• il y a 9 mois
Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcription
00:00 - Aux héroniques, Jacques Yeloui, De Ragnel, Paul Melun, Gilles William, Golnadel, Vincent Bolloré, Théodosis,
00:06 dissonnés aujourd'hui par la commission d'enquête parlementaire dans le cadre de l'attribution des fréquences télévision.
00:11 Je rappelle que Vincent Bolloré est l'actionnaire de Vivendi. Vivendi est l'actionnaire principale de Canal+ et donc de CNews.
00:18 Je vous propose d'écouter... L'audition a duré trois heures.
00:21 Je vous propose d'écouter tout d'abord la reprise de Canal+ et Vincent Bolloré a été très précis sur ce sujet
00:28 puisque lorsque Vivendi est arrivé dans Canal+, Canal+ était en très grande difficulté.
00:34 - Maxime Sahada l'a rappelé ici, Canal, quand je suis arrivé, c'était 460 millions de pertes, la partie française,
00:43 400 millions sur le payant et 60 millions sur le clair.
00:49 Mais évidemment, personne n'osait de chez Vivendi aller chez Canal parce que...
00:54 Enfin, vous ne connaissez pas toute l'histoire, mais Jean-Marie Messier, mon prédécesseur,
00:59 avant mon prédécesseur chez Vivendi, avait été renvoyé parce qu'il avait voulu changer l'équipe de Canal qui dépensait beaucoup
01:08 et il avait été jeté dehors avec tout ce qu'il fallait autour.
01:13 Et donc personne chez Vivendi avait envie d'aller s'occuper de Canal, mais le problème, c'était les pertes.
01:20 Et moi, je suis à la fois l'actionnaire important, maintenant on en a plus, vous l'avez rappelé, 29,5, mais je ne suis pas actionnaire unique.
01:29 Moi, j'ai des tas d'actionnaires à l'extérieur qui regardent ce que je fais.
01:32 J'ai un restaurateur italien qui s'appelle Alberto qui travaille avec sa femme et des amis siciliens de 6h du matin à 8h du soir
01:40 et puis de 8h du soir à 11h. Il a mis tout son argent en titre Bolloré-Vivendi.
01:45 Donc si jamais ça baisse, je mets mon nez sur le menu à pizza.
01:50 Donc je suis tenu de mon devoir fiduciaire, si vous voulez, c'est de faire que les choses se redressent.
01:55 Donc quand je suis arrivé chez Canal, en effet, je n'ai pas l'impression du tout d'avoir fait du micro-management,
02:01 j'ai l'impression d'avoir repris tout en main.
02:03 Je vous ai évoqué tout à l'heure la fermeture du Clerc, ça a été un moment extraordinairement terrifiant
02:12 parce que j'ai eu trois couvertures du Monde ou quatre sur l'arrêt d'Ignole, l'arrêt du Grand Journal, etc.
02:18 C'était un moment absolument terrible.
02:21 Quand on a arrêté le festival de Cannes, c'était absolument terrible.
02:24 Et là, il fallait malheureusement quelqu'un qui donne les capes, qui ne pouvait être que moi
02:33 parce que j'étais le seul qui n'allait pas être renvoyé.
02:35 Et puis si j'étais renvoyé, ce n'était pas un problème, ça ne m'aurait pas posé de gros problèmes sociaux.
02:40 Voilà, donc dans cette partie, j'ai fixé les choses, j'ai nommé les équipes et en effet, j'en ai changé pas mal.
02:48 Et j'en ai changé pas mal, pas forcément parce qu'ils n'étaient pas compétents,
02:51 j'ai changé pas mal parce qu'ils n'avaient pas envie de changer de train de vie.
02:54 Et je vous ai raconté tout à l'heure, moi, j'étais dans une famille très riche.
02:58 Ça n'a pas plu du tout d'aller changer tout d'un coup, de vendre les belles voitures et de faire des choses différentes
03:04 et de vendre les bateaux et arrêter d'aller faire de la voile le week-end et des trucs comme ça.
03:08 C'était pareil chez Canal.
03:09 Et il a fallu repenser Canal et c'est ce qu'a fait Maxime Saada, de repenser bien sûr l'équilibre de Canal,
03:17 mais également la proposition de Canal.
03:18 On n'était plus en 1984, les choses avaient changé et Canal est devenu le succès que vous connaissez aujourd'hui.
03:27 Mais en écoutant Vincent Bolloré, je me disais, je ne sais pas si dans un autre pays,
03:31 un grand patron qui a une réussite éclatante, qu'on pourrait saluer.
03:36 Il a dit à un moment, on a commencé avec 80 personnes, on a terminé avec 80 000.
03:42 On pourrait saluer ce parcours avec beaucoup de gens qui ont travaillé dans ce groupe et qui en sont fiers et qui ont été heureux.
03:51 Et d'un grand patron qui n'est pas contraint de se justifier, mais en tout cas, ça peut ressembler à cela,
03:57 à qui on pose des questions. Pourquoi, comment, que faites-vous, etc.
04:01 Ça s'appelle un patron, tout simplement, et tout le monde ne peut pas l'être, sans doute.
04:06 Et c'est ce qu'a fait M. Bolloré pendant ces deux heures devant cette commission d'enquête.
04:11 Et il faut répondre, bien sûr, à la représentation nationale.
04:16 Elle a des questions et il faut lui apporter des réponses.
04:20 Et notamment à une partie de la représentation nationale, je pense aux députés de la France insoumise,
04:24 qui, dans ce que vous expliquez, Pascal, sont, il faudrait faire une généalogie d'ailleurs de ça,
04:27 sont dans la détestation de la figure du capitaine d'industrie et du grand patron.
04:31 Mais ça, ce n'est pas d'aujourd'hui.
04:32 Cette partie-là de la gauche considère que le capitalisme et le capitalisme mondialisé en France,
04:37 c'est les patrons d'industrie. C'est tout le contraire.
04:39 Si on a une vision gaullienne du capitalisme, le capitalisme paternaliste, ce n'était pas du tout ça.
04:44 Précisément, si les gens de gauche voulaient en avoir aux forces de l'argent,
04:48 qu'ils en aient après les fonds de pension Vautour qui dépossent les entreprises,
04:51 qu'ils en aient après, je ne sais pas qui, certaines banques, certains fonds de pension américains, etc.
04:55 Mais pas à travers les grands patrons français qui, effectivement, contribuent au rayonnement de notre économie.
04:59 Donc, je trouve qu'ils tirent à côté, finalement, les députés insoumis.
05:01 On peut remercier les parlementaires de la France insoumise de nous avoir fait découvrir
05:06 et mieux connaître un grand patron, justement.
05:08 Parce qu'on n'a pas l'habitude de les entendre, ces grands patrons.
05:11 Ils sont logiquement discrets.
05:13 Et là, on a vu quelqu'un avec une aisance absolument incroyable
05:16 qui, finalement, donnait une leçon de vie et d'humilité à travers son succès.
05:20 Et ce qui était amusant, c'est qu'en fait, c'était un combat politique.
05:22 Il y avait quand même une arène.
05:24 On était dans l'arène. Il était dans l'arène.
05:26 Et paradoxalement, il offrait le débat à ceux qui ne voulaient pas débattre,
05:29 qui ne voulaient surtout plus débattre.
05:31 Donc, c'était amusant, presque.
05:33 - Bon, je vous propose alors la deuxième intervention de Vincent Bolloré.
05:37 Elle est précisément sur le fantasme qui existerait d'une intervention multiple
05:44 sur les antennes du groupe Canal.
05:46 Moi, je fais cette émission depuis 2016, lors des pros.
05:50 Vincent Bolloré n'est jamais intervenu pour, évidemment, me dire quoi traiter,
05:54 comment traiter et que penser.
05:56 Et parfois, parce que je sais qu'il nous écoute,
05:58 évidemment qu'il peut être surpris par ce que je dis,
06:01 parce que nous disons, évidemment, qu'il doit ne pas être d'accord,
06:04 forcément, avec toutes les positions que nous avons,
06:08 politiques, économiques, culturelles, sociétales.
06:12 J'imagine que de temps en temps, devant sa télévision, il dit "je ne suis pas d'accord".
06:15 Mais jamais une fois, il a pris son téléphone pour dire
06:18 "la personne qui était sur ce plateau avec laquelle je n'étais pas d'accord,
06:21 je ne veux pas la revoir".
06:22 Tout ça n'a pas de sens.
06:24 Tout ça n'a pas de sens.
06:24 C'est une des raisons pour lesquelles nos émissions marchent, je crois.
06:27 C'est parce que chacun comprend la liberté qui peut exister
06:31 dans l'animation de ces émissions.
06:33 Alors, sur le fantasme des interventions,
06:37 écoutons Vincent Bolloré.
06:39 En revanche, sur les contenus, ça c'est la tarte à la crème.
06:43 On me ressort indéfiniment une histoire d'il y a 10 ans du crédit mutuel,
06:46 parce que le crédit mutuel me finance.
