• il y a 11 mois
Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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00:00 Bonsoir à tous et bienvenue à L'Horde et Pro ce soir avec Véronique Jacquet, Louis de Ragnel, Paul Melun, Gilles, William, Golnadel.
00:08 On a le sentiment que nous sommes ce soir à un point de bascule.
00:12 Les agriculteurs sont sans doute fatigués.
00:15 Ça fait quelques jours qu'ils sont en chemin pour Paris.
00:18 Ils sont à Porte de Paris.
00:20 Aujourd'hui, ils ont été bloqués et pour la première fois, ils ont été interpellés.
00:24 Ils sont en ce moment même en garde à vue, par exemple Nicolas, qui est éleveur de chèvres, que nous avions eu hier, parti d'Agin.
00:34 On vient de l'appeler à l'instant, il ne répond plus.
00:35 Il est en garde à vue.
00:37 Je vous propose de voir le tweet de Gérald Darmanin et que le ministre de l'Intérieur a mis en ligne en fin d'après-midi.
00:48 Vous allez le voir dans la salle de commandement.
00:50 "Des renforts, notamment de véhicules blindés, ont été envoyés en Essonne et dans le Loiret, écrit-il, pour empêcher de façon ferme l'accès à Rungis, au centre opérationnel de la gendarmerie.
01:00 J'ai rappelé mes instructions.
01:01 Les manifestations agricoles doivent pouvoir se tenir sans dépasser les lignes que j'ai fixées en début de semaine."
01:08 Et les lignes, c'est Rungis, c'est Roissy, c'est Paris.
01:13 Donc là, c'est pour ça qu'on est à un point sans doute de bascule.
01:15 Je vous propose de voir l'arrestation précisément des agriculteurs.
01:19 C'est une séquence qui a été tournée par les équipes de CNews.
01:23 "Écoutez-moi, écoutez-moi. On va aller tranquillement au commissariat de Créteil.
01:31 Voilà, il y a dépôt de plainte du mine.
01:35 Et donc, on va aller au commissariat de Créteil.
01:38 On va être entendus.
01:39 Ça s'appelle de l'épuisement.
01:42 Vous ne risquez rien et vous le savez.
01:45 Vous ne risquez rien.
01:46 Ça s'appelle de l'affaiblissement et de l'épuisement.
01:50 S'ils ont que ça à nous proposer en réponse, vous inquiétez pas.
01:54 Un jour, on reviendra ici.
01:57 Restez tranquilles, n'ayez pas peur.
01:59 Je vois dans vos visages, certains qui n'ont pas l'habitude, tous les primos et les cans.
02:05 Les primos et les cans.
02:07 Ne vous inquiétez pas, rien de grave.
02:10 Voilà, ils vous ont laissé les portables, ils vont vous les laisser.
02:14 Vous vous en étonnerez, on est bien d'accord ?
02:16 Donc ne vous inquiétez pas, tranquille.
02:19 Vous montez dans les camions.
02:23 Et je ne veux pas faire de comparaison.
02:26 Capito !
02:28 Il y a même un peu d'esprit ou d'humour quand il parle de primo délinquant.
02:34 Benjamin Nau me dit que nous allons entendre à l'instant le témoignage
02:39 ou la prise de parole du porte-parole ou du vice-président de la FNSEA, de la FDSEA.
02:47 Et je vous propose de l'écouter, qui met la pression sur le gouvernement.
02:50 Je pense qu'on attend de nos responsables syndicaux, nationaux, départementaux et locaux.
02:55 On voit rien.
02:59 Qui nous disent que le gouvernement leur a dit, droit dans les yeux.
03:05 On attend vraiment demain qu'il y ait des réponses à nos questions,
03:10 qu'il y ait des réponses à notre mouvement,
03:12 quelles que soient nos tendances, quelles que soient nos couleurs politiques,
03:15 quelles que soient notre appartenance, quelles que soient nos filières.
03:20 On attend, Stéphane, de Marc Fesneau qu'il tienne ses responsabilités ou qu'il s'en aille.
03:26 On le sent ce point de bascule, vous voyez, même dans les mots.
03:30 Sandra Buisson me dit que les 15 personnes qui avaient été interpellées ce matin
03:33 sont sorties de garde à vue. Sandra Buisson du service police justice de CNews,
03:37 sorties libres en attente de savoir les éventuelles suites judiciaires les concernant.
03:41 Et puis les 79 interpellés en fin d'après-midi, 79 quand même,
03:45 dont cet agriculteur Nicolas, dont je vous parlais tout à l'heure, sont toujours en garde à vue.
03:50 Je vais vous donner évidemment la parole dans deux secondes,
03:52 mais voyez une autre séquence toujours arrangée,
03:54 ce qui montre l'état d'esprit des agriculteurs face aux policiers.
03:58 - Qu'est-ce que vous allez faire au guillot ? Vous allez péter un câble, quoi.
04:00 - C'est un sketch. - Vous allez péter un câble, sérieux.
04:02 - On les met à l'air. - C'est pas les mêmes.
04:04 - C'est pas les mêmes. - On n'est pas massifs.
04:06 - Ouais. - On n'a pas les boules de pétanque dans les poches.
04:09 - Ouais. - On va pas vous taper.
04:11 - On va pas vous taper. - On n'est pas les mêmes.
04:14 - C'est pas les mêmes que dans les 9.3. - Vous savez ?
04:17 - Allô ? - Les motards.
04:20 - C'est pas les mêmes. - Ils ont pas de mesure.
04:21 - Ils ont l'Axane du Sud. - Ils sont pas méchants.
04:25 - Ils ont pas de mèche. - Ils sont pas les mêmes.
04:29 - C'est très intéressant, ces séquences. - C'est très important.
04:33 - C'est des images qui sont quand même assez...
04:34 Je sais pas, moi je suis assez scandalisé de voir ces images.
04:37 Voir des agriculteurs qui sont comme ça, conduits comme des voyous,
04:40 comme des délinquants. On dit qu'ils vont monter dans un camion
04:42 pour aller dans un commissariat.
04:44 Enfin, je sais pas si vous partagez mon indignation là-dessus.
04:47 Moi, je suis scandalisé.
04:49 Je pense que la place des agriculteurs, c'est tout,
04:51 sauf dans un fourgon de police pour aller dans un commissariat.
04:54 - C'est pas la place des agriculteurs, c'est pas la place des gens
04:55 qui nous nourrissent, c'est pas les délinquants.
04:57 - Surtout lorsqu'on sait que leur colère est légitime
05:01 et que pour la première fois, en fait, pour la première fois,
05:03 on voit ce qui se passe en Europe. - Mais oui.
05:05 - C'est la boîte de Pandore qui s'est ouverte.
05:08 Et évidemment, si vous étiez à leur place, vous feriez la même chose.
05:12 - Évidemment. - Vous essaieriez de faire avancer
05:14 votre cause, les folies normatives de l'Union européenne,
05:17 les dingueries écologiques. - C'est pas la même chose.
05:20 - C'est pas la même chose. - On parle pas de la même chose.
05:22 - On parle de quoi ? - C'est leur revendication.
05:24 - On parle de quoi ? - Non, mais je vous trouve
05:28 un brin démagogique. - Ah non.
05:31 - Si, je vous trouve. - Non, dites pas ça.
05:33 - Ah si, chaque mot est enpesé.
05:37 Je vais évidemment me faire engueuler sur Twitter,
05:39 mais je vous dis comme toujours ce que je pense.
05:42 Bien entendu que leur combat est le mien.
05:46 Leurs revendications sont particulièrement légitimes.
05:51 Je suis, on va dire aussi anti-agriculteur que la FNSEA.
05:56 D'accord ? C'est-à-dire que les lignes,
05:59 les lignes de Darmanin me paraissent des lignes acceptables.
06:04 Ils acceptent, ils acceptent.
06:06 - Tu les mets pas en garde à vue. - Non, mais...
06:08 - Tu les interpelles pas. - Il manque quelque chose
06:10 dans votre raisonnement, maître. Non, mais il y a une chose.
06:12 C'est qu'en fait, le gouvernement... - T'es terminé.
06:14 - Alors terminé, mais il manque un élément, je trouve.
06:17 - Tu peux trouver une autre solution, peut-être ?
06:19 - Mais oui, mais Gilles William, en fait, le problème,
06:22 c'est que là, on est dans le scénario le pire pour la place Beauvau,
06:25 pour le ministère de l'Intérieur.
06:25 Il ne voulait surtout pas en arriver à la situation qu'on est en train de vivre
06:28 et qu'on va vivre demain pour deux raisons.
06:31 Un, le gouvernement n'a pas du tout anticipé ce qui allait se passer.
06:34 Et d'ailleurs, il suffit de lire les notes des services de renseignement
06:36 pour voir que finalement, il n'y avait pas les blindés la semaine dernière.
06:39 On nous riait au nez quand on nous posait la question sur
06:42 "Est-ce que vous allez envoyer les blindés ?"
06:43 Mais jamais, jamais sur les agriculteurs.
06:44 Et puis, on voit que le deuxième élément, c'est que le mouvement est dépassé
06:48 aussi par les organisations syndicales.
06:50 Et en fait, pourquoi on en arrive là ?
06:52 Parce qu'il n'y a pas de réponse politique.
06:53 Tant qu'il n'y a pas de réponse politique, les moyens vous étonnent.
