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Charlotte d'Ornellas et Laurent Joffrin débattent de l'actualité de la semaine dans #VraimentPasDaccord

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00:00:00 Quasiment 9h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros à visite historique du pape François.
00:00:07 Heure des pros exceptionnelle jusqu'à midi, toutes nos équipes sont sur le terrain pour vous faire vivre cette deuxième journée du souverain pontife dans la cité phocéenne.
00:00:15 Hier, le pape François a adressé un message extrêmement fort à l'Union Européenne au cœur de son discours "les migrants en naufrage et en mer méditerranée".
00:00:24 Que retenir de ces mots ? Message religieux ou message politique ?
00:00:27 On en parle dans un instant, le pape l'assure, cette visite à Marseille n'est pas une visite d'Etat, mais dans les faits.
00:00:33 Et vous le voyez à l'image, ça en a tout l'air ce matin.
00:00:36 Et avant la grande messe au Vélodrome, il va rencontrer le président de la République.
00:00:40 Quelles relations entretiennent les deux hommes ? De quoi vont-ils parler ?
00:00:44 Élément de réponse dans cette émission.
00:00:46 Enfin, à l'heure où la police est sur-sollicitée par le mondial de rugby, par la venue du roi cette semaine, par celle du pape aujourd'hui,
00:00:54 par la menace terroriste un peu partout en France, des marches seront organisées ce samedi contre les violences policières, le racisme systémique, les libertés publiques.
00:01:04 Marche de la honte, disent certains, au cœur de cette mobilisation, la France Insoumise, Europe Écologie Les Verts, la CGT,
00:01:10 sans oublier la présence du syndicat de la magistrature.
00:01:14 À quoi faut-il s'attendre cet après-midi ? Entendrons-nous ? Tout le monde déteste la police.
00:01:19 On va se poser la question. Je vous présente les invités dans un instant, mais avant cela, le point sur l'information, c'est avec vous, Marine Sabouin.
00:01:25 Marine, bonjour.
00:01:26 Bonjour Eliott, bonjour à tous.
00:01:30 Et à la une de l'actualité, le 15 de France qui respire enfin.
00:01:33 Antoine Dupont, victime d'une fracture de la pommelle jeudi, a été opéré.
00:01:36 Le capitaine des Bleus devrait faire son retour dans l'équipe d'ici quelques jours, selon la fédération.
00:01:41 Une nouvelle qui redonne de l'espoir pour la fin de ce mondial, après sa blessure jeudi lors de la victoire contre la Namibie.
00:01:47 Et on partait sur une absence d'au moins trois semaines.
00:01:50 C'est un dispositif hors normes mis en place pour la venue du Pape à Marseille.
00:01:54 Du jamais vu cet après-midi, le souverain pontife va remonter l'avenue du Prado à bord de sa mythique Papa mobile.
00:01:59 Il rejoindra ensuite le stade Vélodrome pour célébrer une messe devant près de 60 000 fidèles.
00:02:03 Un tel dispositif demande une véritable organisation.
00:02:06 Neuf mois ont été nécessaires pour organiser cette visite historique.
00:02:10 Et puis des manifestations anti-police auront lieu partout en France cet après-midi.
00:02:15 C'est un appel qui émane de 150 organisations ainsi que des partis politiques comme la France Insoumise ou Europe Écologie Les Verts.
00:02:21 La marche pourrait rassembler jusqu'à 30 000 participants à travers le pays.
00:02:25 De son côté, Gérald Darmanin écrit une lettre de soutien aux forces de l'ordre.
00:02:29 Merci chère Marine pour le point sur l'information.
00:02:32 On est avec Raphaël Stainville aujourd'hui, Alexandre Devecchio, père Michel Viau.
00:02:37 Merci d'être avec nous. Vous êtes prêtre du diocèse de Paris.
00:02:40 Constantin de Vergènes est également présent, journaliste France catholique.
00:02:44 Et Olivier d'Artigolle est présent.
00:02:46 Bonjour.
00:02:47 Père Olivier, je vous ai vu sourire, heureux, lorsque vous avez vu cette information concernant Antoine Dupont,
00:02:52 qui a été opéré, qui devrait revenir dans quelques jours.
00:02:55 Mais un retour dans quelques jours ne veut pas dire un retour sur le terrain.
00:02:58 Pour les demi-finales, vous allez voir.
00:03:00 Ah, parce que la 15 de France ira en demi-finale ?
00:03:02 En finale.
00:03:03 En finale carrément ? Sans Antoine Dupont, sans Anne Tamac ?
00:03:06 Écoutez, les journées que nous vivons sont marquées par l'espérance, donc allons-y.
00:03:10 Prévons, espérons effectivement un miracle, pourquoi pas pour ce 15 de France.
00:03:15 Dans l'actualité, évidemment, on va revenir en longueur sur le discours hier,
00:03:21 les mots du pape François à Marseille.
00:03:25 Il y avait peu de doutes sur la couleur, sur la teneur de ce discours,
00:03:28 mais je vais tout de suite me tourner vers vous, père Michel Viau,
00:03:31 parce que je me suis posé une question toute la soirée.
00:03:33 Est-ce qu'un pape peut, doit, tenir un message religieux ?
00:03:40 Évidemment, mais est-ce que dans ce message religieux, il peut y avoir un discours politique ?
00:03:45 C'est tout à fait possible selon le sujet.
00:03:48 Et le sujet abordé, qui est un sujet extrêmement grave,
00:03:52 puisqu'il met en jeu quand même des quantités de vie humaines,
00:03:56 et aussi l'avenir de tout un continent, qui est l'Afrique,
00:04:01 on ne peut pas s'en tenir qu'à des conseils religieux ou de charité.
00:04:06 Il y a un problème de politique générale et de politique internationale
00:04:11 qui quand même doit être posé.
00:04:14 Si ces gens arrivent en telle quantité, risquant,
00:04:21 montant sur ce que j'ai déjà appelé les bateaux de la mort,
00:04:25 avec tous les risques que ça comporte,
00:04:28 ce faisant même, il n'y a pas que ceux qui se font noyer,
00:04:31 il y a aussi ceux qui se font tuer, le pape l'a dit,
00:04:34 sur la terre, en Afrique du Nord, dans le Maghreb.
00:04:37 Ils sont carrément tirés dessus et tués.
00:04:41 C'est un problème qui a forcément des résonances politiques.
00:04:47 Donc des résonances politiques, mais la ligne du pape peut changer
00:04:51 en fonction du pape qui est présent.
00:04:54 C'est-à-dire que le pape Benoît XVI n'avait pas du tout le même discours que le pape François.
00:04:57 Permettez-moi de le citer, le pape Benoît XVI.
00:05:00 On est en 2010, c'était il y a 13 ans.
00:05:03 Si toute personne détient le droit à immigrer en vue de meilleures conditions de vie,
00:05:07 les États ont le droit de régler les flux migratoires
00:05:13 et de défendre leurs frontières en garantissant toujours le respect
00:05:16 dû à la dignité de chaque personne humaine.
00:05:19 Les immigrés ont le devoir de s'intégrer dans le pays d'accueil
00:05:23 en respectant ses lois et l'identité nationale.
00:05:27 Ce n'est pas entendu, et je pense qu'on sera tous d'accord autour de ce plateau,
00:05:32 ce type de discours hier concernant le pape François.
00:05:35 Peut-être qu'il l'avait dit, c'est dans la doctrine sociale de l'Église.
00:05:38 Ça a été commenté par Mgr Décubes, c'est un très beau livre vert.
00:05:45 Et sur toutes les questions migratoires, ça relève de la compétence de l'État.
00:05:51 C'est une affaire de politique d'État.
00:05:54 Et effectivement, les immigrés, là si on prend aussi la Bible,
00:05:58 il faut se conformer aux lois du pays.
00:06:03 Et on ne peut pas...
00:06:05 - C'était important de décrypter ce matin, parce que beaucoup hier ont été surpris,
00:06:10 étonnés, parfois même heurtés par le discours,
00:06:13 certains disaient culpabilisant, du pape François.
00:06:17 Permettez-moi de l'écouter, on va tous l'écouter.
00:06:20 Le pape François qui dit qu'en premier temps, les migrants doivent être secourus.
00:06:24 - Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages
00:06:29 provoquées par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence.
00:06:35 L'indifférence devient fanatique.
00:06:40 Les personnes qui risquent de se noyer
00:06:44 lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourus.
00:06:50 C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation.
00:06:56 - On va l'écouter une nouvelle fois.
00:06:58 Le pape François, ne considérons pas les morts en mer comme des faits divers.
00:07:03 - Ne nous habituons pas à considérer les naufrages comme des faits divers
00:07:09 et les morts en mer comme des numéros.
00:07:13 Ce sont des noms et de prénoms.
00:07:18 Ce sont des visages, des histoires.
00:07:21 Ce sont des vies brisées et des rêves anéantis.
00:07:25 Trop de personnes fuyant les conflits, la pauvreté et les catastrophes environnementales
00:07:33 trouvent dans les flots de la Méditerranée
00:07:37 le réjet définitif de leur quête d'un avenir meilleur.
00:07:43 C'est ainsi que cette mer magnifique est devenue un immense cimetière
00:07:51 où de nombreux frères et sœurs se trouvent même privés du droit à une tombe.
00:07:58 - Je me tourne vers vous, Constantin de Vergène.
00:08:01 Vous êtes journaliste france-catholique.
00:08:03 Vous êtes surpris par la teneur du discours du pape François II.
00:08:08 - Non, à vrai dire, il dit ce qu'il a toujours dit.
00:08:11 Son premier voyage après son élection sur le trône de Pierre, c'était à Lampedusa.
00:08:15 Il avait eu un geste très fort.
00:08:17 Il avait jeté à l'époque une couronne de fleurs dans la mer Méditerranée.
00:08:20 Il avait parlé à ce moment-là encore de l'indifférence.
00:08:24 Donc non, ce que dit le pape n'a rien de choquant.
00:08:28 Tout ce qu'il dit n'est pas politique.
00:08:30 Je pense que bien général, tout est politique.
00:08:32 Mais quand il dit que la Méditerranée est un cimetière,
00:08:34 on ne peut pas non plus rejeter ça d'un revers de main.
00:08:38 - Personne n'est au contraire, bien évidemment.
00:08:40 - Simplement pour revenir à ce que vous disiez,
00:08:42 je pense qu'il ne faut pas calquer sur l'Église catholique
00:08:45 le modèle qu'on a des partis politiques
00:08:47 et sur le pape François le modèle des chefs de parti,
00:08:50 qui une fois qu'ils accèdent au pouvoir,
00:08:52 fixent une ligne en oubliant tout ce qui a été fait.
00:08:55 François, c'est le 266ème pape de l'Histoire
00:08:58 et la logique de l'Église, c'est de s'inscrire dans une continuité.
00:09:01 - Je m'étonne, je perds des moments de vous couper,
00:09:03 mais je m'étonne de la différence de discours et de lignes,
00:09:06 comme vous dites, entre Benoît XVI et le pape François.
00:09:10 Ce sont deux lignes différentes.
00:09:12 - Non parce que...
00:09:13 - C'est écrit noir sur blanc.
00:09:15 Ce que disait le pape Benoît XVI en 2010
00:09:18 n'a rien à voir avec ce que vient de dire hier le pape François.
00:09:23 - Mais le pape François n'a jamais dit
00:09:26 que ce qu'avait déclaré Benoît XVI était caduque.
00:09:29 Demain, c'est la journée, la 109ème journée des migrants
00:09:33 et Benoît XVI a fait sien des paroles de Jean-Paul II,
00:09:37 qui était considéré comme un pape plutôt conservateur sur ces questions-là,
00:09:40 en disant que le droit primordial à se garder,
00:09:42 c'était le droit de chacun à rester chez soi.
00:09:45 - Oui, mais est-ce qu'on l'a entendu ça hier ?
00:09:47 Mais attendez, moi je veux pas...
00:09:49 D'ailleurs, il n'y a pas de polémique.
00:09:52 C'est juste essayer de comprendre un message qui a été transmis,
00:09:55 qui est peut-être un message historique d'ailleurs.
00:09:57 Il a dit "à l'instant, vous avez entendu,
00:09:59 les gens fuient en la guerre et des situations de catastrophes écologiques".
00:10:04 C'est l'exploitation de l'Afrique à des fins commerciales
00:10:09 et on fait partir les gens pour mieux piller le continent.
00:10:13 - Mais il y a un avertissement.
00:10:15 - Voilà, c'est une façon de voir les choses.
00:10:17 - Pardonnez-moi, mais je dis pas que ça n'existe pas encore un peu,
00:10:21 mais a priori, les pays africains ne sont pas colonisés
00:10:24 et une grande part de leurs difficultés ne sont pas le fait de l'Occident.
00:10:27 Là, vous faites comme si l'Occident pillait les pays africains
00:10:31 et poussait les gens à partir.
00:10:33 À mon avis, c'est quand même plus compliqué que ça.
00:10:36 Pour ce qui est du Pape...
00:10:37 - J'ai pas dit ça.
00:10:38 - C'est ce que j'ai compris.
00:10:40 Excusez-moi.
00:10:41 Pour ce qui est du Pape, je trouve que, évidemment,
00:10:45 on attend de lui un discours métaphysique, spirituel,
00:10:48 mais aussi une éthique de responsabilité.
00:10:51 Parce qu'en réalité, il dit d'un côté l'indifférence et la fraternité.
00:10:56 En réalité, je pense qu'il y a une autre voie,
00:10:58 qui est de faire en sorte que les gens restent au maximum chez eux.
00:11:02 Une voie aussi irréaliste qui est de les dissuader au maximum
00:11:06 de venir mourir en Méditerranée.
00:11:08 Dire qu'il y a la fraternité ou l'indifférence,
00:11:11 et finalement, créer un appel d'air.
00:11:13 Je suis pas sûr que le résultat, finalement,
00:11:16 sous principe de bon sentiment,
00:11:18 soit un résultat qui soit bon,
00:11:21 aussi bien pour les sociétés occidentales
00:11:23 que pour les migrants eux-mêmes.
00:11:25 - C'est une question qu'on se pose parce qu'au cœur de ce discours,
00:11:28 il y a en Europe une crise migratoire
00:11:30 que personne ne peut éluder aujourd'hui.
00:11:32 Les images à l'empez d'Ouza,
00:11:34 et on continuera d'en parler, évidemment,
00:11:36 avec des sujets fort intéressants dans cette émission.
00:11:39 Vous avez raison, Alexandre, c'est fraternité ou indifférence.
00:11:43 Alors que peut-être qu'il y a une mesure, c'est le contrôle, l'ordre.
00:11:47 Il n'y a rien de plus humain et humaniste
00:11:49 qu'a aidé ces personnes à s'émanciper sur leur territoire,
00:11:52 plutôt qu'elles soient déracinées,
00:11:54 et surtout de les accueillir, puisque le nombre est tel
00:11:56 qu'ils arrivent dans des conditions qui sont inhumaines.
00:11:59 Olivier Dardigolle, est-ce que vous êtes en accord avec le discours du pape François ?
00:12:02 - Le pape François, d'ailleurs, le dit,
00:12:04 puisqu'il a évoqué la nécessité d'assurer des conditions de vie dignes
00:12:10 dans le pays où l'on est né. Il le dit.
00:12:13 Après, il faut accorder quelque chose au pape François,
00:12:15 c'est que depuis son premier déplacement à Lampedusa,
00:12:19 il s'est emparé de cette question, avec une énergie, une combativité,
00:12:25 une endurance. Et la décennie qu'on vient de vivre
00:12:29 est en effet, qu'on le veuille ou non, les faits sont têtus,
00:12:32 une décennie où une indifférence par rapport au drame des migrants
00:12:38 s'est quand même installée.
00:12:40 - Mais qui est indifférent ?
00:12:41 - Il y a quelques années...
00:12:42 - Qui est indifférent, Olivier ?
00:12:43 - Je vais vous donner, je vais illustrer mon propos.
00:12:47 - Permettez-moi juste de vous dire, l'indifférence et l'impuissance,
00:12:50 c'est deux choses complètement différentes.
00:12:52 - J'illustre mon propos sur l'indifférence,
00:12:54 je veux bien après parler d'impuissance.
00:12:56 L'indifférence, elle est celle-ci.
00:12:58 C'est que quand il y a un drame, aujourd'hui,
00:13:01 ces migrants, en effet, ont perdu une part de leur humanité,
00:13:05 puisqu'ils deviennent une statistique.
00:13:07 Ils n'ont plus de nom, de prénom, d'histoire, de famille.
00:13:11 J'avais beaucoup apprécié le journal La Croix,
00:13:13 qui avait fait le portrait de dix femmes et hommes,
00:13:16 enfants morts, où les flots étaient leur linceuil,
00:13:20 et ils nous avaient donné leur vie, leur existence.
00:13:23 C'était un très bon reportage.
00:13:25 Et donc, le pape François a raison de dire ça.
00:13:28 C'est-à-dire qu'il y a quelque temps encore,
00:13:30 quand il y avait un drame en Méditerranée,
00:13:32 cela suscitait une certaine émotion.
00:13:34 Cette émotion, je ne la ressens plus dans la manière
00:13:38 dont ces faits sont traités.
00:13:39 Je vous le dis, je ne la ressens plus.
00:13:41 Je ne sais pas si mon sentiment est partagé.
00:13:43 Il y a comme une accoutumance.
00:13:45 Première chose, sur l'impuissance,
00:13:51 bien évidemment qu'il faut s'occuper de la réponse
00:13:54 au niveau européen, qu'il faut s'occuper
00:13:57 des politiques de coopération,
00:13:59 que les pays de départ ne vivent pas la situation
00:14:02 qui, aujourd'hui, est vécue, bien évidemment.
00:14:04 Mais le pape, pour ce qui le concerne,
00:14:06 a pris un sujet, et c'est le retour
00:14:09 à la doctrine sociale de l'Église.
00:14:11 Parce que quelle est une Église si elle ne tend pas la main
00:14:14 à une personne qui se noie ?
00:14:16 Oui, mais c'est là où il y a un problème,
00:14:17 notamment dans le discours du pape
00:14:19 et même dans le discours de Mgr Aveline,
00:14:21 l'archevêque de Marseille.
00:14:22 Qu'on entendra dans un instant.
00:14:23 Qui est encore plus virulent que le pape.
00:14:25 Double crime.
00:14:26 Parce que le pape parle, c'était en Lampedusa,
00:14:29 il parlait de la mondialisation de l'indifférence.
00:14:31 Là, il va encore plus loin, il parle de fanatisme
00:14:33 de l'indifférence, comme si les pays européens
00:14:35 aujourd'hui s'interdisaient de secourir en mer
00:14:39 ces naufragés.
00:14:41 Certains l'ont fait.
00:14:42 Nous le faisons tous.
00:14:44 Refuser le port, refuser l'arrivée d'un port.
00:14:46 Mais à aucun moment, ces bateaux ont toujours été suivis,
00:14:49 qu'on interdise l'accès à des ports de bateaux
00:14:54 qui sont rentrés illégalement.
00:14:57 Il n'y a eu aucun drame parce que les secours ont trop tardé ?
00:15:01 Est-ce qu'il y a eu des drames sur le Slum Viking ?
00:15:03 Non, parce que là...
00:15:04 Non, mais justement, ces enjeux ont été accompagnés,
00:15:06 ces secours...
00:15:07 Quant à ceux qui prennent le risque avec la complicité
00:15:10 soit d'ONG, soit des passeurs qui entraînent
00:15:13 ces migrants dans des eaux tempétueuses,
00:15:17 sur des bateaux qui menacent à tout instant
00:15:20 de prendre de l'eau, la responsabilité,
00:15:22 elle la compte d'abord à ces passeurs,
00:15:24 à ces trafiquants d'êtres humains,
00:15:25 et non pas aux États qui sont les lieux de destination
00:15:29 de ces migrants.
00:15:30 Et c'est là où je pense que dans le discours du pape,
00:15:32 il y a une sorte quand même d'injustice faite à l'Europe,
00:15:35 aux pays européens, à l'Italie en particulier,
00:15:38 parce que je ne dis pas que tout est fait,
00:15:40 tout est bien fait,
00:15:41 mais un effort quand même constant est fait
00:15:44 pour essayer de faire en sorte que ces drames soient évités.
00:15:46 Je le dis aux téléspectateurs, c'est une image en direct
00:15:49 puisque le pape est à la rencontre des personnes précaires.
00:15:52 Je vais peut-être vous donner le programme.
00:15:53 On continue évidemment de débattre, mais à 9h45,
00:15:56 le président de la République, Emmanuel Macron,
00:15:58 et Madame Brigitte Macron seront au palais du Pharaon,
00:16:01 et cinq minutes plus tard, à 9h50 très précisément,
00:16:04 arrivera Sa Sainteté au palais du Pharaon.
00:16:07 Il y a une rencontre entre le président et Emmanuel Macron.
00:16:11 Tiens, Yoann Usaï est en direct avec nous.
00:16:13 Yoann, vous suivez évidemment ce déplacement.
00:16:17 Vous étiez en direct avec nous hier,
00:16:19 vous étiez sur le tarmac au moment où la Première ministre
00:16:22 a accueilli le pape François.
00:16:25 Ce n'est pas pour le Vatican une visite d'État,
00:16:29 mais on en a tout l'air quand même.
00:16:34 Oui, effectivement, toutes les pensées du côté de l'Élysée,
00:16:37 on a souhaité mettre en scène évidemment cette visite du pape
00:16:40 qui dure à peine 24 heures.
00:16:42 Le pape qui répète à l'envie qu'il n'est pas en visite en France,
00:16:45 mais qu'il est en visite à Marseille, il vient avant tout,
00:16:48 c'est ce qu'il a dit dans l'avion au journaliste qui le conduisait ici,
00:16:51 qu'il venait pour parler des migrants.
00:16:53 Vous en avez longuement parlé, on ne va pas y revenir,
00:16:55 mais l'Élysée a beaucoup négocié en quelque sorte.
00:17:00 D'abord pour que ce face-à-face, ce tête-à-tête plutôt,
00:17:03 entre le président de la République et le Saint-Père dure une heure.
00:17:08 C'est un long entretien, je parlais de face-à-face,
00:17:10 parce qu'en réalité les sujets de tension sont nombreux.
00:17:13 On pourra en reparler, il y a les migrants, la fin de vie notamment.
00:17:16 Face-à-face c'est peut-être le bon terme en réalité,
00:17:19 mais une heure c'est long, l'Élysée l'a âprement négocié.
00:17:23 L'Élysée a demandé également à ce qu'il y ait une photo officielle
00:17:26 qui soit faite à l'issue de cette rencontre.
00:17:29 L'Élysée a également demandé à ce qu'il y ait un échange de cadeaux
00:17:32 entre les deux hommes.
00:17:34 Bref, tout ce qui se fait normalement lors d'une visite d'État,
00:17:37 lors d'une visite officielle, ça n'en est pas une,
00:17:40 mais vous l'avez dit et avec ce que je viens de vous expliquer,
00:17:42 tout prouve que ça y ressemble quand même fortement.
00:17:45 Vous restez évidemment avec nous, Yohann et Clément Sélaré.
00:17:48 Si le président de la République arrive au palais du pharaon,
00:17:51 on ira tout de suite vous rejoindre.
00:17:53 Je me tourne vers vous avant de revenir sur cette question migratoire
00:17:57 constante, Constantine de Vergènes.
00:17:59 Quelles sont les relations entre le pape François
00:18:01 et le président de la République ?
00:18:03 Je crois que ce sera la quatrième rencontre.
00:18:05 Oui, à chaque fois ils se sont vus environ une heure.
00:18:08 Macron a passé à chaque fois plus de temps en moyenne avec le pape
00:18:11 que d'autres chefs d'État.
00:18:14 Il y a eu une certaine proximité qui, on peut le dire,
00:18:17 a été notamment assez mise en scène par Emmanuel Macron.
00:18:20 Ça revient peut-être de la fois où, au sortir du rendez-vous avec le pape,
00:18:23 il avait tenté un peu de lui mettre la main sur la joue de manière amicale.
00:18:26 Puis ensuite c'était reparti sur son épaule.
00:18:28 Il l'avait embrassé, il le tutoie.
00:18:30 Donc il joue beaucoup de cela.
00:18:32 Et j'entends s'il y est là que le pape François n'aime pas la France.
00:18:36 J'ai même pu voir ça sur les réseaux sociaux.
00:18:38 Est-ce que c'est vrai ou pas ?
00:18:40 Non, il dit que la France est la fille aînée de l'Église,
00:18:43 mais que c'est en gros une fille un peu turbulente.
00:18:46 Mais pas la plus fidèle.
00:18:48 En fait, ce que ne comprend pas le pape François,
00:18:51 c'est la laïcité à la française.
00:18:53 Lui, c'est un Argentin, qui plus est d'origine italienne.
00:18:57 Donc l'idée qu'un pays compartimente totalement la culture et la religion,
00:19:03 pour lui c'est impossible.
00:19:04 Il vient d'Argentine où la foi populaire est très importante.
00:19:07 Donc c'est vraiment une aberration.
00:19:09 Le fait que la participation, plutôt la venue de Macron à la messe,
00:19:13 provoque des cris d'orfraie, notamment à gauche,
00:19:15 pour lui c'est hors de son logiciel.