06:49 Alors d'abord, le crédit mutuel ne me finance pas plus que les 15 autres
06:53 banques importantes françaises, et que les 5 principales.
06:56 Et ensuite, Maxime Saada, comme tous les gens que vous avez interviewés,
07:00 c'est la troisième fois qu'il passe.
07:03 Parce qu'il est passé déjà, en dehors de la semaine dernière,
07:06 il est passé il y a 2 ans, il y a 5 ou 6 ans,
07:08 il a toujours dit que c'est lui qui était en charge des programmes
07:11 et que je ne lui avais rien demandé.
07:13 Donc tout ça, c'est les tartes à la crème qu'on met en avant,
07:15 parce qu'en effet, quand vous venez arrêter une grande fête,
07:19 les gens ne vont pas dire "c'est affreux, on nous arrête de faire des fêtes".
07:23 Ils viennent dire "il s'occupe des choses, il est d'extrême droite,
07:25 c'est un type affreux, etc.", bref.
07:28 Et tout ce que vous connaissez qui est là.
07:29 Mais donc je ne suis jamais intervenu dans les contenus,
07:32 en aucune façon, dans le groupe Canal, et en plus je n'ai pas le temps,
07:35 et ça demande un temps fou, parce que vous savez,
07:38 nous avons, je ne sais plus combien, 20 chaînes ou 24 chaînes,
07:41 le meilleur des films, le meilleur des séries,
07:44 ce n'est pas cher d'ailleurs pour ça,
07:45 et je ne sais pas ceux d'entre vous qui ne sont pas abonnés à Canal,
07:48 mais si vous voyez tout ça, même si vous êtes un patron interventionniste,
07:52 vous n'êtes pas capable de le faire.
07:54 Donc je n'ai pas fait.
07:56 Pas de réaction particulière ?
08:01 Écoutez, d'abord je trouve, mais c'est peut-être une impression,
08:05 vous allez peut-être me démentir,
08:06 je trouve les enquêteurs infiniment plus humbles
08:11 qu'il y a une semaine ou 15 jours lorsqu'ils vous ont opéré,
08:14 vous et M. Netjar.
08:16 Je ne sache pas qu'ils aient demandé par exemple à M. Bolloré
08:20 le nombre de morts en Palestine, vous voyez ?
08:22 Et j'ai tendance à penser qu'entre le fait que M. Bolloré
08:26 était d'une décontraction parfaite
08:28 et qu'ils n'ont pas eu très bonne presse, ces messieurs,
08:31 il y a une quinzaine de jours lorsqu'ils ont investigué
08:34 de cette étrange manière, j'ai l'impression...
08:37 Alors ça c'est ma première réaction.
08:39 Ma deuxième, c'est que ce matin, vous voyez,
08:41 ce matin il y avait Mme Sophie Binet de la CGT
08:45 qui était à France Inter.
08:48 Et elle s'est répandue sans être contredite,
08:52 contre la chaîne, contre M. Bolloré,
08:56 et très clairement pour l'interdiction.
08:59 Personne ne l'a interrompue et je rêverais un jour,
09:02 mais c'est une sorte de fantasme,
09:04 j'aimerais un jour être un enquêteur
09:06 et poser des questions aux journalistes de service public.
09:10 Voilà.
09:12 Voilà.
09:14 - Ce qui est très fragile, moi je trouve, c'est...
09:17 (rires)
09:20 Je répète, je ne sais pas si dans un autre pays,
09:24 la séquence que nous vivons existe.
09:27 Mais là où je vous rejoins, c'est que je crois
09:29 qu'elle est contre-productive.
09:31 Mais vous voyez, pour vous donner le climat qui existe,
09:35 Mediapart, on va parler de Mediapart,
09:38 Mediapart contacte tous les journalistes de CNews,
09:42 par un message qui est unique que je vais vous lire.
09:44 Et je ne vais pas dire quel est le journaliste qui l'écrit.
09:47 Je suis journaliste à Mediapart et je me permets de vous contacter
09:50 car je m'intéresse à la chaîne CNews et notamment à la construction générale
09:52 de sa ligne éditeuse au quotidien.
09:54 Mais aussi aux comportements éventuellement problématiques
09:56 de certains dirigeants.
09:58 Auriez-vous quelques minutes prochainement pour évoquer ce sujet par téléphone ?
10:01 Cela, bien sûr, peut être totalement anonyme et informel.
10:04 Tous les journalistes de la chaîne, sauf évidemment,
10:07 Laurence, Sonia, moi, Serge Neidja,
10:10 reçoivent ce message. Tous !
10:13 Tous les jeunes journalistes,
10:15 avec qui je travaille, ils viennent tous me voir.
10:17 Je dis "je sais, vous avez tous reçu le même message".
10:20 Je leur dis "mais faites ce que vous voulez d'ailleurs,
10:22 faites ce que vous voulez, si vous voulez répondre, répondez".
10:24 Mais ce que je trouve extraordinaire,
10:26 parce que CNews, les coups les plus durs
10:29 sont portés par les journalistes.
10:31 Mais aussi aux comportements éventuellement problématiques
10:35 de certains dirigeants.
10:37 Vous avez des journalistes qui écrivent ça.
10:39 Je répète, un journaliste qui fait le même métier que moi,
10:41 qui a la même carte de presse que moi,
10:43 qui est peut-être passé dans les mêmes journalistes,
10:45 qui appelle un autre journaliste pour lui dire
10:47 "est-ce qu'il n'y a pas des comportements éventuellement problématiques ?"
10:50 - Ça s'appelle l'analyse de la pensée.
10:52 - Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
10:54 Et c'est Mediapart !
10:55 Alors je ne sais même pas si des journalistes de chez nous
10:57 ont répondu ou pas répondu, etc.
10:59 Ils font ce qu'ils veulent. Ce qu'ils veulent.
11:01 Mais ce climat, parce que Mediapart, c'est les mêmes qu'on...
11:04 Voilà, ce climat est vraiment étonnant.
11:06 Je ne peux pas vous dire autre chose.
11:08 Ce climat est vraiment étonnant.
11:09 Troisième passage, justement, de Vincent Bolloré,
11:11 cette fois-ci sur CNews,
11:13 puisque CNews parfois est attaqué,
11:15 certains disent menacé,
11:17 dans la reconduction des fréquences.
11:19 Écoutez Vincent Bolloré.
11:21 - CNews a mis du temps et a perdu pas mal d'argent.
11:24 Elle en perdait avant que je n'arrive
11:25 et elle en perd toujours encore maintenant.
11:27 Mais ça y est, maintenant elle a pris sa place,
11:29 puisque CNews depuis trois mois,
11:31 et en tout cas au 13 mars aujourd'hui,
11:33 sur le mois de mars, est en tête devant BFM.
11:36 Et comme BFM vaut beaucoup d'argent,
11:38 et gagne beaucoup d'argent, dit-on,
11:40 CNews va évidemment se mettre à gagner beaucoup d'argent
11:43 et sera non pas équilibrée, comme vous ont dit
11:45 les gens de mon équipe, je ne sais plus dans quelles années,
11:47 mais assez vite,
11:49 parce que la télévision gratuite, c'est assez simple.
11:52 C'est fonction de l'audience.
11:54 Si vous avez une grosse audience,
11:55 les gens payent plus cher la publicité
11:57 que si vous avez une petite audience.
11:59 Donc comme la 8 est devenue la première chaîne de la TNT
12:01 et que CNews est devenue la première chaîne d'info,
12:04 je ne doute pas qu'elles vont gagner de l'argent.
12:06 Et évidemment, les équipes de canal que vous avez reçues
12:08 et que j'ai écoutées,
12:10 sont extraordinairement attachées à ces chaînes gratuites
12:14 parce qu'elles représentent un pilier interne du groupe.
12:18 Ce n'est pas d'un côté les chaînes gratuites,
12:20 de l'autre côté les chaînes payantes.
12:21 C'est un ensemble.
12:23 Et comme vous le savez, c'est un ensemble extrêmement important
12:25 puisqu'ils supportent le cinéma, ils supportent les séries,
12:28 ils supportent une grande partie du sport français,
12:30 ils supportent beaucoup de variétés,
12:31 ils supportent beaucoup de documentaires.
12:33 Canal, c'est un énorme soutien à la création française.
12:38 Voilà, je crois ce qu'on pouvait dire ce soir sur cette audition.
12:41 À la durée de deux heures, je pense que ceux qui ont envie...
12:44 Il y a quand même une chose qui est frappante,
12:46 c'est qu'en fait, à travers cette audition,
12:49 on comprend que ce que ne supportent pas certaines personnes,
12:51 c'est le succès de CNews.
12:53 Si CNews ne fonctionnait pas,
12:55 en réalité, personne ne s'y intéresserait.
12:57 Et c'est parce que ça fonctionne que tout le monde cherche à creuser.
13:00 Et le deuxième élément qui m'a frappé,
13:02 c'est que vous avez un Vincent Bolloré,
13:04 que vous l'avez dit, capitaine d'industrie,
13:06 qui s'inscrit lui-même dans une dynastie.
