Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, il revient avec Patrick Legras, porte-parole de la Coordination Rurale et François Veillerette, Porte-parole de Générations Futures, sur les déclarations du président de la République, annonçant l'absence des Soulèvements de la Terre au Salon de l'Agriculture cette année.
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00:00 Europ1
00:02 Europ1, 11h, 13h
00:05 Pascal Praud et vous.
00:08 Pascal Praud et vous, la suite sur Europ1 avec vos réactions 0 1 80 20 39 21.
00:13 Patrick Legras est avec nous dans ce studio, vous le connaissez désormais, il est porte-parole de la coordination rurale.
00:18 Bonjour monsieur Legras, on ne sait plus ce qui va se passer demain et on se demande même si le président de la République sera présent peut-être au salon de l'agriculture.
00:25 Parce qu'on a beau être habitué à ces zigzags, c'est vrai que ce qu'il a dit hier en invitant au soulèvement de la terre a de quoi surprendre.
00:34 Mais avant de vous donner la parole, nous sommes avec Martin Lang, qui est reporter à Europ1 et qui est avec les agriculteurs, je pense.
00:45 Et vous êtes où Martin ?
00:47 Bonjour Pascal, je suis avenue Émile Zola, pas très très loin de vous d'ailleurs, des locaux d'Europ1 dans le 15ème arrondissement de Paris.
00:55 Et je suis avec ce cortège de tracteurs de la coordination rurale venus d'un petit peu partout en France.
01:01 Et qui remonte donc l'avenue Émile Zola direction les Invalides, à côté des Invalides.
01:06 C'est là qu'ils se sont donné rendez-vous ce midi pour un grand barbecue à la rencontre des Parisiens, c'est le mode ordre.
01:11 Mais j'imagine effectivement que la rue Émile Zola, qui est une rue très longue, qui part du quai de la Seine et qui va quasiment jusqu'aux Invalides.
01:20 J'imagine que la circulation est interrompue ?
01:23 Ah oui tout à fait, je vous confirme la circulation est interrompue.
01:25 Il y a un énorme dispositif policier, un des dizaines de camions de CRS qui encadrent les tracteurs.
01:31 Alors il y en a devant, il y en a derrière.
01:32 Moi je suis un petit peu en avance sur le cortège parce que je me suis éloigné, vous entendez les klaxons.
01:37 C'est un petit peu bruyant juste à côté des tracteurs donc j'ai pris un petit peu d'avance sur les tracteurs.
01:41 Mais oui je vous confirme la circulation est coupée et il y a un sacré bazar dans cette avenue Émile Zola.
01:47 Et tout ça se fait d'une manière bonne enfant si j'ose dire ?
01:50 Oui très bonne enfant, les parisiens qui sont évidemment un petit peu surpris de voir des tracteurs en plein cœur de Paris,
01:55 accueillent chaleureusement.
01:57 Je pense que là il est possible qu'Anne Hidalgo nous fasse un arrêt cardiaque.
02:02 Ce qu'on ne souhaite pas bien évidemment, mais de voir ces tracteurs dans Paris.
02:09 Là on n'est plus dans des SUV, on est dans des voitures ou dans des automobiles en dehors de tous les critères.
02:19 Oui tout à fait, mais les parisiens sont surpris mais assez chaleureux avec les agriculteurs.
02:25 On voit des applaudissements, là ils roulent donc c'est un petit peu compliqué de communiquer.
02:29 Mais tout à l'heure au début du cortège porte de Saint-Cloud, quand ils pouvaient discuter avec eux,
02:33 on les a entendu vraiment venir les soutenir, soutenir leur cause et leur mobilisation.
02:39 On sent qu'il n'y a pas du tout de ras-le-bol du côté des parisiens, ils sont vraiment derrière leurs agriculteurs.
02:44 Et Martin Lange qui est avec nous sur le terrain, vous pouvez évaluer le cortège ?
02:50 S'il fait 500 mètres, s'il fait 1 km, s'il est un peu plus long que cela ?
02:54 Il n'est pas très très long, il doit faire 200 à 300 mètres.
02:58 Il y a une cinquantaine de tracteurs sur deux voies à peu près, donc vous voyez 25 tracteurs de chaque côté,
03:03 plus l'écart de CRS à l'avant et à l'arrière, je dirais qu'il fait 200-300 mètres.
03:06 Mais ça fait quand même une belle partie de l'avenue Émile Zola alors qu'on va arriver sous le métro aérien boulevard de Grenelle.
03:13 Et juste petite anecdote Pascal, on a traversé la Seine tout à l'heure devant Europ1 sur le pont Mirabeau,
03:18 et tous les tracteurs se sont arrêtés pour prendre une petite photo, enfin les agriculteurs se sont arrêtés pour prendre une petite photo de leur tracteur devant la tour Eiffel, évidemment.
03:26 Écoutez, vous voulez que je dise quelque chose Martin ? Je vous envie, je vous envie d'être sur le terrain, d'avoir pourquoi ?
03:31 Parce que c'est une image unique, je pense que je suis à Paris depuis 1986, je n'ai pas souvenir d'avoir vu un défilé de tracteurs dans Paris, M. Legras ?
03:41 - Je crois, mais on n'est pas loin, je pense que c'était en 1982 où il y a eu une culture de blé sur les Champs-Elysées, dans ces années-là.
03:49 Si vous regardez dans vos... - Alors je me souviens effectivement de cela,
03:53 - 82-84, je sais plus bien. - J'avais l'impression même que c'était peut-être plus tard, de voir tous les champs comme ça traversés par du blé.
04:02 - Je sais que c'est dans ces années-là. - 89, mais en tout cas c'était peut-être pas une manifestation,
04:06 - Non, non, non. - Mais là, Martin, c'est vrai que c'est le charme des reporters, vous vivez un moment qui est unique,
04:13 et puis il y a encore, disons-le, c'est assez bon enfant et c'est sympathique, il faut que ça le reste d'ailleurs,
04:18 même si sur le fond, les revendications des agriculteurs sont extrêmement importantes,
04:22 on va en parler avec M. Legras, et notamment avec les propos de, non pas les propos, mais ce qu'a failli être la décision d'Emmanuel Macron,
04:30 de vouloir parler avec les soulèvements de la terre, qui sont quand même des zadistes et des énergumènes zadistes,
04:36 qui attaquent vos plantations et attaquent vos exploitations.
