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Republication d'une vidéo censurée sur YouTube publiée le 14 octobre 2023

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00:00:00 la guerre et la continuation de la politique par d'autres moyens.
00:00:05 Et quand on met ces émotions de côté, on doit impérativement lire l'objectif politique de toute guerre.
00:00:13 Or c'est très dur de mettre ces émotions de côté, ne serait-ce que l'espace d'un instant,
00:00:18 d'abord par solidarité, ensuite parce que nous sommes humains et que c'est une très bonne chose de ressentir des émotions.
00:00:23 Mais on doit observer aujourd'hui que la guerre en Israël et Palestine a atteint une vitesse morbide de croisière
00:00:33 de l'ordre de 60 morts par heure. C'est à peu près aujourd'hui la vitesse moyenne de morts qu'a atteint ce conflit.
00:00:43 On a connu des conflits qui mangeaient les humains beaucoup plus rapidement.
00:00:47 Heureusement, celui-là n'en fait pas encore partie. Mais quand on l'analyse, aujourd'hui, c'est à peu près la vitesse morbide de croisière qu'il a atteint.
00:00:57 Évidemment, bien davantage du côté palestinien. Les statistiques ne se démentent pas.
00:01:02 Mais je veux impérativement préserver dans cette vidéo mon privilège que j'ai conquis de haute lutte de pouvoir m'adresser aux deux parties.
00:01:12 Si tant est d'ailleurs qu'il y a eu deux parties seulement. Ce conflit est en fait beaucoup plus compliqué qu'un conflit à deux parties,
00:01:19 puisqu'on a beaucoup plus de parties prenantes dans la région. Mais si on s'intéresse simplement, disons, à Israël et au Gaza,
00:01:26 oui, en l'occurrence pour la bande de Gaza, c'est s'adresser aux deux parties, simplement la solidarité à la cause palestinienne.
00:01:34 Aujourd'hui est en train de gagner la totalité du monde arabo-musulman, musulmans au-delà d'ailleurs du monde arabe,
00:01:40 puisque ça va aujourd'hui jusqu'en Malaisie, en Indonésie ou même jusqu'au Pakistan, qui n'est pas un pays arabe et où on a assisté à des scènes de rue
00:01:48 particulièrement préoccupantes, ce d'autant plus que le Pakistan est une puissance nucléaire, la seule puissance nucléaire musulmane.
00:01:55 Et c'est un des objets de cette vidéo, parce que si aujourd'hui, ce conflit n'est qu'à sa vitesse morbide de croisière de 60 morts par heure,
00:02:05 donc à peu près 60 morts dans l'espace où je vais enregistrer cette vidéo, eh bien il pourrait rapidement dégénérer en un conflit infiniment plus meurtrier.
00:02:16 Et c'est bien entendu pour cela que j'enregistre cette vidéo et que je veux maintenir mon privilège de pouvoir m'adresser à toutes les parties.
00:02:24 C'est pour ça que je vais pour l'instant éviter certains sujets ou certaines interprétations.
00:02:32 En essayant de me concentrer uniquement sur une seule problématique, comment réduire la vitesse morbide de croisière de ce conflit et comment éviter qu'elle escalade,
00:02:43 parce que c'est très vraisemblablement ce qu'il va se passer. Alors, l'attaque du Hamas a eu lieu aux 50 ans de la guerre du Kipour,
00:02:53 mais cette guerre n'est pas la deuxième guerre du Kipour. La première guerre du Kipour était hautement coordonnée entre plusieurs nations
00:03:01 qui ont attaqué en même temps. L'Iran a été accusé d'avoir soutenu le Hamas et d'être derrière cette attaque. Je vais vous le dire clairement,
00:03:10 et je l'ai déjà dit sur Twitter, de tous les documents que j'ai pu consulter et de toutes les analyses que j'ai pu faire, j'ai acquis l'intime conviction
00:03:19 que l'Iran n'était absolument pas derrière les attaques du Hamas. Cependant, l'Iran se retrouve, par le jeu des alliances, dans un engrenage évident.
00:03:29 D'abord parce que son peuple est totalement solidaire de la cause palestinienne, d'une part. Et on a vu des feux d'artifice lancés dans les rues en Iran.
00:03:36 Ça ressemble même limite à un match de foot. On voyait ça aussi pendant la guerre des Six Jours ou même pendant la guerre du Kipour.
00:03:42 Quand vous aviez un avion israélien abattu, c'était célébré, par exemple en Algérie, comme s'il y avait eu un but au foot.
00:03:48 Et c'est ça, le mécanisme des émotions, qui est en fait un précurseur au mécanisme réellement diplomatique, au mécanisme politique,
00:03:56 qui est l'engrenage des alliances, soit des alliances formelles, comme pendant la Première Guerre mondiale, soit des alliances émotionnelles
00:04:03 ou des alliances, disons, de sympathie entre plusieurs peuples. Or là, aujourd'hui, la sympathie entre les différents pays musulmans
00:04:12 et la situation à Gaza est en train de se consolider. Et cette consolidation peut amener à des entrées en guerre plus formelles.
00:04:21 On a vu d'ailleurs le Hezbollah qui n'a pas mené d'attaque coordonnée avec le Hamas. Or c'était ce à quoi on aurait dû s'attendre
00:04:29 si l'Iran était derrière cette attaque du Hamas. Et d'ailleurs, il faut toujours poser la question de quel objectif politique
00:04:35 aurait voulu être atteint par cette attaque, aussi bien du côté du Hamas d'ailleurs que du côté de l'Iran. Et cette question n'est pas du tout claire.
00:04:43 Mais on voit aujourd'hui que le Hezbollah n'a pas attaqué de façon coordonnée avec le Hamas. Cependant, il est en train d'entrer l'entrée
00:04:50 lentement mais sûrement dans ce conflit avec des tirs de roquettes et des frappes de drones au nord d'Israël.
00:04:55 Les effectifs ne permettent pas au Hezbollah de mener une attaque, une offensive en Israël. Ces effectifs permettaient au Hezbollah
00:05:05 d'avoir une capacité de défense absolument remarquable sur le plan militaire dans les années 2006. Mais ça, c'était en étant retranchés
00:05:15 et fortifiés face à une armée israélienne qui n'était pas sur son terrain, à savoir dans le sud de Liban. Mais une offensive au nord d'Israël
00:05:24 alors qu'Israël a eu le temps de mobiliser autour de 500 000 hommes sur le pied de guerre, 500 000 personnels. Il y a des femmes aussi
00:05:30 sur le pied de guerre. Ça, c'est inenvisageable pour l'instant. Et les accès de toute façon au territoire israélien pour une armée d'invasion
00:05:40 serait par le Golan, qui est hautement fortifié, hautement défendu, et par le sud de Liban, auquel l'Iran n'a absolument pas accès
00:05:49 et duquel le Hezbollah, avec ses 100 000 hommes, ne peut pas mener d'opérations de grande ampleur, en tout cas pour vraiment menacer
00:05:56 les centres politiques israéliens, ce d'autant plus qu'il y a le Gérald Ford sur zone. Et le groupe aéronaval du Gérald Ford a été déployé,
00:06:04 bien entendu avec l'intention politique de dissuader toute nouvelle entrante militaire dans ce conflit, pour laisser donc la situation
00:06:13 entre Israël et la bande de Gaza. Mais dans ce cas-là, on va avoir une accumulation – et on la voit déjà – une accumulation explosive
00:06:22 de ressentiment et de volonté d'intervenir de la part des pays arabo-musulmans, et donc musulmans non-arabes en particulier, comme le Pakistan,
00:06:32 mais voire aussi comme l'Indonésie, qui pourtant est un pays très neutre, et comme la Malaisie. Et les tensions s'accumulent.
00:06:40 Alors analysons maintenant les objectifs politiques. Et il est très important que les Israéliens comprennent que les objectifs politiques
00:06:50 sont hautement dépendants du gouvernement Netanyahou. C'est-à-dire que cette situation, cette crise, aurait pu être gérée d'une multitude
00:06:59 de façons différentes. Mais la façon dont elle est gérée aujourd'hui et la façon dont Israël y répond aujourd'hui est une façon bien précisément
00:07:08 déterminée par le gouvernement Netanyahou et sa coalition de droite. Et c'est bien pour ça, d'ailleurs, que la gauche israélienne continue
00:07:18 de l'attaquer, même si, évidemment, quand on a des attaques dans un pays, on a une union nationale qui se forme. Mais c'est très marquant de voir
00:07:26 qu'il y a une grande diversité d'opinions dans la presse israélienne, en particulier avec le journal de référence de la gauche israélienne.
