L'Heure des Pros Week-End (Émission du 16/09/2023)

  • l’année dernière
Charlotte d'Ornellas et Laurent Joffrin débattent de l'actualité de la semaine dans #VraimentPasDaccord

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00:00:00 Quasiment 9h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pro-week-end.
00:00:03 A la une ce matin, nous serons à Lampedusa, sur l'île italienne où la situation est critique.
00:00:09 L'Europe se réveille bien tard, marche en ordre dispersé.
00:00:13 Pourquoi cette crise aurait dû être évitée ? Qui sont les responsables ?
00:00:18 Quelles conséquences pour la France ? On en parle dans un instant.
00:00:22 A la une également, cette information révélée hier par Europe 1.
00:00:25 Deux jeunes filles ont été interpellées après avoir menacé une CPE d'un collège de 3
00:00:30 en cause de l'interdiction de l'Abaïa à l'école.
00:00:32 Les deux femmes âgées de 17 et 18 ans pourraient retrouver le numéro de la CPE sur les réseaux sociaux.
00:00:38 Gérald Darmanin a salué l'action rapide des forces de l'ordre.
00:00:42 Enfin, hier sur M6, vous étiez peut-être et vous avez suivi ce concert en hommage à Céline Dion.
00:00:47 Plusieurs artistes ont participé à ce show devant 7000 personnes.
00:00:51 L'occasion pour nous de prendre des nouvelles de la plus grande star de la chanson française
00:00:55 qui pour des raisons de santé a dû annuler sa tournée.
00:00:58 Comment va Céline Dion ? Fabien Lequeuvre nous dira tout dans cette émission.
00:01:02 Je vous présente les invités dans un instant.
00:01:04 Mais avant cela, le point sur l'information avec vous, Marine Sabourin.
00:01:07 Bonjour Marine.
00:01:09 Bonjour Elliot. Après un épisode orageux cette nuit, la lausère Le Gard et l'Héros
00:01:14 placée en vigilance orange, pluie et inondation ce matin,
00:01:17 ces pluies représenteraient l'équivalent d'un mois de précipitation moyenne pour ces trois départements.
00:01:22 Selon Météo France, des rafales de vent atteignant 70 à 90 km/h sont attendues de la Camargo-Côte d'Aroise.
00:01:28 Dans l'après-midi, les orages devraient se décaler vers l'est de la France tout en perdant en intensité
00:01:33 avant de bloquer le pays dans la soirée.
00:01:35 Edouard Philippe, visé par une plainte notamment pour favoritisme,
00:01:39 une de ses anciennes collaboratrices dénonce un contournement des règles des marchés publics
00:01:42 au sein de la communauté urbaine.
00:01:44 La plainte vise également l'adjointe au maire du Havre, Stéphanie de Bazelaire.
00:01:47 L'effet dénoncé remonte à juillet 2020.
00:01:50 Et puis cela fait un an, jour pour jour, que Massa Amini est morte.
00:01:53 Cette jeune kurde iranienne est décédée après son arrestation par la police des mœurs
00:01:56 pour non-respect des strictes obligations vestimentaires islamiques.
00:01:59 Hier, le Royaume-Uni a annoncé des sanctions visant plusieurs responsables iraniens,
00:02:03 dont le ministre de la Culture et le maire de Téhéran.
00:02:06 Merci Marine pour le Point sur l'information. On vous retrouve à 9h30 bien sûr.
00:02:10 On est avec Sabrina Medjeber. Chère Sabrina, merci d'être avec nous.
00:02:13 Vous aimez Céline Dion, c'est une star francophone.
00:02:16 Regardez, j'ai même un micro.
00:02:18 Alors il n'y aura pas de karaoké, ne vous inquiétez, je découvre ce micro.
00:02:22 Donc peut-être que nous chanterons Nathan Devers. Est-ce que vous avez une belle voix ?
00:02:25 Non.
00:02:26 Bah si vous avez une belle voix.
00:02:27 En tout cas, je ne chanterai bien.
00:02:28 Vous êtes sûr ? Vous ne voulez pas que je vous passe le micro ?
00:02:31 Même si vous l'avez déjà. Je ne sais pas pourquoi il est là ce micro.
00:02:34 Merci d'être avec nous Georges Fenech.
00:02:36 Important de vous avoir ce matin puisqu'on va parler du syndicat de la magistrature.
00:02:39 Je présente pour la première fois, je l'ai en main.
00:02:42 Vous ne me l'avez pas offert. L'ensauvagement de la France.
00:02:45 La responsabilité des jugés et des politiques.
00:02:47 Le syndicat de la magistrature qui table ronde à la fête de l'humanité aujourd'hui.
00:02:52 Sur les violences policières.
00:02:53 Intéressant.
00:02:54 Bien sûr que c'est intéressant.
00:02:55 Les juges et les politiques ensemble, dans la main, l'ultra gauche.
00:02:59 Écoutez, on en parlera bien sûr.
00:03:01 Michel Auboin est là. Monsieur le Préfet, merci d'être avec nous.
00:03:04 Vous avez écrit "Le défi d'être français".
00:03:07 Vous étiez au cœur du réacteur, notamment sur la question des naturalisations
00:03:11 dans les années 2010, entre 2010 et 2013.
00:03:15 2009-2013.
00:03:16 2009-2013.
00:03:17 Et on en parlera avec vous, bien sûr.
00:03:19 Et Marc Varnot est présent, chef d'entreprise.
00:03:21 Je remarque. Bonjour.
00:03:22 Bonjour, Eliott.
00:03:23 Le premier sujet qu'on va traiter, c'est une pépite.
00:03:26 Pourquoi je vous dis ça ?
00:03:27 On parle souvent des attaques sexistes.
00:03:29 Et c'est intéressant de voir à quel point il peut y avoir, finalement,
00:03:32 une lutte à deux vitesses.
00:03:34 Des condamnations à géométrie variable.
00:03:36 Marion Maréchal, vous le savez, est candidate aux européennes.
00:03:40 Et elle était hier à l'Ampédouza.
00:03:42 Elle était l'invitée de nos confrères d'LCI.
00:03:45 Elle est en duplex depuis l'Ampédouza.
00:03:48 Et avant de répondre aux questions, vous avez l'une des personnes présentes
00:03:53 sur le plateau. Je vais le citer.
00:03:55 Il s'appelle François Gemenne.
00:03:57 Il est membre du GIEC.
00:03:58 Il se dit politologue.
00:04:00 Et il va l'attaquer.
00:04:02 Il va l'attaquer violemment.
00:04:03 Écoutez cette séquence, puisque personne n'en parle.
00:04:05 Aucune condamnation.
00:04:07 J'ai essayé de voir. Est-ce que Sandrine Rousseau a condamné ?
00:04:10 Est-ce que Marine Tondelier a condamné ?
00:04:12 Est-ce que Mathilde Panot a condamné ?
00:04:14 Est-ce qu'il y a des associations qui luttent contre ces attaques misogynes, sexistes ?
00:04:18 On ne condamnait rien.
00:04:20 L'ArkHomme, rien.
00:04:21 Regardez.
00:04:23 L'exaspération des populations va faire monter les populismes,
00:04:27 les nationalismes, les extrémismes.
00:04:29 Et Marion Maréchal Le Pen a très bien compris ça,
00:04:31 puisqu'elle a sauté dans le premier avion pour aller faire sa pin-up
00:04:34 sur l'île de l'Ampédouza.
00:04:35 Alors elle a réagi.
00:04:37 "Je voudrais répondre aux propos méprisants que j'ai entendus sur votre plateau.
00:04:40 Je ne suis pas là pour faire la pin-up,
00:04:42 mais pour apporter mon soutien aux Italiens
00:04:44 et porter la voix de millions de Français
00:04:46 qui refusent cette subversion migratoire."
00:04:48 J'ai vraiment creusé pour voir s'il y avait des condamnations.
00:04:50 J'ai vu deux tweets.
00:04:51 Celui de Gilles-William Golnadel.
00:04:53 "Faire la pin-up, mon imagination est impuissante
00:04:55 à décrire la réaction médiatique et politique.
00:04:57 Si un homme de droite avait qualifié ainsi une femme de la France insoumise,
00:05:01 insulte, sexiste,
00:05:02 eût été la qualification la plus modérée avec l'énergie humaine.
00:05:06 Ça passe crème."
00:05:08 Et puis Jean-Sébastien Farjou.
00:05:10 "On attend les réactions féministes,
00:05:12 à moins bien sûr que l'indignation de la gauche
00:05:14 contre les traitements misogynes
00:05:16 ne soit désormais réservée aux femmes trans
00:05:18 qui ne trouvent pas de rendez-vous chez les gynécologues."
00:05:20 Il se pose cette question-là.
00:05:22 Quelle réaction la pin-up sur l'île de l'Ampédouza ?
00:05:25 C'est une façon, encore une fois,
00:05:27 de qualifier un adversaire politique
00:05:29 sous le jour ou sous un angle sexualisant.
00:05:33 C'est-à-dire qu'une pin-up,
00:05:35 tout le monde sait ce que c'est qu'une pin-up.
00:05:37 Il se trouve que Marion Maréchal,
00:05:39 que l'on soit d'accord avec elle ou pas,
00:05:41 c'est une femme politique.
00:05:42 Je rappelle qu'elle a été élue la plus jeune députée de France
00:05:44 à l'âge de 24 ans,
00:05:45 qu'elle a une carrière derrière elle
00:05:47 et que de toute façon, rien ne justifie de tels propos.
00:05:49 Elle est partie à l'Ampédouza
00:05:51 pour prendre la température existentielle
00:05:53 de la situation cataclysmique qui se passe sur l'île.
00:05:57 C'est une femme politique,
00:05:59 elle est engagée,
00:06:00 c'est dans son droit le plus absolu d'y aller.
00:06:02 Je ne vois pas pourquoi cette personne
00:06:04 se donne ce droit-là de la qualifier ainsi.
00:06:06 Effectivement, Ayad, vous avez raison,
00:06:08 les féministes ont toujours un choix
00:06:10 qui est à géométrie variable
00:06:12 concernant les victimes et les coupables.
00:06:14 Là, il se trouve que c'est Marion Maréchal.
00:06:16 Donc on peut tout dire ?
00:06:17 On peut tout dire, absolument.
00:06:18 On peut l'attaquer sur sa sexualité,
00:06:20 sur son physique, la pin-up.
00:06:22 Marc Varnot, vous en pensez quoi ?
00:06:23 Rien ! Rien !
00:06:25 Imaginez un seul instant que ça se passe.
00:06:27 Déjà, ça ne se serait pas passé sur le plateau,
00:06:28 je vous le dis directement.
00:06:29 Et j'aurais pu ouvrir, pareil,
00:06:31 c'est-à-dire que si Sandrine Rousseau
00:06:33 avait été attaquée,
00:06:34 qu'il n'y ait pas eu une réaction là-dessus,
00:06:36 j'aurais fait la même chose.
00:06:37 Ça, je le confirme.
00:06:38 Mais non, je pense que, si vous voulez,
00:06:40 c'est tous ceux qui attaquent de cette façon-là,
00:06:42 Marion Maréchal Le Pen, le RN, Marine Le Pen.
00:06:45 Finalement, ce sont leurs meilleurs agents électoraux.
00:06:47 Je crois qu'il faut quand même voir les choses en face.
00:06:49 Et aujourd'hui, quand on voit les intentions de vote
00:06:51 pour le RN,
00:06:52 quand on voit les intentions de vote
00:06:54 pour Marine Le Pen aux européennes,
00:06:55 on se rend bien compte que, de toute façon,
00:06:57 ces stratégies qui consistent à diaboliser
00:06:59 pour l'éternité l'extrême droite,
00:07:02 de les insulter à chaque fois,
00:07:04 de prétendre que ceci est cela,
00:07:05 ça les fait absolument inverse.
00:07:07 Quand on voit la courbe des sondages,
00:07:08 on se rend bien compte que s'il y a
00:07:09 une candidate qui est stable,
00:07:11 la seule, c'est Marine Le Pen aux européennes.
00:07:14 Donc, ce type d'attaque
00:07:16 est totalement contre-productive.
00:07:18 Et je dirais que, quelque part,
00:07:19 ils rendent service au RN et à Marion Maréchal Le Pen.
00:07:22 Elles devraient les remercier.
00:07:23 Le sujet, c'est les féministes qui ne réagissent pas.
00:07:26 Évidemment.
00:07:27 C'est ça le sujet.
00:07:28 C'est ça le sujet clé ce matin.
00:07:30 C'était hier à midi.
00:07:32 D'accord ?
00:07:33 Les associations pouvaient réagir,
00:07:35 pouvaient condamner.
00:07:36 Rien, Georges Fenech.
00:07:37 Rien.
00:07:38 C'est un...
00:07:40 Son personnalité, je crois qu'il est belge.
00:07:42 Membre du GIEC.
00:07:43 Mais c'est un belge.
00:07:44 Que ce soit un belge en français,
00:07:45 c'est pas grave.
00:07:46 Il était plus connu parce que la semaine dernière,
00:07:48 il était en duplex.
00:07:49 Vous savez, il faisait un face,
00:07:51 il avait une petite difficulté vestimentaire.
00:07:53 Bon, sur son attaque sexiste misogyne.
00:07:55 Mais elle est odieuse.
00:07:56 Il aurait pu présenter ses excuses.
00:07:58 Elle est inqualifiable, bien entendu.
00:08:00 Mais c'est pas le seul à avoir critiqué.
