• l’année dernière
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche

Category

🗞
News
Transcription
00:00 - Il est 9h, ravi de vous retrouver pour l'heure des pros week-end.
00:03 On est avec Raphaël Stainville ce matin.
00:05 Cher Raphaël, bonjour.
00:07 Elisabeth Lévy est présente également.
00:09 Elisabeth, bonjour, ravi de vous retrouver.
00:11 François Calfon, Gabriel Cluzel, bonjour à tous les deux.
00:15 On fait le point sur l'information avec Félicité Kindoki.
00:18 Ensuite, on commence l'heure des pros week-end.
00:20 Bonjour, Félicité.
00:21 - Bonjour, Eliott. Bonjour à tous.
00:23 La France bouleversée après ce terrible drame
00:25 survenu à Arras.
00:27 Un hommage à la victime, Dominique Bernard,
00:29 qui a été victimisée ce matin.
00:31 Le rendez-vous est donné à 11h, place des Héros à Arras,
00:34 près de la cité scolaire où l'enseignant de 57 ans
00:36 a été tué vendredi.
00:38 Demain, le retour en classe se fera sous le signe
00:40 de la solidarité pour tous les professeurs,
00:42 tous les habitants scolaires et tous les établissements scolaires
00:44 et tous les rectorats observeront une minute de silence à 14h.
00:47 C'est ce qu'a annoncé Gabriel Attal,
00:49 le ministre de l'Éducation, lors d'un discours prononcé
00:51 à l'occasion de la remise du prix Samuel Paty hier.
00:54 Dans l'actualité internationale, l'armée israélienne
00:57 a renouvelé hier son ordre aux Palestiniens du nord
00:59 de la bande de Gaza d'évacuer leurs maisons
01:02 en annonçant l'imminence d'une offensive terrestre.
01:05 Selon l'ONU, 1 million des 2,2 millions d'habitants
01:08 ont déjà été déplacés.
01:10 Merci, félicité. On se retrouve à 9h30
01:12 pour un nouveau point sur l'information.
01:14 On a énormément de choses à traiter ce matin,
01:16 mais je voulais qu'on commence avec une séquence
01:19 qui témoigne du climat de peur qui règne en France,
01:23 conséquence directe de la menace terroriste
01:26 qui a été élevée à son maximum sur notre territoire
01:29 depuis vendredi soir.
01:31 Vous avez le Louvre, le château de Versailles
01:34 qui ont été évacués. Regardez les images en urgence.
01:38 À droite, on est au musée du Louvre.
01:40 Ce sont 15 000 personnes qui ont été évacuées
01:42 avec des scènes qu'on a pu découvrir sur les réseaux sociaux
01:45 où les gens étaient à peur et partaient vraiment en courant.
01:49 Et puis à gauche, également le château de Versailles,
01:52 là aussi des milliers de personnes qui ont été évacuées.
01:55 Voyez le sujet de Dunia Tengour et on en parle juste après.
01:58 Des scènes de confusion, des mouvements de foule
02:05 et des milliers de visiteurs interloqués.
02:07 Samedi matin, le musée du Louvre a dû fermer ses portes
02:10 et évacuer ses visiteurs pour des raisons de sécurité
02:13 après avoir reçu un message écrit faisant état d'un risque
02:16 pour le musée et pour ses visiteurs.
02:19 Quelques heures plus tard, c'est au tour du château de Versailles
02:22 d'être évacué en raison d'une alerte à la bombe.
02:25 En fin d'après-midi, les voyageurs présents à la gare de Lyon
02:33 ont quant à eux dû être évacués en raison d'un objet abandonné.
02:37 Ces incidents interviennent alors que la France est en alerte maximale.
02:41 7 000 soldats de l'opération Sentinelle vont être déployés
02:45 dans l'ensemble du territoire et ce, jusqu'à nouvel ordre.
02:50 On va entendre les réactions des touristes présents au Louvre.
02:55 Soudain, certaines personnes se sont mises à courir
03:00 et d'autres ont paniqué.
03:02 Il y a même eu des gens qui sont sortis en pleurant.
03:05 Je trouve que ce n'est pas normal qu'ils ne nous préviennent pas,
03:08 au moins nous dire la raison de l'évacuation.
03:10 Ils sèment juste la panique.
03:12 À midi et demi, ils ont dit que pour des raisons de sécurité,
03:15 nous devions sortir.
03:17 Et tout le monde est sorti du musée.
03:20 Tout le monde était très en colère et agacé.
03:22 Je pense donc qu'il s'agit d'une alarme.
03:24 Je ne sais pas si c'est pour des raisons de sécurité.
03:27 Je me tourne vers vous, Gabriel,
03:30 parce qu'on est quand même assez stupéfaits de cette situation.
03:34 Ce sont des mesures de sécurité.
03:36 Encore une fois, ça s'est passé plutôt dans le calme
03:38 pour le château de Versailles,
03:40 mais les images qu'on a pu découvrir,
03:42 notamment sur les réseaux sociaux et le Louvre,
03:44 laissent perplexe en quelque sorte.
03:46 De fait, vous imaginez l'effet que ça a pu produire
03:51 sur les nombreux touristes qui étaient encore là hier,
03:54 pour le rayonnement de notre pays,
03:56 le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est très mauvais.
03:58 Mais cela en dit long sur la prise d'otages
04:01 dont nous sommes l'objet, en réalité.
04:03 Puisque si à chaque fois qu'il y a une alerte à la bombe,
04:06 tout s'arrête de vivre et tous les lieux doivent être évacués,
04:09 je vous rappelle qu'il y a des matchs à venir extrêmement importants,
04:13 comment la France va-t-elle continuer à venir ?
04:16 Alors c'est vrai que moi je suis néophyte en matière de renseignement
04:20 et j'essaie comme tout un chacun de comprendre.
04:23 Je m'étonne que ces alertes à la bombe puissent perdurer
04:26 sans qu'on sache qui en est l'auteur
04:28 et sans que les auteurs, semble-t-il,
04:30 aient des sanctions suffisamment fortes
04:32 pour que ce soit dissuasif pour la suite.
04:35 Toutes les écoles de France ne peuvent pas s'arrêter
04:37 à la première alerte à la bombe.
04:39 Vous voyez, c'est quand même un sujet
04:41 qui intéresse tout le monde.
04:43 - Vous êtes quand même un peu...
04:44 Excusez-moi parce que rien ne nous dit
04:46 qu'il n'y a pas en ce moment des tas de policiers,
04:48 d'officiers de renseignement en train de les chercher.
04:52 C'est peut-être une utilisation extensive du principe de précaution.
04:56 Peut-être que là on évacue, si vous voulez,
04:59 avec un niveau de certitude plus léger que dans d'autres cas
05:03 parce qu'il y a un climat.
05:05 Bon, si vous voulez, je comprends ce que vous dites
05:08 mais moi, je me demande si vous voulez,
05:11 l'organisation des JO de tout ça là-dedans
05:13 me paraît, excusez-moi, futile.
05:15 - Ah bon ?
05:16 - Oui, je suis nabrée de le dire.
05:17 - Ah bon, c'est futile l'organisation des Jeux Olympiques
05:19 avec des millions de visiteurs ?
05:21 Mais il faut arrêter de relativiser tout,
05:23 excusez-moi, Elisabeth.
05:24 - L'idée qu'on va organiser des Jeux Olympiques...
05:26 - Il y a des millions de Français,
05:29 de touristes, pardon, qui vont venir
05:31 pendant les Jeux Olympiques.
05:32 - C'est absurde.
05:33 - Il y a une cérémonie d'ouverture,
05:35 alors c'est dans 10 mois, on ne connaît pas le contexte,
05:37 avec une cérémonie d'ouverture historique.
05:40 C'est du jamais vu ce qui va se passer
05:41 puisque ce sera à l'extérieur.
05:42 Et encore une fois, il y aura des millions de personnes à Paris.
