• il y a 10 mois

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00:00 [Générique]
00:08 Bonjour, bienvenue sur InvestirTV, notre émission bourse où les gérants de fonds, spécialistes des marchés viennent nous partager leur conviction,
00:20 présenter leur valeur préférée et thématique du moment.
00:26 Aujourd'hui c'est Eric Galliègue, associé fondateur chez Fiat Advisor Valcante que nous recevons. Eric, bonjour.
00:33 Bonjour Stéphane.
00:34 Commençons peut-être par la présentation de votre maison.
00:38 Alors Fiat Advisor Valcante c'est le rapprochement de deux petites boutiques.
00:42 Donc Valcante que j'ai créée il y a 30 ans et qui est une boutique plutôt fondamentale,
00:46 qui utilise les outils des analystes financiers traditionnels, mais dans une logique quantitative,
00:51 comme son nom l'indique, Val pour valuation, Quant pour quantitative.
00:53 Donc Valcante, ça existe depuis 30 ans et nous avons fusionné avec Fiat Advisor, il y a 6 mois, c'est très récent.
01:00 Fiat Advisor qui est plus spécialisé dans les algorithmes et dans la dynamique des prix,
01:04 qui est un élément très important pour comprendre justement les grands mouvements boursiers généraux et des actions individuelles.
01:10 D'accord, ça se complète.
01:12 Nous essayons de tirer le meilleur des deux grandes approches qu'utilisent les investisseurs,
01:16 donc l'analyse dite fondamentale des entreprises et l'analyse technique des prix.
01:20 Alors de ces analyses, de vos observations, vous avez aujourd'hui choisi de nous présenter trois valeurs.
01:26 Je suis impressionné que ce n'est pas de la recommandation d'achat,
01:28 c'est du partage de convictions, mise en lumière de valeurs qui semblent intéressantes.
01:33 La première c'est Accor.
01:35 Est-ce que vous pouvez nous définir un peu le pyramide d'Accor,
01:38 parce que c'est une société qui est en permanente mutation ?
01:41 Alors Accor, c'est vrai que c'est une société qui nous intéresse actuellement,
01:44 parce qu'elle est en retard par rapport à ses performances fondamentales,
01:48 ce qui pour nous est un critère important.
01:49 Accor, tout le monde connaît Accor, c'est le leader mondial de l'hôtellerie,
01:52 donc 5 000 hôtels, dont certains sont en propriété, d'autres en location-gérance,
01:56 qui s'est séparé de Eden Red il y a déjà de nombreuses années.
02:00 Donc c'est un pur player, comme on dit, de l'hôtellerie,
02:03 avec plus de 4 milliards de chiffre d'affaires, 17 000 salariés.
02:06 Donc une entreprise française qui fait partie du CAC 40 et qui bien sûr compte beaucoup
02:10 et qui nous semble intéressante aujourd'hui pour un critère qui nous semble associé à l'année 2024,
02:18 c'est le retard de ses cours par rapport à ses performances fondamentales.
02:22 Sachant qu'elle est à plus de 27 % sur un an, 17 % depuis le début de l'année,
02:27 vous pensez qu'elle est encore en retard ?
02:29 Il y en a sous la pédale, comme on dit, en ce sens que finalement,
02:32 on n'a toujours pas retrouvé les niveaux d'avant Covid.
02:34 C'est un peu un repère qu'on peut utiliser pour tout le secteur,
02:37 transport, tourisme, voyage.
02:39 Il y a des idées qui sont assez intéressantes de ce point de vue-là,
02:42 parce qu'on a affaire à des entreprises, notamment Accor,
02:44 dont les prévisions de bénéfices ont dépassé le niveau antérieur à la crise Covid,
02:49 alors que le niveau des cours lui est encore assez largement inférieur.
02:52 D'accord, effectivement, c'est un égal.
02:54 C'est pour nous un des éléments importants.
02:56 C'est du rattrapage qu'on peut imaginer.
