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Alerte aux punaises de lit, septembre mois le plus chaud jamais enregistré, le livre sur le business de Sarkozy.... Les informés du vendredi 29 septembre 2023

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00:00 ...
00:06 -20h, 21h, France Info, les informés.
00:09 Jean-François Aquilli, Bérangère Bonte.
00:12 -Bonsoir à tous. On est ensemble jusqu'à 21h
00:14 à la radio et à la télé.
00:16 -Bonsoir, Bérangère.
00:17 -Les punaises de lit font la une des informés ce soir,
00:21 signalés dans les cinémas, les bibliothèques, les trains.
00:24 La ville de Paris demande à l'Etat des assises
00:26 de la lutte contre les nuisibles
00:28 pour un début de psychose qui inquiète à 10 mois
00:31 des Jeux olympiques.
00:32 -On ne va pas revenir au prix d'avant,
00:35 l'aveu de Bruno Le Maire,
00:37 alors que l'inflation reste élevée.
00:39 Les Français doivent-ils s'habituer
00:41 à l'idée d'une crise qui va durer ?
00:44 -Nous parlerons aussi météo et climat.
00:46 Ils ne l'avaient jamais fait aussi chaud en septembre,
00:49 selon Météo France.
00:50 A-t-on vraiment pris la mesure de la situation ?
00:53 -Sarko, le parrain, le livre-enquête
00:56 que vont signer Etienne Girard, ici présent, sur ce plateau,
01:00 et Laurent Valdivier, édité au Seuil,
01:02 parution aujourd'hui,
01:04 un livre qui raconte l'autre vie
01:06 de l'ancien président entre business et diplomatie.
01:10 -Et puis, ce soir, outre Etienne Girard,
01:13 pour débattre de tous ces thèmes, Marie-Estelle Pesche,
01:16 rédactrice en chef Société Amarianne,
01:18 et Véronique Reitzult, présidente de Backbone Consulting.
01:21 -Bonsoir.
01:25 -Les punaises de lit n'avaient pas jusqu'ici franchi
01:28 la porte du studio des informés,
01:30 mais signalé dans les cinémas, les bibliothèques, les trains.
01:34 Voilà que la ville de Paris en appelle à l'Etat
01:36 pour organiser notamment des assises
01:39 de la lutte contre les nuisibles,
01:41 comme un début de psychose
01:43 qui inquiète à 10 mois des Jeux olympiques.
01:45 -Il ne manquait plus que ça, la punaise de lit.
01:48 Attention, vous en avez une.
01:50 C'est l'ennemi intérieur parfait,
01:52 le monstre miniature répugnant qui se multiplie à l'infini,
01:56 suceur de sang qui n'est pas une personne,
01:58 peut jaillir à tout instant, quel que soit votre niveau d'hygiène
02:02 et vos revenus, qui peuvent transformer votre vie tranquille
02:05 en un véritable enfer.
02:07 Ce fléau-là est filmé dans un TGV, dans le métro parisien
02:10 ou dans la zone d'attente de l'aéroport de Roissy.
02:13 Voilà Clément Beaune, le ministre des Transports,
02:16 transformé en général, qui convoque les opérateurs
02:19 la semaine prochaine pour coordonner
02:21 une contre-offensive. Cette punaise avait disparu
02:24 dans les années 50, la revoilà,
02:26 au point d'infester un foyer sur 10 ces dernières années.
02:29 De quoi fabriquer un matelas d'angoisse.
02:32 Vous avez évoqué les JO et Anne Hidalgo.
02:35 Il faudra donc inviter ses futures assistes, peut-être,
02:38 à un porte-parole des punaises en question.
02:41 -Bonsoir, Jean-Michel Béranger.
02:43 -Bonsoir.
02:44 -Vous n'êtes pas porte-parole des punaises,
02:47 mais vous êtes entomologiste.
02:49 À l'IHU de Marseille, vous êtes notre expert punaise ce soir.
02:53 Corrigez-moi si je me trompe,
02:55 vous en élevez vous-même dans des insectariums, c'est ça ?
02:59 -Oui, tout à fait. C'est une particularité de l'IHU.
03:02 Ce qui n'est pas courant dans un hôpital,
03:05 c'est qu'on élève des poux, des puces, des tiques, des moustiques,
03:09 et entre autres, des punaises de lit
03:11 depuis plusieurs années.
03:13 -Vous êtes la bonne personne pour nous éclairer.
03:15 Que faut-il savoir, Jean-Michel Béranger,
03:18 pour comprendre pourquoi les insectes se sont répandus
03:21 au point de rendre la situation ingérable ?
03:24 -Ce qu'il faut savoir, déjà,
03:26 c'est que c'est un parasite de l'homme.
03:28 Donc, ils se sont répandus avec l'homme, tout simplement,
03:32 la population mondiale augmentant,
03:34 les moyens de lutte étant moins efficaces
03:36 que dans les années après-guerre, si je puis dire.
03:39 Et tout ce qui est tourisme,
03:41 mouvements de population, commerce international,
03:44 c'est très favorable à la punaise de lit.
03:47 Surtout, suite au Covid,
03:49 les gens ont maintenant repris goût au tourisme, au voyage,
03:53 et donc, tout ça est très favorable à la punaise de lit
03:56 puisqu'elle ne vole pas, elle ne saute pas.
03:58 Elle est domestiquée, c'est-à-dire qu'elle vit avec nous.
04:01 Et donc, c'est nous, nous-mêmes, qui, par nos mœurs,
04:05 si je puis dire, la répandons et continuons à la répandre.
04:08 -Si on en récupère une dans ses bagages en voyage,
04:11 en début d'année, combien il y en a à l'été ?
04:15 -Alors, ça, c'est un chiffre qu'on donne souvent,
04:18 c'est-à-dire qu'une punaise femelle
04:19 que vous rentrez dans votre appartement en janvier,
04:22 si vous ne faites rien en juin, vous en aurez plus de 30 000.
04:26 -D'accord.
04:27 Ca donne une idée.
04:29 Et pour poursuivre la description,
04:31 à quoi ça ressemble et à quoi ressemblent les piqûres ?
04:34 On a vu les images pour ceux qui nous suivent sur le Canal 27,
04:37 mais pour ceux qui nous écoutent à la radio ?
04:40 -Les piqûres, la caractéristique, le cas d'école,
04:42 c'est trois piqûres alignées, trois, quatre piqûres alignées
04:45 ou trois, quatre piqûres groupées sur zone découverte.
04:48 La punaise de lit ne va pas prendre le risque
04:50 de venir sous votre T-shirt pour vous piquer.
04:52 Donc, zone découverte, piqûres alignées.
04:55 Après, la punaise en elle-même, ça ressemble à un petit...
04:59 La taille, vous en avez une...
05:01 Ca, c'est pas une punaise de lit, par contre.
05:04 C'est un cloporte.
05:05 Voilà, c'est la taille d'une lentille, si je puis dire.
05:08 C'est assez sombre lorsque c'est à l'état adulte.
05:11 On la voit très bien.
05:12 Par contre, là, vous avez un stade 1 qui est en train de se gorger.
05:15 -Il faut décrire pour ceux qui nous écoutent à la radio.
05:19 Stade 1. -C'est beaucoup plus difficile à voir.
05:22 -Stade 1, juste en deux mots, pour ceux qui nous écoutent à la radio.
05:25 -Stade 1, c'est un millimètre.
05:26 Un millimètre, c'est quasiment transparent
05:28 et c'est très difficile à voir.
05:29 C'est en fait le premier stade de sortie de l'œuf.
05:32 L'œuf fait à peu près un millimètre.
05:34 La punaise qui va sortir de l'œuf fait à peu près un millimètre aussi.
05:38 -Alors, vous qui êtes un grand spécialiste de la punaise de lit,
05:40 est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui, nous en faisons trop,
05:43 non pas des punaises, mais du batage autour de cette infestation
05:47 ou ça vous semble quand même justifié ?
05:51 -Alors, c'est vrai que depuis deux ans,
05:53 on note une nette augmentation suite au Covid,
05:55 comme je le disais tout à l'heure.
05:57 Après, c'est vrai qu'actuellement, il y a un gros batage.
05:59 Je dirais que les punaises de lit ont surtout infesté
06:01 les réseaux sociaux et les médias.
06:04 C'est vrai qu'on a un très grand batage autour de ces événements,
06:08 alors que les punaises de lit dans les trains,
06:11 les punaises de lit dans les cinémas,
06:12 ça fait des années que l'on en rencontre,
06:15 que l'on lutte contre, donc c'est connu, ce n'est pas nouveau.
06:18 Alors, peut-être que la quantité a augmenté, ça, c'est sûr.
06:22 Il suffit de discuter.
06:23 Moi, je discute couramment avec des collègues
06:25 qui font des insectisations
06:27 ou les sociétés qui font de la détection canine.
06:30 C'est sûr que leur activité, ces deux dernières années notamment,
06:33 a nettement augmenté.
06:35 -Et en deux mots, l'inquiétude quand on parle des Jeux olympiques,
06:38 vous la partagez, vous ?