00:07:33 Certains diraient certes de l'extrême gauche israélienne, à savoir Haaretz, qui appartient donc à la famille Schenken et qui attaque
00:07:40 à boulet rouge l'administration Netanyahou depuis le début du conflit, en laissant entendre que Netanyahou a mis en danger délibérément
00:07:51 la vie d'Israélien pour se créer une opportunité politique. C'est ce que certains analystes ont laissé entendre. Et Haaretz fait partie de ces analyses,
00:08:00 notamment parce que nous savons qu'en effet, l'administration Netanyahou a été favorable au Hamas dans des discours, d'une part, et d'autre part,
00:08:09 dans sa politique, en disant que finalement, l'OLP, le Fata, qui était l'alternative politique, était beaucoup plus dangereux, justement,
00:08:19 parce qu'il amenait la possibilité de la création d'un État palestinien, alors que le Hamas est beaucoup plus chaotique, beaucoup plus dangereux,
00:08:25 mais pas dangereux sur le plan politique, dangereux sur le plan militaire. Un plan, évidemment, face auquel l'administration Netanyahou considérait
00:08:33 qu'elle aurait l'avantage. Elle l'a aujourd'hui, mais elle ne l'a pas eu pendant les premiers jours de ce conflit. Et donc, on a plusieurs analystes
00:08:41 qui ont été vertement critiqués. Je peux rapporter l'opinion de toutes les parties. Vous avez notamment deux analystes qui abondaient dans le même sens
00:08:50 à une époque, comme le docteur Elie David, d'une part, et Efrat Fénixson, d'autre part. Et les deux, aujourd'hui, s'écharpent sur cette question-là
00:08:57 et vraiment s'opposent frontalement avec Efrat Fénixson, qui est dans le camp des personnes qui considèrent que Netanyahou a, par négligence au minimum,
00:09:07 mis délibérément la vie en danger d'Israélien, et aujourd'hui saisit cette opportunité politique d'atteindre un objectif précis, qui n'est pas forcément l'objectif
00:09:16 qu'aurait voulu atteindre politique, bien sûr, la gauche israélienne ou un autre gouvernement, peut-être même le gouvernement de Naftali Bennett,
00:09:23 qui pourtant est un faucon, de toute évidence. Les paroles qu'a prononcées Naftali Bennett, notamment sur Sky News, démontrent qu'il a une attitude de faucon.
00:09:32 Mais peut-être qu'il aurait géré le conflit ou qu'un de son gouvernement, avec une majorité autour de lui, aurait, disons, revendiqué des objectifs politiques différents.
00:09:41 Alors quels auraient pu être les objectifs politiques, déjà, du Hamas avec cette opération ? Vous savez, Talleyrand, le conseiller diplomatique et le chef de la diplomatie de Napoléon,
00:09:53 quand Napoléon avait fait assassiner un noble en exil du côté du Hanover, je crois, ou du Luxembourg, avait dit « plus qu'une erreur, c'est une faute ».
00:10:05 « Plus qu'une erreur, c'est une faute ». C'est la même chose avec ce qu'a fait le Hamas. « C'est plus qu'une erreur, c'est une faute ». C'est abominable,
00:10:15 mais de toute façon, on en est aujourd'hui, maintenant, dans une étape du conflit où les morts s'accumulent des deux côtés et toujours plus du côté palestinien.
00:10:23 Mais il se trouve qu'en effet, Israël considère que de toute façon, il y a 2 milliards de musulmans sur Terre et qu'on le voit aujourd'hui, avec la solidarité qui existe dans le monde musulman,
00:10:33 au moins sur le plan culturel, considère que ce n'est pas du tout un conflit israélo-palestinien, c'est un conflit israélo-arabe.
00:10:41 Le point de vue d'ailleurs dominant en Israël est que le peuple palestinien n'existe pas, ce n'est qu'un peuple arabe parmi d'autres.
00:10:48 Je ne dis absolument pas que c'est mon point de vue, mais en tout cas, c'est le point de vue qu'il faut comprendre pour comprendre ce conflit.
00:10:53 Et qu'en l'occurrence, s'il y a 2 milliards d'Arabes face à 15 millions d'Israéliens, 15 millions de Juifs, pas 15 millions d'Israéliens, dont la moitié sont aux États-Unis
00:11:03 et l'autre moitié en Israël, le troisième pays le plus peuplé en Juif au monde, c'est la France, mais c'est de l'ordre de 490 000, donc c'est vraiment très petit.
00:11:11 Eh bien, considère dans ce cas-là que c'est un conflit total, engagé avec les pays solidaires des Palestiniens, mais qui sont donc les musulmans et les arabos-musulmans,
00:11:20 et que la disparité des victimes est une disparité qui est proportionnelle à la démographie.
00:11:27 La démographie qui est d'ailleurs peut-être l'enjeu le plus important de ce conflit aujourd'hui, et la raison pour laquelle Netanyahou ne voulait absolument pas avoir l'OLP et le FATA comme interlocuteurs.
00:11:41 Parce que si l'OLP et le FATA ont en effet renoncé à la violence de façon nominale, et les faits semblent le confirmer, eh bien Yasser Arafat et d'autres avaient rappelé que c'était le ventre des Palestiniens
00:11:56 qui serait leur plus grande arme, et que dans ce contexte-là, on peut renoncer à la violence si la démographie va donner un rapport de force favorable aux Palestiniens par la suite.
00:12:07 Cette déclaration n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd du côté de l'administration Netanyahou, qui a considéré d'abord qu'une solution à un État serait une trahison.
00:12:17 Et c'est aujourd'hui de très loin l'opinion dominante en Israël, une solution à un État aurait été une trahison. On le voit d'autant plus avec la situation en Afrique du Sud aujourd'hui,
00:12:28 où les populations blanches qui ont cédé le pouvoir à la démocratie, eh bien, se retrouvent prises par ce que Bernard Lugand appelle l'ethno-mathématique électorale,
00:12:38 c'est-à-dire que quand vous avez des groupes ethniques qui votent par solidarité ethnique davantage que pour un programme commun, pour le bien de la nation,
00:12:46 qui est une volonté de vivre ensemble, selon Ronan, et qui dépasse les ethnies, eh bien, on se retrouve avec un pays où un groupe ethnique, quelques groupes ethniques,
00:12:54 n'auront plus jamais le pouvoir. Et c'est ce qui s'est passé en Afrique du Sud. Or, les accords de Camp David allaient dans cette direction, vers une solution à un État.
00:13:03 Et c'est la raison pour laquelle Yitzhak Rabin a été assassiné, parce qu'une partie des Israéliens considérait qu'un choc démographique, ou en tout cas une guerre démographique,
00:13:14 aura été imminente. On se serait retrouvé avec une sorte de course à la population entre, d'un côté, les haredim, donc littéralement ceux qui tremblent devant Dieu,
00:13:24 mais les ultra-orthodoxes, qui ont, eux, autour de 7 enfants par femme. C'était une démographie à la Gazaoui à l'époque. Plus maintenant, Gaza n'a plus 7 enfants par femme.
00:13:33 Mais aujourd'hui, les haredim ont autour de 7 enfants par femme. Et d'ailleurs, ça crée une disparité politique totale en Israël, puisqu'ils seront d'ici 2040 autour de 25%
00:13:44 de la population votante israélienne, ce qui garantit un intérêt politique et électoral majeur à solliciter leur électorat. Et ça, ce n'est non plus pas tombé dans l'oreille d'un sourd
00:13:58 pour Netanyahou et sa coalition, qui est aujourd'hui la plus populaire auprès des haredim. Or, donc pour Netanyahou, pour même l'ensemble d'Israël, une solution à un État
00:14:10 aurait été une trahison, pas au moment des accords de Camp David dans les années 90, mais la réalité des faits en Afrique du Sud a démontré qu'une solution à un État
00:14:19 aurait été une trahison pour la majorité des Israéliens. Et donc, il fallait l'éviter à tout prix. Or, c'était la solution, les deux solutions que l'OLP et le FATA
00:14:32 amenaient soit une solution à un État, encore une fois totalement écarté aujourd'hui, soit une solution à deux États. Mais dans ce cas-là, on revient aux fondamentaux du conflit israélo-palestinien,
00:14:43 pour ne pas donc dire du point de vue israélien conflit israélo-arabe, à savoir les frontières. Et vous savez, on a cette fameuse expérience où on prend des fourmis
00:14:55 et on les organise bien comme il faut avec une ligne de front et disons des fourmis rouges et des fourmis noires et elles se font face, mais elles ne s'affrontent pas.
00:15:05 Et puis, si vous secouez tout ça, vous êtes dans un bocal, vous secouez tout ça, c'est la marave générale. Tout le monde meurt et on atteint un conflit qui n'est pas de l'ordre de 60 morts à l'heure.
00:15:15 Or, c'est exactement ça les frontières du Moyen-Orient. Si vous voulez comprendre l'équation fondamentale, l'analyser d'un point de vue mathématique en mettant vos émotions de côté,
00:15:27 que vous soyez israélien ou palestinien ou arabe ou sensible à la cause palestinienne, sensible à la cause israélienne, si tant est qu'on puisse la présenter comme ça,
00:15:36 voilà le fondement absolu de ce conflit que vous devez comprendre. Petit 1, les frontières d'Israël sont inacceptables. Petit 2, il y a plus inacceptable que les frontières d'Israël,
00:15:50 c'est les frontières de la Palestine, en particulier de la Cisjordanie. Petit 3, il y a plus inacceptable que les frontières de la Cisjordanie, c'est les frontières de Gaza.
00:15:58 Et donc, le destin, la providence ou une géopolitique idiote, mais à ce niveau-là, vous savez, on est quand même sur des capitales religieuses, on va parler de destin, de providence ou de test de Dieu.
00:16:10 Et le test de Dieu, puisque Dieu teste ses peuples, c'est d'avoir mis trois frontières inacceptables par ordre décroissant d'inacceptabilité, à savoir les frontières israéliennes qui sont des frontières en décapsuleurs.
00:16:26 On ressemble à un décapsuleur qui sont indéfendables, qui sont des frontières inacceptables. Et puis, les frontières cisjordaniennes qui sont encore plus inacceptables, mais qui, c'est le point de vue israélien,
00:16:37 au moins ont à leur dos un État allié, à savoir la Jordanie. Donc, c'est vrai que du point de vue israélien, ces frontières-là sont adossées à un État allié, ce qui n'est pas le cas pour Israël,
00:16:47 qui n'est adossée en tout cas géopolitiquement à aucun État allié, mais qui, du coup, s'est créé des opportunités géopolitiques différentes, en particulier parce que la majorité des Israéliens,
00:16:57 pardon, des Juifs, en dehors des frontières israéliennes, sont aux États-Unis. Il existe donc une alliance qui n'était pas forcément naturelle entre les États-Unis, le pays le plus puissant du monde, et Israël.
