base du
18:08 volontariat, donc déjà avoir un retour
18:10 à l'expérience qui serait peut-être intéressant de
18:12 jauger, avant de
18:14 s'écharper finalement sur un sujet
18:16 qui concerne la
18:18 moitié de l'humanité. - Je pense que
18:20 il faut que ce sujet avance
18:22 indéniablement, mais peut-être plus... - Les arguments
18:24 sont pas à dire qu'on va en profiter
18:26 parce que... - Peut-être plus dans la discussion
18:28 on va dire, par branche
18:30 et entre le patronat et
18:32 les syndicats, que
18:34 par une loi qui tomberait comme ça...
18:38 En plus, le processus
18:40 législatif a été assez bien fait, j'avais vu
18:42 une vidéo assez bien faite
18:44 d'un député qui avait fait... apparemment il y a des simulations
18:46 de douleurs
18:48 mensuelles, et il y a un député qui l'a fait
18:50 essayer à d'autres députés, hommes évidemment,
18:52 qui ressentent justement
18:54 ce que ça pouvait donner, et c'était assez bien
18:56 fait, il y avait des députés de tous bords,
18:58 Clément Beaune, un certain nombre de députés
19:00 de droite et
19:02 de la majorité aussi, qui s'étaient
19:04 essayés à
19:06 ressentir cette douleur,
19:08 et c'était assez frappant de dire
19:10 qu'ils ont tous dit, et il y avait Louis Bayard aussi,
19:12 que j'ai pas spécialement d'affection,
19:14 mais pour dire
19:16 combien c'est prégnant,
19:18 nous les hommes, on a du mal à
19:20 s'imaginer à quel point c'est une souffrance,
19:22 et effectivement il faut que ce sujet avance, est-ce que c'est
19:24 par le biais d'une loi, ou de discussion
19:26 entre les syndicats,
19:28 parce que c'est ça, effectivement, le risque
19:30 de stigmatisation est aussi
19:32 important, il ne faudrait pas que...
19:34 il y ait de la discrimination
19:36 dans l'embauche entre les femmes et les hommes, et notamment au niveau
19:38 salarial, il ne faudrait pas que ça vienne renforcer ça,
19:40 mais je pense qu'il faut effectivement qu'il y ait des choses
19:42 qui avancent, parce qu'il y a des femmes qui sont dans des grosses difficultés
19:44 à cause de ça, quand même.
19:46 - C'est un sujet compliqué,
19:48 de mettre devant la société, dans les entreprises,
19:50 quand je dis compliqué, c'est...
19:52 quand je dis compliqué,
19:54 dans les entreprises, les TPE, les PME,
19:56 les administrations, c'est pas un sujet
19:58 simple encore aujourd'hui,
20:00 Brice ou Frédéric, alors...
20:02 - C'est pas si simple, c'est que... - Mais parfois, pour atteindre l'égalité
20:04 de traitement, il faut traiter un peu différemment.
20:06 - Il faut faire un pas de côté ? - Oui, il faut faire un pas
20:08 de côté pour arriver à une forme d'égalité de traitement.
20:10 Effectivement, je ne dis pas que les effets
20:12 de bord n'existent pas, il peut y avoir des discriminations
20:14 à l'embauche, du fait que
20:16 quand on va engager une femme, on se dit qu'elle va peut-être
20:18 en profiter alors qu'elle n'a pas forcément les douleurs.
20:20 Mais je ne pense pas, petit 1, que ce soit la majorité
20:22 des cas, petit 2... - Déjà, c'est cataloguer
20:24 les femmes, dans les temps, vouloir profiter de...
20:26 - En petit 2... - Il y en a beaucoup qui ne prennent pas
20:28 les jours enfant malade, donc...
20:30 - Exactement. Donc, c'est pas forcément...
20:32 C'est pas le cas, moi, c'est mon avis, et je pense
20:34 au-delà de ça, qu'il faut
20:36 toujours assortir ça, pour éviter les effets
20:38 de bord, de ce travail sur l'égalité
20:40 homme-femme en entreprise.
20:42 - Frédéric ? - Oui, je ne m'oppose
20:44 en rien à ce qu'a dit Brice, absolument pas.
20:46 Je voulais juste dire, d'abord
20:48 c'est intéressant que le sujet devienne
20:50 public, soit mis sur la table.
20:52 - C'est une réalité, donc... - Oui, mais il y a
20:54 tellement de réalité qu'on cache, on parlait de la maladie
20:56 il y a quelques instants, donc voilà, c'est aussi
20:58 une façon d'évoluer. Et puis,
21:00 je ne suis pas certain que la loi...
21:02 La loi donne bonne conscience,
21:04 mais elle ne résout pas
21:06 tous les problèmes, loin de là. Je prends l'exemple
21:08 de la discrimination, un sujet qui m'est cher.
21:10 La loi sur la discrimination,
21:12 elle est très précise, mais elle n'est pas forcément
21:14 très appliquée, et parfois, ce sont les entreprises
21:16 vertueuses qui font beaucoup plus pour lutter contre
21:18 les discriminations, que ce que la loi
21:20 devrait nous imposer. Donc, peut-être que...
21:22 - Les partenaires sociaux... - De la même façon, comme ça a été évoqué,
21:24 les échanges, les
21:26 initiatives, les tests,
21:28 ça peut peut-être faire avancer le sujet, à partir du
21:30 moment où on en parle, et comme on en parle,
21:32 alors ça peut évoluer. - Bon, l'Espagne a voté
21:34 cette loi, peut-être qu'un jour on y reviendra.
21:36 - Moi, je vais être politiquement
21:38 très incorrecte, et je
21:40 suis la seule femme débatteuse.
21:42 Moi, je suis très très réservée
21:44 sur cette loi.
21:46 Très très réservée.
21:48 Je pense qu'on est dans le
21:50 moment politiquement correct, et le seul fait de dire
21:52 qu'on est très réservée, déjà,
21:54 on risque une
21:56 volée de bois vert, mais j'ai l'habitude toujours de dire
21:58 ce que je pense.
22:00 S'il y a de la discrimination
22:02 à l'embauche,
22:04 à l'endroit des femmes,
22:06 en particulier,
22:08 contrairement à ce qu'on dit,
22:10 moins quand on
22:12 monte les échelons,
22:14 maintenant, que quand on les descend.