02:58 Parce que ses autres concurrents hôteliers, eux, ont retrouvé les niveaux ?
03:02 Oui, les grands concurrents sont aussi sur la voie de la rédemption, en quelque sorte, du rattrapage.
03:10 Donc on peut imaginer, dans le contexte boursier général de 2024,
03:14 il faut toujours relativiser par rapport au contexte général,
03:16 que ce type d'entreprise, et donc Accor, qui est en retard sur ses bénéfices,
03:20 devrait pouvoir continuer à progresser d'une façon significative pour l'année 2024.
03:25 Très bien. Alors, deuxième valeur, là aussi, ça bouge pas mal, c'est Vivendi.
03:29 Alors, Vivendi, c'est une histoire extrêmement intéressante.
03:33 C'est une histoire qui mélange plusieurs thèmes.
03:36 Le thème, je dirais, du retard aussi, des performances, tout simplement, sur les cours.
03:43 Et le retard de la valeur d'actifs sur les cours.
03:47 C'est un double retard, en quelque sorte, donc une décote extrêmement importante,
03:51 qui nous semble un argument, un premier argument tout à fait intéressant.
03:55 Le deuxième argument, c'est le fait que cette entreprise, qui est la pierre angulaire de l'Empire bolloré,
04:01 va réintroduire en bourse, à vase, la partie Lagardère, Canal+,
04:13 et donc tout ceci a donné une étude qui est publique, qu'on peut lire sur le site.
04:19 Donc le split va rattraper la décote, quelque part.
04:21 L'idée, c'est que la cotation de ces grandes participations va permettre de ressortir de la valeur.
04:27 C'est une répartition d'actifs, c'est-à-dire que les actionnaires de Vivendi vont recevoir des actions Canal+,
04:31 des actions de la holding de Lagardère, des actions de Havas,
04:36 ce qui va rendre très attractif, me semble-t-il, l'action Vivendi.
04:41 C'est pour cela qu'on considère que c'est un thème, une action intéressante pour l'année 2024.
04:46 D'accord. Dernière valeur, Capgemini, une SN connue. Je suis persuadé que vous allez me parler d'IA.
04:52 Alors oui, c'est vrai qu'en France, en Europe, on n'a pas une Vidia, mais on a Capgemini.
04:58 Alors, ce n'est pas tout à fait le même business, évidemment,
05:01 mais comme on n'a pas de constructeur dans le hardware pour "jouer", pour investir sur l'IA,
05:07 la thématique doit se jouer via des prestataires comme Capgemini.
05:13 Toutes les entreprises sont en train de réfléchir et de mettre en place des solutions IA
05:17 pour faire des gains de productivité souvent considérables.
05:19 C'est au cœur du cycle de l'investissement.
05:22 Et effectivement, les entreprises qui vont en profiter, me semble-t-il,
05:25 ce sont les entreprises comme Capgemini.
05:26 Bon, 350 000 salariés, c'est une entreprise gigantesque,
05:30 qui aujourd'hui présente des caractéristiques de dynamique des bénéfices,
05:35 de croissance des bénéfices, de révision des bénéfices en hausse de la part des analystes financiers.
05:39 D'accord. Mais ça, ce n'est pas encore dans les cours. Pas totalement.
05:42 Ce n'est pas dans les cours.
05:43 Ce sont des actions, en tout cas Capgemini, qui sont déjà dans une dynamique haussière.
05:49 Donc on prend le train en marche.
05:51 Il y a deux grands types d'investisseurs, ceux qui prennent le train en marche
05:54 et ceux qui rentrent dans le train à quai et en gare en espérant qu'un jour il va démarrer.
05:59 Donc c'est les suiveurs.
06:01 D'accord. Donc là, on saute dans le train en mouvement.
06:03 Donc là, on prend effectivement le train en marche,
06:05 dans des conditions, des valuations qui sont encore raisonnables,
06:08 et surtout dans cette perspective de durée, je dirais, d'intensité de cet investissement
06:15 qui va être fait par les entreprises françaises
06:17 et qui passera par les prestations qui seront demandées auprès de Capgemini, notamment.