00:17:07 Et cette alliance s'est construite sur le temps, puisque du temps d'Eisenhower, les États-Unis envisageaient réellement de s'allier avec les États arabes plutôt qu'avec Israël, qui, à l'époque,
00:17:16 était davantage un repère de Trotskyistes et donc ne semblait pas être un État naturellement allié aux États-Unis. Mais fermons cette parenthèse, on aurait dû avoir un "notant arabe, il n'a pas eu lieu".
00:17:26 Et pour le coup, c'est de la faute au pays arabe, on ne peut pas dire les choses autrement. Mais en tout cas, aujourd'hui, la situation de l'équation, c'est qu'Israël et les États-Unis sont des alliés absolument solides.
00:17:36 Et c'est pour ça que le Gérald Ford et son groupe aéronaval se trouvent aujourd'hui au large d'Israël. Et puis surtout que les marines s'entraînent au Yémen. Donc ça rigole pas.
00:17:46 Mais les fondements géopolitiques de la situation, c'est que les frontières d'Israël ne sont pas acceptables. Ce sont des frontières qui sont géopolitiquement...
00:17:55 Et je ne parle pas du tout sur le plan politique. Je ne parle pas sur le plan de la légitimité non plus. Je ne dis pas que ces frontières sont légitimes ou illégitimes et ne sont pas acceptables sur le plan de la légitimité.
00:18:03 Non, je parle simplement sur le plan défensif. Vous n'avez pas d'État musulman qui a des frontières aussi pourries, à part peut-être le Liban. Mais le Liban est adossé à des États alliés ou au moins des États qui ne sont pas dangereux vis-à-vis du Liban, comme la Turquie, comme la Syrie.
00:18:19 Les frontières israéliennes sont toutes pourries. Mais vous avez deux États, deux frontières qui sont encore plus pourries que les siennes, à savoir la Cisjordanie, qui a des frontières catastrophiques.
00:18:29 Et surtout aujourd'hui, qui n'a plus vraiment de frontières avec les checkpoints, avec les accords de Slow, etc. On ne parle plus vraiment de frontières. On parle d'un archipel.
00:18:36 Et Gaza, qui de loin dans la région a les frontières les plus pourries et les plus inacceptables de la zone. C'est aussi pour ça d'ailleurs qu'Israël ne veut pas que Gaza devienne un État.
00:18:45 Au passage, si Gaza devenait un État, ça pourrait s'envisager. Mais il aurait fallu le singapouriser. Il aurait fallu que ça devienne une sorte de protectorat israélien bancaire avec une superpuissance fiscale à la Singapour sur la zone.
00:19:01 Mais ça, c'est complètement utopique. Alors ça, ça se rêve. Moi, j'adore les utopies. J'adorerais envisager que Gaza devienne un super Monaco dans la région, surtout que maintenant, la devise libanaise n'est plus crédible.
00:19:14 Et donc, on aurait pu envisager avec énormément d'investissements et en supposant qu'il y ait un abandon total de la violence dans la zone. Mais même Israël ne voulait pas ça, ou en tout cas, même l'administration Netanyahou ne voulait pas ça,
00:19:26 puisque l'administration Netanyahou désirait davantage avoir le Hamas comme interlocuteur. Alors, c'était pas vraiment un interlocuteur. Disons que c'était comme adversaire, on va le dire plutôt de cette façon-là,
00:19:39 parce que le terrain du Hamas n'est pas un terrain politique. Le Hamas a démontré à plusieurs reprises son incompétence politique et surtout son incompétence à obtenir des objectifs politiques.
00:19:52 Et sur le terrain politique, les négociations auraient pu amener à la création d'un État palestinien qui, tôt ou tard par la force des choses, se serait séparé en deux États, Gaza et la Cisjordanie.
00:20:05 Comme d'ailleurs quand on a eu la séparation des musulmans en Inde, vous avez eu au départ un seul État pakistanais. Et puis ensuite, cet État pakistanais s'est coupé en deux avec le Bangladesh d'un côté et le Pakistan de l'autre,
00:20:15 puisque c'était intenable d'avoir deux espaces aussi éloignés. Et en l'occurrence, ce sera intenable aussi si jamais on avait un État palestinien qui contrôlait la Cisjordanie et Gaza à la fois.
00:20:26 Or, les perspectives de négociation avec un interlocuteur ou un adversaire, qui serait l'OLP ou le FATA, allaient en droite ligne vers le choix entre solution à un État ou solution à deux États.
00:20:43 C'est-à-dire pour le gouvernement Netanyahou, les gouvernements Netanyahou, la peste ou le choléra. Solution à deux États, le choléra. Solution à un État, la peste.
00:20:55 Et donc, le calcul politique de Netanyahou a été d'espérer créer des situations ou profiter de situations politiques qui permettraient d'éviter une solution à deux États et qui discréditeraient politiquement une solution à deux États.
00:21:14 Or, le meilleur scénario, dans ce cas-là, c'est le Hamas, puisque le Hamas est un champion pour discréditer une solution à deux États.
00:21:24 D'abord parce que le Hamas ne reconnaît pas l'État d'Israël et donc considère que c'est la Palestine qui contrôle toute la zone et les Juifs s'évaporent, disparaissent, s'évaporent.
00:21:35 Voilà, c'est la pensée magique, vous savez. Mais la pensée magique a présidé à beaucoup d'aspects du conflit israélo-palestinien.
00:21:41 Les deux camps ont, pendant très longtemps, imaginé une situation où l'autre disparaît, par magie. Par magie ou par autre chose.
00:21:51 Mais voyons ça comme par magie. Par magie, on se réveille un beau matin, il n'y a plus de Juifs en Israël. Par magie, on se réveille un beau matin et il n'y a plus de Palestiniens ou d'Arabes,
00:22:02 puisque pour la majorité des Israéliens, les Palestiniens n'existent pas. C'est un peuple inventé. Encore une fois, je ne dis absolument pas que c'est mon point de vue.
00:22:10 Mais il faut comprendre que ce point de vue existe pour comprendre l'opinion et surtout les prochains coups politiques.
00:22:17 Parce que maintenant, le vrai sujet, c'est de comprendre quels vont être les prochains coups politiques dans ce conflit.
00:22:25 Alors je vais être très clair. Le calcul politique de l'administration Netanyahou, et là, je parle aux deux camps, c'est d'obtenir une évacuation totale et définitive de Gaza.
00:22:39 Ça, c'est le calcul politique de l'administration Netanyahou. C'est quelque chose qui a été réfléchi et dont l'administration Netanyahou attendait les bonnes conditions
00:22:53 pour la mettre en œuvre, d'autant qu'il faut le reconnaître. Netanyahou est un animal politique redoutable. Et je parle là aussi bien aux Israéliens qu'aux non-Israéliens.
00:23:04 Et c'est un calculateur remarquable. Et il est capable de transformer des situations géopolitiques ou politiques, parfois très négatives, en opportunités.
00:23:18 Et l'opportunité qui s'est destinée pour l'administration Netanyahou aujourd'hui est clairement une opportunité d'évacuer Gaza.
00:23:25 Alors, encore une fois, d'évacuer Gaza de façon irréversible. Je ne peux pas être plus clair. Et je continue à m'adresser aux deux camps en disant ça.
00:23:35 Alors, ça peut sembler pour les camps israéliens une victoire politique majeure. Évacuer Gaza d'une façon irréversible, ça semble être une victoire politique majeure.
00:23:49 Et peut-être que ça le serait sur le long terme. Peut-être que si jamais Netanyahou l'obtenait, il serait dans les livres d'histoire considéré de façon consensuelle en Israël
00:24:00 comme un héros, au même titre que Moshe Dayan, par exemple, pour la conquête de Jérusalem. Mais je dois vous dire dans ce cas-là que c'est un calcul politique
00:24:11 extraordinairement dangereux pour Israël. Extraordinairement dangereux. Je ne peux pas dire les choses autrement. Et on est au-delà du poker.
00:24:18 On est vraiment dans une situation politique qui peut nous amener à une escalade du conflit où le conflit monterait à bien plus en termes de vitesse morbide
00:24:30 que 60 morts par jour. Là, on rentrerait plutôt à 60 kilos morts par jour. Et c'est ce point-là que je voulais aborder dans cette vidéo.
00:24:41 L'idée... Donc Gaza, qu'est-ce que c'est ? C'est une des aires les plus densément peuplées au monde. Et c'est 2 millions de personnes.
00:24:50 Alors Naftali Bennett a pris des déclarations, notamment sur Sky News. Et on a d'autres personnes en Israël qui ont pris des déclarations,
00:24:57 considérant qu'il y a une responsabilité collective de Gaza pour les attaques terroristes du Hamas. Et ça, évidemment, c'est contraire aux droits
00:25:12 internationaux et à la morale. Mais bon, le droit international, au bout d'un moment, c'est qu'un rapport de force. Et aujourd'hui, quoi qu'il arrive,
00:25:19 le rapport de force fait qu'on a plus de 500 000 mobilisés côté israélien et que le Hamas ne peut pas mettre sur le pied de guerre
00:25:26 plus de 100 000 personnes. Alors après, vous avez 2 millions de personnes, mais bon, qui ne sont pas armées, qui sont majoritairement des jeunes.
00:25:33 65% des Gazaouis ont moins de 24 ans et n'ont grandi d'ailleurs que dans le blocus, le blocus qui, lui, remonte à l'opération Plon d'Ursy en 2007-2008.