00:19:17 Et c'est complètement aberrant.
00:19:19 C'est très intéressant ce que vous dites, parce que hier,
00:19:22 Jean-Luc Mélenchon lui a rendu un hommage, un vibrant hommage,
00:19:25 qu'on entendra évidemment dans cette émission.
00:19:27 Revenons à notre premier débat, parce qu'au cœur de ce déplacement,
00:19:30 il y a la question migratoire.
00:19:31 Et je voulais qu'on écoute Mgr Jean-Marc Avin,
00:19:34 qui est l'archevêque de Marseille,
00:19:36 et qui met sur un même pied d'égalité le crime des passeurs
00:19:41 et les politiques migratoires mises en place.
00:19:45 C'est assez surprenant comme message.
00:19:48 Quand des marins disparaissent en mer,
00:19:52 c'est bien sûr un drame pour leur famille.
00:19:56 Mais cela faisait partie des risques de leur métier.
00:20:00 Mais quand des hommes, des femmes et des enfants,
00:20:04 ne connaissant rien à la navigation,
00:20:07 fuyant la misère et la guerre,
00:20:10 sont dépouillés de leurs biens par des passeurs malhonnêtes,
00:20:14 qui les condamnent à mort
00:20:17 en les faisant monter sur des embarcations vétustes et dangereuses,
00:20:21 c'est un crime.
00:20:23 Et quand les institutions politiques interdisent aux organisations non gouvernementales
00:20:30 et même aux navires qui croisent dans ces eaux
00:20:34 de porter secours aux naufragés,
00:20:37 c'est un crime tout aussi grave
00:20:40 qu'une violation du droit international maritime le plus élémentaire.
00:20:45 Et là on a besoin de comprendre.
00:20:47 C'est factuellement faux le problème.
00:20:50 C'est pour ça que ça me surprend.
00:20:53 Il vise qui, Monseigneur ?
00:20:56 Les États.
00:20:58 Il a raison de le faire.
00:21:00 Les États ?
00:21:02 Oui, mais les États n'interdisent les humanitaires.
00:21:05 Olivier Dertigolle me dira pourquoi il n'est pas d'accord.
00:21:08 Il me semble que personne n'interdit aux humanitaires
00:21:11 d'aller secourir les migrants.
00:21:14 On a même une agence Frontex qui va les chercher
00:21:17 et qui les ramène sur nos côtes.
00:21:20 Donc il peut y avoir un débat après.
00:21:22 Est-ce qu'il faut les ramener dans le pays le plus proche,
00:21:24 respecter d'ailleurs le droit de la mer,
00:21:26 ou s'il faut les ramener chez nous ?
00:21:28 Mais à ma connaissance, on va les chercher.
00:21:30 D'ailleurs, après la visite du pape à Lampedusa en 2013,
00:21:33 il y a eu l'opération Marenostrum en Italie.
00:21:36 Ça a permis de sauver des milliers et des milliers de migrants.
00:21:39 Donc là il y a une forme, encore une fois, je dirais d'injustice.
00:21:43 Et puis ce qui me gêne, c'est qu'il ne rappelle jamais
00:21:45 la responsabilité des États d'où partent ces migrants.
00:21:49 Parce que s'ils partent, c'est parce qu'ils fuient la corruption,
00:21:52 bien souvent de ces chefs d'État.
00:21:54 Ils fuient la guerre, la violence.
00:21:56 Donc tout cela aussi mérite d'être dénoncé.
00:21:58 Je crois que l'Occido prend quand même sa part
00:22:01 et fait preuve justement de générosité et de valeur chrétienne.
00:22:04 Je voudrais vous répondre juste sur un point.
00:22:06 Vous êtes bien informé, vous le savez,
00:22:07 pour suivre l'actualité attentivement.
00:22:09 Vous avez raison sur les pays de départ.
00:22:11 Vous avez raison sur la responsabilité des passeurs.
00:22:13 Mais nous avons vécu, au cours des dernières années,
00:22:17 ce scénario qui se répète, qui fait que quand un bateau
00:22:20 est en difficulté, doit accoster,
00:22:23 le droit international maritime n'est plus respecté
00:22:27 et nous tombons dans des moments de discussion
00:22:32 entre les différents États européens.
00:22:34 Les gens sont sous secours.
00:22:35 Je termine.
00:22:36 Ou les pays de première ligne d'accueil ou d'autres pays,
00:22:38 pour essayer de trouver des discussions,
00:22:41 un arrangement, des clés de répartition,
00:22:43 pendant que les bateaux font des tours dans l'eau
00:22:46 et que les réalités humanitaires sur ces bateaux s'aggravent,
00:22:50 alors qu'on devrait directement, sans discussion,
00:22:56 permettre l'accès de ces bateaux au port le plus proche.
00:23:00 C'est le droit international maritime.
00:23:03 Vous savez très bien que les États européens,
00:23:07 dans ces moments-là, alors qu'il y a une urgence humanitaire,
00:23:10 donnent un visage hideux.
00:23:12 Olivier Dardigolle, on peut être d'accord ou pas d'accord
00:23:15 sur le fait de ramener les migrants sur nos côtes.
00:23:17 Moi, je ne suis pas d'accord avec vous
00:23:18 et je ne pense pas que j'ai un visage hideux.
00:23:21 Mais ce n'est pas la même chose de faire cela
00:23:23 et de laisser les gens mourir en mer.
00:23:24 Moi, ce que je comprends de tes propos,
00:23:26 c'est qu'il dit qu'on laisse les gens mourir en mer.
00:23:28 C'est fou, nous sommes les seuls à aller les secourir.
00:23:30 Il y a des secours.
00:23:31 Mais ce qui est très grave,
00:23:32 c'est qu'il revient sur les pays qui les font partir.
00:23:37 C'est là le grand problème.
00:23:39 Vous disiez qu'ils ne sont plus colonisés.
00:23:40 C'est vrai, mais il y a la corruption
00:23:42 qui est une forme de colonisation par l'argent.
00:23:45 Et qui est derrière ?
00:23:47 Un certain nombre de grands groupes financiers
00:23:48 et aussi de pays qui, au nom de la guerre commerciale,
00:23:52 ont pris l'Afrique comme terre en tenaille.
00:23:56 Et ça, c'est une question politique.
00:23:58 Et l'Europe, elle a sa part de responsabilité.
00:24:01 Pardonnez-moi, on doit avoir un temps de publicité.
00:24:04 On revient vraiment dans un instant.
00:24:06 Mais la publicité dure une minute seulement.
00:24:08 On a posé une question, par exemple, aux Français.
00:24:11 Êtes-vous favorables à l'instauration du blocus naval en Méditerranée ?
00:24:14 C'est une question qui se pose, par exemple.
00:24:16 70% des Français répondent oui à ce sondage.
00:24:19 Donc, ces 70% des Français,
00:24:21 quand ils entendent, par exemple, le discours du pape,
00:24:24 qu'est-ce qu'ils doivent se dire ?
00:24:25 On n'a pas le droit de proposer un blocus naval
00:24:29 pour éviter que tous ces bateaux n'arrivent,
00:24:31 pour éviter qu'il y ait 11 000 personnes qui arrivent à...
00:24:33 Pour un solde de la façade méditerranéenne ?
00:24:34 Pour 11 000 personnes.
00:24:35 On va revenir à la...
00:24:36 On me gronde, on me gronde.
00:24:38 On va voir concrètement ce que ça veut dire.
00:24:40 La publicité, on en parle juste après.
00:24:42 Un peu moins de 9h30 sur CNews.
00:24:47 On poursuit, évidemment, l'heure des pros.
00:24:49 Faisons le point sur l'information avec Marine Sabourin
00:24:51 et on rejoindra Marseille,
00:24:53 voir notre envoyée spéciale Natalia Mendoza,
00:24:56 qui était dans l'avion avec le pape François hier
00:24:59 et qui l'a suivie depuis.
00:25:00 D'abord, le point sur l'info.
00:25:01 Des manifestations antipolis auront lieu partout en France cet après-midi.
00:25:08 Un appel qui émane de 150 organisations
00:25:10 ainsi que des partis politiques comme la France Insoumise
00:25:12 ou Europe Écologie Les Verts.
00:25:14 La marche pourrait rassembler jusqu'à 30 000 participants
00:25:17 à travers le pays.
00:25:18 De son côté, Gérald Darmanin écrit une lettre de soutien
00:25:20 en force de l'ordre.
00:25:21 Les séparatistes du Haut-Karabagh ont annoncé,
00:25:24 hier négocié avec l'Azerbaïdjan,
00:25:26 le retrait de leurs troupes de cette région peuplée d'Arméniens.
00:25:28 Les forces indépendantistes ont capitulé
00:25:30 face à l'offensive éclair de l'Azerbaïdjan
00:25:32 et les négociations menées sous l'égide de la Russie
00:25:34 ne donnent pour l'heure aucun résultat.
00:25:36 Le retrait des troupes permettrait d'assurer
00:25:38 le retour des citoyens déplacés dans leur foyer.
00:25:40 Et puis à Hollywood,
00:25:41 les négociations entre studios et scénaristes progressent
00:25:44 alors qu'une grève paralyse l'industrie depuis près de cinq mois.
00:25:46 Les studios et syndicats ont repris cette semaine
00:25:48 leur pourparler sur le partage des revenus du streaming
00:25:51 et l'encadrement de l'usage de l'intelligence artificielle.
00:25:54 Le mouvement social aurait causé une perte de 5 milliards de dollars
00:25:57 pour l'économie californienne.
00:25:59 Tout de suite le terrain, Natalia Mendoza,
00:26:02 merci d'être avec nous.
00:26:04 Je rappelle cette phrase du pape,
00:26:06 l'une des phrases les plus fortes de son discours hier.
00:26:08 "Les personnes qui risquent de se noyer
00:26:10 "lorsqu'elles sont abandonnées sur les faux
00:26:12 "doivent être secourues."
00:26:13 C'est un devoir d'humanité,
00:26:15 c'est un devoir de civilisation.
00:26:17 Natalia Mendoza, vous étiez au plus près du pape hier.
00:26:20 Racontez-nous un peu ce que vous avez vécu.
00:26:22 Alors c'était sans doute une journée intense,
00:26:29 très intense pour le pape François celle d'hier
00:26:32 et pour nous aussi, nous journalistes qui suivons,
00:26:35 qui accompagnons le souverain pontife dans ce voyage.
00:26:38 Nous faisions partie de la presse
00:26:40 qui a voyagé à bord de l'avion papal avec François.
00:26:43 Peu après le décollage,
00:26:45 la cabine de presse s'est activée,
00:26:47 les photographes se sont installés,
00:26:49 le pape est venu pour saluer chacune des personnes
00:26:52 qui voyageaient avec lui
00:26:54 à un moment d'une rare proximité,
00:26:56 d'une rare convivialité avec le souverain pontife.
00:27:00 Certains profitaient pour lui parler,
00:27:02 lui donner des photos,
00:27:04 lui raconter des histoires personnelles.
00:27:07 François, pour sa part, a fait des déclarations,
00:27:10 il a évoqué le dossier de l'immigration.
00:27:13 "Il y a un terrible manque d'humanité",
00:27:16 a dit le souverain pontife.
00:27:18 L'immigration est un thème central
00:27:20 qu'il a réitéré tout le long de la journée d'hier,
00:27:23 que ce soit à la basilique,
00:27:25 Notre-Dame de la Garde,
00:27:27 où il a eu un moment de prière avec le clergé local.
00:27:30 Il a exhorté les religieux
00:27:32 à exercer leur ministère
00:27:34 avec compassion, tendresse et générosité.
00:27:38 Il s'est ensuite rendu au mémorial pour les migrants disparus en mer,
00:27:42 sans doute la séquence la plus forte
00:27:45 de cette journée d'hier ici à Marseille.
00:27:48 On va revenir avec vous sur son discours.
00:27:51 Vous étiez au plus près du pape également à ce moment-là
00:27:54 et on s'est posé la question
00:27:56 lorsqu'il parle de cette indifférence,
00:27:59 du fanatisme,
00:28:01 de cette volonté d'aller secourir les migrants.
00:28:04 Il visait qui selon vous, le pape François ?
00:28:11 Il visait les gouvernements et les sociétés occidentales,
00:28:16 les gouvernements européens
00:28:18 qui appliquent des politiques de fermeture,
00:28:21 des politiques qui ne vont pas dans le sens
00:28:24 de l'intégration, de la solidarité
00:28:27 vis-à-vis des migrants qui arrivent en Europe.
00:28:29 Il faut de l'humanité, a dit le pape François.
00:28:32 Il a fait une allusion claire au gouvernement italien
00:28:35 qui fait des entraves aux ONG humanitaires
00:28:39 qui font du secours en mer méditerranée.
00:28:42 Les personnes qui risquent de se noyer, je cite,
00:28:45 doivent être secourues.
00:28:47 C'est un devoir d'humanité, un devoir de civilisation.
00:28:50 Le pape visait également les opinions publiques occidentales.
00:28:54 Clairement, son discours, son concession
00:28:57 visait à marquer les esprits, à réveiller les consciences,
00:29:01 à briser l'indifférence.
00:29:03 "Ne nous habituons pas", a dit François,
00:29:05 "à considérer les naufrages comme des simples faits divers".
00:29:08 Le pape estime que nous sommes un carrefour de civilisation,
00:29:12 un carrefour entre rencontres et intégration,
00:29:15 et que les chrétiens, les croyants, se doivent,
00:29:18 devraient en faveur de l'intégration, de la fraternité
00:29:22 et de la coexistence pacifique.
00:29:25 Merci, chère Natalia Mendoza.
00:29:28 Emeric Pourbet est en direct avec nous,
00:29:31 journaliste CNews, présentateur d'Enquête d'Esprit.
00:29:34 Vous êtes à Marseille et on va vous retrouver
00:29:38 à partir de 15h sur notre antenne,
00:29:40 parce qu'il y a ce deuxième temps fort historique,
00:29:43 avec cette messe qui sera en plein cœur de Marseille,
00:29:47 dans le cœur même de la cité phocéenne,
00:29:50 à savoir le stade Vélodrome.
00:29:52 Revenons peut-être avec vous sur le discours du pape,
00:29:54 d'abord hier avant de parler de la messe.
00:29:56 Quel regard vous portez sur le message du pape
00:29:59 qui a été délivré hier ?
00:30:01 Écoutez, effectivement, ça a été dit par Natalia à l'instant,
00:30:05 je pense que c'était un discours destiné à frapper les esprits,
00:30:09 c'était une mise en scène médiatique
00:30:13 pour essayer de réveiller les consciences.
00:30:16 Moi, ce qui m'a frappé, d'une certaine manière,
00:30:19 c'est qu'il parle de carrefour des civilisations.
00:30:21 Le fait d'employer ce terme de civilisation,
00:30:24 je trouve que c'est assez révélateur
00:30:26 et d'ailleurs, il sera intéressant de voir
00:30:28 comment est-ce que le pape va compléter son discours d'hier
00:30:32 lors de la conclusion des rencontres méditerranéennes.
00:30:35 C'est dans une heure à peu près,
00:30:37 même moins d'une heure maintenant,
00:30:39 et réflexion autour de la Méditerranée
00:30:41 qui est le berceau de la civilisation européenne.
00:30:44 On a dit d'ailleurs à de multiples reprises
00:30:46 que le pape semblait avoir du mal
00:30:49 ou ne souhaitait pas véritablement l'encourager
00:30:52 comme l'avait fait effectivement Benoît XVI.
00:30:54 En même temps, je pense que là,
00:30:56 on va avoir sa vision plus globale
00:30:58 d'une civilisation, justement.
00:31:01 C'est vrai qu'on a eu une séquence très politique,
00:31:04 vous l'avez dit, vous l'avez abondamment commentée,
00:31:06 mais je crois aussi que dans la suite du programme,
00:31:09 on va passer à une autre phase
00:31:11 à partir de la fin de matinée,
00:31:12 après la rencontre avec Emmanuel Macron
00:31:14 qui sera évidemment très importante.
00:31:16 Une dimension plus populaire et plus spirituelle,
00:31:19 religieuse aussi, et c'est extrêmement important
00:31:21 parce que le pape n'est pas un homme politique.
00:31:25 Il a parfois effectivement des déclarations
00:31:27 qui sont politiques,
00:31:28 qui peuvent être appréciées diversement
00:31:31 et peut-être avoir des inflexions
00:31:33 par rapport à son prédécesseur Benoît XVI.
00:31:36 Mais néanmoins, on reste dans le domaine temporel.
00:31:39 Là où il est véritablement attendu
00:31:41 par les catholiques français,
00:31:42 et peut-être plus largement,
00:31:44 c'est quelle est son attitude,
00:31:46 quelle attitude recommande-t-il
00:31:48 pour lutter contre la déchristianisation
00:31:51 de la France en particulier,
00:31:52 de l'Europe plus généralement,
00:31:54 et là-dessus, effectivement,
00:31:56 c'est extrêmement important
00:31:57 parce que d'une certaine manière,
00:31:59 c'est le premier voyage du pape en France
00:32:01 où il va pouvoir s'adresser aux catholiques.
00:32:04 À Strasbourg en 2014, il ne l'avait pas fait.
00:32:06 Et donc, il va falloir être extrêmement attentif
00:32:09 à ce qu'il va dire,
00:32:10 notamment effectivement lors de la messe,
00:32:12 vous l'avez dit tout à l'heure,
00:32:13 à partir de 15h au stade Vélodrome.
00:32:15 Un moment beaucoup plus solennel,
00:32:17 spirituel, moment suspendu,
00:32:19 dirons-nous, à partir de 15h
00:32:21 qu'on va vivre en direct avec vous,
00:32:23 cher Emeric.
00:32:25 Vous aurez la chance,
00:32:26 vous serez dans le stade Vélodrome,
00:32:28 j'imagine, Emeric Pourbet.
00:32:29 Racontez-nous les coulisses,
00:32:31 comment vous êtes préparé
00:32:32 pour couvrir cette messe ?
00:32:35 Alors, effectivement,
00:32:37 je pense qu'il faut aussi,
00:32:39 et c'est la coutume,
00:32:41 je dirais l'habitude en tout cas,
00:32:42 de CNews maintenant,
00:32:43 depuis plusieurs années,
00:32:45 de proposer des retransmissions en direct
00:32:48 de messe pour finalement rappeler
00:32:52 quelles sont les racines chrétiennes de la France.
00:32:55 Ce n'est pas uniquement un slogan,
00:32:57 c'est une réalité,
00:32:58 une réalité qui s'ancre dans une réalité
00:33:01 qui est spirituelle,
00:33:02 qui est la célébration de la messe.
00:33:04 Et donc, je pense que la manière de se préparer,
00:33:06 c'est d'expliquer,
00:33:08 tout en faisant vivre l'événement, bien sûr,
00:33:10 d'expliquer à nos téléspectateurs
00:33:12 qu'est-ce que la messe.
00:33:13 Je crois qu'aujourd'hui,
00:33:14 il y a une rupture de la transmission,
00:33:15 c'est devenu une banalité de le dire,
00:33:17 donc les gens ne savent même plus
00:33:18 ce qui s'y passe.
00:33:20 C'est Dieu qui descend sur terre,
00:33:23 qui se fait proche,
00:33:24 et c'est ce qu'on essaye d'expliquer,
00:33:26 modestement, avec nos pauvres mots,
00:33:28 avec aussi des experts tout autour de nous.
00:33:30 C'est pour ça qu'on va accueillir
00:33:32 pas mal de religieux,
00:33:33 notamment sur notre plateau,
00:33:35 avant la messe,
00:33:36 et puis ensuite essayer de faire
00:33:38 un débriefing, si on peut dire,
00:33:40 en tout cas de ce qu'aura dit le pape,
00:33:41 notamment.
00:33:43 Et voilà, c'est aussi,
00:33:45 comme l'a rappelé le président de la République,
00:33:47 d'une manière un petit peu rapide,
00:33:48 c'est un événement festif,
00:33:49 mais ce n'est pas que cela.
00:33:50 Je pense qu'il faut aller au cœur,
00:33:51 dans la profondeur même,
00:33:52 de ce qui va se passer à ce moment-là.
00:33:54 Eh bien, écoutez,
00:33:55 on va vivre ça avec vous,
00:33:56 et on a hâte, cher Emeric Pourbaix,
00:33:58 de vivre ce moment historique
00:34:01 à partir de 15h,
00:34:02 de 15h à 19h,
00:34:04 sur CNews.
00:34:05 Revenons sur le discours du pape François
00:34:09 et les questions qu'on se pose,
00:34:11 c'est-à-dire à qui était adressé ce message.
00:34:14 Est-ce qu'aujourd'hui,
00:34:16 certains ont pu être marqués,
00:34:19 heurtés par le discours du pape François ?
00:34:22 Je vais vous proposer une déclaration
00:34:23 de Philippe de Villiers,
00:34:24 qui était notre invité,
00:34:26 en face à Philippe de Villiers hier,
00:34:28 donc quelques instants après le discours du pape François,
00:34:32 peut-être 15 minutes seulement.
00:34:35 Je l'ai pris en longueur,
00:34:37 je n'ai pas voulu couper,
00:34:39 et vous allez me dire ce que vous en pensez.
00:34:41 Il y a un point positif,
00:34:44 il parle des passeurs.
00:34:45 Oui, très clairement.
00:34:48 Mais en fait,
00:34:51 ce qu'ils veulent,
00:34:53 tout c'est clair,
00:34:55 c'est organiser la grande transhumance.
00:35:01 Bon.
00:35:02 Si on les écoute,
00:35:04 l'Afrique,
00:35:06 avec 1,4 milliard d'habitants,
00:35:09 va se déverser dans l'Europe,
00:35:13 impuissante.
00:35:14 Et ça sera fini de nos vieilles nations.
00:35:17 Moi, je ne veux pas,
00:35:19 je n'accepte pas,
00:35:20 que les évêques nous laissent mourir.
00:35:23 Moi, je ne veux pas mourir.
00:35:25 Moi aussi, j'ai le droit de vivre.
00:35:27 Comme les marins en mer.
00:35:29 Il a raison de dire que c'était un drame,
00:35:31 un marin qui meurt en mer,
00:35:32 un migrant qui meurt en mer.
00:35:33 Mais moi, je ne veux pas mourir.
00:35:35 C'est mon pays,
00:35:36 ce sont mes racines.
00:35:37 Depuis des décennies, des décennies,
00:35:40 des familles se succèdent
00:35:42 pour protéger cette terre,
00:35:44 pour protéger ce patrimoine,
00:35:46 pour protéger ce trésor.
00:35:47 Pourquoi les évêques,
00:35:49 ils n'écoutent pas ça ?
00:35:50 Pourquoi ils ne nous écoutent pas ?
00:35:51 Pourquoi ils veulent nous faire crever ?
00:35:53 Pourquoi, pourquoi,
00:35:55 pourquoi c'est la préférence humanitaire,
00:35:57 toujours,
00:35:58 plutôt que la préférence
00:36:01 pour les petits gens
00:36:04 qui ne peuvent plus se défendre,
00:36:05 qui ne peuvent plus défendre leur mœurs,
00:36:07 qui ne peuvent plus défendre leur langue,
00:36:09 qui ne peuvent plus défendre leur mémoire,
00:36:11 leur mémoire commune ?
00:36:12 Notre nation est en train de mourir.
00:36:14 Et on a des clercs qui nous expliquent
00:36:17 qu'en plus, on est coupable.
00:36:18 Parce qu'il y a des marins,
00:36:19 parce qu'il y a des migrants
00:36:20 qui meurent en mer.
00:36:21 Et on est coupable
00:36:22 parce qu'on n'aide pas les ONG,
00:36:24 les ONG qui sont largement subventionnées
00:36:26 pour faire un travail de subversion,
00:36:28 de subversion.
00:36:29 Donc moi, je ne veux pas mourir.
00:36:31 Je ne veux pas mourir.
00:36:32 Moi, ma famille, mes enfants,
00:36:34 mes petits-enfants,
00:36:35 je veux qu'ils restent en France
00:36:36 et qu'ils soient fiers d'être français.
00:36:39 Il s'entend ce discours ?
00:36:41 Je crois que l'émotion de Philippe de Villiers
00:36:44 est très largement partagée
00:36:46 par un certain nombre de Français,
00:36:48 et même d'Européens,
00:36:49 qui vivent cette peur
00:36:51 et qui sont partagés
00:36:54 entre ce devoir,
00:36:56 ce souci d'humanité,
00:36:58 mais qui peut s'exprimer
00:36:59 de manière très individuelle
00:37:01 lorsqu'il s'agit d'accueillir une famille
00:37:03 et qu'on met un visage sur les personnes
00:37:06 qui demandent l'asile.
00:37:08 Et à l'inverse,
00:37:09 ce qui est beaucoup plus compliqué,
00:37:10 lorsqu'il s'agit de,
00:37:11 je reprends les mots de Philippe de Villiers,
00:37:13 qui parle de transhumance qui est organisée,
00:37:15 effectivement, ce sont des peuples
00:37:17 quasiment qui font le voyage
00:37:20 depuis l'Afrique jusqu'à l'Europe.
00:37:21 Et là, on en arrive
00:37:23 à des changements de civilisation.
00:37:24 Et effectivement, on est au cœur...