06:21 Il y en a d'autres. Il y a Soprasteria qui est remarquable aussi.
06:24 Mais globalement, c'est ce type de grands acteurs que l'on recommande pour 2024.
06:28 Très bien. Alors d'une manière plus globale, comment anticipez-vous les marchés sur 2024 ?
06:34 Vous disiez qu'on était quasiment à un plus haut, à « all time high » comme on dit.
06:38 Alors, ça va continuer ou là, on va faire un peu écrouler le haut de la pyramide ?
06:44 Alors, on est au plus haut historique. C'est vrai que c'est toujours un moment, un moment important.
06:48 C'est-à-dire qu'on est en terra incognita, comme on dit.
06:51 Donc c'est vrai que les analystes techniques ou chartistes nous disent que si on passe les plus hauts
06:55 avec suffisamment de force, eh bien, on va aller vraiment plus haut.
06:58 D'accord. Il y a déjà ce premier point.
07:00 C'est un constat, je dirais, historique.
07:02 Ça veut dire aussi que si on a réussi à avoir, je dirais, l'inertie, la vitesse suffisante pour passer ce plus haut,
07:08 ça veut dire qu'on va continuer.
07:10 D'accord. Il faut qu'il y ait de la force. Parce que sinon, ça peut être au contraire.
07:13 Tout le monde prend ses bénéfices et il y a la fête, comment on dit, gréguère.
07:16 On a l'impression que, voilà, on peut le passer, on l'a passé, le signal, en quelque sorte, a été validé.
07:21 A priori, on doit vraiment pouvoir continuer de monter. Ceci d'un point de vue, je dirais, technique, technique pur.
07:27 Tiré surtout par les bourses américaines et ces fameuses 7 magnifières qui vont gagner.
07:31 Les marques américaines, c'est tiré par l'IA, c'est tiré par Nvidia.
07:34 Effectivement. Mais la dynamique est là. Donc ça, c'est un premier point.
07:37 C'est un point quand même assez important. D'un point de vue fondamental, il ne faut pas oublier qu'on est en accélération
07:42 de momentum de bénéfices sur l'ensemble, donc du CAC 40 ou de l'Eurostox.
07:46 C'est-à-dire que l'année 2023, c'était une année pour rien, à peu près, en termes de bénéfices.
07:50 J'interdis avec toutes les sociétés, y compris celles dont les bénéfices ont beaucoup baissé,
07:55 comme Total Energy ou comme ArcelorMittal.
07:57 Mais globalement, en masse, on a une année 2023 pour rien en termes de bénéfices.
08:01 En revanche, en 2024 et en 2025, la croissance redémarre.
08:04 La croissance du bénéfice par action est de l'ordre de 4 à 6 % sur les mesures pour cette année 2024.
08:09 Et va s'accélérer en 2025, puisqu'on voudrait passer à 8-9 %.
08:14 Donc on a une accélération bénéficiaire chez nous. Aux États-Unis, c'est simple, c'est le double.
08:18 C'est facile à calculer. Pour le S&P 500, pour les grandes valeurs.
08:23 Et c'est le triple pour le Nasdaq.
08:25 Donc il y a une dynamique fondamentale des bénéfices qui normalement ne devrait pas être mise en cause.
08:31 C'est l'idée. On l'a vu avec des révisions de conjoncture économique favorables aux États-Unis récemment.
08:37 On le voit en Europe avec le sentiment qu'on est en train de toucher le fonds maintenant,
08:41 que finalement on va se redresser, d'une façon relativement lente et progressive,
08:46 puisque le PIB européen va être finalement en hausse de 0,5 à peu près, 0,5 à 1,
08:53 quelque chose de très limité. C'est vraiment en 2025 que ça va re-progresser.
08:57 Comme la Bourse regarde toujours 6-12 mois devant, ça lui donne une perspective de redressement cyclique
09:02 qui va profiter à certaines de nos entreprises.