06:39 On dit qu'au moment de la Coupe du monde en 1998,
06:42 ça a vraiment contribué à propager massivement
06:44 ces punaises de lit en France.
06:45 -Tout à fait, comme je vous le disais,
06:47 la punaise de lit se déplace avec nous
06:48 et tout mouvement de population est très favorable à la punaise de lit.
06:53 Partout où l'homme va, il y aura des punaises de lit.
06:56 Donc, c'est vrai que l'afflux de personnes
06:59 pour les Jeux olympiques, d'étrangers, etc.,
07:02 ça va énormément favoriser, c'est sûr, la punaise de lit.
07:05 -J'en vois qui se gratte autour du plateau.
07:07 On revient dans une minute.
07:09 Le temps de passer par le Fil-info,
07:10 puisqu'il est 20h10.
07:12 -En Alsace, les recherches se poursuivent
07:14 plus de six jours après la disparition de Lina.
07:18 La procureure de Saverne annonce qu'une opération
07:21 coordonnée d'envergure a eu lieu ce matin
07:24 pour tenter de retrouver l'adolescente
07:26 de 15 ans disparue depuis samedi dernier.
07:29 Pas de résultat pour l'instant.
07:31 Peine confirmée en appel pour Alexandre Benalla,
07:33 l'ancien chargé de mission et cop de trois ans d'emprisonnement,
07:37 dont un enferme aménageable sous bracelet électronique,
07:40 dans l'affaire des violences du 1er mai 2018.
07:43 L'ex-proche d'Emmanuel Macron, qui est en outre reconnu
07:46 à nouveau coupable d'avoir frauduleusement
07:49 utilisé ses passeports diplomatiques
07:51 après son licenciement.
07:52 Ses avocats annoncent qu'ils vont se pourvoir en cassation.
07:56 C'est le 18e depuis son arrivée à Matignon.
07:59 Elisabeth Borne sera confrontée dans la soirée
08:01 à l'Assemblée à une nouvelle motion de censure
08:04 déposée hier soir par l'alliance de gauche de la NUP,
08:07 après l'activation par le chef du gouvernement
08:09 du 1er 49.3 de la saison sur la loi de programmation
08:12 des finances publiques.
08:13 Le gouvernement ne court pas grand risque
08:16 puisque dans l'immédiat, les députés et les républicains
08:19 n'ont pas l'intention de voter cette motion.
08:21 Après deux votes de l'Assemblée générale
08:24 du comité international paralympique,
08:26 les sportifs russes et biélorusses ont été autorisés
08:29 à participer aux Jeux paralympiques de 2024,
08:32 dans moins d'un an, à Paris.
08:34 Ils devront disputer les épreuves sous bannière neutre.
08:37 ...
08:39 -France Info.
08:40 ...
08:42 -20h, 21h, les informés.
08:44 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
08:47 -Avec Ecten-Girard, rédacteur en chef
08:49 Société Alexpress, Marie-Estelle Pech,
08:51 Marianne et Véronique Reyssoult,
08:53 présidente de Backbone Consulting.
08:55 Ça donne quoi, Véronique ?
08:57 Notre expert Jean-Michel Bérangier disait
09:00 qu'on en fait trop, mais ça cause de punaise,
09:03 rassurez-moi, quand même.
09:04 -Oui, les punaises ont envahi les réseaux sociaux.
09:07 C'est clair, ça fait partie des sujets les plus discutés.
09:10 Il y avait près de 300 000 messages,
09:12 juste en France, cette semaine, sur ce sujet.
09:15 C'est un sujet international, mais c'est aussi un sujet d'image.
09:18 Il y a évidemment beaucoup de conseils sur comment on fait
09:22 pour s'en débarrasser, comment on fait pour les reconnaître.
09:25 Mais vous avez aussi, sur les forums et les blogs de voyage,
09:29 énormément de questions autour de "est-ce qu'on peut aller
09:32 à Paris sans risque ?" "Est-ce qu'on peut aller à Paris sans risque ?"
09:36 Nous avons lu qu'il y a des punaises de lit,
09:38 qu'il y a des rats, qu'il y a de l'insécurité.
09:41 Donc, l'image de la France et de Paris
09:43 prend une petite claque avec ce sujet.
09:46 -La punaise repoussoire... -Il y a plein de touristes
09:49 qui disent que c'est compliqué.
09:50 Il y a aussi, on voit sur les forums,
09:53 des gens qui disent qu'ils voulaient louer leur logement
09:56 pendant les JO, mais pas pour récupérer un logement.
09:59 On voit bien qu'il y a un petit sujet autour des JO
10:02 et qu'en termes d'images, ça ne donne pas
10:04 une image très positive, d'autant que je vous dis
10:07 que c'est les deux sujets autour de Paris et des JO,
10:10 c'est sécurité et santé, propreté,
10:12 et ils mettent au même niveau deux animaux sympathiques,
10:15 mais pas de la même taille, les rats et les punaises.
10:18 -Marie-Estelle Pech, ça vous inspire quoi,
10:21 ce début de psychose ?
10:22 -On est dans une forme de psychose,
10:24 d'autant plus que, par exemple, dans le métro,
10:27 on voit que c'est une punaise...
10:29 En réalité, ce n'était pas une punaise,
10:31 c'était peut-être un cafard.
10:33 On le voit sur les photos, parce que j'en ai eu,
10:36 comme beaucoup, des punaises chez moi,
10:38 et c'est très difficile à voir, c'est tout petit.
10:41 Les photos que je vois sur les réseaux sociaux,
10:44 ce ne sont pas des punaises que les gens photographient.
10:47 On est dans un certain délire, je dirais.
10:50 On a interviewé, pour Marianne,
10:52 des personnes qui tentent d'éradiquer
10:56 les punaises, et qui nous ont dit
10:58 "Mais nous, on a des gens qui viennent nous voir
11:01 "et qui n'ont pas de punaises."
11:02 On va chez eux, ils n'ont pas de punaises,
11:05 et j'ai eu plein de coups de fil par jour.
11:07 On se précipite chez eux et on voit qu'il n'y a pas de punaises.
11:11 Ce que je dirais aussi, c'est que la problématique
11:14 de la punaise de lits, c'est qu'on la connaît pas très bien,
11:17 et que les gens qui se laissent envahir,
11:20 c'est aussi parfois parce qu'ils réagissent trop lentement.
11:23 Peut-être parce qu'ils confondent la piqûre de la punaise
11:26 avec la piqûre d'un moustique
11:28 ou la piqûre d'une araignée,
11:30 et donc ils vont attendre un petit peu trop longtemps
11:35 pour laver leur linge, leur lit, etc.
11:38 Et donc, comme la punaise se reproduit extrêmement vite,
11:41 ils se laissent envahir.
11:43 Alors que si on prend les choses dès le début,
11:45 en 2-3 jours, c'est terminé.
11:47 Les exemples qu'on entend de gens qui mettent un an
11:50 à se débarrasser de leur punaise de lit,
11:53 dans la majorité des cas, on peut les éradiquer très vite.
11:56 - Etienne Girard, quand la mairie de Paris
11:58 demande à l'État d'organiser des assises
12:01 de la lutte contre les nuisibles,
12:03 est-ce que ça contribue pas aussi à cette psychose
12:06 de façon un peu démesurée ?
12:07 Ou est-ce que vous considérez qu'au contraire,
12:10 ils entendent une inquiétude ?
12:12 - À mon avis, l'idée de la mairie de Paris,
12:14 que je comprends, c'est de surfer, si je puis dire,
12:17 sur un émoi qui a débuté sur les réseaux sociaux,
12:21 causé par effectivement des photographies ou des vidéos
12:25 qui ne représentaient pas toutes des punaises de lit.
12:28 Mais le phénomène, lui, il existe bel et bien,
12:31 et il date pas de ces dernières semaines,
12:34 il date de plusieurs années.
12:36 Ce fléau se répand un peu partout dans Paris,
12:40 et c'est un peu l'occasion, c'était l'occasion,
12:43 aujourd'hui, de saisir l'exécutif.
12:46 Et à ce titre-là, cette tentative-là est réussie,
12:51 puisque Clément Beaune a annoncé une réunion,
12:54 je ne sais pas si ce sera des assises,
12:57 mais en tout cas, une réunion... - Avec des transporteurs.
13:00 - Sur le cas spécifique des transports.
13:03 Mais c'est important de prendre le sujet...
13:05 - C'est de la communication, c'est pour dire,
13:08 "Regardez, on s'en occupe, on va se débarrasser des punaises."
13:12 - D'accord, il y a une partie de communication.
13:14 Une fois que le sujet est sur la table,
13:16 comme il l'est aujourd'hui dans les médias,
13:19 il n'est plus possible de le mettre sous la table,
13:22 si je puis dire, pour parler de... - Sous le matelas.
13:25 - Pour parler de punaises.
13:27 C'est un sujet majeur,
13:28 il ne touche pas spécifiquement ni la France ni Paris,
13:32 il touche absolument toutes les mégalopoles
13:35 où il y a un tourisme de masse.