22:16 C'est parce qu'on a peur
22:18 des enfants malades, des grossesses.
22:20 Donc,
22:22 il faut se dire les choses.
22:24 Il y a la loi, et puis, il y a la réalité
22:26 du ou de la chef d'entreprise,
22:28 qui se dit "j'ai le choix"
22:30 à compétence égale, entre quelqu'un
22:32 qui peut être absent
22:34 une partie de l'année,
22:36 et puis quelqu'un d'autre.
22:38 Je ne suis pas sûre que ce genre de loi-là
22:40 fait forcément
22:42 avancer les choses.
22:44 Je suis d'ailleurs très étonnée qu'on ne parle pas
22:46 d'un mal
22:48 terrible qui s'appelle l'endométriose.
22:50 Moi, je trouve qu'il faudrait
22:52 quand même mieux
22:54 qu'on ait des traitements
22:56 adaptés, et pour le coup,
22:58 un vrai suivi adapté de l'endométriose,
23:00 parce que là, tout le monde est quand même
23:02 extrêmement hypocrite.
23:04 Quand une femme
23:06 souffre le martyr
23:08 en raison de ses
23:10 règles, et bien
23:12 qu'elle va voir un médecin,
23:14 généraliste ou pas, moi je peux vous dire la réalité,
23:16 c'est que 9 fois sur 10, y compris
23:18 aujourd'hui, souvent quand c'est
23:20 un médecin femme, on va lui dire
23:22 "non, non, voilà, alors vous allez prendre
23:24 des cachets
23:26 qui font à la fois le mal de tête,
23:28 et qui vont vous..." Et c'est un mal
23:30 que qui...
23:32 Je veux dire, il y a des milliers de femmes
23:34 en France, et des jeunes femmes en particulier,
23:36 qui souffrent d'endométriose.
23:38 - Oui, c'est vrai. - Mais cette loi
23:40 était un peu tournée, parce que...
23:42 - Les deux sujets sont pas déconnectés.
23:44 - C'est toujours pareil, comme on n'arrive
23:46 pas à traiter,
23:48 si j'ose dire, le mal,
23:50 comprenez-moi bien sur ce mot,
23:52 on essaye de
23:54 traiter vaguement les conséquences.
23:56 Mais une femme,
23:58 elle préférait ne pas avoir une loi qui l'autorise
24:00 à prendre des jours
24:02 parce qu'elle souffre le martyr, et qu'on
24:04 trouve le remède.
24:06 Et moi je n'arrive pas à
24:08 comprendre qu'on puisse ne pas trouver le remède,
24:10 parce qu'ils existent, les remèdes.
24:12 Et moi j'ai eu le cas
24:14 avec un de mes enfants,
24:16 mais vous n'imaginez pas ce que c'est
24:18 aujourd'hui le parcours du combattant
24:20 pour qu'on reconnaisse ce que vous
24:22 souffrez d'endométriose, et que surtout,
24:24 on vous donne le traitement adapté.
24:26 Parce que contrairement à ce que j'entends
24:28 ici ou là, il y a des traitements
24:30 pour qu'on ne souffre
24:32 quasiment plus.
24:34 - C'est un sujet... - La cause et la conséquence.
24:36 - Absolument.
24:38 Donc ce congé,
24:40 on verra sans doute, ça reviendra,
24:42 mais pas tout de suite devant
24:44 le Parlement.
24:46 Alors, il nous reste 1 minute 30, nous filons
24:48 au Brésil, où on fait la publicité
24:50 tout de suite, et on va prendre un avion,
24:52 on va partir du côté de... C'est pas Rio,
24:54 il est à Brasilia le chef de l'État. - On va prendre Carbone.
24:56 - La capitale.
24:58 On va parler du Mercosur.
25:00 Allez, à tout de suite.
25:02 - Sud Radio, le 10h midi,
25:04 mettez-vous d'accord, Christine Bouillot.
25:06 Sud Radio, le 10h midi,
25:10 mettez-vous d'accord, Christine Bouillot.
25:12 - En compagnie toujours de Brice Nkonda,
25:14 Jean-Baptiste Moreau, Florence Berthoud,
25:16 Frédéric Fougera. Alors, on a fait un vol
25:18 direction Brasilia, Jean-Baptiste Moreau,
25:20 avec Emmanuel Macron,
25:22 qui renoue, qui se rabiboche
25:24 avec le Brésil, enfin la France,
25:26 puisque depuis 11 ans, 12 ans,
25:28 on n'avait pas eu de visite d'État, depuis François Hollande.
25:30 C'est ça ? - Oui, oui.
25:32 - Mais surtout, il a lâché une petite phrase, hier, devant un partenaire
25:34 de chef d'entreprise, le chef de l'État. - Brésilien et français.
25:36 - Brésilien et français, sur le Mercosur.
25:38 Il veut revoir tout du sol au plafond.
25:40 - Oui, mais il a complètement raison.
25:42 Pour le coup, je ne peux que partager
25:44 cette opinion, d'autant
25:46 qu'elle m'a coûté une de mes plus grosses engueulades
25:48 en 2018. - Ah bon ?
25:50 - Oui, oui. - Pourquoi ? Ah, racontez, racontez.
25:52 - Parce que, oui,
25:54 il y a prescription, donc je pense que je peux le raconter.
25:56 - Mais parce que vous lui disiez qu'il fallait tout changer ?
25:58 - Parce que, quand Philogane,
26:00 à l'époque commissaire européen à l'agriculture,
26:02 a annoncé qu'ils étaient proches de la signature du Mercosur,
26:04 j'ai fait une matinale de Grande Radio
26:06 le lendemain matin, pour expliquer
26:08 que c'était une funeste ânerie, voire
26:10 connerie, pour parler pas poliment.
26:12 Et alors que le président de la République,
26:14 qui était au Japon à cette époque-là, a dit que c'était
26:16 plutôt un bon accord, la veille, au soir. - Donc, votre téléphone a sonné
26:18 dans la minute. - Et donc, j'étais à peine sorti du studio
26:20 que mon téléphone a sonné, et que
26:22 je me suis fait engueuler, mais que j'ai dit
26:24 "tu peux me gueuler aussi fort que tu veux, c'est un mauvais accord"
26:26 à partir du moment où il y a l'agriculture
26:28 dedans, où il y a notamment
26:30 les tonnages détaxés
26:32 sur la viande bovine, c'est la fin
26:34 de l'élevage bovin en France.