04:43 - Comme j'ai pu le dire à Romain ce matin, je pense qu'il manquait plus que les black blocs et je pense que la cour était pleine.
04:48 - Hum. - Je comprends pas, mais je...
04:52 Ce qui est important, c'est ce que disait ce matin, il y a 15 jours on était interdit d'être à Paris,
04:58 aujourd'hui on rentre avec les forces de l'ordre, avec les klaxons, donc comme quoi, comme dit le proverbe,
05:06 tout vient d'un point à qui sait attendre, puisque quel retournement de situation, donc je pense qu'il y en aura d'autres, il y en a déjà eu d'autres,
05:13 mais je trouve vraiment dommageable le comportement aujourd'hui de nos responsables politiques,
05:20 où on demande de discuter, d'avancer pendant un mois et ils nous sortent un mélange de je sais pas quoi,
05:26 pour venir sur le ring avec du... Bon de toute façon comme on avait dit, on savait comment ça allait se passer,
05:32 M. Macron aurait été sur une estale, et il aurait dit voilà, poser des questions, c'est une bonne question,
05:38 il aurait répondu, une autre question, et puis voilà, tout le monde serait reparti de son côté.
05:42 Mais c'est pas ce qu'on demande, nous ce qu'on voulait c'est trouver une solution au problème du monde agricole.
05:47 - Et ce que vous demandez, j'étais ce matin avec M. Convert, c'est Anne et Blanche notamment,
05:50 en fait le nerf de la guerre c'est la trésorerie, faut vous aider dans ce moment difficile,
05:54 donc Anne et Blanche avec les emprunts, Anne et Blanche avec les cotisations,
05:58 simplification ça va prendre un peu plus de temps, mais l'Anne et Blanche ça peut être décrété très vite.
06:03 Alors l'Elysée a quand même admis ce vendredi, et c'est une dépêche de 12h09,
06:08 une erreur de communication après avoir évoqué la veille l'invitation de l'association écologiste
06:12 "Les soulèvements de la terre" à un débat au salon de l'agriculture,
06:15 ce qui a provoqué la colère du syndicat agricole, les soulèvements de la terre n'ont été ni conviés ni contactés,
06:20 il s'agit d'une erreur faite lors de l'entretien avec la presse en amont de l'événement, c'est la presse.
06:25 C'est la faute de la presse ! Non mais franchement !
06:29 Moi alors je peux vous dire que j'ai eu les journalistes lorsque cette info a été donnée,
06:34 c'est Thomas Bonnet de CNews qui me l'a dit, de la même manière que vous parliez de Romain tout à l'heure c'était Romain Desarbres,
06:39 Thomas Bonnet et tous les journalistes lorsqu'il y a eu un brief de l'Elysée, ils ont posé trois fois la question,
06:45 trois fois "est-ce que soulèvement de la terre ?" parce qu'ils étaient étonnés les journalistes,
06:49 "vous êtes sûr que soulèvement de la terre est invité ? Vous êtes sûr que soulèvement de la terre est adonné ?"
06:53 Et c'est pas la presse, et il nous l'a raconté hier soir, Thomas Bonnet, il était à l'antenne sur CNews.
06:59 Bon, on marque une pause à 12h12 et on en parle ensemble et puis on fera peut-être un aller-retour avec Martin Lange,
07:06 évidemment quand les tracteurs seront arrivés devant les Invalides, devant le tombeau de Napoléon.
07:12 A tout de suite !
07:12 Et vous pouvez réagir avec Pascal Praud de 11h à 13h sur Europe 1, vous composez ce numéro.
07:16 Appelez Pascal Praud au 01 80 20 39 21.
07:20 Europe 1.
07:21 Pascal Praud et vous.
07:22 Je vous propose peut-être, avant d'être avec Patrick Legrain, d'écouter Arnaud Rousseau qui est le président de la FNSEA, il était ce matin sur BFM.
07:31 Je n'irai pas à ce grand débat, je l'ai indiqué hier soir, ce qui se passe est incompréhensible,
07:37 et le cynisme qui prévaut à tout ce que j'observe est intolérable pour les gens que je représente.
07:43 Depuis près d'un mois, en responsabilité toujours, nous avons été échangés avec le Premier ministre,
07:49 avec l'ensemble des ministres, j'ai moi-même répondu à l'invitation du président de la République mercredi dernier.
07:55 L'idée que les agriculteurs puissent exprimer leur colère au président de la République nous paraissait importante,
08:00 pour qu'ils entendent les réalités de la colère profonde qui existe sur le terrain.
08:04 On ne peut pas tout tolérer, vous voyez, l'esprit de responsabilité ne se départie pas de convictions profondes,
08:11 et la manière, encore une fois, où le cynisme qui ont prévalu à cette espèce d'organisation, nous ne la comprenons pas.
08:17 Vous savez, la politique c'est autre chose que de la com' ou du show.
08:20 Je voudrais rappeler que ce mouvement, que le gouvernement lui-même a tenté de dissoudre,
08:26 aujourd'hui lance des cocktails Molotov sur les gendarmes et détruit les biens des agriculteurs.
08:31 Qui peut imaginer que les conditions du dialogue soient réunies dans ces conditions ?
08:36 Personne, personne de sérieux ne peut l'imaginer.
08:39 Marc Fesneau, qui est le ministre de l'Agriculture, a reconnu ce matin une erreur.
08:42 Ça ne m'intéresse pas de dire et de chercher des bouquets mystérieux.
08:46 Je considère que c'était une idée...
08:47 C'est la présidence de la République, Marc Fesneau, qui a fait cette annonce.
08:49 Je considère que c'était une invitation qui était inopportune,
08:53 compte tenu du contexte, mais au-delà du contexte, compte tenu de la nature de ce que sont les soulèvements de la terre.
08:58 D'ailleurs, ce n'est pas une organisation, c'est une belle archipelle de gens...
09:01 Un collectif, d'accord.
09:02 ...dont le modèle d'expression est plutôt le cocktail Molotov.
09:06 Donc, on ne discute pas avec ces gens-là, c'est très bien ainsi.