13:09 Il est l'héritier, il a des enfants,
13:11 donc il n'est que de passage,
13:13 et qui explique aussi son attachement à l'histoire de France.
13:16 Et moi, c'est quelque chose qui m'a beaucoup frappé.
13:18 Et puis il a assumé, il a dit "moi je suis chrétien, je suis chrétien démocrate".
13:21 D'ailleurs, avec un passage très intéressant sur l'IVG,
13:25 vous l'avez parlé de la double liberté,
13:27 qu'il était tiraillé avec une double liberté
13:29 que j'ai trouvé extrêmement intéressante, pour te le dire,
13:31 qui n'entre pas tout à fait dans cette audition,
13:33 qui était une digression.
13:35 Mais je trouve que ce qu'il a dit, avec beaucoup de courage,
13:37 beaucoup de précision, et beaucoup de liberté,
13:40 me paraît intéressant.
13:41 C'est quelque chose de très intime.
13:42 Et ce qui m'a frappé aussi, c'est de voir à quel point
13:45 les parlementaires qui l'interrogeaient ne connaissaient rien
13:47 au fonctionnement d'une entreprise.
13:49 Et il leur a expliqué, en fait, vous cherchez des choses,
13:52 parce que vous avez des idées fantasmées projetées,
13:54 vous imaginez des choses, et voilà.
13:56 Et le dernier élément que je trouvais cocasse,
13:58 c'est qu'il y a eu une question quand même d'une députée écologiste,
14:02 il y a répondu, et quand je constate que les écologistes
14:05 ne veulent pas venir sur CNews,
14:07 on a vu quelqu'un qui était ouvert, là où les autres ne le sont pas forcément.
14:11 - Alors c'est vrai qu'on peut remercier Quentin Bataillon,
14:14 qui a su mener parfaitement l'audition et les débats,
14:17 et qui vraiment depuis le départ de cette commission,
14:20 a fait, me semble-t-il, le travail avec une grande intégrité,
14:23 une grande neutralité, puisque Quentin Bataillon a posé
14:27 les questions qu'il fallait poser.
14:29 - Et là où vous avez raison, Louis, CNews, il n'y a qu'un problème,
14:34 il n'y en a pas deux, le succès, c'est que ça marche.
14:37 C'est aussi simple que ça, et Vincent Le Bolloré l'a répété
14:40 plusieurs fois dans l'audition, le seul souci de CNews,
14:45 c'est que ça marche. Il n'y en a pas d'autre,
14:48 Madame, Messieurs, il n'y en a pas d'autre.
14:50 Et les attaques les plus dures, c'est Télérama, c'est Libération,
14:54 c'est France Inter, c'est Le Monde, c'est le Nouvel Obs, etc.
14:57 Ce sont les mêmes papiers, écrits par les mêmes journalistes,
15:00 avec exactement les mêmes sujets.
15:03 - C'est-à-dire que moi, on me reproche une engueulade,
15:05 il y a quatre ans, avec Caroline McCary,
15:08 il y a toujours trois... Tu fais 4000 heures d'antenne,
15:11 d'abord, tu n'es pas toujours très bon, c'est bien logique,
15:13 quand tu fais 4000 heures d'antenne, donc de temps en temps,
15:15 effectivement, tu es peut-être moins bon, ce qui est bien normal,
15:18 et dans ces cas-là...
15:19 - Non, mais il y a une double rage, c'est évidemment la détestation
15:22 de l'entreprise qui réussit, mais aussi la rage
15:25 contre le peuple qui s'émancipe.
15:28 - Oui, la liberté, bien sûr, bien sûr, bien sûr, vous avez raison.
15:31 - Oui, parce que ce n'est pas seulement un succès économique,
15:33 c'est parce qu'il y a des gens que ça intéresse.
15:35 Parce qu'il y a des auditeurs, il y a des téléspectateurs...
15:37 - C'est un paradoxe, d'ailleurs, quand on est de gauche,
15:38 de s'élever contre la liberté, enfin...
15:40 - Mais si ces gens-là étaient des... D'ailleurs, ce ne sont pas
15:42 des libertaires, ce sont plutôt des staliniens.
15:44 - C'est un vieux paradoxe.
15:45 - Non, mais pardon, mais la gauche libertaire,
15:47 elle se réjouit du pluralisme, elle se réjouit du débat d'idées.
15:49 Par contre, la gauche stalinienne, elle, elle empêche le débat,
15:51 elle empêche le pluralisme.
15:53 - Écoutez, bon, ben voilà, des gens comme M. Saint-Aul
15:55 sont plus proches des procès de Moscou que de la procès libertaire.
15:57 - Vous me donnerez l'adresse de la gauche libertaire.
15:59 - Oui, je suis, mais je peux vous faire toute sa généalogie.
16:01 - Je souhaite à tous les salariés de France d'avoir un actionnaire,
16:05 un patron comme Vincent Bolloré, qui prend des risques.
16:08 S'il n'y avait en France que des Vincent Bolloré
16:11 et des grands patrons comme ça, je pense que ça marcherait mieux,
16:14 en fait, voyez-vous ?
16:15 - Je pense que ça marcherait mieux.
16:17 - Bon, alors évidemment, je précise que notre position est particulière
16:22 puisque nous sommes dans un groupe dont l'actionnaire...
16:25 - Ça n'échappera à personne, à mon avis.
16:27 - Bien évidemment, bien évidemment.
16:28 Mais quand on n'est pas content, on s'en va.
16:30 On quitte un groupe.
16:32 Quand on n'est pas content, c'est aussi possible.
16:34 Voilà.
16:36 Voilà ce qu'on pouvait dire, en tout cas sur ce sujet.
16:39 Il reste une minute, donc on ne va pas prendre le deuxième sujet tout de suite,
16:42 qui est le sujet à Sciences Po.
16:44 Bien évidemment, on va dire au revoir.
16:47 Mais voyez, Sciences Po, là aussi, je ne veux pas dire que...
16:53 Tout le monde parle de Sciences Po ce soir.
16:55 - Je le savais, je voulais le dire moi-même.
16:57 - C'est-à-dire ?
16:58 - C'est nous qui en avons parlé hier.
17:00 - Je pense.
17:01 Je n'ose pas le dire parce que c'est un peu prétentieux de dire ça.
17:04 - C'est nous, le service public, pas un mot, dans l'article,
17:07 le monde d'hier, ils renvoyaient dos à dos, c'était un problème...
17:11 Nous en avons parlé hier et aujourd'hui, c'est un événement à la fois politique et médiatique.
17:18 Si nous n'en avions pas parlé, le couvercle aurait été sur la main.
17:22 - Et M. le Premier ministre est allé aujourd'hui, M. Attal est allé,
17:28 et le président de la République.
17:29 Alors le président de la République m'a fait sourire.
17:32 Il a dit que ce sont des propos inqualifiables.
17:33 Bon, ils sont tellement inqualifiables qu'il ne les a pas qualifiés.
17:35 - Il les a pas qualifiés, attends !
17:37 - Non mais c'est tout l'infralangage.
17:41 - Si, si, ils sont qualifiables.
17:43 - Mais en fait, ils sont qualifiables, M. Macron !
17:45 - Bien sûr.
17:46 - C'est ça qui est drôle.
17:47 Il a dit que ces propos sont intolérables et inqualifiables.
17:50 Oui, mais lesquels en fait ?
17:52 En quoi sont-ils inqualifiables et intolérables ?
17:54 Alors moi, je dis que j'en peux plus de ça, donc on le dit.
17:57 Mais quand on dit ça, les gens qui sont devant leur poste,
17:59 ils pensent en fait comme nous.
18:00 Et c'est pour ça qu'ils sont en résonance.
18:02 Ils disent "bah oui, ils ont raison, pourquoi il ne dit pas à Emmanuel Macron
18:04 que c'est des propos antisémites et que c'est juste un scandale ?"
18:06 Eh bien non, il a préféré dire "ils sont inqualifiables".
18:08 D'ailleurs, il ne les a pas qualifiés.
18:10 On revient tout de suite.
18:12 - Vous avez aimé le débat sur l'IVG,
18:19 vous avez aimé le débat sur la fin de vie,
18:22 vous allez adorer le débat sur le consentement.
18:25 100% sociétal, c'est désormais la ligne directrice d'Emmanuel Macron.
18:30 Il a raison, ce sont des sujets importants.
18:32 Le consentement dans le droit français,
18:34 c'est favorable à l'inscription du consentement.
18:36 Emmanuel Macron a exprimé son intention de faire évoluer
18:38 la définition du viol en droit français,
18:40 en y intégrant la notion de consentement dans un échange filmé
18:43 avec une association féministe.
18:45 Alors, on en a parlé il y a 15 jours avec Noémie Schultz,
18:49 on avait même monté un débat, ce qui est assez rare,
18:51 uniquement sur ce sujet-là,
18:53 pendant trois quarts d'heure avec des intervenants
18:55 qui étaient précisément venus uniquement pour ça.