13:37 C'est important, oui,
13:38 qu'à quelques mois des Jeux olympiques,
13:40 on soit conscient de ça,
13:42 mais il faut dire qu'il y a un événement,
13:44 en ce moment, en France,
13:46 qui s'appelle la Coupe du monde de rugby,
13:48 et qui brasse de nombreuses populations.
13:51 - Les rugbymans sur les réseaux sociaux ?
13:53 - Les rugbymans ne s'en plaignent pas trop.
13:56 C'est pas trop le sujet,
13:57 mais le sujet du tourisme,
13:58 le fait qu'il y ait énormément d'événements,
14:01 ça ne fait qu'amplifier.
14:02 - J'ai une question à vous poser, notre spécialiste.
14:05 - Jean-Michel Béranger.
14:06 - Oui, j'ai Michel Béranger, qui connaissait bien les punaises.
14:10 Impossible d'éprouver la moindre sympathie
14:12 pour ces insectes du jeu ?
14:14 Je fais référence, à Paris,
14:16 les élus qui ont dit, il ne faut pas parler de rats,
14:18 mais de surmulots.
14:19 Est-ce qu'il y aurait un courant de sympathie
14:21 qui pourrait naître à l'endroit des punaises ?
14:24 - Pour moi, oui,
14:25 mais après, je passe pour un extraterrestre.
14:27 - Mais dites-nous !
14:29 - En fait, c'est un des rares parasites de l'homme.
14:32 On n'en a pas beaucoup.
14:33 On a les poux, on a la gale, éventuellement,
14:36 et les punaises de lit.
14:38 Donc, on a très peu de parasites, finalement.
14:40 - Les puces, non ?
14:41 - Ce que vous disiez tout à l'heure,
14:44 c'est vrai que comme on ne la connaît pas bien,
14:46 les gens en ont peur.
14:47 C'est pour ça que je les élève et je les utilise,
14:50 surtout quand je fais des formations,
14:52 pour montrer aux gens que ce n'est pas un super insecte,
14:56 qu'on peut l'écraser avec le doigt
14:58 et qu'on peut très bien s'en débarrasser.
15:00 Et ça les familiarise avec l'insecte en question
15:03 parce qu'on a souvent peur de ceux que l'on ne connaît pas.
15:06 - Vous ne les voyez pas,
15:08 mais les grimaces autour du plateau en disent long.
15:11 Merci beaucoup, Jean-Michel Béranger.
15:13 Merci pour tous ces éclairages.
15:15 On referme les draps, le matelas, tout ça.
15:18 On met tout ça dans un grand sac
15:20 pour tenter de s'en débarrasser.
15:22 C'était important d'en dire quelques mots.
15:24 - Le coucher va être compliqué, ce soir.
15:27 Avec le smartphone. - Inspection.
15:29 - Notre deuxième sujet, c'est l'inflation.
15:31 On en reparle parce que la phrase du jour est signée.
15:34 Écoutez sa réponse.
15:35 "Lorsque Caroline Roux, dans l'émission L'événement sur France 2,
15:39 "lui demande si les prix de l'alimentation
15:42 "se retournent sur le niveau d'avant-crise."
15:44 On va écouter Bruno Le Maire.
15:46 - Je ne pense pas qu'ils retrouveront le prix d'avant-crise.
15:49 Soyons honnêtes.
15:51 En revanche, ils peuvent baisser
15:53 par rapport à ces 19 % que vous avez indiqués.
15:55 C'est mon combat qui m'occupe matin, midi et soir
15:58 avec Olivia Grégoire.
16:00 On ne va pas revenir au prix d'avant,
16:02 mais il faut que les prix augmentent moins vite.
16:05 - Les 19,9 %, c'était la hausse des prix alimentaires...
16:08 - Sur deux ans.
16:09 - Le fait est que du côté de l'alimentation,
16:12 ça se calme. Mais cette phrase, "on ne retrouvera pas
16:15 "les prix d'avant-crise", il veut dire quoi ?
16:17 - Ce qu'il veut dire, c'est les prix d'avant,
16:20 ceux du bon vieux temps, quand vous faisiez vos courses
16:23 sans être étrier avec votre caddie à la sortie.
16:26 Voilà comment, en quelques mots, le ministre de l'Economie
16:30 a douché tout espoir de voir les prix baisser
16:32 et revenir à la normale.
16:34 Il y a eu, sans rentrer trop dans le détail,
16:37 les prix d'avant qui allaient mieux,
16:39 puis à la rentrée, les cartables et les crayons
16:42 coûtaient très cher, donc c'était 5 000 produits
16:44 qui ne bougeront pas d'ici janvier 2024.
16:47 Là, les prix ont un peu baissé de l'alimentaire,
16:50 mais comme l'énergie reste élevée,
16:52 vous avez une inflation à 4,9 % en septembre,
16:55 ce qui fait beaucoup.
16:56 Donc nos responsables politiques ne peuvent plus trop, au fond,
17:00 nous raconter que les choses vont aller mieux.
17:02 Le gouvernement en est réduit à espérer une sorte d'embellie,
17:06 mais c'est très court.
17:07 Il table sur une hypothèse de croissance à Bercy à 1,4 %
17:11 pour bâtir le budget 2024.
17:13 Les autres hypothèses, nous y reviendrons,
17:15 sont quand même bien inférieures.
17:17 Il y a une question de volontarisme.
17:19 Pour la première réponse, dans la même interview
17:22 au pouvoir d'achat, dit Bruno Le Maire,
17:25 c'est le travail, c'est ce qu'il a martelé.
17:28 Franchement, c'était mieux avant, Mme Rangère.
17:31 -C'était mieux avant, M. Selpech ?
17:33 -Il enfonce des portes ouvertes, Bruno Le Maire.
17:36 C'est évident qu'on ne va pas revenir au prix d'avant.
17:39 De toute façon, tous les ans,
17:41 même hors cet épisode ukrainien
17:43 avec cette inflation très importante,
17:45 de toute façon, on a toujours de l'inflation en France.
17:49 On a toujours +1, +2 % d'inflation.
17:51 Les prix augmentent tous les ans.
17:53 La vraie question, c'est pas de savoir
17:55 si les prix vont continuer à augmenter,
17:58 s'ils vont un peu décélérer.
18:00 On le voit, heureusement, sur le prix des denrées alimentaires.
18:03 La vraie question, c'est celle des salaires.
18:07 Il faut que les salaires suivent, en fait,
18:09 cette inflation, rattrapent l'inflation,
18:12 grignotent l'inflation.
18:13 Ca commence, mais on en est très loin.
18:16 Dans la fonction publique,
18:17 il y a eu des petits gestes de la part du gouvernement
18:20 envers les fonctionnaires,
18:22 mais qui ne rattrapent pas le montant de l'inflation.
18:25 Dans le privé, vous avez beaucoup de gens
18:28 qui désespèrent, effectivement,
18:30 d'obtenir des augmentations.
18:32 Il n'y a que de cette façon-là
18:34 que l'on va pouvoir résorber, petit à petit,
18:37 peut-être d'ici 2025, 2026,
18:39 petit à petit, l'inflation.
18:43 On avait +3 % chez les cadres,
18:46 +5 % chez les ouvriers, en termes d'augmentation de salaire,
18:49 mais ça ne rattrape toujours pas l'inflation.
18:52 -Je reviens. Etienne Girard, le temps du Fil info.
18:55 Il est 20h21. Emmanuel Langlois.
18:57 -Et après un été exceptionnellement chaud,
19:01 la France connaît son mois de septembre le plus chaud
19:04 jamais enregistré, selon Météo France,
19:06 avec une température moyenne de 21,5 degrés,
19:10 encore provisoire, soit au moins 3,5 degrés
19:13 au-dessus des normales des trois précédentes décennies.
19:16 Même constat en Europe, en Allemagne, en Pologne,
19:19 en Suisse et en Autriche.
19:21 Si vous pensez profiter des températures
19:23 qui seront estivales ce week-end pour aller à la plage,
19:26 prudence en Nouvelle-Aquitaine,
19:28 où la baignade est fortement déconseillée
19:31 en raison d'un risque élevé de baïne,
19:33 ces courants dangereux qui entraînent les baigneurs
19:36 vers le large, un conseil dans les Pyrénées-Atlantiques,
19:39 les Landes, la Gironde et la Charente-Maritime,
19:42 c'est ce qu'annonce la préfecture de région.
19:45 Une prime pour attirer de futurs médecins en région parisienne,
19:48 l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France promet
19:51 1 500 euros aux internes en médecine générale
19:54 qui accepteront de faire un de leurs stages
19:56 dans la Grande Couronne parisienne,
19:59 5 départements au total concernés par la désertification médicale.
20:03 Enfin, et aux grandes dames des associations écologistes,
20:06 le gouvernement de Joe Biden annonce la délivrance prochaine
20:10 de permis d'exploitation de pétrole et de gaz
20:12 dans le Golfe du Mexique.
20:14 Le président américain brise une fois de plus sa promesse
20:17 de campagne de ne pas autoriser de nouveaux forages
20:20 d'énergie fossile sur le territoire des Etats-Unis.
