Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, il reçoit Etienne Fourmont, agriculteur dans la Sarthe. Ensemble ils reviennent sur la grogne des agriculteurs et se demandent si la précarité du métier résulte des trop nombreuses normes qui encadrent le métier, au nom de la transition écologique.
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00:00 -Europ1.
00:02 Europ1. 11h, 13h. Pascal Praud et vous.
00:09 -Pascal Praud et vous, la suite sur Europ1 et vos réactions au 0 à 80 20 39 21.
00:13 -Et on change évidemment de sujet mais il y a quelque chose qui ne trompe pas.
00:16 Ce matin j'étais avec Monsieur Puertoraz sur CNews et lorsque j'ai terminé l'émission,
00:24 tout de suite quelqu'un de notre équipe nous a demandé le livre.
00:27 Et de la même manière, je salue Céline Géraud, Céline qui nous écoutait et qui sera tout à l'heure à l'antenne à 13h.
00:35 Et Céline m'a dit "Passionnant ce mystère Ligonnès, si tu ne fais rien du livre, je le veux bien,
00:41 je lui donnerai tout à l'heure lorsqu'elle viendra à 12h50 mais ça vous a sans doute passionné et même nous ça nous passionne.
00:49 La colère des agriculteurs gagne du terrain dans le pays, on est en train d'enterrer notre agriculture française.
00:53 Peut-être trop de charges, trop de normes, surtout au nom de la transition écologique.
00:57 Retard de paiement, de subvention, baisse de revenus, le métier est sous tension.
01:01 Est-ce que vous comprenez cette colère ?
01:03 A-t-on laissé à l'abandon tous ces hommes, toutes ces femmes qui nous nourrissent ?
01:10 Je vous propose peut-être d'écouter Monsieur Lapie qui est secrétaire général de la FNSEA ce matin sur CNews.
01:16 -Les niveaux d'importation n'ont jamais été aussi importants aujourd'hui en France.
01:20 On apporte 40 à 60% de nos fruits et légumes, on apporte une volaille sur deux, on apporte 20% des bovins.
01:27 Sur la production porcine, nous avons perdu notre autonomie.
01:30 Sur les céréales, c'est pareil, nous sommes en décroissance.
01:34 Jordan Bardella, lui, président du Rassemblement National, il était présent samedi sur les antennes. Écoutons-le.
01:41 -Ça dit qu'il y a aujourd'hui le cri d'un peuple français qui ne veut pas mourir,
01:45 qui est attaché à son modèle social, qui est attaché à ses campagnes, à sa ruralité
01:49 et qui n'entend pas se laisser effacer.
01:52 J'aimerais qu'Emmanuel Macron et M. Attal se rendent compte de la violence de leur politique à l'égard du peuple français.
02:01 J'aimerais bien qu'ils se rendent compte aujourd'hui que la politique qu'ils soutiennent au niveau français
02:05 ou au niveau européen est en train de faire souffrir le peuple français.
02:10 -G.Attal, président premier ministre, ce week-end. Écoutez-le.
02:13 -Garantir qu'on puisse vivre de son travail quand on est agriculteur, c'est aussi être soutenu pendant les crises.
02:18 Et là, je pense que vous ne me démentirez pas, les gouvernements qui se sont succédés depuis 2017
02:22 ont toujours été au rendez-vous des graves crises qu'a connues le monde agricole.
02:26 -Et puis pour terminer, Éric Zemmour, président de Reconquête, qui est hier sur BFM.
02:32 -Ils subissent la tyrannie, je pèse mes mots, la tyrannie de la commission de Bruxelles.
02:37 Est-ce que vous savez que désormais la commission de Bruxelles détermine les périodes
02:42 où les agriculteurs peuvent semer, peuvent récolter ?
02:45 -Mais alors justement, pour cette raison-là... -J'ai fini ma phrase.
02:48 Et où s'ils s'adaptent à un changement de climat ou d'autre, ils sont sanctionnés et ils ne touchent pas leurs aides.
02:54 -C'est vrai que ça c'est assez sidérant quand même.