00:08:02 En d'autres termes plus politiques, je dirais,
00:08:04 sur le micro de Romain Desarbre cette semaine,
00:08:07 la ministre Agnès Pannier-Runacher,
00:08:10 qui a également fait entendre que c'était
00:08:13 une instrumentalisation, en quelque sorte,
00:08:15 de la misère humaine, migratoire.
00:08:17 Moi, je crois que ces attaques sont inadmissibles.
00:08:20 Un homme ou une femme politique,
00:08:22 sa place est sur le terrain
00:08:24 quand il y a des événements de ce type-là.
00:08:27 Elle a eu le courage d'y aller.
00:08:29 Il fallait qu'elle le fasse.
00:08:30 Elle est tête de liste aux élections européennes.
00:08:33 C'est donc sa place.
00:08:34 Un problème européen.
00:08:35 Il n'y a ni instrumentalisation, ni quoi que ce soit.
00:08:38 Elle est dans son rôle.
00:08:39 Encore, je trouve qu'on s'écarte du sujet.
00:08:41 Parce que là, c'est pas la question politique.
00:08:43 Mais oui.
00:08:44 Là, c'est...
00:08:46 Non, mais je veux dire, sa présence indispose tout le monde.
00:08:49 Mais là, il s'attaque à quoi ?
00:08:51 Il s'attaque à son physique.
00:08:53 Je suis d'accord avec vous.
00:08:54 Il s'attaque à la femme, Marion Maréchal.
00:08:56 Bien sûr.
00:08:57 Parce qu'il déteste ses idées.
00:08:58 Grand bien lui fasse.
00:08:59 Ça tombe même sous le coup de la loi pénale.
00:09:01 C'est discriminant.
00:09:02 C'est une bonne question.
00:09:03 Bien sûr.
00:09:04 De dire "faire sa pin-up", ça tombe sous la loi ?
00:09:06 C'est une injure publique, discriminante.
00:09:09 Ça peut effectivement se traduire...
00:09:11 Si on vous traitait de pin-up, ça ne vous risque pas.
00:09:14 Je ne sais pas comment vous le prendriez.
00:09:16 Très mal.
00:09:17 Très, très mal.
00:09:18 Donc c'est une injure.
00:09:19 Je le répète, je n'accepterais jamais qu'on s'attaque
00:09:22 sur le physique d'une personne, d'un homme ou d'une femme d'ailleurs.
00:09:26 Bien sûr.
00:09:27 Mais ça décrédibilise complètement le mouvement,
00:09:30 la lutte contre les violences faites aux femmes, le sexisme,
00:09:33 ces associations qui sont très présentes, très bruyantes.
00:09:36 Mais lorsque c'est à géométrie variable, ça n'a plus aucun sens.
00:09:39 À l'Assemblée nationale, les insinuations nauséabondes
00:09:43 de certains députés de la LFI sur un certain nombre d'hommes politiques,
00:09:46 des insinuations antisémites, des rescapés, mais qui a réagi ?
00:09:50 Personne.
00:09:51 Moi, je crois que le problème est beaucoup plus large.
00:09:53 C'est-à-dire qu'il y a une certaine gauche, c'est l'extrême gauche,
00:09:55 elle se croit tout permis parce que d'autres n'ont pas le courage
00:09:58 de dire "stop, ça suffit devant un tribunal".
00:10:00 Et je crois que ça, ça a commencé il y a quelques années,
00:10:02 mais qu'il va falloir quand même l'arrêter.
00:10:04 Moi, je me souviens de certains propos, notamment de la maire de Paris.
00:10:06 J'étais sûr et certain qu'elle allait l'aller devant le tribunal.
00:10:09 Sûr et certain.
00:10:10 Elle avait à l'époque dit que le sort des immigrés à Paris aujourd'hui
00:10:14 était comparable à celui des juifs pendant les années 30.
00:10:16 Je me suis dit que ce n'est même pas la peine de tweeter.
00:10:18 Demain, elle est poursuivie par au moins cinq associations.
00:10:20 Rien, zéro.
00:10:22 Alors pourquoi voulez-vous qu'il s'arrête ?
00:10:23 Puisque finalement, l'insulte, la prise abjecte n'a jamais de suite.
00:10:27 C'est l'impunité.
00:10:28 Nathan Devers.
00:10:29 Vous disiez M. Verneux, c'est très juste.
00:10:32 Pour ma part, je n'ai pas du tout de géométrie variable.
00:10:34 Et je suis d'accord avec vous sur le fait que des principes éthiques,
00:10:37 il faut les appliquer aveuglément, quelles que soient les personnes concernées.
00:10:41 Et en l'occurrence, là, le terme est un terme misogyne.
00:10:44 C'est un terme qui est une attaque personnelle.
00:10:46 Et je pense que ce sont deux méthodes qui n'ont pas leur place en politique.
00:10:50 Dans le débat public, on échange sur des idées.
00:10:52 On peut être viscéralement opposé aux idées de Marion Maréchal.
00:10:55 Je pense qu'on y reviendra tout à l'heure quand on parlera de Lampedusa.
00:10:58 Pour ma part, c'est mon cas.
00:10:59 Mais je pense que c'est une double erreur, premièrement,
00:11:02 de passer de l'attaque politique, même si elle est très forte,
00:11:05 à l'attaque personnelle.
00:11:06 C'est quelque chose que je ne fais jamais.
00:11:08 Et a fortiori, s'il y a en plus derrière tout un imaginaire misogyne,
00:11:12 et là, ce n'est même pas un imaginaire, c'est explicite.
00:11:14 Sur le fond, on en reparlera, c'est autre chose.
00:11:16 Mais je pense qu'aller à Lampedusa pour "inaugurer" une campagne aux élections européennes,
00:11:22 je pense en effet que c'est de l'instrumentalisation.
00:11:24 Et je pense en effet que c'est très critique.
00:11:25 On parlera de la politique juste après.
00:11:27 D'accord.
00:11:28 Et c'est assez étonnant de parler d'inaugurer une campagne.
00:11:32 Il y a un fait majeur qui se passe sur le territoire européen.
00:11:36 Et tout responsable politique va aller sur le terrain logiquement pour voir ce qui se passe.
00:11:41 Ou alors, ça ne sert à rien de se présenter.
00:11:43 Nadine Morano y est allée récemment.
00:11:46 Faites autre chose.
00:11:47 Si vous ne voulez pas aller sur le terrain pour comprendre ce qui se passe à Lampedusa,
00:11:49 puisque la question migratoire est majeure, faites autre chose.
00:11:51 Mais restons vraiment sur le côté misogyne.
00:11:54 Vous avez entièrement raison, puisque c'est qu'une attaque misogyne.
00:11:56 J'attends le devoir.
00:11:58 J'imagine que l'ARCOM va réagir très rapidement.
00:12:00 Mais ce n'est pas possible.
00:12:02 Quand j'ai présidé une commission d'enquête sur les flux migratoires,
00:12:05 je suis allé à l'Esbos.
00:12:07 Je suis allé voir comment ça se passait, les contrôles avec les Grecs.
00:12:10 On y reviendra, mais restons sur cette attaque misogyne.
00:12:12 C'est important d'aller sur le terrain.
00:12:14 Je vous dis, vous savez à quel point on peut être attentif aux déclarations qu'on peut avoir sur ce plateau.
00:12:21 Parce que vous, vous vous exposez bien évidemment sur les sujets qu'on traite sur CNews.
00:12:25 On m'ajoute pour revenir simplement sur ce que disait M. Varnot
00:12:28 au sujet du clientélisme et de la doxa bien pensante de cette extrême gauche
00:12:34 qui fait le choix de ses victimes.
00:12:36 Ce kahina qui s'est fait tuer par une balle de Kalachnikov chez elle,
00:12:41 il n'y a pas eu un seul mot pour cette défunte jeune femme.
00:12:45 Mathilde Pannot qui tweet en anglais sur l'islamophobie d'État
00:12:49 parce que la baïa est interdite à l'école,
00:12:51 elle fait le choix de ses victimes, pardonnez-moi.
00:12:53 Moi j'ai l'impression que ça décrédibilise complètement.
00:12:57 Parce qu'on est tous en quelque sorte féministes.
00:12:59 On fait tous attention justement à la parole publique,
00:13:02 aux attaques qu'on peut faire contre les femmes.
00:13:04 Mais lorsque vous n'avez aucune association qui...
00:13:07 Juste, allez, une réaction.
00:13:09 Moi j'ai demandé aux équipes par exemple de reconquête
00:13:12 si la direction avait présenté ses excuses ou avait échangé avec Mme Marechal.
00:13:16 Ça paraît logique, ça paraît normal, ça paraît...
00:13:19 Enfin c'est la moindre des politesses.
00:13:21 Et ce politologue, ce membre du GIEC, qu'il s'excuse rapidement.
00:13:25 Parce que sa parole n'a plus aucun sens, n'a plus aucun intérêt.
00:13:28 Je crois qu'on s'excuse quand on a une raison de s'excuser.
00:13:32 Mais pardonnez-moi.
00:13:33 Mais il y en a une majeure.
00:13:34 Non, mais je pense que lui il n'a pas de raison de s'excuser parce que...
00:13:36 Il est content de ce qu'il a fait.
00:13:37 C'est ça que vous me dites ?
00:13:38 Il a un petit sourire.
00:13:39 Il faut revoir, on pourrait revoir la séquence.
00:13:41 Parce qu'il y a la réponse également de Marion Marechal.
00:13:44 Ça se passe vraiment...
00:13:45 Elle lui répond directement.
00:13:47 Et il a un petit sourire narquois.
00:13:49 Il a en quelque sorte une certaine fierté d'avoir dit ça.
00:13:53 Absolument.
00:13:54 Bon bah écoutez, si c'est la norme maintenant la misogynie...
00:13:57 Je suis le préfet, je ne veux pas vous solliciter là-dessus.
00:13:59 Je trouve ça absolument affligeant.
00:14:01 Je ne rajouterai rien à ce qui a été dit.
00:14:05 C'est vrai que ça ne sert personne.
00:14:09 Sauf ce monsieur d'ailleurs dont je n'avais jamais entendu parler avant.
00:14:13 Je vous ai dit, il s'est fait remarquer la semaine dernière.
00:14:15 Parce qu'il a eu un petit problème de caméra sur un duplex.
00:14:18 Sur une radio.
00:14:19 Donc je m'aperçois que ça devient quelqu'un de très important.
00:14:21 C'est une référence.
00:14:22 Le fait d'insulter des femmes, ça donne aussi une ampleur médiatique
00:14:25 qu'il n'y avait sans doute pas avant.
00:14:26 Lorsque c'est pour attaquer des femmes, il a le doigt sur la couture du pantalon.
00:14:30 Oui.
00:14:31 Tu comprendras.
00:14:33 Avançons un petit peu.
00:14:34 Mais c'est vrai qu'on en reparlera aujourd'hui.
00:14:37 Mais comme d'habitude.
00:14:38 C'est-à-dire qu'on sera les seuls à en parler.
00:14:40 On sera les seuls.
00:14:41 Mais peut-être que l'Arkom va réagir très rapidement.
00:14:44 Et que cet homme va se réveiller.
00:14:46 Le réchauffement climatique l'a fatigué.
00:14:48 Et présenter ses excuses auprès de Marion Maréchal.
00:14:52 Et ça aurait pu être n'importe quel autre responsable politique,
00:14:56 personnalité politique.
00:14:57 On aurait ouvert, s'il y avait eu ce silence absolu,
00:15:00 on aurait ouvert par ça.
00:15:02 Quelle que soit la responsable politique.
00:15:04 L'Empedouza, venons-en.
00:15:06 Drame humanitaire, drame migratoire.
00:15:08 Ce qui est terrible, c'est ce qui se passe aujourd'hui.
00:15:10 Vous savez, là pour le coup, des experts, des politiques
00:15:14 qui ont alerté pendant des années,
00:15:16 qui n'étaient pas écoutés sur la situation.
00:15:18 Et là, tout le monde se réveille.
00:15:19 Mais se réveille un peu tard.
00:15:20 Et ce qui se passe en Italie va avoir des conséquences,
00:15:23 évidemment, pour nous Français.
00:15:25 Voyez le sujet de Corentin Brio et Mathilde Libanese.
00:15:27 Des centaines d'hommes, femmes et enfants alignés,
00:15:33 assis à même le sol.
00:15:35 Une file d'attente interminable.
00:15:37 Ces migrants ont donc rejoint l'Europe au péril de leur vie.
00:15:41 Le bateau comptait au moins 48 personnes.
00:15:47 Le bateau n'était pas très grand, 8 mètres.
00:15:49 Nous sommes restés en mer pendant près de 30 heures.
00:15:52 Ce n'était pas facile parce que le temps,
00:15:54 jusqu'à ce que nous arrivions ici, n'était pas bon.
00:15:56 C'était terrible.
00:15:58 Merci à Dieu le Tout-Puissant et à notre capitaine
00:16:00 qui nous a aidés jusqu'à ce que nous arrivions ici.
00:16:03 Avant, la route libyenne d'environ 300 kilomètres
00:16:09 était majoritairement empruntée.
00:16:11 Mais aujourd'hui, les migrants préfèrent franchir
00:16:14 la frontière entre la Libye et la Tunisie
00:16:16 pour rejoindre l'Italie.
00:16:18 Une route plus courte qui fait office de raccourci.
00:16:21 L'Ampédouza se trouve à moins 250 kilomètres
00:16:24 des côtes tunisiennes.
00:16:26 L'île, extrêmement petite, est en état d'urgence.
