Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00 Bonsoir à tous, vous le savez sans doute, Frédéric Mitterrand est mort.
00:03 Nous sommes avec Geoffroy Lejeune, Georges Fenech, Gilles-William Golnadel et Joseph Macéscaron.
00:07 Nous devrions être dans une seconde en direct avec le président Nicolas Sarkozy.
00:13 Mais je suis, je pense, déjà en direct avec Jack Lang.
00:15 Bonsoir, Jack Lang.
00:16 Est-ce que Jack Lang est avec nous, Frédéric Mitterrand, qui a été le président,
00:24 qui a été le ministre de la culture de Nicolas Sarkozy entre le 23 juin 2009 et le 16 mai 2012.
00:34 C'est d'ailleurs un des ministres qui était resté le plus longtemps dans le gouvernement de François Fillon.
00:41 Et c'était une surprise à l'époque, une prise de guerre, comme on avait dit,
00:47 Johan Ouzahy, puisque Frédéric Mitterrand venait de la gauche.
00:52 Le président Sarkozy est avec vous.
00:53 Bonsoir, monsieur le président et merci d'être avec nous.
00:56 Bonsoir, Pascal Praud.
00:58 Je disais à l'instant que Frédéric Mitterrand a été votre ministre de la culture du 23 juin 2009 au 16 mai 2012.
01:05 Vous avez appris ce soir son décès, j'imagine avec beaucoup de tristesse comme nous,
01:09 puisqu'il venait régulièrement sur ce plateau.
01:11 Et c'était quelqu'un qui nous avait séduit par son intelligence, par sa courtoisie et par sa sensibilité.
01:18 Oui, c'est quelqu'un que Carla et moi, nous aimions beaucoup.
01:23 Nous le connaissions bien.
01:25 Je l'avais choisi comme ministre de la culture et il m'avait fait une petite blague,
01:32 puisqu'il avait cru, bon, le pauvre, tellement enthousiaste.
01:35 Et là où l'ai-je, je lui adresse une pensée très affectueuse.
01:40 Figurez-vous qu'il m'avait annoncé sa nomination lui-même, 24 heures avant que le gouvernement ne fût connu.
01:47 Ce qui avait provoqué une belle polémique, comme le milieu politique français les adore.
01:55 Je n'en avais pas voulu parce que j'avais mis cela sous le compte de l'inexpérience et de l'enthousiasme.
02:02 Parce que Frédéric était avant tout quelqu'un de cultivé et d'enthousiaste.
02:08 Et on ne peut pas en vouloir à quelqu'un quand il est tellement heureux d'être nommé.
02:13 Vous êtes resté trois ans avec lui.
02:15 Quels souvenirs vous gardez du ministre qu'il était, de ses propositions, de ses choix peut-être,
02:20 et des avancées qu'il a pu faire dans le domaine de la culture ?
02:24 Vous savez, c'était un homme qui a adoré cette responsabilité.
02:30 C'était un symbole fort parce qu'à l'époque, je voulais l'ouverture.
02:34 Parce que je considérais qu'on ne peut pas gouverner un pays comme la France avec ses seuls amis.
02:40 C'était donc un acte courageux de sa part.
02:43 Nous avons connu des très bons moments avec beaucoup de faux rires,
02:47 parce qu'il adorait raconter des histoires, il adorait rire.
02:51 C'était un homme profondément humain.
02:53 On a connu aussi des moments plus difficiles.
02:55 Je me souviens notamment de la polémique assez misérable à propos de son livre "Une mauvaise vie"
03:02 que j'avais lu, à la différence de beaucoup de ceux qui l'avaient critiqué à l'époque.
03:07 Car en plus de tous ses talents, Frédéric écrivait très bien.
03:12 Je lui avais demandé de faire le 20 heures pour s'expliquer.
03:16 Il avait été courageux et très pertinent.
03:20 Je me souviens d'une de ses phrases.
03:23 "Quand on est insulté par un membre du Front National", c'était le nom de l'époque,
03:28 c'est un honneur.
03:31 "Quand on est insulté par le porte-parole du Parti Socialiste, c'est une honte pour le Parti Socialiste".
03:37 - Je vous remercie, M. le Président.
03:40 On a essayé de vous joindre il y a quelques minutes et vous avez accepté,
03:44 ce que vous faites rarement d'ailleurs, de répondre aussi rapidement et dans des conditions.
03:48 - Je le fais parce que je pense à ses enfants.
03:55 Je pense à lui.
03:57 Et vous savez, c'était un homme différent, Pascal Praud.
04:01 Et vous qui aimez la différence, vous le savez.
04:04 On pouvait l'aimer, ne pas l'aimer, mais ne laisser pas indifférent.
04:08 Et vraiment, Carla, comme moi, nous avons beaucoup de chagrin ce soir.
04:14 Non pas un chagrin politique, mais un chagrin personnel.
04:18 Parce que c'était un homme qui méritait d'être aimé.
04:21 Je vous remercie.
04:23 - Et c'est un chagrin que nous pouvons partager, évidemment,
04:25 parce qu'il était venu sur notre plateau et nous avions effectivement apprécié sa présence.
04:29 Merci beaucoup, monsieur le président Nicolas Sarkozy, qui était avec nous ce soir et qui a réagi.
04:35 Je le dis, nous l'avons joint il y a quelques minutes.
04:39 Je crois que c'est la première fois que le président Sarkozy accepte de réagir comme cela,
04:42 au débeauté, si j'ose dire, sous la forme d'un "fest time".
04:46 Et je l'en remercie grandement pour les raisons qu'il a données.
04:49 Alors, je crois que nous allons être avec Jack Lang dans quelques minutes,
04:53 mais peut-être pouvons-nous faire un tour de table pour saluer, c'est vrai,
04:56 ce que disait le président Sarkozy, et juste,
04:59 c'est-à-dire qu'il est venu sur ce plateau, c'est un homme de grande culture,
05:02 de grande gentillesse, de grande sensibilité.
05:04 On avait gardé des échanges.
05:07 Nous savions qu'il était malade.
05:09 Et d'ailleurs, je vous propose de voir peut-être un extrait
05:11 lorsqu'il était venu sur notre plateau et il avait une casquette.
05:15 Ce jour-là, Benjamin Naub dit que cet extrait, nous l'aurons dans quelques instants.
05:19 - C'est un livre sur Brad Pitt.
05:21 - Oui, c'était mon livre sur Brad Pitt.
05:25 Pour moi, c'est d'abord quelqu'un qui habitait la langue française.
05:30 Et il l'habitait et il l'a aussi donné à voir, c'est-à-dire c'est un créateur.
05:37 Lorsqu'il fait "Lettre d'amour en Somalie",
05:39 personne ne croit ça, personne ne croit ce documentaire
05:42 et personne ne croit au texte qui va avec.
05:45 Et ça demeure quand même quelque chose.
05:47 Vous pouvez lire ce texte et vous pouvez écouter "Lettre d'amour en Somalie"
05:51 et ça reste un grand moment dommage à la langue et à la culture française.
05:55 - Yoann Ouzahir.
05:58 - Oui, Nicolas Sarkozy disait qu'avec Carla Bruni, ils avaient beaucoup de peine.
06:02 On dit beaucoup que la nomination de Frédéric Mitterrand, rue de Valois,
06:05 est due à Carla Bruni qui a beaucoup insisté dans ce sens-là.
06:10 Nicolas Sarkozy dit aussi, c'est une prise de guerre
06:13 parce que c'est un homme venant de la gauche.
06:14 Mais la réalité est plus complexe que ça,
06:16 parce que Frédéric Mitterrand est quelqu'un qui se définissait comme étant un gaulliste.
06:20 Il a mis beaucoup de temps à assumer ça naturellement,
06:22 compte tenu de son histoire familiale.
06:24 François Mitterrand étant un adversaire farouche du général de Gaulle.
06:27 Je vous rappelle qu'en 1995, il appelle à voter pour Jacques Chirac
06:31 et non pas pour Lionel Jospin.
06:33 Et qu'en 2007, il n'appelle pas du tout à voter pour Ségolène Royal.
06:37 Donc, en l'occurrence, il me semble qu'il était davantage un homme de centre-droit
06:40 qu'un homme de gauche.
06:41 Donc, c'était un homme extrêmement complexe.
06:43 Vous l'avez dit, d'une très grande gentillesse.
06:45 J'ai eu l'occasion de le rencontrer à plusieurs reprises
06:47 et d'une culture absolument inouïe.
06:49 C'était un érudit.
06:50 Il tient ça de son histoire familiale, au même titre que son oncle,
06:53 bien sûr, l'ancien président de la République.
06:55 Donc, c'était un homme véritablement épatant à bien des égards.
06:59 Il y avait beaucoup de points communs d'ailleurs entre les deux.
07:02 C'est-à-dire, Frédéric Mitterrand, c'est aussi pour ça qu'il nous parle.
07:04 C'est également une parcelle de François Mitterrand,
07:07 notamment dans sa culture, dans son amour des écrivains de droite,
07:11 notamment, bien sûr, bien évidemment.
07:14 Et l'un comme l'autre, on ne peut pas dire que c'était des hommes de gauche,
07:17 finalement, c'est ça la réalité.
07:19 Frédéric Mitterrand révélait ce qui était le cours le plus intérieur de Mitterrand.
