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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00 Bonjour, aujourd'hui dans la santé expliqué à ma fille,
00:03 je réponds aux questions de Sacha sur l'alcool.
00:06 Et nous verrons comment l'alcool agit sur notre cerveau.
00:10 Puis le docteur Jean-Michel Cohen, nutritionniste, nous parlera des sushis.
00:14 Et vous risquez d'être très étonné de ce qu'il va nous dire.
00:18 Enfin le professeur Florian Ferreri, psychiatre, nous parlera du syndrome de l'imposteur.
00:22 Vous savez, quand on ne se sent réellement à sa place nulle part.
00:26 Sacha, on s'intéresse à l'alcool aujourd'hui, et plus particulièrement aux effets de l'alcool sur notre cerveau.
00:38 Alors justement, pour comprendre ça, il faut expliquer ce qui se passe quand on boit de l'alcool dans notre corps.
00:44 Tout ce qui se passe au moment où on ingurgite.
00:47 On ne va pas pouvoir tout dire.
00:49 Non mais, il faut comprendre les effets, pour comprendre les effets, il faut savoir ce qui se passe à l'intérieur.
00:53 L'alcool, ce sont de toutes petites molécules qui ont une grande affinité pour l'eau.
00:58 Et tu sais, notre cerveau, il y a évidemment de nombreux neurones, mais il y a aussi beaucoup d'eau.
01:03 Et donc on appelle d'ailleurs le cerveau une éponge à alcool, pour te dire à quel point le cerveau va attirer l'alcool.
01:08 Donc ça va directement dans le cerveau, d'accord.
01:11 Ce qu'on peut dire de l'alcool, c'est que c'est très rapidement, mais vraiment très rapidement absorbé.
01:17 En revanche, c'est très lentement éliminé.
01:20 Alors très rapidement, c'est-à-dire ?
01:21 C'est-à-dire qu'en 5 minutes, par exemple, si vous êtes à jeun, en 5 minutes, vous pouvez déjà ressentir les effets sur le cerveau.
01:28 Et on peut dire que le pic d'alcoolémie maximum, il survient 45 minutes après l'ingestion d'alcool.
01:35 En revanche, il est très lentement éliminé.
01:39 Il faut à peu près une heure pour un homme et une heure et demie pour une femme, pour éliminer un verre de vin.
01:45 Tu vois comme on le voit là.
01:47 Juste pour un verre de vin, on va...
01:49 Pourquoi il y a une différence homme-femme sur ça ?
01:51 Alors il y a déjà une différence de corpulence, mais c'est surtout que chez les femmes, il y a moins de quantité d'eau,
01:57 donc ça va être plus concentré et donc ça va être plus lentement éliminé.
02:02 Après, ce qui fait surtout varier et l'élimination et le pic, c'est la quantité d'alcool.
02:08 Bien sûr.
02:09 Que c'est OK, homme-femme, la corpulence, etc. Mais c'est surtout combien on boit de verre.
02:14 Bien sûr. Alors quand on parle d'alcool en santé, on parle d'unité d'alcool.
02:20 Une unité d'alcool, c'est l'équivalent de 10 grammes d'alcool.
02:24 Mais surtout, ce qu'il faut comprendre, c'est que les verres sont différents et voilà un peu à quoi ça correspond.
02:30 Alors attention, là aussi, ce ne sont pas du tout les verres que vous vous servez ou que l'on se sert à la maison.
02:37 La quantité, c'est 10 centilitres pour une unité d'alcool.
02:40 Ce qui n'est jamais le cas.
02:42 Dans les restaurants, il y a même quelques restaurants qui mettent une petite marque sur le verre pour ne pas dépasser 10 centilitres.
02:49 Donc c'est l'équivalent.
02:50 Évidemment, plus les degrés seront élevés, plus la quantité sera petite pour le degré d'alcool.
02:55 Mais ce n'est pas ça.
02:56 Ce qui est surtout important, c'est de bien comprendre qu'un verre d'alcool, ça correspond à une alcoolémie,
03:03 donc le taux d'alcool dans le sang, de 0,2 grammes par litre.