00:37:26 C'est aussi ça le carrefour civilisational.
00:37:28 On est au cœur de cette crise identitaire
00:37:30 qui tenaille la France,
00:37:34 l'Europe depuis des années,
00:37:36 et qu'on le constate
00:37:37 et que l'on commande tous les jours
00:37:38 avec vraiment des changements de civilisation,
00:37:41 des bouleversements
00:37:42 qui sont vécus douloureusement
00:37:44 par nombre de personnes.
00:37:46 Mon père ?
00:37:47 Je pense que sur un sujet de ce genre,
00:37:48 le Saint-Père, comme les évêques,
00:37:50 doivent entendre ce que dit M. de Villiers.
00:37:53 Ça doit faire partie de leur souci pastoral.
00:37:56 Parce que c'est un souci tout à fait légitime,
00:37:59 cet attachement à la patrie
00:38:02 et à ce qui fait notre culture encore.
00:38:06 Et ça peut être parfaitement entendu,
00:38:08 mais encore une fois, je le répète,
00:38:10 ce qu'il faut...
00:38:11 Avant de se dire
00:38:13 "il faut faire un blocus en Méditerranée"
00:38:15 ou faire je ne sais quel mur,
00:38:16 bon, il faut empêcher les gens
00:38:18 de monter sur les bateaux de la mort.
00:38:20 C'est là qu'est le vrai problème.
00:38:22 Et la coopération qui existait jadis
00:38:25 entre la France et l'Afrique,
00:38:27 qui n'était pas parfaite peut-être,
00:38:28 mais enfin, où c'était quand même mieux qu'aujourd'hui.
00:38:31 La coopération qui devrait exister
00:38:33 entre l'Europe et l'Afrique aussi,
00:38:35 qui permettrait justement
00:38:37 à ces gouvernements africains
00:38:39 de se reprendre,
00:38:40 parce qu'il y a une corruption,
00:38:41 c'est vrai, ça a été dit, ça.
00:38:43 Et qui fait que les gens s'en vont.
00:38:45 C'est à la racine qu'il faut prendre le problème.
00:38:48 Nous ne pouvons pas accueillir tout le monde.
00:38:50 Sinon nous aurons une guerre civile.
00:38:51 Et là, M. Dully a tout à fait raison.
00:38:53 - Pardonnez-moi, ce que vous dites
00:38:55 ne correspond pas au discours du pape François hier.
00:38:58 Je n'entends absolument pas ce discours-là hier.
00:39:00 Les Français n'entendent pas ce discours-là hier.
00:39:03 - Il a choisi.
00:39:05 - C'est pour ça qu'on ressort du message envoyé,
00:39:08 qui est extrêmement fort.
00:39:09 Évidemment, l'idéal serait de pouvoir aider,
00:39:12 accueillir tout le monde.
00:39:14 - Non, ce n'est pas l'idéal.
00:39:15 - Mais il veut nous faire réfléchir.
00:39:17 - Sauver son prochain, c'est l'idéal.
00:39:20 - Ça ne doit pas être davantage qu'un idéal.
00:39:21 - Mais c'est un objectif du quotidien,
00:39:22 de sauver son prochain.
00:39:23 D'aider et de sauver son prochain.
00:39:25 - Parce qu'un idéal, on dit que ça pourrait donner le sentiment
00:39:27 que c'est inaccessible, qu'on tombe vers l'idéal.
00:39:29 Non, non, il faut les sauver.
00:39:30 - Mais sauver, évidemment qu'il faut les sauver.
00:39:32 - Mais il faut les sauver, mais vous ne pouvez pas accueillir,
00:39:34 pardonnez-moi si c'est un idéal d'accueillir tout le monde.
00:39:37 Vous ne pouvez pas accueillir tout le monde.
00:39:38 Lorsque vous avez 126 000 personnes qui arrivent illégalement
00:39:41 sur les côtes italiennes depuis le début de l'année,
00:39:43 que les chiffres sont en train d'exploser,
00:39:45 que vous avez 11 000...
00:39:46 - J'attendais sagement mon tour de parole.
00:39:48 - Non, mais je vous dis simplement qu'il y a 11 000 personnes,
00:39:50 11 à 12 000 personnes qui sont arrivées illégalement,
00:39:53 que 90 % d'entre elles ne correspondent pas
00:39:56 aux règles du droit d'asile.
00:39:58 Vous faites comment ?
00:39:59 - J'attendais que...
00:40:00 - Non, mais moi je voudrais...
00:40:02 - Je veux bien répondre après.
00:40:04 - Bien sûr.
00:40:05 - Je ne suis pas un zadiste sur le plateau,
00:40:07 je ne laisse les tours de parole jamais.
00:40:09 - On ne pourra pas, et c'est la raison pour laquelle
00:40:12 il est bien clair qu'il faut faire en sorte
00:40:14 que ces gens n'embarquent plus.
00:40:16 Et on en aurait la possibilité si des nations dites civilisées,
00:40:20 comme les Etats-Unis et peut-être la Russie,
00:40:24 mais il y a aussi la Chine là-dedans,
00:40:26 qui faisait ce qu'il faut pour arrêter ce qui se passe en Afrique
00:40:32 et qui fait que les gens s'en vont.
00:40:34 - J'ai juste deux réactions.
00:40:36 D'abord je suis assez attaché aux mots,
00:40:38 c'est peut-être mon atavisme pyrénéen,
00:40:40 mais la transhumance c'est une migration périodique du bétail
00:40:43 pour aller en estive et après pour revenir.
00:40:47 Donc sur les mots transhumance,
00:40:49 je ne sais pas que Philippe de Villiers sera sûr,
00:40:51 il ne va pas mourir.
00:40:53 - Il y a une préoccupation culturelle, identitaire,
00:40:58 je donne le mot, concernant ce que nous vivons,
00:41:01 en effet ça existe, il ne faut pas être dans le déni,
00:41:03 bien sûr que ça existe.
00:41:04 D'ailleurs un candidat à la dernière élection présidentielle
00:41:07 a fait de ce thème quasiment le thème unique de sa campagne.
00:41:10 Et ça a trouvé un écho à hauteur de son suffrage dans le pays,
00:41:14 je n'y reviens pas.
00:41:16 - Cette fois plus important que le Parti Socialiste.
00:41:18 - Oui, j'ai donc dit que ça trouvait un écho.
00:41:21 - Oui, c'est vrai.
00:41:22 - 27%.
00:41:23 Ce que je veux dire, c'est que est-ce que nous pourrons
00:41:26 dans les mois à venir, avec un texte qui arrive à l'Assemblée,
00:41:30 essayer de faire descendre un peu la température
00:41:34 pour en effet évoquer la question de la situation
00:41:37 des pays de départ.
00:41:39 Et il y a énormément de sujets à traiter
00:41:42 concernant cette situation, la manière d'y répondre
00:41:45 et dont notre pays peut aussi changer un peu
00:41:49 sa manière de définir une politique de développement
00:41:52 et la crise de l'accueil d'un autre pays.
00:41:56 C'est-à-dire que je suis d'accord avec vous
00:41:58 pour dire que la manière dont ça se passe est indigne
00:42:01 pour ces personnes-là qui déjà ont un parcours
00:42:03 de migration antérieure.
00:42:04 - Olivier, je me permets de vous couper
00:42:06 parce que le président de la République
00:42:08 ainsi que Brigitte Macron ont arrivé d'un instant à l'autre
00:42:11 au Palais du Pharaon.
00:42:13 Vous avez les images en direct.
00:42:16 Juste faisons un tour, mettons un petit carré
00:42:19 et voyons l'Orpahra qui elle se situe
00:42:22 au niveau du stade Vélodrome
00:42:24 puisqu'il y aura évidemment cette messe.
00:42:26 L'Or, la Marseillaise que vous êtes
00:42:29 vit un moment historique.
00:42:30 Ça faisait un demi-millénaire qu'on n'avait pas vu
00:42:32 un pape dans la cité phocéenne
00:42:35 et forcément on a mis les petits plats dans les grands
00:42:38 avec cette messe attendue au stade Vélodrome.
00:42:43 - Et oui, c'est une messe XXL qui va se dérouler
00:42:46 cet après-midi.
00:42:47 Une messe présidée par le pape,
00:42:49 célébrée par l'archevêque de Marseille
00:42:51 devant 57 000 fidèles.
00:42:53 Alors quelques chiffres pour comprendre
00:42:55 la dimension de l'événement.
00:42:56 Cette messe c'est 70 000 hosties.
00:42:58 L'hostie du pape sera particulièrement grande
00:43:00 car il doit être vu par tous les fidèles.
00:43:02 C'est 800 choristes, 19 chants
00:43:04 dont certains ont été créés pour l'occasion.
00:43:06 Et puis une surprise, une surprise
00:43:08 des supporters de l'Olympique de Marseille
00:43:10 qui ont été invités.
00:43:11 Le pape aime le football, il est argentin.
00:43:13 Alors on imagine une banderole déployée dans les tribunes
00:43:16 digne de ces banderoles qui sont déployées
00:43:18 lorsqu'il y a des rencontres du club olympien.
00:43:21 Alors la messe est gratuite, il y aura des paniers connectés
00:43:23 afin que les dons puissent être faits
00:43:26 à l'aide de la carte bleue.
00:43:28 La messe va coûter près d'un million d'euros tout de même.
00:43:30 Audio 16, l'heure importante c'est 16h45.
00:43:34 C'est le moment où le pape va rentrer en papamobile
00:43:36 dans le stade.
00:43:37 D'ailleurs il est recommandé au public
00:43:39 d'arriver dès 13h car il y a un important dispositif
00:43:42 de filtrage et vous les voyez sur l'image
00:43:44 de Charles Bagé.
00:43:46 La route est déjà barrée, les blocs de béton
00:43:48 ont été installés, les barrières anti-intrusion
00:43:51 vont être mises en place.
00:43:53 Venir au stade et assister à cette messe,
00:43:55 ça doit se faire à pied.
00:43:57 Il faut qu'on comprenne que l'événement est
00:43:59 de toute façon sous haute surveillance, Eliott.
00:44:01 5.000 policiers et gendarmes qui sont mobilisés.
00:44:04 Merci beaucoup, l'or parra, j'imagine,
00:44:07 l'émotion qui vous gagne en ce week-end historique
00:44:11 pour Marseille et également pour la France.
00:44:13 Merci à Charles Bagé qui vous accompagne.
00:44:16 Vous avez cette image en direct puisque
00:44:18 d'un instant à l'autre, le président de la République
00:44:21 ainsi que Brigitte Macron vont rejoindre
00:44:23 le palais du pharaon.
00:44:24 Il devrait être accueilli par le maire de Marseille
00:44:27 qui était au plus près du pape François hier,
00:44:31 Benoît Payan.
00:44:32 Revenons sur cette discussion.
00:44:34 Olivier, vous avez dit que Philippe de Villiers
00:44:37 ne s'inquiète pas, il ne va pas mourir.
00:44:39 Pardonnez-moi, il y a beaucoup de Français
00:44:41 qui s'inquiètent et qui se disent
00:44:43 la culture française, nos moeurs,
00:44:46 notre identité, notre histoire, nos codes se meurent.
00:44:51 Je vous ai d'ailleurs dit que je ne faisais pas
00:44:54 un refus d'obstacle, je n'étais pas déni
00:44:56 sur cette peur, cette insécurité culturelle ou identitaire.
00:44:59 Je trouve qu'il y a une forme, comment dire ça,
00:45:03 pas trop tendre, mais de mettre sur un même point,
00:45:08 un même niveau la crainte de Philippe de Villiers
00:45:12 de mourir alors que nous parlons des morts en mer.
00:45:17 Il parle de sa civilisation, vous savez très bien.
00:45:21 Non, mais vous comprenez ce que je veux dire.
00:45:23 Là, vous êtes de mauvaise foi.
00:45:24 Non, mais je vous dis ce que je ressens.
00:45:26 Mais vous ressentez, non.
00:45:27 D'abord, Eliott, je ne suis jamais de mauvaise foi.
00:45:29 Je dis ce que je pense.
00:45:30 Surtout un samedi aussi religieux.
00:45:33 Mais je pense, ce que je ressens, c'est que mettre
00:45:36 à un même niveau la mort des migrants méditerranéens
00:45:40 à cette question de la peur sur l'identité culturelle
00:45:44 ne me semble pas d'une inspiration géniale.
00:45:47 D'abord, je pense qu'on ne le rappelle jamais assez.
00:45:50 Malgré tout, l'immigration illégale fait peut-être
00:45:52 des morts culturelles demain et déjà,
00:45:54 elle fait des morts tout court.
00:45:56 Il y a quand même un problème d'insécurité en France.
00:45:59 Il y a eu à Marseille, par des gens qui étaient illégaux,
00:46:03 l'égorgement de deux jeunes filles à la gare Saint-Charles
00:46:05 il y a quelques années.
00:46:06 C'est un exemple parmi bien d'autres.
00:46:09 Vous auriez pu citer la cathédrale de Nice.
00:46:12 La cathédrale de Nice, également.
00:46:14 J'ai cité cet exemple-là parce que c'était à Marseille.
00:46:16 Mais les exemples sont très nombreux.
00:46:19 Donc, il y a déjà des conséquences qui ne sont pas
00:46:22 simplement un fantasme ou une peur identitaire,
00:46:25 qui sont même des conséquences physiques
00:46:28 d'une violence réelle qui s'est installée dans le pays.
00:46:30 Ensuite, il y a un rapport de l'Institut Montaigne,
00:46:32 qui est un institut plutôt libéral,
00:46:35 plutôt favorable à l'immigration,
00:46:37 qui explique qu'en 2070, il y aura plus de personnes
00:46:42 immigrées que de Français qui le touchent,
00:46:46 même si je n'aime pas l'explication.
00:46:47 Donc, ça va radicalement changer le visage de la France.
00:46:50 On peut quand même se poser la question là-dessus.
00:46:53 Le président de la République est là,
00:46:56 aux côtés de Brigitte Macron et du maire de Marseille,
00:47:01 Benoît Payan.
00:47:02 Il salue et embrasse ses enfants,
00:47:05 qui vont accueillir dans quelques instants le pape François.
00:47:10 Je ne sais pas si Yoann Uzay est en direct avec nous.
00:47:14 Je le demande à la régie s'il peut nous commenter ces images.
00:47:19 Il nous les commentera dans un instant.
00:47:21 C'est un moment important.
00:47:24 Alors, on dit que ce n'est pas une visite d'État.
00:47:26 Et là, j'ai besoin de votre explication, Constantin de Vergènes.
00:47:29 Pourquoi le pape François dit "je ne suis pas en France, je suis à Marseille" ?
00:47:33 Parce que le pape, qui a une personnalité assez entière,
00:47:37 son mode de fonctionnement, c'est de lancer,
00:47:39 de tenir des propos très radicaux,
00:47:41 de secouer un peu le tapis,
00:47:43 et ensuite de regarder comment ça retombe.
00:47:45 Le discours d'hier, pareil, il dit des propos très forts,
00:47:49 aussi un peu de secouer, et de voir comment chacun va se positionner.
00:47:52 Je pense que ça va peut-être vous surprendre,
00:47:54 et là, je suis en bonne foi, je pense que si on montrait l'extrait
00:47:56 de Philippe Lévidier au pape François,
00:47:58 je ne suis pas sûr qu'il soit choqué,
00:48:00 et je pense même qu'il serait plutôt d'accord.
00:48:02 Il a toujours beaucoup parlé des racines.
00:48:03 Alors, il n'en a pas parlé hier, effectivement,
00:48:05 il aurait pu en parler, je suis d'accord, mais il ne l'a pas fait.
00:48:08 Donc, c'est un homme qui a des grandes idées,
00:48:11 et l'une de ses grandes idées, c'est qu'il faut aller aux périphéries,
00:48:13 ce qu'il appelle les périphéries.
00:48:15 Il est sud-américain, on y revient.
00:48:17 L'Europe et les vieux pays chrétiens, ça ne l'intéresse pas.
00:48:21 Lui, ce qu'il veut, c'est des pays chrétiens jeunes, dynamiques.
00:48:25 Quand même, il y a une petite communauté, il est allé en Mongolie.
00:48:28 Pourquoi avoir choisi Marseille ?
00:48:30 Parce que c'était dans le cadre des rencontres militaires néennes,
00:48:34 parce qu'il a de la même façon qu'il y a quelques années,
00:48:39 un synode sur l'Amazonie, il avait eu toute une théologie sur l'Amazonie,
00:48:43 là, il a toute une théologie, toute une idée poétique sur la Méditerranée,
00:48:47 le carrefour des civilisations, le carrefour des rencontres.
00:48:51 Donc, il vient à Marseille pour cela.
00:48:54 - Il faut aussi souvenir que... - Il est dans Avelin aussi, non ?
00:48:57 - Et effectivement, Mgr Avelin qui a fait du lobbying pour faire venir le pape à Marseille.
00:49:02 Parce que la venue du pape à Marseille, ça fait des années qu'on en parle.
00:49:04 - Je vous donne le programme, parce qu'il est 9h50,
00:49:07 il a vraiment quelques minutes de retard, le pape.
00:49:10 Mais nous lui en tenons évidemment pas rigueur.
00:49:14 Au pape François, à sa descente du véhicule, sa sainteté sera accueillie
00:49:19 par le président de la République et Brigitte Macron.
00:49:22 Son éminence, le cardinal Jean-Marc Avelin, archevêque de Marseille,
00:49:25 va descendre lui aussi du véhicule du Saint-Père.
00:49:27 Il sera au plus près du pape François.
00:49:31 A leur arrivée devant l'olivier des enfants des écoles de Marseille,
00:49:35 vont montrer au Saint-Père des mots qu'ils accrocheront ensuite aux branches de l'arbre.
00:49:40 L'olivier que vous voyez, les enfants que vous voyez,
00:49:43 un livre qui reprend les messages des enfants, qui est offert à sa sainteté, le pape.
00:49:49 Puis les autorités seront conduites à l'intérieur du palais du pharaon.
00:49:52 Le couple présidentiel est conduit dans la salle en passant par les escaliers,
00:49:56 tandis que le Saint-Père rejoint la scène par l'ascenseur.
00:50:00 Je rappelle que le pape François a 86 ans.
00:50:03 Hier, il est arrivé sur le tarmac en chaise roulante,
00:50:09 mais il y a eu cette image extrêmement forte sur le tarmac.
00:50:11 Je ne sais pas si vous pensez la même chose que moi, mon père.
00:50:14 C'est lorsqu'il y a eu l'hymne du Vatican ainsi que la Marseillaise,
00:50:19 il s'est levé, évidemment en hommage à ses deux chants.
00:50:24 Oui, mais ça montre aussi son respect.
00:50:27 Qu'il ait dit qu'il venait à Marseille et non pas en France,
00:50:33 ça montre qu'il respecte le protocole et qu'il respecte la France.
00:50:39 Je ne pense pas qu'il... On ne peut pas dire qu'il n'aime pas la France.
00:50:42 - Yoann Usaï, vous êtes au plus près du président de la République
00:50:46 et donc au plus près du pape qui est en train d'arriver dans cette papamobile minimaliste.
00:50:52 - Oui, Yoann Usaï.
00:50:54 Je ne suis pas sûr que Yoann m'entende, mais vous découvrez cette image.
00:51:08 Le pape François qui va saluer Brigitte Macron ainsi que le président de la République,
00:51:14 le pape François qui...
00:51:17 Salut, donc on regarde et je pense que ça ne nécessite pas véritablement de commentaire.
00:51:23 - Effectivement, le pape François qui est en train de saluer la première dame Brigitte Macron,
00:51:36 accueilli par le président de la République et à leur côté le maire de la ville, Benoît Payan.
00:51:40 Quatrième rencontre entre le président de la République et le pape François.
00:51:45 Le pape François qui vient ici pour clore ces débats autour de la Méditerranée.
00:51:53 Il sera beaucoup question des migrants, évidemment.
00:51:56 Il en a été beaucoup question hier dans un texte, un discours très politique de la part du Saint-Père.
00:52:02 Le président de la République qui, lui, ne prendra pas la parole.
00:52:05 C'est le pape qui viendra clore ces entretiens.
00:52:09 Emmanuel Macron qui va s'entretenir avec le pape François durant une heure.
00:52:14 Le pape François que vous voyez marcher aux bras du président de la République.
00:52:19 Il va faire les quelques mètres qui le séparent de l'auditorium à pied.
00:52:23 Contrairement à ce qu'on a pu voir aux images, que l'on a pu voir hier.
00:52:27 Le pape François toujours souriant, manifestement très heureux d'être ici sous le soleil marseillais
00:52:32 avec en fond Notre-Dame de la Garde.
00:52:35 Là précisément où le Saint-Père s'est rendu hier, il est accueilli également comme hier
00:52:40 à sa descente de l'avion par ses quatre jeunes enfants
00:52:44 qui sont en train de lui remettre des mots qui seront accrochés à l'olivier
00:52:50 qui se trouve juste en face du Saint-Père.
00:52:53 [Propos en italien]
00:53:20 Images extrêmement symboliques du pape François qui découvre donc les messages de ses enfants
00:53:27 qui sont à l'école, dans certaines écoles à Marseille.
00:53:32 Ces messages qui vont ensuite être déposés sur l'olivier qui se situe juste derrière.
00:53:37 Images extrêmement fortes aussi du président de la République qui a tenu le bras du pape François.
00:53:46 Peut-être un commentaire avec vous Alexandre Devecchio ?
00:53:50 Il l'accueille, c'est malgré tout le pape François qui a du courage, qui est un homme âgé
00:53:56 et c'est normal que le président de la République l'aide je crois, mais c'est une image sympathique.
00:54:03 En réalité c'est vraiment l'aspect sympathique du pape François.
00:54:07 Moi j'ai des désaccords sur la manière justement dont il traite la question des migrants
00:54:12 mais son humilité, sa manière de se déplacer effectivement dans une papamobile minimaliste,
00:54:18 vous l'avez rapporté, un contact avec les gens qui a l'air naturel et sincère,
00:54:22 il a vraiment l'air d'aimer les gens, ce sont des aspects de sa personnalité qui pour le coup me séduisent plutôt.
00:54:28 Mon père.
00:54:29 Ça me rappelle cette image de Jean-Paul II quittant la France pour la dernière fois
00:54:33 puisqu'après il allait mourir et qu'il sortait de cette...
00:54:36 Il avait eu un entretien avec Lionel Jospin et il sortait sur le bras, appuyé sur le bras de Lionel Jospin,
00:54:43 ils étaient restés à peu près une demi-heure ensemble et Lionel Jospin...
00:54:47 Exactement cette position-là et c'était assez touchant de voir cela.
00:54:52 Ce qu'il faut dire aussi concernant le pape François,
00:54:55 préférant les périphéries aux visites d'État, c'est aussi son aversion pour le protocole.
00:55:01 Voilà.
00:55:02 Il a très précisément dit, au moins à Marseille, alors que cela n'aurait pas été le cas à Paris,
00:55:10 le protocole sera plus léger et je veux vraiment des moments partagés avec,
00:55:16 je n'ai pas envie d'expresser les vrais gens, mais avec des personnes qui...
00:55:19 Là il va aller après dans un quartier populaire de Marseille,
00:55:22 il y a cette rencontre méditerranéenne avec 70 évêques et 70 jeunes et puis avec un moment interconfessionnel.
00:55:29 Donc je pense qu'à...
00:55:31 Interreligieux même.
00:55:32 Interreligieux et je pense qu'il a envie sur les derniers moments, sur le crépuscule de son pontificat,
00:55:39 d'avoir ces moments-là qui ne soient pas pollués par ce que peut produire le protocole, on le sait bien.
00:55:45 C'est un pape affaibli et on a eu plusieurs inquiétudes ces derniers mois,
00:55:50 Constantin de Vergène, sur son état de santé.
00:55:54 A nombreuses reprises, il a fait des allers-retours à l'hôpital.
00:55:58 Oui, oui, des problèmes au niveau de l'abdomen, des problèmes de genou,
00:56:04 ce qui ont beaucoup nourri d'éventuelles rumeurs de renonciation.
00:56:08 Depuis qu'il a accédé au trône de pierre, on dit qu'il va renoncer.
00:56:12 Bon, non, non, là effectivement c'est un pape très affaibli,
00:56:17 on dit qu'il a vraiment la volonté d'aller jusqu'au bout.
00:56:20 Donc effectivement, c'est ce que disait Alexandre de Véghioz,
00:56:23 ce qui est assez émouvant, c'est que c'est un homme âgé de 86 ans
00:56:27 qui se présente sans phare avec toutes les limites que l'on peut avoir à la fin de sa vie.
00:56:35 Quasiment 10 heures sur CNews, je le dis aux téléspectateurs et je vous donne le programme.
00:56:40 Il y a cette participation du président de la République et de Brigitte Macron
00:56:44 à la session conclusive des rencontres méditerranéennes,
00:56:47 en présence, vous l'avez bien compris, du pape François.
00:56:51 Il va y avoir un mot de bienvenue du cardinal Jean-Marc Aveline
00:56:56 qu'on a pu entendre hier, l'archevêque de Marseille.
00:56:59 Il y aura ensuite une projection d'un film, la synthèse des travaux
00:57:03 et des questions au Saint-Père par un évêque et par un jeune.
