Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il accueille Vais, contrôleur SNCF depuis 35 ans, qui nous explique les difficultés de son métier et la charge de travail d'un contrôleur lors d'une semaine type.
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00:00 - Europain, Pascal Praud.
00:03 - Les gens t'entendent siffler le train.
00:07 Les gens t'entendent siffler le train.
00:09 - Les trains ne sifflent plus, Charlie.
00:12 - C'est pas la bête humaine.
00:16 - Ah bah oui, excusez-moi.
00:18 - Votre train est maintenu ce week-end.
00:19 La grève des contrôleurs à la SNCF a démarré pour se chasser, croiser des vacances.
00:23 On en écoutera pourquoi pas une auditrice qui a interrogé Hélène Zellani, qui s'appelle Sylvie.
00:28 Mais je souhaiterais que nous soisses avec Vahis, qui est un des contrôleurs, et peut-être est-il en grève.
00:34 Bonjour Vahis.
00:36 - Bonjour.
00:37 - Je ne connaissais pas ce prénom pour tout vous dire.
00:39 Vahis, ça s'écrit comment ?
00:41 - V-A-I-T-R-E-M-A-S-E-S-E
00:44 - Et alors c'est de quelle origine, Vahis ?
00:46 - C'est un prénom qui vient de Belgique.
00:49 - De Belgique ?
00:50 - De Belgique, en France, à côté d'Auriac.
00:54 Et si vous avez l'occasion de vous promener à Lyon, à côté du cyclodrome de Lyon,
01:04 vous avez une effigie avec le même nom, orthographié.
01:08 - Mais vous avez déjà rencontré dans votre vie un homme qui s'appelait Vahis, comme vous ?
01:13 - Non.
01:14 - Ah oui, mais je n'ai jamais vu ça.
01:16 Vos parents étaient très originaux et c'est bien d'avoir un prénom différent des autres.
01:19 Alors vous êtes contrôleur, depuis combien de temps Vahis ?
01:23 - Depuis 35 ans.
01:25 - Et vous êtes SNCF, vous êtes à l'ancien statut, si j'ose dire.
01:29 - À l'ancien statut, mais qui a été corné de nombreuses fois,
01:34 puisque vous ne m'avez pas demandé mon âge, je vous le donne.
01:37 Donc j'ai 58 ans et je vous confirme que je ne suis pas parti à 55 ans,
01:40 puisque je suis toujours en activité et c'est prévu que je parte,
01:44 comme les réformes prévues, pas avant 60 ans.
01:47 - Est-ce que c'est indiscret de vous demander ce qu'un contrôleur SNCF
01:51 gagne en fin de carrière, comme vous ?
01:55 - Écoutez, pas de souci, puisqu'on a énormément de questionnements sur le sujet.
02:01 Le principe de la rémunération est le même pour tous les cheminots,
02:05 c'est-à-dire qu'on a la même grille et c'est ensuite le rajout de primes
02:08 qui font la différence de salaire.
02:10 Donc pour mon traitement, comme tous les cheminots de mon ancienneté
02:14 et de mon grade, on touche 2400 euros brut.
02:18 Ça c'est notre traitement et le reste c'est tout ce qui est prime.
02:22 Et donc si je ne tourne pas en net, je vais faire 2800 euros
02:28 et si je tourne, je peux monter à 3400 euros.
02:30 - Est-ce que l'année dernière, par exemple, vous savez précisément
02:33 la somme que vous avez déclarée aux impôts ?
02:35 Parce que moi je suis très surpris de ce que vous me dites,
02:37 parce qu'il y avait un jeune homme de 23 ans qui est contrôleur,
02:40 comme vous qu'on a eu il y a deux jours, qui s'appelle Martin
02:44 et qui avait déclaré 38000 euros.
02:47 Et lui il a 23 ans, il était simplement embauché depuis deux ans.
02:50 Et vous j'ai l'impression que vous gagnez moins que lui qui travaille depuis 35 ans.
02:54 - Parce que pour la simple raison, comme je vous l'ai expliqué,
02:57 c'est que le traitement de base est identique et ensuite,
03:00 ce sont tous qui est EVS, le nombre de repos hors résidence,
03:05 ce qu'on appelle les découchés, le nombre de primes
03:09 si on est sur TGV, je sais que ça va vous faire plaisir,
03:14 la prime de perception, voilà, ce sont plein d'éléments...
03:19 - Alors l'année dernière, en 2023, est-ce que vous savez ce que vous avez déclaré ?
