Soir Info (Émission du 20/12/2023)

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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 -Mercredi soir, bonsoir.
00:00:02 Ravis de vous retrouver, comme chaque soir de la semaine.
00:00:05 Pour le coup d'envoi de soir, on vous accompagne de 22h à minuit
00:00:09 pour décrypter l'actualité.
00:00:10 Je vous présente le plateau du soir.
00:00:13 Le temps de saluer Maureen Vidal pour l'essentiel à retenir
00:00:16 de ce 20 décembre 2023.
00:00:18 -Bonsoir, Julien, bonsoir à tous.
00:00:20 Emmanuel Macron a affirmé que la loi immigration
00:00:23 adoptée par le Parlement est le bouclier qui nous manquait
00:00:27 concernant la pression migratoire grandissante.
00:00:29 La loi présente une réponse aux problèmes
00:00:32 qui nourrissent les ambitions du RN, selon le président.
00:00:35 Ce projet de loi est un texte qui reste utile
00:00:38 et certaines dispositions, même si elles ne plaisent pas,
00:00:41 ne justifiaient pas de tout bloquer, selon le chef de l'Etat.
00:00:44 32 départements refusent d'appliquer le durcissement
00:00:48 des conditions de versement aux étrangers de l'allocation
00:00:51 personnalisée d'autonomie.
00:00:53 La Ville de Paris ne respectera pas non plus cette mesure,
00:00:56 inspirée par l'extrême droite, selon leurs mots.
00:00:59 L'Union européenne a trouvé un accord sur la réforme
00:01:02 du système migratoire européen, un pacte qui prévoit
00:01:05 un contrôle renforcé des arrivées de migrants
00:01:08 dans l'Union européenne et un mécanisme de solidarité obligatoire
00:01:12 entre pays membres au profit des Etats soumis
00:01:15 à une pression migratoire, un accord historique
00:01:18 dont se sont félicités les Etats membres et l'ONU.
00:01:21 Enfin, Benyamin Netanyahou exclut tout cessez-le-feu
00:01:24 pour lancer des discussions en cours très sérieuses
00:01:27 sur une possible trêve à Gaza.
00:01:29 Le chef du mouvement terroriste Hamas, Ismail Haniyeh,
00:01:32 est arrivé en Égypte.
00:01:33 Négocié par l'Égypte, le Qatar et les États-Unis,
00:01:36 une précédente pause d'une semaine avait permis, fin novembre,
00:01:40 la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus en Israël.
00:01:43 - Merci beaucoup, cher Moïne.
00:01:45 On vous retrouve toutes les 30 minutes,
00:01:48 comme on en a l'habitude, pour un point complet sur l'actualité.
00:01:51 On vous revoit demain, avec Amaury Bucot,
00:01:54 directeur de la publication d'Atlantico.
00:01:56 Michaël Sadou, expert en politique publique.
00:01:59 Bonsoir, un siége est vide à côté de vous.
00:02:02 Philippe Ballard, député de Rennes-de-Loise,
00:02:05 ne devrait plus tarder à nous rejoindre.
00:02:07 Philippe Guibert, il faut le souligner,
00:02:10 directeur du service d'information du gouvernement.
00:02:13 - Il faut que j'atteigne sur ce plateau.
00:02:16 - Malgré un long déplacement ces dernières heures,
00:02:19 très intéressante chronique d'Amaury.
00:02:22 On a beaucoup parlé ces derniers jours de cette fameuse vidéo
00:02:25 où on voit une jeune adolescente à Lyon se faire tabasser
00:02:29 par 4 autres jeunes filles.
00:02:31 On en sait plus.
00:02:32 Vous savez ce que ces jeunes filles ont dit à la police.
00:02:35 On verra ça ensemble tout à l'heure.
00:02:37 Ca fera écho, d'ailleurs, au propos du chef de l'Etat,
00:02:41 notamment concernant la violence dans la société
00:02:44 et ce mot de "décivilisation" qu'il a réitéré
00:02:47 dans la réforme de la loi de l'immigration.
00:02:50 - Débriefing politique complet avec Yohann Usaï.
00:02:53 Voilà pour les présentations.
00:02:55 On va marquer une courte pause
00:02:57 pour pouvoir entamer nos premiers thèmes d'actualité.
00:03:01 A tout de suite.
00:03:02 ...
00:03:05 - 22h06, précisément.
00:03:07 Merci de nous rejoindre en direct sur CNews.
00:03:10 La suite de Soir Info, on est en compagnie de Jean-Sébastien Ferjou,
00:03:14 Yann Morib, Philippe Guibert.
00:03:16 Alors que la crise politique liée à l'adoption de la loi de l'immigration
00:03:21 bat son plein, au lendemain de l'adoption du texte à l'Assemblée,
00:03:25 la prise de parole du chef de l'Etat était attendue.
00:03:28 Emmanuel Macron s'est exprimé sur France 5 depuis l'Elysée.
00:03:32 Ce texte, un premier extrait,
00:03:34 selon les thématiques que l'on évoquera,
00:03:37 dit-il, est le bouclier qui nous manquait.
00:03:40 Répétez le chef de l'Etat à 3 reprises.
00:03:43 - J'ai aussi beaucoup de respect pour tous les députés de la majorité
00:03:47 qui ont voté une loi, qui n'était pas une loi
00:03:50 dont ils aimaient toutes les dispositions,
00:03:53 mais dont ils ont considéré que c'était une loi utile pour le pays.
00:03:57 Et au fond, un bouclier qui nous manquait.
00:03:59 On y reviendra.
00:04:01 Quand on gouverne, on a des responsabilités éminentes.
00:04:04 On a le droit de se poser des questions,
00:04:07 parce qu'on est citoyen, mais ces responsabilités nous obligent.
00:04:11 - Vous avez pensé de la prestation présidentielle
00:04:14 pendant 2h sur ce plateau de France 5 ?
00:04:17 Le SAV a-t-il été assuré ?
00:04:19 Vous avez vu une crise politique ?
00:04:21 - Les justifications du président de la République
00:04:25 me semblent un peu à côté de la plaque sur beaucoup de sujets.
00:04:29 On peut commencer par celui que vous évoquez, sur l'immigration.
00:04:33 - On va enchaîner avec son ministre démissionnaire.
00:04:36 - Il dit qu'il nous manque le bouclier.
00:04:39 Ça signifie qu'il considère que nous avons tous les outils
00:04:42 à notre disposition pour lutter contre l'immigration
00:04:46 qui n'est pas souhaitable dans notre pays.
00:04:49 Or, il n'y a rien pour lutter contre l'immigration illégale.
00:04:53 C'est un texte qui est là pour gérer le stock,
00:04:56 ceux qui sont présents sur le territoire,
00:04:59 mais pas pour gérer les flux.
00:05:01 Donc quand il dit qu'il nous manque le bouclier,
00:05:04 il manque encore beaucoup de choses pour réguler l'immigration,
00:05:09 pour ne pas accueillir ce que nous souhaitons
00:05:12 et ce que nous ne souhaitons pas.
00:05:14 Mais ce bouclier et la solution à tous nos problèmes,
00:05:18 c'est ce qu'il dit.
00:05:20 - Philippe Ballard vient de nous rejoindre.
00:05:23 Bonsoir, monsieur le député.
00:05:25 Je vous demanderai votre avis sur la prestation présidentielle
00:05:29 chez nos confrères.
00:05:31 J'ai vu Philippe Guibert faire quelques mous
00:05:34 lorsque Johan s'exprimait.
00:05:37 Il a répondu à ses questions polémiques.
00:05:40 - Oui, incontestablement.
00:05:42 Il avait besoin de s'exprimer après ce qui s'est passé.
00:05:46 Je dirais que techniquement et même en termes d'impression
00:05:50 de téléspectateurs, c'était l'interview la plus convaincante
00:05:55 de Emmanuel Macron depuis très longtemps.
00:05:58 Parce que j'ai trouvé qu'il était dans son arme
00:06:02 et qu'il avait une très bonne expression.
00:06:05 Il était dans son argumentaire
00:06:07 et qu'il ne trichait pas trop avec les questions.
00:06:11 Il répondait aux questions.
00:06:13 Après, on est d'accord ou pas d'accord avec lui.
00:06:16 - Cette loi est le fruit d'un compromis,
00:06:19 mais il refuse de dire que c'est une bonne loi.
00:06:22 Il y a quand même un malaise.
00:06:25 - Il a fait un pas de côté politique.
00:06:28 Je ne sais pas s'il sera suivi,
00:06:30 parce qu'avec Emmanuel Macron, il faut être prudent.
00:06:33 Il a admis qu'il n'avait pas la majorité absolue.
00:06:36 Pour faire passer une loi sur un sujet sensible,
00:06:40 je ne parle pas de lois plus techniques,
00:06:43 mais sur un sujet politiquement sensible,
00:06:46 il a été bien obligé de faire un compromis.
00:06:49 Il a dit que c'était un compromis.
00:06:52 Il y avait l'intention initiale et des éléments ajoutés.
00:06:57 Je trouve que c'est un argument qui se défend.
00:07:00 Il a quand même pas mal démonté le gros hold-up de communication
00:07:06 réalisé par Marine Le Pen,
00:07:08 en estimant que c'était une loi du RN.
00:07:11 - Vous l'avez trouvé convaincant ?
00:07:15 - Sur sa démonstration, on pouvait se renseigner
00:07:18 dans divers articles de presse,
00:07:20 quand on sort de la symbolique politique du texte
00:07:23 et qu'on rentre dans le détail...
00:07:26 - Il a parlé d'une manœuvre de garçons de bain
00:07:30 qui a été votée hier.
00:07:32 - C'est un hold-up de communication,
00:07:35 parce que ce n'est pas de la préférence nationale.
00:07:38 On peut être pour ou contre, on peut en discuter,
00:07:41 mais ce n'est pas la politique de préférence nationale.
00:07:45 Le RN a réussi ce hold-up, mais le fond du texte
00:07:48 était plutôt convaincant.
00:07:50 - Le sujet le plus polémique, le chef de l'Etat,
00:07:53 s'est-il inspiré de l'idéologie du RN
00:07:57 pour construire ce texte de loi ?
00:08:00 Je voudrais qu'on évoque,
00:08:03 parce que c'est l'actualité la plus chaude
00:08:06 de ces dernières heures, la démission du ministre de la Santé.
00:08:09 Il a eu quelques mots sur ce sujet.
00:08:12 On va les lire ensemble et on l'entendra ensuite.
00:08:16 Il dit qu'avoir des responsabilités,
00:08:19 c'est faire des choix, on peut tous avoir des interrogations.
00:08:22 La question est de savoir si ces interrogations
00:08:25 sont nécessaires ou pas.
00:08:28 Je respecte la décision qui a été prise,
00:08:32 il a été remplacé et on doit avancer,
00:08:35 car les sujets de santé sont essentiels.
00:08:38 Philippe Ballard, vous répondrez à ce qu'il dit
00:08:41 du RN, mais d'abord un point de vue sur cette citation
00:08:44 et la prestation en général sur la forme du président de la République.
00:08:48 D'abord, il balade un revers de main,
00:08:51 cette démission du ministre.
00:08:54 - C'est quand même une crise,
00:08:57 parce que vous avez un ministre qui démissionne,
00:09:00 il y en a un deuxième, celui du logement,
00:09:04 qui ne s'est pas rendu à certains rendez-vous.
00:09:07 - Il y a un avis de recherche sur le ministre du logement.
00:09:10 - Il ne voulait pas être embêté par des questions liées
00:09:13 à ce vote hier à l'Assemblée nationale.
00:09:16 25 % des députés de la majorité ont manqué à la paix hier,
00:09:20 soit ils se sont abstenus, soit ils ont voté contre.
00:09:23 Il a l'habitude d'être dans la com' du lundi au dimanche,
00:09:26 matin, midi et soir, de balayer tout d'un revers de main.
00:09:29 Il faut se souvenir quand même qu'Emmanuel Macron avait dit
00:09:32 en 2017 qu'il allait être élu et qu'il allait rabaisser
00:09:36 le RN à 5 ou 10 %.
00:09:39 On voit où on en est. Là, c'est une victoire idéologique.
00:09:42 Marine Le Pen l'a dit, Jordane Bardella l'a redit.
00:09:45 Vous pouvez parler de hold-up, mais quand on regarde
00:09:48 la philosophie générale de ce texte...
00:09:52 - Je ne crois pas du tout, mais on en discutera.
00:09:55 - On va peut-être revenir sur les détails, notamment
00:09:58 ces régularisations, parce qu'on nous en parle beaucoup,
00:10:01 mais le texte a énormément changé en CMP à ce propos.
00:10:04 C'est fondamental, puisqu'on ne pourra plus être régularisé
00:10:08 si on a un casier judiciaire. On est dans un pays
00:10:11 où avant on pouvait être régularisé en ayant fait de la prison
00:10:14 avec un casier judiciaire. Ça, maintenant, c'est stop.
00:10:17 Et puis on laisse la main au préfet et surtout,
00:10:21 on peut souhaiter. À l'arrivée, il y a une crise politique
00:10:24 au sein de la majorité, et pour nous, c'est une victoire idéologique.
00:10:27 - Je voudrais qu'on reste sur cette parenthèse
00:10:30 de la démission du ministre de la Santé, parce que c'est
00:10:33 un acte important. Ce n'est pas qu'une anecdote
00:10:36 qu'un ministre du gouvernement de plein exercice démissionne
00:10:40 au lendemain d'un vote d'une loi. C'est un choix courageux
00:10:43 de la part du ministre de la Santé ? Comment vous le qualifiez ?
00:10:46 - De cohérent. Ça me rappelle simplement la phrase
00:10:49 de l'époque, quand on est ministre... - C'est le seul cohérent
00:10:52 du gouvernement parmi les ministres... - C'est Chabannement
00:10:56 qui a dit ça, bien sûr. - Les autres qui ne démissionnent pas
00:10:59 en manque de cohérence ? - Soit on obéit, soit on la ferme.
00:11:02 Je pense que oui, complètement. Rima Abdoulmalak,
00:11:05 notamment, qui visiblement avait fait peser une menace
00:11:08 de démission, ne l'a pas appliquée. Je pense que c'est difficile
00:11:12 pour certains ministres de renoncer à leur girophare
00:11:15 et leur officier de sécurité, mais la cohérence idéologique,
00:11:18 c'est un choix. Maintenant, sur le contenu de la loi,
00:11:21 je pense que l'interview d'Emmanuel Macron
00:11:24 a en effet été assez brillante. Le problème, c'est qu'il est
00:11:28 aux manettes depuis un certain temps. - Il vous a convaincu ?
00:11:31 - Sa parole est évanescente, elle est un peu déliquescente
00:11:34 parce qu'il n'arrive même plus à convaincre sa propre majorité
00:11:37 alors qu'on va convaincre l'ensemble des Français.
00:11:40 Ça me semble encore plus compliqué. Je pense d'ailleurs qu'il a choisi
00:11:44 ce format d'interview parce qu'il ne s'adressait pas à un très grand
00:11:47 public plutôt élitiste. - Plutôt retraité.
00:11:50 J'ai cru lire que l'audience moyenne de l'émission
00:11:53 était au-delà de 65 ans. - De toute façon, Emmanuel Macron
00:11:56 s'est habitué à ce genre de format pour s'adresser seulement
00:12:00 à une partie de la population parce qu'il me semble qu'il ne jouit pas
00:12:03 d'une grande popularité maintenant chez l'ensemble des Français.
00:12:06 Ensuite, sur le contenu du texte, je pense que c'est une victoire
00:12:09 pour tout le monde. Je pense que LR a gagné politiquement,
00:12:12 je pense évidemment que le RN a gagné idéologiquement
00:12:16 et que c'était normalisé en participant au vote de la loi
00:12:19 parce que c'est quand même avec les voix du RN que cette voix a été votée.
00:12:22 Je pense aussi que LR a gagné parce que ça lui permet de dire...
00:12:25 - Vous parlez de succès politique. Je voudrais savoir
00:12:28 si les Français y ont gagné quelque chose. - C'est le Conseil constitutionnel
00:12:32 qui le décidera. Je pense que de ce point de vue-là,
00:12:35 ça va être assez compliqué. D'ailleurs, il y a quelque chose
00:12:38 qui relève de la manigance chez Emmanuel Macron
00:12:41 parce que demander à ses députés de faire passer une loi
00:12:45 de son su, retoquée par le Conseil constitutionnel,
00:12:48 en disant que jamais on ne reviendra ni sur la Constitution
00:12:51 ni sur les traités conventionnels,
00:12:54 il me semble que c'est vouloir la fin sans les moyens.
00:12:57 Et ça, ça s'appelle un discours de Miss France.
00:13:00 - On va évoquer toutes ces questions. D'abord, restons concentrés
00:13:04 sur cette crise dans la majorité qui ne semble pas avoir lieu
00:13:07 si on écoute le chef de l'État, qui semble encore moins avoir lieu
00:13:10 si on écoute la Première ministre chez France Inter ce matin.
00:13:13 - J'ai passé, je vous dis, des heures avec les députés.
00:13:16 Je peux vous assurer qu'il n'y a pas de crise dans la majorité.
00:13:20 On souhaite avancer, continuer à avancer dans le cap fixé
00:13:23 par le président de la République et continuer à apporter
00:13:26 des réponses à notre pays et aux Français.
00:13:29 - Tiens, tout va très bien, Danilo Arquides.
00:13:32 - Serait-elle capable de préciser ce qu'est le cap fixé
00:13:36 par le président de la République et celui que souhaite suivre
00:13:39 la majorité ? - Est-ce qu'après 2h d'émission,
00:13:42 il y aura un cap fixé ? - Je pense qu'il faut distinguer
00:13:45 la forme. Le fond, Emmanuel Macron a été très combatif.
00:13:48 C'est ce qui peut faire sa force, y compris jusqu'à une forme
00:13:52 de déni du réel, en quelque sorte. Et parfois, en communication,
00:13:55 ça peut marcher, mais ça ne produira pas plus d'effets politiques
00:13:58 que ça. Il confond quand même le fait, ou il semble penser
00:14:01 que sa parole est performative. La crise politique, elle est réelle.
