Avec Laurent Dayraut, représentant Nord-Aquitaine de la Fédération nationale des Artisans du Taxi (FNAT)
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##LA_VIE_EN_VRAI-2024-01-29##
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00:00 - La vie en vrai. - La vie en vrai. Il n'y a pas que les agriculteurs qui bloquent les routes,
00:04 évidemment on va beaucoup en parler tout au long de ce grand matin, mais il y a aussi des opérations escargots,
00:11 des taxis autour de plusieurs grandes villes comme Toulouse, Marseille ou encore Bordeaux.
00:17 Justement nous sommes du côté de Bordeaux avec Laurent Desros qui est le représentant nord-aquitaine
00:22 de la Fédération Nationale des Artisans du Taxi. Bonjour !
00:27 - Bonjour. - Merci d'être avec nous.
00:29 Avant de voir le motif de votre colère, sur un plan pratique, ça se passe comment et c'est à partir de quelle heure ?
00:36 Là vous êtes déjà rassemblés je crois, non ?
00:38 - Oui tout à fait, nous sommes déjà rassemblés autour du stade Manute Atlantique à Bordeaux,
00:44 où à l'appel des quatre fédérations de taxis, nous attendons tous nos collègues girondins,
00:49 des cortèges qui arrivent de la Charente-Maritime, de la Corrèze, des Landes, du Loté-Garonne,
00:55 du Pays Basque, des Pyrénées-Atlantiques.
00:57 - Ah d'accord, bon bah il ne faudra pas chercher un taxi dans toutes ces régions aujourd'hui,
01:01 ils vont tous être pris, non ?
01:05 - Si le plus possible il y en aura, mieux ce sera.
01:08 - Oui et c'est valable dans toute la France, c'est ce que je disais, ou quasiment,
01:12 Toulouse, Marseille également, autour de la région parisienne, je ne sais pas,
01:16 il y a des actions de prévue également ou pas ?
01:20 - Oui globalement, de toute façon c'est un appel national des quatre fédérations,
01:23 donc l'ensemble des taxis de France se mobilisent aujourd'hui.
01:26 - Bon, alors pourquoi ? C'est parce que vous réclamez un retrait de la Convention
01:31 entre votre profession et la Caisse Primaire Nationale d'Assurance Maladie, c'est ça ?
01:36 Sur le transport sanitaire ?
01:39 - Alors un retrait, ce n'est pas tout à fait un retrait,
01:41 puisque en fait la Convention qui est renouvelable cette année
01:47 a été prise de façon unilatérale avec la Caisse Nationale d'Assurance Maladie,
01:53 qui n'a pas écouté les doléances de l'ensemble des fédérations,
01:56 qui d'ailleurs n'ont pas ratifié la décision qui a été prise,
02:00 et cette décision-là, de façon unilatérale, a été envoyée aux entreprises de taxis,
02:04 et elle ne correspond pas du tout aux difficultés économiques que la profession doit rencontrer.
02:08 - Mais qu'est-ce qui ne va pas alors dans cette Convention ?
02:11 - Ce qui ne va pas dans cette Convention, c'est que la révélation tarifaire, globalement,
02:15 sera quasiment de moins de 1%, alors qu'on a une inflation de 6%,
02:20 avec tous les problèmes d'accès à l'énergie, au gasoil,
02:23 à l'achat des véhicules, et ainsi de suite.
02:25 Donc finalement on va se retrouver dans une situation
02:27 où on fera des transports sanitaires qui seront en dessous du seuil de rentabilité,
02:31 ce qui n'est carrément irréalisable pour nos entreprises.
02:35 Et en plus cette Convention, au départ, devait être juste un avenant pour l'année qui arrivait, pour 2024,
02:41 et finalement dans les textes, on se retrouve avec une Convention
02:44 qui peut être reconduite de façon tacite pour les cinq années à venir,
02:48 en figeant les décisions prises par le directeur aujourd'hui.
02:51 - Oui, mais quand même, Laurent Derot, les transports de malades dans les taxis,
02:58 c'est devenu en fait une manne pour vous depuis quelques années,
03:02 et ça coûte très cher, vous le comprenez, ça aussi à la Sécurité sociale,
03:06 c'est ce qui est avancé comme argument ?
03:08 - Alors bien sûr que c'est avancé que ça coûte très cher,
03:10 mais il faut savoir que 75% des transports de malades à fil
03:13 sont réalisés effectivement par la profession.
03:16 Sauf que dans ces 75%, on s'aperçoit que ce qui coûte cher,
03:20 ce n'est pas le prix du taxi, c'est le volume de transport qui est fait.
03:23 Ça fait trois conventions que la seule doctrine qu'a pris la Caisse d'assurance maladie
03:28 pour tenter de maîtriser les dépenses,
03:31 c'est de baisser le seuil de rentabilité de nos transports.
03:33 Aujourd'hui, une entreprise de taxi, quel que soit le département,
03:36 fonctionne à peu près à -20% du tarif habituel de taxi
03:40 pour la Caisse d'assurance maladie.
03:42 Avec les décisions que prend le directeur national de la Caisse d'assurance maladie aujourd'hui,
03:46 nous allons monter à -25% de remise sur nos tarifs habituels.
