L'Heure des Pros 2 (Émission du 23/01/2024)

  • il y a 8 mois
Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcript
00:00 Bonsoir à tous, Olivier Dardigolle, Jérôme Béglé, Gilles-William Gollenadel et Philippe Bilger.
00:06 Vous le savez, c'est un drame aujourd'hui qui a eu lieu dans l'Ariège à Pamier,
00:11 avec un accident de la route près d'un point de blocage,
00:14 avec une jeune femme qui est morte, une mère de famille de 35 ans,
00:19 que vous voyez à l'antenne, et sa fille et son mari qui sont grièvement blessés.
00:26 Je vous propose de voir le sujet d'Audrey Bertheau pour voir les circonstances de cet accident.
00:32 5h45 ce matin sur la National 20, une voiture fonce sur un barrage routier d'agriculteurs.
00:39 Une éleveuse de vaches d'une trentaine d'années est tuée.
00:42 Son conjoint et leur fille de 14 ans sont blessés et transportés à l'hôpital.
00:47 Les circonstances de l'accident sont encore floues.
00:50 On ne s'explique pas à ce moment les raisons qui ont conduit le véhicule qui a occasionné cet accident.
00:56 Il a contourné un ensemble d'éléments à plusieurs kilomètres de là,
01:02 qui empêchait l'accès à cette voie rapide.
01:04 Ce qui est sûr, c'est que cette interdiction était bien matérialisée.
01:08 Il y avait des plots, il y avait des signalisations, ils ont été contournés.
01:13 Ce véhicule s'est ensuite engagé sur la voie et 3 kilomètres plus loin,
01:16 il a percuté de nuit le dispositif mis en place par les agriculteurs.
01:21 Les 3 passagers de la voiture qui a percuté la famille ont été interpellés sur les lieux et placés en garde à vue.
01:28 Tous, de nationalité arménienne, étaient sous le coup d'une OQTF,
01:32 une obligation de quitter le territoire français.
01:35 Ils avaient déposé une demande d'asile en France qui leur avait été refusée en 2022.
01:40 Puis, avaient engagé des recours contre cette décision mais avaient à nouveau été déboutés de leur demande.
01:46 Ils n'étaient toutefois pas connus pour des troubles à l'ordre public et n'avaient pas de casier judiciaire.
01:51 Emmanuel Macron a tweeté le drame de Pamine dont bouleverse tout.
01:54 Je pense avec émotion aux victimes et à leurs proches endéuiés.
01:57 On va avoir beaucoup de réactions.
01:58 On soulignera évidemment que ces 3 personnes étaient sous OQTF,
02:02 même si ce n'était pas des délinquants, mais qu'ils n'avaient rien à faire sur le sol français.
02:07 - Des déboutés du droit d'asile ? - Oui, absolument.
02:09 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, d'ailleurs, on a appris, la France en 2023, c'est le record du nombre de droits d'asile.
02:16 Il y a 143 000 personnes qui ne partiront jamais.
02:20 - La preuve ? - Non, mais ils ne partiront jamais.
02:25 C'est-à-dire que vous avez pris sur le sol de France aujourd'hui 142 500 personnes qui ne partiront jamais.
02:32 Jamais, jamais.
02:34 - En tout cas, une très grande majorité qui ne partiront jamais. - Jamais, jamais.
02:37 Donc vous avez 3 personnes qui étaient en OQTF, effectivement, et qui sont responsables de la mort d'une jeune fille.
02:43 Non, mais la réalité, s'il faut la dire, et moi je tiens à la dire, c'est que Alexandra serait vivante si l'État n'était pas moribond.
02:53 Et on nous place dans une alternative diabolique entre la prétendue instrumentalisation et l'occultation.
03:00 Je peux vous dire que moi, je choisis.
03:02 Il est très clair, il est très clair que la responsabilité vient à l'État et à cette immigration littéralement juridiquement invasive.
03:12 - On va écouter le ministre de l'Agriculture qui s'est exprimé, M. Feneau, qui était sur place.
03:17 - J'ai souhaité, nous avons souhaité venir ici d'abord pour témoigner de l'émotion de la nation,
03:25 l'émotion du gouvernement, du président et du Premier ministre face au drame qui est arrivé ce matin
03:29 et qui a malheureusement fauché la vie d'une jeune femme.
03:33 Je pense à sa fille qui est en grand péril. Je pense à son époux, lui aussi.
03:39 Et donc, c'était aussi pour témoigner de ça auprès du monde agricole et du drame qui nous touche tous,
03:43 qui les touche, eux, d'abord, dans leurs revendications, dans ce moment où ils veulent exprimer un certain nombre de choses.
03:52 Et donc, c'est la première chose que je suis venu faire ici à Pamier.
03:54 Je ne voyais pas, je n'imaginais pas ne pas dire à la profession agricole, au nom de la nation et à la nation,
04:00 on ne sait pas quoi le gouvernement, c'est nous tous.
04:01 Ça s'est exprimé cet après-midi à l'Assemblée nationale. Je crois qu'il y a beaucoup d'émotion dans le pays.
04:05 Qui était cette agricultrice ? Maxime Lavandier.
04:10 Son métier, elle l'aimait. La veille de sa mort, elle l'avait encore partagé sur les réseaux sociaux avec cette photo.
04:16 C'est ici, à Pamier, sur ce barrage de la National 20, qu'Alexandra Zonac a été mortellement fauchée à l'âge de 35 ans
04:23 alors qu'elle manifestait avec d'autres agriculteurs.
04:26 Depuis 2016, elle tenait une exploitation familiale à Saint-Félix de Tournegas, à 15 kilomètres de Pamier.
04:33 Dans sa ferme, Alexandra élevait des vaches limousines et cultivait du maïs.
04:37 Originaire de Marseille, cette passion pour l'agriculture, elle l'avait depuis toujours.
04:42 Dès sa jeunesse, elle rêvait de vivre à la campagne et de travailler au contact des animaux.
04:46 C'est ce qu'elle confiait à un journal local en 2021.
04:50 Au collège, je voulais être inséminatrice de bovins.
04:53 Je connaissais la riège depuis longtemps et j'ai décidé de m'inscrire au lycée agricole de Pamier
04:58 et de poursuivre ma voie dans l'agriculture.
05:00 Agricultrice, mais aussi mère de deux enfants, son mari et l'une de ses filles, âgées de 14 ans,
05:06 ont été grièvement blessées dans l'accident.
05:08 En hommage à Alexandra, une minute de silence a été respectée par les agriculteurs
05:12 sur les différents sites de mobilisation, mais également à l'Assemblée nationale.
05:17 Alors avant de vous donner la parole, je propose d'écouter quelques réactions aujourd'hui
05:20 des agriculteurs qui ont partagé cette tristesse.
05:26 Depuis ce matin, comme mes collègues des syndicats, la douleur, une vraie douleur.
05:34 On est meurtri, on est dans la peine, on est dans les larmes.
05:38 C'est un moment particulièrement difficile.
05:40 Alexandra avait fait le choix, ce qu'il a représenté aussi, de rester là, de passer la nuit là.
05:47 Sur cette mobilisation qu'on avait organisée, qui durait déjà depuis quelques jours.
05:52 Donc voilà, j'ai une pensée pour Alexandra et tous les combats qu'elle a menés.
05:57 C'est un drame pour notre agriculture.
05:59 Elle était très entreprenante, très dynamique.
06:03 Elle ne vivait que pour le monde agricole.
06:06 Il faut voir l'évolution de leur exploitation.
06:09 Elle était croissante au fur et à mesure des jours.
06:12 Elle se battait pour notre métier et elle était fière de nourrir la France.
06:19 Écoutez une autre agricultrice, très touchée également, Anaïs.
06:25 C'est catastrophique, ça n'aurait jamais dû arriver.
06:29 Si on avait été écoutée dès le départ, depuis des mois et des mois,
06:32 qu'on sollicite notre ministère pour avoir des réponses et obtenir enfin quelque chose,
06:36 on ne serait pas là aujourd'hui si ça avait été le cas.
06:38 Pourquoi elle serait allée sur cette autoroute aujourd'hui ?
06:41 Elle n'avait aucune raison si on avait été entendus bien avant.
06:45 Donc voilà, c'est un accident, c'est dramatique.
06:50 Il n'y a pas d'autre mot, il n'y a pas d'autre réaction.
06:53 Alors c'est dans toutes nos pensées aujourd'hui et on va continuer le combat de plus fort.
06:59 Aujourd'hui, on est tous dans la même situation.
07:01 Jusqu'à présent, des exploitations qui, entre guillemets,
07:04 étaient dans une position assez confortable, elles se retrouvent prises à la gorge.
07:08 Et ceux qui étaient pris à la gorge, ils sont au fond du saut.
07:11 Aujourd'hui, on est tous dans la même situation.
07:14 On n'a rien à perdre.
07:15 Donc le combat, on va le mener jusqu'au bout, tant qu'on n'aura pas obtenu les réponses.