00:16:29 Si l'afflux de migrants a commencé à diminuer
00:16:32 à l'Ampédouza ce vendredi, c'est plus de 8 500 personnes
00:16:35 qui ont débarqué sur l'île depuis lundi dernier.
00:16:38 Nombreux ont déjà été répartis dans le reste de l'Italie,
00:16:41 notamment en Sicile.
00:16:45 - J'ai besoin de votre expertise.
00:16:48 Le préfet que vous êtes, quel regard il porte
00:16:51 sur cette situation ?
00:16:53 - Je pense que c'est extrêmement grave,
00:16:56 surtout que les solutions de court terme
00:16:59 ne sont pas connues.
00:17:01 C'est extrêmement grave parce qu'on voit bien
00:17:04 ces arrivées massives de gens qui sont aussi des victimes.
00:17:07 Au bout du compte, quelqu'un leur a vendu
00:17:10 dans leur pays d'origine le fait qu'ils seront si bien
00:17:13 remboursés les frais du voyage sans leur dire qu'il n'y avait
00:17:16 pas de place pour eux, pas d'emploi, pas de possibilité,
00:17:19 pas de logement pour eux, et qu'à terme,
00:17:22 la plupart d'entre eux vont revenir dans leur pays d'origine.
00:17:25 - Je résume votre pensée en disant
00:17:28 qu'ils partent, qu'ils quittent l'enfer
00:17:31 en pensant qu'ils vont vivre un rêve,
00:17:34 pour vivre l'enfer en France ou en Europe.
00:17:37 - Ils vont finir par vivre l'enfer aussi en Europe.
00:17:40 On n'a aucune capacité.
00:17:43 Objectivement, on peut toujours dire qu'on va les répartir de nouveau,
00:17:46 mais à force de répartir, on a épuisé nos capacités.
00:17:49 En France, c'est évident, mais c'est aussi évident en Allemagne.
00:17:52 Ils l'ont fait savoir.
00:17:55 C'est encore plus évident dans les pays du Nord
00:17:58 et dans les pays d'Europe centrale, comme la Hongrie,
00:18:01 qui ne peuvent plus les accueillir.
00:18:04 - La Hongrie et la Pologne ont dit que c'était terminé.
00:18:07 - La Pologne a été menacée, attaquée par Bruxelles
00:18:10 en disant que si on faisait ça, on allait peut-être envoyer un chèque.
00:18:13 Philippe de Villiers en a très bien parlé.
00:18:16 Vous parliez de l'Allemagne, Michel Auboin.
00:18:19 J'y étais il y a 10 jours, à Francfort.
00:18:22 C'est une autre société, l'Allemagne.
00:18:25 C'est une politique. Ils ont ouvert les portes au moment d'Angela Merkel.
00:18:28 C'est une autre société.
00:18:31 Vous marchez dans les rues en Allemagne, à Francfort, c'est une autre population.
00:18:34 Vous en avez 5 qui sont peut-être extra-européennes.
00:18:37 Chacun fait ce qu'il veut, sauf que la différence, c'est qu'avec Schengen,
00:18:40 de Francfort à Paris, vous prenez le train et vous n'êtes pas contrôlé.
00:18:43 - Oui, c'est vrai.
00:18:46 - On fait comment, Georges Fenech ?
00:18:49 - Cette affaire de l'an P12, indépendamment du drame humain que ça représente,
00:18:52 c'est la manifestation d'un échec total
00:18:55 et de la politique italienne, je suis obligé de le constater,
00:18:58 alors que Mme Melloni a été élue sur ce thème-là.
00:19:01 C'est un échec, surtout pour l'Europe,
00:19:04 qui n'est pas en capacité de juguler ses flux migratoires.
00:19:07 Que fait Frontex ?
00:19:10 On rappelle que Frontex, ce sont des gares de frontières,
00:19:13 mais des gares de côtes. Où sont les bateaux de Frontex ?
00:19:16 Je pense que s'il y avait une véritable flotte de gares de côtes de Frontex,
00:19:19 ce serait des modes de navigation qui seraient récupérés par les États-Unis.
00:19:22 - Vous avez parlé de la France.
00:19:25 Vous avez parlé de l'Europe.
00:19:28 - Oui, ce sont des modes de navigation qui seraient récupérés par Frontex
00:19:32 et reconduits à la case départ, c'est-à-dire à la part d'origine.
00:19:37 Or, on a surtout des associations comme SOS Méditerranée
00:19:40 avec le Soudanéen-Océan de Viking, par exemple,
00:19:43 qui récupèrent ces navigations de fortune
00:19:46 et les conduisent à un port sûr, mais en Europe.
00:19:49 Elles ne font pas demi-tour.
00:19:52 - Ce serait intéressant de revoir la carte pour comprendre où est située l'an P12a.
00:19:55 - Là, ils sont partis de Sfax.
00:19:58 - Regardez, l'an P12a, donc vous voyez.
00:20:01 - On parlait de François Gemenne, le membre du GIEC,
00:20:07 qui a attaqué Marion Maréchal.
00:20:11 Et en fait, il a réagi hier.
00:20:14 Pardonnez-moi de faire cette petite parenthèse.
00:20:17 Il a dit "j'aurais dû parler de Charognarde".
00:20:20 - Merci Stéphane.
00:20:23 On va peut-être écouter le président de la République, Emmanuel Macron, qui a réagi hier.
00:20:29 - Notre devoir à tous Européens, c'est de ne pas laisser l'Italie seule face à ce qu'elle vit aujourd'hui.
00:20:35 Je veux le dire très sincèrement à tous nos amis italiens.
00:20:38 Je considère que c'est la responsabilité de l'Union européenne tout entière d'être aux côtés de l'Italie.
00:20:43 Mais ceci montre, si je puis me permettre cette remarque,
00:20:46 que les approches strictement nationalistes ont leurs limites.
00:20:50 Et que quand on parle de ce sujet, on est tous très heureux d'avoir la solidarité européenne.
00:20:56 C'est bien l'Union européenne.
00:20:58 - Je suis désolé, mais entre le discours de l'année dernière au moment de l'Ocean Viking et celui-ci, ça n'a pas bougé.
00:21:05 Rien n'a changé. Et donc rien ne changera.
00:21:08 Et on va se retrouver avec une situation encore plus inquiétante.
00:21:11 Sabrina Medjib.
00:21:12 - Alors, on nous assène l'immigration choisie, voyez-vous, selon des critères socio-économiques des pays d'origine.
00:21:19 Parce qu'il ne faut jamais fermer le rubiné d'immigration, ce qui est évidemment recevable.
00:21:23 Or là, on voit bien que le rapport de force est inversé, puisque c'est une immigration subie.
00:21:28 Elle est subie parce qu'elle est organisée.
00:21:31 Je vous cite quelque chose d'assez intéressant que j'ai trouvé dans le journal La Republica,
00:21:36 qui est une enquête de juin 2023, où un certain Hassan, âgé de 30 ans, explique.
00:21:42 Je vous le dis.
00:21:43 Il y a ceux qui dénichent les clients à travers le pays, ceux qui se procurent les bateaux et enfin les passeurs.
00:21:48 Lui gère tout sur son téléphone.
00:21:51 Les coordinateurs ne se connaissent même pas.
00:21:53 Des hommes d'affaires et entrepreneurs me prêtent, par exemple, 100 000 dinars pour que je leur rende 120 000.
00:21:59 Nous décidons de qui nous pouvons corrompre ou pas.
00:22:02 Et nous acceptons également tous les pots de vin, y compris ceux de ceux qui travaillent dans les ports.
00:22:08 Je vous cite, par exemple, que 30 bateaux de Sfax étaient déjà en place, comme disait Georges, depuis le mois d'août.
00:22:15 Donc il y a ce problème cataclysmique de cette subversion, même s'il ne s'agit que de 10 000 personnes,
00:22:22 mais ça va évidemment en une semaine.
00:22:25 Pour un centre d'accueil qui était pris pour 400 personnes, il faut le préciser également.
00:22:29 Donc là, on en est à 10 000.
00:22:30 Donc il y a ce problème cataclysmique de la subversion.
00:22:32 Il y a ce problème économique parallèle qui est littéralement analogue à celui d'une mafia et de trafic d'êtres humains.
00:22:41 Et là, c'est évidemment le problème, c'est-à-dire de qu'allons-nous faire de ces personnes en France ?
00:22:48 Alors moi, je veux bien que nous les intégrions parce que nous avons besoin de personnel pour pallier aux carences des métiers dits de tension.
00:22:55 Mais déjà, ils sont plus de 200 000 au Pôle emploi pour essayer de trouver un travail.
00:23:00 On n'a qu'à essayer de faire travailler les gens qui sont inscrits sur le Pôle emploi.
00:23:03 Et si ces personnes sont employées dans les métiers dits de tension, ces personnes, une fois installées en France,
00:23:08 elles vont assurer une descendance, n'est-ce pas ?
00:23:10 Et elles ne sont pas la queue de passage.
00:23:12 Qu'allons-nous vivre par la suite avec leurs enfants, leur deuxième, troisième, quatrième génération ?
00:23:16 Qu'a dit Le Figaro concernant les émeutes ?
00:23:19 Il s'agit de la deuxième et troisième génération qui a mis la France à feu au mois de juin.
00:23:23 Donc il faut se poser aussi la question de l'assimilation culturelle comme projet qui est lié à l'immigration.
00:23:28 C'est une évidence, sinon on ne va jamais s'en sortir.
00:23:30 Mais cette évidence a été refusée.
00:23:32 Pierre Brochand le disait dans un article du Figaro, l'immigration est un enjeu majeur de la vie publique française.
00:23:38 Il y a des années que certains alertent.
00:23:40 Des années. Sauf que par idéologie, par peur aussi, parce qu'ils n'ont pas envie, on a mis ça sous le tapis.
00:23:48 On a considéré que vos mots sont des mots d'une responsable d'extrême droite.
00:23:53 Voilà ce qu'on disait.
00:23:54 Marc, en un mot, parce qu'il y a la publicité.
00:23:56 Oui, je crois que tout le problème c'est que tout ça baigne dans l'idéologie
00:24:00 et que dans la case réalité et anticipation, il n'y a absolument plus rien.
00:24:05 On a un système aujourd'hui, l'OFPRA, qui reçoit les réfugiés, qui n'a pas été revu depuis 50 ans.
00:24:10 Deux chiffres, 540 000 demandeurs d'asile en France.
00:24:13 L'OFPRA, 1000 personnes, 300 enquêteurs.
00:24:15 Dans la manière qu'ils ne font rien.
00:24:17 Tous les centres de rétention administratif, 1200 places, ils ne peuvent pas les garder plus de 90 jours.
00:24:23 On a un système aujourd'hui qui est complètement à bout de souffle.
00:24:26 Donc quand le président dit "c'est un sujet qui est européen", non.
00:24:29 Il y a aussi un sujet français.
00:24:31 Mais c'est un sujet pris au fondément sur le français, vous avez entièrement raison.
00:24:34 Ils décident de venir en France quand ils veulent venir en France.
00:24:36 Pourquoi ils veulent venir en France ? Pourquoi ils veulent venir en France ?
00:24:39 Si on répond à cette question, on sait ce qu'il faut faire pour l'éviter.
00:24:41 On sera avec Eric Tegner, qui est déjà avec nous, qui est directeur de la réélection de Livre Noir,
00:24:46 et qui est à Lampedusa depuis maintenant 48 heures.
00:24:49 Merci d'être avec nous Eric.
00:24:50 On vous prend juste après la publicité, on revient dans un instant.
00:24:53 Vous parliez de 10 000, ce n'est pas grand chose sur une semaine.
00:24:56 Depuis le début de l'année, il y a 120 000 personnes, un peu plus de 120 000.
00:24:59 Deux fois plus que l'année.
00:25:00 Deux fois plus.
00:25:01 120 000, je vous donne juste un ordre de grandeur, c'est toujours intéressant,
00:25:04 parce que 120 000, ça ne veut tout et rien dire.
00:25:06 120 000 personnes, juste en Italie.
00:25:08 Oui.
00:25:09 120 000, c'est quasiment la population de Metz, 121 000.
00:25:15 C'est plus qu'à Perpignan, c'est plus que Besançon, Orléans, Boulogne-Biancourt,
00:25:19 Mulhouse, Rouen, Caen, Nancy, Saint-Denis, Saint-Paul, Montreuil, ou encore Argenteuil.
00:25:23 Voilà ce que ça représente.
00:25:24 Et les 540 000 qui rentrent en France ?
00:25:26 Alors là, c'est Nantes je crois.
00:25:29 C'est plus que Lyon.
00:25:30 Et 10 000 qui arrivent à Lampedusa, population de 6 000,
00:25:33 c'est comme si on avait 400 000 personnes qui débarquaient en Corse, population de 340 000.
00:25:37 La publicité, on revient dans un instant.
00:25:38 On continue évidemment de parler de Lampedusa avec le témoignage d'Eric Tegener,
00:25:42 qui est sur le terrain depuis 48 heures.
00:25:44 A tout de suite.
00:25:45 Le point sur l'information, c'est avec Marine Sabourin.
00:25:51 Rebonjour Marine.
00:25:52 Bonjour Eliott, bonjour à tous.
00:25:54 À la une de l'actualité, l'ambassadeur français au Niger,
00:25:56 pris en otage par des militaires au pouvoir,
00:25:59 ce sont les mots très forts d'Emmanuel Macron.
00:26:01 Sur la situation du diplomate,
00:26:02 Sylvain était toujours en poste avec le personnel de l'ambassade.
00:26:05 Les militaires pouchistes au pouvoir au Niger
00:26:07 avaient ordonné fin à son expulsion,
00:26:09 mais la France continue de s'opposer à ce départ.