07:24 Et puis, pour ma génération, quand François Mitterrand est arrivé au pouvoir,
07:28 c'est vrai que, notamment sur TF1, il y a eu de nouveaux programmes qui ont été proposés.
07:32 Il y a eu Michel Polac et puis il y avait cette émission "Étoiles, étoiles"
07:36 qui était proposée sur TF1 en deuxième partie de soirée le lundi soir.
07:41 Et les amateurs de cinéma que nous étions
07:43 pouvaient découvrir cette émission très, comment dire, très pointue sur le cinéma,
07:52 qui était assez différente des émissions de cinéma qu'il y avait d'habitude.
07:55 Après, il a fait du côté de chez Fred.
07:57 Il a fait beaucoup d'émissions culturelles parce que c'était son domaine,
08:01 avec un éclectisme qui n'existe pas toujours aujourd'hui.
08:05 Et c'est ça qui est agréable avec lui.
08:07 Et puis, une drôlerie, un humour, une dérision.
08:10 C'est tellement important.
08:11 C'est un peu une époque qui s'en va quand même.
08:13 Je suis d'accord avec vous, c'est tellement...
08:16 Quand il venait sur le plateau, on pouvait rire.
08:18 Bien sûr.
08:19 Ça fait partie de cette génération de gens qui ont de la dérision,
08:23 de la distance, de l'humour sur eux-mêmes.
08:25 Et quand on voit effectivement aujourd'hui,
08:27 on verra ce qui s'est passé cet après-midi à l'Assemblée nationale en commission d'enquête.
08:31 On verra ce qui s'est passé entre M. Saint-Auul et Mme Datty.
08:34 Et je vous propose vraiment de rester avec nous.
08:36 Ce que vous allez voir est sidérant, sidérant.
08:39 Le climat de ce pays est absolument sidérant.
08:42 Et effectivement, au moment où on apprend la mort de Frédéric Mitterrand,
08:45 on voit le gouffre qui sépare cette époque de celle que nous vivons aujourd'hui.
08:52 Notre génération.
08:53 Dans la séquence, si on arrive à retrouver cette séquence,
08:55 où il est venu ici pour parler de...
08:57 Oui, Benjamin Nôtre, je pense qu'il va la retrouver.
08:59 Il y avait une dérision, justement, par rapport à lui-même,
09:02 par rapport au porte à casquette et autres.
09:04 Et je trouve que c'est ce qui est vraiment la marque de son élégance.
09:08 Il avait aussi une voix, quand même.
09:09 Je suis d'accord avec vous.
09:10 Est-ce que nous pouvons voir, en revanche, quelques réactions ?
09:14 Mais quelques réactions ?
09:15 Alors, on va voir Jack Lang dans quelques secondes.
09:18 Mais en revanche, est-ce qu'il y a déjà des réactions par tweet qu'on peut voir ?
09:20 Parce qu'évidemment, il fait partie de ces personnalités.
09:24 Journaliste, auteur, cinéaste, homme de télévision, ministre.
09:27 Frédéric Mitterrand incarnait une culture souvent éclectique,
09:29 toujours exigeante et totalement populaire.
09:31 Il a été un formidable collègue au gouvernement.
09:33 Pensez à ses proches.
09:35 Frédéric Mitterrand, il faut-il le dire, c'est le fils de Robert Mitterrand,
09:40 qui ressemblait beaucoup, d'ailleurs, à François Mitterrand.
09:42 Charles Archer et Frédéric Mitterrand, ancien ministre aux multiples casquettes culturelles
09:45 et voix singulière de la télévision, nous a quittés.
09:48 C'est vrai qu'il avait une voix singulière, une voix imitée,
09:52 notamment par Laurent Gérard, une voix avec ce "bonsoir"
09:56 qui était devenu sa marque de fabrique.
09:58 Je rends hommage à Frédéric Mitterrand d'Eric Ciotti.
10:00 Il fut un grand ministre de la culture,
10:02 dont la passion a marqué notre pays.
10:06 Dans les années 70, il s'était investi dans une salle de cinéma
10:12 dans le 14e arrondissement de Paris.
10:15 C'est une passion pour le cinéma extrêmement importante.
10:17 Du côté de chez Fred, je l'ai dit, il lui a valu un set d'or.
10:22 Il était père de trois enfants.
10:24 Son fils aîné Mathieu, né en 1981, et deux garçons qu'il avait adoptés,
10:29 Saïd et Jihad, qui sont des enfants qui sont nés dans les années 90.
10:37 Frédéric Mitterrand.
10:38 Est-ce que Jack Lang est avec nous ou est-ce que la qualité,
10:43 me dit Benjamin Nau, n'est pas excellente ?
10:48 C'est pourquoi je vous propose peut-être de dire un dernier mot sur Jack Lang et de...
10:52 - Sur Jack Lang ?
10:53 - Sur Jack Lang, sur Frédéric Mitterrand,
10:55 et peut-être de venir à ce qui s'est passé cet après-midi.
10:59 Johan, vous ne vous êtes pas exprimé.
11:01 - Moi, je ressens une vraie peine parce que j'ai eu l'occasion de le rencontrer
11:04 à plusieurs reprises.
11:05 Je l'avais invité dans le cadre d'une association franco-tunisienne
11:08 que je présidais à l'époque, qui était venue spontanément.
11:10 C'était un homme de grande chaleur.
11:11 Il était là, je me souviens, il y a trois ou quatre mois.
11:13 Vous l'aviez invité.
11:14 Il était en phase de rémission.
11:16 C'est un homme extrêmement chaleureux.
11:19 - Il est venu également chez Laurence Ferrari.
11:21 - Il était venu chez Laurence Ferrari.
11:23 - Je pense qu'il y a quatre mois qu'il était venu chez Laurence.
11:24 - Et lorsqu'il a été nommé, le président Nicolas Sarkozy a dit l'ouverture,
11:29 il avait fait l'ouverture, il n'avait pas fait l'objet du moindre rejet
11:32 ou critique de l'UMP qui était majoritaire à l'époque,
11:34 contrairement à d'autres ministres d'ouverture.
11:36 Il a été accepté immédiatement.
11:39 - Mais c'est vrai qu'il avait annoncé, le président Sarkozy le disait tout à l'heure,
11:41 je crois qu'il était sur son scooter à l'époque,
11:44 et il avait annoncé sa nomination 24 heures avant.
11:49 - Il avait quitté la ville à 16h00, je crois, pour revenir au gouvernement.
11:53 - Moi, je peux raconter une histoire qui m'avait touché.
11:56 Je le rencontre dans la rue, je ne le connaissais pas du tout.
11:58 En 2012, juste après la défaite de Nicolas Sarkozy,
12:00 je lui saute dessus parce que c'était un ancien ministre
12:03 et que j'étais journaliste politique.
12:04 Et puis, je veux prendre son numéro de téléphone.
12:06 Il me dit "écrivez-moi une lettre".
12:07 Et donc, il me donne son adresse postale.
12:09 Et j'ai écrit une lettre manuscrite à Frédéric Mitterrand qui m'a répondu.
12:13 Puis on a correspondu comme ça pendant quelques mois avant de se rencontrer vraiment.
12:16 Et après, je ne peux rien dire d'autre qu'en effet, il était extrêmement touchant
12:20 et très drôle.
12:21 - Il se moquait beaucoup de moi et il se moquait beaucoup de lui aussi.
12:24 - Mais bien sûr.
12:25 - Ce qu'on peut dire peut-être pour terminer, c'est qu'effectivement,
12:28 un poste de ministre de la Culture, ça ne se refuse pas.
12:30 Mais je sais que ça n'a pas été la période la plus heureuse de sa vie
12:33 parce qu'il n'aimait pas tellement les courtisans.
12:35 Il se plaignait beaucoup du manque de budget, etc.
12:38 Et je crois que le grand regret de sa vie, surtout,
12:41 ça aura été de ne pas avoir été élu à l'Académie française.
12:44 Il a été candidat plusieurs fois.
12:45 Il n'a jamais été élu à l'Académie des Beaux-Arts.
12:47 Mais je crois que le vrai regret de sa vie, ça sera l'Académie française.
12:51 - Bon, ce que je vous propose, évidemment, on en parlera sans doute
12:55 plus longuement, peut-être à la fin de l'émission.
12:59 Ce que je vous propose, avant d'avoir de nouvelles réactions,
13:03 c'est peut-être de parler de ce qui s'est passé cet après-midi à l'Assemblée nationale.
13:07 Je disais que c'était absolument sidérant.
13:09 Ce que vous allez voir est sidérant véritablement.
13:12 Vous savez que le rapporteur Saint-Aoul interroge tout ce qui est de près ou de loin
13:18 mêlé à l'audiovisuel, au journalisme et donc au ministre de la Culture avec Mme Dati.
13:24 Et vous allez voir les questions qui sont posées à Mme Dati aujourd'hui
13:30 et notamment sur la façon, la manière dont M. Saint-Aoul imagine
13:36 que Mme Dati a été nommée au ministère de la Culture.
13:41 Et il sous-entend, sans le dire, que M. Bolloré, M. Macron se seraient rencontrés
13:46 et pourquoi pas, aurait choisi Mme Dati comme ministre de la Culture.
13:51 On en est là.
13:52 Voyez ce premier extrait.