03:07 Et on le sait, pour les jeunes conducteurs, il ne faut pas dépasser, sinon à 0,2 grammes par litre, vous êtes déjà hors-la-loi entre guillemets.
03:15 Donc c'est équivalent à un verre.
03:17 Un verre.
03:18 Et deux verres, 0,4 grammes.
03:20 Pour les conducteurs aguerris, il ne faut pas dépasser 0,5.
03:24 On parle de verres bistrots, donc tout petit.
03:27 Et donc ça, il faut vraiment garder en tête que déjà le mieux quand on conduit, c'est 0.
03:32 Mais quand vous conduisez, sachez que déjà un verre, vous êtes à 0,2 grammes et deux verres, vous êtes déjà à 0,4 grammes par litre.
03:39 Ça, c'est pour la conduite, mais en temps normal, est-ce qu'il y a aussi une dose à ne pas dépasser ?
03:46 Une dose à partir de laquelle c'est plus dangereux ?
03:49 Oui, alors les nouvelles recommandations, ce n'est pas une recommandation de boire, c'est limite pour qu'il n'y ait pas d'effet sur la santé.
03:57 Pas d'effet du tout ?
03:59 Si, il y en aura, mais moins d'effet sur la santé.
04:02 Pour limiter les effets ?
04:03 Pour limiter les effets sur la santé, c'est vraiment maximum deux verres par jour et pas tous les jours.
04:08 Ce qui veut dire qu'il faut le laisser dans la semaine, on peut se dire cinq jours à deux verres.
04:13 Attention, ce n'est pas dix verres d'un seul coup, parce que là, on a les effets négatifs sur la santé et sur le cerveau, on va y revenir.
04:21 C'est vraiment espacé.
04:23 Espacé, deux verres par jour et pas tous les jours.
04:25 D'accord, mais ça, c'est pour les hommes, les femmes en règle générale ?
04:28 Pour les femmes enceintes, on sait que c'est zéro alcool. Pourquoi ?
04:32 Alors, tu sais, je t'ai dit que l'alcool, ce sont de toutes petites, petites molécules.
04:36 Ces toutes petites molécules, elles vont passer partout.
04:39 Elles vont évidemment aller dans le sang et elles vont diffuser dans le sang du cordon pour aller vers le fœtus.
04:44 Or, le fœtus...
04:45 Ah, donc l'alcool va jusqu'au fœtus ?
04:47 Bien sûr, complètement.
04:48 Et le fœtus, par définition, son système nerveux n'est pas à faire.
04:52 Il est en plein développement, donc il va avoir des molécules partout et notamment au niveau du cerveau.
04:58 Et ça va entraîner une maladie que l'on appelle le syndrome d'alcoolisation fétale, le SAF,
05:04 et qui peut entraîner des dégâts irréversibles sur l'apprentissage, sur le comportement, sur le développement.
05:11 Donc, c'est zéro alcool quand on est enceinte.
05:13 J'en profite pour dire que pour l'allaitement, c'est pareil.
05:16 Comme les molécules sont toutes petites et elles vont partout,
05:19 les femmes qui donnent la tétée peuvent...
05:22 Oui, c'est pareil, ça va aller aussi.
05:24 Donc, vous allez alcooliser votre nourrisson, donc c'est zéro alcool aussi.
05:28 Ok, je reviens à la population générale.
05:32 Qu'est-ce que ça a comme impact sur le cerveau ?
05:35 Tu dis que ça va directement dans le cerveau, mais concrètement, ça fait quoi sur le cerveau ?
05:38 Sur le cerveau, ça va avoir beaucoup d'effets, un petit peu partout,
05:41 mais on va avoir principalement des zones qui vont entraîner des troubles du comportement que l'on va voir tout de suite.
05:47 Tu vois, la zone à l'avant, c'est ce qu'on appelle le cortex frontal.
05:51 Ce cortex frontal, c'est ce qui te permet de vivre en société,
05:54 de garder ton self-control, de ne pas t'énerver, de ne pas danser sur les tables,
05:59 de ne pas dire des gros mots, etc.
06:01 Là, il va être complètement désinhibé et donc tu vas faire n'importe quoi.