05:45 - Oui, ce que je voulais dire, je me suis mal exprimé,
05:47 c'est que c'était dingue d'organiser ces grands événements maintenant,
05:50 la fan zone à la Concorde.
05:51 - Mais on va vivre, on ne va pas s'arrêter de vivre.
05:53 - A contrario, on ne va pas donner raison
05:55 à cette poignée de fous qui, finalement,
05:58 veulent nous terroriser, c'est bien le terme.
06:00 Ensuite, j'ai entendu...
06:01 - Vous avez raison, je pensais ça avant.
06:03 - J'ai entendu ce matin un reportage
06:05 sur le quart final Nouvelle-Zélande-Irlande
06:08 de touristes irlandais notamment,
06:10 qui étaient très rassurés par un dispositif
06:12 de sécurité très important.
06:14 Moi, je défends l'action pour eux,
06:16 non pas en tant que supporteur politique,
06:19 mais du ministre de l'Intérieur, du préfet de police,
06:21 les choses sont plutôt bien faites.
06:22 Et comme je me promène beaucoup sur les réseaux sociaux
06:24 avec discernement, je vois dans quel état
06:27 sont un certain nombre de pays dans le monde
06:29 où vous avez comme ça des manifestations
06:32 de sympathie au terrorisme qui ont lieu
06:34 de manière contemporaine.
06:35 - On va en parler, évidemment.
06:36 - On va en parler, mais je trouve que comparaison
06:38 nous permet de replacer, si j'ose dire,
06:40 l'église au milieu du village et de considérer
06:42 que nous faisons attention.
06:44 Après, il y a la question du terrorisme,
06:46 mais j'imagine que, et d'Arras,
06:47 j'imagine qu'on va en parler.
06:48 - Bien sûr, c'est simplement là qu'on est face
06:50 à des vitrines de notre pays.
06:53 Le château de Versailles qui a reçu Charles III,
06:56 je le rappelle, au début du mois.
07:00 On est au Louvre, c'est des monuments qui sont...
07:03 - Vous n'avez pas parlé de la gare de Lyon,
07:05 ce qui m'étonne quand même.
07:06 - La gare de Lyon, on l'a mis dans le sujet, Raphaël.
07:09 - Malheureusement, c'est une surprise.
07:11 - C'est une préoccupation supplémentaire.
07:13 - Dans le contexte, c'est tout sauf une surprise.
07:15 Et heureusement que finalement, on prend le soin
07:20 d'évacuer ces lieux compte tenu du niveau d'alerte du pays.
07:23 Après, on peut le déplorer, on peut le déplorer
07:25 pour l'image de la France, mais on se focalise
07:27 sur la France, mais tous les pays d'Europe
07:29 aujourd'hui sont confrontés à la même angoisse.
07:33 - Même en Australie, en Nouvelle-Zélande.
07:36 - Mais l'inquiétude est relativement impactée par exemple.
07:39 - Pardonnez-moi, je ne suis pas sûr qu'il y ait la même menace
07:41 aux Pays-Bas.
07:42 - Personne qui a menacé à se tuer sur une place publique.
07:43 - Essayons de s'écouter, mais je ne suis pas sûr
07:45 qu'il y ait la même menace aux Pays-Bas qu'en France.
07:47 - On peut relativiser le regard des espaces en Suède.
07:50 - Je ne relativise pas mes regards des espaces en Suède.
07:52 Il y a un certain nombre de pays, si vous voulez,
07:54 que je sois plus nuancé en Europe,
07:56 qui sont confrontés à exactement le même niveau de menace
07:59 et à la même angoisse collective.
08:01 - Très bien. Permettez-moi de vous poser juste une question.
08:04 Vous avez déjà vu la même journée,
08:07 le Louvre et le château de Versailles évacués en urgence ?
08:10 - Non mais je ne dis pas ça. Malheureusement...
08:13 - Vous avez raison, Elliot, le risque c'est surtout
08:16 que ça devienne une arme utilisée par des oseaux.
08:19 Et c'est pour ça que j'espère que les services de sécurité
08:22 sont capables de discerner où vont l'aide dans les jours
08:24 qui viennent des alertes sérieuses.
08:26 - Et on en aura sans doute.
08:28 - Vous savez très bien qu'il n'y a rien de plus simple
08:30 que de passer un coup de fil.
08:32 Donc évidemment, si vous voulez, ça va faire des émules
08:34 pendant quelques jours. Et je pense que c'est ça qui est important.
08:36 C'est qu'il y a le discernement maintenant.
08:38 Vous avez l'air qu'on ait appliqué le principe de précaution
08:41 pour le Louvre et Versailles. Imaginez !
08:43 N'importe quoi avec tous ces...
08:45 - C'est pas le contraire. Je vous dis simplement que c'est un climat...
08:48 - Que l'on évacue, c'est normal.
08:50 Évidemment, quand il y a une alerte à la bombe dans un lieu public...
08:53 - Ce qui est normal, c'est qu'on soit dans cette situation.
08:55 - Mais merci !
08:57 - Réveillez-vous !
08:59 - L'une des conséquences de ce genre d'alerte,
09:01 c'est qu'aujourd'hui, les services de renseignement,
09:03 la police, aujourd'hui, vont être complètement saturés
09:07 d'enquêtes probablement inutiles,
09:09 mais qui sont malgré tout nécessaires
09:11 pour essayer de remonter auprès de ces personnes
09:13 qui, peut-être de manière coordonnée et stratégique,
09:16 font tout pour ankyloser l'appareil d'État.
09:19 - Je pense qu'il faut quand même, dans une période comme celle-ci,
09:21 on en a déjà connu, faire preuve de cohésion.
09:24 C'est-à-dire que la police fait son travail,
09:27 oui, ce n'est pas très rassurant,
09:29 mais il faut, pour lutter contre les vraies menaces,
09:32 que le pays, au-delà de ces divisions,
09:34 puisse faire preuve d'un minimum de cohésion.
09:36 - Mais pardonnez-moi, vraiment, François,
09:38 évidemment, et l'idée n'est pas de polémiquer
09:41 autour des services de renseignement, de la police,
09:43 si c'est bien ou non,
09:45 c'est simplement qu'il faut aussi prendre un tout petit peu de hauteur,
09:47 un peu de recul, et de se dire, attendez, on est en France.
09:50 On est en train d'évacuer les monuments les plus visités.
09:53 On a nos écoles qui vont être surveillées comme jamais à partir de lundi.
09:57 On a les établissements de la communauté juive
10:00 qui vont être surveillés comme jamais depuis le début de la semaine.
10:04 Pourquoi ?
10:06 - Pourquoi ?
10:08 - Les raisons à vous exiger.
10:10 - Mais pardon, ce n'est pas sur ce plateau qu'on a nié le "pourquoi" à Eliot.
10:16 - Je vous dis simplement que c'est une situation qui est inquiétante.
10:22 - Eh bien, il y a un terrorisme planétaire djihadiste
10:25 qui veut, si vous voulez, détruire l'Occident pour aller vite,
10:28 et qui se manifeste dans diverses situations de mille façons.
10:33 Et ce que je vous dis encore une fois, c'est qu'il y a derrière des sympathisants.
10:37 Probablement, les gens qui téléphonent ne sont pas les mêmes
10:39 que ceux qui prennent les armes,
10:41 mais c'est des gens qui ont envie de contribuer
10:43 à la belle et grande cause du djihadisme planétaire.
10:46 Voilà pourquoi. C'est ça la vérité.
10:49 - Et probablement qu'on est à la lumière de situations encore plus tendues.
10:52 C'est-à-dire que dès que vous allez avoir l'attaque au sol qui est imminente,
10:55 le lot d'images fausses et vraies va intervenir,
10:59 et la montée en tension entre les gens qui sont des djihadistes confirmés
11:02 et des gens qui sont des djihadistes qui décompensent,
11:05 plus les manifestations de soutien, bien sûr, à la cause palestinienne...