13:53 Je m'interroge sur le fait que vos deux premiers entretiens ont quasiment été accordés
14:02 au JDD et à CNews.
14:05 Ma première interview a été donnée sur France Inter.
14:07 Si, parce que vous dites avec beaucoup d'étonnement
14:14 que j'étais sur les chaînes du groupe Bolloré
14:16 et je crois que ça n'est pas interdit d'être sur les chaînes du groupe Bolloré.
14:20 J'ai la tutelle des médias, l'audiovisuel public
14:25 et évidemment j'ai aussi la responsabilité du pluralisme,
14:29 de la transparence, de la probité, de l'éthique
14:33 pour l'ensemble du paysage audiovisuel français.
14:37 Soit vous me soupçonnez, soit vous m'accusez, M. le rapporteur.
14:39 Ce n'est pas digne d'un député, je vous le dis.
14:41 Comme quand on s'attaque à une journaliste
14:44 à laquelle il n'a jamais été pris en défaut, aujourd'hui.
14:47 Je vous le dis, ça c'est ma conviction personnelle
14:50 parce que parfois ça va trop loin.
14:51 Il n'y a pas d'insinuation, simplement je pose des questions
14:54 et je cherche à avoir des faits.
14:56 Mais je poursuis pour vous demander des faits, Mme la ministre.
14:59 Et encore une fois, je suis à mon avis seul juge de l'opportunité de ces questions.
15:04 Avez-vous échangé avec M. Bolloré ou avec M. Bolloré,
15:08 Vincent Bolloré, Yannick Bolloré ou Arnaud Puyfontaine
15:10 au sujet des chaînes du groupe Canal+ avant ou après votre nomination en rue de Valois ?
15:15 Je n'ai pas échangé avec M. Bolloré.
15:21 Ni avec M. Puyfontaine ?
15:23 Ni avec M. de Puyfontaine, mais je peux vous dire
15:26 que je reçois l'ensemble des acteurs de l'audiovisuel, public et privé.
15:30 Les rendez-vous se poursuivent les uns après les autres.
15:33 J'ai reçu des patrons de chaînes, j'ai reçu des producteurs,
15:36 je reçois des artistes et ça continue.
15:38 Et d'ailleurs, demain, je reçois les dirigeants de l'audiovisuel public
15:41 et la semaine prochaine, je reçois des dirigeants de l'audiovisuel privé.
15:44 C'est mon rôle, c'est ma mission.
15:46 Je suis ministre de tous les Français.
15:48 Et encore une fois, je n'opposerai pas les médias privés et les médias publics.
15:53 J'assume totalement de rencontrer l'ensemble des acteurs de l'audiovisuel.
15:59 Est-ce que vous êtes surpris par ce ton, par cette couleur
16:02 qu'on avait déjà vu de l'interview, de l'entretien plus exactement,
16:06 ou de l'interrogatoire ?
16:07 Le mot est le plus juste, monsieur Saint-Aul.
16:09 En vérité, on a fait un petit commissaire politique,
16:13 tel qu'on connaissait sans doute sous l'ère stalinienne.
16:16 Et ça montre, à Dieu ne plaise,
16:19 ce que la France connaîtrait si ces gens-là étaient au pouvoir.
16:23 C'est tout.
16:24 C'est un inquisiteur en réalité, qui ne remplit pas le rôle qui est le sien,
16:28 parce qu'une commission d'enquête,
16:30 ça doit faire preuve normalement d'une forme de neutralité.
16:32 Quand on enquête, naturellement, on ne peut pas avoir un parti pris dès le départ.
16:36 Ce qui montre bien que le résultat de cette commission d'enquête
16:38 n'aura, à mon sens, aucune valeur, puisqu'il y a un parti pris dès le départ.
16:42 On sait précisément où ils veulent aller.
16:44 Avant même d'auditionner, les gens,
16:46 ils savent précisément ce qu'ils vont écrire dans ce rapport.
16:49 Donc c'est un rapport qui aura une valeur, disons-le, nulle.
16:53 Je le dis pour Benjamin, on ne va pas marquer de pause dans cette émission,
16:58 parce que l'actualité est forte ce soir, avec la mort de Frédéric Mitterrand,
17:02 et également parce que l'actualité est forte avec ce qui s'est passé
17:05 à l'ArkHomme aujourd'hui.
17:06 Est-ce que vous voulez voir le deuxième passage,
17:09 qui est, j'allais dire, encore plus sidérant
17:13 que le premier que vous venez d'entendre ?
17:15 Nous sommes donc cet après-midi,
17:17 Madame Datier, ministre de la Culture, je le rappelle,
17:20 et elle est interrogée par le député Saint-Aoul,
17:23 qui veut savoir comment elle a été nommée.
17:26 - Avez-vous eu connaissance de la rencontre
17:27 entre Emmanuel Macron et Vincent Bolloré en septembre dernier ?
17:30 J'entends par d'autres canaux, par d'autres moyens,
17:33 que l'article du Monde qui a pu être consacré.
17:38 - Je n'étais pas ministre de la Culture.
17:41 - Ce n'était pas ma question.
17:43 Veuillez répondre à ma question, s'il vous plaît.
17:44 - Je n'étais pas ministre de la Culture,
17:46 donc je n'étais pas dans l'agenda ni présidentiel, ni ministériel.
17:50 Voilà.
17:52 - Je vais me permettre de vous rappeler que vous avez prêté serment,
17:54 et que je vous ai posé une question précise.
17:56 Avez-vous eu connaissance de la rencontre
17:58 entre Emmanuel Macron et Vincent Bolloré en septembre dernier,
18:01 par d'autres moyens, que l'existence d'un article de presse du Monde sur le sujet ?
18:08 - Je n'ai aucune connaissance des rencontres du président de la République
18:12 avec les personnes qu'il souhaite rencontrer.
18:17 - Estimez-vous qu'il existerait un lien entre cette rencontre et votre nomination ?
18:24 - Mais c'est... Mais... Enfin, moi, je... Enfin, là, je...
18:27 Là, ça devient très personnel.
18:30 Non, mais ça devient très personnel, monsieur le rapporteur.
18:32 Enfin, moi, je prends aussi à témoin les députés.
18:35 Moi, je veux bien. Mais là, c'est...
18:37 Vous allez trop loin, monsieur le rapporteur, je vous le dis.
18:39 Voilà. Non, ce sont des questions qui sont...
18:43 Qui soupçonnent des choses. Voilà.
18:45 Donc moi, j'ai prêté serment, je réponds clairement.
18:47 Vous m'auditionnez comme ministre de la Culture,
18:50 je réponds à ces questions.
18:52 Là, je vais vous dire, la croisade, les attaques, les collusions ou autres,
18:56 je ne suis pas là pour répondre à ça. Voilà.
18:58 Parce que là, c'est du soupçon.
19:00 Donc, vous mettez en cause ma légitimité, monsieur le rapporteur.
19:03 Vous mettez en cause ma capacité.
19:05 Vous mettez en cause ma compétence.
19:08 Je ne pourrais pas être nommé uniquement,
19:10 simplement, je serais l'objet d'un contrat entre deux hommes
19:15 pour que je puisse exercer une fonction ?
19:19 Non, mais je vous pose la question.
19:20 Et je prends à témoin les parlementaires.
19:22 Est-ce que j'ai besoin que quelqu'un se rencontre en disant
19:25 il faut l'apprendre ou pas ?
19:27 Non, non, non, monsieur le rapporteur.
19:29 Moi, je suis une responsable politique, engagée politiquement.
19:32 J'ai fait mes preuves politiquement, j'ai une légitimité.
19:35 Vous souhaitez la mettre en cause depuis le début de cette audition,
19:39 je n'accepte pas.
19:40 À chaque fois, ça va trop loin. Voilà.
19:43 Donc, moi aussi, j'ai le droit d'avoir,
19:44 d'être absolument pas contente de ce type de questions.
19:48 Parce que le soupçon n'est pas acceptable.
19:50 Dites-moi pourquoi il suffirait que deux hommes parlent de moi
19:53 pour pouvoir me nommer ? Pourquoi ?
19:55 Quelle est votre idée derrière la tête, monsieur le rapporteur ?
19:59 Ça serait quoi ?
19:59 Qu'ils auraient quelque chose, qu'ils auraient conclu ensemble
20:02 et que je serais le prix de ce contrat ?
20:05 Non, écoutez, ça va...
20:06 Ce n'est pas acceptable. Je vous réponds, ça n'est pas acceptable.
20:09 Il y a quelque chose, effectivement, alors qu'un homme,
20:12 monsieur Saint-Aul, qui est un homme, n'imagine pas qu'une femme,
20:15 manifestement, puisse être ministre de la Culture
20:17 sans que deux hommes parlent d'elle ensemble.
20:20 Il y a également quelque chose de l'ordre du machisme
20:24 dans cette question, ou de la goujaterie.
20:27 Non, mais...
20:27 Ça va au-delà de ça. On sent bien le march...
20:30 D'après lui, il y aurait eu un marchandage.
20:32 Suivez-moi, mais si j'étais tombé dans ma vie d'avocat
20:37 sur un juge d'instruction qui poserait telle question à mon client,
20:41 j'appellerais immédiatement le bâtonnier
20:44 pour dire qu'il est sorti totalement de son rôle.
20:48 Je pense que le président...