06:05 C'est un vrai impact sur le cerveau qui fait que le comportement est modifié avec l'alcool.
06:09 On voit bien que les gens qui boivent n'ont pas le même comportement.
06:11 Oui, mais on pourrait dire que ce n'est pas directement lié au cerveau.
06:13 C'est directement.
06:14 Ensuite, il y a le système limbique.
06:17 Le système limbique, c'est un système où va être secrétée la dopamine, une hormone du plaisir, etc.
06:23 C'est dans ce système que va se créer la dépendance à l'alcool.
06:27 Tu sais que plus tu bois, plus tu bois.
06:29 Donc, il y a une vraie dépendance.
06:31 C'est une vraie drogue, l'alcool.
06:32 Il y a une vraie dépendance.
06:33 C'est à ce niveau-là que ça se passe.
06:35 Ensuite, l'hippocampe que tu vois là à gauche, là, c'est la zone de la mémoire.
06:40 Et on sait très bien que quand on a bu, on ne se souvient pas de ce qu'on a fait.
06:45 Ça agit sur la zone de la mémoire et c'est pour ça que ça...
06:48 Il y a des pertes de mémoire, il y a même des blackouts totaux où on ne se souvient plus du tout
06:52 de ce qu'on a fait la veille au soir quand on a trop bu.
06:54 Ou la journée, si c'est la journée.
06:56 Ensuite, le cervelet, tu vois, c'est la petite zone que l'on voit là,
06:59 comme un petit mini cerveau, un cervelet en dessous.
07:02 Eh bien là, c'est la zone de l'équilibre.
07:04 Eh bien, quand tu as trop bu, tu vas tituber, tu ne vas plus marcher droit.
07:08 Il y en a même qui tombent, on voit bien dans la rue certaines personnes qui tombent.
07:13 Voilà pour les principaux effets.
07:15 Attention, ça agit sur tout.
07:16 Mais voilà les principales zones qui sont touchées et qui entraînent des effets.
07:20 Et chez les jeunes, c'est encore pire.
07:22 Parce qu'en fait, le cerveau, il n'acquiert sa maturité que vers 23-24 ans.
07:29 Donc, chez les jeunes, les ados, etc., le cerveau, il est en pleine maturation.
07:34 Et donc, surtout qu'on le connaît, le binge drinking, tu sais, boire beaucoup.
07:37 Ah ben, maintenant, oui.
07:38 Dans des petites durées, de courtes durées.
07:40 Eh bien là, ça peut avoir des dégâts irréversibles sur le cerveau
07:44 avec des troubles de l'apprentissage, des troubles de comportement
07:47 qui resteront toute la vie.
07:49 Donc, il faut vraiment faire attention chez les jeunes.
07:51 Donc là, on a vu les impacts que l'alcool a sur le cerveau.
07:55 Il y a aussi d'autres conséquences sur le sommeil, sur le poids,
08:00 des choses plus à court terme.
08:02 Qu'est-ce que ça va... Sur quoi ça va agir l'alcool à court terme ?
08:06 Alors déjà, il faut bien comprendre que bien souvent, on va boire pour se détendre.
08:09 - Ben oui. - Oui.
08:10 - C'est vrai, ça détend. - Non, en fait, après, ça tend.
08:13 Les gens pensent au début que c'est un peu antidépresseur.
08:15 Mais en fait, c'est un dépresseur.
08:17 C'est le contraire.
08:18 Ça va tout ralentir, toutes les réactions vont être ralenties.
08:21 - En fonction de la quantité, mais au début, c'est...
08:23 - Oui, oui. Au début, on a l'impression que...
08:25 - OK. - Après, tu m'as parlé du sommeil.
08:28 C'est vrai qu'on s'endort plus facilement, plus rapidement quand on a bu.
08:33 - Oui, on peut s'endormir même partout.
08:34 - Oui, il y en a même qui s'endorment sur les tables.
08:36 Mais en revanche, le sommeil sera de mauvaise qualité.
08:40 Après, il y a une chose aussi à laquelle on ne pense pas, c'est le poids.
08:43 Pourtant, ça pourrait être un bon argument pour ne pas boire.
