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Charlotte d'Ornellas et Laurent Joffrin débattent de l'actualité de la semaine dans #VraimentPasDaccord

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00:00:00 Il est quasiment 9h et c'est un plaisir de vous retrouver pour ce nouveau rendez-vous l'heure des pros.
00:00:05 Week-end, on est ensemble tous les samedis, tous les dimanches à 9h donc pour l'heure des pros.
00:00:10 Et puis on se retrouvera également le soir.
00:00:13 Au programme ce matin, l'un des policiers suspectés d'avoir grièvement blessé Eddy à Marseille,
00:00:17 début juillet, a été remis en liberté après 40 jours de détention provisoire,
00:00:22 placé sous contrôle judiciaire avec une interdiction d'exercer.
00:00:25 Cette affaire, vous le savez, avait provoqué une fronde historique dans la police.
00:00:29 Nous serons en direct avec l'avocat d'Eddy ce matin, ainsi que Rudy Manat, responsable syndical police.
00:00:34 À la une également, Emmanuel Macron promet la fermeté contre toutes les atteintes à la laïcité lors de la rentrée scolaire.
00:00:41 La baïa interdite, le chef de l'État s'attend à des réfractaires.
00:00:44 Pourquoi avoir attendu autant de temps ? Mieux vaut tard que jamais, disent certains.
00:00:48 Vous verrez qu'une contre-offensive pro-baïa s'opère sur les réseaux sociaux et même à l'étranger.
00:00:54 Enfin, à Mâcon, pour les 95 élèves de l'école maternelle Jeanzet, la rentrée ne se fera ailleurs.
00:01:01 L'établissement a été saccagé pendant les émeutes, les dégâts sont considérables.
00:01:05 Olivier Véran promet une mise à contribution des auteurs.
00:01:07 Tiens, le retour du casseur-payeur peut-être, qui n'avait pas eu les faveurs du gouvernement il y a quelques semaines.
00:01:13 Qui doit régler la facture ? Les assureurs ? Nous ? Ou les fauteurs de troubles ?
00:01:18 On se posera la question bien sûr ce matin.
00:01:20 Je vous présente les invités dans un instant, mais avant cela,
00:01:23 c'est le point sur l'information avec vous, félicité Kinnoki.
00:01:25 Chère félicité, bonjour.
00:01:26 Bonjour Eliott, bonjour à tous.
00:01:28 À la ligne de ce journal, la disparition inquiétante d'un enfant de 10 ans.
00:01:32 Un appel à témoins a été lancé pour tenter de retrouver le jeune Eman,
00:01:36 disparu à Bordeaux depuis jeudi soir, 22h.
00:01:39 Le petit garçon de corpulence mince, à les cheveux courts et rasé,
00:01:42 avec un dessin d'éclair sur le côté droit de la tête.
00:01:45 En cas d'information, un numéro à composer, le 0800 00 49 38.
00:01:50 0800 00 49 38.
00:01:54 J-2 avant la rentrée scolaire et pourtant, les ventes de fournitures scolaires
00:01:59 sont en recul de 5% par rapport à l'année précédente.
00:02:02 Une baisse qui s'explique par l'inflation du matériel scolaire,
00:02:05 en hausse de près de 9%.
00:02:08 Selon les professionnels du secteur, les familles auraient tendance,
00:02:10 cette année, à réutiliser les produits des années précédentes.
00:02:14 Et puis, dans l'actualité internationale, la nuit de mardi à mercredi a été marquée
00:02:19 par une attaque de drones contre un aéroport russe,
00:02:21 revendiqué hier par l'Ukraine.
00:02:23 Les drones utilisés ont été lancés depuis la Russie,
00:02:25 a assuré le chef du renseignement militaire ukrainien.
00:02:28 C'est la première fois que Kiev dit opérer à l'intérieur du territoire russe.
00:02:32 Le Kremlin a pour sa part refusé de commenter cette revendication.
00:02:36 Merci, chère Félicité, pour le point sur l'information.
00:02:39 On est avec William Tay, Mathieu Vallet, Amine Elkatmi,
00:02:43 Georges Fenech, le co-adjuteur du samedi, et Régine Delfour.
00:02:46 Merci d'être avec nous, chère Régine.
00:02:48 Merci à vous.
00:02:49 Vous êtes journaliste, évidemment, dans notre délection, grand reporter.
00:02:51 Et puis, vous êtes allée à Amelins, dans un des quartiers les plus sensibles,
00:02:55 qui est miné par le trafic de stupéfiants.
00:02:56 C'est un reportage exclusif.
00:02:58 Vous étiez en matinale tout à l'heure avec toutes les équipes
00:03:02 et vous avez pu en parler.
00:03:03 Je voulais absolument qu'on soit ensemble pour qu'on puisse approfondir un peu plus
00:03:07 et avoir le temps d'en parler.
00:03:08 Donc, on verra cela dans un instant.
00:03:10 Bonsoir à tous les quatre.
00:03:11 Si vous êtes là tous les cinq, pardonnez-moi,
00:03:12 c'est que vous n'avez pas gagné à l'EuroMillion hier.
00:03:15 Non.
00:03:15 Il y avait 108 millions à gagner.
00:03:16 Il était gagné ?
00:03:17 Oui, c'est un Français.
00:03:18 C'est pour ça que je vous pose la question, Georges.
00:03:19 J'ai joué, je n'ai pas vérifié.
00:03:21 Ah !
00:03:23 Alors si, franchement, si vous gagnez...
00:03:25 Oui, j'ai joué 5 euros.
00:03:27 5 euros, vous avez joué ?
00:03:28 Oui.
00:03:28 Ah, donc 2 grilles.
00:03:29 Oui.
00:03:29 Parce que c'est 2,50 euros la grille.
00:03:30 C'est ça.
00:03:31 Bah, je vois que vous connaissez bien.
00:03:32 Bah, évidemment, vous voyez quoi, j'ai joué.
00:03:34 Il y a plus de 100 millions d'euros à gagner.
00:03:36 Bah oui, on ne peut pas passer à côté d'une seule...
00:03:38 Tiens, si vous gagnez 108 millions d'euros, qu'est-ce que vous faites ?
00:03:40 Bah, je vous invite au restaurant, déjà.
00:03:41 Seulement ?
00:03:42 Oui.
00:03:43 Dis donc.
00:03:44 Je reste ici quand même.
00:03:45 Ah, vous restez, vous continuez.
00:03:47 Parce que c'est un plaisir, franchement.
00:03:48 Le plaisir est partagé, Georges.
00:03:49 Le plaisir est une richesse, on peut dire, d'échanger avec vous, Eliott.
00:03:53 Bon, et le premier achat que vous faites ?
00:03:56 Le premier achat que je fais, comme tous les Français, une belle maison.
00:03:59 Ah, directement, c'est la première chose à laquelle vous pensez ?
00:04:01 Oui, oui, j'en ai pas, alors.
00:04:03 Bah, écoutez, la mienne est votre.
00:04:05 Mais comme j'en ai pas non plus, ça va être un peu compliqué.
00:04:09 Avançons, on en parlera peut-être en fin d'émission,
00:04:11 parce que vous imaginez, plus de 100 millions d'euros.
00:04:13 Et c'est un Français qui l'a gagné.
00:04:15 D'ailleurs, s'il nous écoute, qu'il nous appelle, il n'y a aucun problème.
00:04:18 Je lui donnerai mon RIB.
00:04:20 Plus sérieusement, et on va venir sur le volet sécuritaire.
00:04:25 Et c'est perturbant parce que tout l'été, des Français m'ont interpellé.
00:04:29 Et la première chose, les premières questions qu'il y avait,
00:04:32 c'était sur le changement, leur quotidien qui avait changé,
00:04:36 sur le front de la sécurité.
00:04:39 Et il y a un décalage immense entre ce que vivent les Français
00:04:43 et ce que peuvent relayer les médias,
00:04:45 ou ce que peuvent dire certains responsables politiques.
00:04:48 C'est-à-dire que quand vous avez des agressions,
00:04:50 quand vous avez des cambriolages,
00:04:51 on va le mettre sur le côté des faits divers.
00:04:53 Bon, c'est pas grave, etc.
00:04:54 Sauf qu'en fait, aujourd'hui, on se rend compte que
00:04:58 n'importe où sur notre territoire, on est malheureusement,
00:05:01 je le dis bien, malheureusement plus en sécurité.
00:05:03 On va revenir sur cette agression qui a été passée sous silence,
00:05:06 dont peu de médias, je le disais, ont tenté de définir les causes.
00:05:09 Une agression d'une femme de 80 ans à Damarionlis, en Seine-et-Marne.
00:05:13 Damarionlis, peut-être que les téléspectateurs ne connaissent pas,
00:05:15 c'est une ville de 20 000 habitants sans histoire.
00:05:18 La triste réalité, c'est qu'aujourd'hui, je le disais,
00:05:20 il n'existe plus de territoire où nous sommes en pleine sécurité.
00:05:23 Un cambrioleur s'introduit chez elle.
00:05:26 Il va pour lui dérober des bijoux et 400 euros.
00:05:28 80 ans, cette femme, d'accord ?
00:05:31 Et en fait, c'est les habitants du quartier qui sont allés sauver cette femme,
00:05:35 qui hurlait en disant "Aidez-moi"
00:05:37 et la police a pu, selon plusieurs médias, interpeller les individus.
00:05:42 Je vous donnerai le profil juste après qu'on ait vu le sujet.
00:05:44 Charles Baget, Adrien Spiteric.
00:05:47 - Ton adresse !
00:05:49 Au secours !
00:05:50 Son appel à l'aide a été entendu et filmé par les habitants du quartier.
00:05:56 Vers 13h ce lundi, Madeleine, 80 ans,
00:05:59 est agressée à son domicile de Damarionlis par un cambrioleur.
00:06:03 L'agresseur lui donne plusieurs coups de poing au visage,
00:06:06 puis la traîne violemment jusqu'à sa chambre.
00:06:09 Alertée par le bruit, des voisins décident de se rendre sur les lieux.
00:06:12 - Heureusement qu'elle a crié "Aidez-moi".
00:06:15 Il y a mes deux soeurs qui sont sorties pour l'aider
00:06:18 et on est vraiment à deux pas.
00:06:21 Le jeune homme a pris la fuite.
00:06:23 Masque chirurgical sur le visage,
00:06:25 le malfaiteur tente alors de faire démarrer la voiture de l'octogénaire sans succès.
00:06:31 Il partira finalement à pied vers la gare la plus proche
00:06:34 après avoir dérobé 400 euros à la victime.
00:06:37 Dans le quartier, les habitants sont encore sous le choc.
00:06:40 - 80 ans, on attaque une femme comme ça.
00:06:43 Mais on est où ?
00:06:46 - 80 ans, on va attaquer cette pauvre dame.
00:06:49 C'est terrifiant.
00:06:51 - En fait, il n'y a pas de mots.
00:06:52 On ne peut pas tabasser une personne gratuitement.
00:06:57 S'il prend un vieil homme, je trouve que ça ne peut être que de la lâcheté.
00:07:01 Madeleine souffre d'hématomes, de douleurs au dos et de lésions aux yeux.
00:07:07 - Je me tourne vers vous, Mathieu Vallée.
00:07:09 Quand on voit ce sujet à Damarine-Elis,
00:07:12 on se dit que la violence peut frapper partout.
00:07:16 Et maintenant, il n'y a plus aucune limite.
00:07:17 C'est-à-dire que là, on s'attaque à une femme de 80 ans.
00:07:20 - Oui, d'abord Damarine-Elis, c'est une ville qu'on connaît.
00:07:22 Puisque lors des émeutes, le commissariat a été littéralement assiégé
00:07:25 avec des individus qui ont brûlé des véhicules de police.
00:07:27 Il y a eu plusieurs interpellations.
00:07:29 Donc, c'est une ville qui est compliquée.
00:07:31 Ensuite, malheureusement, on constate que sur les cambriolages,
00:07:33 là, ça n'a pas été le cas, heureusement.
00:07:35 Mais on a un sadisme de certains auteurs,
00:07:37 puisqu'on constate que de plus en plus,
00:07:39 en plus de ces cambriolages, de faire des larcins,
00:07:41 il y a aussi des viols qui sont commis, des agressions sexuelles sur les victimes.
00:07:44 Là, on voit que l'agression a été très sauvage,
00:07:46 que les cris de la victime ont permis d'alerter les riverains
00:07:49 qui ont appelé les policiers.
00:07:50 Et grâce à la rapidité des collègues, d'interpeller l'auteur présumé
00:07:53 qui se rendrait effectivement dans une gare à proximité.
00:07:55 Donc, on voit que malheureusement, il n'y a aujourd'hui plus de limites
00:07:58 et que nous, aînés, alors heureusement que,
00:08:00 si j'ose dire, les gens qui sont abasourdis par l'agression
00:08:03 ne prennent pas les transports, notamment en commun parisien.
00:08:06 Parce qu'on voit, par exemple, que dans les lignes de métro
00:08:08 ou les lignes de transport en commun, on a parfois des femmes enceintes,
00:08:11 des femmes âgées qui sont littéralement traînées,
00:08:13 qui sont littéralement tabassées pour leur chaîne, pour leur téléphone,
00:08:15 pour les objets de valeur qu'elles peuvent porter.
00:08:17 Donc malheureusement, effectivement, il y a une ultra-violence aujourd'hui
00:08:19 qui est très inquiétante, y compris pour des larcins
00:08:21 de quelques centaines d'euros, ce qu'on n'avait évidemment pas avant
00:08:24 en accompagnement de violences.
00:08:25 Et dans les transports en commun, quand ce ne sont pas des vols,
00:08:28 ce sont des agressions sexuelles et c'est toujours intéressant.
00:08:30 Je sais que vous en avez débattu cette semaine sur CNews,
00:08:33 puisque les chiffres sont sortis.
00:08:35 C'est toujours intéressant de voir la hausse des agressions sexuelles,
00:08:38 mais c'est toujours aussi intéressant de voir qui sont les auteurs.
00:08:41 Je vais vous donner, par exemple, l'auteur présumé.
00:08:44 Guinéenne, 19 ans, en situation irrégulière,
00:08:47 qui a été interpellée après la violente agression lundi 28 août
00:08:50 d'une femme de 80 ans à son domicile de Damaril-Ellis.
00:08:54 Et c'est le Figaro qui donne cette information sur ce proche du dossier.
00:08:58 Le profil aussi, ça aussi.
00:09:00 Soit le fait est passé sous les radars,
00:09:02 soit c'est le profil où on ne veut absolument pas en parler.
00:09:06 C'est un profil qu'on connaît bien,
00:09:08 quand on exerce nos métiers de policier ou de magistrat.
00:09:12 C'est un profil quotidien, malheureusement.
00:09:15 Ça nous interpelle parce qu'au fond,
00:09:18 on connaît les causes de cette délinquance et de cette explosion de la délinquance.
00:09:22 On les connaît parfaitement.
00:09:25 Et que si on décidait véritablement de s'attaquer à ces causes,
00:09:30 moi, je vous garantis, je vous garantis qu'en un an,
00:09:35 deux ans maximum, on divise par deux la délinquance en France.
00:09:39 Sauf qu'on ne le fait pas.
00:09:40 On ne le fait pas par pure idéologie.
00:09:44 Ce jeune, voilà, d'origine étrangère,
00:09:47 sans doute dans un état de pauvreté, de précarité.
00:09:51 Il faut le comprendre. Vous allez voir, à un moment donné,
00:09:53 il faut le comprendre, il faut l'excuser, etc.
00:09:56 Ce qui fait qu'en réalité, il y a un sentiment d'impunité,
00:09:59 un sentiment d'impunité.
00:10:01 Mais c'est plus qu'un sentiment, c'est une réalité.
00:10:04 Et quand bien même vous obtiendrez une condamnation,
00:10:07 eh bien, j'aimerais savoir ce que sera effectivement la condamnation
00:10:12 dans l'exécution de la peine.
00:10:13 - Et je vais vous dire, cette agression n'aurait jamais dû avoir lieu, Georges,
00:10:16 puisqu'il est en situation irrégulière.
00:10:20 Jamais elle aurait dû avoir lieu, cette agression.
00:10:22 - Et vous savez très bien qu'on ne sait pas exécuter les OQTF,
00:10:26 qu'on ne sait pas expulser, qu'on n'y arrive pas.
00:10:29 Le rapport, la Cour des comptes, tout le monde le dit.
00:10:31 Et encore une fois, c'est sans doute une volonté politique
00:10:35 qui fait défaut par rapport à cette délinquance.
00:10:39 - Qu'est-ce que vous en pensez, Emmanuel Capmi ?
00:10:41 - Je partage ce qui vient d'être dit.
00:10:43 D'abord, on a une diffusion sur des territoires
00:10:46 qui étaient relativement épargnés par le passé,
00:10:48 dans une France périurbaine ou rurale,
00:10:52 où désormais l'insécurité explose.
00:10:56 On a un deuxième phénomène, c'est qu'effectivement,
00:10:58 on a le sentiment qu'il y a les bonnes et les mauvaises victimes.
00:11:02 Donc, on a un certain nombre de victimes
00:11:04 pour lesquelles vous avez toute la fanfare
00:11:06 qui sort pendant des jours avec la mobilisation
00:11:11 de tout ce que la gauche compte de grands titres
00:11:14 et de grandes maisons médiatiques, avec les artistes,
00:11:16 avec les footballeurs, avec les pétitions,
00:11:18 avec les unes de libération et tout ce que l'on sait d'habitude.