09:08 Donc, vous vous désolidarisez de cette idée ?
09:10 Mais, je trouve que ce n'est pas la question de se désolidariser.
09:12 L'Élysée, hier, a exprimé le fait qu'il trouvait qu'effectivement, ça avait créé trop d'émoi.
09:18 Et donc, je ne reviens pas là-dessus.
09:19 Je considère qu'on a besoin de trouver les voies du débat
09:22 et que les soulèvements de la terre ne sont pas ceux qui sont les plus à même,
09:26 non seulement d'avoir un débat apaisé, mais au fond, ils ne veulent pas débattre.
09:28 Les soulèvements de la terre étaient nés en janvier 2021 dans l'ex-ZAD,
09:33 ZAD, c'est-à-dire zone à défendre,
09:35 l'ex-ZAD de Notre-Dame-des-Landes,
09:37 où le projet d'aéroport a finalement été abandonné.
09:40 Et vous connaissez le profil de ces militants,
09:42 c'est des militants radicaux, écolos, violents parfois,
09:45 énergumènes, aussi de temps en temps énergumènes, énervés,
09:50 et effectivement, je pense que c'est compliqué de discuter avec eux.
09:54 Mais, au fond, je ne voudrais pas qu'on parle de cela,
09:56 parce que tout le monde est d'accord, Patrick Legra,
09:58 sur les soulèvements de la terre,
10:00 et tout le monde a du mal à comprendre le président Macron.
10:03 En revanche, je voudrais qu'on parle effectivement de ce que vous réclamez aujourd'hui,
10:06 et qu'est-ce qui va se passer si vous n'avez pas gain de cause ?
10:10 - Déjà pour dire, je trouve que les propos aussi bien de M. Faineau et de M. Rousseau,
10:15 on est 100% d'accord avec eux.
10:17 Je pense que si M. Rousseau avait demandé justement une entrevue,
10:20 c'est qu'il sent que la base des agriculteurs,
10:25 l'ensemble des agriculteurs sont insatisfaits de la tournure des événements depuis un mois,
10:30 et on craint, quand je dis "on" aussi bien nous que je pense d'autres syndicats,
10:35 craignent qu'il y ait des débordements, parce que
10:37 erreur sur erreur sur erreur...
10:39 - Mais alors c'est ça qu'on ne comprend pas. Depuis un mois.
10:41 Alors, il y a des choses, je comprends qu'il faut un peu de temps pour la simplification,
10:45 ça ne se fait pas tout de suite, j'imagine.
10:47 Il y a des choses en revanche que...
10:49 Les contrôles vont continuer, ce que disait Christian Convert ce matin,
10:52 mais les contrôles ne seront pas suivis de sanctions,
10:55 puisque les normes vont changer.
10:57 La simplification va se mettre en place.
10:59 - Pourquoi les contrôles continuent-ils ?
11:01 - À la rigueur qu'il y ait des contrôles, mais en fait,
11:03 on dirait que chaque mot est pesé.
11:05 On l'a vu avec les 4% de jachères qui sont devenus 4% d'agro-culture,
11:11 des cultures à base de protéines ou des SIE,
11:15 c'est-à-dire qu'il y a une volonté de ne rien accepter
11:19 de ce que souhaitent les agriculteurs.
11:21 Alors qu'on se mettrait autour d'une table, c'est ce qu'on avait dit,
11:23 sur n'importe quel conflit vous mettez tout le monde,
11:25 tous les syndicats, tout le monde, on dit "il faut que ce soir ou demain on trouve une solution".
11:27 - Mais qu'est-ce qui s'est passé il y a un mois alors ?
11:29 Pourquoi vous avez arrêté ?
11:31 C'est qu'on vous a promis quand même des choses qui...
11:33 - Au niveau des arrêts où on avait donné le Premier ministre,
11:35 nous il y a deux choses.
11:37 Déjà, la première chose c'est qu'on avait quand même 90 personnes
11:41 qui étaient à droite à gauche dans les commissariats,
11:43 on sentait que ça allait monter, donc nous, à notre niveau,
11:45 on a préféré voir l'ensemble des groupes parlementaires à l'Assemblée,
11:48 pour expliquer le problème,
11:50 et puis on savait que de toute façon la FNSEA avait décidé,
11:53 enfin elle l'a décidé le lendemain, mais on savait en interne
11:55 que la décision était d'arrêter.
11:57 Mais quand je dis toujours, on a décidé d'arrêter au niveau national,
12:00 mais nous, à notre niveau, au niveau des régions,
12:03 il n'y avait plus de décision nationale, c'est-à-dire que ça a continué,
12:05 mais au niveau des régions et sous la responsabilité des régions ou des producteurs.
12:09 Ça c'est le premier point.
12:11 Le deuxième point, on nous avait donné un calendrier,
12:13 où vous vous souvenez, on nous a dit "avant le salon,
12:15 90% des problèmes seront réglés",
12:17 sauf qu'aujourd'hui, avant le salon,
12:19 on a 90% de promesses et on a toujours rien.
12:21 - Donc l'année blanche, par exemple, est-ce que
12:23 certains se sont engagés, parce que ça c'est de la trésorerie,
12:26 votre problème numéro un c'est la trésorerie.
12:28 Il y a des problèmes à court terme et des problèmes à long terme.
12:31 - Alors je vais vous dire ce que je pense, puis je vais vous dire ce qu'on m'a dit.
12:34 Ce que je pense, c'est qu'aujourd'hui,
12:36 sur cette année blanche, qui est un report d'annuité,
12:38 qui ne coûte rien à l'État, je ne vois pas pourquoi,
12:41 on la supprime. Sur le deuxième point, enfin on ne veut pas l'appliquer,
12:44 sur le deuxième point, sur les aides de trésorerie,
12:47 je dirais très rapide, ce qui permettrait d'aller au moins jusqu'à la saison prochaine,
12:50 il faut quand même relativiser
12:53 la demande. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, si on n'avait pas accepté
12:56 du blé à 100 balles de l'Ukraine, des poulets dégueulasses,
12:59 parce que je pèse mes mots volontairement depuis deux ans,
13:02 on ne serait peut-être pas à des prix aussi catastrophiques et des problèmes de trésorerie.