06:57 - C'est vrai.
06:57 - Le problème, c'est ça.
06:58 - Mérodic Jacquet.
06:59 - Pas de solution politique.
07:00 - J'y arrive pas fini.
07:01 - Mais oui, mais on a deviné, Maître.
07:04 - J'avais même pas commencé.
07:05 - Pardon d'être...
07:06 - Mais on a deviné ce que vous voulez dire.
07:07 Vous êtes un légaliste et vous dites, voilà,
07:09 ils sont dehors de la loi sans strict.
07:11 - Je suis un légaliste républicain.
07:12 - Oui.
07:13 - Et je ne veux pas donner ensuite de prétextes à des gens
07:17 dont je conteste la légitimité de faire les mêmes choses.
07:21 Je ne veux pas qu'on bloque Paris.
07:24 Je ne veux pas qu'on bloque Rungis.
07:25 D'accord ?
07:26 Les lignes de Darmanin me paraissent des lignes d'accepta.
07:28 C'est tout ce que j'ai à dire.
07:29 - Et bien, c'est votre avis.
07:30 - Voilà.
07:31 - Non, mais il y a du faux et du vrai.
07:34 Mais moi, je constate qu'on assiste à une gilet jaunisation, finalement.
07:38 Il y a un syndrome...
07:39 - Non, non, non.
07:40 - Oui, souvenez-vous.
07:41 - Ce n'est pas la même sociologie.
07:42 - Non, mais non.
07:43 - Il y a une ressemblance.
07:44 - Les premiers jours des gilets jaunes,
07:46 il y avait ces criminalisations du citoyen.
07:49 - Ils sont respectueux et observateurs des règles.
07:52 - Si, je trouve dans la criminalisation du citoyen
07:54 et dans la réponse politique qui tarde à arriver.
07:57 Et dans le fait que ça conquiste.
08:00 - Véronique.
08:00 - Pardonnez-moi, les paysans, c'est un monde ancien.
08:04 - Oui.
08:05 - C'est un monde solidaire.
08:06 Qui est solidaire aujourd'hui dans notre pays ?
08:08 Qui est solidaire ?
08:09 Des militaires, peut-être ?
08:11 Des policiers, peut-être ?
08:12 C'est assez rare, des corporations qui sont solidaires.
08:14 Première chose.
08:16 Deuxième chose, effectivement, ils savent qu'ils vont mourir.
08:20 La PAC, c'est des soins palliatifs.
08:24 C'est ça, la politique agricole commune.
08:27 C'est des soins palliatifs.
08:28 Ils ne veulent pas mourir.
08:30 Et pour la première fois, ils vont soulever le capot de l'Europe.
08:36 Et on voit ce qui se passe.
08:37 - Absolument.
08:37 - Ce qui n'était pas vrai sur aucun autre sujet.
08:39 C'est la première fois qu'on voit ce qui se passe en Europe.
08:41 Avant, ils faisaient leur tour de passe-passe entre eux.
08:43 Et là, boum, on voit tout.
08:45 Et c'est effrayant ce qu'on voit.
08:47 Et c'est effrayant ce qu'on découvre.
08:48 Sur l'énergie, on ne le voyait pas.
08:50 En fait, ils ont fait n'importe quoi sur l'énergie.
08:52 Mais on ne le voyait pas.
08:54 On ne le voyait pas non plus sur l'immigration.
08:56 Et là, vous avez des gens organisés, disciplinés, à l'ancienne,
09:00 solidaires, ensemble, organisés.
09:02 - C'est ce que le gouvernement n'a pas pu imaginer,
09:05 n'a pas pu anticiper.
09:06 - Mais vous avez raison.
09:07 - C'est une déflagration dans l'opinion publique.
09:09 On voit ce qu'on fait, les petits hommes gris,
09:13 avec la compétence des gouvernements.
09:14 - Ça, c'est sûr.
09:15 - Donc, c'est juste effrayant, en fait.
09:17 - Bien sûr.
09:18 - Eh bien, moi, je comprends leur...
09:20 - Je n'étais pas d'accord avec vous, monsieur le maire.
09:22 - Je comprends leur démarche.
09:23 - Non, mais attendez.
09:23 - Je comprends leur démarche.
09:24 - On comprend tout.
09:25 J'étais uniquement sur l'action.
09:27 On comprend tout.
09:27 Et Véronique Jacquier a raison.
09:30 Les premiers gilets jaunes, c'était la même sociologie.
09:34 - Mais peu importe qui sont les gilets jaunes.
09:36 - C'était le même peuple.
09:37 C'était les mêmes beaufs.
09:39 - Non, c'était la France périphérique.
09:40 - Et là, c'est les paysans.
09:41 - C'est les paysans.
09:42 - C'est pas les mêmes choses.
09:43 - Les gens...
09:44 - Mais non, mais...
09:45 - Eux, ils parlent de transmission.
09:46 - C'était les mêmes gens.
09:47 - Ils veulent transmettre.
09:48 - C'était les mêmes gens.
09:49 - Ils veulent transmettre.
09:50 - C'était les mêmes gens.
09:51 - Non, mais non.
09:52 - C'est non méprise.
09:53 - Bon, peu importe.
09:54 En tout cas, laissons les gilets jaunes, c'est pas le souci.
09:55 - C'est pas le souci.
09:56 - Là, laissons les gilets jaunes, c'est pas le souci.
09:57 En revanche, aujourd'hui, comment leur répondre ?
10:00 Parce que c'est ça, la vraie question.
10:02 - Mais bien sûr.
10:03 - Comment vous le répondez ?
10:04 - Pascal, la réponse à votre question, elle est très simple.
10:06 Il faut leur répondre, c'est ce que disait Louis, il faut leur répondre politiquement.
10:09 Où sont, où est M. Feneau, où est Emmanuel Macron, qui est dans les pays du Nord, dans
10:13 les pays scandinaves aujourd'hui ?
10:14 - Mais M. Feneau...
10:15 - Ils peuvent répondre politiquement ?
10:16 - Mais il a répondu.
10:17 - Il répond dans les temps, il en a vu.
10:18 - Hier, Emmanuel Macron, il a dit...
10:19 - Alors, je demande à Benjamin Naudre de sortir.
10:22 Le son qu'on a passé déjà ce matin et peut-être déjà hier soir.
10:25 Emmanuel Macron, il a dit, il faut pas mettre...
10:27 Ça serait une facilité de mettre tout sur le dos de l'Europe.
10:30 - Oui.
10:31 - Ils vont signer le Mercosur après, après, ils vont dire qu'ils le signeront pas.
10:34 - Fermez le banc.
10:35 Fermez le banc.
10:36 Alors, il y a quand même un son que je voulais vous faire écouter avant peut-être Emmanuel
10:39 Macron.
10:40 C'est quand même celui au Sénat aujourd'hui.
10:41 Je le dis pour Benjamin, on avait prévu de l'écouter un peu plus tard.
10:44 Mais c'est le son du Premier ministre, Gabriel Attal.
10:51 Et il est intervenu et quand on l'entend, il a bien conscience.
10:57 Gabriel Attal, il dit "l'agriculture croule sous les normes".
11:01 Lui-même a bien conscience de ça.
11:03 Oui, il le dit au moins.
11:04 Ça, c'est une réponse politique, c'est une parole politique.
11:07 Écoutez Gabriel Attal et on écoute.
11:09 C'est une parole.
11:10 Mais écoutez ce qu'il dit parce que c'était au Sénat cet après-midi.
11:13 - Nos agriculteurs croulent sous les normes.
11:15 Chacune de leurs initiatives peut relever du parcours du combattant.
11:18 Chacune de leurs actions est réglementée et surréglementée.
11:21 Alors oui, chacun de nos concitoyens partage leur volonté de respirer, de se débattre,
11:27 de s'embarrasser de procédures inutiles, de voir leurs initiatives libérées de la
11:31 bureaucratie.
11:32 Nos agriculteurs s'interrogent sur le fonctionnement de l'Union européenne.
11:35 Ils savent ce que la PAC leur apporte, mais n'acceptent pas plus que nous certaines de
11:40 ces lourdeurs.
11:41 Alors oui, nos compatriotes s'identifient à cette interrogation.
11:44 Nos compatriotes qui savent très bien que nous sommes plus forts grâce à l'Europe,
11:49 mais exigent que l'Union européenne soit plus proche, plus efficace et plus protectrice.
11:54 Vous vous rendez compte ce que dit quand même quelqu'un qui empose dans un gouvernement
11:58 depuis 7 ans, il dit les paysans quand ils font quelque chose, c'est le parcours du
12:03 combattant.
12:04 Mais t'as envie de lui dire mais votre président de la République, il a fait quoi depuis 2017 ?
12:07 Des normes.
12:08 Il a fait quoi ?
12:09 Mais qu'est-ce qu'on a fait depuis 15 ans ?
12:10 Mais c'est...
12:11 Oui mais bon là, il est dans un autre monde.
12:12 Mais Pascal Praud, je pense que c'est la limite de Gabriel Attal.
12:16 Maintenant, il faut renverser la table.
12:18 C'est-à-dire que le constat c'est bien, les petites mesures c'est bien, mais il faut
12:21 changer de modèle agricole.
12:22 Il faut un modèle en plus qui fasse envie aux jeunes.