00:11:22 Et puis, les mauvaises victimes, on doit au silence
00:11:25 ou au mieux, à un débat sur votre chaîne
00:11:29 et un papier dans le Figaro.
00:11:31 Je pense à Cherbourg, cette femme qui est toujours
00:11:33 entre la vie et la mort.
00:11:36 Je pense à cette jeune fille à Toulouse
00:11:38 dont le visage a été lacéré avec des tessons de bouteille
00:11:40 parce que son compagnon considérait qu'elle était impudique
00:11:45 parce qu'elle portait un vêtement, une jupe sans doute,
00:11:49 ou un vêtement court.
00:11:50 Et puis, le troisième phénomène, c'est que tout ça produit
00:11:53 chez les Français le sentiment d'une impuissance de la politique
00:11:57 à résoudre leurs problèmes.
00:11:58 Les ministres de l'Intérieur passent,
00:12:00 les discours sont toujours plus martiaux dans les mots
00:12:03 les uns que les autres.
00:12:04 Et dans les faits, dans les actes, les Français voient
00:12:06 que la situation ne s'améliore jamais.
00:12:08 À tel point que lorsque les voisins témoignent,
00:12:11 c'est à visage caché.
00:12:13 Et ça va être malheureusement, on va enchaîner les sujets,
00:12:16 vous allez voir la même chose un peu partout.
00:12:18 Dans un instant, on sera sur le dossier de Melun,
00:12:21 toujours en Seine-et-Marne avec vous, Régine.
00:12:23 Là aussi, les habitants ont peur.
00:12:24 On va parler des professeurs avec cette rentrée scolaire.
00:12:28 Si la rentrée, elle a peur au ventre,
00:12:30 vous allez avoir le témoignage d'une professeure,
00:12:32 visage caché, avec la voix qui a été modifiée.
00:12:35 Donc, cette peur, elle gangrène finalement notre société
00:12:38 parce qu'il y a une inaction,
00:12:39 parce qu'il y a peut-être un manque de fermeté.
00:12:41 Et la preuve par chiffre,
00:12:44 vous voyez ce sondage, Harris Interactive ?
00:12:46 Oui, allez-y.
00:12:47 Pour illustrer, puisque Georges Finnec parlait
00:12:51 d'un individu de nationalité étrangère,
00:12:53 il y a avant Cher, pour ne pas raconter ma vie,
00:12:55 je mangeais avec des policiers.
00:12:57 Et on parle souvent de la réponse pénale
00:12:59 et notamment, par exemple, des profits des auteurs.
00:13:00 Très simple, le 15 août, on a des policiers de Choisy-le-Roi
00:13:03 qui ramènent un individu en situation irrégulière
00:13:06 qui est au local de rétention administrative,
00:13:08 qui est convaincra au commissariat de Choisy-le-Roi
00:13:09 dans le Val-de-Marne,
00:13:10 qu'ils l'amènent aux UMJ parce qu'il est diabétique.
00:13:12 Cet individu est en fait là pour être expulsé.
00:13:16 Et puis à un moment, il fait des menaces de mort sur les policiers.
00:13:18 Donc j'ai effectivement les policiers qui me disent
00:13:21 qu'ils menacent de mort en disant "voilà, toi t'es mort,
00:13:23 je vais te tuer, je vais t'égorger".
00:13:25 Il mime évidemment les paroles avec les gestes.
00:13:28 Et donc il y a une procédure qui est établie
00:13:29 puisqu'il est insistant qu'il réitère ces menaces
00:13:31 auprès des policiers, que ce ne sont pas les paillassons
00:13:33 de la République, les policiers,
00:13:34 qui font une procédure pour menace de mort sur des policiers.
00:13:37 Et finalement, le parquet va décider de ne pas poursuivre l'auteur.
00:13:39 Pourquoi ? Parce que malgré le témoignage de la victime,
00:13:41 qui est une policière, malgré le témoignage de ses collègues
00:13:43 qui accompagnent la policière avec cet individu,
00:13:46 on va dire "votre parole n'est pas suffisante".
00:13:48 La caméra piétante avait été déclenchée,
00:13:49 mais malheureusement, elle n'a pas permis de capter
00:13:52 les propos et les gestes, puisque l'individu,
00:13:54 dès qu'il a vu le démarrage de la caméra,
00:13:55 même s'il y a 10 secondes qu'il s'est enregistré un coup,
00:13:57 c'était calmé.
00:13:59 Et donc du coup, parce que la voix du policier
00:14:01 aujourd'hui ne compte plus, on leur a dit "elle n'est pas suffisante,
00:14:04 elle ne permettra pas de poursuivre l'individu en justice".
00:14:06 Et vous voyez, c'est désastreux.
00:14:07 On a des policiers qui disent "la parole n'est pas suffisante".
00:14:09 Mais cet individu en situation irrégulière, il est où maintenant ?
00:14:12 Alors, il a été remis en liberté parce qu'en fait,
00:14:13 on n'a pas pu l'expliquer dans son pays d'origine
00:14:16 et que le délai n'a pas permis de le placer
00:14:19 en centre de rétention administrative
00:14:20 et de poursuivre la procédure d'exploitation du territoire national.
00:14:22 Malheureusement, c'est casse multiplié.
00:14:26 Vous avez vu le sondage à l'antenne, 86% des Français
00:14:30 se disent inquiets de la délinquance sur notre sol.
00:14:33 Pour chacun des sujets suivants, diriez-vous qu'ils vous inquiètent ?
00:14:35 C'est finalement le sujet qui inquiète le plus les Français.
00:14:39 Sondage à Aris Interactive.
00:14:40 Dans son interview du point du président de la République,
00:14:43 le point du 24 août, il dit "mais la justice n'est pas laxiste.
00:14:48 Les prisons n'ont jamais été aussi pleines.
00:14:50 Conviennent pas me dire que la justice..."
00:14:51 Donc, il y a toujours une forme de déni, si vous voulez,
00:14:54 du fait que la réponse pénale n'existe pas peu ou prou.
00:14:59 En tout cas, elle est insuffisante au plus haut niveau de l'État.
00:15:01 Si véritablement, on ne jette pas ses oeillères,
00:15:05 idéologiques, et qu'on n'attaque pas frontalement
00:15:08 ce problème de la réponse pénale, de non-réponse pénale,
00:15:11 on continuera à mettre en cause la parole des policiers.
00:15:15 Moi, je me souviens, à une époque, on disait que le procès verbal
00:15:18 d'un policier faisait foi jusqu'à preuve du contraire.
00:15:21 Apparemment, ça ne marche plus.
00:15:22 Ça, c'est terminé.
00:15:23 Ce que je vous propose, c'est qu'on écoute Thibaud de Montbrial.
00:15:25 Il était hier l'invité de Romain Desarbes, invité de la matinale.
00:15:30 Il considère que cette violence est systémique.
00:15:32 Il est revenu sur les émeutes en disant "mais ça peut se reproduire".
00:15:35 Il ne dit pas "ça va se reproduire", mais ça peut se reproduire, bien sûr,
00:15:38 puisque rien ne change.
00:15:39 Et il revient sur ce décalage qu'il y a entre l'univers médiatique,
00:15:45 qui refuse de traiter certains sujets,
00:15:47 et la situation et le quotidien des Français.
00:15:49 Écoutez, c'est différent.
00:15:52 Moi, ce qui m'inquiète, c'est d'avoir entendu,
00:15:54 dans les semaines qui ont suivi, le président de la République,
00:15:56 Élisabeth Borne, dire "ah, il va falloir réfléchir,
00:15:58 faire beaucoup penser au problème, pourquoi on en est arrivé là".
00:16:02 Mais sérieusement, pourquoi on en est arrivé là ?
00:16:04 Ça fait 15 ou 20 ans que tous les spécialistes de la sécurité
00:16:07 attirent l'attention sur le risque récurrent
00:16:09 d'une explosion de violence de cette nature.
00:16:11 Des violences urbaines en France, ça fait des années
00:16:13 qu'il y en a quasiment tous les soirs dans certains quartiers.
00:16:16 Alors ça tourne, là c'était partout en même temps.
00:16:18 Donc je pense qu'il y a quand même un certain nombre de constats
00:16:21 qu'on peut faire, et que certains, que j'ai fait,
00:16:22 et que d'autres ont déjà fait, et de venir nous expliquer
00:16:25 qu'il va falloir réfléchir à tout ça,
00:16:26 et encore mettre en place je ne sais quelle commission de réflexion,
00:16:29 c'est une manière, à mon avis, en tout cas de la part,
00:16:32 moi j'ai entendu la première ministre au mois de juillet,
00:16:34 de mettre la poussière sous le tapis, d'une façon qui à l'arrivée
00:16:38 ne rendra service ni à ce gouvernement, ni à nos concitoyens.
00:16:41 Parce que c'est vrai que les filles et les femmes qui se font,
00:16:44 pardon de l'expression, mais "emmerder dans les transports",
00:16:46 on en a toujours entendu parler.
00:16:47 Maintenant peut-être que c'est plus pris en compte
00:16:49 dans le domaine public, et que la France est en train,
00:16:54 là encore, parce qu'il y a d'autres domaines où c'est le cas,
00:16:55 mais de se tiermondiser, et Paris est en train de devenir une capitale
00:16:59 où pour une femme, il y a beaucoup de quartiers
00:17:01 où c'est difficile de se balader en début de soirée.
00:17:03 Cet été, moi j'étais fasciné cet été, en vacances,
00:17:06 vous savez, il y a des choses qu'on regarde,
00:17:08 qu'on ne regarde pas pendant l'année.
00:17:09 Bon, j'ai regardé par exemple les journaux télévisés
00:17:12 des grandes chaînes nationales,
00:17:13 mais vous avez l'impression d'être dans un autre monde.
00:17:16 On vous parle des glaces qu'on vend quand il fait chaud,
00:17:19 des commerçants qui n'arrivent pas à écouler leur stock
00:17:20 quand il fait froid, et de l'inflation, ce qui est un vrai sujet.
00:17:23 Je me tourne vers vous, William Teys,
00:17:24 est-ce que vous partagez ce constat-là,
00:17:26 c'est-à-dire d'avoir finalement un univers politique, médiatique,
00:17:30 qui refuse, par peur parfois, par idéologie souvent,
00:17:34 de traiter certains sujets ?
00:17:35 Il n'y a pas uniquement ça.
00:17:36 Je pense que le constat le plus intéressant qu'il donne,
00:17:38 c'est le fait que la France est en voie de tiers mondialisation.
00:17:41 Est-ce que toute la France,
00:17:42 est-ce que tous les territoires français sont en voie de tiers mondialisation ?
00:17:44 Ce n'est pas vrai.
00:17:45 Par contre, sur certains endroits,
00:17:46 sur certains endroits du territoire national,
00:17:48 vous avez des endroits qui ressemblent davantage
00:17:50 à des zones que vous voyez en Amérique du Sud
00:17:52 ou dans certains coins de pays du Sud,
00:17:54 plutôt qu'à une démocratie libérale,
00:17:56 à la cinquième ou la sixième puissance mondiale.
00:17:58 Lorsque Mathieu Vallée combat régulièrement le trafic de drogue
00:18:01 et défend ses collègues,
00:18:02 je pense que les Seine, qui lui en rappellent,
00:18:04 pensent davantage à la Colombie ou à des pays de cartel
00:18:07 que des pays de démocratie d'Europe du Nord.
00:18:09 En tout cas, je pense que c'est le point qu'on voit essentiellement.
00:18:11 Et donc, le sujet essentiel,
00:18:12 c'est comment on fait pour répondre aux problèmes.
00:18:14 Et pour répondre aux problèmes, vous avez deux solutions.
00:18:16 Soit vous dites que vous avez un sujet essentiel
00:18:18 et donc du coup, il faut combattre
00:18:20 et mettre tous les moyens politiques,
00:18:21 administratifs, réglementaires et judiciaires de votre côté
00:18:23 pour combattre, quitte à avoir des coups politiques,
00:18:25 quitte à avoir des menaces sur votre famille.
00:18:27 Parce que si vous combattez le trafic de drogue,
00:18:29 éventuellement, ils vont répondre.
00:18:30 Donc, ils vont menacer votre famille,
00:18:31 vous allez avoir des répercussions, etc.
00:18:33 Soit vous dites qu'il faut cacher le réel
00:18:35 et donc cacher ce que j'aurais à voir.
00:18:36 Et donc, vous masquez le problème et vous décrivez notre réalité.
00:18:39 Et c'est là le pouvoir de certains médias
00:18:41 et c'est là le pouvoir de certains politiques
00:18:42 de pouvoir choisir la réalité que l'on veut voir
00:18:45 afin de combattre en priorité certaines réalités politiques
00:18:47 plutôt que d'autres.
00:18:48 Et donc, le point essentiel, je pense,
00:18:50 c'est un, décrire le réel.
00:18:51 Il s'était marqué par l'ultra-violence
00:18:53 et surtout une barbarisation parce que
00:18:55 lorsqu'on parle de l'autogénére...
00:18:56 De plus en plus violent et sans aucune limite.
00:18:59 Et de plus en plus radicale parce que normalement,
00:19:01 il y avait quand même certaines règles dans la criminalité,
00:19:03 dans la bande organisée, on n'attaquait pas,
00:19:05 des vieilles de 80 ans, notamment.
00:19:07 Là, maintenant, pour piquer 400 euros,
00:19:08 on frappe quasiment à mort une vieille personne de 80 ans,
00:19:12 une personne âgée.
00:19:13 Ça ne se fait pas normalement des règles classiques.
00:19:14 Donc, même chez les bandits,
00:19:16 il n'y a même plus de règles, il n'y a même plus de lois.
00:19:17 Il y a une règle sur ce plateau, c'est de ne pas faire trop long.
00:19:20 William Tay, je ne vous le répéterai jamais assez.
00:19:22 Je préfère en sourire, bien sûr.
00:19:25 En revanche, je vous avais dit quelque chose d'intéressant,
00:19:27 c'est que sur le trafic de stupéfiants,
00:19:28 il y a des territoires en France qui vivent dans un autre droit.
00:19:33 C'est des zones d'un autre droit, avec des règles différentes,
00:19:37 avec des trafiquants qui tiennent ces quartiers.
00:19:40 Régine, vous étiez toujours en Seine-et-Marne à Melun.
00:19:43 Vous avez produit un reportage pour nous,
00:19:45 un reportage exclusif.
00:19:46 Vous êtes allée sur le terrain,
00:19:47 vous avez rencontré ces habitants qui sont terrifiés
00:19:51 parce que les premières victimes,
00:19:53 ce sont bien évidemment ceux qui y habitent.
00:19:55 On est à Lallemont, le quartier de Lallemont, à Melun.
00:19:58 C'est une ville de 40 000 habitants en Seine-et-Marne.
00:20:00 Et des dealers ont investi une tour.
00:20:02 Et on connaît même l'adresse, c'est 9 rue Claude Bernard.
00:20:06 Depuis plus de deux ans, les locataires subissent ce point de deal.
00:20:09 On voit votre sujet et on en parle avec vous juste après.
00:20:12 Bonjour.
00:20:13 Au 9 de la rue Claude Bernard, à Melun en Seine-et-Marne,
00:20:16 ne rentre pas qui veut.
00:20:18 Après avoir passé les barrages, nous pénétrons dans le hall.
00:20:21 Une forte odeur d'urine se dégage.
00:20:23 Sur les murs, les tarifs de diverses drogues sont affichés.
00:20:28 Depuis plus de deux ans, des dealers ont investi cette tour de 13 étages.
00:20:32 Des locataires ont accepté de témoigner,
00:20:35 mais de façon anonyme, par peur de représailles.
00:20:38 Denise, dont le prénom a été changé,
00:20:40 habite ici depuis des dizaines d'années
00:20:42 et a vu son quartier se dégrader.
00:20:44 Ils ont envahi le hall, ils ont envahi les escaliers.
00:20:48 À la hauteur du cinquième étage, il y a une barricade.
00:20:51 Il faut pouvoir passer quand on descend.
00:20:52 Moi, j'ai des difficultés à monter et descendre les escaliers.
00:20:56 Donc, on leur demande de pousser un peu leur barricade.
00:20:59 Ils n'en ont rien à faire.
00:21:01 À tous les étages, des immondices jonchent le sol.
00:21:04 Eve, mère de famille, nous explique les conditions dans lesquelles ils vivent.
00:21:09 C'est rempli de rats.
00:21:11 On les voit se bagarrer, on les voit sortir de jour comme de nuit.
00:21:14 Enfin, il y a des cafards.
00:21:16 Eve est désemparée.
00:21:18 Comment, en 2023, on peut laisser des locataires vivre dans...
00:21:24 L'immeuble est devenu un squat.
00:21:26 Voilà, tout est laissé à l'abandon.
00:21:28 Et on essaye de survivre, en fait.
00:21:32 Mais ce n'est pas évident.
00:21:34 Malgré les rénovations effectuées par le Bayer l'an passé,
00:21:37 la situation a empiré.
00:21:39 Habitat 77 réclame l'aide de l'État.
00:21:43 Régine Belfour, quand on parlait de territoire en voie de tiermondisation,
00:21:47 c'est ce que vous avez vécu hier ?
