• il y a 10 mois
Avec Rafik Smati, Chef d’entreprise, Président du mouvement Objectif France et Lucie Castets, co-porte-parole du collectif "Nos Services publics"

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2024-02-20##

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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de devis gratuits.
00:06 Vérissure présente...
00:07 Sud Radio, parlons vrai, 9h10, Patrick Roger.
00:13 Il est 9h37 sur Sud Radio, vous pouvez continuer de réagir au sujet que nous allons évoquer.
00:18 Qui peut sembler un peu complexe comme ça, en se disant "tiens on va aborder les questions économiques,
00:22 je sais que évidemment c'est un petit peu plus compliqué parfois que les questions sociétales".
00:26 Quoique là, véritablement, c'est ce qui nous concerne.
00:29 10 milliards d'économies annoncées par Bruno Le Maire.
00:32 Bon, on verra déjà si elles seront réalisées ou pas.
00:35 Ensuite, ce sont les services publics qui vont être concernés,
00:37 puisque Bruno Le Maire promet qu'il n'y aura pas de hausse des impôts,
00:42 on verra aussi,
00:43 mais qu'il y aura une baisse des dépenses de fonctionnement dans les ministères,
00:48 il y a peut-être des économies à faire, effectivement,
00:50 et puis que les 5 autres milliards proviendront aussi de choses que l'on reverra sur les politiques publiques.
00:56 Alors pour en parler ce matin, Lucie Castey, qui est coporte-parole du collectif "Nos services publics",
01:01 auteure d'un rapport, bonjour, sur ce sujet, bien sûr,
01:04 et Rafik Smati, qui est chef d'entreprise, bonjour,
01:08 et auteur de ce livre.
01:09 Je vous ai présenté comme le président du mouvement Objectif France, c'est toujours valable,
01:13 mais il y a aussi votre dernier livre, "Le Nouveau Temps",
01:15 "Comment reprendre le contrôle à l'ère de l'IA",
01:19 de l'intelligence artificielle aux éditions Erol,
01:22 ça c'est un autre sujet.
01:24 D'ailleurs on y viendra peut-être au passage, parce qu'il y a peut-être des économies à faire pour certaines fonctions
01:28 qui seront réalisées par l'intelligence artificielle.
01:32 D'abord, par rapport à ces annonces de Bruno Le Maire,
01:36 qu'est-ce que vous avez compris, vous, Lucie Castey ?
01:39 - Ce qu'on a compris, c'est que le gouvernement semble réaliser qu'il y a une difficulté
01:44 avec son hypothèse de croissance qui a été prise pour voter le budget il y a à peine quelques mois.
01:50 Or, on savait déjà au moment du vote du budget que les hypothèses de croissance étaient très optimistes,
01:55 pour mémoire, ils ont retenu 1,4% de croissance,
01:57 alors que déjà le Conseil des Finances Publiques disait "c'est beaucoup trop optimiste",
02:00 donc tout le monde savait que l'hypothèse retenue était trop optimiste,
02:03 et maintenant le gouvernement semble se rendre compte que ces hypothèses sont trop optimistes,
02:09 et donc qu'il faut faire des économies pour pouvoir tenir le budget et ne pas aggraver le déficit public.
02:15 - Ça pose un problème démocratique, puisque déjà le budget n'a pas été voté mais passé par le 493,
02:21 et maintenant on va annuler des crédits, la ministre Marie Lebec l'a confirmé à votre antenne tout à l'heure,
02:26 on va annuler des crédits et éventuellement on passera à une loi rectificative dans un second temps.
02:31 - Éventuellement, comme on l'avait dit.
02:32 - C'est ce que j'ai entendu.
02:35 Donc ça, ça pose des questions sur de quelle nature va être le débat démocratique sur ces mesures,
02:40 a priori il est absent à ce stade,
02:42 et on annonce 10 milliards d'économies, à notre sens, le ministre Bruno Le Maire a dit "ça va s'appliquer",
02:49 rassurez-vous ça s'appliquera à l'État et pas aux Français,
02:52 pour nous c'est absolument impossible de faire une telle différence entre l'État et les Français.
02:56 - Il n'y a pas des économies à faire dans le fonctionnement de certains ministères, de certaines choses ?