18:57 Alors, comme tout le monde ne nous écoute pas toujours et tout le temps,
19:00 pas encore, malheureusement,
19:02 mais ça ne devrait pas tarder, au train ouvre les choses.
19:06 Noémie, expliquez-nous, parce que les gens comprennent mal,
19:10 expliquez-nous ce qui pourrait changer dans la qualification du viol
19:14 et précisément la notion nouvelle de consentement.
19:17 Alors, je ne vais pas pouvoir vous dire exactement,
19:20 parce que pour la première fois, Emmanuel Macron dit
19:22 qu'il n'est pas opposé à ce qui est une évolution
19:24 de la définition du viol dans la loi,
19:27 mais il ne donne pas tellement plus de précisions,
19:29 si ce n'est qu'il n'est pas opposé à ce que la notion de consentement
19:32 fasse son entrée dans l'article de loi, dans le Code pénal.
19:36 Juste, on va reprendre le constat
19:38 et rappeler que c'est une demande des associations féminines,
19:42 mais pas seulement.
19:43 Moi, j'ai échangé ces dernières semaines, ces derniers mois,
19:46 avec des magistrats, avec des professeurs de droit,
19:48 avec des avocats.
19:49 Alors, il n'y a pas une unanimité du côté des avocats,
19:51 mais globalement, il y a quand même un constat qui est partagé par tous,
19:54 qui est qu'aujourd'hui, la France, le droit français,
19:57 ne permet pas de bien juger les violences sexuelles,
20:00 les violences faites aux femmes.
20:02 On va rappeler quelques chiffres.
20:03 90 000 femmes, chaque année, déclarent avoir subi un viol
20:05 ou une tentative de viol.
20:07 Moins de 10 % portent plainte.
20:09 Et sur l'ensemble des plaintes déposées,
20:10 80 % des plaintes sont placées sans suite.
20:13 Pourquoi ?
20:14 Eh bien, parce qu'aujourd'hui, le droit nous dit que le viol
20:17 est un acte de pénétration commis par la violence,
20:20 la contrainte, la surprise ou la menace.
20:22 Il n'y a pas de référence dans le texte de loi
20:25 au consentement de la victime.
20:26 Ça signifie que quand quelqu'un va déposer plainte,
20:28 une femme, mais ça peut être un homme aussi,
20:30 il va falloir démontrer que l'auteur a utilisé
20:32 un de ses quatre modes opératoires.
20:34 La menace et la violence, globalement,
20:37 ce n'est pas ce qui pose le plus de problèmes.
20:38 Encore une fois, on ne parle pas des viols commis dans un parking
20:40 avec quelqu'un qui a un couteau et qui vous menace de vous tuer
20:42 si vous n'acceptez pas.
20:44 En revanche, on rappelle que la plupart des viols,
20:46 des agressions sexuelles, ont lieu dans un cadre
20:49 des personnes proches, familiales, de collègues, d'amis,
20:54 et que là, on entre sur les deux autres critères
20:58 qui sont la contrainte morale et la surprise,
21:00 et là, c'est beaucoup plus difficile à prouver.
21:02 C'est pour ça que certains disent qu'il faut que la loi évolue
21:04 et qu'une des pistes à l'étude était celle d'ajouter dans la loi
21:08 que l'absence d'un consentement libre et éclairé
21:10 soit un élément constitutif du viol.
21:13 On va prendre l'exemple de la Belgique,
21:15 qui fait ça depuis un certain nombre de temps.
21:17 La loi stipule que tout acte de pénétration sexuelle
21:20 commis sur une personne qui n'y consent pas
21:22 constitue le crime de viol.
21:24 Il n'y a pas de consentement, notamment lorsque l'acte
21:26 a été imposé par violence, contrainte, menace, surprise ou ruse,
21:30 ou a été rendu possible en raison d'une infirmité
21:32 ou d'une déficience physique ou mentale de la victime.
21:35 Ça veut dire qu'en gros, une personne ivre-morte
21:37 n'a pas pu donner son consentement,
21:39 une personne très fragile, psychologiquement handicapée
21:42 n'a pas pu donner son consentement.
21:44 Et donc, c'est cette idée qui est à l'étude.
21:47 Alors maintenant, il va falloir rédiger ce texte.
21:50 Je ne sais pas en quoi ça consistera en définitive,
21:53 mais c'est le raisonnement qui est en tout cas
21:56 celui d'un certain nombre de personnes.
21:58 Nous sommes d'accord.
22:00 On va demander, parce que ça concerne souvent les hommes,
22:03 de s'interroger s'ils ont le consentement de la femme
22:07 avant d'avoir un rapport intime.
22:11 En soi, ce n'est pas une mauvaise idée quand même.
22:16 Demandez, est-ce que vous vous êtes interrogé
22:19 si la femme était consentante ?
22:21 C'est une question qui peut me paraître légitime.
22:23 Votre avis, Véronique Jacquet, et après on parlera de Sciences Po.
22:26 Alors oui, moi je pense qu'elle est légitime, cette question,
22:29 parce que trop d'hommes, je ne vais pas dire 100% des hommes,
22:31 après on va me faire un procès,
22:33 mais pensent que toutes les femmes sont consentantes.
22:35 C'est peut-être dans l'ADN masculin de penser
22:37 qu'il part à la chasse et qu'il est forcément victorieux.
22:39 Mais toutes les femmes, justement, ne sont pas des trophées
22:41 ou tout au moins ne veulent pas être considérées comme telles.
22:44 Et sans être féministe à la mode des années 2024,
22:49 je pense que cette question est vraiment intéressante.
22:52 Dans le cerveau d'une femme, je vous jure,
22:55 je parle à titre personnel, mais aussi parce que j'ai partagé
22:58 bien des confidences de collègues et d'amis,
23:04 dans le cerveau d'une femme, vous n'êtes pas forcément consentante,
23:07 même à 100%.
23:09 Et je pense que dans le cadre conjugal,
23:11 puisque Noémie Schultz l'a évoqué,
23:13 la question peut être doublement pertinente.
23:15 On l'a vu, en ce moment, il y a des faits divers
23:17 qui impliquent d'ailleurs des politiques,
23:19 où on parle de viol et on se dit "mais comment c'est possible ?"
23:21 Et effectivement, il y a la question du consentement
23:23 qui est sur la table ou qui est au milieu du lit.
23:26 Je ne voudrais pas qu'on entame un débat pendant de longues minutes
23:29 parce que je voudrais vraiment qu'on parle de Sciences Po,
23:31 mais vous êtes avocat, est-ce que cette notion de consentement vous...
23:34 Elle me fait peur.
23:36 Le remède sera, à mon avis, pire que le mal.
23:39 En général, les violeurs se foutent pas mal
23:41 du consentement des femmes, croyez-moi.
23:43 Et dans la réalité des choses, je m'en méfie beaucoup
23:46 parce qu'on commence par le consentement,
23:48 on dira que le consentement était vicié.
23:50 Vicié parce que...
23:52 L'emprise...
23:54 On va être ensuite dans une spéculation intellectuelle
23:58 qui déplait beaucoup à l'avocat qui vous parle.
24:01 Je préfère qu'on soit davantage factuel.
24:04 La réalité, elle est là.
24:06 Donc je pense que, très sincèrement,
24:08 ça part très certainement d'un bon sentiment,
24:10 mais malheureusement, le viol, c'est la preuve
24:13 qui souvent fait fait défaut.
24:15 - Pour le moment, on est plutôt fondé
24:17 à questionner la notion de consentement.
24:19 L'exposé de Noemi nous explique bien ça.
24:21 Quels sont les critères qu'on peut identifier
24:23 en constituant un acte de consentement ?
24:25 C'est pas inintéressant de réfléchir.
24:27 - Par exemple, l'avocat qui vous parle sur l'alcool,
24:30 vous pouvez aussi...
24:32 La femme peut être gay,
24:34 et ensuite, elle peut être gay,
24:36 légèrement...
24:38 Elle va consentir,
24:40 et ensuite, on vous dira
24:42 que comme elle avait bu,
24:44 son consentement était vicié.
24:46 Je vous dis que c'est extrêmement dangereux.
24:48 C'est tout.
24:50 - Noemi Choult, on va...
24:52 10 secondes, Noemi.
24:54 Je veux bien vous donner 10 secondes
24:56 si vous souhaitez répondre,
24:58 mais je souhaiterais vraiment qu'on parle de Sciences Po.
25:00 - Je vous pose les éléments,
25:02 et pour avoir échangé avec des juristes,
25:04 aujourd'hui, il y a un problème,
25:06 et c'est que l'échange moral est très difficile à prouver.
25:08 - Non mais vous l'avez dit, Noemi.
25:10 Ne redisons pas ce qu'on a dit.
25:12 C'est vous qui l'avez dit.
25:14 - Non, non. J'allais vous apporter une précision.