00:14:04 Et moi, je trouve que le président de la République a été la balayer
00:14:08 très, très vite. Quand on entend que la moitié des départements
00:14:11 de gauche disent qu'ils n'appliqueraient pas la loi si elle était votée,
00:14:14 pardon, mais il me semble que nous sommes dans une crise
00:14:17 qui n'est même plus seulement politique. C'est une crise institutionnelle
00:14:20 majeure. Imaginez si les départements dirigés par la droite
00:14:24 ou par leur rassemblement national disaient qu'ils n'allaient pas
00:14:27 appliquer la loi. Je vous assure que vous penseriez aussi
00:14:30 que c'est une crise institutionnelle majeure. Et il me semble
00:14:33 que dans la Constitution, il est inscrit que le président de la République
00:14:36 est le garant du fonctionnement régulier des institutions,
00:14:40 et c'est la confiance de Gérard Depardieu, ce qu'il a par ailleurs fait
00:14:43 en évoquant une chasse à l'homme. - On entendra tout ça tout à l'heure.
00:14:46 - Je trouve qu'il a balayé, mais balayé la crise dans sa majorité.
00:14:49 Elle est réelle. - Mais je trouve que ça a été assez peu évoqué.
00:14:52 Il a apporté assez peu de réponses sur ce sujet.
00:14:56 - Qu'un ministre démissionne, ça ne s'était pas produit depuis le début.
00:14:59 - Gérard Darmanin a donné sa démission il y a une semaine, mais elle a été refusée.
00:15:02 - Oui, mais elle a été refusée. Aurélien Rousseau, pour le coup,
00:15:05 a été cohérent. Mais même sur le fond,
00:15:09 que peut-il répondre à des députés qui disent qu'ils trouvent que c'est indigne ?
00:15:14 Parce que c'est de ça dont il s'agit. Il ne s'agit pas de simple divergence
00:15:17 d'appréciation technique ou de divergence sur une orientation budgétaire.
00:15:21 Là, on est face à quelque chose qui est majeur.
00:15:23 Il y a des gens dans la majorité qui considèrent que cette loi est indigne.
00:15:27 Ça, si ce n'est pas une crise politique...
00:15:31 - Qu'il la considère indigne, c'est une chose qu'elle le soit.
00:15:34 - Quant à la phrase sur les garçons de bain, je pense que tous les gens
00:15:37 qui sont employés de piscine ou employés de tout court...
00:15:40 - Arrêtez ! Franchement, ce n'est pas le pire.
00:15:43 Les garçons de bain, déjà, ce n'est pas une profession.
00:15:47 C'est comme quand vous dites "Vous faites une humour de garde-barrière".
00:15:50 "Ah, les gardes-barrières..."
00:15:53 - Ce n'est pas le projet important, franchement.
00:15:56 - Syl, je vais vous dire pourquoi je pense que c'est le plus important.
00:15:59 - La L'Association des maîtres de la majeure manifeste dimanche.
00:16:03 - Vous savez pourquoi c'est important ? Parce qu'on est face au centrisme autoritaire.
00:16:06 Le cercle de la raison... Vous avez entendu Sacha Houllier ce matin ?
00:16:09 - Oui, mais je ne suis pas sûr que ce soit arrangé dans le même tiroir.
00:16:12 - Si, moi je vous dis que c'est arrangé dans le même tiroir.
00:16:15 Quand Sacha Houllier dit ce matin "Il n'est pas bon de laisser les électeurs",
00:16:19 ben non, ça participe du même mépris.
00:16:22 - "Je traverse la rue", etc. - Du même mépris et du même regard porté
00:16:25 sur des gens qui ne seraient pas vraiment capables...
00:16:28 - "Humour de garçon de bain", c'est une expression que tout un chacun...
00:16:31 - Je n'ai pas dit "Humour de garçon de bain", il a dit "manœuvre de garçon de bain".
00:16:35 - Mais elle s'adresse quand même à des responsables politiques.
00:16:38 On ne sait pas qui le vise exactement, est-ce que c'est Marine Le Pen ?
00:16:41 - J'avais l'impression. - Oui, j'avais l'impression.
00:16:44 - C'est le chef de l'État qui s'adresse quand même à une candidate
00:16:47 qui est allée au deuxième tour de l'élection présidentielle.
00:16:51 - C'est vrai qu'elle a toujours été une négociation moins marquable à son égard.
00:16:54 - Si c'était l'inverse, je pense qu'on en parlera un peu plus tard.
00:16:57 - Puisque l'on évoque la réaction d'Emmanuel Macron
00:17:00 quant à cette polémique qui voudrait que le texte reprend
00:17:04 les idées du Rassemblement national, écoutez avec le son et l'image
00:17:07 ce qu'on a dit à Emmanuel Macron tout à l'heure.
00:17:10 - C'est une manœuvre de garçon de bain du Rassemblement national
00:17:13 pour nous dire "au fond c'était mon texte, on l'a emporté
00:17:16 parce que c'était dans la confusion".
00:17:19 Et qu'est-ce que ça veut dire "faire barrage au RN" ?
00:17:23 Ça veut dire ne pas reprendre ses idées.
00:17:26 Dans le texte, il n'y a pas ces idées.
00:17:29 L'école est gratuite pour les enfants, l'aide médicale d'État,
00:17:32 et bien moi j'assume totalement de dire que nos compatriotes
00:17:35 attendaient cette loi, que si on veut que le RN
00:17:39 et ses idées n'arrivent pas aux responsabilités,
00:17:42 il faut traiter les problèmes qui le nourrissent.
00:17:45 Et aujourd'hui, ce qui nourrit le RN,
00:17:48 c'est parfois le sentiment que certains de nos compatriotes
00:17:51 que la réponse n'est pas assez efficace.
00:17:55 - "Pas de victoire idéologique du RN", dit le chef de l'État,
00:17:58 "il n'y a pas de nouveauté avec la préférence nationale
00:18:01 il fait un peu l'autruche ?"
00:18:04 - D'abord, nos compatriotes ont le sentiment
00:18:07 que la réponse n'est pas toujours efficace.
00:18:11 Mais souvent, la réponse n'est pas efficace.
00:18:14 La réponse en matière d'immigration n'est pas efficace.
00:18:17 Ce projet de loi en matière d'immigration ne sera pas efficace
00:18:20 pour lutter contre l'immigration illégale et irrégulière.
00:18:23 Il n'y a rien dans ce projet de loi qui va permettre
00:18:27 d'arrêter les migrants qui arrivent d'Italie
00:18:30 et les policiers pourront davantage les contrôler.
00:18:33 Mais si vous voulez, ils vont les renvoyer en Italie
00:18:36 et ils repasseront le lendemain.
00:18:39 Les mineurs isolés ne pourront plus être placés
00:18:43 en centre de rétention administratif.
00:18:46 Ça pose un problème quand on sait que ces mineurs isolés
00:18:49 sont à l'origine d'un certain nombre d'actes de délinquance.
00:18:52 - Est-ce que ce texte porté voulu par Emmanuel Macron
00:18:55 reprend les idées du RN ?
00:18:59 - Je pense que c'est un texte qui est observé pendant un temps donné
00:19:02 aux Français et que les étrangers mettent plus de temps
00:19:05 pour pouvoir en bénéficier.
00:19:08 Mais le président de la République dit que ce texte de loi
00:19:11 va permettre de lutter contre le RN.
00:19:15 Je n'y crois pas du tout parce que ce n'est pas un texte
00:19:18 qui va permettre de renverser la table.
00:19:21 Les Français disent qu'à plus de 70 %,
00:19:24 ils veulent moins d'immigration dans ce pays.
00:19:28 Mais le RN dit que c'est une réponse et non.
00:19:31 - Est-ce que cette loi est inspirée
00:19:34 du RN ?
00:19:37 Cette loi est une défaite pour la République.
00:19:40 Le président Macron et le gouvernement
00:19:43 n'ont pas pris les voix du RN.
00:19:47 En revanche, ils ont pris ces idées.
00:19:50 - C'est une victoire idéologique.
00:19:53 Depuis des années, voire des dizaines d'années,
00:19:56 on met des petits cailloux par terre.
00:19:59 Comme le petit pousset jusqu'à la maison.
00:20:03 Ça sera lésisé.
00:20:06 Nos analyses se sont révérées exactes.
00:20:09 On reprend une partie de nos solutions.
00:20:12 - Les régularisations, ce n'est pas une idée du RN.
00:20:15 - Depuis que je suis élu, comme les 88 députés,
00:20:19 Marine Le Pen nous a dit le premier jour
00:20:22 que ce qui va guider votre boussole,
00:20:25 c'est le RN.
00:20:28 On a tout sous-pesé.
00:20:31 Dans une balance, il y a deux plateaux.
00:20:35 Dans le plateau de ce qui nous convenait,
00:20:38 il y a beaucoup de mesures qui sont inspirées du RN.
00:20:41 Dans l'édito, ils disent que c'est un tract du RN.
00:20:44 Le monde, c'est pas l'organe officiel du RN.
00:20:47 Il y a les régularisations,
00:20:51 mais depuis la CMP, on ne pourra plus régulariser
00:20:54 les régularisations.
00:20:57 - C'est la pression des faits, du quotidien,
00:21:00 c'est la pression des Français, ce qui a permis ce durcissement.
00:21:03 Ce n'est pas l'idéologie de tel ou tel parti.
00:21:07 C'est la pression du réel qui a dicté ce texte.
00:21:10 - La plus grande majorité des Français,
00:21:13 vous faisiez référence à ces sondages,
00:21:16 un sondage est sorti ce soir, 64 % des personnes interrogées
00:21:19 considèrent que le RN sort en français de cet épisode
00:21:23 et que 73 % des personnes interrogées
00:21:26 estiment que ce projet de loi est inspiré par le RN.
00:21:29 On est loin du compte, mais tout ce qui est bon pour la France, on prend.
00:21:32 - Yoann, très rapidement, Philippe voulait intervenir.
00:21:35 - Vous avez voté ce projet de loi,
00:21:39 vous dites qu'il y a des choses qui vont dans le bon sens pour la France.
00:21:42 Jordan Bardella disait il y a quelques jours
00:21:45 qu'il est hors de question de voter un projet de loi
00:21:48 qui prévoit des régularisations.
00:21:52 C'est ça aussi qui a inspiré ce vote pour.
00:21:55 - Mais il y a ce changement.
00:21:58 Nos sénateurs ont refusé de voter le texte au Sénat.
00:22:01 Il n'y avait pas ces dispositions.
00:22:04 - Vous avez voté ce texte pour frapper les démocratiques.
00:22:07 - C'est la politique.
00:22:11 - C'est un coup politique.
00:22:14 - C'est un coup idéologique.
00:22:17 - Vous avez écouté la phrase d'Olivier Véran,
00:22:20 qui a dit qu'elle n'est pas sécrète.
00:22:23 On considère qu'ils n'ont pas participé à ce vote.
00:22:27 On n'a pas participé à ce vote.
00:22:30 Mais un, il se prend pour qui ?
00:22:33 J'ai été élu avec 56% des voix,
00:22:36 je n'ai pas bourré les urnes.
00:22:39 - Ça vous sert ?
00:22:43 - La stratégie de diabolisation du RN ou du FN, peu importe,
00:22:46 elle ne fonctionne plus.
00:22:49 - Les gouvernants, qui jouent souvent ce jeu,
00:22:52 n'ont pas compris que ça ne fait que renforcer vos positions.
00:22:55 - Philippe, ça fait 3 fois que je lui coupe la chic.
00:22:59 - Je voudrais répondre sur le fond.
00:23:02 Je reviens de quelques jours de congé,
00:23:05 que j'ai suivi ça loin.
00:23:08 J'ai eu l'impression d'entendre un certain délire
00:23:11 et de démesure dans le commun.
00:23:15 Ce texte ne mérite ni excès d'honneur,
00:23:18 ni excès d'indignité.
00:23:21 Ce n'est pas un texte décisif,
00:23:24 même s'il fait avancer un certain nombre de choses.
00:23:27 - Pourquoi on crie quasiment au retour du 3e Reich ?
00:23:31 - C'est ridicule.
00:23:34 - C'est pas l'extrême-gauche, c'est le PS.
00:23:37 - La gauche a une vraie responsabilité
00:23:40 et a bien aidé le RN dans son hold-up de communication politique.
00:23:43 À partir du moment où la gauche dit
00:23:47 qu'elle a des dispositions avec lesquelles on ne peut pas être d'accord,
00:23:50 c'est mon cas sur certaines dispositions.
00:23:53 Mais dire que ce texte est une horreur absolue,
00:23:56 il mène autre législation,
00:23:59 elle se rapproche de la norme des législations
00:24:03 des autres pays européens en matière de contrôle de l'immigration
00:24:06 et même en matière d'attribution des aides sociales.
00:24:09 - Elle est moins dure.
00:24:12 - Je voudrais revenir sur le point essentiel
00:24:16 du racisme national.
00:24:19 - C'est normal qu'elle s'installe avec autant de présence.
00:24:22 C'est jouer sur les mots
00:24:25 parce que ce n'est pas la préférence nationale qui a été votée hier.
00:24:28 C'est le durcissement des conditions des aides sociales
00:24:33 pour tous les étrangers, pour ceux qui ne travaillent pas
00:24:37 et pas toutes les aides sociales.
00:24:40 - C'est non-contradictoire aussi pour ceux qui travaillent.
00:24:43 - Mais c'est différencier entre ceux qui travaillent
00:24:46 et ceux qui ne travaillent pas, donc elle n'est absolument pas générale.
00:24:49 Et d'autre part, ce n'est pas des prestations qu'on retire aux étrangers.
00:24:53 - Ce sont des conditions qui sont modifiées.
00:24:56 - On peut ne pas être d'accord, on peut trouver que c'est injuste,
00:24:59 on peut trouver que ça risque de ne pas être efficace.
00:25:02 Mais ce n'est pas de la préférence nationale.
00:25:05 - Pourtant, c'est ce que toute la haine hausse semble dénoncer.
00:25:09 Ce sera l'objet de notre débat dans 3 heures.
00:25:12 - J'ai juste un mot sur l'hypocrisie de la gauche.
00:25:15 Quand le PS considère qu'ils n'ont pas employé l'expression "3e règle",
00:25:18 qu'il y a une indignité, que c'est un moment de baisse,
00:25:21 que c'est une trahison de la République,
00:25:25 j'attends que les socialistes nous expliquent qu'ils vont cesser
00:25:28 de siéger au Parlement européen aux côtés des sociodémocrates danois
00:25:31 qui ont voté chez eux des conditions beaucoup plus dures.
00:25:34 Parce que si c'est fasciste en France, je pense que ça l'est aussi à Copenhague.
00:25:37 - Deux choses que je voudrais évoquer avec vous
00:25:41 et qu'on se retrouve dans la deuxième heure,
00:25:44 c'est cette saisine quasi immédiate par le président de la République
00:25:47 du Conseil constitutionnel, quelle interprétation il faut en faire ?
00:25:50 On verra le tweet de Bruno Retailleau, Charleroi Tapirot dans 2 minutes.
00:25:53 Je voulais juste annoncer les éléments qu'on allait mentionner ensemble
00:25:57 et la réalité du terrain qui doit nous interpeller
00:26:00 et mettre en parallèle avec cette loi qui a été votée hier.
00:26:03 On ira dans un village dans les Alpes-Maritimes
00:26:06 où l'afflux de migrants est invraisemblable
00:26:10 et complètement désœuvré.
00:26:13 On verra si cette loi apporte une réponse ou pas.
00:26:16 Pour Emmanuel Macron, on n'est pas dépassé du tout en France
00:26:19 par les afflux de migrants.
00:26:22 Voilà pour la demi-heure qui vient.
00:26:25 Maureen Vidal, le rappel de l'actualité d'abord.
00:26:29 - 32 départements refusent d'appliquer
00:26:32 le durcissement des conditions de versement
00:26:35 aux étrangers de l'allocation personnalisée d'autonomie.
00:26:38 Il n'y aura pas non plus cette mesure, a annoncé Anne Hidalgo,
00:26:41 jugée d'inefficace et d'injuste.
00:26:45 Il s'agit d'une loi inspirée par l'extrême droite, selon leurs mots.
00:26:48 Suite au passage de la loi immigration à l'Assemblée nationale,
00:26:51 nous vous avons posé la question en matière d'emploi de logement,
00:26:54 d'allocation sociale et familiale.
00:26:57 Êtes-vous favorable à la préférence nationale ?
00:27:01 71 % des sondés ont répondu oui.
00:27:04 29 % se disent défavorables, selon un sondage CSA pour CNews.
00:27:07 - Des discussions en cours très sérieuses sur une possible trêve à Gaza,
00:27:10 a annoncé la Maison-Blanche.
00:27:13 Le chef du mouvement terroriste Hamas, Ismail Haniyeh,
00:27:17 est arrivé en Égypte aujourd'hui.
00:27:20 Négocié par l'Égypte, le Qatar et les États-Unis,
00:27:23 une précédente pause d'une semaine avait permis, fin novembre,
00:27:26 la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus
00:27:29 dans des prisons israéliennes.
00:27:33 Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou
00:27:36 a dit à la télé de la réalité.
00:27:39 "Nous ne cesserons pas le combat
00:27:42 "tant que nous n'aurons pas atteint tous les objectifs
00:27:45 "que nous nous sommes fixés, l'élimination du Hamas,
00:27:49 "la libération de nos otages et l'élimination de la menace
00:27:52 "qui pèse sur Gaza."
00:27:55 "Nous attaquons le Hamas avec un feu nourri partout,
00:27:58 "y compris aujourd'hui.
00:28:01 "Nous attaquons également leurs complices de près ou de loin."
00:28:05 Anna Olamout.
00:28:08 -Merci.
00:28:09 On se retrouve dans 30 minutes pour un nouveau point actuel.
00:28:12 M. Sadoun, qu'est-ce que ça veut dire, cette saisine quasi immédiate
00:28:15 par le président de la République du Conseil constitutionnel ?
00:28:19 Depuis 1 an et demi, 2 ans, le chef de l'État se bat,
00:28:22 promet cette loi immigration. Elle est arrivée,
00:28:25 comme on l'a vu depuis une semaine maintenant,
00:28:28 mais elle est arrivée au bout. Il l'a fait voter,
00:28:31 il a tout fait pour qu'elle passe malgré ces voix du RN
00:28:35 et le président, 24 heures plus tard, l'a détricoté complètement ?
