Avec Rachid Boudjema, président de l’Union nationale des taxis.
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00:00 Direction Marseille avec notre invité Rachid Boudjema. Bonjour à vous.
00:05 Bonjour.
00:07 Et bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes le président de l'Union Nationale des Taxis,
00:11 les taxis qui s'apprêtent eux aussi à manifester. Ce sera demain, ce sera à Marseille. Pourquoi ?
00:18 Alors ce sera demain à Marseille, mais partout en France et dans toutes les métropoles. On se
00:24 mobilise encore une fois contre la décision unilatérale du directeur général de la Caisse
00:29 Nationale d'Assurance Maladie qui souhaite nous imposer une grille tarifaire pour les transports
00:35 que nous réalisons tous les jours pour transporter les malades. Vous savez, les taxis transportent
00:39 des malades de chez eux vers les hôpitaux pour subir des soins et les taxis ont une convention
00:45 avec la Caisse Primaire d'Assurance Maladie. Et on a le directeur général de la Caisse Nationale
00:50 d'Assurance Maladie qui a décidé unilatéralement de faire travailler les taxis à perte. Il décide
00:55 des prix qu'on doit pratiquer et des remises qu'on doit faire à la Caisse Primaire d'Assurance
00:59 Maladie. En d'autres termes, vous dites que ça vous coûte plus cher de transporter des malades
01:05 que de ne pas les transporter, c'est ça ? Ce que je suis en train de dire, c'est qu'on va finir par
01:10 perdre de l'argent à force de consentir des remises à la Caisse Nationale d'Assurance Maladie. Pour
01:16 faire le parallèle avec les agriculteurs, puisque je vous écoute régulièrement parler des
01:20 agriculteurs, il me faudrait quasiment une loi égalim pour les taxis contre la Caisse Nationale
01:26 d'Assurance Maladie qui décide de nous faire travailler à perte. Comme la loi égalim protège
01:32 les agriculteurs normalement quand elle est appliquée pour éviter que les centrales d'achat
01:37 et les centres commerciaux fassent travailler à perte les agriculteurs, les taxis aujourd'hui,
01:43 c'est des acteurs comme la Caisse Nationale d'Assurance Maladie qui tentent de faire
01:47 travailler les taxis à perte. En tout cas, c'est votre bras de fer avec la Sécu, il a été engagé
01:54 depuis le mois de décembre, on est d'accord ? Absolument, le mois de décembre, on avait la
01:58 décision aussi du ministère de la Santé en lien avec la Caisse Nationale d'Assurance Maladie
02:03 d'imposer dans le cadre du projet de loi de finances de la Sécurité Sociale, le fameux
02:07 article 30 qui obligeait les patients d'accepter un transport partagé, le fameux covoiturage. Là,
02:13 en l'occurrence, on faisait subir aux professionnels de taxi d'imposer un transport
02:18 partagé aux malades. Nous, on dit que ce n'est pas à nous de passer pour les méchants, de dire
02:22 aux malades "vous allez devoir monter à deux ou à trois dans une voiture pour prendre votre taxi,
02:26 pour aller faire votre soin". Nous, on dit que c'est aux patients de l'accepter ou de le décider
02:30 quand ils l'acceptent. On a inversé cette charge, on nous l'impose à nous, nous on dit que ce n'est
02:35 pas à nous de le faire. Déjà, un, parce qu'on va nous accuser de vouloir remplir nos voitures
02:38 pour optimiser nos transports, ce n'est pas terrible, surtout quand vous allez subir des
02:43 soins. Cela étant dit, ça fait moins de courses s'il y a deux personnes dans le taxi, M. Boudjema.
02:47 Ce n'est pas pour ça. Là-dessus, on parle de bonification des tarifs. Si vous transportez
02:53 deux ou trois personnes, vous pourriez éventuellement gagner un peu plus. Mais nous,
02:56 c'est vraiment encore une fois la relation qu'on a avec les personnes qu'on transporte,
03:00 surtout dans les situations dans lesquelles on transporte, c'est des gens qui subissent des
03:03 chimios, des dialyses, des radiothérapies. Ce ne sont pas des gens qui sont en pleine forme,
03:08 donc il ne faut pas leur faire subir davantage ça. Surtout, j'aimerais dire encore une fois,
03:11 sans faire du populisme primaire, ce sont encore une fois toujours les mêmes, ceux qui sont dans
03:15 le sauvisme dans leur voiture, qui ont un chauffeur personnalisé, qui donne ce type de leçons,
03:19 monté dans le covoiturage. Qu'ils fassent un peu comme les gens du Nord, les ministres du Nord,
03:25 qui eux, prennent les transports en commun pour qu'ils se mettent un peu au niveau de la population.
03:29 Vous parlez du Nord de l'Europe, si j'ai bien compris. Dernière question,
03:32 ça présente combien de courses à peu près par an ou alors en proportion du nombre de courses
03:37 faites par un taxi, les courses faites pour la sécu ? Proportionnellement à un taxi,
03:41 au sens large du terme, toute la profession fait plus d'un million de courses par jour.
03:46 Ça vous donne un peu le temps, alors si vous voulez que je vous fasse le calcul par an,
03:51 ça fait beaucoup de courses. Les taxis font beaucoup de transports. J'ai parlé de tout
03:56 transport confondu, dont les courses réalisées pour le transport des malades. Le taxi en général,
04:03 l'ensemble des taxis, nous représentons 61 500 voitures en France, c'est plus d'un million
04:08 de courses par jour. Et c'est ça, et ça fait beaucoup, donc beaucoup pour la sécu. Merci
04:12 beaucoup Rachid Boudjema. Manifestation, mobilisation d'ampleur prévue demain à
04:16 Marseille et dans toute la France pour les taxis. Tout de suite, direction les Outre-mer.