00:25:43 Le blocus commence en 2007. À l'époque, sous l'administration Olmert, qui n'envisageait pas... Olmert, qui est d'ailleurs un ennemi politique juré
00:25:50 de Netanyahou. Au passage, l'Iran vient de déclarer qu'elle a obtenu par ses services secrets des fiches que Netanyahou gardait sur Ehud Olmert.
00:26:00 Et je crois qu'elle s'apprête à les publier. Alors en tout cas, Olmert n'envisageait pas une évacuation totale de Gaza et irréversible.
00:26:09 Mais aujourd'hui, le calcul de l'administration Netanyahou, c'est celui-là. Et il n'est pas possible d'envisager un vote à la Knesset,
00:26:16 même si vous avez la gauche israélienne qui attaque Netanyahou considérablement en pleine guerre et avec 500 000 mobilisés jusqu'à 600 000 au total,
00:26:26 ce qui serait la plus grande mobilisation de l'histoire d'Israël, au passage, devant des menaces existentielles bien plus graves.
00:26:33 La guerre des 6 jours était une menace existentielle bien plus grave. Pour Israël, la guerre du Kippour était une menace bien plus grave.
00:26:40 Pour Israël, mais elles n'ont jamais amené une mobilisation pareille. Or, cette guerre pourrait dégénérer en guerre du Kippour 2.0, en deuxième guerre du Kippour,
00:26:51 si la solidarité à la cause palestinienne dans le monde arabo-musulman se cristallisait. Et on la voit se cristalliser.
00:26:59 Et si elle se cristallise face à la situation à Gaza, il n'est pas du tout impossible qu'un dérapage nucléaire ait lieu.
00:27:11 C'est pour ça que je vous ai dit que là, on rentrerait plutôt sur du 600 kg morts à l'heure. Et en l'occurrence, 60 kg morts, c'était Hiroshima ou Nagasaki, chacune,
00:27:24 à l'instant de détonation. Mais c'était des bombes A, c'était pas des bombes H, pas des bombes thermonucléaires.
00:27:30 Le Pakistan est le seul pays musulman qui possède l'arme atomique et possède des armes thermonucléaires et possède des vecteurs capables de les expédier en Israël.
00:27:40 Israël possède au minimum 200 têtes nucléaires, qui sont des têtes thermonucléaires. Donc on est de l'ordre de 10 mégatonnes minimum,
00:27:49 mais jusqu'à 50 mégatonnes aujourd'hui avec les technologies disponibles. Et Israël déclare l'option Samson, qui est donc que je meurs avec les Philistins.
00:28:01 C'était d'ailleurs à Gaza que ça s'est passé. Quand Samson, un des juges d'Israël, à l'époque donc des juges, a fait s'abattre les colonnes où on l'avait enchaîné
00:28:12 et est mort avec les Philistins, donc les Palestiniens. Et c'était donc encore une fois à Gaza. L'option Samson déclare qu'en cas d'attaque d'Israël,
00:28:22 Israël se réserve le droit de créer un hiver nucléaire à l'échelle mondiale. Alors 200 à 400 têtes nucléaires ne sont pas suffisantes pour créer un hiver nucléaire à l'échelle mondiale,
00:28:32 mais c'est bien entendu suffisant pour faire des dizaines de millions de morts. Dans ce cas-là, en cas d'escalade nucléaire totale, parce qu'Israël n'est pas le seul pays en réalité
00:28:41 qui revendique une option Samson. La Russie, qui est pourtant l'opposée d'Israël d'un point de vue géopolitique, puisque c'est le plus grand pays du monde.
00:28:49 Israël considère qu'elle doit revendiquer l'option Samson parce que son territoire est tout petit et qu'une invasion classique peut occuper son territoire très rapidement.
00:29:02 Et c'est exact. C'est la raison pour laquelle Moshe Dayan avait créé la doctrine dite du "chien enragé", à savoir Israël doit être un chien enragé, trop dangereux pour qu'on l'attaque.
00:29:10 Parce que c'est une doctrine qui semble complètement délirante, mais en réalité, elle fait sens quand vous avez un tout petit pays qui n'a aucune profondeur stratégique
00:29:19 et qui n'a pas de deuxième chance en cas de conflit, qui ne peut se permettre aucune défaite. Alors que la Russie, par exemple, peut se permettre à peu près toutes les défaites qu'elle veut.
00:29:29 Et c'est typiquement ce qui s'est passé pendant la Deuxième Guerre mondiale, quand la Russie était l'Union soviétique, qu'elle avait encore plus de territoire, encore plus de profondeur stratégique,
00:29:36 la moitié de la Pologne absorbée, la Russie a pu se permettre un très grand nombre de défaites et gagner la guerre.
00:29:44 Rome, pendant les guerres puniques, a pu se permettre un très grand nombre de défaites et gagner les guerres puniques. Israël ne peut se permettre aucune défaite.
00:29:50 C'est une de ses constantes géopolitiques. En tout cas, dans une guerre conventionnelle, Israël ne peut se permettre aucune défaite. Et c'est pour ça que la doctrine du "chien enragé" a existé.
00:29:59 Cependant, c'est la doctrine du "chien enragé" qui fait qu'Israël n'a jamais de réponse proportionnée. Jamais. Mais ça, c'était le cas pendant la guerre des Six Jours, où il y avait une coalition, une coordination et une menace existentielle réelle.
00:30:13 C'était le cas pendant la guerre du Kippour, où il y avait une menace existentielle plausible. Mais là, en l'occurrence, à aucun moment, les attaques du Hamas, toutes barbares qu'elles fussent,
00:30:25 n'ont pu constituer une menace existentielle envers Israël. À aucun moment. Il faut être très clair avec ça. C'est très dur de garder son sang-froid.
00:30:37 Et pourtant, c'est littéralement ce qu'il faut faire, aussi bien au poker que dans une situation où les jetons qu'on perd sont des vies humaines, de part et d'autre.
00:30:44 Et encore une fois, Israël ne compte pas les vies humaines dans l'absolu, mais dans le relatif. Ça, c'est un point. Et il n'est pas possible à un non-israélien de comprendre l'attitude d'Israël.
00:31:00 Et je ne parle pas de l'excuser, je ne parle pas de la juger, je parle de la comprendre et de l'anticiper, puisqu'on atteint dans cette situation, dans ce conflit, une situation où il faut uniquement comprendre ce qui est prévisible.
00:31:13 Quel est le prochain coup de tel ou tel acteur, que vous le considériez comme un adversaire ou pas, que vous soyez neutre ou pas ? Il faut comprendre que Israël considère fondamentalement
00:31:24 ses pertes d'un point de vue relatif, c'est-à-dire en pourcentage de la population juive mondiale, qui est de l'ordre de 15 millions. Et qu'après, appeler ça comme du cynisme
00:31:36 ou appeler ça comme vous voulez, considère que les pertes palestiniennes sont des pertes musulmanes et qu'il y a 2 milliards de musulmans dans le monde et que relativement
00:31:46 aux pertes israéliennes, même si vous faites un facteur, c'est un facteur de 133, 15 millions par rapport à 2 milliards, c'est un facteur de 133. Et d'ailleurs, ça vous donne à peu près
00:31:56 le différentiel des pertes quand vous avez un conflit dans la zone entre musulmans et israéliens. Le consensus en Israël, c'est que parce que, ça c'est un fait, c'est pas un consensus,
00:32:08 parce qu'Israël est le seul État juif, comprenez, il n'y a pas d'État séfarade, il n'y a pas d'État hachkénaze, il n'y a pas d'État falacha, il n'y a pas d'État pour les juifs laïcs,
00:32:18 pour pas dire athées, parce que vous avez des juifs athées, aussi bizarre que ça puisse paraître, et alors qu'il y a des États avec des sunnites, des États avec des chiites, des États avec
00:32:28 toutes les diversités possibles des fois musulmanes, et donc parce que, et ça c'est un fait, il n'existe qu'un seul État juif, le consensus en Israël est que les pertes juives sont
00:32:42 à considérer comme unifiées, et que c'est le problème du monde musulman, s'il n'a pas pu unifier ces 2 milliards de musulmans, mais c'est un conflit entre Israéliens et tous les solidaires des arabos musulmans.
00:32:57 Et encore une fois, il s'agit ni de juger ni d'excuser, il s'agit de comprendre et il s'agit d'anticiper, parce que rien n'est plus important que l'anticipation pour savoir si cette guerre peut dégénérer en guerre
00:33:11 de très haute intensité, à savoir, aujourd'hui, on a des scènes de rue au Pakistan, qui est donc une puissance nucléaire, qui est la seule puissance nucléaire musulmane,
00:33:23 qui sont extrêmement préoccupantes, et la situation dans le blocus de Gaza risque d'amener une telle solidarité, d'ailleurs l'Iran l'a déjà revendiqué, même si, j'insiste, je considère que l'Iran n'était absolument pas derrière les attaques du Hamas.
00:33:40 Mais maintenant, l'Iran est obligé de revendiquer cette solidarité. L'Iran n'est pas encore nucléaire. Et il existait des moyens d'empêcher la nucléarisation de l'Iran.
00:33:52 Mais l'Iran est une nation de scientifiques et d'ingénieurs avec d'excellents mathématiciens, par exemple, et l'Iran peut obtenir la bombe de façon assez rapide.
00:34:03 En fait, elle pourrait, si elle ne l'a pas déjà, parce qu'il est possible qu'elle l'ait déjà, mais dans ce cas-là, elle n'a pas fait de test nucléaire, d'essai nucléaire, parce qu'on ne peut pas comme ça juste lancer...
00:34:13 Il faut faire un essai nucléaire. Même les Américains, quand ils ont créé le projet Manhattan, ont fait un essai nucléaire avec le gadget. Et l'Iran n'a pas mené d'essai nucléaire.