13:05 - Ils arrivent d'où ces poulets que vous appelez dégueulasses ?
13:08 Du marché européen ou extra-européen ?
13:11 - Avec l'autorisation de l'Ukraine d'importer
13:14 de l'Ukraine et d'autres pays sans taxe en Europe.
13:17 Donc c'est comme s'ils étaient européens.
13:20 - Oui, mais c'est des extra-européens. - Oui, mais au même prix que les européens.
13:23 - Ça j'entends bien. - Sans normes. - Ils arrivent d'où ces poulets ?
13:26 - Droite à gauche, je regardais l'autre fois,
13:29 il y avait un producteur, il a 72 hectares de...
13:32 720 000 m² de poulets
13:35 en Ukraine. Vous imaginez ? 720 000, 72 hectares.
13:38 - Et ça, ces poulets, ils arrivent sur le marché français, ils sont vendus où ?
13:41 - Vous savez très bien que la coordination rurale
13:44 n'est pas très introduite dans les filières. - Donc c'est grande distribution ?
13:47 - Grande distribution, industrie... - Donc qu'est-ce qu'il faudrait faire ? Il faudrait que la grande
13:50 distribution soit éthique
13:53 d'une certaine manière et refuse d'acheter
13:56 ces poulets, et peut-être que les consommateurs ne les achètent pas non plus
13:59 parce qu'ils sont moins chers. - Un, c'est certain que c'est un problème
14:02 parce qu'évidemment ils sont moins chers. Deux, comme j'ai dit, vous pouvez mettre
14:05 un gendarme derrière chaque supermarché ou derrière
14:08 chaque industriel, c'est pas le problème. Aujourd'hui le problème, c'est de sanctionner
14:11 le produit en... comment dire ?
14:14 - En abo ? - Non, non, en apparent.
14:17 C'est-à-dire si vous dites ce qu'on n'arrive pas à voir, aujourd'hui un produit qui est transformé
14:20 en France, c'est le label France. Ça fait des années qu'on le demande.
14:23 Si demain vous mettez "Produit ne répondant pas à la norme française",
14:26 "Produit dont une partie ne correspond pas"
14:29 parce qu'aujourd'hui c'est la... on a des...
14:32 Si demain vous mettez ça sur le produit, y'a pas besoin de mettre des contrôles.
14:35 Tout de suite, vous le savez très bien, si les gens se rendent compte que c'est plus français,
14:38 y'en a qui acheteront, mais beaucoup moins. Aujourd'hui, la volonté de tromper
14:41 le consommateur, il y aura toujours cette possibilité,
14:44 vous le savez pertinemment. - Mais le consommateur, on va pas être hypocrite non plus,
14:47 il va au moins cher, donc un poulet, ce poulet-là de l'Ukraine,
14:50 il est vendu combien, vous le savez, en distribution ?
14:53 - Je sais pas, je sais pas... C'est une question de prix, comme on disait,
14:56 parfois il est congelé depuis des mois, des années.
14:59 Aujourd'hui, y'a tout un problème sanitaire, aujourd'hui. Et ce problème sanitaire,
15:02 y'en a... pourquoi on nous dit aujourd'hui que d'un second, on vient de faire
15:05 des contrôles et on trouve par exemple 372 cas de
15:08 contrôles sur 1000 qui sont scandaleux ? - J'ai compris, effectivement,
15:11 ça c'est pour le libre-échange, et vous voulez effectivement arrêter,
15:14 et ça on peut l'entendre, et puis sur la trésorerie,
15:17 je répète, cette volonté d'année blanche,
15:20 ça le gouvernement peut prendre... - Une année blanche pour les prêts,
15:23 où ça ne coûte rien à qui que ce soit, c'est uniquement
15:26 un déclaration, et après les aides-trésoreries, ça a déjà été fait
15:29 avec Sarkozy... - Mais vous pourrez payer l'année prochaine, à votre avis,
15:32 cette année blanche, parce que vous paierez double l'année prochaine !
15:35 - Non, en fait, quand vous avez, je prends l'exemple, il reste 3 ou 4 annuités,
15:38 une année blanche, au lieu de finir en
15:41 2030, par exemple, on décale d'un. - D'accord, on décale.
15:44 - Donc non, ça donne vraiment un souffle qui coûte
15:47 quasiment rien, aussi bien à l'État qu'à la banque, puisque c'est le producteur,
15:50 mais ça lui donne du souffle. Et le souffle est d'autant plus
15:53 intéressant que le gouvernement a la volonté de changer plusieurs choses,
15:56 s'il change pas grand-chose. Alors ça c'est le premier point. Mais le deuxième
15:59 point qui est ordu, et c'est là où on se méfie, c'est quand on discute,
16:02 comme il a pris l'engagement, ce qui nous dérange pas avec l'Ukraine,
16:05 d'avoir d'une visibilité sur 10 ans, comme il a dit,
16:08 sur la visibilité en France, et ben on a 3 mois, 6 mois,
16:11 on n'arrive même pas à avoir 5 ans ! Parce que si vous supprimez quelque chose
16:14 là, on est en manifestation, et que vous leur mettez le double en 2025,
16:17 c'est quoi le gain ? Et ça aujourd'hui, on n'arrive pas à avoir de lisibilité
16:20 aussi bien en France qu'en Europe. Et donc
16:23 c'est ça aussi qu'on souhaite, parce que nous faire un cadeau là, et puis
16:26 nous le supprimer l'année prochaine, vous avez compris, on retombe dans le même travers.
16:29 - Merci beaucoup de ces
16:32 explications. On marque une pause peut-être, et on revient.
16:35 - A tout de suite sur Europe 1, vous écoutez Pascal Praud.
16:38 - Appelez Pascal Praud au 01 80 20 39 21
16:41 - Europe 1, le journal permanent
16:44 - Émilie Dez à 12h30
16:47 - Les soulèvements de la Terre n'ont été ni conviés,
16:50 ni contactés, assure l'Élysée, qui reconnaît une erreur de
16:53 la communication après avoir évoqué l'invitation des soulèvements
16:56 de la Terre avec la presse, hier, invitation, qui a provoqué
16:59 la colère des agriculteurs. Le président de la FNSEA
17:02 a annoncé qu'il ne participerait pas demain au débat organisé
17:05 avec Emmanuel Macron. Le président du salon de l'agriculture
17:08 s'attend à des échanges virils avec le chef de l'État.