20:24 -France Info.
20:25 -20h, 21h,
20:27 les informés.
20:28 Jean-François Ackilly, Bérangère Bonte.
20:31 -On reparle de l'inflation avec Marie-Estelle Pêche,
20:34 De Marianne, Véronique Ressoult de Backbone Consulting,
20:37 Etienne Girard de L'Express.
20:39 Marie-Estelle Pêche parlait des salaires.
20:42 C'est ça, la vraie question.
20:43 Puisque l'inflation, on ne la freinera pas,
20:46 enfin, on ne la reviendra pas en arrière,
20:49 ça se joue maintenant sur la feuille de paie.
20:51 -Evidemment. Juste un chiffre pour illustrer
20:54 ce qu'a expliqué Marie-Estelle.
20:56 En 1990, la baguette, 48 centimes.
20:59 Aujourd'hui, 93 centimes.
21:01 On vit en inflation depuis 40 ans,
21:04 depuis toujours.
21:05 Donc, évidemment que la seule bataille possible
21:08 pour conserver du pouvoir d'achat,
21:10 étant donné que les prix vont continuer à augmenter,
21:13 on peut avoir une décélération,
21:15 c'est que les salaires augmentent.
21:17 D'ailleurs, Emmanuel Macron et Bruno Le Maire
21:20 misent tout dessus, ils misent tout sur le travail.
21:23 Depuis le début du premier quinquennat,
21:25 ça a plutôt marché...
21:27 -La réplique de Bruno Le Maire hier soir.
21:29 -Oui, bien sûr.
21:30 Et ils sont absolument cohérents sur cette idée-là.
21:34 Ça a marché sur les chiffres du chômage.
21:37 Les Français ont plus de travail à l'échelle de la population
21:42 qu'au début du premier quinquennat Macron.
21:45 Sur le terrain du pouvoir d'achat,
21:47 c'est toujours pas ça.
21:49 Il faut bien le reconnaître,
21:50 on n'a pas réussi à dégager des marges
21:53 qui font que, dans le secteur privé,
21:56 il puisse y avoir des augmentations massives.
21:59 Et on a, oui, des gens qui ne sont pas augmentés
22:02 depuis 10, 15, 20 ans,
22:04 et qui subissent des baisses de pouvoir d'achat
22:07 sur ces années-là, qui sont extraordinaires.
22:11 -Le nerf de la guerre est sur les marges pour vous ?
22:14 Les prix des matières premières, ils sont ce qu'ils sont.
22:17 Le contexte international, il est ce qu'il est.
22:20 -Prix du gras.
22:21 Il y a encore du gras, on va dire.
22:24 -Oui, oui, il y a forcément encore un peu de gras,
22:28 et ce gras pourrait être résorbé que,
22:31 d'une seule façon, il faut mener des audits
22:33 sur les marges qui sont menées à chaque échelon.
22:37 On ne va pas bloquer les prix,
22:38 ça n'a pas de sens économiquement.
22:41 En revanche, aller regarder là où on nous dit
22:44 qu'il n'y a pas de marge et où, en fait, oui, il y en a,
22:48 et raisonner les acteurs et leur expliquer
22:51 qu'actionner des leviers potentiels,
22:55 de blocage potentiel, là, oui,
22:58 je pense qu'on a quelques points à aller chercher.
23:01 -Véronique Reilsult,
23:04 les patrons français, en fait, ce sont eux
23:07 auxquels s'adressent souvent les acteurs politiques.
23:10 On leur dit de monter un peu les salaires,
23:12 quelles que soient les branches d'activité.
23:15 -Ce qui avait même valu un hashtag qui montait bien,
23:18 qui était "Bruno demande",
23:20 puisque Bruno demande aux chefs d'entreprise
23:23 de baisser les prix et les marges.
23:26 Bruno demande aux chefs d'entreprise
23:28 d'augmenter les salaires.
23:29 -Il y avait un témoignage,
23:30 "Bruno obtient."
23:32 -Bruno obtient.
23:33 Depuis ce matin, Bruno est convaincu,
23:36 le nouveau hashtag,
23:37 et il est convaincu qu'il n'y aura pas de prix d'avant,
23:40 qu'on ne reviendra pas en arrière.
23:42 Les internautes l'étaient aussi,
23:44 vous avez même des gens qui prennent leur ticket de caisse
23:47 depuis des années avec les mêmes produits,
23:50 et qui comparent.
23:51 C'est assez simple de voir que les prix augmentent
23:54 et que ça a commencé il y a longtemps.
23:56 Le vrai sujet, c'est qu'ils considèrent
23:58 qu'on leur promet une année 2024 qui sera moins dure que 2023,
24:02 et ils sont dans la défiance en disant
24:04 "on promet et on demande", mais ça n'arrive jamais,
24:07 parce que beaucoup ont rappelé que Bruno Le Maire disait
24:11 que la rentrée, l'inflation serait derrière nous.
24:14 Du coup, c'était même mieux, Véronique Relsoul,
24:16 de dire "ça ne va pas aller mieux"
24:18 que "dormez bien, braves gens".
24:20 - Ils disent "très bien", mais on n'avait pas besoin.
24:23 C'est pour ça que Bruno est convaincu
24:25 et que c'était devenu le hashtag,
24:27 en disant "on le savait, mais ça ne résout rien".
24:30 - Je suis d'accord, il y a une forme d'honnêteté.
24:33 Souvenez-vous, au moment du passage à l'euro,
24:36 c'était pour le coup "dormez bien, braves gens",
24:38 on récupérera les prix dans la nouvelle monnaie.
24:41 - Oui, bien sûr, mais l'honnêteté, en ce moment,
24:44 elle ne paye pas plus que ça,
24:46 parce qu'ils le savaient, et ça fait un moment que c'est partagé.
24:49 Leur sujet est les salaires, et sur les salaires,
24:52 comme l'honnêteté est compliquée, parce qu'elle n'est pas sur l'ensemble,
24:56 le chômage a baissé, il y a plus de travail,
24:59 mais c'est souvent des travails plus précaires,
25:01 donc ils ne gagnent pas tant que ça.
25:03 En mettant les deux en parallèle,
25:05 on ne peut pas dire "c'est comme ça, et le travail va résoudre le sujet",
25:10 alors qu'il y a énormément de témoignages de gens
25:12 qui disent "moi, je travaille, mais c'est précaire,
25:15 "je ne suis pas augmentée, c'est qu'à la base,
25:18 "ce n'est pas un emploi complet,
25:20 "ou c'est un emploi avec une rémunération très basse."
25:23 La transparence ne va pas résoudre les choses
25:25 pour que la confiance revienne.
25:27 - Le problème, c'est que Bruno Le Maire, c'est un peu facile,
25:31 parce que quand on renvoie aux entreprises,
25:33 il faut peut-être les mettre autour de la table,
25:36 parler des salaires, et y aller vraiment.
25:39 - C'est ce qui est annoncé.
25:40 - Oui, mais on n'en est pas encore là.
25:43 L'intérêt du gouvernement, c'est pas non plus,
25:45 d'après ce qu'on me dit,
25:47 c'est pas non plus que les salaires augmentent,
25:50 parce qu'ils ont peur d'une surinflation.
25:52 Si les salaires augmentaient trop vite,
25:55 c'est toujours la crainte des économistes,
25:57 on pourrait aller vers encore plus d'inflation.
26:00 Quand on regarde pourquoi il y a cette inflation,
26:03 il y a la guerre en Ukraine,
26:05 mais les entreprises ont pris leur part.
26:08 Il y a eu d'énormes profits au sein des entreprises
26:10 qu'elles ne répercutent pas sur leurs salariés.
26:13 En réalité, les gens les plus impactés,
26:16 les plus confrontés à la crise économique actuelle,
26:19 à cette inflation,
26:20 ce sont les salariés, du privé comme du public.
26:23 Les entreprises ont été relativement protégées,
26:26 on l'entend pas très souvent, je trouve,
26:28 dans ce contexte de crise.
26:30 - Dans un instant, on va parler de climat, de météo
26:33 de ce mois de septembre anormalement chaud.
26:37 - Et très chaud dans tous les cas.
26:39 Ca fait aussi réagir, j'en suis certaine,
26:41 sur les réseaux sociaux.
26:43 Mais on va s'interrompre, il est 20h30,
26:45 c'est l'heure de faire un point complet.
26:48 ...
26:53 - Bonsoir, Edouard Marqué.
26:55 - Bonsoir, Bérangère, à tous.
26:57 Dans l'enquête pour disparition inquiétante
27:00 de l'INA en Alsace, l'opération d'envergure
27:02 menée par les gendarmes depuis ce matin
27:05 a été renvoyée ce soir avec des actes d'investigation.
27:08 On précise la procureure,
27:09 des voitures ont notamment été fouillées
27:12 aujourd'hui dans le secteur de la disparition
27:15 à Pleine, dans le Bahrain.
27:16 Une trentaine de représentants de l'ONU
27:19 pour évaluer la situation dans le Haut-Karabakh.
27:21 Elle aura lieu ce week-end,
27:23 cette mission des Nations unies.
