• il y a 4 jours
Avec Jean-Pierre Gaumet, Président du Gatmarif et d’AFT Transport Logistique

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##C_EST_DANS_L_ACTU_7-2024-11-03##

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Transcription
00:00Enfin on revient à Paris mais surtout ne traverse pas la capitale parce qu'à partir de demain une zone à trafic limité est instaurée
00:07dans les quatre premiers arrondissements de la capitale, concrètement c'est l'hypercentre de Paris.
00:11Vous aurez le droit d'y aller si vous avez une destination à l'intérieur de ces quatre arrondissements
00:15mais vous n'aurez plus le droit de prendre la voiture ou le camion ou n'importe quoi de motorisé pour traverser cette zone.
00:21C'est ce que la mairie a annoncé il y a trois jours. Bonjour Jean-Pierre Gommet.
00:25Bonjour. Bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes le président du Gat Marif.
00:30Le Gat Marif c'est le groupement des activités de transport et de manutention de la région Île-de-France.
00:35Concrètement dans votre groupement on a des livreurs, on a des routiers, on a tous ceux qui transportent des marchandises.
00:41Exactement, des logisticiens, des transporteurs, des livreurs.
00:46Malheureusement on n'a pas d'artisans mais on travaille beaucoup avec les artisans parce qu'en fait on a exactement les mêmes problèmes que les artisans.
00:54C'est-à-dire qu'il faut pouvoir accéder aux différents points de livraison que ce soit les commerçants, que ce soit même les particuliers maintenant
01:03avec les livraisons de type ce qu'on appelle Amazon mais on ne va pas citer de marque.
01:09Mais bon de type achats par Internet. Les livraisons de colis par exemple il y en a de plus en plus.
01:15Plus de 30%. Plus de 30% et curieusement dans cette zone.
01:20C'est-à-dire que les livraisons de marchandises dans cette zone ont augmenté. C'est justement l'accès à ces zones qu'on va restreindre.
01:26Alors vous disiez que vous aviez les mêmes problèmes que les artisans jusqu'ici. Si je comprends bien à partir de demain vous aurez un problème de plus.
01:32Si vous devez livrer dans Paris et que le chemin le plus court passe par l'hypercentre et bien vous devrez faire le tour.
01:40Alors ça bon il y a deux choses. Il y a ce qu'on appelle l'entrée dans la zone de ce qu'on appelle la ZNTL qui ne me gêne pas à titre d'organisation.
01:52Mais quand on voit la façon dont ça a été décrété c'est assez lamentable parce qu'on nous explique en deux jours que ça va être interdit.
02:02Mais c'est interdit mais c'est pas contrôlé. Il n'y a pas de date de mise en place. La date de mise en place c'est la date de mise en place des panneaux.
02:10Donc en gros ça ne veut rien dire.
02:13Concrètement à partir de demain en théorie vous n'avez plus le droit de traverser la zone sans avoir une destination, une adresse de destination à l'intérieur.
02:20Mais dans les faits il ne vous arrivera rien. Alors l'Amérique parisienne on est en phase de pédagogie.
02:24C'est intéressant d'ailleurs parce que l'étymologie grecque de pédagogie ça veut dire élever les enfants. J'imagine que vous le prenez très bien.
02:29Oui oui mais je ne cherche pas à être élevé.
02:33D'ailleurs cette arrêté moi si je fais ça au niveau d'une entreprise, de transport, une note d'information, une note d'explication,
02:41aussi clair que ça j'ai tendance plus ou moins à me faire virer.
02:45Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de date de mise en place.
02:48Il y a des choses contradictoires. On explique que ça va être mis en place tel jour et que ça sera contrôlé.
02:54Quand vous me dites que c'est mis en place à partir de lundi, c'est vous qui me le dites.
02:58C'est une déclaration de monsieur Béliard. C'est rien d'autre. Il n'y a pas d'écriture.
03:02Mais c'est tout. Si je ne savais pas, moi j'écoute la radio heureusement, j'écoute la télévision.
03:09Mais l'ensemble des transporteurs n'est pas tout à fait câblé comme ça.
03:13Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'à partir de demain, qu'est-ce que vous allez donner comme consigne à vos routiers et à vos livreurs ?
03:20Globalement, je n'en sais rien. Je peux vous dire que je ne sais pas.
03:24Moi, j'attends les décrets d'application parce que quand on lit le texte, il y a un décret d'application par rapport aux éléments à fournir.