00:28:38 -Je pense qu'il brouille les pistes. Je pense qu'il n'assume pas
00:28:41 le fait d'avoir voté avec le RN. Il n'assume pas le fait
00:28:44 d'avoir voté des mesures qui sont proches du programme du RN.
00:28:47 -80 % des Français approuvent cette loi ?
00:28:50 -Bien sûr. Il se laisse dicter par la volonté populaire,
00:28:54 mais soit c'est lui qui le fera, soit c'est les autres.
00:28:57 Emmanuel Macron est un peu devenu le jouet de l'histoire.
00:29:00 Il n'est plus maître de ses actions. C'est aujourd'hui le peuple
00:29:03 qui décide de ce qu'il veut. Et le peuple, il ne se sent plus
00:29:06 représenté par des idées de droite. Désolé. Après, il peut expliquer
00:29:10 qu'il est d'accord sur des mesures avec le RN,
00:29:13 mais qu'il a fondamentalement une idéologie différente.
00:29:16 Je pense que l'idéologie en politique se manifeste en général
00:29:19 par des mesures. Les mesures qu'il a faites voter à sa majorité
00:29:22 et qu'il a demandées de voter sont des mesures de dureté.
00:29:26 Le texte de base contenait 27 articles, je crois.
00:29:29 On a terminé à plus de 80 articles avec un scope
00:29:32 immensement élargi et qui va de la politique d'asile
00:29:35 à la distribution des allocations sociales non-contributives,
00:29:38 en passant par le regroupement familial, la naturalisation et autres.
00:29:42 Donc oui, je pense que c'est un texte qu'on peut dire de droite.
00:29:45 Évidemment. Après, il fait peut-être, comme je le disais,
00:29:48 avec une manigance derrière, mais en attendant,
00:29:51 il faut qu'il assume le fait d'avoir fait voter à sa majorité
00:29:54 des mesures qui, en effet, étaient proches
00:29:58 des programmes de Valérie Pécresse, du RN et même d'Éric Dussopt.
00:30:01 Sur cette saisine quasi immédiate du Conseil constitutionnel,
00:30:04 on regarde ce que dit le patron des sénateurs LR
00:30:07 au chef de l'État sur son réseau social.
00:30:10 "Saisine immédiate du Conseil constitutionnel par le Président,
00:30:14 "annonce de la Première ministre et le porte-parole du gouvernement
00:30:17 "d'un retour sur certaines mesures pourtant votées.
00:30:20 "Tout semble indiquer qu'Emmanuel Macron a donné pour consigne
00:30:23 "de tout faire pour que la loi immigration ne soit pas appliquée.
00:30:26 "Si c'est le cas, ce serait un abus d'autorité inacceptable.
00:30:30 "Emmanuel Macron doit respecter la séparation des pouvoirs
00:30:33 "et le choix des parlementaires qui ont exprimé la volonté du peuple français."
00:30:36 - On voit très bien entre ce que dit le président de la République
00:30:39 et ce qu'a dit le porte-parole du gouvernement Olivier Véran
00:30:42 à l'issue du Conseil de ministre, qui dit, en gros,
00:30:46 il y aura des clauses de revoyure, on va voir comment ça se passe,
00:30:49 mais il n'est pas certain que tout ce qui vient d'être adopté
00:30:52 par le Parlement soit finalement appliqué.
00:30:55 On voit bien qu'il y a des mesures qu'il ne veulent pas.
00:30:59 Il n'a même pas été capable de dire que la loi adoptée était une bonne loi.
00:31:02 C'est quand même un peu surréel. - Non, non, il ne l'a pas dit.
00:31:05 - Il ne l'a pas dit. - Il ne l'a pas dit.
00:31:08 - Il a refusé de dire que c'était une bonne loi.
00:31:11 - Non, non, non. - Ah, il nous assure.
00:31:14 - Pardon, Philippe. La question lui a été posée plusieurs fois.
00:31:18 "Diriez-vous qu'il s'agit d'une bonne loi ?"
00:31:21 Il a refusé de répondre à cette question.
00:31:24 Donc il considère manifestement que ça n'est pas une bonne loi.
00:31:27 - Il a dit la même chose, en fait.
00:31:30 - Ils veulent manifestement la détricoter. C'est une évidence.
00:31:34 - Qu'est-ce qui va en rester de cette loi à l'arrivée ?
00:31:37 - Mais sur la caution pour les étudiants,
00:31:40 ça relève quand même de quelque chose d'assez étonnant.
00:31:43 Si j'ai bien compris, Mme Borne évoquait quelque chose
00:31:46 entre 10 et 20 euros, ou 1,30.
00:31:50 On est juste dans le délire, parce qu'outre le fait
00:31:53 que ça ne correspond absolument pas à l'esprit de ce qui a été voté,
00:31:56 on ne peut pas collecter une caution de 20 euros,
00:31:59 parce qu'il faut qu'il y ait une administration qui le gère.
00:32:02 Donc on voit bien que là, on est dans le n'importe quoi.
00:32:06 On s'enfonce dans le n'importe quoi.
00:32:09 - C'est une mesure qui n'a pas beaucoup de sens.
00:32:12 - Elle n'a aucun sens.
00:32:15 - Elle a encore moins de sens si on la remet à ça.
00:32:18 - C'est la chambre d'appel d'Emmanuel Macron, le Conseil constitutionnel ?
00:32:22 - Non, mais je ne partage pas votre interprétation.
00:32:25 C'est ce que j'ai entendu d'Emmanuel Macron.
00:32:28 Il a dit que cette loi est utile, elle a été amendée
00:32:31 parce qu'il a bien fallu qu'on fasse un compromis
00:32:34 puisque nous n'avons pas de majorité absolue,
00:32:38 et que le seul compromis qu'on pouvait faire, c'était avec les Républicains.
00:32:41 Donc il y a des dispositions qu'on peut ne pas aimer dans cette loi.
00:32:44 Et pour le reste, il a dit "je vais transmettre cette loi
00:32:47 au Conseil constitutionnel".
00:32:50 Symboliquement, ça ne change pas grand-chose.
00:32:54 - Il faut se mettre entre une forme d'empressement,
00:32:57 à vouloir se désolidariser de ce texte de loi.
00:33:00 - C'est un petit pansement qu'il met sur les Etats-dames de sa majorité.
00:33:03 Mais fondamentalement, le Conseil constitutionnel
00:33:06 ne va pas détricoter cette loi.
00:33:10 - Vous croyez qu'il va rester beaucoup de choses ?
00:33:13 Des mesures les plus dures de cette loi
00:33:16 après le passage devant le Conseil constitutionnel ?
00:33:19 - Oui, je pense.
00:33:23 J'ai lu trois articles aujourd'hui sur les risques d'inconstitutionnalité.
00:33:26 Il n'est même pas sûr que les mesures les plus symboliques,
00:33:29 c'est-à-dire sur les aides sociales,
00:33:32 soient retoquées par le Conseil constitutionnel.
00:33:35 C'est pas sûr du tout.
00:33:38 En revanche, il y a d'autres mesures moins importantes
00:33:42 qui vont être retoquées.
00:33:45 Peut-être qu'il retoquera sur les aides sociales.
00:33:48 A mon avis, le Conseil constitutionnel ne le fera pas.
00:33:51 Il y a toute une jurisprudence du Conseil sur le principe d'égalité
00:33:54 qui permet de différencier les choses.
00:33:58 - Pas selon la nationalité.
00:34:01 Le risque est probablement sur la situation travail-pas-travail
00:34:04 en matière de rupture d'égalité.
00:34:07 - Pour l'opinion publique, si dans un mois, un mois et demi,
00:34:10 on détricote 50-70 % de la loi,
00:34:14 je ne sais pas ce que ça produira.
00:34:17 Mais ça permet quand même.
00:34:20 Ce dont on débat, ce que l'on vote dans l'hémicycle,
00:34:23 si on ne change pas la Constitution française,
00:34:26 ça ne change rien.
00:34:30 - C'est un nom négatif de la part du chef de l'Etat.
00:34:33 - C'est quand on arrivera au pouvoir.
00:34:36 C'est le problème de Marine Le Pen en 2027.
00:34:39 On va faire un référendum sur l'immigration,
00:34:42 sur le regroupement familial, sur les naturalisations.
00:34:46 Dans la Constitution française actuellement,
00:34:49 il n'y a rien concernant l'immigration,
00:34:52 concernant les naturalisations.
00:34:55 Après ce référendum, on fait rentrer dans le Conseil constitutionnel
00:34:58 des mesures.
00:35:02 Ça devient notre bouclier pour nous protéger de toutes ces jurisprudences.
00:35:05 C'est fondamental.
00:35:08 Ils nous viennent de la Cour européenne des droits de l'homme,
00:35:11 de la Cour de justice de l'Union européenne,
00:35:14 sur laquelle s'assoient les magistrats, les juges pour dire
00:35:18 "on n'aura pas changé ça, on n'aura rien fait d'utile".
00:35:21 - Dans cette loi, il n'y a pas grand-chose pour ne pas dire rien
00:35:24 qui permet de gérer l'afflux des migrants
00:35:27 qui se pressent aux frontières
00:35:30 et qui, pour beaucoup de Français,
00:35:34 sont un vrai souci, exemple du quotidien des Français,
00:35:37 loin des commentaires politiques qu'on a pu faire ces dernières minutes.
00:35:40 Je voulais qu'on voit la vie dans un petit village
00:35:43 des Alpes-Maritimes, qui a été complètement bouleversée
00:35:47 par un centre d'accueil de migrants.
00:35:50 Ça se passe dans les Alpes-Maritimes, à Château-Neuf-Grâce.
00:35:53 Les habitants n'en peuvent plus, la mairie ne peut rien faire.
00:35:56 - Château-Neuf-Grâce est un village de 3 700 habitants
00:35:59 situé à une trentaine de kilomètres de Nice.
00:36:02 En mars dernier, le seul hôtel de la ville met la clé sous la porte
00:36:06 et avec l'accord du conseil départemental,
00:36:09 une association y installe des mineurs isolés.
00:36:12 En quelques mois, une centaine de migrants
00:36:15 s'entassent dans les 47 chambres de l'établissement.
00:36:18 Un employé municipal a été agressé il y a 2 semaines.
00:36:22 L'insécurité liée au trafic de drogue, les nuisances
00:36:25 et les déchets autour de l'hôtel ont fait chuter
00:36:28 les prix de l'immobilier et le tourisme.
00:36:31 Pour y faire face, les habitants ont lancé une pétition
00:36:34 qui a récolté près de 2000 signatures.
00:36:38 - Ça crée de l'insécurité, les gens n'osent plus le soir sortir,
00:36:41 les gens n'osent plus parler, c'est la terreur qui se met en place.
00:36:44 Les maires devraient être consultés
00:36:47 lorsqu'il y a un besoin d'accueillir des migrants.
00:36:50 - Impuissante, la municipalité a déposé plainte
00:36:54 contre le conseil départemental.
00:36:56 - La mairie n'est au courant de rien, personne nous a informé.
00:36:59 Depuis mars 2023, nous n'avons aucune relation
00:37:02 avec personne qui nous a avertis de ce qui allait arriver.
00:37:05 On nous met devant le fait accompli.
00:37:09 La grogne de 2000 habitants d'un petit village,
00:37:12 les départementaux n'ont pas grand-chose à faire.
00:37:15 - Le 4 janvier prochain, l'auteur de la pétition
00:37:18 sera reçu par le maire dans l'espoir de trouver une solution.
00:37:21 - Ce qui est intéressant, à l'aune de ce que l'on vient d'entendre,
00:37:25 c'est de voir scander le chef de l'Etat.
00:37:28 Personne n'est dépassé par les afflux de migrants.
00:37:31 Emmanuel Macron, tout à l'heure sur France 5.
00:37:34 - Je revendique que cette loi est due en même temps.
00:37:37 Lutter contre l'immigration clandestine,
00:37:41 c'est une loi qui est en train de se faire.
00:37:44 Quand je vois l'électorat populaire, il est pour ça.
00:37:47 Quand vous vivez dans des quartiers populaires
00:37:50 où vous avez des difficultés de sécurité,
00:37:53 parfois une immigration qui n'est pas bien contrôlée,
00:37:57 vous êtes pour cette loi.
00:38:00 Quand vous vivez dans les beaux quartiers
00:38:03 où vous n'avez pas les conséquences
00:38:06 de l'immigration clandestine ou d'autres problèmes
00:38:10 qui sont trop nombreux,
00:38:13 vous avez des problèmes de sécurité.
00:38:16 - Il n'y a pas de submersion migratoire.
00:38:19 - On a des vrais problèmes d'immigration.
00:38:22 - Mais le problème, c'est qu'à Châteauneuf-Grâce,
00:38:25 ils sont dépassés.
00:38:29 - Il répète 3 fois qu'il y a des problèmes avec l'immigration.
00:38:32 Il refuse le terme de "submersion migratoire".
00:38:35 - Le thème a été donné par la journaliste.
00:38:38 - On n'est pas dépassé par l'immigration.
00:38:41 A Châteauneuf-Grâce, on est dépassé par l'immigration.
00:38:45 La situation géographique de cette ville
00:38:48 explique aussi l'afflux.
00:38:51 - C'est pas un exemple ponctuel.
00:38:54 - Je peux vous emmener à Saint-Brévin,
00:38:57 dans d'autres villes de France.
00:39:01 - Ils n'étaient pas du tout dépassés.
00:39:04 - Pardon d'avoir cité la mauvaise ville.
00:39:07 - C'était un problème de contestation
00:39:10 du centre qui ne posait aucun problème.
00:39:13 C'est pas vrai que partout, on est dépassé
00:39:17 par des problèmes migratoires.
00:39:20 Le président de la République me dit une chose
00:39:23 qui me paraît de bon sens.
00:39:26 Oui, il y a des problèmes d'immigration.
00:39:29 Mais ça ne veut pas dire qu'on est complètement dépassé
00:39:33 par une vague migratoire.
00:39:36 - C'est une espèce de...
00:39:39 - Il y a des gens qui demandent la parole
00:39:42 et qui l'obtiennent.
00:39:45 - Merci, Julien.
00:39:49 - Vous n'êtes pas toujours prioritaire.
00:39:52 - Que le chef de l'Etat, compte tenu de la situation
00:39:55 que nous connaissons, ne soit pas capable de dire
00:39:58 que nous n'arrivons pas à maîtriser
00:40:01 certains flux d'immigration dont nous sommes dépassés.
00:40:05 - Qu'est-ce qu'il a dit ?
00:40:08 - Ces gens-là sont dépassés.
00:40:11 - Nous ne sommes pas dépassés.
00:40:14 A la frontière italienne, nous ne sommes pas dépassés
00:40:17 par ce qui se passe.
00:40:21 - Mme Mélenchon n'est pas dépassée.
00:40:24 - C'est agaçant de ne pas pouvoir terminer une phrase.
00:40:27 En Italie, nous ne sommes pas dépassés
00:40:30 par ce qui se passe partout en Europe et en Italie.
00:40:34 Il y a des conséquences sur nous.
00:40:37 Nous avons du mal à refouler les migrants à la frontière.
00:40:40 Quand ils essaient de passer un jour, qu'ils sont refoulés,
00:40:43 ils retentent le lendemain, ils reviennent,
00:40:46 ils arrivent dans les villages, on voit que ça pose des problèmes
00:40:49 de délinquance, on en parlera plus tard.
00:40:53 Nous n'arrivons pas à contrôler cette migration irrégulière.
00:40:56 - Vous l'avez entendu, le reportage.
00:40:59 Ces gens-là ont peur.
00:41:02 - Je suis régulièrement au téléphone
00:41:05 avec des policiers de la police aux frontières.
00:41:09 J'imagine que Macron doit savoir ce qui se passe aux frontières.
00:41:12 Il y a des milliers de migrants.
00:41:15 Il y a 700 policiers, gendarmes et militaires
00:41:18 qui sont déployés le long de la frontière franco-italienne.
00:41:21 A votre avis, c'est pourquoi ?
00:41:25 - Évidemment, parce qu'il y a une submersion.
00:41:28 Quand plusieurs milliers de migrants essaient de passer une frontière
00:41:31 à partir de combien ?
00:41:34 - Je ne vous dis pas ça.
00:41:37 - C'est délirant.
00:41:41 - Excusez-moi, j'ai le droit d'avoir mes idées.
00:41:44 - A trois, ce n'est pas possible.
00:41:47 - C'est délirant.
00:41:50 - Il n'a pas fini mon propos.
00:41:53 - Ce n'est pas seulement ça.
00:41:57 C'est insultant pour Gérald Darmanin qui s'est rendu en Italie
00:42:00 pour régler cette submersion.
00:42:03 Pourquoi nier ça de la part du président ?
00:42:06 C'est absurde.
00:42:09 - Il n'a jamais eu autant d'entrées irrégulières sur le territoire
00:42:13 que depuis qu'Emmanuel Macron est à la tête de l'Etat.
00:42:16 - C'est un débat purement sémantique.
00:42:19 Il n'a pas envie de se ranger à côté du RSA.
00:42:22 - Sur le fond, il pense un peu la même chose.
00:42:25 - S'il a envoyé Gérald Darmanin pour défendre cette loi,
00:42:29 il aurait été en train de faire un débat.
00:42:32 - Il n'a pas envie de faire un débat.
00:42:35 - Il n'a pas envie de faire un débat.
00:42:38 - Il n'a pas envie de faire un débat.
00:42:41 - Il n'a pas envie de faire un débat.
00:42:45 - Il n'a pas envie de faire un débat.
00:42:48 - Il n'a pas envie de faire un débat.
00:42:51 - Il n'a pas envie de faire un débat.
00:42:54 - Il n'a pas envie de faire un débat.
00:42:58 - Les questions sont livrées à elle-même.
00:43:01 - Il y a un vrai débat de fond.
00:43:04 Il pense qu'il n'y a pas de subversion globale.
00:43:07 Il pense qu'il n'y a qu'une question de répartition dans le pays.
00:43:10 Pour le reste, quand il dit qu'on a le droit
00:43:13 de parler d'immigration sans aide de droite,
00:43:17 c'est ce que le RSA dit depuis des années.
00:43:20 - Pendant 40 ans, personne n'a osé le faire.