17:11 Madjoubi veut saisir la justice
17:14 pour retourner auprès de sa famille en France. L'imam de Bagnole
17:17 sur 16 a été expulsé vers la Tunisie hier, moins de 12h
17:20 après son interpellation. Il est accusé d'avoir tenu des propos
17:23 haineux dans ses prêches. Gérard Miller, visé par une enquête
17:26 pour viol et agression sexuelle, le parquet explique avoir
17:29 reçu six signalements pour des gestes à minima
17:32 sexués non consentis entre 1995 et 2005.
17:35 Le psychanalyste assure n'avoir contraint personne.
17:38 Le Conseil de l'Europe réaffirme son soutien
17:41 indéfectible à l'Ukraine, le pays qui entrera
17:44 demain dans sa troisième année de guerre avec la Russie.
17:47 Selon un sondage chez ESA pour Europe 1, C News et le JDD
17:50 43% des Français estiment
17:53 qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne serait
17:56 une mauvaise chose pour la France. Le cinéma
17:59 réunit à l'Olympia ce soir, 49e cérémonie des Césars
18:02 à suivre sur Europe 1 et Canal+. Le film
18:05 "Anatomie d'une chute" a récolté 11 nominations.
18:08 Et puis Marseille affrontera Villareal en 8e de finale de la Ligue
18:11 Europa. Les Espagnols coachés, Pascal, par Marcelino
18:14 qui est l'ancien coach de Marseille.
18:17 - Vous avez bien raison de le préciser. 12h31
18:20 on vous retrouve à 14h, Emilie Dez ? - À 14h. - Merci beaucoup.
18:23 Europe 1, Pascal Praud.
18:26 12h à 13h, vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
18:29 - Nous sommes avec François Veilliret qui est porte-parole de l'association
18:32 Génération Futur. Bonjour François Veilliret.
18:35 - Bonjour. - Votre sentiment sur
18:38 ce salon de l'agriculture qui arrive et peut-être
18:41 vos demandes ?
18:44 - Alors le salon de l'agriculture c'est toujours un moment
18:47 important. On parle beaucoup d'agriculture. Alors il y avait justement ce
18:50 grand débat qui est prévu demain, qui a l'air un peu mal
18:53 parti puisque la FNSE a annoncé qu'elle ne sera pas
18:56 représentée. Je ne suis pas sûr que la coordination rurale n'ait pas
18:59 pris une position similaire. Nous on était invités
19:02 au débat. On va suivre comment ça évolue mais un débat
19:05 sans les principaux syndicats agricoles, ça n'a plus
19:08 tellement de sens. L'idée c'est quand même d'avoir un débat
19:11 apaisé pour pouvoir confronter des visions qui sont
19:14 sans doute différentes mais pouvoir un peu s'écouter
19:17 pour pouvoir faire évoluer les choses, sortir de ces positions pour
19:20 imaginer ensemble l'évolution de l'agriculture
19:23 dans les années qui viennent. Ça c'est notre point de vue.
19:26 Une agriculture qui est à la fois nourrice légèrement
19:29 mais en même temps respecte mieux l'environnement, etc.
19:32 C'est ça qu'on a tenu dans le débat. Là ça a l'air un peu
19:35 tendu pour avoir un débat apaisé, nous semble-t-il.
19:38 - C'est-à-dire que vous êtes sur des positions qui me semble-t-il sont souvent
19:41 radicales et ne sont pas forcément étayées et qui me
19:44 paraissent idéologiques. Je prends souvent
19:47 l'exemple du glyphosate. J'imagine que vous êtes
19:50 contre le glyphosate. - Alors
19:53 nous on est ni pour ni contre rien a priori si vous voulez.
19:56 On remarque que les agences sanitaires
19:59 européennes ont un point de vue, que
20:02 nos agences scientifiques comme par exemple l'Institut
20:05 national de la recherche médicale publique française
20:08 a un point de vue totalement différent en se basant sur des études
20:11 très nombreuses. Ils ont fait une revue de 30 années de la littérature scientifique
20:14 publiée, donc la revue au comité de lecture.
20:17 Et donc on est bien obligés d'entendre ces scientifiques
20:20 qui ont déposé
20:23 lors de l'enquête publique européenne sur la réhomologation
20:26 du glyphosate avec des arguments... - Manifestement le glyphosate est autorisé
20:29 en France et il le sera encore.
20:32 Et effectivement vous avez du mal à accepter
20:35 ces décisions qui sont prises pour souvent des
20:38 raisons idéologiques. Je le dis, alors monsieur Legras connaît
20:41 beaucoup mieux. - C'est votre analyse. - C'est mon analyse.
20:44 Je connais les mouvements
20:47 idéologiques et je connais
20:50 vous savez les agriculteurs ils sont au contact du glyphosate tous les jours
20:53 donc s'ils pensaient pour eux que c'était un danger
20:56 ils ne l'utiliseraient pas, évidemment pas.
20:59 - Ils craignent que ce soit un danger pour eux justement, c'est ça qui nous inquiète
21:02 parce qu'en lisant la littérature scientifique, je vous invite
21:05 à faire de même, il y a de quoi s'inquiéter. - Je l'ai lu
21:08 parce que c'est un sujet qui m'intéresse et manifestement le consensus
21:11 sur ce sujet n'existe pas de votre côté comme vous semblez
21:14 le dire. Mais monsieur Legras peut-être vous interroger ou
21:17 échanger avec vous sur ces revendications écologiques.
21:20 - Non mais, génération future, on met la pression
21:23 sur l'Europe pour nous supprimer entre autres 5 matières actives
21:26 fondamentales dont le flux Anisette.
21:29 Génération future c'est essentiellement l'interlocuteur que vous avez
21:32 auprès de vous et
21:35 leur démarche est claire, c'est que si on ne fait pas ce qu'ils souhaitent
21:38 ils menacent de saisir la cour européenne.
21:41 Donc on est comme on dit dans un système, c'est vrai qu'ils parlent bien
21:44 je le conçois, mais sur le terrain c'est...
