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00:00 Alors on va passer à Claire Sékai. On va revenir aux élections présidentielles, n'est-ce pas ?
00:05 Donc voilà, "Touche pas à mon pluralisme, pratique du pluralisme politique,
00:10 "sincérité du diffuseur et mise à l'épreuve du cadre de régulation
00:13 "en période électorale à travers le cas C8-TPMP.
00:17 "Vous êtes chargée de recherche CNRS au CERLIS." Non, c'est ça ?
00:21 - C'est ça.
00:22 - Voilà, à l'université Paris Cité. Et on va vous écouter avec grand plaisir.
00:27 - Merci. Je me joins à tout ce concert de remerciements aux organisateurs
00:32 et à l'ARCOM pour ce moment d'échange avec le monde académique,
00:35 mais aussi également au sein même du monde académique,
00:38 puisque c'est très intéressant aussi de voir toutes les approches disciplinaires
00:41 sur des objets qui nous rassemblent, même s'ils sont diverses.
00:45 Donc à travers un cas d'étude, je crois qu'on connaît bien dans cette maison,
00:49 je vais consacrer ces quelques minutes de présentation à l'analyse des biais
00:54 qui contreviennent au respect du pluralisme politique
00:58 dans les médias audiovisuels en période électorale,
01:02 et qui mettent au défi le régulateur face à ce que j'ai appelé
01:05 l'insincérité des diffuseurs.
01:09 Faut que je lâche. Voilà.
01:11 Alors, je rappelle d'abord le cadre de cette recherche
01:14 sur les émissions de Cyril Hanouna.
01:16 Donc c'est d'abord un cadre collectif,
01:18 dans le cadre du groupe de travail Médias-élections,
01:21 qui envisageait d'appréhender tous les enjeux de médiatisation
01:25 autour de l'élection présidentielle 2022,
01:29 à partir de plusieurs corpus médiatiques
01:32 qu'il s'agissait un petit peu de mettre en comparaison
01:35 sur des questions transversales,
01:37 comme bien sûr la question du pluralisme,
01:40 mais aussi une recherche en cours avec mes collègues
01:42 sur les usages médiatiques des sondages, par exemple,
01:45 qui est assez peu renseignée empiriquement.
01:47 Donc pour ce qui me concerne,
01:49 pour l'aspect personnel de cette recherche,
01:51 il s'agissait plutôt de m'inscrire dans le sillage des travaux
01:54 qui existent sur ce type d'émissions,
01:56 d'émissions hybrides entre informations et divertissement.
01:59 Alors je pense à Philippe Riuttor, à Pierre Leroux,
02:02 à Aurélien Gaudreau-Fulgock et d'autres collègues encore.
02:05 Mais pour examiner la contribution de cette émission spécifique,
02:09 touche pas à mon poste, au débat électoral
02:12 dans le contexte de la présidentielle 2022,
02:14 et de comprendre vraiment comment elle fonctionne
02:17 en termes, je l'ai dit, de pluralisme,
02:19 mais aussi d'arène agonistique et d'espace de communication
02:22 pour des personnels politiques impliqués dans cette campagne.
02:26 Alors je passe sur le dispositif
02:29 de cette émission de plateau, conversationnelle,
02:31 qui est aussi le carrefour d'audience de la chaîne C8,
02:35 et qui, depuis 2017-2018, quand on fait un peu un historique,
02:39 est sortie de son périmètre thématique de prédilection,
02:42 la critique des médias, des contenus télévisuels,
02:45 pour s'ouvrir aux questions de société et aux sujets politiques.
02:49 Cette évolution, je n'y reviens pas,
02:51 s'expliquant en partie par l'effet d'une notabilisation
02:54 de Cyril Hanouna comme animateur du débat politique.
02:57 Je souligne également rapidement que cette hybridité de genre,
03:03 ce double d'une hybridité de support,
03:05 à travers une porosité assez forte, il me semble,
03:09 entre l'écosystème télévisuel et l'écosystème numérique,
03:12 le dernier, produisant des effets d'autorité
03:15 parfois assez forts, politiques, j'entends,
03:18 sur le dispositif télévisuel,
03:20 par le biais de l'utilisation des consultations Twitter,
03:23 diffusées simultanément de la diffusion de cette émission,
03:28 via le compte Twitter de l'émission,
03:30 et dont les résultats sont parfois réinjectés en plateau,
03:32 et qui produisent cet effet d'autorité,
03:34 de robinarisation des échanges
03:37 qui se jouent sur les...