00:21:49 Oui, parce que quand on arrive aux 9 rue Claude Bernard,
00:21:53 dans ce quartier, en fait, on pénètre.
00:21:55 Vous voyez, il y a un barrage filtrant.
00:21:57 Ils sont là.
00:21:58 Et en fait, c'est la saleté, c'est l'odeur,
00:22:01 puisqu'en fait, ils occupent cette tour.
00:22:03 Ils font leurs besoins dans la tour.
00:22:07 Les ascenseurs sont en panne.
00:22:08 Donc, vous pénétrez, vous montez dans les étages via un escalier qui est très étroit.
00:22:13 Il y a un va-et-vient avec les consommateurs,
00:22:15 puisqu'il y a énormément de consommateurs.
00:22:16 Donc, il y a un flux comme ça.
00:22:18 Et puis, il y a ces barricades au cinquième étage.
00:22:21 Donc, ils ont installé leur point de deal et ils filtrent à partir du 5.
00:22:26 Mais quand vous dites, il y a un barrage filtrant,
00:22:28 d'ailleurs, je rappelle et je le dis aux téléspectateurs,
00:22:30 les noms des intervenants, des témoignages ont été changés pour des raisons de sécurité.
00:22:36 Alors, j'ai réussi, enfin, ils ont accepté, certains locataires ont accepté de témoigner.
00:22:40 Il était hors de question de faire témoigner dans la tour,
00:22:44 puisque c'était trop dangereux.
00:22:45 Donc, on leur a demandé de nous rejoindre dans un autre endroit,
00:22:48 assez loin de la tour, où on a changé les prénoms.
00:22:51 Vous les voyez, c'est anonyme et on a modifié la voix,
00:22:54 puisqu'ils ont peur de représailles.
00:22:56 Non pas quand ils nous parlent des dealers, de ces jeunes qui sont là.
00:23:00 Ils nous disent qu'ils ne sont pas agressifs avec eux.
00:23:02 Ils sont même, on va dire, entre guillemets, sympathiques.
00:23:05 Ils disent bonjour, ils peuvent aider à porter quelques courses et tout.
00:23:08 Mais il y a ce problème où ils sont là tout le temps,
00:23:13 où ils font leurs besoins, où il y a ce va et vient,
00:23:15 où il y a des rats, il y a des cafards.
00:23:17 Enfin, ces locataires, ils payent un loyer.
00:23:21 Ils ne peuvent pas, pour la plupart, déménager puisqu'ils n'en ont pas les moyens.
00:23:25 Ils doivent subir.
00:23:26 Mais vous avez pu rentrer, donc vous avez dû demander l'accord d'une personne
00:23:30 pour rentrer dans l'évêque ?
00:23:33 Alors, j'ai contacté le bailleur d'Habitat, donc c'est Habitat 77,
00:23:39 et on est rentré avec lui, avec Denis Julmier, qui est le président,
00:23:44 qui a dit qu'il était d'Habitat 77.
00:23:46 Donc nous, on est rentré, on n'avait pas de caméra,
00:23:50 donc on est rentré, on avait des iPhones et des téléphones,
00:23:54 et on est rentré comme ça.
00:23:56 On n'est pas resté très longtemps parce qu'après, à peine on est sorti,
00:23:58 on est resté à peine une dizaine de minutes.
00:24:01 Il n'y avait pas mal de gens qui arrivaient, qui nous disaient
00:24:03 "Ah, il y a Habitat 77 qui est là".
00:24:05 Donc on sent quand même cette tension.
00:24:07 Vous voulez dire que sans le bailleur, jamais vous n'auriez pu rentrer ?
00:24:10 C'est impossible, c'est impossible.
00:24:12 Et ce n'est pas un locataire qui va vous faire rentrer,
00:24:14 puisque évidemment, ils ont peur.
00:24:15 Ils ont peur pour leur sécurité,
00:24:17 puisqu'il y a ces jeunes qui sont là et qui ne sont pas les plus agressifs,
00:24:20 mais c'est piloté par des gros bonnets.
00:24:24 Donc ce point de deal, il est là, puisque ce n'est pas pour rien.
00:24:28 S'il est là, c'est parce qu'en fait, ce quartier,
00:24:31 en fait, ils ont une énorme vue, donc ils peuvent voir quand...
00:24:35 S'il y a une force de l'ordre.
00:24:36 Les forces de l'ordre, elles patrouillent, elles font ce qu'elles peuvent,
00:24:38 elles viennent, elles patrouillent, mais ils ont érigé ces barricades.
00:24:42 Il y a des canapés dans le hall de l'immeuble,
00:24:44 c'est-à-dire que dès qu'il y a une intervention, ils bloquent les entrées.
00:24:48 Ils ont la possibilité de partir de chaque côté.
00:24:52 La publicité, vous restez un peu avec nous,
00:24:53 parce que je veux vraiment qu'on reste sur ce sujet.
00:24:55 Je veux vous poser la question, Mathieu Vallée, puisque là, on a l'adresse.
00:24:58 On sait ce qui se passe.
00:24:59 Qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:25:00 Est-ce qu'on peut, par exemple, boucler le quartier pendant 24 heures,
00:25:04 intervenir avec des forces de l'ordre spécialisées,
00:25:08 interpeller un maximum de personnes ?
00:25:11 Il y a une sorte de sentiment d'impuissance.
00:25:13 Et encore une fois, ce sont les habitants qui vivent là qui en font les frais.
00:25:18 La publicité, on revient dans un instant.
00:25:19 On reviendra évidemment après la publicité sur l'affaire Eddy,
00:25:23 également l'affaire Traoré.
00:25:25 Un peu plus de 9h30 sur CNews, si vous nous rejoignez.
00:25:30 C'est le nouveau rendez-vous du week-end, dès 9h, l'heure des pros.
00:25:33 Donc, on est ensemble jusqu'à 11h.
00:25:36 Le point sur l'information, c'est avec Félicité Kindocky.
00:25:38 Félicité, rebonjour.
00:25:40 Rebonjour, Eliott. Bonjour à tous.
00:25:41 À la une, la disparition d'un enfant de 10 ans.
00:25:44 Un appel à témoins a été lancé pour tenter de retrouver le jeune Ayman,
00:25:48 disparu à Bordeaux depuis jeudi soir, 22h.
00:25:51 Le petit garçon de corpulence mince, à les cheveux courts et rasés,
00:25:55 avec un dessin d'éclair sur le côté droit de la tête.
00:25:57 En cas d'information, un numéro a composé le 0800 00 49 38,
00:26:03 pour les enfants de 12 ans.
00:26:07 J-2 avant la rentrée scolaire.
00:26:09 Et pourtant, la vente des fournitures est en recul de 5 % par rapport à l'année précédente.
00:26:14 Une baisse qui s'explique par l'inflation du matériel scolaire,
00:26:18 en hausse de près de 9 %.
00:26:20 Selon les professionnels du secteur, les familles auraient tendance,
00:26:22 cette année, à réutiliser les produits des années précédentes.
00:26:26 Enfin, dans l'actualité internationale, la nuit de mardi à mercredi a été marquée
00:26:30 par une attaque de drones contre un aéroport russe, revendiquée hier par l'Ukraine.
00:26:35 Les drones utilisés ont été lancés depuis la Russie,
00:26:37 a assuré le chef du renseignement militaire ukrainien.
00:26:40 C'est la première fois que Kiev dit opérer à l'intérieur du territoire russe.
00:26:43 Le Kremlin, pour sa part, refusait de commenter cette revendication.
00:26:47 Merci beaucoup, félicité.
00:26:48 On est toujours avec William T. Georges Fenech, avec Mathieu Vallée, bien sûr,
00:26:53 avec Régine Delfour.
00:26:55 Régine, vous êtes grand reporter à CNews et vous étiez sur le terrain,
00:26:58 vous êtes allé à Melun, dans un des quartiers sensibles de la ville,
00:27:01 en Seine-et-Marne, avec un immeuble qui est tenu par le trafic de stupéfiants.
00:27:08 Il y a énormément de réactions sur les réseaux sociaux.
00:27:10 Et c'est vrai que les gens s'étonnent.
00:27:11 Ils se disent, mais comment se fait-il alors qu'on connaît l'adresse ?
00:27:14 On sait que c'est une des plaques tournantes de la ville.
00:27:18 Pourquoi les policiers n'interviennent pas ?
00:27:20 Est-ce qu'ils interviennent ?
00:27:22 Mais sauf qu'à chaque fois qu'ils interviennent, ça reprend.
00:27:24 Ils interviennent, ils interviennent.
00:27:26 Ils ont fait dernièrement une saisie aussi importante d'argent et de drogue.
00:27:32 Mais la plupart des jeunes qui sont dans cet immeuble n'habitent pas dans cet immeuble.
00:27:36 Donc, quand ils sont interpellés, il y en a d'autres qui viennent.
00:27:38 On sait qu'ils sont recrutés via des réseaux sociaux et c'est incessant.
00:27:43 Et cela, depuis juin 2021, c'est un enfer.
00:27:46 Mais c'est surtout pour les habitants.
00:27:48 Ils parlent de ce point de vie, mais il y a aussi ce gros problème de saleté.
00:27:51 Amine Elketmi, quel regard vous portez sur ce sujet ?
00:27:53 Le sujet, ce n'est pas la police.
00:27:55 La police, elle fait son travail.
00:27:57 Nos forces de l'ordre, lorsqu'on leur demande d'intervenir, elles interviennent.
00:28:00 Cette idée répandue selon laquelle la police ne va pas dans les quartiers
00:28:05 est complètement fausse quand on sait la réalité du travail des policiers.
00:28:09 Le problème, c'est qu'on ne prend pas des mesures radicales
00:28:11 qui devraient s'imposer depuis des années.
00:28:13 Parce que ce qu'on découvre à Melun, en réalité,
00:28:15 c'est très précisément ce qui se passe dans des dizaines de cités semblables.
00:28:19 Ce qui se passe au Pizvin, à Nîmes, ce qui se passe dans les...
00:28:22 On se souvient de ces scènes dans les quartiers nord de Marseille
00:28:24 où ils avaient mis des caddies en guise de barrages
00:28:27 pour demander aux gens qui venaient dans le quartier
00:28:30 chez qui ils allaient, ce qu'ils venaient faire,
00:28:32 et en fouillant même parfois les coffres des voitures.
00:28:36 Le problème, c'est qu'on envoie les policiers.
00:28:38 Dans les cas les plus graves, on envoie la CRS 8.
00:28:41 Le ministre vient, prend une photo avec M. le préfet, M. le maire
00:28:44 et M. le député ou Mme la députée à côté.
00:28:46 Et puis, une fois que la CRS 8 repart, les habitants retrouvent la réalité.
00:28:50 Les dealers reviennent et le calvaire reprend.
00:28:53 Et les contrôles d'identité reprennent.
00:28:55 Et les feux d'artifice, puisqu'on a maintenant cette spécificité
00:29:01 qui n'est plus réservée au 31 décembre et au 14 juillet,
00:29:03 mais des feux d'artifice sont tirés quasiment tous les soirs
00:29:06 dans un certain nombre de cités,
00:29:07 parce que les dealers fêtent le chiffre d'affaires du jour
00:29:10 en lançant des feux d'artifice.
00:29:13 Et donc, encore une fois, c'est ce que je disais tout à l'heure,
00:29:15 les habitants qui sont là, qui voient défiler les plans gouvernementaux,
00:29:18 qui voient défiler les maires, qui voient défiler les promesses,
00:29:21 qui voient défiler les rappels à la fermeté
00:29:25 et qui voient qu'en réalité, la situation est toujours la même.
00:29:28 Avec ce que vous disiez tout à l'heure, qui est très juste,
00:29:30 c'est qu'on a maintenant des voyous qui n'ont plus aucune limite.
00:29:32 On tire sur des enfants, on tire sur des gens qui étaient là par hasard.
00:29:37 On tire au quartier Pisse-Vin-Animes.
00:29:40 La bibliothèque municipale a fermé
00:29:41 parce que les agents n'étaient plus en sécurité.
00:29:43 Voilà ce qui se passe.
00:29:44 Je le disais, énormément de réactions.
00:29:46 Melun, c'est juste une tour, une entrée.
00:29:47 On n'est pas capable de donner l'ordre, de l'investir,
00:29:51 de la bloquer, de la vider de haut en bas pour cause de législation.
00:29:54 Et on laisse les racailles faire la loi depuis deux ans.
00:29:57 Ils sont dans les étages. Allons les chercher.
00:30:00 Voilà ce que peuvent ressentir également, Mathieu, les Français aujourd'hui.
00:30:04 On va les chercher au 9 rue Claude Bernard.
00:30:06 C'est ça, Régina, vous avez fait votre reportage.
00:30:08 Je parlais avec la commissaire, l'une des commissaires de Melun, là, en direct.
00:30:12 On a le groupe de lutte contre les stupéfaits de l'économie suéterraine
00:30:15 qui multiplie les interpellations.
00:30:16 Alors, les vendeurs et les dealers de proximité sont rapidement remplacés
00:30:20 lorsqu'ils sont interpellés.
00:30:21 Et en fait, quelques propositions, il y en a des values.
00:30:23 D'abord, on peut faire comme on est en train de le faire pour les émeutes,
00:30:26 surtout ces familles de trafiquants, les expulser des logements sociaux.
00:30:29 J'estime que quand on est des trafiquants, quand on est des voyous,
00:30:32 on n'a pas à bénéficier de l'argent des Français, donc de la solidarité nationale.
00:30:35 La deuxième chose, c'est le fisc.
00:30:37 Moi, je pense qu'on peut taper encore plus dur, plus fort sur les portefeuilles.
00:30:39 Dans le Val-de-Marne, on a les amendes de flagrance fiscale,
00:30:42 c'est-à-dire que pour les trafics d'armes, les trafics de stupéfiants
00:30:44 et les grosses sommes d'argent retrouvées, il y a des amendes que le fisc peut infliger
00:30:47 de 5 000 à 50 000 euros et plus loin.
00:30:49 Quand, par exemple, au 9 Claude Bernard, on a les enquêteurs de la Sûreté urbaine,
00:30:53 donc ces enquêteurs de proximité qui mettent des semaines pour faire des interpellations
00:30:57 parce qu'ils veulent travailler en profondeur et faire les têtes de réseau,
00:30:59 comme ils l'ont fait plusieurs fois, on peut demander au fisc d'évaluer les sous
00:31:03 et la rente qu'a permis d'établir ce trafic et d'aller jusqu'à deux ans en arrière
00:31:07 pour récupérer l'argent.
00:31:08 Et c'est pour ça que souvent, on a des individus qui mettent le patrimoine
00:31:12 de l'argent sale à l'étranger, notamment en Arabie Saoudite, dans les pays du nord du Maghreb,
00:31:16 mais aussi par exemple au Qatar.
00:31:17 Et il faut qu'on ait des conventions parce qu'au même titre que la lutte contre les paradis fiscaux,
00:31:21 il faut qu'on lutte contre les paradis sales en fait.
00:31:24 J'entends, quand vous tapez sur le portefeuille, ça peut changer la vie.
00:31:26 Je fais plusieurs propositions, on peut encore aller plus loin que ce qu'on fait aujourd'hui.
00:31:29 Au-delà de la réponse pénale, effectivement, qu'on évoque avec le fait
00:31:32 que lorsqu'on a la certitude que la justice passe vite, fermement et que les peines sont exécutées,
00:31:37 c'est comme pour les homicides termines, on peut avoir des décisions de justice, c'est très bien.
00:31:41 Sauf que derrière, il faut vérifier si elles sont exécutées et si les peines de prison sont appliquées.
00:31:45 Derrière, il y a des mandats de défaut.
00:31:46 C'est toujours la même chose.
00:31:47 C'est-à-dire que la peine prononcée n'est jamais la peine appliquée.
00:31:52 Et dès qu'il y a peine, on pense à réinsertion et on pense à remise de peine.
00:31:56 Et ça, les Français n'en peuvent plus.
00:31:57 D'ailleurs, le garde des Sceaux a communiqué en disant qu'il y a eu 2000 peines d'emprisonnement
00:32:04 qui ont été prononcées à la suite des émeutes.
00:32:07 Moi, j'attends beaucoup et j'espère que ça se fera, qu'on nous dise quelle est la nature de ces peines.
00:32:13 Effectivement, je veux savoir mon temps ferme sur ci,
00:32:16 mais je veux surtout savoir au bout du compte qu'est-ce qui a été exécuté.
00:32:20 Si la chancellerie nous donne ces chiffres,
00:32:22 on y verra peut-être beaucoup plus clair sur cette fermeté subite, miraculeuse de la justice,
00:32:28 comme quoi les places de prison sont libérées par miracle.
00:32:30 Oui, on nous disait que c'était impossible.
00:32:32 On a dit "mais vous avez vu, c'est fait, la justice, ça y est, elle se ressaisit".
00:32:35 2000 peines de prison.
00:32:37 Moi, je veux savoir combien, effectivement, de jours de prison ces émeutiers auront fait.
00:32:41 On aura des surprises.
00:32:43 On en parlera dans la deuxième partie de l'ordre des pros.
00:32:45 On va remercier Régine Delfour, qui va être remplacée par Noémie Schultz du service Police-Justice.
00:32:50 On ouvre le volet judiciaire.
