• l’année dernière
Charlotte d'Ornellas et Laurent Joffrin débattent de l'actualité de la semaine dans #VraimentPasDaccord

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Ravis de vous retrouver ce dimanche matin pour l'heure des pros.
00:04 Je vous présente les invités dans un instant, mais avant cela le point sur l'information.
00:08 C'est avec Isabelle Puyboulot.
00:09 Bonjour Isabelle.
00:10 Bonjour à tous.
00:12 La France promet 150 millions de dollars en faveur du Fonds international de développement agricole.
00:18 Emmanuel Macron l'a annoncé hier dans une vidéo lors du festival Global Citizen,
00:23 organisé dans Central Park à New York.
00:25 Il s'agit du montant le plus élevé promis par un gouvernement.
00:29 Le FIDA est un organisme des Nations Unies qui a pour mission de lutter contre la pauvreté
00:34 et la faim dans les zones rurales des pays en développement.
00:37 Le rappeur MHD, condamné hier à 12 ans de prison aux assises de Paris.
00:42 Il comparaissait pour le meurtre d'un jeune homme en 2018 dans le cadre d'un règlement
00:48 de compte entre bandes rivales.
00:50 Cinq de ses co-accusés ont également été condamnés à des peines allant de 10 à 18
00:56 ans de réclusion criminelle.
00:58 Les condamnés ont 10 jours pour faire appel du verdict.
01:01 Et puis l'Azerbaïdjan poursuit ses opérations pour un contrôle total du Caraba après
01:06 une offensive éclair qui a suscité l'inquiétude quant au sort des Arméniens piégés dans
01:10 la région.
01:11 Hier, l'Arménie a réclamé à l'ONU l'envoi immédiat d'une mission pour surveiller
01:16 la situation sur le terrain.
01:18 Dans le même temps, l'Azerbaïdjan a promis que les Arméniens seront traités en citoyens égaux.
01:23 Merci chère Isabelle pour le point sur l'information.
01:26 Jean-Christophe Couville est avec nous, Judith Vintraube, Jean Messia et William Nthé.
01:31 On attend d'un instant à l'autre François Calfon qui va arriver dans une minute.
01:36 J'ai eu peur, j'ai cru qu'il était encore à la fête de l'Huma.
01:39 Ça dure qu'un week-end, il faut lui dire à François Calfon.
01:42 Parlons de Luc Besson.
01:44 On a énormément de choses à traiter ce matin.
01:46 On reviendra évidemment sur cette manifestation avec vous Jean-Christophe et ses violences
01:50 contre les forces de l'ordre avec un drame qui a été évité de justesse.
01:55 Et il faut saluer le sang froid de ce policier qui a été attaqué et qui a sorti son arme,
02:03 qui n'a pas utilisé son arme.
02:05 Je le dis au téléspectateur, je crois que 80%, plus de 80% des Français, 84% des Français
02:13 considèrent qu'il est justifié lorsqu'un policier voit sa vie en danger d'utiliser son arme.
02:18 Il ne l'a pas utilisé, il l'a juste sorti.
02:20 On reverra les images dans quelques instants.
02:22 Mais c'est une déclaration qui m'a marqué.
02:24 C'était hier chez Léa Salamé dans "Quelle époque", Luc Besson qui sort du silence.
02:29 Je le dis au téléspectateur, Luc Besson a été accusé de viol en 2018 et d'agression
02:35 sexuelle par l'actrice Sande Van Roy.
02:37 Il a toujours avoué avoir une relation extra-conjugale avec elle, mais il a toujours nié les viols
02:44 et les accusations d'agressions sexuelles.
02:46 Il n'a jamais été mis en examen dans ce dossier.
02:49 En revanche, c'est un dossier où il y a eu 31 auditions de témoins.
02:53 Vous avez un dossier qui fait 2000 pages.
02:56 Ce sont des mois d'enquête.
02:57 Et en mai dernier, la Cour de cassation valide le non-lieu.
03:03 On va écouter Luc Besson.
03:04 Quand on est accusé comme ça et qu'on n'a rien fait, il n'y a rien à dire.
03:10 Il faut aller à la justice et laisser la justice faire.
03:12 Il n'y a pas d'autre solution.
03:14 C'est-à-dire que la justice médiatique, la justice populaire, c'est bien joli,
03:18 mais il n'y en a qu'une de justice.
03:20 Elle n'est peut-être pas parfaite, mais elle est indispensable.
03:23 Et elle est irremplaçable.
03:24 Il y a eu des moments pendant ces quatre années où vous avez douté de la justice ?
03:29 Il y a eu des moments où vous vous êtes dit "je vais rentrer en prison" ?
03:31 Non, à un moment donné, oui, on doute.
03:35 On espère que la justice, elle est comme on l'imagine.
03:39 Oui, ça, on espère.
03:41 Et puis, à force de constater que d'abord, j'ai été très impressionné
03:45 par tous les juges, qui étaient des femmes d'ailleurs, à chaque fois.
03:48 On parle souvent de la justice.
03:50 Les Français, parfois, se disent que la justice est laxiste.
03:53 Et je trouve que c'est un beau plaidoyer pour la justice.
03:56 On continue et on écoute une nouvelle fois Luc Besson,
03:59 cette fois-ci sur la justice médiatique.
04:03 Et il parle de Mediapart.
04:05 A aucun moment, vous n'avez été mis en examen.
04:09 Ce qui est vrai aussi, c'est que Mediapart a sorti des témoignages
04:12 d'autres femmes que cette actrice, qui aussi vous accusent des mêmes faits.
04:16 Les policiers ont vu toutes ces jeunes filles couvertes d'anonymat.
04:22 Alors, c'est un processus journalistique de certains journalistes,
04:27 enfin, qui se disent journalistes.
04:29 Pour moi, ce n'est pas vraiment des journalistes.
04:31 C'est toujours les mêmes qui vont sur tout le monde.
04:33 – Médiapart, ils ont révélé des affaires et heureusement qu'ils n'étaient pas
04:36 pour révéler des affaires.
04:37 – Oui, bien sûr, il y en a.
04:38 – Ils ont révélé des affaires qui, pour la démocratie,
04:40 font avancer les choses.
04:41 – Tout à fait.
04:42 – Et en même temps, je pense que j'étais une bonne target, comme on dit.
04:49 – En tout cas, sur ces femmes-là, il n'y a pas eu de plainte qui a été déposée ?
04:53 – Non, aucune.
04:54 – J'étais la bonne target, j'étais la bonne cible.
04:56 Ce qui est intéressant, c'est que lors de la Mostra de Venise,
04:59 alors que la Cour de cassation a validé le non-lieu,
05:03 dans certains médias, Luc Besson était toujours présenté
05:06 comme Luc Besson accusé de viol.
05:09 Ce qui est incroyable surtout, c'est que comment il a été,
05:12 comme vous l'avez rappelé, totalement innocenté…
05:14 – Et jamais mis en examen.
05:16 – Et jamais mis en examen, comment des personnes qui lancent
05:18 des accusations aussi graves, qui peuvent avoir des conséquences
05:23 cataclysmiques sur la carrière de quelqu'un, comment ces personnes
05:26 ne sont pas au final sanctionnées pénalement ?
05:28 Parce qu'elles portent quand même un lourd préjudice
05:33 contre une personne de manière totalement gratuite.
05:35 Et je pense, si vous voulez, dans le sillage de cette affaire Luc Besson,
05:41 tout le dossier MeToo, parce qu'il faut se souvenir que cette histoire
05:44 avec Luc Besson était sortie au moment de MeToo.
05:46 Il y a effectivement des règlements de compte de la part de certaines actrices
05:51 qui ont eu des relations intimes avec des hommes puissants
05:53 et qui se sont estimées insatisfaites du résultat de ces relations
05:57 sur leur propre carrière.
05:58 Donc il ne faut pas négliger ce volet-là aussi de MeToo.
06:02 Donc moi je pense que quand on lance des accusations comme ça,
06:04 il faut aussi derrière, parce que c'est une dénonciation calomnieuse,
06:08 il faut aussi derrière que la justice puisse sanctionner
06:11 de tels comportements afin d'éviter à l'avenir que n'importe qui
06:14 puisse lancer à la cantonade des accusations qui traînent.