00:57:06 Et puis le temps fort, ça devrait être d'ici 15 à 20 minutes,
00:57:11 c'est le prochain discours du Saint-Père.
00:57:15 Là aussi, il sera très probablement question d'immigration.
00:57:18 On a vu cette image de l'olivier avec ses messages qui ont été écrits
00:57:22 par les enfants qui étudient, qui sont à l'école à Marseille
00:57:27 avec l'un des messages "J'aimerais que le racisme s'arrête".
00:57:32 Ce sont des vœux des enfants qu'on veut que partagent bien évidemment le pape François.
00:57:39 Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus, père Michel Viau ?
00:57:42 Je rappelle que vous êtes prêtre du diocèse de Paris.
00:57:45 Je suis diocèse de Blois, employé par le diocèse de Paris.
00:57:48 Je précise les choses.
00:57:49 C'est important.
00:57:50 Ah oui ?
00:57:51 C'est important la précision, vous avez bien fait de le dire.
00:57:53 C'est très juridique, c'est le droit rencontre.
00:57:56 Attention, soyons dans le juridique, vous avez bien raison.
00:57:59 En revanche, est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus
00:58:01 sur ces rencontres méditerranéennes ?
00:58:03 Qu'est-ce qui s'est passé à Marseille aujourd'hui ?
00:58:07 C'est la suite d'autres rencontres qui ont été faites
00:58:13 et qui sont inspirées au fond par ce rôle du pape.
00:58:19 Il ne faut pas oublier que le pape est évêque de Rome
00:58:22 et que la Méditerranée c'est Marénostrum.
00:58:25 La paix romaine, c'est quand même ce qui a permis au christianisme
00:58:30 de se répandre rapidement.
00:58:33 Sans la paix romaine...
00:58:35 De tout temps, les papes, je viens de terminer un livre
00:58:40 sur les papes et la France, on voit bien que les papes
00:58:42 ont eu toujours le souci de la Méditerranée.
00:58:44 Par exemple, quand les chevaliers de Saint-Jean ont été chassés de Rhôde,
00:58:48 le pape Clément VII, celui qui est venu à Marseille pour la dernière fois,
00:58:53 en 1533, a demandé à Charles V de donner l'île de Malte.
00:58:58 Je m'en souviens comme si c'était hier.
00:59:00 Il s'agit de faire vivre ensemble des gens de confessions
00:59:08 et de religions différentes aussi.
00:59:11 C'est une des images très fortes hier également,
00:59:14 au pied de Notre-Dame de la Garde,
00:59:17 puisque toutes les confessions étaient représentées...
00:59:19 Les religions, les religions, les confessions, c'est vide.
00:59:21 Les religions...
00:59:22 Là, on est pas seulement entre les chrétiens.
00:59:23 Toutes les religions étaient représentées
00:59:25 et le discours et cet hommage qui avait été fait aux marins
00:59:30 et aux migrants morts en mer a été avancé
00:59:33 pour que les représentants juifs puissent participer à cet hommage.
00:59:40 Ce qui m'a beaucoup touché.
00:59:41 Oui, et j'ai trouvé que là aussi, en fait, on a assisté au-delà du discours.
00:59:46 C'est ça aussi qui est peut-être problématique.
00:59:48 C'est que le discours du pape François hier
00:59:51 a phagocyté tous les beaux moments de solennelité.
00:59:55 D'ailleurs, son discours à l'intérieur de la cathédrale...
00:59:58 était très religieux.
00:59:59 Très religieuse.
01:00:00 La Vierge Marie.
01:00:01 L'hommage à la Vierge Marie, les messages à la Vierge Marie.
01:00:04 Cette image avec toutes les religions représentées,
01:00:07 là aussi, c'était extrêmement fort.
01:00:09 Et ça, il y a toujours beaucoup, beaucoup tenu.
01:00:12 Et bon, il faut voir aussi dans les Chevaliers de Malte,
01:00:15 il n'y a pas que l'histoire de la défense et de la cronale,
01:00:19 il y a aussi le rachat des gens qui étaient pris comme esclaves.
01:00:24 Il y a toutes les oeuvres charitables de Malte.
01:00:27 C'est parce que c'est un ordre souverain
01:00:30 et qui a les moyens de faire beaucoup de choses.
01:00:32 Constantin de Vergène, pardonnez-moi,
01:00:34 je rappelle que vous êtes journaliste de France Catholique.
01:00:36 Est-ce que vous pouvez nous commenter ces images en direct ?
01:00:38 Qui vont être ces représentants religieux
01:00:42 autour du pape François d'André?
01:00:43 Alors, c'est tous les évêques et religieux
01:00:46 qui représentent les diocèses autour de la Méditerranée,
01:00:49 donc de tous les pays différents.
01:00:51 Ils ont travaillé ensemble.
01:00:53 Ça, c'est, ce sera de ma part, Jean-Claude Godin,
01:00:56 l'ancien maire de Marseille.
01:00:58 Donc, tous les représentants religieux de la Méditerranée
01:01:02 qui ont, pendant plusieurs jours,
01:01:04 parlé des problématiques de migration,
01:01:08 de sécurité de la Méditerranée.
01:01:11 Donc, ils viennent assister.
01:01:12 Écologiques aussi.
01:01:13 Écologiques aussi, qui viennent assister au discours du pape.
01:01:17 On dit souvent qu'on a un président de la République
01:01:20 qui fait du noir en même temps,
01:01:21 c'est-à-dire qu'il peut avoir un discours,
01:01:23 dire blanc le vendredi
01:01:26 et puis parfois même dans la même phrase, dire noir.
01:01:28 Est-ce que le Benoît XVI qui a eu un...
01:01:30 Le pape François, vous l'avez dit.
01:01:32 Le pape François, pardonnez-moi.
01:01:33 Le pape François qui a eu un discours,
01:01:36 disons le pro-migrant hier,
01:01:38 où il a été assez offensif sur cette question-là,
01:01:41 pourrait édulcorer un tout petit peu son message,
01:01:44 avoir peut-être cette déclaration
01:01:47 qui pourrait changer, entre guillemets,
01:01:49 la phase de ce week-end sur la question migratoire,
01:01:51 en disant qu'il est important aussi
01:01:53 que les personnes puissent rester chez elles
01:01:55 dignement et prospérer chez elles.
01:01:57 En fait, vous avez raison de poser cette question
01:01:59 parce que je pense qu'il y a du Emmanuel Macron
01:02:01 dans le pape François et inversement.
01:02:03 En fait, c'est deux...
01:02:05 Oui, deux mêmes formations.
01:02:07 Je ne l'ai pas dit, je l'ai pensé très fort.
01:02:09 Je ne l'ai pas dit, je ne l'ai pas dit.
01:02:11 Et la pensée du pape François est souvent complexe
01:02:14 et plus nuancée que celle
01:02:17 que l'on se prête à résumer,
01:02:20 prenant souvent qu'une part de son message.
01:02:23 Il est probable, et en tout cas dans les prémessages
01:02:25 qui ont été adressés par le pape,
01:02:28 il semblerait qu'à ce discours
01:02:31 que l'on a pu entendre hier
01:02:33 et qui a pu heurter, choquer
01:02:35 beaucoup de monde,
01:02:37 ce soit matiné par justement
01:02:40 un message aussi à l'adresse
01:02:42 de ces pays de départ.
01:02:45 Continuez, continuez.
01:02:47 Le pape est en train d'arriver.
01:02:49 Le droit des personnes à vivre chez eux
01:02:51 sans avoir à émigrer.
01:02:53 Vivons ce moment en direct et peut-être
01:02:55 que ce sont les commentaires puisque
01:02:57 le pape arrive pour cette session
01:03:00 conclusive des rencontres méditerranéennes.
01:03:02 (Applaudissements)
01:03:20 (Applaudissements)
01:03:36 (...)
01:04:05 -Très Saint-Père,
01:04:07 M. le président de la République,
01:04:10 mes seigneurs, mesdames, messieurs,
01:04:14 chers amis,
01:04:16 c'est une immense joie
01:04:18 de vous accueillir ce matin
01:04:20 dans ce bel amphithéâtre
01:04:22 du Palais du Pharaon
01:04:24 pour cette séance de conclusion
01:04:26 des rencontres méditerranéennes de Marseille.
01:04:30 Soyez remerciés, M. le président de la République,
01:04:34 d'honorer de votre présence
01:04:36 cette ville que vous aimez.
01:04:39 En ce jour où, recevant le Saint-Père,
01:04:42 mais aussi des représentants de toute la France
01:04:46 et de plus de 25 pays de la Méditerranée,
01:04:49 elle se trouve précisément
01:04:51 dans sa vocation la plus profonde,
01:04:54 celle d'être un pont reliant le Nord et le Sud,
01:04:58 l'Europe et la Méditerranée,
01:05:00 porte de l'Orient et porte de l'Occident,
01:05:03 et même surtout, comme vous le disiez,
01:05:05 très Saint-Père,
01:05:07 lors de l'Angélus dimanche dernier,
01:05:09 Marseille est une porte de l'espérance.
01:05:13 Je remercie tout particulièrement
01:05:15 M. le maire de Marseille
01:05:17 pour son accueil dans ce lieu prestigieux
01:05:20 et pour la part très importante
01:05:22 que la ville de Marseille a prise
01:05:24 dans l'organisation de cette visite pontificale.
01:05:27 Depuis 26 siècles,
01:05:29 Marseille n'a cessé d'accueillir
01:05:31 des femmes et des hommes
01:05:33 venant de divers peuples des autres rives,
01:05:36 les fosséens, les grecs, les arméniens,
01:05:39 les italiens, les pieds-noirs dont je suis,
01:05:42 les maghrébins, les comoriens, etc.
01:05:45 Ensemble, ils sont devenus les artisans
01:05:48 d'une mosaïque dont la diversité fait la beauté.
01:05:52 À Marseille, on sait que l'identité
01:05:55 ne peut se construire sans altérité
01:05:59 et que des identités qui ne reconnaissent pas
01:06:03 leur part d'altérité
01:06:05 peuvent vite devenir des identités meurtrières.
01:06:10 On sait qu'il peut y avoir beaucoup de bonheur
01:06:14 à s'ouvrir à l'autre
01:06:16 et qu'une rencontre partagée à hauteur de visage
01:06:20 procure la joie et la paix.
01:06:24 Autour de vous, Très-Saint-Père,
01:06:26 se trouvent justement des évêques
01:06:28 venus participer à ces rencontres
01:06:30 en provenance des 5 rives de la Méditerranée,
01:06:34 l'Afrique du Nord, le Proche-Orient,
01:06:37 la Mer Noire, les Balkans, l'Europe latine.
01:06:41 Nos échanges depuis mercredi soir
01:06:44 nous ont permis de continuer à mieux nous connaître
01:06:47 après nos rencontres de Bari et de Florence
01:06:50 et d'aborder ensemble les grands défis
01:06:53 de notre mission pastorale
01:06:55 au service des peuples de la Méditerranée.
01:06:58 Nous sommes tous très heureux
01:07:00 que vous ayez pu nous rejoindre pour prier
01:07:02 et réfléchir avec nous,
01:07:04 nous encourager et nous indiquer la route à suivre.
01:07:08 La Méditerranée est en effet
01:07:10 confrontée à de si nombreux défis.
01:07:14 Dans l'Assemblée, se trouvent aussi des étudiants,
01:07:17 des jeunes professionnels
01:07:19 en provenance des mêmes pays,
01:07:21 mais de toutes confessions et religions
01:07:24 que vous avez saluées tout à l'heure
01:07:26 en entrant au Palais du Pharaon
01:07:28 et qui sont venus pour aider les évêques
01:07:31 à affiner leur analyse de la situation
01:07:34 et à envisager quelles initiatives concrètes
01:07:36 il conviendrait de prendre.
01:07:38 Eux aussi, très Saint-Père,
01:07:40 sont très touchés de votre sollicitude
01:07:42 à l'égard des peuples qui le représentent
01:07:45 dans leur diversité de leur culture
01:07:47 et de leur religion.
01:07:49 Et ce matin, nous pensons tout spécialement
01:07:52 aux pays qui sont actuellement confrontés
01:07:55 à des drames très éprouvants,
01:07:58 que ce soit à cause de guerres
01:08:00 ou de catastrophes naturelles.
01:08:02 Le Maroc, la Tunisie, la Libye,
01:08:07 l'Irak, la Syrie, la Turquie,
01:08:12 l'Ukraine et l'Arménie,
01:08:15 pour n'en citer que quelques-uns.
01:08:18 Il n'y a pas beaucoup d'endroits en Méditerranée
01:08:21 où la vie est tranquille.
01:08:23 Sont également présents dans notre Assemblée
01:08:26 non seulement M. le Président de la République française
01:08:30 et quelques-uns de ses ministres,
01:08:32 mais aussi des élus politiques, locaux et nationaux
01:08:36 que je salue avec reconnaissance,
01:08:38 notamment M. le Président de la région Sud
01:08:41 et Mme la Présidente du département et de la métropole
01:08:44 qui ont eux aussi grandement contribué
01:08:47 à la préparation de ce grand événement.
01:08:49 Soyez-en profondément remerciés.
01:08:52 Je signale aussi la présence dans notre Assemblée
01:08:54 non seulement des membres du corps diplomatique,
01:08:57 nombreuses à Marseille,
01:08:59 mais aussi des acteurs de la société civile
01:09:01 engagés au service des populations de la Méditerranée,
01:09:04 notamment sur les questions très précises
01:09:07 de malnutrition, d'éducation, d'accès à l'eau et d'autres.
01:09:13 Qu'il me soit permis aussi de remercier
01:09:16 tout particulièrement les mécènes
01:09:19 qui nous ont aidés à réaliser
01:09:21 non pas un Marseille en grand, M. le Président,
01:09:25 mais pour ces journées exceptionnelles,
01:09:28 un Marseille en très grand.
01:09:30 (Rires)
01:09:32 (Applaudissements)
01:09:38 Depuis lundi, un grand festival culturel, associatif,
01:09:42 spirituel, œcuménique et interreligieux
01:09:45 a permis de rassembler de très nombreuses personnes
01:09:47 autour de concerts, de conférences, de pièces de théâtre.
01:09:51 Mais hier soir, et je voudrais juste souligner ceci,
01:09:54 un grand banquet solidaire a accueilli autour de la cathédrale
01:09:59 près de 600 personnes en précarité
01:10:02 pour un repas offert par plusieurs restaurants de la ville
01:10:06 et servi par les bénévoles
01:10:09 de nombreuses associations chrétiennes ou non chrétiennes.
01:10:13 Ça, c'est une image de Marseille, Très-Saint-Père.
01:10:16 (Applaudissements)
01:10:23 Enfin, il y a dans l'Assemblée
01:10:25 la grande majorité des évêques de France
01:10:28 et je tiens à les saluer tout particulièrement.
01:10:31 Nous avons bien compris, Très-Saint-Père,
01:10:34 que ce déplacement à Marseille axé sur la Méditerranée
01:10:38 ne constituait pas pour vous un voyage officiel en France,
01:10:42 mais, comme je vous le disais encore récemment,
01:10:46 la France, la France, à travers ses évêques
01:10:51 et bon nombre de pèlerins,
01:10:54 c'est elle qui est venue prier avec vous,
01:10:57 c'est elle qui voulait vous écouter
01:10:59 et surtout apprendre à regarder avec vous la Méditerranée,
01:11:04 apprendre à se décentrer d'elle-même
01:11:06 en prenant conscience des drames
01:11:08 qui se produisent dans cette région du monde
01:11:11 et en réfléchissant à la responsabilité de notre pays
01:11:15 à l'égard de cet espace
01:11:17 qui fait partie de son histoire et de sa géographie.
01:11:21 Pour ce geste envers la France, à travers Marseille,
01:11:25 en nous aidant à regarder avec vous la Méditerranée,
01:11:28 Très-Saint-Père, soyez profondément remercié.
01:11:32 (Applaudissements)
01:11:44 Cher Pape François, nous allons maintenant regarder avec vous
01:11:47 une petite vidéo qui retrace quelques moments forts de cette semaine,
01:11:52 puis nous écouterons une jeune et un évêque
01:11:56 vous faire part des conclusions de nos travaux
01:11:59 et nous voudrions...
01:12:00 Vous venez d'écouter le premier discours
01:12:03 de Mgr Jean-Marc Aveline,
01:12:06 peut-être tout aussi politique qu'hier,
01:12:09 mais un peu moins polémique.
01:12:12 Politique oui, polémique non.
01:12:14 Que retenir de ce message de Jean-Marc Aveline ?
01:12:18 Je me tourne d'abord vers vous, bien sûr.
01:12:20 Tout d'abord, il n'y a rien de surprenant dans ce que dit Mgr Aveline.
01:12:27 Il répète ce qui était la ligne de conduite de ces rencontres méditerranéennes,
01:12:32 qui était de mettre en avant l'espace méditerranéen comme terre de rencontres.
01:12:35 On peut quand même souligner, parce que hier j'entendais
01:12:39 qu'on reprochait au Pape de ne pas avoir eu un mot pour les Arméniens.
01:12:43 On peut déjà constater que Mgr Aveline a cité quand même l'Arménie
01:12:47 dans les territoires en guerre.
01:12:52 Ou touchée par des catastrophes naturelles.
01:12:54 On peut parler du Maroc, de la Tunisie, de la Libye, de la Syrie, de la Turquie.
01:12:57 Et de l'Arménie pour ne citer que ces pays-là.
01:13:00 Et puis on peut aussi quand même savourer la rhétorique.
01:13:04 Mais c'est un complément de Mgr Aveline qui dit que le Pape ne vient pas en France,
01:13:08 mais que les catholiques sont venus prier auprès du Pape.
01:13:12 On parlait tout à l'heure de l'esprit jésuite.
01:13:14 Mgr Aveline en a fait un petit peu.
01:13:16 Il y a une phrase que j'ai besoin, peut-être que les téléspectateurs
01:13:19 ont besoin d'une explication, d'un éclairage sur l'identité
01:13:22 ne peut se construire sans altérité.
01:13:25 Alors on n'a pas trois heures là.
01:13:27 On n'a pas trois heures, mais en fait, hier déjà,
01:13:30 le Pape François a parlé de Marseille comme une mosaïque.
01:13:33 Je pense que cette question de ces territoires mosaïques
01:13:36 est une question qui, plutôt que d'en faire une sorte de modèle de société,
01:13:40 doit nous interroger.
01:13:42 Est-ce qu'aujourd'hui, ces sociétés mosaïques, et cette ville mosaïque,
01:13:46 et même de vivre sans heurts, de manière pacifiée,
01:13:51 c'est une question qui, dans l'histoire récente,
01:13:54 a plutôt tendance à montrer des destins assez tragiques.
01:14:01 Donc c'est pour ça qu'il ne faut pas forcément...
01:14:04 Je pense qu'il faut interroger le discours de Mgr Aveline,
01:14:07 qui derrière sa bonhomie, dit des choses qui ne sont pas forcément fausses,
01:14:11 mais qui ne sont pas si évidentes que celles qu'il donne avec une certaine...
01:14:16 Il dit par exemple, et c'est vrai, il n'y a pas beaucoup d'endroits tranquilles en Méditerranée.
01:14:20 Marseille n'est pas une ville tranquille.
01:14:22 Ou alors, pardonnez-moi, Marseille, aller dire aux familles endeuillées
01:14:27 par le trafic de drogue, aller dire à la maman de Sokaïna
01:14:32 que Marseille est une ville tranquille, je ne suis pas sûr qu'elle le prenne bien.
01:14:36 Et d'ailleurs, le pape François, qui est un pape qui lutte activement,
01:14:41 publiquement, contre la mafia italienne, n'a pour l'instant pas eu un mot
01:14:47 sur le trafic de drogue qui gangrène Marseille.
01:14:50 Marseille est gangrénée par de nombreuses difficultés, on en parle régulièrement ici.
01:14:55 Il reste pour ceux qui aiment Marseille et qui aiment y retourner, c'est mon cas.
01:14:58 Marseille est aussi une très belle ville pour ce qu'elle peut donner.
01:15:02 Moi, j'adore cette ouverture sur la Méditerranée.
01:15:05 C'est aussi une ville de solidarité, Mgr Aveline vient de le dire,
01:15:08 avec ce qui s'est passé hier sur le banquet.
01:15:11 Mais ce qu'il y a sur identité-altérité, c'est un très joli thème.
01:15:14 C'est-à-dire qu'on peut à la fois être dans son identité, ne pas en déroger,
01:15:19 l'assumer, l'affirmer, tout en ayant cherché dans l'autre une part de vérité,
01:15:26 une part de ce qui aurait pu nous échapper, une part de complexité.
01:15:30 Et c'est justement ce dialogue-là qui est fécond.
01:15:32 Parce que des identités repliées qui ne communiquent plus,
01:15:36 ça ouvre bien évidemment un climat délétère.
01:15:40 Vous avez raison.
01:15:43 Je trouve que c'est un très beau thème, identité-altérité.
01:15:45 C'est vrai, mais à l'écouter, on a l'impression que ce seraient les Européens
01:15:51 ou les Français qui ne seraient pas ouverts à l'altérité.
01:15:54 Il me semble qu'on l'est largement, que Marseille l'est largement,
01:15:57 et qu'il y a des identités largement plus fermées, plus hostiles à l'autre que la nôtre.
01:16:04 Et je pense que, moi j'ai l'impression, par rapport au pape François,
01:16:10 qu'il a une vision justement de ces sociétés ouvertes,
01:16:14 qui est liée à sa propre histoire et qui est un peu naïve.
01:16:18 Effectivement, c'est un Argentin, ses parents sont des migrants, en quelque sorte, italiens.
01:16:23 Mais enfin, c'est des Italiens qui arrivent dans une société chrétienne.
01:16:27 Donc l'intégration, pour le coup, se fait beaucoup plus facilement.
01:16:32 Et donc le pape François a une vision idéalisée de situations
01:16:38 où il y a beaucoup de métissage, de mélange, mais avec des civilisations différentes.
01:16:42 On accueille des gens qui viennent d'une civilisation différente.
01:16:45 Ça ne veut pas dire que ces gens ne s'intégreront jamais,
01:16:47 mais il peut y avoir une forme de choc, et c'est beaucoup plus compliqué,
01:16:50 si vous voulez, qu'avec des Italiens qui arrivent en Argentine.
01:16:53 Il a dit hier "Marseille est un modèle d'intégration".
01:16:55 J'allais vous le dire.
01:16:56 Ce n'est pas un modèle d'intégration.
01:16:58 J'allais vous donner cette phrase en disant qu'on n'en a pas parlé depuis le début de l'émission.
01:17:01 Vous l'avez dit quelques années avant, le Liban, le multiculturalisme, ça se passe très bien.
01:17:05 Regardez le Liban.
01:17:07 Précisément, on n'a pas envie de ressembler au Liban.
01:17:10 C'est une des inquiétudes françaises.
01:17:11 Donc là, je pense que le pape François, de par son histoire,
01:17:15 ne comprend pas très bien, complètement, quel est le danger aujourd'hui qui menace l'Europe.
01:17:20 Je pense que le multiculturalisme n'est possible qu'avec de l'ordre.
01:17:24 C'est tout.
01:17:25 Et ça a marché au Liban, comme vous disiez, tant qu'il y a eu de l'ordre.
01:17:28 Parce qu'il y avait un tel qui pouvait être président de la République, un tel Premier ministre.
01:17:33 C'était ordonné.
01:17:35 Si vous n'avez pas d'ordre, malheureusement, on est submergé à Marseille.
01:17:38 C'est pour ça que ça ne marche pas.
01:17:40 Et c'est très intéressant ce que vous dites.
01:17:42 Et j'invite les téléspectateurs à regarder en replay face à Philippe de Villiers,
01:17:48 puisqu'il disait dans ce discours, il manque notamment un mot, qui est l'ordre.
01:17:53 Aujourd'hui, on est dans une société du désordre.
01:17:57 Bien entendu.
01:17:58 Par mille et une raisons.
01:17:59 Il n'y a pas que la question migratoire.
01:18:01 Mais c'est vrai que la crise migratoire qu'on vit actuellement participe au désordre.
01:18:07 Mais cette phrase de "Marseille est un modèle d'intégration", ça l'est en partie, mais ça ne l'est pas non plus.
01:18:15 Quant au pape, il a quand même connu des situations en Argentine.
01:18:18 Peut-être qu'il idéalise certaines choses, mais il a quand même vu des choses.
01:18:22 Il a vu le péronisme, et puis il a vu aussi la dégâture de Videla.
01:18:26 Donc ce sont des moments qui sont difficiles.
01:18:32 On voit les vertus de l'ordre et du désordre, les exagérations que peut donner l'ordre.
01:18:38 Oui, justement. On a l'impression qu'il regarde le monde justement par le prisme de ce qu'il a vécu.
01:18:45 Or, l'époque n'est pas la même. L'époque n'est plus aux dictatures et à l'ordre, encore moins en Europe.
01:18:53 Laissez-moi finir ma phrase. En Europe, l'Europe n'est pas l'Amérique du Sud de l'époque qu'a connue le pape François.
01:19:00 Et l'immigration italienne en Argentine n'est pas aujourd'hui l'immigration subsaharienne et maghrébine en France.