03:39 dans les interactions.
03:42 Donc ma méthode articulait deux approches,
03:46 ce que j'ai appelé l'approche quantitative,
03:47 qui est en fait une quantification du cali,
03:49 puisque je fais du travail essentiellement qualitatif,
03:53 qui visait à observer les volumes des discours politiques
03:58 dans cette émission,
03:59 et comprendre un petit peu la représentation
04:01 du rapport de force électorale,
04:03 tel que mis en récit par TPMP.
04:05 Et puis l'analyse qualitative,
04:07 qui allait plus spécifiquement s'intéresser au discours,
04:11 sur les enjeux de campagne et sur les candidats eux-mêmes.
04:13 Donc j'ai rajouté les 4 numéros de l'émission politique,
04:16 un dispositif très différent de "Face à Baba",
04:19 à cette quotidienne TPMP,
04:21 pour arriver à encore plus de 330 heures de programme analysé.
04:25 Alors, que perçoivent...
04:28 Que perçoivent les publics de Cyril Hanouna
04:30 sur les enjeux de cette présidentielle 2022 ?
04:33 C'était ma question de recherche,
04:34 et c'est à partir de cette question
04:35 que j'ai défini mon protocole d'analyse,
04:39 qui m'a amenée à définir des critères
04:42 qui se différencient un petit peu de ceux de l'ARCOM,
04:45 en termes de méthode de comptage des temps de parole.
04:48 Et par exemple, je n'ai pas retenu la question,
04:50 la distinction entre les temps de parole et temps d'antenne.
04:53 Pour le téléspectateur,
04:54 elle n'est pas forcément sensible,
04:58 il n'y est pas forcément sensible.
05:00 Et voilà, je l'ai écarté.
05:01 Donc voilà les différences.
05:03 J'ai fait une comparaison sur les 2 premières semaines de janvier.
05:07 En fait, on arrive à des données, en termes de minutage,
05:10 assez proches, finalement.
05:11 Donc au-delà des explications, des différences.
05:14 En revanche, ce que j'ai retenu dans ce travail,
05:16 c'est les concepts de mise à l'agenda et de cadrage,
05:21 c'est-à-dire la formulation des sujets sur le plateau,
05:24 puisque c'est à partir de ce cadrage et de cet agenda
05:28 que les publics sont amenés à réfléchir à un enjeu
05:31 que les chroniqueurs aussi choisissent
05:33 le côté de leur petite pancarte,
05:35 pour ceux qui sont familiers de cette émission,
05:37 oui, non, et que les tweetos répondent aux questions
05:39 via la consultation Twitter.
05:41 Donc on sait que les publics s'informent
05:44 en fonction de l'insistance avec laquelle les médias parlent
05:47 et rendent compte des sujets et des thèmes.
05:49 Et ces concepts d'agenda et de cadrage,
05:52 qui sont éprouvés depuis les années 70,
05:54 je ne les ai pas mobilisés en termes d'effets réels
05:57 sur les publics, mais en termes d'effets produits
05:59 à travers l'analyse de contenu.
06:01 Donc j'ai quand même calé mon découpage chronologique
06:05 sur le calendrier institutionnel de l'ARCOM,
06:07 afin de repérer d'éventuels effets du cadre réglementaire
06:11 sur le pluralisme des contenus,
06:13 et aussi bien sur les volumes que les discours eux-mêmes.
06:15 Donc voilà la part moyenne des sujets politiques dans TPMP
06:18 depuis la pré-campagne, depuis septembre,
06:21 qui a été plutôt stable jusqu'à la période d'égalité,
06:24 autour de 17%.
06:26 Donc pour donner un note de grandeur,
06:28 c'est quand même 1h30 de sujets politiques par semaine,
06:31 c'est pas négligeable pour une émission de divertissement.
06:35 Et on voit que cette part a reculé fortement
06:37 pendant la période d'égalité,
06:40 mais qu'elle a augmenté dans l'entre-deux-tours,
06:42 évidemment pour des raisons de simplification
06:45 de l'application de la stricte égalité
06:49 quand il n'y a plus que 2 finalistes.