00:32:52 Pourquoi ? Parce qu'on va parler de l'affaire Eddy.
00:32:55 Le policier mis en cause dans l'interpellation d'Eddy début juillet a été remis en liberté
00:32:59 après 40 jours de détention provisoire.
00:33:02 Je rappelle qu'il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer.
00:33:08 C'est l'annonce faite par son avocat.
00:33:10 Et on est en direct avec l'avocat d'Eddy.
00:33:12 Merci d'être avec nous, Maître Preziodzi.
00:33:16 On avait pu avoir cet été, et j'en garde un très bon souvenir, un échange dans ces temps si troubles.
00:33:23 Un échange serein.
00:33:24 On avait pu justement parler de cette affaire qui est ô combien importante.
00:33:30 La première question que j'aimerais vous poser, c'est d'abord des nouvelles d'Eddy.
00:33:33 Comment va-t-il ?
00:33:36 Eddy ne va pas bien.
00:33:37 Son état de santé, hélas, s'aggrave.
00:33:40 Il a passé la journée hier à l'hôpital à faire des examens.
00:33:45 Il est très inquiet pour l'évolution de son état de santé, qui n'est pas bonne.
00:33:50 Outre le fait qu'il est très affecté par cette remise en liberté,
00:33:56 il a un sentiment d'injustice profond et ça le perturbe psychologiquement.
00:34:04 Et alors là, vous venez directement sur la remise en liberté.
00:34:08 Pourquoi aujourd'hui, vous avez peut-être vous aussi cette sensation d'injustice ?
00:34:15 Je n'ai pas une sensation d'injustice parce que je suis avocat,
00:34:18 que je connais les textes et le mode de fonctionnement de notre justice.
00:34:21 Toute l'ambiguïté vient du risque de concertation frauduleuse.
00:34:27 Si on réfléchit à ce risque de concertation frauduleuse,
00:34:31 chez une équipe de sept policiers,
00:34:34 dont il est établi que dès qu'ils ont été convoqués par l'IGPN,
00:34:39 ils se sont téléphonés.
00:34:41 Alors, on ne sait pas ce qu'ils se sont dit,
00:34:43 mais on a la trace des appels sur WhatsApp.
00:34:46 Et assez curieusement, ils ont tous fait l'objet d'une amnésie collective,
00:34:52 puisqu'ils ont tous déclaré ne pas se souvenir de l'événement.
00:34:56 Et puis, confrontés à la réalité des images,
00:34:59 parce qu'il y a quatre vidéos qui ont saisi la scène des violences,
00:35:05 ils ont modifié leur position, ils ont dit "oui, c'est vrai, on était là",
00:35:10 jusqu'à ce que le 4 août, devant la chambre
00:35:14 de l'institution d'un cours d'appel d'Aix-en-Provence,
00:35:16 le policier qui était le seul à avoir un flashball
00:35:19 ait reconnu avoir tiré sur Eddy.
00:35:23 Mais là, il dit "j'ai tiré pour protéger mes camarades
00:35:26 parce que Eddy était menaçant et dangereux".
00:35:32 C'est un nouveau mensonge,
00:35:35 mais le principe de la concertation frauduleuse,
00:35:40 il est patent dès lors que les gens ont menti,
00:35:43 ces gens continuent à mentir,
00:35:46 et est-ce qu'il y a un risque de concertation frauduleuse ?
00:35:49 Oui, il est avéré.
00:35:51 Il y a un dicton qui dit qu'il ment une fois, on ment cent fois.
00:35:56 Ces gens, on ne va pas me faire croire que ces gens-là,
00:35:59 qui sont maintenant interdits de communiquer entre eux,
00:36:02 ne vont pas communiquer entre eux.
00:36:04 Tout le monde a des téléphones portables,
00:36:06 tout le monde a des amis, des voisins, des cousins
00:36:08 qui ont des téléphones portables.
00:36:10 Ces gens ont triché, ces gens ont menti,
00:36:12 ils vont continuer à tricher et à mentir.
00:36:15 Et donc la notion de risque de concertation frauduleuse,
00:36:19 c'est une notion fumeuse,
00:36:21 en fait elle devient subjective.
00:36:23 Je pense que ce qui pousse le juge à mettre en liberté,
00:36:26 c'est la pression, les pressions, les influences.
00:36:30 Cette affaire est extrêmement médiatique,
00:36:32 cette affaire est extrêmement politique,
00:36:34 et à l'heure qu'il est,
00:36:36 il était bon pour beaucoup de gens que ce policier soit libéré.
00:36:40 On peut noter par rapport, effectivement,
00:36:43 quand il avait fait une demande de remise en liberté
00:36:45 au début du mois d'août,
00:36:47 que ça lui avait été refusé par la Chambre de l'Instruction,
00:36:49 qui avait dit "on attend la fin du mois d'août,
00:36:51 on attend le 30 août, il y aura l'audition de ce policier
00:36:53 par un juge d'instruction".
00:36:55 Cet interrogatoire a eu lieu le 30 août,
00:36:58 c'est peut-être ce qui a entraîné cette remise en liberté.
00:37:02 On précise aussi que ce n'est pas parce que le policier,
00:37:04 aujourd'hui, est sorti de prison et placé sous contrôle judiciaire,
00:37:08 que ça présage des suites judiciaires données à cette affaire.
00:37:13 Exactement, Madame.
00:37:14 La Chambre d'Accusation avait tendu la perche aux juges d'instruction
00:37:17 en disant "le risque de concertation existe tant qu'il n'a pas été entendu".
00:37:21 C'est une façon de voir les choses.
00:37:23 Le risque de concertation frauduleuse existe toujours,
00:37:25 il a été avéré dès le début,
00:37:27 et moi je ne me fais pas illusion, il ne faut pas être angélique ni naïf.
00:37:30 Si on avait affaire à des gens honnêtes,
00:37:33 à des gens dignes, à des gens responsables,
00:37:36 ils auraient tout simplement dit "il s'agit d'une erreur policière",
00:37:40 comme il existe des erreurs médicales ou des erreurs judiciaires,
00:37:44 mais au lieu de se faire, ils ont menti et ils continuent à mentir.
00:37:48 Ce sont des gens qui sont indignes de leur uniforme,
00:37:51 et la justice passera parce que la vérité va éclater.
00:37:56 Vous avez mettre des mots extrêmement lourds
00:37:59 à l'égard de ces policiers qui sont mis en cause.
00:38:01 Moi j'ai le souvenir cet été, et vous étiez le premier à le rappeler également,
00:38:05 c'était du contexte de l'intervention des forces de l'ordre à ce moment-là.
00:38:09 Je rappelle qu'on en est dans la nuit du 1er au 2 juillet,
00:38:12 qu'on est en pleine nuit d'émeute à Marseille,
00:38:16 l'une des plus violentes, à quelques dizaines de mètres d'une des rues
00:38:19 où les magasins étaient pillés, saccagés.
00:38:22 Le sujet, je crois, c'est que le policier a,
00:38:25 pendant les temps de la garde à vue, nié avoir tiré, avoir fait usage du LBD.
00:38:29 Effectivement, après il y a le contexte et tout ça entrera en ligne de compte.
00:38:32 Bien sûr, mais c'est simplement que...
00:38:33 C'est ce que dit l'avocat, c'est que la position a évolué
00:38:36 et qu'il a fallu attendre l'audience devant la chambre de l'instruction
00:38:39 pour qu'il reconnaisse avoir fait usage de son LBD.
00:38:41 Ce que je disais, c'est qu'on avait eu cet échange avec Maître Preziodzi en juillet,
00:38:47 et c'était un échange extrêmement serein, et que lui-même,
00:38:51 Maître, et vous étiez le premier à le rappeler,
00:38:54 c'était du contexte dans lequel il y avait eu cette intervention,
00:38:57 un contexte qui était exceptionnel de par la violence des actes dans la cité phocéenne.
00:39:06 Explique une erreur policière, et au lieu d'une affaire d'erreur policière,
00:39:13 on va avoir une affaire de mensonge policier.
00:39:16 Vous verrez la suite.
00:39:17 Eh bien écoutez, merci Maître, c'est important de...
00:39:19 Ah, Georges Fenech...
00:39:21 Maître Preziodzi, si vous permettez, je suis un petit peu surpris quand même
00:39:25 de la manière dont vous mettez en cause les magistrats et l'instruction de la part d'un avocat.
00:39:31 Vous défendez votre client, ce qui est naturel, mais quand vous venez nous dire
00:39:36 qu'il y a toujours des risques de concertation frauduleuses, alors qu'ils ont été entendus,
00:39:41 et vous savez mieux que quiconque que lever la détention provisoire,
00:39:46 ça n'est pas reconnaître un manque de responsabilité, c'est la procédure normale.
00:39:51 Vous le savez que la détention provisoire, qu'on critique souvent d'ailleurs, doit rester l'exception.
00:39:56 Il a fait 40 jours de détention provisoire, le temps nécessaire à ses auditions,
00:40:01 et aujourd'hui il est sous contrôle judiciaire avec interdiction de rencontrer ses collègues.
00:40:04 Qu'est-ce que vous voulez de plus ?
00:40:06 Que le juge le garde en prison jusqu'au procès, si procès il y a ?
00:40:11 N'oubliez pas la présomption d'innocence.
00:40:14 On a affaire en plus à des policiers, on n'a pas affaire à de la voyoucratie.
00:40:17 Donc je suis un petit peu surpris, et vous devriez, à mon sens, vis-à-vis de votre client,
00:40:22 puisque ça a dégradé son état de santé, lui expliquer que c'est la procédure tout à fait normale.
00:40:28 Monsieur, merci de vos conseils, mais je partage votre opinion d'une façon générale.
00:40:33 Ce que je reproche à ces policiers, c'est de ne pas être responsable, c'est de ne pas être courageux,
00:40:40 parce que s'ils étaient responsables et courageux,
00:40:42 cette affaire n'aurait pas pris l'ampleur qu'elle a faite.
00:40:44 Ils auraient dit "nous sommes désolés, c'était un contexte extrêmement difficile,
00:40:48 nous étions épuisés par trois jours de guerre civile,
00:40:53 par trois jours de bagarre dans les rues, par trois jours d'émeute,
00:40:56 nous étions stressés, fatigués, et il y a eu une mauvaise appréciation".
00:40:59 Parce que c'est ça la réalité du dossier.
00:41:01 Il y a une mauvaise appréciation du tireur qui tire alors qu'il n'aurait pas dû tirer,
00:41:05 et il n'y aurait pas eu d'affaire s'il n'y avait pas eu ce tir de flashball.
00:41:08 Au lieu de ça, ils mentent, ils nient,
00:41:11 et maintenant ils modifient leur déclaration pour se défendre.
00:41:15 L'Histoire dira s'ils ont eu raison de mentir ou pas.
00:41:18 Et le temps de l'enquête n'est absolument pas le temps de l'émotion,
00:41:22 je le répète toujours sur ce plateau.
00:41:24 Merci beaucoup Maître pour ces déclarations,
00:41:27 et on espère évidemment et on souhaite un prompte rétablissement à Hedy,
00:41:31 on espère que dans les prochains jours il ira mieux.
00:41:34 Merci beaucoup Maître Preziodzi,
00:41:36 et vous serez toujours le bienvenu,
00:41:37 et même sur le plateau si un jour vous êtes dans la capitale.
00:41:41 On devait avoir Rudy Mana, porte-parole Allianz Sud,
00:41:45 parce que cette affaire a engendré une fronde historique dans la police.
00:41:53 Mathieu Vallet.
00:41:56 Oui, moi écoutez, d'abord j'ai jamais compris cette histoire de tourisme sécuritaire.
00:42:01 Ces personnes qui viennent sur des scènes de violences urbaines inouïes,
00:42:04 d'exactions civiles,
00:42:06 moi quand il y a des émeutes,
00:42:07 moi quand ça brûle dehors et que tout le monde est en train de tout casser, tout piller,
00:42:09 je ne vais pas regarder, je ne vais pas participer, je ne vais pas sur place.
00:42:12 Ça c'est un premier point, je suis désolé,
00:42:13 dans notre société on ne rappelle jamais les fondamentaux.
00:42:15 Ensuite, il a fallu 40 jours pour en fait comprendre que les policiers,
00:42:20 par nature ce n'est pas des voyous,
00:42:22 et que des contrôles judiciaires très stricts,
00:42:23 alors Georges Fenech a rappelé l'interdiction de rentrer avec ses collègues évidemment,
00:42:26 mais il y a aussi l'interdiction d'être policier, d'exercer la profession de policier,
00:42:29 et l'interdiction de se rendre évidemment dans les sites qui ont été déterminés par la justice,
00:42:33 donc il y a des règles très strictes qui en fait l'amènent à faire la prison à la maison
00:42:36 plutôt que de faire la prison dans un centre pénitentiaire.
00:42:38 C'est ce que les policiers ont dit,
00:42:40 c'est que durant plusieurs nuits le problème ça a été des émeutiers,
00:42:43 malheureusement on a mué ce problème des émeutiers en disant que c'était le problème des policiers.
00:42:47 Et c'est ça qu'on n'a pas supporté,
00:42:49 c'est qu'en réalité il peut y avoir ici et là des cas qui interrogent et sur lesquels la justice enquête,
00:42:53 mais en aucun cas on ne doit stigmatiser,
00:42:54 et je reconnais par contre en propos de l'avocat, c'est très rare de l'entendre,
00:42:57 c'est qu'il ne parle pas de bavure, il parle d'erreur, parce que lui évoque,
00:43:00 et moi je ne partage évidemment pas le même point de vue que cet avocat,
00:43:04 mais en tout cas c'est bien d'utiliser les bons mots,
00:43:06 Camus disait que mal nommer les choses c'est rajouter du malheur au monde,
00:43:09 moi j'estime que quand il y a un médecin qui fait une erreur,
00:43:10 quand on a un soignant qui fait une erreur, on parle d'erreur médicale,
00:43:13 quand il y a un magistrat qui fait une erreur, d'erreur judiciaire,
00:43:15 et en fait il faut accepter, je terminerai là,
00:43:17 que parfois quand c'est compliqué, quand c'est difficile, quand il faut décider rapidement,
00:43:21 on puisse avoir parfois des erreurs,
00:43:23 mais dans la société comme on ne laisse rien passer aux policiers,
00:43:25 on a l'impression en fait qu'on n'a pas le droit à l'erreur,
00:43:28 comme n'importe quelle profession, et on peut aller plus loin.
00:43:30 Pour la FERNES, le policier de Nanterre, lorsque je regarde les 7 cas
00:43:33 prévus par l'article de la détention provisoire,
00:43:35 je ne vois pas aujourd'hui quel cas peut être retenu pour maintenir ce policier en détention,
00:43:39 puisqu'il a dès le début expliqué ses gestes,
00:43:42 il a dès le début expliqué son intervention,
00:43:45 et toutes les preuves et les éléments matériels sur la scène d'infraction ont été retenus,
00:43:48 et en plus il ne va pas s'échapper.
00:43:49 Donc j'estime qu'au bout d'un moment,
00:43:51 quand on retient les gens pour acheter la paix dans les quartiers,
00:43:53 puisque ça c'est le simple argument,
00:43:55 c'est dangereux pour notre démocratie.
00:43:56 Oui mais Mathieu, vous savez que là, le sujet encore une fois
00:43:58 de placement en détention provisoire de ce policier,
00:44:00 puisqu'encore une fois il y avait 4 policiers qui sont mis en examen,
00:44:02 il y en a un qui a été placé de Marseille en détention provisoire,
00:44:05 c'est aussi sans doute, alors on ne sait pas, on n'a pas la décision en elle-même,
00:44:10 mais c'est sans doute aussi parce qu'il y a eu cette évolution,
00:44:12 et clairement des mensonges au début, sur lesquels il est revenu après.
00:44:15 Et vous dites "il a fallu 40 jours pour s'en rendre compte",
00:44:17 il a fallu 40 jours pour qu'il soit entendu le 30 août par le juge d'instruction,
00:44:20 donc une déclaration dans le bureau d'un juge,
00:44:22 et à partir de là, le juge peut estimer qu'il a des éléments très précis,
00:44:26 une déclaration qui pourra d'ailleurs resservir plus tard dans l'enquête,
00:44:30 et à partir de là, que ça peut se poursuivre sous contrôle judiciaire.
00:44:33 Je suis d'accord avec vous, mais je pense que par surveillance électronique,
00:44:35 par les moyens modernes dont on dispose aujourd'hui, notamment la justice,
00:44:38 au lieu de le mettre dans une cellule de 9 m²,
00:44:40 au même titre que n'importe quelle crapule,
00:44:42 on aurait pu l'astreindre à résidence avec des règles très strictes,
00:44:45 qui en fait l'auraient coupé du monde,
00:44:46 et puis en réalité, si en plus ils n'auraient pas respecté les règles,
00:44:49 on aurait été les premiers à le dire,
00:44:51 que lorsqu'on a un citoyen qui plus est policier,
00:44:52 qu'on ne respecte pas les instructions de la justice
00:44:54 par des contrôles judiciaires très stricts,
00:44:56 et bien effectivement, on ne pourra pas défendre un défendable.
00:44:58 Là, ça n'a pas été privilégié par la justice au début,
00:45:00 et encore, pardon d'évoquer aussi cette affaire de Nael,
00:45:02 mais l'affaire de Nael, c'est dramatique, juste je termine sur ça.