12:25 Parce que vous l'avez dit, c'est un monde ancien.
12:27 C'est un monde qui aime le temps long, c'est un monde qui aime la transmission.
12:31 Moi aujourd'hui, j'ai eu un agriculteur au téléphone.
12:33 Il m'a dit "On est, nous sommes des prophètes.
12:36 Nous sommes comme les prophètes dans l'Ancien Testament.
12:38 Nous ne sommes pas écoutés et nous sommes maltraités.
12:41 Nous sommes des prophètes parce que nous disons le monde que nous dénonçons marche
12:45 à l'envers."
12:46 Il m'a cité l'exemple d'un de ses camarades qui avait un tas de fumier de 2m50.
12:51 De 2m70.
12:52 Il n'avait pas le droit de monter au-dessus de 2m50.
12:55 Le tas de fumier, normalement, au bout de 15 jours, il descend à 2m40.
12:58 Le type s'est quand même pris une amende.
13:00 Il m'a dit "On n'a plus confiance en l'homme.
13:03 Donc on est dans un monde qui marche sur la tête."
13:05 Il y a la question des normes, Véronique, je suis d'accord, mais il y a aussi une question
13:07 qui emporte les autres et qui est fondamentale.
13:08 Et ça, le gouvernement n'y répond pas.
13:10 C'est la question de ces traités de libre-échange.
13:11 C'est la question de comment est-ce qu'on inscrit ou pas l'agriculture dans la mondialisation.
13:15 Et là, bizarrement, j'entendais Bruno Le Maire ce matin sur cette antenne, et là,
13:20 si vous voulez, c'est beaucoup plus trouble.
13:21 On nous dit "Dans l'État, on ne va pas signer le Mercosur".
13:23 Moi, je vous donne mon billet qui va finir par être signé sur Mercosur.
13:26 Alors ça, le Mercosur, "Dans l'État", le petit mot.
13:29 "Dans l'État", vous avez remarqué ?
13:30 Moi, je les connais par cœur.
13:31 On a parlé ce matin, il a dit "Dans l'État, on ne le signera pas".
13:35 Ils vont t'embourber à faire un truc, etc.
13:37 En disant que ça sera signé dans 6 mois, bidule.
13:39 Moi, je les connais par cœur.
13:41 Alors, en revanche, Gérald Darmanin, un mot sur les forces de l'ordre, puisqu'il
13:46 répond un peu à votre question que vous posiez, Premier ministre, ministre de l'Intérieur,
13:51 ce matin sur France Télévisions.
13:53 Tout le monde s'accorde à dire que leur mécontentement est légitime et qu'ils
13:57 sont très souvent à plein de nos agriculteurs français.
14:00 Néanmoins, et pardon de vous poser la question que je pose absolument à tous les ministres
14:03 ces jours-ci, à laquelle aucun ne répond, mais aux Français qui n'arrivent pas à
14:06 aller bosser le matin, qui passent des heures dans leur voiture, qui arrivent en retard
14:09 partout, qui ont des bouchons, parce qu'il n'y a pas de respect de l'ordre public.
14:12 Vous répondez quoi ?
14:13 Vous pouvez pas dire qu'il n'y a pas de respect de l'ordre public, il y en a un.
14:15 La manifestation, c'est un cadre constitutionnel.
14:17 Vous m'avez pas posé la question lorsque il y avait à Seine-Solyne des gens qui ont
14:21 bloqué tout un département, comme celui des Deux-Sèvres.
14:24 On vous posait quelques questions à l'époque de Seine-Solyne.
14:25 Il y a deux points de mesure.
14:26 Bon, ben voilà, moi, je constate que ceux qui travaillent durs, ceux qui ne s'en prennent
14:29 pas aux forces de l'ordre, qui respectent le bien public, ils ont le droit de manifester
14:32 comme les autres.
14:33 C'est un droit de question de considérer les gens qui travaillent de la même façon
14:37 que les délinquants.
14:38 Et puis il a rappelé la ligne rouge, la ligne rouge ce matin.
14:42 Il n'est pas question d'évacuer les agriculteurs qui sont là.
14:46 Ils sont d'ailleurs encadrés avec les policiers et les gendarmes pour éviter les drames de
14:48 la sécurité routière qu'on a pu connaître au début du mouvement.
14:51 La contrepartie, c'est qu'il ne peut pas être l'objet du blocage de Rungis, des aéroports
14:57 ou de Paris.
14:58 Je suis désolé.
14:59 Non seulement c'est une réponse satisfaisante, mais la question de la personne de l'audiovisuel
15:03 de service public, je ne l'entends jamais poser lorsque ce sont des syndicalistes CGT
15:09 qui bloquent les transports.
15:10 Jamais je ne l'ai entendu, jamais je ne l'ai entendu poser par quelqu'un du service public.
15:14 J'ai envie de mettre les pieds dans le plat, moi, par rapport à ce que vous dites.
15:17 C'est qu'en fait, la doctrine en France de maintien de l'ordre par rapport aux paysans
15:23 est différente des autres conflits sociaux.
15:26 Pourquoi ?
15:27 Parce que les forces de l'ordre qui interpellent, qui placent en garde à vue, qui arrêtent
15:32 des paysans signent la rupture du contrat social.
15:35 Et c'est une relation charnelle qu'a le pays avec lui-même.
15:39 Les gendarmes, il faut bien avoir conscience aussi de la sociologie.
15:42 Les gendarmes départementaux sont les frères, les cousins des paysans qui vont probablement
15:47 interpeller.
15:48 Au moment de la moisson, les gendarmes, le week-end, ils viennent aider leurs frères,
15:52 leurs beaux-frères, leurs cousins.
15:53 Ce sont les mêmes.
15:54 C'est la même sociologie.
15:55 Et en fait, il y a une histoire au ministère de l'Intérieur.
15:59 Depuis 1907, Clémenceau mate les révoltes viticoles.
16:03 Il donne l'ordre aux grenadiers de tirer.
16:06 Il refuse de tirer.
16:07 Il a failli tomber, être renversé et la République a failli être emportée avec lui.
16:12 Le 17ème régiment refuse de tirer.
16:14 Et donc, c'est pour ça que j'assume qu'il y a une différence de traitement.
16:18 Et donc, une manifestation de militants du climat, de Black Bloc, évidemment, ne nous
16:24 appartient pas du tout au même traitement que les manifestations paysannes.
16:27 La cruauté de la situation actuelle, c'est de confronter ces forces de violence.
16:30 Ou même d'autres manifestations.
16:32 Pardon.
16:33 Pas tous en même temps, c'est impossible.
16:35 Non, non, j'ai été un peu long.
16:38 La cruauté de la situation, c'est que tant que le gouvernement ne donnera pas de réponse
16:41 politique au sujet et qu'il ne se comprend pas, entre guillemets, de donner du mousquet
16:46 et d'envoyer la police, deux sociologies, je suis d'accord avec vous, un peu similaires,
16:50 en France, vont devoir s'affronter, ce qui est un signal et un message terribles.
16:54 Parce qu'aucun gendarme ou policier n'a envie d'aller tirer des flashballs sur des électeurs.
16:58 Ils ne peuvent pas.
16:59 Je ne sais pas comment ils vont résoudre ça pour les raisons que je vous ai dites tout
17:03 à l'heure.
17:04 Ces gens savent qu'ils vont mourir.
17:06 Ils n'ont plus rien à perdre.
17:08 Ils ne demandent pas un droit.
17:09 Ils ne demandent pas des rustines.
17:11 Je ne sais pas comment le gouvernement va sortir de ça.
17:14 Parce qu'en fait, ça fait 40 ans qu'il fait le contraire.
17:17 Et il ne peut pas se désavouer.
17:19 Et il te faisait ça, il t'embourbait.
17:22 Vous avez parfaitement raison.
17:24 C'est-à-dire que les populations, on ne leur a pas donné leur avis.
17:26 On ne leur a pas demandé leur avis, pardonnez-moi.
17:29 Et on a fait ça dans le dos.
17:31 Mais comme on fait dans le dos avec l'immigration, comme on fait le dos avec de l'énergie, c'est-à-dire
17:36 on découvre l'Europe.
17:37 Bien sûr.
17:38 Cette séquence nous fait découvrir l'Europe.
17:40 Donc ça va, il y aura… et à six mois de l'élection européenne, les choses doivent
17:45 changer.
17:46 Je suis désolé.
17:47 Mais ça me paraît, les Français doivent être pour le moins dans la boucle sur ces
17:53 décisions qui sont prises.
17:55 Elles ne nous appartiennent plus.
17:56 Il y a quelque chose d'intéressant d'ailleurs, Pascal, c'est que le mouvement des agriculteurs
17:59 touche bon nombre de pays européens tout de même.
18:01 La Belgique, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Roumanie et bon nombre de problématiques
18:06 sont partagées avec celles des agriculteurs français.
18:08 Le prix des carburants, les normes, l'inflation des normes, l'écologie poussive, etc.
18:13 C'est la même définition que la technostructure.
18:14 Un tremblement de terre.
18:15 Par rapport à ce que je viens d'entendre, je ne peux pas laisser dire que les black
18:20 blocs et les écolos se conduisent de la même manière.
18:23 Je n'ai pas dit ça.
18:24 Non, mais d'accord, je retire si vous voulez.