27:25 L'Arménie accuse l'Azerbaïdjan de nettoyage ethnique
27:28 dans cette enclave séparatiste reprise par Bakou.
27:31 L'ONU ne s'est pas rendue
27:33 au sein de la région depuis 30 ans.
27:35 La grève dans les usines automobiles
27:37 risque de s'intensifier.
27:39 Aux Etats-Unis, le principal syndicat
27:41 appelle 7000 salariés supplémentaires
27:43 à rejoindre le mouvement.
27:45 Près de 19 000 ont cessé le travail
27:47 depuis deux semaines.
27:48 Mouvement entamé pour obtenir une hausse des salaires.
27:51 Eux aussi réclament plus d'argent.
27:54 Les syndicats du groupe Fleury-Michon
27:56 appellent les salariés de toutes les usines
27:59 à faire grève ce week-end.
28:00 Le groupe a emploi 2 300 personnes.
28:03 L'inflation reste à un haut niveau,
28:05 4,9 % sur un an, selon l'Insee,
28:08 mais la hausse des prix ralentit
28:10 pour les produits alimentaires, 9,6 %.
28:13 C'est un point et demi de moins
28:15 par rapport au mois d'août.
28:16 Les athlètes russes aux Jeux paralympiques,
28:19 le comité international confirme,
28:21 ce qui était attendu malgré l'invasion de l'Ukraine par Moscou,
28:25 les sportifs pourront bien participer
28:27 aux épreuves individuellement
28:29 et sous bannière neutre.
28:30 Pour les JO, le comité fait savoir
28:32 qu'il se prononcera au moment approprié.
28:35 Moins de 20 ans après les JO d'Athènes,
28:38 justement, le stade olympique construit
28:40 pour les Jeux de 2004 dans la capitale grecque
28:43 menace de s'effondrer.
28:44 Il ferme ses portes avec effet immédiat.
28:46 Le toit de verre de 9 000 tonnes
28:48 risque de tomber car il ne respecte pas les normes
28:51 et n'est pas entretenu.
28:53 Pareil pour le vélodrome, situé juste à côté.
28:55 Nouvelle preuve de ce que certains dénoncent
28:58 comme un stade d'épreuve d'une partie olympique.
29:01 -France Info.
29:02 -20h, 21h, France Info,
29:05 les informés.
29:06 Jean-François Ackilly, Béranger Bon.
29:09 -Avec ce soir, Etienne Girard, rédacteur en chef
29:11 Société Alexpress, Marie-Estelle Pech,
29:14 rédactrice en chef Société Amarianne,
29:16 Véronique Reitzoult, présidente de Backbone Consulting.
29:19 Jean-François, il n'avait jamais fait aussi chaud.
29:22 -Il ne se passe plus un mois
29:24 sans que le climat ne batte des records.
29:26 En France, nous avons connu en 2023 le mois de septembre
29:30 le plus chaud jamais mesuré en France métropolitaine,
29:33 donc chez nous, en France, dans l'Hexagone,
29:35 avec une température moyenne très largement
29:38 au-dessus des normales de la période de 91 à 2020.
29:41 Précisément, le mois a débuté
29:43 par une canicule tardive exceptionnelle.
29:46 Il sera, le mois de septembre,
29:48 entre 3,5 et 3,6 degrés au-dessus des normales
29:51 avec une température moyenne de 21...
29:53 C'est exceptionnel, 21,5 environ.
29:55 Ca va continuer dans les jours qui viennent.
29:58 Lundi, ce sera la journée la plus chaude
30:00 jamais enregistrée pour un mois d'octobre.
30:02 Les records sont battus année après année,
30:05 alors que le climat mondial est devenu
30:07 environ 1,2 degrés plus chaud qu'avant l'ère industrielle.
30:11 Ca y est, c'est parti, ça monte.
30:13 Les climatologues s'accordent à dire
30:15 que la hausse de température a atteint en France
30:18 environ, tenez-vous bien, 1,8 degrés.
30:22 L'été indien est parti
30:24 pour jouer les prolongations,
30:25 et moi, j'ai postulé pour la météo sur France Info.
30:28 -Franchement, c'est une possibilité
30:30 pour une prochaine vie.
30:32 En vous gardant quand même un peu sur les infos.
30:35 Mais s'il vous plaît, Véronique Relsult,
30:37 sur les réseaux sociaux, je me trompe
30:40 ou on voit quand même de moins en moins
30:43 de gens qui se réjouissent ?
30:45 "Ah, chouette, il fait beau, on est en septembre."
30:47 L'inquiétude quand même monte.
30:49 Il a fallu du temps pour ça.
30:51 -Il a fallu du temps. On est toujours plus contents,
30:54 surtout à l'arrivée du week-end,
30:56 mais l'inquiétude monte.
30:57 Il y a un phénomène qui est en train de s'installer,
31:01 il y a les climato-sceptiques qui sont là
31:03 et qui continuent et qui se maintiennent sur le sujet,
31:06 mais on a les j'm'en foutistes,
31:09 ou les aquabonistes, une nouvelle catégorie qui arrive,
31:12 qui ne contestent pas le fait
31:14 qu'il y a un dérèglement climatique,
31:17 qui au quotidien le constatent, mais qui disent
31:20 qu'il n'y a pas grand-chose à faire,
31:22 parce que ce que nous on fait,
31:24 ce n'est qu'une goutte d'eau,
31:26 que dans les autres pays, c'est eux qui devraient bouger.
31:29 -Les aquabonistes, c'est ça ?
31:31 -Oui, les aquabonistes.
31:32 -Ils vont faire des efforts, c'est ça ?
31:35 -Oui, c'est ça.
31:36 Ils ne sont pas indifférents, mais ils sont inquiets,
31:39 mais ils se disent qu'on ne peut pas faire grand-chose,
31:42 donc il faut être fataliste, c'est comme ça,
31:45 on va s'adapter, de toutes les façons.
31:47 Ce n'est pas la même chose que les climato-sceptiques,
31:50 qui ont une autre approche,
31:52 même s'ils ne font rien, mais c'est pas pareil.
31:55 -Etienne Girard, avez-vous, ces derniers temps,
31:58 évolué dans la façon de traiter ça à l'Express ?
32:01 Vous vous souvenez de ces unes qui ont choqué beaucoup de gens ?
32:04 "Merveille, il fait super beau",
32:06 et ce n'est pas une merveille.
32:08 -Bien sûr, on n'a pas évolué ces dernières semaines
32:11 ou ces derniers mois dans la façon de traiter le sujet.
32:15 Il y a deux ans, on a décidé de lancer une rubrique
32:18 "climat spécifique" pour observer le changement climatique
32:22 et les répercussions du changement climatique
32:24 dans tous les éléments de notre vie.
32:27 C'est ça qui me semble important,
32:29 et c'est là où je pense qu'il y a une vraie bataille culturelle
32:32 qui est en train d'être gagnée, mais qui ne l'est pas forcément encore.
32:37 C'est l'idée que le règlement climatique,
32:40 oui, ça peut avoir un impact dans notre vie,
32:42 dans notre vie quotidienne.
32:44 Maintenant, les aquabonistes, je les comprends aussi.
32:47 Je dois dire, ce n'est pas pour justifier
32:50 cette attitude d'apathie,
32:52 mais on vient d'expliquer qu'il y a une inflation galopante,
32:55 qu'il y a un pouvoir de vivre de moins en moins important.
32:59 Évidemment aussi que les réponses, elles ne peuvent pas simplement
33:02 se placer sur le terrain de l'exemplarité individuelle,
33:07 et je comprends, non pas l'aquabonisme...
33:09 Si je le comprends, mais je ne le justifie pas,
33:12 ce que je justifie, c'est une demande de réponse collective,
33:17 pas seulement à l'échelle française,
33:20 mais à l'échelle au moins européenne,
33:22 parce que c'est vrai que si nous, on a beau être exemplaire
33:25 tout seul dans notre coin, ne pas prendre l'avion,
33:28 aller acheter nos aliments au plus près du producteur, etc.,
33:34 effectivement, oui, ça n'aura pas de répercussion.
33:36 - Justement, on est en plein dans ce questionnement,
33:41 puisque on voit bien que toutes ces normes environnementales
33:44 qui sont imposées concernant les logements, etc.,
33:48 pour tenter des économies d'énergie,
33:54 pour que les logements soient davantage aux normes environnementales,
33:59 ça vient se heurter de plein fouet ces derniers temps
34:02 à la crise économique qu'on est en train de vivre,
34:04 et en Europe, on a de plus en plus de voix qui s'élèvent
34:07 pour dire qu'il faut desserrer.
34:09 Donc oui, on a peut-être un mois de septembre qui est très chaud,
34:12 mais en réalité, d'un point de vue politique,
34:13 vous avez un discours qui est complètement à l'inverse
34:15 de ce constat et qui dit qu'il faut desserrer un peu l'étreinte
34:20 sur les contraintes environnementales
34:24 concernant les logements et divers aspects de la vie quotidienne.