06:18 La preuve, c'est que vous voyez, à Venise, on l'accuse encore.
06:21 Mais ne balayons pas d'un revers de main ce qui s'est passé.
06:24 Dans MeToo, il n'y a pas que du mauvais.
06:26 C'est-à-dire que la parole aussi des femmes a pu peut-être se libérer
06:31 et ça a servi aussi de voir des hommes qui ont pu avoir des actes absolument odieux
06:38 envers les femmes.
06:39 Quel regard vous portez rapidement ?
06:40 Et ensuite on parle des violences contre les policiers.
06:42 - Pour faire suite à ce qui a été dit à l'instant...
06:43 - Et on salue François Calfon qui est arrivé.
06:44 - Pardon, j'étais bloqué avec les courses à pied ce matin sur les quais de Seine.
06:49 Non, pour faire suite à ce que dit M. Messiah,
06:52 celle qui a créé l'hashtag #BalanceTonPort,
06:56 dont les accusations à l'endroit de son patron se sont révélées par la justice.
07:00 - Alors pardon, ce n'était pas son patron.
07:02 Justement, il n'y avait pas de rapport hiérarchique.
07:04 - En tout cas, la personne qu'elle a accusée,
07:06 il y a eu effectivement une poursuite de cette personne-là
07:09 puisque les faits n'étaient pas constitués.
07:10 Moi, je ne les commande pas, c'est la justice qui le dit.
07:12 Et je crois qu'elle a été condamnée sous votre contrôle pour dénonciation calomnieuse.
07:16 - Alors non, parce qu'elle a été condamnée une fois et elle a gagné en appel.
07:21 Et la personne en question, l'homme qu'elle a accusée,
07:24 on va dire pourquoi, parce que ça participe du contexte.
07:27 Il lui a dit au cours d'une soirée arrosée, je répète, ça n'était pas son patron,
07:31 je vais te faire jouir toute la nuit.
07:34 Et ce type a perdu son boulot, son mariage a été cassé,
07:41 il a eu le plus grand mal à raccommoder sa vie avec son contact avec ses filles,
07:46 donc une vie ruinée.
07:47 - Voilà, donc c'était l'exemple que je prenais,
07:49 vous avez bien fait de préciser les faits.
07:52 - Ça, monsieur, je connais bien.
07:53 - Vous le connaissez bien.
07:54 Et donc, il y a deux choses qu'il faut remarquer là-dessus.
07:57 Il y a sans doute, comment dire, des dénonciations d'opportunité,
08:01 ça a été dit à l'instant.
08:03 Il y a sans doute ce que vous dites, et ça, ça ne fait aucun doute,
08:06 le fait que ça fait avancer la cause des femmes, c'est une réalité.
08:09 Et il y a ce qu'on connaît dans toutes les matières,
08:11 je vois ici qu'on pourrait en parler éternellement,
08:14 il y a le décalage profond entre une justice des réseaux sociaux,
08:17 parfois reprise par une justice médiatique, et la justice tout court.
08:21 Et d'une certaine manière, n'accusons pas ce matin la justice,
08:25 parce que précisément sur ces affaires-là,
08:28 elle est une sorte de garant du vivre ensemble.
08:30 - C'est pour ça que j'ai passé les deux témoignages de Luc Besson,
08:33 et je trouve que c'est une déclaration d'une grande dignité.
08:36 C'est-à-dire qu'il salue le travail de la justice en disant qu'il avait fait face.
08:39 Je crois qu'il a passé neuf heures devant un juge d'instruction,
08:42 avec une trentaine de questions, où il disait "j'étais face à une femme,
08:46 une grande professionnelle, qui savait ce qu'elle faisait,
08:49 qui n'était pas dans la volonté de me tuer ou de me juger en quelque sorte".
08:53 - Dans la présomption de culpabilité,
08:55 parce qu'il faut savoir que beaucoup de mouvements néo-féministes plaident
09:00 pour qu'il y ait une présomption.
09:01 - Oui, mais là justement, la justice, il n'y a pas dans ce cas-là de présomption de culpabilité.
09:06 - C'est pour ça qu'il ne faut pas parler de justice médiatique,
09:07 on peut parler de tribunal médiatique à l'arrière, mais pas de justice médiatique.
09:11 - Et il y a une autre affaire, juste sur ce point-là,
09:13 puisqu'on met souvent en accusation la justice sur différentes affaires,
09:18 je trouve que la justice, la pression médiatique, elle est énorme.
09:21 La pression des réseaux sociaux est de cause militante aussi,
09:24 et que la justice agit dans le cadre du droit.
09:27 On pourrait citer aussi, je ne vais pas le détailler,
09:28 mais c'est un peu la même affaire, une affaire Philippe Cobert,
09:32 qui est un comédien qui avait tourné dans tous les pagnoles qu'on connaît,
09:36 et qui avait été mis en cause, je me souviens,
09:37 dans un grand journal du soir par son accusatrice,
09:40 sur une double page, je m'en souviens encore,
09:43 des années plus tard, il a été totalement réhabilité.
09:46 - Mais les journalistes sont plus forts.
09:48 - On parle de la justice, on peut parler à vous aussi, Jean-Christophe,
09:50 de la police.
09:51 - La justice sans la police, elle ne fait pas grand-chose,
09:53 et vice-versa, d'ailleurs, la police fait son travail,
09:55 si derrière, il n'y a pas une autorité indépendante et judiciaire
09:58 qui pénalise les fauteurs de troubles et les délinquants,
10:03 ça ne servirait à rien, c'est les deux jambes de la République,
10:05 souvent c'est ce que je dis, police et justice,
10:08 même si on essaie de nous opposer, on est quand même complémentaires.
10:10 Après, encore une fois, il faut souligner aussi,
10:12 c'est la qualité des enquêteurs, parce qu'il faut aller,
10:15 quand on nous sert une vérité, encore une fois,
10:18 le policier, lui, il enquête à charge et à décharge,
10:20 c'est le droit français.
10:21 On sait qu'il y a des avocats qui aimeraient un peu arriver
10:24 sur le droit américain, eh bien non, nous on a un système inquisiteur,
10:29 c'est-à-dire qu'effectivement, on va gratter et on essaye
10:32 de se mettre au milieu du guet et de dire, voilà,
10:34 ce qu'on nous dit, est-ce que c'est la vérité ou pas ?
10:36 Et bien, effectivement, il y a des auditions, des témoignages,
10:40 on va chercher, on fait des perquisitions, etc.
10:42 Et on monte le dossier, toujours suivi par le magistrat,
10:45 parce qu'en fait, on ne travaille pas seul,
10:46 on a toujours un magistrat qui mène l'enquête,
10:48 enfin, qui supervise l'enquête et à la fin, on arrive justement
10:51 à avoir ce qu'on en voit là, mais c'est très long.
10:53 - Oui, mais c'est cinq ans, c'est-à-dire que ce n'est pas terminé
10:55 puisqu'elle compte se pourvoir devant la Cour de justice de l'Union européenne.
10:59 - La justice est longue.
11:00 - Donc, rendez-vous compte, c'est-à-dire que c'est un combat...
11:03 - Mais c'est cinq ans de votre vie, vous mettez en parenthèse
11:04 et les policiers qui sont aussi montrés du doigt,
11:06 souvent, ils attendent sept ans.
11:08 L'affaire Adama Traoré, les gendarmes, sept ans.
11:10 Voilà, l'affaire Théo, le collègue n'est toujours pas passé en jugement.
11:15 Il attend que ça d'ailleurs, mais lui, sa vie aussi est brisée
11:17 parce qu'il ne peut pas se défendre en fait.
11:20 - C'est pour ça aussi, si vous voulez, qu'il y a quand même une certaine presse,
11:23 le travail de certains journalistes qu'il faut interroger.
11:26 - Mais c'est ce que dit Nubes Besson d'ailleurs.