03:31Alors les éléments à fournir, ça veut dire quoi ? Ça veut dire est-ce que c'est un bon de livraison ?
03:35Est-ce que c'est une déclaration verbale ?
03:39Un système d'attestation sur l'honneur comme pendant le coronavirus.
03:42Je certifie que je me rends dans cette zone et que je ne veux pas faire que la traversée, c'est ça ?
03:47Je ne sais pas. Je ne sais pas. Ça n'a pas été décidé.
03:50Moi, nous avons rencontré le préfet il y a maintenant un mois et demi.
03:54Et on doit travailler avec lui pour savoir quels sont les moyens à mettre à disposition pour les contrôles par la police nationale ou par la police municipale.
04:03– Vous avez aussi discuté avec la mairie de Paris, pas seulement le préfet de police ?
04:07– Non. – Pas du tout ?
04:08– Si vous appelez des discussions ce qu'on appelle des réunions de concertation,
04:13où on est 70 sur 1h10 de débat, il y a 45 minutes de présentation de la mairie de Paris et un quart d'heure de discussion à 70 personnes,
04:23autant dire qu'on ne sait rien dire du tout.
04:25– Donc ça veut dire que le dialogue est complètement rompu avec la mairie de Paris ?
04:29– Non, il n'est pas rompu mais il est inefficace.
04:32Ce n'est pas un dialogue, c'est un monologue.
04:34On a des explications, on n'a rien d'autre.
04:36On nous dit voilà, ça va être comme ci, ça va être comme ça, qu'est-ce que vous en pensez ?
04:40Désolé, on n'a pas le temps de vous faire parler.
04:42– On n'a pas le temps de vous faire parler.
04:43Aujourd'hui, vous êtes sur Sud Radio.
04:44Quel appel vous lancez à la fois à Laurent Nunez, le préfet de police de Paris, et à Anne Hidalgo, la maire de la ville ?
04:50– Avec le préfet de Paris, ça se passe plutôt bien parce qu'il était à l'écoute
04:54et il a réussi, je crois, à faire changer un article en disant que ce décret d'application serait soumis à un autre décret d'application.
05:03Bon, alors on va attendre l'autre décret d'application pour voir,
05:06mais a priori, on a un courrier de sa part qui nous rassure et qui nous dit que nous allons travailler ensemble
05:13pour pouvoir mettre des outils à disposition.
05:16Mais globalement, il n'y a pas besoin d'outils.
05:19Si c'est un bond de livraison, vous imaginez un contrôle par caméra d'un bond de livraison ?
05:24– Impossible. A priori, impossible.
05:27– A priori, le chauffeur...
05:28– Ça veut dire concrètement que vous ne voyez pas comment ils pourront contrôler l'accès à cette zone
05:34sauf à provoquer de nouveaux bouchons.
05:37– Ah ben ça, si vous avez ce qu'on appelle des plots pour interdire de circuler dans cette zone-là,
05:44ça va être costaud autour.
05:46– Oui, ce n'est pas encore d'actualité, il faut le préciser.
05:49Est-ce que ça veut dire aussi, là on parle de l'île de France, on parle de Paris,
05:52ça veut dire que vos activités, vos métiers, les routiers par exemple, les livreurs,
05:57ont de plus en plus de mal à travailler dans les centres des grandes villes
06:01parce que là, on parle de la capitale mais un Bordelais, un Toulousain, un Grenoblois
06:05ou un Lyonnais qui nous écoutent, ils pourraient se reconnaître dans ce qui est décrit.
06:08– Exactement la même chose, sauf dans certaines zones qu'on appelle des ZTL dit gruyères.
06:14– Les zones à trafic limité dit gruyères, c'est quoi ?
06:17– C'est-à-dire qu'il n'y a aucun contrôle, la zone est toute petite.
06:21– Il y a des trous à l'entrée et on peut passer en fait.
06:24– On peut passer, voilà.
06:25– Donc c'est symbolique et on ne respecte pas la règle qu'on a instaurée officiellement.
06:28– J'ai un peu peur de ça parce que la ZTL, alors tout au début,
06:32ça va être effectivement, c'est une ZTL gruyère puisqu'il n'y a pas de contrôle
06:36et comme vous l'avez dit, c'est pédagogique.
06:38Ça veut dire quoi pédagogique ?
06:40On va nous apprendre à entrer et on va nous apprendre à sortir
06:43ou on va nous apprendre à ne pas y aller ?