03:23 - Je suis à 44000 euros.
03:25 - Ah oui, donc c'est pas la même chose que 2400 brutes !
03:29 44000 euros, vous voyez, c'est pour ça que j'aime bien, moi,
03:33 poser des questions très précises, donc ça c'est 44000 euros net,
03:36 une fois que vous avez payé tous les impôts, c'est que l'argent que vous avez touché,
03:39 que vous déclarez... Non, pardonnez-moi, il y a les impôts après qui passent.
03:47 44000 euros, effectivement, et là-dessus vous avez payé, j'imagine,
03:51 entre 5 et 6 ou 7000 euros d'impôts, j'imagine.
03:55 - Oui, enfin non, c'est un peu moins quand même, c'est un peu moins.
04:01 - Vous êtes à 10% simplement d'impôts ?
04:07 - Oui. - Bon, 44000 euros, c'est un bon salaire !
04:11 - 3600 par mois. - C'est un bon salaire, 3600 euros net, c'est un bon salaire.
04:15 - Je ne sais pas combien est le vôtre.
04:17 - Moi je ne suis pas contrôleur de la SNCF, je ne fais pas grave.
04:22 - Vous me dites que c'est un bon salaire, mais je ne sais pas,
04:25 par rapport à vous ou par rapport à qui ?
04:28 - Oui, c'est la difficulté. - Non mais par rapport au salaire médian en France,
04:32 moi je prends des statistiques, évidemment que moi j'ai la chance...
04:36 - Vous ne voulez pas répondre à combien vous touchez ?
04:38 - Non, je vais vous dire pour plein de raisons d'abord,
04:42 parce qu'effectivement, moi je ne fais pas grève,
04:45 donc c'est pour ça que je vous demandais votre salaire,
04:48 pour avoir une évaluation de votre situation,
04:53 mais là où vous avez raison, je sais bien que moi je suis un ultra-privilégié
04:57 en termes de salaire, c'est vrai, c'est vrai.
05:00 Et pour tout vous dire, j'ai beaucoup de chance, bien sûr,
05:03 je suis complètement d'accord avec vous.
05:05 Et la chance ça fait partie de la carrière professionnelle, bien évidemment.
05:10 Et puis je suis dans un domaine, effectivement,
05:12 où les salaires sont plus élevés que dans le public.
05:16 C'est vrai que vous avez choisi une carrière...
05:19 - Je suis étudiant privé, monsieur.
05:20 - Oui, alors au départ quand vous êtes rentré, vous étiez fonctionnel,
05:25 donc forcément il y a des activités...
05:27 - Si vous expliquez la situation dans laquelle on est,
05:29 c'est que moi je suis rentré...
05:31 - Il y a des activités où effectivement la rémunération est plus importante que d'autres.
05:35 - Oui, mais c'est pour ça que je vous dis,
05:37 c'est quand je suis rentré dans l'entreprise, j'ai fait effectivement un choix,
05:39 j'aurais pu rentrer dans le privé, j'aurais eu une meilleure rémunération,
05:43 mais le choix que j'avais fait c'était effectivement d'avoir peut-être quelques privilèges,
05:47 comme certains osent le prétendre.
05:50 - Mais vous regrettez par exemple ce choix aujourd'hui ?
05:53 - Oui, parce que j'ai perdu de l'argent pendant des années.
05:56 Comme je vous disais, je vais partir à la retraite avec 2200 euros.
06:02 - Est-ce que vous avez le sentiment que vous auriez pu avoir une carrière différente
06:05 si vous aviez fait d'autres choix ?
06:07 - Bien sûr.
06:08 - Et vous regrettez de ne pas les avoir faits ?
06:11 - Oui.
06:12 - Et qu'est-ce qui a fait que vous ne les avez pas faits ?
06:15 - Parce qu'à partir d'un certain âge, la reconversion est quand même relativement difficile.
06:22 - Mais c'est vrai, vous avez raison.
06:24 - Quand vous avez 50 ans, de repartir à zéro,
06:30 et avec, malheureusement, la difficulté c'est que,
06:33 demander aujourd'hui à un contrôleur de retrouver un métier qui est dans une autre profession,
06:39 il fait quoi ?
06:40 - Je ne sais pas, mais vous avez parfaitement raison que c'est difficile
06:44 de faire autre chose sans doute,
06:48 et de trouver d'autres solutions passé un certain âge.
06:51 C'est entendu, le salaire médian en France est de 1800 euros net.