11:28 - Mais il le dit, par exemple, dont on connaît les méthodes
11:31 de procureurs de l'Union soviétique qui balancent, si vous voulez,
11:35 si, si, si, qui balancent parfois des accusations sur certaines personnes
11:38 avec des preuves pour le moins light.
11:40 Ils savent très bien que de toute façon, quand ils veulent dézinguer quelqu'un,
11:43 eh bien, ils jettent ce genre d'accusation.
11:45 Et puis la justice arrivera trois, quatre, cinq ans après.
11:48 Mais en attendant, le mal aura été fait et Mediapart ne sera pas excusé pour autant.
11:51 - Il leur a pris une gifte de la part de l'ex-compagne de l'UGS.
11:55 - Parce qu'on en a parlé, je pense qu'il faut toujours trouver une certaine forme d'équilibre,
11:58 même si ce n'est pas facile.
12:00 Est-ce que sur ces affaires-là du "me too", comme on dit,
12:02 est-ce que vous diriez que les services de police,
12:04 sur la prise en compte de la parole des victimes,
12:06 alors bien sûr, on a bien dit qu'au terme des enquêtes,
12:09 toutes ne sont pas des victimes.
12:11 Est-ce que vous diriez que les choses ont progressé ?
12:13 - Oui, les choses ont progressé parce que la parole s'est libérée.
12:15 Sauf qu'aujourd'hui, on a une accumulation de dépôts de plaintes
12:18 qui, des fois, ne sont pas forcément justifiés non plus.
12:20 Mais on demande de les prendre.
12:22 Donc on a des enquêteurs qui prennent des plaintes, des plaintes, des plaintes.
12:24 On sait très bien, des fois, qu'au vu du dossier,
12:26 de toute manière, on le prend parce que c'est le parapluie administratif
12:29 et le procureur de la République nous le demande.
12:32 Mais qu'à la fin, ce même procureur de la République,
12:34 au bout de deux ans, sur des veines de recherche, va classer l'affaire.
12:36 Et ça, on le sait, mais ça nous fait du travail supplémentaire.
12:38 Là où avant, il y avait un tri, on ne peut plus trier, on prend tout maintenant.
12:41 Parce que justement, il y a une telle épée de Damoclès,
12:44 et si on passe à côté d'un dossier, et surtout, c'est-à-dire que si on ne prend pas,
12:47 on va avoir encore une fois un déchaînement médiatique et politique.
12:50 - Oui, mais en même temps, malheureusement, il y a encore des femmes
12:52 qui vont au ministère et à porter plainte parce que leur conjoint...
12:55 - Elles sont violentées, elles sont agressées,
12:58 elles ne sont pas suffisamment entendues, mais il y a encore beaucoup à faire, bien sûr.
13:02 - On l'a vécu récemment, les collègues me disaient,
13:04 par exemple, sur un divorce, le père prend les enfants, va à la plage,
13:07 les enfants prennent un coup de soleil, la mère a déposé plainte contre le mari.
13:12 Et donc, là où la police dit "ce n'est pas notre sort",
13:15 le procureur a demandé justement de prendre la plainte.
13:18 Non, mais on en est à des endroits...
13:20 - J'entends, mais là, c'est un cas exceptionnel.
13:21 - Oui, mais qui se rajoute de plus en plus.
13:23 - Là-dessus, voilà ce qu'on pouvait dire concernant Luc Besson.
13:28 Je vais vous proposer deux images à présent.
13:32 Il y a sept ans d'intervalle entre les deux images.
13:34 Ce qui est frappant, c'est que rien n'a changé.
13:36 Rien n'a changé entre les policiers qui ont été pris à partie en 2016
13:41 lors de la manifestation et la loi El Khomri et ce qui s'est passé hier.
13:46 Alors, la France Insoumise, l'Europe Ecologie Les Verts,
13:48 aux yeux des Français, ils ont perdu toute crédibilité sur la police et la justice.
13:53 Et encore un peu plus hier.
13:54 Est-ce qu'on peut voir ces deux images ?
13:56 18 mai 2016, je le disais, manif de la loi El Khomri à gauche,
14:00 avec des policiers qui sont attaqués.
14:02 Et puis à droite, hier, c'était toujours à Paris.
14:06 Lors de cette manifestation, je le précise, c'est important,
14:09 hier la manifestation, c'était au nom de la lutte contre les violences policières,
14:13 le racisme systémique et les libertés publiques.
14:16 Vous aviez quand même le syndicat de la magistrature
14:18 qui n'a toujours pas condamné ces images.
14:21 Si prompt pour tweeter, il n'y a pas de condamnation pour l'instant.
14:24 Donc on va revoir ce qui s'est passé avec Sarah Fenzari.
14:28 Mais ce qui est terrifiant, c'est de voir qu'entre les deux,
14:31 on a toujours les mêmes personnes.
14:33 Alors que ces personnes-là qui attaquent les forces de l'ordre,
14:35 elles devraient être derrière les barons.
14:37 Sarah Fenzari.
14:38 La scène est d'une extrême violence.
14:43 Alors que le cortège progressait sur le boulevard de Clichy,
14:46 au nord de la capitale,
14:48 cette voiture de police s'est retrouvée bloquée dans le trafic,
14:51 juste devant la tête de cortège.
14:55 Très rapidement, des dizaines d'éléments radicaux
14:57 armés de barres de fer et divers projectiles
15:00 prennent d'assaut le véhicule, avec à l'intérieur quatre policiers.
15:05 Pris au piège, l'un d'eux décide de s'extraire de la voiture
15:08 pour mettre en joue les agresseurs,
15:10 qui battent immédiatement en retraite.
15:12 Malgré le déploiement de la Brave M,
15:14 trois fonctionnaires ont été blessés dans l'attaque.
15:17 La manifestation parisienne a connu des violences inacceptables
15:20 contre les forces de l'ordre.
15:21 On voit où mène la haine anti-police.
15:23 Quelques minutes auparavant, c'est une banque qui a été prise pour cible
15:27 par ces mêmes éléments radicaux.
15:29 Le ministère de l'Intérieur a dénombré ce samedi 9000 personnes
15:33 dans les rues de la capitale,
15:34 parmi lesquelles des militants de partis politiques.
15:38 Trois interpellations ont eu lieu.
15:40 Je rappelle que ni le parti socialiste, ni le PCF
15:46 ont participé à cette manifestation.
15:48 84% des Français, on avait fait ce sondage en début d'année,
15:52 en début de saison, 84% des Français considèrent que
15:56 les policiers peuvent faire usage de leurs armes
15:58 si leur intégrité physique est menacée.
16:00 Ce qui est d'autant plus intéressant, c'est que vous avez 73% à gauche
16:04 et 94% à droite.
16:06 Ça veut dire que la France insoumise est lâchée par ses électeurs sur ce dossier.
16:09 Ça veut dire que ce qui s'est passé hier,
16:11 comme ce qui se passe depuis des années sur les manifestations,
16:14 c'est une honte.
16:15 La France insoumise...
16:16 Ce n'est pas la marche contre les violences policières,
16:18 c'est la marche de la honte, il faut le dire.
16:20 La France insoumise qui n'a pas condamné,
16:22 vous parliez du syndicat de la magistration.
16:24 Oui, mais ça, ce n'est pas étonnant, ils ont perdu tout compte.
16:26 Ils ont juste swiné en disant "oh là là, c'est dégueulasse,
16:29 on ne parle que des violences, on ne parle pas de notre message".
16:31 J'aimerais d'abord avoir l'expertise et le témoignage de Jean-Christophe
16:33 et ensuite je vous donne la parole.
16:35 En fait, quand vous êtes policier du quotidien
16:37 et que vous vous rendez justement sur un contrôle
16:39 où les collègues faisaient leur boulot en dehors de la manifestation...
16:44 Vous n'avez rien demandé.
16:45 Mais rien demandé, la police l'appelle 17.
16:48 Et donc du coup, vous passez et vous êtes une cible.
16:50 Donc on voit bien que les choses ont changé dans la tête de certaines personnes.
16:53 Vous êtes une cible et on s'acharne sur vous.
