Avec Frédéric Bizard, professeur d’économie à l’ESCP, spécialiste des questions de protection sociale et Laurence Cristol, Député Renaissance de l’Hérault
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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:07 Sud Radio, Parlons Vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 0826-300-300 si vous voulez intervenir.
00:16 Nous allons parler du déficit public, des finances publiques et des solutions à trouver.
00:24 Évidemment, tout le monde fait feu de tout bois.
00:27 Nous avons de tous les côtés des idées qui fleurissent ici ou là.
00:32 Je rappelle que la principale dépense publique, ce sont les retraites.
00:36 Je rappelle aussi que le deuxième poste de dépense, c'est la protection sociale, dont la santé.
00:43 Nous allons parler de la santé avec nos deux invités.
00:46 Laurence Christol, qui est députée Renaissance de l'Hérault, gériatre spécialisée en oncologie.
00:51 Bonjour. - Bonjour.
00:52 Merci d'être avec nous.
00:53 Et puis Frédéric Bizarre, qui est professeur d'économie à l'ESCP, spécialiste des questions de protection sociale.
00:59 Bonjour. - Bonjour, Jean-Jacques.
01:00 Merci d'être avec nous tous les deux.
01:02 Nous allons parler de la santé.
01:03 Parce qu'hier, le ministre des Finances a prononcé une petite expression.
01:11 Il a dit "c'est open bar en matière de santé".
01:13 Je ne sais pas ce qu'il a voulu dire.
01:14 Comment l'avez-vous compris, Laurence Christol ?
01:17 "Open bar en matière de santé", ça veut dire quoi ?
01:19 Ça veut dire que les Français dépensent sans compter pour leur santé, sans s'apercevoir de ce que ça coûte à la collectivité.
01:26 Je ne suis pas certaine que ce soit le terme adéquat.
01:28 "Open bar", ça veut dire "sans limite".
01:30 Donc ce n'est pas du tout adapté.
01:31 Je pense qu'aujourd'hui, il y a des dépenses par rapport à des besoins.
01:34 Oui, il y a des dépenses par rapport à des besoins.
01:36 Les Français ne dépensent pas comme ça, d'une manière légère et étourdie en matière de santé.
01:43 Je pense que ce qu'il a voulu dire, c'est qu'il n'y a pas de participation financière suffisante.
01:48 Il y a une tendance depuis 20 ans à aller vers une santé que l'on voudrait assimiler, une santé gratuite,
01:55 c'est-à-dire où on ne paye plus, sur le modèle britannique.
01:57 Il faut rappeler à Bruno Le Maire que la dernière initiative dans ce sens, c'est le reste à charge zéro pour les lunettes, les prothèses dentaires et l'audioprothèse.
02:08 Donc on voit bien que là, il y a une idiotie sans nom sur un plan économique.
02:12 Parce que pour le coup, par rapport au fondement de notre modèle...
02:15 Ça coûte cher ?
02:16 Non, mais c'est vrai que quand vous ne faites plus participer les Français directement,
02:19 quand ils ne payent plus rien, y compris pour leurs dépenses courantes,
02:23 vous les sortez de leur rôle de responsabilisation pour modérer les dépenses d'une part,
02:29 et d'autre part, forcément, vous allez vers une base de la qualité.
02:31 Parce que quand vous ne payez plus rien, vous êtes beaucoup moins attentif à la qualité du service,
02:36 d'où l'explosion de ces centres dentaires épouvantables sur le plan de la santé publique,
02:42 ces centres ophtalmologiques épouvantables sur la santé publique.
02:45 Parce que vous arrivez, vous vous asseyez là, vous n'avez rien à payer, et donc voilà.
02:50 Donc il faut nécessairement faire payer aux Français une partie des soins.
02:56 Mais la santé a un coût, elle a un prix, mais les Français ne s'en rendent plus compte.
03:01 Parce qu'effectivement, aujourd'hui, vous arrivez avec votre carte vitale,
03:04 vous êtes en ALD, vous allez dans un centre,
03:06 vous ne connaissez pas le prix de l'examen que vous allez avoir ou de la consultation.
03:11 Donc aujourd'hui, il faut une prise de conscience par les Français,
03:14 parce qu'ils cotisent, et c'est eux qui payent leur santé, du coût que ça entraîne.
03:19 Et je pense que cette responsabilité, elle est très importante.