26:36 Et quasiment en Europe.
26:38 Donc cet accord ne peut pas être bon à partir de l'élevage.
26:40 Donc bon, après, on a rediscuté
26:42 après cette engueulade, et
26:44 il a effectivement, et Julien Denormandie
26:46 aussi là-dessus était assez aligné
26:48 avec ma position, et donc
26:50 on a convaincu aussi le président, en lui montrant
26:52 l'impact que pouvait avoir la signature de cet accord
26:54 sur l'élevage et l'agriculture française.
26:56 Et depuis, c'est un des plus fervents
26:58 opposants au Mercosur en France.
27:00 Et si le traité n'est pas signé aujourd'hui,
27:02 il le doit en grande partie au président de la République, parce que
27:04 il s'oppose depuis
27:06 2019, alors qu'on a nos partenaires
27:08 européens, notamment l'Allemagne, l'Espagne, qui sont
27:10 très promoteurs de cet accord, et on a
27:12 de nombreuses familles politiques, y compris
27:14 des familles politiques qui en France
27:16 sont anti-traité internationaux,
27:18 qui poussent très fort. On a le PPE au Parlement
27:20 européen, c'est-à-dire la droite
27:22 au Parlement européen, qui pousse très fort en faveur de cet accord,
27:24 notamment le
27:26 président du groupe PPE
27:28 au Parlement européen. Donc,
27:30 là-dessus, la France est peut-être
27:32 un peu isolée, mais pas tant que ça. Il y a un
27:34 certain nombre de pays qui ont compris l'enjeu,
27:36 et avec les manifestations d'agriculteurs
27:38 de ces derniers mois partout en Europe, je pense que
27:40 ils sont en train de faire comprendre à un certain nombre de pays
27:42 qu'on ne peut pas signer cet accord.
27:44 Et il ne s'agit pas de dire que l'agriculture
27:46 est contre tous les accords internationaux.
27:48 Il y a eu des débats très caricaturaux sur le CETA
27:50 au cours des 15 derniers jours. Je n'ai pas forcément
27:52 pris la parole, parce que moi je l'ai voté, le CETA, à l'Assemblée nationale,
27:54 en a mon âme et conscience, parce que
27:56 j'ai travaillé dessus et que j'ai regardé un peu ce que
27:58 ça donnait. Et honnêtement, que le CETA
28:00 s'applique demain ou ne s'applique pas, il s'applique
28:02 depuis 2016, entre nous, et
28:04 qu'il soit voté ou pas voté, ça ne va pas changer le sort
28:06 de l'agriculture, dans un sens ou dans l'autre. Globalement,
28:08 cet accord est légèrement positif
28:10 pour l'agriculture française. Il y a
28:12 plutôt plus d'exports de produits
28:14 agricoles aujourd'hui vers le Canada
28:16 que dans l'autre sens,
28:18 et que avant la signature du CETA.
28:20 Mais globalement, il y avait
28:22 cette alerte sur la viande bovine,
28:24 ses 35 000 tonnes accordées de droits détaxés.
28:26 Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a une seule
28:28 close miroir, aujourd'hui, qui fonctionne bien
28:30 au niveau européen, c'est l'interdiction d'apporter
28:32 de la viande aux hormones. Elle existe depuis les années
28:34 80, et elle est valable pour
28:36 tous les échanges au sein de l'OMC.
28:38 Y compris avec la mairie du Sud ? Oui,
28:40 elle est valable sur absolument tous les échanges,
28:42 même en dehors des traités internationaux, parce que
28:44 ce qu'il faut savoir, c'est que ce n'est pas parce que vous n'avez
28:46 pas de traité international que vous n'avez pas d'échange commerciaux.
28:48 Aujourd'hui, il n'y a pas de traité avec le Mercosur,
28:50 et pourtant, on importe de la viande brésilienne
28:52 et de la viande amérique du Sud, qui est censée
28:54 être non-hormonée. Je dis bien censée être non-hormonée,
28:56 parce que la vraie problématique
28:58 dans ces accords internationaux,
29:00 comme dans les accords de l'OMC, c'est
29:02 l'incapacité de l'Europe à aller contrôler la réalité
29:04 de ce qu'elle importe sur place. Parce que
29:06 contrôler le produit fini, contrôler de la viande
29:08 quand elle arrive au port de Rotterdam,
29:10 je veux dire, si les producteurs sont assez malins,
29:12 ils hormonent suffisamment longtemps avant l'abattage
29:14 pour que ça ne se retrouve pas dans le produit fini.
29:16 Et donc, quand vous contrôlez uniquement
29:18 au port de Rotterdam, vous pouvez très bien avoir
29:20 de la viande sans hormones, et
29:22 qu'elle ait été hormonée au départ. On a eu l'exemple
29:24 dans les années 2000 avec de la viande qui venait des
29:26 États-Unis, qui était censée être issue d'une
29:28 filière sans hormones. Or,
29:30 sur les échantillons qui ont été contrôlés,
29:32 il y avait quasiment 20%
29:34 d'échantillons qui étaient positifs à un certain nombre
29:36 d'hormones interdites en Europe. Donc,
29:38 si on ne va pas contrôler sur place,
29:40 on pourra écrire toutes les clauses
29:42 miroirs qu'on voudra, c'est du pipo,
29:44 c'est des miroirs aux alluages. - Juste une question,
29:46 peut-être un peu tordue de ma part, mais est-ce que si
29:48 les agriculteurs français poussent pour qu'il y ait de moins en moins
29:50 de normes, de moins en moins, pour être à jeu
29:52 égal avec les pays avec lesquels
29:54 on commerce, est-ce qu'il n'y a pas un risque finalement
29:56 qu'on leur dise "ben maintenant que vous êtes à égalité,
29:58 laissons entrer les produits". - Oui, et c'est
30:00 le grand danger, parce que, quand bien même, il n'y a pas
30:02 d'accord international et que les droits de douane soient au taquet,
30:04 au maximum, il y a une telle différence de compétitivité
30:06 entre les exploitations françaises
30:08 et les exploitations européennes, spécifiquement
30:10 dans le domaine de la viande bovine, on n'est absolument
30:12 pas compétitif, que de toute façon, même
30:14 avec le droit de douane au maxi,
30:16 la viande arrive moins cher que ce qu'on est capable
30:18 de la produire aujourd'hui. Les fermes
30:20 brésiliennes, c'est 10 000, 15 000 bovins.