00:45:05 On a un policier qui, de bonne foi, explique que c'est le seul moyen
00:45:09 qui a l'instant T en un deuxième de seconde, à utiliser son arme,
00:45:12 parce qu'il avait peur que son collègue, qui était en train d'interpeller,
00:45:14 on le voit sur la vidéo, le conducteur qui faisait un refus d'obtempérer,
00:45:17 puisse être écrasé contre le mur, ou qu'il puisse y laisser sa vie.
00:45:19 Après 20 minutes de course-poursuite.
00:45:20 Après des minutes de course-poursuite.
00:45:22 Et ce qui est difficile aujourd'hui à comprendre,
00:45:23 c'est que les policiers se disent,
00:45:25 quand, de bonne foi, sans difficulté apparente,
00:45:27 puisque là, effectivement, il y a un inter de LBD,
00:45:29 on peut comprendre qu'il y a des interrogations sur l'intervention,
00:45:31 mais même sur une intervention banale, si j'ose dire,
00:45:33 on a un policier qui reste en prison,
00:45:35 et qui a voulu essayer de faire son métier,
00:45:36 et qui n'avait jamais fait parler de lui avant.
00:45:38 C'est ça, aujourd'hui, la difficulté.
00:45:39 J'estime que ce policier, par exemple, à Nanterre,
00:45:41 chez lui, à Réunion, tout à fait,
00:45:44 et là, il n'y a aucun décat qui rentre.
00:45:47 Il ne peut pas se concerter avec qui que ce soit.
00:45:48 Il y avait le trouble à l'ordre public.
00:45:49 Je vais te rappeler, parce qu'on est en matière criminelle.
00:45:51 Comment ?
00:45:51 On est en matière criminelle.
00:45:53 Le critère de l'ordre public,
00:45:56 est à lui seul un critère de mise en détention.
00:45:59 Je ne dis pas qu'il est opportun, mais bon.
00:46:01 Il nous reste quelques secondes avant la publicité,
00:46:04 et nous serons à 10 heures, et je le salue,
00:46:07 avec l'avocat des gendarmes qui ont été mis en cause
00:46:11 dans l'affaire Adama.
00:46:13 Maître Rodolphe Bosselut, merci d'être avec nous.
00:46:17 On va vous retrouver vraiment dans quelques instants,
00:46:20 puisque, je le rappelle, l'information est tombée hier.
00:46:23 Les magistrats chargés de l'information judiciaire
00:46:25 sur la mort en juillet 2016,
00:46:26 ça fait donc 7 ans que ça dure, d'Adama Traoré,
00:46:29 ont prononcé un non-lieu pour les gendarmes
00:46:31 qui l'ont interpellé.
00:46:33 Vous nous quittez avant 10 heures.
00:46:35 Peut-être que vous avez un mot sur cette affaire, Mathieu Vallée.
00:46:39 Oui, je pense que Assa Traoré,
00:46:41 et toute la clique de Traoré, devait être en PLS ce matin.
00:46:44 Ils ne devaient pas être bien.
00:46:45 La justice vient de leur notifier qu'il n'y a pas de violence policière,
00:46:48 et que le business scientifique qu'ils ont monté
00:46:50 avec la vente de t-shirts, la vente de goodies,
00:46:51 la vente de casquettes, il va falloir tout remballer,
00:46:53 il va falloir plier les goules,
00:46:55 et il va falloir arrêter de dire n'importe quoi sur les gendarmes
00:46:57 et l'institution gendarméence qui est policière.
00:46:59 Donc, on a eu des manifestations, notamment certaines violentes,
00:47:01 je rappelle celle du parvis du tribunal judiciaire de Paris
00:47:03 où on expliquait que l'émotion devait dépasser le droit.
00:47:06 C'était les déclarations de Christophe Castaner
00:47:08 à l'ancienne mise à l'intérieur.
00:47:09 Là, je pense que quand on réclame justice
00:47:11 et qu'on respecte l'état de droit,
00:47:13 on respecte les décisions de justice.
00:47:14 Et honnêtement, comme il n'y a plus de matières,
00:47:17 alors il y a un appel qui a été formé,
00:47:18 mais comme les magistrats, après des multiples expertises,
00:47:20 des multiples contre-expertises,
00:47:21 des multiples contre-vérités, la justice a tranché.
00:47:24 Je pense qu'aujourd'hui, on va avoir un peu de tranquillité,
00:47:26 non seulement sur les dénonciations
00:47:28 et les diffamations dont étaient victimes les gendarmes,
00:47:31 l'avocat pourra en parler,
00:47:32 mais en plus sur le faité que lorsqu'on se vante
00:47:35 d'être l'égérie des luttes contre les violences policières,
00:47:37 eh bien c'est courant.
00:47:38 Et je pense que le Times serait bien avisé
00:47:40 lorsqu'il avait fait une une sur Assa Traoré
00:47:41 pour dire que c'était la nouvelle égérie française,
00:47:43 de remodifier ça, tout à fait en Louboutin,
00:47:46 de remodifier ça une en disant que finalement,
00:47:48 les gendarmes ont interpellé à l'époque un délinquant
00:47:50 dans des conditions difficiles
00:47:52 et qu'ils n'ont aucune responsabilité dans le décès de Adama Traoré.
00:47:56 En tout cas, c'est ce que la justice dit.
00:47:58 On ne peut pas dire respecter l'état de droit
00:47:59 quand elle ne va pas dans le sens de ceux
00:48:00 qui en fait luttent contre les policiers
00:48:03 parce qu'ils nous détestent.
00:48:04 D'un an, ce n'est pas ça.
00:48:05 Et il n'y a pas que les médias,
00:48:06 il n'y a pas que des marques,
00:48:08 il y a aussi des personnalités
00:48:09 qui ont soutenu...
00:48:11 Peut-être qu'ils auront mis un tweet.
00:48:13 Pas qu'un tweet, qui ont manifesté,
00:48:14 qui se sont mobilisés,
00:48:15 qui ont été au plus près d'Assa Traoré.
00:48:18 La publicité, on revient dans un instant,
00:48:19 on parlera de la baïa dans la deuxième partie
00:48:21 puisque le président de la République,
00:48:23 le chef de l'État promet la fermeté
00:48:25 pour la rentrée scolaire.
00:48:26 Monsieur Mathieu, merci.
00:48:27 - C'est à vous.
00:48:28 - Des nouveaux invités juste après la publicité.
00:48:30 Restez avec nous, à tout de suite.
00:48:31 Il est 10h, le Point sur l'information,
00:48:36 c'est avec vous.
00:48:37 Félicitations, Kindoky.
00:48:38 - Bonjour, Eliott. Bonjour à tous.
00:48:40 À la une de ce journal,
00:48:41 l'affaire Adama à Traoré
00:48:43 se résume désormais à un non-lieu
00:48:44 pour les gendarmes qui avaient interpellé
00:48:46 le jeune homme de 24 ans en 2016,
00:48:48 sept ans après sa mort.
00:48:50 Les magistrats ont estimé que les gendarmes
00:48:51 n'ont pas commis de violences volontaires illégitimes.
00:48:54 En juillet dernier, le parquet de Paris
00:48:56 avait déjà requis un non-lieu dans cette affaire
00:48:58 à la suite de plusieurs années d'enquête.
00:49:00 La famille a annoncé faire appel
00:49:01 de cette décision hier soir.
00:49:04 Dans l'actualité internationale,
00:49:06 la visite inédite du pape en Mongolie.
00:49:08 Le souverain pontife doit rencontrer
00:49:10 aujourd'hui les quelques 1 400 catholiques du pays.
00:49:13 Un déplacement également stratégique
00:49:15 d'un point de vue géopolitique
00:49:16 puisque la Mongolie dépend de la Russie
00:49:18 et de la Chine pour l'énergie
00:49:20 et les matières premières.
00:49:21 En Floride, une tortue kawan
00:49:23 a été remise en liberté hier.
00:49:25 Elle s'appelle Tina, elle est âgée d'environ 40 ans
00:49:28 et pèse pas moins de 90 kilos.
00:49:30 C'est une association qui a sauvé l'animal
00:49:32 après avoir été blessée.
00:49:33 De nombreux Américains se sont déplacés hier
00:49:35 pour lui adresser un bon retour dans son milieu naturel.
00:49:38 Merci chère Félicité pour le point sur l'information.
00:49:41 Rendez-vous à 10h30.
00:49:43 On est ensemble jusqu'à 11h pour l'heure des pro-week-end
00:49:47 avec William Tej, Georges Fenech, Pierre Gentillet
00:49:50 qu'on retrouve, merci d'être avec nous maître,
00:49:52 Amine El Khatmi bien sûr, le grand retour
00:49:54 et ça me fait plaisir de vous retrouver
00:49:56 et Noémie Schultz également,
00:49:58 Noémie Schultz du service de police-justice.
00:50:00 Et avant de parler de la Baïa en longueur,
00:50:02 ce que je vous propose c'est qu'on revienne
00:50:04 sur cette affaire Adama
00:50:05 puisque l'information majeure,
00:50:08 elle est tombée hier,
00:50:10 les magistrats qui étaient chargés de l'information judiciaire,
00:50:13 sept ans que ça dure,
00:50:15 ont prononcé un non-lieu pour les gendarmes
00:50:17 qui l'ont interpellé.
00:50:18 On est en direct d'ailleurs avec l'un des avocats
00:50:21 de ces gendarmes.
00:50:22 Mais d'abord, est-ce qu'on peut revenir sur ce non-lieu ?
00:50:24 Oui, ce n'est pas vraiment une surprise d'abord
00:50:26 parce qu'on rappelle que dans cette affaire,
00:50:27 les trois gendarmes n'ont jamais été mis en examen,
00:50:29 ils étaient uniquement placés sous le statut de témoins assistés
00:50:32 et puis parce qu'il y a un mois,
00:50:33 le parquet de Paris avait effectivement demandé
00:50:35 un non-lieu dans cette affaire.
00:50:38 Les juges d'instruction ont donc suivi les réquisitions
00:50:40 de la procureure de la République de Paris
00:50:42 pour qui c'est vraisemblablement un coup de chaleur
00:50:44 qui a causé la mort d'Adama Traoré.
00:50:47 La procureure de la République estime également
00:50:49 que les gendarmes ont utilisé des gestes autorisés
00:50:52 avec proportion lors d'une interpellation
00:50:54 qui était elle aussi justifiée.
00:50:57 Cette ordonnance de non-lieu, elle signe donc la fin,
00:51:01 alors peut-être provisoire, mais normalement la fin
00:51:03 de cette affaire, de ce feuilleton judiciaire
00:51:05 qui aura duré plus de sept ans,
00:51:07 fait d'expertises, de contre-expertises,
00:51:09 un nombre incalculable de médecins se sont notamment penchés
00:51:12 sur le dossier pour essayer de déterminer avec précision
00:51:14 les causes de la mort de ce jeune homme de 24 ans,
00:51:17 trois heures après son interpellation.
00:51:19 Et je dis la fin peut-être provisoire
00:51:21 parce qu'on a appris hier par la voix de l'avocat
00:51:24 des proches d'Adama Traoré, Aliasti Bouzrou,
00:51:26 absolument, qu'il faisait appel de cette décision.
00:51:29 Il a qualifié l'ordonnance de non-lieu,
00:51:32 il a dit qu'elle contenait des contradictions,
00:51:34 des incohérences et de graves violations du droit.
00:51:36 Maître Boussoulou, merci d'être avec nous.
00:51:39 Vous êtes l'avocat de ces gendarmes.
00:51:41 Première question, quelle réaction ?
00:51:44 Comment ils ont réagi à l'annonce de ce non-lieu ?
00:51:50 Une immense satisfaction, évidemment.
00:51:53 Ça fait sept ans que nous bataillons pied à pied
00:51:57 pour expliquer qu'il n'y a aucune violence dans ce dossier.
00:52:02 Nonobstant, notre dossier, qui est en fait le dossier médiatique,
00:52:06 qui à un moment donné a pris le dossier judiciaire en otage.
00:52:10 Le dossier judiciaire aujourd'hui vient de redire
00:52:13 qu'il n'y avait aucune violence,
00:52:14 que la force qui a été utilisée par les gendarmes
00:52:18 pour procéder à l'interpellation d'Adama Traoré
00:52:21 était nécessaire, légitime et proportionnée.
00:52:25 Maître, vous m'entendez ?
00:52:29 Permettez-moi de vous couper.
00:52:30 Est-ce que vous pouvez, c'est toujours les joies du direct,
00:52:32 est-ce que vous pouvez remettre, repanoter votre téléphone
00:52:35 pour qu'on vous voie à l'horizontale et non à la verticale ?
00:52:40 Ah, voilà, c'est beaucoup mieux, maître.
00:52:42 Pardonnez-moi, mais c'est pour une cohérence d'image.
00:52:45 Non, non, non, mais il n'y a pas de problème.
00:52:48 Donc, voilà la situation.
00:52:52 Elle est donc conforme à la réalité des faits.
00:52:56 Et les faits sont têtus dans ce dossier.
00:52:59 Il n'y a jamais eu de violence.
00:53:01 Le problème, c'est ce qu'indiquait un de vos invités
00:53:04 avant que je ne prenne la parole sur ce plateau,
00:53:07 c'est qu'il y a eu un dossier médiatique.
00:53:10 Et je vois d'ailleurs que dans le communiqué de presse
00:53:13 de la famille Traoré,
00:53:16 il y a des contre-vérités à l'appui de cet appel.
00:53:20 On nous indique que l'interpellation aurait duré des minutes.
00:53:24 En fait, ce qu'on essaye de faire de l'affaire Adama Traoré,
00:53:27 c'est une affaire Floyd.
00:53:29 Ça n'a pas duré des minutes.
00:53:30 Et le dossier et l'ordonnance, ils répondent de façon circonstanciée
00:53:34 entre le moment où les gendarmes entrent dans l'appartement
00:53:38 où se cache Adama Traoré
00:53:39 et le moment où ils sortent avec Adama Traoré,
00:53:42 dûment menotté, bien qu'il ait résisté,
00:53:44 il s'est écoulé entre une et deux minutes.
00:53:47 Vous voyez ?
00:53:48 Et c'est à la base de ce contre-vérité,
00:53:51 de ces mensonges distillés depuis des années,
00:53:54 que l'on maintient un dossier médiatique
00:53:57 qui, à mes yeux aujourd'hui, devient de plus en plus moribond.
00:54:00 Maître, ces trois gendarmes qui ont été mis en cause
00:54:04 et on le rappelle, jamais mis en examen,
00:54:06 est-ce qu'ils, sur ces sept dernières années,
00:54:08 ils ont pu reprendre leur métier
00:54:11 ou est-ce qu'ils ont complètement lâché prise ?
00:54:15 Non, non, ils ont poursuivi leur métier,
00:54:19 non sans mal, parce qu'il faut savoir que
00:54:22 durant ces années, il y a eu des mises en cause personnelles,
00:54:26 leur nom a été jeté en pâture sur les réseaux sociaux.
00:54:29 Nous avons d'ailleurs fait condamner Mme Assa Traoré
00:54:32 à plusieurs reprises pour atteinte à la présomption d'innocence
00:54:34 puisqu'elle présentait les gendarmes comme,
00:54:37 j'ouvre des guillemets, des tueurs.
00:54:39 Voilà, le tout au soutien d'une thèse selon laquelle
00:54:44 les violences politières seraient systémiques,
00:54:46 le racisme serait systémique,
00:54:48 bref, tout ce que n'était pas ce dossier.
00:54:51 Et c'est ça qui est absolument scandaleux.
00:54:53 Aujourd'hui, ce non-lieu, c'est une forme de réhabilitation médiatique.
00:54:57 Moi, je pense également à toutes ces personnalités publiques
00:55:00 qui ont soutenu Assa Traoré
00:55:04 et ce comité qui ont pu manifester auprès d'elle,
00:55:07 et peut-être qu'ils vont cette fois-ci communiquer en disant
00:55:10 "ben voilà, peut-être que la justice est passée
00:55:13 et le non-lieu a donc été prononcé".
00:55:16 Le fait qu'il y ait un appel, une toute dernière question,
00:55:20 cet appel, ça veut dire quoi ?
00:55:21 Ça veut dire que ça va durer encore et encore et encore ?
00:55:23 C'est le dernier recours ou il y en a encore d'autres, des recours ?
00:55:27 Alors, c'est le dernier recours
00:55:30 puisque la Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris
00:55:32 sera saisie de cet appel et examinera l'appel.
00:55:35 Après, il y a une possibilité encore théorique
00:55:39 d'inscrire un pourvoi en cassation.
00:55:40 Mais disons que la voie de recours,
00:55:43 la dernière voie de recours sur le fond de l'affaire,
00:55:46 c'est l'appel et l'appel devant la Chambre de l'instruction.
00:55:49 Eh bien, écoutez, un grand merci Maître Rodolphe Bosselut.
00:55:53 Noemi, merci également.
00:55:55 Vous avez peut-être un dernier mot à rajouter sur le fonds judiciaire
00:55:58 où tout a été dit.
00:55:59 Je crois que tout a été dit.
00:56:00 Tout a été dit.
00:56:01 Revenons sur le débat et l'aspect politique
00:56:03 parce que l'affaire Adhema, Assa Traoré,
00:56:05 en a fait une sorte de...