03:21 Alors qu'est-ce qu'il faut faire payer aux Français ?
03:23 Il faut régénérer le modèle de 45.
03:26 Là, il y a une différence de fond, il faut le mettre sur la table.
03:29 Je cite Bruno Le Maire, parce que c'est lui qui s'est exprimé là-dessus.
03:32 Mais clairement, Bruno Le Maire veut aller vers un modèle britannique.
03:37 C'est-à-dire de dire, ce modèle coûte trop cher, il faut qu'il soit moins coûteux en dépense publique,
03:42 donc on va en faire un filet de sécurité pour tout le monde, parce qu'on veut que tout le monde soit soigné.
03:46 Mais par contre, on va aller vers un modèle privé-offre privé-financement privé,
03:50 quand vous voulez davantage de qualité, quand vous ne voulez pas attendre pour les soins.
03:55 Donc ça, c'est le modèle de Bruno Le Maire.
03:57 Ce que je lui reproche, c'est de ne pas le dire clairement.
04:00 De dire, le modèle à la française, dont je vais rappeler les fondamentaux,
04:03 parce qu'il faut comprendre ce qu'est notre modèle social,
04:06 finalement, on n'est plus capable de le payer, il coûte trop cher.
04:10 Donc, voilà, on va changer de modèle et aller vers un modèle moins coûteux en termes de dépenses publiques.
04:15 Le modèle à la française, c'est un modèle qui est basé sur ce qu'on appelle de la solidarité verticale et horizontale.
04:21 C'est-à-dire qu'il y a une redistribution des plus riches vers les plus pauvres,
04:24 et il y a une solidarité des gens bien portants vers les gens malades, quel que soit votre niveau social.
04:30 La deuxième chose, c'est que c'est un modèle qui est un modèle, en effet, responsabilisant,
04:35 où on met un ticket modérateur sur l'ensemble des soins, sauf un certain nombre de soins,
04:40 les ALD à 100%, parce qu'on veut que vous soyez protégé, on veut que vous dormiez tranquillement tous les soirs,
04:46 en vous disant "s'il m'arrive une pathologie grave, ce qui peut nous arriver à tous, vous allez être protégé".
04:51 Si vous avez des dépenses récurrentes et importantes, vous allez être protégé.
04:55 Et sur les dépenses courantes, par contre, on vous demande...
04:57 - Mais alors, Frédéric Bizarre, je comprends votre raisonnement.
05:01 - Ça veut dire qu'il faut faire payer, ça veut dire qu'il faut que le français,
05:05 pour qu'il se rende compte du coût de la santé, devrait payer une partie des soins.
05:11 - Bien sûr, une partie, une partie modeste des soins.
05:13 - Une partie modeste des soins.
05:14 - Oui, mais imaginez-vous, on dit toujours "ah, on va à l'hôpital, ça coûte des milliers d'euros".
05:17 - Mais par exemple, quand on augmente la franchise, quand on augmente... c'est une bonne idée, hein ?
05:22 - Mais non, parce que... - Non, pourquoi ?
05:24 - Mais pourquoi ? Parce que je veux dire, il faut être cohérent.
05:27 Pour faire ce que je vous dis, il faut supprimer le tiers payant, qui a été généralisé,
05:31 c'est-à-dire le fait que vous ne payiez plus en direct les soins.
05:34 - Donc vous voulez supprimer le tiers payant ?
05:36 - Si vous voulez que les gens soient responsables, c'est le tiers payant pour que vos audi...
05:41 - Oui. - Vous avez compris ?
05:42 - Ça existe depuis une vingtaine d'années, hein. - Oui.
05:44 - Depuis l'amour, où on a en effet une explosion des dépenses et une non-maîtrise des dépenses.
05:49 Ça veut dire que même pour quelques sommes, on ne vous demande pas de payer.
05:52 C'est quelqu'un d'autre qui paye, ce qui est en gros la mutuelle.
05:55 - Bon, et bien, donc on a bien déresponsabilisé les gens.
05:58 - Mais on la paye, la mutuelle ! - Eh oui, mais vous la payez une fois par an,
06:01 et puis vous la payez de plus en plus cher, et pour les Français,
06:04 ils ont l'impression, passer par un assureur privé pour payer quelques euros,
06:08 c'est une absurdité sur un plan économique.