21:47 et en général c'est des comportements qui sont totalement
21:50 opposés de la discussion, c'est-à-dire qu'ils ont un objectif
21:53 payé en général par d'autres organismes
21:56 qui mettent une certaine pression pour supprimer les matières actives.
21:59 Mais après... - Qu'est-ce que vous appelez les matières actives ?
22:02 - C'est les produits phyto-pharmaceutiques qui sont indispensables
22:05 aujourd'hui, comme des désherbants, par exemple vous avez le flux Anisette
22:08 qui doit être supprimé, c'est 4 millions d'hectares
22:11 c'est-à-dire que demain vous n'avez plus ça, vous avez 4 millions
22:14 c'est-à-dire c'est 20-25 millions d'hectares de céréales qui vont
22:17 produire 20-30-50% de moins. Donc oui,
22:20 je conçois qu'il y a ces convictions, mais cette conviction va
22:23 à l'encontre du monde agricole en général. - Et on sait très bien
22:26 que derrière parfois ces convictions écologiques
22:29 il y a une volonté de décroissance, il ne faut pas être dupe, et on
22:32 retrouve des gens qui sur l'échiquier politique sont placés
22:35 à l'extrême gauche parce qu'ils veulent un autre mode de vie
22:38 et pourquoi pas d'ailleurs, je ne le conteste pas
22:41 mais mon travail à moi c'est de le décrypter, que parfois derrière l'écologie
22:44 c'est un autre mode de société
22:47 que certains veulent prôner, monsieur Veillerette.
22:50 - Et aucune proposition positive. - Alors je ne sais pas comment vous pouvez nous
22:53 classer à l'extrême gauche, puisqu'on a un mouvement dans lequel
22:56 il y a des gens qui ont des opinions politiques tout à fait variées.
22:59 - Bah écoutez, j'ai un peu d'habitude, les gens de l'Azad, les gens de
23:02 soulèvement de la terre que j'ai vu en oeuvre
23:05 - On ne fait pas partie des soulèvements de la terre, on est complètement indépendants. - Les mouvements écologistes
23:08 et radicaux, je les classe plutôt à gauche, voire très à gauche effectivement
23:11 - Je ne sais pas si vous permettez de dire qu'on est radicaux
23:14 - Vous savez, tous les auditeurs qui m'entendent
23:17 ils ont bien compris parfois
23:20 que l'écologie est un fauné
23:23 peut-être pas pour vous, je ne vous accueille pas personnellement
23:26 mais je vous dis parfois
23:29 c'est un fauné pour prôner un autre type de société
23:32 je le sais, tout le monde le sait. - Alors ça il ne s'agit pas de ça
23:35 dans le cas qu'on évoque, les matières actives qui sont effectivement
23:38 attaquées par Génération Futur au niveau européen
23:41 elles le sont parce que nous travaillons avec des scientifiques
23:44 nous avons des toxicologues qui travaillent pour nous, spécialisés d'ailleurs
23:47 dans le réglementaire sur les produits biocides et phytosanitaires
23:50 et donc ayant analysé les dossiers
23:53 on s'aperçoit qu'il y a des matières actives qui sont effectivement
23:56 mal évaluées, qui ont une dangerosité qui d'après nous
23:59 aurait nécessité qu'elles ne soient pas homologuées
24:02 et c'est celle-là qu'on attaque, on n'attaque pas tout et n'importe quoi
24:05 et si on a des matières actives qui nous semblent scientifiquement
24:08 mal ficelées, avec d'énormes faiblesses qui mettent en danger
24:11 à la fois l'environnement et la santé, d'ailleurs la santé des utilisateurs
24:14 en premier, et bien oui c'est notre droit de les attaquer au niveau européen
24:17 on verra bien après ce que disent les tribunaux, mais on exerce
24:20 on est dans un état de droit, dans un continent de droit, l'Europe
24:23 où on peut effectivement contester un certain nombre de décisions
24:26 pour peu qu'on ait un argumentaire fondé, scientifiquement et juridiquement
24:29 c'est ce qu'on a fait, je n'appelle pas ça être extrême
24:32 c'est un droit de citoyen fondamental dans un état de droit.
24:35 - Mais personne ne vous empêche de le faire et c'est pourquoi d'ailleurs
24:38 ce grand débat qui n'a pas lieu au Salon de l'Agriculture, il a lieu
24:41 à Europe 1 en ce moment, entre
24:44 monsieur Veilleret et monsieur Legras
24:47 vous serez vous-même au Salon de l'Agriculture
24:50 monsieur Veilleret ? - J'ai été invité à participer au grand débat
24:53 par principe nous on accepte toutes les invitations
24:56 au débat parce qu'on est pour qu'il y ait un débat, confronter les opinions
24:59 - Est-ce que vous y serez demain ? - Moi je m'y rendrais
25:02 si le débat a lieu et a lieu de manière satisfaisante
25:05 - Oui mais ça, ça va bourder, j'ai l'impression que vous avez un peu peur
25:08 d'y aller, j'entends dans votre voix comme une sorte de réticence
25:11 et c'est pour ça que je vous pose une question simple, est-ce que vous y serez
25:14 ou est-ce que vous n'y serez pas ? - Ah non mais ma réponse
25:17 est extrêmement claire, on m'a demandé hier si je voulais participer
25:20 dans les conditions qui étaient un débat complet, j'ai dit bien sûr
25:23 parce que ça m'a pas pris longtemps pour répondre, on dit toujours
25:26 oui, maintenant un débat dans lequel il y aurait ni
25:29 la FNSEA, peut-être pas la coordination rurale
25:32 et peut-être pas la moitié des autres invités, c'est plus
25:35 un débat intéressant, un débat pour débattre avec tout le monde
25:38 oui, un débat tronqué dans un climat délétère comme ça semble
25:41 être le cas, non. - C'est des positions
25:44 tellement éloignées, je vais vous dire, c'est des positions
25:47 tellement éloignées que je vois pas comment
25:50 vous pouvez trouver un accord
25:53 - Je vais vous donner un exemple qui montre le contraire, monsieur Proulx
25:56 sur la question de l'étiquetage qui a été évoqué
25:59 par votre invité à l'instant, on peut être d'accord
26:02 effectivement nous on est pour une transparence sur l'étiquetage
26:05 sur la provenance, là-dessus on est d'accord. - Oui mais c'est pas l'essentiel
26:08 - Sur le revenu agricole, on est aussi d'accord sur beaucoup de choses
26:11 - Oui mais le nerf de la guerre, vous le savez bien, c'est les produits
26:14 parce que vous, vous êtes en gros, si je résume, pour aucun produit
26:17 et la nature elle doit être domestiquée
26:20 parce qu'autrement si vous mettez aucun produit... - On est d'abord
26:23 pour le retrait des produits, effectivement les plus dangereux qui ne correspondent pas
26:26 à des normes de sécurité suffisantes et c'est ça dont il s'agit
26:29 il s'agit pas de privé des agriculteurs qui ont des moyens de travailler
26:32 - Mais tout le monde est d'accord pour retirer, vous croyez que j'ai envie de prendre
26:35 des produits et manger des choses - Ah bah non, je suis sûr que non
26:38 - Mais en revanche il y a des produits qui ne sont peut-être pas dangereux
26:41 et que vous avez classé dangereux et c'est là que la discussion commence
26:44 vous le savez bien - Après ça, il y a tout
26:47 - Je ne veux pas juger, je ne suis pas un expert de ça
26:50 mais le glyphosate, je m'aperçois qu'il y a un consensus pour expliquer
26:53 que ce produit n'est sans doute pas dangereux pour l'homme
26:56 - Il n'y a justement pas de consensus, c'est là où je pense, avec tout respect
26:59 - Monsieur Legras, est-ce que vous voulez réagir sur le glyphosate ?