25:16 - Ah non, alors apportez une précision.
25:18 - Eh ben donc, l'idée,
25:20 ce sera toujours à l'accusation
25:22 de prouver la culpabilité.
25:24 Ce ne sera pas aux mises en cause
25:26 de dire "je suis innocent",
25:28 mais effectivement, l'idée, ce sera de dire à l'auteur
25:30 "Aidez-nous à démontrer que vous avez demandé le consentement".
25:32 Et c'est ce qu'on avait dit quand on avait fait cette émission.
25:34 C'est l'idée d'une éducation, du fait qu'il faut s'interroger,
25:36 et ce n'est pas signer un contrat
25:38 pour dire "est-ce que j'ai le droit de t'embrasser ?"
25:40 mais c'est de vraiment poser la question
25:42 "Cette femme a-t-elle vraiment envie d'avoir une relation sexuelle ?
25:44 Un supérieur avec, par exemple,
25:46 une subordonnée, a-t-elle vraiment envie
25:48 d'avoir cette relation sexuelle avec moi ?
25:50 Ou est-ce que c'est pour me faire plaisir ?" Voilà aussi ce qu'il y a derrière.
25:52 - Vous avez parfaitement raison,
25:54 et j'avais tort de vous interrompre,
25:56 parce que ce que vous venez de dire, le mot fort
25:58 dans ce que vous avez dit, c'est "éducation",
26:00 c'est vrai que c'est pas mal de dire
26:02 à un petit jeune homme,
26:04 et d'ailleurs beaucoup de parents le disent,
26:06 sans doute quand ils élèvent des garçons
26:08 à 11 ans, 12 ans, 13 ans,
26:10 "Attention !" - Quel rapport avec le changement de loi ?
26:12 - C'est un état d'esprit.
26:14 C'est un état d'esprit.
26:16 - C'est un état d'esprit.
26:18 - Peut-être que je me trompe,
26:20 mais élever des garçons, c'est aussi ça.
26:22 - Parce que vous posez la question
26:24 "Qu'est-ce que le consentement ?"
26:26 On connaît tous le consentement,
26:28 il y a du consentement explicite,
26:30 oui c'est un oui, un non c'est un non,
26:32 mais il y a du consentement implicite,
26:34 et tout n'est pas aussi simple que ça.
26:36 - Mais vous avez raison !
26:38 - Moi ce qui me gêne un peu, et je m'interroge,
26:40 c'est qu'en fait ce sujet intervient dans le débat français,
26:42 parce qu'en fait il y a eu une histoire à Bruxelles,
26:44 parce qu'il y a eu une volonté
26:46 d'harmoniser la notion du viol à Bruxelles,
26:48 et qu'est-ce qui s'est passé ?
26:50 A Bruxelles, il avait été décidé, finalement ça n'a pas été adopté,
26:52 d'écarter les notions de contrainte,
26:54 de violence, et de retenir
26:56 uniquement la question du consentement,
26:58 qui en soit et problématique.
27:00 - Science Po, c'est un sujet effectivement qui mérite qu'on s'arrête,
27:02 ah, vous avez fermé ?
27:04 - Vous n'avez pas besoin de moi sur Science Po !
27:08 - Non, merci en tout cas Noémie,
27:10 vous savez que c'est toujours un plaisir
27:12 de vous avoir pour la qualité de votre expertise.
27:14 Science Po,
27:16 Science Po bloquée hier matin,
27:18 une soixantaine d'étudiants, vous le savez,
27:20 alors ce qui est intéressant,
27:22 vraiment, tout à l'heure,
27:24 je m'amusais de la réaction
27:26 du président de la République, mais elle fait tellement sens.
27:28 On va écouter d'ailleurs Priska Thévenot,
27:32 qui est la porte-parole
27:34 du gouvernement,
27:36 donc qui a rapporté ce qu'avait dit
27:38 le président de la République en Conseil des ministres.
27:40 - Hier ont été rapportés, lors d'une conférence
27:44 à Science Po, des propos
27:46 que le président de la République
27:48 a tenu à rappeler,
27:50 tels qu'ils étaient, "inqualifiables et parfaitement
27:52 intolérables". Il a rappelé
27:54 avec clarté et fermeté sa position.
27:56 Oui, les établissements
27:58 universitaires sont autonomes,
28:00 mais cette autonomie ne justifie
28:02 en aucun cas le moindre
28:04 début de séparatisme.
28:06 - Ce qui est incroyable, c'est que
28:08 c'est inqualifiable, c'est intolérable,
28:10 mais il ne dit pas en quoi c'est inqualifiable,
28:12 il ne dit pas en quoi c'est intolérable.
28:14 Mais quand il exprime son point de vue
28:16 sur le Rassemblement national, là il trouve bien les mots.
28:18 - Il arrive à qualifier. - Là il trouve bien les mots,
28:20 mais il les qualifie.
28:22 Il y a une image, effectivement,
28:24 de Gabriel Attal qui était à Science Po aujourd'hui,
28:26 parce que quand même
28:28 ça bouge, évidemment,
28:30 ça bouge et il est temps
28:32 d'arrêter
28:34 cette dérive "wokiste"
28:36 qui existe dans cette maison.
28:38 Je vous lirai tout à l'heure ce qu'a écrit Stéphane Roset,
28:40 qui est un professeur de Science Po depuis 33 ans.
28:42 - Il a bien fait d'y aller, Gabriel Attal,
28:46 en l'occurrence, si vous voulez,
28:48 et il assiste à une dérive qui n'est pas d'aujourd'hui.
28:50 Malheureusement, le problème du président de la République
28:52 et de sa majorité, c'est qu'il marche sur des oeufs,
28:54 parce qu'il ne veut pas contrarier les universitaires
28:56 les plus influents de ce pays, dont certains sont
28:58 effectivement "wokistes" et ont plutôt
29:00 une vision bienveillante à l'égard de ce type de mouvements.
29:02 Et dans le même temps, il sait très bien que l'opinion publique,
29:04 c'est vos fameux 80%, 20% dont vous parlez souvent,
29:06 Pascal, 80% des Français trouvent absurde
29:08 qu'on bloque un amphithéâtre
29:10 en disant qu'il faut libérer Gaza,
29:12 etc., et que quand on voit une étudiante
29:14 juive, on lui dit "Va-t'en, sale sioniste",
29:16 je ne me rappelle plus très bien de la formule, mais en tout cas,
29:18 on l'empêche de parler au motif qu'elle serait juive.
29:20 Donc si vous voulez, une écrasante
29:22 majorité de nos compatriotes, et j'en fais partie,
29:24 sont heurtés, sont choqués par ce qui se passe
29:26 à Sciences Po, mais 80% de
29:28 l'élite considèrent que ce n'est pas si mal,
29:30 et qu'il ne faut pas toucher ces braves petits, parce qu'ils ont été
29:32 dans les meilleurs prépa, etc.
29:34 Le gouvernement va aujourd'hui faire un article 40...
29:36 Le président de la République est mal à l'aise.
29:38 Le gouvernement va aujourd'hui faire un article 40 pour contribuer
29:40 à l'enquête et contribuer aussi à la mobilisation des services
29:42 pour déterminer ce qu'il s'est passé hier.
29:44 Moi, je pense qu'il faut tous les virer.
29:46 Vraiment, ceux qui s'en sont pris...
29:48 Parce que...
29:50 - Vous vous rendez compte que sans l'intervention de Gabriel Attal,
29:52 il n'y avait pas d'article 40 ?
29:54 - Je réaffirme notre détermination à ce que
29:56 des sanctions extrêmement fermes soient prises.
29:58 La deuxième chose, c'est qu'un administrateur
30:00 provisoire va être nommé très prochainement par le gouvernement.
30:02 - Les élèves exclus, c'est ça qu'il faudrait.
30:04 - Bien sûr. - Il y a une enquête parlementaire,
30:06 moi je serais très intéressé. - Et je le dis très clairement...
30:08 - C'est ce qui se passe à Sciences Po. - Exactement.
30:10 - Vous avez parfaitement raison. - La formation du laboratoire
30:12 de la pépinière des élites intellectuelles françaises.
30:14 Qu'est-ce qui s'y passe maintenant ?
30:16 En fait, on ne sait plus ce qui s'y passe. - Et je le dis très clairement,
30:18 il y aura au cœur de sa feuille de route celle de déterminer
30:20 et d'identifier les conditions pour inverser cette pente
30:22 et pour faire respecter toujours et partout nos principes républicains.
30:24 Quand on entend parler de Sciences Po aujourd'hui,
30:26 c'est pour des polémiques. - C'est le dernier à ce stade.
30:28 - Il a bien parlé.
30:30 - Oui. - Monsieur Prot,
30:32 le fond de l'affaire,
30:34 et elle arrive avec retard,
30:36 c'est que je le disais déjà depuis dimanche,
30:38 la chasse aux Juifs est ouverte.