08:45 Pour tous ceux qui veulent faire attention à leur poids, l'alcool, ça fait grossir.
08:49 - Ah oui.
08:50 - Là, on vous a mis les boissons les moins caloriques,
08:54 parce qu'après, ça peut monter dans des nombres de calories incroyables.
08:57 - Avec des cocktails et autres.
08:59 - Voilà. Tu vois, vin blanc sec ou champagne.
09:01 Encore une fois, là, c'est pour...
09:02 - Donc, le champagne, c'est le moins calorique.
09:04 - Moins calorique. 80 calories.
09:06 Après, vin rouge, 85.
09:09 Le rosé, un peu plus calorique que le rouge et le blanc.
09:12 - Ah, ça, oui. OK.
09:13 - Voilà.
09:14 - Et le spritz, l'été ?
09:16 - Et le spritz, on a mis ça parce que c'était la boisson.
09:18 Et après, pinacolada et autres.
09:20 - Oui, tous les cocktails, toutes les choses avec du sucre, etc.
09:22 - Donc, il faut y penser. Il y a des calories dans l'alcool.
09:25 - D'accord. Et puis, à court terme, là, on a vu sommeil, calories...
09:29 - Libido.
09:30 - Libido ?
09:31 - Libido.
09:32 - Justement, comme ça désinhibe, ça entraîne le meilleur libido, non ?
09:36 - Alors, tu as raison. Le côté désinhibant va faciliter quelques relations
09:41 et quelques libérations de l'acte sexuel.
09:44 - Confiance en soi.
09:45 - Mais en revanche, ça va avoir un effet inverse, un effet négatif,
09:49 et sur les érections, et ça va augmenter la sécheresse vaginale.
09:53 Donc, pour les travaux pratiques, c'est...
09:54 - Ah, donc, finalement, dans l'eau...
09:55 - Pour la désinhibition, oui.
09:56 Mais après, il y a aussi, ça, il ne faut pas l'oublier,
09:59 et c'est important, tous les troubles du comportement,
10:02 les actes de violence, de violence conjugale, de violence dans la rue,
10:06 et puis les accidents, évidemment, au volant.
10:09 Donc, on ne prend vraiment jamais le volant quand on a bu.
10:12 Ça, c'est important.
10:13 - Alors, qu'est-ce qu'on peut donner comme petit conseil ?
10:16 - Après, je ne t'ai pas parlé des autres effets gravissimes sur la santé.
10:21 - C'est-à-dire ?
10:22 - L'alcool, c'est tout de même un chiffre assez incroyable à retenir.
10:25 49 000 décès chaque année.
10:28 Principalement dû à des cancers.
10:31 C'est la deuxième cause évitable de cancer après le tabac,
10:35 mais aussi des maladies cardio...
10:37 - Des cancers du foie ?
10:38 - Cancer du foie, cancer des voies digestives...
10:41 - Ah, d'autres cancers, en plus ?
10:42 - Oui, d'autres cancers, de goulons, etc.
10:44 Après, maladies cardiovasculaires,
10:47 après, toutes les maladies digestives, sirops, hépatite, pancréatite.
10:52 Donc, tu vois, il y a tout un tas de maladies.
10:54 Il n'y a que des effets négatifs sur la santé.
10:56 - Donc, il faut vraiment boire avec modération,
10:59 respecter les doses maximales...
11:02 - Quand on voit tous ces troubles sur le comportement,
11:05 sur sa santé, sur la santé des autres...
11:07 - Il y a long terme, on n'imagine pas.
11:09 - Il faut vraiment, et surtout chez les jeunes,
11:12 on l'a vu avec les effets sur le cerveau,
11:14 s'il y a un slogan qui mérite vraiment...
11:17 C'est mon, quoi !
11:20 - C'est vrai ?
11:21 - Avec modération, il y en a qui sont un petit peu de la com',
11:23 là, celui-ci, c'est vrai.
11:25 Il faut garder le plaisir, mais toujours maîtriser sa consommation.
11:29 Donc, c'est oui, mais avec modération.
11:33 - Docteur Jean-Michel Cohen, je rappelle que vous êtes médecin,
11:42 médecin nutritionniste, et aujourd'hui, on s'intéresse au sushi.