18:25 Non, mais non, je ne peux pas dire les sons, c'est accessoire.
18:26 C'était pour expliquer la singularité.
18:27 Ce n'est pas l'essentiel.
18:28 C'est très différent.
18:29 Mais ce n'est pas l'essentiel.
18:30 Mais vous vous trompez.
18:31 Mais ce n'est pas l'essentiel.
18:32 Vous vous trompez.
18:33 L'essentiel, c'est ce qu'on dit là sur l'Europe.
18:35 Vous vous trompez.
18:36 Ce sont du sujet.
18:37 Et en ce moment, les agriculteurs, on le vend.
18:41 Ce n'est pas le sujet.
18:42 Heureusement qu'on n'a pas le droit de s'interrompre les uns les autres ici.
18:48 Heureusement que c'est quelque chose de tabou.
18:50 Je vous dis que les paysans ont la cote notamment parce qu'ils n'utilisent pas la violence.
18:56 Et ils commettraient une grave erreur en l'utilisant.
19:00 Et je suis désolé pour l'instant.
19:02 Il ne faut pas non plus exagérer.
19:03 M. Darmanin ne se conduit pas de manière ignominieuse parce qu'il met un blindé ou
19:08 parce qu'on met un...
19:09 J'ai l'ouïliam.
19:10 J'ai l'ouïliam.
19:11 J'ai l'ouïliam.
19:12 Ce que je veux vous dire, c'est que ce que vous dites est vrai.
19:15 Mais ce n'est pas l'essentiel du sujet.
19:17 L'essentiel du sujet, par exemple, c'est ce que Loïc Leflocq, le président, pendant
19:20 que nous parlons, m'envoie un petit texto.
19:22 Il me dit "Vous avez raison.
19:24 La solution, c'est que nous ne voulons pas d'une Green Deal.
19:27 On détricote comme ce que l'on a fait avec le nucléaire.
19:30 J'ai fermé Fessenheim.
19:31 Et c'est l'heure de remettre en question le pacte vert."
19:34 C'est exactement ça.
19:35 Le pacte vert, c'est les 50 mesures à Bruxelles que l'on va imposer aux agriculteurs.
19:40 Une nouvelle inflation normative.
19:41 Et c'est beaucoup plus grave ça, pardon de le dire pour être nuancé, c'est beaucoup
19:43 plus grave ça, et Leflocq a raison, plutôt que la PAC.
19:46 Parce que la PAC, il y a à boire et à manger.
19:49 On ne peut pas dire que toute la PAC, ça soit mauvais.
19:51 Je vous renvoie à un article très intéressant du Figaro de ce matin où il disait qu'il
19:56 y a certaines choses qui sont profitables.
19:58 On donne 20 et quelques milliards à la PAC et il nous en retourne 11 milliards.
20:01 Je ne dis pas le contraire.
20:02 Tout n'est pas acheté.
20:03 Mais là, on a fait marche arrière par exemple sur le nucléaire.
20:09 Il y a quelque chose qui circulait sur les réseaux sociaux.
20:11 On voit Gabriel Attal parler en 2018.
20:13 Il était très content que François de Rugy arrive parce qu'il lui demandait de réduire
20:18 la part du nucléaire.
20:19 On était à 50% avec François Hollande qui faisait n'importe quoi.
20:22 N'importe quoi sur ce sujet.
20:24 Quand je dis que ceux qui nous ont dirigés ont fait n'importe quoi, c'est quand même
20:27 un exemple.
20:28 Ils voulaient qu'on ait 50%.
20:29 Ces gens sont des amateurs.
20:32 Ce sont les écolos, les plus grands ennemis de l'environnement.
20:36 Ce sont eux les écolos.
20:37 Il n'y a pas plus d'ennemis que l'environnement.
20:40 Donc aujourd'hui, nous payons toutes les factures en même temps, immigration, énergie,
20:46 école, etc. de 40 ans de mauvaises décisions.
20:49 Et de mauvaises idéologies.
20:50 Oui, c'est l'idéologie qui nous attire.
20:52 Mais je suis d'accord avec vous.
20:53 Il faudrait que les idéologies nous motivent ces décisions.
20:54 Je suis d'accord avec vous.
20:55 Nous marquons une pause et nous revenons.
20:57 Comme ça, vous pourrez vous calmer un peu.
20:58 J'ai vu que vous aviez une page dans Paris Match.
21:04 Écoutez, à nouveau, vous offensez ma modestie.
21:07 C'est important parce que votre livre, d'ailleurs on sourit, mais vous auriez préféré, on
21:15 l'a dit hier, ne jamais écrire ce livre.
21:17 Ce livre est parmi les plus vendus, sinon le plus vendu sur Amazon.
21:22 Et j'ai vu qu'il y avait une grande page dans Paris Match qui vous est consacrée.
21:25 Paris Match qui sortira demain avec à la Une les agriculteurs.
21:29 D'ailleurs, je ne sais pas si Benjamin Nau va pouvoir nous montrer la Une de Paris Match.
21:32 A tout de suite.
21:33 On écoutera le président de la République dans quelques instants qui chante.
21:39 Il a chanté aux Champs-Elysées.
21:41 Il est en Suède.
21:42 Donc il a pris...
21:43 D'accord.
21:44 Il était hier soir à un dîner officiel.
21:45 Et puis aujourd'hui, il a chanté le répertoire de Joe Dassin.
21:48 On l'entendra dans quelques instants.
21:49 Mais tout d'abord, quelques échanges, notamment à l'Assemblée nationale, entre Francis Dubois
21:53 et Madame Priska Tevenau, qui, comme vous le savez, porte parole du gouvernement.
21:58 Notre ferme France brûle et vous regardez ailleurs.
22:02 Votre gouvernement, avec l'aide de l'Europe et de son écologie normative, prépare le
22:07 plus gros plan social jamais vu.
22:09 Ce ne sont pas les annonces faites vendredi avec une botte de paille en guise de pupitre
22:14 ou les cinq petites minutes d'hier dans votre discours de politique générale qui suffiront
22:18 à calmer la colère de nos agriculteurs.
22:20 Vous espériez un état de grâce.
22:22 Vous voici en état de siège.
22:23 Attendez la colère des paysans.
22:25 Sauvez notre agriculture, notre souveraineté alimentaire.
22:28 Il y a urgence.
22:29 Je pense qu'il y a deux démarches et deux attitudes ici.
22:32 La première consiste à chercher des coupables en permanence et une autre à trouver des
22:36 solutions.
22:37 Je pense qu'ici, dans cette belle institution, nous devons nous attacher à trouver des solutions.
22:42 Non, ce n'est pas la faute de l'Europe.
22:44 Non, ce n'est pas la faute de ce gouvernement ni même des anciens gouvernements qui avaient
22:50 jadis voté une certaine loi, la loi LME, qui donnait les pleins pouvoirs à l'époque
22:56 à la grande distribution.
22:57 Et ce que est venu à conforter, effectivement, est réparer les lois Egalim votées par cette
23:03 majorité.
23:04 Je pense qu'aujourd'hui, sur les différents sujets que vous avez énoncés, que ce soit
23:07 les clauses miroirs, les négociations commerciales, oui, nous sommes au travail, nous sommes à
23:12 la manœuvre.
23:13 Le Premier ministre a fait un certain nombre d'annonces vendredi dernier.
23:16 Il était encore hier soir, avant-hier soir et ce matin avec les représentants syndicaux
23:22 et nous continuerons à travailler.
23:24 Et sur cela, eh bien oui, je vous demande de nous rejoindre dans ce travail, dans cette
23:29 volonté d'avancer pour ces femmes, pour ces hommes qui travaillent au quotidien pour prendre
23:34 soin de leur maître et de leur territoire.
23:36 Nous vous attendons, la porte est ouverte.
23:37 Bon, écoutez, il faut attendre le Conseil européen de toute façon, parce que c'est
23:43 ça qui va décider et qui va être décisif.
23:45 Et Emmanuel Macron ?
23:46 Je ne sais même pas s'il sera décisif dans la contestation sociale.
23:49 En tout cas, il va être.
23:51 C'est quand même demain, il va se passer des choses.
23:53 Le Mercosur, c'est intéressant quand même ce que va dire le président de la République.
23:57 C'est très important de voir ce qui va se passer.
23:58 Mais jusqu'à présent, ce que ne dit pas Madame Thévenoud et ce que n'a pas dit Monsieur
24:00 Feneau, le ministre de l'Agriculture, il nous parle à l'envie de souveraineté alimentaire,
24:04 de souveraineté nationale, etc. et de souveraineté européenne.
24:06 Ce sont les mêmes qui, il y a quand même quelques semaines et quelques mois, ont signé
24:09 tous les accords de libre-échange, mais tous.
24:11 Tous ceux qui passaient avec le Chili, avec la Nouvelle-Zélande, avec le Canada, avec
24:15 le Japon.
24:16 Donc si vous voulez, aujourd'hui on nous dit souveraineté, on va protéger les agriculteurs.
24:19 On se berce de mots et de grandes formules, mais on fait le contraire à Bruxelles de
24:22 ce qu'on dit à l'Assemblée nationale devant les Français.
24:25 Moi, je trouve que ça, ce n'est pas sérieux.
24:26 Et c'est ce que vous disiez tout à l'heure, Pascal.