06:55 Donc vous voyez, lorsque vous vous annoncez effectivement 3600,
07:00 vous avez le double du salaire médian.
07:02 C'est pour ça que je dis que c'est un bon salaire.
07:04 Ce que je vous propose c'est de rester avec nous,
07:06 parce que vous allez nous expliquer pourquoi vous faites grève.
07:08 Vous faites grève pour une question de rémunération ?
07:11 - Je confirme, il y a la question de la rémunération,
07:14 et puis effectivement la prise en compte de la pénibilité de la femme carrière.
07:17 - La pénibilité c'est quoi pour vous ?
07:20 Qu'est-ce que vous trouvez pénible dans votre travail ?
07:23 - Je vais vous illustrer ma journée de travail.
07:27 J'habite effectivement, parce que la question financière pèse,
07:31 donc je n'habite pas sur Paris, je ne peux pas me le permettre.
07:35 Donc j'habite en Picardie.
07:37 Pour faire les TGV pour nos voyageurs qui vont faire du ski,
07:43 je suis obligé de me lever à 3h du matin
07:46 pour pouvoir assurer le premier TGV qui va partir à 6h pour Boursaint-Maurice.
07:52 Je vais arriver à Boursaint-Maurice aux alentours de midi.
07:57 Je vais patienter une heure à Boursaint-Maurice
08:00 et je vais prendre véritablement mon repos à 15h à Chambéry.
08:05 Je vais passer la nuit à Chambéry,
08:07 je vais repartir le lendemain matin pour aller à Grenoble
08:11 et rentrer chez moi aux alentours de 16h-17h.
08:15 Je serai parti de 6h le premier jour jusqu'à 16h le lendemain.
08:19 Je pense que ça fait partie d'une pénibilité de ne pas être chez soi,
08:24 de ne pas pouvoir rentrer chez soi, de s'occuper de sa famille.
08:27 - Mais en même temps, quand on est contrôleur SNCF,
08:29 pardonnez-moi, je pense à ceux qui nous écoutent.
08:32 Je vous assure, je prends toujours des pincettes
08:34 parce que je sais que chacun est dans son monde
08:37 et j'ai bien conscience moi-même d'être dans un domaine et dans un monde privilégié.
08:41 Mais évidemment, quand vous êtes contrôleur SNCF,
08:43 par définition, les gens qui nous entendent,
08:45 ils savent que par définition, vous n'êtes pas chez vous souvent le soir
08:49 puisque vous êtes dans les trains.
08:51 Ça fait partie effectivement du job.
08:53 - Je ne suis pas sûr que tout le monde le sache
08:57 parce que bien souvent, j'ai l'occasion d'être questionné
09:01 par des voyageurs justement sur mon temps de travail,
09:05 comme je vous disais, sur l'ensemble du parcours de Paris à Borsamouris.
09:11 - Mais ça, vous le faites combien de fois ?
09:13 Une fois par semaine par exemple, l'exemple que vous m'avez donné ?
09:15 Vous le faites quand vous l'avez fait, quand vous rentrez chez vous ?
09:17 Après, vous retravaillez combien de temps après ?
09:20 - Alors si vous voulez, on ne fonctionne pas par semaine.
09:23 Ce qu'on appelle une décale, puisque les repos sont décalés
09:27 pour pouvoir assurer aussi bien les jours de semaine que les week-ends.
09:31 Donc sur des décales de 5 à 4,
09:35 on peut être entre une fois et deux fois en dehors de notre délégation.
09:42 - Bon, je ne suis pas sûr d'avoir compris.
09:44 Mais moi ce que je vous propose,
09:46 on va marquer une pause et vous allez me dire une semaine type,
09:50 par exemple, vous avez travaillé, j'imagine, sept semaines ?
09:52 - Oui.
09:53 - Bon, là on est vendredi et vous allez me dire tout ce que vous avez fait depuis lundi.
09:56 Comme ça, chacun peut se faire dans ces cas-là un emploi du temps.
10:00 - L'emploi du temps.
10:01 - Et puis vous allez nous dire ce que vous faites depuis lundi
10:04 et puis on va aller jusqu'à, par exemple, mardi ou mercredi prochain.
10:08 Et puis on se rend compte effectivement de la charge de travail
10:10 et comment vous fonctionnez.
10:12 Je vous remercie en tout cas, Vahis, parce que c'est très pédagogique
10:15 et puis ça nous permet de comprendre.
10:17 Géraldine, je vous ai dit bonjour.
10:19 - Bien sûr, tout à l'heure.