11:47 Mais nous sommes les plus gros consommateurs européens de sushi ?
11:51 - Oui, les Français sont devenus les plus gros consommateurs européens de sushi.
11:54 - Sushi-philes ?
11:55 - Oui, totalement.
11:57 Vous avez les chiffres, 22% des Français en consomment au moins une fois par mois.
12:01 C'est un produit qui a vraiment la faveur du public.
12:03 - Mais pourquoi cet engouement pour les sushi ?
12:05 Parce qu'on les livre facilement ?
12:08 - Non, il y a eu plein de facteurs.
12:10 Il y a d'abord le goût de l'exotisme en termes d'alimentation,
12:12 ça fait varier les goûts.
12:14 La deuxième chose, c'est que c'est une alimentation qui a une allure saine,
12:17 on en parlera plus tard.
12:19 - Quand on dit une allure saine, ça veut dire que ça n'est pas tout à fait.
12:22 - Oui, c'est ça.
12:24 La troisième chose, c'est que c'est très pratique à manger.
12:26 On n'a pas besoin de mettre la table, de préparer des tas de choses.
12:28 Ça se mange dans un couvert avec deux baguettes,
12:31 ou bien une fourchette et un couteau pour les moins habiles.
12:33 - Déjà, petite définition, c'est quoi un sushi ?
12:36 - Un sushi, à la base, c'est simplement l'assemblage entre du riz vinaigré et un poisson.
12:42 Les Japonais prennent des poissons compliqués, des poissons d'eau douce,
12:45 que nous, nous ne consommons pas beaucoup.
12:47 Ici en France, c'est concentré autour de 3-4 poissons,
12:49 qui sont des poissons traditionnels, saumon, thon et quelques poissons blancs.
12:53 - Après, il y a quoi ? Les makis ?
12:55 - Après, vous pouvez faire des makis.
12:57 C'est presque un sushi, sauf que le poisson est enfermé à l'intérieur du riz,
13:00 et l'ensemble est enrobé par une feuille d'algues intéressante,
13:04 qui contient de l'algue, pas calorique du tout d'ailleurs.
13:06 - D'accord. Justement, en termes de calories,
13:09 c'est vrai que je pense qu'un des succès des sushis,
13:13 c'est le fait de se dire "Tiens, ça c'est régime".
13:15 - Exactement.
13:16 - C'est régime ou c'est pas régime ?
13:18 - C'est entre les deux.
13:19 Les valeurs moyennes en termes caloriques,
13:21 après je vous détaillerai l'ensemble,
13:22 c'est qu'un sushi, on compte pour environ 30 grammes,
13:25 c'est 40 à 70 calories selon sa composition.
13:28 Le maki, vous savez, le riz avec la feuille d'algues,
13:30 c'est un peu moins.
13:31 Souvent, il est un peu moins gros, il fait 25 grammes,
13:33 il est 35 à 50 calories.
13:35 La ration en général, c'est 8 à 12 pour les sushis,
13:38 et 14 à 16 pour les makis.
13:40 Donc, ça représente quand même un volume énergétique.
13:42 - Ouais.
13:43 - Sur le plan de la composition, c'est pas complètement...
13:45 - Et puis, ça se révèle comme ça,
13:46 donc il n'y a pas de sucre, il ne manque pas d'acidité...
13:48 - Alors, il y a deux problèmes là-dedans.
13:50 Premier problème, le riz vinaigré.
13:52 Un riz vinaigré, c'est un riz à la base qui est sucré
13:55 et qu'on a laissé fermenter parce que le vinaigre de riz
13:58 va consommer en quelque sorte le sucre,
14:01 puisque c'est ça le processus de la fermentation.
14:04 Alors, il va enlever un peu le sucre du riz,
14:06 mais quelque part, on a quand même mis du sucre,
14:08 en moyenne 7 grammes pour 100 grammes,
14:10 ce qui fait que c'est une ration finalement
14:12 relativement importante.
14:13 - Ah oui, quand même là !
14:14 - Un petit bol de riz blanc vapeur, juste le riz, 110 calories,
14:17 et quand vous prenez le riz vinaigré, vous poussez à 185 calories
14:20 à cause de l'ajout du sucre.