24:28 Tant qu'il n'y aura pas ce changement, si vous voulez, total de paradigmes et de réflexions,
24:32 on va rester en boucle sur ce qu'on fait depuis 40 ans et qui amène aujourd'hui à
24:35 la contestation des agriculteurs.
24:36 J'ai un peu le sentiment que les agriculteurs n'attendent pas que des réponses techniques.
24:42 On le voit bien.
24:44 C'est un problème qui est difficile à expliquer.
24:47 Les agriculteurs à qui on demande, ils ont du mal, tellement le problème est vaste.
24:51 Et je pense qu'ils attendent une réponse civilisationnelle et on leur offre une réponse
24:57 romantique.
24:58 Et c'est ça le problème.
24:59 C'est-à-dire que les agriculteurs aujourd'hui qui manifestent, ils voient tout le monde
25:03 de la France insoumise au RN, c'est la déclaration d'amour quasiment à l'agriculture.
25:08 Mais ils ne voient pas d'avenir surtout quand je dis qu'ils savent qu'ils vont mourir.
25:11 Ils ne voient pas d'avenir et ils ne voient pas de perspective.
25:13 Je suis d'accord avec vous.
25:14 C'est pour ça qu'il faut une parole politique forte.
25:17 Faute la paix et qu'on la fasse confiance.
25:18 Depuis que la PAC existe, il y a un million de paysans qui ont disparu.
25:21 Un million.
25:22 Donc ça, ils le savent.
25:23 On le rappelait.
25:24 Ils le savent.
25:25 Vous savez ce qu'a dit la journaliste d'Europe 1 qui suivait, qui était pendant trois jours
25:29 sur un tracteur, elle devait rentrer à Paris.
25:31 Il lui a dit, c'est la première fois depuis dix ans qu'on me pose une question et qu'on
25:36 me demande ce que je pense de ma vie.
25:38 Bien sûr.
25:39 Bon, dernier passage sur ce chapitre, c'est Aurélie Trouvé qui est députée de la NUPS
25:48 qui a interrogé Bruno Le Maire.
25:49 Depuis une semaine, c'est le festival des promesses creuses pour répondre à la colère
25:56 des agriculteurs.
25:57 Ils vous demandent de les protéger des importations à prix cassé.
26:00 Mais depuis 25 ans, l'Europe avec la France multiplie les accords de libre-échange avec
26:05 un but.
26:06 Gagner des marchés pour les grands groupes de l'industrie et des services en décimant
26:11 l'agriculture française.
26:12 Vous devez convoquer un conseil européen, retirer le mandat de la France des négociations
26:17 de tous les accords de libre-échange en cours, à commencer par le Mercosur.
26:21 Oui ou non, le ferez-vous.
26:23 Tout d'un coup, la France insoumise découvre qu'il y a des paysans en France.
26:28 Après avoir proposé des augmentations de taxes, des augmentations d'impôts, des durcissements
26:35 de règles et des durcissements de normes, vous venez au soutien des paysans et des agriculteurs.
26:41 Il n'est jamais trop tard pour bien faire.
26:43 S'agissant du Mercosur, Madame Trouvé, je vous rappelle qu'il n'y a qu'un seul
26:49 État en Europe, par la voix du président de la République, qui s'oppose à la signature
26:54 en l'état de l'accord Mercosur, c'est la France et c'est le président de la République.
26:59 Il y a un agriculteur avec qui j'ai échangé qui m'a dit avant j'étais un producteur,
27:03 j'étais payé pour le travail que je faisais, aujourd'hui on me donne des subventions,
27:06 je suis un gardien de square.
27:08 Voilà ce qu'il m'a dit, je suis un gardien de square.
27:11 C'est terrible d'entendre ça.
27:13 Là ça rejoint ce que vous dites.
27:15 Ce ne sont pas des mendiants.
27:16 C'est-à-dire que c'est une question de dignité, c'est une question de travail,
27:19 de dire mon travail est en train de mourir.
27:21 Pour en revenir quand même à la réponse qui est quand même excellente de M.
27:27 Le Maire à la députée insoumise.
27:30 Ah bon, vous la trouvez excellente ?
27:31 Ah oui, si il y a vraiment des gens qui ont accentué le malheur paysan, ce sont ces gens-là
27:38 alliés aux écolos qui font que les normes françaises sont encore plus dures que les
27:42 normes européennes.
27:43 Je suis désolé.
27:44 Le président de la République, il est en visite d'État en Suède, vous le savez, pour
27:49 deux jours.
27:50 Il a été accueilli avec face.
27:51 Ce voyage aurait une importance particulière, notamment pour mettre l'accent sur l'innovation.
27:54 Donc hier soir il y avait ce dîner d'appareil qui paraît en décalage quand même lorsqu'on
27:58 voit ces images avec la vie des agriculteurs.
28:01 Je ne veux pas non plus sombrer ou tomber dans la démagogie la plus facile.
28:04 Mais c'est vrai que lorsqu'on voit ces images et ce qui se passe en France, ça peut évidemment
28:08 étonner.
28:09 Mais disons-le, il voulait mettre l'accent sur l'innovation face aux défis climatiques
28:15 et numériques et débattre de la démocratie avec des étudiants aujourd'hui.
28:20 Et il est intervenu ce matin devant des chefs d'entreprise français, suédois, à Stockholm,
28:25 plaidant pour qu'en matière industrielle, l'Europe cesse de surréglementer.
28:28 Il découvre effectivement le Pérou à Orléans, si j'ose dire, le président de la République.
28:34 Et puis alors il y a cette séquence puisqu'il a chanté.
28:37 Il a chanté aux Champs-Elysées, la célèbre chanson de Joe Dassin.
28:40 Il a vanté les investissements croisés en croissance à un niveau historique des échanges
28:44 et des biens.
28:45 Mais il a chanté.
28:46 Donc je vous propose, écoutons le président chanter.
28:48 Bon, c'est peut-être un rendez-vous qu'il a donné aux agriculteurs.
29:18 Ça, c'est passé dans la ville universitaire de Lund.
29:23 Il a visité l'European Spallation Source, une installation de recherche scientifique
29:28 censée devenir la source de neutrons la plus puissante du monde, cofinancée par la France
29:32 avec 12 autres pays européens.
29:34 Et voilà ce qu'il a pu chanter.
29:36 Je crois que Laurent Nunez a pris la parole, me dit Benjamin Nau, il y a quelques secondes,
29:41 chef de la Fête police de Paris, pour dire que la ligne rouge a été franchie à Rungis.
29:48 Donc je ne sais pas ce que signifie cette déclaration.
29:51 Je ne sais pas d'ailleurs si avec Benjamin, on va pouvoir être en direct de Rungis avec
29:56 un de nos envoyés spéciaux.
29:59 Mais on peut écouter Laurent Nunez avant cela.
30:01 Nous saurions tolérer des troubles à l'ordre public, des débordements et évidemment d'éventuelles
30:08 atteintes aux forces de l'ordre.
30:10 On trouve alors public débordement.
30:11 C'est ce qui s'est passé aujourd'hui à Rungis où nous avons eu une tentative d'intrusion
30:18 dans les locaux du mine de Rungis par un groupe d'individus qui ont été évidemment interpellés,
30:25 puisqu'il y a eu une tentative d'intrusion.
30:26 Des dégradations d'ailleurs ont été commises à cette occasion.
30:29 Le ministre de l'Intérieur avait rappelé que notre posture très constructive, la posture
30:34 très constructive des forces de l'ordre, n'était pas exclusive d'un certain nombre
30:37 de lignes rouges, notamment de prévenir les troubles à l'ordre public, d'éviter des
30:42 dégradations, de ne pas se rendre évidemment sur le marché de Rungis pour en perturber
30:46 le bon fonctionnement, de ne pas se rendre sur les aéroports et de ne pas se rendre
30:49 dans la plaque parisienne.
30:50 Bon, manifestement, cette ligne rouge a été franchie en fin d'après-midi aujourd'hui.
30:54 Bon, affaire à suivre si je dois dire.
30:59 Ça induit une réflexion.
31:02 On n'a pas entendu ça, la ligne rouge a été franchie quand on a été pendant les
31:06 émeutes.
31:07 Pardonnez-moi, on n'a pas entendu cette gestion policière, on n'a pas entendu cette prise
31:13 de contrôle, on n'a pas entendu cette communication quotidienne.
31:17 Moi je trouve que c'est une insulte pour les adducteurs de les gérer, de les traiter
31:21 comme ça.
31:22 Attention, ça ne va pas, la ligne rouge a été franchie.
31:24 Mais les émeutiers, on ne leur a pas dit la ligne rouge, la ligne bleue, la ligne
31:27 verte.
31:28 Non, non, là, excusez-moi, c'était No Way.
31:29 L'objectif est politique, c'est de fracturer le mouvement.
31:32 L'objectif c'est de séparer, d'imposer à la FNSEA par exemple, de condamner la coordination
31:40 électorale.
31:41 Oui, mais ils n'y arriveront pas parce que c'est un monde, on l'a dit, qui est solidaire.
31:44 Amélie Oudéa Castellar, il n'y a pas un jour où on ne parle pas d'elle.
31:47 Donc ça fait deux semaines de polémiques.
31:49 Hermé, elle a remis une pièce dans la machine hier soir avec ses voeux qui sont lunaires
31:54 pour le moins et on l'écoutera tout à l'heure.