20:48 Et je demanderais à mon client de ne pas répondre à ces questions.
20:52 On en est là. Je veux dire...
20:56 On a tort de s'énerver parce qu'en vérité,
20:59 tout va se retourner contre ces gens-là.
21:03 Très sincèrement.
21:04 Le grand paradoxe de la séquence que nous vivons,
21:07 c'est que monsieur Saint-Aul dessert la cause,
21:11 tentait qu'il en étude, qu'il poursuit.
21:14 C'est pour ça que je vous dis que ce rapport n'aura aucune valeur.
21:16 Il est biaisé du début à la fin.
21:18 Vous voyez le ton qu'il utilise,
21:19 la manière qu'il a de poser des questions,
21:21 étant lui-même persuadé de détenir la vérité.
21:24 Il est convaincu qu'il détient personnellement
21:26 la seule et unique vérité.
21:27 Il ne veut rien entendre d'autre.
21:29 Ce rapport sera biaisé et n'aura, je vous le répète,
21:32 absolument aucune valeur.
21:33 On y assiste tous les jours.
21:35 On en a la preuve quotidiennement.
21:36 Voilà, c'est tout.
21:37 On va encore entendre un ou deux passages,
21:40 mais c'est vrai que plus loin,
21:41 parce que ça se poursuivait lorsque nous avons pris l'antenne,
21:44 il imaginait par exemple des télévisions associatives
21:48 qui puissent être sur le canal de la TNT.
21:51 Donc, Madame Dati lui a dit "mais c'est financé comment ?
21:55 Comment vous financez cela ?
21:57 Comment vous payez des journalistes ?
21:59 Comment vous payez des studios ?
22:00 Puisque c'est privé, je rappelle que la TNT,
22:03 ce ne sont pas des chaînes du service public,
22:05 donc c'est de l'argent privé.
22:06 Donc, il y a quelque chose effectivement de sidérant
22:10 et de déconnecté sur les questions qui ont pu être posées.
22:13 Troisième passage, puisque c'était donc cet après-midi,
22:17 toujours sur un échange un peu vif
22:19 entre Madame Dati et Monsieur Saint-Ouen.
22:22 Je rappelle à notre commission
22:24 qu'Olivier Chramek et Marcel Rogemont ont fait état.
22:27 Ils ont fait part de leur doute quant à la régularité
22:31 de l'attribution des autorisations en 2012
22:34 et qu'il est parfaitement légitime qu'on puisse aujourd'hui
22:37 formuler des questions sur la procédure et sur les intentions
22:40 et sur l'action du gouvernement,
22:42 éventuellement en direction du régulateur dans ce sens.
22:46 Est-ce que Emmanuel Macron ou Gabriel Natal
22:49 vous ont demandé à un moment ou à un autre
22:51 de préserver les autorisations du groupe Bolloré ?
22:53 C'est une commission d'enquête contre Monsieur Bolloré.
22:59 C'est sur Monsieur Bolloré. Enfin, je m'interroge.
23:01 Non, mais vous savez,
23:04 moi je veux vous dire très clairement les choses.
23:06 Je suis ministre de la Culture,
23:07 je suis ministre de la République et de tous les Français.
23:10 Je vous dis simplement, vous imaginez un seul instant
23:12 un président de la République ou un premier ministre ?
23:14 Non, vous avez posé la question, j'ai le droit de vous répondre.
23:18 Je vous réponds.
23:18 Je dis simplement, je suis une ministre de la République,
23:21 je suis engagée en politique depuis très longtemps,
23:23 je veux vous dire.
23:24 Donc je connais l'engagement politique.
23:26 Je sais ce qu'est être engagée politiquement
23:29 comme parlementaire et comme ministre.
23:31 Je suis la ministre de tous les Français.
23:34 Il y a un président de la République et un premier ministre,
23:36 ce sont des institutions.
23:37 Vous imaginez qu'on puisse se commettre à ce genre de choses ?
23:41 Voilà, donc je vous réponds.
23:43 J'ai une mission très claire,
23:45 je vous ai énoncé mes missions quand je suis arrivée en introduction.
23:48 Au moment où vous mettiez en doute ma compétence et ma légitimité,
23:51 puisque vous indiquiez que c'était sans doute
23:53 au détour d'un rendez-vous entre deux personnalités
23:56 que j'aurais été peut-être le fruit d'un contrat pour être ministre.
24:01 Ce n'est pas le cas.
24:03 Je vous dis simplement que moi, je respecte le régulateur,
24:06 le président de l'Arc-com n'a jamais eu ni pression,
24:09 ni influence sur quoi que ce soit.
24:12 Voilà, je vous le dis très clairement.
24:15 Il a des prérogatives et des missions très claires,
24:18 notamment celles d'attribuer des autorisations.
24:21 Nous n'y sommes pas mêlés.
24:23 Il fait ça en toute indépendance.
24:25 Je n'ai eu aucune demande formulée de qui que ce soit
24:28 pour favoriser qui que ce soit.
24:30 Parce que je vais vous dire, monsieur le député,
24:32 vous semblez l'oublier, si c'était le cas, ça serait du pénal.
24:34 Voilà, donc je vous le dis.
24:37 Donc vous me soupçonnez d'une infraction pénale.
24:40 Voilà, je vous le dis aussi clairement et aussi directement.
24:43 - Oui, c'est ça la vérité.
24:45 - Elle a raison d'être ferme, mais sa réponse est formidable.
24:49 C'est une commission contre Vincent Bolloré.
24:52 Parce qu'en fait, elle a trouvé la formule qui convient,
24:57 me semble-t-il, à cette commission d'enquête.
25:00 - C'est clair depuis le début.
25:02 - Exactement, elle a trouvé la formule.
25:06 - On ne le découvre pas aujourd'hui.
25:08 - Je suis d'accord avec vous.
25:10 Nous prenions parfois des gants pour le dire.
25:14 - C'est flagrant.
25:16 - Mais c'était effectivement une évidence.
25:20 - C'est le seul patron à être convoqué par ailleurs.
25:22 - Bien sûr.
25:24 - Donc ça, c'était un peu un signe.
25:26 Et ensuite, moi, ce qui m'amuse, c'est que je trouve
25:28 que les réponses de Rachida Dati sont parfaites.
25:30 Elle a raison de s'énerver, honnêtement,
25:32 ou en tout cas de hausser le ton.
25:34 - C'est vrai, c'est un peu comme si on se baladait face à eux.
25:36 Et à ce moment-là, M. Saint-Aulphe faisait beaucoup moins de malin.
25:38 Il faut rappeler, ça s'est passé la semaine dernière.
25:40 Et ils se sont fait promener.
25:42 Lui, c'est baladé, en fait.
25:44 Parce qu'en fait, ils sont mauvais.
25:46 Il est très mauvais, son accusation.
25:48 C'est du complotisme permanent à la raison,
25:50 du soupçon permanent.
25:52 Mais quand ils ont eu, entre guillemets,
25:54 leur accusé en face, il n'y avait plus personne.
25:56 - Vous avez raison, effectivement,
25:58 le ton était différent
26:00 que le ton qu'il emploie,
26:02 avec une femme.
26:04 - Et lui ne s'est pas excusé beaucoup, si je puis me permettre.
26:06 - Cette prise à partie,
26:08 elle vient, vous l'avez remarqué,
26:10 que du rapporteur, prise à partie contre M. Bolloré,
26:12 et des députés LFI.
26:14 Moi, je salue la présidence.
26:16 - Oui, Quentin Bataillon.
26:18 - Quentin Bataillon, on voit bien.
26:20 Et des autres députés aussi.
26:22 Mais ce qui...
26:24 Moi, je ressens beaucoup de gêne à entendre des choses pareilles.
26:26 Mais rappelons quand même
26:28 que c'est le rapporteur qui tient la plume.
26:30 C'est lui qui va rédiger,
26:32 dans ce sens.
26:34 Il a raison de dire qu'il faut s'attendre au pire,
26:36 tel qu'on le voit.
26:38 - Je pense que
26:40 c'est contre-productif.
26:42 Il décrédibilise
26:44 par son attitude,
26:46 je trouve même pas très malin,
26:48 si vous me permettez, de sa part,
26:50 d'être aussi caricatural.
26:52 - C'est flagrant.
26:54 - Parce que c'est pas efficace.
26:56 - Si tu veux être efficace, il faut peut-être plus...
26:58 - Il est fort, il déshonore un peu...
27:00 - Rocco Ligier-Mestre
27:02 était également entendu ce matin.
27:04 Il a rappelé le principe de liberté d'expression.
27:06 Parce qu'il n'y aura pas de fichage, bien sûr, des journalistes.
27:08 Il y aura simplement des hommes politiques
27:10 qui, en toute
27:12 équité, égalité, sont entendus,
27:14 entendent parole,
27:16 au nom du pluralisme.
27:18 Et la chaîne, évidemment, s'engage à respecter la loi.
27:20 Écoutons le président de l'Arkom.
27:22 - Deux principes en tête.
27:24 Le premier,
27:26 c'est bien évidemment,
27:28 comme le souligne la décision du Conseil d'Etat,
27:30 le respect
27:32 plein et entier de la liberté éditoriale
27:34 des médias.