06:51 Donc voilà le résultat des temps d'antenne par famille politique
06:56 et par période dans TPMP sur ces 8 mois.
07:00 Donc on voit...
07:02 On mesure la bipolarisation à la fois structurelle,
07:05 précoce et durable, qui s'est installée
07:08 entre la majorité d'une part et l'extrême droite,
07:10 cette extrême droite ayant représenté
07:12 plus de la moitié du temps d'antenne politique
07:15 durant la pré-campagne,
07:16 et quasiment encore la moitié
07:17 pendant la période d'équité renforcée.
07:21 Donc la majorité, elle, a progressivement rattrapé,
07:25 réduit l'écart avec cette extrême droite.
07:26 Le différentiel était plutôt de 30 points
07:29 pendant la pré-campagne,
07:31 et est passé à une quinzaine pendant la période d'égalité.
07:33 Et on voit que les autres familles politiques
07:35 ont eu beaucoup de mal à exister.
07:36 On est loin, en tout cas, de la vision
07:39 du rapport de force électorale
07:40 tel qu'on a pu véhiculer au même moment
07:43 les sondages d'intention de vote.
07:45 Alors quand on juxtapose les données Arcom
07:49 et mes données TPMP,
07:50 on peut mieux observer ce qui se passe
07:51 à l'échelle des candidats, cette fois,
07:54 et comprendre les contrastes de volume
07:56 qui peuvent exister au-delà des différences méthodologiques
07:59 que j'ai évoquées.
08:01 Donc pour la première période d'équité,
08:02 on observe la chaîne a absorber et corriger
08:06 les importants déséquilibres qui étaient maintenus
08:08 sur le créneau d'avant-soirée de TPMP.
08:10 Donc c'est l'effet de bipolarisation
08:13 qui était nettement repérable dans TPMP,
08:15 donc c'est en vert,
08:16 qui va disparaître dans les données
08:19 de la chaîne en bleu de C8.
08:22 Donc au cours de cette période,
08:23 C8 semble avoir aussi tenu compte,
08:25 il faut le rappeler, de l'intervention de l'Arcom,
08:29 notamment mi-janvier,
08:30 qui parlait d'une surexposition de reconquête
08:31 pour le 4e trimestre 2021,
08:34 et qui semble avoir eu un effet au début de janvier,
08:38 à partir de janvier.
08:39 Donc pour la période d'équité renfoncée,
08:43 la comparaison C8/TPMP devient plus pertinente,
08:47 puisque les équilibres des temps se font
08:49 à l'intérieur de créneaux horaires beaucoup plus resserrés.
08:52 Et donc ce que vous voyez là,
08:53 c'est le créneau de 18h minuit qui intègre TPMP,
08:57 et qui tient compte de ces données,
08:59 de cette notion de conditions de programmation comparables.
09:03 Donc si on a vu que cette période d'équité renforcée
09:06 marque une accentuation de la bipolarisation dans TPMP,
09:10 on observe ici, là pour le coup, sur cette période,
09:12 l'effet des 2 "Face à Baba" qui ont été diffusés,
09:15 celui avec Marine Le Pen le 16 mars,
09:17 et celui avec Valérie Pécresse le 23 mars,
09:19 sur l'équilibre global des temps d'antenne.
09:23 Et les 2 émissions ont permis d'atténuer mécaniquement
09:25 le temps d'antenne d'Éric Zemmour,
09:27 pourtant toujours ultra-dominant, on le voit dans TPMP.
09:30 Secondairement, de visibiliser Yannick Jadot et Fabien Roussel,
09:34 qui étaient invités comme contradicteurs
09:36 de Marine Le Pen et de Valérie Pécresse
09:39 dans ces 2 "Face à Baba",
09:41 alors que TPMP les en visibilisait toujours depuis la rentrée.
09:45 Mais le plus spectaculaire reste donc cette période d'égalité,
09:48 bien qu'elle porte sur des volumes, je l'ai dit, beaucoup plus faibles,
09:54 une quinzaine de minutes par candidat environ.
09:56 Donc là, si la chaîne, elle, semble avoir bien appliqué
09:59 cette règle du pluralisme, dans la tranche 18h/minuit,
10:03 eh bien, on voit qu'en fait, elle a continué à absorber
10:06 les très fortes inégalités persistantes
10:08 dans le seul carrefour d'audience de cette chaîne,
10:13 à savoir de cette tranche, à savoir TPMP.