11:09 - Et de haine des Juifs.
11:11 - Et de haine des Juifs, c'est-à-dire que, par exemple,
11:13 le CAQ explicitement en Allemagne va se développer, il faut le savoir.
11:16 - Mais est-ce qu'on peut parler de l'éléphant au milieu du couloir
11:19 que personne n'avait évoqué ?
11:21 C'est-à-dire que pourquoi un certain nombre de pays européens
11:25 se retrouvent confrontés à la même situation ?
11:28 Parce qu'une politique migratoire débridée, échevelée, sans contrôle,
11:33 est devenue le cheval de Troie de l'importation de ces terroristes.
11:37 - Mais vous nous disiez que c'est un option, le niais.
11:39 - Oui, c'est bien, on y vient.
11:41 - On y vient, justement.
11:43 - Mais ça mérite d'être dit, parce que tout le monde ne le dit pas.
11:45 - Parlons à présent... - Mais c'est pas vous, Alix.
11:47 - Oui, c'est vrai. - Parlons justement de cet impasse migratoire.
11:50 Et à travers le drame qui a touché Arras,
11:54 vous avez titré dans le journal du dimanche ce matin
11:56 "La barbarie sans fin".
11:58 Et c'est vrai qu'entre Samuel Paty et, vendredi, Arras, Dominique Bernard,
12:06 finalement, on nous avait promis d'un avant et d'un après Samuel Paty,
12:09 il n'en est rien.
12:10 - Vous pouviez commencer à charlier Hebdo.
12:12 - Il n'en est rien. - Moi, même, m'érange.
12:14 - Ce qui est terrifiant dans Dominique Bernard, c'est la répétition.
12:18 Et ce qui s'est passé, vous pouvez coller ce qui s'est passé pour Samuel Paty
12:22 à ce qui s'est passé pour Dominique Bernard.
12:24 C'est ça qui est terrifiant.
12:25 Ça se passe dans une école, c'est un professeur qui est visé,
12:28 c'est un Tchétchène qui va attaquer.
12:31 Et alors là, moi, je voudrais qu'on s'arrête un instant sur la famille.
12:35 Puisque depuis 2014, cette famille n'avait plus lieu d'être en France,
12:40 en quelque sorte.
12:41 Il fallait qu'ils rentrent en Russie, puisqu'ils étaient en Russie,
12:46 pratiquer le salafisme, mais pas en France.
12:49 Et c'est depuis 2014.
12:51 - Depuis 2008. - Exact.
12:54 - Et 2008, ils sont déjà déboutés.
12:57 - Vous avez entièrement raison, et c'est ce qu'on découvre ce matin.
13:00 - Il faut lire ce récit, ce parcours, parce que c'est absolument glaçant,
13:04 c'est pas seulement l'impuissance, parce qu'on va parler de l'impuissance,
13:08 de l'impossible, mais en fait, on concourt à fabriquer en permanence
13:12 entre impuissance, renoncement...
13:14 - Au financement. Il a été à l'école de la République, ce garçon,
13:18 que je sache.
13:19 - C'est ce serpent administratif.
13:22 Je vous invite à lire dans le JDD ce récit-là.
13:26 On l'a concocté sur une minute avec Clotilde Payet.
13:29 Mais allez-y, lisez, parce que je vous assure, c'est une folie.
13:33 Clotilde Payet.
13:36 C'est en 2008 que la famille Mogouchkov quitte la Russie
13:39 pour s'installer en France.
13:40 Un bras de fer administratif s'engage alors entre les autorités et la famille.
13:44 Presque une dizaine de recours a été déposé depuis 2008.
13:48 Leur demande d'asile, refusée une première fois en 2008,
13:51 est à nouveau déboutée deux ans plus tard par la Cour nationale du droit d'asile.
13:55 Conséquence, un OQTF en 2011 et un deuxième en 2013.
14:00 Finalement, c'est en 2014 que leur rapatriement est organisé par Moscou.
14:04 La décision est dès lors vivement contestée par plusieurs associations et organisations politiques.
14:09 Leur mobilisation paie.
14:11 Le cabinet du ministère de l'Intérieur de l'époque annule leur rapatriement.
14:14 Dans un communiqué, le PCF se félicite de cette décision.
14:18 Les communistes-rénais se réjouissent de la prompte mobilisation des associations
14:22 qui a su faire reculer la préfecture d'Ille-et-Vilaine et libérer la famille Mogouchkov.
14:27 Décision prise sous la gouvernance d'Emmanuel Valls,
14:29 qui s'est justifiée en expliquant qu'il n'avait pas eu à agir personnellement dans ce dossier.
14:34 Emmanuel Valls qui était allé un peu plus loin, voilà ce qu'il dit.
14:37 Elle ne faisait l'objet d'aucun signalement particulier en parlant de la famille
14:40 et ne représentait aucun élément de trouble à l'ordre public.
14:43 Mais aujourd'hui, il souhaite un durcissement de la loi sur l'expulsion des étrangers.
14:48 C'est très intéressant parce qu'on voit qu'en fait, dans notre accueil,
14:52 à aucun moment on se demande si ces gens ont une quelconque chance
14:56 de s'acclimater à nos valeurs, de s'acculturer à nos valeurs.
15:00 Parce que la différence avec Samuel Paty, c'est qu'il n'y avait pas de menace explicite,
15:05 si vous voulez, sur le professeur Dominique Bernard.
15:08 Et donc, si vous voulez, je ne suis pas sûre, si vous voulez, le droit a été appliqué.
15:12 C'est le droit qui est fou.
15:14 C'est-à-dire qu'on laisse entrer des gens, ce garçon va à l'école de la République,
15:17 il bénéficie d'allocs, on les finance.
15:19 On finance, si vous voulez, des gens, des familles, ou grandissent de futurs tueurs.
15:24 Et franchement, il me semble que dans tout le parcours de ces gens,
15:28 il y a des gens qui ont dû se rendre compte qu'ils n'étaient absolument pas intégrés à quoi que ce soit.
15:32 Le père tabassait sa femme, il a été expulsé.
15:37 Enfin bon, si vous voulez, on est quand même, on tend la joue gauche en permanence, on en redemande.
15:43 – Moi je ne suis pas tout à fait d'accord avec Yvette Lévy en disant que,
15:47 depuis Charlie et maintenant, c'est la même chose.
15:49 C'est-à-dire qu'il y a une montée en puissance du phénomène terroriste.
15:51 Et il faut quand même noter que maintenant, c'est devenu une sorte de sport,
15:55 de la part des terroristes, d'aller tuer des professeurs dans des…
15:58 – Donc c'est pire, c'est ça que vous voulez dire ?
16:00 – Oui, c'est pire.
16:01 Donc c'est pire, ça veut dire qu'il y a deux phénomènes.
16:04 Il y a la politique, est-ce qu'on doit durcir les conditions d'accueil ?
16:08 Et il y a le phénomène…
16:09 – Je parlais de la politique, je ne parlais pas du terrorisme.
16:11 – Ce n'est pas mignon.
16:12 – Non, non, mais je voulais juste dire qu'il n'y a jamais d'avant-après.
16:15 – On voit poindre qu'il y a cette espèce de bureaucratie,
16:18 où les dossiers se perdent, etc.
16:21 Donc si on prend les chiffres qui ont été communiqués,
16:24 il y a 5 000 finalement fichés S, dont 500 ultra dangereux,
16:29 c'est les chiffres que j'ai entendus ce matin.
16:31 Et en ce qui concerne les ressorts français…
16:33 – Ce n'est pas du tout ces chiffres.
16:34 – Non, non, non, c'est 5 200 dangereux.
16:36 – C'est 12 000.
16:37 – Alors je prends les chiffres qui ont été cités par un de vos confrères
16:41 ce matin avant que je vienne.
16:42 Et là-dessus, il y a 80…
16:43 – Sur notre antenne ?
16:44 – Non, pas sur votre antenne, mais il y a une autre place.