27:36 Donc le régulateur
27:38 ne mettra pas le doigt
27:40 dans le choix
27:42 des thèmes traités par les éditeurs,
27:44 ni dans le choix
27:46 des intervenants choisis par les éditeurs,
27:48 qui relèvent de la liberté
27:50 éditoriale de ces éditeurs.
27:52 Ils doivent, dans ce cadre,
27:54 bien évidemment, respecter la loi,
27:56 mais c'est leur liberté et leur responsabilité
27:58 en même temps.
28:00 Donc je l'ai dit, et je le redis
28:02 devant votre commission,
28:04 on ne transposera pas
28:06 à l'ensemble des intervenants sur les plateaux
28:08 de chaînes de télévision,
28:10 les obligations qui s'appliquent en matière
28:12 de pluralisme politique.
28:14 En matière de pluralisme politique,
28:16 la loi dit explicitement
28:18 que les médias audiovisuels doivent
28:20 nous communiquer la liste des personnalités
28:22 politiques qu'ils invitent, mentionnées
28:24 en tant que telles dans la loi, et les temps de parole
28:26 correspondants. On ne transposera pas
28:28 à ce modèle-là, et donc il n'est pas question,
28:30 je l'ai dit, je le redis ici,
28:32 de rentrer dans je ne sais quel catalogage,
28:34 dans je ne sais quel fichage,
28:36 de l'ensemble des intervenants sur les plateaux
28:38 de télévision pour les qualifier
28:40 d'une sensibilité
28:42 ou d'une couleur politique
28:44 dans un sens ou dans un autre. Donc la liberté
28:46 éditoriale des éditeurs
28:48 sera respectée.
28:50 Le Conseil d'État ne nous demande
28:52 en aucune façon de rentrer dans cette
28:54 voie de catalogage.
28:56 - Et Aurélien Saint-Aul,
28:58 il y a quelques minutes d'ailleurs, a tweeté,
29:00 il a tweeté
29:02 sur l'extrait d'ailleurs, où on voit
29:04 Madame Dati répondre
29:06 "c'est une commission
29:08 d'enquête contre Monsieur Bolloré",
29:10 et je vous lis son tweet,
29:12 "les ministres d'Emmanuel Macron ne
29:14 supportent pas de rendre des comptes au Parlement,
29:16 poser des questions,
29:18 c'est briser l'entre-soi,
29:20 pas de chance pour Rachida Dati,
29:22 elle avait en face d'elle un insoumis".
29:24 - Mais ce sont des personnes, à la France insoumise,
29:26 qui sont habitées par la haine.
29:28 Ils sont habités par la haine de CNews,
29:30 en l'occurrence, ils sont habités par la haine d'Israël,
29:32 et vous voyez très bien ce que ça peut donner.
29:34 - C'est plus précis si vous me permettez.
29:36 Vous dites la haine,
29:38 c'est ce qu'on appelle l'esprit de vengeance.
29:40 - Non mais il a raison. - Non je crois que ça participe.
29:42 - Oui mais la haine fait partie de l'esprit de vengeance.
29:44 Mais il y a
29:46 vraiment l'esprit de vengeance
29:48 sur une chose qui est importante
29:50 pour eux, l'argent.
29:52 Au coeur de tout ça, il y a...
29:54 - Mais pas seulement l'argent.
29:56 - L'argent, l'argent, l'argent.
29:58 - Non ça va au-delà de ça.
30:00 - C'est possible.
30:02 - On dirait qu'ils ont deux obsessions,
30:04 le Hamas et M. Bolloré.
30:06 - Absolument.
30:08 - Mais franchement,
30:10 M. Lecomte, il est bien parti
30:12 pour être humoriste à France Inter.
30:14 - Ah non, il a toutes les qualités.
30:16 Je voudrais quand même faire une remarque
30:18 respectueuse à M. Roch-Olivier Mestre.
30:20 - On écoutera la deuxième fois tout à l'heure.
30:22 - Sur quoi ?
30:24 Ça dépend sur quoi ça va être.
30:26 Quel est l'exprès ensuite ?
30:28 - On ne peut pas forcer les uns et les autres
30:30 à venir sur un plateau.
30:32 - Non parce que la remarque que je lui ferai
30:34 avec respect, c'est que si j'ai bien compris,
30:36 ils ne vont pas ficher les journalistes.
30:38 Mais par contre,
30:40 ils vont ficher les politiques.
30:42 Ce qui est bien, en tant qu'avocat
30:44 de M. Philippe de Villiers,
30:46 c'est que l'Arkham s'est permis récemment,
30:48 alors même qu'il n'a plus
30:50 de mandat politique,
30:52 de le ficher divers droite,
30:54 avec toutes les conséquences que ça pourrait avoir.
30:56 C'est-à-dire que dans ce système-là,
30:58 on ne va pas ficher
31:00 l'ancien responsable
31:02 de Libération
31:04 qui est maintenant
31:06 à France Inter,
31:08 mais on va ficher quelqu'un
31:10 qui est membre de quoi que ce soit.
31:12 Je trouve que c'est un peu injuste.
31:14 Et d'ailleurs, c'est pour ça que je vais recourir
31:16 au Conseil d'État dans ce cadre-là.
31:18 - Je vous en prie.
31:20 - Un mot bref.
31:22 Dans le tweet du député Saint-Paul,
31:24 il y a un mot,
31:26 une expression,
31:28 "Il avait, mais elle avait en face de lui
31:30 un insoumis." Il y a un élément quand même
31:32 qu'il faut prendre en compte, c'est leur égo.
31:34 C'est-à-dire, leur égo est monstrueux.
31:36 C'est-à-dire que c'est le même égo
31:38 qui fait mettre Mathilde Panot en face
31:40 de Simone Veil. Ils ont un égo.
31:42 Il faut bien savoir
31:44 leur rapport avec Jean-Luc Mélenchon,
31:46 que je connais très bien. C'est-à-dire que
31:48 Jean-Luc Mélenchon est persuadé, là, en ce moment,
31:50 qu'il écrit une page de l'histoire de France.
31:52 Mais il en est intimement persuadé.
31:54 C'est ça qui l'intéresse et ça qui le motive.
31:56 Et ils sont tous dans cette
31:58 perspective et donc,
32:00 pardonnez-moi, ils ont un égo boursouflé.
32:02 Et c'est ça que ça donne.
32:04 Et ça, c'est dangereux aussi.
32:06 - C'est-à-dire, à la fois l'esprit de revanche et l'arène
32:08 et un égo boursouflé, c'est vraiment
32:10 dangereux pour les deux.
32:12 - En tout cas, on peut leur accorder qu'ils sont sans complexe.
32:14 - Mais bien sûr, mais on parlait tout à l'heure
32:16 d'esprit de dérision et d'humour.
32:18 Ce qui est vraiment frappant, c'est
32:20 la patte humaine. C'est ça qui nous intéresse
32:22 toujours. - C'est ça qui est génial.
32:24 - Oui. C'est-à-dire qu'on peut ne pas être d'accord.
32:26 Il y a plein de gens avec qui on n'est pas d'accord dans la vie.
32:28 Mais
32:30 tu sais que tu peux aller prendre un verre avec eux
32:32 et tu sais que tu peux rire avec eux.
32:34 - C'est pas possible. - Et tu sais que tu peux même passer
32:36 quelques jours avec eux,
32:38 des gens avec qui tu n'es pas forcément d'accord.
32:40 Et là, ce que tu sens, c'est la morgue.
32:42 - La haine.
32:44 - La haine !
32:46 Alors, moi, je ne veux pas faire de psychanalyse,
32:48 mais quand tu arrives à un certain
32:50 âge, avec
32:52 autant de choses qui m'asserrent,
32:54 autant de rancœurs, de ressentiments, de passions
32:56 tristes,
32:58 j'espère qu'il a quand même quelques
33:00 motifs de joie
33:02 et de bonheur dans la vie,
33:04 M. Saint-Aul, parce que
33:06 je ne sais pas, la vie ne doit pas être très drôle
33:08 s'il la traverse de cette
33:10 manière-là.
33:12 Jean-Colivier Mestre qui parlait,
33:14 qui est le président de l'Arkham, je le rappelle,
33:16 et qui revient sur ceux qui ne veulent pas
33:18 venir sur notre plateau.
33:20 - On ne peut naturellement pas
33:24 forcer
33:26 un représentant
33:28 d'une formation politique
33:30 à venir sur un plateau où il ne souhaite
33:32 pas aller.
33:34 Une commission d'enquête
33:36 peut requérir la force publique pour faire
33:38 venir quelqu'un qui refuserait de témoigner devant
33:40 elle.
33:42 Il n'en va pas de même à l'égard
33:44 d'un média audiovisuel.
33:46 De ce point de vue-là,
33:50 l'éditeur a bien sûr la responsabilité
33:52 de pouvoir en apporter la preuve au régulateur
33:56 dans son appréciation
33:58 du respect ou du non-respect
34:00 du pluralisme politique.
34:02 Il y a une trace écrite.
34:04 Ça n'interdit pas aux mêmes médias
34:06 dans ces journaux d'information
34:08 de couvrir l'ensemble des formations
34:10 politiques, et notamment
34:12 en période électorale.
34:14 - Les mots de sagesse également
34:16 de M. Roch-Olivier Mestre.