30:22 Je veux dire, nous, quand on a une ferme,
30:24 et encore c'était une ferme laitière de 1000 vaches,
30:26 vous avez 50 ONG qui se mettent sur le dos et qui
30:28 empêchent le projet de se faire. Et la
30:30 taille moyenne des exploitations, c'est 40
30:32 vaches à laitante, 10 000
30:34 au Brésil. Donc on n'est pas du tout dans les
30:36 mêmes échelons, et si on parle compétitivité
30:38 pure, on est morts, déjà.
30:40 Le maintien et la préservation de l'élevage
30:42 bovin en France, c'est un choix politique,
30:44 c'est pas un choix économique.
30:46 - En sachant que le Sud sera... - C'est un choix économique d'aménagement du territoire,
30:48 mais c'est un choix politique d'abord. - Donc la discussion sera sur la table
30:50 demain entre Emmanuel Macron et Lula,
30:52 puisque, mais il y a aussi une autre...
30:54 Les Brésiliens, semble-t-il, ne sont
30:56 pas opposés à l'idée de négocier une nouvelle mouture
30:58 de l'accord, même s'il y a d'autres pays
31:00 comme l'Argentine, le Rwanda, le Paraguay et la Bolivie.
31:02 - Il faut le revoir, parce que M. Mélenchon a beau s'opposer
31:04 au commerce international, Lula est un
31:06 gros, gros promoteur de l'accord avec le
31:08 Mercosur, parce que lui, il veut nous exporter la viande bovine.
31:10 - Deuxième producteur mondial,
31:12 le Brésil, la viande bovine.
31:14 - Deuxième producteur mondial.
31:16 - Il a des visions assez divergentes
31:18 entre la France et le Brésil
31:20 sur le commerce international. - Frédéric ? - J'ai une question
31:22 en fait à poser à Jean-Baptiste, je sais pas
31:24 si j'ai bien suivi ou pas, mais si je comprends bien,
31:26 c'est que si le président de la République
31:28 s'oppose à cet accord, c'est parce qu'il aurait un réel
31:30 impact négatif pour certains de nos agriculteurs.
31:32 C'est bien ça ? - Ah oui, c'est complètement ça.
31:34 - C'est une disparition de filière. - C'est une disparition
31:36 de toute une filière qui est
31:38 menacée. Si on importe les tonnages
31:40 qui sont prévus de viande bovine en prévenant
31:42 l'Amérique du Sud, en espérant
31:44 qu'elle ne soit pas emmenée, parce que ça c'est encore, on n'a pas
31:46 les moyens de le contrôler aujourd'hui,
31:48 c'est carrément la fin de l'élevage
31:50 - Bovins en France ? - Bovins
31:52 allaitants, alors peut-être pas laitiers
31:54 forcément, mais l'élevage, les vaches
31:56 au braque dans les prairies de la Loger
31:58 ou du Cantal, et les limousines chez moi
32:00 dans Creuse, c'est terminé. - Mais chez moi
32:02 d'origine. - Oui. - Dans 5e ?
32:04 - Non, non, non, non,
32:06 mais en haute vienne, je...
32:08 - En sachant que
32:10 il y a l'histoire du commerce et la disparition
32:12 de l'élevage, mais il y a aussi toute la question environnementale
32:14 puisque ce sont des énormes élevages
32:16 dans ces pays-là, avec la déforestation, tout ce qui
32:18 y est avec... - C'est un énorme combat.
32:20 - Les antibiotiques, il y a l'antibiorésistance parce qu'ils sont nourris aux antibiotiques.
32:22 - Tout à l'heure on parlait de culture,
32:24 ça c'est la culture. - Oui.
32:26 - Parce qu'en attendant, ça c'est aussi
32:28 la culture.
32:30 - La culture française. - La France
32:32 est une nation
32:34 qui est une nation agricole,
32:36 ne l'oublions jamais. - Et moi je viens
32:38 des départements où si vous n'avez plus de vaches, vous n'avez plus rien.
32:40 C'est clair, c'est-à-dire que ce sera des déserts
32:42 complets. Aujourd'hui, l'activité agricole
32:44 sur la Creuse, c'est l'activité phare.
32:46 Alors il y a des industries, il y a des choses comme ça.
32:48 Mais si vous n'avez plus l'élevage bovin-viande,
32:50 ce département est sinistré,
32:52 ça devient une réserve d'Indiens. - Alors le projet
32:54 de loi agricole sera présenté mercredi prochain
32:56 en Conseil des ministres,
32:58 présenté par
33:00 Gabriel Attal avec son
33:02 ministre de l'Agriculture. Alors Gabriel Attal, hier soir,
33:04 vous l'avez trouvé comment, mesdames, messieurs ?
33:06 Il y en a qui trouvent qu'il est hyper-président.
33:08 Ils parlent beaucoup de lui.
33:10 Brice, est-ce que vous l'avez
33:12 trouvé sûr de lui ?
33:14 À un moment donné, il a parlé
33:16 de "mes ministres",
33:18 "ma ministre de la culture",
33:20 "ma ministre de l'éducation",
33:22 "mon ministre de l'économie".
33:24 Je vais sur le terrain.
33:26 Est-ce qu'il n'y a pas un côté hyper-président ?
33:28 Qui veut commencer ? Brice ? - En fait,
33:30 je trouve que globalement, ils sont toujours très bons
33:32 en termes de communication. En termes de communication,
33:34 ils savent gérer les temps politiques, etc.