34:28 - Vous avez quand même un discours d'annonce gouvernementale
34:31 assez consistant sur comment décarboner le pays,
34:36 comment amener les industries à faire un effort, etc.
34:39 Je vous soumets ce qu'a dit François Gemmene,
34:41 l'auteur du dernier rapport du GEC,
34:42 que nous avions reçu, Bérangère, sur ce plateau récemment.
34:45 Face à cette mécanique implacable, dit-il, du réchauffement du climat,
34:48 on n'a pas encore vraiment pris la mesure
34:50 du caractère profondément structurel du changement climatique,
34:55 notamment le fait que jusqu'à ce que l'on attienne
34:57 la neutralité carbone, les records de chaleur sont battus,
35:00 Véronique Relsult.
35:01 Vous avez la sensation, vous qui sondez les âmes, les cœurs,
35:05 vous avez évoqué ceux qui prennent conscience,
35:07 mais se disent "Tant pis",
35:09 mais est-ce qu'il y a une réelle prise de conscience ?
35:11 Alors ça, c'est l'opinion publique.
35:12 Après, il y a la prise de conscience
35:14 pour la transformation du modèle de société,
35:16 ça, c'est autre chose.
35:16 Oui, il y a une réelle prise de conscience.
35:18 Comme Bérangère disait avant, on se réjouissait quand il faisait beau.
35:20 Là, c'est quand même ça de représenter peut-être 10 % des messages
35:23 où les gens disent "Super, il va faire beau, il fait fort".
35:25 C'est "Zut, il fait beau", quoi.
35:26 Maintenant, ça devient "Zut, il fait beau",
35:28 et ça devient... De toute façon, il va falloir s'y habituer.
35:30 Donc il y a même énormément de messages
35:33 où les gens essaient d'imaginer quelle va être la végétation à partir de maintenant,
35:36 quelles sont les plantes qui vont disparaître,
35:38 quelles sont celles qui vont mieux s'adapter.
35:40 C'est une forme de résignation.
35:43 Et quand je vous parlais d'Aquabony, c'est qu'en fait,
35:45 ils considèrent qu'il va falloir des actions globales,
35:48 mais qu'à titre personnel, il faut juste qu'on arrive à apprendre à vivre ainsi,
35:54 que les choses vont bouger.
35:55 Donc une prise de conscience,
35:56 mais le sentiment que malheureusement,
35:58 on ne pourra pas faire grand-chose à titre individuel certainement,
36:02 voire national.
36:02 - Etienne Girard, je voulais y réagir.
36:04 - Oui, à mon sens, l'acceptabilité des mesures écologiques,
36:09 elle ne peut avoir lieu que si on a le sentiment
36:13 de livrer une part de notre vie d'avant,
36:18 proportionnée à ce que tout le monde va livrer.
36:23 C'est ce qui est important, ce sera la justice,
36:26 telle que ressentie de l'effort de chacun.
36:30 Et c'est ce qui fait déficit à mon sens actuellement.
36:34 C'est ce qui explique la révolte, les gilets jaunes, etc.
36:38 Et c'est l'idée qu'une petite communauté
36:42 va prendre une part trop importante à l'effort sur le climat.
36:46 Et c'est vrai qu'on n'a jamais eu, par exemple,
36:49 d'élections présidentielles centrées sur cette question
36:52 de l'effort climatique et écologique.
36:56 Et on devra, un jour ou l'autre,
36:58 sans doute la prochaine fois en 2027,
37:00 avoir une présidentielle au moins en partie centrée sur cet enjeu.
37:03 - Je crois me souvenir qu'on s'était fait cette remarque
37:06 avant la précédente et en 2022,
37:08 parce qu'on était déjà bien dans les étés caniculaires.
37:11 - On se la fait malheureusement assez souvent.
37:13 A chaque présidentielle, on dit "ce sujet est central
37:16 "et on n'en parle pas".
37:17 Et je crains fort, malheureusement, qu'on verra.
37:20 Ceci dit, sur la prise de conscience,
37:22 j'ai envie de parler de la jeunesse,
37:24 parce qu'il y a une prise de conscience dans la jeunesse.
37:27 On parle de plus en plus d'anxiété climatique, etc.
37:30 On voit qu'il y a un hiatus un peu générationnel
37:32 sur ces sujets-là.
37:33 Tous ces militants qui s'investissent
37:36 dans les associations écologistes, les mouvements écolo,
37:39 sont quand même...
37:41 On a des actions de plus en plus violentes.
37:44 - C'est juste.
37:45 - Vous gardez votre idée, Véronique.
37:47 - Non, non. - D'accord ?
37:48 20h40, le Fil Info, Emmanuel Langlois.
37:50 (Générique)
37:51 - Et le gouvernement d'Elisabeth Borne,
37:54 qui fera face ce soir à une nouvelle motion de censure,
37:57 qui a été déposée la nuit dernière par la NUP,
37:59 au lendemain du 49.3, déclenché par la Première ministre
38:02 sur la loi de programmation des finances publiques.
38:05 Aucun risque, a priori, en tout cas pour l'exécutif.
38:07 Les députés, les Républicains ont promis
38:10 de ne pas voter cette motion de censure.
38:12 Plusieurs personnalités politiques,
38:14 dont des élus LFI et Renaissance, saisissent, eux, l'ARCOM,
38:17 le régulateur des médias.
38:18 Ils se disent scandalisés par une question jugée raciste,
38:22 posée par le journaliste Pascal Praud,
38:24 qui demandait sur CNews à son invité
38:26 si la recrudescence des punasses de lit
38:29 pouvait être liée à l'immigration, en particulier les migrants.
38:33 15 personnes âgées entre 13 et 48 ans,
38:36 arrêtées en Bretagne et en Normandie,
38:38 sont soupçonnées d'avoir participé au pillage
38:41 d'une grande surface d'Evreux cet été,
38:43 pendant les violences urbaines qui avaient suivi la mort de Nahel,
38:46 en juin dernier à Nanterre.
38:48 Le préjudice est estimé à environ 300 000 euros.
38:51 Et puis, à l'étranger, l'ONU va envoyer,
38:53 ce week-end, une mission au Nagorni-Karabakh
38:56 pour tenter d'évaluer principalement
38:58 les besoins humanitaires.
39:00 Le gouvernement d'Azerbaïdjan et les Nations unies
39:03 se sont mis d'accord sur une mission dans la région,
39:05 annonce le porte-parole de l'ONU,
39:07 qui n'avait pas accès au Nagorni-Karabakh
39:10 depuis environ 30 ans.
39:12 ...
39:13 -France Info.
39:15 ...
39:16 -20h, 21h, les informés.
39:19 Jean-François Ackilly, Bérengère-Bonde.
39:22 On parle de ce mois de septembre anormalement chaud
39:25 avec Étienne Girard de L'Express, Marie-Estelle Pech de Marianne
39:29 et Véronique Ressoult de Backbone Consulting.
39:32 -Oui, juste rapidement pour dire que,
39:34 si cette fois-ci, on en parlera un peu plus
39:36 pendant les élections présidentielles,
39:38 parce que, même si c'est dans longtemps,
39:41 les jeunes, c'est un sujet majeur.
39:43 -Mais ça l'était déjà en 2022.
39:44 -Non, vraiment, ça monte de plus en plus.
39:47 Mais le sujet dont je voulais vous parler,
39:49 c'était la chaleur.
39:51 C'est un sujet qui inquiète vraiment les Français
39:53 et qui est lié à ces sujets de réchauffement climatique,
39:56 c'est l'eau. Quand on parle de chaleur,
39:58 les Français sont un peu résignés, disent qu'il va falloir s'adapter,
40:02 mais l'eau, c'est un sujet qui les inquiète vraiment.
40:05 La pénurie d'eau, la difficulté que l'on va avoir
40:08 à s'approvisionner, la réalité de la gestion des nappes phréatiques,
40:11 c'est un sujet qui inquiète.
40:13 En plus, c'est un sujet où les climatosceptiques
40:16 ne rentrent pas dans le débat.
40:18 En fait, l'eau, il n'y a pas de doute sur le fait
40:20 que c'est lié à des évolutions de la société.
40:24 Donc c'est vraiment un sujet majeur,
40:26 plus encore que la température.
40:29 -On aura, évidemment, l'occasion, je le crains,
40:32 d'en reparler.
40:33 Allez, officiellement, il a raccroché,
40:36 il y a presque 7 ans, le soir de son échec
40:39 à la primaire de la droite, 20 novembre 2016,
40:41 et pourtant, depuis ce jour, Nicolas Sarkozy a su se rendre
40:45 indispensable, incontournable,
40:47 notamment auprès du président Macron.
40:49 Vous allez nous raconter ce Sarko après Sarko,
40:52 puisque ça sort aujourd'hui, le parrain.
40:54 On va voir la couverture.
40:56 D'abord, peut-être, Jean-François,
40:58 en quelques traits, le Nicolas Sarkozy d'aujourd'hui.
41:01 -Rarement, on aura autant parlé d'un ancien président.
41:04 Il y a l'auteur à succès du 3e tome de ses mémoires
41:07 chez Fayard, "Le temps des combats",
41:10 chaque fois qu'il se déplace.