30:40 Pendant que vous avez un gouvernement
30:42 qui fait la chasse aux RN,
30:44 le séparatisme,
30:46 et notamment le séparatisme islamo-gauchiste,
30:48 fait la chasse aux Juifs.
30:50 En même temps que ça,
30:52 il y a eu le mémorial de Drancy
30:54 qui a été profané.
30:56 Il faut savoir que c'est dans un cadre
30:58 où des journaux prétendument sérieux
31:00 reprennent pour argent comptant
31:02 les bilans du Hamas
31:04 transmis par l'UNRWA.
31:06 Comment voulez-vous qu'une communauté
31:08 qui tient déjà à 43 %
31:10 le Hamas pour résistant,
31:12 quand ils voient des chiffres comme ça,
31:14 ne soit pas en colère ?
31:16 Pour le même prix,
31:18 non seulement la communauté est en colère,
31:20 mais une partie de la communauté
31:22 est en colère, et on n'ose même pas
31:24 la contredire.
31:26 Donc ça arrive,
31:28 mais ça arrive bien tard, cette histoire-là.
31:30 La réalité, elle est là.
31:32 Écoutons des témoignages aujourd'hui.
31:34 Personne, par exemple,
31:36 ne parle des otages.
31:38 Mais pardonnez-moi de vous le dire quand même.
31:40 Le climat d'aujourd'hui...
31:42 Non mais je vois...
31:44 Le climat d'aujourd'hui,
31:46 plus personne ne parle des otages,
31:48 y compris des otages français à Gaza.
31:50 Le climat, il est là.
31:52 Je voudrais qu'on écoute
31:54 évidemment les réactions
31:56 aujourd'hui à Sciences Po.
31:58 [Sciences Po, le journal de la réaction à la crise de la COVID-19]
32:02 Il y a évidemment
32:04 des étudiants qui sont
32:06 biberonnés à l'idéologie woke et gauchiste,
32:08 et qui mettent en œuvre
32:12 chacune de leurs revendications
32:14 par la violence et par l'obstruction
32:16 vis-à-vis des autres étudiants.
32:18 Les étudiants qui, comme moi, veulent suivre leurs cours
32:20 font des bails à l'administration pour leur demander
32:22 de débloquer, puisqu'ils ont cette possibilité,
32:24 avec des policiers qui sont toujours
32:26 à proximité rue Saint-Guillaume,
32:28 vous avez des étudiants
32:30 qui, parfois, essayent de débuter
32:32 un débat avec les bloqueurs,
32:34 mais sans succès.
32:36 Et puis, le fait qu'il y ait cette impunité
32:38 vis-à-vis de l'administration, qui ne réagit pas,
32:40 qui ne réagit jamais, malgré les demandes,
32:42 à un moment, il y a une forme de lassitude,
32:44 et donc on va suivre ses cours en visio au café,
32:46 ou alors les cours sont reportés,
32:48 ou annulés, tout simplement.
32:50 Donc, il y a une majorité silencieuse
32:52 qui souhaiterait pouvoir vivre sa vie d'étudiant normalement,
32:54 mais cette minorité radicalisée
32:56 avec la complicité
32:58 de l'administration
33:00 nous en empêche.
33:02 Mathias Vichra a démissionné,
33:04 c'était le directeur
33:06 de Sciences Po,
33:08 et je voulais vous lire Stéphane Rosès,
33:10 qui a publié un tweet
33:12 ces dernières minutes,
33:14 et qui a dit ceci.
33:16 "Le directeur de
33:18 Sciences Po, écrit-il,
33:20 le directeur de Sciences Po
33:22 vient de démissionner sur la pression des procédures judiciaires,
33:24 son maintien à son wokisme ont abîmé
33:26 son image. Il demeure le climat d'antisémitisme.
33:28 Il est vital que l'esprit républicain
33:30 prévale à la direction."
33:32 Il ajoute
33:34 qu'il est professeur depuis ce qui est
33:36 devenu Sciences Po, le climat d'antisémitisme,
33:38 l'expulsion d'une étudiante d'un
33:40 amphithéâtre occupée par
33:42 quart-juive, vient de
33:44 la complaisance de sa direction à l'égard du wokisme
33:46 et de ses variantes. Ainsi, elle a interdit
33:48 la venue de Geoffroy Lejeune, il y a trois ans,
33:50 lorsqu'il était à Valeurs Actuelles, pour
33:52 autoriser un meeting au nom de la liberté d'expression.
33:54 Il y a une semaine, une réunion publique avec une avocate
33:56 et les filles estimant légitime l'action du Hamas.
33:58 Ces faits étant connus de la direction
34:00 avant l'autorisation de la réunion.
34:02 La direction a convoqué le dirigeant du
34:04 Printemps Républicain, un de mes anciens étudiants,
34:06 pour avoir dénoncé
34:08 le climat d'antisémitisme à Sciences Po
34:10 sur les réseaux sociaux, le silence de la
34:12 tutelle et du corps professoral
34:14 à quelque exception près, porte une responsabilité
34:16 dans ce qui advient dans cette institution.
34:18 Mais ce qui se passe
34:20 dans les universités,
34:22 dans les grandes écoles,
34:24 Sciences Po, c'était la fabrique
34:26 de l'élite.
34:28 Comme l'ENA,
34:30 comme Normalsup.
34:32 Voilà.
34:34 La fabrique de l'élite politique et administrative.
34:36 Aujourd'hui,
34:38 l'ENA n'existe plus, les grands corps
34:40 de l'État ont été
34:42 dissous, si j'ai bien compris avec Emmanuel Macron.
34:44 Sciences Po est devenu un campus
34:46 américain.
34:48 Et à Sciences Po, ils ont supprimé
34:50 le concours d'entrée. - Et tout ça se fait en France.
34:52 Donc ces gens
34:54 qui sont aujourd'hui à Sciences Po, c'est eux
34:56 qui vont vous diriger demain. - Une précision,
34:58 Pascal, effectivement aussi, le concours d'entrée a été
35:00 supprimé à Sciences Po, qui était plutôt une bonne
35:02 chose. Moi, j'étais d'un milieu plutôt populaire, j'ai fait
35:04 Sciences Po grâce au concours d'entrée, je ne suis pas sûr que je l'aurais
35:06 fait sur dossier. Et en fait, finalement,
35:08 en croyant démocratiser, ils ont fait tout le contraire.
35:10 Donc on marche vraiment sur la tête. - Ils l'ont fait volontairement.
35:12 Il n'y a pas de concours
35:14 écrit parce que tu veux avoir la main sur
35:16 le profil à l'oral de l'élève
35:18 que tu prends. - Absolument.
35:20 - Évidemment, si tu arrives et qu'on voit
35:22 que tu n'es pas du bon milieu,
35:24 tu seras dehors.
35:26 - Absolument. - C'est pour ça qu'ils préfèrent
35:28 l'oral à l'écrit. Mais bon, tout ça se fait en France.
35:30 - Et beaucoup d'étudiants internationaux aussi, ça a été.
35:32 - Tout le monde le sait. Tu parles avec les uns
35:34 et les autres, tout le monde le sait. - Madame Rotaillot,
35:36 vous vous souvenez
35:38 hier de son communiqué ?
35:40 - Elle aussi,
35:42 c'était sous pression.
35:44 Il y a des laboratoires de recherche.
35:46 - Tout ça s'est fait en l'ouverture pendant des années.
35:48 Moi, j'en veux beaucoup à tous ceux qui expliquaient
35:50 qu'en fait c'était ça l'avenir,
35:52 les nouveaux modes d'émancipation.
35:54 - Il y a Richard de Coyne, il est à l'année 1980.
35:56 - Oui, bien sûr, mais c'était la DOXA
35:58 qui était imposée partout. - C'est toujours le cas.
36:00 - Et donc on était sommés des messas.
36:02 Il n'y avait que ce système et ce modèle
36:04 qui étaient intéressants.
36:06 - Un mot sur l'Ukraine, mais vous allez voir.
36:08 - Oui, l'extrême gauche. - C'était l'ouverture.
36:10 - L'ouverture. - Vous étiez fermés.
36:12 - L'ensemble des Insoumis a applaudi
36:14 ce qui s'est passé hier.
36:16 - Mais M. Porte a dit
36:18 "il n'y a rien d'antisémite".
36:20 Vous voulez écouter ? Regardez ce qu'il a dit,
36:22 puisque c'est les témoignages de la France Insoumise
36:24 sur ce qui s'est passé à Sciences Po hier.
36:26 Écoutez.
36:28 - S'il y a eu des propos ou des agressions antisémites,
36:30 évidemment,
36:32 elles doivent être sanctionnées,
36:34 elles doivent être jugées.
36:36 Et puis il doit y avoir d'abord aussi une enquête.
36:38 Mais évidemment, jamais, jamais,
36:40 une agression ou un propos antisémite
36:42 n'est tolérable dans ce pays.
36:44 Il n'y a aucune discussion
36:46 à avoir à ce propos.