00:26:11 La menace terroriste toujours présente dans le dernier numéro de son magazine,
00:26:16 Al Qaïda menace de frapper un ministère à Paris
00:26:19 et de détruire une ambassade suédoise.
00:26:20 C'est une information de nos confrères du Figaro.
00:26:22 Les pages sont notamment illustrées par une image d'un homme cagoulé
00:26:25 et armé d'un fusil posant devant des policiers français en pleurs.
00:26:29 Et puis c'est aujourd'hui que débute la 40e édition des Journées européennes du patrimoine,
00:26:33 l'occasion pour de nombreux Français de pousser les portes de lieux historiques,
00:26:36 parfois insolites, souvent inaccessibles le reste de l'année.
00:26:39 C'est le cas du Palais de l'Elysée,
00:26:40 où toutes les inscriptions ont été réservées en quelques heures à peine.
00:26:43 Cette année, les Journées européennes du patrimoine mènent à l'honneur
00:26:46 le patrimoine vivant et le patrimoine sportif.
00:26:49 Merci Marine, Sabrina Medjéber, Georges Fenech, Nathan Devers,
00:26:53 Marc Varno, Michel Auboin sont avec nous pour la suite de l'heure des pros.
00:26:58 On poursuit notre discussion autour de la situation absolument chaotique
00:27:02 sur l'île de Lampedusa.
00:27:04 Depuis le début de la semaine, vous avez 11 000 migrants illégaux
00:27:07 qui ont investi les côtes italiennes.
00:27:10 Et sur ces 11 000, majoritairement, très majoritairement,
00:27:14 ils sont arrivés à Lampedusa.
00:27:16 Eric Tegner, vous êtes en direct depuis l'île de Lampedusa.
00:27:19 Merci d'être avec nous.
00:27:20 Vous êtes directeur de la rédaction de Livre noir.
00:27:23 Et depuis 48 heures, vous produisez notamment sur les réseaux sociaux
00:27:27 de nombreuses vidéos qui témoignent de cette situation,
00:27:30 je le disais, absolument critique.
00:27:32 Vous avez vécu quoi sur le terrain ?
00:27:33 Et peut-être que vous pouvez nous expliquer où vous êtes très précisément.
00:27:36 Alors là, je suis exactement à l'entrée du hotspot de Lampedusa,
00:27:40 hotspot aujourd'hui qui est complètement saturé.
00:27:43 Vous voyez en ce moment, il y a de nouveaux migrants
00:27:45 qui sont en train de rentrer.
00:27:46 Pourquoi ? Parce que la crise, elle est en train de s'aggraver cette nuit.
00:27:49 Il y a près d'une centaine, voire 200 migrants qui sont arrivés.
00:27:52 J'ai pu les interroger juste avant que vous m'interviewez.
00:27:55 Ce sont essentiellement des Camerounais.
00:27:57 Ce qui m'inquiète aussi, c'est que cette fois-ci,
00:27:59 aujourd'hui, on voit beaucoup de femmes et beaucoup d'enfants,
00:28:01 comme si du côté de la Tunisie,
00:28:03 ils commençaient à envoyer des femmes et des enfants par bateau.
00:28:07 Moi, ce que j'ai observé depuis le début ici,
00:28:09 c'est que la très grande majorité de ceux que j'ai interviewés,
00:28:12 beaucoup de francophones qui viennent de Guinée,
00:28:14 qui viennent du Cameroun, qui viennent du Mali,
00:28:16 qui viennent également de Côte d'Ivoire,
00:28:18 disent venir ici pour des raisons économiques.
00:28:20 C'est assez clair.
00:28:21 Ils vont m'expliquer qu'il y a des aides sociales en France,
00:28:24 qu'on en parle beaucoup au Burkina Faso,
00:28:26 donc ils sont au courant de cela.
00:28:27 Ils vont m'expliquer qu'il y a un problème de chômage en Guinée.
00:28:30 Lorsque je les interroge en leur disant,
00:28:32 mais vous savez, il y a aussi un problème de chômage en Europe et en France,
00:28:35 ils me répondent, oui, mais il y a un accès au travail beaucoup plus facile.
00:28:38 Même sans papier, je sais que je peux travailler.
00:28:40 Peut-être que derrière, je pourrais avoir des papiers.
00:28:42 Pour eux, clairement, c'est un eldorado.
00:28:44 Ils cherchent à venir, évidemment, en France
00:28:46 parce que beaucoup sont tout simplement francophones.
00:28:49 Et il n'y a finalement aucun, moi j'en ai vu aucun,
00:28:51 de personnes qui est en train de fuir la guerre.
00:28:53 Il m'est arrivé d'ailleurs à ce sujet hier un épisode assez étonnant
00:28:56 au niveau de l'embarquement des migrants dans les bateaux
00:28:59 qui les amènent vers l'Italie et vers l'Europe.
00:29:01 Il y a une personne qui vient de l'European for Asylum,
00:29:05 c'est-à-dire payée par l'Union européenne,
00:29:07 qui est chargée de l'asile,
00:29:08 qui est venue voir en me disant que je n'avais pas le droit
00:29:10 de filmer ce visage des migrants.
00:29:11 Pourquoi ? Selon elle, parce que lorsqu'ils vont déposer une demande de droit d'asile,
00:29:15 lorsqu'ils vont expliquer qu'ils quittent un pays en guerre,
00:29:17 l'ambassade pourra sortir ses vidéos en disant
00:29:19 "mais attendez monsieur, vous avez répondu aux questions d'un journaliste
00:29:22 en lui disant que vous veniez ici pour des raisons économiques,
00:29:25 donc on va refuser cette demande de droit d'asile".
00:29:27 Donc c'est important, je pense, de souligner cet aspect
00:29:30 que c'est une immigration essentiellement économique qui vient ici
00:29:34 avec des personnes qui pensent énormément de bien de la France et de l'Europe,
00:29:38 d'ailleurs souvent parce qu'ils quittent la Tunisie
00:29:40 ou ils disent être persécutés par les Tunisiens.
00:29:42 Vous avez tout dit dans ce témoignage, mais vous restez évidemment avec nous,
00:29:46 Éric Therrien-Miller, puisqu'on va en parler.
00:29:48 Il y a ce rêve d'un El Dorado qui n'arrivera absolument pas pour ces gens.
00:29:53 Oui, on le voit bien, on est au bout de l'exercice,
00:29:58 il n'y aura pas de rêve pour eux.
00:30:01 Je ne suis pas sûr qu'ils aient vu les images du boulevard de la Chapelle,
00:30:05 des portes de la Chapelle, qu'ils voient ces camps de migrants
00:30:09 où on les accueille dans des tentes en plein hiver,
00:30:11 où vous avez des ONG, souvenez-vous, des actions coup de poing,
00:30:16 à côté du Louvre, où sous 2-3 degrés, on les installait dans des tentes.
00:30:21 Bien sûr, alors après, à titre individuel, si on les écoute un par un,
00:30:25 on se dit qu'ils saisissent des opportunités,
00:30:28 donc peut-être qu'on ferait comme eux,
00:30:31 mais nous, on a une responsabilité de gouvernants,
00:30:34 on n'a pas une responsabilité individuelle,
00:30:36 et malheureusement, pour gouverner les pays et protéger les populations,
00:30:39 parce qu'en fait, il s'agit de ça maintenant,
00:30:41 il faut de temps en temps prendre des mesures qui sont sévères, drastiques.
00:30:45 Objectivement, l'Europe, moi je ne crois pas que ce soit un problème national,
00:30:49 ni en Italie, ni en France d'ailleurs,
00:30:51 c'est quand même globalement un problème européen,
00:30:53 c'est-à-dire que dès lors qu'on a confié à la garde de nos frontières extérieures à l'Europe,
00:30:56 c'est à l'Europe de garder les frontières.
00:30:58 Et on parlait de Frontex tout à l'heure,
00:31:00 vous vous souvenez quand même peut-être que l'ancien directeur de Frontex,
00:31:03 qui était un Français, a été viré,
00:31:05 sans que le gouvernement français lève le doigt en disant,
00:31:07 c'est quand même dommage.
00:31:09 C'est pour ça que ce n'est plus un problème européen.
00:31:11 Mais Michel, au moins, c'est là où malheureusement,
00:31:13 le rêve, ce serait qu'on réponde à cette crise à l'échelle européenne.
00:31:18 Mais ce n'est même pas ça,
00:31:20 on voit bien que c'est inefficace.
00:31:22 On voit bien que l'Europe ne sait pas répondre à ces questions-là,
00:31:25 ou ne veut pas répondre à ces questions.
00:31:27 L'Europe n'a mis en place aucun élément qui permettait,
00:31:30 y compris dans les négociations avec les pays,
00:31:32 avec la Tunisie en particulier.
00:31:34 L'idéologie de Mme von der Leyen est une idéologie sans frontières.
00:31:37 Moi, je pense que c'est au-delà de ça.
00:31:39 Je pense qu'à la Commission européenne,
00:31:41 on a aujourd'hui des fonctionnaires qui sont totalement inconscients
00:31:45 de cette situation que vivent les peuples en Europe.
00:31:47 Je pense que c'est un problème plutôt d'idéologie propre
00:31:50 à l'administration de la Commission européenne.
00:31:52 Ça peut s'entendre également, et vous êtes un homme de l'administration,
00:31:55 et donc je vous fais entièrement confiance.
00:31:57 Georgia Meloni, la situation est intenable.
00:32:00 L'impression migratoire que l'Italie est en train de subir
00:32:03 depuis le début de l'année est insoutenable.
00:32:06 Elle est le fruit d'une conjoncture internationale difficile.
00:32:09 Des dizaines de millions de personnes en Afrique
00:32:11 pourraient vouloir quitter leur pays.
00:32:13 Et il est évident que l'Italie et l'Europe
00:32:15 ne peuvent pas accueillir cette masse énorme de personnes.
00:32:19 Quel regard vous portez sur la situation, Nathan Devere ?
00:32:22 D'abord, la première chose qui m'a frappé,
00:32:24 c'est que j'ai fait un peu comme tout le monde ma revue de presse,
00:32:26 j'ai lu ce qui s'écrivait dans les journaux,
00:32:28 et ils n'étaient quasiment jamais précisés d'où venaient ces gens.
00:32:31 Alors là, ça a été fait ce matin, mais c'est quand même une donnée majeure,
00:32:34 parce que si on ne pense pas ces phénomènes à leur départ, à leur origine,
00:32:37 on n'y comprend rien.
00:32:39 En l'occurrence, les pays ont été rappelés,
00:32:41 ils viennent aussi d'Egypte et aussi du Soudan.
00:32:43 Ce qui est très important, paradoxal, alors là,
00:32:45 c'est juste une hypothèse d'analyse,
00:32:47 c'est que ces gens-là sont passés par la Tunisie,
00:32:49 et on sait que depuis plusieurs mois,
00:32:51 le président tunisien sur lequel il y aurait beaucoup de choses à dire,
00:32:54 Qaïs Saïed, si vous voulez, a décidé de bloquer ces individus à la frontière.
00:32:58 À la demande de la population tunisienne.
00:33:00 Parfois en les faisant mourir de faim d'ailleurs.
00:33:03 Et alors ce qui est très paradoxal, c'est que Qaïs Saïed
00:33:05 avait reçu récemment Georgia Mélanie,
00:33:07 en lui faisant savoir qu'il était entièrement d'accord
00:33:10 avec son logiciel politique.
00:33:12 Il lui avait même dit cette phrase,
00:33:14 "Vous dites tout haut ce que tout le monde, dont moi, pense tout bas".
00:33:18 Et donc, alors il faudra s'interroger,
00:33:20 il y a eu un article dans le Figaro déjà ce matin,
00:33:22 on doit lui reprocher cela, c'est-à-dire d'être en accord
00:33:24 avec Georgia Mélanie sur les questions des flux migratoires,
00:33:26 où vous avez des gens, des passeurs,
00:33:28 qui font leur beurre, pardonnez-moi cette expression,
00:33:30 sur la misère humaine, en gagnant de l'argent,
00:33:33 en disant "Allez, vous allez prendre le bateau,
00:33:35 il y a une chance sur deux que vous mourrez".
00:33:37 "Vous allez me donner tant de milliers d'euros,
00:33:39 et vous allez intégrer, vous allez voir, ça va être les Dorado".
00:33:41 Sachant que Qaïs Saïed a reçu une aide de l'Union européenne.
00:33:44 Quelqu'un sur lequel il y aurait beaucoup de choses à dire.
00:33:46 Il faudrait s'interroger sur son rôle.
00:33:48 Il y a eu un article dans le Figaro ce matin, ou hier,
00:33:52 avec cette hypothèse que peut-être, comme Erdogan l'avait fait
00:33:54 il y a quelques années, qu'il utilisait cela
00:33:56 comme moyen de pression, notamment pour peser face à l'Europe.
00:34:01 Alors, face à cela, à mon avis, il y a une question qui est majeure,
00:34:04 c'est que ces gens-là fuient une situation de misère,
00:34:07 et qu'une des dimensions centrales qui va être pour les prochaines décennies,
00:34:11 parce que c'est un phénomène complexe qui va s'accentuer,
00:34:14 ça va être de faire en sorte d'aider au co-développement
00:34:17 des pays de départ, pour faire en sorte qu'il ait moins...
00:34:20 Nicolas Sarkozy lui-même l'a rappelé il y a quelques jours,
00:34:22 d'ailleurs il y a des semaines, je pense que c'est quelque chose de central.