00:56:09 l'a érigée en symbole des violences policières.
00:56:11 C'est comme ça que c'était présenté.
00:56:13 Il y a souvent des ponts, des parallèles
00:56:15 qui ont été faits entre George Floyd
00:56:17 et les manifestations lancées par Assa Traoré et son comité.
00:56:22 Moi, j'ai d'abord une pensée pour ces trois gendarmes
00:56:26 parce que depuis 2016, leur honneur est sali.
00:56:30 Leurs noms ont été divulgués.
00:56:33 La présomption d'innocence a été piétinée.
00:56:36 Madame Traoré ne cherche pas justice et vérité.
00:56:39 Elle veut que sa vérité à elle s'impose
00:56:43 au détriment de toute autre considération.
00:56:46 Et j'en veux beaucoup à toutes celles et ceux
00:56:48 qui, depuis 2016, ont glorifié Assa Traoré.
00:56:53 La gauche médiatique et culturelle
00:56:55 dont toutes les institutions, tous les visages,
00:56:58 tous les noms les plus connus
00:57:00 se sont mis au service de cette cause.
00:57:03 Madame Traoré a fait la une
00:57:05 de la quasi-totalité de la presse française,
00:57:07 a été invitée dans les plus grands médias
00:57:10 où elle y a systématiquement tenu
00:57:12 des propos outranciers, mensongers
00:57:15 sur un supposé racisme structurel
00:57:17 de la France, de la police, de la justice.
00:57:19 La vérité, c'est que la police, la justice
00:57:22 ne sont responsables en rien, en rien,
00:57:25 dans la défaillance familiale majeure, majeure,
00:57:29 qui a conduit cinq frères, pas un, pas deux, pas trois,
00:57:33 cinq frères à passer par la case prison.
00:57:36 Adama Traoré, lui-même, lors de son incarceration,
00:57:39 a violé son codétenu.
00:57:41 Et lorsque la victime est sortie de prison,
00:57:43 l'un des frères d'Adama, Yucuba,
00:57:45 qui a croisé la victime, la roue est de cou,
00:57:48 à l'aide d'un manche en bois,
00:57:50 et a été condamné par le tribunal correctionnel
00:57:52 de Pontoise pour ces faits-là à 18 mois de prison.
00:57:55 Ce n'est pas la France qui est responsable de ça.
00:57:57 Donc, à un moment donné, il faut remettre les points sur les i,
00:58:04 et il faut rendre à ces trois hommes
00:58:06 l'honneur qui leur a été volé.
00:58:08 - Sept ans, Georges Fenech.
00:58:10 - Je ne résiste pas, et en plus, nous avons un avocat sur le plateau,
00:58:14 je ne résiste pas à faire une petite remarque,
00:58:17 si vous m'y autorisez.
00:58:19 Vous avez rappelé, d'ordre de l'institution judiciaire,
00:58:23 vous avez rappelé le calvaire de ces trois gendarmes,
00:58:26 mais force est de reconnaître,
00:58:28 qui n'ont jamais été mis en examen.
00:58:32 C'est-à-dire que la justice leur a fait bénéficier
00:58:35 du statut de témoin assisté.
00:58:37 Donc, c'est quand même autre chose, voyez-vous.
00:58:40 Et je pense que, tôt ou tard,
00:58:41 nous devrions mener cette réflexion sur la suppression,
00:58:45 purement et simplement, de la mise en examen.
00:58:47 C'est-à-dire que toutes les personnes déférées devant des juges
00:58:50 devraient être, tant qu'il n'y a pas de renvoi devant un tribunal,
00:58:54 entendues comme témoins assistés,
00:58:56 ce qui évite cette atteinte grave à la présomption d'innocence.
00:58:59 Vous avez fait une solidité de placement sur le compte de votre judiciaire ?
00:59:02 Bien sûr que si, bien sûr que si.
00:59:03 Mais je dis finalement, dans cette affaire,
00:59:07 les juges ne se sont pas laissés embarquer
00:59:09 par la pression médiatique et politique,
00:59:11 par toute cette pression, effectivement, du clan Traoré.
00:59:15 Et ils ont résisté parce qu'ils sentaient bien
00:59:18 qu'il n'y avait pas de charge suffisante.
00:59:19 Ils ont résisté, certes,
00:59:21 mais ils ont attendu avant de prononcer...
00:59:23 Ils ont attendu parce qu'il y a eu des recours.
00:59:25 À un moment, la justice...
00:59:26 Là, ça fait plusieurs semaines, voire...
00:59:28 Vous avez des demandes d'expertise, de contre-expertise.
00:59:30 Noemi, mais je crois que ça fait plusieurs semaines,
00:59:31 voire quelques mois, qu'en fait, le dossier est bouclé.
00:59:34 Et que le non-lieu prononçable,
00:59:37 il aurait pu être prononcé bien plus tôt.
00:59:39 C'est ça que...
00:59:40 Oui, après, les choses se font dans l'ordre.
00:59:43 Vous avez eu le réquisitoire du parquet il y a un mois.
00:59:45 Il faut le temps que les juges en prennent connaissance.
00:59:46 Il y a aussi les vacances judiciaires.
00:59:48 On est au mois d'août.
00:59:48 Ils le rendent à la toute fin du mois d'août.
00:59:50 J'entends, mais ça fait sept ans qu'aujourd'hui,
00:59:52 ces gendarmes sont...
00:59:53 Vous imaginez, il y a une épée de Damoclès au-dessus d'eux.
00:59:55 Les manœuvres dilatoires et les recours qu'il y a eu tous azimuts,
00:59:59 ça, les juges d'instruction...
01:00:01 Et ensuite, on parle de la baïa.
01:00:03 C'est le travers de notre époque.
01:00:05 C'est qu'on a essayé de faire...
01:00:06 Enfin, on ne me sens pas inclus, mais évidemment.
01:00:08 Mais une certaine gauche a essayé de faire le procès de ces gendarmes
01:00:11 avant même, effectivement, qu'on apprenne cette ordonnance de non-lieu,
01:00:14 qui, encore une fois, peut faire l'objet d'un appel.
01:00:17 Donc, tout n'est pas terminé.
01:00:20 Mais c'est vrai qu'il y a une tendance aujourd'hui,
01:00:21 encore plus pour ce genre d'affaires médiatiques,
01:00:24 qui plus est, quand la gauche s'en mêle,
01:00:25 à faire le procès avant le procès.
01:00:27 Et c'est vrai qu'on jette l'oppreuve à la fois sur ces gendarmes,
01:00:29 mais aussi sur toute une institution.
01:00:31 Donc, on aimerait bien, mais malheureusement,
01:00:32 ça n'arrivera pas que la gauche fasse preuve de plus de prudence
01:00:36 vis-à-vis de ce genre d'affaires,
01:00:38 de ne pas en tirer de grandes conclusions,
01:00:40 typiquement sur le racisme systémique présupposé de la police, etc.
01:00:44 C'est un vœu pion, en l'occurrence,
01:00:45 parce que je pense que ça n'arrivera pas.
01:00:47 Mais ça devrait les faire réfléchir, en tout cas.
01:00:50 - Avançons et on va recevoir Jean-Baptiste Nouayac,
01:00:53 cofondateur de l'école Excellence Ruralité.
01:00:56 Merci beaucoup, Noemi Schultz.
01:00:57 On va parler de l'ABAIA à présent,
01:00:58 puisque l'ABAIA est interdit dans les établissements.
01:01:01 La rentrée, c'est lundi.
01:01:03 Est-ce que ça va être effectif ?
01:01:05 Est-ce que les établissements vont pouvoir vous dire pour l'instant ?
01:01:08 Parce que vous avez un doute,
01:01:09 puisqu'il y a eu le Conseil d'État...
01:01:10 - Dans la mesure où il y a un recours devant le Conseil d'État
01:01:12 qui a été déposé.
01:01:13 - En attendant lundi, l'ABAIA est interdit.
01:01:16 Voilà.
01:01:17 Il n'y aura pas un élève qui rentrera dans l'établissement scolaire
01:01:20 avec un ABAIA.
01:01:21 - Je précise que c'est un recours en référé,
01:01:23 donc la décision arrivera rapidement.
01:01:24 - Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a une contre-offensive qui s'opère.
01:01:27 Qui s'opère sur les réseaux sociaux, mais également à l'étranger.
01:01:29 On verra avec notre correspondante à Londres
01:01:31 ce qui est en train de se passer.
01:01:32 Vous voyez le sujet d'Adrien Spiteri, on en parle juste après.
01:01:35 - Venez à la rentrée, on met toutes des ABAIA.
01:01:40 - Les messages comme celui-ci se multiplient sur les réseaux sociaux
01:01:44 depuis l'annonce de l'interdiction du port de ce vêtement dans les écoles.
01:01:48 Une provocation assumée, avec parfois certains messages
01:01:52 adressés à Gabrielle Attal.
01:01:54 - Vous aimez mon outfit pour la rentrée ?
01:01:56 Je pense que le ministre de l'Éducation va l'adorer.
01:01:58 - Certaines jeunes femmes pensent que cette interdiction
01:02:01 va être difficilement applicable et appellent à la solidarité féminine
01:02:05 pour compliquer la tâche des chefs d'établissement.
01:02:08 - J'appelle toutes les femmes.
01:02:09 Solidarité féminine, là aussi.
01:02:11 Que tu sois musulmane, juive, athée, on n'a rien à faire.
01:02:13 Je fais un appel à toutes les filles.
01:02:15 A la rentrée, mettez toutes des longues robes.
01:02:17 J'aimerais voir la tête qu'ils vont faire.
01:02:18 Comment est-ce qu'ils vont s'en sortir ?
01:02:20 Comment est-ce qu'ils vont faire le tri dans toutes ces robes-là ?
01:02:21 Comment est-ce qu'ils vont déterminer que cette robe-là ou cette robe-là,
01:02:24 c'est une ABAIA ?
01:02:25 Ça va être un gag, je le sens.
01:02:26 Partagez l'information au maximum, s'il vous plaît.
01:02:28 Lundi, les élèves portant l'ABAIA ne pourront pas entrer en classe
01:02:32 mais seront accueillis par les établissements scolaires.
01:02:35 Les équipes pédagogiques devront alors expliquer le sens de cette interdiction
01:02:40 avant de possibles sanctions disciplinaires.
01:02:43 On salue Jean-Baptiste Nouayak,
01:02:45 vous êtes cofondateur des écoles Excellence Ruralité.
01:02:48 Pour les téléspectateurs qui ne vous connaissent pas,
01:02:49 qui ne connaissent pas ces écoles,
01:02:51 en 30 secondes avant de reprendre le débat,
01:02:54 dans vos écoles, il n'y a pas d'ABAIA ?
01:02:56 En tout cas, il y a un uniforme.
01:02:57 Donc en fait, le problème se règle.
01:02:59 C'est pour ça que je dis ça.
01:03:00 Et quel est le concept de ces écoles Excellence Ruralité ?
01:03:05 Ce sont des écoles qui sont créées dans les territoires ruraux les plus défavorisés
01:03:08 pour prévenir et lutter contre le décrochage scolaire dans ces territoires-là.
01:03:12 Donc ce sont des écoles qui mettent en place,
01:03:14 qui essaient d'offrir aux enfants de ces territoires
01:03:17 les outils pédagogiques de meilleure qualité,
01:03:21 avec des petits effectifs, un uniforme,
01:03:23 des professeurs qui sont à la fois professeurs et éducateurs.
01:03:27 Une relation étroite avec les parents aussi, ça c'est très important.
01:03:29 Et donc cette pédagogie-là, on peut la mettre en œuvre dans ces territoires-là
01:03:33 grâce à l'engagement de bénévoles et puis de professeurs
01:03:36 qui sont investis dans ces écoles.
01:03:38 Le fondateur des écoles Excellence Ruralité que vous êtes,
01:03:42 quel regard il porte sur ce qu'il se passe, sur cette polémique autour de la baïa ?
01:03:46 D'abord, je pense qu'il faut quand même saluer le fait que le ministre soit saisi du sujet,
01:03:51 parce que c'est un sujet qui avait été mis sous le tapis depuis un moment.
01:03:56 Maintenant, on peut déplorer aussi collectivement que ce soit ça le sujet de la rentrée,
01:03:59 c'est-à-dire qu'on est devant des défis éducatifs sans précédent.
01:04:04 Je pense à la violence juvénile, je pense à l'éclatement des cadres familiaux, je pense...
01:04:08 Au niveau scolaire ?
01:04:09 Au niveau scolaire, bien sûr, au manque de professeurs et à la crise des vocations.
01:04:15 Tous ces sujets-là, aux écrans encore, qui menacent beaucoup la liberté de nos élèves,
01:04:21 les addictions qui sont liées à ça,
01:04:22 tous ces sujets-là en fait sont occultés par ce sujet de la baïa.
01:04:25 Et donc oui, on aurait pu imaginer peut-être une réponse
01:04:30 qui permette de régler le problème définitivement.
01:04:33 Parce que j'ai retrouvé récemment une déclaration d'Aristide Briand
01:04:38 au moment de la loi de 1905 qui disait
01:04:41 "il ne faudrait surtout pas que nous interdisions un vêtement plutôt qu'un autre,
01:04:45 parce que ce serait nous mettre en danger et risquer le ridicule
01:04:51 que ne manquerait pas de nous imposer la créativité des curés et des tailleurs".
01:04:56 Alors en l'occurrence, ce n'est ni les curés ni les tailleurs,
01:04:58 mais il y a effectivement une offensive qui va...
01:05:01 Aujourd'hui c'est la baïa, demain ce sera autre chose.
01:05:03 - Oui, mais ce qu'Aristide Briand n'avait peut-être pas compris,
01:05:06 c'est qu'il y allait avoir un siècle après une offensive politique
01:05:11 qui lie la politique et la religion.
01:05:14 - Exactement.
01:05:15 - Et ça peut-être qu'on n'avait pas anticipé en 1905.
01:05:19 Revenons donc au débat sur la baïa.
01:05:21 Je vous ai entendu dire, quand on a entendu les...
01:05:24 Vous avez vu sur les réseaux sociaux, les tiktokeuses, comme on dit,
01:05:28 qui disent "mettez des robes longues",
01:05:29 elle a raison malheureusement.
01:05:33 - De son point de vue, c'était un peu couru d'avance ce qui se passait là.
01:05:38 De deux choses, d'abord il y a un recours devant le Conseil d'État,
01:05:40 donc on va voir ce que le Conseil d'État va dire.
01:05:41 Évidemment, ils vont plaider le caractère culturel,
01:05:43 et ce vêtement n'a pas le caractère religieux, d'accord ?
01:05:46 Parce qu'en l'occurrence ici, la loi, elle vise les signes religieux à l'école.
01:05:49 Ça c'est une chose, mais admettons que le Conseil d'État valide cette interdiction.
01:05:53 Évidemment, là ce qui se passe, c'est que demain on est en train d'essayer de contourner la loi,
01:05:57 et on va avoir demain, après-demain, de nouveaux vêtements pour essayer de contourner.
01:06:01 En réalité, la seule solution, c'est d'introduire un vêtement unique à l'école,
01:06:07 c'est-à-dire un uniforme.
01:06:09 On ne va pas se tortiller, si vous voulez, tous les quatre matins
01:06:12 parce qu'on aura un nouveau vêtement tous les quatre matins.
01:06:14 Il faut une solution claire, une solution uniforme.
01:06:17 Donc je pense qu'il faut vraiment avoir le courage d'arriver jusque là.
01:06:20 Et par ailleurs, je ne m'empêche pas de préciser,
01:06:22 enfin il faut absolument que je précise quand même que si on a ces problèmes aujourd'hui,
01:06:25 il faut quand même qu'on ait un débat de société aussi sur ce que devient ce pays.
01:06:30 C'est-à-dire que ce débat sur le port de la baïa, il intervient en 2023,
01:06:33 il ne sera pas intervenu au moment typiquement de la loi d'Aristide Briand.
01:06:37 Non, mais le débat, il a pu commencer en 1989 avec Creil.
01:06:43 Vous allez entendre dans un instant Lionel Jospin,
01:06:45 mais ce qui se passe en 89 a des conséquences aujourd'hui.
01:06:49 Si en 89 vous dites non et un non ferme, il n'y a pas de mais avec,
01:06:53 c'est terminé, c'est fini, il n'y a plus de débat.
01:06:56 Mais justement, c'est ce que je voulais vous dire,
01:06:57 qu'est-ce qui a changé depuis si longtemps ?
01:07:01 C'est que nous avons un phénomène migratoire qui a amené,
01:07:03 mais mécaniquement changé.
01:07:05 Donc aujourd'hui, tout le monde s'étonne, tout le monde découvre ce sujet.
01:07:08 Mais c'est diffident.
01:07:09 C'est l'idéologie des responsables politiques et des gouvernants
01:07:13 et la peur de certains.
01:07:14 C'est aussi ça le problème.
01:07:15 Moi, je pense que le sujet essentiel, c'est est-ce que la République est ferme ou pas lundi ?
01:07:19 Est-ce qu'on interdit le port du vêtement ou pas ?
01:07:21 Ça fait 30 ans qu'elle devait être ferme, pardonnez-moi William de dire ça.
01:07:24 On peut se dire qu'on peut se réveiller aussi, que ça peut être le bon moment.