07:20 - Ce mouvement social, il est ce soir différent.
07:25 C'est-à-dire qu'une femme est morte.
07:29 Une femme est morte précisément avec une cause qui était ce mouvement social.
07:35 Donc forcément, les choses sont différentes.
07:37 - Oui, il y a un niveau supplémentaire dans la gravité.
07:41 Et puis ces paroles de femmes agricultrices, ce sont des femmes agricultrices,
07:44 un métier très dur, des travailleurs de la terre et beaucoup de la misère aujourd'hui,
07:48 des mères de famille et des syndicalistes.
07:51 Ce qui est une troisième journée, j'ai envie de dire, en termes d'engagement.
07:54 Donc l'ensemble de ceux qui sont sur ces ronds-points, qui s'engagent,
07:58 qui font naître ce mouvement, c'est un engagement aussi.
08:02 Pour eux, ce n'est pas facile de quitter son exploitation
08:04 pour aller organiser un point de blocage quelque part.
08:07 Ils aimeraient faire autre chose, pour être entendus.
08:11 C'est donc très dur pour eux, très violent.
08:13 - C'était un mouvement bon enfant, sympathique, non violent,
08:18 qui tout d'un coup, il ne pouvait pas être perçu comme ça, vu de l'extérieur.
08:23 - Non, je ne dirais pas.
08:25 - Il y avait des familles entières.
08:28 - Il y avait l'absurdité du système.
08:30 - La façon dont il était organisé.
08:32 - L'absurdité des normes, l'absurdité de l'Europe.
08:34 - Les barrages étaient des barrages.
08:36 - L'absurdité des décisions, l'achetée des politiques depuis des années.
08:40 - Vous avez raison là-dessus.
08:41 - Ces gens en ont assez, on les comprend.
08:43 - Les barrages, celles qu'ils étaient organisés,
08:44 ressemblaient un petit peu aux ronds-points des Gilets jaunes, première période.
08:48 Ce qui vient de se passer là, change complètement la nature de ce qui s'est passé.
08:52 C'est-à-dire qu'on ne peut plus le faire avec, comment dirais-je, le même cœur.
08:59 Il y a cette morte, et peut-être un bilan encore plus grave dans les heures d'avenir,
09:04 qui vient faire dire que là, on lutte pour sa vie, pour sa survie.
09:10 Le fait qu'il y ait eu un mort là-dessus,
09:12 ça détourne complètement l'objet de ce qu'était ce mouvement.
09:16 - Et les Français découvrent les normes.
09:19 Alors évidemment, on ne les subit pas comme les agriculteurs,
09:21 mais on pourrait dire que nous sommes tous des agriculteurs.
09:24 Les normes dans ce pays sont effrayantes.
09:28 Il faut parler à un chef d'entreprise, il faut parler à un particulier.
09:31 C'est incroyable.
09:33 Parler à un avocat, j'imagine, comme vous, c'est insupportable.
09:36 Les gens qui, dans leur bureau, sont en permanence,
09:39 je parle des agriculteurs, en train de remplir des formulaires administratifs.
09:45 - Les hommages rendus à cette victime singulière
09:49 montrent aussi à quel point le monde de l'agriculture nous est proche.
09:55 - Absolument. Et j'ai été frappé.
09:58 C'est tellement rare qu'il faut le signaler.
10:00 Pour une fois, la suite de cette mort,
10:03 par la parfaite tenue, on peut dire, de tous les partis politiques
10:07 qui n'ont pas eu de propos scandaleux.
10:10 - Oui, alors, il faut le dire vite.
10:13 - Je n'ai pas eu connaissance de tout.
10:16 - Il faut le dire vite, parce que Mme Rousseau s'est fait...
10:17 - Singularité.
10:19 - Une nouvelle fois.
10:19 - Une nouvelle fois.
10:20 - Sandrine Rousseau, ce que font les agriculteurs depuis deux jours,
10:23 explosion dans un bâtiment, une personne tuée,
10:26 rail dégradé, est inadmissible et le silence du gouvernement est absolument incroyable.
10:30 C'est Mme Rousseau qui est responsable et ses amis,
10:34 de la manière dont vive aujourd'hui le monde paysan,
10:38 leurs normes qu'ils imposent, leur écologie punitive,
10:43 comment ils pointent les gens qui mangent de la viande,
10:48 les gens qui boivent du vin, les gens qui sont sur le terrain agricole.
10:53 Et avec la lâcheté des hommes politiques et avec la lâcheté de l'espace public,
10:59 qui ne dit rien à Mme Rousseau, qui n'ose pas.
11:03 Qui est cette dame pour mettre le monde agricole par terre ?
11:08 - Sur la question des normes, Pascal, vous parlez très certainement
11:10 des normes retranscrites dans notre pays, du contexte européen.
11:16 Il y a aussi les normes qui sont totalement inadmissibles
11:20 concernant la mise en concurrence des traités de libre-échange.
11:22 - Mais vous avez raison.
11:24 - Les agriculteurs en parlent beaucoup.
11:26 - Mais vous avez raison.
11:28 - Sur le Mercosur, et sur le traité de libre-échange à la Nouvelle-Zélande,
11:32 l'exécutif devrait dire "moratoire" sur les traités de libre-échange.
11:36 On fait une pause.
11:38 - Mais arrêtons de culpabiliser les agriculteurs, le glyphosate, c'est mal.
11:43 - Surtout qu'ils font des fausses.
11:46 - Arrêtons. C'est des gens qui ne prennent pas 5 semaines de congé payé.
11:50 C'est des gens qui ne travaillent pas 35 heures par semaine,
11:52 qui travaillent 80 heures par semaine.
11:54 Ce n'est pas Mme Rousseau qui était à l'université de Lille,
11:57 et qui avait 15 heures de cours.
11:59 - Monsieur Prot, l'inconscient de Mme Rousseau a parlé.
12:03 Mme Rousseau défend la désobéissance civile des bobos urbains qui ne font rien.
12:13 Elle n'a que mépris pour les cutéreux français qui travaillent de leur main.
12:18 C'est l'inconscient de Mme Rousseau.
12:21 Ceux-là ne méritent pas d'exister.
12:24 - En tout cas, l'exécutif n'a fait aucune annonce.
12:29 - C'est fort.
12:31 - Elle est bête dans sa réaction.
12:34 Elle est absurde.
12:36 Mais on ne peut pas dire qu'elle a pour visée de ne plus faire exister les gens.
12:41 - C'est son inconscient qui parle.
12:44 C'est son mépris pour la ruralité française.
12:47 - Comme ça dépasse son corps électoral, elle s'en moque.
12:50 Comme ça dépasse son corps électoral, elle l'énie.
12:53 - C'est la France d'avant.
12:56 C'est la France qui bosse d'abord.
12:58 C'est la France où la diversité n'existe pas.
13:01 Et c'est le pays du rugby, avec des mentalités très différentes.
13:04 Ces gens-là, et d'ailleurs on le voit bien dans l'espace médiatique,
13:08 défendent les agriculteurs.
13:10 Très rapidement, ça va être considéré comme une position conservatrice.
13:14 - Vous avez vu sur le plan politique, avec ce drame, il n'y a pas eu aujourd'hui,
13:19 moi je pensais qu'il allait y avoir au moins une annonce forte.
13:22 Ou alors sur le gasoil non routier, moratoire traité libre-échange,
13:25 ou alors la construction du prix agricole.
13:28 Il n'y a ce soir aucune annonce de l'exécutif.
13:31 Rien. Électro-encéphalogramme.
13:33 Rien dans les radars.
13:35 - Mais en fait, le politique en France ne peut rien sur ce sujet.
13:41 Tout se décide à Bruxelles.
13:44 - Sur le gasoil, il peut. C'est une décision gouvernementale.
13:46 - C'est d'ailleurs un drame.
13:48 - Pascal, sur le gasoil, il peut dès ce soir.
13:51 - Pascal, je m'inscris en faux, parce qu'en plus des normes européennes
13:55 qui sont pléthoriques et excessives, vous avez les normes nationales,
13:57 les normes régionales, les normes départementales,
14:00 parfois les normes communales.
14:01 Je vous rappelle qu'il y a 14 réglementations pour faire pousser des haies.
14:06 Il y en aurait 12, 8, 5, les haies, ce n'est pas plus laid.
14:10 Donc on est aussi, notre millefeuille administratif,
14:13 qu'on a 100 fois décrié, est aussi assez responsable
14:16 et génère un nombre d'embarras qui sont absolument insensés.
14:20 Donc oui, l'Europe pour 50%, mais nous ne nous exonérons pas
14:23 de notre propre responsabilité.
14:25 - Je le rappelais ce matin et je le redis dans l'esprit du général de Gaulle.
14:27 La politique agricole commune, la PAC, visait à assurer l'autosuffisance alimentaire
14:31 de l'Europe, ce qui à l'époque signifiait un leadership de la France
14:34 dans le domaine, en contrepartie de la suprématie industrielle de l'Allemagne.