33:36 Là, il y a eu la communication sur
33:38 le déficit il y a quelques jours. Donc là, il faut revenir
33:40 sur le devant de la scène, en parlant de
33:42 réformes structurantes. Donc on met l'assurance-chômage
33:44 sur la table. Donc en fait, je trouve que globalement,
33:46 ils savent bien gérer les temps politiques,
33:48 animer le débat public,
33:50 nous occuper l'esprit, etc. Ça, ils savent très bien faire.
33:52 Après, le sujet, c'est
33:54 pourquoi,
33:56 comment, dans quelles conditions ?
33:58 On a quand même une population française qui
34:00 ne croit plus trop en tout ça.
34:02 Il faut bien quand même se figurer qu'il y a des gens
34:04 qui sont devant leur poste. En fait,
34:06 ils se disent "en fait, non, ça, c'est pas mon quotidien".
34:08 Donc là, on va nous mettre
34:10 une réforme de l'assurance-chômage. Certains
34:12 vont estimer qu'il en faut une. D'autres, non.
34:14 Il y en a déjà une. Le fait est qu'il y en a déjà une.
34:16 - Il y en a eu deux. - Il y en a eu deux, même.
34:18 Et donc là, on nous en met une troisième parce qu'il faut
34:20 gérer les déficits, etc., la dette. OK.
34:22 Maintenant,
34:24 je pense que la population,
34:26 en fait, tout ça, c'est bien en termes
34:28 de communication, mais je pense
34:30 que ça va poursuivre la radicalisation
34:32 de la population.
34:34 - Qui veut ? Frédéric, sur le...
34:36 Je m'adresse aux communicants.
34:38 Sur le style Attal, ces petites phrases,
34:40 moi, Premier ministre,
34:42 je...
34:44 - Je suis désolé, je vois pas où est le problème.
34:46 C'est le chef du gouvernement.
34:48 Il doit assumer ce rôle. Certains, parfois,
34:50 peuvent le prendre pour un gamin illégitime. Non.
34:52 C'est le chef du gouvernement. Il a une responsabilité
34:54 immense. Donc,
34:56 le fait qu'il se positionne comme tel
34:58 et qu'il rappelle ses fonctions, je vois pas du tout
35:00 où pourrait être le problème.
35:02 Et je pense qu'il y a effectivement un aspect de communication,
35:04 mais la communication, ça fait partie de la politique.
35:06 Donc, il faut pas que toute la politique ne soit
35:08 que communication. Mais la politique sans la communication,
35:10 ça serait de la mauvaise politique.
35:12 - Après, il y a eu une question d'équilibre,
35:14 et chacun peut apprécier ça différemment.
35:16 Moi, il y a la communication,
35:18 et il y a la réalité. Pour
35:20 pouvoir l'observer un peu de l'intérieur,
35:22 aujourd'hui, la machine
35:24 Matignon est une machine redoutable.
35:26 Oui, c'est peut-être un hyper-Premier ministre,
35:28 mais la machine Matignon, c'est une hyper-machine
35:30 qui travaille de façon
35:32 dingue, qui s'attaque à tous les sujets,
35:34 qui intervient dans tous les sujets,
35:36 mais pas forcément en communication, et qui fait
35:38 avancer les choses, qui veut résoudre, résoudre, résoudre
35:40 chaque problème, chaque problème
35:42 dont ils peuvent être saisis, même par un particulier.
35:44 Ils sont hyper-interventionnistes
35:46 dans les ministères, auprès du Parlement.
35:48 Donc, on peut le critiquer,
35:50 mais en tout cas, c'est une machine qui
35:52 bosse, et qui est aujourd'hui redoutable.
35:54 La seule chose que j'espère, c'est que ça portera
35:56 des fruits, ça portera ses fruits, et que ça sera
35:58 utile et positif pour le pays.
36:00 Mais en tout cas, la machine Matignon, aujourd'hui,
36:02 elle bosse comme beaucoup
36:04 ne l'ont jamais vue bosser à ce point.
36:06 - J'embête.
36:08 - C'est important de savoir d'où on parle.
36:10 - Vous l'avez, Jean-Baptiste, ancien agriculteur,
36:12 on a découvert Gabriel Attal.
36:14 - Je suis ami avec Gabriel depuis 2017, donc je ne suis pas très objectif.
36:16 - Non, mais le grand public l'a découvert.
36:18 - Moi, je ne le découvre,
36:20 mais j'appuie ce que vient de dire
36:22 mon prédécesseur, Philippe,
36:24 c'est vraiment un gros
36:26 bosseur, c'est évident.
36:28 - Après, il est là pour ça.
36:30 - Mais il joue son rôle de Premier ministre,
36:32 effectivement, il est chef du gouvernement, donc effectivement,
36:34 c'est lui de mettre en musique la politique du gouvernement,
36:36 et d'harmoniser,
36:38 d'arbitrer,
36:40 et de trancher au niveau des décisions.
36:42 Donc en plus, les questions
36:44 sont beaucoup venues sur son âge,
36:46 sur sa légitimité de la part du journaliste,
36:48 donc c'est normal qu'il affirme cela.
36:50 Et je peux vous dire que sur la crise agricole,
36:52 j'ai échangé excessivement quasiment tous les jours
36:54 avec lui pendant 15 jours.
36:56 C'est quelqu'un qui...
36:58 Voilà, c'est des dossiers qu'il ne connaît pas forcément, a priori,
37:00 on ne peut pas se mentir, sur l'agriculture,
37:02 ce n'est pas le plus grand connaisseur national de l'agriculture,
37:04 c'est quelqu'un qui...
37:06 Et puis je n'ai pas été le seul, il a appelé beaucoup de monde,
37:08 il s'est renseigné, il a travaillé avec ses ministres,
37:10 avec Marc Fenault et Agnès Bagné-Runacher,
37:14 et il a essayé de trouver des capteurs un peu partout,
37:17 c'est quelqu'un qui vraiment,
37:19 depuis qu'il est nommé,
37:21 a gagné considérablement en épaisseur pour moi,
37:24 parce que c'est quelqu'un qui a toujours beaucoup travaillé,
37:26 mais qui a toujours été très fort en com' aussi.