00:43:23 - Il arrête d'essayer de se départir de partis
00:43:26 qui, au fond, sur certains sujets, peuvent lui ressembler
00:43:29 à être d'accord avec lui.
00:43:33 - Est-ce que la France n'est pas capable
00:43:36 d'accueillir quelques milliers de migrants
00:43:39 qui voudraient traverser la frontière entre l'Italie et la France ?
00:43:42 C'est typiquement l'argument du PS et de la FI
00:43:45 qui disait à Lampedusa...
00:43:49 - Ce n'est pas ce que j'ai dit.
00:43:52 - C'est typiquement ce que dit la FI
00:43:55 qui dit qu'il y a 10 000 migrants.
00:43:58 Est-ce que la France n'est pas capable d'accueillir
00:44:01 dans son pays 66 millions d'habitants 10 000 migrants ?
00:44:05 Il y a 10 000 migrants aujourd'hui, on va les accueillir.
00:44:08 Il y aura encore 10 000 migrants la semaine suivante.
00:44:11 Au bout du compte, ça fait 30, 40, 50 000 migrants.
00:44:14 C'est sans fin.
00:44:17 Ce sera à nouveau 1 000 migrants dans 3 jours.
00:44:21 C'est comme ça qu'il faut compter les choses.
00:44:24 - On arrive à intégrer.
00:44:27 - C'est très intéressant.
00:44:30 Il nous reste 6 minutes.
00:44:33 Philippe Ballard et Philippe Guibert vont s'appliquer.
00:44:37 Je voudrais qu'on avance avec ce qu'a dit
00:44:40 Alexandre Delval ce matin.
00:44:43 Il était l'invité de Sonia Mabrouk, le géopolitologue.
00:44:46 Il explique que le problème de notre pays,
00:44:49 ce n'est pas l'immigration.
00:44:53 Nous sommes un grand pays avec une grande tradition d'accueil.
00:44:56 Ce n'est pas l'immigration le problème,
00:44:59 c'est ce qu'on en fait.
00:45:02 C'est vraiment passionnant.
00:45:05 Il nous donne un angle de lecture différent
00:45:09 et qui vaut le coup d'être discuté.
00:45:12 - Le problème de l'immigration,
00:45:15 ce n'est pas qu'elle est mauvaise en soi.
00:45:18 On a confié nos émirés musulmans à des barbus radicaux
00:45:22 qui accueillent tout le bureau politique du Hamas.
00:45:25 Ces gens-là sont en train de bourrer le crâne,
00:45:28 de laver le cerveau à des gens à qui ils demandent
00:45:31 de ne pas s'intégrer.
00:45:34 Erdogan avait dit un jour que l'intégration
00:45:37 était un crime contre l'humanité.
00:45:41 Le problème, ce n'est pas seulement cette loi
00:45:44 ou quelques dispositions.
00:45:47 On a offert en pâture une immigration
00:45:50 livrée à des entrepreneurs du religieux
00:45:53 qui les fanatisent.
00:45:57 Et Kardaoui, dans le livre "En vente libre" en France,
00:46:00 explique qu'il est normal de tuer un blasphémateur.
00:46:03 Quelle est la différence entre l'islam légal
00:46:06 des frères musulmans de Kardaoui et Daech ?
00:46:09 Il est légitime de tuer un blasphémateur.
00:46:13 Le problème est beaucoup plus profond que le sécuritaire.
00:46:16 Il est au niveau théologique.
00:46:19 Les musulmans ont une vision éclairée de l'islam.
00:46:22 Ils existent, mais j'accuse nos dirigeants
00:46:25 d'avoir privilégié l'islam radical.
00:46:29 - La réalité, c'est ça ?
00:46:32 - C'est l'échec de l'intégration de la simulation.
00:46:35 - Je suis entièrement d'accord avec ce qui vient d'être dit.
00:46:38 Il y a un vrai problème de structuration de l'islam en France
00:46:41 et de formation des imams.
00:46:45 On devrait revenir sur le régime de 1905
00:46:48 et le fait qu'il y ait un rapport d'interdépendance
00:46:51 entre une communauté et ses représentants.
00:46:54 Quand on sait que 45 % des musulmans de France
00:46:57 soutiennent les actions du 7 octobre du Hamas,
00:47:01 il y a un problème dans la population.
00:47:04 Je ne stigmatise pas, mais une partie de la population musulmane...
00:47:07 - On parle de français, ne mélangeons pas tout.
00:47:10 - Oui, mais ça touche aux valeurs de l'Occident.
00:47:13 Quand on considère comme une action de résistance
00:47:17 à l'Occident, il y a un problème de valeur.
00:47:20 Ce n'est pas qu'une question géopolitique.
00:47:23 Il faut faire quelque chose de cette immigration.
00:47:26 On peut jouer sur le nombre, mais il faudra avoir
00:47:29 des actions politiques derrière pour donner le meilleur
00:47:33 de cette immigration. Mais il y a une question de nombre.
00:47:36 On intègre en dessous d'un certain seuil,
00:47:39 au-dessus d'un certain seuil, nous n'avons plus les moyens
00:47:42 financiers et humains de le faire.
00:47:46 - On accueille tous les ans, pour que les téléspectateurs
00:47:49 qui nous suivent aient les idées un peu plus claires,
00:47:52 l'équivalent de la ville de Toulouse en France.
00:47:55 Ce n'est pas quelques milliers de personnes,
00:47:58 c'est 500 000 personnes.
00:48:01 - Si ces gens-là étaient intégrés, assimilés à nos valeurs
00:48:05 et à notre culture, l'immigration serait-elle un problème en soi ?
00:48:08 - D'accord, mais sauf qu'on est pris par le nombre.
00:48:11 Il y en a qui vont s'assimiler, mais à mon avis,
00:48:14 c'est pas forcément. On peut être musulman,
00:48:17 parce que le flux migratoire est plutôt de l'Afrique subsaharienne
00:48:21 ou du Maghreb. Ça ne pose même pas de question.
00:48:24 Mais il y en a qui font le choix de ne pas s'intégrer.
00:48:27 Ce flux migratoire, ça fait l'idée du mirokarisme.
00:48:30 - On n'a pas fait l'effort pour permettre à ces gens
00:48:33 de s'intégrer aussi. - Il faut que ça soit dans les deux sens.
00:48:37 Quand on arrive dans un pays, ça rejoint la discussion qu'on a eue.
00:48:40 - Si vous arrivez dans un pays que vous êtes tout de suite
00:48:43 et que vous ne vous intégriez pas comme ça,
00:48:46 soit vous la mettez face à un choix. Soit vous êtes là et vous faites comme nous,
00:48:49 soit vous rentrez chez vous. - Il faut respecter la règle du jeu.
00:48:53 Et deux, vous rentrez chez vous, et si vous n'avez pas
00:48:56 de laissé-passer consulaire, vous faites une OQTF.
00:48:59 Il faut avoir en amont l'intelligence de gérer tout ça.
00:49:02 Donc oui, c'est réguler drastiquement l'immigration.
00:49:05 Et puis, parce que je rebondis sur ce que vous disiez,
00:49:09 c'est pas quelques milliers de personnes.
00:49:12 Ça fait le lit du séparatisme, qui parfois fait le lit aussi
00:49:15 de l'islamisme, tout simplement. Et si vous lisez le livre
00:49:18 de Jérôme Fourquay qui s'appelle "L'archipel français",
00:49:21 il a recensé un chapitre sur les prénoms arabo-musulmans.
00:49:25 C'est pas parce qu'on a un prénom arabo-musulman
00:49:28 qu'on ne peut pas s'intégrer, bien évidemment,
00:49:31 ou qu'on somme dans la délinquance, bien évidemment.
00:49:34 Mais c'était 0,1 % en 1960, c'était 7 % en 1993,
00:49:37 c'était 18 % en 2019.
00:49:41 - Une alerte quand même à avoir sur ce point.
00:49:44 - Philippe Guibert.
00:49:45 - Moi, je pense qu'effectivement, c'est pas la question du nombre,
00:49:48 c'est la question de l'origine. On va pas tourner autour du pot.
00:49:51 Et je rejoins ce que disait votre intervenant, qui est que
00:49:55 à partir du moment où vous avez une immigration qui est imprégnée
00:49:58 d'un islam qui s'est considérablement durci
00:50:01 dans les pays musulmans depuis une trentaine d'années,
00:50:04 vous vous retrouvez avec des personnes qui, effectivement,
00:50:08 n'ont pas toujours la volonté ou ont beaucoup de difficultés
00:50:11 à s'intégrer. C'est ça, la réalité.
00:50:13 Et donc, la question de l'immigration, effectivement,
00:50:16 n'est pas uniquement et peut-être pas principalement
00:50:19 une question de nombre, mais une question de savoir
00:50:22 si des gens viennent en Europe, en l'occurrence en France,
00:50:26 avec des valeurs et des modes de vie qui, à un moment donné,
00:50:29 sont contradictoires avec la société dans laquelle ils vivent.
00:50:32 Et ça, ça me paraît être un problème beaucoup plus important
00:50:35 que quelques milliers de migrants dans tel ou tel village.
00:50:38 Et quant à la question sur la subversion migratoire,
00:50:42 ce n'est qu'une question de communication politique.
00:50:45 C'est un terme qui a été utilisé par le Rassemblement national.
00:50:48 Pour le reste, on parle tous de la même chose,
00:50:51 on est tous d'accord, y compris le président de la République,
00:50:54 sur le fait qu'on avait une immigration qui était à contrôler.
00:50:58 La submersion migratoire est juste un terme de communication politique.
00:51:01 – Je parlais tout à l'heure d'efforts qui doivent être faits
00:51:04 pour les migrants qui arrivent.
00:51:06 Peut-être que l'effort doit être fait d'abord par les gens
00:51:09 qui entrent sur le territoire, mais que l'État doit les accompagner.
00:51:13 En revanche, on n'est plus capable de les accompagner, ces gens,
00:51:16 parce que l'afflux est tellement immense que vous ne pouvez pas gérer
00:51:19 et que finalement, c'est un problème qui devient systémique.
00:51:22 Voilà ce que l'on pouvait dire, on va rester évidemment sur cette thématique
00:51:25 avant d'évoquer d'autres sujets après la pause.
00:51:29 La préférence nationale, c'est la question qui a hurlé la gauche
00:51:32 et le français, ce n'est pas un problème.
00:51:34 Et on verra également ce qu'en dit Emmanuel Macron,
00:51:37 ces 32 départements de gauche qui veulent faire de la résistance
00:51:40 comme si ils ont été sous Vichy, ça c'est quand même quelque chose
00:51:44 d'assez extraordinaire.
00:51:45 Et puis restez avec nous jusqu'au bout de l'émission,
00:51:47 bien sûr qu'on va évoquer les mots du chef de l'État à propos de Gérard Depardieu
00:51:50 parce que ça bouleverse également les néo-féministes sur la toile.
00:51:53 Mais surtout Amaury, c'est très important de vous entendre
00:51:57 parce qu'on a tous vu et beaucoup parlé ces derniers jours,
00:52:00 depuis une dizaine de jours, de cette pauvre gamine
00:52:02 qui s'est fait tabasser dans un parking par d'autres jeunes femmes à Lyon.
00:52:06 Vous savez ce que ces jeunes femmes ont dit à la police
00:52:10 et franchement, ça fait peur et ça nous angoisse surtout
00:52:13 sur notre jeunesse et son état d'esprit, son rapport surtout à la violence.
00:52:17 Voilà le programme, en bref, pour l'heure qui vient.
00:52:20 À tout de suite.
00:52:21 - Nous sommes de... Pardon, mais c'est...
00:52:28 - Le rétablissant Amaury Bucaud vient d'arriver en courant
00:52:30 parce qu'il était en retard et ça m'a un petit peu...
00:52:32 - Je suis là.
00:52:33 - Vous étiez où ?
00:52:34 - Je vais peut-être pas...
00:52:35 - Bon. Il est 23h.
00:52:37 Maureen Vidal, l'essentiel de l'actualité, on se retrouve.
00:52:40 - Emmanuel Macron a affirmé que la loi immigration
00:52:49 adoptée par le Parlement est le bouclier qui nous manquait
00:52:52 concernant la pression migratoire grandissante.
00:52:54 Ce texte représente une réponse aux problèmes
00:52:57 qui nourrissent les ambitions du RN, selon le président de la République.
00:53:00 Écoutez.
00:53:02 - J'ai aussi beaucoup de respect pour tous les députés de la majorité
00:53:06 qui ont voté une loi, qui n'était pas une loi
00:53:09 dont ils aimaient toutes les dispositions,
00:53:11 mais dont ils ont considéré que c'était une loi utile pour le pays.
00:53:14 Et au fond, un bouclier qui nous manquait.
00:53:16 On y reviendra.
00:53:18 - On y reviendra.
00:53:19 - Je pense que quand on gouverne, qu'on a des responsabilités éminentes,
00:53:21 en effet, on a le droit de se poser des questions,
00:53:24 parce qu'on est citoyen,
00:53:26 mais ces responsabilités nous obligent.
00:53:28 - L'Union européenne a trouvé un accord sur la réforme
00:53:31 du système migratoire européen,
00:53:34 un pacte qui prévoit notamment un contrôle renforcé
00:53:37 des arrivées de migrants dans l'Union européenne
00:53:39 et un mécanisme de solidarité obligatoire
00:53:41 entre pays membres au profit des Etats soumis à une pression migratoire.
00:53:45 Un accord historique dont se sont félicités les Etats membres et l'ONU.
00:53:49 La crise dans le milieu hospitalier ne s'arrange pas.
00:53:53 Plus de 6 700 lits ont été fermés en 2022
00:53:56 dans les établissements de santé public et privé.
00:53:58 Selon une étude du ministère de la Santé,
00:54:00 40 000 lits ont été supprimés depuis fin 2013.
00:54:04 L'ex-ministre de la Santé Aurélien Rousseau
00:54:06 avait promis fin novembre de rouvrir plusieurs milliers de lits
00:54:09 d'ici la fin de l'année.
00:54:11 - Vous êtes à la pointe de l'actualité, Maureen Vidal.
00:54:16 Merci beaucoup.
00:54:18 On vous retrouve dans 30 minutes pour un nouveau journal.
00:54:20 Michael Sadoun, Jean-Sébastien Ferjou, Philippe Ballard,
00:54:23 Johan Uzaï, Amore Buco, Philippe Guibert
00:54:25 sont toujours autour de la table jusqu'à minuit.
00:54:27 Merci d'être avec nous pour la suite de Soir Info,
00:54:30 la fameuse préférence nationale qui agite la gauche depuis hier,
00:54:34 que défendait déjà Jean-Marie Le Pen.
00:54:36 Elle est entrée dans la loi, va restreindre l'accès des étrangers
00:54:39 aux prestations sociales, à l'location familiale et à des logements.
00:54:42 Elles seront conditionnées à 5 ans de résidence sur le territoire
00:54:46 pour les étrangers sans emploi en situation régulière.
00:54:48 Les travailleurs étrangers devront attendre 3 mois pour toucher l'APL,
00:54:51 30 mois pour la CAF.
00:54:53 Une nouvelle digue est-elle en train de tomber ?
00:54:56 On va le voir, on va en parler quelques instants.
00:54:59 Je voudrais quand même que vous voyez ce qu'en disent les Français
00:55:01 parce que c'est tout de même le plus important.
00:55:03 71% des Français soutiennent la préférence nationale, plus de 7 sur 10.
00:55:06 Ce score est quasiment identique, quel que soit l'âge, le sexe,
00:55:09 la catégorie socio-professionnelle.
00:55:12 Dans le détail, il faut revenir au clivage gauche-droite
00:55:14 pour trouver des divergences.
00:55:15 Près d'un électeur sur deux de la NUPES, il est quand même favorable.
00:55:17 91% au RN, jusqu'à 97% chez les Républicains.
00:55:22 Vous voyez le total selon les préférences.
00:55:26 La préférence nationale, Philippe Ballard, elle est actée pour les Français.
00:55:30 Ça, c'est une certitude.
00:55:31 - Voilà.
00:55:32 A la limite, ce n'est pas une surprise pour nous
00:55:34 parce qu'à l'écoute de nos électeurs, pour ceux qui ont la chance d'être élus,
00:55:39 on sait que les Français n'en peuvent plus.
00:55:41 Ils n'en peuvent plus de voir arriver des gens de l'étranger.
00:55:44 Et ces personnes ont en quelque sorte une prime sur eux.
00:55:47 Une prime pour le logement, une prime pour les prestations sociales.
00:55:51 Depuis hier soir, effectivement, on va peut-être mettre le haut là.
00:55:55 Mais en gros, ils vivent mieux qu'eux.
00:55:58 Moi, dans ma circonscription, les gens...
00:55:59 C'est vraiment un discours que j'entends trop souvent.
00:56:02 C'est le 10 du mois, M. Ballard, on n'arrive plus à finir le mois.
00:56:04 Enfin voilà, on arbitre entre "je fais le plein du réservoir d'essence"
00:56:07 ou alors "je fais le plein du réfrigérateur".
00:56:10 - Mais est-ce que le fait de différer ces prestations sociales dans la durée,
00:56:12 on l'a bien compris, parce que c'est certes une question de préférence nationale,
00:56:15 mais attention, les prestations ne sont pas retirées aux personnes étrangères,
00:56:19 c'est juste que le temps d'acquisition est désormais plus long.
00:56:22 Est-ce que pour autant, parce que je vous écoute,
00:56:25 ça va remplir l'époque des Français ?
00:56:26 - Pour les non-contributives, attention, pour les non-contributives,
00:56:29 c'est pour ceux auxquels vous êtes salariés, il y a les prestations...
00:56:33 - Mais pourquoi vous me donnez l'argument "les Français n'en peuvent plus" ?
00:56:35 - Oui, mais ils considèrent que...
00:56:38 - Parce que le fait de réduire, au lieu de prolonger la longueur de l'acquisition
00:56:42 pour acquérir "je vais y arriver" ces prestations,
00:56:45 ça sert les Français ?
00:56:46 - Alors, des prestations, par définition, ça coûte cher.
00:56:48 Il y a des études qui montrent que, dernière en date,
00:56:50 l'immigration, ça coûte plus de 50 milliards à la France, tout simplement.
00:56:55 Donc ces 50 milliards, on pourrait peut-être les redispatcher différemment.