10:20 - Monsieur Boubou, vous prenez le train ?
10:23 - Oui, ça m'arrive.
10:25 Mais vous aussi, non ?
10:26 Vous le prenez de temps en temps ?
10:27 - Je prends le train, oui.
10:28 Je trouve que c'est incroyablement cher pour tout vous dire, le TGV.
10:31 - Le tarif pour aller en Bretagne au printemps ?
10:33 - Ah bah les...
10:35 - C'est hallucinant.
10:36 - Pour aller, je pensais, en seconde en plus.
10:39 - Ah oui, en seconde, oui.
10:41 - C'est quoi ? Pour aller en Bretagne ?
10:43 - Pour aller en Bretagne à Morlaix, j'en ai pour 200 euros.
10:45 - Ah, c'est tout ?
10:46 - Non, non, un aller en fait, pour revenir de Morlaix un samedi.
10:49 Non, tout ça, avec ma fille, ça va me coûter à peu près...
10:51 - 200 euros en seconde pour revenir de Morlaix ?
10:54 - Oui, avec ma fille, oui, je vous jure.
10:55 - Non, là, c'est pas possible.
10:56 - Je pense que vous m'en voulez, Géraldine.
10:57 - Mais c'est un samedi.
10:58 - Là, vous passez vers 13h.
10:59 - Pour alcooliser, c'est pas possible.
11:01 - Imaginez, pour une famille complète, avec deux enfants, c'est très cher.
11:05 - Qu'est-ce qu'il y a ?
11:06 - Je disais, pour une famille complète avec deux enfants, le train est assez cher aussi.
11:09 - Ah bah oui, bien sûr.
11:10 - Géraldine, vous m'en disiez en fait que le train était cher.
11:13 - Merci Fabrice.
11:14 - On disait ça justement, que le train était cher.
11:17 Alors évidemment, pour une personne, c'est cher, mais pour deux personnes, c'est encore plus cher.
11:21 - Et alors pour une famille ?
11:23 - Et pour une famille, alors là, c'est très cher.
11:25 - C'est très très cher.
11:26 - Non mais on sait bien que quand on est quatre, la voiture, c'est moins cher que le train.
11:29 - Tout à fait.
11:30 - Voilà.
11:31 - Faites du blabla à Carre, Pascal.
11:32 - Oui mais moi je suis...
11:33 - Prenez-nous, ça carte ça bien.
11:34 - Je fais du blabla déjà.
11:35 - Toute la journée.
11:36 - Je vais pas faire du blabla à Carre.
11:37 Je fais du blabla.
11:38 Je prends pas le Carre.
11:40 Je ne garde que le blabla.
11:41 Il est 11h44.
11:42 - Vous écoutez Pascal Frausse sur Europe 1.
11:44 - Appelez Pascal Praud au 01 80 20 39 21.
11:48 - Europe 1.
11:49 - Pascal Praud et vous.
11:51 - Perdre tes trains, ça en va dans la campagne.
11:54 - Bon Géraldine, je suis en train de regarder votre départ là le 16 avril.
11:59 - Oui bah ça va.
12:00 - Il y a un morlai.
12:01 - Non le 16 avril c'est un samedi vous m'avez dit.
12:03 Bon il y a un morlai Montparnasse, 3h26, 95 euros.
12:07 - Oui mais là je vous dis, je reviens le samedi 20 avril.
12:12 Je reviens.
12:13 Un morlai Montparnasse.
12:14 C'est ça ?
12:15 - C'est samedi 20 avril.
12:16 Là je suis au samedi 20 avril.
12:17 - D'accord.
12:18 - Donc c'est pas 200 euros non plus.
12:19 Vous m'étonniez.
12:20 - Oui mais je suis pas toute seule.
12:21 - Vous êtes pas toute seule non mais c'est 100 euros par personne.
12:23 - Oui.
12:24 - Là voilà 100 euros en Ouïgaux essentiels c'est même 95 euros.
12:28 - C'est ce qu'elle a dit 200 euros.
12:29 - Oui ça fait 200 euros avec ma fille.
12:30 200 euros.
12:31 - Ah bah avec votre fille.
12:32 - Oui c'est ce que je disais.
12:33 - Ah bah oui voilà c'est ça.
12:34 - Avec votre fille.
12:35 - Bah oui voilà.
12:36 - 200 euros.
12:37 - J'ai pas de carte de réduction.
12:38 - Mais pourquoi vous prenez votre fille en vacances ?