31:56 Mais il y a eu un échange avec Mme Sebaï aujourd'hui à l'Assemblée nationale et je
32:02 vous propose de voir cet échange et sa réponse.
32:06 Ministre des Sports, un enfant sur sept est victime de violences dans le sport.
32:11 Un bénévole sur deux au contact de nos enfants ne fait l'objet d'aucun contrôle de ses
32:15 antécédents judiciaires et la plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles
32:19 de votre ministère est méconnue.
32:20 Tous ces dysfonctionnements, vous les avez reconnus, ils sont de votre responsabilité.
32:24 Pourtant votre priorité depuis dix jours et encore hier soir lors des voeux du comité
32:29 olympique a été d'attaquer le travail du Parlement et de notre commission et cela au
32:33 mépris total de la séparation des pouvoirs.
32:35 Ce rapport a pourtant été largement salué par les victimes pour lesquelles vous n'avez
32:40 eu aucun mot.
32:41 Ce rapport vous dérange car il vient bousculer votre caste de privilégié.
32:44 Cet entre-soi consanguin vous a fait passer sans aucune réserve et sans la moindre procédure
32:50 de recrutement d'une société privée à une grande fédération sportive avec à la
32:54 clé un salaire jugé anormal par l'inspection générale placée sous votre propre autorité.
32:59 Dire aujourd'hui que l'on perd de l'argent en étant ministre, dire que 500 000 euros
33:03 de salaire en étant dirigeante et méritée doit ulcérer les agriculteurs qui bloquent
33:07 nos routes en ce moment pour espérer toucher ne serait-ce qu'un smic et qui se heurtent
33:11 à la surdité du gouvernement.
33:13 Vous recommencez à m'attaquer, à m'attaquer personnellement.
33:17 Ce travail parlementaire de qualité, vous l'avez dévoyé.
33:21 Vous l'avez dévoyé dans votre rapport, dans l'atterrissage dans votre rapport où
33:26 vous en êtes servi pour diviser, pour attaquer, pour stigmatiser sur les plateaux télé,
33:30 dans les réseaux sociaux ou par des formules à l'emporte-pièce.
33:34 Et ça vous l'avez fait par opportunisme pour surfer sur la vague médiatique des crises
33:39 des fédérations que nous avons gérées, que nous avons solutionnées.
33:44 Arrêtez de donner des leçons madame Sebailly.
33:46 Où étiez-vous ? Où étiez-vous depuis 2020 quand le gouvernement a pris à bras le corps
33:52 comme aucun avant lui le sujet de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes
33:55 dans le sport ? Vous étiez absente de ces débats.
33:58 Bon, et hier soir, il y a eu une prise de parole assez étonnante puisque quand je dis
34:03 qu'elle a remis une pièce dans la machine avec peut-être un peu d'impudeur ou d'indécence
34:10 à parler de soi comme elle parle d'elle et avec des mots qui sont étonnants dans la
34:17 bouche de la ministre.
34:18 Donc je vous propose de voir cette écran parce qu'on ne sait pas si on doit rire ou pleurer.
34:22 Et on peut être peut-être inquiet, inquiet même pour madame Oudéa Castera.
34:26 Ces derniers jours, j'ai évoqué de manière maladroite, de manière erronée, un souvenir,
34:37 un souvenir de maman vieux de 15 ans et j'ai blessé des personnes que pour rien au monde
34:44 je ne voulais blesser.
34:45 Mais à couple pas.
34:47 Je vous le dis ce soir, cette faute, je ne suis pas sûre d'arriver à me la pardonner
34:52 un mois, un jour.
34:53 Et au-delà de la faute, ce que je veux vous exprimer, c'est que c'est pour moi une meurtrissure.
34:58 Parce que contrairement à beaucoup d'étiquettes que beaucoup de gens aimeraient me coller
35:03 sur les épaules, la seule injonction que je ne me sois jamais donnée à moi-même,
35:08 ce n'est pas de gagner, ce n'est pas d'obtenir, ce n'est pas de conquérir, c'est juste de
35:18 me comporter comme quelqu'un de bien.
35:20 Et ce n'est pas ce que j'ai fait.
35:22 Et ce que j'ai découvert, c'est que de l'évocation maladroite, erronée, fautive d'un souvenir
35:33 qui faisait un écho sincère à la réalité vécue par tant de familles, en fait, il peut
35:37 jaillir un torrent, un torrent qui éclabousse tout jusqu'aux choix les plus intimes.
35:44 Une mécanique qui voudrait balayer tout ce qui a été construit, qui voudrait salir
35:53 tout ce qui peut l'être.
35:54 Le journal intime de Amélie Oudéaï Castelhan, "moi, moi, moi, moi, moi, moi".
36:00 C'est un peu le spectre aussi de l'américanisation de la vie politique.
36:04 Vous savez, la vie politique aux États-Unis, c'est quand même très centré sur soi.
36:07 C'est très narratif, la communication en permanence.
36:10 Là, j'ai l'impression qu'il n'y a que ça.
36:11 Même Gabriel Attal, dans son discours de politique générale, quand il dit "je suis né en 1989",
36:15 bon, on s'en fiche un peu.
36:17 Après tout, qu'il soit né en 89, en 86 ou en 83, moi, je m'en fiche.
36:21 Ce que je veux savoir, c'est comment est-ce qu'il va résoudre le problème des agriculteurs.
36:23 Il ne dit pas que son année est la meilleure.
36:25 Je ne sais pas, c'est peut-être une bonne année pour le vin, mais je ne sais pas pour
36:28 les premiers ministres.
36:29 Excellente année, 89, 90.
36:30 À 89, 90 pour le vin, c'est excellente année.
36:34 Je trouve qu'il y a quand même une espèce de délire auto-soufflant.
36:36 Non, mais là, il y a quelque chose.
36:37 Qui n'est pas au niveau, et c'est encore pire chez Mme Oudiak, qui nous dit "il faudrait
36:40 compter le nombre de mois et de jeux et de moi-même" dans son discours.
36:43 Je pense qu'on serait assez surpris.
36:44 D'abord, ça n'invalide pas du tout ce que tu viens de dire et que j'approuve.
36:50 Mais d'abord, elle m'inspire, peut-être à tort, de la commissération.
36:56 Réellement.
36:57 Mais il y a surtout ce que je, si je pouvais la conseiller, mais maintenant c'est trop
37:03 tard, ce plaisir un peu morbide de la mortification.
37:08 Ça, vraiment, l'exercice renouvelé de l'autocritique, d'abord c'est mauvais.
37:17 Ce n'est pas quelque chose qui vous touche particulièrement.
37:19 "Never explain, never complain".
37:22 Vous n'êtes pas concerné par ça.
37:24 Non, mais en tant qu'avocat par opportunisme, si je pensais que c'était payant, je le
37:31 ferais bien volontiers.
37:32 Mais le problème, c'est que ce n'est pas payant.
37:37 C'est contre-productif.
37:38 Mais cela étant, ça ne retire rien à la pitié qu'elle m'inspire.
37:43 Bon, un peu de politique.
37:44 On parlera de Gérard Miller dans une seconde également, parce que c'est un des sujets
37:49 qui a pu étonner.
37:51 Trois femmes accusent le psychanalyste et réalisateur Gérard Miller d'agression sexuelle.
37:55 Quand même, disons-le, lui, qui était un donneur de leçons.
37:59 Ce ne sont que des accusations, soyons prudents, bien évidemment.
38:03 Mais ça peut surprendre de la part de quelqu'un qui, depuis des années, donne des leçons
38:08 à la terre entière.
38:09 Rachida Dati, avant cela, écoutez-on un échange assez vif entre Bruno Retailleau
38:17 au Sénat, qui a parlé de Rachida Dati.
38:20 De Gaulle avait cette phrase « La politique, c'est l'action pour un idéal à travers
38:25 des réalités ». L'action, déjà, a été supplantée par la communication.
38:30 C'est terrible.
38:31 Plus la politique est impuissante, plus elle se perd dans la surcommunication.
38:36 A force de vouloir crever l'écran, la politique en crève.
38:39 L'idéal battu en brèche par l'opportunisme.
38:44 Mais, chers collègues, le débauchage ne fait ni de bien à la démocratie, ni de bien
38:53 à la politique.
38:54 Parce que signifier que tout se vaut la droite comme la gauche, la fidélité comme les revirements,
38:59 c'est dire que rien ne vaut et que tout est faux.
39:03 Et je m'honore qu'ici, au Sénat, il y ait des femmes, des hommes de loyauté à gauche
39:08 comme à droite, qui considérant toujours que l'ambition est en dessous de la conviction,
39:13 ont la conviction au-dessus de l'ambition.
39:15 Bon, c'est construit, c'est construit, c'est faire de la politique, c'est intellectuellement
39:22 puissant, en tout cas, c'est charpenté, c'est de la politique.
39:29 Mais au contraire de Mme Oudéaou-Castorat.
39:31 Et donc ?
39:32 Et bien maintenant, on va avoir la réponse de Mme Dati.
39:34 Mais il a, sur son analyse, raison que la communication est là.
39:38 Sur la vertu aussi.
39:39 J'y assure.
39:40 La vertu, avez-vous dit ?
39:42 Et écoutons la réponse de Mme Dati.