14:39 Et depuis, Bruxelles a pris le pouvoir avec la complicité passive de nos dirigeants.
14:45 Et comme sur beaucoup de sujets, ce qui se passe est aux antipodes du monde initial.
14:50 - Et on importe. - Voilà, c'est tout.
14:52 La faiblesse et la lâcheté du politique.
14:54 - On est compte qu'on importe du bœuf néo-zélandais sur des bateaux
14:59 qu'on met dans de l'azote dégueulasse.
15:01 On ne sait pas comment il a été élevé là-bas,
15:04 alors qu'on pourrait être autosuffisant et qu'on demande à nos agriculteurs
15:08 de mettre des terres en jachère, etc. C'est terrible.
15:11 C'est un mécanisme qui est... - Non mais c'est pas terrible, c'est démentiel.
15:16 - Mais c'est démentiel. - Non, c'est démentiel.
15:19 - En fait, tu découvres, mais on est tous des agriculteurs, c'est ce que je dis.
15:22 En fait, les petits hommes gris de Bruxelles, nos dirigeants se sont mis dans les mains
15:27 des petits hommes gris de Bruxelles. - Ils sont verts aussi. Gris et vert.
15:30 - M. Canfin est plus connu que les agriculteurs, c'est lui qui impose ces normes.
15:36 - Et les Français, évidemment, ne sont jamais consultés.
15:39 - Et les gouvernements. - Vous pensez que les Français sont derrière M. Canfin ?
15:42 - Non, en 2005, ils ont demandé stop. - Vous pensez qu'ils sont derrière lui ?
15:46 - C'est l'expression, les Khmers verts. - Bien sûr.
15:49 - Donc, on n'en est pas loin. - Oui, mais les traités de libre-échange, attention.
15:52 - C'est reparti pour la journée. - Vous pensez qu'ils veulent pas en parler ?
15:55 - Vous pensez que les Français sont derrière Mme Rousseau sur ces sujets-là ?
15:58 - Non, bien sûr. - Très majoritairement, non.
16:00 - La colère des agriculteurs. Je vous propose de voir le sujet de Grégory Petitjean.
16:05 Loin des grands axes routiers, les agriculteurs déversent également leur colère en ville.
16:10 Devant les grilles de la préfecture du Lot-et-Garonne, à Agin,
16:13 un tracteur dépose un monticule de déchets, dont du lisier.
16:17 Preuve que la grogne des exploitants ne faiblit pas et s'étend à toute la France.
16:21 Illustration aux alentours de Beauvais, dans l'Oise,
16:24 où une centaine de professionnels et environ 50 tracteurs bloquent l'autoroute A16.
16:29 - C'est important qu'on soit tous ensemble, qu'on montre tous ensemble
16:32 à quel point on est important pour la France et pour les Français,
16:36 parce qu'on amène beaucoup d'emplois.
16:39 Scènes identiques sur l'ensemble du territoire.
16:45 Opération péage gratuite sur l'A83 en Vendée, ou axe bloqué dans la Somme.
16:49 Après l'A64 et l'A62 dans le sud-ouest,
16:52 de nombreux points stratégiques sont investis par les agriculteurs,
16:56 comme l'A7 dans la Drôme.
16:58 - On a choisi ici l'autoroute absolument, parce qu'en fait,
17:00 on s'est dit que si on bloquait localement,
17:02 on allait embêter nos collègues, nos familles.
17:04 Qu'ici, on embête ceux qui font du commerce.
17:06 Donc, les grosses structures...
17:08 - On en a tellement marre qu'on est obligé de venir à des extrémités comme ça,
17:12 à venir bloquer les autoroutes,
17:14 à être obligé de dormir sur place pour ne pas être délogé,
17:18 ou faire entendre nos propositions.
17:20 Et il y a des drames horribles comme ça qui arrivent.
17:23 Alors que la mort d'une agricultrice plane au-dessus de ce mouvement,
17:27 les protestations ne cessent de prendre de l'ampleur.
17:30 - Moi, je vous recommande de lire un papier formidable dans le Figaro de ce matin,
17:34 une tribu de François-Xavier Bellamy et Anne Sander,
17:36 "La responsabilité écrasante de la Commission européenne
17:39 dans le malheur de nos agriculteurs".
17:40 Vous l'avez peut-être lu.
17:41 "La crise actuelle est la conséquence directe de la politique
17:44 menée par la Commission européenne,
17:45 qui en prônant la décroissance,
17:47 et en multipliant les normes qui pèsent sur les exploitations,
17:50 asphyxie le monde agricole."
17:51 Et c'est les deux députés européens qui le disent.
17:55 Et là, où c'est encore plus pervers,
17:57 c'est le double jeu des députés macronistes au Parlement européen,
18:01 qui est un véritable scandale.
18:03 Qui disent une chose à Paris, une autre chose à Bruxelles.
18:05 - Mais quand on votait ces lois...
18:06 - Mais en fait, quand tu rentres dans chaque sujet,
18:09 c'est un scandale.
18:11 Je ne peux pas vous dire autrement, c'est un scandale.
18:14 - Qu'il demande à Canfien de conduire la liste.
18:16 - Les gens rêvent de le dire à la République, ils viennent un soir ici.
18:17 - Qu'il demande à Canfien de conduire la liste.
18:19 - Bien sûr.
18:20 - Ça sera moins clair.
18:21 - Parce que tu pourrais l'interroger.
18:22 - Il n'a pas la main en rechange.
18:23 - Et lui-même, je pense qu'il n'est pas d'accord.
18:25 - Je pense qu'il n'est même pas au courant de ce qu'on veut qu'il se trouve.
18:28 - Je pense qu'il n'est même pas d'accord lui-même avec ce que votent ces députés macronistes.
18:36 - Je pense en plus, pardon de le dire, et je vais me faire insulter par beaucoup de gens,
18:40 ça ne sert, je le dis, ça ne sert de rien.
18:43 Moi, je ne prends pas les avis du GIEC comme vérité d'évangile.
18:49 Je veux bien croire au réchauffement climatique.
18:51 Et je reste encore à prouver qu'il y a une véritable quantification qu'on connaît
18:55 entre le rôle de l'homme et ce réchauffement climatique.
18:58 Et enfin, et surtout, la France, je le redis, a un bilan carbone vertueux.
19:04 On est en train de se suicider alors que les Indiens et les Chinois
19:11 savent très bien continuer, eux, à prospérer.
19:16 C'est totalement suicidaire.
19:18 - C'est un suicide, il a évidemment raison.
19:20 En fait, ce pays est invraisemblable de ce point de vue-là.
19:23 La crise morale qu'il traverse avec des gens qui ne représentent rien
19:27 et qui prennent des décisions définitives sur ce pays, comme M. Canfin, pose évidemment problème.
19:32 Bon, on va marquer une pause.
19:34 - On a toute l'attitude en France pour maîtriser le prix agricole.
19:40 Vous avez parlé des galimes ce matin, etc.
19:42 - Ça ne marche pas, les galimes.
19:44 - Ça ne marche pas.
19:45 - C'est une loi foireuse.
19:46 - C'est une véritable honte.
19:47 - J'ai eu tous les... Sur Europe 1, j'étais toute la matinée avec des agriculteurs.
19:52 C'est bidon, qu'on plaie la loi galime.
19:54 - Et au contraire, ça rajoute des normes.
19:56 - La loi 1, la loi 2, la loi 3, c'est bidon.
19:58 - Alors qu'on peut...
19:59 - C'est inventé par des petits hommes gris. C'est bidon.
20:02 - Et vous savez que le Canada, la Suisse et les Etats-Unis, il y a des prix planchers.
20:07 Si les négociations ne permettent pas le prix rémunérateur pour le paysan,
20:11 prix plancher, on peut le décider.
20:13 - Mais ça vous rend fou.
20:14 Vous êtes pêcheur, on l'a dit déjà hier.
20:17 - Vous ne pouvez pas prendre un bateau.
20:19 - Vous êtes obligé de prendre votre bateau.
20:21 - On vous dit que vous allez pêcher des dauphins.
20:24 - Pascal Boulle...
20:25 - Tout ça parce qu'une association, une minorité active fait peser sur certains qui prennent ces décisions.
20:31 Ça a été pris à Bruxelles.
20:32 Il fallait sauver des dauphins.
20:33 - Il y a quand même un petit sujet sur les dauphins.
20:35 - Mais vous ne les pêchez pas.
20:36 - Si.
20:37 - Vous ne les pêchez pas.
20:38 - Dans les filets.
20:39 - Il y en a dans les filets.
20:40 - Mais la solution apportée n'en est pas une.
20:43 Ça ne va rien régler.
20:44 - Mais c'est une honte.
20:45 Je vais vous dire que c'est une honte.
20:46 La manière dont ça fonctionne, c'est vraiment une honte.
20:48 - Mais Pascal, on peut avoir peur pour l'avenir.