12:39 - Ah je suis chaud.
12:40 Déjà je n'ai pas toutes les vacances.
12:41 - Si en main maintenant vous emmenez ces enfants en vacances.
12:44 - Ah non.
12:45 - Ah bah Louloute.
12:46 - On les emmène dans la grand-mère ou je sais pas.
12:49 - Justement on rejoint les grands-parents là.
12:52 - Vous pouvez la garder Pascal.
12:53 - Ah bah oui.
12:54 - Vous ferez ça par jeudi.
12:55 - Bon, Vahis, contrôleur, il est 58 ans, 35 ans, il travaille à la SNCF, il a déclaré
13:01 l'année dernière 44 000 euros avant impôts à l'administration fiscale et vous nous dites
13:08 ce que vous avez fait cette semaine.
13:10 Lundi, est-ce que vous avez travaillé lundi ?
13:12 - Alors lundi oui mais j'ai commencé à travailler samedi dernier puisque c'est ce que je vous
13:17 ai expliqué, je suis parti à 6h pour Bourg-Saint-Maurice, repos à Chambéry à 16h, je suis reparti
13:25 le lendemain à 7h.
13:28 - Donc ça c'était dimanche ?
13:29 - Donc dimanche matin, parti à 7h pour Grenoble et de Grenoble je suis remonté à Paris-Vers-de-Lyon
13:39 donc à 14h.
13:41 - Là vous aviez bossé samedi et dimanche.
13:42 Lundi, qu'est-ce que vous avez fait ?
13:43 - Lundi, donc là c'était Perpignan.
13:47 - Donc vous êtes reparti pour Perpignan lundi ?
13:49 - Lundi, Perpignan, 23h à Perpignan, reparti le lendemain à 7h pour pareil, finir à 14h.
13:59 - Donc là vous aviez travaillé samedi, dimanche, lundi, mardi.
14:01 Mercredi, qu'est-ce que vous avez fait ?
14:03 - Mercredi, un petit demi-tour à Lyon.
14:05 - Donc là à quelle heure ?
14:07 - Là c'était pareil, c'était 8h et donc vous comptez...
14:12 - Donc là vous n'avez pas dormi à Lyon, vous avez fait simplement les retours ?
14:15 - Les retours, repos.
14:17 - Et jeudi alors ?
14:19 - Jeudi et vendredi repos et je recommençais aujourd'hui sur un train de Savoie.
14:26 - Donc là vous repartez aujourd'hui ?
14:28 - Je devais repartir.
14:30 - Ah oui vous devez repartir et demain vous repartiez, là vous bossez beaucoup quand même.
14:34 Si c'est ça votre emploi du temps tous les jours, je trouve qu'effectivement c'est assez ardu quand même.
14:42 Donc vous faites 5 jours, 2 jours, vous ne récupérez pas plus que ça ?
14:50 Vous m'étonnez.
14:52 - Non, c'est comme ça, c'est des grilles de roulement.
14:55 Aussi bien en roulement que pour les agents qui sont en réserve, c'est le rythme que l'on a.
15:01 - C'est quoi un agent en réserve ?
15:03 - Si vous voulez la différence c'est qu'un agent en roulement a une programmation qui est sur 3 mois
15:08 et un agent de réserve est utilisé la veille pour le lendemain pour remplacer celui qui fait une maladie, une absence.
15:15 - Et qu'est-ce qui fait qu'on est agent de roulement ou agent de réserve ?
15:18 - C'est l'ancienneté et des choix.
15:22 - Et c'est mieux d'être agent de réserve ou agent de roulement ?
15:26 - C'est des avantages et des inconvénients.
15:30 L'avantage c'est que celui qui est en roulement a une prévision...
15:36 - Il sait ce qu'il va faire pendant 3 mois effectivement.
15:39 - Et celui qui est à la réserve a une diversité de destinations qu'il n'a pas obligatoirement.
15:46 - Vous avez combien de congés payés par an ?
15:48 - 28, comme tous les fils.
15:50 - 28 jours de congés payés, donc il n'y a pas d'autre avantage en termes de...
15:55 - Je pensais qu'il y avait un peu plus de vacances que ça, 28 c'est quoi ? C'est 5 semaines 28 ?
16:00 - C'est 28, c'est exactement le même long que tous les cheminots.
16:04 - Mais il y a des RTT quand même !
16:08 - On a 10 repos compensateurs.
16:11 - D'accord, donc on est à 38 déjà.
16:13 Non mais faut tout savoir !