00:34:25 Si vous prenez, regardez, la situation aux Etats-Unis.
00:34:27 Non mais concrètement, concrètement Nathan, qu'est-ce qu'on fait ?
00:34:31 Il y a 11 000 personnes qui sont arrivées illégalement.
00:34:33 Vous en avez 7 à 10 000 qui sont sur l'île de Lampedusa.
00:34:37 Jordan Bardella, par exemple, il dit hier,
00:34:39 on n'accueille pas un migrant illégal de cette opération,
00:34:43 dans cette séquence-là.
00:34:45 Parce que si vous faites comme pour l'Ocean Viking,
00:34:47 vous les accueillez, et bien après c'est la porte ouverte à tout le monde.
00:34:50 C'est-à-dire que les migrants d'aujourd'hui
00:34:53 vont inciter les migrants de demain à venir.
00:34:56 Moi je pense que concrètement...
00:34:57 Donc on fait comment ?
00:34:58 D'abord on voit exactement qui sont les demandeurs d'asile,
00:35:00 ça c'est quelque chose de central, il faut faire cette distinction-là.
00:35:03 Deuxièmement, je pense que, et le Président avait raison de le rappeler,
00:35:06 qu'on ne peut pas laisser l'Italie seule,
00:35:08 quels que soient les désaccords politiques qu'il peut y avoir
00:35:10 entre pays européens avec l'Italie,
00:35:12 on ne peut pas laisser l'Italie gérer seule
00:35:15 cet afflux très très important de migrants,
00:35:17 parce que de toutes les manières,
00:35:18 ça c'est une situation d'hypocrisie européenne totale.
00:35:21 Les 11 000, les 7 à 11 000, on les accueille,
00:35:24 ou on leur dit "vous rentrez chez vous".
00:35:27 Les pays européens ont signé des engagements
00:35:30 de répartition de l'accueil,
00:35:32 je pense qu'ils devraient s'y tenir à cette répartition.
00:35:34 Vous me faites la transition,
00:35:35 Philippe de Villiers en parlait également hier.
00:35:37 Parce que les gens ne savent pas.
00:35:39 Quoi le plan de Bruxelles ?
00:35:41 Je ne sais pas si vous êtes au courant.
00:35:43 Le plan de Bruxelles qui a été voté récemment
00:35:45 par les chefs d'État,
00:35:47 et qui a mécontenté les Polonais et les Hongrois,
00:35:50 c'est l'idée suivante,
00:35:53 on répartit les migrants,
00:35:55 demandeurs d'asile,
00:35:57 on les relocalise,
00:35:59 l'expression est précise,
00:36:01 dans tous les pays,
00:36:03 sans demander leur avis,
00:36:05 il y a des quotas,
00:36:07 et si jamais un pays refuse,
00:36:09 il doit payer 20 000 euros par migrant.
00:36:13 Et la Pologne et la Hongrie ont dit,
00:36:15 on refuse.
00:36:17 Et la France a dit oui à tout cela.
00:36:19 Et c'est pour ça qu'on marche en ordre dispersé.
00:36:21 C'est-à-dire que Bruxelles aujourd'hui met la pression
00:36:23 sur des États qui disent,
00:36:25 "Attendez, nous on ne veut pas de ça,
00:36:27 vous faites ce que vous voulez, mais nous on ne veut pas de ça,
00:36:29 on ne veut pas de cette situation."
00:36:31 Donc vous vous dites, on les répartit,
00:36:33 les 11 000 on les répartit,
00:36:35 mais 11 000 cette semaine,
00:36:37 ça sera peut-être deux, trois fois plus.
00:36:39 Vous avez dit la même chose, Nathan.
00:36:41 Donc vous faites quoi ? Vous créez un appel d'air.
00:36:43 Prenez un verre.
00:36:45 – Dans le cas de la France et l'Allemagne,
00:36:47 ces deux pays par exemple se sont engagés
00:36:49 à accueillir les migrants et à participer à cette répartition,
00:36:51 et par exemple l'Allemagne a décidé de ne pas le faire
00:36:53 contre ses propres engagements.
00:36:55 – Mais parce que je vous le disais,
00:36:57 c'est une population qui est en train de changer,
00:36:59 ils se rendent compte de la situation en Allemagne.
00:37:01 Ils se rendent compte de ce qu'ils sont en train de vivre.
00:37:03 – Si je peux juste prendre l'exemple…
00:37:05 – C'est un exemple qui à mon avis est très intéressant.
00:37:07 Si vous prenez les États-Unis, c'est un pays qui,
00:37:09 même sous Barack Obama, refuse les flux migratoires.
00:37:11 Barack Obama avait renvoyé énormément de migrants
00:37:13 de l'autre côté de la frontière,
00:37:15 Donald Trump, inutile de faire un dessin, ça ne sert à rien.
00:37:17 Ça veut dire qu'à partir du moment où vous avez des inégalités
00:37:19 nord-sud qui sont majeures et où vous avez une frontière,
00:37:21 évidemment que les individus…
00:37:23 – L'Australie, prenez l'exemple de l'Australie.
00:37:25 – L'Australie géographiquement déjà c'est pas la même chose.
00:37:27 – Non, non, non, c'est pas le problème de la géographie.
00:37:29 L'Australie, ils ont fait des campagnes de publicité
00:37:31 "Vous ne venez pas chez nous, parce qu'on ne peut pas
00:37:33 vous accueillir dignement, vous ne venez pas."
00:37:35 Et ils ont réduit les flux migratoires.
00:37:37 – Géographiquement c'est très différent, les États-Unis…
00:37:39 – Les États-Unis… – Les États-Unis, aujourd'hui,
00:37:41 il n'est plus très important. – Je crois qu'il faut réfléchir
00:37:43 à l'attractivité. Moi je ne crois pas du tout
00:37:45 à la notion européenne, parce que de toute façon
00:37:47 la répartition, tout ça c'est de la politique politicienne.
00:37:49 Chaque migrant qui ira en Allemagne,
00:37:51 il lui suffira de traverser la frontière,
00:37:53 on ne lui remettra même pas ses papiers,
00:37:55 il reviendra en France comme il veut.
00:37:57 C'est un piège. Je crois que la réalité c'est l'attractivité.
00:37:59 On parlait des États-Unis, c'est un très bon exemple.
00:38:01 Aux États-Unis, une des armes qu'ils ont utilisées,
00:38:03 c'est qu'ils ont baissé l'attractivité.
00:38:05 Et nous en France, on a fait à peu près l'inverse.
00:38:07 C'est-à-dire que nous on a créé l'aide…
00:38:09 – Médicale d'État, la MAME.
00:38:11 – On a créé la DSUV, donc l'aide chirurgicale vitale,
00:38:15 on a créé plein d'outils qui sont quand même des aimants.
00:38:18 Or, si on veut réellement que notre pays soit moins attractif
00:38:21 pour les migrants illégaux, il faut leur faire comprendre
00:38:25 que en venant en France, ça ne va pas être le paradis,
00:38:27 ce n'est pas Disneyland.
00:38:28 Mais lorsqu'on voit les interviews sur l'île de Lampedusa depuis 48 heures,
00:38:31 qu'est-ce que disent ces migrants ?
00:38:33 – Je me disais à France, bien sûr.
00:38:35 – Ils disent quoi ? "Je viens en France parce que là je sais que je vais aider,
00:38:37 je sais que je pourrais faire venir ma famille,
00:38:39 que je peux devenir légal au bout d'un certain nombre d'années."
00:38:42 Je peux devenir légal au bout d'un certain nombre d'années.
00:38:45 Ça c'est le piège absolu, c'est la ciguë, ça.
00:38:47 Le fait de régulariser les illégaux, c'est un aimant incroyable.
00:38:53 La première chose à faire, c'est de ne plus jamais régulariser les illégaux.
00:38:56 – Je crois que le vrai sujet a été soulevé par Nathan il y a un instant,
00:39:01 c'est le problème du développement de l'Afrique.
00:39:03 Ces Africains, ils ne sont pas forcément très heureux
00:39:05 de quitter leurs racines, leur pays, leur culture.
00:39:08 Or, le continent africain est le continent le plus riche sur la planète
00:39:13 en ressources minières, pétrole, gaz, cobalt, manganèse, uranium.
00:39:20 Où va cette richesse ?
00:39:22 – Le problème de l'Afrique, c'est leurs dirigeants, leur gouvernement.
00:39:26 Tant que vous n'aurez pas de véritable démocratie,
00:39:28 tant que vous aurez une corruption en Afrique,
00:39:31 vous aurez des Africains qui crèvent la misère et qui veulent quitter leur pays.
00:39:35 – Est-ce qu'Eric Tegnerey…
00:39:36 – Ce n'est pas important ce que je vous dis.
00:39:38 – Si, c'est très important.
00:39:39 – Je pense que c'est vraiment la question essentielle.
00:39:41 – Mais oui, mais c'est une question qui prend des années, des dizaines d'années.
00:39:45 – Éliott, je finis ma phrase.
00:39:46 Je ne parlerai même pas de co-développement, je parlerai de développement.
00:39:49 – Développement, mais vous avez raison.
00:39:50 – Il faut que les Africains se prennent en main.
00:39:52 Ils ont tout.
00:39:53 – Non mais par co-développement, c'est parce qu'il y a eu une empreinte…
00:39:56 – Une population qui est très jeune.
00:39:57 – Non mais dans l'histoire, il y a eu une empreinte occidentale en Afrique
00:40:01 qui fait qu'aujourd'hui l'Afrique se développe difficilement
00:40:05 et qu'il est du devoir aussi peut-être de l'Occident de venir en aide
00:40:10 et en soutien de l'Afrique.
00:40:11 – Ça c'est déjà un raisonnement, je dirais, post-colonial.
00:40:14 Laissons les Africains, laissons l'Afrique aux Africains.
00:40:16 – Mais bien sûr.
00:40:17 – Laissons-les.
00:40:18 – Mais non, c'est pas une réflexion post-coloniale.
00:40:20 – Regardez, ils sont en train de nous mettre dehors, du Niger, partout.
00:40:24 Vous avez une jeunesse qui veut réussir en Afrique.
00:40:27 – Bien sûr, mais quand vous avez des pays qui sont en difficulté,
00:40:30 venez en aide à ces pays, peut-être économiquement, pour qu'ils se développent.
00:40:33 – Mais qu'il y ait de la coopération, bien sûr.
00:40:34 – Il n'y a rien de colonial là-dedans, bien au contraire.
00:40:36 C'est tout l'inverse, Georges.
00:40:38 En revanche, pardonnez-moi, vous ne répondez pas sur l'instanté.
00:40:42 À court terme, qu'est-ce qu'on fait ?
00:40:44 Et vous ne répondez pas à cette question.
00:40:45 Est-ce que les 11 000, on leur dit "vous rentrez chez vous" ?
00:40:48 Et vous n'avez pas votre place en Europe, parce que l'on ne peut plus accueillir.
00:40:51 En France, on n'a plus de place. En Allemagne, on n'a plus de place.
00:40:54 En Italie, on n'a plus de place.
00:40:56 Donc à court terme, qu'est-ce qu'on fait ?
00:40:57 – La vraie question.
00:40:58 – Oui, je pense qu'on peut répondre d'un point de vue technique.
00:41:01 Mais pardon, d'abord, il faudrait que les gouvernements remontent à Bruxelles
00:41:04 et renégocient ces accords qui ont été négociés.
00:41:06 Parce que je pense qu'ils n'ont pas bien compris ce qui était en train de se passer.
00:41:09 Il faut qu'on ait une nouvelle base d'accords.
00:41:12 Je ne pense pas qu'on va faire tomber l'Eichmann-Schengen.
00:41:15 Il faut qu'on ait une nouvelle base d'accords.
00:41:17 Et en fait, on n'a pas tellement d'autres possibilités que de construire,
00:41:19 sur tous nos territoires, des camps d'accueil, des "hot spots",
00:41:22 des camps d'accueil, y compris en France,
00:41:25 dans lesquels les gens sont, pardon de dire,
00:41:28 enfermés, hébergés, le temps qu'on règle leur situation administrative.
00:41:34 La plupart ne sont pas des demandeurs d'asile,
00:41:36 parce qu'ils vont tous être déboutés, c'est évident.
00:41:39 Si c'était des demandeurs d'asile, ils auraient pris une filière demandeurs d'asile.
00:41:42 Mais ils resteront.
00:41:43 La plupart ne sont pas non plus pauvres, parce que ça c'est une vue de l'esprit.
00:41:47 Quand vous les interrogez, ils ont payé 10 000 euros pour venir.
00:41:50 Donc ce n'est pas les plus pauvres des pauvres.
00:41:52 Moi, je suis bien le Burkina Faso,
00:41:54 parce que je suis président d'une association de Burkina Faso.
00:41:56 Ce n'est pas les plus pauvres qui viennent.
00:41:58 D'ailleurs, le Burkina Faso ne vient pas en France.
00:42:00 Ce sont des gens de la classe moyenne qui arrivent.
00:42:02 Ce sont des jeunes de la classe moyenne, payés par les familles.
00:42:04 Donc ce n'est pas du tout ça.
00:42:06 Il ne faut pas se tromper.
00:42:07 Je pense qu'il faut effectivement avoir des hot spots
00:42:09 dans lesquels on met les gens le temps qu'on traite leur situation administrative.
00:42:12 Et ensuite, s'ils n'ont pas le droit de rester en Europe,
00:42:16 on met en place ces procédures de reconduite à la frontière.
00:42:20 Les hot spots.
00:42:21 Qui prendront du temps, mais qu'on arrivera à faire.