41:11 C'était le cas, déjà, à l'époque.
41:14 Il était un des premiers combattants
41:16 dans les librairies, comme du temps de la conquête.
41:18 Et puis, il y a l'autre Sarkozy,
41:20 celui que vous décrivez avec Laurent Valdiguier
41:23 dans votre essai "Au seuil".
41:25 C'est l'homme d'affaires qui collectionne les missions
41:28 auprès des grandes entreprises.
41:30 Il avait des jetons de présence dans des grands groupes,
41:33 à Corbe, Barrière, Lagardère, Love Group, Inves,
41:36 chez Stéphane Courbut, il produit du vin,
41:38 un succès, du vin rosé.
41:40 Il est devenu conseiller de compagnies aériennes,
41:43 il reneige ses conseils et son entrejambes
41:45 auprès des grands patrons et des dirigeants de ce monde,
41:49 en Afrique ou ailleurs.
41:50 Nicolas Sarkozy détient un très gros carnet d'adresses
41:53 et il déploie une belle énergie.
41:55 Et puis, il y a le Sarkozy, celui dans les médias,
41:58 qui sera donc aussi abonné aux affaires,
42:02 non pas le business,
42:03 mais les procès qu'il attendent à la sortie.
42:06 -Etienne Girard ? -On a fait le tour.
42:08 -Oui, c'est à peu près ça, effectivement.
42:11 On a été stupéfaits, au cours de notre enquête,
42:14 de comprendre quelque chose de très important,
42:17 c'est qu'hormis Emmanuel Macron
42:19 et sans doute le secrétaire général de l'Elysée à l'hexicolaire,
42:23 Nicolas Sarkozy, c'est probablement l'homme
42:26 le plus puissant de France encore aujourd'hui,
42:30 parce que c'est le seul à pouvoir lier
42:33 ces mondes si différents que sont la politique,
42:36 les affaires, la presse, il a ses entrées.
42:40 -Vous dites "puissant", mais dans la classe politique.
42:43 -Oui, bien sûr, parce qu'on pourrait parler
42:45 de Bernard Arnault, de Vincent Bolloré,
42:48 mais la différence, c'est que Nicolas Sarkozy,
42:51 hormis Emmanuel Macron,
42:53 c'est le seul à tous les connaître,
42:55 à pouvoir les avoir au téléphone quand il veut,
42:58 bref, à pouvoir peser sur la vie du pays,
43:02 encore maintenant, alors qu'il est retiré des affaires.
43:06 -Et ça, Emmanuel Macron l'a senti.
43:09 C'est passionnant, la façon dont vous racontez
43:12 comment ils se sont, le couple Macron,
43:14 attiré les bonnes grâces de Nicolas Sarkozy
43:17 et des Sarkozy.
43:18 Il y a un dîner à quatre,
43:19 il faut que vous nous racontiez.
43:21 -Il y a un dîner qui est absolument central
43:24 et qui est le dîner du tournant.
43:26 C'est un dîner de juillet 2017,
43:29 c'est juste après les législatives triomphales
43:32 d'Emmanuel Macron.
43:33 Ils se connaissent pas, Sarkozy et Macron,
43:36 ils se sont vus une fois au détour d'un déplacement
43:39 dans un avion, et là, Macron invite Sarkozy à l'Elysée
43:42 avec son épouse Carla Bruni.
43:44 C'est leur premier dîner, et dès le début,
43:47 dès les premières minutes, les premières secondes,
43:50 Brigitte Macron se jette sur Nicolas Sarkozy
43:53 et elle dit "J'ai toujours voté pour vous,
43:56 "et d'ailleurs, j'ai dit à Emmanuel Macron,
43:59 "à mon mari, à Emmanuel, d'en faire autant."
44:02 Et ça, Nicolas Sarkozy, ça lui fait extrêmement plaisir.
44:07 Oui, il est comme tout le monde, mais peut-être un peu plus
44:10 que tout le monde, sensible à la flatterie.
44:12 Il en tire une sympathie pour le couple immédiate,
44:17 et d'ailleurs, il fait quelque chose d'assez sale gosse,
44:21 c'est qu'il voit François Hollande dans un avion
44:25 pour un hommage quelques jours plus tard,
44:29 et immédiatement, il lui dit "Tu sais pas que Brigitte Macron
44:32 "a toujours voté pour moi."
44:34 -Celle à moi à adorer.
44:36 -Ça veut dire que Brigitte Macron avait voté pour Nicolas Sarkozy,
44:40 contre François Hollande, en 2012.
44:43 Il adore, parce qu'il continue à détester François Hollande.
44:47 C'est ce qui lit, ça fait partie d'ailleurs des thèmes
44:49 qui lient profondément Sarkozy et Macron encore aujourd'hui.
44:54 -On évoque souvent brièvement des rencontres Macron-Sarkozy,
44:58 mais comment ça se passe, comment ça s'opère,
45:00 ces missions de bons offices qu'il lui confie régulièrement,
45:05 notamment à l'étranger, avec ses chefs d'Etat ?
45:08 -Ca s'est pas fait tout de suite.
45:09 Il a fallu du temps pour qu'une confiance s'instaure entre les deux.
45:13 C'est à partir des Gilets jaunes
45:15 où Nicolas Sarkozy requinque Emmanuel Macron
45:19 lors d'un déjeuner à l'Elysée,
45:20 et ça donne un surplus de confiance à Emmanuel Macron
45:24 envers Sarkozy.
45:25 À partir de ce moment-là, il lui demande de le remplacer,
45:29 tout simplement, lors de cérémonies officielles
45:31 dans des pays étrangers.
45:33 Il y a eu une cérémonie pour l'empereur,
45:35 le nouvel empereur du Japon,
45:37 il y a eu une cérémonie au sultanat d'Oman.
45:41 Il y a aussi des missions encore plus discrètes,
45:44 qui sont des courriers.
45:45 Lorsqu'Emmanuel Macron ne peut pas se déplacer
45:48 et qu'il sait que Nicolas Sarkozy va aller,
45:51 soit en Afrique, soit souvent dans les pays du Golfe,
45:54 il lui transmet un courrier que Nicolas Sarkozy remettra
45:58 au nom du président de la République actuelle,
46:01 au dignitaire étranger.
46:03 Et ça, encore une fois, Nicolas Sarkozy,
46:05 il adore, parce que ça dit que ce n'est pas un homme du passé.
46:09 Il est toujours dans le jeu, il est toujours important,
46:12 la preuve, il demeure un émissaire du président
46:15 en exercice de la France.
46:16 -Bernie Kressout, le cas Sarko sur les réseaux sociaux,
46:20 ça inspire quoi ?
46:22 -D'abord, c'est le seul homme politique
46:24 qui avait des fans.
46:25 -Qui avait le doute.
46:27 -Oui, parce que ça a un peu diminué depuis quelques temps,
46:31 à l'époque où il avait vraiment une fan base.
46:33 Les politiques ont des militants, des sympathisants,
46:36 mais lui, il avait vraiment des fans,
46:38 des gens un peu comme M. Trump, c'est pas les mêmes,
46:41 c'est quelque chose de presque irrationnel.
46:43 Aujourd'hui, il en a un peu moins,
46:45 mais ça reste l'homme politique qui n'est pas en exercice,
46:49 dont on parle le plus.
46:50 Quand on compare les volumes de discussion
46:52 par rapport à François Hollande, on parle quasiment pas de lui,
46:56 alors qu'on parle toujours de Nicolas Sarkozy,
46:59 qui est loin de là, même.
47:00 -Ce qui a dit la révélation judiciaire en cours,
47:03 j'imagine, fait partie des critiques.
47:05 -Ca explique pourquoi il a moins de fans,
47:08 c'est qu'avec le temps, les uns et les autres trouvent
47:11 que le personnage devient plus compliqué,
47:13 et l'ensemble de ces ennuis judiciaires
47:16 finit par être très marqués.
47:18 Quand on regarde les mots associés,
47:20 le mot "justice", "procès", ça devient de plus en plus compliqué.
47:23 -On marque une pause.
47:25 Cette fois-ci, le temps du Fil Info, 20h50.
47:27 Emmanuel Langlois.
47:29 -En Alsace, les recherches se poursuivent
47:31 près d'une semaine après la disparition de Lina.
47:34 La procureure de Saverne annonce qu'une opération coordonnée
47:38 d'envergure a eu lieu ce matin pour tenter de retrouver
47:41 l'adolescente de 15 ans, portée disparue depuis samedi dernier.
47:44 Plusieurs voitures ont notamment été inspectées.
47:47 Ces investigations vont se poursuivre dans les heures qui viennent,
47:51 précise la procureure.
47:53 A l'étranger, le Nagorni Karabakh continue de se vider
47:56 de ses habitants. En quelques jours, environ 100 000 personnes,
47:59 soit plus de 80 % de la population du territoire,
48:02 ont quitté leur foyer.
48:03 L'ONU annonce l'envoi d'une mission, notamment humanitaire,
48:08 dès ce week-end au Nagorni Karabakh.