00:56:58 Et puis ça pose un problème de justice, tout simplement,
00:57:01 les Français considèrent que quand ils travaillent,
00:57:04 ils sont moins bien dotés à la fin du mois que les gens qui arrivent de l'étranger,
00:57:09 qui ne travaillent pas tous, forcément,
00:57:12 et qui ont, par ce filet de sécurité sociale,
00:57:15 un niveau de vie plus élevé qu'eux.
00:57:16 Ça devient insupportable.
00:57:17 - Emmanuel Macron, qui était interrogé sur cette question tout à l'heure sur France 5,
00:57:22 écoutez ce qu'il répond à la polémique.
00:57:25 - Qu'est-ce que c'est, la priorité ou la préférence nationale ?
00:57:29 - La priorité nationale, c'est des droits différents
00:57:31 pour les Français et les étrangers installés légalement sur notre sol.
00:57:35 - Alors, comment aujourd'hui...
00:57:36 - C'est exactement ce que contient les mesures qui sont contenues dans cette action de loi.
00:57:39 - La gauche, la gauche, la France, le gouvernement de la France.
00:57:43 Michel Rocard, Premier ministre, a créé le RMI, puis on a fait le RSA.
00:57:46 Comment ça se passe aujourd'hui, le RSA ?
00:57:49 Il faut être depuis 5 ans en France pour le toucher.
00:57:52 - En gros, la préférence nationale n'a pas attendu hier pour exister sur notre sol,
00:57:56 Philippe Guyver, c'est un gros mot.
00:57:58 Pourquoi la gauche crie au loup depuis 24 heures ?
00:58:01 - Parce qu'elle a le sentiment qu'on a donné une victoire symbolique au RN.
00:58:07 - Mais c'est méconnaître le fonctionnement de notre pays.
00:58:09 - C'est une analyse erronée, puisque ces mesures, là-dessus,
00:58:13 Emmanuel Macron donne un exemple extrêmement parlant,
00:58:17 puisque l'ancien RMI devenu RSA est déjà soumis à des conditions
00:58:23 de durée d'installation pour être touché.
00:58:26 Et donc là, ce qui est dans la loi, dont on peut penser que c'est inefficace,
00:58:30 et dont on peut penser aussi que ça peut être injuste
00:58:33 par rapport à une famille qui arrive en France tout à fait légalement
00:58:37 et qui ne travaille pas et qui donc ne va rien toucher,
00:58:41 mais pour ceux qui défendent cette mesure,
00:58:43 c'est une façon de dissuader l'arrivée de nouveaux émigrés,
00:58:47 ce n'est pas la préférence nationale, c'est une distinction qui est faite
00:58:51 entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas.
00:58:55 C'est ça le compromis qui a été trouvé entre les Républicains et le gouvernement.
00:58:58 - Et ça c'est injuste pour la gauche ?
00:59:00 - La gauche...
00:59:01 - Vous vous reconnaissez, vous, dans cette gauche qui crie au loup depuis hier ?
00:59:05 - Je ne me reconnais pas dans la gauche qui crie au loup sur toute mesure
00:59:08 qui tend à restreindre un petit peu les migrations.
00:59:10 Parce que la réalité, c'est que la gauche n'a pas voulu analyser
00:59:13 la situation sur les migrations depuis des années
00:59:16 et qu'elle en fait désormais un marqueur absolument fondamental,
00:59:20 au risque, comme le montrent toutes les études, tous les sondages,
00:59:24 de devenir de plus en plus minoritaire et de passer complètement à côté
00:59:27 de l'enjeu sur les migrations.
00:59:29 Maintenant, on peut considérer que ces mesures sont discutables
00:59:33 et méritent d'être discutées.
00:59:35 - Elles sont tellement discutables, et on va continuer à faire le tour,
00:59:39 mais je voudrais qu'on avance avec cette info.
00:59:41 - Ce n'est pas de la préférence nationale,
00:59:43 en le sens que c'est une différenciation entre ceux qui travaillent
00:59:46 et ceux qui ne travaillent pas.
00:59:47 - Alors allez-y, Johan, parce que je voudrais vraiment qu'on lance ce sujet
00:59:51 sur ces 32 départements qui ont décidé de ne pas respecter la loi
00:59:54 sur la base, notamment, de cette question de préférence nationale.
00:59:57 - Pourquoi est-ce que la gauche crie au loup ?
00:59:59 Mais parce que d'abord, elle crie au loup à chaque fois qu'on parle d'immigration.
01:00:03 Elle a dit "ça va nous éviter deux mois, deux semaines de débats racistes et xénophobes
01:00:07 à l'Assemblée nationale", comme si quand on parlait d'immigration,
01:00:11 on était forcément racistes et xénophobes.
01:00:13 Donc la gauche, c'est-à-dire la France insoumise et le PS,
01:00:16 mais qui est désormais à la remorque de la France insoumise,
01:00:18 donc tout ce bloc-là, évidemment, crie au loup,
01:00:21 parce qu'eux souhaitent ouvrir grand les frontières.
01:00:23 La France insoumise dit "mais on n'accueille pas suffisamment,
01:00:25 il faut accueillir tous ceux qui veulent venir,
01:00:27 c'est l'honneur de la France, on n'accueille pas suffisamment".
01:00:31 Le problème en France, c'est de mieux accueillir,
01:00:33 ce n'est pas de moins accueillir, c'est de mieux accueillir.
01:00:35 Donc évidemment, vous comprenez bien que partant de ce point de vue-là,
01:00:38 il y a des désaccords, on est aux antipodes
01:00:40 de ce que proposent les Républicains et ce projet de loi du gouvernement.
01:00:44 Donc évidemment, à chaque fois qu'on va continuer à parler d'immigration,
01:00:48 ils crieront au loup.
01:00:49 - Je voudrais qu'on parle de ce sujet, je vous promets que vous êtes le suivant
01:00:52 à prendre la parole, c'est une promesse, je tiens mes promesses.
01:00:56 C'est un peu le même sujet, vous savez, je voudrais juste qu'on avance
01:00:58 et rappeler à nos téléspectateurs que 32 départements présidés par la gauche
01:01:02 ont tendance à refuser, on l'a appris aujourd'hui,
01:01:04 d'appliquer l'une des mesures les plus clivantes du texte,
01:01:07 le conditionnement du versement des aides sociales non contributives
01:01:09 à 5 ans de résidence sur le territoire national.
01:01:11 Les collectivités vont devoir créer une nouvelle allocation d'autonomie
01:01:14 sur un modèle de celle qui existe déjà,
01:01:17 destination des bénéficiaires qui sont donc désormais exclus par la loi.
01:01:20 On regarde ce sujet de Maxime Legay et on continue à en discuter.
01:01:25 C'est une désobéissance frontale face à la loi immigration.
01:01:28 32 départements de gauche, parmi lesquels Paris, la Gironde
01:01:32 ou encore le Lot, ont annoncé qu'ils n'appliqueront pas
01:01:35 certaines dispositions du nouveau texte de loi.
01:01:37 Je condamne totalement ce texte quand même,
01:01:40 parce qu'on reprend dans ce texte les idées du Front National
01:01:43 et ça, ça me fait froid dans le dos.
01:01:45 Je ne crains pas de sanctions, moi je suis un élu, un élu de la République,
01:01:49 je suis un élu de mon territoire, ma sanction,
01:01:52 je la verrai si je suis candidat en 2028,
01:01:55 quand mes électeurs voteront ou ne voteront pas pour moi,
01:01:58 c'est ça ma sanction.
01:01:59 Même son de cloche pour le président du département, de Seine-Saint-Denis.
01:02:03 Je mettrai tout en œuvre pour que le département
01:02:06 soit un bouclier républicain face à la préférence nationale.
01:02:09 Tous les habitants de Seine-Saint-Denis méritent la solidarité et l'humanité,
01:02:12 d'où qu'ils viennent.
01:02:13 Nous continuerons de verser l'allocation personnalisée d'autonomie
01:02:17 aux étrangers en situation régulière.
01:02:19 Le point de crispation en question concerne
01:02:21 l'allocation personnalisée d'autonomie,
01:02:23 une aide versée aux personnes âgées d'au moins 60 ans
01:02:26 et qui connaissent des difficultés d'autonomie.
01:02:28 Avec la nouvelle loi immigration,
01:02:30 pour bénéficier de ces prestations en tant qu'étrangers extra-communautaires,
01:02:34 il faut attendre 5 ans de résidence sur le territoire français
01:02:38 ou 2 ans et demi de cotisation.
01:02:40 Une mesure jugée comme un retour dans les années 40
01:02:43 par le président du département de la Gironde.
01:02:45 Plus que jamais, nous touchons du doigt une France
01:02:47 qui risque de voir revenir blanchie les idées de Vichy.
01:02:51 La maire de Paris, Anne Hidalgo, a, elle, appelé à rentrer en résistance
01:02:55 face à un texte qu'elle juge populiste.
01:02:57 -Ils parlent d'un retour à Vichy, quand même.
01:03:01 Regarde ce que dit Anne Hidalgo, qui a parlé...
01:03:04 Propos rapportés par l'agence France Presse.
01:03:06 "Nous appliquerons les droits et les principes constitutionnels
01:03:09 "de notre pays.
01:03:10 "La ville de Paris ne pratiquera pas la préférence nationale
01:03:12 "pour nos aînés en ce qui concerne l'allocation personnalisée d'autonomie."
01:03:16 Les élus font de la résistance, le pire.
01:03:18 Et on le voit à travers Jean-Sébastien, ce qu'on lit,
01:03:21 le communiqué du département du Lot,
01:03:22 c'est qu'ils se prennent vraiment pour des jamboulins en puissance.
01:03:25 C'est la résistance.
01:03:27 -Ce qui est d'autant plus hypocrite, et je vous le disais tout à l'heure,
01:03:30 c'est que les socialistes siègent au Parlement européen
01:03:32 aux côtés des sociodémocrates danois qui ont, eux, voté,
01:03:35 dans leur propre pays, des conditions similaires beaucoup plus dures.
01:03:39 Donc s'ils trouvent ça fasciste en France,
01:03:40 quelle cohérence y a-t-il à siéger dans le même groupe politique
01:03:43 au Parlement européen ?
01:03:44 On voit bien le degré de tartufferie absolue qu'il y a là-dedans.
01:03:48 On peut contester cette loi-là, on peut...
01:03:51 Enfin, contester même ce principe-là,
01:03:54 dire qu'il s'agirait d'un retour au vichysme
01:03:56 est juste totalement absurde.
01:03:58 Au-delà de ça, appeler à ne pas respecter la loi,
01:04:01 mais comprennent-ils que dans ce cas-là,
01:04:02 ils sont en train de donner une carte blanche ?
01:04:04 Parce que si tout le monde y va, mais dans ce cas-là,
01:04:06 les mairies et R.N. ont qu'à ne plus respecter les lois
01:04:08 qui ne leur conviennent pas...
01:04:09 -Et puis c'est la guerre civile et on n'en parle plus.
01:04:11 -Exactement, dans ce cas-là.
01:04:12 Mais quelle autre solution y a-t-il que de se tirer dessus ?
01:04:15 -Non mais moi, je trouve ça...
01:04:17 D'autant que ça existe, de toute façon,
01:04:18 ça a toujours existé en droit français,
01:04:20 il y a toujours eu des différences selon...
01:04:22 Il y a des choses qui sont attachées à la citoyenneté,
01:04:24 il y en a d'autres qui ne le sont pas.
01:04:25 Ça existe dans tous les pays du monde.
01:04:27 Le RMI, pardon, quand ça a été créé,
01:04:30 ça avait été créé et c'était réservé aux Français,
01:04:32 les étrangers n'y avaient pas droit.
01:04:33 Est-ce qu'à l'époque de François Mitterrand,
01:04:35 Mme Hidalgo aurait considéré
01:04:37 que François Mitterrand était vichyste ?
01:04:40 Peut-être d'ailleurs, tu as bien fait de se poser la question.
01:04:42 -Mais quand bien même...
01:04:43 Certains pourraient avoir une forme d'inconfort
01:04:45 avec certains articles de la loi, et c'est très respectable,
01:04:47 et ça peut être ouvert à un débat,
01:04:49 mais de revenir à vichy,
01:04:52 parce qu'on allonge la durée avant laquelle
01:04:55 on peut recevoir une prestation sociale, attention,
01:04:57 il n'est pas question,
01:04:58 et je le rappelle à nos téléspectateurs,
01:05:00 il n'est pas question de priver les gens étrangers
01:05:03 qui travaillent dans ce pays de quelconque prestation sociale.
01:05:06 Il s'agit de les mettre un peu plus longtemps à l'épreuve.
01:05:09 Voilà, c'est un peu ça, le résumé que l'on peut en faire.
01:05:12 -Surtout que les gens qui parlent de vichy
01:05:15 viennent souvent d'une gauche qui a souvent collaboré,
01:05:18 non seulement avec vichy, mais même avec le régime nazi.
01:05:20 -Viennent du Parti communiste.
01:05:22 -Ou des communistes, j'allais dire.
01:05:23 Yann Brossat qui a félicité Anne Hidalgo.
01:05:26 -C'est-à-dire qu'ils ont collaboré.
01:05:28 -Et Pierre Laval.
01:05:29 -En rouge, les départements qui n'appliqueront pas.
01:05:31 -Pierre Laval a été président du conseil SFI.
01:05:34 -Ne jouons pas à ce jeu-là, on ne va pas refaire l'histoire avec eux.
01:05:37 -Ce sont des gens qui n'ont ni la connaissance de l'histoire,
01:05:39 ni la mémoire de ça dans leurs relations personnelles,
01:05:41 parce que l'utilisation abusive de la Seconde Guerre mondiale
01:05:44 montre qu'on se fiche parfaitement des morts qu'il y a eu
01:05:47 pendant la Seconde Guerre mondiale.
01:05:48 Ça, c'est une parenthèse passée.
01:05:49 Moi, sur le plan philosophique,
01:05:52 je n'ai rien contre le concept de préférence nationale
01:05:54 et j'explique un peu pourquoi.
01:05:55 J'en ai déjà parlé un peu l'autre jour,
01:05:57 mais le prestige d'un groupe humain,
01:05:59 que ce soit une entreprise, une association, même une nation,
01:06:02 se base sur les avantages qu'il donne à ses membres
01:06:05 par rapport aux gens qui en sont à l'extérieur.
01:06:07 Donc, il ne me choque pas du tout
01:06:09 que les Français bénéficient d'avantages que les étrangers n'ont pas.
01:06:12 Ça ne fait pas des étrangers des gens détestables
01:06:14 ou qu'on a envie de dégrader, loin de là.
01:06:16 Mais si on a envie de redonner une valeur à la France,
01:06:19 à la nationalité française,
01:06:21 il ne me semble pas totalement absurde
01:06:23 de recréer ce désir d'être Français
01:06:25 par des moyens financiers, devenir Français,
01:06:27 c'est aussi accéder à un certain nombre de droits sociaux, etc.
01:06:31 Dans ce contexte où on a envie de redorer le blason de cette nation,
01:06:34 ça ne me semble pas totalement absurde.
01:06:35 - Mais de quels droits font-ils ça ?
01:06:38 - Ils ont consulté leurs administrés ?
01:06:40 Je ne sais pas si on les a administrés pour les conseils départementaux.
01:06:43 - Toutes les actes des collectivités locales,
01:06:47 mairies, départements, régions,
01:06:49 sont soumis au contrôle de l'égalité.
01:06:51 Et c'est le préfecture qui, a posteriori,
01:06:55 dit que la décision que vous avez prise est conforme à la légalité ou pas.
01:06:59 Donc, pour une collectivité locale,
01:07:01 elle ne peut pas ne pas respecter la loi.
01:07:03 - Oui, mais c'est ce qu'ils entendent faire.
01:07:04 - Elle peut éventuellement s'abstenir d'appliquer une loi,
01:07:06 mais elle ne peut pas continuer à prendre des dispositions
01:07:09 qui seraient contraires à la loi,
01:07:10 au risque d'être censurées par le préfet,
01:07:13 qui annulerait les libérations.
01:07:15 Donc, tout ça est...
01:07:16 Pardon, c'est encore de la communication,
01:07:18 ça fait partie du délire dont je parlais tout à l'heure,
01:07:21 où on part dans des excès à propos de cette loi,
01:07:23 dans un sens ou dans un autre,
01:07:25 parce que les collectivités locales,
01:07:27 dans notre pays, on n'est pas dans un pays fédéral,
01:07:30 on est dans un pays centralisé,
01:07:32 et donc les collectivités locales ne font pas la loi.
01:07:34 Elles sont obligées de l'appliquer.
01:07:36 - Les vœux des Français sont d'une totale clarté.
01:07:39 À 80 %, elles veulent moins d'immigration,
01:07:40 à 71 %, ils sont pour la préférence nationale,
01:07:43 et vous avez ces moralisateurs, ces élites,
01:07:46 qui sont supérieurs à vous, à nous tous, évidemment,
01:07:49 qui viennent nous expliquer ce qu'il faut faire,
01:07:51 ce qu'il faut penser.
01:07:52 - Non, mais Mme Hidalgo est quand même formidable.
01:07:54 Elle refuse d'appliquer une loi
01:07:56 qui est soutenue par 70 ou plus de 70 % des Français.
01:08:00 Elle nous dit "on va rentrer en résistance".
01:08:01 Avec l'argent des Parisiens, vous me direz, c'est facile
01:08:03 d'entrer en résistance, c'est pas le sien.
01:08:05 Et elle nous dit "finalement, je vais appliquer mon programme".
01:08:09 Forte de ces 1,7 % à l'élection présidentielle,
01:08:12 elle vient de dire "je n'appliquerai pas la loi votée
01:08:14 par le Parlement, je n'appliquerai pas
01:08:15 ce que souhaitent les Français,
01:08:17 je vais appliquer ce que moi, je souhaite".
01:08:18 Voilà, ce qui a été soutenu par 1,7 % des Français.
01:08:22 C'est quand même un peu fort de café, sincèrement,
01:08:24 mais venant d'Anne Hidalgo, finalement,
01:08:26 on n'est pas tellement surpris.
01:08:27 Elle nous a souvent habitués au pire.
01:08:29 - Et souvent, elle n'applique pas la loi.