01:07:26 Oui, un peu tard aussi.
01:07:27 Lundi, la question qui va se poser, c'est est-ce qu'ils vont réussir à l'interdire ou pas ?
01:07:30 Si un chef d'établissement fléchit et décide de laisser passer, c'est perdu.
01:07:34 Donc il faut donner une consigne claire.
01:07:36 Le chef d'établissement qui cède, il est viré.
01:07:38 Voilà, c'est le premier point qu'il faut donner.
01:07:39 Le deuxième point qu'il faut donner, c'est que si par cas vous mettez un port d'uniforme,
01:07:43 ça veut dire qu'en fait, notre démocratie libérale perd de son sens.
01:07:46 À partir du moment où vous vous uniformisez, vous perdez le goût de la liberté
01:07:49 et vous perdez à chacun le droit de s'habiller comme il veut dans le respect de la loi,
01:07:52 eh bien petit à petit, on décide qu'on n'est plus sur un régime de démocratie libérale
01:07:56 où la liberté prime et on décide de céder par rapport à un agent surreligieux.
01:08:00 Pour vous, l'uniforme, ce n'est pas le synonyme de la démocratie libérale.
01:08:02 Moi, je dis que si par cas on laisse les gens de s'autoriser à s'habiller comme ils veulent,
01:08:07 ça veut dire qu'on décide et on permet dans une démocratie de dire
01:08:10 "Vous venez comme vous voulez tant que vous respectez la loi".
01:08:12 Or, le principe d'une démocratie libérale face à l'antrisme islamique,
01:08:15 ce n'est pas de reculer et de changer notre mode de vie
01:08:18 face à l'antrisme islamique, face à l'offensive islamique.
01:08:21 C'est de dire "On décide de rester comme on est,
01:08:22 on décide de garder notre art de vie à la française,
01:08:24 on décide de garder notre art de vie et donc du coup,
01:08:27 nous, on ne change pas de mode de comportement, c'est vous qui allez reculer, c'est vous qui allez céder".
01:08:30 Mais William, sur les chefs d'établissement, pardon,
01:08:32 on ne peut pas dire "s'il y en a un qui cède, on l'aura perdu".
01:08:35 Le chef d'établissement, il a aussi peur ?
01:08:37 - Bah oui, évidemment. - Il a peur ?
01:08:38 - Bah oui. - Le chef d'établissement,
01:08:39 s'il se retrouve lundi face à 5, 6 ou 7 parents...
01:08:42 - Mais il va se retrouver. - Et il sera seul.
01:08:45 - Et le chef d'établissement, il se souvient qu'on est dans un pays
01:08:51 où on a coupé la tête à un enseignant,
01:08:53 simplement parce qu'il a montré des dessins et des caricatures à ses élèves.
01:08:56 Donc moi, je ne veux pas mettre...
01:08:58 Je serais le dernier à juger un chef d'établissement qui,
01:09:02 ayant peur pour lui-même, ayant peur pour ses collègues,
01:09:05 ayant peur pour son établissement, dirait
01:09:07 "Moi, je les laisse rentrer comme ça, moi, je ne suis pas juge, je ne suis pas flippe".
01:09:10 - Amine, il y a une consigne qui est quand même différente,
01:09:13 c'est que lors de Samuel Paty, on avait la doctrine qui n'était pas de conflit, pas de vague.
01:09:16 Là, on a une doctrine qui est simple.
01:09:18 Le port de la Baïa est interdit, c'est-à-dire que dans tous les endroits sensibles,
01:09:21 on peut envoyer des forces de l'ordre.
01:09:23 Le chef d'établissement peut appeler la police municipale,
01:09:25 peut appeler la police nationale... - Mais il n'appellera pas Jean-Baptiste.
01:09:27 - Il y a des chefs d'établissement qui l'amènent là.
01:09:28 - Alors Baptiste, ne vous attendez pas tous en même temps, Jean-Baptiste.
01:09:31 - C'est évident que lundi, vous avez des personnes qui vont essayer de contourner.
01:09:34 Ça va être évident que des groupes religieux,
01:09:36 les grands frères vont essayer d'intervenir pour imposer le port de la Baïa.
01:09:39 Et il faut que les chefs d'établissement tiennent.
01:09:41 - Au-delà de cette question directement,
01:09:44 c'est qu'est-ce qu'on donne comme mission à nos professeurs ?
01:09:46 Est-ce que c'est le rôle de l'école d'être en première ligne sur ces sujets-là ?
01:09:50 Est-ce que c'est permettre le bon épanouissement de nos professeurs, de nos élèves ?
01:09:56 Est-ce que c'est permettre qu'ils remplissent leur mission ?
01:10:00 Il y a un moment donné, en fait, les professeurs,
01:10:01 ils se sont engagés pour transmettre des savoirs, éventuellement pour éduquer.
01:10:04 Ils n'ont pas à être le SAV de nos politiques sociales ou migratoires.
01:10:08 Et donc, il y a un moment, on les met en danger.
01:10:11 Et je ne suis pas favorable à ce qu'on se dise,
01:10:18 le professeur va régler tous les problèmes.
01:10:20 Le professeur, il a des gifles.
01:10:22 - D'ailleurs, c'est ce qui se passait avant la note du ministère de l'Éducation nationale.
01:10:26 C'est-à-dire que malheureusement, c'était au chef d'établissement ou encore au professeur,
01:10:30 finalement, de décider si oui ou non, il pouvait le porter.
01:10:33 - Et là, c'est pareil, c'est toujours l'école.
01:10:35 - Et là, c'est toujours à l'école de gérer.
01:10:36 - Mais malheureusement, l'école, vous avez des enfants
01:10:40 qui n'ont pas eu la même assimilation, qui n'ont pas la même culture,
01:10:44 et qui ont été peut-être biberonnés à ce qu'il y a de plus problématique.
01:10:48 - Est-ce qu'on a le souci de protéger nos professeurs ?
01:10:48 Est-ce qu'on a le souci de se dire, en fait,
01:10:51 moi, j'entends en permanence la question,
01:10:53 on insiste essentiellement sur le sujet de le professeur doit transmettre la laïcité,
01:10:59 transmettre, etc. Est-ce que c'est ça, pour ça qu'ils se sont engagés ?
01:11:01 - On continue d'en parler juste après la publicité.
01:11:03 On sera avec notre correspondante à Londres, Sarah Mena.
01:11:06 Et merci d'être avec nous parce que vous avez vu qu'il y a des marques londoniennes
01:11:13 qui incitent les jeunes filles en France à faire une photo à la rentrée en abaya
01:11:19 dans la cour de récréation pour obtenir un abaya gratuit, une abaya gratuite, pardonnez-moi.
01:11:24 Voilà où on en est.
01:11:25 Et en Angleterre, vous avez l'uniforme et pourtant, vous avez justement ce communautariat.
01:11:31 - J'ai pas dit que ça s'est résolvé tous les deux.
01:11:33 Pour moi, le sujet d'origine, il est migratoire.
01:11:35 C'est ça, l'origine du sujet.
01:11:37 - La publicité, on revient dans un instant.
01:11:38 Vous êtes toujours très nombreux à réagir sur les réseaux sociaux.
01:11:45 Il eût été habile politiquement de rendre l'uniforme ou la blouse obligatoire dès cette rentrée,
01:11:50 mais ce n'est pas politicien qui veut.
01:11:53 Il y a aussi, bravo William Tay, le chef d'établissement qui n'applique pas la loi.
01:11:57 Il est renvoyé.
01:11:59 C'est un peu dur.
01:12:00 Peut-être que Camille El Khatami avait raison.
01:12:02 On continue de parler justement de la polémique autour de l'abaya.
01:12:05 On ira à Londres dans un instant, mais avant cela, l'information.
01:12:08 Félicité Kindocky, rebonjour, félicité.
01:12:10 - Rebonjour, Eliott.
01:12:11 Bonjour à tous.
01:12:12 À la une de ce journal, la disparition inquiétante d'un enfant de 10 ans.
01:12:15 Un appel à témoins a été lancé pour tenter de retrouver le jeune Ayman,
01:12:19 disparu à Bordeaux depuis jeudi soir, 22 heures.
01:12:22 Le petit garçon de corpulence mince à les cheveux courts est rasé
01:12:25 avec un dessin d'éclair sur le côté droit de la tête.
01:12:28 En cas d'information, un numéro a composé le 0800 00 49 38.
01:12:33 0800 00 49 38.
01:12:37 C'est un mariage qui a mal tourné à Lyon.
01:12:39 Dans le huitième arrondissement, des tirs de mortier d'artifice ont été tirés
01:12:42 et ont touché deux balcons, ce qui a provoqué un impressionnant incendie.
01:12:46 Heureusement, sans faire de victime.
01:12:48 Identifié par la police, le marié et son frère ont été conduits au commissariat
01:12:52 juste après le passage devant le maire.
01:12:54 Ils ont été placés en garde à vue.
01:12:57 Et on termine ce journal côté sport avec une bonne nouvelle pour le Paris Saint-Germain.
01:13:01 Après une multitude de rebondissements, cette fois-ci, c'est fait.
01:13:04 Randall Colomoynie rejoint officiellement le PSG.
01:13:08 L'international français va signer pour une durée de cinq saisons
01:13:11 un transfert estimé à 90 millions d'euros pour que Frankfurt accepte de libérer son joueur.
01:13:16 Il s'agit de la vente la plus chère de l'histoire du club allemand.
01:13:19 Merci, félicité 18 millions de moins que l'heureux français
01:13:24 qui a remporté 108 millions d'euros.
01:13:27 Vous avez regardé la grille ?
01:13:28 Non, je n'ai pas eu le temps, mais dès que l'émission se termine...
01:13:30 Regardez, vous êtes souvent sur le téléphone.
01:13:33 Si vous êtes millionnaire, je vais rester au plus près de vous, Georges Fenech, bien sûr.
01:13:38 L'Abaya, on en parlait avant la publicité et on continue d'en parler.
01:13:41 La question de l'Abaya en France prend des proportions inattendues
01:13:44 puisqu'en Angleterre, une marque londonienne promet de rembourser toute jeune fille
01:13:49 qui participerait à une sorte de défi.
01:13:52 Je cite une Abaya gratuite contre une photo dans la cour de récréation.
01:13:55 Sarah Menaï, vous êtes notre correspondante à Londres.
01:13:59 Est-ce que c'est une information sérieuse ou est-ce que c'est une fake news, Sarah ?
01:14:02 Ah non, c'est une information très sérieuse, Eliott.
01:14:09 C'est le challenge lancé par une TikTokueuse londonienne, Saïda Haque.
01:14:15 Elle a 23 ans et elle est créatrice d'Abaya ici au Royaume-Uni.
01:14:18 Elle les vend en ligne sur la toile et dans une vidéo mise en ligne jeudi
01:14:22 et qui cumule aujourd'hui presque un million de vues.
01:14:25 Elle propose donc aux jeunes filles françaises de porter l'une de ses créations,
01:14:29 de porter une Abaya et de se prendre en photo
01:14:31 dans la cour de récréation de leur établissement.
01:14:34 Elle annonce également que sa nouvelle collection d'Abaya sortira aujourd'hui,
01:14:41 samedi, exclusivement pour les Françaises.
01:14:43 Une collection qui sortira uniquement en France.
01:14:47 Pour rappel, ici au Royaume-Uni, le port de signes religieux à l'école n'est pas interdit,
01:14:52 mais c'est vrai que la norme, c'est quand même l'uniforme porté dans beaucoup d'établissements,
01:14:56 qu'ils soient privés ou publics.
01:14:57 Près de 90% des établissements du secondaire ici au Royaume-Uni
01:15:01 imposent l'uniforme à leurs élèves.
01:15:03 Ce n'est pas une loi, c'est une tradition à laquelle sont très attachés les Britanniques
01:15:07 et c'est une tradition qui est même encouragée par le gouvernement britannique
01:15:10 qui estime que ça permet aux élèves et aux enseignants aussi
01:15:14 de finalement évoluer dans un environnement plus serein,
01:15:17 on va dire une ambiance préférable.
01:15:19 Ce sont les mots du gouvernement britannique,
01:15:21 donc pour mettre en avant plutôt l'uniforme plutôt que laisser le choix aux élèves.
01:15:26 Merci beaucoup Sarah Menah pour ces précisions.
01:15:29 Ce qui se passe en Angleterre, c'est une société complètement différente de la nôtre.
01:15:33 C'est le modèle à l'autre.
01:15:34 Exactement, moi je ne vais pas juger.
01:15:36 En revanche, je vais dire à cette tiktokeuse qu'elle s'occupe de ce qui se passe en Angleterre
01:15:41 et qu'elle laisse le modèle français tel quel.
01:15:45 Vous avez tout à fait raison.
01:15:46 En fait, je pense que ce qu'il faut dire aussi, c'est que l'Angleterre,
01:15:48 les pays anglo-saxons de manière générale, je mets l'Allemagne un peu de côté,
01:15:50 mais surtout l'Angleterre et les États-Unis ont fait le choix du modèle multiculturel.
01:15:53 D'accord, pour moi, pour un part, je le considère comme étant surtout,
01:15:57 et je ne suis pas le seul, multiconflictuel, mais c'est leur choix.
01:16:00 Mais qu'ils ne viennent pas nous imposer leur choix.
01:16:02 S'ils veulent vivre, les Anglais ont pris un choix.
01:16:05 Il suffit de se balader à Londres pour voir le choix qu'ils ont pris sur un plan migratoire.
01:16:07 Ils grambent bien leur face.
01:16:08 C'est leur choix.
01:16:09 D'accord.
01:16:10 Accessoirement, on suit une mauvaise plante.
01:16:11 Mais s'ils veulent nous imposer leur modèle, ça, évidemment, c'est hors de question.
01:16:15 Les Anglais veulent vivre comme en Arabie Saoudite,
01:16:17 mais qu'ils vivent comme en Arabie Saoudite, qu'ils nous laissent nous préserver.
01:16:22 Vous avez raison, mais n'oubliez pas que dans le système britannique,
01:16:26 le roi de Grande-Bretagne est le chef de l'église anglicane.
01:16:31 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de séparation entre l'État et l'église.
01:16:37 Il faut bien comprendre ça.
01:16:38 Et le deuxième personnage, protocolairement, en Grande-Bretagne,
01:16:41 c'est l'archevêque de Canterbury.
01:16:43 Donc, c'est un modèle totalement différent.
01:16:44 La laïcité, ils ne connaissent pas et ils ne comprennent pas la laïcité à la française.
01:16:48 De même que les États-Unis, où je rappelle le président prête serment sur la Bible.
01:16:53 Donc, ce sont des modèles différents.
01:16:54 Alors, vous dénoncez le phénomène du multi-conflictualisme,
01:16:57 le culturalisme, mais c'est autre chose aussi.
01:16:59 C'est le fait qu'il n'y a pas cette séparation entre les deux.
01:17:01 Revenons...
01:17:02 Surtout, leur modèle ne fonctionne pas.
01:17:04 Lorsque vous prenez, vous parliez tout à l'heure de Satra Horé.
01:17:07 Il y a les problèmes de Black Lives Matter.
01:17:08 Il y a des problèmes très importants, notamment dans certains quartiers
01:17:11 de la côte Est et de la côte Ouest, où des personnes n'habitent plus ensemble.
01:17:14 Des États-Unis et également de l'Angleterre.
01:17:16 Quand vous allez à Londres, dans certains quartiers de Londres,
01:17:19 vous avez la loi de la charia qui s'applique concrètement.
01:17:21 C'est-à-dire que vous avez des tribunaux spécialisés,
01:17:22 où ce n'est pas les tribunaux britanniques ou la loi britannique,
01:17:26 mais les lois de la charia.
01:17:26 Donc, ça veut dire que vous avez un système qui n'est pas multicultural.
01:17:30 Parce que multicultural, ça veut dire que vous avez plusieurs communautés qui habitent ensemble.
01:17:32 Mais c'est des communautés qui n'habitent pas côte à côte, mais qui habitent face à face.
01:17:35 Et donc, qui nous donnent des leçons sur comment organiser notre société.
01:17:37 Je pense qu'ils devraient se garder leurs leçons pour eux.
01:17:40 Revenons en France et avec le chef de l'État qui a réagi hier.
01:17:44 C'est un élément majeur dans cette rentrée scolaire.
01:17:48 C'est un élément majeur dans cette rentrée scolaire.
01:17:53 C'est un enjeu bien plus profond que certains pouvaient l'imaginer ou le penser.
01:18:01 Écoutons le président de la République qui dit "nous serons fermes".
01:18:04 Alors, on a du mal à comprendre pourquoi on est ferme pour cette rentrée-là,
01:18:07 alors qu'il y en a eu six autres de rentrée scolaire, puisqu'il est là depuis 2017.
01:18:12 Les enseignants, les chefs d'établissement ne doivent jamais être laissés seuls
01:18:16 face aux pressions qu'ils subissent ou aux défis qui existent sur ce sujet.
01:18:21 Ils ont raison de défendre la laïcité.
01:18:22 Quand ils sont insécutés, il n'y a pas d'interdit quand on évoque les principes de la République
01:18:26 qui doivent être, pas simplement défendus, mais enseignés dans notre école.
01:18:31 Et nous serons intraitables sur ce sujet.