37:28 J'étais porte-parole du parti présidentiel,
37:30 à l'époque il était porte-parole du gouvernement,
37:32 et c'est quelqu'un qui harmonisait beaucoup,
37:34 on s'appelait toutes les semaines,
37:36 c'est le seul porte-parole du gouvernement,
37:38 avec lequel on avait des réunions hebdomadaires, voire bi-hebdomadaires,
37:40 pour justement parler du fond des sujets,
37:42 et essayer de mettre à niveau un peu tout le monde,
37:44 sur les prises de parole,
37:46 pour éviter de réciter des éléments de langage au kilomètre,
37:48 qui sont absolument inintéressants pour les auditeurs et téléspectateurs.
37:52 Donc vraiment c'est quelqu'un qui aime s'emparer du fond des sujets,
37:54 et il le fait, il le fait sur...
37:57 Il l'a fait au ministère de l'Éducation nationale sur la baïa,
37:59 là il le fait sur l'ensemble des sujets,
38:02 hier sur tout ce qui est budget de l'État et retour à l'équilibre,
38:06 et au moins 3% de déficit.
38:08 Donc voilà, c'est quelqu'un qui est sincère,
38:10 et qui a l'air de la punchline aussi, évidemment.
38:12 - Un bon bulletin de ce parti-là du studio...
38:14 - Je ne suis pas très objectif effectivement, je le confesse.
38:16 - Non mais après c'est la parole, parlons vrai.
38:18 - Moi je suis d'accord avec ce qui vient d'être dit,
38:20 et qui vient d'ailleurs d'être très bien dit,
38:22 c'est lui le patron, alors après c'est lui le patron,
38:25 mais le patron c'est lui.
38:29 - Alors moi j'avais une question un peu plus...
38:31 - Un peu plus lèche ?
38:32 - Un peu plus polémique, on parle aussi d'un hyper-président,
38:36 donc est-ce qu'un hyper-premier ministre et un hyper-président
38:38 peuvent s'entendre encore sur le long terme ?
38:40 - Là on est en train de traîner, d'abord,
38:42 enfin je veux dire, c'est pas inconciliable d'avoir
38:45 un premier ministre qui fait le job et qui est le patron de son gouvernement,
38:49 et lui, il est nommé par le président de la République,
38:52 ça c'est constitutionnel.
38:53 Donc bon, il y a un équilibre à trouver,
38:55 je pense que pour le moment, le partage des tâches
38:57 a l'air en tout cas de plutôt bien fonctionner,
39:01 et c'est tout le jeu de la Ve République.
39:04 La Ve République, c'est un président qui nomme,
39:07 si le premier ministre ou la première ministre,
39:10 il faut remettre en question le portefeuille,
39:15 mais ça fonctionne comme ça, à chaque fois on fait un peu semblant
39:18 de découvrir ce qui est en fait les fondamentaux de la Ve République.
39:21 Et comme il est jeune, comme l'expliquait très bien mon collègue,
39:24 comme il est jeune, évidemment il a peut-être plus à prouver
39:28 sur le terrain de la com' et de dire "c'est moi le patron".
39:32 Juste une chose, je le connais évidemment bien moins que vous,
39:36 mais je l'ai quand même vu plusieurs fois,
39:38 et notamment ce côté de rendre intelligible des choses
39:43 qui sont techno, je l'ai vu moi en direct,
39:45 où on parlait d'un dossier parisien, pour ne rien vous cacher,
39:48 et je lui dis "écoute, vraiment ce truc-là, personne ne va comprendre".
39:52 Il a fait venir son conseiller, il a dit "faut me faire d'autres éléments dans le lien,
39:55 parce que ça, tout le monde s'en fiche".
39:57 Donc rendons intelligible ce que j'ai décidé.
40:00 - Il a un vrai pif pour faire le travail.
40:03 - Il a bien, bonne note pour Gabriel Attal hier soir à la télévision.
40:09 - C'est un sou, sur la forme.
40:11 - On va rentrer dans le dur maintenant.
40:14 On va rentrer dans le dur des détails des annonces faites hier soir,
40:17 on va faire une petite pause, il nous reste un petit quart d'heure,
40:19 on n'aura peut-être pas le temps de tout évoquer,
40:21 mais on va revenir notamment sur cette question du chômage.
40:24 Faut-il réduire la durée et l'indemnisation des chômeurs aujourd'hui,
40:28 compte tenu de notre déficit ?
40:30 A tout de suite.
40:31 - Allez, on continue, dernière ligne droite avec Frédéric Fougeral,
40:45 Florence Berthoud, Jean-Baptiste Moreau et Brysane Kanda.
40:48 On revient sur le fond cette fois-ci des annonces de Gabriel Attal
40:52 et notamment sur son souhait de passer à nouveau vers une nouvelle loi,
40:57 enfin tous les cas, une nouvelle procédure pour les chômeurs.
41:00 Donc il veut réduire l'indemnisation, je vais y arriver,
41:04 ainsi que réduire la durée d'indemnisation, enfin les deux.
41:09 Non, Florence, vous n'avez pas l'air d'accord.
41:11 - Il a dit il y a plusieurs options.
41:13 Enfin, on a tous entendu la même chose, il a dit il y a plusieurs options, voilà.
41:17 Soit on joue sur la durée de l'indemnisation,
41:22 qui honnêtement est une des plus importantes d'Europe,
41:25 on peut quand même le dire.
41:27 Soit on joue sur la période des fameux...
41:31 - Pas six mois, mais...
41:32 - Voilà, donc les fameux six mois, il y a ça.
41:36 Et puis il y a le niveau de l'indemnisation.
41:39 Donc il n'a pas dit... Il a d'ailleurs dit...
41:42 - Non, la dégressivité, il ne veut pas.
41:44 - Voilà, il a d'ailleurs dit ça.
41:46 Donc il y a des pistes qui sont ouvertes,
41:49 avec les travailleurs sociaux.
41:52 - Les partenaires.
41:53 - Les partenaires, pardonnez-moi.
41:55 - Les discussions sont en cours d'ailleurs, c'est ce qu'il a dit.
41:59 - La feuille de route a été posée il y a plusieurs semaines.
42:02 - Les discussions sont en cours, mais ce n'est pas tant une notion
42:07 d'économie budgétaire que plutôt de recettes.
42:10 C'est-à-dire que plus il y a de gens qui travaillent, plus il y a de gens qui cotisent,
42:12 et plus il y a de l'argent qui rentre dans les caisses de l'État.