01:19:07 Ce qui est très intéressant également, mais on ne passera pas le son, c'est que Jean-Luc Mélenchon a salué, a rendu hommage, a souhaité la bienvenue.
01:19:15 Ça y est, Jean-Luc Mélenchon a l'occlusion miraculeuse de Jean-Luc Mélenchon, qui était plus attaché à défendre la baïa il y a quelques jours,
01:19:29 ou qui marchera très certainement contre les violences policières, selon lui.
01:19:33 Mais en tous les cas, il a souhaité la bienvenue au pape François. Il y a une sorte de convergence des luttes, selon lui.
01:19:40 Mais c'est vrai, c'est très sérieux. En revanche, ce qui m'a intéressé, c'est que dans le discours de la gauche, c'est de dire
01:19:47 "on a réussi à accueillir les Ukrainiens, pourquoi on ne ferait pas la même chose pour le continent africain ?"
01:19:55 Mais permettez-moi d'arrêter le débat. Pourquoi ? Parce que je pense que dans quelques instants,
01:20:03 le pape François va accorder un nouveau discours lors des sessions conclusives.
01:20:09 Il y a un autre discours, donc on a encore un peu de temps. Cette question, en tous les cas, cette interrogation qui est faite,
01:20:17 c'est-à-dire "on a réussi à accueillir des millions d'Ukrainiens et d'Ukrainiennes, pourquoi aujourd'hui on ne le fait pas avec les réfugiés, les migrants du continent africain ?"
01:20:30 C'est la question culturelle qu'on abordait tout à l'heure, qui est présente à travers cette interrogation.
01:20:38 C'est-à-dire qu'il est plus facile de pouvoir accueillir un peuple voisin que des peuples qui viennent de l'autre côté de la Méditerranée,
01:20:48 qui arrivent d'Afrique avec leur culture, sans qu'on ait la possibilité, en raison de leur nombre, de pouvoir non seulement les intégrer,
01:20:57 mais aussi les assimiler à notre civilisation. Et cette question, aujourd'hui, on peut accueillir...
01:21:04 Je ne pense pas, puisque les Ukrainiens, la clé, l'élément majeur, c'est que vous accueillez des enfants et des femmes qui fuient la guerre,
01:21:16 c'est un pays qui est agressé. Il y a la question culturelle qui vient ensuite, après, évidemment.
01:21:21 Mais l'immigration majoritairement sur le continent africain, c'est une immigration économique.
01:21:27 Ce sont majoritairement, à 90-95% des hommes. Ce ne sont pas des femmes, des enfants, qui fuient l'Afrique pour des raisons, pour fuir la guerre, par exemple.
01:21:39 C'est ça, peut-être, l'élément clé qui n'intègre pas du côté de la France.
01:21:44 C'est peut-être une question supplémentaire, mais je pense que la question culturelle, la question, oui, parfois même tribale,
01:21:54 qui est propre à ces migrations venues d'Afrique, pose des questions et des problèmes que ne posent pas les réfugiés ukrainiens pour les peuples européens.
01:22:09 Je me tourne une nouvelle fois vers vous. Quel message on pourrait entendre dans quelques instants du pape François ?
01:22:18 Alors, c'est toujours impossible de prévoir ce que dira le pape, surtout qu'il a l'habitude de sortir assez souvent de ses discours.
01:22:24 On le voit, il a toujours levé la tête et il l'a encore fait hier à Notre-Dame de La Garde.
01:22:28 Mais les grands axes ?
01:22:30 Les grands axes, fondamentalement, je ne suis pas sûr qu'ils disent grand chose de différent d'hier.
01:22:37 Néanmoins, ce qu'on peut espérer, c'est qu'il développe davantage la question, cette question de la gestion des flux migratoires
01:22:45 en s'appuyant sur tout l'enseignement depuis deux siècles de l'Église sur ce sujet, qui a toujours tenu, en fait, j'allais dire, deux extrêmes.
01:22:55 Le mot n'est pas le bon, mais d'un côté, qui est l'accueil de l'étranger, parce qu'on ne regarde pas à quoi ressemble l'étranger.
01:23:01 On l'accueille parce qu'il est dans le besoin.
01:23:04 Et de l'autre, la nécessité, notamment des nations, à garder intègre leur culture.
01:23:11 Et tout le message de l'Église depuis deux siècles a toujours été une ligne de crête entre ces deux aspects de l'accueil,
01:23:18 de la lutte contre le déracinement et du respect de l'intégrité des cultures, des nations.
01:23:24 On peut espérer que le pape complète, on va dire, son discours.
01:23:28 Mais toujours au cœur de son discours, on imagine la question migratoire.
01:23:33 Je vous donne juste un chiffre avant de vous donner la parole, Olivier Dardicolles, sur les deux dernières semaines, juste en deux semaines.
01:23:38 Vous avez à la frontière, à Menton, 3000 personnes qui ont été interpellées.
01:23:43 3000 personnes, donc sur un an, ça fait potentiellement 75 000 personnes.
01:23:47 C'est plus que... Vous remplissez plus qu'un stade vélodrome cet après-midi.
01:23:52 Oui, en Italie, c'est deux fois plus.
01:23:54 Bien sûr. Non, mais en Italie, c'est même...
01:23:57 Oui, c'est 126 000 personnes qui sont arrivées illégalement en Italie.
01:24:02 Ce que je voulais dire sur les... On attend, beaucoup d'observateurs attendent de la conclusion des rencontres méditerranéennes par le pape François.
01:24:09 Une forme de rééquilibre, c'est-à-dire beaucoup attendent.
01:24:12 Ceux qui sont agacés par son discours très prégnant, très fort sur la crise migratoire,
01:24:17 attendent aujourd'hui sur ces conclusions qu'il évoque les pays de départ, les enjeux,
01:24:22 la nécessité de revoir les politiques de coopération, de développement dans ces pays-là.
01:24:28 On verra si le fait ou pas, ou s'il choisit de taper toujours sur le même clou.
01:24:32 On verra la tonalité de son discours.
01:24:35 C'est un pape qui sait aussi très bien ce qui se joue autour de lui, sur les commentaires et les décryptages de ces interventions.
01:24:43 Donc est-ce qu'il va vouloir quitter Marseille, j'ai envie de dire, dans un équilibre de ses prises de position,
01:24:51 où chacun pourra un peu s'y retrouver, ou est-ce qu'il sera sur, véritablement, une visite marseillaise à l'offensive sur la question migratoire ?
01:25:00 C'est aujourd'hui qu'il peut donner quelques messages pour rééquilibrer. C'est dans ce moment-là, sur ces conclusions.
01:25:08 Heureusement, il ne quitte pas Marseille sur ces rencontres méditerranéennes, mais ça se conclut par cette messe au stade Vélodrome.
01:25:15 Et d'ailleurs, c'était le pape François, lors de sa première homilie, qui rappelait que l'Église ne devait pas être une ONG.
01:25:23 Si elle ne prêchait pas le message du Christ, elle se condamnait à n'être qu'une ONG humanitaire.
01:25:29 Et là, justement, en restant à ces rencontres et à ces conclusions controversées ou non sur les questions migratoires,
01:25:37 se réfère de l'Église ce que le pape François se refusait à ce qu'elle devienne.
01:25:43 Donc je pense qu'il ne faut pas... Bien sûr, il faut prendre en compte ce qu'il sera dit, mais il faut vraiment aller jusqu'au bout de cette journée pour, j'espère, avoir une verticalité...
01:25:54 Vous avez raison, il y a bien sûr la messe de 16h au Vélodrome.
01:25:57 Je vais vous remercier Raphaël Stainville, Alexandre Dévé-Cueux, au père Michel Viau. Merci, Constantin de Vergène et Olivier Dartigold.
01:26:06 Dans un instant, on poursuit l'heure des pros, et je le dis aux téléspectateurs, jusqu'à midi avec un nouveau plateau.
01:26:13 Quoique peut-être vous allez jouer les prolongations, Raphaël, avec moi.
01:26:18 Dans un instant, le pape François va prendre la parole pour un discours officiel pour la session conclusive des rencontres méditerranéennes.
01:26:31 Le pape François qui prend la parole.
01:26:34 Monsieur le président de la République, chers frères évêques, messieurs, mesdames les maires, autorités représentant les villes et les territoires bordés par la Méditerranée,
01:26:48 vous tous, chers amis, je vous salue cordialement, et je vous suis à chacun reconnaissant d'avoir accepté l'invitation du cardinal Avellin à participer à ces rencontres.
01:27:01 Je vous remercie pour votre travail et pour les réflexions précieuses que vous avez partagées.
01:27:07 Après Bari et Florence, le chemin au service des peuples méditerranéens se poursuit.
01:27:14 Les responsables ecclésiastiques et civils sont encore ici réunis, non pas pour traiter d'intérêts mutuels, mais animés par le désir de s'occuper de l'homme.
01:27:27 Merci de le faire avec les jeunes, qui sont le présent et l'avenir de l'Église comme de la société.
01:27:36 La ville de Marseille est très ancienne, fondée par des navigateurs grecs venus d'Asie mineure.
01:27:44 Le mythe la fait remonter à une histoire d'amour entre un marin émigré et une princesse locale.
01:27:51 Elle présente dès ses origines un caractère composite et cosmopolite.
01:27:57 Elle accueille les richesses de la mer et donne une patrie à ceux qui ne l'ont plus.
01:28:03 Marseille nous dit que, malgré les difficultés, la convivialité est possible et qu'elle donne source de joie.
01:28:14 Sur la carte, entre Nice et Montpellier, elle semble presque dessiner un sourire.
01:28:21 Et j'aime à la considérer ainsi.
01:28:24 Marseille est le sourire de la Méditerranée.
01:28:34 Je voudrais donc vous proposer quelques réflexions autour de trois réalités qui caractérisent Marseille.
01:28:45 La mer, le port et le phare. Trois symboles.
01:28:51 La mer. Une marée de peuples a fait de cette ville une mosaïque d'espérance,
01:28:57 avec sa grande tradition multiethnique et multiculturelle, représentée par plus de 60 consulats présents sur son territoire.
01:29:08 Marseille est une ville à la fois plurielle et singulière,
01:29:14 car c'est sa pluralité, fruit de sa rencontre avec le monde, qui rend son histoire singulière.
01:29:21 On entend souvent dire aujourd'hui que l'histoire de la Méditerranée est un entrelacement de conflits entre différentes civilisations, religions et visions.
01:29:33 Nous n'ignorons pas les problèmes. Il y en a.
01:29:36 Mais ne nous y trompons pas.
01:29:39 Les échanges entre peuples ont fait de la Méditerranée un berceau des civilisations.
01:29:46 Une mer qui regorge de trésors au point que, comme l'écrivait un grand historien français,
01:29:53 « elle n'est pas un paysage, mais d'innombrables paysages ».
01:29:59 Ce n'est pas une mer, mais une succession de mers.
01:30:04 Depuis des millénaires, tout s'y est embouffré, compliquant et enrichissant son histoire.
01:30:13 Le Mare Nostrum est un espace de rencontre entre les religions abramiques, entre les pensées grecques, latines, arabes,
01:30:23 entre la science, la philosophie, les droits et bien d'autres réalités.
01:30:27 Elle a diffusé dans le monde la haute valeur de l'être humain, doté de liberté, ouvert à la vérité et en maille de salut,
01:30:37 qui voit le monde comme une merveille à découvrir et un jardin à habiter, sous le signe d'un Dieu qui fait alliance avec les hommes.
01:30:47 Un grand maire voyait dans la Méditerranée non pas une question conflictuelle, mais une réponse de paix,
01:30:57 mieux encore, le commencement et le fondement de la paix entre toutes les nations du monde.
01:31:04 Il disait en effet « La réponse est possible si l'on considère la vocation historique commune,
01:31:13 et pour ainsi dire permanente, que la Providence a assigné dans le passé, assigne dans le présent et, en un certain sens,
01:31:21 assignera dans l'avenir aux peuples et aux nations qui vivent sur les rives de ce mystérieux lac de Tibériade élargi qu'est la Méditerranée. »
01:31:33 Lac de Tibériade, ou mer de Galilée, lieu où se concentrait à l'époque du Christ une grande variété de peuples, de cultes, de traditions.
01:31:46 C'est là, dans la Galilée des Nations, traversée par la route de la mer, que se déroula la plus grande partie de la vie publique de Jésus.
01:31:56 Un contexte multiforme et, à bien des égards, instable fut le lieu de la proclamation universelle des béatitudes,
01:32:06 au nom d'un Dieu Père de tous qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
01:32:15 C'est aussi une invitation à élargir les frontières du cœur en dépassant les barrières ethniques et culturelles.
01:32:21 Voici donc la réponse qui vient de la Méditerranée. Cette mer pérenne de Galilée invite à opposer la convivialité des différences à la division des conflits.
01:32:38 Le Mare Nostrum, au carrefour du Nord et du Sud, de l'Est et de l'Ouest, concentre les défis du monde entier, comme en témoignent les 5 rives sur lesquelles vous avez réfléchi.
01:32:52 L'Afrique du Nord, le Proche-Orient, la mer Noir-Égée, les Balkans et l'Europe latine.
01:32:59 Elle est à l'avant-poste des défis qui concernent tout le monde. Nous pensons aux défis climatiques, la Méditerranée représentant un « hot spot » où les changements se font sentir plus rapidement.
01:33:15 Comme il est important de sauvegarder le maquis méditerranéen, écrin unique de biodiversité. Bref, cette mer, environnement qui offre une approche unique de la complexité, est un miroir du monde.
01:33:31 Et elle porte en elle une vocation mondiale à la fraternité, unique voie pour prévenir et surmonter les conflits.
01:33:45 Frères et sœurs, sur la mer actuelle des conflits, nous sommes ici pour valoriser la contribution de la Méditerranée, afin qu'elle redevienne un laboratoire de paix.
01:34:00 Car telle est sa vocation, être un lieu où des pays et des réalités différentes se rencontrent sur la base de l'humanité que nous partageons tous, et non d'idéologies qui opposent.
01:34:16 Oui, la Méditerranée exprime une pensée qui n'est pas uniforme, ni idéologique, mais polyhédrique et adhérente à la réalité. Une pensée vitale, ouverte, conciliante, une pensée communautaire.
01:34:34 Voici le bon moment. Comme nous avons besoin de cela dans des circonstances actuelles où des nationalismes archaïques et belliqueux veulent faire disparaître le rêve de la communauté des nations.
01:34:49 Mais, rappelons-le, avec les armes, on fait la guerre, pas la paix. Et avec l'habilité du pouvoir, on retourne au passé, on ne construit pas l'avenir.
01:35:05 Par où commencer alors pour enraciner la paix ? Sur les rives de la mer de Galilée, Jésus commença par donner de l'espérance aux pauvres en les proclamant bienheureux.
01:35:19 Il écouta leurs besoins, il soigna leurs blessures, il leur annonça avant tout la bonne nouvelle du royaume. C'est de là qu'il faut repartir, du cri souvent silencieux des derniers, et non des premiers de la classe qui élèvent la voix, même s'ils sont bien lotis.
01:35:38 Repartons, Eglise de Communauté Civile, de l'écoute des pauvres qui sont à s'embrasser et non pas à compter, car ils sont des visages et non des numéros.
01:35:53 Le changement de rythme de nos communautés consiste à les traiter comme des frères dont nous devons connaître l'histoire, et non comme des problèmes gênants en les renvoyant chez eux.
01:36:05 Il consiste à les accueillir, et non à les cacher, à les intégrer, et non à s'en débarrasser, à leur donner de la dignité.
01:36:16 Et Marseille est la capitale de l'intégration des peuples. Je veux le répéter.
01:36:28 Aujourd'hui, la mer de la coexistence humaine est polluée par la précarité qui blesse même la splendide Marseille. Et là où il y a précarité, il y a criminalité.
01:36:40 Là où il y a pauvreté matérielle, éducative et professionnelle, culturelle et religieuse, le terrain des mafias et des trafics illicites est déblayé.
01:36:52 L'engagement des seules institutions ne suffit pas. Il faut un sursaut de conscience pour dire non à l'illégalité et oui à la solidarité,
01:37:08 ce qui n'est pas une goutte d'eau dans la mer, mais l'élément indispensable pour en purifier les eaux.
01:37:15 En effet, le véritable mal social n'est pas tant l'augmentation des problèmes que le déclin de la prise en charge.
01:37:27 Qui aujourd'hui est proche des jeunes livrés à eux-mêmes ?
01:37:31 Quoi facile de la délinquance et de la prostitution ?
01:37:36 Qui est proche des personnes asservies par un travail qui devrait les rendre plus libres ?
01:37:46 Qui s'occupe des familles effrayées, qui ont peur de l'avenir et de mettre au monde de nouvelles créatures ?
01:37:55 Qui écoute les gémissements des personnes âgées isolées qui, au lieu d'être valorisées, sont parquées dans la perspective faussement digne d'une mort douce,
01:38:12 en réalité plus salée que le zoo de la mer ?
01:38:17 Qui pense aux enfants à naître rejetés au nom d'un faux droit au progrès qui est au contraire une régression de l'individu ?
01:38:31 Aujourd'hui, nous avons ce drame. Nous prenons les enfants pour des chiots.
01:38:41 Mon secrétaire m'a dit que quand ils passaient dans la rue, il y avait des enfants dans la poussette, mais ce n'étaient pas des enfants, c'étaient des chiots.
01:38:55 Cette confusion n'est pas très bonne.
01:38:58 Qui regarde avec compassion au-delà des frontières pour entendre les cris de douleur qui montent d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient ?
01:39:08 Combien de personnes vivent plongées dans la violence et souffrent des situations d'injustice et de persécution ?
01:39:16 Je pense à tant de chrétiens souvent contraints de quitter leur terre ou d'y vivre sans que leur droit soit reconnu, sans qu'ils jouissent d'une citoyenneté à part entière.
01:39:31 S'il vous plaît, frères et sœurs, engageons-nous pour que ceux qui font partie de la société puissent en devenir des citoyens de plein droit.
01:39:42 Et puis il y a un cri de douleur qui résonne plus que tout autre et qui transforme le mare nostrum en mare mortum.
01:39:53 La Méditerranée, berceau de la civilisation, devient tombeau de la dignité.
01:40:02 C'est le cri étouffé des frères et sœurs migrants auquel je voudrais consacrer mon attention en réfléchissant sur la deuxième image qui nous est offerte par Marseille, celle de son port.
01:40:16 D'abord la mer, maintenant le port.
01:40:19 Le port de Marseille est depuis des siècles une porte grande ouverte sur la mer, sur la France et sur l'Europe.
01:40:26 C'est d'ici que beaucoup sont partis chercher un travail, un avenir à l'étranger.
01:40:30 C'est d'ici que beaucoup ont franchi la porte du continent avec des bagages chargés d'espérance.
01:40:37 Marseille a un grand port et elle est une grande porte qui ne peut être fermée.
01:40:44 Plusieurs portes méditerranéens en revanche se sont fermées.
01:40:48 Et deux mots ont résonné alimentant la peur des gens, « invasion » et « urgence » et on ferme les ports.
01:40:56 Mais ceux qui risquent leur vie en mer n'envahissent pas.
01:41:00 Ils cherchent hospitalité.
01:41:03 Ils cherchent de la vie.
01:41:05 Quant à l'urgence, le phénomène migratoire n'est pas tant une urgence momentanée, toujours bonne à susciter une propagande alarmiste,
01:41:14 mais un fait de notre temps, un processus qui concerne trois continents autour de la Méditerranée
01:41:23 et qui doit être géré avec une sage prévoyance, avec une responsabilité européenne capable de faire face aux difficultés objectives.
01:41:36 Je vois sur cette carte les ports où les migrants vont le plus, Cypre, la Grèce, Malte, l'Espagne.
01:41:47 Ils sont dans la Méditerranée.
01:41:50 Ils reçoivent les migrants.
01:41:53 Le Maré Nostrum crie « justice » avec ses rivages où d'un côté règne l'opulence, le consumérisme et le gaspillage, et de l'autre la pauvreté et la précarité.
01:42:03 Là encore, la Méditerranée est un reflet du monde, le sud qui se tourne vers le nord,
01:42:09 avec beaucoup de pays en développement en proie à l'instabilité, au régime, aux guerres et à la désertification,
01:42:16 qui regardent les plus aisés dans un monde globalisé où nous sommes tous connectés, mais où les fossés n'ont jamais été aussi profonds.
01:42:26 Pourtant, cette situation n'est pas nouvelle de ces dernières années.
01:42:33 Et ce n'est pas ce pape venu de l'autre bout du monde à l'avoir alerté avec urgence et préoccupation.
01:42:42 Cela fait plus de 50 ans que l'Eglise en parle de manière pressante.
01:42:52 Les conciles Vatican II venaient de se conclure lorsque saint Paul VI, dans l'encyclique « Populorum Progressio », écrivait « Le peuple de la faim interpelle aujourd'hui de façon dramatique les peuples de l'opulence ».
01:43:10 L'Eglise tressaille devant ce cri d'angoisse et appelle chacun à répondre avec amour à l'appel de son frère.
01:43:21 Le pape Montini énuméra trois devoirs des nations les plus développées, enracinés dans la fraternité humaine et surnaturelle.
01:43:30 Un devoir de solidarité, c'est-à-dire l'aide que les nations riches doivent apporter aux pays en voie de développement.
01:43:38 Un devoir de justice sociale, c'est-à-dire le redressement des relations commerciales défectueuses entre peuples forts et peuples faibles.
01:43:50 Et troisième, un devoir de charité universelle, c'est-à-dire la promotion d'un monde plus humain pour tous.
01:43:58 Le pape Montini, en 1867, décrit « Le peuple de la faim interpelle aujourd'hui de façon dramatique les peuples de l'opulence ».
01:44:08 Il a dit que « le peuple de la faim interpelle aujourd'hui de façon dramatique les nations riches doit apporter un monde plus humain pour tous.
01:44:18 » Le pape Montini, en 1867, soulignait le devoir de l'accueil sur lequel il écrivait « Nous ne saurions pas trop insister ».
01:44:32 Puis, Douze avait encouragé à cela 15 ans auparavant en écrivant que « La famille des Nazarites en exil, Jésus, Marie et Joseph émigrés en Égypte sont le modèle, l'exemple, le soutien de tous les émigrés et pèlerins de tous les temps et de tous les pays.
01:44:52 De tous les réfugiés, de toutes conditions qui, poussés par la persécution et par le besoin, se voient contraints d'abandonner leur patrie, les personnes qui leur sont chères et se rendre en terre étrangère.
01:45:10 Certes, les difficultés d'accueil sont sous les yeux de tous. Il faut accueillir les migrants, les protéger, promouvoir l'intégration.
01:45:34 Si nous n'avons pas toute la chaîne, nous ne complétons pas le travail. Il faut l'accueil, la protection, la promotion et l'intégration.
01:45:45 Ce n'est pas facile de faire cela, mais le critère principal ne peut pas être le maintien de notre propre bien-être, mais la sauvegarde de la dignité humaine.
01:46:08 Ceux qui se réfugient chez nous ne doivent pas être considérés comme un fardeau. Si nous les considérons comme des frères, ils nous apparaîtront surtout comme des dons.
01:46:17 La journée mondiale du migrant et du réfugié sera célébrée demain.
01:46:22 Laissons-nous toucher par l'histoire de tant de nos frères et sœurs en difficulté qui ont le droit tant d'émigrer que de ne pas émigrer.
01:46:39 La vie nous appelle à un sursaut de conscience pour prévenir un naufrage de civilisation. L'avenir, en effet, ne sera pas dans la fermeture qui est un retour au passé, une inversion de marche sur le chemin de l'histoire.
01:46:56 Contre le terrible fléau de l'exploitation des êtres humains, la solution n'est pas de rejeter, mais d'assurer, selon les possibilités de chacun, un grand nombre d'entrées légales et régulières, durables, grâce à un accueil équitable de la part du continent européen, dans le cadre d'une collaboration avec les pays d'origine.
01:47:21 Dire « assez » est au contraire fermer les yeux. Tenter maintenant de se sauver se transformera demain en tragédie.
01:47:33 Alors que les générations futures nous remercieront pour avoir su créer les conditions d'une intégration indispensable, elles nous accuseront pour n'avoir favorisé que des assimilations stériles.
01:47:51 L'intégration des migrants aussi est difficile, mais clairvoyante. Elle prépare l'avenir qui, qu'on le veuille ou non, se fera ensemble ou ne sera pas. Ensemble.
01:48:10 L'assimilation qui ne tient pas compte des différences et reste rigide devant ces paradigmes fait prévaloir l'idée sur la réalité et compromet l'avenir en augmentant les distances et en provoquant la ghettoïsation, provoquant hostilité et intolérance.
01:48:32 Nous avons besoin de fraternité comme de pain. Le mot même « frère » dans sa dérivation indéuropéenne révèle une racine liée à la nutrition et à la subsistance.
01:48:46 Nous ne nous soutiendrons qu'en nourrissant l'espérance la plus faible en les accueillant comme des frères.
01:48:56 N'oubliez pas l'hospitalité, rappelle l'Écriture sainte. Dans l'Ancien Testament, nous avons la veuve, l'orphelin et l'étranger.
01:49:11 Ce sont les trois devoirs de la charité, aider la veuve, l'orphelin, l'étranger, le migrant.