01:18:33 Et avec le pragmatisme qui doit à chaque fois accompagner la détermination,
01:18:37 au-delà des mots, nous mènerons les actions.
01:18:40 Et dans les lycées ou les collèges qui sont les plus sensibles,
01:18:43 des personnels spécifiques seront détachés aux côtés des chefs d'établissement
01:18:46 et des enseignants pour les soutenir et pour engager aussi un dialogue nécessaire
01:18:50 avec les familles et les élèves.
01:18:52 Mais on ne laissera rien passer.
01:18:54 Amine El Khatmi, qu'est-ce qui a changé entre aujourd'hui et la promesse de rester ferme ?
01:18:59 Et Pape Ndiaye en janvier dernier qui refusait de mesurer la longueur des robes ?
01:19:04 Mais moi j'ai renoncé à essayer de comprendre la logique du macronisme
01:19:08 parce qu'avec Emmanuel Macron, on ne sait jamais qui parle en réalité.
01:19:12 Et que plus que de la détermination, moi je vois surtout un zigzag permanent sur la laïcité.
01:19:18 D'abord on nomme Jean-Michel Blanquer, dont chacun, y compris ses opposants,
01:19:22 reconnaît la fermeté sur les questions républicaines, sur l'universalisme, sur la laïcité.
01:19:28 Puis hop, on le vire, comme ça, du jour au lendemain.
01:19:31 On nomme Pape Ndiaye qui est un adepte des thèses décoloniales,
01:19:35 qui parle de violences policières, qui a tenu des propos racialistes,
01:19:42 notamment lorsqu'il était aux Etats-Unis.
01:19:44 Un non, et puis on le vire, comme ça, du jour au lendemain.
01:19:47 Et on nomme Gabriel Attal qui, dans la première décision, est d'interdire la baïa.
01:19:51 On ne peut pas obtenir des résultats à long terme si on change de ligne en permanence,
01:19:57 s'il n'y a pas de constance, s'il n'y a pas un fil rouge sur ces sujets.
01:20:01 Et Emmanuel Macron, hélas, n'a pas de conviction sur les questions de laïcité.
01:20:05 Il suit le sens du vent, et le sens du vent, cette entrée, lui, dicte de la fermeté,
01:20:09 parce qu'il voit bien que l'opinion a besoin de fermeté.
01:20:11 Vous y croyez, cette fermeté ? Georges Fenech, par exemple ?
01:20:15 Dans les mots, oui, on entend bien qu'il y a une fermeté.
01:20:19 Dans les actes, pas de raison de mettre en cause cette volonté politique,
01:20:24 puisqu'il y a cette circulaire, Gabriel Attal a diffusé dans tous les établissements.
01:20:31 Donc, on voit bien qu'on est passé dans un autre paradigme. C'est bon.
01:20:34 Mais pourquoi cette transformation ? C'est ça aussi la question que je me pose.
01:20:38 C'est pourquoi maintenant ? Pourquoi pas avant ?
01:20:40 Qu'est-ce qui a changé entre juin dernier et aujourd'hui ?
01:20:44 Vous savez, il y a eu les émeutes. Il y a eu un avant et un après émeute.
01:20:49 C'est-à-dire que maintenant, sur 70 % des Français veulent plus de fermeté,
01:20:52 veulent que l'ordre républicain soit assuré, que le modèle français soit défendu, etc.
01:20:56 et qu'on en a marre à chaque fois des doctrines qu'on vend à chaque fois.
01:20:58 Donc, on avait besoin d'un pays à feu à la sange ?
01:20:59 Exactement. Ça marche, ça marche.
01:21:01 C'est dans les moments de crise qu'on révèle les grands hommes.
01:21:03 Le deuxième point que je vois, c'est qu'il a vu aussi que Pape Ndiaye
01:21:07 était le ministre de l'Éducation le plus nul de l'Histoire et que ça n'a pas marché.
01:21:10 Et donc, du coup, il fait un revirement en complète ligne en se disant
01:21:12 si je fais exactement l'inverse de Pape Ndiaye,
01:21:14 je serai un bon ministre de l'Éducation nationale.
01:21:16 Sur tous les sujets où Pape Ndiaye n'avançait pas,
01:21:18 il demande à Garebel Atal d'avancer.
01:21:20 Sur tous les sujets où Pape Ndiaye avançait, les thèses décoloniales, antiracistes, etc.
01:21:24 et bien, Garebel Atal renonce et recule.
01:21:26 Mais je reste sceptique sur les chances que tout se passe bien
01:21:31 et que tout soit à nouveau apaisé.
01:21:34 Ah non, mais il y aura des...
01:21:35 Oui, très certainement.
01:21:35 Mais même le président de la République, il dit il y aura des tensions, il y aura des réfractaires.
01:21:40 Et surtout, ne pas laisser au chef d'établissement un rôle de discipline
01:21:44 parce qu'il y a trop de risques.
01:21:47 Trop tendu.
01:21:47 Peut-être qu'on pourrait imaginer quelque chose au niveau des départements
01:21:51 pour les collèges et des régions pour les lycées qui ont compétence.
01:21:56 Est-ce que vous faites un trait d'union entre ce qui s'est passé en 1989
01:22:00 avec l'affaire de Creil et le foulard de Creil, et aujourd'hui ?
01:22:05 C'est-à-dire l'absence de réponse, l'absence de fermeté
01:22:08 avec un débat qu'il n'y avait plus à voir à ce moment-là,
01:22:13 et notamment le ministre de l'Éducation nationale à l'époque,
01:22:16 il s'appelle Lionel Jospin.
01:22:18 Lionel Jospin qui, hier, s'est félicité de l'interdiction de la baïa,
01:22:22 sauf qu'il a été repris de volée.
01:22:24 Le journaliste qui l'a interpellé lui a dit "mais vous êtes gentil, là vous êtes contre la baïa,
01:22:27 il y a 30 ans vous n'étiez pas contre l'interdiction du foulard".
01:22:31 Donc est-ce que vous, vous faites un trait d'union entre les deux ?
01:22:34 Je constate surtout que le phénomène de communautarisme
01:22:37 et surtout d'antrisme et de provocation par un courant idéologique islamiste,
01:22:44 on le connaît, a profondément évolué et progressé.
01:22:48 La situation de 89 et celle d'aujourd'hui, aujourd'hui ça s'est aggravé.
01:22:52 Donc on pouvait avoir une position un peu plus tolérante, mesurée, en 89,
01:22:57 en disant "après tout c'est quelques cas", mais là on voit bien ce qui se passe.
01:23:01 Donc vous êtes plus sur la ligne de Lionel Jospin qu'on va réécouter, c'était en 1989.
01:23:07 Moi je suis quand même attaché à cette neutralité, à cette laïcité, donc je dis
01:23:13 il ne faut pas afficher à l'école les signes des différences religieuses.
01:23:16 Donc pas de foulard par exemple.
01:23:18 Ça voudrait dire ça, mais je mets avant cela...
01:23:21 Non mais écoutez, j'explique une situation complexe, donc je le fais simplement,
01:23:25 mais ça prend un petit peu de temps.
01:23:27 Mais je mets au-dessus de ça un autre principe, qui est que l'école en France
01:23:32 doit accueillir tous les enfants.
01:23:34 L'école ne doit pas être un lieu de refus ou d'exclusion, et à mon avis,
01:23:38 le fait qu'un enfant arrive avec un foulard ne doit pas être un motif
01:23:41 pour l'exclure ou pour ne pas l'accepter à l'école.
01:23:45 Ça, ça me paraît être le principe fondamental. On accueille d'abord l'enfant.
01:23:48 Ensuite, c'est par le dialogue avec les parents, avec la communauté représentative,
01:23:53 avec les enseignants, avec les élèves concernés, qu'on règle les problèmes,
01:23:57 et pas toujours si possible sous les projecteurs des médias.
01:24:00 Le problème, Thierre Gentillet, c'est le "mais".
01:24:02 Ah bien bien sûr.
01:24:03 Qu'est-ce qu'il faut un "mais" sur ces questions-là ?
01:24:06 Non, je pense qu'effectivement, la situation s'aggrave de plus en plus,
01:24:09 on en a bien parlé, donc malheureusement, quelque part aussi,
01:24:12 on n'a plus trop le temps de s'amuser, de faire la fine bouche
01:24:15 ou de proclamer des grands principes sur la liberté d'accès à l'école
01:24:18 comme le faisait Lionel Jospin.
01:24:20 Ce que je veux dire aussi, c'est que Lionel Jospin est typique
01:24:23 de ces gens de gauche dans les années 80, qu'on retrouve aujourd'hui,
01:24:26 je ne veux citer absolument personne, je ne veux pas dire qu'ils ont retourné
01:24:29 leur veste, mais ils ont ouvert leurs yeux d'un coup, et ça depuis quelques années.
01:24:33 C'est-à-dire que les grands principes, c'était facile de les proclamer
01:24:36 il y a quelques années, quand on avait des vagues migratoires
01:24:38 qui n'avaient rien à voir avec ce qu'on a aujourd'hui,
01:24:40 mais là maintenant, ils voient la réalité, comme tous les Français,
01:24:43 ils voient ce qui est en train de se passer, ils voient que notre pays
01:24:45 est en train de changer, ils voient que la France, progressivement,
01:24:47 est en train de disparaître dans certains endroits,
01:24:49 dans d'innombrables endroits. Donc ces gens, qui sont responsables
01:24:52 et qui sont comptables de la catastrophe, je le dis, sont comptables de la catastrophe,
01:24:56 sont entrant aujourd'hui, parce qu'ils ne veulent pas laisser
01:24:58 non plus une image très mauvaise dans l'histoire, parce qu'ils ont un rôle,
01:25:01 ils ont une responsabilité, ils veulent aujourd'hui faire le machine arrière.
01:25:04 Sauf que pour une partie, c'est trop tard. Mais voyez, moi, ces gens-là,
01:25:07 on peut se réjouir qu'ils se réveillent, mais en même temps, je ne leur pardonne
01:25:10 pas complètement, parce qu'ils ont, et surtout Lionel Jospin,
01:25:12 leur part de responsabilité sur la période, sur les difficultés
01:25:16 que nous traversons aujourd'hui. - Il y a deux choses qui relient
01:25:20 89 à aujourd'hui. D'abord, c'est que l'immense fracture qui traverse
01:25:24 la gauche aujourd'hui a commencé à Creil. Parce que face à Lionel Jospin,
01:25:29 il y a des gens de gauche, Elisabeth Badinter, Régis Debré,
01:25:33 Alain Finkelkraut, Catherine Kinsler, qui publient un texte dans l'Obs,
01:25:38 qui s'appelle "Prof, ne capitulons pas". Et que disent-ils ?
01:25:41 Ils disent précisément ce qui s'est passé dans les années suivantes.
01:25:45 Si vous cédez maintenant, on ne s'en sortira plus dans quelques années.
01:25:51 C'est précisément ce qui s'est passé. Et le deuxième point commun,
01:25:54 que disaient les défenseurs du port du voile à l'école à cette époque-là ?
01:25:58 Ce sont quelques cas isolés, vous allez légiférer ou prendre une décision
01:26:04 alors que ce ne sont que quelques cas. Les cas ont explosé.
01:26:07 Et on nous a refait le coup à chaque fois. Les élèves qui contestent
01:26:11 l'enseignement de la Shoah, c'est quelques cas arrêtés, ça a explosé.
01:26:14 Les élèves qui demandent des aménagements, c'est quelques cas arrêtés, ça a explosé.
01:26:18 Et que nous dit-on sur la Baïa ? Gabriel Attal veut prendre une décision
01:26:23 alors que ce ne sont que quelques cas. Et que va-t-il se passer ?
01:26:26 Ça va exploser.
01:26:27 Mais je vous invite, et j'invite les téléspectateurs à revoir l'entretien en 89
01:26:31 lorsqu'il est ministre de l'Éducation nationale, l'entièreté.
01:26:34 Parce qu'il commence comme ça, en disant qu'il ne faut peut-être pas pointer la focale,
01:26:38 les médias sur Creil avec trois jeunes filles qui veulent rentrer dans une école voilée.
01:26:43 C'est anecdotique. Et c'est créé un faux débat.
01:26:47 30 ans plus tard, on voit ce qui se passe.
01:26:49 Et le mai, je peux vous le donner sur l'insécurité.
01:26:52 C'est un délinquant, c'est un jeune, mais vous savez la situation est tellement...
01:26:55 Mais pour être honnête, il ne dit pas "il faut laisser rentrer" à l'époque, en 89.
01:27:00 Il ne dit pas "il faut les laisser rentrer". Il dit "il faut engager un dialogue pédagogique".
01:27:06 Ce qu'on va faire d'ailleurs, si lundi il y a des filles qui arrivent avec la Baïa,
01:27:10 il y aura dans un premier temps...
01:27:11 Un dialogue.
01:27:12 Oui, mais je peux vous assurer qu'elles ne viendront pas dans la classe avec la Baïa.
01:27:17 Voilà, ça s'appelle la fermeté. C'est aussi simple que ça.
01:27:20 Et ici, le conseil, c'est très simple.
01:27:22 Ça faisait des années qu'on ne pouvait...
01:27:24 Il nous reste deux minutes, les amis. Il nous reste deux minutes et il nous reste deux actualités.
01:27:28 D'abord, je le disais en début d'émission, un Français qui a remporté le jackpot à l'EuroMillion,
01:27:33 puisqu'un Français est parvenu à trouver les cinq bons numéros, c'est peut-être Georges.
01:27:37 Ah bah tiens, regardez en direct, Georges. Je vais vous donner, Georges, les numéros.
01:27:42 Vous êtes prêts ou pas ?
01:27:43 Oui, attendez, attendez.
01:27:44 109 millions d'euros. Il a les tickets avec vous.
01:27:47 Imaginez, juste un instant, en fait c'est Georges Fenech.
01:27:50 Alors là on va assister à un grand moment.
01:27:52 Non mais attendez. Georges, si c'est vous, si c'est vous, Georges, si c'est vous,
01:27:57 c'est peut-être la séquence la plus importante de l'histoire.
01:28:00 Et après, par contre, partez vite, parce qu'avec 109 millions d'euros, vous êtes prêts ?
01:28:04 Le numéro 4.
01:28:05 C'est déjà perdu.
01:28:06 Le numéro 5.
01:28:07 Le 37.
01:28:09 Le 37, je l'ai.
01:28:10 Le 35.
01:28:11 Non plus.
01:28:12 Le 43.
01:28:13 Non plus.
01:28:14 Et les numéros complémentaires. J'aimerais bien faire ça, tiens.
01:28:16 Les numéros complémentaires.
01:28:17 Bon, bah écoutez.
01:28:18 Le 5 et le 6. Vous devez rester un peu plus longtemps avec nous, chef Georges.
01:28:21 J'y ai quand même...
01:28:22 Qu'est-ce qu'on peut faire avec 109 millions d'euros, tiens ?
01:28:24 Qu'est-ce qu'on peut faire avec 109 millions d'euros ?
01:28:26 Acheter Libération.
01:28:28 18 000 montres de luxe, 11 tonnes de caviar, 65... des châteaux de 1000 m2, d'accord.
01:28:35 9 500 tours du monde, ça fait beaucoup.
01:28:37 Et des yachts de 30 mètres, vous en avez 46.
01:28:39 Voilà pour la petite...
01:28:41 Vous me faites rêver, là.
01:28:42 Bah évidemment que ça fait rêver.
01:28:44 Merci à tous les cinq.
01:28:45 C'était un plaisir de vous avoir ce matin.
01:28:47 Je voudrais quand même qu'on termine avec un hommage qu'on va rendre à Gérard Leclerc,
01:28:53 qui aurait eu 72 ans aujourd'hui.
01:28:56 Hier ainsi qu'au lendemain de la disparition, Pascal lui a rendu un grand hommage,
01:29:02 toute la rédaction de CNews, bien sûr.
01:29:04 On a souvent eu des accords idéologiques sur le plateau avec Gérard Leclerc,
01:29:09 mais ça a toujours été bienveillant, toujours élégant,
01:29:12 avec quelqu'un d'une grande tendresse et avec beaucoup de respect.
01:29:16 Je voudrais juste citer son frère, qui a témoigné également.
01:29:21 J'étais son frère aîné, nous n'étions séparés que de 4 ans.
01:29:24 Nous avons dormi dans la même chambre quand nous étions enfants.
01:29:27 Il a toujours été proche de moi, et en particulier, je dirais, de l'artiste.
01:29:32 Il a été le plus fidèle des fans.
01:29:34 Voilà pour les mots de Julien Clerc.
01:29:37 On pense très fort à sa famille, on pense à la famille CNews et à la famille Canal+.
01:29:42 On l'embrasse chaleureusement, et je suis sûr qu'il nous regarde et qu'il a toujours le même sourire.
01:29:47 Merci à tous les 5. L'info se poursuit sur CNews dans un instant.
01:29:51 C'est midi news, si je ne m'abuse, puisqu'il est bientôt 11h.
01:29:56 Les belles figures de l'histoire, pardonnez-moi, les belles figures.
01:29:58 Et nous, on se retrouve à 19h pour Face à Bocque Côté et à 20h pour L'Heure des Pros 2.
01:30:03 C'était un plaisir de participer à cette première de la saison, L'Heure des Pros Week-end.
01:30:07 A tout à l'heure.
01:30:08 A tout à l'heure.
01:30:09 ...