20:51 Imaginons que la crise des agriculteurs continue, qu'il y ait d'autres incidents.
20:59 Je ne voudrais pas qu'il y ait ce basculement presque inévitable qui fait que des gens
21:04 qui ont soutien à fond, tout à coup vont devenir des perturbateurs de l'ordre.
21:10 Et pour l'instant, le gouvernement a une intelligente passivité à son égard.
21:14 - Mais je pense qu'il est compréhensif, le gouvernement.
21:17 - Pour l'instant.
21:18 - Je pense qu'il voit bien que Gabriel Attal découvre ça.
21:22 - Et je parle d'un manin.
21:24 - Et comme c'est un homme pragmatique et intelligent, il doit se dire qu'il a plein de sang.
21:29 - Ils sont aux affaires depuis 7 ans.
21:30 Ils découvrent quoi ? Ils sont égalimes que ça ne fonctionne pas ?
21:33 - Je ne peux pas répondre à cette question.
21:35 Je pense qu'en tout cas, en bien conscience, parce que quand tu parles avec eux en direct,
21:39 ils disent "bah oui, ça fonctionne pas".
21:40 - Non seulement ça ne fonctionne pas, mais ça crée de la paperasserie supplémentaire.
21:42 Donc c'est pire que s'il n'y en avait pas.
21:44 - Bon, la pause, il est 20h27.
21:46 A tout de suite.
21:47 - Je rappelle que dans l'Ariège-la-Pamier, un accident de la route près d'un point de blocage
21:56 des agriculteurs a causé la mort d'une mère de famille de 35 ans.
22:00 Et son mari et sa fille de 14 ans sont toujours dans un état grave.
22:04 Je vous propose qu'on écoute Laurent Guironnet sur la colère des agriculteurs.
22:09 - Déjà, enlevons les normes franco-françaises qui vont en-dessus de celles de l'Union Européenne.
22:14 Déjà d'une.
22:15 On a un millefeuille qui est inaudible, incompréhensible.
22:18 On passe des heures dans nos bureaux parce que si on n'y est pas, on ne touche pas de subventions.
22:22 Les subventions, c'est 70% de notre revenu en céréales.
22:26 C'est inadmissible.
22:28 C'est pas normal.
22:29 En 92, ce qui a été fait, on en paye les pots cassés aujourd'hui avec une inflation phénoménale.
22:33 Vous avez parlé du matériel agricole.
22:35 Mais changer un tracteur aujourd'hui, ce n'est pas possible.
22:38 Ils ont pris entre 25 et 40% d'augmentation.
22:41 Le gouvernement, qu'est-ce qu'il doit faire ?
22:43 Il doit nous protéger à Bruxelles.
22:45 Il doit dire, nous, on a une agriculture française respectueuse de l'environnement.
22:49 On arrête de faire entrer tout ce qui rentre hors de l'Europe avec des normes que nous,
22:54 nos agriculteurs français, n'avons même pas pour travailler.
22:57 C'est quand même pas normal qu'il y ait des produits qui ont été interdits d'utiliser en France
23:00 et qui s'utilisent encore dans certains pays d'Europe.
23:02 Il y a plein de bons sens.
23:04 Il y a tout.
23:05 Impeccable.
23:06 Il y a plein de choses intéressantes.
23:07 Mais c'est écoeurant que l'administration française laisse ces gens-là.
23:11 L'administration française, tant que ces gens sont pas là...
23:13 Elle travaille contre ces citoyens.
23:14 Elle travaille contre les gens dont elle devrait s'occuper et servir.
23:17 Mais surtout, tant que les gens ne sont pas dans la rue, ils s'en foutent.
23:21 Ils s'en foutent.
23:23 C'est-à-dire que tu peux écrire tous les jours et tout ça, ils n'en ont rien à faire.
23:28 Je suis désolé de vous le dire, mais il faut aller au clash et pas être dans la rue.
23:32 C'est un discours qui exonère les politiques.
23:34 L'administration met en œuvre des décisions...
23:38 C'est le bras armé du politique.
23:40 Avec du zèle.
23:41 Honnêtement, par les deux...
23:43 A Bercy, les types, ils prennent le pouvoir.
23:44 Elles les suivent généreusement.
23:45 Ils font ce qu'ils veulent.
23:46 Et puis après, le ministre, ils l'ont...
23:49 Ce qui m'a le plus frappé dans la déclaration de ce monsieur,
23:51 c'est que quand vous avez 70% de votre revenu qui est fait de subventions,
23:55 ça montre le mépris qu'on vous porte.
23:57 C'est une session extrêmement humiliante.
23:59 Et ça, je trouve que pour l'estime de soi, pour le respect qu'on se porte,
24:04 je trouve que c'est...
24:06 Pour moi, il n'y a rien de pire que ça.
24:08 Vous avez travaillé, et comme vous gagnez mal votre vie,
24:12 je vais vous donner 70% de votre salaire comme ça, en petits cadeaux, en petits sucres.
24:17 Ça, c'est dégueulasse.
24:18 Et pour mettre votre terme, j'achère.
24:20 Mais surtout, je trouve ça écœurant que ces normes...
24:23 Ils le disent tous, tous, tous.
24:25 Ça gêne plus les hommes d'honneur que, par exemple, les intermittents du spectacle.
24:29 Oui, mais là, je pense que les agriculteurs sont des hommes d'honneur.
24:32 Si, mais il y a des gens que ça ne gêne pas d'être assisté.
24:35 Si, je vais vous le dire.
24:36 Ah oui, mais c'est...
24:37 Ah bah, vous pouvez le dire vous, c'est comme ça.
24:38 Non, mais...
24:39 Ils aiment travailler.
24:40 Mais pardon, je...
24:42 Je suis plus sensible à l'agriculture, à les agriculteurs.
24:44 C'est un tout petit peu rapide, mais c'est pas complètement idiot.
24:46 Comme souvent.
24:48 Stéphane Travert.
24:49 C'est pas tout à fait le même sujet.
24:50 Je vous propose un échange entre Stéphane Travert et Gabriel Attal.
24:53 Gabriel Attal, c'était...
24:55 Je vous propose un échange avec Stéphane Travert et...
24:57 De Renaissance et Gabriel Attal, cet après-midi, à l'Assemblée nationale.
25:01 La France est une grande nation agricole.
25:05 La France est reconnue pour la qualité et la durabilité de son agriculture et de ses systèmes.
25:10 Les agriculteurs font partie de l'identité de notre pays
25:13 et détiennent une partie de la solution aux défis qui nous font face.
25:17 Soyez assurés, Monsieur le Ministre, que la représentation nationale est fière de ses agriculteurs,
25:22 de leur engagement et de leur courage.
25:24 En France, le mouvement de colère des agriculteurs nous rappelle combien
25:28 le dialogue et la recherche de solutions pérennes doivent être au cœur de nos priorités.
25:33 Parfois, vos larmes pour nos agriculteurs ressemblent à des larmes de crocodile.
25:36 Vraiment.
25:38 Parce que la réalité, c'est qu'à chaque fois que nos agriculteurs,
25:43 que nos éleveurs familiaux ont un projet d'extension de leur élevage,
25:46 qui s'y oppose ? Vos amis, avec votre soutien.
25:50 À chaque fois qu'un projet est lancé dans notre pays,
25:54 sur une retenue d'eau pour lutter contre la sécheresse,
25:56 sur des investissements pour nos exploitations,
25:59 ce sont vos amis qui s'y opposent.
26:01 Mais c'est aussi parler avec des femmes et des hommes lucides.
26:05 Lucides sur l'importance de l'Union Européenne,
26:07 et ça a été redit par le ministre Marc Fesneau,
26:10 pour les aides de la PAC, pour nos capacités d'export.
26:12 Et donc, je le dis, il y a aussi une lucidité face à ceux qui butinent de colère en colère,
26:17 en donnant le sentiment qu'on pourrait sortir de l'Union Européenne.
26:21 Il y a des enjeux de très court terme,
26:24 sur le versement des aides qui sont dues à nos agriculteurs,
26:27 face aux catastrophes qui sont survenues, face aux maladies,
26:30 et nous y sommes mobilisés avec le ministre Marc Fesneau.
26:33 Il y a l'enjeu des négociations commerciales,
26:35 et nous aurons l'occasion d'ici la fin de semaine,
26:37 Bruno Le Maire a d'ores et déjà fait des annonces sur les contrôles,
26:39 d'annoncer des initiatives en la matière.
26:41 La loi EGalim doit être respectée,
26:43 on ne renégocie pas les matières premières agricoles.
26:46 Oui, nous allons avancer, sans tabou, sans faux-semblant,
26:49 avec une détermination et avec la mobilisation de cette majorité
26:53 qui, elle, n'a jamais fait défaut à nos agriculteurs.
26:55 J'entends ce qu'il dit, j'aimerais le croire,
26:58 je voudrais le croire, mais ça renvoie à la tribune de François-Xavier Bélamy ce matin.