00:34:22 Donc ça signifie... Alors que le Pakistan, si. Ça signifie qu'en admettant que l'Iran possède l'arme nucléaire, elle n'a pas aujourd'hui la garantie d'une frappe crédible.
00:34:34 Par contre, il faut comprendre aussi que les conséquences d'une évacuation définitive de Gaza, irréversible de Gaza, seraient très certainement une course nucléaire de tous les États voisins d'Israël.
00:34:49 Et là, je parle aussi bien aux Israéliens qu'aux non-Israéliens, parce que d'autres administrations que l'administration Netanyahou – et c'est pas moi qui le dis, c'est Arez – auraient très certainement géré la situation d'une façon politique différemment.
00:35:08 Parce que j'insiste, quelles que soient les atrocités commises, à aucun moment, les attaques du Hamas n'ont constitué et n'auraient constitué et ne pouvaient constituer une menace existentielle pour Israël. À aucun moment.
00:35:25 Le Hamas, oui, revendique que l'avenir qu'il recherche est un avenir sans Israël. C'est exact. Ce qui n'est plus le cas de l'OLP et du FATA.
00:35:37 Mais le Hamas, si. Mais cependant, le Hamas n'a à aucun moment les moyens d'atteindre cet objectif ou cette revendication ou ce rêve, autrement que par une sorte de vœu pieux morbide.
00:35:53 Alors qu'une évacuation totale de Gaza est irréversible peut créer des situations qui constitueraient une menace existentielle pour Israël. Je vais le répéter.
00:36:10 Une gestion des attaques du Hamas différentes qui n'aurait pas débouché sur une évacuation totale et irréversible de Gaza n'aurait pas créé une situation capable de mettre Israël face à une menace existentielle réelle.
00:36:34 Alors quelles auraient été d'ailleurs ces façons de gérer la situation ? Froidement, ça aurait été certes un blocus de Gaza, certes des frappes sur Gaza.
00:36:42 Et puis des ultimatums et un délai. Et puis des échanges de prisonniers. Et puis, en effet, l'exigence de se voir remettre tel ou tel leader.
00:36:56 Et puis après, des assassinats ciblés dont le Mossad est tout à fait capable. Un assassinat sur Khaled Meshal, une tentative d'assassinat sur Khaled Meshal avait déjà eu lieu d'ailleurs, je crois par les oreilles, comme dans Hamlet, avec un poison.
00:37:10 Je crois que c'était de l'opium concentré ou un opioïde concentré. Et cette tentative d'assassinat n'avait pas été menée d'une façon suffisamment professionnelle.
00:37:21 Les assassins avaient été retenus en otage par le Hamas et lequel avait pu obtenir l'antidote. Et c'est pour ça que Khaled Meshal est encore en vie aujourd'hui.
00:37:29 C'est pour ça qu'il est au Qatar. Mais durant le massacre de Munich et dans d'autres situations, Israël avait parfaitement démontré sa capacité à mener des assassinats en rétorsion.
00:37:42 Et en l'occurrence, ça aurait été une réponse graduée et proportionnée. Mais vous me diriez non, Israël ne doit pas avoir de réponse graduée et proportionnée parce que fondamentalement,
00:37:54 il y a 15 millions de juifs dans le monde, mais 2 milliards de musulmans. Et la situation est telle que tous les musulmans, pour certains Israéliens, sont des ennemis potentiels.
00:38:02 Mais au-delà de ça, parce qu'Israël est un tout petit territoire et doit donc ne jamais respecter le principe d'une riposte graduée, certes, sauf que là, en l'occurrence,
00:38:14 aucune menace existentielle, j'insiste, quelles que soient les atrocités commises, il n'existait aucune menace existentielle sur l'État d'Israël. Aucune existentielle, je parle.
00:38:25 Et dans ce cas-là, quand aucune menace existentielle n'est manifestée, il faut adopter une riposte graduée, même si politiquement, elle peut être insatisfaisante pour le peuple.
00:38:40 Et là, je parle du peuple israélien. Même si elle peut être insatisfaisante parce que le peuple crie vengeance et dit c'est inacceptable d'avoir eu 3 000 morts dans les circonstances que l'on a vues.
00:38:51 Et donc nous voulons une réponse immédiate et disproportionnée. Le problème donc est que cette réponse disproportionnée d'une part, et l'objectif politique que recherche le gouvernement Netanyahou d'autre part,
00:39:08 et qui n'est jamais passé devant la Knesset, parce que s'il était passé devant la Knesset, il aurait suscité une indignation aussi bien de la gauche israélienne que de tout le monde arabo-musulman.
00:39:20 Et il n'aurait pas pu être, disons, maintenu dans une certaine confidentialité. Mais alors pour quelques raisons politiques que ce soit, je ne sais pas si c'est parce que Netanyahou souhaite rentrer dans l'histoire.
00:39:34 Après tout, son parti a été créé par Ariel Sharon. Et Ariel Sharon est de l'école de Moshe Dayan. Et Moshe Dayan est rentré dans l'histoire israélienne.
00:39:43 Je ne sais pas vous dire pour quelle raison particulière je suis convaincu de ce que Netanyahou et son administration recherchent l'objectif politique suprême qui est l'évacuation totale de Gaza, et encore une fois irréversible.
00:39:58 Mais ce que je peux vous dire, c'est que ça, ça peut créer une situation qui va engendrer une menace existentielle pour Israël. Et la menace existentielle n'est pas épargnée par le fait qu'Israël maintienne l'option sans son.
00:40:22 A savoir si nous sommes attaqués, nous avons entre 200 et 400 milles ogives nucléaires et nous pouvons créer une destruction inacceptable.
00:40:37 C'est quelque chose qui se considère entre États industrialisés occidentaux, une destruction inacceptable. Peut-être qu'il est tout à fait sous-estimé par un certain camp en Israël, ce que le monde arabo-musulman considère comme inacceptable.
00:40:57 Par exemple, la destruction du Dôme du Rocher et de la mosquée d'Al-Aqsa pour la construction du troisième temple. Dans quelle mesure ce sera considéré comme inacceptable par le monde arabo-musulman ?
00:41:10 Très personnellement, je n'en sais rien, mais on a une partie du monde arabo-musulman qui est jeune et dans cette partie, on a une partie qui n'a pas grand-chose à perdre.
00:41:24 Je pense notamment à l'Irak puisque la doctrine américaine du chaos contrôlé a créé des États musulmans comme la Somalie, comme l'Irak, de plus en plus comme le Yémen et comme l'Afghanistan, qui considèrent qu'ils n'ont rien à perdre.
00:41:39 Et dans ce contexte-là, n'avoir rien à perdre, ça signifie ne plus être inquiété par l'option sans son.
00:41:52 Et une partie du monde arabo-musulman qui ne serait plus inquiétée par l'option sans son et qui rentrerait dans une course nucléaire... Alors encore une fois, l'Iran, si elle n'a pas déjà l'arme nucléaire, peut posséder l'arme nucléaire en 6 mois.
00:42:09 C'est à peu près le temps qu'il faut à l'Iran aujourd'hui en supposant qu'elle n'ait pas l'arme nucléaire pour s'armer nucléairement. Et elle a toutes les capacités de frapper en Israël si elle le souhaite.
00:42:19 Alors certes, Ramenei a déclaré une fatwa disant que l'arme nucléaire n'était pas halal. Mais qu'est-ce que ça vaut en géopolitique, ça ?
00:42:29 Et de toute façon, le Pakistan possède l'arme nucléaire avec des vecteurs capables de frapper Israël.
00:42:34 Alors certes, le Pakistan aujourd'hui est dirigé par une élite militaire qui est elle-même sous un contrôle de facto, disons, de la CIA, pour simplifier un peu la situation.
00:42:47 Mais c'est à peu près la situation actuelle. Donc évidemment, tant qu'on a une élite militaire qui est sous contrôle de la CIA, pour le dire de façon un peu crue et simple, c'est plus subtil que ça,
00:42:58 parce qu'on ne peut pas envisager que le Pakistan entre dans des comportements suicidaires. Mais bon. Et là, ce que je veux dire aux Israéliens,
00:43:11 parce que si j'ai préservé le privilège de parler à tous les camps dans cette vidéo, c'est que la poursuite de l'objectif politique d'une évacuation irréversible de Gaza
00:43:25 comme façon de gérer cette situation, cette guerre, parce que c'est une guerre, peut-être qu'une autre administration aurait... Enfin, je sais pas, peut-être, j'en suis persuadé,
00:43:38 une autre administration aurait poursuivi des objectifs politiques différents. Mais l'administration Netanyahou est bien entendu totalement opposée à une solution, à un État.
00:43:51 Même moi, maintenant, j'y suis opposé. Je considère que la situation en Afrique du Sud démontre qu'il n'existe pas de maturité humaine suffisante pour obtenir une telle utopie,
00:44:02 avec éventuellement des garde-fous constitutionnels, etc. La solution à deux États, l'administration Netanyahou, y est complètement opposée aussi.
00:44:11 Et donc, la solution tout court, c'est une évacuation de Gaza et plus tard, n'en doutez pas une seule seconde, de la Cisjordanie. N'en doutez pas. C'est ce qui va arriver.
00:44:27 Et aujourd'hui, le monde arabo-musulman l'anticipe, pour ne pas dire l'appréhende, d'une façon extrêmement dangereuse. Raison pour laquelle vous avez eu des mouvements
00:44:41 de plusieurs dizaines de milliers de personnes de la Jordanie vers la Cisjordanie qui ont été arrêtés par les autorités jordaniennes. Raison pour laquelle ces mouvements ont eu lieu.
00:44:54 Et attendez-vous à ce que ces mouvements aient lieu davantage si jamais cet objectif politique continue à être poursuivi. Pour l'heure, l'air la plus urbanisé de la bande de Gaza est déjà évacué.