27:02 - Ce qui me dérange, c'est qu'il y a beaucoup de gens dans notre métier
27:05 qui sont contre ce qu'on peut utiliser mais qui ne proposent rien
27:08 et qui sont par contre beaucoup moins virulents sur les importations
27:11 ou les groupes qui importent les produits et je pense que
27:14 avant de critiquer ce que l'on fait
27:17 ce que l'on essaye de faire, puisque je pense quand même que vous savez
27:20 que la France est quand même un des pays, si ce n'est le pays
27:23 qui produit le mieux et que tout le monde en vit
27:26 moi je dis toujours, donnez-moi votre modèle de production
27:29 ou le pays qui fait mieux que nous les producteurs français
27:32 et ça, à chaque fois, il y a un blanc
27:35 - Je pense que vous avez mal compris notre position et où on est pour les clés aux mémoires
27:38 - Vous permettez, je pense que vous avez eu assez la parole
27:41 - Non mais justement, attendez que j'ai fini
27:44 je pense qu'aujourd'hui de dire que ça ne va pas, ça c'est à la portée de n'importe qui
27:47 et ça on le sait, c'est le système français
27:50 je ne suis pas d'accord et on peut faire mieux, moi ce que je vous demande c'est de donner un modèle
27:53 d'un autre pays qui travaille mieux que les producteurs français
27:56 et je pense que là on avancera, faire un pas c'est aussi regarder ce qui est bien
27:59 et moi regarder des modèles, donnez-moi des modèles de pays qui travaillent mieux qu'en France
28:02 et je pense qu'après on pourra se mettre autour de la table
28:05 - Il est 12h40 et vous voulez répondre M. Weyret ?
28:08 - Ah oui volontiers, je vous en prie
28:11 - Oui, mais on est tout à fait favorable, et là je pense qu'on sera d'accord sur ce point-là
28:14 à revoir, à barrer la voie des importations
28:17 de produits alimentaires par exemple
28:20 qui n'ont pas été produits en respectant les mêmes normes sociales et environnementales
28:23 qu'en France et en Europe, là-dessus je pense qu'on est d'accord
28:26 parce qu'on sait que cette concurrence déloyale est défavorable à la fois
28:29 pour les professionnels agriculteurs que vous êtes et pour les consommateurs d'alcool
28:32 on est d'accord, il n'y a pas d'opposition systématique
28:35 ça n'a rien à voir avec ça. Et maintenant, sur les solutions
28:38 parce qu'il s'agit bien de ça, vous avez raison de le pointer
28:41 pour produire autrement, vous savez, moi je fais partie de ceux
28:44 qui ont suivi le plan EcoFITO depuis le début, il y a eu de nombreuses
28:47 recherches, il y a eu de nombreux travaux de groupes de producteurs
28:50 par exemple en grande culture qui montrent qu'on peut faire
28:53 avec -50% de pesticides, moi j'ai moi-même
28:56 travaillé avec un ingénieur agronome
28:59 qui a travaillé avec un groupe d'agriculteurs dans le département de l'Eure
29:02 qui ont fait du -50% au moins de pesticides
29:05 depuis de nombreuses années avec des bons résultats économiques
29:08 et c'est ce type de système de production, de technique
29:11 qu'il faut répandre et pour lequel il faut aider les agriculteurs
29:14 à avoir des idées et travailler avec. Il y a des solutions.
29:17 - Merci en tout cas de votre courtoisie parce que c'est agréable d'échanger avec vous
29:20 puisqu'on peut échanger argument contre argument
29:23 et puis après l'auditeur se fait son avis et puis
29:26 c'est des sujets en demande. En revanche, qui sont difficiles pour
29:29 le journaliste que je suis parce qu'il demande une expertise
29:32 qu'évidemment je n'ai pas. Je ne peux pas juger si un produit
29:35 est dangereux ou pas. J'écoute les uns
29:38 et les autres et c'est difficile de se faire une opinion parfois
29:41 définitive. En tout cas merci monsieur Weyred, je rappelle
29:44 que vous êtes porte-parole de l'association Génération Futur.
29:47 Génération Futur, c'est un peu également
29:50 Olivier Guedec. - Oh là là, ça c'est des transitions !
29:53 - Mais non mais vous incarnez... - Mais rien n'est écrit là !
29:56 - Vous incarnez la génération future !
29:59 - Je sais pas si je suis plus brillant !
30:02 - Un jour je serai de l'autre côté du poste. - Oh non, ne dites pas ça !
30:05 - Et je vous écouterai en train de faire
30:08 une émission, j'en suis sûr ! - J'espère que ça arrivera un jour !
30:11 - Oui ! - Que vous serez peut-être à la retraite !