14:21 - Alors, 185 plus les 6, 8 ou 10 qu'on a mangés avant,
14:24 ça fait déjà quand même...
14:25 - Alors, il y a le poisson en plus, simplement,
14:27 mais si on ne met pas en général 100 grammes de poisson,
14:29 il y en a 60, on arrive à 120 calories de plus
14:31 et on arrive grosso modo à 300-350 calories.
14:34 Alors, bien sûr, ça dépend de la quantité à chaque fois.
14:36 Sur le plan nutritionnel, c'est bien.
14:38 C'est un assemblage entre des sucres lents,
14:41 fermentés en plus, qui est pas mal pour nourrir le microbiote,
14:44 et un poisson qui est riche, parce qu'il est gras, en oméga 3.
14:47 Intéressant quand même.
14:48 - Vous oubliez quelque chose.
14:49 - C'est quoi ?
14:50 - Les sauces.
14:51 - Bien sûr. Alors ça, c'est la grande catastrophe.
14:53 Au Japon, c'est quasiment sacrilège de rajouter de la sauce soja
14:56 ou alors il faut vraiment mettre une goutte.
14:58 Ici, on s'en sert à la fois pour exalter les goûts,
15:00 donc ça stimule la reconsommation,
15:02 mais je rappelle qu'une cuillère à soupe de soja
15:04 représente 60% des apports en sel d'une journée.
15:07 Et donc, on arrose allègrement,
15:09 mais en fait, on consomme énormément de sel.
15:11 Quant à la sauce soja sucrée,
15:13 elle est très peu différente en réalité,
15:15 puisque c'est simplement une adjonction de sucre
15:17 à la sauce soja salée.
15:19 Donc finalement, ça ne rassure pas plus.
15:21 - Oui, mais c'est plus calorique.
15:22 - C'est un peu plus calorique.
15:24 J'espère que les gens n'en prennent pas des litres.
15:26 - Est-ce que les femmes enceintes peuvent manger des sushis maquillés ?
15:29 - En principe, on n'aime pas trop les choses crues chez les femmes enceintes,
15:32 mais les Français ont pris l'habitude de transformer le sushi.
15:35 On trouve maintenant du riz pané, des tas de trucs à l'intérieur.
15:39 Les femmes enceintes, je ne recommande pas trop.
15:41 - Mais justement, vous dites qu'on trouve plein de trucs,
15:43 il y en a plein, où il y a de la bocca, il y a plein de choses dedans.
15:46 - Ce n'est plus des sushis, c'est du riz avec autre chose.
15:49 J'ai même vu un bol de riz avec du thon à la mayonnaise dedans.
15:52 Bon, c'est du riz avec du thon à la mayonnaise, ce n'est pas un sushi.
15:55 - Et après, on finit sur le petit bol de chou qu'ils vous offrent en général ?
15:58 - Alors, c'est un chou fermenté, c'est la grande spécialité asiatique.
16:01 Ça veut dire toujours la même chose, sucre plus,
16:03 on laisse fermenter le chou et on met un peu de vinaigre.
16:05 - Donc, je comprends mieux pourquoi vous m'avez dit qu'il y avait peut-être un piège derrière ça.
16:08 - Ça ouvre l'appétit de temps en temps.
16:10 - Ça donne l'illusion d'être très léger, mais ce n'est pas tout à fait ça.
16:13 Donc, il y a des petits sushis avec des sushis.
16:15 Dur à dire. Merci, Dr. Cohen.
16:17 Professeur Florian Ferreri, je rappelle que vous êtes psychiatre à l'hôpital Saint-Antoine.
16:29 Aujourd'hui, on va parler du syndrome de l'imposteur.
16:32 D'abord, on va parler de votre livre, non, de votre boxe.
16:37 Ça s'appelle "La boxe déstressée"
16:42 que vous avez co-écrit avec Anne-Isabelle Lucas.
16:46 - Exactement.
16:47 - Racontez-nous ce qu'il y a dans cette boxe.