34:18 Je dois dire également qu'à la demande
34:20 de députés
34:22 du Rassemblement national,
34:24 M. Ménager, Thomas Ménager,
34:26 nos excellents amis de quotidien
34:28 vont venir avec Yann Barthez,
34:30 avec Julien Belvert,
34:32 qui sera donc auditionné.
34:34 Parce que
34:36 M. Belvert,
34:38 et vous allez l'écouter dans une seconde,
34:40 avait dit avec beaucoup d'arrogance d'ailleurs.
34:42 Il n'a pas non plus été très habile, M. Belvert,
34:44 parce que c'est lui qui provoque peut-être cette audition.
34:46 - Ils se sont intouchables.
34:48 - Le sentiment d'impunité, c'est une grande chose.
34:50 Et il avait dit effectivement
34:52 à Sud Radio, mais nous on invite qui on veut.
34:54 - On a une chaîne privée, on fait ce qu'on veut.
34:56 - Non, M. Belvert, peut-être que vous ne faites pas ce que vous voulez.
34:58 C'est ennuyeux.
35:00 Moi je suis très ennuyeux pour mon excellent ami
35:02 Yann Barthez, parce que là, il n'aura pas l'oreillette
35:04 et il n'a pas le prompteur.
35:06 Donc, comme tout ce qui est écrit
35:08 et généralement ce qu'il lit
35:10 à l'antenne est écrit par quelqu'un d'autre
35:12 et qu'il le découvre et qu'il le lit,
35:14 mais là ça va être plus difficile.
35:16 Parce qu'il n'a pas de prompteur, pas d'oreillette.
35:18 Donc je ne sais pas comment il va s'en sortir dans cette audition.
35:20 - On va découvrir un personnage.
35:22 - On va découvrir M....
35:24 - Comment va-t-il justifier le fait qu'il...
35:26 - Ah ben...
35:28 D'habitude, il a son...
35:30 C'est Jeff Panacloc.
35:32 Donc là, ça va être plus difficile.
35:34 - M. Véran avait trouvé ça très bien.
35:36 Il avait adoré.
35:38 - L'audition de quotidien
35:40 par la commission de quatre parlementaires, c'est la même,
35:42 la preuve que le système a déjà commencé
35:44 à s'inverser. - Mais bien sûr !
35:46 - C'est comme quand on parlait de ficher
35:48 les journalistes et que France Inter se dit "Zut, comment on va faire ?"
35:50 - Mais vous avez pas raison ! - Et ça se retourne complètement contre le jeu.
35:52 - Alors, écoutons d'abord ce qu'avait dit M. Belvert,
35:54 avec beaucoup d'arrogance,
35:56 sur la façon
35:58 dont il interrogeait et il invitait les uns et les autres.
36:00 - Déjà, vous suivez
36:02 Rex et Mouin dans "Quotidien" ? - Non, on ne l'a jamais reçu.
36:04 - Pourquoi ? - Je pense qu'on ne le recevra jamais.
36:06 - Pourquoi ? - Parce qu'on ne reçoit pas les personnalités
36:08 de l'extrême droite. - Aucun. - Aucun.
36:10 - Vous n'avez jamais reçu Marine Le Pen ? - Jamais.
36:12 Enfin, le petit journal, à l'époque de la présidentielle,
36:14 de la première présidentielle d'Emmanuel Macron,
36:16 Marine Le Pen avait été reçue,
36:18 mais lors de la dernière campagne, on n'a reçu aucune personnalité.
36:20 - On peut vous reprocher de cette attrait démocratique ?
36:22 - On n'est pas un service public, vous le savez,
36:24 on est sur une chaîne privée, donc on fait un petit peu ce qu'on veut.
36:26 - Voilà.
36:28 - Vous vous rendez compte,
36:30 imaginons que Serge Nadejda,
36:32 directeur de cette chaîne,
36:34 dise publiquement
36:36 "Nous ne recevrons jamais, mais jamais sur cette chaîne,
36:38 Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure."
36:40 Vous vous rendez compte du scandale
36:42 que ça provoquerait ? Et là, il vient dire
36:44 "Je ne recevrai pas dans mon émission
36:46 une candidate qui a réuni
36:48 42% des suffrages au second tour
36:50 de l'élection présidentielle, et ça ne choque
36:52 absolument personne." Je voudrais bien
36:54 voir avec quel ton M. Saint-Aul
36:56 va interroger Yann Barthez, je pense
36:58 qu'il sera beaucoup plus complaisant à son égard.
37:00 - C'est possible,
37:02 mais bon, c'est possible.
37:04 Il faut l'aider, Yann, là-dessus, parce que ça va pas être simple,
37:06 quand même. - Est-ce que je peux revenir ?
37:08 - C'est la première fois qu'il va parler sans qu'il y ait
37:10 quelque chose écrit devant lui. - C'est pas juste.
37:12 - Ça, c'est... - Pas juste.
37:14 - Il faut mettre en place un système
37:16 de prompteur, quand même. - J'ai eu un échange
37:18 avec M. Bilvert, parce que je me suis...
37:20 Je l'ai gentiment taquiné
37:22 sur Twitter. - D'accord.
37:24 - À cause de ça, justement, j'ai mis le paradoxe,
37:26 évidemment, qu'il avance, le fait
37:28 qu'il s'agisse d'une chaîne privée.
37:30 Vous savez quelle a été sa réponse ?
37:32 Il m'a répondu
37:34 "Mais nous sommes pluralistes,
37:36 car nous faisons, par exemple, des documentaires
37:38 sur le Rassemblement national."
37:40 - Oui, oui.
37:42 - Non mais, attendez, ça... - Personne n'est dupe.
37:44 - La réponse en elle-même est extraordinaire.
37:46 - Vous interrogez sur la psychologie des gens.
37:48 Pardon de vous le dire,
37:50 le sentiment d'impunité,
37:52 c'est le privilège rouge.
37:54 - Je suis d'accord. - On revient sur la mort de Frédéric Mitterrand,
37:56 si vous le voulez bien. D'abord, Franck Riester
37:58 "J'apprends avec une profonde tristesse
38:00 la disparition de Frédéric Mitterrand, érudit et populaire,
38:02 amoureux de la France et de sa langue, de cinéma
38:04 et de télévision. Son regard est spiègle et bienveillant,
38:06 me manquera. Je pleure, un ami,
38:08 une réponse affectueusement assez proche."
38:10 On va essayer de le joindre, Franck Riester, avant la fin de l'émission.
38:12 Simplement, je voudrais qu'on écoute Frédéric Mitterrand,
38:14 qui était venu dans notre émission,
38:16 et Benjamin Knaud,
38:18 à caler trois passages.
38:20 Le premier, Benjamin, c'est pour parler,
38:22 je crois, des hommes politiques,
38:24 hommes politiques d'aujourd'hui.
38:26 - Premier problème, c'est que
38:30 il n'y a plus autant
38:32 de gens brillants pour faire de la politique.
38:34 Pourquoi ? Parce que
38:36 on gagne plus d'argent en faisant des affaires,
38:38 on a moins de juges qui vous tombent sur le rable.
38:40 C'est un métier épouvantable,
38:44 c'est un métier vraiment dangereux et épouvantable,
38:46 qui détruit la vie familiale,
38:48 qui détruit tout.
38:50 Les gens les plus brillants,
38:52 il y en a dans la politique,
38:54 mais moins qu'avant, ils sont ailleurs.
38:56 - Cette émission, d'ailleurs,
38:58 Benjamin, elle date de quand ?
39:00 - Avril 16, 2023.
39:02 - 14 avril 2023.
39:04 - Donc, manifestement,
39:06 il souffrait, et il nous l'avait dit,
39:08 d'un cancer.
39:10 Je pensais qu'il allait mieux,
39:12 et quand il était venu chez Laurence,
39:14 d'ailleurs, il allait mieux, et nous pouvions
39:16 de temps en temps
39:18 extauter ensemble, et j'avais le sentiment,
39:20 c'est ce qu'il nous avait dit au moment des vœux,
39:22 la dernière fois, je crois que je l'ai eu, c'est au moment des vœux
39:24 qu'il allait mieux. Et aujourd'hui,
39:26 on a appris, donc, en fin de journée, qu'il est décédé.
39:28 Le deuxième passage que je voulais vous proposer,
39:30 Benjamin, on va l'écouter,
39:32 Frédéric Mitterrand,
39:34 sur quel sujet ?
39:36 Sur sa ressemblance,
39:38 voilà, avec François Mitterrand.
39:40 Pardonnez-moi, nous faisons cette émission en direct,
39:42 et je dis toujours tout aux téléspectateurs.
39:44 Donc, Frédéric Mitterrand parle de sa ressemblance
39:46 avec l'ancien président de la République.
39:48 Je vous regarde
39:50 à l'écran, je vous regarde
39:52 et je découvre votre casquette sur
39:54 ce plateau, et je vois que vous vous ressemblez
39:56 de plus en plus à François Mitterrand.
39:58 - Oui, c'est vrai, je lui ressemble. Et je m'aperçois
40:00 d'ailleurs très souvent, dans certaines expressions,
40:02 je ne suis pas
40:04 un fanatique de me regarder à la télévision,
40:06 mais de temps en temps, je regarde. Je m'aperçois que j'ai des gestes
40:08 comme lui. Par exemple, je fais toujours
40:10 ça avec mes mains. - Alors, ça,
40:12 c'est le geste emblématique, celui-là,
40:14 et le geste emblématique. - Oui, j'ai pas
40:16 copié, c'est comme ça.