06:10 Quand vous vous assurez, vous vous assurez par rapport à un risque.
06:12 Quand vous allez acheter des médicaments à 3 euros, est-ce que vous avez vraiment besoin d'un assureur pour ça ?
06:17 Ben la réponse, c'est non. Vous voyez ? Donc là, il y a un vrai courage politique...
06:20 - Mais comment faites-vous, alors ? Vous payez de votre poche, ces 3 euros.
06:23 - Ben, un reste à charge, oui, le reste à charge, vous payez.
06:25 - Donc vous dites, il faut absolument un reste à charge en matière de santé.
06:30 - Ben, vous avez une autre solution ? - Non, mais je...
06:33 - Laurence Christophe... - Moi, je fais partie de ceux qui sont en faveur
06:36 de la pérennité de notre système. On a, depuis 80 ans, un système à la française qui marche bien,
06:42 qui est universel, qui est solidaire. Aujourd'hui, il faut le rénover.
06:45 Effectivement, pourquoi pas le tiers payant, mais en tout cas, quoi qu'il en soit,
06:49 remettre sur la table le fait que peut-être qu'on a fait des choix qui n'étaient pas en faveur
06:53 d'une responsabilisation des Français. Et ça, c'est important.
06:56 - Mais comment responsabiliser les Français ? - Ça, c'en est un moyen.
06:59 Mais attention, il faut aller jusqu'au bout, hein. Pardon, je vous interromps.
07:02 - Alors, Laurence Christophe, je vous pose la question.
07:04 Comment responsabiliser les Français en matière de santé ?
07:07 Comment faire en sorte que les Français se rendent compte du coût des soins ?
07:13 - Mais déjà, en fait, on avait mis en place le fait qu'on reçoive une facture à domicile
07:17 quand on avait eu des soins. On ne le reçoit pas.
07:19 On devrait savoir combien ça a coûté de passer une urgence, d'avoir été opéré.
07:22 - Mais on ne sait rien. - Non, on ne le sait pas.
07:24 Et je trouve que c'est dommage, parce que vraiment, on a un système qui est formidable.
07:28 - Mais pourquoi est-ce qu'on ne le sait ? Pourquoi est-ce qu'on ne le fait pas ?
07:31 - Parce que vous ne payez pas. Parce qu'on ne vous demande pas de facture,
07:33 parce que vous n'avez rien à payer. Vous sortez de tout centre de soins,
07:36 de tout établissement, vous ne payez rien. Donc vous ne demandez pas une facture
07:39 quand vous n'avez rien à payer. Par contre, même si vous payez 10 euros
07:42 à la sortie de l'hôpital, votre séjour, l'usager va dire "écoutez, donnez-moi une facture
07:48 pour que je paye mes 10 euros". Et dans la facture, vous allez voir 5 500 euros,
07:52 dont 100 euros à votre charge. - Oui.
07:54 - Ah ! C'est quand même pas mal la sécurité sociale. Ça me protège bien, vous voyez ?
07:57 Donc ce n'est pas anodin. - Mais ce serait bien, à chaque fois
08:02 qu'on use de soins, ce serait formidable de recevoir un relevé, une sorte de relevé,
08:09 de relevé mensuel, tiens. On devrait avoir un relevé...
08:13 Ça devrait être possible maintenant avec l'informatique, un relevé mensuel
08:16 des soins, du coût de nos soins. - Mais bien sûr.
08:21 Ça responsabiliserait les Français, ils se rendraient compte à quel point
08:24 on a un système qui est fantastique, qu'il faut absolument garder, conserver.
08:28 Moi je suis défavorable à un système à l'anglo-saxonne qui entraînerait
08:31 une médecine à deux vitesses. Je pense qu'aujourd'hui, il faut préserver tout ça,
08:35 même les franchises. Les Français ne le savent pas, parce qu'ils ne le voient pas passer
08:38 le coût de l'augmentation des franchises. Ça va correspondre à très peu finalement.
08:41 - Oui, 50 centimes à 1 euro. - Oui, sur l'année c'est à peu près 15 euros
08:45 par Français, c'est rien. Mais même ça on ne le voit pas, puisque c'est en fait
08:49 une diminution du remboursement. Donc on ne le sortira même pas.