01:08:32 Elle applique la loi, d'ailleurs, de la ville de Paris,
01:08:34 et risque une procédure de mise sous tutelle budgétaire.
01:08:37 Elle a affiché sur la façade de la mairie,
01:08:39 pendant le conflit sur les retraites,
01:08:41 des messages de soutien gréviste,
01:08:42 alors que les bâtiments publics ne sont pas censés le faire.
01:08:44 Elle a annoncé son intention d'aller à l'encontre
01:08:46 de la volonté du gouvernement sur le passage
01:08:49 à une voie du périphérique.
01:08:51 Donc oui, elle est habituée du fait.
01:08:52 - Non, mais ces gens se fichent de ce que demandent les Français,
01:08:54 ils sont dans leur logiciel.
01:08:55 Je voudrais juste qu'on entend Amaury et Philippe Ballard,
01:08:57 je sais que vous voulez prendre la parole,
01:08:58 je voudrais juste que vous entendiez ça.
01:08:59 Amaury, vous avez été invité ce matin,
01:09:00 donc président de la commission mixte paritaire,
01:09:03 qui fait partie de ces frondeurs de la majorité
01:09:06 qui n'ont pas voté le texte hier,
01:09:08 et il était chez nos confrères d'RTL ce matin.
01:09:09 - Moi, je comprends que ce soit une demande populaire.
01:09:13 Je ne pense pas qu'il faille satisfaire
01:09:15 toutes les demandes populaires.
01:09:16 Je pense qu'il fallait un texte sur l'immigration
01:09:19 qui, effectivement, permettrait d'être plus dur
01:09:21 à l'égard des délinquants,
01:09:22 et de régulariser les travailleurs.
01:09:24 - Non, mais je pense qu'on voit à l'occasion de ce vote,
01:09:29 qu'il y a, alors on parlait des moralisateurs,
01:09:31 donc les présidents de départements,
01:09:33 mais vous avez aussi les présidents d'universités,
01:09:36 souvent apôtres du wookieisme, d'ailleurs,
01:09:38 qui font des lettres incendiaires en parlant de ces 10 euros
01:09:42 qui pourraient être réclamés en cas d'inscription à l'université.
01:09:45 Il faut simplement savoir qu'en Allemagne, par exemple,
01:09:47 c'est 11 000 euros qui sont demandés aux étudiants.
01:09:50 Vous allez au Canada, vous allez aux États-Unis,
01:09:52 vous allez dans un certain nombre de pays,
01:09:53 ce n'est pas 10 euros, c'est nettement, nettement, nettement plus.
01:09:56 Il y a 95 000 titres qui sont délivrés de ces jours,
01:09:59 délivrés au titre des étudiants.
01:10:01 Vous avez un syndicat de la magistrature, le SM,
01:10:04 le fameux mur des cons, qui, d'un seul coup, se dresse,
01:10:07 parce qu'on parle...
01:10:08 - Le syndicat de la magistrature qui a fait son petit tweet hier,
01:10:10 en parlant d'une loi insupportable, xénophobe, également,
01:10:14 sur ces élites qui donnent des morales
01:10:16 et qui n'entendent pas ce que disent les Français.
01:10:19 - Oui, on aurait...
01:10:21 - Moi, je voulais dire, ce qui est assez fascinant,
01:10:22 c'est qu'on reproche souvent en France aux populistes,
01:10:24 je mets ça entre guillemets, de dire que finalement,
01:10:27 la démocratie serait confisquée, justement,
01:10:29 par ces espèces de...
01:10:30 Par l'institution du CR, par une élite politique,
01:10:33 par aussi la culture, par les universitaires.
01:10:36 Et finalement, ce qu'on voit dans cette loi,
01:10:38 c'est exactement ça, ça donne raison à ce populisme-là,
01:10:41 c'est-à-dire que finalement, il y a une volonté populaire,
01:10:44 on le voit dans les sondages,
01:10:45 on voit qu'il y a une volonté politique,
01:10:46 il y a une majorité,
01:10:47 et vous avez toute cette espèce de France-là
01:10:50 qui est contre, antidémocratique, qui dit non,
01:10:53 nous avons raison contre le peuple, parce que nous sommes supérieurs,
01:10:56 nous nous juchons sur nos...
01:10:57 - Ce que disent ces chauliers, ce que disent ces élus de gauche,
01:11:00 ce que disent ces gens qui crient au loup, qui crient à Vichy,
01:11:02 c'est juste...
01:11:03 En fait, les Français sont des imbéciles,
01:11:05 et si vous ne nous écoutez pas, nous partons.
01:11:07 - Je vous en parlais tout à l'heure, ça porte un nom,
01:11:09 ça a été étudié en sciences politiques,
01:11:10 c'est le centrisme autoritaire.
01:11:12 Il y a une étude qui a été menée par le Pure Research Center,
01:11:15 mais c'est une étude qui a été menée par le Pure Research Center,
01:11:17 qui est l'équivalent du Cevipov,
01:11:19 du laboratoire de sciences politiques de Sciences Po,
01:11:21 aux Etats-Unis,
01:11:23 et qui a été menée sur plus d'une centaine de pays.
01:11:25 Eh bien, les gens qui respectent le moins les valeurs de la démocratie libérale
01:11:28 sont désormais ceux qui se revendiquent comme centristes.
01:11:31 Pourquoi ?
01:11:32 Parce qu'ils prétendent être le cercle de la raison,
01:11:34 et donc tous ceux qui s'en écartent doivent être exclus.
01:11:38 Et donc, ils n'hésitent pas,
01:11:39 et on a vu Emmanuel Macron pratiquer peu ou prou,
01:11:42 mettre en application cette vision-là des choses,
01:11:46 il faut que les outils de la démocratie empêchent la souveraineté,
01:11:50 enfin, ou le choix des électeurs qui ne s'inscrivent pas
01:11:53 dans cette vision du cercle de la raison,
01:11:55 ou mainstream, ou chacun l'appellera comme on veut.
01:11:57 - Mais ça ne s'arrête pas aux centristes.
01:11:59 - Sacha Houllier, quand il dit qu'il ne faut pas suivre
01:12:05 tout ce que souhaitent les Français,
01:12:07 pardon, là, il y a des institutions qui prévoient effectivement
01:12:10 d'éviter les emportements populaires ou les emportements émotionnels,
01:12:13 il y a le Sénat qui est prévu pour ça,
01:12:14 il y a le Conseil constitutionnel,
01:12:15 il y a des tas de mécanismes en France,
01:12:17 dans nos institutions, qui permettent d'éviter ça,
01:12:20 il n'y a pas besoin de dire quand une loi a été votée selon la Constitution,
01:12:25 selon les processus prévus par le droit parlementaire,
01:12:27 de dire qu'il ne faudrait pas écouter les Français sur ce qu'ils veulent,
01:12:30 parce que ça, c'est un déni de démocratie.
01:12:31 - Deux réponses rapides.
01:12:33 Philippe Guibert, parce que je vous ai vu vivement réagir,
01:12:35 Michael Sadoun également, et puis on va avancer.
01:12:37 - C'est une chose de dire qu'on doit écouter les Français,
01:12:40 c'est une autre chose de dire qu'on a des convictions aussi.
01:12:43 Si François Mitterrand avait écouté les Français en 1980,
01:12:47 il n'aurait pas supprimé la peine de mort.
01:12:49 - Les Français ont voté pour François Mitterrand,
01:12:51 et ça faisait partie de son 43e proposition.
01:12:53 - Il l'a fait à l'intérieur.
01:12:55 - Il a donné une légitimité politique pour le faire.
01:12:57 - Il l'a fait pendant la campagne électorale, face à une opinion...
01:12:59 - Je ne parlais pas de ça, je parlais d'une étude dans 100 pays
01:13:02 qui dit que les centristes sont désormais ceux qui respectent le moins...
01:13:05 - Je voudrais aller plus loin dans la discussion, si vous permettez.
01:13:08 On ne peut pas non plus considérer que les politiques ont pour rôle
01:13:12 de dire oui à tout aux Français.
01:13:14 Parce que dans un certain nombre de domaines,
01:13:16 les demandes populaires sont pas...
01:13:18 - Je suis intermédiaire, il y a des...
01:13:19 - Jean-Sébastien, laissez-le parler, s'il vous plaît.
01:13:21 Allez-y, Philippe, c'est moi qui m'occupe de la sécurité.
01:13:23 - Les demandes populaires peuvent être parfaitement démagogiques.
01:13:25 Ça peut être le cas dans le domaine de l'immigration,
01:13:28 ça peut être le cas dans le domaine fiscal,
01:13:31 ça peut être le cas dans le domaine économique.
01:13:33 Donc il y a des tas de domaines où ce que demandent les gens n'est pas possible.
01:13:36 Et qu'il y a quand même un principe de réalité.
01:13:38 Je termine sur un point.
01:13:39 Madame Mélanie s'est fait élire en écoutant la demande populaire
01:13:43 d'arrêter l'immigration, elle n'y est pas parvenue.
01:13:45 Et aujourd'hui, Madame Mélanie, peut-être à la différence de ses amies en France,
01:13:50 est sur un discours beaucoup plus réaliste.
01:13:52 Et elle a arrêté de promettre tout et n'importe quoi,
01:13:55 et de tenir un discours qu'elle sait ne pas...
01:13:59 - Jean-Sébastien, il faut qu'on avance.
01:14:01 - Non mais juste pour répondre,
01:14:02 - Il y a une grille de lecture pour finir peut-être la discussion là-dessus.
01:14:05 C'est bloc contre bloc.
01:14:06 C'est Jérôme Saint-Marie qui a théorisé ça.
01:14:08 Il y a le bloc élitaire, celui qui sait tout,
01:14:12 dont vous parliez, moralisateur, une partie du monde de la culture,
01:14:16 universitaire, etc.
01:14:17 Et puis le bloc populaire, évidemment, ça n'a rien de péjoratif.
01:14:21 - Ce n'est pas pareil, justement, je voulais revenir sur ce que je vous ai dit.
01:14:24 - Le bloc populaire, c'est très beau, c'est très noble.
01:14:25 - Je voulais juste revenir sur ce que je vous avais dit qui était très intéressant.
01:14:26 Ce n'est pas la même censure du débat que la gauche.
01:14:29 La gauche veut remplacer la politique par la morale.
01:14:31 Le centrisme veut remplacer la politique par la technique.
01:14:34 C'est d'une nature totalement différente
01:14:36 et c'est peut-être une des dimensions qui me dérange.
01:14:38 Le plus dans le macronisme, c'est ce remplacement du clivage idéologique
01:14:42 et de la discussion franche sur les valeurs
01:14:45 par des ajustements techniques à la marge.
01:14:47 - Allez, s'il vous plaît, les amis, je voudrais juste...
01:14:49 Parce qu'il nous reste 20-25 minutes ensemble.
01:14:52 Je voudrais qu'on entende, parce que ça fait le tour des réseaux sociaux,
01:14:55 quasiment les gens ne parlent que de ça,
01:14:57 bien plus que de la loi de migration,
01:14:58 c'est les propos du chef d'Etat sur Gérard Depardieu.
01:15:00 On va entendre ça dans 3 minutes et on fera un petit tour de table.
01:15:03 Je voudrais juste qu'on conclue cette page loi de migration
01:15:06 par cette séquence, parce que ça dit tout, en fait,
01:15:09 de cette façon de se donner un spectacle de la gauche depuis hier
01:15:13 et de crier... - Pas que de la gauche.
01:15:16 - Là, en l'occurrence, je vais lancer Jérôme Guedj, donc c'est la gauche.
01:15:20 Regardez cette séquence du député de gauche, Jérôme Guedj,
01:15:23 hier, séquence édifiante, parce que Jérôme Guedj,
01:15:25 c'est juste celui, parmi d'autres, qui a voté la motion de rejet avec le RN
01:15:28 et qui, hier soir, parlait de honte et hurlait dans la salle des 4 colonnes.
01:15:33 - Tu as voté avec les voix du RN.
01:15:35 La majorité, tu as 278. Tu votes avec les voix du RN.
01:15:38 Un jour, tu as été de gauche, toi.
01:15:40 Un jour, tu as été de gauche et tu votes avec les voix du Rassemblement national.
01:15:43 Tu fais passer ce texte avec eux. J'ai honte pour vous.
01:15:46 - J'oublie le nom de la députée René Sansa qui parle,
01:15:49 mais qui est une ancienne du Parti socialiste.
01:15:51 - Vous dites ? - Madame Ibora.
01:15:52 - Madame Ibora, c'est ça. C'est juste. Merci beaucoup.
01:15:54 Voilà. Nickel. Tant que vous avez la parole.
01:15:56 Et on ne va pas faire un tour complet, parce que, franchement, on va avancer,
01:15:59 mais ce sont des comédiens... Vous dites ?
01:16:01 - Ça ne mérite pas, parce que... - Non, ce sont des comédiens.
01:16:04 Ils ont fait de la politique sur la motion de rejet. Ils ont perdu.
01:16:06 - Ça mérite une question, quand même. - Surtout qu'Olivier Guedj
01:16:09 n'a pas de leçons à donner dans la mesure où il a fait une alliance
01:16:12 avec ceux de la France insoumise, qui tressait des louanges Hamas...
01:16:15 - C'est Jérôme Guedj. - ...qui plaçait des cibles
01:16:20 sur le dos des journalistes juifs.
01:16:22 Donc, aucune leçon de morale.
01:16:24 C'est vraiment le problème de cette boucle-là.
01:16:26 - C'était vraiment pour conclure. - J'ai juste une question.
01:16:28 - Allez-y. - Jérôme Guedj est quand même
01:16:30 le député socialiste qui a de loin le plus critiqué Mélenchon.
01:16:32 A-t-il fait une alliance avec lui ou pas ?
01:16:34 - Oui, mais avant le 7 octobre. - Avant le 7 octobre.
01:16:36 - Je pense que Mme Ibrahim critique aussi Marine Le Pen.
01:16:39 - Le socialiste qui a été le plus critique avec Mélenchon
01:16:40 et ses déclarations, notamment celles à lesquelles tu fais allusion,
01:16:42 c'est Jérôme Guedj. - Mais aucun problème.
01:16:44 Je pense que Mme Ibrahim est aussi critique vis-à-vis de Marine Le Pen.
01:16:47 Donc, lui reprocher une alliance de confiance pour un texte,
01:16:49 c'est un peu absurde. - Moi, j'ai juste une question
01:16:50 pour tous ces gens de gauche qui hurlent au fascisme.
01:16:53 Aurait-il hurlé au fascisme si le RN avait permis
01:16:56 de renverser le gouvernement et de permettre, par exemple,
01:16:59 la retraite à 60 ans ? Je serais curieux d'entendre leur réponse.
01:17:02 - Donc, tout à l'heure... - Aurait-il refusé la retraite à 60 ans
01:17:05 si le RN leur avait permis de l'obtenir ?
01:17:06 - Dans un instant, on ira avec Amaury Bucot
01:17:10 sur cette affaire de Lyon, cette gamine tabassée.
01:17:14 Et vous êtes procuré, notamment, ce qui a été dit à la police
01:17:17 par ces jeunes filles. Et ça nous éclairera un petit peu plus
01:17:20 sur cette affaire et le retentissement qu'elle peut avoir
01:17:24 dans notre société. Mais juste parce que tout le monde en parle,
01:17:27 on va l'entendre dans cette émission "C'est à vous"
01:17:30 tout à l'heure sur France 5. Emmanuel Macron, qui s'est dit
01:17:32 un grand admirateur de Gérard Depardieu, il estime qu'il rend fière
01:17:35 la France et il dénonce donc une chasse à l'homme contre l'acteur.
01:17:39 Après, notamment, vous le savez, évidemment, la diffusion
01:17:41 de ce reportage où il y a des propos qui sont d'une grossièreté
01:17:45 innommable.
01:17:46 - La question, c'est est-ce que je vais commencer à retirer
01:17:52 la Légion d'honneur à des artistes ou des responsables
01:17:56 quand ils disent des choses qui me choquent ?
01:17:58 La réponse est non. Et je vous le dis tout de suite
01:18:00 parce que ça n'est pas un ordre moral et je n'ai pas envie
01:18:02 que ce le soit.
01:18:03 - Donc vous venez...
01:18:04 - Mais non, mais il continuera d'y avoir des gens transgressifs.
01:18:06 - Vous venez de la culture, c'est avancé.
01:18:07 - Oui, je le confirme. Un peu trop.
01:18:09 Vous ne me verrez jamais sans les chasses à l'homme.
01:18:11 Je déteste ça.
01:18:12 - Il s'agit de ça ?
01:18:14 - Mais quand tout le monde tombe sur la même personne en disant
01:18:16 "Pic pendre sur la base d'un reportage" sans qu'il ait même
01:18:19 la possibilité de se défendre, qui est le moins de contradictoire,
01:18:24 donc ça, avec moi, c'est non.
01:18:26 - Il réagissait, évidemment, j'ai oublié de le mentionner,
01:18:28 au fait que Rima Abdelmanach, la ministre de la Culture,
01:18:30 avait suggéré l'idée qu'on retire la Légion d'honneur
01:18:33 à Gérard Depardieu.
01:18:34 Pour l'instant, ce n'est pas la question
01:18:35 pour le chef de l'État.
01:18:37 En revanche, il est allé un petit peu plus loin,
01:18:38 évidemment qu'on n'a pas tout diffusé,
01:18:40 il est allé un petit peu plus loin en disant que si, en revanche,
01:18:43 mise en examen entraînée par la suite au terme du travail judiciaire,
01:18:48 une accusation, une condamnation plutôt, merci beaucoup,
01:18:53 là, la question se poserait plus légitimement.
01:18:55 Sandrine Rousseau, bien sûr, évidemment,
01:18:57 s'il y a une déclaration sur Gérard Depardieu,
01:18:59 il faut chercher le tweet de Sandrine Rousseau.
01:19:00 Les mots d'Emmanuel Macron au sujet de Depardieu
01:19:02 sont encore une fois une insulte au mouvement de la libération
01:19:05 de la parole des victimes de violences sexuelles.
01:19:07 Johan Usaï.
01:19:08 - Bon, je ne vais pas commenter ce qu'a dit Sandrine Rousseau.
01:19:09 - On ne va pas y passer une heure, je vous le dis tout de suite.
01:19:11 - On va s'épargner de commenter le tweet de Sandrine Rousseau.