00:42:23 Merci, parce que là, vous ouvrez la porte à quelque chose que j'aimerais préciser.
00:42:28 On parle toujours des hot spots.
00:42:30 En France, ça s'appelle un CR1, un centre de rédention administrative.
00:42:32 Oui, tout à fait.
00:42:33 Disons que c'est la structure qui existe.
00:42:35 On dit oui, on va les mettre en CR1.
00:42:37 CR1 en France, c'est combien de places ?
00:42:39 Deux mille.
00:42:40 Alors on dit, vous comprenez, ça a accueilli 50 000 migrants l'année dernière.
00:42:42 On oublie juste de vous préciser que la loi vous oblige, préfet justement,
00:42:46 à garder les gens maximum 90 jours en CR1.
00:42:49 Donc on les met dans un CR1, un centre de rédention administrative.
00:42:52 Au bout de 90 jours, on les libère, ils sont dans la nature.
00:42:55 Et puis on en accueille d'autres.
00:42:56 Voilà, c'est ça la France aujourd'hui.
00:42:58 Oui, mais il faut juste préciser que la France, avec ses 90 jours,
00:43:01 elle est en défaut par rapport à l'Europe,
00:43:03 parce que l'Europe lui a demandé deux années.
00:43:04 Exactement.
00:43:05 Et comme on n'a pas la place, monsieur le préfet,
00:43:07 eh bien voilà, on va en créer la France.
00:43:09 C'est peut-être la même chose, ces hot spots et les CR1,
00:43:12 parce que ce n'est pas les mêmes conditions d'hébergement.
00:43:14 On pourrait faire des...
00:43:16 Au lieu de dépenser de l'argent à mettre des gens dans des hébergements d'urgence,
00:43:21 on pourrait tout à fait créer...
00:43:22 Alors je sais bien que ce n'est pas beau,
00:43:23 ça ne va pas être beau dans le paysage de voir des tentes,
00:43:25 des baraquements quelque part,
00:43:27 et des milliers de gens à l'intérieur.
00:43:29 Mais je ne vois vraiment pas comment on peut faire autrement.
00:43:31 Eric Tegner est toujours avec nous.
00:43:32 Eric Tegner, vous êtes directeur de la rédaction de Livre Noir
00:43:35 et vous êtes sur le terrain depuis maintenant 48 heures.
00:43:38 J'avais une question, parce que vous avez dit la situation s'empire,
00:43:41 et là ce sont des femmes et des enfants qui arrivent depuis cette nuit,
00:43:45 parce que tout au long de la semaine, majoritairement,
00:43:47 les arrivées, c'est 7 à 10 000 personnes qui sont arrivées,
00:43:51 c'était majoritairement, très majoritairement des hommes, c'est ça ?
00:43:54 Oui, tout à fait.
00:43:55 C'est ce qui m'a vraiment surpris ce matin,
00:43:57 c'est que hier, il y avait majoritairement des hommes, bien sûr.
00:44:01 Il y avait quelques femmes et quelques enfants.
00:44:03 Mais ce matin, j'ai vu des bus qui sont arrivés,
00:44:05 qui étaient remplis essentiellement de femmes et d'enfants,
00:44:08 et qui venaient d'une autre destination, c'est le Cameroun.
00:44:11 Mais ce qui est certain...
00:44:12 Ah, malheureusement, la connexion a coupé.
00:44:16 Nathan, tout à l'heure, quand on parlait de l'attaque misogyne
00:44:20 de cet homme du GIEC, vous avez dit
00:44:22 "les responsables politiques viennent finalement instrumentaliser la misère humaine".
00:44:27 Pourquoi vous avez dit ça ?
00:44:28 Parce que c'est un drame.
00:44:30 Il y a eu, depuis un an, moins d'un an,
00:44:32 il y a eu 2000 personnes qui sont mortes dans la Méditerranée.
00:44:34 Entièrement d'accord avec vous.
00:44:35 Mais quel rapport avec instrumentalisation ?
00:44:37 C'est pas la même chose.
00:44:38 Moi, je pense que...
00:44:39 Tout à l'heure, Georges parlait du terrain, pour justifier cela.
00:44:42 Là, je pense qu'on n'est pas dans la logique du terrain.
00:44:44 On est dans la logique de prendre quelque chose qui est de l'ordre,
00:44:47 encore une fois, d'un drame comparable au drame humanitaire, etc.,
00:44:50 pour venir imposer un thème politique
00:44:53 qui va servir, évidemment, à une campagne électorale.
00:44:55 Vous me permettez de vous répondre, pas Nathan ?
00:44:57 Bien sûr.
00:44:58 Pardonnez-moi.
00:44:59 Que ce soit, encore une fois, Maréchal, Valéry Pécresse,
00:45:01 qui était allé il y a quelques années, Nadine Morano est allée sur le terrain,
00:45:04 et j'espère que M. Glucksmann va y aller très rapidement,
00:45:07 et qu'ils iront tous sur le terrain pour se rendre compte.
00:45:09 Vous dites que c'est un drame humain.
00:45:11 Mais ce drame, ça fait des années que ça dure.
00:45:13 Bien sûr.
00:45:14 Bon, bien sûr.
00:45:15 Donc, ça fait des années qu'il y en a qui alertent.
00:45:16 Et il ne se passe rien.
00:45:17 Donc, à situation d'urgence,
00:45:19 vous essayez de proposer des mesures d'urgence,
00:45:23 et parfois qui sont assez radicales,
00:45:25 parce que depuis 10-15 ans, les Français, les Européens,
00:45:28 se font balader sur la question migratoire.
00:45:30 C'est aussi simple que ça.
00:45:32 Là, en l'occurrence, franchement,
00:45:34 évidemment qu'elle l'a fait aussi dans un contexte de campagne électorale,
00:45:38 on se souvient aussi des méthodes qui étaient celles de reconquête
00:45:40 pendant la campagne présidentielle,
00:45:42 mais je voulais juste préciser une chose qui est très importante.
00:45:44 Et après, c'est la pub.
00:45:45 Je ne vous mettrai pas l'impression que, par exemple, ma position,
00:45:47 ce serait de dire, il faut être dans l'inactivité totale
00:45:49 et juste ouvrir les portes.
00:45:50 Vous avez dit, les 11 000, on les accueille.
00:45:52 C'est ça que je vous ai dit.
00:45:53 En Europe, les 11 000, on les accueille.
00:45:54 C'est votre position, mais vous avez le droit de la voir.
00:45:56 Ce n'est pas que ça.
00:45:57 Qui est partagé par très peu de Français.
00:45:58 Ma conviction profonde, c'est qu'il ne faut pas se tromper là-dessus.
00:46:01 Il n'y a pas de solution à l'instant T.
00:46:02 Moi, je le pense fondamentalement.
00:46:03 Ah, moi, je me trompe.
00:46:04 Je ne suis pas d'accord avec vous.
00:46:05 C'est ma conviction.
00:46:06 Et je ne suis pas d'accord avec vous.
00:46:07 C'est que ce phénomène est un phénomène.
00:46:09 On va continuer d'en parler juste après la publicité.
00:46:11 On va se faire gronder parce qu'on déborde.
00:46:13 Nathan, je ne suis pas d'accord avec vous.
00:46:14 Vous savez pourquoi je ne suis pas d'accord avec vous ?
00:46:16 Parce que pour le Covid, du jour au lendemain, on vous a enfermé.
00:46:18 Les frontières, il n'y en avait plus.
00:46:19 Du jour au lendemain.
00:46:20 Du jour au lendemain, il n'y avait plus de frontières.
00:46:22 En 30 jours.
00:46:23 Donc, écoutez, il y a des solutions à tout.
00:46:26 Et la pub surtout.
00:46:28 Il est 10h sur CNews.
00:46:32 On poursuit l'heure des pro-week-end.
00:46:34 Marine Sabourin, point sur l'information.
00:46:36 À la une de l'actualité, cela fait un an, jour pour jour,
00:46:39 que Massa Amini est morte.
00:46:40 Cette jeune Kurde iranienne est décédée après son arrestation
00:46:42 par la police des mœurs pour non-respect des strictes obligations
00:46:45 vestimentaires islamiques.
00:46:47 Hier, le Royaume-Uni a annoncé des sanctions
00:46:49 visant plusieurs responsables iraniens,
00:46:51 dont le ministre de la Culture et le maire de Téhéran.
00:46:53 Edouard Philippe, visé par une plainte notamment pour favoritisme.
00:46:56 Une de ses anciennes collaboratrices dénonce un contournement
00:46:59 des règles et des marchés publics au sein de la communauté urbaine.
00:47:02 La plainte vise également l'adjointe au maire du Havre,
00:47:04 Stéphanie de Bazelaire.
00:47:05 Les faits dénoncés remontent à juillet 2020.
00:47:08 Et puis, après un épisode orageux cette nuit,
00:47:10 la Lauserre, le Gard et l'Hérault, placés en vigilance orange,
00:47:13 pluie et inondation ce matin, s'est pu représenter
00:47:16 l'équivalent d'un mois de précipitation moyenne
00:47:18 pour ces trois départements.
00:47:20 Des rafales de vent atteignant 70 à 90 km/h
00:47:22 sont attendues de la Camargue aux Côtes-Varoises.
00:47:25 Dans l'après-midi, les orages devraient se décaler
00:47:27 vers l'est de la France, tout en perdant d'intensité
00:47:29 avant d'évacuer le pays dans la soirée.
00:47:32 Merci beaucoup Marine Sebrin pour le point sur l'information.
00:47:37 Ahmed Jébert, Georges Fenech, Nathan Devers, Marc Varnot,
00:47:40 Michel Aubouin, préfet, auteur de "Le défi d'être français"
00:47:43 sont avec nous et nous a rejoints sur le plateau.
00:47:46 Charles Prats, magistrat, merci d'être avec nous.
00:47:48 Monsieur Prats, je voulais que vous soyez sur ce plateau
00:47:51 puisque dans quelques heures, le syndicat de la magistrature
00:47:54 va participer lors des fêtes de l'humanité
00:47:56 à une table ronde sur les violences policières.
00:47:59 Le magistrat que vous êtes doit se dire
00:48:02 "mais que se passe-t-il dans mon pays ?"
00:48:04 Le magistrat que je suis, en disponibilité, n'est pas surpris
00:48:08 comme je pense que mon collègue Georges Fenech n'est pas surpris non plus.
00:48:11 Non, et d'ailleurs Georges Fenech en parle
00:48:13 dans "L'ensauvagement de la France,
00:48:16 la responsabilité des juges et des politiques".
00:48:18 On en parlera évidemment dans quelques instants.
00:48:20 Mais je voulais quand même vous faire réagir.
00:48:22 Une chose, puisqu'on parlait juste avant la publicité de Lampedusa,
00:48:26 Éric Tegner m'a envoyé un message pour m'expliquer
00:48:28 que le camp a été à moitié vidé depuis hier
00:48:32 et re-rempli par d'autres.
00:48:34 Ce qui voudrait dire que plus de 2000 personnes
00:48:36 ont déjà été envoyées en Europe.
00:48:38 Donc en fait, votre thèse et votre volonté, vos souhaits,
00:48:41 Nathan, sont respectés par les autorités.
00:48:43 C'est-à-dire qu'on va répartir ces migrants en Europe.
00:48:47 Mais on a d'autres sujets ce matin
00:48:49 et je voulais vous faire réagir à la déclaration de Stéphane Bern.
00:48:52 Vous savez que c'est le 40e anniversaire des Journées du patrimoine
00:48:56 et que Stéphane Bern est un porte-parole,
00:48:58 c'est l'un des protecteurs de notre patrimoine.
00:49:01 Notre patrimoine, c'est notre culture, notre art de vie, notre histoire.
00:49:04 C'est tellement important.
00:49:05 Vous en parlez d'ailleurs dans votre livre, Michel Auboin,
00:49:08 l'importance des églises dans les villages.
00:49:10 C'est-à-dire que la première chose qu'on voit,
00:49:12 c'est l'église lorsqu'on arrive dans un village.
00:49:14 Et c'est vrai que notre patrimoine s'effondre au gré des années
00:49:18 parce que l'État n'intervient pas ou peu.
00:49:20 Et il a eu quelques mots assez durs, Stéphane Bern,
00:49:24 à l'égard de la Première ministre.
00:49:26 Aujourd'hui, je ne peux pas dire que la Première ministre
00:49:27 soit une passionnée du patrimoine.
00:49:29 Ça se saurait.
00:49:30 Elle a l'air davantage attirée par les éoliennes
00:49:32 et par tout ce qui vient de l'Allemagne et de la Chine.
00:49:34 C'est quelqu'un avec qui, je sais, je ne pourrai jamais m'entendre.
00:49:38 Oui, parfois, j'ai douté de la politique du en même temps.
00:49:40 Et en même temps, on me demande d'un côté de sauver le patrimoine
00:49:43 et je le fais de tout mon cœur.
00:49:44 De l'autre, on le détruit et on ne peut pas me demander d'y souscrire.
00:49:48 J'ai eu des doutes parce qu'il y a eu en permanence
00:49:51 de nouvelles réglementations qui étouffent les propriétaires des monuments
00:49:54 et parce que l'État a de moins en moins d'argent pour leur venir en aide.
00:49:58 Michel Auboin, est-ce que vous partagez ce constat de M. Bern ?
00:50:01 Oui, complètement.
00:50:02 Je pense qu'on a, on parlait d'idéologie tout à l'heure,
00:50:05 mais on a quand même une idéologie anti-histoire,
00:50:07 anti-histoire, anti-patrimoine en France.