16:46 – Faites confiance à notre antenne à ce moment-là.
16:48 – Oui, mais je lui fais confiance.
16:49 – Parce que je peux même vous donner le chiffre
16:51 qui avait été dévoilé la semaine dernière par le Figaro,
16:55 c'est 5 372 personnes fichées radicalisées,
17:00 qui sont susceptibles du jour au lendemain…
17:01 – Radicalisées, pardon, oui, ça c'est vrai.
17:02 – Qui sont susceptibles du jour au lendemain de devenir des…
17:05 – Oui, alors, dont 500 sur lesquels les services de renseignement considèrent…
17:09 Non mais est-ce qu'on peut…
17:10 – C'est pas les…
17:11 – Après vous… Laissez-moi juste terminer une phrase.
17:13 Bon, 500 dont les services de renseignement pensent qu'il faut les expulser tout de suite.
17:17 Sur les communautés issues de la Russie, il y en a 80 qui sont très radicalisées,
17:23 dont 30 dont les services de renseignement souhaitent qu'ils soient expulsés maintenant.
17:27 Et donc je pense qu'à un moment donné, il faut que nous puissions…
17:31 Et donc 30 dont la demande d'expulsion était formulée à la Russie.
17:36 Mais le problème, c'est que c'est pas simplement…
17:38 Mais oui, mais le problème, c'est pas simplement que nous demandions à la Russie leur accueil,
17:42 c'est que la Russie l'accepte.
17:44 Donc moi, ce que je dis, c'est que…
17:46 – Non, je vous arrête tout de suite.
17:47 – Vous m'arrêtez ?
17:48 – Non mais, non, mais, excusez-moi, vous avez perdu tout le monde avec l'issue.
17:50 – Vous pouvez contester les chiffres, mais le reste…
17:52 – François, là où c'est extrêmement intéressant, c'est que justement,
17:55 s'agissant de cette famille, en 2014, la France obtient ce fameux laissé-passer consulaire de la Russie.
18:01 – Oui, bien sûr.
18:02 – Et…
18:03 – Mais ça nous a pas échappé qu'il y ait eu un problème à cette époque-là.
18:06 – Non, mais, mais c'est…
18:07 – Oui, mais le problème, la famille est placée en crâ, l'avion est prêt, le vol est prêt,
18:11 et finalement, alors qu'on est…
18:13 – C'est des assos !
18:14 – … à l'ultime bout des démarches, il y a eu 15 000 recours, 15 000 fois…
18:18 – La salle de cabinet, l'analyse de l'intérieur, qui a fait en sorte…
18:21 – Qui cède aux associations.
18:22 – C'est-à-dire qu'il y a aussi un problème français, au-delà même de…
18:26 – Je l'ai dit en ouverture de mon prénom.
18:28 – Mais laissez terminer les gens, François, s'il vous plaît.
18:30 – J'ai dit qu'il fallait monter en vigilance et ne pas parler…
18:32 – Non, mais, non, mais, allez.
18:33 – Le problème des laissés-passés consulaires, c'est que…
18:35 – Pas qu'il y ait le problème, on dirait tout le monde, c'est ça, c'est un discernement.
18:38 – En tout cas, aujourd'hui, vous évoquez un certain nombre de personnes
18:41 qui sont radicalisées, dont on sait qu'ils peuvent basculer du jour au lendemain,
18:46 oui, leur expulsion, elle est nécessaire, et on devrait même s'asseoir sur un certain nombre de précautions.
18:50 – Et non, mais ça, comment on fait quand les pays ne les prennent pas ?
18:53 Moi, je suis d'accord avec tout ce que vous dites sur le France.
18:56 – Ça suffit, mais le problème, c'est même quand les pays les prennent, on ne les renvoie pas.
18:59 – De quoi vous gouvernez ?
19:00 – Mais, François, trop de discernement, trop de discernement, c'est de la lâcheté à la fin.
19:04 – Écoutez, certains vous répondraient, on ne ferait pas ce qu'il s'est passé en 2014, voilà.
19:08 On n'aurait pas de circulaire Valls.
19:10 – Il y a des yaka-faucons qui me disent comment on fait.
19:13 – Bien sûr, et c'est pour ça que vous êtes à un 65 %.
19:15 – Dans la réponse de Manuel Valls, c'est qu'il dit, alors que la famille a été frappée deux fois d'OQTF,
19:19 nous sommes d'accord, il dit, oui, il n'y avait pas de signe particulier pour qu'on les renvoie chez eux.
19:26 Pardon, ils avaient deux OQTF, donc il faut quoi de plus ?
19:29 – Ils n'ont même pas leur propre service, vous avez raison.
19:31 – C'est complètement délirant.
19:33 On aimait des OQTF, mais on considère qu'on n'a pas à les exécuter.
19:37 Moi, je trouve sa réponse extrêmement…
19:39 – Mais ils ont cédé à un chantage.
19:41 – Il y a une solution qu'on donne à un certain nombre d'experts et de politiques aujourd'hui
19:45 qui aurait fait que, ce ne serait pas retrouvé dans cette situation,
19:48 c'est si les OQTF avaient été étudiés ailleurs que sur le sol national.
19:53 On sait très bien qu'une fois que les OQTF, pardon, les demandes d'asile,
19:57 on sait très bien qu'une fois que les personnes sont chez nous,
20:01 nous sommes psychologiquement, politiquement, juridiquement incapables de les renvoyer chez eux.
20:05 Donc, il ne faut plus laisser rentrer…
20:07 – Non mais là, Gabriel, en plus, il y avait un chantage des bonnes associations gentilles,
20:12 et évidemment, c'est à cause de ça que le cabinet de Val-Pas-de-Caen…
20:15 – C'est vrai, c'est vrai.
20:17 – Oui, mais enfin, est-ce que le ministère était…
20:19 – Non, pas du tout.
20:21 – Mais personne ne vous dit ça.
20:23 – On a reçu et entendu des députés du Rassemblement national dire
20:27 "on veut une audition du ministre de l'Intérieur en urgence la semaine prochaine"
20:31 qui nous explique la faille qu'il y a pu avoir dans les services de renseignement.
20:36 Je ne suis pas sûr que ce soit une faille dans les renseignements,
20:38 et je ne suis pas sûr que ce soit intéressant d'auditionner la semaine prochaine le ministre de l'Intérieur.
20:42 – Peut-être celui de la justice ?
20:44 – Une enquête parlementaire, où vous prenez ce cas-là,
20:48 vous en faites un cas d'école sur la faille de notre politique migratoire.
20:52 Vous dites "on va revenir point par point".
20:54 Les personnes qui se sont félicitées, le communiqué par exemple du PCF,
20:58 qu'ils viennent devant les députés, qu'ils répondent à toutes les questions.
21:02 – Ils sont parlementaires, ils sont interpellés.
21:04 – Mais non, c'est un communiqué d'une antenne locale du Parti communiste français.
21:10 Donc qu'ils viennent, que les associations qui ont soutenu cette famille en 2014…
21:14 J'invite les téléspectateurs, il y a un reportage de France 3 régions
21:18 qui date justement de cette période-là.
21:20 Allez le voir, allez le voir.
21:22 Donc que toutes ces personnes qui ont participé,
21:25 qui ont concuru à ce que cette famille reste en France,
21:27 et bien évidemment Emmanuel Valls et ses consorts,
21:29 et bien qu'ils viennent et qu'ils répondent.
21:31 – Vous avez raison, mais la vraie question, Eliott,
21:33 parce que moi ce que je voulais dire tout à l'heure,
21:35 c'est qu'on nous dit à chaque fois "rien ne sera plus comme avant"
21:37 et que tout est toujours comme avant.
21:39 Et la vraie question c'est de savoir si tous ces gens,
21:42 qui à l'époque ont eu leur grand dame, et moi j'ai des amis qui m'ont dit
21:46 "oui moi ça m'est arrivé de défendre, de me battre contre l'expulsion de gens
21:51 et c'est des gens très gentils, ils ne voulaient pas du terrorisme"
21:54 et est-ce que parmi ces gens, ils vont être réellement déciés ?