16:55 Et vous êtes obligé justement pour protéger votre intégrité physique
16:58 parce que les collègues, les policiers ne sont pas équipés pour du maintien de l'ordre.
17:01 C'est la police quotidienne.
17:03 Et donc, ils sont obligés de faire une sortie d'armes
17:05 pour se protéger eux et protéger leurs collègues.
17:08 Moi, je trouve que le collègue a très bien fait.
17:09 Moi, j'aurais fait la même chose et je l'ai déjà fait.
17:11 J'ai déjà fait sur un match de foot avec ces PSG Nantes il y a quelques années.
17:16 - Ah, ce n'est pas vous qui aviez pris un carton rouge ?
17:18 - Non, mais en fait, on est démuni.
17:21 Et quand vous avez une foule qui vient pour vous lyncher,
17:22 qu'est-ce que vous avez votre arme de service ?
17:24 Et donc là, encore une fois, il y a l'usage de l'arme.
17:26 Là, il n'a pas utilisé son arme.
17:27 Il a figé la situation.
17:29 Il a bien montré qu'au cas où, il s'en servirait si vraiment il allait se faire lyncher.
17:34 Et moi, ce que je regarde, c'est qu'encore une fois, on a un aéropage.
17:41 Vous savez, l'image que j'ai de LFI et j'ai vu Greenpeace aussi.
17:45 Franchement, Greenpeace, les policiers ne vont pas attaquer des bébés.
17:47 - Vous voulez la réaction ?
17:48 - C'est la Ligue des droits de l'homme.
17:50 - Arrêtons d'appeler ça la Ligue des droits de l'homme.
17:51 - J'ai l'impression, quand j'étais gamin, je lisais Lucky Luke et il y avait toujours
17:54 le vautour qui était sur le fil qui chante, là, sur le télégraphe, et qui attendait
17:58 justement qu'il se passe quelque chose.
18:00 Alors, il bavait et en fait, c'est ça.
18:01 On attend qu'il y ait un policier qui dérape pour tout de suite jeter l'eau propre dessus
18:06 sur toute une profession.
18:07 Et moi, je trouve ça dramatique dans ce pays.
18:09 - J'ai beaucoup lu Sandrine Rousseau cette semaine qui disait "Moi, je veux qu'on me
18:12 combatte sur le terrain des idées, qu'on arrête de me dire que je suis hystérique,
18:16 que je suis excessive, etc."
18:17 À juste titre d'ailleurs.
18:18 C'est vrai ? Regardez le combat des idées.
18:20 C'est Sandrine Rousseau qui a tweeté "Ce geste est inadmissible".
18:25 Elle ne parle pas de l'attaque.
18:28 Elle parle du policier qui sort son arme.
18:31 Puisque, évidemment, vous avez certains médias qui ont juste sorti la séquence où vous
18:36 avez le policier qui sort son arme et qui met en jeu effectivement les personnes qui
18:41 le prennent à partie.
18:42 Vous avez été très prolixe, William Tate, depuis l'émission.
18:45 Donc, je vous donne la parole.
18:46 - C'est gentil, merci.
18:47 Non, le policier, moi, je trouve qu'il a très bien réagi quand même dans cette situation.
18:50 On s'imagine, ceux qui sont dans la voiture avec lui, lorsqu'on voit autant de personnes
18:55 se rassembler de sa voiture, chacun aurait peur et chacun aurait peur de se faire lâcher.
18:59 Donc, il a quand même agi de manière proportionnée.
19:00 Et il faut quand même rappeler qu'il n'y a pas de violence policière quand même en
19:04 France.
19:05 Ça n'existe pas parce que c'est un terme antinomique.
19:06 Je vois François Caifon réagir et je vais expliquer pourquoi.
19:08 Parce que la police détient le monopole de la violence légitime.
19:11 Donc, il n'y a pas de violence policière.
19:12 Il peut y avoir des bavures policières, mais les violences policières n'existent pas.
19:15 Et ensuite, après, pour répondre, cette marche est quand même une honte.
19:19 On voit bien quand même que ce n'est pas une marche contre la violence policière ou
19:21 le racisme systémique.
19:22 On voit bien que c'est uniquement une marche anti-police qui alimente la haine.
19:25 On voit bien que les gens qui viennent sont là pour casser du flic et c'est pour alimenter
19:29 une haine contre la police.
19:30 Cette manifestation aurait dû être interdite et les représentants auraient dû être traduits
19:33 en justice.
19:34 François.
19:35 Écoutez, moi, je fais partie de ceux qui, personnellement, ont fait en sorte que le
19:38 Parti socialiste ne soit pas présent.
19:39 Félicitations.
19:40 Non, enfin, je ne veux pas de médaille.
19:42 J'essaie d'être cohérent de semaine en semaine.
19:44 Et j'ai dit précisément ce qui allait se passer.
19:47 J'ai dit, est-ce que vous voulez que certains de nos élus se retrouvent au milieu des
19:50 blacks blocs qui attaquent la police ? CQFD.
19:53 Alors, je dois le dire aussi qu'il n'y a pas eu besoin de lutter beaucoup pour convaincre
19:57 un parti socialiste qui est converti depuis très longtemps à l'idée de la sécurité
20:02 puisque nous sommes gestionnaires de ville.
20:03 Nous avons des polices municipales.
20:05 Nous avons protégé les équipements publics.
20:07 Alors ça, je l'entends.
20:08 François, mais attendez, je me permets de vous couper.
20:09 Non, mais c'est parce que c'est très intéressant et c'est essentiel ce que vous dites.
20:12 Mais est-ce qu'après l'accumulation comme ça d'attaques, par exemple, de la France
20:17 et de l'Europe, écologie, les Verts, est-ce que vous vous dites à un moment donné, on
20:20 ne peut plus s'associer avec le politique ?
20:22 Je sais, mais est-ce qu'aujourd'hui, on arrive au bout du bout de la chaîne en se
20:27 disant, nous, la social-démocratie, le parti socialiste, on ne peut pas s'associer avec
20:32 des gens qui peuvent représenter, c'est ce que pensent certains Français, un danger
20:36 pour la République et même un danger pour nos idées ?
20:37 Moi, je n'ai jamais été pour la NUPES.
20:39 Donc, vous parlez à quelqu'un qui, depuis le départ, est contre la NUPES, y compris
20:43 pour ces raisons-là.
20:44 Je peux même vous dire une chose, je suis un peu abasourdi parce que je ne m'intéressais
20:48 pas, soir et matin, les filles, avant cet accord et j'hallucine, d'une certaine manière,
20:53 de l'évolution de Jean-Luc Mélenchon parce qu'il a évolué.
20:57 Toujours sur les réseaux sociaux, on montre ces images où il disait un discours que je
21:01 peux partager sur la laïcité, 15 ans après, il n'a plus.
21:04 J'hallucine d'autant plus qu'on attaque maintenant le parti communiste, M.
21:08 Roussel et son parti, qui ne sont pas associés non plus à cette manifestation.
21:13 M. Roussel a dit très précisément, avant qu'elle n'ait lieu, parce qu'après, on peut
21:16 avoir les honneurs, je n'irai pas dans une manifestation où on dit "tout le monde déteste
21:21 la police".
21:22 Et là où j'ai une nuance, parce que ce n'est pas l'homogénéité sur un plateau, c'est
21:26 que moi, je pense qu'il y a des réformes nécessaires au sein de la police nationale.
21:29 Que par exemple, le pouvoir en place, pendant les Gilets jaunes, a politisé cette police,
21:33 qui est la police républicaine et qui doit répondre, on en a parlé en matière de violence
21:37 faite aux femmes, à toute la population.
21:39 En l'occurrence, il n'y a pas là deux clans qui s'opposent et là, il s'agit bien d'une
21:45 agression ad hominem contre la police.
21:47 Mais pour autant, par exemple, sur la question des refus d'obtempérer, ça n'élimine pas
21:52 ce que j'ai dit auparavant, ce n'est pas un souci d'équilibre, c'est ma conviction, on
21:56 ne peut pas finalement se satisfaire du fait qu'il y a un certain nombre de décès qu'on
22:01 aurait pu éviter.