16:15 Mais vous m'étonnez sur le rythme, donc là vous deviez repartir.
16:21 Donc samedi-dimanche vous travaillez ?
16:24 - Oui, c'est ce que je vous disais, j'étais de repos jeudi-vendredi et samedi-dimanche je devais faire...
16:29 - Donc là vous êtes en grève samedi-dimanche.
16:32 - Voilà.
16:33 - Et lundi, qu'est-ce qui est prévu lundi ?
16:35 - Eh bien écoutez, lundi je repars sur un demi-tour Marseille.
16:41 - Donc là vous faites ce que vous appelez un demi-tour, c'est l'aller-retour dans la journée.
16:45 - Voilà.
16:46 - Donc à quelle heure vous partez, c'est 8h ou 9h le matin et vous revenez le soir ?
16:50 - Voilà.
16:51 - Bon, effectivement le fait que vous viviez en Picardie en rajoute par définition.
16:57 Parce que avant que le train parte, vous devez être combien de temps présent dans la gare ?
17:02 - Alors on a un temps de 45 minutes entre la prise de service et le départ du train.
17:09 Et sachant qu'à notre prise de service, on doit être en tenue et prêt à partir.
17:14 Donc ça veut dire que je me mets...
17:17 - En tenue, bon ça ne demande pas non plus d'être en tenue.
17:21 Un travail particulier de mettre un pantalon et une veste.
17:25 - Et une cravate.
17:27 - Et une cravate, oui.
17:29 - Une cravate.
17:31 - Non, non, mais vous êtes sommé d'avoir une casquette toujours, ou vous pourriez ne pas la voir ?
17:37 - Je vous confirme, ça fait partie de la tenue obligatoire que l'on a.
17:41 - D'accord.
17:42 Bon, en tout cas, vous êtes essentiel évidemment à mon sens.
17:45 Parce que le nombre de fois où moi, dans les trains, je vous ai demandé des renseignements,
17:50 même si je regrette, avant on pouvait accompagner par exemple sa vieille maman ou son petit enfant.
17:56 - Sur le quai, dans le train.
17:57 - Aujourd'hui, c'est pour ça que c'est bien de voir les films des années 70, parce qu'on peut en accompagner tout le monde.
18:01 - Et vous savez pourquoi ?
18:02 - Bah pourquoi ? Parce que c'est dangereux j'imagine, non ? Pourquoi ?
18:05 - Parce qu'on a installé des ports d'embarquement.
18:07 - Des fraudeurs.
18:08 - Ah oui, je suis d'accord, ça m'a pas échappé, les ports d'embarquement.
18:11 - Et pourquoi déjà ?
18:12 - Bah je sais pas pourquoi.
18:13 - Pour que les gens se fâchent pas ?
18:15 - Rappelez-vous ce qui s'est passé dans le Taddis ?
18:18 - Ah oui, bien sûr.
18:19 - L'attaque terroriste.
18:20 - Non mais c'est vrai, c'est vrai, vous avez raison.
18:22 - La mise en place s'est faite après.
18:24 - Non mais c'est vrai qu'il n'y a plus de fraude possible, parce que...
18:30 - Il y a des QR codes et tout ça.
18:31 - C'est un petit peu plus difficile.
18:33 Bon, bah écoutez, Vaïs, merci pour tous ces renseignements.
18:37 Monsieur Boubouk va prendre la parole peut-être, vous voulez poser une question à Vaïs ?
18:41 - Non, j'ai des messages sur les réseaux sociaux, mais je remercie Vaïs.
18:44 - Vous avez la petite chemise bleue aujourd'hui.
18:46 - Ah oui, petite chemise bleue de Noël.
18:48 - Elle est pas mal.
18:49 - Vous l'aviez pas remise, celle qu'on vous avait offerte pour le père Noël ?
18:52 - Non, non, c'est la chemise de mémé Zouzou, elle est bien non ?
18:54 - Oui, elle est bien.
18:55 - Oui, elle est sympa.
18:56 - Et puis en moins, elle est à votre taille, parce qu'on a eu tout à l'heure un invité
18:57 qui avait une chemise avec...
18:58 - Avec un gros trou, un peu trop de gros trou.
19:00 - Oh, s'il vous plaît Florian, et on vous dérange Florian Carasso-Maillon ?
19:02 - Il baille ? Il s'endort là.
19:04 - Il est fou, moi.
19:05 - Il est un peu fatigué en ce moment.
19:06 - Mais vous êtes complètement à...
19:08 - La cramasse !