01:19:14 En revanche, je trouve que la prise de parole
01:19:17 et la prise de position du président de la République...
01:19:19 - Sur la Légion d'honneur de Gérard Depardieu, précisément.
01:19:21 - ...et la prise de position qui est juste, qui est équilibrée.
01:19:24 Le chef de l'État a raison de dire qu'on ne retire pas
01:19:27 une Légion d'honneur parce qu'il y a des propos graveleux, déplacés,
01:19:30 qui m'ont choqué, les propos de Gérard Depardieu.
01:19:32 Ce n'est pas du tout le problème, j'ai été choqué par ses propos.
01:19:35 Mais on ne retire pas une Légion d'honneur.
01:19:37 Pour cela, la ministre de la Culture s'est jetée avec la meute, là,
01:19:40 tout de suite, pour le condamner, pour le pluripilori, pour...
01:19:43 - D'autant que tout ça ne fait pas suite à la mise en examen
01:19:47 qui est effective depuis 2 ou 3 ans.
01:19:50 Mais sur la base d'un reportage dont, ailleurs,
01:19:53 on est en train de questionner le montage,
01:19:55 parce qu'il se trouve que personne n'a la réponse pour le moment,
01:19:58 mais l'enquête est en train d'être menée,
01:19:59 et le président lui-même l'a rappelé.
01:20:00 Il se trouve que les images qui sont collées
01:20:03 aux propos de Gérard Depardieu, notamment sur ce moment insupportable
01:20:07 où il sexualise une gamine de 10 ans, a priori,
01:20:11 et je parle au conditionnel, tout ça est en train d'être vérifié
01:20:13 parce que les images du moment ne correspondraient pas au mot
01:20:16 et il parlerait plutôt d'une femme adulte et pas du tout de cette gamine.
01:20:19 - Et Sandrine Rousseau, dans son tweet,
01:20:21 elle parle de la libération de la parole des femmes.
01:20:23 - Quel rapport ?
01:20:24 - Elle ne fait pas du tout référence au reportage de complémentaire.
01:20:26 - Elle est à côté de la plaque.
01:20:27 - Elle fait référence à l'accusation de viol qui vise Gérard Depardieu.
01:20:31 - Elle est à côté de la plaque.
01:20:32 - Elle le considère d'ores et déjà comme coupable.
01:20:34 Sandrine Rousseau, élue de la République, qui siège au Parlement,
01:20:37 fait complètement fi de la présomption d'innocence
01:20:39 qui est pourtant quelque chose de fondamental.
01:20:42 La présomption d'innocence qui est quand même de moins en moins respectée.
01:20:45 Donc sous prétexte d'une accusation,
01:20:47 il n'y a même pas de mise en examen pour l'instant.
01:20:49 Attendons de voir.
01:20:50 Mais évidemment, je trouve tout à fait regrettable
01:20:52 que la ministre de la Culture ait souhaité retirer cette légende.
01:20:56 - Elle s'est un peu trop avancée, a dit Emmanuel Macron.
01:20:57 - Heureusement, mais c'est un recadrage en règle de cette ministre de la Culture.
01:21:01 C'est une sanction présidentielle pour elle.
01:21:04 - Tacle à la gorge pour Emma Abdel-Malak de la part de Emmanuel Macron.
01:21:07 Philippe Ballard, un petit mot ?
01:21:08 - Sur la ministre de la Culture ?
01:21:10 - Sur les mots du président.
01:21:11 - Écoutez, ça me paraît de bon sens.
01:21:14 Comme quoi, vous voyez, même quand Emmanuel Macron,
01:21:17 on peut dire que ça paraît de bon sens.
01:21:19 Il y a eu un film dont on a beaucoup parlé la semaine dernière.
01:21:22 J'étais à l'étranger la semaine dernière.
01:21:23 J'étais en mission parlementaire en Chine avec d'autres députés.
01:21:25 - Vous n'étiez pas à Tahiti ?
01:21:26 - Non, je suis en France.
01:21:27 - Au frais de la mairie.
01:21:28 - C'est très intéressant.
01:21:30 Voyage très intéressant.
01:21:31 Donc je n'ai pas vu ce film.
01:21:32 Je n'ai pas entendu les propos de Gérard Depardieu en Corée du Nord.
01:21:35 - Oui, c'est ça, dans un film de Yann Moix qui date d'il y a cinq ans.
01:21:37 - Cinq ans ? Oui, c'est ça.
01:21:39 - Écoutez, ce que dit le chef de l'État, je pense que ça semble du bon sens.
01:21:43 - Michael, un dernier mot et on passe au JT.
01:21:45 - Non, mais je ne vais pas faire long.
01:21:47 Je suis d'accord avec Emmanuel Macron.
01:21:48 Ça fait du bien d'entendre ça.
01:21:50 C'est une parole apaisée, qui respecte les choses du temps médiatique.
01:21:53 Voilà, que dire d'autre ?
01:21:54 - Vous êtes à contre-courant des féministes qui se déchaînent sur Twitter.
01:21:58 - Sans être féministe, je pense qu'il n'est pas dans son rôle,
01:22:01 dans la manière, dans la réponse qu'il a apportée,
01:22:04 dans le type de réponse qu'il a apportée, parce qu'elle est très longue.
01:22:07 - On lui demande s'il faut retirer la Légion d'honneur.
01:22:09 C'est le grand maître de la Légion d'honneur.
01:22:10 - Il n'a pas juste répondu à ça.
01:22:12 C'est la manière dont il y a répondu.
01:22:14 Et je trouve qu'il se met au niveau de commentateur.
01:22:16 Ce n'est pas le rôle du président de la République.
01:22:17 Il y a des procédures judiciaires en cours.
01:22:19 - Allez, très vite.
01:22:20 Maureen nous attend pour le journal.
01:22:21 - Juste une très courte remarque.
01:22:23 Ce qu'il a dit, qui paraît de bon sens, il ne l'a pas appliqué à ses ministres.
01:22:26 Damien Abad a été démissionné avant d'être mis en examen.
01:22:30 Sur les affaires d'accusation de...
01:22:34 - C'est pas pareil. C'est pas la même fonction.
01:22:35 C'est pas la même fonction.
01:22:37 - Oui, donc ça veut dire que ce qui vaut pour la Légion d'honneur
01:22:39 ne vaut pas pour un ministre.
01:22:40 - Oui, c'est sûr. Fonction différente, réaction différente.
01:22:43 Je pense que pour le coup, il a raison.
01:22:44 - 23h31.
01:22:45 Maureen Vidal et Camoré Buco, on vous dit tout ce qu'il faut retenir
01:22:49 des auditions de ces quatre jeunes filles
01:22:51 qui en ont tabassé une autre à Lyon il y a quelques semaines.
01:22:54 - Benyamin Netanyahou exclut tout cessez-le-feu
01:23:03 alors que la Maison-Blanche a annoncé des discussions en cours
01:23:06 très sérieuses sur une possible trêve à Gaza.
01:23:09 Le chef du mouvement terroriste Hamas, Ismail Haniyeh,
01:23:12 est arrivé en Égypte aujourd'hui.
01:23:14 Négocié par l'Égypte, le Qatar et les États-Unis,
01:23:16 une précédente pause d'une semaine avait permis fin novembre
01:23:19 la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus en Israël.
01:23:24 La démission du ministre de la Santé Aurélien Rousseau
01:23:27 confirmée par le gouvernement.
01:23:29 Il a été remplacé ce matin au Conseil des ministres
01:23:32 par Agnès Firmin-Lebodo, actuelle ministre déléguée
01:23:34 chargée des professions de santé.
01:23:36 "J'ai beaucoup d'estime, beaucoup d'amitié pour Aurélien Rousseau
01:23:39 et je le remercie pour ce qu'il aura mis en place et poursuivi",
01:23:42 a déclaré Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement.
01:23:45 Et enfin, en Ligue 1, le Paris Saint-Germain
01:23:48 termine l'année sur une bonne note avec une victoire 3 buts à 1
01:23:52 face au FC Metz grâce à un but de Vitinha
01:23:54 et un doublé de Kylian Mbappé,
01:23:56 dont une magnifique frappe à la 83e minute.
01:23:59 L'attaquant français qui célébrait aujourd'hui son 25e anniversaire
01:24:02 et qui a pu partager les dernières minutes de la rencontre
01:24:04 avec son petit frère Etan.
01:24:06 - Oui, on a vu ça sur les images, là, c'était la première image,
01:24:08 les deux frères Mbappé qui se tapaient dans la main.
01:24:10 Je ne sais pas si ce n'est pas la première fois
01:24:11 qu'ils disputent un match pro officiel sous les couleurs du PSG ensemble.
01:24:15 Belle image.
01:24:16 Ah oui, pas compliqué, le dernier but.
01:24:18 En effet, Paris Saint-Germain qui était déjà sacré champion d'automne
01:24:21 et qui est donc officiellement leader de la Ligue 1 avant la trêve.
01:24:24 Merci beaucoup, chère Maureen.
01:24:27 On vous retrouve... Ah, mais non, c'était le dernier journal de la soirée.
01:24:29 Eh bien, passez une bonne soirée, Maureen. Merci beaucoup.
01:24:32 Le 14 décembre, la vidéo d'une scène révoltante
01:24:35 a été diffusée sur les réseaux sociaux.
01:24:36 On y voit une adolescente de 13 ans se faire insulter, menacer,
01:24:39 traîner par les cheveux, passer à tabac par un groupe de quatre filles,
01:24:42 deux d'entre elles se rendant coupables de violences.
01:24:45 Ces quatre jeunes filles ont été interpellées et entendues par la police.
01:24:48 C'est ça que vous allez nous raconter à Maureen Hugo.
01:24:50 Mais avant cela, je voudrais rafraîchir la mémoire de nos téléspectateurs.
01:24:53 C'est insoutenable, mais il faut voir les choses pour les croire
01:24:57 et surtout pour les faire exister.
01:25:00 - T'inquiète pas, tu m'as filmé. - Non, je ne filme pas, ça ne pue.
01:25:02 - Vas-y, ça y est.
01:25:03 - Reparle quand même, frère. - Je suis désolée.
01:25:12 - Reparle quand même. - Je suis désolée, je suis désolée.
01:25:17 - Reparle quand même. - Je suis désolée, je suis désolée.
01:25:20 - Je suis désolée. - Ta gueule, elle n'a pas de téléphone.
01:25:23 - Je te demande de l'argent, mais elle n'en parle pas du tout.
01:25:25 - S'il te plaît, je t'aime.
01:25:27 - Je suis désolée, je suis désolée.
01:25:32 - S'il te plaît, répondez, je vous donne de l'argent.
01:25:37 - Oh, m'en bats les couilles.
01:25:38 - Je suis désolée, je vous donne de l'argent.
01:25:43 - Je suis désolée.
01:25:46 - Reparle quand même, frère.
01:25:48 - Je suis désolée, je nique ta mère.
01:25:51 - C'est monstrueux, c'est insoutenable, même avec le floutage.
01:25:54 Franchement, c'est à peine regardable.
01:25:56 - Amaury voulait nous reparler de cette vidéo,
01:25:59 parce que justement, vous avez obtenu de plus amples informations
01:26:03 sur les motivations de ces auteurs.
01:26:05 Je rappelle que la victime a 13 ans.
01:26:07 - Oui, je voulais juste d'ailleurs vous rappeler,
01:26:09 fait brièvement en juillet, pour rappel,
01:26:10 donc ça s'est passé dans le 9e arrondissement de Lyon,
01:26:13 c'était le 10 octobre dernier.
01:26:15 La victime avait porté plainte deux jours plus tard avec son père.
01:26:18 Et ce n'est que deux mois plus tard, c'est-à-dire à la mi-décembre,
01:26:21 parce que cette vidéo est sortie sur les réseaux sociaux,
01:26:23 que l'enquête a été réellement menée.
01:26:26 Et donc, ces quatre jeunes filles mises en cause
01:26:28 ont été interpellées, placées en garde à vue,
01:26:30 et on reconnaît, reconnu les faits.
01:26:32 - Alors, que disent les interrogatoires ?
01:26:34 On comprend ce qui s'est passé ?
01:26:35 Est-ce qu'elles ont donné des explications ?
01:26:37 - Oui, alors voici ce qui s'est passé.
01:26:38 Alors, courant septembre, la victime de 13 ans
01:26:41 aurait été agressée sexuellement, voire violée,
01:26:44 par un garçon de 16 ans en descendant du bus.
01:26:46 Elle aurait refusé de porter plainte dans un premier temps,
01:26:50 mais son père a insisté, elle a donc déposé plainte.
01:26:53 L'agresseur présumé a alors voulu se venger de cette accusation,
01:26:57 mais parce qu'il ne voulait pas taper directement la victime,
01:27:00 alors officiellement, parce que c'est une femme,
01:27:02 officieusement, peut-être pour ne pas aggraver son cas,
01:27:04 il a demandé à sa sœur, âgée de 15 ans,
01:27:07 de s'en charger à sa place.
01:27:09 - Donc, c'est sa sœur, la sœur de ce garçon
01:27:11 qui a été mis en cause par la victime,
01:27:13 qui a organisé ce guet-apens pour la piéger.
01:27:16 - Effectivement. Vous allez voir que tout avait été
01:27:19 minutieusement préparé pour que la victime tombe dans le piège,
01:27:22 bien avant l'agression.
01:27:24 Les mises en cause avaient créé une conversation sur Snapchat
01:27:27 pour donner des informations sur la victime.
01:27:29 Un faux compte au nom d'un garçon que la victime aimait bien
01:27:33 avait été créé pour connaître ses horaires de sortie de cours
01:27:36 et la piéger.
01:27:38 Et le 10 octobre, une "amie" avait été envoyée
01:27:42 à la sortie de l'école de la victime.
01:27:44 La victime, d'ailleurs, pensait qu'il y aurait probablement
01:27:47 une agression, et elle avait fait part de ses inquiétudes à cette amie,
01:27:51 qui l'avait rassurée, qui avait profité de sa confiance
01:27:55 pour l'attirer tout droit dans ce piège.
01:27:57 Cette agression a eu lieu dans un sous-sol
01:28:00 qui lui-même avait été soigneusement choisi
01:28:02 puisqu'il n'y avait pas de vidéosurveillance.
01:28:04 Ensuite, les deux agresseurs que l'on voit sur les images frappées
01:28:08 s'étaient mis d'accord pour savoir l'ordre de tabassage.
01:28:11 Une troisième mise en cause était chargée de filmer la scène,
01:28:14 probablement pour la montrer au commanditaire,
01:28:16 c'est-à-dire le fameux frère.
01:28:18 La première agresseur donne, on voit, plusieurs gifres.
01:28:21 Puis laisse la place à la seconde, qui donne des coups de poing,
01:28:24 genoux, tire les cheveux, traîne par terre, mais aussi cringe dessus,
01:28:27 ce qu'on ne voit pas forcément dans la vidéo.
01:28:29 Et enfin, une quatrième était chargée de voler le téléphone portable.
01:28:33 Et elle, elle reconnaît d'ailleurs que la scène la fait rire.
01:28:36 - Est-ce qu'elles ont au moins éprouvé des remords face à la police
01:28:40 lors des interrogatoires ?
01:28:41 - Alors, globalement, oui, mais plus ou moins intensément,
01:28:44 vous allez le voir.
01:28:45 Par exemple, la principale mise en cause qui a organisé ce guet-apens,
01:28:49 qui a frappé, qui a porté les coups les plus violents,
01:28:51 a par exemple avoué qu'elle avait un peu abusé, ce qui est quand même pas...
01:28:55 - Ce sont ses mots.
01:28:56 - Voilà, ce sont ses mots.
01:28:57 - Elle a un peu abusé.
01:28:58 - Et lorsque la police lui demande si elle a conscience
01:29:01 qu'il est interdit de frapper des gens,
01:29:04 elle répond que non, parce que d'autres le font.
01:29:06 D'ailleurs aussi, pendant le visionnage des images devant les policiers,
01:29:09 elle se regarde les ongles, elle se caresse les cheveux.
01:29:12 Alors après, sur les motivations, elles ont dit que finalement,
01:29:15 elles étaient en colère, qu'elles avaient la haine.
01:29:17 Donc c'est assez léger aussi dans les motivations.
01:29:20 Pour conclure, très rapidement, ces quatre jeunes filles,
01:29:23 donc âgées de 13 à 16 ans, ont été placées sous contrôle judiciaire,
01:29:27 donc libérées.
01:29:28 Elles n'ont pas le droit d'entrer en contact avec la victime,
01:29:30 ni de parler entre elles.
01:29:31 Et il faut aussi bien comprendre que ces violences sont extrêmement graves,
01:29:35 parce qu'elles sont notamment aggravées par plusieurs circonstances.
01:29:38 D'abord, l'après-méditation, la réunion, puisqu'elles étaient plusieurs,
01:29:41 le vol du téléphone, le fait d'avoir enregistré la scène,
01:29:44 et puis de l'avoir diffusée.
01:29:46 - On avait un peu abusé, moi c'est ce que je retiens.
01:29:49 Je ne sais pas qui veut commencer ?
01:29:51 Philippe Ballard peut-être ?
01:29:53 Ce qui frappe d'abord, c'est cette distance,
01:29:55 cette sorte de normalisation des faits par ces jeunes femmes,
01:29:59 ou cette jeune femme en l'occurrence, l'agresseuse principale,
01:30:01 ou la mise en cause principale,
01:30:03 puisque ces jeunes femmes n'ont pas été jugées.
01:30:05 - Elles ont reconnu les faits.
01:30:07 - Elles ont reconnu les faits.
01:30:08 Je peux utiliser le mot d'agresseur sans prendre de risque ?
01:30:10 - Moi je pense qu'on reconnaît les faits.
01:30:12 - Oui.
01:30:13 - Allez-y Philippe.
01:30:14 - On a fait un coup de poing sur cette jeune fille de 13 ans.
01:30:16 - Humiliée, humiliée et agressée.
01:30:19 - Malheureusement de longues années.
01:30:21 Il y a le constat et les solutions.
01:30:23 Le constat, c'est que c'est la France orange mécanique, sous nos yeux.
01:30:25 Il y a eu une agression gratuite toutes les 44 secondes en France.
01:30:28 Ce sont les chiffres du ministère de l'Intérieur.