42:16 Et aujourd'hui, on est dans une situation où...
42:19 Moi, je fais encore le tour des entreprises sur mon ancienne circonscription,
42:23 et toutes, elles cherchent à embaucher.
42:26 Et aucune n'arrive. On n'a pas suffisamment aujourd'hui de gens employables.
42:29 - Alors moi, ça me fascine ce débat-là, pardonnez-moi,
42:31 parce que moi je croise des gens qui disent "j'envoie des CV partout,
42:33 et personne ne me reçoit".
42:34 - Mais vous avez les deux cas de figure par chez moi.
42:36 - On a un milieu où 800 000 personnes aujourd'hui qui sont au RSA.
42:40 Et c'est vrai que ça dépend, il faut le dire franchement, de la nature des...
42:44 - Pardonnez-moi, vous êtes en milieu rural,
42:46 trouver du boulot, c'est pas tout à fait la même démarche...
42:50 - Ah bah moi, je suis en milieu rural...
42:52 - Il faut se déplacer.
42:54 - Il y a beaucoup de sujets, c'est vrai que ça peut sembler être
42:57 une injonction contradictoire de dire que d'un côté,
42:59 on a un public qui n'arrête pas d'envoyer des CV,
43:01 qui a du mal à trouver, et que de l'autre côté,
43:04 on a plein d'employeurs qui sont là et voilà.
43:06 - Il y a une inédéquation.
43:08 - Le premier sujet, effectivement, c'est l'inédéquation
43:10 entre les filières de formation et de recrutement.
43:12 Et je pense que de ce point de vue aussi, dans notre pays,
43:15 on est largement en retard sur la préparation des filières
43:18 d'aujourd'hui et de demain.
43:19 Quels sont tous les métiers de demain ?
43:20 Les UX designers, les data scientists, ça commence à se mettre en place.
43:24 - Je crois que c'est 900 000 emplois dans le domaine de la cyber-sécurité
43:27 dans les quarts d'an qui viennent.
43:28 - Il y a beaucoup d'emplois, il y a le sujet des métiers manuels aussi,
43:30 qu'il faut revaloriser, etc.
43:31 - Les métiers de la monnaie, les métiers de la monnaie.
43:34 - Les métiers d'art en général.
43:36 Donc en fait, on ne pense pas, à mon avis, suffisamment
43:38 le monde d'aujourd'hui et de demain.
43:40 Donc on a une élite politique, économique,
43:42 qui est déjà dans le monde de demain, d'après.
43:45 Et on a le gros de la population qui a encore un peu du mal à trouver.
43:49 Et il y a des gens qui ont à peu près les compétences,
43:51 avec l'alternance quand même qui progresse.
43:53 - Il n'a pas dit qu'il voulait y toucher à l'alternance, c'était dans les tours.
43:56 - En fait, cette injonction contradictoire, il faut pouvoir la lever.
44:00 - Frédéric ?
44:01 - Moi, je voudrais dire que si on parle de réforme de l'assurance chômage,
44:06 on pourrait aussi, et c'est peut-être commencé aussi,
44:08 par la réforme de France Travail.
44:10 Parce que changer le nom ou le logo, c'est pas de la réforme, ça.
44:13 Ça c'est du maquillage et c'est très certainement insuffisant.
44:16 - En sachant, je permets de vous couper, qu'ils ont perdu au passage
44:20 quelques millions d'euros qu'ils n'ont pas eus
44:22 et qui devaient être promis pour cette fusion, justement, pour cette refonte.
44:27 - D'accord, mais il y a une vraie réforme à faire sur la qualité de la prestation
44:32 et du service et de l'accompagnement.
44:34 Le service, il est très insatisfaisant chez France Travail.
44:37 Chez France Travail, on ne peut jamais répondre à un de vos messages.
44:40 Alors, vous recevez un accusé de réception automatique
44:42 avec un engagement de réponse sous 48 heures.
44:44 Et vous pouvez ne jamais recevoir de message. Jamais.
44:47 Ça, c'est pas de l'accompagnement.
44:48 L'accompagnement, il se fait aussi avec des prestataires privés.
44:50 J'ai absolument rien contre le principe, mais ces prestataires privés,
44:53 eux, ils ont besoin de faire du chiffre, ils ont besoin de faire du nombre
44:56 et alors, on vous embarque, on vous embarque, on vous harcèle
44:58 et on mélange les gens, on crée des catégories qui n'ont rien à voir.
45:02 On met les gens de métiers différents, de secteurs d'activité,
45:05 de séniorités très différentes.
45:06 Tout ça est d'une inefficacité totale.
45:08 Alors, c'est peut-être utile, efficace pour certaines personnes,
45:11 mais ce sont des entreprises privées qui font du chiffre
45:14 sur le dos de France Travail, donc sur le dos de l'État, quelque part,
45:17 avec une efficacité qui est très, très, très discutable.
45:21 Donc, tout ça, ça me paraît être un point à soulever.
45:24 - Donc, avant de réduire la durée où les indemnisations des chômeurs
45:27 commençons par avoir un certain nombre de langues.
45:29 - Avant de rendre l'origine d'assurance maladie,
45:31 comme la variable d'ajustement budgétaire de l'État,
45:33 comme le dit Marie-Élise Léon, la numéro 1 de la CFDT,
45:36 il faut peut-être déjà faire le ménage devant sa porte, chez soi,
45:39 et faire qu'il y ait un France Travail qui, au lieu d'avoir un nouveau nom,
45:41 un nouveau logo et un nouveau patron, soit réellement efficace
45:44 et tienne compte et fasse vraiment son boulot d'accompagnement.
45:47 - L'accompagnement de formation.
45:49 - Mais ce n'est pas une variable d'assurance maladie.
45:51 - Un peu perçue comme ça, quand même.
45:53 - Elle est perçue comme ça, mais cette réforme n'est pas faite
45:56 pour réduire le déficit.
45:59 C'est ce que vous avez très bien dit.
46:01 C'est-à-dire que derrière, il s'agit de contribuer,
46:04 et je suis d'accord sur le fait qu'il faut réformer France Travail,
46:07 me semble-t-il, enfin, en tout cas, il faut travailler différemment,
46:10 sans mauvais jeu de mots, à France Travail,
46:12 pour aider le retour des populations éloignées de l'emploi,
46:17 parce que ce n'est manifestement pas le cas aujourd'hui.