19:09 - Mais je l'ai vu bailler, c'était...
19:12 - C'était pas moi, c'était quelqu'un d'autre.
19:14 - Ah oui, mais même pas sa main devant la bouche.
19:15 - Depuis que votre vie privée a changé, j'ai l'impression que vous êtes plus fatigué.
19:18 - Prenez un oreiller en régie, hein.
19:20 - Non, mais ça va pas.
19:21 - Mais dormir sur moi, carrément.
19:22 - Oui, bah oui.
19:23 - C'est confortable, n'empêche.
19:24 - Allez, le point pour vous.
19:25 - Y a de l'espace, ça rebondit.
19:27 - C'est bon, vous l'êtes mieux que moi.
19:32 - C'est parti, nos réseaux.
19:34 - C'est quoi ça ?
19:35 - On va nous en échanger de musique ?
19:36 - Non, je lui ai dit "est-ce que tu peux travailler le bass, Fabrice, vous avez vu ce qu'il met ?"
19:40 - Non, mais non.
19:41 - Franchement, le partisan du moindre effort.
19:43 - Non, mais lui, franchement...
19:45 - Il aurait fait la compos.
19:46 - Vous allez faire un aller-retour, vous aussi.
19:48 - Pas ça, pas ça !
19:50 - Vous allez faire un aller-retour direct.
19:52 - Pas ça !
19:53 - Et puis vous allez pas refasser par la case départ, vous allez aller directement à la case présent.
19:56 - C'est un aller-retour.
19:57 - C'est parti, c'est parti.
19:58 - Non, mais là, il fait exprès.
20:00 - Mais oui, il fait exprès.
20:01 - Vous dites rien, mais c'est vous le chef, Pascal, je ne veux pas vous...
20:03 - Alors, écoutez, moi je suis chef de rien du tout.
20:04 - Ah bah attendez !
20:05 - Ça, c'est ce qui me caractérise depuis quasiment l'enfance.
20:07 - Mais vous ne le contrôlez plus, moi.
20:08 Et c'est parti, Céline !
20:09 - Je ne suis pas le contrôleur, moi.
20:10 C'était le sujet d'avant.
20:12 - Céline propose quelque chose sur notre page.
20:14 - Céline.
20:15 - Pour elle, on devrait...
20:16 - Céline.
20:17 - Il y arrivera pas.
20:18 - Je connais.
20:24 - C'est vendredi en même temps.
20:26 - Bah je m'en fiche, je suis payé.
20:39 - Allez-y, mon salope, je ne t'en jure pas.
20:43 - Ne rougis pas, ne rougis pas, tu as toujours des beaux yeux.
20:53 Ne rougis pas.
20:55 - Bon, donc il y a Céline qui voulait nous dire quelque chose.
20:57 - Ah oui, j'ai tout éteint !
20:58 - Non, mais on l'a envoyé !
20:59 - Non, non, non, non !
21:00 - Non, respectez, Céline a nous envoyé.
21:01 - Non, mais je ne veux plus le faire, j'ai plus envie.
21:03 - Ne faites pas l'enfant.
21:05 - Et j'ai d'autres prénoms, vous savez.
21:07 - L'amour qui te mène, Louis.
21:12 - Non, ça, c'est pas bien.
21:14 - Ce que vous faites là, c'est pas bien.
21:16 - Bon, je précise que Louise est l'amoureuse.
21:19 - Non, non, non, non, il n'y a pas d'amoureuse, il n'y a rien du tout, il n'y a que des messages.
21:23 - Il y en aura peut-être une nouvelle bientôt.
21:24 - En plus, c'est une famille assez huppée de Bretagne.
21:27 - Oui, c'est vrai, ils ont un château au Finistère Nord.
21:29 - Le problème, c'est qu'ils prennent Monsieur Boubou pour Jacquille, la fribouille.
21:33 - Ils me balancent du poulet comme ça.
21:34 - Ils mangent par terre lorsqu'ils vont aller voir, parce que ce sont des ouberots.
21:40 - C'était sympa, je retourne en régie.
21:42 - Vous nous dîtes les messages de...
21:43 - Non, mais on a du temps, on a du temps.
21:44 - Non, il est sérieux.
21:45 - Bon, ok, je le fais.
21:46 Céline propose quelque chose sur notre page.
21:47 Pour elle, on devrait faire bosser des grévistes de la SNCF en petite agriculture rurale.
21:52 Pour Fabien, il faut une ouverture immédiate à la concurrence, ça calmerait tout le monde.