01:49:20 A cet égard, le port de Marseille est aussi une porte de la foi. Selon la tradition, les saints Marthe, Marie et Lazare ont débarqué ici et ont semé l'Évangile sur cette terre.
01:49:37 La foi vient de la mer, comme l'évoque la suggestive tradition marseillaise de la Chandeleur avec la procession maritime.
01:49:47 Lazare, dans l'Évangile, est l'ami de Jésus, mais c'est aussi le nom du protagoniste d'une parabole très actuelle qui ouvre les yeux sur l'inégalité,
01:49:57 qui ronge la fraternité et nous parle de la prédilection du Seigneur pour les pauvres.
01:50:05 Eh bien, nous, chrétiens, qui croyons en Dieu fait homme, à l'homme unique et inimitable qui, sur les rives de la Méditerranée, s'est dit chemin, vérité et vie.
01:50:19 Nous ne pouvons pas accepter que les voies de la rencontre soient fermées.
01:50:26 Ne croyons pas les voies de la rencontre, s'il vous plaît.
01:50:33 Nous ne pouvons pas accepter que la vérité du Dieu argent l'emporte sur la dignité de l'homme, que la vie se transforme en mort.
01:50:45 L'Église, en confessant que Dieu, en Jésus-Christ, s'est en quelque sorte uni à tout homme, croit, avec sang, Jean-Paul II, que son chemin est l'homme.
01:50:59 Elle adore Dieu et sert les plus fragiles, qui sont ses trésors.
01:51:08 Adorer Dieu et servir le prochain, voilà ce qui compte.
01:51:13 Non pas la pertinence sociale ou l'importance numérique, mais la fidélité au Seigneur et à l'homme.
01:51:22 Voilà le témoignage chrétien, et bien souvent il est héroïque.
01:51:40 Je pense par exemple à Saint Charles de Foucault, le frère universel au martyr de l'Algérie, mais aussi à tant d'artisans de la charité d'aujourd'hui.
01:51:51 Dans ce style de vie scandaleusement évangélique, l'Église retrouve le port sûr auquel accoster,
01:52:01 et d'où repartir pour tisser des liens avec les personnes de tous les peuples, en recherchant partout les traces de l'Esprit et en offrant ceux qu'elle a reçus par grâce.
01:52:14 « Voici la réalité la plus pure de l'Église, et voici, écrivait Bernano, l'Église des Saints,
01:52:20 ajoutant que tout ce grand appareil de sagesse, de force, de souple discipline, de magnificence et de majesté n'est rien de lui-même, si la charité ne l'anime pas. »
01:52:33 J'aime exalter cette perspicacité française, génie croyant et créatif,
01:52:43 qui a affirmé ses vérités à travers une multitude de gestes et d'écrits.
01:52:50 Saint Césaire d'Arles disait « Si tu as la charité, tu as Dieu. Et si tu as Dieu, que ne possèdes-tu pas ? »
01:52:58 Pascal reconnaissait que l'unique objet de l'écriture est la charité, et que la vérité hors de la charité n'est pas Dieu,
01:53:06 mais son image, et une idole qu'il ne faut pas aimer ni adorer.
01:53:13 Saint Jean Cassien, qui est mort ici, écrivait que « Tout, même ce qu'on estime utile et nécessaire, vaut moins que ce bien qu'est la paix et la charité. »
01:53:25 Il est donc bon que les chrétiens ne viennent pas à une deuxième position en matière de charité,
01:53:35 et que l'Évangile de la charité soit la « Magna Carta » de la pastorale.
01:53:40 Nous ne sommes pas appelés à regretter les temps passés ou à redéfinir une importance ecclésiale.
01:53:47 Nous sommes appelés au témoignage, non pas à broder l'Évangile de parole, mais à lui donner de la chair,
01:53:58 non pas à mesurer la visibilité, mais à nous dépenser dans la gratuité, croyant que la mesure de Jésus est l'amour sans mesure.
01:54:08 Saint Paul, l'apôtre des nations, qui passa une bonne partie de sa vie à traverser la Méditerranée d'un port à l'autre,
01:54:18 enseignait que pour accomplir la loi du Christ, il faut porter mutuellement les poids des uns des autres.
01:54:29 Chers frères évêques, ne chargeons pas les personnes de fardeau,
01:54:38 mais soulageons leurs efforts au nom de l'Évangile de la miséricorde,
01:54:44 pour distribuer avec joie le soulagement de Jésus à une humanité fatiguée et blessée.
01:54:56 Que l'Église soit un port d'espérance pour les personnes découragées.
01:55:09 (Applaudissements)
01:55:15 Que l'Église soit un port de ravitaillement, où les personnes se sentent encouragées à prendre les larges dans la vie,
01:55:25 avec la force incomparable de la joie de Christ.
01:55:30 Rappelons-le, dans l'Église, tout le monde est invité.
01:55:40 Si je viens, béreavement, à la dernière image, celle du phare, il illumine la mer et fait voir le port.
01:55:55 Quelles traces lumineuses peuvent orienter le cap des Églises Méditerranéennes, je me demande.
01:56:01 En pensant à la mer qui unit tant de communautés croyantes différentes,
01:56:05 je pense que l'on peut réfléchir sur des parcours plus synergiques,
01:56:09 en évaluant peut-être aussi l'opportunité d'une conférence des évêques de la Méditerranée,
01:56:16 comme le Seigneur le Cardinal disait.
01:56:20 (Applaudissements)
01:56:24 Ce qui permettrait de nouvelles possibilités d'échange qui donneraient une plus grande représentativité ecclésiale à la région.
01:56:30 En pensant aux ports et aux thèmes migratoires, il pourrait être profitable de travailler à une pastorale spécifique encore plus reliée,
01:56:40 afin que les diocèses les plus exposées puissent assurer une meilleure assistance spirituelle et humaine aux sœurs et aux frères qui arrivent dans le besoin.
01:56:52 Le phare, dans ce prestigieux palais qui porte son nom, me fait enfin penser surtout aux jeunes.
01:57:00 Ce sont eux la lumière qui indiquent la route de l'avenir.
01:57:05 Marseille est une grande ville universitaire qui abrite quatre campus.
01:57:15 Sur les quelque 35 000 étudiants qui les fréquentent, 5000 sont étrangers.
01:57:20 Par où commencer à tisser des liens entre les cultures, sinon par l'université ?
01:57:26 Là, les jeunes ne sont pas fascinés par la séduction du pouvoir, mais par le rêve de construire l'avenir.
01:57:36 Et il ne faut pas éteindre ces rêves.
01:57:40 Que les universités méditerranéennes soient des laboratoires de rêve et de chantier d'avenir,
01:57:45 où les jeunes grandissent et se rencontrent, en se connaissant, en se découvrant,
01:57:52 en découvrant des cultures et des contextes à la fois proches et différents, puissent abattre des préjugés.
01:57:58 C'est comme si, donc, on abat des préjugés, on guérit les blessures et on conjure des rhétoriques fondamentalistes.
01:58:04 Attention à ces fondamentalismes qui sont à la mode aujourd'hui.
01:58:08 Les jeunes bien formés et orientés à fraterniser pourront ouvrir des portes inespérées de dialogue.
01:58:15 Si nous voulons qu'ils se consacrent à l'Évangile et au service de la politique,
01:58:21 il faut avant tout que nous soyons crédibles, oublieux de nous-mêmes, libérés de l'autoréférencialité,
01:58:30 prêts à nous dépenser sans cesse pour les autres.
01:58:33 Mais le défi prioritaire de l'éducation concerne tous les âges de la formation.
01:58:39 Dès l'infance, en se mélangeant avec les autres, on peut surmonter beaucoup de barrières et de préjugés
01:58:47 en développant sa propre identité dans le contexte d'un enrichissement mutuel.
01:58:54 L'Église peut bien y contribuer en mettant en service ses réseaux de formation et en animant une créativité de la fraternité.
01:59:04 Mes frères et sœurs, le défi est aussi celui d'une théologie militaire hénéenne.
01:59:11 La théologie doit avoir ses racines dans la vie.
01:59:20 Une théologie de laboratoire ne fonctionne pas.
01:59:25 Voilà pourquoi une théologie militaire hénéenne qui développe une pensée qui adhère au réel.
01:59:33 Maisons de l'humain, seulement les données techniques en mesure d'unir des générations en reliant mémoire et avenir
01:59:42 et de promouvoir avec originalité le chemin œcuménique entre chrétiens et le dialogue entre croyants de religions différentes.
01:59:55 Il est beau de s'aventurer dans une recherche philosophique et théologique qui, en puisant aux sources culturelles militaires hénéennes,
02:00:02 redonne espérance à l'homme, mystère de liberté en mal de Dieu et de l'autre pour donner un sens à son existence.
02:00:12 Il est également nécessaire de réfléchir sur le mystère de Dieu que personne ne peut prétendre posséder ou maîtriser
02:00:20 et qui doit même être soustrait à tout usage violent et instrumental, conscient que la confession de sa grandeur présuppose en nous l'humilité des chercheurs.
02:00:35 Chers frères et sœurs, je vous remercie d'être ici.
02:00:41 Monsieur le Président m'a invité à visiter la France une fois et il m'a dit "Ce qui compte, c'est que vous veniez à Marseille".
02:00:49 (Applaudissements)
02:00:54 Merci pour votre patience, écoute et pour votre engagement.
02:01:04 Allez de l'avant avec courage, soyez une mer de bien pour faire face aux pauvretés d'aujourd'hui avec une synergie solidaire.
02:01:14 Soyez un port accueillant pour embrasser ceux qui cherchent un avenir meilleur.
02:01:20 Soyez un phare de paix pour anéantir à travers la culture et la rencontre les abîmes ténébreux de la violence et de la guerre.
02:01:28 Merci, merci beaucoup.
02:01:30 (Applaudissements)
02:01:34 11h03 sur CNews, vous venez de suivre le discours du pape François lors des sessions conclusives des rencontres Méditerranée-Haine-Marseille-Sourire de la Méditerranée, ville plurielle et singulière.
02:01:49 Il a été question d'immigration bien sûr, il a été aussi question de fin de vie.
02:01:54 On va décrypter tout cela avec Olivier Dartigold, Charlotte Dornelas, avec Gabriel Cluzel et Antoine Pasquier.
02:02:01 Merci d'être avec nous Antoine Pasquier, vous êtes rédacteur en chef, actualité Famille chrétienne.
02:02:06 Quel message vous retenez de ce discours qui aura duré une trentaine de minutes, peut-être un peu moins, du pape François ?
02:02:14 C'est un discours assez attendu du pape François.
02:02:17 Si on se souvient de son premier discours à Paris en 2020, lors des premières rencontres méditerranéennes, on retrouve les mêmes thématiques.
02:02:24 C'est-à-dire, il a évoqué les défis environnementaux, il a évoqué les chrétiens persécutés, le trafic d'armes et évidemment les migrants.
02:02:30 Donc c'est des thèmes qui reviennent régulièrement dans la bouche du pape François.
02:02:34 Il a abordé peut-être des nouvelles thématiques, vous évoquiez la fin de vie, il a eu une petite phrase dessus et ça c'est important.
02:02:40 Je pense que quand il parlera avec Emmanuel Macron, il va sûrement aborder le sujet puisque c'est dans la société française.
02:02:44 Ce projet de loi, je le dis aux téléspectateurs, qui devait être présenté ce week-end, a été reporté d'une semaine.
02:02:50 Et la petite phrase, je la cite, "le pape qui met en garde contre la perspective faussement digne d'une mort douce".
02:02:56 Voilà ce qu'a dit le pape François.
02:02:58 Autre élément qui vous a marqué peut-être dans son discours, peut-être un peu moins non pas...
02:03:04 Alors hier il n'était pas virulent, mais je sais que des Français, des chrétiens également, ont été heurtés par le discours peut-être culpabilisant qu'il a pu avoir hier, peut-être un peu moins aujourd'hui.
02:03:16 Oui, parce qu'il n'a pas évoqué uniquement la thématique des migrants, il a abordé beaucoup de sujets.
02:03:21 Hier soir, c'était uniquement centré sur cette question-là, puisque c'était un hommage aux personnes naufragées mortes en mer.
02:03:27 Donc évidemment, il a ouvert des perspectives sur la Méditerranée.
02:03:31 Il a évoqué à la fin, vous avez entendu, cette théologie de la Méditerranée.
02:03:34 C'est un leitmotiv chez le pape François depuis plusieurs années, d'essayer de constituer avec d'autres confessions autour de la Méditerranée,
02:03:42 cette théologie de la Méditerranée, pour essayer de travailler ensemble.
02:03:46 C'était un peu l'objet de ces rencontres méditerranéennes de cette semaine.
02:03:49 Aujourd'hui, la mer de la coexistence humaine est polluée par la précarité qui blesse même la splendide Marseille.
02:03:57 Là où il y a précarité, il y a criminalité, Gabriel Clusel.
02:04:00 Là où il y a pauvreté matérielle, éducative, professionnelle, culturelle, religieuse,
02:04:05 les terrains des mafias et des trafics illicites sont balayés.
02:04:09 L'engagement des seules institutions ne suffit pas.
02:04:12 Il faut un sursaut de conscience pour dire non à l'illégalité et oui à la solidarité.
02:04:18 Est-ce qu'il vous a convaincu ?
02:04:20 Ce n'est pas comme un discours politique, mais c'est ce qu'on s'est demandé dans la première partie de l'ordre des pros ce matin.
02:04:24 Est-ce que le pape François, c'est un discours religieux ou est-ce qu'il fait aussi de la politique ?
02:04:29 Écoutez, oui, il fait de la politique, de toute évidence,
02:04:33 puisqu'il exhorte les pays européens à avoir une attitude plutôt qu'une autre.
02:04:40 Je crois que ce qui a heurté hier et qui sera sans doute dans les commentaires aujourd'hui,
02:04:44 c'est qu'il semble avoir une vision un peu irénique.
02:04:49 On peut parler de Marseille, par exemple, qu'il décrit comme un laboratoire,
02:04:55 un laboratoire de ce qui doit arriver finalement,
02:04:59 puisque c'est le premier avant-pont de l'immigration.
02:05:05 Et il le décrit comme un modèle d'intégration.
02:05:08 Or, ce n'est pas du tout ainsi que les Marseillais le vivent, ce n'est pas ainsi que les Français le vivent.
02:05:12 Ça fait deux fois qu'il le dit. Il l'a dit hier, je ne sais pas si vous l'avez entendu.
02:05:15 Et il le dit aujourd'hui.
02:05:17 Donc, c'est vrai qu'il est tout à fait dans son rôle quand il dit d'accueillir le pauvre, le déshérité,
02:05:26 qu'il soit migrant ou pas d'ailleurs, parce qu'il n'y a pas de déshérité que les migrants, rappelons-le,
02:05:31 et notamment à Marseille.
02:05:33 Ça, c'est évident, mais c'est vrai que c'est une exhortation individuelle.
02:05:39 Et chacun, évidemment, et je pense que chacun d'entre nous autour de ce plateau est d'accord pour dire
02:05:45 que s'il y avait un pauvre à sa porte, il lui viendrait, il ira à son secours,
02:05:51 sans forcément l'accueillir chez lui, mais d'une façon ou d'une autre.
02:05:53 Mais là, il y a une confusion avec le collectif, et c'est là, évidemment, que ça devient éminemment politique.
02:06:00 Et c'est fortement perturbant pour certains, c'est évident.
02:06:06 C'est vrai que vous avez dit, et je vais juste terminer là-dessus, il parle de l'euthanasie,
02:06:09 il parle aussi de l'avortement.
02:06:11 Ça ne va peut-être pas plaire à Jean-Luc Mélenchon.
02:06:14 Il est en train de repousser, oui, voilà.
02:06:16 Jean-Luc Mélenchon a exploité la bienvenue.
02:06:18 Aujourd'hui, c'est Saint-Laurent-Bénit à la France Insoumise.
02:06:21 On connaissait l'islamo-gauchisme, on découvre le catholico-gauchisme, peut-être.
02:06:27 Le papo-gauchisme.
02:06:29 C'est peut-être un phénomen, le catholico-gauchisme, mais ça date d'il y a quelques années.
02:06:33 Mais c'est vrai que ces phrases-là, alors on va dire que c'est vraiment deux toutes petites phrases,
02:06:37 alors que la France s'apprête à porter un projet de loi, à voter sans doute, on va le dire très clairement,
02:06:45 une loi sur l'euthanasie.
02:06:47 Mais enfin, ces deux phrases ont été dites, je suis à peu près sûre qu'elles ne seront pas retenues à gauche.
02:06:52 Je le dis aux téléspectateurs, dans quelques instants, il y aura cette photo,
02:06:58 une photographie officielle du président de la République avec le pape François.
02:07:03 On continue de débattre, mais ce que je vous propose, c'est qu'on aille voir aussi des pèlerins,
02:07:07 parce qu'il y a un moment extraordinaire à 15h, disons-le, ce moment suspendu,
02:07:11 cette messe au stade Vélodrome avec plus de 60 000 personnes.
02:07:14 On est en direct avec Benjamin et Thomas Poussin.
02:07:17 Merci d'être avec nous.
02:07:19 Vous êtes chanteur de pop louant, vous avez un groupe qui s'appelle Glorious.
02:07:23 Est-ce que vous êtes avec nous Benjamin ?
02:07:25 Ah, on vous voit formidable !
02:07:28 On est en direct avec vous.
02:07:30 Vous êtes chanceux quand même, vous êtes dans le stade Vélodrome,
02:07:33 dans quelques instants vous allez participer à cet événement historique.
02:07:39 C'est important de vous avoir, parce qu'on essaye aussi, on revient sur le discours du pape,
02:07:44 mais ce moment va rester dans les mémoires et dans les livres d'histoire.
02:07:49 Racontez-nous ce que vous vivez là autour de vous.
02:07:52 C'est un grand moment évidemment, il y a déjà des gens qui sont à l'extérieur du stade.
02:07:56 Pour l'instant, on se trouve dans le cadre de l'air d'eau.
02:07:59 C'est les grandes répétitions pour la sémination qui va avancer tout à l'heure.
02:08:03 Avec Glorious, on a la chance de faire quelques chants louanges avant la messe.
02:08:07 Donc on est très très heureux, très honorés d'être ici.
02:08:11 C'est important pour nous de pouvoir faire des chants louanges avec tous les gens qui viennent.
02:08:18 Je ne suis pas sûr qu'on les entende bien en régie, Benjamin et Thomas.
02:08:22 On ne vous entend pas bien, je pense qu'il y a un problème technique.
02:08:25 C'est sur un plateau qu'on ne vous entend pas très bien.
02:08:30 Racontez-nous un peu, c'est-à-dire qu'avant la messe, vous allez mettre l'ambiance, c'est ça ?
02:08:37 En fait, on va jouer juste avant l'arrivée du pape, parce que le pape va remonter l'avenue du Prado.
02:08:42 Ils attendent énormément de monde et nous on va jouer avant l'arrivée du pape
02:08:46 au moment où il partira aussi, ou au moment de la clôture de sa visite.
02:08:50 Vous savez, pour nous c'est un grand signe d'espérance pour beaucoup de jeunes.
02:08:56 Aujourd'hui, dans le monde dans lequel on vit, le pape nous apporte un grand signe d'espérance,
02:09:00 un grand signe de lumière aussi, parce que si notre monde peut être à des moments un peu fracturé,
02:09:06 le pape apporte un message vraiment d'unité, de fraternité, et un message chrétien
02:09:12 On veut répandre cette joie et on va le vivre au Vélodrome aujourd'hui.
02:09:16 Écoutez, vraiment, ça fait plaisir de voir ses sourires et de vivre également ce moment à partir de 15h en direct sur CNews.
02:09:28 Vous savez quoi, ce qu'on va faire ? Vous allez filmer quelques petites séquences avec vos téléphones
02:09:34 et demain matin, on vous reprendra avec vos séquences qui seront que pour nous,
02:09:38 et comme ça, on va les découvrir ensemble et vous allez nous raconter ce qui s'est passé.
02:09:41 C'est exceptionnel ce qui se passe quand même au stade Vélodrome, parce qu'il y a juste 72h, même un peu moins,
02:09:46 jeudi soir, il y avait le match de rugby, et branle bas de combat au stade Vélodrome
02:09:51 pour qu'on puisse accueillir le pape François avec plus de 60 000 pèlerins qui seront présents au Vélodrome.
02:09:59 C'était un événement qui n'était pas attendu, qui n'était pas programmé au départ.
02:10:02 Le pape François devait faire un aller-retour uniquement le samedi pour clôturer ses rencontres méditerranéennes
02:10:07 et cette messe a été rajoutée à la demande du cardinal Aveline.
02:10:10 Et comme il l'a dit ce matin, en fin de compte, le pape ne vient pas en France peut-être,
02:10:15 mais les Français viennent à lui.
02:10:16 Et cet après-midi, ce sera vraiment cette rencontre, la première, entre les Français et le pape François en terre française.
02:10:22 Et en plus, c'est au stade Vélodrome, donc je peux vous dire que c'est la France, le stade Vélodrome et c'est l'ambiance.
02:10:26 La publicité, on revient dans un instant pour ne pas...
02:10:29 - Marseille, la France encore vidéo !
02:10:32 - Merci, vous êtes gentil.
02:10:34 La publicité, s'il vous plaît, cher Olivier.
02:10:38 Et on revient dans un instant, on continuera de parler de ce discours du pape François,
02:10:43 on aura l'image et la photo officielle entre Emmanuel Macron et le pape.
02:10:48 Et puis on parlera quand même d'autres sujets, parce que cet après-midi, alors que les policiers sont sur sollicité,
02:10:53 vous avez une manifestation dite contre les violences policières, contre le racisme systémique,
02:10:58 avec le syndicat de la magistrature qui se mobilise.
02:11:01 C'est intéressant de les voir au son de "tout le monde déteste la police",
02:11:04 voir ce que vont faire ces magistrats qui manifestent.
02:11:06 Est-ce qu'ils vont quitter ?
02:11:07 Vous quittez une manifestation si on dit "tout le monde déteste la police" ?
02:11:10 - Oui, bien évidemment.
02:11:11 Mais là, c'est la pub, Eliott.
02:11:13 - On va en parler pendant la pub.
02:11:15 11h15 sur CNews, on poursuit évidemment l'heure des pros,
02:11:22 un heure des pros un peu spéciale puisqu'on est ensemble jusqu'à midi.
02:11:26 - On a une émission un peu spéciale pour journée historique que vous suivez évidemment sur les antennes de CNews,
02:11:31 à savoir cette visite du pape François, deuxième jour de visite avec à 15h,
02:11:37 la grande messe qui sera diffusée sur les antennes de CNews,
02:11:41 animée par Emeric Bourbet, toujours avec Olivier Dardigolle qui joue les prolongations,
02:11:48 puisqu'il est là depuis 9h.
02:11:50 - C'est l'accent d'où ?
02:11:51 - C'est Marseille, non ?
02:11:52 - Je pensais que c'était la Gascogne.
02:11:54 - Non, non, Marseille.
02:11:56 J'arriverais pas à le faire l'accent de Gascogne.
02:11:59 On était également avec Charlotte Dornénas, avec Antoine Pasquier,
02:12:03 rédacteur en chef Actualité Famille Chrétienne et Gabriel Cluzel.
02:12:06 On a entendu écouter le pape François il y a quelques instants pour ce nouveau discours.
02:12:16 Il a été question de la fin de vie, mais il a été question aussi d'immigration.
02:12:21 Écoutons-le, l'accueil des migrants.
02:12:24 On ne peut pas parler d'invasion, d'envahissement.
02:12:27 - Depuis des siècles, une porte grande ouverte sur la mer, sur la France et sur l'Europe.
02:12:35 Marseille a un grand port.
02:12:37 Elle est une grande porte qui ne peut être fermée.
02:12:41 Plusieurs ports méditerranéens, en revanche, se sont fermés.
02:12:45 Et deux mots ont résonné, alimentant la peur des gens.
02:12:49 Invasion et urgence.
02:12:52 Et on ferme les ports.
02:12:54 Mais ceux qui risquent leur vie en mer n'envahissent pas.
02:12:58 Ils cherchent hospitalité.
02:13:01 Ils cherchent de la vie.
02:13:03 Quant à l'urgence, le phénomène migratoire n'est pas tant une urgence momentanée,
02:13:08 toujours bonne à susciter une propagande alarmiste,
02:13:12 mais un fait de notre temps.
02:13:15 Un processus qui concerne trois continents autour de la Méditerranée
02:13:21 et qui doit être géré avec une sage prévoyance,
02:13:24 avec une responsabilité européenne capable de faire face aux difficultés objectives.
02:13:30 - Deux mots ont résonné, alimentant les peurs des gens.
02:13:33 Invasion et urgence.
02:13:36 Mais ceux qui risquent leur vie en mer n'envahissent pas.
02:13:39 Ils cherchent hospitalité.
02:13:41 - Il y a une impulsion, une intuition, une volonté chez le pape.
02:13:46 Lui, il a un regard personnel très immigrationniste.
02:13:50 Il y a une fraternité universelle.
02:13:53 Il dit des choses assez étonnantes et parfois assez contradictoires sur ce terrain.
02:13:57 Il dit un peu tout, tout le monde peut s'y retrouver.