08:52 Donc même ça, on n'en aura même pas conscience. - Mais donc ça, ça n'a pas l'effet modérateur,
08:56 du ticket modérateur, puisque vous ne le voyez pas. Donc excusez-moi,
08:59 c'est un impôt caché, je pense que les impôts cachés, c'est jamais très bon
09:02 pour le comportement des citoyens. Mais vous savez, il y a énormément d'argent
09:06 dans le système de santé que vous pouvez, excusez-moi l'expression,
09:09 mais recycler pour aller vers l'utile, vers le soin et la prévention.
09:13 Je vous prends deux mesures, dont parle pas... - Attendez, il est 45, je suis obligé
09:17 de faire une page de pub, je vous promets que je vous donne la parole
09:20 et vous allez nous exposer vos deux mesures. A tout de suite.
09:23 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France. Rendez-vous sur verissure.fr
09:28 pour votre demande de vie gratuite. Vérissure présente...
09:32 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
09:37 - Nouvelle n°48, Frédéric Bizard, vous êtes professeur d'économie à l'ESCP,
09:40 spécialiste des questions de protection sociale. Vous aviez un raisonnement
09:44 à nous faire partager, allez-y. - Oui, un raisonnement sur comment
09:48 est-ce que je peux trouver des marges de manœuvre très importantes
09:51 sur le plan financier pour améliorer le système de santé.
09:54 - Oui, de santé. - Eh bien, vous avez deux, trois choses à faire.
09:58 La première, c'est sûr, le financement de la santé. On est le seul pays au monde
10:01 à superposer un assureur public et un assureur privé pour payer les mêmes prestations.
10:06 On a la Sécu plus une complémentaire santé. - Plus une complémentaire santé, oui.
10:10 - Tout ça est bien sympathique parce que ça donne l'impression qu'on ne paye plus rien,
10:13 on l'a évoqué avant avec les conséquences que ça, de déresponsabilisation.
10:17 Mais surtout, ça coûte un pognon de dingue. - Même si on voit ce que coûte
10:20 la complémentaire santé. - On voit qu'elle coûte maintenant
10:22 de plus en plus cher puisqu'on veut lui faire rembourser tout le reste à charge.
10:26 Donc forcément, bon, c'est pas très bien géré, les complémentaires santé,
10:29 mais forcément, il y a des choses. Donc on a des coûts de fonctionnement,
10:34 je m'appelle des dépenses administratives et de marketing, de 16 milliards d'euros
10:38 pour faire fonctionner juste ce système de financement, 6% de l'ensemble
10:42 des dépenses de santé, contre une moyenne de 2,5 à 3 dans l'Union européenne.
10:47 Donc là, il faut sortir de ce système à deux étages pour passer à un seul étage.
10:51 Il faut savoir ce que l'on fait. - C'est-à-dire ?
10:53 - Vous savez, comme ça se passe dans tous les pays.
10:56 - Donc on supprime les complémentaires santé ? - Non, vous les faites payer
11:00 des paniers de soins définis, mais ils sont seuls dessus.
11:04 Vous avez la sécurité, mais c'est ce qui se passe partout, hein.
11:06 C'est-à-dire que vous avez aujourd'hui la sécurité sociale, l'assurance maladie
11:14 rembourse à peu près 79% des dépenses de santé. Elle remboursera toujours
11:17 79% des dépenses de santé, mais concentrée sur 79% des paniers de soins
11:23 où elle remboursera 100% quand il y a des ALD, et puis 100% moins un ticket modérateur
11:29 dans le modèle qui est souhaitable. - Donc là, l'infection est moins grave.
11:33 - Et puis, où est-ce que vous mettez les mutuelles, à votre avis ?
11:36 - Bah oui. - Les mutuelles, vous les mettez probablement
11:38 là où elles sont très majoritaires aujourd'hui, si les Français le souhaitent,
11:41 parce que vous n'avez pas intérêt à prendre un assureur pour payer des lunettes,
11:44 mais si les Français le souhaitent, pourquoi pas ?
11:46 Mais surtout sur la prévention. Ce qu'on a fait dans le travail,
11:49 vous faites un grand plan d'investissement, ce qu'on appelle l'investissement social en santé,
11:53 je déchiffrais à l'ordre de 15 milliards d'euros sur les 5,
11:56 dans la santé scolaire, dans la santé au travail, dans l'éducation à la santé,
12:00 c'est-à-dire que vous renforcez le capital humain en santé,
12:03 parce que vous savez que dans une population vieillissante,
12:05 l'enjeu, c'est l'espérance de vie sans incapacité.