02:59 - Il y a forcément des économies à faire ici ou là, mais par exemple, je vous donne un seul exemple,
03:04 le ministre Bruno Le Maire a dit "on va vendre des biens immobiliers qui appartiennent à l'État,
03:09 pour faire des économies sur l'immobilier".
03:11 Et ça, ça veut dire par exemple, on vend un bâtiment où il y a des agents publics.
03:14 Ça n'est strictement pas possible de faire des économies en quelques mois sur la vente d'un bien immobilier,
03:20 ça veut dire que vous devez déménager des équipes,
03:22 vous devez soit prendre un bail locatif, donc louer un immeuble pour remettre les équipes,
03:25 soit les mettre ailleurs, mais tout ça, ça prend énormément de temps,
03:28 et donc ce sont des économies irréalistes à très court terme.
03:31 - Oui. Raphix Maty ?
03:33 - Je vois les choses un petit peu différemment sous un prisme forcément microéconomique,
03:36 parce que moi je suis patron de PME, donc j'ai une vision assez pratique,
03:41 et donc je vois les chiffres, l'État dépense,
03:45 enfin la dépense publique en moyenne, on parle d'environ 1 600 milliards d'euros par an,
03:49 là on est en train de parler de 10 milliards sur 1 600 milliards, donc à peu près 0,6%.
03:55 Et ce qu'il faut dire pour être précis vis-à-vis de vos auditeurs, c'est que sur ces 10 milliards,
04:00 vous avez la moitié, c'est-à-dire 5 milliards,
04:02 qui sont des augmentations qui seront inférieures à ce qui était prévu.
04:06 Par exemple, ma prime Renov va quand même continuer d'augmenter,
04:11 - Mais elle va être rabotée. - Mais elle va être rabotée dans son augmentation,
04:13 c'est-à-dire qu'elle ne sera pas inférieure l'année prochaine à ce qu'elle est cette année,
04:16 elle va juste augmenter moins vite que ce qui était prévu.
04:19 Donc il y a 5 milliards qui sont des augmentations qui vont se ralentir, si je puis dire,
04:23 et puis vous avez 5 milliards en effet qui vont être des coûts drabeaux,
04:26 mais sur ces 5 milliards on parle de 0,3%.
04:29 Alors une organisation... - Donc vous dites, ce n'est pas si fort que ça.
04:34 - N'importe quelle organisation, que ce soit un foyer, une entreprise, une administration,
04:40 doit être capable de pouvoir faire 0,3% d'économie.
04:43 Et je vais même aller jusqu'à dire que, hélas, il faudra probablement aller bien plus loin,
04:49 parce que le mur de la dette dont on parle,
04:51 avec la perspective de se faire dégrader par les agences de notation, alors il ne s'agit pas de...
04:54 - Le mur de la dette, je rappelle, c'est 3 000 milliards quasiment de dette.
04:58 - Mais oui, avec... - Et chaque année,
05:00 je crois qu'on met 84 milliards pour rembourser en fait tout ça.
05:04 Donc c'est beaucoup plus que le budget de l'éducation nationale.
05:05 - Avec cette perspective qui est...
05:07 Parce que, évidemment, si demain on se prend le mur de la dette,
05:10 si nos créanciers nous font payer l'argent de plus en plus cher,
05:13 qui c'est qui va en pâtir ce sont de nos services publics ?
05:16 - Ce sera pire, Lucie Castex, c'est ça.
05:18 - Et donc il y a un enjeu aujourd'hui d'être efficace, d'aller chercher la performance publique,
05:23 pour ne pas avoir à sacrifier nos services publics.
05:26 Parce qu'aujourd'hui, est-ce que vous trouvez normal ?
05:27 Et je sais que vous êtes d'accord avec moi sur ce point-là.
05:29 - Ah, attendez, vous allez voir.
05:30 - Les agents de la fonction publique sont globalement mal payés.
05:34 Et c'est une honte dans un pays tel que la France.
05:37 Les agents de la fonction publique aujourd'hui sont sacrifiés,
05:39 les services publics se dégradent, et les Français le constatent tous les jours.
05:43 Et en même temps, vous avez un budget de dépenses publiques qui augmente
05:47 et qui se fracasse contre un mur de la dette et un mur de l'impôt.
05:50 À un moment donné, il va falloir être capable de remettre à place ce modèle.
05:52 Sinon, ça ne marchera pas.
05:53 - On peut tout à fait parler de la remise à plat du modèle.