36:48 Et vous le savez, d'ailleurs, mon groupe parlementaire
36:50 de la France Insoumise, mon mouvement de la France Insoumise,
36:52 nous combattons,
36:54 nous combattons fermement l'antisémitisme.
36:56 - J'apporte mon soutien à tous ceux qui se mobilisent
36:58 aujourd'hui contre ce qui se passe à Gaza,
37:00 contre le massacre du peuple palestinien.
37:02 Et je condamne tout ce qui
37:04 se rapproche de près ou de loin des propos antisémites,
37:06 comme nous l'avons toujours fait,
37:08 nous sommes extrêmement clairs là-dessus.
37:10 Maintenant, il y a une polémique qui est en train d'être instrumentalisée
37:12 contre des étudiantes et des étudiants qui se sont mobilisés
37:14 sur la situation à Gaza.
37:16 Moi, je n'ai pas entendu de propos antisémites
37:18 hier à Sciences Po.
37:20 Je n'ai pas vu de vidéo avec des propos antisémites.
37:22 S'il y a des propos antisémites, amenez-les-moi, montrez-les-moi.
37:24 Et je les condamnerai. J'ai toujours condamné les propos antisémites,
37:26 mais hier, il n'y a pas eu de propos antisémites à Sciences Po.
37:28 - Bon, Gabriel Attal,
37:30 j'espère, j'espère,
37:32 mais en fait,
37:34 la bataille idéologique, elle va être tellement rude
37:36 à mener
37:38 pour le Premier ministre, si vraiment il veut la mener.
37:40 Comment tu rentres dans la moulure
37:42 de toutes les universités françaises
37:44 qui sont wokistes et extrêmes-gauches ?
37:46 Quand je dis toutes, en tout cas beaucoup.
37:48 Comment vous faites avec Montaigne à Bordeaux
37:50 où Jean-Marc Rouillant
37:52 faisait une conférence
37:54 au milieu des étudiants ?
37:56 C'est tellement, c'est une pieuvre.
37:58 - D'accord, mais en fait...
38:00 - Et ça ne va pas être simple.
38:02 Je pense qu'il faut faire un audit,
38:04 un diagnostic. Tout ça est très opaque.
38:06 - Il faut trouver les auditeurs indépendants.
38:08 - Et faisons ce qui a été fait cet après-midi
38:10 avec Vincent Bolloré.
38:12 - Bonne chance. - Écoutons.
38:14 - Avec l'écriture inclusive.
38:16 - Écoutons que les Français au moins puissent regarder.
38:18 - Ils sont tous de l'extrême-gauche, ils détestent le capitalisme,
38:20 ils détestent l'argent, et ça.
38:22 - Bonne chance. Allez-y.
38:24 - Les parents ont bien compris qu'il ne fallait plus mettre leurs enfants
38:26 dans ces universités.
38:28 - Non, vous exagérez un peu, parce que Sciences Po,
38:30 ça reste quand même une vitrine.
38:32 - Ça reste une vitrine.
38:34 - Sciences Po Paris.
38:36 Ceux qui ont fait Sciences Po Paris considèrent que
38:38 ceux qui ont fait Sciences Po Bordeaux, c'est rien du tout.
38:40 - Ça a toujours été Sciences Po.
38:42 - C'est celui de Paris.
38:44 - Je reçois des messages.
38:46 Vous avez dit que vous aviez fait Sciences Po.
38:48 - Le concours a été tout aussi sélectif, voire plus,
38:50 dans les UPP de Provence. - Vous avez fait Sciences Po Bordeaux.
38:52 Alors pour ceux, les Parisiens, qui sont très snobs,
38:54 ils considèrent qu'il n'y a que Guillaume.
38:56 - Quand on voit comment ils sont devenus...
38:58 - Ils se reconnaîtront.
39:00 Bon. Poutine.
39:02 Écoutons Poutine.
39:04 Alors, Poutine, à chaque fois qu'il parle, il fait peur.
39:06 Les armées sont prêtes et notre force nucléaire,
39:08 on est la meilleure du monde. Écoutez ce qu'il a dit aujourd'hui.
39:10 - D'un point de vue militaro-technique,
39:18 nous sommes bien sûr prêts.
39:20 Les troupes russes sont constamment
39:22 en état de préparation au combat.
39:24 C'est la première chose.
39:26 Deuxièmement, et c'est aussi une chose
39:28 généralement admise, notre triade,
39:30 la triade nucléaire, est plus moderne
39:32 que n'importe quel autre triade.
39:34 Nous sommes les seuls, avec les Américains,
39:38 à disposer d'une telle triade.
39:40 Et nous sommes beaucoup plus avancés
39:42 dans ce domaine.
39:44 Nous sommes prêts à utiliser des armes,
39:50 n'importe quelle arme, y compris les armes
39:52 que vous avez mentionnées.
39:54 S'il s'agit de l'existence de l'état russe
39:56 ou d'une atteinte à notre souveraineté
39:58 et à notre indépendance.
40:00 - Je vois que ça vous laisse sans voix.
40:10 Ce n'est pas un discours nouveau.
40:14 - Non.
40:16 - Et puis c'est une forme de réponse aussi
40:18 à ce qu'a dit Emmanuel Macron ces derniers jours.
40:20 - Je suis d'accord avec vous.
40:22 - Il nous reste combien de temps ?
40:24 Comme il ne nous reste pas beaucoup de temps,
40:26 je voulais qu'on ait une pensée,
40:28 évidemment, pour l'amiral Philippe de Gaulle.
40:30 Il est décédé aujourd'hui à 102 ans.
40:32 Il était aux Invalides.
40:34 - Pensionnaire.
40:36 - Oui, parce qu'Emmanuel Macron
40:38 avait décidé avec Brigitte Macron
40:40 qu'il soit aux Invalides.
40:42 Et d'ailleurs Brigitte Macron l'a vu hier.
40:44 Et son fils, que j'ai eu au téléphone ce matin
40:46 sur Europe 1, il l'a également vu hier.
40:48 Et il y a 15 jours,
40:50 il a corrigé
40:52 les dernières épreuves d'un livre qui va sortir.
40:54 Donc hier, il était
40:56 à 102 ans, comme on peut être
40:58 à 102 ans. Il s'est
41:00 endormi et il ne s'est pas réveillé.
41:02 C'est une belle mort.
41:04 - Oui. - D'une certaine manière, quand tu as
41:06 102 ans et
41:08 l'amiral de Gaulle. Alors ce que je vous propose
41:10 peut-être, c'est d'écouter ce que disait
41:12 Catherine Ney, qui avait fait un très joli
41:14 portrait de lui
41:16 dans le journal du dimanche.
41:18 - Quand on est le fils
41:20 de de Gaulle, ce n'est pas facile. Alors il
41:22 vouait à son père, évidemment, un culte ébloui
41:24 mais harassé. Parce que d'abord
41:26 il est un peu frustré parce que
41:28 parce qu'il avait été le fils de de Gaulle, il n'a pas
41:30 été compagnon de la Libération
41:32 alors qu'il était arrivé le premier.
41:34 Je ne sais pas si c'était son souhait d'être dans
41:36 la cribre, mais c'est de ne avoir pas
41:38 été reconnu par son père, qui ne
41:40 lui a rien donné. Puis en plus,
41:42 c'est vrai que, là, du
41:44 temps du général de Gaulle, quand on parlait de l'amiral
41:46 qui avait fait carrière militaire
41:48 de la navale, ce qui est quand même le haut du panier
41:50 de l'armée, on le considérait un peu
41:52 comme un crétin. Et il a beaucoup souffert
41:54 d'avoir une mère qui était, mais totalement indifférente,
41:56 pas du tout maternelle, qui n'aimait que
41:58 le grand homme.
42:00 - Et quand il est revenu de la guerre,
42:02 il a failli quand même mourir.
42:04 - Il ne lui a pas posé de question.
42:06 - Et voilà, ses parents, Charles de Gaulle...
42:08 - Son père voulait qu'il fût diplomate.
42:10 - Oui. - Qu'il ne soit pas militant. - Il ne lui ont rien demandé.
42:12 Et il n'a eu aucune décoration
42:14 alors qu'il les aurait mérités.
42:16 Mais c'est aussi une autre époque,
42:18 parce que son père considérait que si on
42:20 lui donnait quelque chose, on aurait imaginé
42:22 que c'était du favoritisme. - Bien sûr.
42:24 - C'est vraiment une autre époque. J'étais avec Yves de Gaulle.
42:26 Alors, Yves de Gaulle, c'est un des quatre enfants
42:28 de l'amiral, et il y a un Charles de Gaulle
42:30 parmi les quatre enfants. - Il est député
42:32 européen, il me semble. - Ce petit Charles de Gaulle, j'imagine
42:34 qu'en 61, 62, 63,
42:36 quand il avait 6 ans, 7 ans, 8 ans,
42:38 que son grand-père était président
42:40 de la République, Charles de Gaulle, c'est pas
42:42 si simple quand même de traverser la vie en s'appelant Charles de Gaulle.