22:02 Donc il faut renoncer ?
22:03 Non, donc, c'est bien pour ça qu'il ne faut pas aller dans ces manifestations.
22:06 Les réformes des forces de sécurité intérieure, pas simplement la police, il faut les faire
22:10 avec les policiers eux-mêmes, avec les syndicalistes policiers eux-mêmes, ou autrement, ils verront,
22:15 à juste raison si on dit "je déteste la police", que ces volontés de réforme sont
22:19 finalement peu sincères.
22:22 Symbole de cette perte de crédit de la France Insoumise, Européologie, les Verts et Consorts,
22:27 dans toute la France, il y avait 32 000 personnes.
22:29 Pas grand monde, oui, c'est vrai.
22:30 32 000, il y avait 125, je crois, rassemblements.
22:32 Il y a 250 personnes en moyenne, il n'y en avait que 9 000 à Paris.
22:36 Donc c'est un flop, c'est un bide et c'est une honte.
22:40 Ils devaient se relayer au micro toute la journée, au micro qu'on leur tendait pour
22:44 leur dire "jamais on n'a vu une telle unité".
22:46 Alors c'est juste toute l'extrême gauche entre elles.
22:49 Le problème, si vous voulez, c'est qu'il y a un total décalage entre cette manifestation
22:55 et ce que pensent les Français.
22:58 C'est pour ça que je vous ai présenté tout de suite le sondage.
23:00 C'est extrêmement minoritaire.
23:01 D'ailleurs, on peut s'interroger parmi les assaillants de la voiture de police, à coup
23:05 de barre de fer, il y avait des magistrats ou pas ?
23:07 Vous dites ça parce que le syndicat de la magistrature a participé et n'a pas condamné.
23:14 La question a l'air provocatrice.
23:17 On parle de l'état de droit.
23:19 Quand vous avez des magistrats appartenant à un syndicat qui participe à une manifestation
23:24 contre une autre institution de la République qu'est la police qui est normalement républicaine,
23:28 oui, peut-être.
23:29 Mais on peut quand même s'interroger sur la manière dont ce syndicat va rendre la
23:32 justice.
23:33 Imaginez que ce policier porte plainte et que le juge qui a instruit cette plainte fait
23:45 partie du syndicat de la magistrature.
23:47 Quelle sera la nature et la qualité et l'efficacité et l'indépendance du jugement rendu ?
23:51 Vous vous rendez compte de la gravité de ce qui se passe ?
23:53 Vous faites bien de pointer une contradiction, mais malheureusement, en matière d'ordre
23:56 public, par exemple sur les Gilets jaunes, je sais que vous aviez quelques compréhensions
24:00 de ce mouvement.
24:01 Il y avait eu de la casse.
24:02 Au début, oui.
24:03 Allez-y vite parce qu'après il y a la publicité et je veux qu'on continue d'en parler.
24:06 Pour autant, ceux qui étaient sincèrement engagés n'ont rien à voir avec ces black
24:10 blocs dont on peut s'interroger.
24:12 Sauf, attendez, s'il vous plaît, François, Jean pointe quelque chose de très intéressant.
24:18 Il dit que ce policier porte plainte.
24:19 Les trois personnes qui ont été interpellées, imaginons qu'elles soient jugées par le
24:24 syndicat de la magistrature ou des juges qui sont dans ce syndicat-là.
24:28 Ils vont être relâchés.
24:29 Non, ce n'est pas qu'ils vont être relâchés.
24:31 Ne dites pas n'importe quoi.
24:32 Ce n'est pas qu'ils vont être relâchés.
24:33 Est-ce qu'ils vont être jugés en étant indépendants ?
24:34 On peut se dire que c'est la question qu'on peut se poser.
24:37 Malheureusement, c'est la question qu'on peut se poser.
24:39 La publicité, on revient dans un instant parce qu'il y a une autre séquence que je
24:42 vais vous montrer puisque c'était aussi contre le racisme systémique.
24:44 Vous verrez les insultes qu'on peut entendre.
24:47 D'ailleurs, dans cette séquence, il fallait mettre le son.
24:49 Vous avez un des manifestants qui demande aux casseurs de buter les flics.
24:53 C'est un écosystème, ce n'est pas juste les black box.
24:55 La publicité, on revient dans un instant.
24:57 9h30, la suite de l'heure des pro-week-end.
25:02 Le point sur l'information, c'est avec Isabelle Piboulot, bien sûr.
25:05 Rebonjour Isabelle.
25:06 Bonjour Eliott.
25:07 Bonjour à tous.
25:08 Le président de la République s'exprimera ce soir.
25:11 Il sera l'invité de nos confrères de TF1 et France 2 à 20h.
25:15 L'occasion de revenir sur une semaine chargée, marquée par la visite du roi Charles III en France.
25:21 Ainsi que la venue historique du pape François à Marseille, en pleine Coupe du monde de rugby.
25:26 Depuis l'Elysée, Emmanuel Macron évoquera bien sûr des sujets d'actualité,
25:30 entre autres la présentation de la planification écologique et le budget 2024.
25:35 En Formule 1, Max Verstappen a remporté le Grand Prix du Japon ce matin.
25:40 Red Bull s'est même adjugé un deuxième titre constructeur d'affilée.
25:44 Un contestable leader du championnat, le Néerlandais s'est imposé depuis la pole position
25:50 devant les McLaren du britannique Landon Norris et de l'australien Oscar Piastri.
25:54 Remportant sur le tracé, Suzuka, son 13e GP de la saison sur 16.
26:01 Prochain rendez-vous au Qatar du 6 au 8 octobre.
26:04 Et puis la NASA s'apprête à rapporter sur Terre le plus gros échantillon d'astéroïdes jamais collecté.
26:11 Il doit atterrir aujourd'hui dans le désert de l'Utah aux Etats-Unis.
26:15 Près de 250 grammes de matière qui doivent permettre de mieux comprendre
26:19 les types d'astéroïdes qui pourraient menacer la Terre.
26:22 La descente finale s'annonce périlleuse.
26:24 Si elle échoue, la somme dira faire le tour du soleil avant de retenter sa chance en 2025.
26:30 Merci chère Isabelle.
26:31 J'ai du mal à comprendre le sens de cet entretien d'Emmanuel Macron à 20h.
26:35 Nouvelle interview ATF1 et France Télévisions,
26:38 si ce n'est pour faire le service après-vente de la visite du roi et de la visite du pape,
26:43 pour dire qu'effectivement ça s'est très bien passé.
26:45 Et on parlera du pape dans un instant.
26:46 Revenons à cette actualité et ces images scandaleuses lors de la manifestation hier à Paris
26:54 et des policiers qui ont été pris à partie.
26:57 Je veux vous montrer une réaction politique, celle de Marine Le Pen.
27:00 Les forces politiques extrémistes et les magistrats qui ont appelé
27:02 et participé aujourd'hui aux manifestations contre les forces de l'ordre
27:06 portent une responsabilité manifeste dans la haine et les violences inacceptables,
27:10 ciblant les policiers qui portent atteinte aux forces de l'ordre
27:12 et s'attaquent à la République et ses institutions.
27:15 Jean-Christophe Couvy, j'ai commencé cette partie en disant
27:20 pourquoi il ne s'est rien passé entre 2016 et 2023 ?
27:24 Pourquoi en 7 ans on se retrouve, et on va revoir l'image, avec le même scénario,
27:29 c'est-à-dire des casseurs qui sont plutôt organisés,
27:33 qui n'ont plus peur de la police, qui veulent fracasser du policier,
27:38 parfois même la volonté de tuer.
27:40 Le 1er mai, vous avez un de vos confrères qui a fini en torche humaine.
27:44 Bon, rien n'a changé entre 2016 et 2023.
27:47 Qu'est-ce qu'on attend ?
27:49 Est-ce qu'on attend un drame absolu ?
27:51 Est-ce qu'on attend qu'un policier craque et fasse usage de son arme
27:55 d'une manière disproportionnée ?
27:57 Qu'est-ce qu'on attend, Jean-Christophe ?