10:16 Donc même avec des volumes plus faibles,
10:18 la bipolarisation Zemmour-Macron est écrasante
10:21 et elle aura dominé finalement
10:23 tout le traitement de la campagne présidentielle dans TPMP.
10:26 Ce phénomène est d'autant plus anormal
10:28 qu'il contrastait avec la représentation
10:32 que véhiculaient au même moment les sondages d'intention de vote.
10:36 Alors j'ai essayé de mieux comprendre ce décalage
10:39 pendant cette période d'égalité
10:40 et me situer au niveau de l'ARCOM,
10:43 c'est-à-dire élargir la focale temporelle
10:47 et regarder tout ce qui se passait
10:49 sur l'ensemble de la tranche 18h/minuit
10:52 pendant cette période d'égalité du 28 mars au 8 avril.
10:56 Et donc voilà une première série de corrections
10:58 qui ont été faites au tout début de la tranche,
11:00 dans le 6 à 7, qui est toujours produit par Cyril Hanouna,
11:03 mais dont les audiences sont 5 fois moins importantes,
11:09 donc 350 000, 380 000 téléspectateurs environ,
11:12 et auxquelles n'ont pas eu tous accès les candidats
11:15 qui étaient alors déficitaires par rapport à TPMP.
11:18 Et il faut attendre le zapping, un zapping nocturne
11:20 diffusé à la fin de la tranche, vers 23h15, 23h47 même,
11:25 où là, cette fois, on est avec des audiences
11:30 15 fois inférieures à TPMP,
11:33 pour que certains candidats voient leur temps d'antenne corrigé.
11:37 Donc ces deux graphes représentent l'exposition médiatique réelle
11:42 des candidats lorsqu'on tient compte de l'audience des tranches
11:45 dans lesquelles il ou elle apparaissent.
11:47 Et on obtient ainsi une donnée qui est certes théorique,
11:50 mais qui est représentative du nombre de téléspectateurs cumulés
11:54 qu'aura potentiellement touché chaque candidat
11:57 sur l'ensemble de cette tranche.
11:58 C'est le graphe du bas, et en haut, je passe rapidement,
12:01 ce sont des modes gradués pour représenter
12:04 les différentes audiences.
12:07 Et en fait, plus vous êtes en vert et plus vous êtes exposés,
12:10 on retrouve la bipolarisation,
12:12 et plus vous avez en rouge un candidat comme Jean-Luc Mélenchon,
12:15 qui a été particulièrement lésé dans son exposition
12:20 au cours de cette période,
12:21 eh bien, vous avez du rouge qui apparaît.
12:24 En tout cas, cette notion d'exposition médiatique,
12:28 elle éclaire un enjeu de sincérité de la part des diffuseurs,
12:31 et on voit que C8 a fait preuve d'une mise en application insincère
12:35 du principe d'égalité durant cette période.
12:37 Elle n'a pas respecté ni un pluralisme expérientiel
12:40 du point de vue des publics,
12:42 ni un pluralisme réel pour les candidats,
12:45 en évitant que certains d'entre eux soient exposés
12:47 à des horaires désavantageux en termes d'audience.
12:50 Alors, je passe, j'ai pas le temps,
12:55 sur l'approche qualitative de cette recherche,
12:59 mais qui permet de mieux comprendre,
13:01 quand on associe les deux volets, en fait,
13:03 comment se joue cette mécanique du traitement différencié
13:06 des candidats d'antépmp,
13:08 qui apparaît nettement quand j'ai mis en évidence
13:12 7 registres narratifs qui sont utilisés
13:14 pour traiter des candidats,
13:16 et on voit bien comment ils se répartissent différemment
13:18 selon les candidats.
13:19 Et en fait, vous allez avoir des registres
13:22 qui vont avoir des effets préjudiciables,
13:25 notamment de relégation ou de disqualification,
13:28 et des registres plus favorables qui vont, par exemple,
13:32 créer des effets d'empathie ou de crédibilisation
13:35 de ces candidats.
13:37 Je fais la synthèse dans ce tableau
13:38 pour voir comment ils avaient été maniés, utilisés
13:42 un petit peu différemment selon des candidats,
13:44 et on retrouve de fortes inégalités de traitement
13:47 qui sont confirmées
13:49 entre les deux approches quantitatives et qualitatives.