02:57 On est avec Étienne Fourmont, qui est agriculteur dans la Sarthe et qui est également youtuber, éleveur de vaches,
03:03 laitière, auteur du livre "Peace and Food", "Les idées reçues sur l'agriculture".
03:08 Bonjour, monsieur Fourmont. -Bonjour.
03:11 -Je vous ai eu ce matin vers 7h02 au téléphone, vous étiez déjà debout je crois.
03:16 -Tout juste parce que j'étais chez vous hier soir, alors pas repas mais sur CNews,
03:23 et je suis rentré très tard, donc j'ai travaillé jusqu'à 1h du matin pour pouvoir faire le boulot.
03:30 -Généralement c'est des journées de 15h, 16h, 17h ?
03:33 -Ça dépend des saisons, mais oui ça fait des bonnes journées.
03:36 -Bon, les gens ont parfois du mal à comprendre le malaise de l'agriculture parce qu'il est multiple.
03:43 Certains disent importation, d'autres disent grande distribution, les troisièmes disent des normes trop présentes.
03:50 Quel est selon vous le premier problème aujourd'hui de l'agriculture et des agriculteurs en France ?
03:57 -Le revenu. Pour moi c'est le revenu qui découle de tout.
04:01 -Oui mais c'est la conséquence le revenu.
04:02 -Pardon ?
04:03 -C'est la conséquence le revenu.
04:05 -C'est la conséquence.
04:07 Si vous voulez, moi je suis prêt à faire des efforts pour m'adapter à la demande du citoyen sur la qualité des produits,
04:15 je suis prêt à faire des efforts pour m'adapter aux changements climatiques et aux règles que nous met en place l'Europe,
04:20 mais tous ces efforts là ils ont un coût, et si derrière nous on n'a pas de revenu,
04:25 comment vous voulez qu'on mette en place tous ces efforts qu'on nous demande au quotidien ?
04:28 C'est juste pas possible.
04:29 Donc si on gagnait bien notre vie, moi je serais prêt à faire tout ce que demande l'État, tout ce que demande le consommateur.
04:34 -C'est une conséquence, par exemple, est-ce que la grande distribution ne joue pas forcément son rôle ?
04:42 Mais c'est vrai aussi que la grande distribution elle pense aux clients, le client c'est moi, c'est Géraldine, c'est tout le monde,
04:48 on est bien content d'acheter les choses les moins chères possibles,
04:51 mais du coup les producteurs, les agriculteurs, on tire peut-être la ficelle sur la corde ?
04:59 -La grande distribution elle est là pour gagner de l'argent, c'est un industriel, il fait du commerce,
05:04 donc il est là pour gagner de l'argent, donc il va tirer au maximum sur ses fournisseurs
05:09 pour pouvoir après vous revendre aux consommateurs évidemment "le moins cher possible",
05:14 mais ils ne sont pas là, ce n'est pas des chevaliers blancs, des consommateurs la grande distribution,
05:19 leur but c'est de gagner de l'argent, donc ils vont tirer au maximum pour se faire les plus grosses marges possibles.
05:25 -On va marquer une pause à 12h10 et puis on parlera également des normes,
05:29 parce que c'est tellement complexe aujourd'hui lorsqu'Éric Zemmour dit "on ne peut pas planter ou semer quand on veut",
05:36 c'est bien cela M. Etienne ?
05:37 -Oui, il y a des règles très strictes au niveau des cultures, alors des récoltes pas trop,
05:42 parce que bon on connaît les périodes, mais pour l'entretien des haies, pour l'épandage des engrais et des fumées, c'est très compliqué.
05:49 -Bon mais j'ai appris par exemple, est-ce que c'est utile ou pas, j'ai appris qu'on ne peut pas pêcher pendant un mois dans le golfe de Gascogne,
06:00 pour protéger les dauphins, donc est-ce que c'est vraiment utile ou pas ?
06:05 Moi je suis incapable de répondre à cette question.
06:08 -Ah bah moi je suis incapable de répondre aussi parce que je ne connais absolument rien, je ne suis pas marin pêcheur,
06:12 je ne pourrais pas vous dire, mais c'est vrai que moi ça pose la question de l'autonomie alimentaire.