40:18 Et, alors, vous allez
40:20 dire que je suis très, très orgueilleux.
40:22 Mais non, je ne suis pas orgueilleux ni vaniteux, non.
40:24 Mais je sais que dans beaucoup
40:26 de domaines, j'ai les mêmes réactions que lui.
40:28 Et je sais aussi
40:30 que dans beaucoup de domaines, j'ai des
40:32 intérêts qui sont proches de ceux qu'il avait.
40:34 Et ça, je me rends compte
40:36 de plus en plus avec le temps qui passe.
40:38 - Il y a beaucoup de chagrin, beaucoup de tristesse.
40:40 Le président Sarkozy le disait tout à l'heure,
40:42 et cet homme, il était jeune, il avait 76 ans,
40:44 encore jeune, en tout cas.
40:46 En tout cas, trop jeune pour mourir.
40:48 Et la dernière passage
40:50 de cette émission
40:52 qu'on va vous proposer ce soir, c'était
40:54 donc le 14 avril, il y a quasiment un an,
40:56 il parlait de sa maladie.
40:58 - Vous portez une casquette ?
41:00 - Oui, je porte une casquette.
41:02 Oui, je porte une casquette
41:04 parce que je suis malade. Donc, je n'ai pas
41:06 envie qu'on voit que je suis malade.
41:08 Donc, je suis un peu moins malade
41:10 quand j'ai ma casquette.
41:12 Voilà. Mais ce n'est pas un signe
41:14 d'impolitesse à votre égard
41:16 ni à l'égard de vos invités
41:18 ou de vos chroniquaires. C'est juste...
41:20 J'ai...
41:22 Il y a un exemple
41:24 formidable aujourd'hui,
41:26 c'est ce que fait Florent Pagny.
41:28 Je le trouve formidable, ce garçon.
41:30 D'abord, comme artiste,
41:32 je le trouve quelqu'un
41:34 de très remarquable. Et je le trouve formidable
41:36 qu'il dise les choses
41:38 et qu'il place son combat
41:40 comme il le fait.
41:42 - Tristesse, chagrin,
41:44 sensibilité, intelligence.
41:46 - De plus, ce qui apparaît avec ça, c'est qu'il était généreux.
41:48 - Franck Riester est avec nous. Bonsoir, Franck Riester.
41:50 - Bonsoir.
41:52 - Et merci d'être avec nous.
41:54 Vous avez occupé ce poste
41:56 de la rue de Valois, que vous connaissez bien.
41:58 Et sans doute
42:00 connaissiez-vous bien également
42:02 Frédéric Mitterrand, à qui vous avez envie de rendre hommage
42:04 ce soir.
42:06 - Oui, merci.
42:08 C'est vrai que je connaissais
42:10 très bien Frédéric. C'était
42:12 un ami.
42:14 J'étais tout jeune député quand
42:16 d'une certaine façon, il m'avait pris
42:18 sous son aile. Il était à l'époque
42:20 ministre de la Culture et nous avions
42:22 défendu ensemble la fameuse loi Adopi
42:24 pour protéger les artistes.
42:26 J'ai vu ses qualités
42:28 humaines exceptionnelles.
42:30 Je l'entendais, certains sur votre plateau,
42:32 parler de générosité. Il était très généreux.
42:34 Il était très bienveillant avec les gens.
42:36 Il était, par
42:38 principe, à regarder les choses
42:40 positives chez les gens, plutôt que
42:42 parfois leurs défauts.
42:44 Il n'empêchait pas d'être
42:46 espiègle, taquin,
42:48 parfois un petit peu acide, mais toujours
42:50 avec une grande bienveillance
42:52 et une grande humanité.
42:54 Nous perdons
42:56 avec lui un très
42:58 grand humaniste et
43:00 un homme de culture,
43:02 comme il y en a peu,
43:04 et un très grand ministre de la Culture.
43:06 - Il a été ministre
43:08 de la Culture, on le disait,
43:10 de Nicolas Sarkozy. C'était un des
43:12 ministres les plus longs,
43:14 d'ailleurs, qui est resté le plus longuement à son poste
43:16 de ministre, entre le 23 juin 2009
43:18 et le 16 mai 2012.
43:20 Vous-même êtes resté
43:22 quasiment deux ans à ce poste.
43:24 Si vous deviez le définir sur le
43:26 plan culturel, sur le plan de l'action
43:28 culturelle, M. Reyester ?
43:30 - C'est, je crois,
43:32 à la fois sa
43:34 proximité avec les artistes,
43:38 l'engagement
43:42 qu'il a pu avoir en termes de
43:44 travail et de
43:46 volonté de bien faire.
43:48 Et il a
43:50 su incarner
43:52 cette fonction difficile
43:54 avec
43:56 beaucoup de simplicité,
43:58 mais les Français
44:00 l'ont reconnu comme un
44:02 ministre de la Culture
44:04 incarnant parfaitement la France et sa culture.
44:08 - Merci beaucoup,
44:10 Franck Reyester, de cette
44:12 première réaction. Je ne sais pas, je demande
44:14 à Yoann Ouzaï si il y a des réactions
44:16 au plus haut niveau, si Emmanuel Macron a
44:18 déjà réagi. - Non, pour l'instant, il n'y a pas
44:20 de réaction du chef de l'État.
44:22 Il y aura nécessairement un communiqué de l'Élysée
44:24 dans la soirée ou demain matin ou plus tard.
44:26 - Et si nous avons d'autres
44:28 réactions à vous proposer,
44:30 je le demande à Benjamin
44:32 Naud. Si nous avons...
44:34 On peut revoir, effectivement...
44:36 Ce que je vous propose d'ailleurs, puisqu'il reste
44:38 huit minutes, et je le dis pour Benjamin, on pourra
44:40 peut-être réécouter
44:42 les premiers mots du
44:44 président Sarkozy
44:46 que nous avons eus en ce début
44:48 d'émission et qui rendait
44:50 hommage à celui qui avait été
44:52 son ministre de la Culture.
44:54 C'est difficile, évidemment, d'enchaîner
44:56 avec une émission qui a
44:58 été fortement bouleversée
45:00 ce soir, mais
45:02 peut-être pouvons-nous parler également
45:04 dans cette actualité
45:06 de ce qui s'est passé dans les lycées
45:08 aujourd'hui avec
45:10 ces...
45:12 Comment dire ?
45:14 - Menaces terroristes. - Ces menaces terroristes
45:16 qui sont arrivées notamment dans le lycée
45:18 de Saint-Malo. Et je vous propose
45:20 peut-être de voir le sujet
45:22 à Saint-Malo, mais c'était également
45:24 vrai à Paris, dans la région parisienne. - 50
45:26 tonnes en tout. - Exactement, et qui ont mis en émoi
45:28 tout le milieu
45:30 de l'éducation nationale et bien sûr
45:32 inquiéter les élèves et leurs parents.
45:34 - 7h45,
45:36 rentrée des classes dans une atmosphère
45:38 plus tendue que d'habitude
45:40 devant l'institution Providence de Saint-Malo.
45:42 Le mal est arrivé hier à 15h21.
45:44 Seules 60 personnes l'ont reçu,
45:46 des élèves, des parents, des personnels,
45:48 mais avec les réseaux sociaux,
45:50 il a vite fait le tour des milles scolaires
45:52 de l'établissement. Le plus choquant,
45:54 c'est la vidéo en pièce jointe.
45:56 - C'est des gens qui décapitent
45:58 une autre personne et qui jouent
46:00 avec ces organes, donc c'est pas très beau
46:02 à voir. - On a notre directeur qui est juste là-bas
46:04 et puis on a les forces de l'ordre aussi
46:06 donc je me sens en sécurité
46:08 quand même aujourd'hui.
46:10 - Seuls quelques parents ont décidé de ne pas scolariser
46:12 leur enfant ce jour. - C'est inquiétant
46:14 de recevoir ce genre de mail de plus en plus.
46:16 Vraiment.
46:18 - C'est sûrement un canular
46:20 de très mauvais goût
46:22 et puis
46:24 moi je pense
46:26 qu'il ne faut pas céder à la terreur, il faut continuer à vivre.
46:28 - Des adultes seront disponibles toute la journée
46:30 pour entendre les élèves qui en ressentent le besoin.
46:32 La direction du lycée se veut rassurante.
46:34 - C'est un piratage
46:36 qui s'est passé sous forme de hameçonnage
46:38 c'est-à-dire que
46:40 sur internet
46:42 des personnes totalement malveillantes
46:44 ont réussi à récupérer
46:46 d'une manière ou d'une autre les identifiants
46:48 de l'un ou l'autre élève.
46:50 - Le chef d'établissement a prévu
46:52 de déposer plainte dès aujourd'hui.
46:54 - Bon, on va attendre
46:56 effectivement pour savoir si c'était
46:58 j'allais dire une mauvaise blague
47:00 et elle serait particulièrement
47:02 mauvaise ou s'il fallait prendre
47:04 ces menaces extrêmement au sérieux.