00:45:11 Donc plus de la moitié du travail est fait. Puisque l'urbanisme de la bande de Gaza, même si c'est une des zones les plus densément peuplées au monde,
00:45:22 cet urbanisme est très essentiellement tourné vers le nord. Et évacuer la ville de Gaza, c'est déjà évacuer plus de 60% de l'urbanisme de la bande de Gaza dans son intégralité.
00:45:37 Eh bien je ne peux insister suffisamment pour mes interlocuteurs israéliens sur le fait que d'une situation dans laquelle il n'existait pas de menace existentielle
00:45:54 pour l'État d'Israël, on obtient par la poursuite de l'objectif politique qui est une évacuation totale d'abord de Gaza mais ensuite certainement de la Cisjordanie,
00:46:07 on va obtenir une situation géopolitique mondiale dans laquelle les menaces existentielles pour Israël n'auront jamais été aussi grandes depuis au moins la guerre des 6 jours. Au moins.
00:46:22 Et là, on parlera de menaces nucléaires. C'est-à-dire que quand par exemple certaines personnes au Pakistan se posaient la question de l'utilisation de l'arme atomique,
00:46:38 je ne pense pas qu'ils pensaient très souvent à Israël par le passé. Mais je ne peux que vous confirmer que si la bande de Gaza est évacuée de façon irréversible,
00:46:50 certaines personnes au Pakistan vont y penser de plus en plus souvent. Et certaines personnes en Iran vont y penser de plus en plus souvent.
00:46:58 Et certaines personnes en Arabie saoudite vont y penser de plus en plus souvent parce que oui, l'Arabie saoudite a les moyens de s'armer nucléairement si personne ne l'en empêche.
00:47:08 L'Égypte a les moyens de s'armer nucléairement sur le plan scientifique. Elle a les moyens d'enrichir de l'uranium.
00:47:16 Construire des centrifugeuses est certes difficile d'un point de vue confidentiel. Mais bon, si vous le faites délibérément et que vous avez un grand frère nucléaire
00:47:29 qui est disposé à vous protéger d'une première attaque, qu'est-ce qui peut bien vous en empêcher ? C'est le cas de la Corée du Nord.
00:47:37 Rien n'a empêché la Corée du Nord de s'armer nucléairement. Rien du tout. Et aujourd'hui, plus rien n'empêche l'Iran de s'armer nucléairement.
00:47:47 Plus rien n'empêchera l'Arabie saoudite de s'armer nucléairement. Plus rien n'empêchera l'Égypte de s'armer nucléairement.
00:47:55 Et dans ce contexte-là, je suis convaincu de ce que l'administration Netanyahou sous-estime totalement les conséquences d'une évacuation irréversible de Gaza.
00:48:12 J'en suis absolument convaincu. Et ces conséquences vont par la force des choses créer un monde, un avenir dans lequel les menaces existentielles
00:48:28 pour l'État d'Israël seront beaucoup plus grandes. Et je ne peux pas vous dire les choses autrement. Et là, je revendique le droit et le privilège de m'adresser
00:48:37 aux Juifs et en particulier aux Israéliens. Et je sais que ce sont des débats qui ne se font pas à l'Akneset et qui sont inenvisageables à l'Akneset de toute façon.
00:48:49 Mais ce sont des débats qui sont aujourd'hui nécessaires par le fait accompli. C'est-à-dire que le fait accompli aujourd'hui, c'est que l'administration Netanyahou
00:49:02 a besoin d'une évacuation de Gaza rapide. Pourquoi rapide ? Parce que plus la situation dure, plus les risques d'escalade du conflit sont grands.
00:49:18 Et plus une deuxième guerre du Kipour devient probable. Raison pour laquelle le porte-avions Gérald Ford est déployé dans la zone.
00:49:30 Parce que plus la situation à Gaza devient un drame humanitaire, ce qui s'accélère évidemment de jour en jour, puisque l'eau est coupée.
00:49:46 Alors on ne peut que subodorer que les Gazaouis avaient mis en place des moyens d'approvisionnement souterrain en eau par l'Égypte.
00:49:56 Et l'Égypte aujourd'hui adresse un convoi humanitaire à Gaza, mais qui est bloqué par Israël. Mais en admettant même que la bande de Gaza
00:50:07 possède des moyens de s'approvisionner en eau de façon indépendante d'Israël, c'est une situation qui ne peut durer que quelques semaines
00:50:20 et qui ne peut qu'aboutir à des conséquences de type la valise ou le cercueil. Alors dans l'histoire, oui, il y a eu de telles conséquences
00:50:35 pour beaucoup de peuples et beaucoup de villes, que ce soit Rode, que ce soit Istanbul, Constantinople, que ce soient toutes ces villes
00:50:44 qui ont été évacuées pendant les invasions mongoles ou autres et qui parfois n'ont même pas eu le luxe de la valise et qui n'avaient le choix que du cercueil.
00:50:54 Et je sais, je sais qu'une certaine frange au Moyen-Orient considère que le peuple juif, ayant vécu des dizaines d'événements,
00:51:11 valise ou cercueil dans son histoire, considère que pour les Gazaouis, ce n'est qu'un seul événement dans une ère relativement civilisée
00:51:25 où ils ne risqueraient pas la mort dans le pays où ils trouveraient refuge. Quelle que soit la façon dont on considère ce point de vue,
00:51:38 abominable ou cynique, il ne peut mener qu'à des conséquences extrêmement dangereuses, non pas pour les Palestiniens, mais pour Israël.
00:51:52 Alors on a parlé des armes de destruction massive et de leur prolifération inévitable dans le monde arabo-musulman
00:52:04 si la bande de Gaza venait à être évacuée de façon irréversible. De façon très claire, il n'y a qu'un seul pays nucléaire aujourd'hui dans le monde arabo-musulman.
00:52:15 Il y en aura beaucoup plus d'ici 20 ans ou même 10 ans si la bande de Gaza est évacuée de façon irréversible.
00:52:27 Et encore plus, encore plus si le Dôme du Rocher et la mosquée d'Al-Aqsa venaient à être détruites pour la construction du troisième temple.
00:52:37 Alors que le peuple juif est un peuple par la force des choses extrêmement intelligent, puisqu'on pourrait dire d'une façon cynique
00:52:46 qu'avec tous les pogroms qu'il a connus, tous les idiots sont morts par la force des choses.
00:52:53 C'est-à-dire que seuls les paranoïaques, les dépressifs et les gens très intelligents, qui sont très souvent d'ailleurs paranoïaques et dépressifs aussi,
00:53:00 survivent dans ces événements. Et un peuple très intelligent doit pouvoir trouver des solutions très intelligentes.
00:53:08 Et pas seulement des solutions brutes de décoffrage, des solutions frontales, des solutions directes,
00:53:13 ou des solutions dignes de ce que ses ennemis auraient pu calculer ou envisager ou planifier.
00:53:21 Et peut-être qu'un peuple de mathématiciens, de prix Nobel et de médailles Fields, qu'un peuple qui a parmi lui des Einstein et des Fürstenberg,
00:53:35 pourrait, saurait trouver une solution architecturale hautement brillante, par laquelle un troisième temple pourrait être érigé,
00:53:46 tout en maintenant l'existence du Dôme du Rocher et de la mosquée d'Al-Aqsa. Mais pour tout utopiste que je sois, j'ai de très sérieux doutes.
00:53:57 Mais dans ce cas-là, je ne peux qu'anticiper, en tant que géopolitologue, un avenir dans lequel le monde arabo-musulman va s'armer en armes de destruction massive
00:54:10 et va être en position de canaliser le désespoir auprès d'une certaine jeunesse que cela va engendrer.
00:54:25 Parce qu'on considère, en contre-insurrection, que quand on tue un civil, on crée entre 3 et 7 combattants.
00:54:36 Que quand on tue un civil, on crée entre 3 et 7 combattants. Et que donc à chaque... Et c'est le calcul que le Hamas lui-même va faire.
00:54:46 À chaque civil tué à Gaza, entre 3 et 7 combattants supplémentaires pourraient être recrutés par cette entité.
00:54:55 Mais l'administration Netanyahou considère certainement que si tout ce problème est déporté sur l'Egypte,
00:55:05 eh bien les velléités meurtrières du Hamas seront un problème pour les Égyptiens.
00:55:14 Et qu'après tout, l'Egypte est un pays de 109, je crois, millions d'habitants.
00:55:20 Et que ce ne sont pas 2 millions d'habitants supplémentaires qui vont changer dramatiquement sa démographie.
00:55:25 Cependant que l'Egypte considérait même limiter les naissances parce qu'elle est bien au courant du fait que sa démographie est déjà excessive.
00:55:32 Et Al-Sisi a envisagé, a évoqué en Conseil des ministres à plusieurs reprises, une politique de limitation des naissances du type chinoise.
00:55:44 Alors qu'aujourd'hui, aussi bien au cœur qu'à Alexandrie, la jeunesse égyptienne vit parfois dans des cimetières par manque d'habitat.
00:55:57 2 millions de Gazaouis en Egypte seraient de nature à déstabiliser durablement l'Egypte.
00:56:03 Ce d'autant plus que le Hamas est une organisation intégrée aux frères musulmans,
00:56:13 lesquels sont les ennemis du gouvernement actuel et du pouvoir actuel en Egypte.
00:56:20 Et lesquels avaient assassiné le président Sadat considérant qu'il avait été trop conciliant avec Israël.
00:56:28 Alors que le président Sadat ne pouvait pas être vraiment considéré comme conciliant vis-à-vis d'Israël,
00:56:35 surtout dans les détails vestimentaires, notamment du choix de ses cravates avec sa rencontre avec Golda Meir.