02:13:59 Au début, quand il dit qu'il ne faut pas alimenter les nationalismes archaïques
02:14:04 qui empêchent la communauté des nations,
02:14:06 pour qu'il y ait une communauté des nations, il faut des nations.
02:14:08 Il faut la défense des nations. Il n'y a pas une fraternité universelle.
02:14:11 Elle se découpe en nations.
02:14:13 Il y a plein de petites choses comme ça, qui ont l'air assez contradictoires
02:14:17 et qui sont le fruit d'une réflexion globale
02:14:20 où il essaie d'intégrer toutes les données du problème migratoire.
02:14:25 Après, il y a son élan, son regard à lui,
02:14:28 qui est clairement pour l'accueil inconditionnel des migrants.
02:14:32 Je pense qu'il y a une espèce de tension entre ces deux choses-là.
02:14:35 Je dis ça parce que le discours général du pape François sur l'immigration
02:14:38 et depuis des années, c'est de voir l'immigration
02:14:41 comme une somme d'histoires individuelles.
02:14:44 C'est pour ça qu'on ne peut pas parler d'envahissement, dit-il.
02:14:47 Ce ne sont que des personnes qui viennent chercher secours.
02:14:50 Et à l'inverse, de ne voir l'Europe que comme une question globale,
02:14:53 c'est-à-dire la question de la propagande qui alimente les peurs, etc.
02:14:58 Or, là, dans son discours, je ne vais pas dire que c'est la première fois,
02:15:01 mais c'est une des premières fois, une des seules fois, on va dire,
02:15:04 il intègre dans son discours la question aussi des petits en Europe.
02:15:08 Il a égrené tous les petits qui ont peur pour l'avenir.
02:15:12 Tous les petits qui... Enfin, les petits, vous entendez ce que je veux dire ?
02:15:15 - Les petits de jeunes. - Non, mais quand il dit
02:15:17 "Au nom de Dieu, il faut prendre soin des petits",
02:15:19 d'habitude, sur ce genre de discours, les petits ne sont que les migrants.
02:15:23 Et là, il a parlé des personnes âgées,
02:15:25 il a parlé des enfants à naître sur la question de l'avortement,
02:15:28 il a parlé des jeunes qui ont peur d'avoir des enfants,
02:15:32 qui ont peur de l'avenir, il a parlé des victimes de la délinquance,
02:15:35 donc il a intégré en Europe aussi la question des petits.
02:15:39 Par ailleurs, sur la question, là, vous le dites,
02:15:42 il a, lui, encore une fois, son regard,
02:15:44 et puis il glisse au détour d'une phrase un peu plus tard,
02:15:47 que, évidemment, tout ça se fait en fonction des possibilités de chacun.
02:15:50 Donc, vous voyez, en fait, il y a à la fois, il y a le regard du pape,
02:15:53 c'est-à-dire le pape, il dit, et c'était notamment très présent hier,
02:15:57 il s'adresse au monde et il force le monde entier
02:16:02 à regarder le drame de fait qui se passe en Méditerranée.
02:16:05 De ce drame, vous pouvez tirer mille lectures politiques différentes.
02:16:09 Mais lui, il en avait une, en tous les cas, hier, on n'en avait qu'une seule de lecture.
02:16:12 C'est ça, c'est pour ça, il y a le pape qui parle de la misère, on va dire,
02:16:15 qui est en Méditerranée, ensuite, il y a l'homme politique dans le pape
02:16:19 qui choisit une option, ou l'homme tout court, d'ailleurs,
02:16:21 ou le citoyen, ou ce que vous voulez, qui a, lui, une lecture politique.
02:16:25 Et je pense qu'il est important de séparer les deux parce qu'il n'est pas nécessaire,
02:16:29 on n'est pas dans une secte, c'est-à-dire qu'il n'est pas nécessaire,
02:16:33 parce que je vois bien, je reprends ce que vous disiez tout à l'heure,
02:16:35 je vous laisse la parole, Olivier, mais je reprends ce que vous disiez tout à l'heure,
02:16:38 c'est-à-dire que quand on a, en général, dans les débats,
02:16:40 non mais ça m'est arrivé mille fois dans les débats,
02:16:42 d'avoir quelqu'un de gauche en face de moi sur la question migratoire
02:16:45 qui me dit, mais c'est quand même ton pape qui dit ça.
02:16:47 Je n'ai jamais fait ça.
02:16:49 Non, non, pas vous, mais je pense à d'autres gens.
02:16:51 Et alors, mon pape, en l'occurrence, il y a un terrain sur lequel il a une infaillibilité
02:16:57 qui est un terrain dogmatique, en l'occurrence,
02:16:59 et là, sur le terrain politique, j'ai la chance inouïe d'appartenir à l'Église et non pas à une secte,
02:17:03 et donc l'Église qui respecte mon intelligence sur le terrain politique et ma liberté.
02:17:07 Oui, mais Charlotte, je vous ai laissé vraiment le temps de la réflexion et je ne voulais pas vous couper.
02:17:10 Moi, j'ai retrouvé une déclaration de Benoît XVI.
02:17:12 Quand vous dites le pape, ce n'est pas le pape, c'est le pape François,
02:17:15 qui n'a rien à voir avec le pape Benoît XVI.
02:17:18 Les États ont le droit de réglementer les flux migratoires et de défendre leurs frontières
02:17:23 en garantissant toujours le respect dû à la dignité de chaque personne humaine.
02:17:28 Les immigrés ont le devoir de s'intégrer dans le pays d'accueil
02:17:31 en respectant ses lois et l'identité nationale.
02:17:33 C'est-à-dire qu'il y a un virage à 180 degrés entre ce que disait le pape Benoît XVI et le pape François, non ?
02:17:39 J'ai relu les discours de Jean-Paul II et de Benoît XVI sur ces questions-là.
02:17:42 Ils disent exactement la même chose.
02:17:44 C'est-à-dire qu'il faut accueillir l'étranger, il faut accueillir le migrant dans les pays,
02:17:47 il faut lui procurer tous les moyens de subsistance, de préserver sa dignité.
02:17:51 Et évidemment, ils parlent aussi, Jean-Paul II comme Benoît XVI et comme le pape François,
02:17:55 du droit de rester dans son pays.
02:17:57 Les trois ont le même discours.
02:17:58 François met un accent plus prononcé sur les migrants, sur l'accueil des migrants,
02:18:02 parce que le phénomène est beaucoup plus accentué aujourd'hui, depuis 2014,
02:18:06 qu'autant de Jean-Paul II ou Benoît XVI.
02:18:08 Je veux bien, est-ce que le pape François a tenu ce discours-là hier sur les personnes
02:18:17 qui détiennent le droit d'immigrer en vue d'une meilleure condition de vie ?
02:18:22 Ça, c'est normal.
02:18:23 Les États ont le droit de réglementer les flux migratoires et de défendre les frontières.
02:18:27 Ce n'est pas du tout la position du pape François.
02:18:30 J'aimerais répondre à Charlotte sur une dimension.
02:18:32 Quand il dit "selon les possibilités de chacun", c'est pour ça que je lui dis,
02:18:36 tout le monde peut s'y retrouver.
02:18:38 Donc on est perdu, quoi.
02:18:39 Oui, et non.
02:18:40 J'aimerais répondre à Charlotte sur une dimension.
02:18:43 C'est vrai qu'il y a mille chemins possibles pour aller vers la question des migrations.
02:18:49 On a beaucoup de sujets dans le sujet.
02:18:51 Et sur les plateaux télé, on les évoque régulièrement.
02:18:55 Mais concernant le pape François, il faut lui accorder une fidélité sur un thème.
02:19:02 Depuis ses dix dernières années, depuis son premier déplacement à Lampedusa,
02:19:06 il nous force d'une certaine manière à regarder le migrant comme un être humain.
02:19:11 C'est sa parole sur "il a un visage, un nom, un prénom, une histoire, une famille".
02:19:15 Et à reposer la question d'une certaine forme d'indifférence.
02:19:21 Il est vrai qu'on peut ressentir au moment de drame concernant la migration,
02:19:26 avec la responsabilité des passeurs, avec ce qui se passe dans les pays de départ,
02:19:29 tout ça, je suis d'accord pour qu'on en discute.
02:19:31 Et d'une certaine manière, il a fait ce choix.
02:19:35 Alors il peut être critiqué dans le sens où certains disent "oui, mais il n'évoque pas d'autres problématiques
02:19:40 qu'il faudrait évoquer pour compléter le tableau".
02:19:42 Mais d'une certaine manière, c'est le retour à un regard chrétien
02:19:48 sur l'idée que ces hommes, quand ils se noient, une main doit venir les sauver.
02:19:53 Mais oui, Eliott !
02:19:55 Mais il fait ce choix de dire ça.
02:19:58 Absolument, il fait ce choix.
02:20:01 J'aimerais quand même... Moi, j'ai un désaccord politique avec lui.
02:20:05 Pas évidemment sur la question que vous venez d'évoquer.
02:20:08 Évidemment pas sur la question de la dignité humaine.
02:20:11 Mais j'aimerais quand même que dans le débat public, on rappelle que le pape, en effet,
02:20:15 a une lecture chrétienne de la dignité humaine,
02:20:18 mais il force tout le monde à regarder la dignité de la personne qui se noie en mer,
02:20:23 qu'elle soit de la même manière que la dignité de l'enfant à naître,
02:20:26 de la même manière que la dignité de la personne âgée,
02:20:28 au moment de se poser la question de la fin de vie.
02:20:30 C'est la dignité globale, et ça, il n'y a évidemment aucun changement,
02:20:34 même pas d'un iota, sur la notion de dignité humaine.
02:20:37 Maintenant, à partir de ce terrain-là, ce que je voulais dire,
02:20:39 c'est qu'à partir de la reconnaissance de la dignité de la personne migrante
02:20:43 qui se noie en mer, il y a mille réponses.
02:20:45 Comment vous empêchez les gens de se noyer ?
02:20:47 Vous pouvez dire soit on les accueille tous, je ne vois pas très bien en quoi ça les empêche de se noyer,
02:20:51 soit vous attaquez les passeurs, soit vous les empêchez de partir.
02:20:55 Vous voyez, il y a mille réponses sur la question de la dignité.
02:20:58 Je crois d'ailleurs que personne n'est en désaccord avec ça.
02:21:00 Gabriel Cluzel, peut-être que le discours hier, comme le discours aujourd'hui,
02:21:05 sera mal compris, mais j'ai la sensation que beaucoup,
02:21:08 au sortir du discours d'hier soir, se sont dit "attendez, je ne comprends pas".
02:21:12 C'est-à-dire que l'Europe n'a pas le droit d'avoir une politique migratoire ?
02:21:15 C'est-à-dire que de proposer par exemple un blocus naval, ce serait être inhumain ?
02:21:23 Que de dire à des migrants clandestins "vous n'avez rien à faire chez nous",
02:21:27 à certains, je ne parle pas du droit d'asile, mais ceux qui viennent illégalement,
02:21:30 qui viennent pour des conditions économiques, qui ne respectent pas le droit d'asile,
02:21:33 "vous n'êtes pas les bienvenus sur notre territoire", ce serait être inhumain ?
02:21:36 C'est ça ? Et de mettre sur quasiment un même pied d'égalité ?
02:21:40 Alors ce n'est pas lui qui le fait, mais monseigneur, l'archevêque de Marseille
02:21:43 a eu une phrase assez troublante en disant "les passeurs, c'est un crime".
02:21:49 Les passeurs et puis les institutions qui bloquent les ONG, c'est également un crime.
02:21:55 Mais au sortir de ce discours-là, il y a eu cette sensation chez certains de se dire
02:21:59 "mais attendez, en fait, qu'est-ce qu'on doit faire ?"
02:22:03 Non mais je crois qu'il faut quand même avoir le courage de dire que ce discours est troublant.
02:22:08 Par exemple, pour les catholiques européens, c'est troublant,
02:22:11 parce que ne pas le dire, essayer de manier la langue de buis,
02:22:14 c'est "moi je suis catholique, j'ai envie d'adhérer à tout ce que dit le pape,
02:22:20 même si comme dit Charlotte, ce n'est pas une secte, il n'est pas un gourou,
02:22:23 et il n'y a que ce pour quoi il met en jeu son infaillibilité pontificale
02:22:27 auquel je suis tenue d'adhérer, et bien tout le reste, je peux avoir un avis différent.
02:22:31 Mais néanmoins, j'aimerais pouvoir adhérer à tout ce qu'il dit, et néanmoins, ça me trouble.
02:22:35 Donc je crois qu'il faut avoir l'honnêteté et le courage de le dire.
02:22:38 Et quand on fait une exégèse fine de ces propos,
02:22:41 alors c'est vrai, Charlotte a raison, il y a tout ce qu'elle a dit,
02:22:44 mais c'est vrai que quand même la majorité de la tonalité, c'est "il faut accueillir les migrants,
02:22:48 ce n'est pas une invasion, c'est un peu l'idée, on se tient tous la main,
02:22:55 vous savez ces tribambelles de petits bonshommes qu'on trouvait dans les églises autrefois,
02:22:58 nous sommes tous frères", ce qui est vrai.
02:23:00 Mais il y a la réalité, moi je crois que la religion catholique est une religion profondément incarnée
02:23:04 qui ne nie aucune réalité.
02:23:06 Moi j'ai noté quand même des angles morts, le rapport par exemple entre la foi de ceux qui arrivent chez nous
02:23:12 et notre propre foi.
02:23:13 Est-ce que les chrétiens d'Occident ont le droit de s'inquiéter et d'écouter même les chrétiens d'Orient
02:23:19 qui sont venus chez eux et qui leur ont dit "chez nous on a été persécutés,
02:23:22 on aimerait que ça ne se reproduise pas chez vous".
02:23:24 Donc cet accueil échevelé de tout le monde sans la vertu cardinale de prudence,
02:23:29 parce que si la charité est une vertu théologale, la prudence est une vertu cardinale,
02:23:33 eh bien on peut légitimement avoir peur.
02:23:37 Le pape François parle de la Méditerranée depuis des siècles, un port d'accueil.
02:23:41 Oui, la Méditerranée ça a été le lieu des radias, pardon, des barbaresques.
02:23:44 C'est même pour ça qu'avait été initiée la colonisation par Charles X.
02:23:48 Je sais que ce n'est pas possible à dire, mais c'est ainsi.
02:23:51 Pensons au mémorial sur la corniche à Marseille, le mémorial des Pieds-Noirs.
02:23:55 Là aussi c'est un drame de la migration.
02:23:57 On voit que ça s'est abordé de façon extrêmement binaire.
02:24:02 Et dernier point, et j'arrête. Quel est le modus operandi ? Qu'est-ce qu'il recommande le pape ?
02:24:06 Si on n'utilise pas les passeurs, donc ça veut dire que les passeurs sont criminels, et c'est vrai, les gens se noient.
02:24:11 Alors il faut faire quoi ? Si on doit les accueillir, il faut aller chercher tous ceux qui souhaitent aller.
02:24:16 On affrète des paquebots, on va se mettre de l'autre côté et on fait venir tous ceux qui veulent venir chez nous.
02:24:22 Vous écoutez l'ambassadeur, vous dites tout, les jeunes d'Algerne, attendez.
02:24:26 Il a parlé aussi de la nécessité de pouvoir vivre dignement dans les pays de départ,
02:24:30 où les gens sont noyés.
02:24:32 Je me permets de vous couper, puisque vous voyez cette image qui est là aussi très symbolique.
02:24:36 Le pape François qui attend Emmanuel Macron.
02:24:39 Il va y avoir un tête-à-tête qui va durer une heure, une petite heure.
02:24:44 Et avant il y aura une photo officielle.
02:24:47 Ça a été une requête d'ailleurs du président de la République et de l'Elysée, d'avoir cette photo en échange de cadeau.
02:24:54 Alors que le pape François, oui, parce que le pape François il avait dit "je ne veux pas, moi je viens à Marseille, je ne viens pas en France,
02:24:59 ça n'est pas une visite d'Etat".
02:25:01 Ah d'ailleurs ça pourrait être intéressant Antoine Pascal,
02:25:03 pourquoi le pape selon vous ne voulait pas que ce soit une visite d'Etat ?
02:25:08 On a tout l'air, on peut arrêter de parler d'une visite non officielle.
02:25:12 Une visite d'Etat c'est très compliqué à organiser, c'est très protocolaire.
02:25:16 Ça l'est là.
02:25:17 Oui mais le pape il n'a pas demandé cet entretien avec Emmanuel Macron a priori.
02:25:20 Il n'aime pas tout ce qui est protocolaire le pape François.
02:25:23 On voit bien que hier soir quand il est arrivé...
02:25:25 On le voit très souriant d'ailleurs là.
02:25:26 Il est arrivé à l'aéroport hier soir aussi, il n'était pas très souriant,
02:25:29 là il n'est pas très souriant, ce n'est pas du tout son truc le protocole.
02:25:32 Donc il évite au maximum ce genre d'événement et puis une visite d'Etat en France,
02:25:37 ça veut dire aller voir le président de la République,
02:25:39 aller voir tous les évêques aussi français rassemblés à Lourdes,
02:25:42 c'est d'aller peut-être dans des grands lieux de pèlerinage,
02:25:45 on peut penser à Lourdes mais aussi à la Salette, à Lisieux,
02:25:48 il aime beaucoup, il s'intéresse de Lisieux,
02:25:50 donc c'est beaucoup plus compliqué à organiser qu'un aller-retour 24h à Marseille.
02:25:53 C'est normal que le pape attende Emmanuel Macron qui vient d'arriver ?
02:25:59 Regardons cette image et ensuite...
02:26:02 Mettez plein pot s'il vous plaît.
02:26:05 Non, non, non.
02:26:08 Non, non, non.
02:26:10 (Propos inaudibles)
02:26:20 (...)
02:26:47 (...)
02:26:54 Voilà pour les quelques images avant le tête-à-tête entre Emmanuel Macron
02:27:00 et le pape François qui va durer un peu moins d'une heure.
02:27:04 Images assez symboliques, on a vu que le pape François a attendu le président de la République.
02:27:09 Je n'ai pas regardé combien de temps il a dû attendre le président de la République.
02:27:12 Le bon Dieu nous attend tous, le pape peut bien attendre le président de la République.
02:27:16 Revenons sur le débat qu'on avait juste avant, parce que c'est ça la clé au cœur de cette visite.
02:27:21 Il y a la question migratoire et au final, moi je pensais qu'il y avait dans cette visite-là
02:27:29 une sorte de moment très solennel qu'on allait balayer en quelque sorte les polémiques
02:27:34 et qu'il n'y allait pas avoir de polémiques après le discours du pape.
02:27:38 Je pense qu'il ne faut pas le voir comme une polémique,
02:27:40 c'est-à-dire que moi je ne vois pas la question du courage avoir un malaise.
02:27:42 Il y a un désaccord, il y a un désaccord d'un très grand nombre d'autocatholiques,
02:27:47 je pense que toutes les deux en ont fait partie,
02:27:49 un désaccord sur la question politique, sur la question migratoire, dans les outils à avoir.
02:27:53 Mais franchement quand vous regardez l'histoire de l'Église,
02:27:55 c'est un malaise permanent le rapport des fidèles à la papauté.
02:27:58 Alors évidemment avec Jean-Paul II et Benoît XVI, il y a eu une histoire d'amour,
02:28:03 avec l'Europe en particulier, parce que c'est aussi le moment où la papauté bascule dans un monde
02:28:08 où on est au courant au quart de seconde de ce que dit le pape.
02:28:12 Il y a des siècles et des siècles pendant lesquels les fidèles ne savaient même pas,
02:28:15 une fois dans leur vie, ce qu'avait dit le pape.
02:28:17 Vous savez l'amour que j'ai pour Jeanne d'Arc par exemple, au moment de son procès il y a trois papes.
02:28:22 Et elle arrive et on lui dit "oui alors c'est qui le pape ?"
02:28:24 et elle dit "moi je ne sais pas, moi Jésus et l'Église c'est tout un, c'est tout ce qui compte".
02:28:28 Donc dans l'histoire de l'Église, le malaise avec la papauté il est quasiment permanent.
02:28:32 Donc il y a une possibilité de désaccord sur cette question-là.
02:28:38 Et il se trouve que par ailleurs, la déchristianisation étant réelle,
02:28:41 il y a en France la vivacité des jeunes catholiques de France, ils sont beaucoup plus conservateurs.
02:28:47 Donc il y a un vrai désaccord de la même figure.
02:28:50 Mais pourquoi ils le sont plus conservateurs ?
02:28:51 Mais pardon Charles, vous présentez quand même ce désaccord,
02:28:53 mais certains milieux catholiques ont une véritable aversion qui s'exprime de manière très dure,
02:28:59 par exemple sur les réseaux sociaux, concernant ce pape.
02:29:02 Oui, mais ça représente une minorité.
02:29:04 Il y a un désaccord extrêmement profond.
02:29:05 Et je peux vous assurer que vous regardez de l'autre côté de l'échec qui est des "fidèles catholiques",
02:29:09 au moment de Benoît XVI, personne ne disait que c'était des polémiques,
02:29:11 mais la version gauche des catholiques, c'était pareil.
02:29:14 Donc il y a des désaccords en effet qui sont très nombreux.
02:29:18 Je vais vous faire écouter, et on l'a entendu en début d'émission,
02:29:21 mais pour moi c'est peut-être la déclaration clé
02:29:24 et qui présente également ce malaise qu'il peut y avoir et ce désaccord qu'il peut y avoir avec le pape François.
02:29:30 C'est Philippe de Villiers hier.
02:29:32 Pourquoi je vous dis ça ?
02:29:33 Parce que le pape François explique depuis maintenant un peu plus de 24 heures
02:29:37 qu'à travers la question migratoire, il y a une sorte de carrefour civilisationnel.
02:29:41 C'est-à-dire qu'il faut les accueillir pour les aider, il y a une question de l'humanité.
02:29:44 Le carrefour civilisationnel, on peut le retourner en disant
02:29:47 la civilisation telle qu'on la connaît, telle qu'on l'a vécue,
02:29:51 telle que nos grands-parents, nos parents nous l'ont transmise,
02:29:53 est en train de se perdre.
02:29:55 Nos codes, notre histoire, nos mœurs sont en train de s'affaisser
02:29:59 parce qu'il y a un changement démographique.
02:30:02 Il n'y a pas que nous qui le disons.
02:30:04 Par exemple, l'Institut Montaigne le présente en disant
02:30:07 en 2070 ce ne sera pas la même population.
02:30:09 Et la question migratoire a un lien avec ça, évident.
02:30:12 Donc il y a des Français qui s'inquiètent, qui se disent
02:30:14 mais attendez, moi j'ai envie de vivre, ou en tout cas j'ai envie que mes petits-enfants vivent comme moi j'ai vécu.
02:30:20 Philippe Devilliers qui répond en quelque sorte à ce malaise-là.
02:30:24 Point positif, il parle des passeurs.
02:30:27 Oui.
02:30:28 Très clairement.
02:30:30 Mais en fait, ce qu'ils veulent, tout c'est clair,
02:30:37 c'est organiser la grande transhumance.
02:30:43 Si on les écoute, l'Afrique avec 1,4 milliard d'habitants va se déverser dans l'Europe, impuissante.
02:30:56 Et ça en sera fini de nos vieilles nations.
02:30:59 Moi je ne veux pas, je n'accepte pas que les évêques nous laissent mourir.
02:31:05 Moi je ne veux pas mourir.
02:31:07 Moi aussi j'ai le droit de vivre.
02:31:09 Comme les marins en mer, il a raison de dire que c'est un drame un marin qui meurt en mer, un migrant qui meurt en mer.
02:31:14 Mais moi je ne veux pas mourir.
02:31:16 C'est mon pays, ce sont mes racines.
02:31:19 Depuis des décennies, des familles se succèdent pour protéger cette terre, pour protéger ce patrimoine, pour protéger ce trésor.
02:31:29 Pourquoi les évêques ils n'écoutent pas ça ?
02:31:31 Pourquoi ils ne nous écoutent pas ?
02:31:33 Pourquoi ils veulent nous faire crever ?
02:31:36 Pourquoi c'est la préférence humanitaire toujours plutôt que la préférence pour les petites gens qui ne peuvent plus se défendre,
02:31:47 qui ne peuvent plus défendre leur mœurs, qui ne peuvent plus défendre leur langue, qui ne peuvent plus défendre leur mémoire, la mémoire commune.
02:31:53 Notre nation est en train de mourir.
02:31:55 Et on a des clercs qui nous expliquent qu'en plus on est coupable.
02:32:00 Parce qu'il y a des marins, parce qu'il y a des migrants qui meurent en mer.
02:32:03 Et on est coupable parce qu'on n'aide pas les ONG, les ONG qui sont largement subventionnées, pour faire un travail de subversion.
02:32:10 Donc moi je ne veux pas mourir.
02:32:13 Je ne veux pas mourir.
02:32:14 Moi, ma famille, mes enfants, mes petits-enfants, je veux qu'ils restent en France et qu'ils soient fiers d'être français.
02:32:20 Voilà pour la déclaration de Philippe de Villiers.
02:32:24 Il répondait après le discours, non mais c'était après le discours hier soir du pape François,
02:32:32 mais également, vous avez raison, à Monseigneur Jean-Marc Aveline.