05:55 Juste pour revenir sur les ordres de grandeur,
05:56 parce que je pense que c'est très intéressant et très utile pour vos auditeurs, en effet.
05:59 10 milliards d'euros, ça n'est pas rien du tout.
06:02 Absolument pas.
06:03 Pour vous donner un ordre de grandeur,
06:04 10 milliards d'euros, c'est à peu près le budget du ministère de la Justice
06:07 et à peu près le budget de la transition écologique.
06:09 Ça donne une idée des ordres de grandeur.
06:10 Il n'y aura pas 10 milliards de dépenses publiques.
06:14 - Est-ce que vous voulez qu'on décompose dépenses par dépenses ?
06:16 - Je veux bien.
06:17 - Non mais non.
06:18 - Il y a tout le régime des retraites.
06:19 - Oui, mais c'est ce qu'il faudrait faire.
06:20 - Donc, on ne fera pas 10 milliards d'économies
06:22 sans altérer le fonctionnement de l'État et des services publics en profondeur.
06:25 Déjà, on aura un impact sur certaines politiques publiques.
06:28 Donc, soit on décide de baisser certaines politiques publiques.
06:30 Vous avez à très juste titre parlé de MaPrimeRénov',
06:33 c'est une moindre augmentation en effet.
06:35 Mais on peut se poser la question de l'impact que ça aura à l'heure où on nous dit
06:38 et où le gouvernement jure avoir pris conscience de l'enjeu de la transition écologique.
06:43 On nous dit qu'il faut absolument rénover thermiquement tous les bâtiments
06:45 et on annonce une moindre augmentation sur MaPrimeRénov'.
06:48 On annonce par ailleurs un milliard d'économies sur l'aide publique au développement
06:52 alors que le monde est dans une situation géopolitique que personne n'ignore.
06:57 La situation est extrêmement tendue.
06:58 C'était un des chevaux de bataille du président Macron, l'aide publique au développement.
07:02 On peut s'étonner de cette réduction d'un milliard.
07:05 Par ailleurs, si on envisage le fonctionnement de l'État,
07:08 on a fait des ordres de grandeur à peu près.
07:11 5 milliards d'économies, c'est à peu près 80 000 postes.
07:13 80 000 postes, c'est absolument massif sur les fonctionnements des services publics.
07:18 Vous croyez que ça va se traduire comme ça ?
07:19 Bien sûr, et ils ont déjà annoncé 700 millions d'économies sur les recrutements.
07:22 Ils ont annoncé des gels de recrutement d'agents publics.
07:25 Non seulement des gels, mais en plus des gels de recrutement.
07:28 Pas de gens qui vont arriver pour travailler dans la fonction publique,
07:30 et en plus des gels de salaire, de rémunération des agents publics,
07:34 qui vont continuer à stagner.
07:35 Ça, qu'est-ce que ça veut dire ?
07:36 Ça veut dire un approfondissement de la dégradation des services publics en France.
07:40 On a déjà des hôpitaux et des écoles...
07:43 Sur le constat de la dégradation des services publics,
07:46 évidemment que je suis d'accord avec vous.
07:47 Maintenant, à la différence de vous,
07:50 c'est que je ne mets aucune relation de cause et effet
07:52 entre l'efficacité des services publics,
07:54 entre la performance publique et le nombre d'agents publics que vous avez en face.
07:58 Je ne crois pas que vous aurez de meilleurs services publics
08:01 en multipliant le nombre de fonctionnaires.
08:04 Et inversement, je ne suis pas de ceux qui disent par principe
08:06 qu'il faut diminuer le nombre de fonctionnaires pour répondre à une logique comptable.
08:08 Le nombre de soignants à l'hôpital et le nombre de profs à l'école,
08:12 pour moi, il y a une corrélation directe entre la qualité du service public qui est rendu
08:16 et le nombre de fonctionnaires.
08:17 À la justice, vous avez des magistrats qui vous disent
08:20 "je n'ai plus le temps de recevoir les familles des magistrats aux affaires familiales".
08:23 Vous parlez de l'hôpital et des soignants et vous avez raison,
08:27 mais ce que vous ne dites pas, par exemple, parce que c'est de ça dont on parle,
08:31 les effectifs dans la fonction publique hospitalière, vous avez effectivement des soignants,
08:36 mais la France est le pays d'Europe dans lequel vous avez le plus d'agents administratifs.