27:03 C'est-à-dire, le double discours,
27:05 tu es mondialiste et écologiste à Bruxelles,
27:08 et puis à Paris, tu dis "je vais défendre les Français".
27:11 Il y a un moment où il faut choisir ton camp.
27:13 Parce qu'en fait, tu ne peux pas faire les deux.
27:15 Tu ne peux pas faire, mais c'est aussi simple que ce que je viens de dire là.
27:18 Et tu as des députés, ben oui.
27:20 Oui, mais je pense que, à Paris, on peut changer un certain nombre de choses.
27:25 Je ne mets pas toute la responsabilité...
27:27 Oui, mais il y a double discours.
27:29 Tu es mondialiste, Emmanuel Macron, il est mondialiste.
27:33 Et européiste, il est à Davos.
27:35 C'est sa seule conviction.
27:36 Je suis désolé de vous le dire.
27:37 Oui, c'est vrai.
27:38 Et l'exception culturelle, certains demandent une...
27:40 C'est la colonne vertebrale.
27:41 Voilà, certains demandent une exception agriculturelle comme une exception culturelle.
27:46 Et pour le coup, le Rassemblement national et François Ruffin demandent la même chose.
27:49 Je n'ai jamais surpris M. Macron de trahir son idéal européiste.
27:54 Les pêcheurs, et vous allez voir ce que nous dit Antoine Estèphe,
27:58 parce que ça aussi c'est un cas concret.
28:00 Pendant un mois, tu dis...
28:02 Si moi je vous dis "pendant un mois, vous n'allez pas bosser".
28:05 Vous êtes avocat, je vous dis "pendant un mois, vous n'allez pas travailler".
28:08 En fait, ça te rend fou.
28:11 Tu te dis en plus, ça ne sert à rien.
28:14 En fait, ça te rend fou.
28:15 Pascal, Pascal, Pascal.
28:17 Les pêcheurs disent "il y a un sujet sur les dauphins".
28:22 On aimerait discuter avec le pouvoir public.
28:25 Ecoutez-moi, je vais vous faire écouter les pêcheurs.
28:28 Ils disent "il y a un sujet, mais ce n'est pas en nous interdisant de sortir qu'on va le régler.
28:32 Il y a d'autres solutions, il y a des solutions techniques pour que les dauphins prennent un peu plus le large.
28:37 Et le mois qu'ils vivent là, en golfe de Gascogne, c'est la pêche de la sole.
28:42 C'est 50% de leur chiffre d'affaires sur une année.
28:45 Donc ça leur met un coup de bâton terrible.
28:48 Ça les assomme pour l'année.
28:50 Et il y a tous les métiers derrière.
28:52 Quand le bateau vient à quai, il y a tous les métiers derrière.
28:55 C'est possible.
28:56 Mais moi j'ai un bateau, je sors.
28:58 Surtout que j'ai lu que ça n'a rien changé de l'association des dauphins.
29:03 Que un mois, c'était rien du tout. C'était 12 jours.
29:06 Écoutez Monsieur Esteve, Antoine Esteve plus exactement, qui nous explique.
29:12 Mais effectivement, j'imagine que si tu n'as pas d'argent, si tu ne peux pas subvenir à ta famille,
29:18 tu es tenté de sortir pour aller acheter des sols.
29:22 Pêcher des sols plus exactement et les vendre ensuite.
29:27 Voyons Antoine, écoutons Antoine Esteve.
29:30 Effectivement, pour les pêcheurs, c'est une nouvelle crise qui arrive dans un contexte économique
29:34 déjà très compliqué depuis trois ans maintenant.
29:36 Avec la crise du gasoil d'abord qui a augmenté très fortement.
29:39 Et puis il y a eu la crise des quotas, notamment les quotas de sol.
29:42 40% de sol en moins pour ces quotas ici dans le sud-ouest et particulièrement le Golfe de Gascogne.
29:47 Pour les pêcheurs, c'est plus de 15% de leur chiffre d'affaires qui a disparu l'an dernier.
29:52 Et puis il y a cette nouvelle crise des cétacés.
29:54 Il y aurait entre 650 et 700 000 cétacés, des dauphins notamment à protéger dans le Golfe de Gascogne.
29:59 Mais ici, les petits pêcheurs que nous rencontrons, comme au port du Cap Ferré où je me trouve,
30:04 nous disent tous que ce ne sont pas leurs responsabilités avec leurs petits filets.
30:08 Ce ne sont pas eux qui tuent des dauphins ici dans le Golfe de Gascogne,
30:12 mais principalement ces énormes usines, bateaux-usines qui continuent de travailler à quelques kilomètres d'ici.
30:17 Parfois plus d'une centaine de mètres de long, plusieurs dizaines de kilomètres de filets.
30:21 Ce sont eux, d'après les petits pêcheurs, qui sont responsables de la mort de ces cétacés.
30:25 La plupart des pêcheurs que nous rencontrons nous disent qu'ils vont perdre avec cette nouvelle crise
30:29 pendant un mois d'interdiction jusqu'au 22 février prochain plus de 15% de leur chiffre d'affaires.
30:35 C'est vrai, mais ils ont évidemment raison ces pêcheurs, ce n'est pas avec leurs petits filets évidemment qu'ils ont raison.
30:40 Ce qui me frappe, c'est que la plupart des gens sont d'accord avec les opérations de sauvegarde qui sont mises en œuvre,
30:50 mais je ne vois pas comment on pourrait les réaliser sans infliger des contraintes.
30:58 - Il faut renverser la table. Il faut sortir, il faut un moment que des gens tapent sur la table et disent "ça va".
31:09 - Mais par exemple si vous êtes d'accord avec la protection des dents, ça suffit tout de même.
31:16 - Si je peux avoir un discours légèrement discursif.
31:21 - Il va être long alors.
31:24 - Honnêtement, si c'est vrai cette histoire de petits pêcheurs, j'en accepte volontiers l'augure, mais il faut voir les limites.
31:32 On ne peut pas non plus tout accepter. Sur l'écologie, vous voyez ce que j'ai dit, les normes écologiques tuent l'agriculture.
31:40 Mais on a le droit quand même, tout en soutenant les paysans, de dire par exemple que les élevages de porcs intensifs, c'est le végétarien qui parle.
31:47 - Non mais là on parle des pêcheurs.
31:50 - Alors on ne peut rien dire.
31:52 - Vous ne parlez pas d'autre chose, on parle des pêcheurs. Quand on parlera des porcs, on parlera des porcs.
31:55 - Moi je prends un exemple précis, ça m'intéresse.
31:59 - Est-ce que vous me permettez quand même...
32:01 - De parler d'autre chose, oui.
32:03 - Oui, je parle d'autre chose, mais c'est la grandeur de votre émission.
32:06 - Pardon de vous le dire, je suis contre l'abattage sauvage des porcs et contre la manière d'élever aussi les poulets en batterie.
32:19 - Les fermes aussi.
32:20 - On a le droit quand même d'aimer les paysans et de leur dire que tout n'est pas permis.
32:24 - Oui.
32:25 - D'accord ? C'est tout ce que je veux dire.
32:26 - Mais des gens à Paris ou à Bruxelles qui n'ont jamais poussé un seul coquelicot sur leur balcon
32:32 et qui viennent donner des leçons à des gens qui aiment la nature et qui la connaissent mieux que quiconque,
32:37 évidemment, ça ne me paraît pas convenable pour des raisons purement idéologiques.
32:41 Un pêcheur en colère, écoutez-le.
32:44 - En France on n'adopte pas, c'est on laisse faire ou on interdit tout.
32:48 C'est ça qui est incompréhensible et après il n'y a pas de tranche entre petits, gros, moyens.
32:52 Là c'est un tiers de la filière qui est touchée, ça va impacter pas mal de monde.
32:56 Je crois que c'est un coup de massue, personne ne se rend bien compte et on verra les résultats.
33:02 J'ai déjà vu hier des bateaux qui sont mis à la vente, c'est le mec qui craque, il abandonne.
33:06 Ça va peut-être impacter des accidents comme il n'y a plus d'un avoir en décembre,
33:09 des gens qui ont le couteau sous la gorge ou il faut faire manger tout le monde.
33:12 On force, on force, on prend les météos un peu hasardeuses parce que c'est les seuls qu'il y a et ça crée des accidents.
33:17 - Écoutez cet échange à l'Assemblée nationale aujourd'hui entre Nicolas Maisonnet,
33:21 qui est un député du Rassemblement national et Gabriel Attal.
33:24 - Monsieur le ministre, à l'agonie de nos agriculteurs est en train de répondre celle de nos pêcheurs.
33:29 450 navires dans les eaux du golfe de Gascogne resteront à quai durant un mois, interdits d'exercer leur activité.
33:36 Une victoire obtenue par des associations dites écolo, surtout anti-pêche,
33:41 qui qualifient les chalutiers d'abattoirs flottants.
33:44 Restez à quai, voilà la hantise de nos marins français.