00:50:09 Des gens qui pensent que la rupture doit être totale
00:50:11 et qu'il faut s'affranchir du passé d'une certaine façon
00:50:14 pour construire une société nouvelle.
00:50:16 C'est complètement fou si on comprend ce qu'est une société
00:50:20 et la nôtre en particulier avec cette vieille histoire.
00:50:23 Et on le voit, Stéphane a raison de le dire,
00:50:27 on le voit au quotidien, c'est-à-dire les subventions
00:50:30 pour les monuments historiques sont devenues petites choses
00:50:33 à côté du financement d'autres grands pans de la culture
00:50:36 extrêmement importants comme le théâtre de rue, etc.
00:50:39 Et par ailleurs, le ministère de l'équipement,
00:50:42 parce qu'il faut citer les gens, continue d'émettre des réglementations
00:50:47 de plus en plus contraignantes pour tous les propriétaires,
00:50:49 y compris les propriétaires de monuments historiques
00:50:51 qui par ailleurs n'ont plus d'avantage fiscaux non plus.
00:50:54 Donc on est en train de détricoter le patrimoine qui était nôtre.
00:50:58 Et le plan qui a été présenté hier, Michel Auboyn,
00:51:00 par le président de la République sur la rénovation des églises ?
00:51:03 Oui, ça c'est très bien d'ailleurs.
00:51:05 Mais c'est trop tard ?
00:51:06 C'est pas trop tard, mais on a quand même beaucoup de communes en France
00:51:09 qui sont totalement démunies avec des églises qui sont difficiles à entretenir.
00:51:14 Je vois beaucoup de communes rurales qui sont incapables
00:51:16 de trouver les 2 millions d'euros qui sont nécessaires pour refaire une toiture.
00:51:20 Et c'est la séquence qu'on a vu cet été.
00:51:22 On a vu des boules sur des toits d'églises du XIIIe siècle.
00:51:26 C'est ce qu'on voit aujourd'hui.
00:51:28 Donc c'est assez normal de débloquer un peu d'argent.
00:51:30 Mais au-delà, on a une vraie réflexion à porter sur notre patrimoine, notre histoire.
00:51:34 J'aime beaucoup cette phrase.
00:51:36 Elle a l'air davantage attirée par les éoliennes
00:51:38 et par tout ce qui vient d'Allemagne et de Chine.
00:51:40 Stéphane Bern qui met un tac à la Première ministre.
00:51:43 Est-ce que vous êtes d'accord avec Stéphane Bern ?
00:51:45 Sabrina, et ensuite on avance.
00:51:47 Concernant l'attaque vis-à-vis de la Première ministre, non.
00:51:51 En revanche, sur la défense du patrimoine français, évidemment,
00:51:55 comme le rappelait le Préfet, Monsieur le Préfet, pardon,
00:51:57 les églises sont des figures tutélaires de notre patrimoine.
00:52:00 Et il s'agit évidemment, et c'est un devoir même, de les restaurer.
00:52:04 Parce que c'est au-delà même de la restauration de nos églises,
00:52:08 c'est une question également de transmission de notre patrimoine.
00:52:11 Et c'est le philosophe Emmanuel Lévinas qui l'écrivait très bien
00:52:14 et qui disait qu'on est attaché à la France par sa culture et ses valeurs,
00:52:18 mais également par ses racines.
00:52:19 Et je pense que c'est un attachement patriotique qui est fondamentalement
00:52:23 à transmettre à travers, notamment, justement, notre patrimoine.
00:52:27 Avançons dans l'actualité ce matin, parce qu'il nous reste moins d'un quart d'heure.
00:52:31 Suite à l'interdiction de la baïa à l'école, deux jeunes filles,
00:52:33 c'est Europe 1 qui a dévoilé cette information hier, ont été arrêtées ce mardi
00:52:38 pour avoir envoyé des messages menaçants à la CPE d'un collège.
00:52:42 Elles ont été présentées à la justice hier.
00:52:46 Gérald Darmanin a réagi sur les réseaux sociaux.
00:52:48 Merci aux policiers pour cette affaire qui démontre notre engagement
00:52:51 à protéger la laïcité, les élèves et les enseignants,
00:52:54 et l'ensemble de notre école républicaine.
00:52:57 Et alors, ce qui est terrifiant dans ce dossier, c'est qu'elles auraient expliqué
00:53:01 avoir agi selon des instructions données dans une vidéo diffusée sur Internet,
00:53:06 incitant les personnes d'origine musulmane, jeunes d'origine de confession musulmane,
00:53:11 à harceler les personnels des établissements scolaires
00:53:14 qui manifestent leur désaccord avec le port de la baïa.
00:53:17 Georges Fenech.
00:53:19 Oui, et à cette affaire qui nous rappelle tragiquement Samuel Paty.
00:53:24 Je voudrais faire part de mon inquiétude sur les nouvelles menaces d'AQMI,
00:53:29 Al-Qaïda au Maghreb islamique, qui visent précisément la Suède et la France,
00:53:35 la France à la suite de cette affaire à Baïa.
00:53:38 Vous faites le lien, le pont entre le dossier de la baïa et la résurgence des menaces.
00:53:44 La Suède et la France pour les attentats en 2015, c'est l'histoire du voile,
00:53:47 c'est l'histoire du voile islamique.
00:53:49 Les frérisses, bien sûr, n'ont jamais accepté cette loi sur l'interdiction du voile.
00:53:54 Et là, on ravive un peu cette animosité féroce à notre égard avec l'histoire de la baïa.
00:54:00 Et d'ailleurs, la menace, elle est précise, et tous les experts vous diront
00:54:04 qu'il ne faut pas la sous-estimer.
00:54:07 Il y a aujourd'hui, dès maintenant, il y a tous les jours des attaques et des attentats
00:54:12 en Afrique, sur les territoires qu'on a désertés maintenant.
00:54:15 Et Gérald Darmanin, on sait qu'il y a un attentat déjoué tous les deux mois sur notre sol.
00:54:20 Et chez nous, on a eu un attentat tous les deux mois, mais attention.
00:54:23 Avec plus de 5000 personnes qui sont surveillées.
00:54:26 Je ne veux pas dire par là qu'on n'a pas eu raison, on a eu raison d'interdire la baïa,
00:54:30 mais il faut prendre cette menace très au sérieux.
00:54:32 Restons sur la baïa et sur le rôle des réseaux sociaux.
00:54:34 Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce que tu dis, Georges.
00:54:37 Pour une fois, on a un gouvernement qui est ferme.
00:54:41 Je viens de le dire.
00:54:42 On a quand même 15 millions d'élèves en France.
00:54:45 On a eu 300 tentatives, grosso modo.
00:54:47 Et il y en a 80, je crois, qui sont venus en baïa, qui ont refusé de la retirer,
00:54:51 qui sont rentrés chez elles.
00:54:52 Donc là, on a quand même une bonne fermeté.
00:54:54 Mais je pense qu'on oublie ou on manque les messages forts à destination des enfants,
00:55:02 qui eux vont être sous l'influence, vous l'avez bien dit, des réseaux sociaux.
00:55:05 Expliquez ce que c'est que la baïa.
00:55:07 Nous, on peut répéter en permanence, mais on ne sera pas écouté par ceux-là,
00:55:12 que la baïa, c'est un vêtement qui est saoudien, qui est iranien, qui a 2000 ans,
00:55:15 qui est évidemment religieux, que s'habiller en noir, ça a une signification particulière, etc.
00:55:20 Mais je ne vois jamais de message de l'éducation nationale
00:55:23 ou d'un quelconque organisme d'État devant les écoles qui dit,
00:55:27 voilà, si vous choisissez ça, c'est à ça que vous voulez...
00:55:30 Le Conseil d'État l'a dit.
00:55:31 Non, mais ce n'est pas fait.
00:55:33 Selon Medi-Libre, les deux jeunes filles ont été arrêtées ce mardi 12 septembre.
00:55:36 La majeure, puisqu'il y en a une qui a 18 ans,
00:55:39 la majeure a été remise en liberté, la plus jeune de 17 ans a été placée sous contrôle judiciaire.
00:55:44 Je rappelle que 298 élèves se sont présentés à la rentrée en baïa
00:55:49 et que 67 ont refusé de retirer la baïa.
00:55:54 Nathan, en un mot, Sabrina, il vous reste moins de 10 minutes, allez-y.
00:55:58 En un mot, moi j'étais contre cette circulaire, mais c'est un autre débat,
00:56:01 mais là c'est extrêmement préoccupant.
00:56:03 Si on est contre cette interdiction de la baïa dans l'école, etc.,
00:56:08 là, quand il y a des menaces sur des équipes pédagogiques,
00:56:11 sur des professeurs, sur des CPE, quand tout cela vient en plus,
00:56:14 même si ce n'est pas à la même échelle que ça se joue,
00:56:17 mais vient en plus s'ajouter à des menaces d'attentat...
00:56:20 C'est bien pour ça qu'il fallait l'interdire bien plus tôt, en fait.
00:56:23 A la limite, c'est un même débat.
00:56:25 Mais si, non, c'est lié, Nathan, pardonnez-moi.
00:56:28 C'est lié, puisque en l'interdisant, vous voyez les conséquences,
00:56:31 c'est-à-dire que vous avez des gens qui menacent des CPE,
00:56:34 des responsables d'établissements scolaires.
00:56:36 Vous avez une ingérence de pays étrangers qui expliquent que la France est islamophobe,
00:56:41 parce qu'aujourd'hui on interdit la baïa à l'école.
00:56:44 - Oui, parce qu'il y a une historicité aussi, il y a une généalogie du voilement en France.
00:56:47 - Oui, mais là où... Vraiment, je pense que là où c'est un autre débat,
00:56:51 c'est qu'il ne faut pas mettre sur le même plan deux types d'atteintes à la laïcité.
00:56:54 Les uns qui sait que des élèves viennent avec des signes religieux,
00:56:57 on peut être pour ou contre, mais en tout cas ce n'est pas dangereux physiquement.
00:57:00 C'est quand il y a des élèves qui font des menaces, qui font des insultes,
00:57:03 qui empêchent les cours d'avoir lieu.
00:57:05 Et ça c'était le cas par exemple dans la CPE en 1917.
00:57:07 - Mais d'ailleurs ce qui me rassure, c'est que vous avez dit des signes religieux.
00:57:13 Donc on peut considérer aujourd'hui que c'est culturel la baïa.
00:57:17 Et culturel en fait, c'est les deux.
00:57:19 - Je voudrais juste dire quelque chose.
00:57:20 En 89, le voilement.
00:57:21 Hernès Chénière, qui était principale du collège.
00:57:24 Les familles de ces trois jeunes femmes voilées
00:57:27 étaient prêtes à accepter les prérogatives du principal.
00:57:31 Elles ont rencontré Abdallah Ben Mansour,
00:57:33 qui était le président de l'OIF, tunisien d'origine.
00:57:36 Elles ont tourné kazakh et elles ont imposé leur voilement.
00:57:39 J'exprime ce propos pourquoi ?
00:57:42 En réverbération précisément à ce qui se passe avec la baïa.
00:57:45 Effectivement, comme le dit le Conseil d'État,
00:57:47 c'est un vêtement d'affirmation religieuse, tout comme le camis.
00:57:50 Mais ce que les personnes n'arrivent pas, ou certaines personnes n'arrivent pas à comprendre,
00:57:54 c'est que la baïa, c'est une pression identitaire et communautaire.
00:57:57 Et que derrière le port de la baïa,
00:57:59 il y a tout un écosystème de soutien, d'affrontements et d'offensives
00:58:03 qui va même jusqu'à, aujourd'hui, menacer les professeurs,
00:58:05 comme ça a été le cas lors du malheureux et du tragique assassinat de Samuel Paty,
00:58:10 où une jeune fille qui n'était même pas présente à l'école
00:58:13 avait estimé que le professeur avait tenu des propos islamophobes
00:58:17 et que par derrière tout ça, toute une cabale d'islamistes
00:58:20 ont acheminé l'assassinat de Samuel Paty, qui a été retrouvé avec un marteau dans son sac.
00:58:26 Donc la baïa, c'est une atteinte grave à la législative,
00:58:29 c'est interdit par la loi de 2000 cas,
00:58:31 c'est interdit par l'article L45-5-1 du Code de l'Éducation.
00:58:37 La jurisprudence du Conseil d'État en fait état aujourd'hui.
00:58:40 Et malheureusement, il s'avère que les deux jeunes filles qui ont menacé la professeure,
00:58:45 c'est la simple continuité de ce qui s'est passé depuis 1989.
00:58:48 Et ça continuera ainsi.
00:58:49 Et on continuera d'en parler cet après-midi sur les antennes de CNews.
00:58:52 Parlons à présent du syndicat de la magistrature, avec vous M. Prats,
00:58:56 et également vous Georges Fenech, puisque vous en parlez dans votre ouvrage.
00:58:59 Ce syndicat qui représente quand même 30% des magistrats en France.
00:59:03 Oui, ça dépend des années électorales, entre 25 et 30%.
00:59:06 Ça veut dire qu'il y en a un sur trois, c'est-à-dire que,
00:59:08 bon j'espère à personne d'aller devant les tribunaux,
00:59:10 mais il est possible qu'on lance la pièce,
00:59:13 vous avez une chance sur trois de tomber sur un membre du syndicat de la magistrature.
00:59:16 Ce syndicat qui cet après-midi va participer donc à un débat,
00:59:21 une table ronde sur les violences policières lors des fêtes de l'humanité.