08:39 - Mais ça, on peut tout à fait en parler, bien sûr !
08:41 - Mais c'est de ça dont il faut que nous parlions !
08:43 - Où peut-on faire des économies ?
08:45 Parce qu'on dit souvent, évidemment, qu'il y a une embolie peut-être
08:48 dans certains services administratifs, alors où faire des économies ?
08:52 Parce qu'à un moment ou à un autre, on va y venir.
08:54 Parce qu'évidemment, dans notre budget, on n'a pas été excédentaire depuis 1974.
09:01 C'est-à-dire que depuis 1974, on s'endette la France.
09:05 Alors on n'est pas la Grèce encore aujourd'hui,
09:07 mais vous avez vu ce qui s'est passé il y a quelques années en Grèce ?
09:09 On voit ça dans un instant. Après, une petite pause, parce qu'il faut pouvoir manger.
09:12 0826 300 300, vous pouvez aussi réagir.
09:15 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
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09:22 Vérissure présente...
09:24 Sud Radio, parlons vrai. 9h10, Patrick Roger.
09:29 Est-ce qu'on peut faire des économies sans sacrifier les services publics ?
09:33 Finalement, c'est toute l'équation un peu de la France
09:37 et de ce qu'a annoncé Bruno Le Maire ce week-end,
09:40 c'est-à-dire 10 milliards d'économies.
09:41 Et puis, on va faire ces économies dans la fonction publique.
09:45 Il dit, on ne va pas augmenter les impôts.
09:47 Je parlais tout à l'heure sous forme de provocation de la Grèce,
09:49 en disant, nous on a un mur de la dette en France.
09:53 Vous me disiez, Raphaël Kuzmaty et puis Lucie Castec,
09:56 qui est avec nous aussi, dans un instant, qui va avoir la parole,
09:58 aujourd'hui, la Grèce, finalement, s'en sort.
10:02 Comment ils ont fait, d'ailleurs, les Grecs ?
10:03 Est-ce qu'on ne peut pas s'en inspirer, pour certaines choses ?
10:06 - Je crois très honnêtement qu'il y a d'autres modèles
10:09 pour sortir de cette crise par le haut que celui de la Grèce.
10:11 La Grèce était dans une situation, au début des années 2010,
10:15 qui a été très dure, très dure socialement.
10:17 Pour le coup, quand on parle de politique d'austérité,
10:21 eux en connaissent un rayon.
10:23 Et effectivement, au bout de quelques années,
10:25 la Grèce, aujourd'hui, réussit à dégager un excédent.
10:28 - Ils ont vendu aussi, comme on dit, les bijoux de famille.
10:30 Il y a beaucoup de choses qui ont été vendues,
10:31 le rouge chinois, notamment.
10:32 - Et ils ont, aujourd'hui, dégagé un excédent primaire.
10:35 Mais je ne crois pas que...
10:36 - On ne peut pas comparer.
10:37 - Mais on ne peut pas comparer. Et il ne faut pas comparer.
10:39 Il ne faut pas souhaiter que la France suive le modèle de la Grèce.
10:42 En revanche, aujourd'hui, une grande partie des pays européens
10:46 sont en excédent primaire.
10:47 Vous avez six pays de la zone euro qui sont en excédent tout court.
10:50 Et ce ne sont pas forcément les plus malheureux.
10:52 Donc, je crois que l'objectif qui consiste à dire
10:56 que nous devons, collectivement, être vertueux,
10:58 c'est un objectif qui est noble.
10:59 Pour ramener les choses,
11:00 aujourd'hui, pour que vos auditeurs puissent comprendre,
11:04 nous sommes dans le scénario d'une famille
11:07 qui gagne, par exemple, 2 000 euros par mois
11:10 et qui dépense 2 800 euros par mois.
11:12 Parce que l'État, aujourd'hui, l'État, si on ne parle que de l'État,
11:14 dépense 40 % de plus qu'il ne gagne.
11:17 Donc, une famille qui gagne 2 000 euros,
11:20 qui dépense 2 800 euros et qui n'entretient pas sa maison, son jardin, etc.,
11:24 on se rend compte que très rapidement, ça ne tient pas.
11:27 Et donc, se pose la question, évidemment, de notre modèle,
11:31 et y compris de notre modèle social.
11:33 Parce que, depuis tout à l'heure, on ne parle que des dépenses de l'État.