03:49 Ce n'est pas soutenable économiquement pour les entreprises.
03:51 - Ce n'est pas soutenable pour vous parce que comme ce sont en général de grandes courses,
03:56 c'est intéressant pour les taxis ?
03:59 - Une grande course, monsieur, si vous la faites à perte, que ce soit petite ou grande,
04:04 elle ne nous arrange pas.
04:07 Donc on préfère faire des kilomètres payés à leur juste prix que rouler à perte.
04:12 - Oui, c'est ça.
04:13 J'ai vu aussi qu'il y avait parmi les projets,
04:16 le fait de regrouper les courses, de transporter plusieurs malades.
04:20 Ce n'est pas idiot sur le papier, non ?
04:22 - Alors ça, c'est un sujet qui a déjà été traité,
04:26 puisque vous avez certainement entendu parler de l'article 30 au mois de décembre,
04:29 qui part après en passage au Conseil constitutionnel et peut devenir article 69.
04:33 Bien évidemment, la profession y est favorable,
04:35 puisqu'on a tout à gagner, puisqu'on a des volumes qui augmentent.
04:38 Donc forcément, plus on transportera, on sera en capacité de transporter plus de personnes,
04:43 plus ça sera intéressant à la fois pour la caisse d'assurance maladie et pour la profession.
04:48 Le sujet, ce n'est pas celui-là.
04:49 - Non, vous dites que ce n'est pas vraiment le sujet.
04:52 Même si je sais que parfois c'est un petit peu compliqué de transporter certains malades en même temps,
04:58 alors qu'ils vont pour des soins, ce n'est pas si évident que ça.
05:02 Ça représente quoi aujourd'hui en pourcentage,
05:05 les courses pour les taxis, pour un chauffeur taxi, pour vous par exemple,
05:10 par rapport à des courses traditionnelles ?
05:12 Le transport sanitaire ?
05:14 - Alors, c'est très disparate d'une entreprise à une autre et du secteur sur lequel elle évolue,
05:20 puisqu'on va dire que dans les zones urbaines,
05:22 ça peut être de 20 ou 30 %,
05:26 et en zone rurale, là où déjà on a des déserts médicaux,
05:30 et où le transport est essentiel à la population pour venir dans les établissements de soins,
05:34 on peut monter jusqu'à 80, 90 % de l'activité.
05:38 Donc c'est essentiel dans ce domaine-là.
05:41 - Bon, alors on va suivre ça aujourd'hui.
05:44 Vous voulez faire plier l'assurance maladie,
05:48 sinon vous renouvellerez vos opérations escargots ?
05:51 - De toute façon, on n'a pas que d'autre choix aujourd'hui de contraindre le gouvernement à nous écouter,
05:57 déjà, propriérement.
05:58 Ce que nous voulons, c'est effectivement le retrait de cette décision.
06:02 On veut aussi que les négociations soient de vraies négociations,
06:04 soient réouvertes avec le gouvernement,
06:07 et notamment avec la Caisse Nationale d'Assurance Maladie,
06:09 et que cette prochaine convention soit signée en accord avec les ensembles des fédérations,
06:14 et qu'elle ne soit pas décidée de façon unique par le gouvernement.
06:18 Après, effectivement, lors des négociations,
06:21 on aura le sujet de la tarification qui sera rendu en compte.
06:25 Et bien évidemment, si on n'est pas écouté, les opérations se reviendront.
06:29 Il faut aussi craindre que de toute façon, face à un gouvernement qui ne nous écoute pas,
06:34 on ait une convergence des luttes avec des professions qui sont comme nous,
06:40 qui sont contraintes à la difficulté d'accès à l'énergie.
06:43 Je pense à nos agriculteurs aujourd'hui,
06:45 on a les routiers, les marins-pêcheurs, les transporteurs routiers, le DTP,
06:51 toutes ces professions-là, on est sur la même difficulté avec un accès à l'énergie qui est difficile,
06:57 des concurrences déloyales de l'ensemble de part et d'autre,
07:00 que ce soit les routiers avec les transporteurs étrangers ou les conducteurs étrangers,
07:03 le DTP avec l'outre-Emprenariat et les sans-papiers,
07:07 les marins-pêcheurs avec les quotas,
07:09 les agriculteurs avec la politique de la récolte commune,
07:13 et nous avec les VTC.
07:14 Donc de toute façon, ça se prolongera,
07:16 et s'il faut aller jusqu'au JO, on ira jusqu'au JO.
07:20 - Merci mon cher Laurent Deron, on va suivre ça justement.
07:24 Donc vous êtes du côté de Bordeaux, je le dis aux auditeurs qui se réveillent à l'instant,
07:28 donc des opérations escargots, des chauffeurs de taxi,
07:31 qui viennent s'ajouter aux opérations d'agriculteurs pour des motifs différents.
07:35 On va suivre ça sur Sud Radio tout au long de ce grand matin.
07:37 On verra dans un quart d'heure maintenant aussi les conséquences
07:40 d'un possible blocus d'Euringis et de la région parisienne
07:44 avec des représentants de commerçants.
07:46 Il est 6h44 sur Sud Radio.