30:14 - Le plus tard possible ! - Le plus tard possible évidemment !
30:17 - Et vous m'écouterez comme ça avec ce qu'il vous restera d'audition ?
30:20 - Ah oui oui, c'est magnifique ! - Qu'est-ce que vous en pensez ?
30:23 - Qu'est-ce que vous pensez de ses attaques personnelles ?
30:26 - C'est trop technique pour moi !
30:29 - Qu'est-ce que vous pensez de ses attaques personnelles ?
30:32 - Mais je vous aime beaucoup ! - Comme les chocolats !
30:35 - C'est-à-dire ? - Vous me dites "j'aime beaucoup" comme les chocolats !
30:38 - Oh non, ne dites pas ça ! - Je vous aime beaucoup plus que le chocolat !
30:41 - Vous faites quoi ce week-end ? Parce que vous ne nous parlez plus
30:44 de Vendredi soir, du contact avec les yeux...
30:47 - Non mais... - Ce soir on sait que vous êtes chez Marie-Christine !
30:50 - Oui, oui... - On sait que vous êtes chez Marie-Christine ce soir !
30:53 - Oui, oui, je vais aller voir Marie-Christine ! - Vous avez eu une peine de coeur avec Louise ?
30:56 - Mais non, pas du tout ! - Elle n'est pas là, tu m'as dit !
30:59 - Louis ! - Merci, merci, merci !
31:02 - Ça, ça arrive, ça arrive !
31:05 - C'est vrai ? - Mais non, monsieur Patrick Legrand n'est pas là pour ça !
31:08 - C'est difficile ! - Elle n'a pas voulu de vous ?
31:11 - Bah écoutez, non mais je... Voilà, je ne sais pas du tout ça !
31:14 Je n'ai aucune information, voilà ! - Mais la peine de coeur c'est avec qui ?
31:17 - Oui, Louise est une amie ! - D'accord, la peine de coeur c'est avec qui ?
31:20 - Mais non, je ne peux pas en parler comme ça à l'antenne ! - Bon, bah alors vous donnez vos messages...
31:23 - Bah non, mais écoutez, vous me demandez de me mettre à nu comme ça tout le temps, je ne peux pas !
31:26 Bon, allez, les réseaux c'est parti ! - Mais récemment, elle, elle ne vous l'avait pas demandé !
31:29 (rires)
31:32 - J'étais sûr ! Je le connais maintenant !
31:35 Allez, les réseaux ! J'en ai marre ! Christian nous écrit...
31:38 "Je suis horrifié que cette invitation aux éco-terroristes du soulèvement de la Terre ait été proposée."
31:43 On a Jean-Claude également sur la page, notre grosse page Facebook !
31:46 J'espère que les agriculteurs ne vont pas tomber dans le piège tendu par Emmanuel Macron.
31:50 Et on finit avec Bernard, le président veut enfumer les agriculteurs, comme il l'a fait avec les Gilets jaunes !
31:55 - On m'a dit que vous avez écrit une lettre. - C'est-à-dire ?
31:58 - Une lettre à une jeune femme. - J'ai écrit une lettre à une jeune femme ?
32:02 - Oui, une lettre à une jeune femme et que Beethoven vous avait inspiré dans cette lettre que vous avez écrite.
32:10 - Non mais qu'est-ce que vous me préparez là ?
32:12 - C'est la lettre à Élise. - Oh non ! Ne me dites pas n'importe quoi ! Mais non !
32:19 - On vous avait en avance, lorsque vous étiez absent, après une cuite mémorable...
32:26 - Non ! Ce n'est pas de mon écoute ! Ne dites pas ça !
32:29 - Où vous n'avez pas pris l'antenne le lendemain. - Oui c'est vrai !
32:31 - Élise avait pris votre place et je l'avais baptisé Madame Boubouc.
32:35 Et j'étais prémonitoire.
32:37 - Ah ! Vous pensez que... Non mais elle a quelqu'un, il me semble, Élise, dans sa vie.
32:41 - Elle a quelqu'un, elle a quelqu'un, elle a quelqu'un...
32:43 - C'est en attendant !
32:45 - Elle est au standard, franchement on devrait lui accorder un droit de réponse, non ?
32:49 Elle est au standard, elle nous écoute.
32:51 - On va appeler Élise pour savoir si elle veut... - Elle peut venir en fait !
32:54 - Mais il n'y avait pas une émission qui s'appelait comme ça ?
32:56 - Tournez-manège ? - Non, on va ouvrir le rideau !
32:58 - On va ouvrir le rideau pour savoir si Élise...
33:01 - Il n'y a que la vérité qui compte, c'est pas ça ?
33:03 - Elle repasse, mais elle repasse en ce moment. - Elle existe toujours cette émission sur C8.
33:06 - La lettre à Élise, tout le monde sait jouer sur piano.
33:09 - Vous aussi ! - C'est la première chose quand on joue au piano.
33:12 - Vous êtes plus guitare, comme Bob Marley normalement, non ?
33:15 - Bob Marley c'était pas de la guitare. - Bob Marley c'était pas de la guitare ?
33:18 - Non, c'était de la chumette, Bob Marley.
33:21 - Bon bref, il est 12h46.
33:26 Qu'est-ce que nous avons pour terminer l'émission ?
33:30 On va terminer avec Patrick Legrand.
33:33 Vous êtes là pendant tout le salon, les 15 jours ?
33:36 - Je suis là jusqu'à dimanche prochain.
33:38 - Vous, vous êtes dans quel secteur ?
33:41 - Je suis voisin à M. Macron, à côté d'un mien.
33:43 - Et vous êtes dans quel domaine ?
33:45 - Dans les grandes cultures, l'un, colza, céréales, pommes de terre, pois légumes.
33:50 Je faisais des endives, mais grâce à Génération Futur ou leurs amis, il n'y a plus de produits.
33:55 C'est la cata, donc on arrête. De toute façon, c'est ce qui se passe, on arrête production par production.
33:59 - Vous allez nous parler de votre exploitation, parce que ça m'intéresse toujours de rentrer précisément dans ces domaines-là.
34:06 A tout de suite.
34:08 - C'était le Média avec Pascal Praud sur Europe 1.
34:10 Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 20