12:08 Si on reporte l'entrée dans la maladie, vous neutralisez cet effet vieillissement
12:13 qui est une chance pour la société, mais qui coûte extrêmement cher.
12:16 Et juste dernier point, c'est que 80 milliards de réserve,
12:20 vous avez chez les mutuelles, là où il en faut 15, les réserves prudentielles,
12:24 vous avez 65 milliards qui appartiennent aux Français,
12:27 parce que c'est le cumul, vous savez on parle des profits, des sur-profits,
12:31 mais là il y a des sur-réserves que l'on fait, peut-être qu'on pourrait les rendre plus dynamiques
12:36 et les investir dans la prévention.
12:37 J'ai compris. La prévention, Laurence Christol, quelle solution ?
12:40 C'est fondamental, c'est un enjeu de santé publique.
12:42 Aujourd'hui on vit de plus en plus vieux, on a une espérance de vie pour les femmes de 85 ans
12:47 et de 80 ans pour les hommes, mais on vit mal, on vieillit mal.
12:51 Et donc aujourd'hui si on axait notre politique de prévention, si vrai, il faut investir,
12:54 on pourrait gagner grâce à la lutte contre les addictions, grâce au dépissage et cancer,
12:59 une espérance de vie sans incapacité entre 8 mois et 2 ans.
13:03 Et ça serait en plus un gain pour la sécurité sociale qui est évaluée à plus de 1,5 milliard d'euros
13:08 par la Cour des comptes à 5 milliards d'euros.
13:09 Vous êtes député de la majorité, j'imagine que vous le dites.
13:12 Mais je le dis tout à fait.
13:13 Mais on ne vous écoute pas.
13:14 Mais après il faut faire changer aussi les mentalités.
13:18 Je me suis battue dans le PLFSS 2024 pour l'activité physique adaptée.
13:21 J'ai raté, je ne suis pas arrivée, mais on est à 6 mois du prochain PLFSS
13:25 et on est nombreux à porter cette vision de la prévention.
13:28 C'est-à-dire l'activité physique adaptée remboursée ?
13:30 Oui, pour les personnes qui ont des maladies chroniques.
13:33 Aujourd'hui on parle beaucoup des ALD, les ALD n'ont pas été revues depuis 2011,
13:36 on parle beaucoup des maladies chroniques, on parle beaucoup de l'espérance de vie,
13:39 mais les choses évoluent.
13:40 Donc aujourd'hui nous devons également revoir notre modèle de santé,
13:44 notre modèle de prévention,
13:45 parce qu'aujourd'hui nous avons vraiment une vision à avoir de notre transition démographique.
13:49 Vous êtes gériatre.
13:51 La loi Grantage, où est-ce qu'on en est ?
13:54 On a voté, aujourd'hui et au Sénat, la semaine dernière, à l'Assemblée nationale,
13:59 une loi qui balaie de grands objectifs de santé publique en termes de prise en charge du Grantage.
14:04 Et le premier actif était justement la création de la Conférence nationale de l'autonomie.
14:09 Le deuxième pour la simplification du guichet unique.
14:11 Non mais ça c'est bien les conférences, mais bon, il faut passer aux actes.
14:14 Nous avons également validé, en unanimité à l'Assemblée et au Sénat,
14:18 le principe d'une loi de programmation sur le Grantage.
14:21 C'est un axe fort qu'on a donné, et un vrai message qu'on a fait passer au gouvernement.
14:26 Et je suis certaine que cela sera entendu,
14:28 parce qu'aujourd'hui nous avons vraiment l'obligation de revoir notre politique du Grantage.
14:32 Oui, ça c'est certain. Le Grantage, hein ?
14:35 Qui coûte au système de plus en plus.
14:39 Qu'est-ce que vous voulez y faire ?
14:41 C'est comme ça, on ne va pas supprimer les plus âgés.
14:44 Non mais les plus âgés ne coûtent pas au système s'ils sont bien portants.
14:48 Ils coûtent au système, que vous ayez 30 ans ou 90 ans, vous coûtez la même chose avec la même maladie.