27:58 Écoutez, je ne suis ni ministre, ni président de la République,
28:01 ni député, ni sénateur.
28:03 Je suis juste policier, et effectivement, ça fait depuis des années
28:07 qu'on voit que la société, on ne va pas la répéter dix fois,
28:10 mais c'est vrai, est de plus en plus violente.
28:12 Il y a cet aspect, on a l'impression toujours que l'État est là pour asservir les gens,
28:20 et cette radicalité qui monte et qui monte,
28:22 et on a l'impression que ce n'est pas la priorité de nos politiques,
28:24 comme si c'était, j'allais dire, les idiots utiles
28:26 pour légitimer justement et montrer du doigt.
28:29 Alors nous, sur le terrain, je peux vous dire que c'est compliqué aujourd'hui
28:32 d'être policier, c'est compliqué parce qu'on est toujours dans cet équilibre
28:36 entre droit et devoir des citoyens qui doivent s'inscrire dans la société.
28:39 Et c'est compliqué parce qu'en fait, on voit bien qu'il y a une minorité,
28:43 quand même, mais c'est une minorité hurlante qui prend la police en otage.
28:49 Moi, j'ai vu aujourd'hui, cette semaine, depuis quelques temps,
28:52 même la Coupe du monde de rugby, il y a des gens qui viennent
28:54 de pays étrangers, qui font des selfies avec la police.
28:57 Tout se passe bien. Pourquoi ? Parce qu'en face, il faut être deux.
29:00 Et quand en face de vous, vous avez des gens qui respectent,
29:03 qui sont respectueux des policiers d'un État et d'un pays,
29:06 eh bien, vous n'avez pas tout ce désordre.
29:08 Sauf qu'en face, on a radicalisé. Ils sont radicalisés.
29:10 Je n'ai pas l'impression qu'on lutte vraiment,
29:12 puisqu'en plus, ils sont même récupérés politiquement par l'ultra gauche.
29:14 - Non, mais vous avez bien fait d'utiliser l'événement sportif
29:17 comme la Coupe du monde de rugby, mais même les matchs de foot.
29:20 C'est à dire que dans les stades, les hooligans, les éléments violents
29:25 qui se tapaient entre eux, mais aussi qui tapaient les policiers,
29:28 on les a mis à l'ombre, c'est à dire qu'ils n'ont plus le droit d'accéder à un stade.
29:32 Donc, quand est ce qu'on va dire à ces casseurs professionnels ?
29:36 Écoutez, messieurs, vous restez chez vous.
29:38 Vous n'avez pas le droit de rentrer dans cette manifestation
29:40 ou alors c'est très simple, vous irez en prison.
29:43 - On a terminé la séquence des retraites.
29:47 Et on a bien dit quand même, d'ailleurs, à notre ministre et au pouvoir en place,
29:50 on leur a bien dit, nous, on voulait prendre une loi, justement,
29:52 anti-casseurs pour protéger les policiers, pour empêcher les black blocs de venir.
29:56 - Alors à une époque, on nous avait dit que ce n'était pas possible
29:58 parce que pour les matchs de football, c'était du privé.
30:01 Là, on pouvait et qu'aujourd'hui, c'est un droit constitutionnel de venir.
30:04 Mais peu importe si on doit passer par la justice,
30:07 parce que ce qu'il faut éviter, effectivement,
30:09 c'est que ce soit purement administratif et en gros à la tête du client.
30:12 Mais peu importe, dans ces cas-là, on retravaille le texte.
30:15 Si c'est un juge qui doit vous bloquer, vous interdire de venir sur une manifestation
30:18 pendant 10, 15 ans ou 20 ans, eh bien ça doit passer par le juge.
30:22 Mais regardez, est-ce que c'est porté aujourd'hui à l'Assemblée nationale ?
30:25 Non ? Ça y est, on est passé sur d'autres séquences.
30:27 Tout le monde s'en fout. Voilà, c'est ça.
30:29 Et donc on va recommencer encore sans ces temps à avoir des manifestations
30:32 avec des débordements.
30:33 - Je vous avais dit qu'il y avait une seconde séquence que je voulais vous présenter
30:36 parce que cette manifestation, c'était contre les violences policières,
30:38 le racisme systémique et les libertés publiques.
30:40 En termes de racisme ou d'insultes, on était plutôt bon du côté des manifestants.
30:47 - Cassez-vous ! Cassez-vous !
30:49 - Arrêtez-vous !
30:51 - Ah, ça fait bon les voix !
30:52 - Venez les culs !
30:54 - Ah, ça fait bon les voix !
30:55 - Allez-vous bande de racistes !
30:58 - C'est raciste !
31:02 - C'est raciste !
31:05 - Venez !
31:07 - Cassez-vous !
31:10 - Cassez-vous !
31:13 - Cassez-vous !
31:14 - ... les gentils manifestants.
31:15 - Qu'est-ce que vous dites ?
31:16 - Pardon, j'étais en train de dire, ça montre qu'il n'y a pas d'un côté
31:19 les gentils manifestants et de l'autre les méchants black blocs
31:22 qui n'ont rien à voir. Il y a tout un écosystème.
31:25 - Ah, c'est un climat en manifestation ? Vous avez entièrement raison.
31:28 - Il y a des gens qui pensent pareil. A Besançon, un manifestant, pas un black bloc,
31:31 avait une pancarte, un flic, une balle.
31:34 Et les casseurs cassent parce qu'ils sont dans cet écosystème favorable.
31:39 - Attendez, pas tous en même temps.
31:41 - En fait, dans les mots d'ordre même, il n'y avait pas la volonté de faire en sorte
31:45 que les choses... Si moi j'avais eu un mot d'ordre à faire, c'est rétablir
31:48 un pacte entre les forces de sécurité et les Français.
31:51 Là, on ne rétablit aucun pacte à partir du moment où on pointe du doigt.
31:56 Et la deuxième chose, c'est qu'on ne pointe pas du doigt une bande,
31:59 on pointe du doigt l'État avec les fonctionnaires qui sont en charge
32:03 d'assurer la paix publique. À partir de là, la délinquance,
32:08 et c'est là où je suis ce qui vient d'être dit, d'opportunité,
32:11 et tous ceux qui sont contre l'État tout court, contre toute forme d'organisation...
32:15 - Ils se sentent juste eux.
32:16 - Ils se sentent tout à fait vides.
32:18 - Genre, voilà, entre deux...
32:19 - Et je pense qu'une partie de la gauche, pour moi, prend une lourde responsabilité
32:23 à une aggravation de la situation.
32:25 - Ces gens-là ne représentent absolument pas la France, c'est une poignée de radicaux
32:29 qui ne représentent qu'eux-mêmes. En réalité, aujourd'hui, policiers et gendarmes
32:32 sont pris dans une tenaille de haine. Il y a d'un côté des élites médiatico-politiques
32:37 qui, effectivement, sont anti-police, il faut le dire, et de l'autre côté,
32:42 sur le terrain, vous avez des racailles dans certaines zones de France
32:45 qui sont aussi anti-police. Et la police est au milieu de tout ça.
32:48 Et la police qui est au milieu est soutenue par une très large majorité
32:53 de la France.
32:54 - La majorité de Français.
32:55 - C'est pour ça qu'il faut, pour répondre à cette manifestation d'hier,
32:58 qui est une manifestation de félons, moi j'appelle ça comme ça,
33:02 il faut répondre par une autre manifestation, le 30 septembre prochain.
33:05 - Ah oui, vous manifestez.
33:06 - Voilà, le 30 septembre prochain, j'organise une manifestation nationale.
33:09 - Vous avez une cagnotte aussi, monsieur, monsieur, pour ça ?
33:11 - J'appelle tous les Français qui soutiennent leur police à descendre dans la rue,
33:14 aux lieux qui seront indiqués, mais s'il n'y a pas de lieu, devant leur commissariat,
33:17 devant leur gendarmerie, pour exprimer leur amour et leur soutien
33:22 de leur force de l'ordre.
33:23 - Jean-Christophe, je dois vous libérer à 9h40, il est 9h30 et 15 secondes.