16:49 - Cette boxe est un ensemble de solutions contre le stress
16:53 et les facteurs stressants de la vie et toutes les préoccupations qu'on peut avoir.
16:56 - Donc, ça va intéresser tout le monde.
16:58 - Je pense qu'un grand nombre de personnes peuvent bénéficier de cette boxe.
17:00 - On va le dire, dedans, il y a tous vos conseils, bien sûr.
17:04 Et puis, il y a des petits carnets. Il y a tout un tas de choses dans cette boxe.
17:07 Il y a plusieurs chapitres. Il y en a un sur le complotisme.
17:10 Il y en a un sur la procrastination.
17:12 Et aujourd'hui, on va s'intéresser à celui sur les imposteurs.
17:16 On a tous eu, à un moment, vécu une situation où on s'est senti un peu un imposteur.
17:21 Mais là, vous nous parlez du véritable syndrome de l'imposteur. C'est quoi ?
17:24 - Alors, c'est très vrai. On a tous senti des situations dans lesquelles on ne se sentait pas à sa place
17:28 et qu'on ne méritait pas. Mais vraiment, le syndrome de l'imposteur, c'est la personne qui doute de façon chronique,
17:33 qui a la préoccupation de ne pas être à sa place et de ne pas mériter ce qui lui arrive,
17:38 alors qu'elle a les compétences pour être à cette place-là.
17:40 Ça entraîne des complications importantes. Et pourquoi imposteur ?
17:44 Parce qu'ils ont peur d'être démasqué. Ils ont peur qu'on découvre qu'ils ne sont pas à leur place.
17:48 - Et donc, ils vivent dans l'angoisse en permanence.
17:50 - Angoisse permanente, de prouver leurs compétences, de réussir, de ne pas être à la hauteur.
17:54 Donc, c'est une vraie souffrance. C'est terrible.
17:56 - Dites-moi, aux féminins, on dit quoi ? Impostrices, on dit quoi ?
17:58 - Je n'ai pas pensé à ça. Mais par contre, il y a beaucoup de femmes qui sont touchées.
18:01 - Il y a beaucoup de femmes aussi. Il n'y a pas de féminin du nom, mais il y a beaucoup de femmes touchées.
18:06 - D'une manière générale, l'anxiété touche un peu plus les femmes que les hommes.
18:08 Donc, elles sont particulièrement touchées. En plus, la société n'a pas tendance à valoriser toujours les femmes.
18:13 Donc, c'est des fois plus difficile pour elles.
18:15 - Donc, on va repérer quand même, donner quelques pistes pour ceux qui se demandent.
18:20 - Un doute envers ses compétences, c'est qu'on a les qualités, on a les compétences,
18:23 voire on a les diplômes, mais pourtant, on ne s'estime pas à sa place.
18:26 Toujours à penser que l'autre va mieux faire, qu'il faut prendre conseil, qu'on n'est pas capable d'être autonome.
18:30 La tendance à minimiser ses réalisations, ça, c'est on réussit des choses, on les fait bien, on les présente.
18:36 On doit normalement récupérer le bénéfice de tout ça.
18:38 Et on va dire, c'est peut-être la chance, c'est peut-être pas si important, c'était facile.
18:43 Donc, c'est quand même dommage.
18:44 - On se dévalorise en fait en permanence.
18:46 - Exactement. La peur d'être découvert, c'est ce que j'évoquais un petit peu.
18:50 On se dit, on est là, mais on a presque du bol d'y être.
18:53 - On a l'impression d'être un fraudeur.
18:54 - Exactement.
18:55 - Un kicheur, un fraudeur.
18:56 - C'est dur parce qu'en plus, déjà qu'on n'a pas forcément une bonne estime de soi, si on craint d'être démasqué, c'est compliqué.
19:01 - Est-ce qu'il y a des profils particuliers ?
19:04 - Alors, tout peut se voir.
19:05 Oui, il y a des personnes un peu timides, réservées, mais on va voir qu'il y a plusieurs types d'imposteurs.
19:09 Et c'est vraiment très hétérogène et tout le monde peut être un petit peu touché par cette imposture.
19:13 - Alors, le perfectionniste, on se doute bien que...