33:48 Persécutés par la multiplication des normes et des politiques iniques de l'Union européenne que vous soutenez,
33:53 au nom de l'écologie punitive et de la décroissance, c'est toute une filière qui est en train d'être assassinée.
33:59 La colère monte, monsieur le ministre, et elle est légitime.
34:03 Allez-vous donc laisser notre filière de pêche française disparaître ?
34:07 - Monsieur le député, vous pouvez utiliser tous les mots que vous voulez,
34:11 charger l'Union européenne de tous les mots que vous voulez.
34:14 La réalité, c'est que l'événement qui a le plus mis en danger nos pêcheurs ces dernières années, c'est le Brexit.
34:21 Et que les premiers soutiens du Brexit, c'était vous.
34:24 On est au rendez-vous, comme on l'a toujours été dans toutes les tempêtes, pour les accompagner,
34:28 avec un soutien que je rappelais il y a un instant en matière d'indemnisation.
34:32 Mais je suis parfaitement conscient que ce qu'ils attendent, encore une fois, c'est pas des aides, c'est de pouvoir travailler.
34:37 Et évidemment, le cœur de notre mobilisation, c'est de leur permettre de reprendre la mer aussi vite que possible.
34:42 - Bon, dans l'actualité aujourd'hui, dans l'actualité aujourd'hui...
34:45 - C'est la terrible inégalité du talent.
34:48 - C'est-à-dire ?
34:49 - Par rapport à Elisabeth Borne, enfin, "on peut ne pas aimer", il sait répondre.
34:55 - Là, je n'ai pas très bien... Sur le fond, il n'y a pas grand-chose.
34:58 - Oui, mais c'est possible.
34:59 - Il le dit bien, mais il ne dit rien.
35:00 - Oui, mais c'est déjà beaucoup de dire la vision Brexit.
35:03 - La vision Brexit n'est pas dénuée de...
35:06 - Dans l'actualité aujourd'hui, les demandes d'asile en France atteignent un record en 2023.
35:10 La demande d'asile a continué d'augmenter en France l'an dernier pour atteindre le niveau historique de 142 000 demandeurs,
35:16 le plus haut jamais enregistré. 142 500 demandes de protection internationale ont été introduites à l'OFPRA.
35:23 C'est une hausse de 8,6 % de demandes d'asile en 2023.
35:29 Le taux de demande d'asile accepté est en hausse en 2023 avec 33 %.
35:37 33 % de demandes acceptées ?
35:41 Donc tous ces gens qui sont acceptés...
35:43 - 70 % vont sans doute rester.
35:45 - Qui sont les deux premiers demandeurs d'asile ?
35:48 L'Afghanistan pour la sixième année consécutive.
35:50 Ce sont les ressorts qui sont de l'Afghanistan.
35:52 17 000 premières demandes introduites.
35:55 Ensuite, vous avez le Bangladesh, la Turquie, la République démocratique du Congo, la République de Guinée.
36:02 Forcément, c'est un sujet qui sera...
36:05 - Les demandeurs d'asile, on les comprend.
36:08 - Qui sera commenté ?
36:09 - Ils ont tout intérêt à demander.
36:10 - Il faut reconnaître que c'est un pays accueillant.
36:12 - Absolument.
36:13 - Et vous avez vu également cette information des répartitions des migrants.
36:17 - En fonction de la population, moins que d'autres pays.
36:19 - Certains maires tirent la sonnette d'alarme sur la répartition des migrants.
36:23 Le maire républicain de Lavour, Bernard Caray, a lancé un appel hier à l'Assemblée des maires,
36:28 à l'ensemble des maires de France, pour défier Emmanuel Macron sur le terrain de l'immigration, notamment en zone rurale.
36:34 Je propose de voir le sujet de Tony Pitaro.
36:36 - Séquentement de migrants parisiens vont-ils bientôt s'installer en milieu rural ?
36:41 C'est la crainte du maire de Lavour dans le Tarn, Bernard Carayon, qui lance un appel aux maires à résister.
36:47 - Je leur demande de poser à leurs préfets les mêmes questions que j'ai posées aux miens,
36:51 c'est-à-dire que fera-t-on des réfugiés émoutés du droit d'asile ?
36:56 Où viennent d'ailleurs les étrangers qu'on veut nous imposer ?
36:59 De quel sexe sont-ils ?
37:01 Sont-ils des hommes, des femmes ?
37:03 Quelles seront leurs occupations dans la journée ?
37:06 Qui paiera leur logement ?
37:07 Un appel soutenu par de nombreux maires, comme à Val-Durinque dans le Tarn.
37:11 - C'est une bonne initiative de Bernard Carayon, car je me mets à la place de mes collègues maires,
37:15 et je trouve ces obligations d'autant plus difficiles à accepter qu'elles sont parfois imposées sans leur accord.
37:21 En 2023, Bernard Carayon avait déjà gagné une bataille contre l'État.
37:25 Il s'était opposé à la création d'un centre d'accueil pour les demandeurs d'asile.
37:28 - Oui, mais Bernard Carayon est un homme sage,
37:32 et il veut dire non à ce qu'on veut lui imposer.
37:37 - On a prétendu régler le problème en effaimant les demandeurs d'asile,
37:46 les immigrés, dans toute la France, au lieu de les centraliser.
37:52 - Raison pour laquelle l'insécurité s'est étendue partout.
37:57 Il n'y a plus d'eau, il n'y a plus de zone sécure.
38:01 - Il y a une sorte d'égalité dans l'insécurité.
38:05 - Non, justement.
38:07 - Pourquoi ?
38:09 - Dans toutes les villes de province, vous avez raison,
38:12 mais il y a encore des quartiers de Paris, et c'est les seuls, qui sont épargnés.
38:17 - Par quel miracle ?
38:20 - Vous allez dans l'huitième arrondissement, près de l'Elysée.
38:24 - Ce ne sont pas des quartiers, ce sont des pâtés de maison.
38:28 - Alors que vous allez à Bordeaux, à Nantes, dans toutes les villes,
38:33 la seule ville qui est épargnée, si vous allez dans le sixième arrondissement...
38:39 - Il y aurait un entre-soi ?
38:41 - C'est le mot de Thibaud de Montbréal, je le cite tous les jours.
38:45 "Tant qu'ils ne seront pas au bas de votre immeuble,
38:48 ils ne feront rien, parce qu'ils ne sont pas concernés par ces quartiers."
38:54 - Vous pensez que le délinquant est paresseux ? Il sévit là où il est ?
38:59 - Oui.
39:01 - Vous trouvez que je suis un peu inconvenant vis-à-vis du délinquant ?
39:05 - Le délinquant est paresseux.
39:07 - Je dois parler avec davantage d'urbanité du délinquant urbain ?
39:10 - Ce n'est pas une question de paresse, c'est une question d'organisation.
39:13 - Stanislas !
39:15 - Ça revient exactement à ce que je viens de dire.
39:18 - Stanislas, c'est de l'organisation.
39:21 - Stanislas, l'important c'est d'attaquer matin, midi et soir.
39:27 Stanislas dans l'espace, bien sûr, médiatique.
39:31 - Sur la mixité.
39:33 - Pourquoi sur la mixité ?
39:35 - Il y a une nouvelle... Dans le feuilleton Amélie Houdet, il y a un nouvel épisode aujourd'hui.
39:42 - Dites-le avec gourmandise.
39:45 - Non, ce n'est pas le sujet.
39:47 - C'est très grave.
39:49 - La ministre ne peut pas mettre ses filles dans des classes que de filles et pas de garçons.
39:53 - Vous vous rendez compte que c'est grave ?
39:56 - Sauf que c'est des garçons, elle a trois garçons.
39:59 - Je souhaite qu'elle reste en poste.
40:01 - Unigenre et pas mixte.
40:03 - Il n'y a pas mieux pour dire l'entre-soi.
40:05 - Elle est magnifique dans sa capacité, dans son comportement à dire l'entre-soi.
40:09 - Mais en quoi, maître ?
40:10 - Et le fait qu'une ministre de l'éducation nationale qui va être en charge de travailler à la mixité
40:14 puisse avoir fait le choix d'une classe non mixte.
40:19 - C'est une information qui est sortie cet après-midi sur un site de l'information Mediapart.
40:25 - A Stan, comme vous dites, tu as la possibilité d'inscrire ton enfant dans une classe mixte, garçon ou fille,
40:36 ou dans une classe non mixte, en l'occurrence qu'avec des garçons.
40:40 - Et elle a choisi la classe avec les garçons.
40:43 - Et c'est grave.
40:45 - Ça fait sans sens.
40:47 - Je vais vous dire ce que je pense depuis le départ.
40:52 Madame Oudéa Castera, quand on lui a proposé ce poste, j'espère pour elle qu'elle a dit à M. Attal et à M. Macron
41:00 "Ok, il n'y a pas de souci, mais mes enfants sont à Stanislas, ça peut poser un problème, parce qu'ils sont dans le privé.
41:05 Je me justifierais, mais ça peut être entendu.