21:57 Est-ce que demain, ils vont recommencer avec leur discours débile,
22:01 immigrationniste gentillet, que tout est merveilleux
22:04 et qu'il suffit d'accueillir les gens et que tout va bien aller ?
22:08 Ou est-ce qu'ils vont prendre conscience ?
22:10 Eh bien moi, malheureusement, si vous voulez, je suis tellement habituée
22:13 à ce que les yeux se referment après s'être ouverts
22:15 que je crains que de nouveau, il n'y ait pas de sursaut.
22:19 C'est pour ça que je dis tout à l'heure, j'avais l'air de ne rien dire,
22:22 d'être dans les grands principes. Je pense que le consensus politique...
22:25 Allez-y François !
22:28 Allez-y, mais pas du tout !
22:31 Les portes sont toujours ouvertes, mais vous êtes le bienvenu pour rester.
22:34 Je dis simplement que, de toute bonne foi, il y a un certain nombre d'associations
22:38 qui pouvaient considérer que le risque, parce que tout le monde n'a pas
22:41 votre niveau de vigilance, n'est-ce pas, que le risque n'était pas constitué.
22:45 Quand on voit la répétition, et là où je ne suis pas Elisabeth Lévy,
22:48 la montée crescendo dans la menace, il faut que le consensus change
22:52 sur un certain nombre de facteurs de risque.
22:55 Il ne faut pas parler en général, comme vous le faites, par un migrant chez nous.
22:58 Parce que ça, pour le coup...
22:59 Personne ne dit ça.
23:00 Si, c'est ce que Madame a dit.
23:01 Personne ne dit pas un migrant chez nous.
23:03 C'est inopérant, il faut parler en particulier.
23:05 Et par exemple, qu'il y ait des risques particuliers liés,
23:07 c'est quand même la deuxième fois qu'un Tchétchène radicalisé...
23:09 Personne n'a dit ça sur le plateau.
23:11 D'accord, mais écoutez, vous êtes...
23:12 Vous voyez bien qu'on fait venir des familles qui ne s'acclimatent pas à nos valeurs.
23:15 Vous le voyez bien quand même.
23:17 Il y a quand même pas besoin de vous le démontrer point par point.
23:22 Ça se voit à l'œil nu.
23:23 Si vous voulez faire le procès de gens qui ne sont pas là, faites-le.
23:26 Mais en l'occurrence, je dis des choses et vous écoutez à côté.
23:28 Je n'y peux rien.
23:29 La publicité, on revient dans un instant.
23:31 Je ne vois pas qu'il y a de procès de personnes.
23:34 Le procès de qui, François Calfon ?
23:37 Le procès de la gauche et des gens qui ne sont pas sur votre ligne.
23:40 Voilà la réalité de ce qui est en train de se passer.
23:42 Mais déjà, ça ne veut rien dire.
23:43 Mais si, c'est ce que vous êtes en train de faire.
23:44 Ceux qui ne sont pas sur ma ligne, ça ne veut rien dire.
23:46 Vous répondez à des gens qui sont faux, qui sont faux, c'est malhonnête, François Calfon.
23:51 Donc ne dites pas ça.
23:53 Mais ce n'est pas grave.
23:54 Si, c'est grave, parce que ce que vous dites est faux.
23:56 Dans un premier temps.
23:57 Et ensuite, lorsqu'il y a deux OQTF qui sont prononcés avant 2014
24:00 et qu'on nous explique qu'il n'y avait aucun signalement
24:03 qui nous permettait que cette famille quitte le territoire,
24:06 je pense que les téléspectateurs peuvent se faire un avis.
24:09 J'invite juste les téléspectateurs à se faire un avis.
24:11 Voilà. OK ?
24:12 La publicité, on revient dans un instant.
24:14 On écoutera Gérald Darmanin, Alain Finkielkraut
24:16 et on parlera de la peur également sur les écoles.
24:19 9h30 sur CNews.
24:24 On poursuit l'heure des pro-week-end.
24:26 D'abord, le point sur l'information avec Félicité Kindocky.
24:28 Rebonjour, Félicité.
24:29 Rebonjour, Eliott. Bonjour à tous.
24:31 La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna,
24:34 est arrivée à Tel Aviv hier soir pour exprimer la solidarité
24:37 de la France à Israël, une semaine jour pour jour
24:40 après des attaques terroristes sans précédent
24:42 perpétrées par le groupe islamiste palestinien Hamas.
24:45 Elle rencontre aujourd'hui les familles françaises
24:47 restées sans nouvelles de leurs proches.
24:49 Des alertes à la bombe inquiétantes
24:51 depuis les attaques terroristes du Hamas en Israël.
24:53 La France vit dans la crainte d'attentats.
24:56 Hier, le musée du Louvre et le château de Versailles
24:58 ont été évacués et ont fermé leurs portes après des alertes.
25:01 En ces deux lieux, des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux
25:04 ont montré des visiteurs sortant des salles
25:06 au son de sirènes d'alarme dans une ambiance visiblement fébrile.
25:09 Et dans ce contexte international tendu,
25:12 189 actes antisémites ont été comptabilisés
25:15 sur le territoire français depuis l'attaque d'Israël
25:18 par le Hamas samedi dernier.
25:19 Hier, lors d'une conférence de presse
25:21 sur les mesures sécuritaires prises en France,
25:23 Gérald Darmanin a demandé l'expulsion
25:25 des étrangers considérés comme dangereux.
25:29 On poursuit la discussion autour de ce drame
25:32 qui a touché une nouvelle fois l'éducation nationale,
25:35 la France en général,
25:37 et de revenir sur ce flou administratif,
25:41 cet impasse migratoire et la famille Mogouchkov
25:45 qui n'aurait jamais dû être sur notre territoire
25:47 depuis 2014 officiellement.
25:49 Mais avant, il y a eu tout un cheminement.
25:52 En 2008, ils sont arrivés,
25:55 ils demandent le droit d'asile qui est refusé.
25:58 Cette demande de droit d'asile, elle est refusée en 2008.
26:01 Il y a un recours, la Cour nationale du droit d'asile
26:04 déboute cette demande en 2010.
26:07 Et puis il y a d'autres recours qui se produisent,
26:09 j'imagine qu'on va le voir.
26:10 D'autres demandes.
26:11 D'autres demandes, est-ce qu'on les voit
26:13 à l'antenne de demandes en régie
26:15 pour qu'on suive exactement, 2008 donc, 2010.
26:19 Et ensuite, en 2011, première obligation
26:22 de quitter le territoire.
26:24 2013, deuxième obligation de quitter le territoire français.
26:29 Et en 2014, vous avez l'organisation du rapatriement.
26:33 Et c'est là que les associations
26:35 et que notamment le Parti communiste français
26:38 se mobilisent du côté de Rennes
26:40 pour qu'il reste.
26:42 Et c'est validé par le cabinet du ministère de l'Intérieur.
26:45 A l'époque, c'est Manuel Valls en 2014.
26:47 J'ai une proposition parce qu'on ouvre la cité de Villers-Cotterêts,
26:50 on n'a qu'à changer le sens du mot "obligation".
26:52 Parce que c'est tellement ridicule,
26:54 ces obligations de quitter le territoire français,
26:57 qui d'ailleurs, dans la réalité, sont ensuite des invitations.
27:00 Donc, disons qu'obligation ne veut plus dire ça.
27:03 Et que ça veut dire, si vous voulez bien,
27:05 pardon, s'il vous plaît, auriez-vous l'obligence d'eux ?
27:08 Et voilà, c'est vraiment...
27:10 On se sent ridicule collectivement, non ?
27:12 - Mais dès le départ, si je me permets,
27:14 parce que cette famille arrive en 2008.