00:56:44 Mais je ne rentrerai pas dans les détails.
00:56:47 Alors, il est clair que l'administration Netanyahou considère qu'elle peut politiquement faire d'une pierre deux coups en évacuant totalement Gaza,
00:57:00 puisque ça déstabilisera l'Egypte. Ah oui, ça va la déstabiliser d'une façon durable, avec des conséquences qui sont complètement imprévisibles.
00:57:09 Et dont même des gens aussi intelligents que des Fürchtenberg ou des Einstein ne pourraient anticiper les conséquences.
00:57:19 J'en suis absolument convaincu. Parce que là, on parle vraiment de chaos dans le sens mathématique du terme.
00:57:25 Et même un Einstein et même un Fürchtenberg ne peuvent pas anticiper, comprendre, prédire le chaos.
00:57:32 À partir de là, les conditions de la sécurité d'Israël seront forcément détériorées par la force des choses,
00:57:45 pas forcément par une volonté politique sous-jacente coordonnée, mais par la force des choses en cas d'exode de Gaza.
00:57:53 Alors, encore une fois, après avoir parlé des armes de destruction massive, je voudrais conclure un peu sur des armes de construction massive.
00:58:05 Et je voudrais essayer d'envisager autre chose que des méga-morts, d'avoir commencé cette vidéo en rappelant qu'on a atteint un régime morbide de croisière,
00:58:21 une vitesse morbide de croisière de 60 morts par heure, et qu'on risque d'atteindre 60 kg morts par heure ou plus si jamais les choses dégénèrent.
00:58:33 Cependant, d'ailleurs, que l'OTAN mène des exercices nucléaires à l'heure où je parle, avec l'exercice Ted Fast Noon dans la région,
00:58:41 et que la Russie a son arsenal nucléaire en alerte depuis longtemps, depuis au moins le début de la guerre en Ukraine.
00:58:50 Et que, très certainement, le Pakistan a son arsenal nucléaire en alerte aussi.
00:58:58 Essayons d'envisager un futur où seraient déployés non pas des armes de destruction massive, mais des armes de construction massive.
00:59:10 Non pas un complexe militaro-industriel, mais un complexe pacifico-industriel.
00:59:16 Supposons que l'Égypte soit amenée par un bras de fer, un bras de fer à la fois humanitaire, diplomatique et militaire, à accepter un exode irréversible de Gaza.
00:59:37 Alors faisons fi du fait que l'Égypte serait considérée comme une traîtresse à la cause palestinienne dans tout le monde arabo-musulman,
00:59:45 que ce serait une situation politique ingérable, que des émeutes auraient lieu, qu'un renversement du pouvoir égyptien serait quasiment certain.
00:59:56 Supposons que le pouvoir égyptien se maintienne après avoir accepté un exode irréversible de toute la bande de Gaza.
01:00:08 Alors soit on se retrouverait avec un village de tentes de la taille de Paris, puisque Paris c'est 2 millions d'habitants entre Amiros et Gaza aussi.
01:00:17 C'est quelque chose que les Russes n'ont jamais envisagé, par exemple, en Ukraine.
01:00:22 Et à raison si les Russes avaient envisagé de proposer à Kiev, une ville certes plus grande et plus peuplée que Paris,
01:00:32 l'alternative de la valise ou du cercueil, à très juste titre, les Russes auraient été considérés comme des barbares.
01:00:40 C'est une des raisons pour laquelle Poutine a déclaré que le siège de Gaza était comparable au siège de Leningrad.
01:00:50 Mais à Leningrad, il existait des possibilités encore de lever de ce siège pour Gaza difficiles d'en voir à l'heure actuelle.
01:01:03 En admettant que l'Égypte se retrouve par accepter 2 millions de Gazaouis sur son territoire,
01:01:16 plusieurs scénarios seraient possibles. Le monde arabo-musulman pourrait se cotiser pour ériger une ville flamboyante,
01:01:28 qu'il pourrait appeler par provocation délibérée, parce que toutes les autres conséquences dont je vous parlais
01:01:36 demeureraient la frustration, la haine, la rage et la course aux armements nucléaires inévitables de pays musulmans adjacents.
01:01:48 Donc la provocation serait un désir politique certain. Maintenant, dans quoi pourrait se canaliser cette provocation ?
01:01:58 On a des cas comparables en Asie. Elle pourrait se canaliser dans la construction et dans la compétition économique.
01:02:05 On verrait un mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions dans le monde arabo-musulman qui serait, à mon avis, inébranlable.
01:02:16 Et on verrait une volonté au minimum de compétition économique avec Israël tout aussi inébranlable.
01:02:24 Cette compétition économique pourrait se traduire par la construction d'une sorte de nouveau Dubaï destiné aux Palestiniens,
01:02:35 destiné aux Gazaouis. Et bien entendu, par provocation, l'Égypte, par consensus arabe, voire arabo-musulman, pourrait l'appeler New Gaza.
01:02:49 Et pourrait, pour poursuivre la provocation à très long terme, renommer le Sinaï la Grande Palestine.
01:03:00 C'est tout à fait envisageable. De la même façon que les Grecs ont appelé l'Italie la Grande Grèce et qu'il y avait bien entendu une Grande Bretagne.
01:03:12 Toujours par provocation et pour montrer... Et là, je parle de la perception du monde arabo-musulman, encore une fois, pour préserver ce privilège de parler à toutes les parties.
01:03:25 Je ne juge absolument pas. Je ne juge absolument pas. Je ne peux que le répéter. Je n'essaye que d'anticiper et de comprendre des conséquences prévisibles
01:03:39 et des conséquences plausibles ou inévitables, selon moi. Et dans ce cas-là, la frustration accumulée dans le monde arabo-musulman pourrait d'une part l'unifier,
01:03:55 ce qui est sa grande faiblesse, même si vous considérez les écrits, les traditions prophétiques dans le monde musulman, les hadiths rapportent qu'il est demandé à Dieu
01:04:08 de ne pas opposer d'ennemis extérieurs au monde musulman. Alors, c'est un hadith contesté, mais Dieu répond "Rien ne se produit sans ma volonté,
01:04:22 mais je vous confirme que vos ennemis seront intérieurs, seront la division". Et Dieu, en effet, teste tous ces peuples. Et les grands tests des peuples musulmans
01:04:38 et, encore une fois, le point de vue israélien est de dire "Mais si vous n'avez pas votre Houma, c'est par votre propre stupidité, c'est par votre propre bêtise.
01:04:49 Et nous, nous sommes affûtés par les pogroms, par les exterminations, par 2000 ans de haine, nous sommes affûtés et ça fait que nous ne sommes pas assez stupides
01:05:01 pour nous entretuer et que nous ne sommes pas assez stupides pour nous diviser, même si nous avons les Falacha, les Séfarades, les Ashkenazes et les laïcs.
01:05:10 Même si nous avons cela, nous ne sommes pas assez stupides pour nous entretuer, mais si vous, votre propre Houma, êtes assez stupides pour s'entretuer, c'est votre problème, ce n'est pas le nôtre.
01:05:19 Et bien, dans ce cas-là, la fédération et la solidité politico-religieuse de la Houma atteindraient un niveau de cohérence sans précédent dans son histoire.
01:05:35 Sans précédent. Par exemple, l'Égypte et l'Arabie saoudite et même l'Iran pourraient convoquer un sommet dans le Sinaï.
01:05:47 Et ce sommet pourrait être une expression de leur haute résolution à fédérer la Houma autour de la cause perdue, puisque déportée, palestinienne.
01:06:10 Et ce point de fédération pourrait être redoutablement dangereux. Il est tout à fait envisageable, surtout s'il lui sont érigés des symboles, comme la ville de New Gaza et comme la déclaration de Skol Sinaï à la Grande Palestine.
01:06:37 D'ailleurs, une toute petite partie du Sinaï est bien dans le territoire de la Palestine historique.
01:06:47 Et il existe, en fait, si vous faites une image miroir de la ville de Gaza, des villes de Gaza, mais de la bande de Gaza, vous vous trouvez encore dans un territoire de Palestine historique.
01:07:02 Le territoire, donc évidemment la Palestine. Certes, un terme donné par Adrien, mais un terme qui vient au départ des Pelléchettes, terme lui qui vient des Égyptiens et qui est un terme, certes, d'envahisseurs,
01:07:16 les peuples de la mer pendant l'effondrement de l'Âge de bronze. Or, l'identité politique et la territorialité politique d'Israël, des royaumes d'Israël, datent de l'Âge du fer, pas de l'Âge du bronze.
01:07:30 Et avant, il existait des royaumes khanatanites et des cités-états khanatanites qui sont d'ailleurs les inventeurs de l'alphabet.
01:07:38 Et l'alphabet hébreu encore aujourd'hui utilisé en Israël est un alphabet qui tire ses origines de l'alphabet khanatanite.
01:07:49 C'est un alphabet que ne connaissait pas Abraham et que ne connaissait pas Moïse. C'est un alphabet que ne connaissait pas Moïse.
01:07:58 C'est un alphabet qui est arrivé pendant les royaumes d'Israël avec la popularisation des alphabets autour des khanatanites, des phéniciens,
01:08:10 qui sont, si on veut vraiment parler de la primauté sur cette terre, le peuple qui était dans cette zone avant, le peuple juif.
01:08:20 Mais le peuple juif pourra répondre légitimement. Vous avez déjà une nation, c'est le Liban, le descendant des phéniciens.
01:08:27 Et même si le Liban est plus petit qu'Israël, ses frontières sont plus acceptables puisqu'il est moins entouré d'ennemis.