11:35 Mais aujourd'hui, quand on parle de la dépense publique,
11:37 c'est aussi, en grande partie, les dépenses sociales.
11:40 Dans les dépenses de sécurité sociale,
11:41 qui sont environ à 200 milliards par an,
11:44 moi, je n'explique pas, de manière rationnelle,
11:48 comment on a fait pour, en 15 ans, passer de quasiment 10 à 15 milliards
11:53 sur le remboursement des arrêts maladie.
11:56 Je ne sais pas comment on a fait pour passer de 3,5 milliards à 5 milliards
12:03 sur le remboursement des frais de déplacement de santé hors SAMU,
12:07 du transport médicalisé.
12:10 Je ne comprends pas comment, aujourd'hui,
12:12 on a 600 millions d'euros qui partent chaque année
12:15 pour financer des cures thermales,
12:17 qui, en grande partie, pour ceux qui les utilisent,
12:20 sont des cures de telle ou telle sorte.
12:21 - Ce que vous sous-entendez, c'est qu'il y a sans doute
12:23 des dépenses qui se sont envolées et des économies à faire.
12:26 - Alors, si on veut... - Lucie Castex.
12:27 - Merci. Si on veut comparer l'État à une famille,
12:32 bon, c'est un raisonnement qui a beaucoup de limites,
12:34 puisque ça n'a strictement rien à voir.
12:35 Mais attendez, attendez.
12:36 Si on veut comparer... - Ça permet de vendre un budget, quoi.
12:38 - Effectivement, si on veut comparer, alors, poussons ce raisonnement-là.
12:41 Il y a quand même quelque chose d'assez étonnant
12:43 à constater que l'État se rend compte qu'il est à découvert
12:46 et qui, donc, du coup, annonce qu'il va encore réduire les impôts.
12:49 C'est-à-dire qu'il annonce qu'il va encore se priver de recettes.
12:51 Pour hors de grandeur... - Ah bah non, de dépenses.
12:54 C'est de dépenses, c'est pas des recettes.
12:55 - Il va se priver de recettes.
12:56 L'État va se priver de recettes.
12:57 En baissant les impôts, il se prive de recettes.
12:59 - Ah non, il ne baisse pas les impôts.
13:00 - Oui, mais il a baissé massivement les impôts.
13:02 Ils ont annoncé encore 2 milliards de baisse d'impôts.
13:04 Pour information, la suppression de l'ISF, c'est 4,4 milliards d'euros.
13:09 Dans l'État, c'est privé.
13:10 - Et la Jalifi qui est passée par là.
13:12 - Et la suppression de la CVAE,
13:14 qui est un impôt de production sur les entreprises,
13:17 qui concerne 400 000 entreprises à peu près.
13:19 C'est quand même très peu considérant le nombre d'entreprises qu'on a en France,
13:22 qui concerne surtout des entreprises de la finance et des assurances.
13:24 Ça coûte 10 milliards d'euros à l'État.
13:26 On peut quand même se poser la question de la rationalité de tel choix
13:29 lorsqu'on se rend compte qu'on est en déficit
13:31 et qu'il faut améliorer la situation.
13:33 Maintenant, si on regarde la question des économies à faire,
13:35 on ne pense pas du tout que c'est une question qui est triviale et qui n'est pas intéressante.
13:38 Effectivement, on peut regarder quelles économies on doit faire en France.
13:41 Il y a des ordres de grandeur à avoir en tête.
13:43 Par exemple, l'État finance l'enseignement privé sous contrat.
13:47 Ça, ça correspond à 8,5 milliards d'euros,
13:49 alors que c'est un enseignement qui est fréquenté par plutôt des classes favorisées,
13:53 des classes sociales favorisées.
13:54 L'État finance 8,5 milliards d'euros d'enseignement privé sous contrat tous les ans.
13:59 Par ailleurs, on a des réductions de cotisations sociales sur des emplois
14:03 qui ne sont pas du tout soumis à la concurrence internationale,
14:05 qui coûtent très cher à l'État tous les ans.
14:06 On a le crédit impôt recherche et le CICE qui coûtent 27 milliards d'euros à l'État tous les ans.
14:14 Ce sont des recettes en moins que l'État ne touche pas.
14:17 Au total, les aides aux entreprises, c'est 200 milliards d'euros par an.