00:59:25 Ils se sont expliqués, ils ont été, en tous les cas,
00:59:28 Éric Dupond-Moretti a eu des mots très forts cette semaine en disant qu'il était excédé.
00:59:32 Exceptionnel.
00:59:33 Exceptionnel ? Oui mais il y a les mots, moi j'attends les actes,
00:59:35 c'est toujours la même chose.
00:59:36 Non, il a répondu, il a dit "je suis impuissant".
00:59:38 Donc c'est pas exceptionnel.
00:59:39 Non, non, mais le garde des Sceaux, pardon, n'est pas impuissant, il a des leviers quand même.
00:59:44 Ah, donc vous trouvez que vous êtes déçu de cette déclaration de Dupond-Moretti ?
00:59:47 Je suis soulagé d'avoir entendu pour la première fois un homme de Gaulle,
00:59:51 un garde des Sceaux de gauche, dire "le syndicat de la magistrature, ça n'est pas la justice".
00:59:54 Ça c'est vraiment quelque chose de...
00:59:56 Très heureux de l'avoir enfin entendu,
00:59:58 mais par contre quand il dit "je suis impuissant", je ne suis pas d'accord.
01:00:01 Une campagne de disqualification puisse être si puissamment orchestrée,
01:00:06 relayée par autant de médias et figures politiques.
01:00:08 Voilà comment c'est présenté dans le communiqué.
01:00:10 Monsieur Prats, il nous reste quelques minutes, qu'est-ce que vous en pensez ?
01:00:13 Écoutez, j'en pense, je suis d'accord avec Georges Lefenek,
01:00:16 c'est que oui, pour une fois, on a un garde des Sceaux qui s'insurge dans les mots,
01:00:20 mais il a un levier très simple.
01:00:21 Moi-même, en tant que vice-président de l'association professionnelle des magistrats syndicats de droite,
01:00:25 le garde des Sceaux a saisi le conseil supérieur de la magistrature contre moi
01:00:28 pour me faire sanctionner pour trois tweets où je dénonçais les Black Blocs
01:00:32 et je disais qu'il fallait les stopper policièrement, judiciairement.
01:00:34 Et le CSM d'ailleurs a suivi en disant que j'avais manqué au devoir de réserve,
01:00:37 malgré mes mandats syndicaux et politiques.
01:00:39 Eh bien là, le garde des Sceaux, il a tout à fait l'outil,
01:00:42 il n'a qu'à saisir le conseil supérieur de la magistrature en disciplinaire
01:00:45 contre les membres du syndicat de la magistrature qui vont s'exprimer à la fin de l'humanité.
01:00:49 Alors je vais vous dire, je vous prends les paris, il ne le fera pas.
01:00:51 On va attendre de voir ce qui va être dit pendant cette conférence.
01:00:54 Mais moi, par exemple, ce qui m'étonne, le syndicat de la magistrature
01:00:58 qui pond depuis 2002, si je ne m'abuse, le guide du manifestant arrêté,
01:01:05 avec une explication très complète, très concrète.
01:01:08 – Il n'y a jamais eu de sanction ?
01:01:09 – Il y a un dessin en forme de cochon pour les politiciens.
01:01:11 – Oui je sais, mais il n'y a jamais eu de sanction ?
01:01:13 – Avec le poing à lever.
01:01:14 – Et ça, ils n'ont jamais été sanctionnés ?
01:01:15 – Mais ça c'est la réalité, c'est pour ça que je dis que c'est très intéressant
01:01:18 de voir ce qui va se passer dans les jours qui viennent.
01:01:20 Est-ce qu'il y aura une poursuite disciplinaire ou pas de la part du garde des Sceaux ?
01:01:23 Parce qu'on aura la démonstration que selon que vous êtes de droite ou de gauche
01:01:26 dans la magistrature, vous exprimez ou pas.
01:01:30 – L'affaire du mur des cons qui avait…
01:01:32 – C'est des violences policières quand même.
01:01:33 – C'est une démonstration de violence, la table ronde.
01:01:35 – L'affaire du mur des cons qui était gravissime,
01:01:39 qui a choqué tous les Français, où on épinglait des pères de famille,
01:01:42 de victimes de Guy Georges, ça s'est traduit comment ?
01:01:45 – Zéro poursuite disciplinaire.
01:01:47 – Zéro poursuite disciplinaire, non, avancement.
01:01:49 Il y a eu un avancement de la présidente du syndicat de la magistrature.
01:01:51 – Ça va même plus loin Georges.
01:01:52 – Elle est montée dans la hiérarchie et au tribunal,
01:01:54 elle a condamné généreusement à 500 euros de moins avec sursis.
01:01:58 – Et le conseil supérieur à la magistrature à l'époque,
01:02:01 ça on l'a découvert quand cette présidente du syndicat de la magistrature
01:02:03 avait fait un recours parce qu'on ne lui accordait pas son avancement,
01:02:07 et donc c'était dans les documents du conseil d'État,
01:02:09 le conseil supérieur de la magistrature avait envoyé un avis, une recommandation,
01:02:14 c'était insurgé contre le blocage de carrière de la présidente du syndicat de la magistrature
01:02:19 à cause de l'affaire du mur des cons,
01:02:20 et avait demandé à la chancellerie de la promouvoir.
01:02:22 – Charles Prats, est-ce que vous êtes par exemple,
01:02:24 est-ce qu'aujourd'hui vous vous dites il faut supprimer le syndicat de la magistrature ?
01:02:28 – Alors moi je ne suis pas pour la suppression des syndicats,
01:02:30 je suis un vieux syndicaliste, je n'ai même pas envie de rentrer dans la justice etc.
01:02:34 – Donc on fait quoi avec le syndicat de la magistrature ?
01:02:36 – Un syndicat ça défend les intérêts catégoriels, professionnels etc.
01:02:40 Le problème du syndicat de la magistrature, mais c'est assumé d'ailleurs depuis 1968,
01:02:44 c'est que eux sont dans une volonté de transformation sociale.
01:02:48 – Non, révolution, ce sont des révolutionnaires en robe.
01:02:52 – Et à partir du moment où ils prennent des positions outrancières,
01:02:55 notamment vis-à-vis des policiers, des gendarmes etc.
01:02:58 ça pose un problème, c'est ce que j'ai déjà dit sur votre plateau.
01:03:01 C'est dommage parce que tout le monde doit travailler en même temps,
01:03:03 les policiers, les gendarmes, les magistrats, les avocats,
01:03:05 pour avoir une justice cohérente et efficace,
01:03:09 il faut que tout le monde travaille ensemble et en même temps.
01:03:11 Et le problème du syndicat de la magistrature,
01:03:13 c'est que les positions publiques qu'ils tiennent sont extrêmes, extrémistes, outrancières.
01:03:19 – Il nous reste deux minutes et on est en direct avec Fabien Lequeuvre.
01:03:22 La table ronde sur les contrôles d'identité et les violences policières,
01:03:25 c'est ce samedi lors des fêtes de l'humanité à 11h en présence du syndicat de la magistrature.
01:03:30 – Oui. – Je vais dire qu'à 11h je vais être devant mon poste.
01:03:33 – Sur les contrôles d'identité, on va faire le procès des comparutions immédiates.
01:03:35 – Ça c'est à 15h, le procès fictif des comparutions immédiates
01:03:38 en partenariat avec l'Observatoire international des droits de l'homme.
01:03:40 – Et pourquoi ils sont contre les comparutions immédiates ?
01:03:42 Parce que les comparutions immédiates c'est efficace.
01:03:44 On peut le décerner en mandat de dépôt.
01:03:45 – On prend le micro ? – Oui.
01:03:46 – On parle d'autre chose ? – Céline Dion.
01:03:48 – Céline Dion ? – Allons-y.
01:03:49 – Je vous promets que je ne vais pas chanter, je suis attentif
01:03:52 et je fais très attention à vos oreilles chers téléspectateurs.
01:03:54 En revanche, nous sommes avec Fabien Lequeuvre.
01:03:57 Fabien il nous reste deux petites minutes, je crois qu'on a un vox pop.
01:04:01 J'explique aux téléspectateurs pourquoi on parle de Céline Dion.
01:04:03 Parce qu'hier sur M6, il y a eu un grand show en hommage à Céline Dion
01:04:08 avec des artistes, c'était à Québec, 7000 personnes.
01:04:11 C'est vrai qu'on s'est un peu étonné, c'était magnifique, absolument formidable.
01:04:15 On s'est dit "mais c'est étonnant de faire ça pour Céline Dion"
01:04:18 qui a eu des soucis tentés, qui a interrompu sa tournée.
01:04:22 Rassurez-nous Fabien, d'ailleurs je crois que vous allez écrire et publier un livre
01:04:26 sur Céline Dion qui sortira début octobre.
01:04:28 Je crois qu'on a la couverture "La véritable histoire des chansons de Céline Dion".
01:04:31 Comment va Céline Dion ?
01:04:33 – Ecoutez c'est vrai, vous avez raison de rappeler que finalement,
01:04:36 cette émission diffusée hier soir, qui a été un beau succès d'ailleurs
01:04:39 avec un plateau exceptionnel, a inquiété beaucoup de gens ce matin dans les bavardages.
01:04:44 Parce qu'à un moment donné on s'inquiète, l'émission s'appelait "Pour Céline",
01:04:49 la famille de Céline Dion était toute la famille au premier rang
01:04:52 et elle a une très grande famille.
01:04:53 Et en même temps, chacun était surpris de ne pas la voir dans l'émission
01:04:58 et c'était une espèce d'hommage, souvent qu'on organise
01:05:01 généralement après la disparition des gens.
01:05:02 Donc ça a inquiété, ça a créé en tout cas un vrai bavardage ce matin.
01:05:05 Moi c'est vrai que je sors prochainement un livre en accord avec son bureau,
01:05:10 elle et René Angélique déjà à l'époque,
01:05:12 parce que j'avais commencé ce livre déjà il y a très longtemps,
01:05:14 sur l'histoire de ces chansons.
01:05:15 Je sais qu'ils sont très discrets, même son bureau qui gère ces affaires,
01:05:19 ses enfants, tous ses anciens collaborateurs, ses anciens régisseurs,
01:05:23 tout le monde est très discret.
01:05:25 On sait qu'elle s'est exprimée largement depuis plusieurs semaines sur les réseaux,
01:05:28 à nous tirer les larmes parce que ses messages étaient poignants et émouvants.
01:05:34 Mais tout le monde reste sur les spasmes musculaires dont elle parlait beaucoup,
01:05:40 elle sur les réseaux et qu'elle ne pouvait pas remonter sur scène
01:05:42 et qu'elle reportait la tournée,
01:05:43 signal qu'elle devait être là en septembre en France sur scène.
01:05:47 Tout ça a été reporté d'une année voire deux ans.
01:05:51 Je pense qu'on attend des nouvelles,
01:05:56 je pense qu'elle est en train de se faire soigner, j'imagine,
01:05:58 qu'elle est entourée des meilleurs médecins d'après ce qu'on nous dit là-bas à Montréal.
01:06:02 Et voilà, maintenant on ne peut rien évoquer de plus.
01:06:06 Mais c'est vrai que cette émission, vous avez raison de le souligner, Elliot.
01:06:08 Oui, ça a perturbé un peu tout le monde, on s'est dit mais c'est surprenant.
01:06:13 Même si c'était un show absolument magnifique.
01:06:15 Je vous sais pressé, nous le sommes également, Fabien Lequeuvre.
01:06:18 Regardez, j'ai un mot, je le répète, je ne chanterai pas.
01:06:21 Ça ne vous plaît pas, Marc Varnon ?
01:06:29 Je dors.
01:06:30 Vous avez déjà chanté sur du...
01:06:32 Je suis le pire chanteur que je puisse imaginer.
01:06:34 Allez, je vous file le micro.
01:06:35 Tout ceux qui pensent qu'ils ont une mauvaise voix, ils ne m'ont jamais entendu.
01:06:38 J'ai pas trop...
01:06:39 Il faut donner à Sabrina.
01:06:40 Bon, restez dans un instant.
01:06:44 Dans un instant à 10h30, bonjour Docteur Millot,
01:06:46 Brigitte nous donnera des conseils pour éviter et pour traiter les brûlures d'estomac.
01:06:51 Il sera question de compléments alimentaires, faut-il s'en méfier ?
01:06:54 Et un petit point sexo sur la libido, tiens.
01:06:58 Ah bon ?
01:07:00 Eh bien écoutez, c'est à 10h30, c'était un plaisir d'être avec vous ce matin,
01:07:04 l'heure des pro-week-end, c'est toute la saison,
01:07:06 je suis très heureux d'être avec vous.
01:07:08 La semaine dernière, c'était Florian Tardif qui a été formidable.
01:07:10 C'est bien.
01:07:12 Nathan, merci d'être avec nous.
01:07:13 Merci à vous.
01:07:14 Je crois que j'ai appris votre livre, "L'ensauvagement de la France".
01:07:16 C'est un carton, il paraît.
01:07:18 Oui, oui, oui, parce que les Français veulent comprendre ce qui se passe.
01:07:21 Il y a quand même quelques clés de lecture de l'ensauvagement,
01:07:24 pourquoi ça n'est pas la fatalité, c'est le résultat d'une idéologie
01:07:28 qui vient d'être réévoquée.
01:07:29 J'ai appris ça, vous serez sur France Inter lundi matin.
01:07:32 Vous rêvez là ?
01:07:33 Allez, là.
01:07:34 Pour l'instant, c'est Brigitte Miot.
01:07:35 Merci.
01:07:36 À ce soir.
01:07:37 Ciao !
01:07:38 [Rire]