01:30:30 On peut se faire tuer pour une cigarette refusée,
01:30:32 un regard de travers, etc.
01:30:33 - Ce qui doit nous alerter encore plus dans ce cas-là,
01:30:35 c'est qu'on parle d'adolescents, de mineurs.
01:30:38 - Oui, on voit qu'elles n'hésitent pas.
01:30:40 - C'est la France de demain qu'on observe.
01:30:42 - On peut les arrêter avec des couteaux ou je ne sais quoi.
01:30:45 Il y a quand même 90 000 peines prononcées non exécutées.
01:30:48 Les policiers, c'est un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes.
01:30:51 Maintenant, les solutions.
01:30:52 Il faut arrêter avec le laxisme.
01:30:53 Une fois qu'on a dit ça, on n'a pas dit grand-chose.
01:30:55 C'est-à-dire concrètement, il faut rétablir les peines planchées.
01:30:58 - C'est des gamines de 15 ans, Philippe Ballard.
01:31:01 Moi, je vous ai des réponses pour des gamines de 15 ans.
01:31:03 Là, vous me parlez d'adultes.
01:31:04 - Abaissez l'excuse de minorité.
01:31:06 Vous savez, la fameuse excuse de minorité, on l'abaisse.
01:31:10 Et elles ont 15 ans.
01:31:11 Elles seraient concernées.
01:31:12 Il n'y aurait plus d'excuse de minorité.
01:31:14 - En effet, il faut des sanctions très rapides.
01:31:16 - Encore deux mesures.
01:31:17 Par exemple, il faut être concret.
01:31:19 Au-delà de 6 mois, quand on s'en prend physiquement à quelqu'un
01:31:22 qu'on est condamné, au-delà de 6 mois, il n'y a plus de remise de peine.
01:31:25 Et puis, pour les cas les plus lourds, c'est la perpétuité réelle.
01:31:28 On ne sort pas quand on est condamné à 20 ans.
01:31:30 On sort au bout de 7-8 ans.
01:31:32 C'est fini.
01:31:33 - Restons sur ce sujet.
01:31:34 En effet, et d'ailleurs, tous les pédopsychiatres le diront.
01:31:37 Je prends toujours, pour exemple, le plus éminent d'entre eux,
01:31:40 Maurice Berger, qui dit que dès le plus jeune âge,
01:31:43 dès la première incartade, si vous n'avez pas la première sanction forte,
01:31:46 vous n'envoyez pas le signal.
01:31:47 C'est quasiment non-assistance à personne en danger
01:31:50 parce que vous créez un parcours criminel ensuite.
01:31:52 Maintenant, entre l'urgence de la sanction, certes,
01:31:56 il y a aussi peut-être essayer de comprendre
01:31:58 ce qui est en train d'arriver à notre société.
01:32:00 Cette banalisation, cette dédramatisation.
01:32:02 D'abord, il y a deux choses qui me choquent.
01:32:04 La première, je l'ai dit, c'est que j'ai un peu abusé,
01:32:07 elle a humilié, tabassé cette gamine.
01:32:10 Le terme "un peu abusé" peut nous alerter.
01:32:12 Et l'autre remarque que je me suis faite,
01:32:15 c'est "frapper les gens est interdit", lui dit la police.
01:32:17 Elle répond que non, parce que d'autres le font.
01:32:20 Il y a un phénomène de mimétisme avec ces vidéos.
01:32:22 Je vais commencer avec Jean-Sébastien, si vous le voulez bien,
01:32:25 parce que je sais qu'il est très pointu sur ces sujets-là.
01:32:28 Un phénomène de mimétisme avec des jeunes qui voient comment...
01:32:32 Non, mais c'est vrai qu'il est très penché sur les réseaux sociaux,
01:32:35 Jean-Sébastien, qui voit comment les autres se comportent
01:32:38 et ces vidéos qui deviennent virales et qui, en effet,
01:32:41 dédramatisent, désinhibent.
01:32:42 Et ces gamines, peut-être que si elles n'avaient pas l'habitude
01:32:45 de voir des vidéos de gens qui se font tabasser sur les réseaux sociaux,
01:32:48 n'auraient peut-être pas eu ce comportement-là.
01:32:50 -Je crois qu'il y a deux choses.
01:32:51 Il y a peut-être un mimétisme lié aux réseaux sociaux,
01:32:53 mais il y a aussi autre chose, c'est le communautarisme.
01:32:55 Que fait-elle ? Elle va venger son frère.
01:32:58 C'est ça, l'histoire de départ. -C'est ça.
01:32:59 -C'est-à-dire qu'à partir du moment... -À la demande de son frère.
01:33:02 -Et à la demande de son frère.
01:33:03 Et c'est plus intéressant qu'elle répond d'un point de vue...
01:33:07 -C'est une vente d'Etat. -D'un point de vue psychologique.
01:33:10 Parce que ce qu'expliquent très bien les experts
01:33:13 comme Maurice Berger, par exemple, ou d'autres,
01:33:15 c'est que ce sentiment d'appartenance communautaire
01:33:17 fait que si l'un des membres de la communauté est visé,
01:33:21 alors tous les autres sont fondés à venir se venger,
01:33:24 y compris en ayant recours à la violence physique.
01:33:26 Et comme la violence physique est très répandue, malheureusement,
01:33:30 dans certains quartiers comme dans certains milieux,
01:33:32 au-delà des réseaux sociaux, là, je vous parle de la vie réelle,
01:33:36 mais il y a beaucoup d'enfants, de gamins,
01:33:38 qui grandissent dans des circonstances
01:33:39 où soit ils sont contraints de devenir complices
01:33:43 des êtres violents qu'ils ont face à eux,
01:33:45 leur père, leur grand frère ou je ne sais qui,
01:33:47 et c'est encore plus valable pour les jeunes garçons,
01:33:50 soit ils deviennent la victime
01:33:52 de ceux qui sont violents dans leur entourage.
01:33:54 Et c'est exactement ce qui se passe là.
01:33:56 Elle a choisi de devenir complice plutôt que de devenir victime
01:33:59 parce qu'elle est incapable d'échapper à cette appartenance communautaire.
01:34:02 Et c'est ça le défi qui se pose à la société.
01:34:04 – Sur cette banalisation et cette ultra-violence
01:34:06 qui semblent être en train de gangrener notre société,
01:34:08 là encore le chef de l'État a répondu tout à l'heure sur France 5
01:34:11 à la question "est-ce que vous maintenez ce terme de décivilisation
01:34:15 que vous avez utilisé il y a quelques mois ?"
01:34:18 Voici la réponse du chef de l'État.
01:34:19 – Les deux sociétés sont en train de perdre un certain rapport
01:34:26 à la civilité, à l'adhésion, au respect de l'autre.
01:34:29 Et c'est un fait.
01:34:30 Et on s'habitue progressivement à une violence langagière,
01:34:34 à des attaques au bien, puis à des attaques aux personnes.
01:34:38 En les légitimant par tel ou tel soubresaut de combat ou d'actualité.
01:34:44 – Mickaël Sadouna ?
01:34:45 – Écoutez…
01:34:47 – Ça traduit quoi de notre société ce type de…
01:34:49 – Moi je pense que le mal ne vient pas d'une explosion de la violence chez les gens,
01:34:54 il vient d'une diminution des forces qui s'opposent à la violence.
01:34:57 C'est-à-dire que normalement on a un cadre de la société,
01:35:00 moi je ne pense pas que ce soit les réseaux sociaux.
01:35:01 Les réseaux sociaux sont un thermomètre,
01:35:03 et puis les réseaux sociaux c'est drôle,
01:35:04 ils ont toujours de l'effet sur les mêmes personnes.
01:35:06 Donc ça n'a rien à voir avec les réseaux sociaux,
01:35:08 moi je pense qu'il y a une déperdition d'autorité dans la société,
01:35:12 c'est pour ça que certains hommes politiques parlent de choc d'autorité.
01:35:15 Pourquoi est-ce que la justice ne s'empare de l'enquête
01:35:18 que quand une vidéo commence à sortir ?
01:35:20 Je sais même que cette jeune fille qui s'est fait taper
01:35:25 a dû envoyer un message à un influenceur de Lyon, de Vénicieux, qui s'appelle Bassem.
01:35:28 J'ai vu ça, oui.
01:35:29 En lui racontant son histoire, il lui répond très gentiment
01:35:32 qu'elle sera sous sa protection, et il lui répond en disant
01:35:35 "Lyon c'est à nous".
01:35:36 Mais où est passée l'autorité officielle dans ce pays ?
01:35:40 C'est-à-dire que c'est la loi des clans, des gangs, des personnalités,
01:35:44 même très bien intentionnées.
01:35:45 Quand il y avait un contentieux entre des Maghrébins et des Tchétchènes,
01:35:47 c'était un immeuble qui avait sifflé à la fin de la récré,
01:35:49 pendant les émeutes dans les quartiers,
01:35:51 ce sont les dealers qui ont sifflé à la fin de la récré.
01:35:53 Donc si vous voulez, ce n'est pas pour moi la civilisation qui a créé ça,
01:35:56 ce n'est pas la modernité, c'est au contraire une déperdition
01:36:00 des structures de la société qui font qu'il y a une violence naturelle à l'homme
01:36:04 qui est en train de ressortir.
01:36:05 Vous savez, j'avais un très bon professeur de philosophie
01:36:07 qui s'appelle Pierre-Henri Tavoyau, une figure de la gauche
01:36:12 que Philippe doit connaître, qui disait que le pic d'agressivité
01:36:15 chez les êtres humains, c'est l'enfance et a fortiori l'adolescence.
01:36:18 Donc c'est une violence naturelle qui est en train de sortir.
01:36:21 Il faut remettre des cadres dans ce sujet.
01:36:23 - Dans le sujet, vous n'avez pas une féministe qui a soutenu cette gamine.
01:36:27 Je fais une parenthèse, mais vous savez, il y a cette fameuse façon
01:36:32 d'appeler les bonnes et les mauvaises victimes ces derniers temps.
01:36:35 Cette gamine est clairement une mauvaise victime.
01:36:37 - Là, je voulais juste vous dire, Julien, là où je vous rejoins
01:36:39 sur le côté effectivement que les réseaux sociaux peuvent entraîner
01:36:42 de la violence, c'est qu'en fait, avant même que le fameux influenceur Bassem
01:36:45 dise "je peux te protéger dans le quartier", etc.
01:36:48 - Elle lui a dit qu'elle était tunisienne, je crois.
01:36:50 - Oui, mais ça, bon, à priori, c'est...
01:36:52 - Oui, mais...
01:36:53 - Mais attendez, au-delà de ça, c'est pas ça ce que je voulais dire.
01:36:56 C'est qu'avant même que lui fasse cette proposition,
01:36:59 ces jeunes femmes disent qu'elles étaient, dès que la vidéo est sortie,
01:37:02 en fait, elles ont commencé à recevoir de nombreuses menaces.
01:37:04 L'une dit qu'elle a même peur d'aller à l'école.
01:37:06 L'une s'est même rendue au commissariat avec sa mère,
01:37:08 finalement, en disant, en tant que victime.
01:37:10 Et donc, je pense que là où c'est vrai, c'est qu'effectivement,
01:37:12 de voir cette violence insupportable, cette vidéo sur les réseaux sociaux,
01:37:15 de manière, j'allais dire, normale en tous les cas,
01:37:18 ça a apitoyé énormément de gens qui, du coup,
01:37:20 certains d'entre eux, ont se sont dit,
01:37:22 il faut faire justice à ces jeunes filles
01:37:23 et il faut aller se venger sur ces jeunes femmes.
01:37:25 Et donc là, il y a effectivement un fait de même.
01:37:27 - Vous créez une boule de neige. - Une boule de neige, c'est vrai.
01:37:29 - C'est terrible.
01:37:30 Ne pas sanctionner, c'est la première des erreurs,
01:37:35 parce que ne pas sanctionner, c'est d'une certaine manière autorisé.
01:37:38 Inviter à recommencer, c'est ce qu'on se disait.
01:37:40 Ce pays dérive dans l'ultra-violence.
01:37:42 Et si vous entretenez ce sentiment d'impunité, Philippe,
01:37:45 c'est le début de la fin.
01:37:47 - Non, mais bien sûr qu'il faut des sanctions.
01:37:48 Nous sommes tous d'accord là-dessus.
01:37:50 Mais encore une fois, le terme "déscivilisation" est bien choisi.
01:37:53 Parce que là, ce à quoi on a assisté, c'est la décivilisation.
01:37:56 - Et ça se généralise ? - C'est la définition de la violence.
01:38:00 Moi, je tiens quand même à souligner que d'être d'origine modeste,
01:38:04 voire immigré dans des quartiers très populaires,
01:38:07 n'a pas toujours été synonyme de violence.
01:38:10 - Qui a dit ça ? - Ce type, ce violence-là.
01:38:12 - Non, mais n'a pas toujours.
01:38:14 - Pas du tout, au contraire, justement.
01:38:16 - C'est des images qu'on ne voyait pas avant.
01:38:18 - Il y a un problème de transmission de la civilité,
01:38:22 d'une culture minimum de respect de l'autre,
01:38:24 qui fait que pour ces jeunes...
01:38:26 - Les parents ne sont pas étrangers, également, à ces compagnons.
01:38:29 - Le mode de règlement des relations, c'est la violence,
01:38:32 et la violence interclanique.
01:38:33 Parce que ça va même au-delà de communautaire.
01:38:36 Parce que tu disais toi-même, Jean-Sébastien,
01:38:37 que c'était à la demande de son frère.
01:38:39 Donc là, on est vraiment dans une logique du sang,
01:38:42 on est dans une logique du clan.
01:38:44 Et ce qui est tout le contraire.
01:38:45 - C'est très large, ce phénomène, je trouve.
01:38:47 - Les forces qui s'opposent à la violence,
01:38:49 c'est la civilisation, en général, du terme.
01:38:51 - Je trouve que c'est un phénomène de société qui est très large,
01:38:53 qui va au-delà, en effet, des conditions sociales,
01:38:57 des origines, ce qui se passe dans ce pays
01:38:59 en termes d'évolution de jeunesse, de la jeunesse, de la violence.
01:39:02 L'écroulement du névo scolaire n'y est pas étranger.
01:39:05 Il y a trop d'éléments en jeu
01:39:06 pour ne pas voir que l'heure est extrêmement grave.
01:39:08 Je pense que les parents ont, évidemment,
01:39:10 pour des gamins qui ont entre 12, 16, 17 ans,
01:39:12 un rôle prépondérant.
01:39:14 On n'a pas le temps d'en parler et je pense qu'on le fera demain
01:39:17 parce que c'est une histoire qui est très forte
01:39:18 et qui est en train de monter.
01:39:19 Vous avez, par exemple, dans le milieu du foot amateur,
01:39:21 je ne sais pas si vous avez vu le communiqué du club de Villejuif,
01:39:24 pour rester un petit peu dans cette violence banalisée,
01:39:26 le club de Villejuif, qui est un club amateur,
01:39:29 qui reçoit des enfants tous les jours,
01:39:31 va fermer à partir de la rentrée, à partir du 8 janvier,
01:39:33 va fermer tous les entraînements aux parents.
01:39:36 Parce que le dernier entraînement en date,
01:39:37 vous avez un des parents qui s'est fait agresser
01:39:39 par un des entraîneurs, qui s'est fait agresser au couteau,
01:39:41 menacé au couteau par un des parents.
01:39:43 Les parents sont en train de devenir fous
01:39:44 parce qu'ils veulent faire des Mbappés à tous les gamins.
01:39:47 Ils veulent, évidemment, il y a la pâte du gain, etc.
01:39:50 Les parents sur les bords de terrain sont en train de mettre
01:39:52 une pression scandaleuse aux éducateurs.
01:39:55 Ça en vient aux mains, ça en vient à des menaces verbales, physiques.
01:39:57 Vous avez plusieurs clubs de foot de région parisienne
01:40:00 qui sont en train de sonner la sonnette d'alarme.
01:40:02 Je parle de ça parce que c'est toutes les strats de notre société
01:40:05 qui sont en train d'être touchées.
01:40:07 Je trouve que cet exemple de Villejuif,
01:40:08 on en parlera demain parce que c'est vraiment important,
01:40:11 je trouve, est également très symbolique.
01:40:12 - Les parents des parents de Villejuif, on s'est oublié.
01:40:14 - 100% !
01:40:16 - Tout à l'heure, très intéressant.
01:40:17 - Et on conclut, c'est l'heure de la fin.
01:40:18 - Je crois qu'il était invité de sonner à Macbrook il y a quelques mois.
01:40:21 J'ai réécouté l'autre jour en replay,
01:40:24 mais ce qu'il dit, c'est glaçant.
01:40:25 C'est que vous avez face à vous, alors là, on ne parle pas des parents,
01:40:28 encore une fois, on parle des pédopsychiatres, donc des enfants.
01:40:30 Ils sont complètement déstructurés.
01:40:31 La prison, ça ne leur parle même pas.
01:40:33 Et il faut revenir sur cet aspect quand même clanique,
01:40:37 mais qui rime avec communautaire.
01:40:38 - C'est terminé, je suis très en retard.
01:40:40 Je suis en train de me faire reprendre par la régie, je suis désolé.
01:40:44 Mais on restera sur cette thématique, je vous le disais,
01:40:46 je pense qu'on prendra le temps demain d'évoquer ce sujet dans le Foot amateur,
01:40:49 parce que c'est terrible.
01:40:50 Laura Tapie, on va préparer cette émission.
01:40:52 Maxime Ferre, Coralie de Leplace, je les en remercie.
01:40:54 Merci à tous les six d'avoir été mes invités.
01:40:56 Merci surtout aux téléspectateurs de nous être fidèles.
01:40:58 L'édition de la nuit avec Simon Guillain.
01:41:00 On vous rendrai vous demain soir, non pas à 22h,
01:41:02 parce qu'entre 21h et 22h30, vous avez un documentaire exceptionnel à suivre,
01:41:06 en compagnie d'Olivier Benkemoun.
01:41:08 Un documentaire inédit et déchirant autour du massacre de la Rave Party le 7 octobre dernier.
01:41:14 Et après le documentaire et un débrief, on se retrouvera à partir de 22h30 demain.
01:41:18 Bonne soirée à tous.
01:41:20 ...