42:44 Écoutez ce qu'il disait, en tout cas, Yves de Gaulle, ce matin.
42:46 - Le père qui était
42:50 le général de Gaulle était
42:52 pour son fils, l'amiral,
42:54 un père attentif,
42:56 affectueux, exigeant, bien entendu.
42:58 Et notre père a été pour nous,
43:00 dans la même lignée,
43:02 attentif, exigeant,
43:04 et comme vous le dites,
43:06 lui, comme on dit aujourd'hui, c'était pas touché.
43:08 On passait pas son temps à le toucher,
43:10 à s'embrasser, etc.
43:12 - Il est né en 1921.
43:14 Il est donc mort
43:16 à 102 ans.
43:18 Emmanuel Macron a dit que Philippe de Gaulle avait devancé
43:20 l'appel de son père pour entrer en résistance.
43:22 Marin, amiral, sénateur, il ne manquait jamais
43:24 le rendez-vous du courage et de l'honneur, un siècle de bravoure
43:26 à sa famille, les condoléances de la nation.
43:28 C'est vrai que c'est un morceau
43:30 de la Croix de Lorraine, bien sûr, et c'est
43:32 une famille, quand j'étais avec Yves de Gaulle ce matin, je lui disais
43:34 effectivement, votre famille est illustre,
43:36 peut-être une des familles les plus
43:38 illustres de France, de toute son histoire,
43:40 peut-être, qui a
43:42 sauvé deux fois la France, en 40 et en
43:44 58. Deux fois.
43:46 - C'est pas mal.
43:48 - Il n'y a pas beaucoup de familles qui se réunissent.
43:50 - De sauver deux fois la France.
43:52 - C'est pas mal. - Des pros dans quelques
43:54 années. - Non, non.
43:56 - Avec un grand-père ou un père pareil.
43:58 - Non, non, mais c'est... - Inspirés. - Au moins.
44:00 - Philippe de Gaulle était un artiste aussi.
44:02 Un artiste, il peignait,
44:04 c'était un céramiste, il avait
44:06 plusieurs facettes de sa personnalité, c'est étonnant.
44:08 - Il se renterrait. - L'un de ses ouvrages, c'était
44:10 amusant, il racontait qu'il n'avait,
44:12 ça c'est une anecdote aussi, qu'il n'avait jamais vu son père,
44:14 le grand Charles de Gaulle, en pyjama.
44:16 Jamais. C'est-à-dire la tenue
44:18 du matin jusqu'au soir, quoi.
44:20 Quel que soit le jour. - Mais il y a une anecdote
44:22 que je trouve extraordinaire, lorsqu'il
44:24 est mort, le général de Gaulle,
44:26 Yvonne, dans la nuit,
44:28 du 10 au 11 novembre,
44:30 du 11 au 12 novembre, elle a tout
44:32 brûlé. - Oui, tout à fait. - Pour qu'il n'y ait
44:34 pas de fétichisme. Donc,
44:36 dans la propriété de Colombes et des
44:38 Eglises, elle a tout brûlé.
44:40 Les chemises,
44:42 les costumes,
44:44 les tenues, etc. C'est formidable.
44:46 - Une forme de grande humilité.
44:48 - Mais c'est une autre époque, c'est un autre monde.
44:50 - Elle a fini chez les soeurs. - Elle a fini
44:52 à l'avenue de la Bourdenais, dans une cellule
44:54 de 25 mètres carrés,
44:56 avec une photo de son grand-homme.
44:58 - Voilà.
45:00 - Donc c'est tellement...
45:02 une époque...
45:04 qui est si lointaine
45:06 de celle d'aujourd'hui. - Voie triviale.
45:08 - Ah, écoutez,
45:10 nous pouvons
45:12 terminer peut-être
45:14 par Michel Sardou, qu'on salue,
45:16 qui sera sur scène
45:18 une dernière fois ce week-end,
45:20 à l'Aréna, et après il a dit "cette fois
45:22 je suis à la retraite", il a donné une interview au
45:24 parisien. "Vous aurez
45:26 un pincement au cœur", il a dit "non,
45:28 une grande joie, je vais enfin souffler, c'est une tournée
45:30 longue et fatigante, j'ai 77 ans, quand je
45:32 sors de scène après deux heures, je suis cuit,
45:34 et après la route, les hôtels, je n'en peux plus.
45:36 Vous savez qu'on ne peut plus manger après les concerts,
45:38 à Marseille je voulais réserver pour les 90
45:40 personnes qui m'accompagnent sur cette tournée, le mec m'a dit
45:42 "je vous adore, M. Sardou, mais si on fait ça, le personnel
45:44 ne travaillera pas demain".
45:46 Vous le croyez ? Cela fait 60 ans
45:48 que je chante et je n'ai jamais vu ça, mais c'est aussi la France
45:50 d'aujourd'hui, il a tellement raison. Et c'est comme ça
45:52 partout en France, ça va mal. Les seuls qui nous ont
45:54 accueillis, c'est un restaurant dans une forêt en Belgique,
45:56 on a fait le boeuf, on s'est bien marrés, comme avant,
45:58 les Belges sont moins cons que nous.
46:00 J'ai eu Michel Sardou en fin d'après-midi,
46:02 il avait répété
46:04 à l'aréna
46:06 et la scène, pour ceux
46:08 qui auront la chance, il y a 23 000 personnes
46:10 samedi et 23 000 personnes encore dimanche
46:12 qui ont la chance d'avoir des billets,
46:14 c'est une scène qui, visiblement, sera au centre
46:16 de l'aréna.
46:18 - Y serez-vous, Pascal ?
46:20 - Oui. - Attendez, on a
46:22 fait une musique d'ailleurs, pour terminer
46:24 cet émission.
46:26 - C'est ce que la France n'est pas, une petite musique.
46:28 - Sardou qui est gaulliste, je le rappelle.
46:30 C'est quoi être gaulliste, d'ailleurs, aujourd'hui ?
46:32 Vous sauriez dire ce que c'est ?
46:34 - Je me souviens d'un arbre,
46:36 je me souviens des vents.
46:38 - On va terminer en musique.
46:40 - De ces rumeurs de vagues
46:42 au bout de l'océan.
46:44 - Et vous reconnaissez évidemment ce duo.
46:46 - Je me souviens d'une ville,
46:48 je me souviens des noix. - Chanté avec Gaou.
46:50 Une chanson de Didier Barbe-Olivien.
46:52 - De ces noëls qui brillent
46:54 dans la neige et le froid. - Elle est bien ?
46:56 - C'est bien. - On est en sermon.
46:58 - C'est un peu triste. - Je me souviens d'un rêve,
47:00 je me souviens d'un roi.
47:02 - C'est jamais triste.
47:04 Monsieur Benkimoun,
47:06 comment allez-vous ?
47:08 - Pas mal, on a passé une belle journée.
47:10 - Ben...
47:12 - On a passé une belle journée,
47:14 il faut le dire. - C'est vrai que nous étions mobilisés.
47:16 Nous regardions avec intérêt
47:18 entre 15h et 17h sur nos ordinateurs
47:20 une audition
47:22 qui nous a passionnés.
47:24 - Et effectivement, il y a celle de cet après-midi,
47:26 il y en aura une autre demain après-midi.
47:28 - Ah oui, c'est Cyril demain.
47:30 - On devrait la diffuser, celle de demain.
47:32 Parce que ça va être un moment de télévision,
47:34 je pense.
47:36 - Le programme, avant qu'on se dise au revoir.
47:38 - Évidemment, on va revenir sur ce qui s'est passé,
47:40 on va revenir longuement sur ce qui s'est passé
47:42 à Sciences Po, et puis
47:44 ces menaces nucléaires, évidemment,
47:46 contre le monde, en fait.
47:48 Je vais dire contre la France, mais
47:50 quand Vladimir Poutine
47:52 sort ses bombes, ça concerne
47:54 absolument tout le monde. Ce soir, il y aura
47:56 Pierre Lelouch et puis Benjamin Haddad
47:58 qui seront là, tous les deux.
48:00 - Jean-Luc Lombard était à la réalisation,
48:02 ce soir on ne sera pas en retard, Philippe était à la vision,
48:04 Guillaume Marceau était au son.
48:06 Benjamin Naud, Lucas Consalves,
48:08 Florian Doré,
48:10 toutes ces émissions, se sont retrouvées sur cnews.fr.
48:12 On a passé vraiment une excellente
48:14 soirée, avec
48:16 Olivier, avec Julien, avec Romain Demain,
48:18 Romain Desarbes, c'est un plaisir.
48:20 Effectivement, chaque jour,
48:22 nous sommes,
48:24 vous êtes, plus nombreux,
48:26 et chaque jour,
48:28 depuis le début de la semaine, une nouvelle fois, c'est nous,
48:30 et première chaîne info lundi, mardi, mercredi,
48:32 peut-être demain aussi.
48:34 - Allez savoir.
48:36 - Il semblerait que ça agace.
48:40 À demain !
48:42 *Bruit de porte qui s'ouvre*