06:17 -Forcément, effectivement, est-ce que c'est indispensable ou est-ce que c'est une décision d'un petit homme gris, à Bruxelles,
06:27 soumis à des pressions qu'on connaît parfois qui sont des pressions des militants écologistes, on va dire les choses,
06:34 et qui prennent une décision qui n'a pas de réalité sur le terrain, en tout cas qui n'est pas justifiée.
06:41 -Il est 12h12, je vous rappelle que nous sommes lundi et qu'il manque quelque chose à cette émission,
06:48 c'est tout ce que j'ai à dire, Monsieur Digifab.
06:51 -Ouh là là ! -Le petit pic !
06:53 -Ouh là là ! -Et pour la centième !
06:56 -C'est lundi mais il y a deux choses qui sont importantes aujourd'hui, deux choses je tiens à le dire aux auditeurs,
07:00 d'abord c'est la centième et surtout, en ce 22 janvier, que se passe-t-il ?
07:06 Qui célèbre son anniversaire ? Qui célèbre son anniversaire ? Il a 38 ans aujourd'hui !
07:12 -Merci ! -Olivier Guedec !
07:16 -Merci ! -Merci !
07:18 -Quelle âge vous avez Olivier ? -25 !
07:21 -Ah oui c'est beau ! -C'est le quart de siècle !
07:24 -Ah ça fait longtemps que vous n'avez pas eu 25 ans vous !
07:27 -Ah ouais ! -Mais je n'aime pas...
07:29 -Ça part bonheur ! -Je trouve que chaque âge a ses plaisirs.
07:32 -Ah son charme ! -Oh non arrêtez, au bout d'un moment il n'y a plus de plaisir !
07:35 -Non, non, j'ai des preuves, je peux en apporter, mais chaque âge a ses plaisirs, je vous assure !
07:44 -Oui, oui, écoutez... -Et franchement, avoir 25 ans et être comme vous, ça ne donne pas envie !
07:49 -Eh ben l'année prochaine vous avez 60 vous ! -Le 9 septembre j'aurai 60 !
07:54 -Eh dis donc ! -Ça arrive ! -Ça pique !
07:57 -Ah ben on commence à être sur le toboggan ! On y va tout droit !
08:04 -A mon avis, il n'y a pas de chance ! -C'est encore jeune, 60 ans...
08:07 -Eh oui, vous êtes gentil, bien sûr, mais c'est vrai que 25 ans...
08:12 -Ca me parait loin ! -Ça vous fout un coup ?
08:15 -Ah oui, 25 ans, ça y est, t'es plus un enfant, tu rentres dans autre chose !
08:20 -Si à 25 ans... Vous êtes content de vos 25 premières années ?
08:25 -Aucun regret ! C'est ce que je disais à ma mère ce matin, je n'ai aucun regret !
08:29 -Pourquoi, votre mère vous a appelé ? -Oui, elle m'a appelé, bien sûr, c'est la tradition !
08:33 -C'est la tradition, oui, c'est du bon anniversaire ! Qu'est-ce qu'elle vous a dit ?
08:37 -Qu'elle m'aimait, qu'elle était fière de moi, etc. Ca fait plaisir !
08:41 -Elle vous a dit qu'elle m'aimait ? -Pardon ?
08:43 -Elle vous a dit qu'elle vous aimait, je veux dire ! -Oui, parce qu'elle vous aime, vous !
08:47 -Et elle a dit "je suis fier de toi" ? -Ah oui, ça, ça m'a touché !
08:50 -Il faut dire ça à un enfant, on est fiers ! -C'est la plus belle phrase !
08:53 -Et elle est fière de quoi, exactement ?
09:00 -Merci à vous ! -Est-ce qu'on appelait Madame Bouboukmer ?
09:03 -Non, non, non, non ! -Pourquoi ?
09:05 -Non, non, non, non ! -Arrêtez, arrêtez, arrêtez !
09:07 -Mais c'est l'amitié ! -Non, oui, oui, oui !
09:09 -Non mais j'ai trop peur qu'il y ait une grosse bêtise qui soit dite ! Non, on sait jamais !