02:32:35 Qui a fait une dénonciation des passeurs plus franche, on va dire, que celle du pape François hier.
02:32:39 Monseigneur Aveline a clairement dénoncé la criminalité des passeurs.
02:32:41 Et vous l'avez dit en faisant une déclaration, alors là franchement, extrêmement limite,
02:32:46 en comparant les passeurs en effet au refus, enfin ce n'est même pas limite, c'est carrément honteux je trouve,
02:32:51 en faisant, entre les passeurs et les Etats, qui en effet refusent d'ouvrir leurs frontières.
02:32:58 Mais là où il y a en effet, à la fois dans la phrase, dans la déclaration de Philippe de Villiers,
02:33:03 c'est vrai que ça manque énormément, mais là, moi, en fait, c'est une discussion que j'aimerais avoir.
02:33:07 Parce que quand je vous dis que c'est bourré de contradictions, c'est en permanent.
02:33:10 C'est-à-dire que sur la question de "il est important", on attendait tous, on le dit depuis trois jours,
02:33:15 est-ce que le pape François va dire que le premier droit des migrants, c'est de rester chez eux ?
02:33:19 Parce qu'il l'a déjà écrit, qu'il l'a déjà dit, qu'il l'avait écrit il y a quelques semaines.
02:33:22 Mais si on va jusqu'au bout, pourquoi est-ce que le premier droit des migrants est de rester chez eux ?
02:33:26 Parce que l'enracinement de toute personne dans le monde est extrêmement important.
02:33:30 C'est un droit fondamental que de vivre là où ses aïeux ont vécu.
02:33:36 Et donc cette question, vous la transposez en Europe, où en effet, si vous l'ouvrez,
02:33:40 et qu'en plus, comme le pape François, vous refusez l'assimilation,
02:33:43 alors cette question du déracinement finit par se poser dans les pays d'accueil.
02:33:46 Et c'est d'ailleurs un déchirement pour les gens qui partent.
02:33:49 Mais bien sûr ! Ce que je veux dire, c'est que l'équivalent du déchirement pour les gens qui partent,
02:33:53 c'est le déchirement pour les gens qui accueillent trop ou plus que ce qu'ils peuvent accueillir.
02:33:58 Mais de la même manière que quand le pape dit, alors cette phrase, franchement,
02:34:01 elle est étonnante intellectuellement, c'est-à-dire, le mal social,
02:34:04 ce n'est pas tant l'augmentation des problèmes que le déclin de la prise en charge.
02:34:08 Mais je veux dire, il y a un moment où le strict réalisme de l'homme politique se dit,
02:34:14 plus les problèmes vont s'aggraver, plus il y aura de problèmes à gérer,
02:34:17 plus j'ai aussi un déclin des ressources.
02:34:20 C'est la question de l'homme du père de famille élémentaire.
02:34:23 Le pape connaît évidemment cette question-là.
02:34:25 Donc oui, il y a un prisme très personnel du pape François sur cette question.
02:34:29 Et il essaye dans ses discours de prendre en compte toutes les données du problème
02:34:34 et qu'il surplombe, on va dire, par son regard à lui qui est très...
02:34:37 On va prendre un cas très pratique et de toute façon, on continue,
02:34:41 puisque la question migratoire est au cœur de ce discours-là, est au cœur de cette visite.
02:34:45 Et il y a peut-être aussi une question de timing.
02:34:47 C'est-à-dire que s'il n'a pas changé depuis ses premiers pas
02:34:52 et depuis sa première visite à Lampedusa,
02:34:54 il y a quand même quelque chose qui a changé et qu'il n'a peut-être pas vu.
02:34:57 C'est que ce qui s'est passé il y a deux semaines
02:35:00 est une onde de choc idéologique pour ceux qui le niaient
02:35:03 comme pour ceux qui l'alertaient, à savoir la submersion migratoire.
02:35:07 Quand vous avez 11 000 personnes qui arrivent sur les côtes de manière illégale à Lampedusa
02:35:11 et que vous avez toutes les images qui le montrent,
02:35:14 que vous avez des reportages qui reviennent en disant qu'il y avait 90 % d'hommes,
02:35:17 c'était une immigration économique,
02:35:19 ça n'avait rien à voir avec des gens qui fuyaient la guerre,
02:35:22 vous ne pouvez plus le nier.
02:35:24 Vous ne pouvez plus faire comme si de rien n'était.
02:35:26 La question qui se pose à ce moment-là, c'est la question que posait Gabriel.
02:35:29 C'est la question de... OK, il faut accueillir tous ceux qui veulent partir pour X raisons,
02:35:34 mais sans les passeurs, parce qu'évidemment c'est criminel.
02:35:37 On fait comment ? On organise des ferries ?
02:35:39 Et ça n'est plus possible aussi pour tous ceux qui nous posaient des solutions un peu simplistes
02:35:43 sur l'idée qu'on n'a qu'à fermer les frontières,
02:35:45 puisque c'est sur ce sujet que Mélanie a fait sa campagne.
02:35:48 Mais je ne comprends pas une chose.
02:35:50 C'est qu'on ne peut pas tout attendre de ce pape-là.
02:35:53 Et à la limite, accordons-lui le fait d'avoir éveillé des consciences pour le moins endormies
02:35:59 sur le drame vécu par les migrants,
02:36:02 sur le fait de rappeler que ce sont des frères humains,
02:36:06 concernant les autres problématiques, ce n'est pas au pape de toutes les régler.
02:36:10 Mais vous dites une solution simpliste.
02:36:14 Pardonnez-moi Olivier, je vois l'évolution de Georgia Méroni, je m'y intéresse.
02:36:18 Mais vous avez totalement le droit.
02:36:20 Il y a 60 à 65 % des Français qui espèrent mettre fin à l'immigration extra-européenne.
02:36:26 Vous leur dites quoi à ces gens-là ?
02:36:28 Il y a 70 % des Français qui veulent qu'il y ait un blocus marin en mer Méditerranée.
02:36:33 Alors expliquez-moi ce blocus marin.
02:36:35 Attendez, expliquez-moi, c'est très simple.
02:36:37 Comment vous organisez ce blocus ?
02:36:38 J'imagine qu'il y a des bateaux qui bloquent l'arrivée.
02:36:41 Mais Eliott, je vais vous dire quelque chose et vous allez être certainement en désaccord.
02:36:45 Non, ça ne dure pas longtemps, vous allez être certainement en désaccord avec moi.
02:36:48 Une personne qui, pour des raisons économiques ou pour des raisons de guerre,
02:36:51 veut quitter un pays, une situation et veut partir, ils continueront à partir.
02:36:56 Mais ça je l'entends complètement.
02:36:58 Parce que ça fait partie de l'énergie humaine qui fait qu'un être humain
02:37:02 qui veut changer les conditions de vie, qui veut sauver sa peau,
02:37:06 qui veut améliorer sa vie, c'est une énergie vitale et humaine.
02:37:11 Avant qu'on voit le sujet de ça, vous pouvez aligner tous les bâtons que vous voulez.
02:37:14 Bien sûr. Avant qu'on voit le sujet de ça, Olivier d'Arctigolle, j'ai une dernière question.
02:37:18 Avant qu'on voit ce qui se passe, par exemple, depuis deux semaines à Menton.
02:37:22 C'est-à-dire qu'il y a eu 2000 interpellations en deux semaines.
02:37:25 Donc vous faites le calcul, c'est plus qu'un stade vélodrome à la fin de l'année.
02:37:28 Il y a eu deux fois plus d'entrées en Italie sur la dernière année.
02:37:30 Ces gens quittent la misère. Ils retrouvent quoi en France ?
02:37:33 La misère.
02:37:34 Donc on fait quoi ?
02:37:36 On est humain à les laisser…
02:37:40 Il y a une forme d'humanité à les laisser porter de la chapelle dans des tentes.
02:37:44 Quand les associations utilisent ces gens-là pour faire des actions coup de poing
02:37:50 et les mettre en plein hiver à côté du Louvre,
02:37:53 ou les installent dans des écoles maternelles des affectés.
02:37:57 Mais je reste convaincu que des coopérations européennes intelligentes
02:38:00 et des politiques publiques peuvent répondre à ça.
02:38:02 Dans le discours d'hier soir du pape François, il n'a fait la leçon à personne.
02:38:06 Quand il s'est adressé devant le monument…
02:38:08 Non, ce n'est pas ce que j'ai dit.
02:38:09 Non, je sais, mais je le précise.
02:38:11 En fait, il s'est adressé principalement aux croyants.
02:38:13 Il a dit "nous devons être exemplaires dans l'accueil mutuel et fraternel".
02:38:17 Donc il s'adresse d'abord aux chrétiens.
02:38:19 Vous disiez effectivement que les migrants vont trouver la misère en France.
02:38:22 L'État ne fait-il pas son travail ? Est-ce que c'est à lui de le faire ?
02:38:25 Ça, c'est un autre débat.
02:38:27 Il faut pouvoir en France accueillir ceux qui arrivent dans des conditions décentes.
02:38:34 Et le pape François demande aux catholiques et aux chrétiens de le faire.
02:38:37 Voyons le sujet de Sarafé Nzari, parce qu'en deux semaines,
02:38:39 3 000 migrants ont été interpellés à Menton par les forces de l'ordre.
02:38:43 Et depuis le début de l'année, les chiffres explosent.
02:38:46 Ce sont près de 3 000 migrants qui ont été interpellés
02:38:52 depuis le début de semaine à Menton,
02:38:54 avant le possible afflux débarqué en masse à Lampedusa.
02:38:58 Ce total porte à 32 000 le nombre d'interpellations
02:39:01 depuis le début de l'année le long de la frontière des Alpes-Maritimes.
02:39:05 Un chiffre en hausse de 20 % par rapport à l'an dernier,
02:39:09 sur la même période, alors que les arrivées en Italie ont plus que doublé.
02:39:14 Parmi les migrants interpellés,
02:39:16 24 000 ont fait l'objet d'une procédure de non-admission
02:39:19 et ont été remis aux autorités italiennes,
02:39:21 soit 10 % de plus qu'en 2022.
02:39:24 Beaucoup ont été comptabilisés plusieurs fois
02:39:27 après avoir multiplié les tentatives.
02:39:29 Les autres étaient des mineurs non accompagnés
02:39:32 qui ne peuvent être refoulés,
02:39:34 et dont le nombre a bondi de 50 % pour atteindre les 5 000 arrivés.
02:39:39 Parmi ces 3 000 migrants, il y en a 80 à 90 %
02:39:44 qui n'entrent pas dans la case du droit d'asile.
02:39:48 Donc on fait comment ?
02:39:50 - Je vous pose la question.
02:39:52 C'est vrai que nous en revenons au sujet précédent.
02:39:55 Le pape donne un certain nombre de directives,
02:39:58 de façon quand même assez véhémente.
02:40:00 C'est vrai, Antoine Pesquet a raison,
02:40:02 il parle notamment, en particulier, aux chrétiens.
02:40:05 Il se trouve que nous le sommes.
02:40:07 Mais quand on tire le fil, on ne voit pas où est la solution.
02:40:11 Parce que, nous le disions tout à l'heure,
02:40:13 s'il n'y a plus de passeurs,
02:40:15 ça veut dire que nous devons organiser nous-mêmes
02:40:18 le déversement d'un continent dans un autre.
02:40:20 Donc il est légitime qu'il soit répondu au pape,
02:40:24 que certains aient envie de lui répondre.
02:40:27 C'est une vision, c'est un vœu pieux,
02:40:29 c'est une vision irénique.
02:40:31 Et peut-être lui répondre, il faut laisser à César
02:40:33 ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.
02:40:35 Le domaine du politique appartient aux politiques,
02:40:38 parce qu'il se trouve qu'en Europe,
02:40:40 ce sont les politiques et les Européens
02:40:43 qui ont conscience de la réalité.
02:40:46 Je voulais simplement revenir sur le point civilisationnel
02:40:49 qu'a abordé Philippe de Villiers.
02:40:51 Finalement, il ne dit rien d'autre qu'il veut essayer
02:40:54 d'appliquer le commandement "tu honoreras ton père et ta mère",
02:40:57 c'est-à-dire que soigner le trésor qu'il a reçu,
02:40:59 le trésor de civilisation française qu'il a reçu
02:41:03 pour le transmettre à ses enfants.
02:41:05 Et c'est vrai que ces migrants viennent chercher chez nous
02:41:07 ce que notre civilisation chrétienne a fait.
02:41:10 Ils viennent le chercher chez nous si on le détruit,
02:41:13 ils n'auront plus rien de toute façon à aller chercher.
02:41:16 Il faut absolument que nous le préservions,
02:41:19 et l'Europe ne veut pas, la civilisation européenne
02:41:22 ne veut pas, elle a le droit de ne pas vouloir.
02:41:24 Le pape François a répondu hier à cela,
02:41:27 il cite la Bible, il dit "protéger la veuve, l'orphelin et l'étranger".
02:41:33 Il ne veut pas l'étranger au détriment de la veuve et de l'orphelin,
02:41:35 nous sommes d'accord.
02:41:37 Oui, mais en tous les cas, il l'a cité comme ça.
02:41:39 Permettez-moi d'aller à Marseille, Antoine, s'il vous plaît,
02:41:41 juste au pied du stade Vélodrome,
02:41:43 nous avons l'Orpahra qui continue évidemment
02:41:46 de couvrir cet événement.
02:41:48 Ah, on est avec Aymeric Pourbet également !
02:41:50 Ah bah ça c'est super, back sur le frise !
02:41:53 Mais je suis content parce que c'est...
02:41:55 on va vivre quelque chose d'extraordinaire à 15h
02:41:57 et ça va être un moment formidable jusqu'à 19h.
02:42:00 Les amis c'est à vous, racontez-nous,
02:42:02 il y a du monde autour de vous ou pas ?
02:42:04 - De l'enthousiasme !
02:42:06 - Alors non seulement il y a du monde,
02:42:07 mais en plus il y a une petite surprise,
02:42:08 on ne s'y attendait pas,
02:42:09 mais il reste encore quelques billets,
02:42:11 vous voyez derrière moi cette queue qui s'est formée
02:42:13 depuis 11h ce matin,
02:42:14 ce sont des fidèles de différentes paroisses de Marseille
02:42:16 qui ont appris grâce aux réseaux sociaux,
02:42:18 une communication faite par les prêtres de leur parosse,
02:42:20 et qui restaient quelques billets.
02:42:22 Du coup ils espèrent, ils font la queue,
02:42:24 ils espèrent arriver à temps jusqu'au guichet
02:42:26 pour obtenir le précieux sésame.
02:42:28 On ne le savait pas, puisque depuis ce matin
02:42:30 on a annoncé que tous les billets avaient été pris d'assaut.
02:42:33 Donc du coup on approchera peut-être les 60 000 fidèles
02:42:35 pour cette messe extraordinaire.
02:42:37 Emric, on vous connaît sur ces news,
02:42:39 spécialiste de tout ce qui est spirituel et catholique
02:42:42 sur notre chaîne,
02:42:43 une messe historique, on ne peut pas dire autre chose.
02:42:45 Non, et puis déjà je crois qu'il faut dire
02:42:47 que ça va être le moment culminant de ce voyage.
02:42:50 On a beaucoup parlé de politique jusqu'à présent,
02:42:52 mais là, place à la dimension populaire de la foi,
02:42:55 de la foi catholique en particulier,
02:42:57 avec l'avenue du Prado évidemment,
02:42:58 et puis ensuite effectivement cette messe géante
02:43:00 avec le stade Vélodrome transformé en église,
02:43:03 c'est quand même incroyable.
02:43:04 Il faut se souvenir qu'il y a deux jours,
02:43:05 c'était le match de rugby.
02:43:07 Donc voilà, transformé en église pour une messe
02:43:09 effectivement sur le sol français du pape François.
02:43:11 C'est historique parce qu'il faut se souvenir aussi
02:43:13 qu'en 2014, quand il est venu à Strasbourg,
02:43:16 il n'y avait pas eu de messe.
02:43:17 Il n'était pas allé à la cathédrale de Strasbourg,
02:43:19 donc là, la cathédrale de l'OM en tout cas peut-être,
02:43:21 à la cathédrale de Marseille,
02:43:23 le stade Vélodrome transformé donc pour cette messe papale,
02:43:25 pontificale comme on dit,
02:43:27 en compagnie de 60 000 personnes,
02:43:28 avec un message aussi qui va être transmis
02:43:30 aux catholiques français,
02:43:31 et du monde entier évidemment par le biais de la télévision.
02:43:33 Et ça, effectivement,
02:43:35 pour lutter contre la déchristianisation,
02:43:37 les "remèdes" du pape François,
02:43:39 eh bien il va falloir écouter pour le comprendre.
02:43:41 J'ajouterais simplement, parce qu'on est tout de même
02:43:43 dans le temple du foule-baud de Marseillais,
02:43:45 qu'il y aura probablement une surprise
02:43:47 que vont organiser les supporters de l'OM.
02:43:49 Certains ont été invités, ils ont prévu,
02:43:51 ils ont travaillé plusieurs jours,
02:43:53 ils ont prévu de déployer une grande banderole.
02:43:55 Alors ici on appelle ça un tifo,
02:43:57 en hommage on imagine à cette messe extraordinaire
02:43:59 qui va se dérouler cet après-midi.
02:44:01 - Ça fait plaisir, merci cher Lorparat.
02:44:03 On salue Aymeric Pourbet.
02:44:05 C'est bien que les supporters de l'OM
02:44:07 aient le sourire ce samedi,
02:44:09 parce que dimanche à 23h,
02:44:11 ils l'auront plus après la défaite contre le Paris Saint-Germain.
02:44:13 - C'est incroyable.
02:44:15 - Merci beaucoup.
02:44:17 L'occasion aussi de remercier
02:44:19 Natalia Mendoza,
02:44:21 Johan Usai, Lorparat,
02:44:23 dont on l'a dit Régine Delfour, Sacha Robin,
02:44:25 Laurent Sélary et Charles Baget
02:44:27 qui sont sur le terrain et qui nous font vivre
02:44:29 ce week-end historique.
02:44:31 Je le rappelle, à 15h,
02:44:33 il y aura donc cette messe.
02:44:35 Le mot de la fin sur cette question,
02:44:37 parce que je veux que les trois dernières minutes,
02:44:39 on parle de l'autre sujet.
02:44:41 - Le moment de fin de la messe.
02:44:43 - Oui, mais c'est avec vous Antoine Pasquier.
02:44:45 Que retenir finalement de cette journée ?
02:44:47 Qu'est-ce qui va se passer
02:44:49 cet après-midi, selon vous ?
02:44:51 - Évidemment, c'est le moment de ferveur,
02:44:53 c'est-à-dire la rencontre entre les Français,
02:44:55 les Marseillais, mais aussi des Français,
02:44:57 beaucoup de Français qui viennent
02:44:59 des départements Limitrof ou bien même de plus loin en France.
02:45:01 Hier soir, Aymeric Pourbet disait justement de Paris.
02:45:03 Donc il va y avoir un moment de ferveur,
02:45:05 de rapprochement
02:45:07 et puis un moment fort de prière aussi,
02:45:09 puisque la messe, ce sera évidemment
02:45:11 d'ailleurs une messe votive pour Notre-Dame de la Garde.
02:45:13 Donc ce sera encore plus fort, je pense,
02:45:15 pour les Marseillais.
02:45:17 - Eh bien, écoutez, ce sera à suivre évidemment
02:45:19 sur les antennes de CNews. Trois minutes,
02:45:21 il nous reste dans l'actualité également
02:45:23 et il faut saluer les forces de l'ordre
02:45:25 qui enchaînent le mondial
02:45:27 de rugby, l'avenue du roi,
02:45:29 le pape, la sécurisation
02:45:31 pour le pape, la menace terroriste
02:45:33 qui est très importante.
02:45:35 Je regardais dans le fil
02:45:37 d'actualité, la DGSI
02:45:39 qui a interpellé à Nice un individu
02:45:41 qui était en train de préparer...
02:45:43 - Et le procès de Maniandville commence lundi.
02:45:45 - Oui, mais des policiers
02:45:47 qui ont interpellé un homme qui était en train de préparer
02:45:49 potentiellement un attentat à Nice.
02:45:51 Dans ce contexte-là,
02:45:53 à l'heure où les forces de l'ordre sont sur-sollicitées,
02:45:55 sont sur-mobilisées,
02:45:57 vous allez avoir plus de 100 rassemblements
02:45:59 dans toute la France, organisés
02:46:01 entre autres par la France Insoumise, Europe Écologie,
02:46:03 l'EVA, la CGT
02:46:05 et le syndicat de la magistrature,
02:46:07 je cite, contre les violences policières, le racisme
02:46:09 systémique et les libertés publiques.
02:46:11 - Et qui sont leur réponse aux émeutes par ailleurs.
02:46:13 - Et qui sont évidemment une réponse aux émeutes.
02:46:15 - Qui paraîtent qu'un problème policier dans leur bouche.
02:46:17 - Je n'espère qu'une seule chose, que les membres
02:46:19 du syndicat de la magistrature,
02:46:21 courageux comme ils sont.
02:46:23 Ils ont le courage idéologiquement,
02:46:25 ils assument, mais qu'ils assument complètement
02:46:27 et qu'ils manifestent avec leur... - Ils ont le courage des gens qui ne trouvent pas de limites aussi.
02:46:29 - Ah non, non, mais ce n'est pas ça.
02:46:31 C'est très intéressant de les voir manifester cet après-midi.
02:46:33 Donc qu'ils manifestent avec leur banderole,
02:46:35 le syndicat de la magistrature,
02:46:37 et puis on verra s'il y a des tensions,
02:46:39 parce qu'on attend 400 à 600
02:46:41 éléments radicaux dans la capitale.
02:46:43 On va voir si on entend tout le monde déteste la police.
02:46:45 Qu'est-ce qu'ils vont faire,
02:46:47 ces magistrats ? Vous imaginez demain,
02:46:49 moi je suis policier, je vois qu'il y a
02:46:51 des magistrats qui ont participé à
02:46:53 une manifestation comme celle-ci.
02:46:55 Je n'ai pas envie d'être jugé par... - Ce n'est pas très étonnant
02:46:57 puisque et à Sainte-Soline et pendant les émeutes,
02:46:59 qui sont deux cas différents,
02:47:01 mais qui recoupent un peu ce que vous évoquiez,
02:47:03 ils se sont à chaque fois prononcés
02:47:05 contre la répression mise en place par le
02:47:07 gouvernement, donc tout ça n'est qu'une
02:47:09 question de répression dans leur tête.
02:47:11 Donc c'est sûr qu'idéologiquement, ils ont leur place. - Ils ont assumé parfaitement
02:47:13 la fête de l'humain avec des tables rondes
02:47:15 pour le moins choquantes.
02:47:17 Ils ont même
02:47:19 nargué ceux qui leur faisaient le reproche.
02:47:21 - Je n'ai même pas eu le temps, mais je sais que
02:47:23 Pascal l'a passé lundi matin, je m'en voulais
02:47:25 dimanche soir, je n'ai pas eu le temps de passer cette séquence
02:47:27 où il y a une femme qui prend la parole en disant
02:47:29 "écoutez, pendant cette table ronde,
02:47:31 sur les violences policières du syndicat de la magistrature,
02:47:33 une femme qui participe à cette table ronde,
02:47:35 spectatrice, qui disait "j'aimerais bien qu'on parle
02:47:37 des émeutes", parce que pendant deux semaines
02:47:39 il y a eu des émeutiers, on lui récupère le micro,
02:47:41 il voulait parler des révoltés,
02:47:43 des révoltes, pas des émeutes. - Tu peux compléter son point ?
02:47:45 - Evidemment, mais en dix secondes.
02:47:47 - Le Parti Socialiste et le Parti Communiste
02:47:49 ne s'associent pas à cette journée-là. - Vrai !
02:47:51 Complètement vrai.
02:47:53 On aurait pu parler de Fabien Roussel,
02:47:55 qui a été...
02:47:57 - Vous avez vu ça, quel honte !
02:47:59 - Bon, écoutez, merci.
02:48:01 Merci à tous les quatre.
02:48:03 Je veux saluer toutes les équipes en régie
02:48:05 sur Mayala HALLOW, qui a préparé cette émission.
02:48:07 Je voudrais saluer également
02:48:09 Eloi et Marie-Liès, parce qu'on avait
02:48:11 plein de pèlerins en témoignage
02:48:13 à avoir ce matin,
02:48:15 mais on n'a pas pu tous les prendre
02:48:17 et je suis sûr qu'au fil de la journée, on les aura.
02:48:19 Marine Carballet, également,
02:48:21 pour la programmation. L'info se poursuit
02:48:23 sur CNews, on poursuit cette édition spéciale.
02:48:25 Nous, on se retrouve ce soir à 19h
02:48:27 pour Face à Boccote.
02:48:29 Je vais dire à nos amis, parce que c'est Thierry Bacaban
02:48:31 qui prend le relais, pour demain,
02:48:33 au moment où on fait le relais,
02:48:35 essayez de faire moins de bruit dans le couloir.
02:48:37 Faites moins de bruit dans le couloir, s'il vous plaît,
02:48:39 parce qu'on vous entend, on a entendu toutes les conversations.
02:48:41 À tout à l'heure !
02:48:43 *rire*
02:48:45 Merci à tous !