47:06 C'est vrai qu'il y a eu
47:08 Mme Pécresse qui a tweeté, on le verra peut-être
47:10 tout à l'heure. - Ça ne passe pas un jour, une semaine
47:12 sans qu'il y ait soit un attentat
47:14 soit une tentative d'attentat
47:16 dans un lycée je veux dire,
47:18 soit des menaces maintenant par
47:20 une cybercriminalité
47:22 c'est quand même inquiétant et je sais que
47:24 les présidents des régions, dont vous savez que les régions
47:26 s'occupent des lycées, font
47:28 le maximum et la ministre, je lui rends aussi
47:30 cet hommage à Mme Belloubet,
47:32 est venue sur place et a
47:34 annoncé des mesures encore plus fortes
47:36 de renforcement de la sécurité,
47:38 de formation de gestion de crise.
47:40 Malheureusement, on doit constater qu'aujourd'hui
47:42 nos lycées sont devenus
47:44 des cibles. - Et d'ailleurs Valérie Pécresse
47:46 dont je citais le tweet
47:48 il y a quelques instants, cyberattaque et cybermenace
47:50 terrorisent sur les lycées d'Île-de-France, la région
47:52 a saisi la police et la justice, les brigades
47:54 régionales de sécurité sont sur site
47:56 pour aider à la levée
47:58 de doutes et à la sécurisation des sites.
48:00 Je souhaite que les auteurs soient rapidement identifiés et sévèrement
48:02 sanctionnés, c'était ce matin. - C'est inquiétant
48:04 évidemment comme le disait Georges Fenech,
48:06 ça sera d'autant plus inquiétant parce que
48:08 c'est amené à progresser durant les Jeux Olympiques
48:10 notamment les cyberattaques et les cybermenaces
48:12 terroristes, les forces de l'ordre
48:14 qui seront déjà suffisamment occupées
48:16 à surveiller les sites olympiques
48:18 et l'ensemble des rues de la capitale vont en plus
48:20 devoir effectuer de nombreuses levées
48:22 de doutes compte tenu de ces cybermenaces
48:24 terroristes qui, à n'en pas douter,
48:26 vont se multiplier venant
48:28 de puissances étrangères et notamment de la
48:30 Russie qui va inévitablement
48:32 profiter des Jeux Olympiques pour
48:34 tenter de déstabiliser un peu plus la France.
48:36 C'est une évidence. - Quentin Bataillon
48:38 qui est le président de la commission
48:40 d'enquête, à l'instant sur Frédéric
48:42 Mitterrand vient de tweeter "tu nous
48:44 quittes avec cet élégant silence
48:46 qui t'était propre dans les mauvais moments,
48:48 ta voix singulière, tes acclats de rire,
48:50 ta sincérité, ta générosité
48:52 sont irremplaçables, nous n'aurons pas
48:54 eu le temps de retourner dans ta chère
48:56 villa de Médicis".
48:58 Quentin Bataillon qui a trouvé des mots
49:00 justes et sensibles, là aussi pour rendre hommage
49:02 à Frédéric Mitterrand.
49:04 Avant peut-être de réécouter Nicolas Sarkozy,
49:06 évidemment vous aurez compris que
49:08 notre émission a été bousculée ce soir, mais je voulais quand même
49:10 les propos chocs de Piotr Tolstoy
49:12 qui est le vice-président de la Douma
49:14 et a évoqué au micro
49:16 du BFM la possibilité de bombes nucléaires
49:18 russes sur Paris. Une réaction menaçante
49:20 de plus à l'éventuelle
49:22 envoie de troupes françaises. On s'en fout
49:24 de son opinion, on s'en fout de ses limites,
49:26 on s'en fout de Macron, de ce qu'il dit,
49:28 a-t-il
49:30 précisé. Je rappelle
49:32 que cet homme est quand même le vice-président
49:34 de la Douma. On va tuer tous les soldats
49:36 français qui se rendront en Ukraine.
49:38 Vous les Français qui voulez
49:40 venir avec les soldats à Odessa,
49:42 vous êtes en train de provoquer la troisième guerre mondiale.
49:44 Voilà où on en est
49:46 quand même avec cet homme qui est
49:48 le vice-président de la Douma
49:50 et la dernière ligne
49:52 que je voulais vous lire
49:54 est violente. Quand ils vont rentrer en cercueil
49:56 couvert par le drapeau
49:58 tricolore, je ne pense pas que les Français seront contents.
50:00 Ça va se terminer par les cercueils à Orly
50:02 et ce ne sera pas Macron qui va les accueillir
50:04 là-bas à l'aéroport.
50:06 C'est ce qu'a déclaré Piotr Tolstoy.
50:08 Je rappelle qu'il est vice-président de la Douma
50:10 et le Parlement russe.
50:12 Comme vous le savez.
50:14 Pas de réaction particulière ?
50:16 J'ai l'impression que c'est quand même le sentiment partagé
50:18 par les officiels russes en ce moment.
50:20 Les déclarations de Macron sont très très mal prises
50:22 vu comme une provocation, etc.
50:24 Oui, mais il remarque
50:26 quand même que c'est un style assez en poulet
50:28 de la part de
50:30 M. Tolstoy.
50:32 Il n'y aura pas de soldats français
50:36 de toute façon.
50:38 Il n'y en aura pas.
50:40 Il n'y en aura pas pour une simple
50:42 et bonne raison. C'est que
50:44 M. Zelensky très clairement a dit
50:46 qu'il n'en voulait pas.
50:48 Donc non, il n'y aura pas de soldats français.
50:50 C'est une tempête.
50:52 C'est un psychodrame.
50:54 Voilà.
50:56 Simplement, ça permet à Poutine
50:58 de souffler le froid et le froid.
51:00 Frédéric Mitterrand est mort.
51:02 Il y a du chagrin et de la tristesse
51:04 parce qu'il se trouve que nous le connaissions.
51:06 Qu'il est venu sur ce plateau,
51:08 que c'était un homme sensible, un homme intelligent,
51:10 un homme drôle, un homme de culture
51:12 et qu'il nous touchait
51:14 parce que tous les uns les autres le connaissions
51:16 et avions un rapport avec lui.
51:18 Non pas un rapport d'amitié,
51:20 mais au minimum
51:22 un rapport de camarade.
51:24 Et vraiment,
51:26 on a tous ce soir beaucoup de chagrin.
51:28 Donc je voudrais qu'on écoute
51:30 le président Sarkozy qui était tout à l'heure en début d'émission
51:32 et qui lui rendait hommage.
51:34 Je l'avais choisi comme ministre
51:36 de la Culture et il m'avait fait
51:38 une petite blague
51:40 puisqu'il avait cru
51:42 "bon le pauvre, tellement enthousiaste"
51:44 et là où la je lui adresse
51:46 une pensée très affectueuse
51:48 figurez-vous qu'il m'avait annoncé
51:50 sa nomination lui-même
51:52 24 heures avant
51:54 que le gouvernement ne fût connu.
51:56 Ce qui avait provoqué
51:58 une belle polémique
52:00 comme le milieu politique français
52:02 les adore.
52:04 Je ne lui en avais pas voulu
52:06 parce que j'avais mis cela
52:08 sur le camp de l'inexpérience
52:10 et de l'enthousiasme.
52:12 Parce que Frédéric
52:14 était avant tout quelqu'un de cultivé
52:16 et d'enthousiaste.
52:18 Et on ne peut pas en vouloir à quelqu'un
52:20 quand il est tellement heureux d'être nommé.
52:22 Il est 20h58.
52:24 Ce soir, ce ne sera pas
52:26 Olivier Benkemoun qui sera
52:28 avec nous mais ce sera Olivier de
52:30 Cairnfleck que je salue.
52:32 Et évidemment Olivier,
52:34 dans cette émission, cette information
52:36 qui a appris la mort de Frédéric Mitterrand
52:38 vers 19h40,
52:40 d'une manière assez étonnante d'ailleurs
52:42 parce que ce n'est pas l'AFP qui l'a annoncé en premier
52:44 ce sont les tweets de Jack Lang
52:46 qui nous l'ont appris.
52:48 Il est devait être 19h40.
52:50 - Effectivement et tout de suite après
52:52 vous avez eu Nicolas Sarkozy,
52:54 on l'entendra également dans un instant
52:56 et puis on le disait un homme un peu inclassable
52:58 ancien ministre de la culture, il est venu aussi
53:00 il avait beaucoup d'humour en 2018 sur votre plateau
53:02 Pascal, nous entendrons la séquence
53:04 - Nous la reverrons justement - 2018
53:06 et 2023, c'était très intéressant
53:08 de l'écouter en 2023
53:10 parce que malheureusement il était
53:12 malade déjà
53:14 et c'est à lui que nous penserons ce soir
53:16 comme nous penserons à sa famille, au sien,
53:18 à ses enfants. - Merci beaucoup
53:20 d'avoir été avec nous, merci à
53:22 à nous qui étaient à l'organisation, à Ludovic Lébard
53:24 qui était à la vision, à Rodrigue Leprado
53:26 qui était au son, Benjamin Naud,
53:28 Thomas Saint-Jean, Guilhem Lafage
53:30 demain matin on se retrouvera
53:32 et demain soir comme chaque
53:34 vendredi ce sera l'excellent
53:36 Eliott Degraal qui sera à cette place
53:38 passer un bon week-end
53:40 pour ceux qui ne
53:42 regardent que le soir notre émission
53:44 et ceux qui seront là demain matin
53:46 rendez-vous pour l'heure des pros demain matin.