21:56 Et on finit avec Nicolas qui les défend.
21:59 - Nicolas, Nicolas, c'était de l'amour, on ne le savait pas.
22:08 - Ah, il y a Didier Barbeau, il vient !
22:09 - Dès qu'on dit Didier Barbeau, il vient.
22:12 Et là, on chante, c'est pour ça, c'est pour lui faire hommage.
22:15 Le but, c'est que vous dites un prénom de quelqu'un qui envoie un message et nous, on chante.
22:20 - Ah voilà, on trouve une chanson.
22:21 - Alors, il y a Aline, Sarah, on peut chanter.
22:23 - Ou Elsa, par exemple.
22:24 Elsa, Elsa, les manèges de Berlin tournaient dans tes bras.
22:30 Elsa, la chanson des marins pleurait dans ta voix.
22:36 - Il a dit bravo à Fabrice.
22:38 - Il y a pas d'autre chanson à côté de nous, Didier ?
22:40 - À mon avis, il a voulu faire Fabrice.
22:46 - Vous savez quel âge ?
22:47 - Ah, qu'est-ce qu'il se passe ?
22:48 - Il a l'impression qu'il y a 22 ans.
22:50 - Nous sommes en train de causer le genou, Nicolas, Gilles.
22:53 - Bonjour, Monsieur Barbeau, il vient.
22:54 - Non.
22:55 - Non, mais là, on ne vous entend pas.
22:56 - Il ne vous entend pas.
22:57 - Est-ce que vous pourriez parler dans le micro ?
22:58 - Je parle dans le micro, là.
22:59 - Là, vous parlez, oui.
23:00 - Je disais, j'étais jeune et je chantais très haut.
23:03 - Oui, c'est vrai.
23:04 - J'étais à moitié beau, même.
23:06 - Vous l'êtes toujours ?
23:08 - Vous rigolez.
23:09 - Vous êtes bien conservé, Didier ?
23:10 - Non, non.
23:11 - Mais qu'est-ce qu'il y a ?
23:12 - Oh, le flattant !
23:13 - On parlait de l'agisme hier.
23:16 - Quelle honte !
23:17 - Mais Didier n'est plus tout jeune, il a encore de la classe.
23:20 - Non, mais vous êtes bien conservé.
23:22 - Alex, on a dit hier...
23:24 - C'est minable.
23:25 - C'est minable ?
23:26 - Alex, on a dit hier sur l'agisme.
23:27 - Voilà, l'agisme, vous êtes bien conservé, c'est pire.
23:30 - Oh, il me prend dans le trice ou quoi ?
23:32 - Vous ne faites pas votre âge.
23:34 - Pardon, Didier.
23:35 - Il y a des choses qu'on ne dit pas.
23:36 - Je vous aime beaucoup.
23:37 - Vous ne faites pas votre âge.
23:38 - Il me prend pour une cerise ou un cornichon ?
23:39 - Mais non, mais laissez-le.
23:41 Il a des chemises en nylon.
23:43 - Ah ouais.
23:44 - C'est un type qui a des chemises en nylon.
23:46 - C'est une faute de goût, ça.
23:47 - Bon.
23:48 Chaque jour, on peut apprendre à lire avec les T-shirts de Cédric Chasseur.
23:52 Hier, il avait marqué "voilà" et aujourd'hui, c'est marqué "parfait".
23:55 Donc, je ne sais pas ce qu'il va avoir demain.
23:57 - Un nouveau mot chaque jour.
23:58 - C'est énorme.
23:59 - Apprends à lire avec Cédric Chasseur.
24:01 - 11h59.
24:02 Vous venez ?
24:03 - J'arrive.
24:04 - Il est en régie, vous pouvez venir de l'autre côté.
24:05 - Allez, j'arrive.
24:06 - Parce qu'il va parler "La seule façon d'aimer" d'Idie Barbolivien.
24:09 C'est un roman et c'est un roman d'amour.
24:12 A tout de suite.
24:13 - Et avant de retrouver Pascal Préveau sur Europe 1, je vous rappelle que cet après-midi,
24:16 vous avez rendez-vous avec Christophe Wondlat.
24:18 "Tente de Latte" raconte vous, raconte chaque jour les histoires qui vous ont marquées.
24:21 Et aujourd'hui, ça sera l'affaire Dominique Brunel.
24:25 14h-15h, "Tente de Latte" raconte cet après-midi sur Europe 1.
24:29 ♪ ♪ ♪