01:08:33 Je ne juge pas, je ne conclue pas là-dessus. Je rapporte des débats et je maintiens mon privilège de m'adresser à toutes les parties.
01:08:43 Le monde arabo-musulman pourrait décider de créer une sorte de Venise palestinienne ou de Petra palestinienne puisque Petra est la Venise arabe, la bataïenne arabe.
01:08:55 Qu'est-ce que c'était Venise ? C'était un camp de réfugiés. C'était un camp pour éviter, pour se réfugier des invasions lombardes qui pillaient,
01:09:09 qui frappaient les ventrets et la lagune de Venise, infestée de malaria, frigorifique en hiver.
01:09:18 Un enfer sur terre, brûlante en été, gelée en hiver, était préférable aux invasions lombardes.
01:09:28 Et les Vénitiens ont fait de ce camp de réfugiés la plus belle ville du monde.
01:09:34 Une ville sublime qui est d'ailleurs la ville où le mot « ghetto » a été inventé puisque c'était une fonderie de cuivre, le djetto, qui est devenu le ghetto.
01:09:46 Et encore aujourd'hui, les Juifs sont heureux à Venise. C'est certes Napoléon qui a brisé le ghetto, mais aujourd'hui, les Juifs vivent en parfaite harmonie à Venise.
01:10:00 D'ailleurs, les quartiers juifs sont assez magnifiques à Venise. Eh bien, un geste de défiance par la construction massive,
01:10:12 un geste dans lequel le monde arabo-musulman pourrait canaliser sa défiance en cas d'évacuation irréversible de Gaza,
01:10:23 pourrait être la construction d'une New Gaza, pourrait être l'appel au financement symbolique, hautement politique de tous les pays musulmans,
01:10:38 de l'Indonésie jusqu'au Maroc en passant par la Somalie et l'Afghanistan et le Pakistan et l'Iran et l'Arabie saoudite.
01:10:50 La levée de sommes colossales. Après tout, le projet de Néom en Arabie saoudite devait lever 500 milliards.
01:11:03 Eh bien, le monde arabo-musulman pourrait lever une telle somme au nom de la construction d'une nouvelle Gaza
01:11:16 et au nom de la revendication de ce que le Sinai, qui est la terre où Moïse a reçu l'étable de la loi, eh bien, que le Sinai soit appelé Grande Palestine.
01:11:33 Et que cette New Gaza, pour des raisons de défiance, soit construite avec des gratte-ciels antisismiques,
01:11:43 que la zone est sismique, qui aurait vu sur l'ancienne Gaza, avec une sorte de principe érigé en architecture,
01:12:00 comme disent les Québécois « Je me souviens ». Et que cette nouvelle Gaza, dans sa Grande Palestine, aurait comme slogan « Je me souviens ».
01:12:14 Et que les Égyptiens créeraient des chansons qui seraient à répéter sur le même modèle que par exemple le « Ham Yisrael Chai ».
01:12:32 C'est une possibilité. Elle est bien moins pire, bien moins mauvaise, bien moins désastreuse que la possibilité d'une guerre nucléaire totale
01:12:47 et que l'emploi d'armes de destruction massive soit cette année, cette année par exemple juive, donc jusqu'à dans plusieurs mois encore,
01:13:00 soit jusqu'à dans une dizaine d'années, la perspective que le monde arabo-musulman canalise sa frustration et son indignation
01:13:18 dans des armes de construction massive plutôt que de destruction massive, avec un objectif politique de défiance affirmé.
01:13:29 New Gaza, Grande Palestine, et puis une ville sublime, superbe, etc. Une ville qui aurait pour but de démontrer la supériorité économique, culturelle, politique
01:13:43 et religieuse du monde arabo-musulman, désormais unifiée autour de cette cause célèbre.
01:13:52 Si je dois m'adresser aux Israéliens, je dois vous dire très clairement – et je sais que vous êtes mobilisés et je sais que j'ai gagné le droit
01:14:04 de m'adresser à toutes les parties et à vous en particulier – cet avenir-là sera un avenir où les menaces existentielles pour Israël
01:14:15 demeureront plus grandes qu'avant, mais moins grandes qu'un avenir où vous avez une course à l'armement nucléaire systématique en Égypte, en Arabie saoudite,
01:14:31 en Iran et en Turquie, parce que la Turquie est un pays musulman et qu'elle sera outragée par un tel événement de façon durable. Je sais que des Juifs
01:14:51 ont vécu des dizaines de fois dans leur existence des événements de type valise ou cercueil et que vous considérez que parce que cela vous est arrivé,
01:15:01 cela arrivera à d'autres. Mais la question n'est pas celle de la légitimité, du droit ou de l'équivalence. C'est-à-dire nous l'avons beaucoup vécu
01:15:16 et nous avons survécu. Alors vous vous en remettrez, ce qui est de façon certaine la pensée qui domine dans l'administration Netanyahou aujourd'hui.
01:15:29 Sans ni la juger ni l'excuser, il faut comprendre les conséquences qu'elle va engendrer. Et j'ai essayé dans cette vidéo de vous donner un panorama
01:15:45 de ses conséquences ou plutôt un oligorama, puisque pan en grec ça veut dire tout et je ne peux absolument pas prétendre avoir cerné toutes les conséquences
01:15:59 d'un exode de Gaza irréversible et ensuite d'une éventuelle destruction du Dôme du Rocher et de la mosquée d'Al-Aqsa,
01:16:11 qui serait au passage, en admettant un exode systématique des Palestiniens, qui demeureraient des objets architecturaux de grande valeur dans un patrimoine israélien.
01:16:26 Et dont je sais que beaucoup d'Israéliens considéreraient que la destruction serait un anathème, une horreur.
01:16:35 Mais de la même façon que l'évacuation irréversible de Gaza, j'en suis convaincu, n'aurait jamais fait l'unanimité à la Knesset et encore moins consensus.
01:16:49 Même pas l'unanimité, même pas le consensus. Il est possible que les événements dont je vous parle n'auraient pas fait consensus non plus.
01:17:00 Mais la force des choses permet d'établir des faits accomplis. Et c'est ce que nous voyons à Gaza aujourd'hui. Et c'est ce que nous verrons encore.
01:17:16 Et là, je m'adresse aux Israéliens. En conclusion, je ne peux qu'espérer et prier ce que nous parlons entre croyants, que ce conflit va ralentir en termes de nombre de morts par jour.
01:17:37 Parce que, ça a dit, Chiraz a dit, les êtres humains font partie d'un tout, ils sont constitués d'une seule essence et d'une seule âme.
01:17:46 Et si l'un d'entre eux souffre, tous ils souffriront. Et si tu n'as pas de considération pour la souffrance humaine, tu ne mérites pas de ta plaie humain.
01:17:54 C'est inscrit dans le Hall of Nations des Nations Unies, lesquels, hélas, montrent encore une fois leur grande inutilité.
01:18:03 Ou en tout cas, la grande déception par rapport aux attentes que les peuples pouvaient légitimement avoir d'elles.
01:18:15 Je ne peux qu'espérer que ce conflit n'entrera pas dans une intensité irréversible et dans une machine à broyer les âmes et les hommes et les humains qui excèdera les 60 kilos morts par jour.
01:18:41 Aujourd'hui, nous sommes à 60 morts par jour, pardon, par heure, par heure.
01:18:51 Indiscriminés, comme dans les guerres totales, où des civils mouraient aussi bien pendant la Deuxième Guerre mondiale et les Russes ont eu plus de morts civiles que militaires.
01:19:07 Nous nous étions dit à l'époque collectivement "plus jamais ça".
01:19:12 Pour l'instant, ce sont 60 morts par heure qui rejoignent le ciel.
01:19:22 La situation pourrait dégénérer de sorte à ce que ce soit mille fois plus.
01:19:29 Et nous avons tous le devoir, indépendamment de nos émotions, de faire en sorte que ce conflit, qui a une existence propre quand les guerres naissent, elles ont une vie propre.
01:19:45 Jamais une guerre n'est née qu'elle n'ait échappé à son père ou à sa mère. Jamais.
01:19:53 Ce n'est arrivé qu'une guerre reste bien tranquille, en laisse, pendant que la Première Guerre mondiale, on pensait qu'elle serait finie pour Noël 1914 ou Noël 1915, au pire.
01:20:09 Alors qu'elle dure encore aujourd'hui par ses conséquences. Et les conséquences de la Première Guerre mondiale sont sous nos yeux aujourd'hui,
01:20:17 puisque c'est la distribution des frontières en Palestine mandataire qui a créé cette situation. Et c'est la non-application de la déclaration Balfour qui a aussi créé cette situation,
01:20:28 puisque eût-il été né en 1917, un État israélien aurait sans doute moins polarisé, disons, les populations sur place.
01:20:43 Mais tirons les leçons d'une guerre dont elle nous a échappé alors que beaucoup de gens et de grands penseurs, même Henri Bergson, versaient dans l'idée que cette guerre aurait des vertus.
01:20:58 Et même Apollinaire disait "Oui, après tout, il y a de la fraternité et de la beauté dans la guerre" avant d'être blessé gravement.
01:21:05 Tirons les leçons d'une guerre dont on a cru qu'on pourrait la contrôler et qui nous a contrôlés, nous, et qui contrôle encore la géopolitique mondiale plus de 100 ans après.
01:21:16 La Première Guerre mondiale aujourd'hui préside par ses conséquences aux destinées humaines.
01:21:24 Jamais nous n'avons été aussi proches d'une troisième guerre mondiale qu'aujourd'hui. Et quelles que soient nos émotions, quelles que soient nos revendications,
01:21:37 nous devons avant toute chose faire en sorte qu'une guerre qui aujourd'hui brûle à 60 morts par heure ne brûle pas à 60 000.

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