39:45 Vous avez entendu les mots de Bruno Rotaillot à la tribune, qui vous étiez dirigée ?
39:50 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
39:52 La jalousie est à vilain défaut.
39:53 Ça y est, j'ai répondu.
39:57 Le débauchage n'est pas bon pour la politique ni pour la démocratie.
40:04 L'âne non plus, le repli sur soi non plus.
40:08 Voilà, c'est tout.
40:10 Ça vous attriste que votre ancienne partie politique, elle vous dise ce genre de mots
40:14 aujourd'hui ?
40:15 Rien ne m'attriste.
40:16 Tout ce qui m'intéresse, c'est de réussir ma mission au ministère de la Culture, de
40:19 pouvoir justement réconcilier les Français, notamment les plus isolés, les plus éloignés
40:24 des jeunes.
40:25 C'est-à-dire que s'il y a un lien entre eux et moi, ça veut dire quelque chose.
40:29 C'est que vous donnez aussi de l'espérance, de l'espoir à toute une catégorie de Français.
40:34 Voilà, c'est tout ce qui m'intéresse.
40:36 La rancœur, le repli sur soi, le rejet de l'autre, ça ne m'intéresse pas et ça ne
40:40 m'intéresse plus.
40:41 Voilà.
40:42 Et elle a raison aussi de dire qu'elle-même est un exemple pour beaucoup de jeunes et
40:46 qu'elle peut faire accéder à la culture des gens qui n'en ont pas forcément accès.
40:51 Écoutez ce qu'elle a dit des choses encore plus précisément ce matin sur vos amis de
40:55 France Inter.
40:56 Vous êtes toujours membre de l'air ?
40:58 Oui.
40:59 Vous êtes toujours membre de l'air ?
41:01 Oui.
41:02 Et vous n'allez pas rendre votre carte ?
41:03 C'est pas difficile de rendre carte.
41:04 Ou démissionner, enfin j'en sais rien.
41:05 Je ne vais pas démissionner de mes valeurs, de mes convictions et tout.
41:08 Ils font ce qu'ils veulent.
41:09 C'est une histoire de carte, je vais leur envoyer leur carte.
41:11 Ce n'est pas le sujet.
41:12 Je m'en fous en fait.
41:13 Bruno Retailleau, vous l'avez entendu à ce micro la semaine dernière.
41:16 Il a dit que vous ne lui faisiez pas penser à l'opportuniste de Jacques Dutronc.
41:20 D'accord.
41:21 Écoutez, on va appeler Philippe de Villiers, il dira ce qu'il pense de M.
41:24 Retailleau, qui a passé sa vie à trahir.
41:26 Mais ça, c'est son sujet, ce n'est pas le mien.
41:29 Je veux vous dire, on avait beaucoup...
41:31 D'ailleurs, si effectivement j'ai fait aussi ce choix de rejoindre Emmanuel Macron, vous
41:34 savez très bien que dans ma famille politique, il y avait des sujets qui commençaient effectivement
41:38 à me peser de plus en plus, y compris sur la ligne pour les européennes.
41:41 C'est la première fois qu'elle dit ça.
41:42 Ça, c'est très intéressant.
41:43 Parce que pour le coup, c'est un argument qu'on peut entendre.
41:46 Elle s'est échappée des Républicains parce qu'elle n'était pas d'accord sur une ligne
41:49 plutôt droitière.
41:50 C'est ce que j'entends dans ce qu'elle dit.
41:53 Ça, c'est très intéressant.
41:54 En fait, elle est...
41:55 Je suis quand même un peu déçu.
41:57 Je m'attendais à ce qu'elle conteste peut-être, que la ministre de la Culture conteste peut-être
42:04 l'absence de pluralisme dans la maison ronde où elle se trouvait.
42:08 Mais elle aime bien aller sur France Inter.
42:11 Régulièrement.
42:12 Elle a souvent défendu France Inter.
42:13 C'est pas la première qualité que je lui prêterai.
42:15 En tout cas, elle m'a promis qu'elle viendrait sur C-News.
42:17 Alors elle sera là.
42:18 Donc, Madame, elle nous écoute régulièrement.
42:19 Donc, je sais qu'elle va venir parce qu'elle tient parole.
42:22 Gérard Miller.
42:23 Trois femmes accusent le psychanalyste et réalisateur Gérard Miller d'agression sexuelle et d'un
42:27 viol, notamment lors de séances d'hypnose, dont certaines très anciennes, dans une
42:32 enquête publiée ce matin sur le site du magazine Elle, ce que conteste évidemment
42:35 en intérêt.
42:36 C'est Gérard Miller à 75 ans.
42:37 Il assure dans Elle d'avoir jamais abusé sexuellement quiconque et en aucune circonstance.
42:42 Le magazine rapporte le récit de la journaliste et metteur en scène Murielle Cousin, qui
42:45 affirme avoir subi des attouchements lors d'une séance d'hypnose en 1990, alors qu'elle
42:49 avait 23 ans.
42:50 Il ne lui était alors pas venu à l'esprit de porter plainte, car à l'époque, ça ne
42:53 se faisait pas.
42:54 Une autre femme dénonce un viol lors d'une telle séance en 2004, lorsqu'elle était
42:58 âgée de 19 ans.
43:00 Après avoir assisté à une émission à laquelle participait le célèbre psychanalyste et
43:03 chroniqueur aujourd'hui engagé à gauche auprès de la France Insoumise.
43:06 Les faits se sont déroulés sur l'aile au domicile de Gérard Miller.
43:11 Et par ailleurs, une jeune femme de 19 ans, à l'époque en 1993, qui travaillait comme
43:15 baby-sitter pour le psychanalyste, rapporte aussi une agression sexuelle alors qu'il
43:19 l'accompagnait chez elle en voiture.
43:21 Monsieur Gérard Miller, présomption d'innocence.
43:26 - Merci de le rappeler.
43:29 Ça m'inspire des sentiments mélangés.
43:31 La première, vous savez bien que je n'aime pas beaucoup qu'on rende publique des accusations
43:37 alors que la personne n'est pas mise en examen.
43:39 Et je ne vais pas faire une exception pour Gérard Miller, avec lequel j'entretiens
43:43 des relations assez médiocres.
43:45 Ceci fermement pesé, sincèrement pesé, je vous avoue que dans la hiérarchie de ma compassion,
43:54 ma compassion ne va pas directement pour les gens de la France Insoumise, qui sont les
43:59 premiers à tomber tête baissée sur les gens que l'on accuse avant tout procès.
44:04 Et j'observe enfin que je n'ai pas vu beaucoup de femmes féministes de la France Insoumise
44:11 qui tirent sur tout ce qui bouge, tirer sur monsieur Gérard Miller.
44:14 - Je n'ai jamais trouvé monsieur Miller particulièrement sympathique à chaque fois.
44:18 - Je partage votre opinion.
44:19 - Il est même très désagréable.
44:22 - Je trouvais vraiment une forme d'honneur de morgue.
44:25 - Moi j'ai débattu avec lui toutes les semaines pendant deux ans.
44:28 - Mais il est satisfait de lui.
44:29 - Je peux vous en parler.
44:30 - Il est très satisfait de lui.
44:31 - J'ai toujours trouvé qu'il paraissait méchant.
44:33 - Je ne sais pas s'il l'est.
44:35 - Il a un frère très intelligent.
44:39 - Mais il n'est pas idiot Gérard Miller.
44:41 - Oui, mais je n'ai pas dit qu'il était bête, j'ai trouvé qu'il n'était pas gentil.
44:46 - Non, mais je vous confirme que partagez votre impression.
44:49 - Maintenant je...
44:50 - Et surtout moi, je rejoins tout à fait ce que dit Gilles William et je ne ferai pas
44:55 ce que lui a fait.
44:56 C'est-à-dire que lui, il tirait systématiquement sur les ambulances avant même que certaines
45:00 personnes aient été condamnées.
45:01 J'ai un souvenir en mémoire des débats où je trouvais que ces condamnations étaient
45:07 ignobles.
45:08 Et je lui disais, d'ailleurs je pense qu'il ne m'apprécie pas particulièrement non plus,
45:14 nos relations sont exécrables, mais il a le droit à la présomption d'innocence.
45:18 - Il n'est pas Catherine Hoss.
45:19 - Vous avez raison, il a le droit à la présomption d'innocence.
45:20 - Il n'a pas forcément toujours été observateur de la présomption d'innocence, nous avons
45:23 peut-être plus de sagesse que lui autour de ce plateau.
45:25 - Mais il est vrai que c'est assez cocasse de voir certains marquis de la gauche bien
45:30 pensante et germanopratine comme lui, emprouvoir des affaires comme celle-ci.
45:34 Voilà, maintenant après c'est à la justice de faire la lumière sur cette affaire.
45:38 - En revanche, qui est intéressant dans cette affaire, c'est que c'est peut-être un prédateur
45:48 sexuel, en tout cas c'est comme tel qu'on commence à nous le décrire.
45:51 Mais voilà, MeToo est passé par là, maintenant on sait que quand on est une jeune femme,
45:56 on peut balancer et on peut régler les choses de la sorte.
45:59 - Mais à juste titre.
46:00 - Mais M. Prot adore MeToo.