09:12 -Vous avez des frères et soeurs ? -Oui, Pascal !
09:16 -Oui, qu'est-ce qu'il y a ? -Non mais vous avez dit "oui, Pascal", c'est la première fois que vous m'appelez Pascal, donc j'ai été surpris !
09:22 -Un demi-frère et une demi-soeur, oui !
09:24 -Bon, ils vous ont appelé aussi ? -Pas encore, mais ils vont s'en souvenir bientôt, j'imagine !
09:28 -Et votre fiancée Louise, est-ce qu'elle vous a appelée ?
09:31 -Oh non, non, non, ne me dites pas ça, arrêtez !
09:34 -Mais pourquoi, Louise, on peut le dire à tout le monde, c'est votre fiancée ?
09:37 -Mais pas du tout ! Non, non, non ! -Est-ce que vous avez envoyé un petit texto "je t'aime mon bébé" ?
09:42 -Je précise que c'est la seule à qui il a répondu, tout le monde lui a envoyé des messages, il nous a dit tout à l'heure !
09:47 -Oui, c'est vrai, c'est vrai, c'est la seule à qui j'ai répondu !
09:49 -Bon, oui, les autres ! -Les autres, oui !
09:52 -C'est une importance ! -12h15, la pause ! Bravo, en tout cas, bon anniversaire !
09:56 -Merci à vous ! Vous écoutez Pascal Proévo sur Europe 1 !
09:58 -Pascal Proévo ! -12h13 sur Europe 1, et nous vous retrouvons avec Etienne Fourmont, agriculteur dans la Sarthe !
10:05 -Exactement, Etienne, on a parlé effectivement de toutes vos difficultés, mais les normes, par exemple, les normes en deux mots,
10:13 vous me disiez ce matin, lorsqu'il y a un fossé, il y a eu beaucoup d'inondations ces derniers temps,
10:20 il y a eu de l'eau dans le fossé, il peut y avoir des branchages dans le fossé, vous n'avez pas le droit de vider le fossé, par exemple ?
10:25 -Non, on n'a pas le droit de toucher au fossé, on n'a pas le droit de toucher aux cours d'eau,
10:29 alors les grands cours d'eau évidemment, mais les petits cours d'eau, j'en ai quelques-uns dans mes parcelles,
10:33 on n'a pas le droit de les toucher ! Si on les touche, police de l'eau, amende, tous ces choses-là...
10:39 -Alors j'imagine que vous les touchez quand même, parce que c'est impossible autrement de faire votre travail,
10:43 donc vous le faites, j'imagine, vous n'allez pas le dire à l'antenne, mais j'imagine que les agriculteurs sont obligés
10:48 de nettoyer certaines choses avec ces inondations qu'il y a eues ?
10:52 -On ne peut pas le dire à l'antenne !
10:55 Non mais si notre champ est inondé et qu'il faut qu'on enlève une branche pour que l'eau s'écoule, on va le faire évidemment,
11:03 mais ça devient absurde... -C'est de l'absurde, on est sur des normes absurdes !
11:08 -On est sur de l'absurde totalement, on est sur des normes qui sont faites dans des bureaux,
11:14 on a l'impression qu'elles sont faites dans des bureaux, et puis on n'a pas la réalité de terrain, nous derrière on se retrouve avec des choses
11:18 qu'on n'a pas le droit de faire et qui pourtant nous paraissent tellement naturelles et qui seraient bénéfiques pour tout le monde,
11:23 mais on a décidé qu'on n'avait pas le droit. -C'est ce qu'on appelle les petits hommes gris.
11:26 -On peut vous retrouver régulièrement, vous êtes youtubeur, comment on a accès à vos vidéos, Etienne Follon ?
11:33 -Vous allez sur Youtube, vous tapez "Etienne Agri-Youtubeur",
11:39 et puis vous trouverez toutes les vidéos, ce que je fais à la ferme avec les vaches, dans les cultures et tout.
11:46 -Etienne Agri-Youtubeur, je le dis pour tout le monde, et je vous remercie grandement, et bonne journée à vous surtout Etienne !