33:28 Donc vous avez 45 secondes pour le mot de la fin,
33:30 puisque en plus on a d'autres thèmes. Vous vouliez réagir ?
33:32 - Oui, je voulais réagir, mais encore une fois, on veut nous entraîner
33:35 sur un chemin, sur le racisme systémique, comme si on formait les policiers
33:38 à être racistes. À la rigueur, je vais vous même dire, dans leur fantasme
33:41 idéologique, c'est-à-dire qu'on va sélectionner des candidats
33:45 à l'école de police, les lobotomiser, leur mettre une puce
33:49 pour devenir raciste et violent. Il faut savoir quand même que quand on passe
33:53 un concours, le concours de gardien de la paix, dans le jury, il y a un psychologue.
33:57 Il y a un psy, donc je suis désolé. Il y a quand même un tri qui est fait.
34:01 Et surtout, c'est que les affaires de racisme, c'est toujours à sens unique.
34:05 Et moi, j'ai des policiers qui le vivent très, très mal.
34:07 Aujourd'hui, la police, elle a l'image de la société.
34:09 Alors, on a des policiers racisés, parce que je suis obligé d'utiliser le mot
34:13 "racisé" maintenant, parce qu'on en est là, on marque les gens à la culotte,
34:16 et c'est terrible. Mais mes collègues, ils souffrent.
34:20 Ils souffrent parce qu'en fait, on fait l'amalgame.
34:22 Et ils sont montrés du doigt. Et quand on les traite d'arabes de service,
34:24 de nègres de maison, de honte à leur race, comment ils le vivent, ça ?
34:27 Et leurs enfants, comment ils le vivent ? Et là, je ne vois jamais SOS racisme.
34:30 Je ne vois jamais la gauche, l'ultra-gauche, se rouler par terre.
34:36 Non, parce que ça ne les intéresse pas, ce n'est pas bankable.
34:38 Eh bien, merci Jean-Christophe Kouvi pour votre témoignage.
34:41 Je vous libère. On va faire un remplacement, quelque sorte de siège.
34:45 Un petit mercato. François, mettez-vous à la place de Jean-Christophe.
34:50 Le temps de lancer le prochain sujet, puisque demain,
34:54 Gabriel Attal doit rencontrer le nouveau directeur du rectorat de Versailles
34:58 en pleine tourmente, vous le savez, après le suicide d'un adolescent à la rentrée, Nicolas.
35:03 Les échanges de courriers menaçants, on en a parlé la semaine dernière.
35:07 L'ancienne rectrice de Versailles a réagi, et c'est toujours fascinant de voir ça.
35:11 Parce qu'en gros, elle dit "je suis effondrée".
35:16 Il y en a d'autres, j'ai eu peur qu'il y ait eu d'autres lettres envoyées comme celle-ci,
35:20 mais j'y suis pour rien.
35:22 Dunia Tangour nous présente le sujet.
35:25 Dans un entretien accordé aux Parisiens,
35:29 Charline Avenel revient sur le courrier de la honte,
35:32 après le suicide début septembre du jeune Nicolas,
35:34 victime de harcèlement scolaire, effondrée.
35:37 Elle présente ses excuses et reconnaît des manquements évidents de la part de l'institution.
35:42 Il est inadmissible qu'ils aient reçu un tel courrier.
35:45 Dans le cas présent, il n'y avait pas à envoyer un tel courrier à des parents en détresse.
35:49 Ce dysfonctionnement met en évidence des failles dans la procédure
35:52 et pose la question de la relation humaine avec les usagers.
35:55 Entre excuses et mea culpa, l'ancienne rectrice affirme ne pas être à l'origine
35:59 de ces lettres envoyées à la famille.
36:01 Elle explique également ne pas avoir été mis au courant par le rectorat.
36:05 Tout en rappelant son rôle dans la validation des lettres de réprobation,
36:21 Charline Avenel admet ici une erreur de discernement.
36:25 J'ai validé le principe de courrier adressé aux familles qui menacent les enseignants,
36:29 mais jamais pour des correspondances avec des familles dont les enfants sont victimes de harcèlement.
36:34 Je découvre que ces lettres de réprobation ont été envoyées,
36:37 et je le crains en nombre, sans discernement à des familles en détresse.
36:41 Erreur humaine ou problème systémique dans l'administration ?
36:45 Pour l'heure, l'ex-rectrice de Versailles n'a pas souhaité donner davantage de précisions.
36:51 Il y a une phrase qui vraiment me choque, quand elle dit "je découvre que ces lettres ont été envoyées".
36:56 Pardonnez-moi, c'est la rectrice, donc c'est la chef, et qu'elles ont été envoyées en nombre.
37:02 Oui, et qu'elle était en congé à chaque fois.
37:05 Oui, vraiment, il n'y a même pas de chance.
37:07 Vous avez raison de le souligner. Lorsqu'on connaît l'administration,
37:09 on sait que vraisemblablement elle n'est pas au courant,
37:11 mais le problème essentiel je pense, c'est qu'il y a trop souvent un problème systémique dans l'éducation nationale.
37:17 C'est-à-dire qu'à chaque fois c'est toujours la même chose,
37:19 il y a des responsables mais pas coupables. Il y a bien quelqu'un qui a signé ce courrier.
37:21 Il y a bien quelqu'un qui s'est dit qu'il fallait menacer les parents plutôt que le protéger du harcèlement.
37:26 Il fallait bien pointer le doigt sur la personne qui est harcelée plutôt que les personnes qui sont harceleurs.
37:30 Et donc ça pose la question essentielle à chaque fois du "qui donne la doctrine du pas de conflit, pas de vague ?
37:34 Qui doit être sanctionné ?"
37:35 Et je pense qu'on doit faire en sorte que les personnes qui sont responsables de ça doivent être sanctionnées
37:39 et que l'enquête doit conduire à ces personnes à une procédure administrative.
37:43 Mais jusqu'à l'ancienne rectrice, parce que c'est absolument inadmissible de dire
37:47 "j'ai validé le principe d'une lettre de réponse".
37:50 Ce sont des lettres type. La lettre adressée aux parents de Nicolas
37:54 et adressée aux parents de cette petite fille victime d'attouchement ont plus de 50% de contenu commun.
38:01 Ah vous voulez dire qu'il y a un modèle et on l'utilise pour chacun ?
38:05 Ce sont des lettres type.
38:06 C'est juste insupportable.
38:07 Demain je pense que, et de toute façon on a bien vu que le ministre de l'Éducation nationale
38:12 prenait ce sujet très au sérieux, qu'il a eu le courage de dire que c'est une honte,
38:16 chose que ne disait pas le précédent et était sur d'autres sujets apparemment,
38:20 M. Papendia, j'ai oublié déjà son nom, il le rencontrera, le nouveau recteur de Versailles.
38:27 Avançons parce qu'il nous reste très peu de temps et je veux parler un tout petit peu quand même
38:31 de cette visite historique et discours politique du pape.
38:35 C'est la une d'ailleurs du journal du dimanche.
38:37 Vous savez dans le journal du dimanche, il y a toujours une chronique, je vous invite à lire
38:41 puisque on parle de l'éducation nationale, du billet de Pascal Praud qui revient sur son ancien professeur
38:48 à l'école primaire, absolument fascinante.
38:51 Mais évidemment la une, c'est visite historique, discours politique.
38:55 C'est vrai que retenir de ce qu'on a vécu ces 48 dernières heures ?
39:00 Alors il y a une image qui est absolument magnifique.
39:01 Hier, ce typho en hommage à l'honneur du pape François avec plus de 60 000 personnes présentes au vélodrome.
39:09 C'est vrai que cette image est magnifique.
39:11 Les fidèles qui étaient présents ont vécu un moment grandiose.
39:14 Nos reporters qui étaient sur le terrain nous l'ont confirmé.
39:18 Mais il y a aussi la question politique puisque trois discours, à chaque fois il y a été question d'immigration
39:23 et notamment à ce moment-là, c'était un peu plus tôt dans la journée, on écoute le pape François.
39:27 Marseille a un grand port et elle est une grande porte qui ne peut être fermée.