27:16 Mais ils fuient la Russie
27:19 parce qu'ils ont du mal à vivre leur salafisme en Russie.
27:23 Donc nous, en revanche, on n'a aucun problème.
27:28 Oui, je suis bien d'accord.
27:29 Mais le fait est que c'est bien pour ça qu'ils quittent la Russie.
27:32 Et nous, on n'a aucun problème à accueillir une famille de salafistes
27:35 et qui est considérée comme telle.
27:37 - Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
27:40 a tenu un point presse hier
27:42 pour faire le point sur la menace terroriste.
27:44 Et il est revenu évidemment sur ce drame,
27:47 avec de nouvelles mesures,
27:49 puisque désormais, il veut expressément
27:52 expulser tous les fichiers S jugés dangereux.
27:57 - J'ai demandé de retirer systématiquement
28:01 les titres de séjour des personnes
28:03 qui sont dans ce fichier FSPRT
28:05 et qui appellent à une menace,
28:07 évidemment, pour notre pays.
28:10 Beaucoup sont en procédure auprès des tribunaux.
28:15 Sans doute faut-il, une nouvelle fois,
28:18 repasser l'intégralité des personnes,
28:20 quel que soit leur statut,
28:22 protection asilaire, titre de séjour,
28:24 ou quel que soit, évidemment, leur âge,
28:26 puisque nous constatons aussi le rajeunissement
28:28 extrêmement important des personnes qui sont radicalisées
28:31 et qui, parfois, correspondent à d'autres protections,
28:34 notamment des protections judiciaires, vous le savez.
28:36 La ligne de fermeté est donc extrêmement claire.
28:39 Identification partout sur le territoire national
28:41 de ceux qui sont dangereux.
28:43 Retrait systématique du titre de séjour
28:45 pour ceux qui sont étrangers.
28:47 Expulsion systématique de tous étrangers
28:49 qui sont, en effet, considérés comme dangereux
28:52 par les services de renseignement.
28:54 - La question que je me pose,
28:56 et je me tourne vers vous, Gabriel,
28:58 pourquoi maintenant ?
28:59 Pourquoi seulement maintenant ?
29:00 - Le problème, c'est que ce qu'on lit en creux,
29:02 c'est que jusqu'à présent, on n'avait pas jugé nécessaire
29:04 d'expulser les gens, les fichesses.
29:07 Vous voyez, c'est profondément inquiétant,
29:10 de la même façon qu'on découvre
29:12 que les OQTF ne sont pas faites pour être exécutées.
29:16 Ce ne sont pas des obligations.
29:17 Elisabeth Lévy l'a dit tout à fait, justement, tout de suite.
29:20 Donc c'est vrai que c'est désolant.
29:22 Et ce qu'il dit en creux dans ses explications,
29:24 et il y en a beaucoup qui sont en procédure,
29:26 c'est qu'on va mettre ces gens-là,
29:28 si on y arrive, pour certains,
29:30 en centre de rétention administrative,
29:33 et puis en centre de rétention administrative,
29:35 ils vont rencontrer des associations comme la CIMAD,
29:38 qui a son bureau dans les centres de rétention administrative,
29:40 il faut savoir, qui vont les aider
29:42 à faire en sorte de jamais être expulsés.
29:46 Donc quand Gérald Darmanin dit
29:47 qu'il n'y a pas eu de faille dans le renseignement,
29:49 je ne sais pas s'il n'y a pas eu de faille dans le renseignement,
29:50 mais en revanche, ce qui est certain,
29:51 c'est qu'il y a eu une faille,
29:53 et quand je dis une faille, c'est un gouffre
29:55 dans le fonctionnement général de notre administration,
29:58 qui n'est même pas capable d'appliquer la loi.
30:00 On veut changer la loi,
30:01 on n'est même pas capable d'appliquer celle que l'on a
30:03 sur le simple point, par exemple, d'exécution des OQTF.
30:07 Je pense que c'est 40% du compte,
30:09 les étrangers aujourd'hui, le compte en sieu,
30:12 tous ces recours, etc., c'est au moins 40%
30:14 de l'activité des tribunaux administratifs.
30:17 Mais juste une question, François,
30:19 peut-être vous pourrez y répondre.
30:20 Moi, je suis quand même inquiète
30:21 sur ce qu'il a dit sur les âges,
30:23 parce que je n'ai pas compris clairement
30:24 qu'on allait expulser,
30:26 il y a la protection judiciaire de l'enfant,
30:28 donc j'ai bien compris,
30:29 quand on aura des petits terroristes en puissance
30:31 de moins de 15 ans, on va quand même se les garder.
30:33 – Alors, déjà sur ce dossier, si ça nous intéresse,
30:36 répondant à une pression sociale et politique,
30:39 il parle des OQTF, mais pardon de le dire,
30:42 l'assaillant était sur écoute de la DGSI,
30:45 avant même de parler d'expulsion, pardon,
30:47 mais il eut fallu que celui-ci soit appréhendé.
30:51 Ils ont dit qu'il était sur écoute,
30:52 mais il ne montrait pas, il était ultra dangereux,
30:55 mais il ne montrait pas de passage à l'acte.
30:56 Donc déjà, il y a un premier problème sur cette famille,
30:59 avant même de parler d'expulsion du territoire national,
31:02 sur pourquoi cette personne n'avait pas été mise hors d'état de nuire.
31:07 – Parce que c'est la loi ?
31:08 – Non, c'est pas la loi.
31:09 – Vous ne pouvez pas arrêter quelqu'un
31:10 qui n'a pas encore permis d'infraction ?
31:12 – Enfin, je veux dire, le deuxième sujet,
31:15 c'est celui des OQTF, et moi je m'inscris totalement en faux
31:19 de ce que vous avez dit, des gens incriminés
31:22 sur des faits de terrorisme, je ne connais pas une association
31:25 qui demande qu'ils soient maintenus sur le territoire français,
31:27 c'est la première chose.
31:28 Enfin, le troisième élément, on en a discuté,
31:30 on s'est un peu emportés, c'est que je nous invite au discernement,
31:33 c'est-à-dire qu'à un moment donné, il faut d'abord traiter,
31:36 et je peux être d'accord, je n'ai pas les cas d'espèce,
31:40 je ne suis pas membre de la DGSI, toutes les personnes dangereuses
31:43 et resserrer les boulons pour parler simplement.
31:46 Et ça, je crois qu'il peut y avoir, au-delà de quelques militants,
31:49 mais alors je ne sais pas qui ils sont,
31:51 il peut y avoir un consensus national pour comprendre
31:53 que le niveau de menace qui est mondial, mais qui s'applique à la France,
31:58 doit être resserré.
31:59 Le dernier élément, on en parlera peut-être tout à l'heure,
32:02 c'est malheureux, mais il va falloir mettre des portiques
32:04 à l'entrée des écoles, les sécuriser.
32:06 Moi, j'étais contre cette vision de l'école,
32:08 mais il faut aussi, mais moi, je ne pense pas que ce soit la solution,
32:11 j'ai parlé de toute la chaîne,
32:13 il faut aussi que nous protégeons d'avant-temps.
32:15 Il nous reste très peu de temps.
32:16 Juste une petite remarque, vous dites qu'il n'y a pas une association
32:20 qui viendrait défendre des personnes.
32:23 Le problème, c'est que quand vous avez des responsables politiques
32:26 et des associations qui n'arrivent même pas à qualifier de terrorisme le Hamas,
32:30 oui, mais en fait, on en est là.
32:31 Et donc, ces associations, elles n'ont pas la même manière
32:34 de discerner ce qu'est un terroriste, un islamiste,
32:37 de quelqu'un de plus commun.
32:40 Et je pense que 80 à 90 % des Français,
32:43 et on a fait toujours ces sondages-là,
32:46 est-ce que les Français veulent que les OQTF soient exécutés ?
32:50 90 % des Français.
32:52 Alors, je ne sais pas qui voudrait ne pas exécuter une obligation de pépé les corses.