41:08 Et mes enfants sont dans une classe effectivement non mixte, parce que ça peut aussi...
41:12 - Les enfants de Papendia étaient à l'école alsacienne.
41:14 - Vous n'entendez pas ce que je dis, Jérôme.
41:19 Je vous dis qu'elle a parsé son droit, elle a parfaitement raison.
41:23 Moi j'ai mis mes enfants parfois dans le privé, parfois dans le public.
41:26 J'espère simplement, il me semble que dans le rapport que tu as avec ton patron,
41:29 tu dois dire quand tu es nommé et donner cette information.
41:33 Il me semble qu'en général, tu dois plutôt agir comme ça.
41:36 Mais bon, je réconvoie l'échange entre Paul Vannier et Prisca Tevneau.
41:41 - Oui, c'est important.
41:43 Ça me paraît dans le rapport de l'Oyonnax.
41:45 - Oui, mais simplement, au moins ça m'étonne que vous en fassiez ça.
41:48 On ne peut pas deviner par avance, Pascal, des controverses qui naîtront.
41:52 Aujourd'hui, on devrait.
41:54 - Mais voyez les questions sur lesquelles elle doit se déporter.
41:56 - Non, mais je veux...
41:57 - Gilles William Donnadel, vous êtes un avocat.
42:00 Si je te fais la liste des questions sur lesquelles aujourd'hui elle doit se déporter, comme on dit,
42:05 comme ministre d'éducation ou des sports, tu as une liste très longue.
42:09 Donc il vaut mieux, face à ton employeur, comme dit Emmanuel Macron, dire "Monsieur le Président, voilà ma situation".
42:14 - Je pense qu'elle pouvait avoir la fraîcheur d'esprit de penser que Mediapart ne s'occuperait pas de son cas dès qu'elle est arrivée.
42:21 Parce que sans Mediapart, il ne serait rien arrivé du tout.
42:24 On est toujours beaucoup plus intelligent après.
42:27 - Mais elle a la responsabilité de ce qui se passe.
42:29 - Je vous répète, c'est un procès en sorcillerie qu'on lui fait.
42:32 Je reconnais qu'elle n'est pas bonne, mais c'est un procès en sorcillerie.
42:35 - Le problème est celui-là.
42:36 - Ah bah oui, ça fait beaucoup.
42:37 - Elle s'arrange avec la vérité.
42:39 - Cher Gilles William, s'il vous plaît, cher Gilles William, tu es nommé ministre de l'éducation nationale.
42:46 Il y a déjà eu une polémique avec Papendiaï précisément pour ce thème-là.
42:50 Précisément pour ce thème-là.
42:52 - Oh, polémique très gentille.
42:54 - Mon imagination est impuissante à décrire ce qu'aurait été la réaction de Mediapart
42:58 si jamais on avait fait le même sort à Papendiaï qu'en confère.
43:02 - Mais on ne parle pas de la même chose, bon sang de bois.
43:05 - On ne parle pas de la même chose.
43:07 Tes ministres, il y a eu cette polémique.
43:09 - Elle aurait pu.
43:10 - Elle a fait l'ENA.
43:12 Elle n'est pas sotte.
43:14 Elle sait bien que ça va sortir.
43:16 Donc j'espère simplement qu'elle a dit à Emmanuel Macron, il n'y a pas de souci.
43:20 Moi, je me justifierais parce que de toute façon, c'est des établissements sous contrat.
43:23 Mais sachez-le, sachez-le parce que précisément, ça peut être une polémique.
43:27 Et à ce moment-là, le patron, il choisit en conséquence de cause.
43:30 - En conséquence de cause.
43:31 - Oui, c'est-à-dire que ça me paraît le rapport normal qu'un subordonné doit avoir avec celui qu'il embauche.
43:37 Maintenant, ce n'est que le monde à vue.
43:38 Alors, écoutons l'échange à l'Assemblée nationale.
43:41 Et après, je vous donne la parole, Paul Vannier, Prisca Thévenot.
43:44 - Mardi dernier, le journal Mediapart révélait le rapport caché de l'inspection générale de l'éducation nationale
43:52 concernant le collège Stanislas.
43:54 L'établissement, sous contrat avec l'État, financé sur fonds publics,
43:59 ne respecte pas la liberté de conscience des élèves.
44:02 Il y règne un climat homophobe et une culture du viol qui les met en danger.
44:07 Les programmes scolaires n'y sont pas entièrement dispensés.
44:12 Manifestement, le collège Stanislas est un territoire perdu de la République où la loi ne s'applique pas.
44:19 On y croit et on y pratique le séparatisme.
44:23 Obéissant à la consigne du gouvernement, le préfet du Nord prononçait la rupture du contrat d'association
44:30 entre le lycée Averroes et l'État au prétexte d'enseignement contraire aux valeurs de la République.
44:38 En toute logique, sur la base des mêmes griefs, le collège Stanislas devrait à son tour voir son contrat d'association rompu.
44:47 Dans le cas contraire, chacun constaterait qu'enfant de puissant vous êtes protégé, qu'enfant de misérable vous êtes maltraité.
44:55 Que la sévérité frappe le lycée musulman quand le silence protège le collège catholique.
45:00 Monsieur le Premier ministre, sommes-nous en République ?
45:03 La loi est-elle la même pour tous ?
45:05 Quand allez-vous casser le contrat d'association avec le collège séparatiste Stanislas ?
45:12 Vous parlez effectivement de valeurs républicaines, de cette capacité à faire République.
45:16 Je vous le dis en réalité, votre sujet ce n'est pas Stanislas.
45:19 C'est que vous n'aimez pas, vous n'aimez pas dans sa globalité l'école privée.
45:23 Vous n'aimez pas ces Françaises et ces Français qui ont choisi de mettre leurs enfants dans l'école privée.
45:28 Vous êtes en train ici de faire une différence entre tous les enfants, ceux qui sont en école publique et en école privée.
45:34 Alors qu'ensemble, ici, nous devrions être unis pour travailler à l'excellence pour nos enfants et pour notre République.
45:40 Mais par ailleurs, vous nous donnez des grandes leçons de républicains.
45:43 Appelez peut-être à commencer par les appliquer, c'est-à-dire vous portez une écharpe.
45:47 Appelez à respecter les règles que vous appelez à faire voter ici.
45:50 Philippe Bille.
45:52 Je trouve que, alors, pourquoi pas, on peut répondre ça.
45:56 Mais elle aurait surtout dû battre en brèche la comparaison absurde entre AVEROS et Stan.
46:02 Ça n'a rigoureusement aucun rapport.
46:04 Quand on voit précisément le rapport qui a été fait sur Stanislas.
46:09 J'avais mon frère aîné qui, à l'époque, y était et il a trouvé cet établissement parfait.
46:15 Eh bien, il n'y a rien à voir avec les transgressions graves d'AVEROS à tel point qu'on avait l'impression d'un établissement qui se situait hors de la République.
46:27 Stan est en plein dans la République, simplement.
46:30 Cet établissement a le tort d'avoir une pensée intelligemment conservatrice.
46:35 Et on tente d'énoncer un certain nombre de bévues ou de déviations ou d'éridations.
46:43 Elles sont dérisoires.
46:45 C'est pire encore que ça.
46:47 Parce que, en plus, là où tu as raison de dire qu'AVEROS, on avait vu vraiment des dérives sectaires et qu'à Stanislas, finalement, le rapport n'a rien de méchant.
46:58 C'est que les gens de la France Insoumise, ils ont défendu AVEROS.
47:03 C'est ça la différence.
47:05 Quand ils disent qu'ils enfoncent Stanislas, c'est-à-dire qu'effectivement, défendre la nouvelle population, ça ils savent.
47:13 Mais en même temps qu'ils descendent la population ancienne et catholique, c'est ça la vérité.
47:20 Donc, il est dans sa vérité, le député insoumis, lorsqu'il parle d'insoumis.
47:24 Il fait de la politique et il la provoque.
47:26 Je ne suis même pas sûr qu'il sait que tout ce qu'il y est faux, mais ce n'est pas grave.
47:30 Il fait de l'idéologie en plus français, ça n'a rien à voir.
47:33 On va parler de Justine Trier, il reste trois minutes.
47:36 Vous voulez entendre Yolande Moreau ?
47:38 Oui, très bien.
47:40 J'adore les comédiens.
47:44 Elle a pris un risque énorme.
47:46 J'adore les comédiens, mais je préfère vraiment quand ils jouent...
47:48 C'est très original.
47:50 Pardon.
47:52 J'adore les comédiens, mais je préfère quand ils jouent le texte des autres que le leur.
47:56 Quand ils commencent à parler avec leurs mots, c'est compliqué.
48:00 Madame Yolande Moreau, pas tous, bien sûr, mais la plupart.
48:04 Écoutez, Madame Yolande Moreau, à Jordan Deluxe, voilà ce qu'elle a dit.
48:09 Marine Le Pen, c'est mal. Je résume.