39:34 Plusieurs ports méditerranéens en revanche se sont fermés.
39:38 Et deux mots ont résonné alimentant la peur des gens.
39:42 Invasion et urgence.
39:45 Et on ferme les ports.
39:47 Mais ceux qui risquent leur vie en mer n'envahissent pas.
39:51 Ils cherchent hospitalité.
39:54 Ils cherchent de la vie.
39:56 Quant à l'urgence, le phénomène migratoire n'est pas tant une urgence momentanée,
40:00 toujours bonne à susciter une propagande alarmiste,
40:05 mais un fait de notre temps.
40:08 Un processus qui concerne trois continents autour de la Méditerranée
40:14 et qui doit être géré avec une sage prévoyance,
40:17 avec une responsabilité européenne capable de faire face aux difficultés objectives.
40:23 Alors qu'est-ce qu'on retient de ce séjour ?
40:25 Moi je n'ai pas compris, si vous voulez, les injonctions du pape
40:28 pour faire avaler aux Français et à l'Europe de manière générale la submersion migratoire.
40:34 Je ne comprends pas.
40:35 Je trouve que le pape a parlé de beaucoup de choses,
40:37 mais il n'a pas parlé par exemple de la protection de la civilisation chrétienne,
40:41 du christianisme, du catholicisme européen.
40:44 L'Église se plaint en permanence que l'Europe se déchristianise
40:47 et que les églises sont vides.
40:48 Comment il compte les remplir ?
40:50 Par une submersion migratoire en provenance d'Afrique et du Maghreb ?
40:54 Ça c'est la première chose.
40:55 Le pape n'a pas parlé de l'Arménie ?
40:57 Il n'a pas parlé des traits de l'Orient ?
40:59 Il a rendu hommage à l'Arménie.
41:01 Il n'a pas parlé autant que les migrants ?
41:02 Pas autant, mais ne dites pas qu'il n'a pas parlé de l'Arménie.
41:05 Il y a un message migrationniste qui est quand même contestable et discutable.
41:08 Ça c'est une question qu'on se pose évidemment.
41:10 Évidemment je trouvais que c'était un pape formidable dans une ville formidable.
41:15 Pour l'avortement et la pilule aussi.
41:16 Je vais peut-être essayer de faire un propos.
41:18 Et justement il m'a semblé qu'il arrivait au-delà,
41:21 d'ailleurs c'est le sens de la une du JDD qui ne partage pas ses thèmes sur l'immigration,
41:25 il arrivait à rendre à ce sujet de l'immigration un visage, une incarnation.
41:30 Et ça je trouve que c'est très fort.
41:32 Ensuite dans les positions politiques des uns des autres finalement, qu'est-ce qu'il dit ?
41:37 Il dit ce que j'ai dit, comme beaucoup de gens sur ce plateau la semaine dernière,
41:41 il dit que les solutions doivent être européennes.
41:43 Bon, je pense que c'est important.
41:45 Il dit d'abord qu'il faut accueillir tout le monde.
41:46 Oui, d'accord, vous n'êtes pas obligés de le partager.
41:49 C'est juste un détail.
41:50 Voilà, et ensuite puisque Messia a manifestement l'oreille droite plus forte que l'oreille gauche,
41:55 ou je ne sais pas si c'est l'inverse,
41:57 sur la fin de vie il a tenu des propos que ceux qui l'approuvent sur l'immigration
42:02 peut-être n'approuveraient pas sur ces questions-là.
42:05 Et donc je trouve qu'il était dans son rôle, dans son emploi,
42:08 d'un pape jésuite engagé, qui n'a pas la ligne de Benoît XVI c'est sûr,
42:13 mais qui ne sort pas finalement du message des évangiles.
42:16 Je vous presse un peu parce qu'il ne nous reste que quelques minutes avant le grand rendez-vous
42:20 et je voulais vraiment qu'on termine par ce sujet, Judith Vaintraub,
42:22 que vous avez sorti dans le Figaro Magazine.
42:25 Hallucinant ! Je le dis aux téléspectateurs.
42:28 On apprenait jeudi qu'une vaste coalition parlementaire transpartisane,
42:31 excluant toutefois le Rassemblement National, d'ailleurs c'est très intéressant,
42:34 entend présenter en janvier un projet de loi visant à bannir le climato-scepticisme des médias.
42:39 L'objectif de ce projet de loi est d'interdire dans le débat public
42:42 toute remise en question du dérèglement climatique.
42:46 On écoute Mathieu Boquecote qui en a fait sa chronique hier,
42:49 c'était absolument passionnant, mais on tombe de notre chaise.
42:52 Aujourd'hui c'est le climat, demain ça peut être le prochain Covid,
42:55 ou ça peut être les questions migratoires,
42:57 donc on met le pied dans quelque chose d'assez inquiétant.
43:01 L'institutionnalisation politique, de ce qu'ils appellent le consensus scientifique,
43:08 c'est la meilleure manière de créer ce qu'on pourrait appeler une forme de judiciarisation
43:12 du débat climatique et une logique de censure dans le débat public.
43:17 Alors la question de base c'est comment va-t-on définir le climato-scepticisme ici ?
43:20 Ce n'est pas un détail.
43:22 Est-ce que le climato-scepticisme, c'est le changement climatique
43:26 plus la responsabilité humaine.
43:28 Mais si j'ajoute que le rôle de la France, par exemple,
43:31 dans les changements climatiques, est quand même relativement mineur,
43:34 est-ce que je fais du climato-scepticisme ?
43:38 Si je dis que, parce qu'on l'entend souvent,
43:42 notre modèle de développement économique serait incompatible avec le climat,
43:45 si je dis que je veux néanmoins conserver ce modèle de développement économique,
43:49 est-ce que je bascule dans le climato-scepticisme ?
43:52 Déjà qu'on nous explique que certaines publicités devraient être interdites
43:55 parce qu'elles sont dites éco-sidères,
43:57 est-ce qu'à terme on va dire qu'on doit sans cesse étendre le domaine
44:00 de l'interdiction juridique de certains propos,
44:03 parce que ça remettra en question ce qu'ils appellent le consensus climatique ?
44:07 Donc la notion de délit d'opinion, c'est de cela dont on parle en ce moment,
44:11 et je pense que ça ne s'arrêtera pas justement à la version la plus minimaliste
44:14 d'un tel projet de loi.
44:16 Oui Mathieu, de votre côté, elle a tout à fait raison,
44:19 il s'agit en fait de criminaliser toute opinion divergente
44:23 contestant et le dérèglement climatique, son ampleur et son origine humaine.
44:29 Alors je rappelle que l'origine humaine du réchauffement climatique
44:33 est un sujet de débat, et cette proposition de loi
44:37 qui à mon avis ne sera jamais votée tant elle est liberticide,
44:41 on ne peut pas décréter que la liberté de la presse s'arrête là
44:44 où commencent les opinions et les crédeaux des écologistes,
44:51 en fait vise à faire la loi Guesso, ce qu'est la loi Guesso.
44:56 Sur d'autres sujets.
44:57 La Shoah.
44:58 Mais en fait c'est alimenter les...
45:00 Oui, ça veut dire que Mathieu, votre côté a raison,
45:03 les contenus éditoriaux et la pub doivent être conformes
45:08 aux solutions préconisées par ces gens-là, c'est-à-dire des croissants.
45:12 Mais c'est donner encore plus de crédit cette fois-ci au complotisme.
45:15 Et au complotisme, en disant "regardez on essaye de nous baïonner sur..."
45:18 Voilà, c'est ça.
45:19 Merci beaucoup, j'invite les téléspectateurs à lire votre article
45:22 dans le Figaro magazine, à lire le JDD, tout le magazine bien sûr,
45:27 lire le JDD ce dimanche, je vois que François Calesson l'a acheté ce matin
45:31 et vous avez bien fait.
45:32 Merci à tous les quatre, dans un instant c'est le grand rendez-vous
45:36 avec Sonia Mabrouk et Mathieu Bock-Cotter d'ailleurs.
45:39 Merci.
45:40 [SILENCE]