32:57 Alain Finkielkraut.
32:59 Il expliquait justement ce que vous étiez en train de dire hier.
33:03 Écoutez-le.
33:05 Tous les nouveaux arrivants ne sont pas très loin sans le faut
33:11 des djihadistes ou des antisémites.
33:16 Mais ils s'englissent suffisamment parmi eux pour semer la terreur.
33:24 Et les Cours suprêmes européennes,
33:30 ainsi que les associations humanitaires, pardon,
33:36 nous désarment, s'emploient à nous désarmer devant ce phénomène.
33:42 Et il faut le constater, l'antiracisme aujourd'hui
33:48 n'est plus rien d'autre que l'alibi éthique
33:52 du déménagement et de l'ensauvagement du monde.
33:56 Tout a été dit par Alain Finkielkraut avant son...
34:00 On peut peut-être ajouter quelque chose.
34:03 Alain Finkielkraut nous explique que les associations humanitaires nous désarment.
34:08 Mais nous nous armons pour qu'elles nous désarment.
34:12 On finance la CIMAD, on a délégué à la CIMAD le soin de prendre en charge
34:17 notamment les étrangers qui arrivent en France.
34:21 On finance dans chaque fois qu'on cultive.
34:24 On finance toujours davantage la CIMAD.
34:27 Pour terminer sur ce sujet-là, il faut en urgence qu'il y ait une enquête parlementaire
34:32 et que toutes les personnes qui gèrent ces dossiers puissent répondre.
34:36 Qu'on revienne point par point sur la famille...
34:40 - Il faut que ça aboutisse quand même, Eliott, à un changement radical.
34:44 Du droit ! - Evidemment !
34:46 - Le problème quand même est là.
34:48 On voit bien, s'il vous plaît, qu'on existe.
34:50 - Il ne nous reste même pas 10 minutes.
34:52 - Soyons précis, je pose une question.
34:54 Est-ce que la CIMAD a été mise une seule fois en cause
34:59 sur le fait qu'elle ait protégé un terroriste ou quelqu'un qui est dans la mouvance terroriste ?
35:04 - Je vous pose la question parce que moi je n'ai pas entendu ça.
35:06 - Des gens qui n'avaient rien à faire ici, pas sur des terroristes.
35:09 - C'est autre chose. - Mais qu'elle protège des gens...
35:11 - Ce n'est pas la même chose. - Excusez-moi, mais...
35:13 - On n'a rien. - On va cussoter.
35:15 - Parce que sinon on avance.
35:17 - Je veux rajouter un tout petit truc sur Gérald Darmanin
35:19 qui est, je trouve, un tout petit peu une forme de schizophrénie au gouvernement.
35:22 - C'est moi finalement qui vais partir.
35:24 - Je ne vous laisse pas là-dessus.
35:26 - C'est vrai qu'il dit qu'il faut une nouvelle loi.
35:28 Il a expliqué ça hier pour durcir la situation.
35:31 Mais je vous rappelle que sa nouvelle loi, elle est censée prévoir
35:34 la régularisation dans les métiers en tension.
35:37 Donc tout le monde convient.
35:39 Parce que là aussi je vais dire qu'il y a quand même un consensus, me semble-t-il,
35:42 que, même si tout le monde ne le dit pas de cette façon-là,
35:44 que l'immigration est une forme de cheval de trois, c'est ce que disait Alain Finkielkraut.
35:47 - Non, tout le monde ne convient pas. - Non, à vous de chanter comment ?
35:50 - Moi je ne conviens pas.
35:52 Je pense que les gens qui vous font à manger dans les restaurants
35:55 ne sont pas des terroristes en puissance, madame Cousine.
35:57 - Est-ce que vous avez lu ce qui s'est passé ?
35:59 - Non, c'est pas tout le monde.
36:01 - Est-ce que vous avez vu, François, je ne vous le dis plus,
36:04 à Lampedusa, il y a des gens qui ont poussé des hurlements de joie
36:09 et de hala-wagbar et de tout ce que vous voulez en apprenant les nouvelles de Gaza.
36:13 Pas des bombardements, des éventrements et des pogroms anti-juifs.
36:17 Ces gens, un jour, vont se retrouver chez nous.
36:20 Ils travailleront dans des restaurants et dans dix ans,
36:22 quelqu'un va nous dire "regardez, ils travaillent".
36:24 Donc pourquoi vous voulez prendre ce risque ?
36:27 - Parce que moi, au nom de quelques fous,
36:31 et il faut les expulser, je ne vais pas faire en sorte
36:36 que des gens qui viennent là, qui travaillent,
36:39 qui ont des fiches de paye et qui se sont intégrés
36:42 ne puissent pas être régularisés.
36:44 - Mais c'est pas le sujet.
36:46 - Vous êtes idéologiquement contre l'immigration.
36:48 - Avancez, avancez.
36:50 - Le précaution, c'est pas rien.
36:52 - Parlons d'Aras et de l'école de manière générale.
36:55 - Franchement, c'est pas sympa.
36:57 - Demain, un moment d'union et de recueillement dans les écoles,
37:00 a énoncé Gabriel Attal.
37:02 Je le disais lundi, sous haute sécurité,
37:05 puisque vous avez 500 établissements qui vont faire l'objet
37:08 d'une surveillance renforcée.
37:10 Vous avez 1000 personnes qui sont membres de la prévention
37:13 et de sécurité du ministère, qui vont être déployées dans les écoles.
37:17 Hier, il y avait le prix Samuel Paty.
37:21 C'est un prix qui est remis, qui récompense à plusieurs classes
37:24 des projets innovants en matière de liberté d'expression
37:27 et de citoyenneté.
37:29 C'est très intéressant, parce que vous allez écouter
37:32 Gabriel Attal et Elisabeth Borne, c'est le même discours
37:35 qu'il y a 3 ans. Écoutons ça.
37:37 Mais oui, vous soufflez, mais c'est ça qui est...
37:39 - Le souffle de rage.
37:41 - Aujourd'hui, notre coeur saigne à nouveau.
37:44 Nos plaies sont vives. Nous avons mal.
37:48 Mais cette douleur et ces plaies ne doivent pas nous tétaniser.
37:51 Jamais. L'école ne se laissera pas terroriser.
37:55 Sous aucun prétexte. Dès lundi, nous continuerons
37:58 à être dans l'action, dans le mouvement.
38:00 Nous continuerons à ne pas nous contenter de questions,
38:02 mais à apporter des réponses.
38:04 Nous continuerons à ne plus nous satisfaire de paroles
38:06 et à être dans l'action. Soyons dans l'action.
38:09 Pour l'école.
38:10 - La haine se nourrit de l'ignorance.
38:12 Et quand un enseignant est attaqué,
38:15 ce n'est pas seulement la République qui est visée,
38:18 c'est son avenir qui est menacé.
38:21 Mesdames et messieurs, on n'enseigne pas dans l'angoisse.
38:25 On n'apprend pas la peur au ventre.
38:28 Alors, nous ne cèderons rien à la violence.
38:32 Nous lui ferons face et nous la combattrons.
38:35 - Ce ne sont malheureusement que des mots.
38:37 Je pense que les professeurs n'en peuvent plus.
38:40 J'entendais quelqu'un dire qu'ils sont usés.
38:42 Mais ils sont usants aussi. Ils sont usants et usés.
38:45 Parce qu'il y a 50% des professeurs qui s'autocensurent aujourd'hui.
38:48 - Nous ne cèderons plus. Et nous cédons tout le temps.
38:51 - Dans l'actualité également.
38:53 Mais c'est toujours lié.
38:55 Et c'est ce qui participe à ce climat de peur.
38:58 Il y avait une nouvelle manifestation interdite hier.
39:01 Une manifestation sauvage à la place de la République.
39:04 Et ces gens desservent la mobilisation que certains pourraient avoir
39:08 pour la paix au Proche-Orient,
39:11 pour la population gazaouie en souffrance,
39:15 pour les enfants, pour les familles.