46:01 - Mais à juste titre, je trouve que vous voyez, moi ce que je retiens, c'est la femme par
46:08 exemple qui dit "elle a subi des attouchements lors d'une séance d'hypnose en 90 et il ne
46:13 lui est pas venu à l'esprit de porter plainte car à l'époque ça ne se faisait pas".
46:17 - Attends, donc tout ce n'est pas corroboré par les femmes.
46:19 - Non mais je dis si.
46:20 D'abord, au-delà même de son affaire, en 90 on pouvait faire ça en France, aujourd'hui
46:25 on le fait pas, je trouve ça très bien en fait.
46:27 - Tout à fait.
46:28 - Ça c'est un progrès.
46:29 - Je trouve ça très bien.
46:30 - Ce n'est pas si bien que ça, non parce que dans un monde idéal sans doute, mais
46:35 dans un monde où il existe aussi des menteuses, des mythomanes, des vénals, des revanchardes,
46:42 c'est compliqué là.
46:43 - Il existe aussi d'authentiques victimes qui ont le droit qu'on les écoute.
46:46 - C'est une évidence.
46:47 C'est presque un lieu commun.
46:48 - Oui mais si vous me permettez, qu'est-ce qui fait la différence sur toutes ces affaires,
46:53 c'est le nombre d'accusations.
46:54 Si vous n'avez qu'une personne, mais si vous avez pratiqué régulièrement de l'hypnose
47:01 et que vous avez 3, 4, 5, 6 témoins...
47:04 - C'est un argument.
47:05 - Oui.
47:06 - C'est un argument.
47:07 - C'est quand même ça qui change tout.
47:08 - C'est un argument, oui.
47:09 - Parce que tout le monde ment, non.
47:11 Moi le nombre est décisif si vous n'avez qu'une personne.
47:14 - Là ce n'est pas seulement le...
47:15 - Je vous assure que je n'aurais pas eu la même position si on n'avait eu qu'une.
47:19 - Non mais c'est pas seulement l'homme qui est attaqué, c'est le professionnel.
47:21 - Yann Moix était ce matin.
47:23 - France 2 tremble.
47:25 France Télévisions tremble.
47:28 Et Yann Moix était avec nous ce matin.
47:30 Ce qu'il dit, ce n'est pas moi qui le dit, ils ont manipulé le montage à la fois avec
47:39 l'image mais aussi avec le son.
47:41 Yann Moix dit que quand Gérard Depardieu dit "madame", ils ont remplacé le "madame"
47:47 par "fifille".
47:48 - C'est pas possible ça.
47:49 - Bien sûr que si.
47:50 Un montage...
47:51 - Je vous montre ce que tu veux.
47:52 - Un montage son, je vous emmène en salle de montage.
47:57 Donc si c'est vrai, si c'est vrai, complément d'enquête, évidemment, saute.
48:01 La direction qui a couvert ça, qui ne veut toujours pas donner les images manifestement,
48:07 couvre ça depuis des semaines, je peux vous dire que c'est la position d'Yann Moix.
48:12 - On va l'écouter Yann Moix.
48:14 - Mais si telles sont les choses avérées, ça risque de bouger.
48:18 Yann Moix était ce matin avec nous sur ce sujet.
48:20 - L'heure de vérité approche.
48:25 Le jugement dernier, d'une certaine manière, est quasiment en place et ça va faire du
48:31 bruit à France Télévisions et des têtes vont peut-être tomber.
48:34 Je peux vous dire une seule phrase, c'est que nous attendons de l'Arkom, que l'Arkom
48:40 exige la restitution de mon film pour comparer la version dans le Hara avec la version qui
48:48 pour l'instant a été diffusée par complément d'enquête.
48:50 - Parce qu'a priori, si j'ai bien écouté votre avocat, le montage a été bidouillé,
48:56 le son du montage a été bidouillé.
48:58 - Un madame a été remplacée par un fifille et ils ont zoomé sur une enfant alors que
49:03 Gérard Depardieu, j'étais sur le tournage, c'est mon film, a tenu ses propos sur une
49:07 femme de 35 ans.
49:08 Je n'en dirai pas plus.
49:09 C'est un abus de confiance, c'est une escroquerie, c'est une arnaque.
49:12 Je ne dirai pas un mot de plus.
49:14 - Parce que tout le monde a fait son commentaire sur cette séquence dite sexualisée, jusqu'à
49:21 François Hollande à France Inter qui est venu condamner, lui allègrement, toujours
49:26 prêt à condamner les uns et les autres avant d'avoir d'autres éléments.
49:31 Et si tel est le cas…
49:33 - Je vais ajouter quelque chose, c'est une ignominie totale.
49:37 Mais vraiment, chaque mot pesait.
49:39 Complément d'enquête a diffamé, c'est moi qui les attaque, De Villiers.
49:44 Ils ont fait ce qu'ils ont fait à Depardieu, nous verrons.
49:48 Ils ont raconté n'importe quoi sur Bardella à propos de ces tweets.
49:55 Et là ils ont décidé tout d'un coup ils devaient faire des choses contre les gens
49:59 de gauche, c'est terminé.
50:00 On arrête de s'occuper des personnes politiques.
50:04 Ce n'est pas extraordinaire ça ?
50:05 - Parce qu'on est en campagne.
50:06 - Voilà.
50:07 - Alors il y a la campagne et je pense que ça ne sent pas bon pour le complément d'enquête.
50:12 Je pense qu'ils ont compris qu'il y avait là, il y avait quelque chose qui…
50:17 - Il fallait revoir deux trois fois.
50:19 - Il fallait revoir.
50:20 - Ils se font beaucoup plus modeste dans les réponses.
50:22 Sur l'affaire Bardella, ils n'ont rien répondu.
50:24 - Et puis vous avez oublié également le complément d'enquête sur Cyril Hanouna.
50:28 Je veux bien que le complément d'enquête…
50:30 Enfin c'est l'héritier de cinq colonnes à la une a priori, complément d'enquête.
50:35 Je veux bien que le problème numéro un de la France soit Cyril Hanouna et qu'on fasse
50:40 un complément d'enquête sur Cyril Hanouna.
50:42 Mais bon, convenez que bien sûr on cherche évidemment à le nuire et puis derrière
50:51 Cyril Hanouna peut-être à nuire à autre chose.
50:53 - À laisser voir.
50:54 - Ou à d'autres personnes, d'autres personnalités.
50:56 - Vous avez l'esprit chagrin.
50:57 - Il est 21h.
50:58 Il est 21h.
50:59 Alors regardez la une de match dont je vous parlais tout à l'heure.
51:03 La une de match est demain.
51:04 Le match est le jeudi.
51:05 Donc c'est notre ami Laurence Ferrari, Jérôme Béglé qui sont à la manœuvre au cœur
51:11 de la révolte avec cette jeune femme devant un tracteur.
51:16 Paris, on arrive.
51:17 Et puis il y a une page qui est consacrée…
51:19 - C'est bien de le mettre en avant.
51:20 - Exactement.
51:21 Il y a une page également qui est consacrée à un avocat du Barreau qui a écrit un livre.
51:25 Et je crois que j'en ai déjà parlé.
51:26 - C'est un très bon livre.
51:27 - Il est un bon avocat je crois.
51:28 - Je dis ça parce que je suis un bon confrère.
51:30 - Je crois que j'en ai déjà parlé.
51:33 Monsieur Benkimoun, ça va être à vous.
51:36 Vous allez sans doute ce soir suivre cette actualité en direct.
51:39 - On sera à Créteil aussi.
51:40 C'est là que se déroule les gares à vue des interpellés gringistes.
51:41 Donc on sera en direct tout à l'heure.
51:42 - Alors on ne vous entend pas malheureusement.
51:53 - On ne vous entend pas mais vous disiez que vous seriez en direct de Créteil, là où
51:57 les gares à vue ont lieu.
51:58 - Exactement.
51:59 On sera à Floracis.
52:00 Et puis je voulais vous montrer une image qui était sympa.
52:03 - S'il vous plaît.
52:04 - Le tracteur, vous parlez de tracteur.
52:05 J'espère qu'on l'a.
52:06 C'était à Villefranche.
52:07 Regardez à Villefranche.
52:08 "Manger français".
52:09 Et tout ça s'est créé avec des petits tracteurs.
52:12 C'était à la barrière de péage.
52:14 "Manger français".
52:15 C'est l'un des messages peut-être qui est important à retenir avant de s'intéresser
52:20 à tout ce qui va se passer à Bruxelles puisqu'on sera dans un instant avec Irène
52:23 Toleré, députée européenne.
52:24 C'est intéressant de confronter le regard des agriculteurs.
52:27 Il y aura Édouard Legras, agriculteur, qui pourra discuter avec cette députée.
52:31 Il y aura également Richard Ramos.
52:33 Il y a eu une réunion tout à l'heure à Matignon avec la coordination rurale.
52:37 Et Édouard Legras y était et nous racontera.
52:40 - David Tonnelier était à la réalisation.
52:43 Merci Olivier.
52:44 Jean-Luc Lombard était à la vision.
52:46 Jean-François Couvla était au son.
52:48 Merci à Benjamin Nau, à Lucas Buzutil, à Pauline Treffzer qui est désormais avec
52:52 nous.
52:53 Comme vous le savez, toutes ces émissions sont retrouvées sur cnews.fr.
52:55 Rendez-vous demain matin.
52:56 Merci à tous.
52:57 Au revoir.
52:57 Merci.