13:52 On voit un traitement de faveur accordé à l'extrême droite
13:54 d'antépmp,
13:56 et un traitement plutôt préjudiciable
13:58 accordé à d'autres candidats,
14:01 notamment la gauche traditionnelle, par exemple.
14:04 Donc je conclue sur cette combinaison de résultats,
14:10 des temps de parole, un pluralisme biaisé
14:13 de l'offre électorale
14:14 avec une surexposition de l'extrême droite,
14:16 une bipolarisation précoce et durable de Macron et Zemmour,
14:22 et une invisibilisation des autres familles politiques.
14:25 Et puis, pour l'aspect qualitatif,
14:27 un traitement également différencié selon les candidats
14:29 qui va renforcer cette perception, pour les publics en tout cas,
14:33 de TPMP.
14:34 J'en arrive à ma dernière slide,
14:37 qui est à la fois une conclusion logique
14:39 de ce que j'ai pu observer au cours de ce travail,
14:43 et une réaction également au rapport
14:45 que l'Arcombe vient de publier le 2 novembre
14:47 pour faire le bilan un petit peu de cette année électorale,
14:49 et notamment la proposition numéro 4
14:51 qui concerne la question essentielle, à mon avis,
14:55 de conditions de programmation comparables.
14:57 Donc si en effet, tel qu'elle s'est rédigée dans ce rapport,
15:01 cette notion mérite d'être repensée.
15:05 C'est, à mon avis, pas pour aller dans le sens d'un assouplissement,
15:08 comme c'est écrit,
15:10 mais plutôt de son efficience réelle,
15:13 dans le souci de la rendre d'abord perceptible
15:15 aux yeux des publics,
15:17 avant de satisfaire, à mon avis, un confort des éditeurs.
15:20 Donc j'ai pu travailler que sur un seul cas d'étude,
15:23 à cause du caractère chronophage de l'approche qualitative,
15:27 mais ça me semble révélateur
15:29 de la façon dont il faut peut-être appréhender
15:32 un peu mieux ce principe,
15:35 qui peut être dévoyé assez facilement
15:37 par une mise en application, comme je l'ai montré,
15:39 insincère de la part d'un diffuseur.
15:41 Donc pour y remédier,
15:43 une contre-proposition
15:46 qui est peut-être le début d'un échange, j'espère,
15:49 en tout cas avec le régulateur,
15:51 entre mes collègues et moi qui travaillons sur ces questions,
15:54 je suis pas la seule, encore une fois,
15:56 mais c'est ce qu'il faut faire,
15:58 d'une autre façon de repenser ce principe,
16:01 mieux tenir compte des différents types de chaînes,
16:04 formation continue, généraliste, etc.,
16:06 et surtout considérer davantage
16:09 la structuration des audiences par chaîne.
16:12 Et plutôt que de partir sur des quatre tranches
16:15 un petit peu standards,
16:17 dont on présume qu'elles sont efficaces et homogènes,
16:21 entre différents types de chaînes,
16:23 et qu'au sein même de chaque tranche,
16:25 il y a aussi une homogénéité,
16:26 alors qu'on sait bien que la tranche 18h, minuit,
16:29 il y a une grande variation d'audiences
16:31 qui sont concernées.
16:33 Donc il faudrait plutôt partir des carrefours d'audience
16:36 et élaborer pour chaque chaîne ou chaque famille de chaînes,
16:39 une structuration graduée,
16:41 à partir des données médiamétriques,
16:43 en amont de l'élection, par exemple,
16:45 qui permettrait de repenser ce redécoupage horaire
16:50 pour faire respecter une notion
16:52 de condition de programmation comparable
16:54 qui serait vraiment efficiente pour les publics.
16:56 Donc voilà, quand on est scientifique,
16:58 on cherche à observer des phénomènes,
17:01 et parfois, c'est peut-être nos outils
17:04 ou nos mesures d'analyse qui ne sont pas les bonnes,
17:06 donc on les adapte.
17:07 Il me semble que l'autorité de régulation
17:08 doit pouvoir aussi adapter dans ce sens
17:10 ses outils pour être capable de repérer le cas échéant
17:13 de mauvaise pratique de la part du diffuseur.
17:17 Je vous remercie.
17:19 (Applaudissements)