14:53 D'accord ? Donc ce qui compte, c'est évidemment la mauvaise santé,
14:57 comme ça a été très bien expliqué, lorsque l'on vieillit.
15:00 Moi je suis admiratif quand même des parlementaires qui arrivent à parler Grantage sans parler santé.
15:05 C'est-à-dire qu'on a juste segmenté à travers le Grantage, sans toucher au système de santé.
15:13 Moi je suis désolé, si on veut bien vieillir, ça, ça concerne la santé.
15:16 Si on veut parler de la prévention du vieillissement, c'est l'ensemble du système de santé qu'il faut revoir.
15:21 Donc si vous enlevez l'ensemble des pathologies qui touchent le Grantage, on parle de quoi ?
15:26 Je ne suis pas sûr que les personnes âgées aient besoin qu'on s'occupe d'eux plus que des jeunes,
15:30 s'ils sont bien portants. S'ils sont malades, en effet.
15:33 Donc j'avoue que je ne comprends pas cette cinquième...
15:36 Laurence Crisole, vous répondez ? Afwaderi Bizar ?
15:40 En fait, je pense qu'il y a autour de vos propos aussi une nécessité de revoir la gouvernance.
15:45 C'est exactement ça.
15:47 C'est-à-dire, en fait, qu'est-ce qui va prendre en charge, et comment va-t-on prendre en charge avant de s'y enâchent ?
15:53 Comme vous l'avez très bien dit, on peut tout à fait vivre très longtemps en bonne santé sans être une charge ou un coût supplémentaire à la société,
16:00 et c'est de l'objectif que nous devons apporter.
16:02 Mais quand nous devenons dépendants, lorsque nous devons avoir besoin de soins de santé, nous devons avoir la réponse adéquate.
16:09 Et c'est toute une question de gouvernance qu'il faut revoir.
16:11 Aujourd'hui, notre mode de prise en charge du Grantage, il est obsolète. Il a plus de 20 ans.
16:15 On n'a pas du tout cette vision de l'implication de la personne en avancée en âge dans la société.
16:22 Une personne peut vivre très très longtemps à domicile et avoir une place totalement positive et sans coûter très cher.
16:30 Mais vous savez, l'essentiel des réformes coûte zéro et font plutôt faire des économies.
16:34 La première, la mère des réformes, c'est exactement ce qu'a dit madame la députée, c'est une réforme de la gouvernance.
16:38 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut... Vous savez, depuis 20 ans, on a cru, mais en bien faire, en disant il faut que l'État reprenne la main sur l'ensemble du fonctionnement du système,
16:46 parce que c'est vrai qu'on avait un système décentralisé, ces fameux mandarins dans les hôpitaux, les médecins libéraux, les infirmières libérales, etc.
16:51 Et en fait, on a cru bon de dire, mais en fait, c'est à cause de ça qu'on a des surcoûts.
16:55 Donc l'État va s'occuper de tout jusque dans les territoires. On va créer des agences, on va faire en sorte de mettre...
17:00 On va dé-médicaliser la gouvernance, c'est-à-dire qu'on dit "vous, vous êtes professionnels de santé, vous êtes juste là pour soigner, pas pour organiser les soins".
17:06 Et donc on arrive dans ce système ultra-bureaucratique, ultra-rigide, qui en fait coûte un pognon de dingue en dépenses administratives et tue toutes les initiatives individuelles.
17:15 Donc si vous remettez une gouvernance avec un vrai État stratège, c'est-à-dire qui voit loin, qui vote des lois à 5 ans, avec des budgets à 5 ans, qui permettent de comprendre où on veut aller,
17:25 avec des priorités, vous pouvez pas traiter toutes les pathologies, tous les thèmes de santé publique à égalité. Il faut avoir des priorités.
17:32 Et qu'est-ce que vous faites de la sécurité sociale ? Vous en faites une institution démocratique comme elle était, vous faites revivre la démocratie sanitaire,
17:39 et vous laissez un maximum d'initiatives au terrain avec un maximum d'autonomie.
17:44 - Bien, merci à tous les deux d'être venus nous voir. Dans un instant, Sud Radio Média, Christine Bouillaud et Gilles Gansman reçoivent la comédienne Masha Merrill.
17:52 Il est 9h56 et vous êtes sur Sud Radio. Évidemment, merci et à demain.
17:57 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
18:04 - Avec Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France. Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de devis gratuits.