48:10 La ville de New York est-elle placée en état d'urgence
48:13 après les pluies diluviennes qui ont inondé une partie de la ville
48:17 la nuit dernière, tout comme Long Island et la vallée de Hudson River ?
48:21 Le métro de New York et l'aéroport de La Guardia
48:24 sont en partie paralysés.
48:25 Les autorités appellent la population à la plus grande prudence,
48:29 d'autant que de nouvelles pluies sont annoncées dans les heures.
48:32 Enfin, alors que les Rolling Stones viennent d'annoncer
48:36 la sortie d'un nouvel album, Mick Jagger envisage de léguer
48:39 les droits d'une partie du catalogue du groupe
48:42 à des organisations caritatives des ONG plutôt qu'à ses enfants
48:46 qui n'ont pas besoin de 500 millions de dollars
48:49 pour les protéger.
48:50 -France Info.
48:51 ...
48:53 -20h, 21h, Les Informés,
48:56 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
48:58 -On poursuit notre échange sur Nicolas Sarkozy
49:01 à l'occasion de la sortie de ce livre.
49:03 Le parrain d'Etienne Girard de L'Express,
49:06 parmi les informés, ainsi que Marie-Estelle Pech,
49:09 de Marianne et Véronique Ressult, de Backbone Consulting.
49:12 -Je disais qu'effectivement, il voulait,
49:15 il était toujours au centre du jeu, même cette semaine.
49:18 Quand Emmanuel Macron est interjoué à la télévision,
49:21 il dîne le soir même, ou le lendemain,
49:24 je crois, avec Nicolas Sarkozy.
49:26 Nicolas Sarkozy ne cesse de oeuvrer
49:28 pour un rapprochement entre Emmanuel Macron
49:30 et les députés LR.
49:32 Mais c'est vrai qu'il reste important,
49:34 c'est vrai qu'il joue un rôle à droite,
49:37 mais il faut quand même regarder les réactions aussi à droite
49:40 lorsqu'il s'agit de Sarkozy.
49:42 Il y a beaucoup de distance de la part des élus
49:45 et des dirigeants du parti de droite de LR.
49:48 Ils disent, bon, il a fait un peu son temps,
49:50 oui, on l'écoute, il veut nous parler,
49:52 il veut qu'on se rapproche de Macron,
49:55 mais pour les Européennes, on ne va pas suivre ses directives.
49:58 Il y a quand même une distance vis-à-vis du personnage.
50:02 Son image a quand même été très fortement abîmée
50:05 par toutes ces affaires qui ne cessent de tomber en cascade.
50:08 Il va repasser en procès prochainement,
50:11 en 2024, en 2025, il y aura peut-être
50:13 un 3e procès en appel, alors ça, il s'en réjouit.
50:16 Puisque là, le Conseil constitutionnel
50:18 a donné peut-être un espoir pour que l'affaire Bismuth
50:22 soit à nouveau rejugée.
50:24 C'est quand même...
50:26 C'est un personnage à la fois fascinant,
50:29 comme le décrit bien Etienne Girard,
50:31 mais en même temps, dont l'image a quand même été très abîmée
50:35 au fil de ces différents procès.
50:37 -Etienne Girard, pourquoi ce titre, "Le parrain Sarkozy" ?
50:41 Et est-ce qu'il vous a reçu, vous et le Parlement,
50:44 ce titre-là ? Et est-ce qu'il vous a reçu,
50:46 vous et Laurent Valdier ? -Oui, on l'a vu deux fois
50:50 dans ces bureaux de la rue de Miroményl,
50:52 qui sont situés à quelques pas de l'Elysée
50:55 et qui sont comme une réplique miniature
50:57 de son bureau de l'Elysée. -Beaucoup de monde
51:00 reçoit beaucoup. -Absolument. Tout le monde y défile.
51:03 -Qu'est-ce qu'il vous a dit en faisant une enquête sur vous ?
51:07 Qu'est-ce qu'il vous répond ? -Il a été au départ intrigué.
51:10 Il nous a dit, d'habitude, quand on l'a mis en exergue,
51:14 sur le bord du livre, "Généralement, quand les journalistes
51:17 "écrivent sur moi, c'est plutôt mauvais,
51:20 "mais je vais prendre le parti de votre honnêteté
51:23 "et je vais prendre le temps de répondre
51:25 "à toutes vos questions", ce qu'il a fait, d'ailleurs,
51:29 avec beaucoup de patience et la fougue qu'il caractérise.
51:32 Et sur le titre, "Le parrain", c'est pour ça que tout le monde,
51:36 d'ailleurs, défile rue de Miroményl.
51:38 C'est que Nicolas Sarkozy, depuis qu'il a pris sa retraite,
51:42 fait en sorte que personne n'émerge hors de son orbite.
51:45 Il est devenu le grand parrain de la République,
51:48 c'est-à-dire, il dit aux gens, "Grandissez avec moi en politique
51:52 "ou alors, vous serez tués."
51:54 Alors, ceux qui n'ont pas voulu l'écouter,
51:57 ceux qui n'ont pas voulu suivre ses conseils,
51:59 il y en a, ils ont eu des problèmes.
52:01 Il y a Laurent Wauquiez,
52:03 il n'est plus président des Républicains.
52:06 Nicolas Sarkozy se plaignait qu'il ne l'écoute pas.
52:09 Il y a Valérie Pécresse.
52:10 Nicolas Sarkozy se plaignait qu'elle ne le traite pas assez.
52:14 Comme il dit, elle a fait un mauvais score à la présidentielle.
52:17 À l'inverse, ceux qui l'ont traité, qui l'ont reçu,
52:20 qui l'ont choyé, qui l'ont écouté,
52:22 ils réussissent aujourd'hui en politique.
52:25 Il y a Gérald Darmanin.
52:26 Et puis, il y a cette relation si singulière
52:29 avec Emmanuel Macron, qui quand même l'a écouté
52:32 sur certains aspects, qui a parfois promu des proches
52:36 dans des postes clés de préfet, de directeur de cabinet.
52:39 - Gérald Darmanin, c'est F. Peschnar qui vous dit
52:42 "Sarko a vu chez Darmanin la même ambition que chez lui".
52:45 Il parle le même langage.
52:47 - Oui. Gérald Darmanin, ce qu'apprécie Nicolas Sarkozy,
52:50 c'est qu'il connaît la grammaire des renvois d'ascenseur.
52:54 C'est que quand Nicolas Sarkozy fait quelque chose
52:58 pour Gérald Darmanin,
52:59 il sait que Darmanin a entendu le message
53:02 et que le jour venu, il saura l'aider.
53:05 Alors, l'aider, ça peut être quoi ?
53:08 Ça peut être tout simplement le recevoir
53:10 juste après une de ses condamnations
53:12 pour bien montrer que Nicolas Sarkozy
53:15 n'est pas persona non grata dans les palais de la République.
53:18 C'est très important.
53:20 - Il a renoncé pour vous ou pas ?
53:22 - Je lui ai posé la question.
53:23 Je lui ai dit "Est-ce que vous pouvez nous dire,
53:26 "je suis sûr à 100 %, je vous annonce,
53:29 "à 100 %, je ne reviendrai pas en politique ?"
53:32 Il a eu cette réponse tout de même très équivoque.
53:35 Il a dit "Dans l'incertitude qu'est notre société actuelle,
53:38 "ce serait grotesque de prendre un engagement définitif."
53:42 Il y a tout Nicolas Sarkozy dans cette déclaration-là.
53:45 Jusqu'à la fin de sa vie,
53:47 il ne prendra pas l'engagement de ne jamais revenir.
53:50 S'il y a un cheveu, une seule possibilité,
53:53 une infime possibilité, peut-être il reviendra.
53:56 - Etienne Girard, puisque vous êtes en train de conclure,
53:59 la une de l'Express cette semaine,
54:02 quelle est-elle ?
54:03 - L'insatiable monsieur Chretensky,
54:06 c'est l'investisseur qui monte en France.
54:08 Il investit partout, même dans des médias.
54:11 J'en profite pour annoncer le 18 octobre,
54:13 grand colloque pour les 70 ans de l'Express,
54:16 ici même, à la Maison de la radio.
54:18 En ligne, vous pouvez prendre vos places.
54:20 - Chretensky à la une de l'Express,
54:22 la une de Marianne avec vous, Marie-Estelle Pesch.
54:25 - Nous consacrons notre une à cette France qui a faim
54:28 auprès de 20 témoins qui subissent l'inflation de plein fouet
54:32 et qui détaillent leur vie quotidienne.
54:34 On s'intéresse, bien entendu,
54:36 au livre d'Etienne Girard et de Laurent Valdisguier,
54:39 qui travaillent à Marianne.
54:40 Et puis, un petit papier, une enquête sur les chiens tyrans
54:45 qui sont en passe de grands remplacés, les enfants rois.
54:48 - Merci à tous les trois, merci à Véronique Ressoult.
54:51 Les informers reviennent demain soir avec Victor Mathais.
54:54 Nous, on sera la lundi à 20h. Jean-François, bonne soirée.
54:57 [Musique]

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