46:19 Et ce n'est pas fait pour boucher le trou,
46:21 comme je l'ai lu rapidement, parce qu'évidemment...
46:24 - C'est pour donner un signal.
46:26 - C'est donner un signal.
46:28 Le gros sujet, c'est de réduire le chômage,
46:31 avec toutes les conséquences que ça a.
46:33 Par contre, il y a d'autres pistes qui sont également,
46:37 peuvent être des leviers pour réduire le déficit,
46:41 parce qu'on est quand même loin du compte,
46:44 notamment la poursuite de la lutte contre la fraude fiscale,
46:50 la Cour des comptes nous dit que c'est entre 30 milliards et 100 milliards.
46:54 - Mais est-ce que c'est l'assurance chômage ?
46:58 Est-ce que c'est effectivement les acquis des chômeurs
47:01 et des demandeurs d'emploi qui empêchent d'embaucher ?
47:04 - Non, mais il y a de tout.
47:06 Il y a l'accompagnement aussi des personnes éloignées de l'emploi.
47:08 Et moi, en creusant, la présidente du Conseil départemental,
47:11 fort judicieusement, a accepté l'expérimentation sur le RSA
47:14 sous condition d'un certain nombre d'heures.
47:16 Et je peux vous dire que ça fonctionne depuis le mois de janvier déjà,
47:20 et on voit déjà les premiers résultats.
47:22 On raccompagne des gens qui étaient très éloignés de l'emploi,
47:24 justement, qui n'ont pas travaillé.
47:26 - Mais est-ce que la réforme de l'assurance chômage
47:29 s'adresse qu'aux gens qui sont très éloignés de l'emploi,
47:31 ou aux gens qui vont perdre leur boulot et qui mettent un an et demi ?
47:34 - Ça concerne tout le monde.
47:36 Après moi, il y a un sujet sur le fond,
47:38 parce qu'il faut aussi parler du fond,
47:39 dans son discours de politique générale,
47:41 Gabriel Attal parle de "smicardisation" de la France,
47:43 c'est-à-dire la paupérisation des classes moyennes.
47:45 On se rend compte qu'en baissant la durée d'indemnisation,
47:49 on va obliger des cadres, parfois, à trouver des jobs
47:52 qui sont en dessous de leurs compétences,
47:54 juste pour que les chiffres de l'emploi soient jolis.
47:57 Et en réalité, on va contribuer à cette paupérisation des classes moyennes.
48:00 Donc, il n'y a pas aujourd'hui de consensus de la part des économistes
48:04 pour dire que le fait de baisser tous les curseurs
48:07 en termes d'indemnisation chômage
48:09 permet de relancer la dynamique de l'employabilité et de la croissance.
48:12 - C'est pas touche, hein ?
48:13 - Non, mais il n'y a pas de consensus aujourd'hui au niveau des économistes.
48:16 Donc aujourd'hui, je pense que cette réforme,
48:18 elle n'a pas vocation à régler les questions de dette,
48:21 au moins de déficit, mais c'est plutôt un signal,
48:24 et notamment en vue de la notation qui va arriver dans pas longtemps.
48:27 - Il a parlé aussi du travail des seniors,
48:29 on n'aura pas le temps d'y revenir, mais aussi,
48:31 et je vais faire rapide, parce qu'il reste une petite minute
48:33 cette semaine de quatre jours,
48:35 enfin les 35 heures en quatre jours,
48:37 est-ce que c'est une remise en question des 35 heures ?
48:39 Ou, fausse bonne idée, François Asselin ce matin chez Jean-Luc Bourdin disait surtout
48:43 ne sortez pas une loi parce que c'est pas transposable dans les entreprises.
48:47 - Le enjeu, c'est que c'est pas applicable, à mon avis,
48:50 dans l'ensemble des secteurs de l'économie.
48:52 Il y a certains secteurs où c'est parfaitement applicable,
48:54 il y a d'autres, effectivement, dans l'artisanat,
48:56 dans le couvreur ou autre, ça me semble très compliqué d'être sur quatre jours
48:59 parce que ça veut dire que vous êtes encore moins joignable.
49:01 - Frédéric, fausse bonne idée.
49:02 - Je suis d'accord avec Jean-Baptiste, arrêtons de vouloir mettre des lois sur tout.
49:05 Laissons les entreprises, les organisations publiques s'organiser comme elles l'entendent,
49:09 organiser le travail comme elles l'entendent, en fonction de leurs spécificités.
49:12 On ne fonctionne pas de la même façon à Paris en province,
49:15 dans une grande ville, dans une petite ville, dans une industrie ou dans une autre,
49:17 dans le public ou dans le privé,
49:18 donc laissons les gens s'organiser comme ils l'entendent.
49:20 Je pense que les dirigeants français, publics ou privés, sont assez responsables.
49:24 Il n'y a pas besoin de loi pour leur dire combien de jours il faut travailler.
49:27 - La semaine de quatre jours à la mairie du 5ème, c'est possible ?
49:31 - C'est du cas par cas, il faut le dire.
49:35 Quand vous êtes dans une logique de service et d'accueil,
49:37 si quelqu'un ne travaille que quatre jours, ça peut être intéressant.
49:41 Si on étend les durées d'accueil dans une mairie,
49:43 moi je suis à fond partante,
49:45 mais il faut qu'il y ait sur les deux autres jours, la journée qui va rester.
49:49 Donc ça peut être une manière de s'adapter.
49:53 Mais c'est affaire de dialogue,
49:55 il faut que votre employé, votre collaborateur, il accepte.
49:58 - Merci à tous les quatre.
50:00 - Merci infiniment.
50:02 - Merci infiniment. Dans un instant, depuis Lyon,
50:04 vous allez retrouver, où nous avons une nouvelle fréquence, André Bercoff.
50:08 Et nous on se retrouve demain bien évidemment.
50:10 Et encore merci pour votre fidélité,
50:12 vous qui êtes en train de me regarder sur la chaîne YouTube de Sud Radio.
50:15 A demain.

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