09:05 Pour l'instant, la géopolitique n'a pas trop d'influence sur les marchés ?
09:08 La géopolitique, c'est un vrai sujet.
09:11 En tout cas, pour l'instant, ce n'est pas dans les cours. Quand on voit le VIX, il n'a jamais été au CBA.
09:16 Je mets à jour régulièrement une cartographie dynamique des risques financiers
09:19 pour mes clients investisseurs institutionnels, puisqu'ils ont besoin de ça.
09:22 En essayant le plus objectivement possible de mesurer les risques d'une façon permanente,
09:26 pas seulement une fois par an, mais d'une façon permanente.
09:28 Et c'est vrai que de ce point de vue-là, la géopolitique, c'est un sujet.
09:32 C'est-à-dire qu'on sent bien qu'il y a quand même quelques soucis sur ces éléments-là, sur ce contexte-là.
09:39 Mais ce n'est pas traduit dans les...
09:40 Ça ne se voit pas dans les cours boursiers, clairement.
09:43 Même si, effectivement, le risque est réel, mais en tout cas, il n'est pas précessé.
09:48 Ce qui est important de rappeler, c'est que ce ne sont plus des risques.
09:51 Ce sont des réalités.
09:53 Il y a une réalité de la guerre au Proche-Orient, il y a une réalité de la guerre en Ukraine.
09:57 Et donc, on voit que le risque s'est réalisé et finalement, d'un point de vue, évidemment, purement financier et boursier...
10:05 Et plus ou moins digéré.
10:06 Ça se digère. On est passé à autre chose déjà depuis longtemps.
10:10 Ça se digère, on considère que c'est une catastrophe humanitaire.
10:13 C'est épouvantable à tous les niveaux.
10:15 Mais économiquement, financièrement, ça...
10:17 Mais bon, finalement, ça... Voilà. L'idée, c'est que ça se gère.
10:21 Le système digère tout ça, plutôt.
10:25 Plutôt que gérer, il digère un petit peu tous ces problèmes de la société humaine qui sont effectivement terribles.
10:32 Et il n'y a pas de conséquences, ni sur le prix du pétrole, ni sur les taux d'intérêt, ni sur...
10:37 Voilà. Il y a eu des conséquences en 1922, au moment du choc, effectivement, entre l'Ukraine et la Russie.
10:42 Mais on a l'impression que, bon, on va trouver une solution,
10:45 qu'entre la Chine et les États-Unis, on va jamais passer le cap suivant,
10:49 qu'on va rester un petit peu agressifs, mais que, bon, à l'image de la dernière rencontre entre Xi Jinping et Joe Biden,
10:55 on va trouver une solution. Sur l'Ukraine, bon, je le dis depuis le début, on va faire une partition de l'Ukraine.
11:01 Voilà. Le Proche-Orient, malheureusement, un jour ou l'autre, ça, va arrêter ses opérations,
11:07 considérant que l'objectif a été atteint.
11:09 Et bon, on restera dans une catastrophe humanitaire qui ne dit pas son nom,
11:14 qui, effectivement, depuis longtemps...
11:16 Mais la péripétie économique continuera, donc...
11:18 Mais en termes économiques, il n'y a pas de souci.
11:20 Donc, effectivement, c'est vrai qu'on est tous, et moi aussi, très choqués par ce qui se passe au niveau géopolitique.
11:25 Mais pour la cartographie des risques de marché, finalement, il faudra imaginer une catastrophe...
11:32 C'est-à-dire les éléments exogènes.
11:34 ...que, par nature, il ne faut pas prendre en compte quand on est investisseur,
11:37 puisque quand on est investisseur, on regarde le futur et on est positif.
11:40 Éric, merci pour ce partage très intéressant, cet éclairage.
11:44 Merci à tous de nous avoir suivis.
11:47 Je vous donne rendez-vous très vite sur Investisseur TV avec un autre invité.
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