48:13 Elle me fait froid dans le dos, carrément.
48:17 Elle me fait froid dans le dos et on lui fait un tapis rouge pour arriver au pouvoir.
48:24 Vous trouvez ça inquiétant, Yolande Moreau ?
48:26 Bien sûr que c'est inquiétant.
48:28 C'est affligeant de voir comment les choses se passent.
48:33 Et le tapis rouge qu'on lui...
48:35 Pour le moment, elle n'intervient sur rien.
48:38 C'est très très malin.
48:40 Maligne, mais tout ce genre d'extrême droite.
48:44 Comme un peu partout en Europe.
48:47 Ils sont en train d'arriver...
48:49 Ça vous angoisse pour la suite, Yolande Moreau ?
48:51 Bien sûr, ça m'angoisse.
48:53 Ça m'angoisse le monde dans lequel on laisse nos petits-enfants à tout niveau.
48:58 Vous ne voterez pas pour Marine Le Pen ?
49:00 Déjà, je suis française, je ne peux pas voter.
49:04 Mais n'empêche que je subis les conséquences.
49:07 Et je trouve que ce qui se passe dans le pays est affligeant.
49:12 On a hâte qu'il y ait une figure...
49:19 Quelqu'un qui pourrait nous proposer d'autres choses.
49:28 C'est un sketch, vous n'y êtes pas allé au deuxième degré.
49:31 C'est un sketch.
49:33 Mais il n'y a pas d'argument.
49:35 C'est affligeant, mais il n'y a pas d'argument.
49:37 Elle exprime un ressenti.
49:39 Mais le peu !
49:41 Mais moi j'aime bien les gens qui argumentent.
49:43 Il n'y a aucune indignité dans ce qu'elle dit.
49:45 Elle le ressent.
49:47 C'est tout de même affligeant.
49:50 A une certaine époque, on invitait les gens quand ils disaient des choses intelligentes.
49:56 Aujourd'hui, on invite et on sait qu'elle va déblatérer son ordre.
50:00 Il ne faudrait pas qu'on tombe dans un climat national.
50:02 Quelqu'un qui ne souhaite pas l'élection...
50:04 Il n'y a pas d'argument.
50:06 Il ne faudrait pas qu'on tombe dans un climat national
50:08 où une personne qui ne souhaite pas l'élection de Marine Le Pen ne puisse plus s'exprimer.
50:13 Vous avez été convaincue par ce qu'elle a dit ?
50:18 Sur le fond, ce discours-là, c'est après le troisième ou quatrième qu'elle va.
50:22 Ce n'est pas bien.
50:24 Mais si !
50:26 C'est très bon, ça !
50:28 Ce qui ne nous arrive jamais ici !
50:33 Je retire le libérateur !
50:36 Je ne suis pas le troisième !
50:39 Je te conseille un film, "Quand la mer monte", parce que tu l'as vu.
50:43 On ne parle pas de la mer...
50:45 Arrêtez de parler, on n'entend que de vous.
50:47 Deux choses.
50:49 Le modérateur que je suis enlève ce que vous avez dit.
50:53 C'était pour un mot d'esprit.
50:55 J'ai eu tort.
50:56 Donne-moi le calva.
50:57 Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent.
50:59 Ils peuvent venir sur notre plateau, vendre une rousseau, tout ça.
51:02 Il n'y a aucun souci.
51:03 Je veux simplement qu'ils argumentent.
51:05 Ce que je reproche à madame Yolande Moreau...
51:07 Ça c'est l'argument de calva ?
51:08 Non.
51:09 C'est un mot d'esprit.
51:11 Je sais que chez vous c'est assez rare, mais chez lui c'est fréquent.
51:14 Il préfère la vodka.
51:16 Est-ce que je peux terminer ma phrase ?
51:17 Yolande Moreau, la seule chose que je lui reproche, c'est de ne pas dire simplement "c'est affligeant".
51:22 J'aimerais qu'elle argumente.
51:23 Ça m'intéresserait de savoir pourquoi ça ne marche pas, selon elle.
51:27 Il nous reste deux secondes.
51:29 Je voudrais dire d'abord la peine que tout le monde du football a ce soir.
51:33 Il y avait un joueur qui s'appelait Jean Petit.
51:35 Jean Petit, c'était le capitaine historique de la S-Monaco.
51:38 Champion de France, je pense, en 1978.
51:41 D'ailleurs, Monaco, de mémoire, est la seule équipe qui soit montée de division 2 en division 1
51:46 et qui soit devenue championne de France.
51:48 C'était en 1978.
51:50 Il y avait cette équipe extraordinaire avec des joueurs comme Roland Courbis, bien sûr, et Torri.
51:56 C'est une équipe magnifique, la S-Monaco.
51:59 Et Jean Petit, qui était numéro 8, qui était en concurrence avec Jean-Michel Larké à l'époque, avec Henri Michel.
52:04 C'était trois joueurs qui avaient des profils semblables.
52:06 A quelques fois joué en équipe de France.
52:08 Capitaine, meneur de jeu à l'ancienne.
52:11 C'était un homme merveilleux, comme beaucoup d'ailleurs de joueurs de Monaco.
52:13 Je pense à Henri Bianchieri.
52:15 Tous ces gens que j'ai connus et pour qui j'ai une très grande tendresse.
52:18 Donc, vraiment, Jean Petit, qui était jeune, qui avait 74 ans, il est décédé.
52:24 Il est 21h01.
52:25 On est très en retard.
52:26 Je vous aurais bien montré un but de football pour terminer.
52:30 Mais on va dire plus un mot d'Anatomie d'une chute qu'un film extraordinaire.
52:34 - Cinq nominations. - Extraordinaire.
52:35 Vraiment, c'est un film, je le recommande.
52:37 Il est sur My Canal, d'ailleurs.
52:38 Vous pouvez le voir.
52:39 - Ah bon ? - Bien sûr.
52:40 - Je ne le sais pas. - Je le dis à chaque fois, tous les soirs.
52:42 - Vous l'avez vu ou pas ? - Non.
52:44 - Encore. - Il est à la location.
52:45 Je ne crois pas qu'il est à la location, me dit Benjamin Nau.
52:47 - Encore.
52:48 - Donc, nommer un Oscar de la meilleure réalisation, de la meilleure actrice, du meilleur scénario original.
52:54 C'est un film vraiment qui a été peint de medoracane.
52:56 C'est un film formidable et c'est un film français de Justine Trier.
53:00 - Pour toi qui aime les bêtes, il y a le chien qui a une place importante dans ce film.
53:05 - Oui, c'est vrai.
53:06 - Oui, certes.
53:07 Mais parfois, on critique le cinéma français.
53:10 Ce film, Olivier Benkemoun, film absolument formidable.
53:15 Incroyablement bien joué.
53:17 Scénarisé et tout.
53:18 - Cinq nominations aux Oscars.
53:20 Il aurait dû en avoir six.
53:22 - Le dixième, c'était pour le meilleur film étranger.
53:26 Mais il n'est pas dans cette catégorie parce qu'il n'a pas été choisi par la France pour représenter la France aux Oscars.
53:31 D'ailleurs, le film qui a été choisi n'a pas été sélectionné en finale.
53:34 Parce que c'est une commission un peu occulte qui n'était pas très contente en réalité de ce qui s'était passé à Cannes.
53:40 Vous vous souvenez à Cannes ?
53:41 - Oui. - Justine Trier.
53:42 Elles ont été prises au gouvernement et tout.
53:44 - Le National du cinéma qui ne l'a pas sélectionné.
53:47 - On lui en a vu.
53:48 - Donc, on a interventionné.
53:50 - Je ne crois pas que ce soit ça.
53:51 - Ils avaient pris d'Odin Bouffon.
53:53 - On est très en retard.
53:55 Maître Goldenehrm est mis par terre avec l'histoire du calva.
53:59 Bravo à lui, c'est Franck Leboeuf.
54:01 Champion du monde qui nous écoute.
54:03 Je salue Franck Leboeuf.
54:05 - Trop sportif.
54:07 - Entre champions du monde.
54:09 - Moi, j'étais au Stade de France ce soir-là, messieurs.
54:11 - En 1998.
54:13 Je salue Jordan Deluxe également.
54:15 En fait, je salue plein de gens.
54:17 Mais ça va nous mettre très en retard.
54:19 C'est à vous.
54:21 - Merci.
54:23 - Vous étiez quand même première chaîne d'info hier.
54:25 Plus on est tard, plus on sert de locomotive.
54:27 - En fait, plus vous êtes bons, plus vous m'entraînez.
54:31 - Merci vraiment à tous.
54:37 Passez une belle soirée.
54:39 Je voudrais remercier Laurent Capra qui était à la réalisation.
54:43 Dominique Raymond qui était à la vision.
54:45 Rodrigue, qui était au son.
54:47 Lucas Busutil et Pauline Trefzer qui est désormais avec nous.
54:53 Bonne soirée. À demain.
54:55 Merci à tous !