39:17 Dans ces manifestations, qu'est-ce qu'on entend ?
39:19 On entend des Israëls terroristes.
39:22 On a jeudi dernier des personnes qui faisaient des saluts nazis
39:25 à la place de la République.
39:27 Et hier encore, dans cette manifestation sauvage,
39:30 vous allez entendre policiers assassins,
39:33 alors que ces mêmes policiers, 24 heures plus tôt,
39:36 en 4 minutes, intervenaient pour appréhender un terroriste
39:39 dans une école et pour sauver des gens.
39:42 24 heures plus tard, on entend policiers assassins regarder la séquence.
39:45 Police, police, assassin !
40:14 Police, police, assassin !
40:19 - Gabrielle Cluzel, vous m'avez perturbée aujourd'hui.
40:24 - Oui, ce qui me frappe, c'est évidemment,
40:27 on a entendu aussi d'autres choses vendredi,
40:30 on me l'a raconté, je n'y étais pas,
40:33 mais beaucoup plus directement, l'anti-juive,
40:36 et on en entendra encore.
40:38 Ce qui me frappe, c'est que je sens déjà,
40:40 j'ai entendu plusieurs responsables politiques,
40:42 le basculement dans l'opinion.
40:44 Les gens ont oublié que les images de la semaine dernière
40:47 ne sont pas des images de guerre.
40:49 Ce sont des images de pogroms,
40:51 ce sont des images de nazisme, il faut bien le dire,
40:54 des personnes éventrées,
40:56 une volonté, si vous voulez, de terrifier, de chosifier,
41:00 et que face à cela, Israël n'a en réalité pas le choix
41:03 de ne pas répliquer.
41:05 Or, déjà, j'entends qu'il faut appeler les deux parties à la raison,
41:09 qu'il faut que les Israéliens...
41:11 Oui, les Israéliens vont certainement...
41:13 C'est la seule armée au monde, je crois,
41:15 qui demande aux civils d'évacuer les territoires
41:18 qu'elle va occuper.
41:20 - Restons sur les manifestations et sur les civils.
41:23 - Non, mais ça va aller ensemble.
41:25 - D'ailleurs, le ministre de l'Intérieur...
41:27 - Je sais, tout est lié.
41:29 - Le ministre de l'Intérieur ne parle plus
41:31 de manifestations pro-palestinienne,
41:33 il parle de manifestations pro-Hamas.
41:35 - Oui, très bien dit, d'ailleurs.
41:37 - Bravo.
41:38 - Là encore, je pense qu'à un moment donné,
41:40 on est dans une crise internationale
41:42 et maintenant, on est sous une menace d'urgence d'attentat.
41:45 Donc, l'invocation de troubles manifestes à l'ordre public
41:48 pour interdire les manifestations ne me semble pas délirant.
41:51 Ça, c'est la première chose.
41:53 La deuxième chose, parce qu'on est toujours
41:55 en train de faire du catastrophisme en France,
41:57 on aime ça, quand on regarde ce qui se passe
41:59 en Angleterre ou à Berlin, je trouve que le niveau
42:02 d'ordre public et le niveau de contrôle
42:04 de l'importation du conflit en France
42:06 par les autorités est plutôt bien encadré.
42:09 Ceci étant, ben oui, parce que je pense
42:11 qu'il n'y a pas 50 000 personnes pour...
42:13 - Oui, oui, c'est vrai, on en dit...
42:15 - 50 000 personnes, comme dans les rues de Londres,
42:17 ou des étoiles de David sur les portes des maisons.
42:19 - Là, d'ailleurs, l'étoile de David...
42:21 - En même temps, je ne suis pas...
42:22 - Vous avez raison, vous avez raison.
42:23 - Voilà, je ne suis pas dans le pas de vague.
42:25 - Oui, mais vous avez un "Salut, nazi", par exemple,
42:27 qui passe de la République.
42:28 - D'accord, mais à chaque fois, on veut toujours taper.
42:30 - Taper quoi ? Mais non, non, inversement.
42:32 - Regardez, ça, c'est à Berlin.
42:34 C'est une avocate...
42:35 - Je parle pas avec vous.
42:36 - Avocate... S'il vous plaît.
42:38 Juste, je le dis au téléspectateur,
42:40 parce qu'il se demande ce qui se passe
42:42 lorsqu'il voit cette image.
42:44 Je l'avais noté, si je ne m'abuse,
42:46 mais c'est Brooke Goldstein,
42:48 qui est une avocate qui a signalé qu'à Berlin,
42:52 il y avait donc des...
42:54 Les foyers juifs sont marqués par des ennemis
42:56 des juifs pro-hamas.
42:58 Plusieurs incidents de ce type ont été signalés
43:00 du jour au lendemain, en Allemagne, en 2023.
43:03 - Honnêtement, on nous glace le dos au égard à l'histoire.
43:05 - Bien sûr.
43:06 - On est passé du noir et blanc à la couleur,
43:08 mais c'est les mêmes étoiles de David,
43:10 dans la même ville qu'est Berlin.
43:12 Et pourtant, moi, je ne veux pas minimiser les choses,
43:14 comme ça, vous passerez la parole.
43:16 Il y a eu autant d'actes, enfin, de signalements
43:18 d'antisémites, 130 en une semaine,
43:21 qu'en 6 mois, en 2022.
43:23 Donc la menace, bien sûr,
43:25 et l'assimilation d'Israël aux juifs,
43:27 est bien présente en France.
43:29 - Gabriel.
43:30 - Non, moi, je veux bien qu'on dise qu'en France,
43:32 c'est la phrase de Talleyrand, quand je me...
43:34 - Je me console.
43:35 - Je me désole, quand je me compare, je me console.
43:37 Néanmoins, la situation est dramatique.
43:39 Et c'est quand même en France
43:41 qu'un professeur vient d'être assassiné
43:43 au cri d'Allac-Barre.
43:45 Ce qu'on voit, c'est que...
43:47 Et c'est pour ça que ce conflit nous touche
43:49 au premier chef, au-delà des otages français,
43:51 aussi, qui sont...
43:53 - Vous avez raison de les citer.
43:54 - ...détenus là-bas, je crois qu'il y en a 15.
43:56 Il y a l'importation de ce conflit sur notre sol
43:59 qui se matérialise par ces manifestations,
44:01 manifestations qui avaient été interdites.
44:03 Donc, là aussi, ça en dit long sur l'impuissance,
44:06 quand même, dans notre pays,
44:07 de juguler ces manifestations avec des cris,
44:10 et vous avez raison de le souligner,
44:12 qui ne sont pas des cris pro-Palestine
44:14 ou de défense des petits enfants palestiniens
44:17 qui pourraient souffrir de ces attaques,
44:19 qui sont vraiment des cris extrêmement choquants.
44:23 Et cette étoile de David sur une porte en Allemagne,
44:26 éminemment symbolique, je remarque qu'elle ne fait pas réagir grand monde.
44:29 C'est comme s'il y avait toute une partie,
44:32 une immense partie de nos inquiets à l'actuel
44:34 qui était sidérée.
44:35 - C'est terminé.
44:36 - C'est proprement scandaleux.
44:37 - Je vous remercie.
44:38 - C'est plus que scandaleux, c'est glaçant.
44:40 - C'est oui.
44:41 On avait énormément de choses à traiter et à voir,
44:45 mais bon, après, c'est toujours la même chose.
44:48 - C'est la même question.
44:49 - C'est un thème que vous avez décidé de résister.
44:52 Cette faillite administrative
44:56 autour de la question migratoire.
44:58 Pour l'instant, c'est Le Grand Rendez-Vous.
44:59 Georges Bensoussan est l'invité du Grand Rendez-Vous,
45:02 invité CNews Europe 1, Les Echos.
45:04 On se retrouve ce soir à 20h.
45:05 [Musique]