19:15 - Le perfectionniste, c'est la personne qui veut que ça soit vraiment parfait avant de faire quelque chose.
19:20 Mais la perfection, c'est aussi la mère de toutes les vies.
19:23 C'est-à-dire qu'au final, on n'arrive pas à produire quelque chose.
19:25 On attend le mieux, le mieux, toujours à avoir...
19:28 - Le mieux et le mieux du bien.
19:29 - Exactement.
19:30 - Le super-héros, alors ?
19:31 - Alors, le super-héros, c'est la personne qui se challenge en permanence.
19:34 Alors, elle réussit des choses, elle sait qu'elle réussit, mais elle n'est pas satisfaite par ça.
19:38 Elle va toujours à l'étape d'après, l'étape d'après.
19:40 Et cette course au succès, à la réussite, au projet quand même très ambitieux,
19:44 font qu'ils vont se confronter quand même à des échecs parfois.
19:47 Le solitaire, c'est la personne qui veut réussir, mais absolument par elle-même.
19:52 Elle ne prend pas de conseils, elle ne veut pas s'appuyer sur les autres.
19:54 Et donc, ça a une débauche d'énergie énorme.
19:56 Et au final, on n'arrive pas...
19:58 - On arrive à des burn-out, j'imagine.
20:00 - Il y a du burn-out et puis on n'arrive pas aux objectifs qu'on s'est fixés,
20:02 parce que c'est rare de réussir tout seul dans la vie quand même.
20:05 Le surdoué.
20:07 Ah oui, c'est bizarre qu'on le trouve dans le salon de l'imposteur.
20:09 Le surdoué, c'est la personne qui a toujours été facile.
20:11 C'est-à-dire qu'à l'école, c'était facile, elle travaillait très peu de temps,
20:15 en quelques minutes, elle avait compris.
20:16 Pas besoin de fournir beaucoup d'efforts.
20:18 Et quand à un moment donné dans la vie, on a besoin de fournir un petit peu plus,
20:21 et ça peut arriver, là, la personne se sent en difficulté, n'a pas l'habitude.
20:24 - Je pense à quelques personnes maintenant.
20:26 - Oui, il y en a. Elle est facile.
20:28 - Et l'expert, donc ?
20:30 - L'expert, c'est une imposture un peu différente.
20:32 C'est la personne qui a des grosses connaissances théoriques,
20:34 donc qui peut expliquer telle ou telle chose stratégique,
20:37 qui peut faire, mais qui n'a pas l'expérience de terrain ou qui n'a pas fait.
20:41 Et à un moment donné, peut se retrouver en décalage
20:43 entre toutes ces connaissances encyclopédiques
20:45 et le fait qu'en pratico-pratique, il n'y a pas l'expérience.
20:48 - Mais ce qui nous intéresse, pour ceux qui se reconnaissent dans ce qu'on vient de dire,
20:51 c'est qu'est-ce qu'on fait ?
20:53 On consulte ? On ne va pas les consulter en disant
20:55 « je pense que je suis un imposteur, qu'est-ce que je peux faire ? »
20:58 - Oui, alors ça, ils ne le feront pas en plus.
20:59 C'est déjà savoir que ça existe et identifier.
21:01 C'est savoir reconnaître ses succès.
21:04 De faire sa liste des succès et des gratifications
21:07 qu'on peut noter sur une feuille, c'est important.
21:10 Ne pas minimiser ses succès et peut-être d'en parler quand on se dit
21:13 « oui, je ne suis pas à ma place, ce n'est pas mon rôle de faire ça »,
21:16 d'en parler aux amis et si ça dépasse, et si c'est handicapant,
21:19 on refuse des promotions, on attend ça se s'aborder.
21:22 Là, il faut quand même consulter, ça peut être utile.
21:24 - Ou alors il faut acheter la petite box,
21:26 parce que dessus, il y a tous les petits conseils justement
21:28 pour ne pas se s'aborder.
21:29 - Il y a la méthode anti-imposture.
21:31 - Merci beaucoup, professeur Ferreri.
21:33 Merci à vous de nous avoir suivis et restés en notre compagnie.
21:35 L'info, c'est sur CNews.

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