14:21 Je ne dis pas du tout qu'il faut subvenir...
14:22 Alors, les aides aux entreprises, oui.
14:24 Je veux quand même réagir à ce que vous venez de dire.
14:28 Vous parlez des réductions d'impôts comme si c'était un manque à gagner pour l'État.
14:32 Il y a en réalité quelque chose que vous connaissez très bien,
14:36 parce que je ne peux pas imaginer une seule seconde que vous éluidez cet aspect de la question.
14:39 La fameuse courbe de l'affaire "Trop d'impôts, tu l'impôts",
14:43 elle est valable dans le sens inverse.
14:44 Vous êtes bien placé pour savoir que jamais, jamais,
14:49 l'impôt sur les sociétés n'a ramené autant d'argent en France. Jamais.
14:51 Et pourtant, il a été très significativement réduit depuis quelques années.
14:55 Donc, ça montre bien que le fait de réduire un impôt n'est pas forcément une charge pour un État.
15:00 C'est en très grande partie lié au niveau d'inflation et pas du tout au fait qu'on l'a baissé.
15:02 Non, parce que tout simplement, si vous créez les conditions de la compétitivité de nos entreprises,
15:07 vous avez logiquement plus de recettes fiscales.
15:11 En fait, je crois que ce qui est hyper important, et je sais que vous le savez,
15:15 c'est de réfléchir l'économie en dynamique, pas en statique.
15:19 Si vous pensez en statique, vous dites "oui, effectivement, les réductions d'impôts, c'est une charge".
15:22 Mais si vous pensez en dynamique, la réduction d'impôts peut être un investissement.
15:25 Et d'ailleurs, il a été démontré sur le CICE et sur le CIR
15:28 que ça n'a pas d'impact sur le fait, globalement, macroéconomiquement,
15:32 que ça n'a pas d'impact sur l'emploi des entreprises.
15:34 Les entreprises n'embauchent pas massivement davantage grâce au CICE.
15:36 Ça a été démontré par toutes les études, y compris celle de France Stratégique,
15:39 et totalement indépendante.
15:41 Sauf que quand vous voyez aujourd'hui l'état du chômage en France,
15:44 qui est beaucoup trop important, certes, mais il a nettement diminué depuis quelques années,
15:47 en lien avec bien d'autres facteurs, Monsieur, soyez honnête.
15:49 Quand vous voyez le taux d'emploi de notre pays, qui n'a jamais été aussi élevé depuis 1975,
15:54 alors on peut mettre à ça sur plein de raisons,
15:57 mais en tous les cas, la réalité, c'est que la politique pro-business
16:01 qui a été menée depuis quelques années,
16:03 et avec l'inflexion du pacte de responsabilité de 2014,
16:08 qui a créé cette fameuse politique de l'offre,
16:10 ça a permis aux entreprises d'embaucher plus, d'investir.
16:13 C'est une réalité.
16:14 - Lucie Castex, Rafik Smati, est-ce qu'on ne paye pas aussi le quoi qu'il en coûte ?
16:18 - Là, on a largement...
16:20 - Parce qu'on a quand même dépensé beaucoup, beaucoup d'argent.
16:22 - Oui, c'est sûr qu'on s'est endetté massivement pendant la crise sanitaire.
16:25 - Pour sauver, parce qu'en fait on a voulu tout fermer.
16:28 - Oui, y compris sauver des entreprises.
16:30 Et je pense que là, on va subir quelques conséquences,
16:31 notamment parce qu'il y a eu des prêts garantis par l'État,
16:33 et donc il y a des entreprises qui ne sont plus en mesure de payer
16:35 maintenant que les échéances sont arrivées.
16:37 Donc effectivement, on a investi massivement,
16:39 on s'est endetté massivement, mais je crois que c'était nécessaire.
16:41 Et c'est très difficile à ce moment-là, dans une période de crise...
16:43 - Apparemment, on avait pris ses décisions, de tout fermer.
16:45 - Oui, c'est difficile de faire dans la dentelle.
16:47 Je pense qu'on a aidé des entreprises qui n'en avaient pas forcément besoin,
16:49 mais c'était très difficile au moment, dans l'urgence, de décider de si ou non on aidait une entreprise.
16:53 Donc là, je ne serais pas trop sévère sur cet aspect.
16:55 - Oui. Est-ce que les services publics sont menacés aujourd'hui ?