06:45Enfin, on est assez grand quand même.
06:47On sait, ce qui est interdit, c'est interdit.
06:50– Est-ce qu'il y aura dans 10 ans, 15 ans, pour vous, toujours de la place
06:54dans ces centres-villes, ces centres de grande métropole,
06:58pour les camions, les livreurs que vous avez dans votre groupement, pour les routiers ?
07:03– C'est un vrai débat.
07:05Globalement, s'il n'y a pas de camions, je suis désolé,
07:09ce n'est pas nous qui voulons absolument des camions.
07:12– Ne vous excusez pas.
07:13– Pardon ?
07:14– Ne vous excusez pas, vous dites que je suis désolé.
07:15– Non, je ne suis pas désolé mais globalement,
07:17le camion est un des moyens de transport le plus efficace pour faire de la livraison urbaine.
07:22Si vous voulez tout faire à vélo, moi je veux bien le faire à vélo.
07:25Je n'ai aucun problème.
07:26Sauf que pour les salariés qui vont être sur les vélos, ils ne rêvent que d'une chose.
07:31Quand on parle à des entreprises qui ont des transports à vélo,
07:34c'est d'avoir des camionnettes.
07:36Pourquoi ? Parce qu'ils sont à l'intérieur,
07:38ils ne sont pas exposés aux intempéries, aux maladies.
07:41– Et puis c'est plus sûr pour eux s'il y a un accident.
07:43– Et c'est globalement plus sûr.
07:44Et puis, accessoirement, il y a quand même un certain tonnage à transporter.
07:49Moi, j'ai toujours cité comme expérience qu'il y a 120 millions de tonnes
07:54à transporter par an sur la région parisienne à vélo.
07:57Ça fait quelques vélos à faire.
07:59– Bon, rassurez-moi, personne ne vous a demandé,
08:01ni à la mairie de Paris, ni à la préfecture un jour,
08:03d'envisager de livrer vos cargaisons dans des vélos cargo quand même.
08:07– Ah, on m'explique que le vélo cargo est la solution d'avenir.
08:11– On vous a vraiment expliqué ça ?
08:12– Ah oui, mais quand j'explique que faire un déménagement de 40 m3 à vélo,
08:16ça va être compliqué.
08:18Et puis, accessoirement, la farine pour les boulangers à vélo, moi je veux bien.
08:22Quand je parle des 220 millions de tonnes à transporter, c'est pas rien.
08:28Si on fait un petit calcul, je crois qu'il faut une petite centaine de milliers de vélos.
08:33– Ça fait beaucoup, effectivement.
08:35– Et il va falloir trouver des salariés aussi qui vont pédaler.
08:37– Exactement, oui, ça c'est vrai.
08:39Dernière chose, il y a beaucoup de livreurs qui peuvent nous écouter en ce moment,
08:42des taxis, ils sont concernés, même s'ils auront une dérogation,
08:45des VTC qui nous écoutent, qui sont peut-être dans la capitale
08:48où ils écoutent Sud Radio sur le 99.9 FM.
08:50Ils ne savent pas s'ils auront le droit demain de faire quoi que ce soit.
08:53Qu'est-ce que vous leur dites ?
08:55– Continuez comme avant, puisque vous êtes enfant en pédagogie,
08:58on est à l'école, on va aller à l'école, on va continuer.
09:01Et puis tant qu'on ne nous dira pas que c'est interdit,
09:04de toute façon, je vais vous dire, les camions vont dans cette zone-là
09:07ou les VTC vont dans cette zone-là, pas pour faire du tourisme.
09:10Ils y vont parce qu'ils ont quelque chose à y faire.
09:13Ils ne vont pas visiter les magasins, ils ne vont pas visiter l'hôtel de ville.
09:16C'est-à-dire que globalement, moi je dis,
09:19il n'y a pas besoin de moyens de contrôle.
09:21Si les camions sont là, c'est parce qu'il y en a besoin.
09:24À part ceux qui sont en transit, les autres, il y en a un vrai besoin.
09:27Donc il suffit d'aller voir la lettre de voiture
09:30ou le document à l'intérieur du véhicule.
09:32Et puis à ce moment-là, on sanctionne.
09:34Là, je peux comprendre. Moi, je n'ai rien contre la ZTL.
09:37Ce que je veux, c'est des méthodologies pour que je puisse expliquer
09:40aux conducteurs comment ça fonctionne et qu'ils n'aient pas 135 euros de prune.

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