16:58 Rafik Smati.
16:59 - Mais aujourd'hui, les services publics au sens le plus large du terme...
17:03 Je vais aller jusqu'à mettre nos armées dans les services publics au sens le plus large du terme.
17:08 Aujourd'hui...
17:09 - Il y a eu un effort, le budget de l'armée a été revu à la hausse ces dernières années.
17:13 - Il y a eu un effort, on a une loi de programmation militaire qui est extrêmement ambitieuse,
17:16 sauf que malheureusement, là aussi, on n'évolue pas à périmètre constant,
17:20 on évolue dans un monde qui est géopolitiquement beaucoup plus tourmenté,
17:22 et où notamment les dépenses pour nos armées doivent évidemment évoluer.
17:26 Je voudrais juste, si vous me permettez, dire quelque chose qui me paraît extrêmement important.
17:31 L'enjeu. L'enjeu aujourd'hui. Je parlais tout à l'heure du taux d'emploi.
17:34 Aujourd'hui, la France est 10 points en dessous que d'autres pays européens,
17:39 je pense notamment aux Pays-Bas ou à l'Allemagne.
17:43 Si on réussissait à augmenter ce fameux taux d'emploi de 10 points,
17:48 parce que c'est aussi comme ça qu'on va résoudre le problème,
17:50 il y aurait, selon certains économistes, jusqu'à 100 milliards de rentrées fiscales supplémentaires.
17:56 Et avec ça, on règle quasiment tous nos problèmes, et y compris les problèmes de services publics.
18:00 Donc il y a plusieurs manières d'évaluer la...
18:02 - Pour revenir sur la situation des services publics,
18:05 moi ce que je trouve absolument remarquable, et au sens négatif du terme,
18:08 c'est qu'il y a quelques mois, on nous disait, tous les ministres,
18:11 mais aussi toute la classe politique disait "la situation des services publics est absolument alarmante",
18:15 il y a un jeune homme qui est mort dans les couloirs des urgences,
18:17 tout le monde disait "oui c'est absolument indispensable de restaurer la situation des services publics,
18:22 l'hôpital, la justice, etc."
18:24 On est dans une situation qui est déplorable,
18:26 et aujourd'hui on nous annonce 10 milliards d'économies,
18:28 dont beaucoup qui pèseront, mais pas toutes pèseront...
18:31 - Pas forcément dans ces budgets de l'hôpital et puis de la réfugié, indirectement.
18:35 - Il l'a dit, Bruno Le Maire l'a dit, tous les ministères seront mis à contribution en proportion de leurs moyens.
18:40 Donc tout le monde sera concerné, tous les services publics le seront,
18:43 et tous les agents publics verront leur situation se dégrader,
18:46 et donc on aura une spirale négative qui sera engagée sur les services publics,
18:50 alors que le consensus, c'est là que c'est vraiment remarquable,
18:54 le consensus était à dire "on a besoin de plus de moyens pour les services publics".
18:56 - Mais peut-être que c'est en gérant mieux l'hôpital qu'on soignera mieux les gens aussi ?
19:00 - Aussi !
19:00 - Voilà, c'est ça. Bon, il y a encore beaucoup de travail évidemment pour y parvenir.
19:04 Merci Lucie Castex, aux porte-parole du collectif "Nos services publics",
19:07 un rapport que l'on peut se procurer peut-être ?
19:09 - L'édition et les équateurs.
19:10 - Voilà, c'est ça, c'est bien dit.
19:12 Au passage, Raphix Maty, chef d'entreprise et auteur de ce livre,
19:15 "Le nouveau temps, comment reprendre le contrôle à l'ère de l'intelligence artificielle aux éditions et rôles",
19:21 ça viendra peut-être de là, la solution, non ?
19:25 - La solution et certains dangers, il faudra prendre les deux mêmes dangers.
19:28 - Non, non, mais c'est vrai, on refera un débat évidemment,
19:30 et il y en aura beaucoup dans les années qui viennent et dans les semaines qui viennent forcément.
19:33 Dans un instant, c'est Valérie Expert, c'est débatteur tout à l'heure,
19:37 qui reçoit avec Gilles Gansman, Valérie Benahim.
19:40 A demain.
19:42 - Sud Radio, parlons vrai, 9h10, Patrick Roger.
19:47 - Avec Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
19:49 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de devis gratuits.

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